BANQUE & FINANCE
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BANQUE &
FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE
N°113
Janvier/février 2012
CHF 12.- / 8€
Découvrez notre hors-série: Les femmes aux affaires Dette grecque Plan Marshall bis, l’autre alternative?
Marc Bürki CEO de Swissquote Group Holding SA et de Swissquote Bank SA
Risque de placement des caisses de pension L’opportunité des gérants d’overlays Compagnie Privée de Conseils et d’Investissements Le charme discret du Family Office
Marc Bürki
L’entreprise dans les gènes
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1 L’édito
DIDIER PLANCHE Directeur de la publication & rédacteur en chef
@ d.planche@banque-finance.ch
Sophisme
L
a prestigieuse école lausannoise de management, IMD International pour ne pas la citer, la Pennsylvania State University et l’Université d’ErlangenNuremberg seraient-elles victimes, elles aussi, de l’égocentrisme d’une poignée de leurs enseignants-chercheurs? A la lecture d’un communiqué sur une récente étude collective, la question mérite d’être posée, tant la lucidité semble faire défaut. Ces trois établissements viennent en effet de publier les fruits d’une recherche commune sur les vertus de l’égocentrisme des CEO, dans la conduite de leurs affaires. Elle cherche à démontrer que les managers dotés d’un fort ego, donc en quête constante de louanges et de félicitations, parviendraient avec succès à maintenir leur entreprise à l’avant-garde de l’innovation technologique. Imbus de leur (petite) personne et vaniteux, ces mêmes CEO prendraient également davantage de décisions audacieuses et de risques, lors de périodes conjoncturelles mouvementées par exemple, que leurs homologues au profil psychologique et comportemental moins marqué. De même, ils seraient plus habiles dans l’action, grâce à leur confiance débordante en eux. Pour échafauder un semblant de raisonnement sur l’efficacité de quelques CEO (américains) triés sur le volet pour les besoins de l’enquête, ainsi que sur la réussite de leurs initiatives, les enseignants-chercheurs se sont focalisés sur l’importance attribuée à la publication de leur portrait dans les rapports annuels, le nombre de fois où ils sont mentionnés dans les communiqués de presse, leur niveau d’indemnisation en espèces et de rémunération non monétaire. Mais aussi originales soient-elles, les déductions de cette étude louant les bienfaits de l’egocentrisme laissent pour le moins pantois. En effet, prétendre que plus le degré d’egocentrisme des CEO est élevé, plus leur réussite s’avère mesurable, représente un
leurre et même un sophisme contredisant toutes les théories de psychologie appliquée, qui prônent justement la dissolution de l’ego pour favoriser l’épanouissement humain, lui même vecteur de réussite au sens large du terme. Selon l’étude, les CEO en prise avec leur ego surdimensionné décupleraient leurs facultés intellectuelles et physiques, autrement dit «mouilleraient leur chemise», pour mener à bien leurs projets et ceci, dans le seul dessein de flatter leur orgueil. Mais de fait et malgré eux, les managers obsédés par leur nombril se trouvent rapidement confrontés à l’épreuve fatidique du miroir, qui les renvoie directement à leurs propres souffrances. Car l’égocentrisme, une pure construction du mental, consiste à s’attacher à la notion d’une identité personnelle fictive, donc perturbatrice. Cet ego désigne encore le sentiment exacerbé de l’importance de soi, une émanation de cette même construction du mental. L’identification des CEO à leur ego devient dès lors fondamentalement dysfonctionnelle, car en porte-à-faux avec la réalité. Il en découle ensuite une dualité irréductible entre eux et autrui, qui se cristallise dans leur schéma de pensées. Construire un quelconque projet dans ces conditions malsaines équivaut à bâtir un château de cartes sur du sable, qui, inexorablement, s’effondre. En revanche, les CEO, qui contrôlent leur mental, donc leur ego avec son cortège d’illusions, pratiquent l’ouverture aux autres, la générosité et le non-attachement sous toutes ses formes, construisent durablement et réussissent leurs initiatives dans l’harmonie. Sur ces quelques réflexions au coin du feu, c’est de saison, je vous souhaite de tout coeur, chers lectrices et lecteurs de Banque & Finance, de vivre une Fête de Noël particulièrement lumineuse, en termes de spiritualité il s’entend, et bien sûr de commencer la nouvelle année avec force et vigueur. Demandez la lumière et vous l’obtiendrez. n
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3 Sommaire
6
L’invité
8
MARC BüRki L’entreprise dans les gènes
n 113
Temps forts
°
10
Janvier-Février 2012
DéCRYPTAGE
Plan Marshall bis, l’autre alternative?
13
DéCRYPTAGE
Chute de la Banque Dexia Un alibi idéal?
14
Retrouvez votre magazine sur le web www.banque-finance.ch
ACTuAliTé
Risques de placement des caisses de pension
Enjeux
BANQUE &
FINANCE
Photos de Une: © Christian Bonzon
LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE
15
Sous la loupe PRODUITS STRUCTURÉS
18
NORMES & RéGulATiON
Sous-traitance de l’audit interne Alternative ou nécessité?
20
DE ZuRiCH
La taxe Tobin privée existe déjà
21
DE BRuXEllES
La Suisse et l’UE vues d’en haut
22
FOCuS BANQuE
Le charme discret du Family Office
30 CERTiFiCATS BONuS
.
29
Une alternative judicieuse et attractive
34 BARRiER REVERSE CONVERTiBlE Une réponse à l’environnement actuel
36 VOlATiliTéS élEVéES DES PRODuiTS STRuCTuRéS Quelles conséquences pour les investisseurs?
38 DiViDENDES EN QuESTiON Une nouvelle classe d'actifs?
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5 Sommaire . 24
lE DESSOuS DES CARTES
Secret bancaire suisse, «l’ami américain»
50
FiNANCE éTHiQuE
52
ART
Art et Finance: un mariage impossible?
Opinions 26
66
Donner c’est choisir!
lA PAROlE EST à...
ASSURANCES 54
STRuCTuRE DES CAT BONDS
Savoir maîtriser leurs risques
59
FiSCAliTé
68
84
NOMiNATiONS & PROMOTiONS
MA BiBliOTHèQuE
Jean-François Enz «Je suis un passionné de littérature.»
SOluTiONS BANCAiRES
FATCA et ses implications informatiques
85 DiTES-MOi QuE J’Ai TORT Et si on arrêtait de faire confiance aux politiques?
70 Evolution et nécessité du Business Continuity Management
72
86
COuP DE CœuR COuP DE GRiFFE
87
lE BANQuiER TOMBE lA VESTE
liRE
Découvrez notre sélection de cette fin d’année
Prévoyance et optimisation fiscale
Vie privée
Opérationnel
80
VOYAGE lECTEuRS
Destination Panama!
63
RECRuTER
L’esprit entrepreneurial, grand gagnant en 2012
64
COMMuNiQuER
Relations avec les investisseurs: crédibilité et transparence
65
82
DéGuSTATiON
Viognier du Château du Châtelard 2009
83
VOluPTé
Le cigare et le design
Pierre-Alain Schneiter Matérialiser l’intangible
BANQuE & iNTERNET
Zeus, le dieu des virus contre les banques
Jean-François Beausoleil De l’utilité de la banque universelle en Suisse
27
iNDEX
79
Si J’éTAiS BANQuièRE
INSOLITE
Céline Renaud Partager la passion de l’entreprise
Singapour, un Noël tropical Santa Claus n’a pas attendu la mondialisation pour illuminer ses magasins jusqu’aux antipodes. Les dragons d’Asie s’enguirlandent loin du Petit-Jésus.
Investir 42
REPèRES
Les tendances en partenariat avec Morningstar
44
88
GESTiON DES HEDGE FuNDS
Plus de proactivité dans le processus de décision tactique
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OBliGATiONS
La fin des placements «sans risque»?
47
PRODuiTS STRuCTuRéS
Interview de Michael Heijmeijer, président et CEO de Cfinancials
48
ANAlYSE
Les dernières tendances en partenariat avec Cfinancials
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Marc Bürki (1961) a obtenu son diplôme d’ingénieur électricien à l’EPFL, en 1987. Jusqu’en 1990, il a fonctionné comme spécialiste en télécommunications auprès de l’European Space Agency (ESA), à Nordweijk (Hollande). Puis il a fondé et géré la société Marvel Communications Ltd avec son acolyte Paolo Buzzi, qui est toujours son associé. Marc Bürki a ensuite figuré parmi les membres fondateurs de la plate-forme d’informations financières Swissquote, où il a exercé différentes fonctions au sein du conseil d’administration et à la direction générale. En 2002, Marc Bürki a été nommé CEO de Swissquote Group Holding SA et de Swissquote Bank SA, deux fonctions qu’il assume encore aujourd’hui.
Parcours express BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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7 L’invité
MARC BÜRKI CEO DE SWISSQUOTE GROUP HOLDING SA ET DE SWISSQUOTE BANK SA
L’entreprise dans les gènes De simple ingénieur EPFL, Marc Bürki est devenu le CEO du leader suisse de la banque en ligne, qui emploie aujourd’hui 360 collaborateurs, compte plus de 184 000 clients investisseurs privés et institutionnels suisses ou résidents dans le pays, et traite environ un million de produits financiers sur sa plate-forme. Entre fuite en avant en matière de croissance, pertes financières et marchés boursiers déprimés qui ont jalonné le parcours du groupe, Marc Bürki tient fermement ses rênes, entouré au quotidien de son associé de longue date, Paolo Buzzi. Sa vision prospective porte ses fruits. Banque & Finance: En 1990, lorsque vous aviez fondé avec Paolo Buzzi la société Marvel Communications, spécialisée dans la conception de sites web, imaginiez-vous une seule seconde que vous dirigeriez la première et plus importante banque en ligne de Suisse, la vôtre, quelques années plus tard? Marc Bürki: Aucunement, car nous étions surtout motivés par l’idée de créer une société. D’ailleurs, nous ne savions même pas précisément quelle serait son activité, même si nous avions des compétences en informatique et que l’offre de prestations pour le secteur bancaire nous paraissait opportune. A cette époque, le web n’existait pas encore. B&F: Quelles ont été les étapes décisives depuis 1997, date de création de la plate-forme d’informations financières Swissquote, qui ont permis son décollage, puis son essor, et même de devenir une success story? M. B.: Un événement important avait attiré notre attention en 1995, à savoir la création de la BES/Bourse électronique suisse qui marquait la fin d’une sorte de monopole de Telekurs, dans la diffusion des cours boursiers. Ayant pu lui souscrire un abonnement pour recevoir des informations financières par ligne téléphonique, dans le but de les diffuser ensuite à des tiers, nous avions imaginé de les transmettre par internet, qui venait de voir le jour. Pour nous, il s’agissait surtout de montrer notre savoir-faire plutôt que de construire un projet d’entreprise.
Cette vitrine technologique a finalement débouché, en 1997, sur la création de la plate-forme swissquote.ch, qui a rencontré un succès immédiat. Puis à la demande de nos clients, nous lui avons ajouté deux ans plus tard la possibilité de trading des titres, grâce à un partenariat avec la Banque privée zurichoise Rüd, Blass & Cie. Mais rapidement, nous nous sommes rendus compte de la nécessité d’obtenir le statut de banque, afin de voler de nos propres ailes pour développer nos prestations en ligne, surtout que notre partenaire bancaire avait d’autres priorités. Comme nous avions besoin de fonds propres pour devenir une banque, nous avons donc lancé le going public de la société sur le New Market de la SWX, dont les conditions d’accès étaient plus souples, car adaptées aux jeunes pousses. Sans cette introduction en bourse en mai 2000, jamais Swissquote Bank n’aurait été créée. Puis Swissquote Group Holding, créé à l’occasion du going public, a obtenu la licence bancaire en octobre 2000, donnant naissance à Swissquote Bank. A cause de la crise boursière de 2001 et des pertes enregistrées, nous avons ensuite simplifié la structure du groupe et de son management, ainsi que vendu notre portail en France et cédé Marvel Communications à ses cadres. A cette occasion, la participation de Rüd, Blass & Cie à hauteur de 49% dans Swissquote Bank, qui appartenait alors au groupe Zürich, a été d’abord convertie en actions de la holding, puis placée sur le marché. Les années suivantes, nous avons affiné notre modèle d’affaires et dynamisé nos croissances interne et externe, d’une part en développant de nouveaux produits, marchés et prestations et, d’autre part, en faisant l’acquisition de portefeuilles-clients et de plateformes de transactions. B&F: Quels souvenirs vous ont laissé le going public et l’obtention de la licence bancaire? M. B.: En ce qui concerne la période précédant notre IPO, je me souviens d’un texte négatif d’une journaliste particulièrement dubitative paru dans la Neuer Zürcher Zeitung, le même jour d’un roadshow que nous organisions à Zurich, alors que . BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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8 L’invité
. les études des analystes financiers avaient pourtant tendance à nous encenser. Inutile de préciser que nous avons eu beaucoup de peine à convaincre les investisseurs, qui avaient tous lu en long et en travers ledit article de la NZZ. Mais notre IPO a finalement été une pleine réussite, avec d’ailleurs une émission de titres insuffisante pour répondre à toutes les sollicitations. Je me souviens également avoir suivi le premier jour de cotation avec beaucoup d’anxiété, car le cours peinait à monter, tel un pétard mouillé, alors que les actions émises précédemment sur le New Market cartonnaient. En réalité, nous assistions déjà à la chute des cours des valeurs liées à l’activité internet. Quant à l’obtention de la licence bancaire, je garde un excellent souvenir de la Commission fédérale des banques, avec des interlocuteurs ouverts et coopératifs, alors que nous faisions encore preuve d’une certaine naïveté.
CommE Nous sommEs uNE bANquE suIssE, Nous tENoNs à y REstER. EN outRE, Nous CoNstRuIsoNs uN NouvEAu bâtImENt à GLAND, CAR C’Est bIEN EN suIssE quE sE tRouvE NotRE CRoIssANCE.
Rester en Suisse B&F: Avec du recul, estimez-vous avoir effectué un parcours sans faute jusqu’à ce jour, et quelles difficultés principales avez-vous été contraint de surmonter? M. B.: Lors de la création de Marvel Communications, nous avions été confrontés à la question du financement bancaire, car aucun établissement ne nous faisait confiance, à l’exception de la Banque cantonale vaudoise qui nous avait octroyé un crédit informatique et une ligne de dépassement autorisé. Bien sûr, il n’existait pas ou peu de fonds de capital-risque en 1990, et les banques n’étaient pas outillées pour financer des jeunes entreprises, n’ayant pas la culture de la start-up. En matière d’erreurs, nous avons vécu une période de fuite en avant compte tenu d’un nombre important de clients et d’une certaine autonomie financière, où il fallait embaucher des collaborateurs à tout prix, allouer des sommes considérables au marketing, créer des succursales, etc., pour aboutir finalement à une restructuration du groupe avec, à la clé, le licenciement de 30% du personnel, juste avant la reprise en 2002 de la clientèle suisse de Consors. Concrètement, nous avions mal géré notre croissance, car nous étions éblouis par notre succès et avions l’ambition de conquérir le monde, comme il se doit dans une start-up. Aujourd’hui, ce sont les nouvelles exigences prudentielles et réglementaires qui freinent parfois le développement de nos produits. Il n’est ainsi pas rare que nous renoncions à certains projets , pour éviter de nous retrouver dans un flou juridique. D’autres aspects comme l’application de la FATCA, en 2013, va encore apporter son lot de complications, sans parler des coûts administratifs qu’engendrent toutes ces réglementations. B&F: Les contraintes dues à ces nouvelles réglementations et un franc suisse pénalisant, qui concerne deux
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tiers des charges du groupe, pourraient-ils engendrer une délocalisation de certaines activités? M. B.: Comme nous sommes une banque suisse, nous tenons à y rester. En outre, nous construisons un nouveau bâtiment à Gland, car c’est bien en Suisse que se trouve notre croissance. Nous avons cependant ouvert une filiale à Dubaï, un havre de stabilité et de développement dans la zone dollar, et allons obtenir tout prochainement une licence bancaire pour ce pays. Nous tentons aussi une expérience à Kiev, en Ukraine, qui devrait servir de base pour certains développements technologiques, surtout que nous manquons d’ingénieurs en Suisse. Par conséquent, oui, certaines activités se rapportant spécifiquement à la R&D et à la technologie pourraient être menées à l’étranger, mais l’essentiel d’entre elles resteront en Suisse. Simplifier les interfaces B&F: Votre filiale à Dubaï vous ouvre les portes du Moyen-Orient et d’Asie, et votre prochaine implantation à Kiev, celles de l’Europe. Je pense donc que vous avez des projets précis dans ces régions. Allez-vous aussi demander les licences bancaires correspondantes, outre celle pour Dubaï? M. B.: La licence bancaire à Dubaï nous permettra d’acquérir une clientèle issue de l’ensemble des pays du Golfe. En ce qui concerne l’Asie, nous n’avons aucune visée actuellement. Pour sa part, l’implantation à Kiev a pour seul but d’y réaliser des développements technologiques, et non de demander une licence bancaire. Plutôt que de solliciter directement une licence bancaire dans un pays européen, nous pourrions envisager de reprendre une banque, au bénéfice d’une telle licence. En Europe, nous sommes surtout intéressés par l’Allemagne, qui a une culture proche de la nôtre, et dont les clients potentiels pourraient dynamiser la croissance du groupe. De plus, l’accord fiscal signé entre la Suisse et l’Allemagne pourrait faciliter notre démarche prospective. Nous restons cependant extrêmement prudents dans notre stratégie de croissance par acquisitions en dehors de la Suisse, et avons de nombreux critères pour élire un candidat potentiel, que par ailleurs nous n’avons pas encore trouvé. B&F: Sur quels développements de nouveaux produits et/ou services, ainsi que de supports technologiques, repose désormais la stratégie de croissance interne du groupe? M. B.: La croissance de nos affaires, dont les résultats émanent des revenus de commissions et d’intérêts, ainsi que des activités de trading, proviendra surtout des nouveaux marchés intégrés à la plate-forme, de
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© Photos: Christian Bonzon
Marc Bürki: en Europe, nous sommes surtout intéressés par l'Allemagne.
même que des applications de mobilité nomade existantes désormais sur les I-phone et I-pad de toutes les marques, etc. Aujourd’hui, nous mettons l’accent sur deux axes stratégiques. Il s’agit de la simplification des interfaces pour toutes nos applications et même pour l’ordinateur classique, portable ou non, en faisant en sorte que la technologie règle par elle-même la complexité des fonctions. Dans cette optique, de nouvelles applications simplifiées verront bientôt le jour. Nous travaillons aussi sur le développement de supports élaborés d’aide à la décision, afin de faciliter les choix d’investissement de nos clients internautes. B&F: Pour quelles raisons avez-vous mis en place un axe de croissance horizontale avec les partenariats de Swiss Life et la Banque cantonale de Bâle-Campagne, alors que vous cherchez, semble-t-il, à recentrer les activités du groupe sur son core business? M. B.: Le partenariat avec Swiss Life consiste en un transfert de clients sur notre plate-forme, quelque 20 000 pour une masse sous gestion d’environ 500 000 francs, qui l’étaient auparavant de la banque en ligne alémanique Zweiplus. Quant à celui avec la Banque cantonale de Bâle-Campagne, il concerne la gestion technique des crédits des prêts hypothécaires que nous proposons sur notre plate-forme, alors que la Banque cantonale de Bâle-Ville s’occupe pour sa part de l’émission des hypothèques. Par conséquent, ces deux partenariats sont complémentaires à notre core business. B&F: En matière de croissance externe, allez-vous poursuivre vos emplettes en Suisse, ou ailleurs, après avoir déjà fait l’acquisition de plusieurs portefeuilles-clients de sites en ligne et de nombreuses sociétés actives, entre autres, dans le Forex, comme ACM, la dernière en date? M. B.: Effectivement, ces acquisitions s’avèrent nécessaires à notre croissance externe. Nous allons donc les poursuivre, tout en sachant que nous sommes extrêmement exigeants, sélectifs et prudents dans nos achats. Notre stratégie d’acquisitions vise aussi l’étranger, et en particulier des banques ou sociétés au bénéfice d’une licence bancaire, comme je l’ai précisé précédemment. Fortune élevée B&F: Au fil des années, j’imagine aisément que vos conditions matérielles ont atteint un niveau élevé. Etes-vous devenu un homme d’argent et de matérialité, comme pourrait le laisser supposer la copropriété d’un avion privé, ou demeurez-vous, comme à vos débuts, un ingénieur idéaliste, empreint de modestie qui sait raison garder?
M. B.: J’opte pour la deuxième version! Ma fortune sur le papier est certes élevée, compte tenu de ma participation au capital du groupe. Je paie cependant beaucoup d’impôts, mais quelque part m’en félicite, car ils désignent le niveau de mon patrimoine. Maintenant, il est vrai que mes revenus me permettent de financer ma passion de l’aviation. Néanmoins, je n’ai pas la grosse tête et conserve plutôt un profil bas, qui correspond à mon caractère. Je crois être resté humble et réaliste. De plus, Paolo Buzzi, mon associé depuis vingt ans avec lequel je partage le même bureau et la direction du groupe, calme mon idéalisme s’il le considère comme débordant! En fait, j’apprécie surtout d’entreprendre, de lancer de nouvelles idées et de les concrétiser avec succès. n Propos recueillis par Didier Planche
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© Photo: Banque & Finance
Il manque un chef d’orchestre.
A propos de la dette grecque Plan Marshall bis, l’autre alternative?
par marc R. studer
Administrateur Patrimoine & Gestion SA
@ studer@patrigest.ch
Cela fait bientôt dix-huit mois que le citoyen-investisseur-contribuable assiste, incrédule, au spectacle affligeant des errements politiques et économiques liés à la dette grecque. On a tout vu, tout entendu, sauf un peu de bon sens. Aussi, du feu de paille grec, on est passé au brasier européen...
L
e dilemme politique, c’est la zone du sinistre. Il faut donc quelqu’un aux commandes. Dans toute société organisée, le service du feu est confié à un corps organisé, en l’occurrence les sapeurs-pompiers. Leur mandat est clair et doté de moyens adaptés, et ils n’ont besoin d’aucun feu vert politique pour être opérationnels avec efficacité. Dans le cas de la Grèce, c’est la BCE qui joue le rôle des pompiers. Elle est compétente et entraînée, même si elle n’a reçu, à ce jour, que la mission de guetter une fantomatique inflation. Dès lors, il serait urgent d’amener tous les Etats à revoir immédiatement son cahier des charges, de lui donner le mandat précis de gérer la crise européenne dans son ensemble, ainsi que de lui octroyer les pleins pouvoirs et des moyens illimités pour remplir sa mission. Nous ne parlons plus ici de rafistolage, mais d’un vrai plan Marshall bis, massif, puissant et convaincant. La crédibilité est à ce prix. Paradoxalement, les politiciens pourraient voir une possibilité de faire coup double, avec cette solution. Alors que chaque pays conserverait sa souveraineté nationale, eux se déchargeraient d’une situation difficile pour laquelle ils n’ont aucune compétence, en fait d’une sacrée «patate chaude» bien encombrante, en cette période pré-électorale. La question de la dette, c’est le cœur du brasier. Il convient donc engager tous les Canadairs à disposition. La dette
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grecque était initialement marginale. Elle le reste toujours en comparaison avec celle de ses voisins PIIS. Il faut donc absolument éviter que le feu se propage. A sa création, l’UE était fière de montrer une union économique et monétaire solide et crédible, amenant ainsi implicitement les investisseurs à lui faire confiance, en investissant notamment dans la dette des nouveaux Etats membres. Pour sa crédibilité, la BCE doit montrer sans équivoque sa détermination, en faisant passer clairement le message qu’aucun pays de l’Union ne fera défaut. Il est indispensable de lever immédiatement toute ambiguïté sur ce sujet, et de tourner rapidement cette page de la dette. Si le plan se montre convaincant, la réaction de la rue et des marchés sera immédiate. La contestation se calmera et les valeurs financières exploseront à la hausse, «boostées» par des agences de notation rassurées par des bilans soudain assainis. Les spéculateurs n’auraient ainsi plus rien à gagner et pourraient même changer de camps en accumulant la dette grecque. Pour y parvenir, la BCE pourrait garantir un prix plancher pour la dette grecque. Elle le ferait à des conditions particulières sans relation avec un quelconque défaut, en instaurant un cours minimal sous lequel l’emprunt ne pourrait plus se traiter, pendant la durée du sauvetage. A ce sujet, il importerait, comme la BNS l’a fait, de fixer un prix suffisamment élevé
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© Photo: DR
Un chantier gigantesque.
pour dissuader tout spéculateur de s’essayer sur la dette du pays voisin. Cette dernière a d’ailleurs eu le cran d’affronter seule le monde financier et a réussi le pari de le prendre à revers, de même que de ramener le cours de l’EUR/CHF de 1 à 1,20 franc. La marché a été convaincu par sa détermination, alors que les sommes gigantesques, englouties précédemment, étaient restées sans effet. Le taux de remboursement ne devrait cependant pas se situer trop haut, afin de permettre une réduction potentielle de la dette par le remboursement de porteurs prêts à brader volontairement leurs titres, ni trop bas pour ne pas être assimilé à un défaut. Un niveau de 70%, par exemple, serait idéal à ce stade. La dette grecque devenant implicitement une dette européenne, les caisses de pension pourraient en accumuler, malgré un cours momentanément déprécié. Egalité de traitement A l’échéance d’un emprunt, proposer un prix de remboursement volontaire plus attrayant, de 80% par exemple, de façon à motiver les porteurs de titre à valoriser immédiatement leur portefeuille, permettrait une nouvelle réduction de la dette. La Grèce reconduirait l’emprunt ainsi réduit pour une nouvelle période de 5-10 ans, avec un taux d’intérêt identique et un prix plancher toujours garanti par la BCE. Celle-ci devrait bien évidemment assurer le service de la dette grecque et garantir le paiement des intérêts. Pour y parvenir, il faudrait maintenir un taux d’intérêt très bas sur l’ensemble de la zone Euro jusqu’à la résolution finale de la crise, en mettant tous
les emprunts européens au niveau de l’Allemagne, une façon d’assurer un équilibre, une cohésion et une égalité de traitement. En ce qui concerne l’équilibre budgétaire, il constitue le travail du pompier sur le terrain, qui doit contenir le feu et éviter qu’il ne reprenne. L’équilibre budgétaire devrait être facilité par les taux d’intérêt bas, comme évoqué précédemment. Un taux d’intérêt plus élevé ressemblerait au vent qui attise la braise. Il faudrait aussi un coaching budgétaire intelligent. Dans cette optique, la BCE pourrait nommer un «Proconsul financier», chargé de valider toutes les dépenses du ministre des Finances, mais avec un droit de veto. Cette mesure, certes inédite et peu populaire, passerait d’autant mieux qu’elle serait non négociable et motiverait le pays à se sortir plus vite de cette situation de curatelle. En revanche, elle permettrait d’assurer une politique monétaire et fiscale en adéquation avec les directives de la BCE et cohérente avec celles du gouvernement. Quant à la relance économique, elle représente le déblaiement des débris et doit permettre de reconstruire. L’équation est simple: si votre ratio dette/PIB n’est pas satisfaisant et si vous n’arrivez pas à faire baisser le premier, concentrez-vous sur l’amélioration du 2e, soit la croissance économique. Mais les mesures prises actuellement ne contribuent qu’à creuser le 1er et plomber le 2e. L’UE aurait intérêt à bien s’assurer de ne pas laisser à la traîne les pays fragiles, en proposant des structures fiables incitant sociétés et privés à venir y créer des emplois. Enfin, la réglementation équivaut aux normes de sécurité de la nouvelle construction. La finance inter- . BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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© Photo: Banque & Finance
Une remontée difficile.
. nationale a dépassé les limites du tolérable. Aussi, une réglementation s’impose qui, dans certain cas, l’empêche d’aller trop loin. C’est à la finance à édicter ses propres lois d’auto-régulation. Parmi quelques formules simples, figurent l’interdiction en tout temps des ventes à découvert, le recours aux longs puts pour des stratégies de couverture directe ou indirecte de positions titre détenues et la suspension temporaire de la cotation d’un titre, lorsque son cours a dévissé de plus d’un certain pourcentage, comme on le fait avec une place boursière. Si toutes ces mesures, pleines de bon sens et finalement assez faciles à mettre en place, étaient assénées avec force et menées de front, elles sauraient convaincre l’opinion publique et les investisseurs. L’UE en ressortirait plus unie, plus forte, plus crédible et pourrait se concentrer sur des plans de relance économique permettant à l’ensemble de la région de retrouver sa compétitivité.
Financer par les impôts? Le financement pourrait se faire tout d’abord par la méthode Coué, surtout que la BCE a la crédibilité voulue si sa mission est revue dans un sens de gestion globale de la crise. L’investisseur se demanderait alors pourquoi vendre un titre de facto européen. Les titres grecs pourraient même passer au statut de «recherchés». Il existe ensuite la planche à billets, comme les Américains et la Suisse l’utilisent. Contrairement aux préceptes académiques ayant cours actuellement, il n’est pas sûr du tout que cette abondance de liquidité soit inflationniste. D’ailleurs, BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
un bilan de la BCE provisoirement gonflé peut aussi rapidement se résorber, dès le résultat atteint. Mais quelles raisons empêchent Angela Merkel de modifier la mission de la BCE? Il s’agit bien sûr du spectre de l’hyperinflation des années 1933 et suivantes, qui a conduit l’Allemagne et l’Europe au désastre, dont elle-même venant de la partie Est n’est sortie que plusieurs années après la chute du mur de Berlin. Le traumatisme demeure donc encore très frais chez les Allemands, alors qu’il fait partie de l’histoire pour les Suisses. Une manière de traiter la question serait peut-être que cette Allemagne, qui a accepté de prendre le leadership européen, dirige indirectement la BCE, afin d’avoir le sentiment de garder constamment la situation sous contrôle. Il existe, enfin, la possibilité d’émettre des emprunts européens, qui devraient être très courus vu le bas niveau durable des taux d’intérêt et la montagne de liquidités sur laquelle sont assis les investisseurs. Dans cette affaire, il n’y a pas que des chiffres, mais aussi des êtres humains. Les technocrates et bureaucrates de Bruxelles, et des divers gouvernements européens, auraient intérêt à le garder à l’esprit, sous peine de se voir désavouer publiquement par les syndicats, des spécialistes des levées de masses avec des troupes toujours prêtes. Accepter de revoir sa copie et de proposer des solutions empreintes de bon sens, de pragmatisme et de simplicité, pourrait apporter de meilleurs résultats que ceux obtenus jusqu’à présent. Prenons au moins la peine de les analyser et de les essayer. n Par Marc R. Studer
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13 Décryptage
Chute de la Banque Dexia Un alibi idéal? Le défaut grec, qui ne dit pas son nom, a mis longtemps à faire son chemin dans l’esprit des investisseurs, par ailleurs largement reflété dans les cours des actions. Les dirigeants européens l’ont aussi intégré psychologiquement, en raison de l’urgence absolue de la situation.
L’
attentisme des gouvernements européens était justifié par l’hypothèse que la croissance mondiale serait suffisante pour contrebalancer les effets négatifs immanquablement induits par les plans d’austérité. Mais cette hypothèse de travail s’est évaporée au fil des mois, car la mondialisation a rendu les Etats de plus en plus interdépendants, et aucune dynamique économique, même émergente, n’est immune à un ralentissement des pays occidentaux. D’où les révisions baissières des prévisions de croissance mondiale qui s’affichent désormais proches de 3%, et pourraient encore être revues à la baisse dans les prochains mois. La prise de décision au niveau européen s’est donc montrée dramatiquement laborieuse, tant le compromis se révèle difficile entre les intérêts élec toraux/financiers nationaux et la solidarité internationale nécessaire au grand projet européen. En revanche, les décisions peuvent s’accélérer lorsqu’il s’agit de sauver les établissements bancaires de l’UE. Les conditions de la résurgence d’une crise systémique étaient à nouveau réunies, avec un retour de la défiance entre les établissements financiers susceptibles de conduire à l’assèchement du refinancement interbancaire. Quant à la légèreté des stress tests longtemps décriée, elle a finalement éclaté au grand jour avec la chute de la Banque Dexia, sauvée en près de 48 heures par les gouvernements français et belge. Cet événement pouvait dès lors constituer l’élément déclencheur d’une résolution de la crise européenne, car le terme «urgence», jusqu’alors abstrait, est devenu réalité. Aujourd’hui, les gouvernements européens ont le choix entre recapitaliser leurs banques, afin de leur permettre d’absorber un défaut organisé de la Grèce, ainsi que d’éventuels «haircuts» supplémentaires, ou continuer à se satisfaire de demimesures. Dans cette 2e hypothèse, ils s’exposeront à l’inévitable réalimentation du Fonds de stabilité européen (FESF), à hauteur de plusieurs trilliards d’euros, car l’alloca-
tion actuelle reste très largement insuffisante pour affronter une crise systémique découlant d’une contagion potentielle du cas grec à d’autres Etats. Par Pierre-François Donzé
Catalyseur de convergence Pour les autorités européennes, l’affaire de la Banque Dexia se présente comme l’alibi parfait face aux diverses opinions publiques. Il est politiquement infiniment plus confortable de participer à la recapitalisation des banques nationales, plutôt que de signer des chèques pour tenter de sauver un membre de l’UE à l’historique budgétaire aussi peu rigoureux. Dans ce contexte, l’affaire Dexia apparaît comme un catalyseur pour une convergence politique plus rapide, en vue de la résolution de la crise européenne. Encore faut-il que les Etats européens passent en force une réglementation drastique obligeant les banques à lever de nouveaux fonds propres, plutôt que de leur imposer un ratio minimum. En effet, les banques vont évidemment tout faire pour éviter la levée de fonds aux effets dilutifs et risquer de voir les Etats entrer dans leur capital. La règle du ratio minimum de fonds propres, telle que définie actuellement, contribue donc à aggraver la situation en incitant les banques à réduire leur bilan par la vente massives d’obligations d’Etats en difficulté. Sur le front des devises, l’intervention de la BNS fixant un cours plancher à la parité de l’EUR-CHF est un véritable succès. Elle a réussi à prendre par surprise un marché déjà gorgé de devise helvétique. A moins d’un éclatement de la zone euro, ce plancher ne devrait pas être franchi, mais plutôt connaître une normalisation de la parité au-dessus de 1,30 franc. Au-delà de l’abaissement de la note de crédit américaine, le dollar pourrait également poursuivre sa remontée contre le franc. En effet, les bons du trésor américains restent de facto l’ultime valeur refuge mondiale, dans des marchés encore largement dominés par l’incertitude. Les craintes sur la dette des pays occidentaux et les nombreux abaissements de notes de crédit par les agences de rating ont poussé à la baisse le secteur du haut rendement, dans un environnement où les banques, historiquement fournisseuses de liquidité, réduisent massivement leurs engagements. Les rendements sont ainsi à nouveau extrêmement attractifs, d’où l’intérêt de renforcer l’exposition aux fonds en obligations à haut rendement, dans un contexte où les taux hors risques restent proches de zéro. n
Portfolio Manager, Sous-directeur, Banque Bonhôte & Cie SA
@ pfdonze@bonhote.ch
Source: Thomson Reuters Datastream
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14 Actualité SÉCURITÉ FINANCIÈRE ET COUVERTURE DES RISQUES DE PLACEMENT DES CAISSES DE PENSION ET AUTRES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS
L’opportunité des gérants d’overlays
par Graziano Lusenti
Dr. ès sc. pol., expert diplômé en assurances de pension, Conseiller en investissements, Lusenti Partners LLC
@ g.lusenti@lusenti-partners.ch www.lusenti-partners.ch
Pour les caisses de pension suisses, le currency overlay et le risk overlay présentent de réels avantages sur le plan d’une meilleure gestion des risques et, souvent, d’une amélioration de la performance.
D
urant la dernière décennie de boom & bust marquée par trois phases de baisses brutales – bulle des titres technologiques en 2001-2002, du surendettement hypothécaire dans le monde anglosaxon en 2007-2008, crise de la dette publique des pays du sud de l’Europe en 2010-2011 – et de hausses tout aussi spectaculaires, la performance des placements des investisseurs en franc suisse a été fort décevante. En effet, la performance annualisée moyenne, mesurée à l’aune de portefeuilles diversifiés, de janvier 2000 à mi-octobre 2011, s’est située entre 1.49% (indice Pictet LPP 40) et 2.33% (indice Pictet LPP 25). Sur cinq ans, les résultats sont encore moins bons (entre 1.3% et 0.6% environ), alors qu’ils sont en revanche plus élevés sur vingt ans, avec près de 5.4%. Quant au risque, mesuré par la volatilité annualisée, il a atteint près de 6.85% (indice Pictet LPP 40, période janvier 2000 à mi-octobre 2011) et 4.64% (indice Pictet LPP 25, même période). Autre observation singulière, à savoir que durant la dernière période de dix ans, certes exceptionnelle à bien des égards, la prise de risque n’a nullement été récompensée, les placements les plus volatiles (actions étrangères) dégageant le ratio performance/volatilité le moins favorable, contrairement aux placements réputés les moins risqués, comme les obligations en francs suisses et immobilier domestique direct (voir tableaux ci-dessous)!
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C’est véritablement le monde à l’envers! Pour les caisses de pension, cette évolution mitigée a produit des situations d’équilibre financier insatisfaisantes (surtout dans les caisses publiques), ou pour le moins précaires, même dans une majorité de caisses du secteur privé. Si l’on recourt à un indicateur largement utilisé comme le degré de couverture mettant en relation placements et engagements de l’institution de prévoyance, la situation financière délicate d’une grande majorité de caisses de pension helvétiques apparaît clairement, puisqu’elle s’est établie à 100.3% à fin septembre 2011 pour les caisses du secteur privé, et à 88.2% pour celles du secteur public. Pour d’autres institutionnels ou investisseurs avec un profil d’investissement semblable, la situation n’est guère meilleure. Combiner le long et le court termes Du fait de la nature de leurs engagements constitués de pensions en cours et de pensions expectatives dues après plusieurs décennies, les institutions de prévoyance représentent évidemment des investisseurs avec une perspective de long terme. Pour celles-ci, l’évolution des tendances lourdes dans la durée (le «film» de la prévoyance, en quelque sorte) est plus importante que les situations immédiates (les «photos» et les
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15 Actualité
«instantanés»). Néanmoins, du fait de l’obligation faite aux institutions de garantir à tout moment la couverture intégrale (100%) de leurs engagements, à l’exception de certaines caisses publiques financées selon un système mixte, l’équilibre financier à court terme, durant l’année calendaire et comptable, joue aussi un rôle crucial, ne serait-ce que parce que les déséquilibres financiers déclenchent nécessairement des mécanismes d’assainissement (contribution extraordinaire de l’employeur, réductions de prestations, hausses de contributions, etc.). Confrontées à des déséquilibres financiers, à des performances passées décevantes et à des perspectives de rendements futurs à tendance stagnante, les responsables de nombreuses institutions de prévoyance sont donc intéressés à limiter dans le court terme les fluctuations brutales (à la baisse) des positions les plus volatiles de leurs portefeuilles, pour en réduire le risque global. Dans le même temps, elles doivent toutefois préserver, à long terme, une allocation largement diversifiée par classes et sous-classes d’actifs, régions, pays, devises, styles de gestion, gérants, etc. Trois sources de risques financiers principaux Sur le plan empirique, l’expérience montre que les performances des caisses de pension sont affectées surtout par trois risques de volatilité. Par ordre croissant d’impact, il s’agit de la volatilité des taux d’intérêt, en particulier la hausse des taux en devises, habituellement plus prononcée que celle de ceux en franc suisse (l’impact se faire sentir non seulement sur les portefeuilles obligataires, mais aussi sur les placements immobiliers), de la volatilité des changes du franc suisse par rapport
aux principales devises (EUR, USD), en particulier la baisse tendancielle de ces devises par rapport à la devise helvétique, et de la volatilité des marchés des actions, suisse et étrangers, spécifiquement la baisse brutale et prononcée de ceux-ci lors de périodes de crises. Des mouvements de grande ampleur de ces trois déterminants majeurs affectent ainsi de manière prononcée l’ensemble des portefeuilles des caisses de pension suisses, par le jeu des corrélations (entre classes d’actifs et devises). Expansion de la gestion indicielle et ses conséquences La gestion indicielle a connu une expansion considérable dans les portefeuilles des institutionnels helvétiques, durant la dernière décennie, surtout dans le segment des actions blue chips domestiques et étrangères, ainsi que, plus récemment, dans celui des obligations de débiteurs étatiques. On estime qu’entre 40 et 50% environ des valeurs mobilières des plus grandes caisses de pension suisses sont actuellement gérées de manière indicielle. Deux facteurs sont à l’origine de ce développement. D’une part, la volonté de réduire les coûts totaux de la gestion de fortune et, d’autre part, des déceptions fréquentes avec les performances de la gestion active. L’approche présente toutefois un handicap significatif, car durant les crises, l’investisseur institutionnel ne bénéficie d’aucune protection à la baisse et subit donc de plein fouet les effets de la dégringolade, les gérants indiciels ne pouvant prendre aucune mesure active ou de couverture des positions. De nombreux institutionnels recherchent désormais .
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16 Actualité
. des solutions combinant favorablement les avantages de la gestion indicielle avec ceux d’une limitation des risques en phases de baisses.
Currency overlay et risk overlay Une autre mutation des placements des caisses, durant la dernière décennie, a été la diversification prononcée des portefeuilles par classes et sous-classes d’actifs, régions, pays, devises, mais aussi styles de gestion, gérants, produits et services (mandats, fonds, fonds de fonds, produits structurés). Il en est résulté non seulement une plus grande diversité, mais aussi plus de complexité. Dans ce contexte, des institutionnels font le choix de préserver les équilibres patiemment mis au point et d’attribuer la gestion de certains risques particuliers (plutôt que des catégories d’actifs) à des gérants spécialisés, qui interviennent au niveau de l’ensemble des portefeuilles. Il s’agit des gérants d’overlays. On en distingue deux types principaux. Pour leur part, les gérants de currency overlays gèrent, au niveau consolidé, l’exposition aux devises principales en s’efforçant de réduire la volatilité des cours de change, c’est-à-dire l’amplitude des fluctuations de change, et de diminuer les pertes liées aux positions en devises étrangères. Quant aux gérants de risk overlays, ils s’attachent principalement à réduire l’amplitude des fluctuations de cours, et surtout les pertes dans le court terme liées à la baisse des actifs les plus volatils, en particulier les actions.
Les deux groupes de gérants recourent en principe aux mêmes instruments et techniques, à savoir des couvertures constituées d’opérations à termes (sur devises ou indices), des futures et des options (en particulier des puts). Dans les deux cas, les techniques de gestion sont essentiellement, voire exclusivement, quantitatives, et fondées sur des applications quantitatives, des algorithmes et l’utilisation de signaux spécifiques, lesquels déclenchent ensuite les actes d’achat, de ventes et donc de couvertures. Contraintes légales Les contraintes légales qui pèsent sur la gestion des portefeuilles des caisses de pension sont nombreuses et relativement lourdes. Néanmoins, confrontées à la nécessité de réaliser des performances convaincantes dans un environnement hostile (périodes de boom & bust, dépréciation des principales devises par rapport au franc, etc.), les caisses de pension helvétiques ont opté à bon escient pour une diversification prononcée de leurs placements. Des développements récents, tels que le currency overlay ou le risk overlay, présentent de réels avantages sur le plan d’une meilleure gestion des risques et, souvent, d’une amélioration de la performance. Mais il est indéniable aussi que ces applications techniques accroissent de manière sensible la complexité des processus et techniques de gestion. n
Indices de référence (benchmarks) et séries statistiques utilisés Classes d'actifs
Indices utilisés
Actions CH
Swiss Performance Index SPI (TR)
Actions monde, USD
MSCI World Index (TR), USD
Obligations CH
Swiss Bond Index SBI AAA-BBB (TR), avant 1/2007 SBI (TR)
Obligations en devises, CHF Citi Citigroup World Global Bond Index WGBI (TR) et local currrency
Données quotidiennes
Données mensuelles
Début de la série
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déc.89
déc.89 déc.89
Immobilier direct CH
KGAST Immo-Index (TR)
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janv.97
Immobilier indirect CH
SWX Immobilienfonds Index (TR), avant 2/1995 Rüd Blass Immofonds Index
x
déc.89
Liquidités
LIBOR 3M, avant 1/1997 Citigroup CHF 3 Months EuroDep
x x
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x
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Hypothèques BNS: Prêts Hypothécaires en 1er rang Immobilier étranger, hedged EPRA/NAREIT Global Index, Hedgé CHF CHF Private Equity, EUR
LPX50 (TR), EUR
Hedge funds, USD Matières premières, CHF et USD
Dow Jones Credit Suisse Hedge Fund Index (TR), USD
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Dow Jones-UBS Commodity Index Enhanced (Diapason) (TR)
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18 Normes & Régulation
par Roland Perruchoud
Senior Manager, Mazars Coresa SA
@
roland.perruchoud@mazars.ch
Sous-traitance de l’audit interne Alternative ou nécessité? Les organisations financières, telles que les banques, sont de plus en plus exposées aux risques. L’actualité ne contredit pas cette affirmation.
P
armi les outils à disposition des organes dirigeants bancaires, l’audit interne constitue un outil précieux pour l’appréciation et la gestion des risques, notamment à travers l’amélioration du système de contrôle interne. Le régulateur en est conscient et, de plus en plus, il requiert des compétences avérées pour cette fonction. Dans une période de difficultés économiques et de pression accrue sur les coûts, la recherche de modèles alternatifs d’organisation se fait davantage sentir. Dès lors, la sous-traitance de l’audit interne doit-elle être considérée comme une alternative ou comme une nécessité? Commençons par un rappel de la fonction d’audit interne et des exigences prudentielles. Les Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne de l’IIA [1] définissent ainsi cette fonction: «L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée.» Dans sa Circulaire 2008/24 Surveillance et Contrôle interne – Banques, la FINMA impose l’institution d’une révision interne (cm 54 et suivants). Le régulateur offre le choix, lorsque l’instauration d’une révision interne propre à l’établissement n’apparaît pas appropriée, de confier les BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
tâches de révision interne à la révision interne de la société mère, ou à la révision interne d’une autre société du groupe, dans la mesure où il s’agit d’une banque, d’un négociant en valeurs mobilières ou d’un autre intermédiaire financier soumis à une surveillance étatique, mais aussi à une seconde société d’audit indépendante de celle de l’établissement, ou encore à un tiers indépendant, à condition que la société d’audit confirme sa qualification professionnelle. Notons que le régulateur, dans l’appréciation de la qualification professionnelle du tiers indépendant et respectivement de son adéquation à la fonction d’audit interne, tend à renforcer ses exigences. Il pourrait considérer que ce principe n’est pas respecté dans le cas où le tiers en question a un seul, voire un nombre très limité de mandats d’audit interne bancaire. En termes de positionnement dans l’organisation, l’audit interne, en Suisse, est habituellement subordonné directement au conseil d’administration ou à l’un de ses comités, selon le principe consacré au cm 60 de la circulaire précitée. Différents modèles d’organisation Service propre d’audit interne: La question de la création d’un service propre d’audit interne ne se pose pas pour les établis-
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19 Normes & Régulation FOCUS sements d’une certaine taille. Le ratio habituel entre auditeurs et nombre de collaborateurs est d’environ 1% [2]. Dès qu’un établissement dépasse la centaine de collaborateurs, il est raisonnable d’imaginer une fonction assumée en interne. Cependant, pour garantir un niveau de qualité adéquat et le respect du principe des quatre yeux, une fonction d’audit interne doit être constituée de plus d’une personne.
Adéquation de la sous-traitance Pour des audits internes de banques ou négociants en valeurs mobilières de petite à moyenne taille, la sous-traitance, voire le co-sourcing, sont des alternatives offrant une excellente adéquation entre les ressources allouées et les exigences de qualité. Dans la période actuelle, l’optimisation des coûts a une importance particulière. Le rappel ou la prise de conscience par les organes dirigeants de l’existence de modèles d’organisation alternatifs, pour une fonction d’audit interne, prend tout son sens. En outre, la nécessité de sous-traiter la fonction d’audit interne, lorsque l’auditeur interne est seul, s’impose en particulier pour les instituts financiers de moins d’une centaine de personnes. Cette sous-traitance sera confiée à une société disposant de ressources et de mandats en suffisance, afin d’offrir les spécialistes et les benchmarks attendus.
Audit interne de la maison-mère ou d’une autre société du groupe: Dans ce modèle, les auditeurs de la maison-mère ou du groupe assurent le contrôle des filiales, ou succursales, en Suisse ou à l’étranger. Ce modèle lui offre une meilleure vision et un contrôle plus direct des affaires de ses filiales ou succursales. En revanche, les spécificités prudentielles suisses, ou le mode de fonctionnement local, peuvent être mal connus. Les risques peuvent donc être insuffisamment ou couverts de manière inadéquate. Audit conjoint de la maison-mère et d’un audit interne propre: Dans ce cas de figure, l’audit de la maison-mère vient en appui à l’audit interne propre. Une telle situation peut pallier un manque de connaissances ou un besoin de ressources à court ou moyen terme. Co-sourcing: Une organisation de la fonction d’audit interne en co-sourcing consiste à sous-traiter à un tiers une ou plusieurs parties bien délimitées du domaine à auditer. Contrairement à l’audit conjoint, les deux prestataires (audit propre et tiers) travaillent de manière indépendante. Ce mode d’organisation convient particulièrement bien à la couverture de domaines complexes ou techniques comme, par exemple, de l’audit informatique.
1. The Institute of Internal Auditors 2. Voir à ce sujet l’Enquête effectuée par la FINMA en 2009 sur l’exercice 2008 (publication 19 avril 2010) / Etendue des travaux d’audit auprès des Banques et négociants en valeurs mobilières 3. Norme IIA 2070 relative à la responsabilité de l’organisation en cas de recours à un prestataire externe 4. Art. 404 CO
Sous-traitance de la fonction d’audit interne: Dans ce modèle, l’institut financier repose exclusivement sur la prestation d’un tiers. L’organisation doit être consciente qu’elle reste néanmoins dans ce cas responsable du maintien d’un audit interne efficace [3]. Un audit interne a comme fonction première d’identifier les faiblesses du système de contrôle interne et respectivement les risques, mais doit surtout permettre à une organisation d’évoluer en lui apportant des conseils et des points de comparaison (benchmarks). Pour atteindre ces objec-
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tifs, il est nécessaire de disposer de compétences étendues qui peuvent rarement être concentrées sur une ou deux personnes, compte tenu de la complexité croissante de toute activité économique et de la fréquence des changements. De même, la complexification constante du cadre réglementaire requiert des connaissances constamment mises à jour et un investissement important en formation et en spécialistes, que seules des organisations d’une certaine taille peuvent offrir. En outre, une comparaison avec d’autres modes de faire permet de se rapprocher d’un modèle idéal, pour permettre à l’établissement d’évoluer et d’adapter au mieux ses contrôles aux risques. Ceci vise aussi bien le manque que l’excès de contrôles. L’indépendance, garante de la qualité d’un audit interne, est également bien mieux assurée par un prestataire externe que par une personne qui, inévitablement, va perdre de la distance vis-à-vis de l’organisation avec le temps ou l’habitude. La dimension financière est également à prendre en compte. Pour un établissement de petite taille, le coût d’une sous-traitance est inférieur à celui d’une ressource interne. Cette comparaison est favorable à la sous-traitance, même sans inclure dans l’analyse, les coûts indirects d’un poste à l’interne. Un tel modèle offre également une grande souplesse. En effet, la relation contractuelle entre la banque et le prestataire ressort du contrat de mandat. Le maintien de la relation est assuré par la relation de confiance instaurée et par le degré de satisfaction lié aux prestations fournies. Si ces deux éléments ne sont pas acquis, le contrat reste résiliable en tous temps [4]. Il est évident, néanmoins, qu’un mandat d’une certaine durée offre une meilleure efficacité à l’auditeur interne. En effet, la connaissance de l’organisation de la banque permet à l’auditeur de mieux cibler les domaines à risque de l’établissement. n
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20 De Zurich Le commentaire
Cyril demaria notre correspondant permanent à Zurich
Purger les HFT? Le krach boursier de 1987 fut l’un des premiers de l’histoire financière à être causé par des mécanismes de trading purement automatisés. Deux décennies plus tard, le HFT systématise ce risque (le «flash crash» du 6 mai 2010 et les 6% de chute des cours en témoigne) en associant volumes, haute vitesse et pratiques à la limite de la légalité. En «flairant» les traces des acteurs classiques du trading et en jouant sur leur proximité géographique avec les machines des opérateurs de marché, les algorithmes HFT se positionnent instantanément pour arbitrer contre les prises de positions des acteurs. En ce sens, ils ne créent pas de liquidité et encore moins de valeur pour la cote, étant des producteurs nets d’externalités négatives. A l’heure où la vocation même des marchés cotés est mise en question, purger les éléments destructeurs de valeur du système est indispensable. Le HFT devrait être sur la liste, aux côtés des dark pools et du trading pour compte propre des banques. CD
@ cyril.demaria@gmail.com
High frequency trading La taxe Tobin privée existe déjà
Le trading à haute fréquence est une taxe privée implicite, une augmentation du risque non compensée sur les transactions, qu’il faut réglementer.
Q
uels sont les bénéfices pour l’économie et les marchés financiers du trading à haute fréquence (high frequency trading ou HFT)? D’après Philippe Herlin, chercheur en finance et auteur de «Finance: le nouveau paradigme» (Editions Eyrolles), «aucun, sauf la possibilité pour ses utilisateurs de gagner de l’argent sur le dos de ceux n’ayant pas accès à cette technique. Le HFT va à l’encontre de la notion même de marché où tous les intervenants doivent être sur un pied d’égalité.» Défenseur du HFT, le président du Chicago Board of Options Exchange William Brodsky déclare dans le Financial Times qu’il «crée de la liquidité, rend les transactions peu coûteuses et les accélère.» Mais cela reste à prouver. Des transactions peu coûteuses et rapides sont sans doute à l’origine du HFT, et non une conséquence de ce dernier. L’argument de la liquidité est récurrent. Selon Claus Huber, dirigeant de Rodex Risk Advisers à Zurich «le HFT fournit de la liquidité à l’achat et à la vente, sur les marchés des devises et des actions. Ce fut prouvé par des enquêtes au sujet des mouvements de marchés anormaux, par exemple à propos des futures sur le DAX en août 2011. D’autres études académiques («High-Frequency Trading» de Gomber et al., ndlr) sont arrivées à la conclusion que le HFT n’est pas le seul responsable de l’augmentation de la volatilité des marchés.» A défaut d’être le seul responsable de cette volatilité, le HFT pourrait bien en être l’acteur principal. Plus de 50% des transactions américaines et de 30% des transactions européennes, en 2010, seraient issus du HFT (voir graphique). Pour Birinyi Associates, le HFT est comparable un afflux brutal de clients dans un centre commercial. «Le vrai objectif [de ce centre] (initier une relation commerciale […]) n’en est pas facilité, mais est au contraire devenu plus difficile» du fait de cet afflux, explique-t-il. Le HFT augmente le risque pris par les intervenants sur le marché, sans y associer un rendement potentiel. Il s’agit d’une sorte de taxe implicite sur les transactions en faveur du HFT.
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D’après Ioannis Akkizidis, Product Manager chez FRSGlobal, auteur de nombreux ouvrages et enseignant à l’Université de Zurich, «la performance du HFT augmente avec la volatilité et les mouvements du marché. Le HFT contribue à la formation des prix des actifs. Il peut néanmoins modifier considérablement le marché et peut même être qualifié de myope face aux attentes à long terme des marchés.» En ce sens, le HFT crée un mouvement, dont le volume pousse les acteurs non-HFT à agir. Il prend le contre-pied du mouvement créé et perçoit les fruits du mouvement, ou alors il détecte un mouvement, en va à l’encontre dans un premier temps, puis le confirme pour ainsi gagner la différence. La liquidité du HFT est donc un outil de génération de mouvement et non de stabilisation. Cette différence fondamentale explique tout l’enjeu de la réglementation à venir. n Par Cyril Demaria
Proportion des échanges HFT dans le total des transactions sur les marchés actions (en %) 60 Europe US
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Sources: Celent, TABB Group, Financial Times
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21 De Bruxelles
tanguy verhoosel notre correspondant permanent à Bruxelles
La Suisse et l’UE vues d’en haut Il fut l’un des ambassadeurs de Suisse les plus capés. Sa passion pour les relations avec l’Union européenne ne le quittera jamais. Portrait d’Alexis Lautenberg. Parcours express d’Alexis lautenberg
S
ur les photos qui ornent son bureau, on le voit en compagnie de l’ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, mais aussi du roi des Belges, d’Albert II, de l’ex-président italien Carlo Azeglio Ciampi, ou encore de la Reine d’Angleterre, Elisabeth II. Soit autant de personnalités qu’il a côtoyées au cours de son long parcours diplomatique, qui a pris fin à Londres à l’été de 2010. «Une chose était claire, à ce moment-là, je n’avais aucune intention d’arrêter de travailler!», se rappelle Alexis Lautenberg. Aussi, l’ambassadeur à la retraite a repris le chemin de Bruxelles – une ville qu’il connaît bien, puisqu’il y a dirigé la Mission suisse auprès de l’Union européenne (UE), de 1993 à 1999 – où il a rejoint, en qualité de «Senior Policy Advisor», l’équipe de son ami Jean Russotto, qui tient les rênes de l’antenne belge du cabinet d’avocats américain Steptoe & Johnson. Alexis Lautenberg y fait «du monitorage et de l’orientation de réglementation», dans des domaines qu’il maîtrise à la perfection depuis longtemps (les services financiers, la fiscalité, l’énergie), ou qu’il a découverts (les matières premières). Immanquablement, ses recherches l’amènent souvent sur le terrain, qu’il a toujours affectionné, des relations entre la Suisse et l’UE. Un terrain formé de sables mouvants, qui peuvent contribuer à alimenter les craintes du citoyen lambda, en Suisse. Empêtrée dans la crise de la dette, l’UE n’a jamais fait preuve d’autant de volatilité qu’aujourd’hui. «Mais en même temps, constate Alexis Lautenberg, elle entend mieux encadrer la Suisse, notamment en définissant institutionnellement le bilatéralisme et en tentant d’influencer sa conduite dans le secteur de la fiscalité.» Dans ce contexte, Alexis Lautenberg
n’ose pas se prononcer sur la compatibilité avec le droit européen des accords fiscaux que la Suisse a conclus avec l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Certes, deux pays de l’UE ont octroyé au système de l’impôt libératoire à la source un label d’équivalence à celui de l’échange automatique d’informations, chéri à Bruxelles. Mais le problème les dépasse, car dorénavant il est devenu intracommunautaire, une lutte entre pragmatiques et dogmatiques s’étant notamment engagée au sein de la Commission européenne.
Alexis Lautenberg est né en 1945 à Zurich, d’un père russe et d’une mère britannique et allemande. Il a vécu dix-huit ans au Tessin, avant de réaliser des études de sciences politiques à Berne et à Lausanne. Il embrasse la carrière diplomatique en 1974, après avoir fait ses armes au département fédéral de la Défense. Elle l’a successivement conduit à Varsovie (numéro deux de l’Ambassade suisse en
Désarroi de l’UE
Pologne), à Genève (délégation auprès
Ce dont l’ancien ambassadeur est certain, en revanche, c’est que le désarroi actuel de l’UE masque une double réalité, à savoir une volonté de coordination fiscale accrue qui émerge au sein de la zone euro (les chefs d’Etats des Dix-Sept l’ont confirmée noir sur blanc le 27 octobre). La Suisse et les autres Etats membres de l’UE ne pourront pas rester indéfiniment indifférents à cette évolution vers un système d’intégration à deux vitesses, qui posera des problèmes de gestion institutionnelle. «Que ça aille bien ou mal dans l’Union, nous sommes dans le même bateau que les Européens», souligne le conseiller, pour qui la souveraineté nationale représente moins que jamais un bastion imprenable. D’ailleurs, s’interroge-t-il, «la Banque nationale suisse n’a-t-elle pas tracé elle-même les limites de l’autonomie helvétique, dans un domaine pourtant ultrasensible qu’est la politique monétaire, en décidant de fixer unilatéralement un plafond pour la parité entre le franc et l’euro?» n
du GATT et de l’AELE), à Bonn (chef du service économique de l’Ambassade suisse en Allemagne), à Berne (chef du service économique et financier du département fédéral des Affaires étrangères), à Bruxelles (ambassadeur auprès de l’UE), à Rome (ambassadeur de Suisse en Italie) et à Londres (ambassadeur de Suisse en Grande-Bretagne). Alexis Lautenberg a pris sa retraite en juillet 2010, mais mène toujours une vie très active, au sein du cabinet d’avocats international Steptoe & Johnson, dont il est le conseiller politique à Bruxelles.
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@ tanguy@verhoosel.be
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© Photos: DR
COMPAGNIE PRIVÉE DE CONSEILS ET D’INVESTISSEMENTS par mohammad Farrokh
Le charme discret du Family Office
Chroniqueur
@ m.farrokh@banque-finance.ch
Comment pratiquer une gestion de fortune à l’ancienne, axée non sur la performance à tout prix, mais sur la préservation du capital? Nabil Jean Sab répond à cette question et livre aussi quelques observations pertinentes sur l’évolution de la Place financière suisse.
L’
avenir de la Place financière suisse, Nabil Jean Sab y croit. Déjà, un regain d’intérêt s’observe depuis la France, en prévision des prochaines élections présidentielles françaises de 2012. Il se souvient d’un précédent, lors de celles du 10 mai 1981. «A l’époque, nous habitions Paris. Le 11 mai, mon père arrivait à Genève et je l’ai rejoint pour la rentrée scolaire», confie-t-il. Nouveau déménagement pour une famille qui avait quitté le Liban le 26 décembre 1978, afin de se retrouver à Paris aux côtés d’une première vague d’exilés venus, eux, d’Iran, dont les grandes banques suisses ne voulaient plus dès 2008. Se tenir strictement à l’écart du marché iranien était d’ailleurs la condition pour qu’elles bénéficient du soutien des pouvoirs publics américains. Une attitude que Nabil Jean Sab critique, tout comme il désapprouve la politique pratiquée par de nombreuses banques helvétiques, qui consiste à s’implanter sur les marchés «onshore» des pays voisins de la Suisse. Résultat, ces établissements prêtent le flanc aux pressions qui s’exercent sur la Place financière helvétique toute entière. «Le secret bancaire est un pilier qu’il ne faut pas galvauder. Il ne faut pas renier non plus ce qui a fait le succès de la Suisse, à savoir la discrétion et le droit au secret», résume Nabil Jean Sab, avant de lâcher que «la transmission automatique d’informations est contraire à la nature humaine». Cette philosophie se retrouve dans son activité quotidienne au sein de la Compagnie Privée de Conseils et d’Investissements (CPCI) à Genève, dont il est le directeur général et l’actionnaire de référence. La CPCI a été fondée sous son nom actuel le 2 août 2010, «le jour de mon 40e anniversaire», précise Nabil Jean Sab. Précédemment, l’établissement avait abrité ATAG Asset Management, devenue banque en 2008, avant d’être vendue à la Banque Cantonale de Bâle l’année
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suivante, qui ne souhaitait pas la conserver. «En 2010, je l’ai reprise avec d’autres investisseurs et ai obtenu le statut de négociant en valeurs mobilières, réservé à la gestion de fortune», précise-t-il. L’interdiction de dilapider Dans ce cadre, la CPCI mise sur l’exclusivité et pratique clairement la philosophie du Family Office, crédible dès lors que le patrimoine avoisine les dix millions de francs. Un concept basé sur les quatre piliers que sont la gestion de fortune, les couvertures de change, le Family Office proprement dit incluant la structuration patrimoniale, et l’intermédiation au sens large du terme. En revanche, la CPCI ne pratique pas la vente de produits, une activité que son directeur général fustige, car elle a un retentissement défavorable sur la relation avec le client. «La plupart d’entre eux ne parlent pas avec leur banquier, ayant l’impression que leurs propos seront utilisés pour leur vendre des produits. D’où la nécessité d’établir la confiance, un exercice qui s’inscrit dans une politique à long terme. J’avais des clients qui, en 2008 encore, voulaient investir et je les en ai dissuadés», se remémore Nabil Jean Sab qui, trois ans plus tard, ne se départit pas de cette attitude de prudence. Les marchés? Ils étaient très bons jusqu’à Fukushima, se souvient-il. Ensuite, la baisse a été de 20% en quelques jours. Actuellement, le directeur général de la CPCI ne conserve que 10% en actions et préconise de rester liquide à 60 ou 70%. Certes, les bourses connaissent des phases de reprise. Mais comme leur rallye concerne de petits volumes, ils ne doivent pas faire illusion. Comment réagissent les clients à cette politique? «Cela leur correspond. Ils ne s’attendent pas à des achats au plus bas et à des ventes au plus haut», confie-t-il. Il
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est vrai que les clients de Nabil Jean Sab ont une surface suffisante pour justifier les services de la CPCI, des clients avec souvent un patrimoine de plusieurs dizaines de millions. «C’est de l’argent transmis de génération en génération. On n’a pas le droit de leur en perdre 30%», assène-t-il. L’observation paraît aller de soi, mais elle n’en contredit pas moins l’évolution de ces dernières années. L’art et l’immobilier «La banque a changé de modèle», explique Nabil Jean Sab. Dans certaines d’entre elles, le collaborateur arrive le lundi matin avec une liste de numéros de téléphone de clients à appeler , afin de leur vendre des produits désignés. Certaines banques vont jusqu’à enregistrer les conversations pour s’assurer qu’au moins 40% du temps de présence hebdomadaire est consacrée à parler au client. Pour sa part, Nabil Jean Sab s’en tient à une philosophie «à l’ancienne». «Lorsqu’un client demande son relevé sur e-banking, je refuse», dit-il. De plus, la CPCI exclut de s’implanter à l’étranger. La société n’en prévoit pas moins de s’étendre, mais en Suisse, notamment par le rachat de gérants de fortune indépendants. Nabil Jean Sab pense notamment à la génération des plus de 50 ou 55 ans, attachée à une manière de faire de plus en plus battue en brèche par la sur-réglementation. «Ils trouvent à la CPCI une approche qui leur correspond et pas axée sur la mesure de la performance», insiste-t-il.
Dans le contexte actuel, cette approche ne fait pas la part belle aux marchés, mais mise au contraire sur une conception globale du patrimoine incluant l’immobilier et les investissements alternatifs comme le diamant ou les œuvres d’art. L’or? Le directeur général ne recommande pas d’acheter à des niveaux où les investisseurs ont tendance à mettre toute hausse à profit pour se dégager ensuite, comme le montrent des fluctuations susceptibles d’atteindre 50 voire 100 dollars à la baisse en un jour. Quant à l’art, intérêt ne rime pas avec manque de sens critique. «Il y a une tendance à la rationalisation qui fait, par exemple, qu’un Botero présentant cinq personnages vaut plus qu’un tableau du même maître qui en a peint un seul», relève Nabil Jean Sab qui connaît la nécessité de s’adjoindre les services d’experts n’ayant pas de galerie, donc rien à vendre. Au demeurant, le marché de l’art reste très spécifique, car les banques qui, dans les années 1990, prêtaient de l’argent sur des collections d’art ne le font plus. Reste l’immobilier où la CPCI compte sur le caractère international de sa clientèle, pour susciter des mises en relation dans un domaine où la discrétion reste essentielle. n
Le commentaire De nouveaux horizons pour la gestion Le positionnement de la CPCI correspond à une évolution lourde du marché suisse de la gestion de fortune. Avec l’accroissement de la pression fiscale européenne, les clients «traditionnels» de la Place financière helvétique, typiquement ceux dont les avoirs vont de 0,5 à 1,5 million de francs, n’ont d’autres choix que la régularisation. Tous ne partent pas, mais ils deviennent plus exigeants et les marges fondent. Du coup, les professionnels voulant pratiquer une gestion de fortune traditionnelle ont intérêt à s’adresser au créneau supérieur. Ici, on parle de cinq à dix millions et plus, avec la philosophie dominante du Family Office. La notion d’actifs n’est plus seulement financière, mais englobe aussi l’immobilier, les diamants, les tableaux et autres œuvres d’art. On ne cherche plus à faire de l’agiotage, toujours plus risqué par les temps qui courent. Au niveau de la clientèle également, une évolution s’observe, bien que plus discrète. En outre, la Suisse profite de la déstabilisation ambiante de la zone euro et des changements géostratégiques dans le monde arabe. MF
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24 Le dessous des cartes
Secret bancaire suisse, «l’ami américain» A lire l’ouvrage de Hoyt Barber, «Banques suisses-Retour des paradis fiscaux», on se croirait revenu au bon vieux temps. mohammad Farrokh
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Chroniqueur
@ m.farrokh@banque-finance.ch
après ce spécialiste américain des paradis fiscaux, la Suisse a résisté avec succès aux pressions américaines et constitue toujours un havre sûr. D’où la publication de son livre, dont l’objectif est «d’offrir au lecteur la crème de la crème du monde offshore». Tant d’intérêt pour notre pays a quelque chose de confondant, et c’est à regret qu’il faut pour le moins «nuancer» le propos de cet auteur. On lui pardonne nombre d’imprécisions et de demi-vérités, par exemple que les étrangers paient moins d’impôts que les Suisses, comme si le forfait fiscal était la règle au lieu d’être l’exception. Mais il est plus difficile de sympathiser avec son objectif visant à attirer de nouveaux clients américains aux banques suisses, dont certaines ne veulent d’ailleurs plus. Cela n’empêche pas le livre de faire comme si les Américains étaient toujours les bienvenus, mais rien n’est moins sûr. Il reste que si la sagesse est (tard) venue à certains banquiers attirés par le mirage américain, ce genre de littérature contribue à perpétuer l’image désormais mythique d’une Suisse paradis fiscal. Elle aurait pu conserver la plupart de ses atouts si les banquiers bâlois et zurichois, mais aussi les fonctionnaires bernois, tous animés d’une sorte d’américanophilie de «Country Fäscht» alémanique, avaient compris que les EtatsUnis sont effectivement un marché à nul autre pareil, et s’ils en avaient tiré les implications juridiques. Car Washington, contrairement à d’autres capitales, même celle d’un pays aussi fiscalement inquisiteur que la France, ne reconnaît pas la supériorité des traités internationaux sur le droit interne. Cela signifie, en pratique, que les conventions de double
imposition (CDI) conclues par les Américains, notamment avec la Suisse, n’ont pas le dernier mot en cas de conflit de droit. D’où la question de savoir si le fait de conclure des CDI, dans ce contexte, a encore un sens. A Berne, on aurait dû se la poser! Tirer les leçons Toutefois, il ne faut pas confondre. Les CDI conclues avec les pays respectueux du droit international sont une bonne chose, ne serait-ce que parce qu’elles protègent (pour l’instant) la Suisse de la tentation de certains Etats de taxer leurs expatriés sur le modèle américain. La Suisse a raison de s’appuyer sur le droit, chaque fois que cela fait sens, mais elle a tort de créer de dangereux précédents juridiques en voulant à tout prix «légaliser» a posteriori ses reculades avec les Etats-Unis, dans un contexte qui relève non pas du droit international, mais de la force pure et simple. En disant les choses telles qu’elles sont, la Suisse n’échapperait peut-être pas à la livraison des noms des clients américains de ses banques, mais elle éviterait au moins de faire jurisprudence en la matière et de donner des idées à d’autres Etats, comme c’est maintenant le cas avec les «demandes groupées». Et à l’avenir, la Place financière suisse devrait aussi tirer les leçons s’imposant face aux clients américains, à savoir qu’ils sont souvent très sympathique et que leurs qualités humaines sont indéniables, mais qu’il ne faut pas tout mélanger. On peut toujours rêver. n
lE CAFé Fédéral
La tyrannie de la minorité Avec un quart des sièges à l’Assemblée fédérale, la gauche est clairement minoritaire. Pourtant, son influence sur le processus législatif est telle qu’un observateur étranger pourrait la croire largement majoritaire. Prenons un cas
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concret, celui de Via Sicura, le programme de sécurité routière que Moritz Leuenberger a fait adopter par le Conseil fédéral, quelques jours avant son départ. Durant la procédure, l’UDC s’était prononcée pour son rejet pur et simple, tout comme le PDC, le PLR y étant largement, mais pas totalement opposé.
Le PS, les Verts et le petit parti évangélique y étaient favorable, d’où ce commentaire paru dans la Feuille Fédérale, selon laquelle le projet aurait été plébiscité lors de la consultation. Désinformation mise à part, les fonctionnaires ayant rédigé ce texte ne cachent pas un certain mépris pour les partis majo-
ritaires. A peine retouché par la commission du conseil des Etats, Via Sicura finira donc vraisemblablement par devenir loi. La démonstration aura été faite, une fois de plus, de qui gouverne vraiment ce pays: des partis qui représentent moins de 30% de la population.
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26 La parole est à...
De l’utilité de la banque universelle en Suisse Jean-François beausoleil
Jean-François Beausoleil, Managing Director, Regional Director Geneva, UBS
@ jean-francois.beausoleil@ubs.com
«Ne dites pas à ma mère que je travaille dans une grande banque..., elle me croit pianiste dans un bordel!» Pour paraphraser le publicitaire français Jacques Séguéla, le modèle intégré mis en œuvre par les plus grands établissements suisses n’a pas toujours la réputation qu’il mériterait.
O
n entend d’ailleurs toutes sortes de critiques ou de remarques sur les grandes banques et leur modèle d’affaires intégré. Certains proposent même de les démanteler, sans cerner leurs fonctions vitales pour le bon fonctionnement de l’économie helvétique, que ce soit sur le plan international, national ou local. Dans les faits, une grande banque est certes un acteur global, mais elle est également un établissement local et suisse dans la vie quotidienne, solidement ancré dans son canton et le pays. La force d’une banque universelle tient à sa capacité à se développer en fonction de l’évolution constante des besoins de ses clients, et à offrir un éventail de prestations complet, voire exclusif à tous les acteurs économiques. Or, ceux-ci sont à la fois variés et divers, tels les particuliers, professionnels de la finance et de l’immobilier, «executives», entrepreneurs, cadres dirigeants, avocats, notaires, fiduciaires, tiers gérants, organisations internationales, collectivités, caisses de pension, PME ou grandes entreprises de tous les secteurs, etc. La gestion de fortune reste l’une des activités phares d’une banque intégrée. Dans un monde devenu d’une extraordinaire complexité et dans un environnement de marchés souvent peu favorables, la gestion de patrimoine réclame une expertise renouvelée, fondée sur une recherche financière de qualité. Ce n’est que grâce à une analyse approfondie des perspectives macroéconomiques mondiales et des opportunités de placement, mais aussi des risques inhérents aux marchés financiers, que des propositions pertinentes et adéquates peuvent être formulées à l’intention d’une clientèle toujours mieux informée. Ces analyses financières sont aussi cruciales pour tout décideur, chef d’entreprise ou responsable politique. Un défi immense A l’intérieur du modèle intégré, la fonction de la banque d’affaires (Investment Bank) est souvent méconnue. Ce domaine représente pourtant un atout déterminant pour une place finan-
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cière. En effet, son expertise et ses accès aux marchés permettent de satisfaire les besoins d’une foule d’acteurs de tous les secteurs de l’économie et de la finance. Par exemple pour les devises (forex), les métaux précieux, les billets de banque, le négoce en bourse, les produits structurés et de couverture de change, les capitaux, les conseils en fusions & acquisitions, ainsi qu’en refinancements. Et la liste n’est pas exhaustive! Les grandes banques se distinguent également en proposant des solutions globales de gestion de trésorerie (cash management) et d’opérations de paiement. Elles sont aussi des partenaires incontournables pour les entreprises ou les organisations actives sur un plan international. Ces fonctions sont vitales pour une économie, comme celle de Genève et de la Suisse. Il n’est pas inutile de souligner que l’interaction entre les différents segments d’une banque intégrée permet d’assurer une gamme complète de produits et de services, dans tous les domaines économiques et financiers. Un fort enracinement et une importante pénétration locale assurent souvent de proposer une offre universelle extrêmement large. Comme les petits ruisseaux finissent par former de grandes rivières, les apports diversifiés d’une importante clientèle de détail parviennent à justifier des prestations dont le maintien risquerait parfois d’être remis en question. Ancrage local L’immense défi d’une grande banque est de pouvoir se démarquer de ses concurrents, en proposant à tous ses clients l’ensemble des prestations d’une banque universelle, des solutions sur mesure adaptées à leur situation, ainsi qu’un service de qualité. Dans l’idéal, il s’agit de réunir, sous un même toit, tous les métiers de la banque. Les collaborateurs peuvent ainsi partager leur savoir-faire spécifique et complémentaire pour répondre aux besoins les plus variés de la clientèle. Tous ces arguments font que je reste convaincu que ce modèle d’affaires intégré, avec son fort ancrage sur le marché local, contribue très largement au développement de l’économie au niveau de la région comme du pays. n
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27 Si j’étais banquière
CÉLINE RENAUD @ celine.renaud@jmclutherie.com
CO-FONDATRICE ET DIRECTRICE DE JMC LUTHERIE SA
Partager la passion de l’entreprise
Parcours express l 1997-1999: JaegerLeCoultre, Marketing produit, publicité et relations extérieures l 1999-2001: Colorine SA, Responsable marketing, achats, vente,
Innover pour la banque? Un impératif. Tout comme l’engagement et le soutien du banquier à l’égard de son partenaire, l’entrepreneur(e).
Management exécutif de l’entreprise l 2001: Tétras SA, Support marketing et vente (mandat à durée déterminée) l 2001-2005: Montres
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n tant qu’entrepreneure, le banquier a été et reste un partenaire indispensable au développement de l’entreprise. Il doit comprendre son fonctionnement et son esprit, savoir prendre des risques et aussi avoir un peu de flair. Une fois le lien commercial établi, il doit encore être présent, suivre la vie de l’entreprise et pas uniquement avec des tableaux de bord et des budgets figés, mais également d’un point de vue plus proactif. Etre banquier, ce n’est pas qu’un métier, c’est aussi une mentalité d’ouverture et de vision, deux qualités qui doivent être stimulées. Mais avec la lourdeur de l’administration et l’ampleur des normes, le peut-il encore? Lui donne-t-on d’ailleurs les moyens? Aujourd’hui, le couple entrepreneur-banquier vit souvent un divorce, alors qu’il est vital de fonctionner de façon synchronisée. C’est de la responsabilité de ces deux acteurs principaux de l’économie, particulièrement dans un pays comme la Suisse qui compte une densité très importante d’entreprises et de banques. Pour améliorer cette situation – et aussi l’image de marque des banques – il est impératif de revoir profondément le fonctionnement des rapports entre banquiers et entreprises. Les banquiers ont une part de responsabilité dans la crise financière et économique qui a touché des entreprises et des particuliers, crise qui a détruit beaucoup de valeur, en un très bref laps de temps… Une des solutions souvent évoquée consiste en la séparation des professions bancaires ou la spécialisation des différents métiers de la banque. Ceci aurait l’avantage de renforcer le gestionnaire de crédit PME, par exemple dans sa position de partenaire professionnel, efficace et impliqué auprès de l’entrepreneur.
des sociétés dirigées par des entrepreneurs créatifs et au fort charisme. De fait, l’appréciation du travail et de la création de valeur sont très importantes. Le vrai entrepreneur s’affaire à créer une société dotée d’une image de marque sur le long terme sans se soucier d’un retour sur investissement maximal à court terme, même s’il doit sacrifier parfois sa marge de profit, là où d’autres pourraient couper dans les coûts. Mais lui, il investit, car sa mission vise à servir ses clients, ses employés, ses actionnaires et la communauté au sens plus large. Le banquier, et en particulier le credit officer, est appelé à le soutenir dans cette action, comme partenaireclé. D’un point de vue plus philosophique, avoir un objectif de contribution à long terme et donner du sens à son activité apportent du bonheur. Regardez par exemple les interventions à une conférence d’un entrepreneur et d’un banquier. Le premier a les yeux pétillants et tout son être est dédié à ce qu’il fait, alors que le second connaît parfaitement son métier et pourtant il lui manque cette étincelle, cet élément qui donne du sens à son action. Si seulement la passion de l’entrepreneur pouvait déteindre sur le banquier pour qu’il puisse à nouveau retrouver bonheur et fierté de pratiquer sa profession avec conviction, implication, courage et passion! Nous pouvons tous contribuer à aller dans cette direction. Je suis certaine que le couple entrepreneur-banquier aurait ainsi de longues et heureuses années à vivre… n
Breguet SA, International Financial Controlling, Process Support, Jewels Coordinator, Market Support Coordinator l Dès 2005: JMC Lutherie SA, Co-fondatrice et Directrice
L’étincelle du bonheur Si l’on regarde le point de vue des investisseurs, on se rend compte qu’ils cherchent à diversifier leur portefeuille en investissant dans BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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PRODUITS STRUCTURÉS
Aussi gagnés par la transparence Les mesures récentes de transparence appliquées aux produits structurés permettent aux investisseurs expérimentés de reprendre confiance en ce marché. Il connaît d’ailleurs un fort développement en Suisse, notamment grâce à l’émergence de nombreuses plate-formes de produits dérivés. Malgré leur complexité, les produits structurés offrent toujours l’opportunité de réaliser des gains substantiels, que les cours soient haussiers ou baissiers, voire stagnent. Au préalable à toute opération, les investisseurs doivent définir leur position en termes de prise de risques et se faire une idée précise de l’évolution boursière du sous-jacent pris en compte. Les produits structurés s’inscrivent, eux aussi, dans la règle d’or de la diversification de l’investissement.
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Une alternative judicieuse et attractive
34 BARRiER REVERSE CONVERTiBlE Une réponse à l’environnement actuel
Analyses
36 VOlATiliTéS élEVéES DES PRODuiTS STRuCTuRéS Quelles conséquences pour les investisseurs?
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CERTIFICATS BONUS
PRODUITS STRUCTURÉS
Une alternative judicieuse et attractive En matière de produits structurés, les circonstances de marché déterminent l’attrait des profils de paiement. Aujourd’hui, les certificats bonus semblent tenir la corde.
P
Patrik Rüthemann Associé, Responsable du département Produits et Négoce, Wegelin & Co
@ Ruethemann@wegelin.ch
our l’investisseur, l’année 2011 reste jusqu’ici une année assez médiocre. Les taux d’intérêt ont atteint des planchers record. Même disposé à accepter des échéances lointaines, et donc à courir les risques de taux correspondants, l’investisseur qui met ses capitaux à la disposition de tiers est très mal rétribué. Prendre des risques en actions, en matières premières ou en devises n’est guère mieux rému-
néré. Sur les marchés des changes, le franc suisse aura tiré profit de son rôle de devise refuge, s’appréciant sensiblement par rapport à la plupart des devises. Cette hausse a été telle que début septembre, la Banque nationale suisse s’est vue contrainte d’annoncer un cours plancher EUR/CHF de 1.20. Les titres de participation ont payé le prix tant des inquiétudes conjoncturelles que de la crise euro-
Graphique 1: Comparaison depuis le début de l’année de la performance de l’EURO STOXX 50 (ordonnée de gauche) avec l’Indice VSTOXX, qui est le baromètre de volatilité correspondant (ordonnée de droite) 3100
95 85
2600
75 2100
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EURO STOXX 50 VSTOXX Index
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55 45
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35 600
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fév
mars
avr
mai
juin
juil
aoû
sep
oct
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péenne de la dette. Par rapport au début de l’année, de nombreux indices ont perdu plus de 10%. L’EURO STOXX 50, par exemple, a lâché plus d’un tiers de sa valeur entre son sommet enregistré en février et la mi-septembre. L’inquiétude des investisseurs est à l’avenant, ce qui se traduit par une forte augmentation des volatilités implicites. Les rendements boursiers attendus fluctuent dans une
ampleur qui n’avait plus été observée depuis le point culminant de la crise financière en automne 2008. Coût actuel prohibitif Après cette correction majeure, quelle attitude doit adopter l’investisseur? Quelles sont les formules de
Graphique 2: Profil de paiement du certificat bonus en fonction de la valeur de l’indice à l’échéance 70%
Gewinn
EURO STOXX 50
Bonus-Zertifikat
50% 30% 10% -10%750
1250
1750
2250
2750
3250
Indexstand per Verfall -30% -50% -70%
Verlust
placement les plus intéressantes, aujourd’hui? En période de baisse des cours et d’incertitude croissante, il est normal d’assister à une progression, quasiment un réflexe, de la demande de protection du capital. Or, cette demande est difficile à satisfaire à l’aide de produits structurés. Comme les taux sont bas, il n’y a guère de latitude pour financer une composante optionnelle, qui se trouve justement très onéreuse puisque la volatilité est élevée. Dès lors, le résultat désigne des coefficients de participation et des niveaux de protection du capital décevants. Autant dire que le contexte actuel rend prohibitif le coût d’une protection absolue du capital. Avec les certificats bonus, la situation est fondamentalement différente. En effet, les attributs «dérivés» de l’instrument ne découlent pas d’une composante portant intérêt, mais bien des paiements attendus de dividendes du sous-jacent. Or, de nombreuses valeurs et même des indices présentent un rendement de dividende élevé, et les marges de manœuvre sont donc relativement confortables. En outre, ces instruments intègrent non pas une option conventionnelle, mais bien une option à barrière. Contrairement à la première, le coût de la seconde diminue au fur et à mesure que la volatilité augmente. Si dans le cas de produits de protection du capital, il est impossible d’offrir des conditions attrayantes à cause de .
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FOCUS
PRODUITS STRUCTURÉS
Conditions attrayantes Grâce aux certificats bonus, bien des investisseurs décident plus aisément de renouer avec le marché des actions malgré une forte correction, comme celle que nous vivons depuis quelques mois. Les actions ne sont pas chères pour l’instant, car l’incertitude reste élevée. Avec les certificats bonus, cette incertitude peut être utilisée pour obtenir des conditions particulièrement attrayantes. La possibilité de redressement des cours reste intégralement garantie, le potentiel de gains n’étant pas limité. Simultanément, l’importante marge de risque permet d’absorber de nouveaux reculs des cours. Reprendre pied sur le marché devient donc nettement plus facile, notamment d’un point de vue psychologique. Grâce à ces caractéristiques, les certificats bonus sont un instrument de choix dans les circonstances difficiles de marché que nous connaissons.
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. plusieurs paramètres qui influencent les prix, c’est exactement le contraire pour les certificats bonus. Ceux-ci tirent doublement profit du niveau élevé des dividendes et de l’incertitude grandissante. A ce stade, il est important de prévenir tout malentendu, à savoir qu’un certificat bonus n’est en aucun cas un produit de protection du capital. Il appartient en fait à la catégorie des produits de participation, qui se caractérisent par un potentiel de gain et de perte illimités.
Cas concret Voici un exemple concret destiné à illustrer le profil de paiement d’un certificat bonus. Prenons comme sous-jacent l’indice EURO STOXX 50, qui cote actuellement à 2350 points. Le profil de paiement d’un certificat bonus est défini par deux paramètres, qui sont le niveau du bonus et celui de la barrière. Dans les conditions de marché actuelles, un niveau de bonus de 10% et une barrière de 50% sont envi-
sageables, sur une échéance à trois ans. Qu’est-ce que cela signifie pour l’investisseur? Ce produit structuré lui assure un rendement minimum de 10% (niveau du bonus), à condition que la barrière de 50% ne soit jamais atteinte pendant la durée du produit (que l’indice ne tombe jamais en deçà de 1175 points). Le certificat bonus offre en outre un potentiel de gain illimité. Si en trois ans, l’indice progresse de plus de 10%, l’investisseur en bénéficie intégralement. En cas de doublement de l’indice, la valeur du certificat bonus double aussi. En revanche, si le cours touche le niveau de la barrière, le bonus devient caduc et l’investisseur réalise le rendement de l’indice, qui peut s’avérer très négatif. Protection limitée Avec le certificat bonus, l’investisseur renonce au rendement de dividendes de l’indice et obtient en échange une généreuse protection contre le risque, ainsi que le paiement conditionnel du bonus. Ce profil de paiement montre clairement que les certificats bonus n’offrent pas une véritable protection du capital, mais un solide amortisseur de risque, à considérer comme une protection limitée. Cette protection disparaît toutefois, lorsque le scénario devient extrêmement négatif. L’investisseur, qui ne peut pas se permettre de renoncer à une protection absolue, n’envisagera donc de recourir aux certificats bonus qu’avec la plus grande prudence. Il convient de les considérer plutôt comme une alternative conservatrice à un investissement direct en actions, ce que confirme leur sensibilité relativement élevée sur le marché secondaire. Dans la phase initiale, toute fluctuation de 1% du sous-jacent se traduira par une variation d’environ 0,7% du certificat bonus, dans le même sens. En reculant, le cours du sous-jacent se rapproche de la barrière, ce qui peut causer d’importantes variations de prix et accroître la probabilité de franchissement de la barrière. n
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BARRIER REVERSE CONVERTIBLE
PRODUITS STRUCTURÉS
Une réponse à l’environnement actuel Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pessimisme domine sur les marchés financiers. Et qu’il n’y a aucun signe d’optimisme à se mettre sous la dent...
R
Gilles Corbel Responsable des produits structurés, Banque Cantonale Vaudoise
@ gilles.corbel@bcv.ch
ien ne va plus. Ni en Europe, avec la crise de la dette qui fait planer la crainte d’un effondrement de l’euro, ni aux Etats-Unis, où les déficits massifs remettent en question le statut du dollar comme devise de réserve mondiale. Sans parler de la menace latente sur le pouvoir d’achat des consommateurs que ferait peser un retour de l’inflation, à cause des interventions massives de plusieurs banques centrales. De mémoire d’investisseur, la situation demeure sans précédent. Tout va très vite sur les marchés financiers, tandis que la conjoncture des principales économies peine à décoller, car plombée par des facteurs structurels, lourds et longs à résoudre. Dans cet environnement de bourses agitées, où les investisseurs ont de plus en plus de peine à prendre des décisions de manière sereine, leur principale question reste de savoir comment se protéger. Or, la grande force des produits structurés est justement de pouvoir s’adapter, afin de répondre aux multiples préoccupations des investisseurs. Leur construction constitue un assemblage de plusieurs briques financières, leur conférant une flexibilité unique. Qu’il s’agisse d’une hausse, d’une baisse ou d’un cas d’évolution latérale du marché, il existe à chaque fois un produit structuré adapté au portefeuille. En Suisse, la situation du marché se caractérise par une volatilité élevée, et un rendement des liquidités proche de zéro. Dans cette configuration, le Reverse Convertible, plus précisément le Barrier Reverse Convertible (BRC), représente le profil de rendement le plus populaire parmi les structurés. Sa caractéristique, qui parti-
cularise son profil de risque, est précisément l’ajout d’une barrière, dont le rôle vise à offrir une protection conditionnelle du capital. Conditionnelle, car la protection n’est pas absolue et dépend de l’évolution du cours du sous-jacent, pendant la durée de vie du produit. L’importance de l’observation Petit retour en arrière sur le fonctionnement d’un Reverse Convertible. Le principe consiste à vendre une option put pour encaisser une prime, et conjointement à placer une certaine somme pour couvrir cette vente d’option. Le produit ainsi assemblé est ensuite titrisé, afin d’être coté sur Scoach, le segment de la Bourse suisse dédié aux produits structurés. Le montant de la prime est directement proportionnel à la volatilité du titre sous-jacent, à savoir que plus celle-ci est élevée et plus le montant sera conséquent. La volatilité étant une mesure du risque, il est aisé de comprendre qu’une rémunération plus importante récompense une prise de risque plus marquée. Le monde des options étant aussi vaste que la plus étendue des plaines fertiles, il est également possible de vendre des options moins risquées que des simples put, en modifiant les conditions d’exercice et en introduisant une barrière. Un Barrier Reverse Convertible est donc la vente d’une option put munie d’une barrière, abrégée «DIP» pour «Down & In Put», laquelle va s’exprimer en pourcentage du prix d’exercice. Par exemple, une barrière à 80% sur un BRC Nestlé, dont le prix d’exercice est fixé à 50 francs, vaudra 40 francs. Tant que l’action n’atteint pas le niveau de ces 40 francs, le capital est protégé.
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FOCUS don de prime à concéder avec une barrière à observation unique en vaut-il la chandelle? Pour répondre à cette question, la BCV a réalisé une étude basée sur des simulations historiques de Barrier Reverse Convertible, entre janvier 2008 et août 2010. Les tests ont porté sur les quinze sous-jacents les plus représentatifs (Nestlé, Novartis, Roche, Siemens, Apple, etc.), en comptant une émission par jour et huit niveaux de barrières différents, soit de 50 à 85%, par incrément de 5%. Premier constat, en termes de remboursement: en calculant le prix de remboursement moyen pour chaque sous-jacent, une différence moyenne de 2,58% est obtenue en faveur des barrières à observation unique. Avec ce type de barrière, l’espérance de remboursement est donc plus élevée. Ce résultat est conforme à l’intuition. Deuxième constat, en termes de prime cette fois: le différentiel moyen s’élève à 1,23% et ceci pour des niveaux de volatilité variant de 15 à 35%. La conclusion est intéressante, car elle montre que l’écart moyen des primes est inférieur à l’écart moyen du remboursement. Cela tend à donner un avantage aux barrières à observation unique. Le jeu en vaut donc la chandelle. Pour confronter les résultats théoriques obtenus au monde réel, nous avons ensuite classé tous les produits émis depuis 2008 par la BCV. Dans le cas produits à barrière continue, celle-ci a été activée dans 46% des cas, et ce pourcentage descend à 32% pour les barrières lastlook! n
Protection indispensable Dans un environnement incertain, sans direction claire et caractérisé par une forte volatilité, les Barrier Reverse Convertible prennent tout leur sens. Ils peuvent générer une plus-value intéressante et significative, car la position prise est vendeuse d’une volatilité chère. Il n’en demeure pas moins indispensable de se protéger au maximum du possible, en portant le choix sur une observation unique de la barrière, à l’échéance du produit. Ce type de décision est aussi importante que la maîtrise des risques et que le choix d’un émetteur stable, à la solidité financière éprouvée…
Distribution de l’écart de remboursement par niveaux de barrière DIstRIbutIoN DE L’éCARt DE REmbouRsEmENt PAR NIvEAux DE bARRIèRE
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PRODUITS STRUCTURÉS
Introduire une barrière répond donc à la question de savoir comment se protéger, dans un marché volatile et difficile. Un distinguo supplémentaire peut être introduit sur la manière de suivre la barrière. Si celleci est observée de manière continue, on qualifie l’option de «path dependant», c’est-à-dire dépendante du chemin parcouru par le titre sous-jacent. Si dans le parcours du BRC Nestlé, le cours de la multinationale atteint ou passe en-dessous de 40 francs, alors la protection disparaît et l’option se transforme en un put classique. C’est comme si on avait les yeux rivés en permanence sur la barrière, pendant la période de cotation du sous-jacent. Mais avec ce type d’observation, la barrière peut être franchie brusquement et définitivement en cas de trou d’air du marché. En réduisant la période d’observation à une seule et unique, soit à l’échéance du produit, les chances augmentent que la protection ne soit pas désactivée. On parle alors de barrrière «in fine», «européenne», «lastlook» ou «à maturité». Plus on réduit les chances d’exercice du put, et plus la prime à encaisser va diminuer. Si le principe de rajouter une barrière au Reverse Convertible est acquis dans le marché (l’essentiel des émissions se 0 concentre sur ce type de produits), le choix se porte en fait davantage sur le type d’observation de cette dernière. Ce qui va intervenir, c’est la différence de prime à recevoir entre les deux types en regard du GRAPHIQUE : surplus de protection offert. Autrement dit, l’aban-
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36 Sous la loupe VOLATILITÉS ÉLEVÉES DES PRODUITS STRUCTURÉS
Quelles conséquences pour les investisseurs?
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Comparaison sur 5 ans de l’évolution du SMI® et de sa volatilité, VSMI 10000
90 80
9000
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Valeur absolue (en %)
70 Valeur absolue (en CHF)
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Depuis le mois d’août, l’évolution des politiques budgétaires dans le monde met les bourses à genoux, sur fond de pic des volatilités. Comment réagir?
30 5000 20 4000
10 2006
SMI®
2007
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2009
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2011
VSMI
Source: Bloomberg, Etat au 03.10.2011 Remarque: les performances et simulations passées ne sauraient constituer un indicateur fiable des performances futures. Les taxes et frais éventuels ont un effet négatif sur les rendements.
Lionel Pilloud Head of Advisory & Distribution Financial Products Suisse romande, Banque Vontobel SA
@ lionel.pilloud@vontobel.ch BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
epuis le début du mois d’août dernier, les places financières internationales sont soumises à de fortes fluctuations, lesquelles se manifestent sous forme d’une volatilité élevée, communément considérée comme un indicateur fiable de l’incertitude sur les marchés financiers. La volatilité constitue une mesure financière qui représente l’ampleur de la fluctuation d’un sous-jacent, sur une période déterminée. Du point de vue mathématique, la volatilité représente donc l’écart-type, qui décrit en principe la dispersion moyenne autour d’un cours moyen sur une période donnée. Plus la volatilité est élevée, plus l’écart entre les cours les plus hauts et les plus bas d’un sous-jacent est important au cours de cette période. Elle permet également d’estimer le risque de cours. Aussi, la règle générale suivante s’applique, à savoir qu’une volatilité plus élevée recèle un risque plus important dès que les pertes de cours éventuelles sont fortes, mais elle présente également une plus grande chance de pouvoir réaliser des gains de cours supérieurs. Une distinction est établie entre les volatilités réalisée et implicite. La volatilité réalisée (ou historique) mesure les fluctuations de cours effectives du sous-jacent sur une période passée, tandis que la volatilité implicite (voir graphique relatif à l’indice SMI) est déterminante pour le prix des options, lequel est intégré dans la plupart des produits structurés. A la différence de la volatilité réalisée, celle étant implicite ne repose pas sur des périodes historiques, mais plutôt sur l’ampleur des fluctuations de cours des futures, attendue par les marchés des options. Contrairement aux autres facteurs déterminant le prix des options (cours du sous-jacent, prix d’exercice/strike, durée résiduelle, taux d’intérêt sans risque et dividendes), la volatilité implicite doit être évaluée, car elle ne
peut pas être observée. Elle correspond donc globalement à la volatilité attendue par le marché. Maîtrise des actifs Les Managed Accounts sont des fonds indépendants établis la plupart du temps sous la forme d’une LLC, et regroupés au sein d’une plate-forme (Société Générale, BNP, Deutsche Bank, Crédit Agricole, etc.). Juridiquement, ces fonds sont donc des véhicules distincts, disposant de leurs propres personnalités juridiques. Ils sont, en fait, un clone du programme original du hedge fund. Le gestionnaire, devenu ainsi conseiller du Managed Account, applique la même politique d’investissement que celle du fonds qu’il gère habituellement, mais selon les termes d’un mandat de gestion prédéfini, comportant des règles et des limites strictes d’investissement, de même qu’offrant une liquidité quotidienne, hebdomadaire voire mensuelle, selon les stratégies. Structurellement, les avantages des Managed Accounts sont indéniables. Tout d’abord, ils améliorent la sécurité des investisseurs. En effet, au terme d’une due diligence approfondie, un mandat de gestion encadrant la stratégie d’investissement est élaboré pour chaque Managed Account, et une liste des marchés et des instruments autorisés est dressée. Ensuite, les Managed Accounts répliquent la performance du programme original du hedge fund, en respectant le niveau de risque imposé par le mandat de gestion. Cette procédure stricte permet un contrôle étendu des risques, car ils ne dupliquent pas les positions illiquides, trop fortement concentrées ou leveragées en dehors des limites du mandat. Grâce à une vue exhaustive de l’intégralité des positions prises par les gérants, l’équipe de contrôle des risques de la plate-forme veille ainsi au respect des règles de gestion définies dans chaque mandat. Les Managed Accounts assurent également la maî-
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DE PLUS
Incertitude manifeste Comme les indices de volatilité reflètent souvent la nervosité des investisseurs, ils sont donc qualifiés de «baromètres de la peur». Ils évoluent fréquemment à l’inverse du marché des investisseurs en général (voir les facteurs d’influence), car si les cours boursiers baissent, la volatilité augmente. Ces dernières années, les volatilités ont flirté avec les extrêmes, notamment pendant la crise financière lorsque, poussées par l’effondrement des cours, elles ont atteint des sommets inédits. Quand la volatilité augmente, les options call et put prennent également de la valeur. L’explication de cette hausse est simple. Si le cours du sous-jacent subit de fortes fluctuations et entraîne une hausse de la volatilité, la probabilité qu’il cote dans la monnaie à l’échéance augmente aussi. Durant la crise financière, les investisseurs ont dû investir beaucoup d’argent pour acheter des options put, afin de se couvrir contre de nouvelles baisses des marchés. Pour les émetteurs des produits structurés, il était également difficile de proposer des produits à capital garanti, à des conditions intéressantes. Les options call, entrant dans la composition de ces produits, étaient d’ailleurs devenues inabordables en raison des volatilités élevées.
mais également de son évolution tout au long de la durée de vie du produit. Les certificats bonus permettent aux investisseurs de participer de manière illimitée à la hausse d’un sous-jacent, mais au minimum de recevoir une prime (le bonus) à l’échéance du produit, à condition que le sous-jacent soit resté, pendant toute la durée de vie du produit, au-dessus du niveau de la barrière de protection fixée à l’émission. Si ce niveau de protection est atteint, ne serait ce qu’une seule fois au cours de la durée de vie du certificat, le bonus est désactivé et le produit sera remboursé à son échéance au cours de clôture du sous-jacent, à l’instar d’un certificat tracker standard. Un certificat bonus se compose d’une LEPO (Low Exercice Price Option) et d’une option de vente à barrière désactivante ("down and out"). Celle-ci perd toute sa valeur lorsque la barrière est touchée. En cas de volatilité élevée, ce type d’option devient ainsi meilleur marché, car la probabilité de franchir cette barrière augmente avec, pour conséquence, une valeur d’option nulle à l’échéance. Le certificat bonus est dès lors très intéressant dans le cadre d’un marché caractérisé par des volatilités importantes, ainsi que de hauts rendements de dividendes. Il s’adresse à des investisseurs persuadés que le sousjacent ne subira plus de correction importante à la baisse, pendant toute la durée de vie considérée. En choisissant ce certificat, l’investisseur renonce au dividende pour s’offrir une protection conditionnelle, en cas de baisse, et un éventuel bonus minimum en cas d’évolution latérale du sous-jacent, si la barrière n’est jamais franchie. n
L’indice de volatilité Un indice de volatilité mesure la volatilité implicite d’un indice boursier, donc son intensité de fluctuation actuellement attendue par les participants au marché, pour une période donnée future. Un niveau d’indice élevé reflète un marché fébrile, alors des valeurs basses indiquent une évolution sans fluctuations de cours importantes.
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trise des actifs, puisqu’ils sont déposés sur un compte ségrégué, ce qui réduit considérablement tout risque de fraude. Enfin, ce n’est pas le conseillé du hedge fund qui valorise ses propres positions, mais un indépendant de renom de la valorisation, qui travaille selon une méthode appropriée à chaque type d’instruments financiers.
Participer à la hausse du sous-jacent Bien qu’inférieures aux niveaux observés durant le mois d’août dernier, les volatilités implicites restent toujours relativement élevées. L’investisseur peut donc profiter de cette situation, en investissant dans des certificats lui permettant de vendre («shorter») des options. C’est notamment le cas avec les Multi Defender VONTI ou les Defender VONTI (désignation ASPS Barrier Reverse Convertibles). Dans l’environnement actuel, ces produits présentent des conditions attractives avec des barrières de protection particulièrement basses et des coupons élevés. En outre, les investisseurs peuvent également bénéficier du niveau de volatilité actuel avec les certificats discount ou bonus. Le remboursement d’un certificat bonus dépend non seulement du cours du sous-jacent à l’échéance,
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38 Sous la loupe DIVIDENDES EN QUESTION
Une nouvelle classe d’actifs? Depuis sa création en 2008, le marché des futures sur dividendes de l’Indice Eurostoxx 50 connaît une forte expansion, du fait de la demande croissante d’acteurs souhaitant prendre position dans cette classe d’actifs spécifique
PRODUITS STRUCTURÉS
L
Cyril suter Investment Advisor, Crédit Agricole Suisse Private Banking
@ cyril.suter@ca-suisse.com
es dividendes, en tant que classe d’actifs, peuvent être considérés comme des actifs réels directement liés à la performance durable d’une société, et à sa politique de distribution décidée pour ses actionnaires. Certaines théories financières sur ce sujet préconisent que la valeur d’une entreprise n’est pas fonction de sa politique de dividendes. C’est le point de vue de Modigliani et Miller qui défendent l’indifférence de l’investisseur au paiement en cash immédiat, ou au réinvestissement de ce cash dans l’entreprise pour des gains potentiels futurs. L’autre école est celle de Myron Gordon avec la théorie «bird-inhand». Les investisseurs seraient plus sensibles et préféreraient un paiement régulier sous forme de dividendes (car moins risqué), plutôt que des gains futurs jugés plus incertains. D’une manière générale, de nombreuses études ont démontré qu’une augmentation non anticipée du taux de dividendes était un signal positif pour une entreprise; le marché estimant une perspective réjouissante à court terme et une pérennité de celle-ci. A contrario, un signal négatif fort serait communiqué si une entreprise venait à réduire son taux de dividendes et ce, de manière injustifiée. La tendance historique sur la distribution des dividendes de l’Eurostoxx 50 est de ce fait clairement positive depuis les années 1990. Celle-ci se mesure en points d’indice versés en dividendes et est remise à zéro au début de chaque année. Rétrospectivement, elle est passée de 30 points en 1991 pour atteindre de manière croissante le niveau record de 159 points en 2008. La crise financière aura pour conséquence de rabaisser ce niveau à 116 points Graphique: Historique des dividendes de l’Eurostoxx 50 (exprimés en points) versus les dividendes implicites (futures), le consensus des analystes et un scénario de stress (-80% de réduction sur les banques, -50% de réduction sur les cycliques) pour 2013. 180
159
160 140
145 149
Dividendes historiques
125 112
120
111
116
100
Dividendes implicites (Futures) Consensus Bloomberg
88
80 60
Scénario de Stress (-80% de réduction sur les banques, 50% sur les cycliques)
40 20 0 2007
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2008
2009
2010
2011
2012
2013
(-27%) pour 2009 et 112 points pour 2010. A noter qu’une grande partie des dividendes de l’Eurostoxx 50 sont payés entre avril et juin, avec une annonce quelques mois précédent le paiement. En conséquence, le contrat à terme d’échéance décembre 2011 traite à son niveau de réalisation de 125 points et possède une volatilité quasi nulle. De plus, nous pouvons affirmer qu’au moins 67 points du contrat à terme d’échéance 2012 ont déjà été confirmés par des sociétés membres de l’Eurostoxx 50 avec un niveau final estimé à 128.3 selon l’IBES (Institutional Brokers’ Estimate System), en ligne avec 2011. Diversification justifiée Depuis cet été, les contrats à terme des dividendes Eurostoxx 50 ont également été affectés par la correction sur le marché des actions mais de façon moindre. En effet, le contrat 2012 a baissé de -14% versus une performance négative de -28% pour l’indice sous-jacent durant cette période de correction. Cet accès aux dividendes de l’Eurostoxx 50, sans subir la volatilité de l’indice sous-jacent, peut répondre à l’attente de certains investisseurs voulant entrer sur le marché des actions mais de manière plus défensive. De même, la structure à terme en «backwardation» (où la position est nette vendeuse à terme dans ce marché) a particulièrement été impactée pour les échéances au-delà de 2012. Nous voyons une opportunité intéressante sur le niveau actuel du contrat d’échéance 2013, avec un point d’entrée à 88 points. En effet, selon le graphique de simulation, un scénario de stress sur le consensus du marché, avec une réduction de 80% des dividendes du secteur bancaire (17.4% de pondération de l’indice) et une baisse de 50% pour le secteur des cycliques (20.3% de pondération), nous amène à un niveau de 111 points, soit 26% plus élevé que le prix à terme du contrat 2013 observable dans le marché actuellement. De même, l’indice est pondéré suivant la capitalisation boursière des 50 sociétés le composant avec un rebalancement effectué chaque année à la fin du mois d’août. Du fait que la crise européenne touche en particulier le secteur financier (en réduisant la capitalisation boursière des valeurs), la composition
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Personne ne peut s’attaquer seul à l’ascension d’un sommet.
de l’indice devrait s’orienter pour les années à venir au profit de secteurs défensifs possédant un taux de dividendes généralement plus attractif. Durant les périodes de forte inflation, le taux de croissance des dividendes suit la même tendance positive et peut de ce fait servir de couverture («hedge») contre l’inflation. En prenant l’exemple du premier choc pétrolier de 1973, le taux de rendement lié aux dividendes de l’Indice S&P 500 est ainsi passé de 3.70% à 5.43% entre 1973 et 1974, soit une augmentation significative à double chiffre de manière similaire au PPI américain (indice d’inflation industriel) observé à cette même période. Le succès du marché des futures sur dividendes de l’Eurostoxx 50 peut être démontré par son volume de transactions multiplié par 10 depuis sa création. La recherche continue de diversification justifie pleinement une allocation mesurée dans ce sous-jacent fortement rattaché au marché des actions européennes, mais avec une volatilité plus modérée à long terme. La flexibilité des produits structurés permet enfin à l’investisseur privé de concevoir aisément une stratégie sur-mesure en fonction de son profil risque et de son horizon d’investissement (cf. encadré). n
Structures existantes Rendement ou participation? - Certificat turbo (échéance décembre 2013). Ce produit (émetteur min. AA) libellé en EUR n’est pas capital protégé à l’échéance et s’adresse aux investisseurs à profil dynamique. Il permet à l’investisseur de bénéficier d’un levier de 1.1xà la hausse et ce, de façon illimitée. Pas de barrière de protection à la baisse, l’investisseur sera impacté de la performance négative observée si le niveau final termine en dessous de 88 points (sur les niveaux actuels). Les +: en comparaison des futures, le véhicule certificat est plus approprié pour les investisseurs privés. La participation est supérieure à 100%. Les -: du fait de la nature de l’instrument (format «fundé»), les investisseurs supportent un risque de contrepartie. De plus, la valorisation du certificat peut être volatile sur le marché secondaire. A noter enfin que les investisseurs s’exposent au risque de baisse et de perte en capital à l’échéance. - 100% Capital protégé avec coupons (échéance décembre 2016). Ce produit (émetteur min. AA) libellé en EUR est capital protégé à 100% à l’échéance. Il paie un coupon garanti de 2.50% p.a. pour décembre 2012. De 2013 à 2016, le produit paiera 4 coupons annuels correspondant aux dividendes réalisés en décembre divisés par le niveau initial de l’Eurostoxx 50. Ainsi, en prenant en exemple un niveau initial de 2’350 points sur l’indice et une réalisation à 111 points pour 2013, le coupon payé serait dans ce cas 4.72% p.a. Les +: La protection du capital à 100% permet aux investisseurs plus conservateurs d’adhérer à la stratégie avec des coupons variables pouvant bénéficier potentiellement d’un trend haussier sur les dividendes. De plus, ces coupons sont calculés par rapport au niveau initial (et non sur le niveau de l’indice observé chaque année). Les -: Le risque de contrepartie est également présent. En outre, la longue échéance du produit avec un risque de duration potentiel peuvent en faire douter plus d’un. Les risques de contrepartie et de fluctuations demeurent également présents.
Vous recherchez un guide des produits structurés expérimenté? En tant que Bourse des produits structurés, nous ne nous considérons pas seulement comme une place de négoce neutre, mais également comme un partenaire fiable pour tous les investisseurs privés et institutionnels. Sur www.scoach.ch, vous trouverez donc des informations utiles sur l’ensemble des produits cotés. Vous pouvez également y commander gratuitement de nombreuses publications, comme par exemple le tout nouveau «Rapport du marché Scoach», newsletter mensuelle sur l’évolution actuelle du marché des produits structurés. ®
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41 Investir
NOTRE SÉLECTION POUR L’INVESTISSEUR Hedge funds: les investisseurs doivent devenir plus proactifs dans le processus de prise de décision tactique, car l’allocation du portefeuille se révèle être un exercice beaucoup plus sophistiqué qu’auparavant. La stratégie repose désormais sur une combinaison complexe d’investissements en Beta (ETF et indices), Alpha liquide (CTA, global macro), long-short actions (directement ou via des fonds), matières premières, crédit et private equity. Philanthropie: les donateurs souhaitent aussi se faire plaisir en donnant de leur vivant, en impliquant leur famille et en exprimant clairement leurs attentes autour des résultats escomptés. Impact, plaisir et efficacité, tels sont leurs maîtres mots. Et autres.
42 REPèRES Les tendances en partenariat avec Morningstar
47 STRuCTuRéS Interview de Michael Heijmeijer, président et CEO de Cfinancials
48 ANAlYSES 44 GESTiON DES HEDGE FuNDS Plus de proactivité dans le processus de décision tactique
46 OBliGATiONS
Les indicateurs avec Cfinancials
50 FiNANCE éTHiQuE Donner c’est choisir!
52 ART Art et Finance Un mariage impossible?
La fin des placements «sans risque»?
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42 Investir REPÈRES DU MARCHE DE LA GESTION COLLECTIVE Palmarès sur 1 ans des catégories de fonds avec au moins 5 fonds Moyennes des Catégories Morningstar
thomas Lancereau Analyste, Morningstar France
@ thomas.lancereau@morningstar.com
L’approche «Minimum Variance» vise à fournir aux investisseurs le portefeuille d’actions le moins volatile possible. Elle repose sur des techniques quantitative d’optimisation mais fait également appel à l’analyse des gérants sur des facteurs tels que la liquidité, la solidité financière ou les nouvelles importantes concernant la vie des titres. Tout changement dans le portefeuille fait en effet l’objet d’un contrôle qualitatif. La recherche de diversification conduit à une préférence pour les midcaps (d’où le placement du fonds dans cette catégorie) mais le fonds investit aussi dans les plus grandes capitalisations. En termes de secteurs, la consommation défensive est largement plébiscitée par le modèle du fait de la forte diversité intra-sectorielle qu’il y trouve (29,7% des actifs à fin mai 2011, soit 6,2 fois la moyenne de la catégorie). Cette approche très cohérente est mise en œuvre par une équipe stable et expérimentée. L’ancienne responBANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
Perf. en % annualisée sur 3 ans
Volatilié annualisée sur 3 ans
MEILLEURES PERFORMANCES DES CATEGORIES MORNINGSTAR - FONDS ACTIONS & MIXTES Actions Etats-Unis Petites Cap. -3.90 5.50 23.10 Actions Etats-Unis Gdes Cap. Croissance -5.17 2.03 18.31 Actions Japon Petites & Moy. Cap. -5.88 0.55 18.33 Actions Etats-Unis Gdes Cap. Mixte -5.98 0.29 18.04 Actions Etats-Unis Moyennes Cap. -6.13 3.78 19.70 MOINS BONNES PERFORMANCES DES CATEGORIES MORNINGSTAR - FONDS ACTIONS & MIXTES Actions Secteur Energies Alternatives -30.92 -8.89 22.29 Actions Pologne -32.02 -6.68 30.31 Actions Portugal -36.98 -10.12 22.28 Actions Turquie -39.56 10.96 35.54 Actions Grèce -46.95 -24.00 31.84 MEILLEURES PERFORMANCES DES CATEGORIES MORNINGSTAR - FONDS OBLIGATAIRES Obligations AUD 1.53 12.06 9.80 Obligations CHF 1.39 5.13 3.92 Obligations GBP Indexées sur l’Inflation -0.46 0.18 13.22 Obligations International Chariah Islamique -1.34 -0.97 11.45 Obligations SEK Indexées sur l’Inflation -1.45 2.28 13.74 MOINS BONNES PERFORMANCES DES CATEGORIES MORNINGSTAR - FONDS OBLIGATAIRES Convertibles Asie/Japon -15.55 4.61 9.83 Obligations PLN -15.67 -6.61 15.57 Obligations ZAR/NAD Diversifiées -16.25 8.07 14.10 Obligations ILS Haut Rendement -18.61 8.01 26.09 Obligations TRY -25.86 -0.16 5.82
“Uni-Global Minimum Variance US B1 USD” LU0334251120 Cette approche très disciplinée tire bien son épingle du jeu dans des marchés chahutés.
Perf. en % sur 1 an
Perf. en % annualisée sur 5 ans
-5.86 -6.18 -12.43 -7.94 -6.06 -12.04 -13.70 -16.50 -5.70 -27.05 4.72 2.43 -4.07 -1.56 -0.56 -3.64 -2.46 -0.02 -0.13 2.06
Calcul de la performance en CHF, dividendes réinvestis, arrêté au 31/10/2011
sible de l’équipe, Fiona Frick, a été nommée CEO d’Unigestion en novembre 2010. Elle a été remplacée par Alexei Jourovski qui a plus de dix ans d’expérience dans la société. Cette évolution nous semble parfaitement naturelle et n’affecte pas notre opinion positive sur l’équipe. La stabilité de l’équipe tient certainement à la structure de leur rémunération. Une partie de leur bonus est obligatoirement investie et bloquée 3 ans dans les fonds de la gamme. Nous pensons que c’est un excellent moyen d’aligner les intérêts des gérants sur ceux des investisseurs. Le fonds a surperformé ses pairs sur trois ans à fin juillet 2011. Il n’a pas vocation à surperformer dans toutes les conditions de marché, et la sousperformance de 2009 est à cet égard cohérente: le marché ayant largement récompensé cette année là les sociétés les plus risquées. Le succès du fonds depuis son lancement tend à confirmer celui enregistré par l’approche sur l’Europe sur plus longue période. n
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43 Investir Les plus grandes catégories de fonds passées au crible du 1er quartile
Le graphique ci-contre indique l’évolution des catégories de fonds sur cinq ans. Dans chaque numéro, Banque&Finance vous présente également une sélection de fonds. Découvrez les rares produits qui réussissent à se hisser dans le premier quartile sur toutes les périodes analysées. Nous publions au maximom les cinq premiers fonds sur un ans. anquiers éproutage se livrer à leur fonctionnaires ne laissent-ils pas les Nouveau types sur 6 mois, 1 an et 3 ans. leurs Sur 146 fonds de la catégorie MORNINGSTAR "Actions Suisse Gdes 5 fondsfavori, restent le 1 quartile vent de sérieuses difficultés à être en Cap.", passe-temps soitdans la confection banquiers décider eux-mêmes de partenariats? phase et même àPromoteur s’accorder avec les de Code cocottes enPerf. papier, art où ils Perf. propres en pratiquantEtoiles une sorte Actions Suisse Gdes Cap. en % un Perf. en % en % lois, Volatilité er
Nom du fonds ISIN sur 6 mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR hauts fonctionnaires fédéraux, en excellent.en vaines invectives et, par annualisée d’autogestion Lesecteur verticalement en matière sur sectorielle? 3 ans particulier avec ceux qui conçoivent la même occasion, de «se tirer une bancaire ne s’en porterait que mieux de services financiers, la RFP Swiss Equity Plus A Swiss & Global Asset Management AG CH0023449892 -10.91 -2.86 -1.23 14.40 HHH pleine exploitation du des textes de loi rigides, rétrogrades CH0015312546 balle dans le pied». Leur clairvoyance et4.34 la Suisse aussi. Quant HHHHH aux foncUBS (CH) Mgr Sel Eqs Switzerland XT2 B UBS Fund Management (Switzerland) AG -8.37 -3.76 12.56 potentiel de sa plate-forme et coercitifs, ou négocient plutôt retrouvée, ils participeraient ainsi tionnaires, ils12.04 pourraient davantage IAM Swiss Equity A CHF Swiss & Global Asset Management AGmal- CH0004395791 -9.15 -5.80à la 1.89 HHHH exploitation DWS (CH) -pleine Swiss Equity Plus A du State Street Fondsleitung -13.87 -6.77 17.24 HHHHH adroitement les CDI AG et autres ques- CH0022012717 défense de notre place financière se4.27 livrer à leur passe-temps favori, potentielSwiss de sa plate-forme Sarasin Investmentfonds AG SaraPro Institutional Equities -12.61 récurrentes -7.02 de 2.12la confection 14.68 de cocottes HHHH tions liées à l’entraide administrative CH0017324911 contre les attaques soit en Moyenne passe, en revanche, par -15.61 -11.49 0.19 15.78 en matière fiscale. C’est normal, car pays étrangers qui n’ont qu’un seul papier, un art où ils excellent.en des partenariats internagradés ou non dans la hiérarchie étabut, celui de s’approprier l’énorme vaines invectives et, par la même occaNasdaqSur 49 tionaux. fonds deEn la effet, catégorie MORNINGSTAR "Actions Suisse Petites & Moy. Cap.", 3 fonds restent dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans tique, ils restent des fonctionnaires masse financière gérée par les établission, de «se tirer une balle dans le OMX se positionne comme un concurrent dans l’âme, doncPromoteur étrangers à l’esprit sements helvétiques. plaise pied». Leur Volatilité clairvoyance retrouvée, Actions Suisse Petitesd’envergure & Moy. Cap. Code Perf. en %Qu’ilPerf. en % à Perf. en % Etoiles ils du fondspleine ISIN sur 6 mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR et les Nom synergies entrepreneurial et aux spécificités du Dieu, ce jour là n’est pas prêt d’arriver. annualisée participeraient sur 3ainsi ans à la défense de exploitation du potentiel secteur bancaire avec ses tenants et notre place financière contre les Quantex Nebenwerte Fonds UBS Fund Management (Switzerland) AG CH0043431425 -10.20 2.80 10.36 9.27 HHHHH de sa plate-forme passe, aboutissants, de même que décon- CH0019597530 à Dieu, ce jour-10.37 là n’est pas1.29 prêt attaques récurrentes étrangers AMG Substanzwerte Schweiz LB(Swiss) Investment AG 4.91 12.28 de paysHHHH en revanche, parAdes parnectés de la réalité des marchés et d’arriver qui n’ont qu’un seul but, celui de s’apUnigest Swiss Minimum Variance Unigestion CH0009699411 -11.99 -7.04 2.38 14.25 HHH tenariats internationaux. Reichmuth Pilatus Reichmuth & Co Investmentfonds AG -23.12 -7.59 4.76 16.65 masse HHHH des turpitudes que provoque la CH0013728990 proprier l’énorme financière En effet, Nasdaq-OMX se Swiss Opportunity Fund LB(Swiss) Investment AG CH0021778029 -14.73 -8.70 3.33 14.98 HHH concurrence internationale. En plus, financière contre les attaques récurgérée par les établissements helvépositionne comme un Moyenne -21.23 -12.80 6.20 18.18 concurrent d’envergure et ils perçoivent chaque mois une solde rentes de pays étrangers qui n’ont tiques. Qu’il plaise à Dieu, ce jour là les synergies passe, en grassement rémunérée pour ne prenqu’un seul but, celui de s’approprier n’est pas prêt d’arriver. er Surrevanche, 180 fonds dedes la catégorie "Europe Gdes Cap. Mixte", 11 fonds restent dans le 1 quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans par partena- MORNINGSTAR dre aucun risque et ne travailler que l’énorme masse financière gérée par vétiques. Qu’il plaise à Dieu, ce jour là riats internationaux. En Actions Europe Gdes Cap. Mixte Promoteur Perf. en % Perf. en % Perf. % prêt Volatilité quatre à cinq heures quotidiennes lesCode établissements heltage la place n’estenpas d’arriver. n Etoiles effet, Nasdaq-OMX se Nom du fonds ISIN sur 6 mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR annualisée sur 3 ans effectives. Dans ces conditions, il est financière suisse et son secteur banpositionne comme un illusoire d’imaginer un seul instant LU0093570330 caire. Pourquoi -11.25 alors les fonctiond’envergure et BL-Equitiesconcurrent Europe B Banque de Luxembourg -6.71 6.64 17.10 HHHHH qu’un fonctionnaire naires ne laissent-ils pas les synergies Ignis Intl Argo Pan Eur Alpha I EUR Acc Ignis Asset Managementpuisse Limitedse mettre IE00B0S5S800 -9.81 -8.72 les 3.15 18.17 HHHH Invesco Pan European Structured Eq B Invesco Global Asset Management Limited -12.94 -9.65 2.58 15.93 HHHHH à la place d’un banquier, lequel prend LU0119750387 banquiers décider eux-mêmes leurs cyril.demaria@gmail.com JPM Europe 130/30 A (acc)-EUR JPMorgan Asset Mgmt (Europe) S.a.r.l. -17.84 -9.69 5.63 20.21 HHHHH des risques, y compris avec son pro- LU0289089384 propres lois, en pratiquant une sorte Fidelity Inst Europn Larger Co I-Acc-EUR Fidelity (FIL (Luxembourg) S.A.) LU0195661375 -13.34 -9.99 -2.79 19.69 HHHH pre argent, innove, crée de l’emploi, d’autogestion sectorielle? Le-16.49 secteur Moyenne -17.99 0.00 19.85 de la richesse et de la valeur ajoutée, bancaire ne s’en porterait que mieux et tout cela sans compter ses heures. et la Suisse8 aussi. foncSur 150 fonds de la catégorie MORNINGSTAR "Actions Etats-Unis Gdes Cap. Mixte", fonds Quant restentaux dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans Deux mondes, deux visions de la réationnaires, ils pourraient davantage Actions Etats-Unis Gdes Cap. Mixte Promoteur Perf. en % Perf.favori, en % Perf. en % Volatilité Etoiles lité économique et financière, et peutse Code livrer à leursur passe-temps Nom du fonds ISIN 6 mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR annualisée sur 3 ans être aussi de la vie, deux profils soit la confection de cocottes en antinomiques, papier, un art où ils excellent.en CONNECT Equity USA GREEN I Credit Suisse Fundsdonc AG incompatibles. CH0027988838 -9.98 0.97 9.58 21.83 HHHHH AXA Rosenberg US Enh Idx Eq Alp A AXA Management Ireland 1.41 18.43 HHHHH DèsRosenberg lors, la compréhension entreLtd eux IE0033609615 vaines invectives-4.37 et, par la -0.58 même JPM Highbridge US STEEP A (acc)-EUR JPMorgan (Europe) S.a.r.l. -6.67 8.90 19.81 HHHHH semble Asset vaine,Mgmt au détriment de l’éla- LU0325074507 occasion, de «se tirer une balle -0.68 dans le JB EF US Leading USD A Swiss & Global Asset Management AG LU0026741065 -3.59 -1.22 1.05 16.26 HHH boration commune d’un plan d’ac- IE0008365516 pied». Leur clairvoyance retrouvée, ils AXA Rosenberg US Equity Alpha A USD AXA Rosenberg Management Ireland Ltd -6.72 -1.37 -0.32 18.31 HHHH tions efficace visant à développer participeraient ainsi Moyenne -8.86à la défense -6.94 de 0.07 18.88 davantage la place financière suisse notre place financière contre les et son secteur bancaire. Pourquoihorsattaques de paysdans étrangers Sur 65 fonds de la catégorie MORNINGSTAR "Actions Asie-Pacifique Japon",récurrentes 4 fonds restent le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans alors les fonctionnaires ne laissent-ils qui n’ont qu’un seul but, celui de s’apActions Asie-Pacifique hors Japon Promoteur Code Perf. en % Perf. en % Perf. en % Volatilité Etoiles pas les banquiers décider eux-mêmes proprier l’énorme financière Nom du fonds ISIN sur 6 masse mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR annualisée sur 3 ans leurs propres lois, en pratiquant une gérée par les établissements helvésorte d’autogestion sectorielle? Le GB0033874214 tiques. Qu’il plaise à Dieu, ce-7.20 jour là First State Asia Pacific Leaders A First State Investments (UK) Ltd -6.30 11.60 15.45 HHHHH Skandia Pacific Equity A1 Acc Skandia Fund Management Ltdque IE0005264431 -7.94 -9.25 11.98 15.85 HHHHH secteur bancaire ne s’en(Ireland) porterait n’est pas prêt d’arriver. AXA Rosenberg Pac Ex-Jap Eq Alpha A USD AXA Rosenberg Management Ireland Ltd IE0008366704 -9.77 -9.34 12.37 19.78 HHHH mieux et la Suisse aussi. Quant aux tage la place financière suisse et son First State Asia Pacific A First State Investments (UK) Ltd GB0030183890 -6.92 -9.59 13.41 14.61 HHHHH fonctionnaires, ils pourraient secteur bancaire. Pourquoi alors Vanguard Pacific Ex-Jap Stk Idx Inst USD Vanguard Group (Ireland) Limited davan- IE0007218849 -10.29 -10.00 les 13.29 20.43 HHHH
@
Moyenne
-13.68
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18.86
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44 Investir
Aymeric Jung Executive Director, Equity and Fund Derivatives, Nomura (Suisse)
Gestion des hedge funds
@ Aymeric.jung@nomura.com
Plus de proactivité dans le processus de décision tactique L’industrie des hedge funds s’est éloignée de ses origines dans les années 90, puisqu’auparavant ces fonds offshore étaient principalement les supports d’investissements de quelques-uns, avec moins de 40 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Puis en cinq ans, le secteur a attiré les capitaux de grands institutionnels et les actifs sous gestion ont augmenté de façon exponentielle, approchant les 200 milliards de dollars. Ces derniers ont alors commencé à utiliser des consultants spécialisés et des portefeuilles diversifiés de hedge funds, afin d’obtenir des rendements absolus, décorrélés des classes d’actifs traditionnelles comme les actions ou obligations, et loin des benchmarks classiques de gestion contre lesquels il fallait mesurer la performance. Dès ce moment et jusqu’à la crise financière de septembre 2008, l’industrie a vu l’émergence d’une nouvelle génération de talentueux gestionnaires de hedge funds, utilisant des stratégies d’investissement de plus en plus sophistiquées, comme des expositions diverses ou arbitrages sur de multiples classes d’actifs, avec effet de levier à la hausse ou à la baisse pour accroître les rendements. Ce secteur est ainsi devenu lui-même une classe d’actifs distincte, avec des sociétés de gestion quantitatives et des fonds de fonds de plus en plus présents dans l’industrie, et l’élaboration d’indices de hedge funds (comme le HFRX et le MSCI) achetés ou vendus de la même
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manière que d’autres investissements indiciels. Le volume d’actifs sous gestion dans les hedge funds a ensuite continué d’augmenter en passant la barre du trillion de dollars, en 2005, et en dépassant les 1,8 trillion de dollars en 2007 [voir graphique], puisque l’industrie recevait le soutien d’un nombre toujours croissant d’investisseurs. Cependant, lorsque la crise financière a frappé, les contraintes de liquidité de ces positions à effet de levier a contraint de nombreux hedge funds à revendre des actifs dans un volume sans précédent (et à subir des pertes élevées dans le processus). L’expérience a finalement convaincu certains investisseurs que beaucoup de hedge funds ne représentaient ni plus ni moins qu’un Beta à effet de levier. A la suite de la crise, liquidité et transparence sont devenues les préoccupations dominantes des investisseurs. Combinées à une réglementation plus stricte, celles-ci ont dès lors amené les hedge funds à répondre aux changements demandés. Les dernières innovations, que l’industrie avait déjà commencées à introduire avant 2008, ont aidé cette transformation. Les comptes gérés, les overlays et les indices d’investissement ont ainsi été beaucoup plus utilisés. Le débat entre allocation stratégique et tactique dans un portefeuille diversifié de hedge funds revient donc au goût du jour, à savoir si les performances proviennent principalement de l’association des expertises de
gestionnaires de hedge funds, ou de l’allocation tactique de la part de l’investisseur. Plus simplement dit, il s’agit de savoir si l’investisseur doit s’impliquer dans une gestion plus active, ou simplement s’appuyer sur les gestionnaires de hedge funds choisis en amont. Davantage de responsabilités Finalement, la question de la recherche de liquidité et les nouvelles réglementations, qui ont poussé les hedge funds à investir dans des actifs plus traditionnels, a vite trouvé une réponse. De fait, les investisseurs ont inévitablement besoin de devenir plus proactifs dans le processus de prise de décision tactique, et l’allocation du portefeuille se révèle être un exercice beaucoup plus sophistiqué qu’auparavant. Il n’est plus question d’allouer 50% d’un portefeuille en obligations, 40% en actions et les 10% restant à des stratégies alternatives. La stratégie d’investissement repose désormais sur une combinaison complexe d’investissements en Beta (ETF et indices), long-short actions (directement ou via des fonds), crédit, en Alpha liquide (CTA, global macro), matières premières et private equity. Compte tenu de la forte implication de cette évolution, les investisseurs ont maintenant plus de responsabilités pour générer directement de l’alpha. En outre, ils utilisent de plus en plus les banques pour leur fournir les outils et les analyses nécessaires à la gestion de toutes les composantes du
DE PLUS Obsession de benchmark Les détracteurs des structures UCITS soutiennent qu’ils ne sont pas en mesure de générer le même type de rendements que les véhicules offshore, et que certaines de leurs caractéristiques, telles que la hausse du coût pour prendre des positions vendeuses via des instruments dérivés (swaps ou CFD), offrent moins de possibilités pour générer de l’alpha. Dès lors, l’investisseur devrait partager ses investissement en hedge funds. En format UCITS pour les stratégies très liquides (macro / CTA, long-short, volatilité) et pour celles l’étant moins, il conserverait une exposition off-shore soumise ou non à des périodes de lockup. Ce serait peut être aussi une nouvelle façon de prendre quelques distances avec cette constante obsession de benchmark des portefeuilles.
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45 Investir
portefeuille, comme les contrainte de liquidité, exigences en capital, VAR, accès aux stratégies systématiques, levier, volatilité, corrélation, (re-) financement et protection à la baisse. Les indices de réplication de hedge funds, par exemple, sont un outil attractif pour fournir un complément d’allocation flexible dans un portefeuille diversifié de hedge funds. Les réplicateurs sont en effet capables de répondre aux exigences des mandats discrétionnaires de portefeuille, alloués principalement (ou en partie) en hedge funds, tout en apportant un niveau beaucoup plus élevé de liquidité. Ils sont utilisés aussi bien par les investisseurs finaux que par les fonds de fonds. A titre d’exemple, le fond Enovara plc HFRq UCITS III de Nomura est un instrument réglementé et transparent, liquide et économique, offrant une exposition
corrélée à un indice représentant l’univers des hedge funds. L’allocation représente des positions acheteuses ou vendeuses allant jusqu’à 54 contrats négociés en bourse, désignant sa capacité de générer des rendements absolus dans toutes les conditions de marché.
Nomura Voltage moyen terme illustre bien ce cas de figure, puisqu’il adopte une approche d’allocation tactique systématique, reposant sur la volatilité de la volatilité. L’émergence parallèle d’une industrie de hedge funds plus standardisés (en partie comme conséquence d’une réglementation accrue), avec des gestionnaires de fonds davantage ouverts aux structures réglementées par les directives UCITS, constitue une autre tendance à cette situation d’après-crise. Ces fonds leur amènent une base d’investisseurs plus large, car ils peuvent être vendus publiquement, mais par conséquent sont obligés d’opérer avec plus de restrictions (par exemple une limite sur le levier du fonds à deux fois la valeur des actifs et une exigence de diversification minimale). n
Une autre tendance Les banques proposent également des solutions fondées sur la volatilité, afin d’aider les investisseurs à gérer leur exposition au risque extrême (tail risk), de plus en plus présent dans le contexte actuel du marché. La volatilité apparaît alors comme une nouvelle classe d’actifs. Les solutions les plus innovantes, dans ce cas, sont conçues pour réduire les coûts associés à une position acheteuse en volatilité, tout en capturant ses pics lors d’une correction. L’indice
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46 Investir
obligations
La fin des placements «sans risque»? La dette gouvernementale joue traditionnellement un rôle central dans la gestion de portefeuilles financiers. En tant que placement considéré comme sans risque par rapport aux actifs d’entreprises privées (actions ou obligations), elle représente la principale forme de diversification par rapport à des actifs risqués comme les actions. Par ailleurs, l’existence de placements sans risque est nécessaire aux besoins d’une grande partie des épargnants. La perte de qualité de nombreuses dettes publiques soulève ainsi un défi à la gestion de portefeuilles «Les titres du Trésor américain fournissent une forme unique de diversification pour les portefeuilles des investisseurs, les protégeant des crises financières et des chocs économiques.» Ce postulat de David F. Swensen a perdu en partie sa pertinence depuis la crise de la dette en Europe et la détérioration très importante des finances publiques dans de nombreux pays, durant les années ayant suivi la crise financière de 2007-2008. Avec l’évolution du marché de la dette publique observée ces dernières années, les investisseurs n’ont plus guère les moyens d’échapper complètement aux conséquences des crises financières et des chocs économiques. Les difficultés de certains pays endettés touchent l’ensemble des investisseurs à travers plusieurs canaux, à savoir la baisse des cours des emprunts des pays en difficultés, ou au contraire la chute des rendeBANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
ments des pays considérés comme «sûrs», et encore l’augmentation générale du risque sur les marchés financiers provoquant une baisse des actions et un accroissement de la volatilité des cours. Comme la détérioration des finances publiques dans certains pays pousse les investisseurs vers des valeurs refuges, la dette des pays en difficultés subit dès lors une forte décote, tandis que les cours des emprunts émis par les pays considérés comme «sûrs» s’envolent et leurs rendements chutent. C’est le cas notamment des emprunts en francs suisses, dont le rendement est tombé à un niveau historiquement bas. L’absence de risque au niveau du débiteur se paie ainsi par un rendement dérisoire, qui ne couvre plus le risque d’inflation future et de remontée des taux d’intérêt à moyen terme. «Répression financière» Le nombre de pays considérés comme «sûrs» au niveau de la qualité du débiteur souverain risque d’ailleurs de diminuer fortement durant les prochaines années, car les finances publiques se dégraderont fortement en raison de l’évolution démographique. C’est notamment le cas des EtatsUnis, dont le déficit public et la dette risquent d’exploser durant les prochaines décennies. Mais pour l’heure, la dette fédérale reste considérée par le marché comme un placement sans risque, alors même qu’elle approche 100% du produit intérieur brut et que
sa note financière a été abaissée de AAA à AA+ par Standard & Poor’s le 5 août 2011. Evolution problématique Avec la crise de la dette publique et la recherche de valeurs refuges, on assiste à un véritable phénomène de «répression financière», où le rendement des placements sans risque tend vers zéro. En Suisse, la Banque Nationale a poussé les taux courts à 0%, dans le cadre de sa lutte contre la surévaluation du franc, et le rendement des emprunts à long terme de la Confédération est tombé nettement en dessous de 1%, sur le marché suisse des capitaux. Cette évolution est très problématique pour la gestion de portefeuilles comme ceux des fonds de pension. Les taux longs en francs suisses devraient cependant remonter modérément ces prochaines années, lorsque la crise de la dette en Europe sera maîtrisée et que la pression à la hausse du franc diminuera. n
Jean-Luc Lederrey Senior portfolio manager, BCGE
DE PLUS Dans ce contexte, la BCGE a choisi une diversification des positions en obligations dans les dettes souveraines en monnaies locales de pays émergents. Nombre d’entre eux possèdent de vastes réserves de change, une économie en croissance, des finances publiques saines, une dette basse et ne sont pas menacés par une crise de balance des paiements.
@
jean-luc.lederrey@bcge.ch
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47 Investir
structurés
MICHAEL HEIJMEIJER, PRÉSIDENT ET CEO DE CFINANCIALS
«Devenir le leader de la transparence des actifs» Cfinancials, la plate-forme en ligne d’actifs financiers, quelque douze millions actuellement, se focalise sur leur transparence, à commencer par celle des structurés.
Banque & Finance: Avec son nouveau produit, Product Mastering, Cfinancials se profile désormais comme le chevalier blanc de la transparence des actifs financiers. Quelle définition donnez-vous à cette transparence? Michael Heijmeijer: Lorsque l’on parle de transparence des actifs financiers, il s’agit essentiellement de celle de leurs composants, autrement dit leurs sous-jacents. Or, notre site en ligne les décortique dans le détail, y compris pour quelque deux millions de produits structurés présentés qui sont les plus opaques. Grâce aux nouvelles technologies que Cfinancials développe et utilise, nous assurons aussi une transparence globale de l’information financière pour qu’elle soit partagée, accessible, standardisée, organisée et gratuite. En fait, notre métier consiste à transformer l’information financière brute pour lui apporter de la valeur ajoutée, puis à la communiquer largement.
classification précise et claire. C’est d’ailleurs dans cette optique que Cfinancials a conçu le Product Mastering, qui analyse tous les actifs financiers et en particulier les structurés. L’utilisateur les sélectionne selon des critères spécifiques, puis obtient les données souhaitées avec des graphiques en adéquation. Pour l’heure, trois versions sont commercialisées, soit l’Executive Management surtout axée sur la classification des actifs pour répondre aux besoins de réglementation et de surveillance , la version Relationship manager orientée vers le marketing et la communication avec le client, et enfin celle intitulée Clients qui offre la possibilité à l’investisseur de suivre ses actifs et les prix de chaque sousjacent. Le Product Mastering intègre ainsi les fonctions essentielles de transparence, de marketing et de monitoring.
B&F: Cette volonté de transparence vous est-elle dictée par vos clients? M. H.: De fait, ils exigent désormais de connaître la composition des actifs, donc leurs sous-jacents, avec leur
B&F: Vous défendez la transparence, mais les activités de Cfinancials, localisée depuis peu à Rolle, demeurent encore assez méconnus!
Veille technologique
M. H.: Non, je ne crois pas, car nous publions fréquemment des informations sur notre société, même si nous ne révélons aucun chiffre pour nous préserver de la concurrence. Sachez donc que les activités de Cfinancials concernent la communication et la promotion financières d’actifs, leur marketing par le biais de statistiques entre autres sur leur évolution et tendance, et les développements liés au Product Mastering lancé cette année, lequel a véritablement dynamisé nos résultats et étoffé notre portefeuille de clients. B&F: Quels objectifs poursuivezvous actuellement? M. H.: Bien sûr, nous consolidons nos trois services et la quinzaine de collaborateurs de la plate-forme mènent une veille technologique pointue, afin d’adapter toutes les nouvelles applications technologiques à nos produits. Pour ma part, j’ambitionne à terme d’élever Cfinancials au rang de compagnie IT leader de la transparence des actifs financiers. n Propos recueillis par D. Planche
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48 Investir Cfinancials.com un accès simple et gratuit à tous les produits financiers. un accès à 98% des produits financiers, soit 9,5 millions d’instruments financiers.
1. Sur 898 Fonds 17.11.2011 (Source ThomsonReuters Lipper) Fonds avec la meilleure performance depuis le début de l’année. Critère: Domicilié CH, Focus CH en CHF Perf YTD % 17.29 14.41 10.97 10.89 9.76 9.71 9.17 9.08 9.05 9.03
Fund Name Procimmo Swiss Commercial Fund UBS (CH) Property Fd-Direct Residential Swissinvest Real Estate LA FONCIERE FIR Fonds Immobilier Romand BAM Equity Trading Fund (CHF) Credit Suisse Real Estate Fund PropertyPlus ZIF Obligationen CHF D1 ZIF Obligationen CHF A1 ZHA - Obligationen CHF 15+
Price Date 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11
Fund Type
AssetType
ISIN
Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund
Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Equity Real Estate Bond Bond Bond
CH0033624211 CH0026465366 CH0026168846 CH0002782263 CH0014586710 CH0033224889 CH0045159842 CH0026033602 CH0026033560 CH0023842088
Fund Type
AssetType
ISIN
Fund Fund Fund ETF ETF ETF ETF ETF ETF Fund Fund Fund Fund of Funds Fund
Other Other Other Other Other Other Other Other Other Real Estate Other Other Other Real Estate
CH0019606083 CH0013184293 CH0025597797 CH0044781232 CH0044821731 CH0106027136 CH0106027128 CH0104136285 CH0139101601 CH0033624211 CH0009359396 CH0117983137 CH0016732551 CH0026465366
Fund Type
AssetType
ISIN
Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund Fund of Funds Fund Fund of Funds Fund of Funds
Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Equity Equity Equity Real Estate Real Estate Equity Real Estate Real Estate
2. Sur 1’685 Fonds 17.11.2011 (Source ThomsonReuters Lipper) Fonds avec la meilleure performance depuis le début de l’année. Critère: Domicilié CH en CHF Perf 1Y % 31.05 21.54 20.64 20.61 20.61 20.25 20.2 19.89 18.89 17.29 17.09 17.02 15.26 14.41
Fund Name AS Avadis - Private Equity Welt IV AS Avadis - Private Equity Welt III AS Avadis - Private Equity Welt V Julius Baer Physical Gold Fund-CHF A Julius Baer Physical Gold Fund-CHF AX UBS IS - Gold (CHF) hedged ETF I UBS IS - Gold (CHF) hedged ETF A CS ETF II (CH) on Gold - hedged CHF ZKB Gold ETF Hedged (CHF) Procimmo Swiss Commercial Fund AS Avadis - Private Equity Welt I UBAM (CH) GOLD + (CHF) AH LODH Alternative Strategies (CHF) D (in liq) UBS (CH) Property Fd-Direct Residential
Price Date 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11
3. Sur 868 Fonds 17.11.2011 (Source ThomsonReuters Lipper) Fonds avec la meilleure performance sur 1 an. Critère: Domicilié CH en CHF Perf 1Y % 16.51 16.41 15.09 13.36 12.77 11.81 10.92 10.84 10.72 10.6 10.48 10.44 10.35 10.34
Fund Name FIR Fonds Immobilier Romand Procimmo Swiss Commercial Fund LA FONCIERE Schroder ImmoPLUS Credit Suisse Real Estate Fund PropertyPlus UBS (CH) Property Fd-Swiss Mixed ’Sima’ UBS (CH) Inst Fd-Swiss Real Estate Selection I-B BAM Equity Trading Fund (CHF) UBS (CH) Inst Fd-Swiss Real Estate Selection I-X UBS (CH) Property Fd-Swiss Residential ’Anfos’ IST Immo Optima Schweiz III UBS (CH) Inst Fd-Swiss Real Estate Selection I-A1 IST Immo Optima Schweiz II UBS AST Immoparts Schweiz I-A2
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Price Date 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11
CH0014586710 CH0033624211 CH0002782263 CH0007251413 CH0045159842 CH0014420878 CH0035433488 CH0033224889 CH0035433595 CH0014420829 CH0029031165 CH0035427274 CH0029031157 ≤CH0117646288
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49 Investir
mICHAEL HEIJmEIJER CEO
@ management@cfinancials.com
Cfinancials.com est une société privée et indépendante des émetteurs de produits. Les analyses de produits financiers sont objectives et basées sur un traitement informatique des données.
sur le web www.cfinancials.com
4. Sur 647 Fonds 17.11.2011 (Source ThomsonReuters Lipper) Fonds avec la meilleure performance sur 3 ans. Critère: Domicilié CH en CHF Perf 3Y % 55.25 53.05 49.16 48.71 47.17 46.89 46.75 45.52 44.74 43.37 43.15
Fund Name LA FONCIERE UBS (CH) Property Fd-Direct Residential FIR Fonds Immobilier Romand UBS (CH) Property Fd-Swiss Residential ’Anfos’ CSA - Real Estate Switzerland Pooled Investments L UBS (CH) Property Fd-Swiss Commercial ’Swissreal’ CSA - Real Estate Switzerland Pooled Investments UBS (CH) Property Fd-Leman Residential ’Foncipars’ Schroder ImmoPLUS SF Property Securities Fund CH Credit Suisse Real Estate Fund Interswiss
Price Date 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11 11/17/11
Fund Type
AssetType
ISINN
Fund Fund Fund Fund Fund of Funds Fund Fund of Funds Fund Fund Fund of Funds Fund
Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Real Estate Equity Real Estate
CH0002782263 CH0026465366 CH0014586710 CH0014420829 CH0031094334 CH0014420886 CH0031081455 CH0014420852 CH0007251413 CH0026674181 CH0002769351
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50 Investir
Finance éthique
Donner c’est choisir! Jessie Johnsson
«Il ne suffit pas de distribuer de l’argent pour être utile, encore faut-il le faire à bon escient» rappelle un entrepreneur engagé dans la philanthropie.
outre, une personne sur six n’a pas accès à l’eau potable, un milliard sont analphabètes dont deux tiers sont des femmes, et une personne sur trois n’a pas accès aux soins médicaux.
Nous vivons dans un monde de plus en plus interconnecté. La philanthropie n’échappe pas à cette règle. Elle vise, en effet, à tisser des passerelles entre les enjeux de société existant et les sources de financement présentes, deux éléments qui ont évolué au cours de ces dernières années. Du côté des philanthropes tout d’abord, les montants octroyés pour des projets par les grands donateurs ont continué d’augmenter malgré la crise économique. Une étude récente réalisée par la Banque JP Morgan auprès de 85 de ses clients High Net Worth Individuals (HNWI) démontre que 78% d’entre eux donnent régulièrement, dont 45% qui évaluent leur donation entre 5 à 10% de leur fortune. Ces chiffres appuient la conclusion de l’étude menée par Scorpio Partnership et initiée notamment par wise – conseillers en philanthropie en 2008. A savoir que six sur dix conseillers financiers ou patrimoniaux pensaient alors que la philanthropie deviendrait un enjeu clé de leur offre avant 2013. La philanthropie est par ailleurs multiple et revêt plusieurs visages, dont notamment la lutte contre la pauvreté. Malgré une évolution positive du taux d’extrême pauvreté qui a été réduit de moitié (de 52 à 26% de la population mondiale entre 1981 et 2008), il n’en demeure pas moins qu’il reste aujourd’hui 1,4 milliard de personnes vivant avec moins de 1,20 dollar US par jour. En
Les nouvelles tendances dans la manière de donner s’accompagnent d’un changement dans les attentes des philanthropes. Alors que le ratio entre les fortunes créées et les fortunes héritées c’est récemment inversé, nous observons un implication personnelle plus forte des philanthropes, ainsi qu’une attention accrue portée sur l’impact de leur engagement. «Trouver l’équilibre entre le cœur et la raison est un défi perpétuel» résume parfaitement les nouvelles préoccupations des philanthropes. Les donateurs prennent conscience que générosité doit également rimer avec opportunités et résultats. Ils ne veulent plus soutenir un problème, mais financer des solutions en se donnant les moyens de mieux comprendre les enjeux et de garantir l’impact de leurs dons. Les organisa-
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Tendances actuelles
EmERGENCE D’uN NouvEAu styLE
tions sur le terrain deviennent ainsi de vrais partenaires, avec lesquels l’on construit des projets prenant en compte les attentes des donateurs. Si la philanthropie est plurielle dans la manière de s’engager, nous observons également qu’en Europe la philanthropie devient de plus en plus souvent une affaire familiale. Le fait d’associer toute une famille dans un projet philanthropique permet non seulement de renforcer des liens entre ses membres, mais aussi à chacun de se positionner et de comprendre les enjeux de la société nous entourant. Donner en famille Le projet devient, dès lors, une aventure familiale qui donne un autre sens à un patrimoine. Pour les familles d’entrepreneurs, dont la plupart sont amenées à réfléchir aux dynamiques de succession, la notion intergénérationnelle est très importante. La philanthropie offre une plate-forme neutre qui permet d’impliquer la nouvelle génération, tout en abordant de nombreux thèmes liés au patrimoine fami-
Key Client Manager, wise – conseillers en philanthropie
@ jessie@wise.net
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51 Investir
DE PLUS Projet commun à une famille
lial. Par ce biais, la philanthropie peut devenir l’expression naturelle des valeurs de la famille. Un père de famille, ayant impliqué ses trois enfants âgés entre quinze et vingt-trois ans dans un projet philanthropique, disait récemment: «Cette initiative est une manière de les inciter à passer du temps ensemble, pour apprendre à mieux se connaître malgré leur éloignement géographique. C’est, à mon avis, essentiel pour qu’ils restent soudés. Je crois que cette démarche aurait aussi un intérêt si elle permettait, à terme, de les initier à la gestion de l’argent.» S’appuyer sur des professionnels Le nombre d’organisations sociales n’a cessé d’augmenter ces dernières année. A titre d’exemples, le Brésil compte aujourd’hui plus de 400’000 organisations sociales et en Angleterre le nombre de «charities» s’élève autour de 175’000, reflétant le dynamisme de la société civile. Dans ce contexte, il est difficile pour les donateurs de choisir les organisations faisant un travail de qualité et répondant à leurs attentes. Ils se trouvent confrontés à des questions de fond du type comment choisir, quels sont les bons critères, quelle
stratégie de collaboration sélectionner pour obtenir des résultats dans les meilleures conditions?, etc. Selon un philanthrope, «aider devient plus facile et plus gratifiant, lorsque l’on a les outils ou des processus clairs à portée de main». Pour cet autre donateur «les conseillers philanthropiques nous aident à distinguer ce que nous pouvons espérer des différents projets nous étant présentés. Et, plus profondément, ils partagent leur expérience à un moment où nous risquons de nous laisser entraîner par un excès d’idéalisme.» Avec cette tendance à la professionnalisation, nous observons que des bonnes pratiques émergent autour de l’engagement des donateurs, à savoir choisir les organisations de façon proactive, planifier autour d’outils simple et efficace son engagement en dialoguant avec les partenaires soutenus, contracter un engagement sur le longterme (3-5 ans), ou encore avoir un alignement des attentes mutuelles notamment pour faciliter la transparence et le flux des informations. Partager ses expériences Alors qu’en Europe les donateurs restent traditionnellement discrets autour de leur engagement, nous observons
aujourd’hui une plus grande volonté d’échange dans des cercles privilégiés, en valorisant le partage d’expériences entre pairs. C’est à la fois l’opportunité de découvrir de nouvelles idées et de s’inspirer des leçons apprises d’autres philanthropes, afin d’enrichir leur engagement. Cela se traduit par une demande grandissante pour des espaces d’échange à la fois informels et confidentiels. Donner c’est choisir. Notre expérience nous montre que, pour les donateurs, il s’agit aussi de se faire plaisir en donnant de son vivant, d’impliquer sa famille dès le plus jeune âge des enfants et de clairement exprimer ses attentes autour des résultats escomptés. Impact, plaisir et efficacité, tels sont les maîtres mots tout en reconnaissant que souvent les donateurs «(…) reçoivent bien plus des autres qu’il s’appauvrissent de ce qu’ils leur donnent.» n
Cas pratique: Anna a vingt-trois ans lorsque ses parents lui proposent, ainsi qu’à ses trois frères, d’entreprendre ensemble la démarche philanthropique de la famille. Ils ont à leur disposition un budget pour quatre ans, et certaines règles définies. Ce cadre exige de leur part de s’impliquer personnellement dans le choix des projets qu’ils soutiendront, en établissant un contact régulier avec les bénéficiaires et en leur rendant visite sur place. En revanche, ils ont les mains libres pour choisir les projets soutenus et inventer ensemble comment ils souhaitent fonctionner. Leçons apprises de cet engagement avec le soutien de conseillers en philanthropie: 1. Cerner les motivations de l’engagement philanthropique de la famille et les défis auxquels celle-ci va faire face. 2. S’impliquer personnellement auprès des organisations et des bénéficiaires, notamment par les visites de terrain régulières. 3. S’entourer de conseillers externes, afin de garantir un due diligence rigoureux pour que les projets aient un impact maximum.
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52 Investir michel Reymondin Expert en œuvres d’art
Art et Finance
Un mariage impossible? A l’heure où le marché de l’art entre en phase de repositionnement, où le monde de la finance découvre ses failles, où les Etats prennent conscience de leurs lacunes en matière de gestion, où les politiques étouffent sous la réalité économique, et où la société mondialisée se retrouve à l’étroit, connaître la perception des gérants de fortune face à un secteur ayant réalisé 16 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en 2010, et atteint près de 150 milliards en produits dérivés semble intéressant.
La première surprise des entretiens avec une centaine de gérants approchés est de constater qu’il existe un gouffre impressionnant séparant deux mondes, pourtant censés se côtoyer. Parmi eux, certains sont des familiers de l’art, une connaissance alimentée au travers d’une relation ou par leur propre expérience, alors que d’autres s’en désintéressent totalement et le méconnaissent. En ce qui les concerne, le marché de l’art n’entre donc pas dans la vaste gamme des conseils édictés à leur clientèle, n’ayant aucune compé-
tence ni intérêt en la matière. A part deux sociétés d’enchères cotées en bourse, il n’existe à leurs yeux aucune opportunité réelle d’intervenir directement sur le secteur. Quant à la trentaine de fonds d’investissement en œuvres d’art créés dès les années 1975, seuls deux d’entre eux ont réalisé des profits honorables. Les autres sont restés cloîtrés dans une nébuleuse confidentielle, n’encourageant pas la finance traditionnelle à s’y impliquer. Pourtant, certains gérants sont animés d’un virus identique à la même passion du collectionneur et trouvent dans ce secteur un vrai contentement. Bienveillance à l’art C’est davantage vers le produit dérivé qu’une banque va profiter de ce marché. A savoir le bénéfice qu’elle peut tirer de l’image irradiée par une œuvre d’art et l’enjeu prestigieux que cette dernière est capable d’engendrer. Des institutions financières possèdent ainsi des collections épatantes. Elles ont généralement été initiées sous l’impulsion d’un gérant passionné et comporte une cohérence à la qualité muséale certaine, tant que celui-ci a fait profiter la banque de son savoir. D’autres établissements vont jusqu’à prévoir des soutiens financiers pour telle exposition ou artiste, ou s’associer à des événements liés au patrimoine national ou mondial. Ces différentes actions valorisantes ont toutes des répercussions bénéfiques, y compris La dynamique Opera Gallery genevoise a réalisé une exposition muséale avec WarholBasquiat, montrant bien l’importance mondiale du marché qu’a prise la cité de Calvin. Art et finance s’illustre ici avec une œuvre exposée d’Andy WARHOL «Dollar Sign», 1981 Polymère synthétique et encres sérigraphiées sur toile, 228,6x177,8 cm
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@
michelreymondin@bluewin.ch
parmi leurs clients, puisque certains d’entre eux confient leurs avoirs selon la capacité d’ouverture de la banque. A noter pourtant ici ou là des initiatives malheureuses, dont la plus spectaculaire a été actionnée par une grande institution bancaire qui a commis l’erreur d’utiliser une Foire d’Art moderne internationale comme tremplin à l’ouverture de comptes bancaires. L’alliage Art et Finance a bien pris durant une décennie, mais le prix à payer a été à la hauteur de l’exagération de son utilisation, à savoir la fermeture en chaîne de comptes et la dénonciation fiscale. Sans parler de l’amende salée des autorités américaines qui n’ont pas goûté à cette subtile sauce, en fait un prétexte pour augmenter la masse sous gestion avec, pour conséquence, une pression optimale sur l’ensemble de la Place financière helvétique et son secret bancaire. L’art peut donc mener à la passion autant qu’à la déraison! Ce bref survol de la relation entre les deux secteurs montre que les gérants de fortune sont généralement bienveillants et ouverts à l’art. Il fait rêver certains d’entre eux, mais en laisse indifférent d’autres, à l’instar de n’importe quelle société humaine. Les plus surpris seront assurément les acteurs du marché de l’art, car leurs efforts à insister sur son aspect investissement se heurteront bientôt à une réalité incompatible avec la création, étant trop éloignée de la technicité financière. D’aucuns voudront faire croire, à l’exemple des Chinois, que la force économique engendre un engouement artistique générateur de circulation monétaire. Mais comme tout secteur à ses limites, j’invite les lecteurs à mon indécrottable naïveté, qui consiste à croire que l’art a encore passablement d’avance sur le monde de la finance, étant infini dans sa conceptualité! n
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par Dr Nicole beiner Consultante indépendante en gestion des risques, Beiner SA
@ nicole.beiner@nbriskcontrol.ch
Reconnus comme étant une source intéressante de diversification et de coupons élevés, les investissements dans des Cat bonds génèrent des risques qui doivent être identifiés, compris, et gérés.
STRUCTURE DES CAT BONDS
Savoir maîtriser leurs risques funds, les compagnies d’assurance et, depuis récemment, les caisses de pension. Quant aux investisseurs privés, ils accèdent à une exposition dans ces instruments via des parts de fonds de placement dédiés. Structure complexe
L
es obligations catastrophes, nommées Cat bonds dans le jargon financier, sont des produits structurés qui permettent, via un processus de titrisation, de transférer un risque de catastrophe au marché des capitaux. Ces catastrophes peuvent être des ouragans, des vents ou des orages violents, des tremblements de terre, une pandémie ou tout autre événement dont la probabilité de survenance reste très faible, mais dont les conséquences peuvent être dramatiques. Les Cat bonds font partie de la famille des instruments liés à des assurances (Insurance-Linked Securities ou ILS). Leur marché s’est fortement développé depuis leur apparition dans le milieu des années 90. En 2010, plus de vingt-cinq émissions ont été souscrites pour un montant de plus de cinq milliards de dollars. Les principaux investisseurs sont les fonds de placement, les hedge
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Le processus de titrisation fait intervenir une Special Purpose Vehicle (SPV). Cette entité n’a pas d’activité commerciale. Elle est uniquement
créée, généralement aux Caymans ou aux Bermudes, pour offrir une couverture à une partie qui désire transférer, pour une période donnée, les impacts financiers résultant de la survenance d’une ou plusieurs catastrophes naturelles. La région concernée par ces dernières, les conditions pour déclencher le remboursement, ainsi que le montant à payer lors de la survenance d’un événement assuré, sont spécifiés dans le contrat de réassurance conclu avec la SPV, laquelle reçoit
FIGuRE 1: LEs INtERvENANts à LA stRuCtuRE DEs CAt boNDs
périodiquement une prime pour son service de couverture. La partie qui transfère le risque de catastrophe à la SPV se nomme sponsor, dans le jargon de la titrisation. Il peut être une compagnie d’assurance qui a vendu des polices à des particuliers ou à des entreprises, une compagnie de réassurance ayant conclu des contrats de réassurance avec des compagnies d’assurance, une entreprise commerciale comme une société de télécommunication désireuse de
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55 Assurances
En savoir plus www.emdat.be www.artemis.bm
transférer les coûts générés par une catastrophe naturelle, ou un fonds étatique, comme le Fonds mexicain pour les catastrophes naturelles, qui a bénéficié de la structure mise en place par la Banque mondiale pour transférer, d’octobre 2009 à octobre 2012 à la SPV Multicat Mexico 2009 Ltd, les risques liés à certains tremblements de terre et à des événements d’ouragans dans les régions pacifique et atlantique. Afin d’être en mesure d’honorer ses engagements de paiement lors de la survenance d’un événement assuré, la SPV se finance via l’émission d’obligations, appelées Cat bonds. Le processus de souscription suit généralement les mêmes procédures que celles utilisées sur le marché primaire des obligations émises par des entreprises commerciales. Les intervenants qui participent à ce processus sont les structureurs, généralement des brokers spéciali-
sés ou des banques d’investissement offrant un service de conseil au sponsor et placent l’émission auprès de leurs clients (les plus actifs sur le marché sont Aon Benfield, Swiss Re et Goldman Sachs), de même que les entreprises spécialisées dans la modélisation du risque catastrophe (les plus actives sont Air Worldwide, RMS et EQECAT), les agences de notation et les trustees qui peuvent également jouer le rôle d’agent payeur et de transfert. Le produit de la souscription est ensuite utilisé pour acquérir un portefeuille de titres, dont l’objectif est double. Premièrement, ses revenus servent de source de financement à la SPV pour payer les intérêts aux obligataires, conjointement avec la prime payée par le sponsor. Deuxièmement, il sert de couverture pour honorer le paiement au sponsor en cas de survenance d’un événement assuré et/ou pour
FIGuRE 2: LEs CAsH FLows PéRIoDIquEs EN PRésENCE D’uN tRs
rembourser les investisseurs à l’échéance de l’obligation. Afin de transférer le risque de performance de ce portefeuille, plusieurs structures prévoient la conclusion d’un contrat Total Return Swap avec une banque d’investissement. En pratique, ce dernier implique que la banque d’investissement recevra de la SPV tous les revenus versés sur le portefeuille, plus les gains éventuels sur la valeur du portefeuille. En échange, la SPV recevra de la banque d’investissement des revenus déterminés par un taux de référence fixé à l’avance, plus les pertes éventuelles sur la valeur du portefeuille. La grande majorité des Cat bonds paient un coupon trimestriel variable, calculé à partir d’un taux de référence, comme le Libor, plus une marge fixée au moment de l’émission. Les obligations émises par la SPV ont une échéance déterminée, entre
un et cinq ans, mais en pratique, les échéances les plus courantes sont de trois ans. Si aucun événement assuré ne survient jusqu’à la date d’échéance, la SPV rembourse le principal aux porteurs des obligations. Dans le cas contraire, les obligataires reçoivent le principal moins le montant payé au sponsor suite à la survenance de l’événement. Les clauses de l’obligation peuvent prévoir un prolongement de l’échéance pour permettre une meilleure estimation du dommage à payer au sponsor, si un événement assuré est survenu avant l’échéance de l’obligation. Durant cette période de prolongation, le sponsor n’est plus assuré par la SPV, et donc par les porteurs des Cat bonds. Identifier les risques En contrepartie d’un coupon généralement élevé, les investisseurs supportent différents types de risque qui doivent être identifiés et évalués avant d’acquérir des Cat bonds. Les modifications du prix de ces obligations sur le marché reflètent l’évolution, ou la perception, de ces risques. Le premier risque est la survenance d’un événement assuré durant la vie de l’obligation. Les Cat bonds utilisent des paramètres spécifiques, qui doivent être satisfaits pour déclencher le remboursement. Une fois atteinte, la perte des investisseurs est fonction de la sévérité des dommages. Elle peut inclure les intérêts, mais également une partie ou l’intégralité du capital investi. Pour sa part, le montant d’intérêts payé sur les «cat bonds» est ajusté sur le montant nominal restant après l’événement. La probabilité de survenance de certaines catastrophes étant fonction de la saison, ce risque peut faire l’objet d’une valorisation saisonnière par les intervenants qui se reflète dans le prix des obligations. Le deuxième type de risque concerne la liquidité. Même si . BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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56 Assurances
. certains Cat bonds font l’objet d’une cotation auprès d’une bourse organisée, comme le Bermuda Stock Exchange ou le Cayman Island Stock Exchange, toutes les transactions ont lieu sur un marché OTC animé par un nombre restreint de teneurs de marché. Il n’y a aucune transparence sur les volumes échangés et une cotation ne peut être obtenue qu’en contactant directement le teneur de marché, généralement le structureur du Cat bond. Pour pallier ce manque de transparence, Swiss Re a lancé en juin 2007 les indices Swiss Re Cat Bond Performance, qui sont calculés hebdomadairement à partir des cotations offertes uniquement par le réassureur. Finalement, certaines obligations prévoient un prolongement de leur échéance en cas de survenance d’un événement assuré. Le troisième type de risque relève de la contrepartie. Outre l’exposition au risque que le sponsor fasse défaut sur le paiement des primes, les investisseurs s’exposent au risque que la contrepartie au swap fasse défaut sur ses obligations. Les impacts d’un tel événement pour les obligataires, mais également pour le sponsor, dépendent du degré de risque marché, de crédit et de liquidité des titres composant le portefeuille de collatéral. Il est donc important que la structure dicte des règles d’investissement très strictes et conservatives même en présence d’un TRS.
Les lois de probabilité Le quatrième type de risque est opérationnel. Outre la survenance d’événements auprès de l’agent payeur et de transfert habituellement gérés par la banque dépositaire des investisseurs, les détenteurs de cat bonds supportent un risque de modèle relativement élevé. En effet, les prix, les rendements, ainsi que les notations des
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Cat bonds, sont très dépendants des hypothèses et des données utilisés dans les modèles. Pour certaines catastrophes, comme les pandémies, le nombre de données historiques sur lesquelles les experts se basent est très faible. Il est donc primordial que les intervenants de ce marché disposent d’excellentes connaissances sur les modèles utilisés, en particulier sur les lois de probabilité qui régissent les phénomènes météo, sismologiques ou tout autre facteur à l’origine de catastrophe naturelle, mais également sur celles régissant l’ampleur des dommages en cas de survenance d’événement assuré. Le cinquième type de risque est lié à la loi. Les conditions qui doivent être observées pour conclure à la survenance d’un événement assuré, ainsi que les conditions de rembourse-
ment, doivent être correctement spécifiées et transparentes pour les investisseurs, afin d’éviter toute bataille juridique après la survenance d’un événement catastrophe. De plus, la survenance d’un événement assuré implique que les modélisateurs et les agences de notation reconsidèrent leur modèle d’évaluation. Il s’ensuit généralement une baisse de la note des obligations concernées, ce qui peut obliger les investisseurs à devoir liquider rapidement leur position pour satisfaire leurs directives d’investissement. Le manque de liquidité et la difficulté d’évaluer l’obligation suite à l’événement assuré peut contraindre les investisseurs à devoir liquider leur position à des prix extrêmement défavorables, afin de respecter leur politique d’investissement. n
FOCUS Risque moral et de base Last, but no least, les Cat bonds font supporter un risque moral et de base aux investisseurs. Le risque moral est le risque que le sponsor n’ait pas la même incitation à analyser les demandes de remboursement que celle qu’il aurait eu en l’absence de titrisation du risque catastrophe. Le risque de base est le risque que les investisseurs supportent une perte supérieure à celle effectivement générée par l’événement. Le niveau de ces risques dépend principalement des clauses de dédommagements en cas de survenance d’une catastrophe assurée (Indemnity, Index, Parametric, Index Parametric, Modeled Porfolio).
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59 Assurances
par Fabrice Geinoz Responsable Marché, Membre de la Direction, Rentes Genevoises
@
fabrice.geinoz@rentesgenevoises.ch
Prévoyance et optimisation fiscale Il se révèle parfois difficile de faire le choix entre une bonne couverture de prévoyance et une diminution de sa charge fiscale. Le compromis est-il possible?
C
hacun connaît aujourd’hui le système des trois piliers qui, en théorie, devrait permettre de couvrir ses besoins et ceux de sa famille pendant la retraite, voire en cas de décès ou d’invalidité. Ce système a été élaboré par le gouvernement suisse il y a déjà plusieurs décennies. Bien qu’il ne soit pas parfait, il n’en demeure pas moins l’un des systèmes sociaux les plus efficaces au monde. Bref rappel de notre système des trois piliers. Le 1er pilier, tout d’abord, constitue un système étatique obligatoire, dont les cotisations sont financées à parts égales entre les salariés et les employeurs. Il s’agit d’un système par répartition, c’est-à-dire que les pensions de retraite sont alimentées
directement par les cotisations prélevées au même moment. Le montant global de ces cotisations est réparti entre tous les pensionnés. Le 1er pilier permet de couvrir le premier tiers de son revenu théorique à la retraite. Mais pour cela, il faut précisément percevoir un revenu annuel de 83’520 francs. En dessous, les prestations sont supérieures à ce tiers et, en-dessus, elles sont inférieures. Le 1er pilier regroupe les prestations de l’Assurance vieillesse et de survivant (AVS), ainsi que celles de l’Assurance invalidité (AI). Les conditions de prestations sont identiques pour tous les assurés. Le 2e pilier concerne lui la prévoyance professionnelle obligatoire. Les cotisations sont versées à parts égales par les salariés et les employeurs. Il comprend également, au même titre que le 1er pilier, des personnes affiliées de manière facultative, mais contrairement à celui-ci, le 2e est un système par capitalisation, c’est-àdire que chacun cotise son propre capital-retraite. Le 2e pilier devrait
permettre de couvrir un peu moins du 2e tiers du revenu théorique à la retraite. Toutefois, la dégradation du taux de conversion observé depuis plusieurs années a fortement réduit cette part. Par ailleurs, la pratique démontre que les revenus élevés n’atteignent jamais cette proportion. Le 2e pilier s’occupe principalement des prestations prévues par la Loi sur la prévoyance professionnelle (LPP). Des contrats d’assurance sont conclus par l’employeur qui détermine les couvertures, soit le minimum requis par la législation, soit des montants plus élevés. Les couvertures de risque peuvent varier sensiblement d’un employeur à un autre. Dans l’architecture globale du système des trois piliers, chacun peut décider d’augmenter son revenu à la retraite par la constitution d’un 3e pilier. Cette forme de prévoyance n’est pas toujours nécessaire pour les classes de revenus bas, car les deux premiers piliers fournissent déjà une couverture étendue. En revanche, la constitution d’une prévoyance indivi-
duelle, qui concerne surtout les classes de revenus moyens et élevés, est nécessaire pour optimiser le revenu à la retraite. Différentes formes de 3e pilier Le 3e pilier peut revêtir différentes formes, notamment celle d’un contrat d’assurance-vie, d’un compte bancaire ou encore d’un bien immobilier. Il existe deux types de 3e pilier, le A et le B. Le premier est directement lié à l’Ordonnance sur la prévoyance professionnelle et jouit de conditions fiscales favorables durant la phase d’épargne. Toutefois, comme le 2e pilier, le 3e pilier A est soumis à des conditions restrictives. En revanche, l’épargne du 3e pilier B est complètement libre, mais bénéficie de moins de privilèges fiscaux au moment de la constitution de l’épargne, selon le canton de résidence. Les rentes sont cependant taxées à un taux inférieur aux autres revenus. Parmi toutes ces formes de prévoyance, il convient de bien comprendre les enjeux fis- . BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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60 Assurances
vue de remplacer un revenu périodique, donc imposable sur le revenu. Mais bien évidemment pas au même taux. En cas de retrait du capital de prévoyance et du versement d’un capital suite à un décès ou une invalidité, celui-ci sera taxé au titre de revenu, mais à une fraction du taux. A Genève, par exemple, les prestations de capital de prévoyance sont taxées au cinquième du taux sur le revenu, indépendamment des autres revenus. Dans le canton de Vaud, ce sera au tiers du taux. A noter également que les contrats de rentes viagères du 3e pilier B, lorsqu’ils sont rachetés, sont également imposés sur le revenu. Toutefois, comme pour la prestation de rentes, le capital versé sera considéré à 40% de sa valeur. La méthode changera en fonction des conditions et du moment de l’opération.
. caux, car il peut en résulter des incidences fâcheuses et non désirées.
Revenus = imposition Les indemnités journalières, ainsi que tous les types de rentes (invalidité, en faveur des survivants, vieillesse), du 1er, 2e et 3e pilier A sont taxées comme des revenus, à 100%. Seule la rente viagère du 3e pilier B bénéficie d’un avantage fiscal, n’étant taxée qu’à 40% de sa valeur. Par conséquent, selon l’importance des revenus perçus et l’importance du taux fiscal auquel chacun est soumis, une réflexion est nécessaire pour déterminer s’il faut privilégier la diminution de la facture fiscale, au détriment d’une prévoyance solide. Dans le cas d’une optimisation fiscale, il s’avère préférable de retirer les prestations possibles sous forme de capital. Il s’agit notamment du 2e pilier et du 3e pilier A. Les revenus de l’épargne (intérêts et participations aux excédents) ne sont pour ainsi dire jamais imposés pendant la phase d’épargne. Il est cependant important de savoir que les prestations versées sous forme de capital sont considérées comme des revenus. En effet, du point de vue de l’administration fiscale, le capital représente une indemnité unique en
Déductions possibles Toutes les cotisations – part employé – du 1er et 2e pilier sont déductibles du revenu imposable. Les assurances professionnelles pour perte de gain (maladie collectives), souscrites par l’employeur, sont également déductibles pour la part de prime prise en charge par l’employé. Dans le cadre du
2e pilier, le rachat des années manquantes est également déductible du revenu, mais celles-ci sont soumises à plusieurs conditions, notamment si le plan de prévoyance de l’employeur permet ce type d’opération et si une lacune de prévoyance est constatée. De son côté, l’administration fiscale impose également une limite en fonction de critères bien définis. Pour les versements effectués dans le cadre du 3e pilier A, ceux-ci sont déductibles dans les limites prévues par la loi, à condition d’être au bénéfice d’une activité lucrative. En ce qui concerne le 3e pilier B, il faut relever qu’il existe d’importantes différences de traitement fiscal d’un canton à l’autre. Généralement, les primes du 3e pilier B font l’objet d’une déduction fiscale, à laquelle se cumule les primes de l’assurance-maladie et les intérêts des capitaux d’épargne. Compte tenu de l’importance des primes de l’assurance-maladie, il reste peu, voire pas du tout de marge pour celles du 3e pilier B. En Suisse romande, seul le canton de Genève fait la distinction entre les primes de l’assurance-maladie d’une part et les primes du 3e pilier B et des intérêts de capitaux d’épargne d’autre part.
100% 90% 80%
43 % 43%
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Revenu annuel brut en CHF 1er pilier AVS/AI 2e pilier LPP obligatoire 3e pilier prévoyance personelle
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205 000.–
185 000.–
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25 000.–
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30%
Vérification incontournable Chacun doit vérifier soigneusement l’état de sa prévoyance, que ce soit sous l’angle des couvertures d’assurance ou sous celui de la fiscalité. Il serait hasardeux de se lancer seul dans une telle étude, car l’étendue de la matière est vaste et complexe. L’appel à un professionnel de la branche est un investissement bien placé. n
Sources
Fortune et successions quotE-PARt DEs tRoIs PILIERs à LA RENtE DE REtRAItE EN FoNCtIoN Du REvENu ANNuEL
à un impôt sur le revenu. Les rentes de survivant ne sont pas imposées sur les droits de successions. Toutefois, il convient de prêter une attention particulière aux prestations provenant de la prévoyance libre (3e pilier B). Selon le degré de parenté que le bénéficiaire a avec le défunt, il peut en effet y avoir de nombreuses surprises. En Suisse romande, la famille directe (conjoint, enfants) est généralement peu imposée, voire pas du tout, comme c’est le cas par exemple à Genève ou en Valais. En revanche, les concubins-es sont plutôt malmenés dans ce type de prévoyance. A Genève, par exemple, le taux appliqué pour les droits de succession atteint même 54%.
La notion de capital individuel n’existe pas dans le cadre du 1er pilier. Pour le 2e pilier et le 3e pilier A, le capital constitué est exonéré de l’impôt sur la fortune. Il est important de prendre cet élément en considération, lorsqu’on retire une part importante du capital de prévoyance professionnelle. Une fois le capital sorti du cadre de la prévoyance, celui-ci va immédiatement être imposé sur la fortune. Cela peut devenir onéreux pour une personne ayant déjà un taux d’imposition sur la fortune élevé, car il sera prélevé chaque année. Seule l’épargne du 3e pilier B constitue un élément imposable sur la fortune, pour le montant de la valeur de rachat, à quelques exceptions près. La perception de prestations de capitaux dans le 2e et 3e pilier A est sujette
Rentes Genevoises (www.rentesgenevoises.ch Office fédéral des assurances sociales OFAS (www.bsv.admin.ch) Administration fédérale des contributions AFC (www.estv2.admin.ch/f/dienstleistungen/steue rrechner/steuerrechner.htm)
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63 Recruter
L’esprit entrepreneurial, grand gagnant en 2012
par Emmanuel white Directeur, Michael Page International
@ emmanuelwhite@michaelpage.ch
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elativement épargnée par la crise de 2008-2009 par rapport à d’autres pays européens, la Suisse devrait voir sa croissance économique ralentir l’année prochaine. Plusieurs études estiment, en effet, que l’expansion économique helvétique plafonnera à 1% en 2012. La période de faible conjoncture se profilant devrait par ailleurs avoir pour conséquence une augmentation du chômage en 2012, et ceci, pour la première fois depuis 2009. Pour le secteur bancaire, ces perspectives sont peu réjouissantes. La vigueur du franc associée à des réglementations toujours plus contraignantes obligera les banques à procéder à de fortes transformations structurelles. L´adoption de la réforme réglementaire liée aux exigences de Bâle III, en addition des
réglementations en termes de compliance (Crossborder, AML, KYC), contraindra les acteurs bancaires à recruter dans les secteurs compliance, risques et crédit. Au service des clients bancaires Outre le profil connu d’expert recherché par les banques, ces dernières imposent à leurs employés de se renouveler et de développer une logique entrepreneuriale au service de leurs clients, en rappelant la primauté du long terme. Désormais, les clients des banques souhaitent effectivement être en relation avec des gestionnaires qui comprennent non seulement l’internationalisation de leurs besoins et le nouveau cadre insufflé par les Etats, mais surtout qui soient les garants de valeurs traditionnelles dans un système en constante évolution. Les
banques suisses continuent ainsi d’assurer la pérennité de la gestion du patrimoine familiale. Pour ce faire, les établissements bancaires se doivent d’investir dans des formations internes, ou dans le recrutement de profils qui permettront de stimuler le changement et la synergie entre les différents acteurs. Ceci afin de proposer une très haute qualité en terme de conseils, tout en étant tournés vers des solutions durables et un développement des actifs. Nous constatons, dès lors, que le profil que nos clients bancaires recherchent en priorité est une personnalité entrepreneuriale, sachant s’adapter rapidement aux changements et possédant une forte culture internationale. Les banques vont ainsi se tourner de plus en plus vers des candidats possédant différentes expériences à l’étranger. Le secteur industriel a d’ailleurs compris très tôt l’importance des profils internationaux pour les relations avec les clients, mais également dans les dynamiques internes.
portefeuille existant sera dorénavant évalué sur sa capacité d’acquisition de nouveaux actifs. Là encore, un changement des mentalités s’opère, et les formations complémentaires demeurent la meilleure façon de s’adapter à ces changements. Les marges étant en forte réduction, les rémunérations fixes importantes feront place à une augmentation de la partie variable, afin de limiter les coûts fixes. De plus en plus de banques proposeront de fait une rémunération fixe plus faible en augmentant la part variable. En ce qui concerne le middle et le back-office, les employés devront être plus efficients, afin de se calibrer dans l’amélioration de l’efficacité structurelle des banques. Chaque employé devra donc être à jour sur les évolutions de son secteur et apporter des solutions concrètes d’amélioration de l’efficacité interne. Une fois de plus, la formation et le recrutement de spécialistes seront le sésame qui ouvrira toutes ces portes. n
Profil en danger Sans nul doute, le profil qui souffrira le plus ces prochaines années, dans le secteur bancaire, demeure celui se situant dans une zone de confort sans vouloir en changer. En effet, le gestionnaire traditionnel s’appuyant sur un
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64 Communiquer
Trois liens http://www.insideinvestorrelations.com http://www.irs.org.uk http://www.cliff.asso.fr
Relations avec les investisseurs Crédibilité et transparence FOCUS Le guide de l’investisseur En complément du rapport annuel, dont l’objectif principal vise à présenter les résultats annuels et les perspectives de développement, le Guide de l’investisseur est un document plus complet destiné à fournir les renseignements, qui contribuent à l’évaluation de la société par les investisseurs. Il présente non seulement la stratégie de l’entreprise et son modèle d’affaires, mais aborde également le contexte concurrentiel et détaille les spécificités de l’offre ou des produits de l’entreprise.
Lors d’une crise économique, les relations avec les investisseurs constituent souvent un révélateur des bonnes marche et gouvernance d’une entreprise. Elles représentent, dans certains cas, un atout stratégique et compétitif, mais aussi le contraire...
L
es crises agissent souvent comme un révélateur. Des soubresauts anodins ou mineurs en périodes de prospérité, ou d’embellie économique, peuvent rapidement prendre un tour beaucoup plus sérieux, voire dramatique, en phases de récession, où l’aversion du risque domine. La confiance dans la direction de l’entreprise peut rapidement être remise en question. C’est dans ces périodes plus troublées que l’on teste le mieux la nature de la relation construite, dans la durée, avec les investisseurs. C’est aussi dans ces moments que le besoin d’une relation forte avec la communauté financière se fait le plus sentir. Que ce soit pour conjuguer des résultats plus mitigés et amortir la chute du cours en bourse, réussir une augmentation de capital, ou encore combattre une OPA hostile favorisée par un cours de bourse sous-évalué. Cela implique de respecter certaines règles de base et de les inscrire dans la continuité. Plus proche des investisseurs
par Christophe Lamps Senior Partner, Dynamics Group
@
cla@dynamicsgroup.ch
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La crise balaie de nombreuses certitudes et incite les investisseurs à se tourner vers des valeurs refuge traditionnelles comme l’or, ou à rester cash. Les relations avec eux doivent répondre à cette nouvelle donne et s’appuyer
sur davantage de proximité, plus de transparence et d’accessibilité avec une meilleure gestion de leurs attentes. Toute velléité de vouloir minimiser une mauvaise nouvelle devra être évitée, au risque de perdre de la crédibilité et la confiance des actionnaires, étant les propriétaires de l’entreprise. Au contraire, favoriser la compréhension du modèle d’affaires, des métiers et des performances de l’entreprise en maintenant les roadshows, ou en organisant des visites, ne peuvent que la rapprocher des investisseurs et maintenir un niveau de confiance indispensable. En cas de difficultés, l’entreprise pourra compter sur ce capital-confiance. Cette stratégie implique également de savoir réagir sans attendre, pour autant que les processus soient en place. A titre d’exemple, une firme suisse, dont les revenus avaient été amputés de près de 20% du jour au lendemain suite à la perte d’un mandat, a pu fortement limiter la chute de son cours en bourse en annonçant immédiatement la nouvelle et en dépêchant le management auprès des principaux actionnaires, afin d’expliquer la situation et le plan d’action mis en place. Sa réactivité lui a permis de conserver la confiance des plus importants d’entre eux, ainsi que d’éviter des velléités d’OPA et l’activisme de certains investisseurs. Une situation de faiblesse s’est ainsi transformée par la suite en un avantage,
avec une envolée de son cours en bourse. «Prepare good times during bad times» C’est surtout lorsque tout va bien, et que les signaux sont au vert, que toute entreprise devrait jeter les bases d’une communication financière crédible en mettant en place les outils, les hommes et les procédures permettant notamment de respecter les dispositions réglementaires. L’information devra être exacte, précise et sincère, et respecter certains principes de base. Il faudra y ajouter la prévisibilité de la direction, à savoir que les actionnaires puissent anticiper son comportement en cas de mauvaises nouvelles, ou lors de cas de gestion de crise qui comptent beaucoup dans le soutien et la confiance qu’ils lui apporteront sur le long terme. On peut ressortir très affaibli d’une crise, mais aussi renforcé, si elle est bien gérée et que les relations établies avec la communauté financière se sont construites dans la durée et la confiance. La perte ou le bénéfice financier peut alors devenir très vite tangible. Dans les deux cas, il est souvent supérieur à ce que l’on pense. Dans ce domaine, il n’est donc jamais trop tard pour agir. n
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b3b sur le web www.b3b.ch b3b sur Twitter www.twitter.com/b3b
65 Banque & Internet
Zeus, le dieu des virus contre les banques FOCUS Mesures préventives Maintenir l’antivirus à jour est essentiel, mais cela ne suffit pas. Il est également nécessaire d’actualiser tous les autres logiciels, comme le système d’exploitation et le navigateur en particulier. Pour se protéger contre ces infections, chacun doit également apprendre à ne pas cliquer à tout vent, sous peine de risquer de devenir une nouvelle victime d’un de ces codes pernicieux (références: http://bit.ly/rN9zLW).
De tous les codes malveillants pullulant sur Internet, Zeus, un redoutable kit d’attaque ciblant les applications e-banking, doit particulièrement inquiéter les banques.
D
e tout temps, les codes malveillants ont accompagné l’évolution de l’informatique. Mais le corollaire est également vrai, à savoir que l’évolution de l’informatique a contribué à l’ascendance de codes plus malveillants et pernicieux les uns que les autres. Aujourd’hui, ces derniers ciblent de manière précise leurs victimes et les attaques combinent simultanément plusieurs techniques, afin d’apporter un taux de succès plus important. Parmi ces maliciels, Zeus, également appelé Zbot, a su gagner une certaine célébrité en mettant à disposition une véritable suite logicielle et un kit d’attaque redoutable contre les institutions bancaires et financières. Propagation des virus
marc barbezat Créateur et éditeur de b3b
@ marc@b3b.ch
La première phase de l’attaque consiste bien évidemment à infecter la cible, soit l’ordinateur du client. Et là, plusieurs méthodes sont bien entendues possibles via des supports mobiles comme les CD/DVD et les clés USB, une pièce attachée à un email, ou simplement via l’acceptation de télécharger un fichier en naviguant sur le web, par exemple. C’est d’ailleurs cette méthode qui avait permis une large attaque sur des banques anglaises, en 2010. Les pirates avaient alors diffusé
des codes malveillants dans des publicités sur des sites propres et irréprochables. Grâce à ce subterfuge, ils ont bénéficié d’une certaine légitimité et organisé géographiquement la diffusion de leur code selon l’institution ciblée.
la gestion automatique des virements des montants volés sur les comptes des mules financières engagées sur internet, et en charge de l’ultime étape de blanchiment.
Traitement «Straigh-ThroughProcessing»
Avec l’explosion des smartphones, Zeus s’est muté et possède dorénavant une variante mobile dénommée Zitmo, qui répond à la compression de Zeus avec l’acronyme Mitmo pour «Man-inthe-Mobile». Elle assure en particulier de dévier les SMS de la banque, sans même que l’utilisateur n’ait vu ces messages. Autre nouvelle inquiétante, Zeus, auparavant vendu entre 3 et 4000 dollars, est en libre service sur internet, depuis cet été, ce qui laisse la porte ouverte à une prochaine dissémination de nouvelles variantes inconnues... Il reste maintenant à espérer que les éditeurs d’antivirus apprendront à mieux les reconnaître et les combattre. n
Zeus dispose d’une multitude de fonctionnalités lui permettant de traiter de manière automatique toutes les étapes de la fraude, de l’interception jusqu’à la distribution des montants détournés. Il surveille ainsi de manière autonome les opérations des internautes infectés, et s’active dès que l’un d’eux se connecte à un site bancaire. Il analyse ensuite les communications et enregistre les informations d’identification, avant de prendre définitivement le contrôle de la session. Ce type d’attaque «man-in-the-middle» permet alors aux pirates d’intercepter et de créer les ordres bancaires à leur guise. Zeus intègre également un algorithme nommé «Robin des Bois», qui permet de paramétrer les limites de montants à voler, afin d’éviter d’éveiller trop rapidement l’attention de la victime, comme dans le cas d’un compte vidé jusqu’au dernier centime, par exemple. Cette suite logicielle assure également
Les descendants de Zeus
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Nominations &Promotions
Après de très longues années consacrées à la Banque et au Groupe, Monsieur Jean-Pierre Pieren, Directeur général adjoint de la Banque Privée Edmond de Rothschild SA, Genève, a souhaité mettre un terme à son activité et prendre sa retraite. Il quittera à fin avril 2012 le Comité Exécutif de la Banque. Pour lui succéder dans les fonctions de «Chief Operating Officer», la Banque a fait appel à Monsieur Manuel Leuthold (1). Né à Genève en 1959, Monsieur Leuthold a eu une brillante carrière dans un grand établissement de la place, où il a assumé d’importantes fonctions de conduite notamment en qualité de membre de la Direction générale Suisse au sein de la division Wealth Management & Swiss Bank. Lors de sa réunion du 21 octobre dernier, le Conseil d’administration de BSI SA a nommé Stefano Coduri (2) comme nouveau Group CEO de BSI SA. Celui-ci prendra ses fonctions le 1er janvier 2012. Alfredo Gysi, à la tête du Groupe BSI depuis 1994, quittera ses fonctions opérationnelles pour avoir atteint l’âge de la retraite. Stefano Coduri a rejoint BSI en 1989 et a fait toute sa carrière au sein de l’établissement jusqu’à sa nomination à la direction générale en 2004. Il a mené avec succès les projets de transformation les plus importants qu’a connu la banque ces dernières années, dont le processus d’intégration de Banca Unione di CreBANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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5 6 dito (BUC), acquise en 2006, et de Banca del Gottardo, acquise en 2007, et l’implémentation de la nouvelle plate-forme informatique pour l’ensemble du groupe BSI. Avant de prendre la tête des activités opérationnelles du Groupe, Stefano Coduri s’est forgé une solide expérience dans de nombreux secteurs de la banque tels que le private banking, l’offre de produits et l’organisation. La société affiliée genevoise de Rothschild Bank AG sise à Zurich, Rothschild Wealth Management Equitas SA, accueille un nouveau directeur en la personne de Laurent Gagnebin (3). L’objectif étant de mettre l’accent sur le segment de la clientèle privée très fortunée. L’ancien responsable, Manuel Marinez, va quitter l’entreprise prochainement. Laurent Gagnebin se sépare d’Investec Bank AG, Genève, pour rejoindre Rothschild. Il y était directeur de la succursale genevoise et principalement responsable du développement du domaine de la clientèle UHNW. Laurent Gagnebin fut auparavant Executive Director auprès de la Goldman Sachs Bank AG à Genève. Il suivit des études à l’Ecole hôtelière de Lausanne, puis obtint un MBA à l’Université de Maryland.
Daniel Zuberbühler (4), longtemps directeur de la Commission fédérale des banques (CFB) et depuis 2009 vice-président du Conseil d’administration de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), fera son entrée chez KPMG Suisse le 1.1.2012. Dans le secteur d’activités Financial Services, il va, en tant que Senior Financial Consultant, mettre sa compétence au service des clients pour les aider à résoudre des problèmes complexes de réglementation. Les activités de Financial Services comprennent audit et conseils pour les banques, les assurances, les sociétés d’investissements et de fonds et pour les autres intermédiaires financiers. En la matière, les évolutions des réglementations suisses et internationales constituent un défi particulier. L’ouverture du bureau à Zurich est une étape majeure pour Unigestion qui compte ainsi poursuivre le développement de ses activités sur le marché suisse allemand, et souhaite également offrir une plus grande proximité à sa clientèle existante. Daniel Ritz (5), recruté au poste de Responsable Clients Institutionnels, sera basé à Zurich. Agé de 46 ans, il bénéficie de
plus de 20 années d’expérience en gestion d’actifs institutionnelle. Daniel Ritz a démarré sa carrière chez UBS, en 1991, et y a acquis une solide expérience de la gestion d’actifs institutionnelle. En 1998, Daniel Ritz rejoint la Banque Leu, à Zurich, en qualité de Responsable Gestion d’Actifs, avant de devenir Responsable Clients Institutionnels, responsabilité qu’il conserve même après la série de fusions qui institue Clariden Leu en 2007. Il est titulaire d’un Master en économie (mention banque et finance) de l’Université de Saint-Gall. Il est aussi Chartered Financial Analyst diplômé (CFA) et a complété son cursus par un MBA de l’Université de Rochester. Les Associés de Bordier & Cie annoncent la nomination de Michel Juvet (6) en tant qu’Associé indéfiniment responsable à compter du 1er janvier 2012. Michel Juvet, 51 ans, rejoint le groupe Bordier & Cie en 1984 : innovateur, il s’intéresse très tôt en tant qu’analyste aux marchés asiatiques et japonais, puis est à l’origine de la création de nouveaux fonds Bordier & Cie au Luxembourg. En 1995, il réorganise le département de la Recherche, dont il est depuis le Directeur, et est nommé Membre du Comité de Direction en 1998.
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Nominations &Promotions
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La nomination d’Hérvé Catala (7) au poste de Président de la Direction Générale de Crédit Agricole (Suisse) SA repose sur son expérience reconnue dans le secteur bancaire et financier depuis de nombreuses années et sera un atout indéniable pour développer la stratégie et l’image d’une banque internationale, solide et pérenne. Il succède ainsi à Christophe Gancel qui a été nommé récemment Responsable de la ligne métier Banque Privée de Crédit Agricole SA à Paris. Aline Kleinfercher (8) a été nommée au poste de Responsable des Ressources Humaines et de Membre de la Direction Générale à partir du 1er septembre 2011. Elle a pour mission principale d’intégrer les ressources humaines comme partenaire stratégique au sein de la Banque, d’optimiser la culture de l’excellence afin d’aider les collaborateurs à atteindre leur meilleur niveau de performance et d’assurer le recrutement et le développement de talents en Suisse et au niveau international. Elle succède ainsi à Michel Terrapon, qui a pris sa retraite après 11 ans à la tête de la DRH. Après avoir été Responsable du Département Recrutement & Projets Stratégiques RH auprès de Pictet & Cie, Aline Kleinfercher était depuis 2008 Directrice régionale des Ressources Humaines de l’UBS pour la Région Suisse Romande. Auparavant, elle a exercé durant 10 ans différentes responsabilités dans les départements Juridique et Compliance auprès de Lombard Odier & Cie et Deutsche Bank (Suisse) SA.
11 10 Le Conseil d’administration d’UBS a nommé, avec effet immédiat, Sergio P. Ermotti (9) CEO du Groupe, fonction qu’il occupait par intérim depuis le 24 septembre 2011. La décision du Conseil d’administration de confier la responsabilité de CEO du Groupe à Sergio P. Ermotti a été prise à l’issue d’un processus d’évaluation approfondi. Le président du Conseil d’administration Kaspar Villiger a décidé d’accélérer le changement de direction à la tête d’UBS et de ne pas se présenter à sa propre succession lors de l’Assemblée générale (AG) du 3 mai 2012. John Tendon (10), 47 ans, prend la responsabilité de la promotion de la Zurich Fondation de placement pour la Romandie. La Fondation gère 12 milliards de CHF pour le compte de caisses de pension suisses. Elle propose une riche variété de classes d’actifs pour la gestion des avoirs de vieillesse. John Tendon est titulaire d’un Master de l’Université de Lausanne et conserve son mandat de recherche avec Grenoble Business School. L’Assemblée générale extraordinaire de la Banque Cantonale du Valais (BCVs) s’est tenue, sous la présidence de Karin Perraudin, au CERM de Martigny, en
présence de 999 actionnaires. Ces derniers ont désigné Karin Perraudin (11), actuelle vice-présidente, à la présidence du Conseil d’administration. Jean-Daniel Papilloud (12), actuel président de la Direction générale de la BCVs, a été élu nouvel administrateur et désigné à la vice-présidence du Conseil d’administration. Cette Assemblée générale extraordinaire, dont la convocation avait été annoncée lors des assises annuelles ordinaires du 4 mai dernier, a permis de procéder aux élections complémentaires suite à la démission, le 11 avril 2011, de F. Bernard Stalder du poste d’administrateur et de président du Conseil d’administration. Membre du Conseil d’administration de la BCVs depuis 2002, la nouvelle présidente occupait depuis 2009 la fonction de vice-présidente. Elle assume depuis le mois d’avril 2011 la suppléance de la présidence. Elle est au bénéfice d’une licence HEC et d’un diplôme fédéral d’expertecomptable. Elle a exercé ou exerce diverses fonctions dans les domaines commercial et fiduciaire. Sa formation et ses expériences professionnelles, auxquels il convient d’ajou-
ter l’expérience acquise durant ses neuf années au sein du Conseil d’administration et plus particulièrement ses deux dernières années de vice-présidence, lui confèrent indiscutablement les qualités pour assumer la présidence du Conseil d’administration. Première femme à accéder à cette fonction au sein de la BCVs, Karin Perraudin est également l’une des seules femmes à présider le Conseil d’administration d’une banque en Suisse. Entré à la BCVs en 1992, Jean-Daniel Papilloud s’apprête à boucler son vingtième exercice consécutif en qualité de président de la Direction générale. Sous sa direction, la BCVs a connu un essor réjouissant. Au vu de ses qualités et expériences professionnelles étendues, il répond parfaitement aux exigences de la fonction de vice-président du Conseil d’administration. Licencié HEC, Jean-Daniel Papilloud a effectué tout son parcours professionnel au sein du secteur bancaire auprès de grandes banques helvétiques en Suisse et à l’étranger. En conformité avec les exigences légales, son entrée en fonction est subordonnée à la cessation de toute activité opérationnelle.
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68 Solutions bancaires
FATCA et ses implications informatiques Le 30 juin 2013, les établissements financiers étrangers devront avoir conclu un accord FFI (Foreign Financial Institutions) avec l’autorité fiscale américaine, afin de respecter la législation FATCA. Les efforts demandés aux départements informatiques pour soutenir l’application de cette législation ne doivent pas être sous-estimés.
C
PAR Denise Hintzk Global FATCA Leader, Deloitte
@ dhintzke@deloitte.com
et PAR Chris shuttleworth Directeur, Forensic & Dispute Services, Deloitte
@ chrishuttleworth@deloitte.ch BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
ette loi impose d’identifier les comptes détenus par des «US persons», d’opérer une retenue et d’effectuer un reporting à l’IRS (autorité fiscale américaine). Leurs implications en termes de systèmes informatiques et de gestion des données sont considérables. Elles nécessiteront un travail informatique parfaitement réfléchi pour identifier les titulaires de compte américains, corriger des questions de qualité des données, collecter et/ou confirmer des informations auprès de clients, gérer des difficultés liées à la sécurité et à la confidentialité, et mettre au point de nouveaux systèmes et processus, afin de répondre aux obligations croissantes de reporting à l’IRS. Il est obligatoire d’identifier tous les titulaires de comptes américains auprès d’un établissement. Le FATCA spécifie différentes exigences de contrôle en fonction du solde de tous les comptes que chaque client (ou ayant droit) détient dans un établissement et, dans certains cas, ceux détenus dans des entreprises affiliées. Cela nécessite d’agréger et de rechercher électroniquement les données de l’ensemble des titulaires de compte. Chaque système ayant sa propre structure de données, cette opération d’agrégation n’en sera que plus compliquée et nécessitera une architecture commune capable d’accepter des données issues de tous les systèmes, au-delà des différences existantes.
Le deuxième défi de taille consistera à relier avec précision des comptes provenant de systèmes disparates. En l’absence d’une vue unique par client (par l’intermédiaire d’un identifiant client commun à tous les systèmes), il conviendra de relier les comptes entre les systèmes. Des algorithmes informatiques peuvent le faire, mais malgré leur grande précision, ils créent souvent plusieurs relations du fait des noms et adresses identiques ou similaires, rendant obligatoire une intervention manuelle pour sélectionner et confirmer la relation correcte. Une fois l’agrégation effectuée, il est possible d’effectuer une recherche électronique des «indices américains», définis par le FATCA. Ils incluent, sans s’y limiter, des critères tels que la nationalité ou la résidence américaine. Ces deux critères sont faciles à repérer, mais le processus de recherche électronique doit tenir compte de la qualité des données (exhaustivité, validité, exactitude). Des questions d’exhaustivité se révéleront pour des comptes ouverts depuis longtemps, ou issus de fusions & acquisitions qui, à l’ouverture, n’ont pas fait l’objet d’une collecte de renseignements aussi étendue que maintenant. Les valeurs de remplacement utilisées pour contourner les entrées obligatoires, comme écrire «ZZZ» à la place de la nationalité, invalident les données et compliquent l’évaluation d’un compte. Même si ces dernières sont exhaustives et valides, leur exactitude doit
être confirmée, car plus la dernière mise à jour du compte est ancienne, plus il existe de risques que les informations ne soient plus actuelles. La qualité des données a un impact direct sur celle du résultat du processus d’identification. Correction de données et collecte d’informations Le volume de correction de données requis augmente avec le nombre de points qualitatifs découverts. Les conséquences de la piètre qualité des données sont considérables, étant donné qu’il faut intervenir manuellement dans la plupart des cas. Il peut s’agir de consulter des documents physiques pour compléter des dossiers électroniques non exhaustifs, ou de confirmer des informations déjà enregistrées. Ces manipulations interrompent un traitement électronique automatique, font chuter le niveau d’efficacité attendu et rallongent le temps nécessaire pour réaliser l’identification. De nombreuses organisations auront déjà des processus en place pour résoudre les difficultés de qualité des données client, dans la perspective d’améliorer durablement la qualité. Malheureusement, le FATCA exige que les établissements financiers identifient tous les comptes américains, avant une certaine date. Tous les comptes bancaires privés préexistants d’une valeur d’au moins 500 000 dollars US doivent être identifiés et soumis à des procédures de due dili-
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FOCUS Nouveaux systèmes et processus Les systèmes d’exploitation devront être mis à jour pour supporter les nouveaux processus métier créés pour collecter et enregistrer les données requises pour se conformer au FATCA. Il s’agit notamment d’une nouvelle collecte d’informations obligatoires applicable à l’ouverture du compte, de la réception et du stockage des décharges autorisant le reporting de données clients à l’IRS, et des nouveaux modèles de rapports à produire pour le fisc américain. Chacun de ces nouveaux processus peut engendrer un changement dans la programmation d’un système informatique. Si un établissement utilise encore des systèmes informatiques anciens, le coût d’implémentation de ces modifications risque d’être relativement élevé. Les spécialistes informatiques qualifiés pour travailler avec ces plate-formes se font de plus en plus rares, au fil des départs en retraite. Une autre solution consiste à installer de nouveaux systèmes qui s’intègrent aux précédents. Toutefois, la complexité de cette alternative pourrait alourdir et allonger le projet, ce qui se traduirait par l’absence d’économies et par des systèmes supplémentaires à prendre en charge et maintenir. Comme souligné dans la lettre de l’ASB adressée à l’IRS, le calcul des pourcentages de «pass-through payments», c’est-à-dire la part de revenus de source américaine affectée à un autre paiement, n’est actuellement prévu dans aucun système financier, et des modifications seront nécessaires pour être en mesure de répondre à cette exigence. En outre, comme le calcul est hiérarchique, ces pourcentages devront être partagés et collectés pour les actifs détenus par les autres établissements financiers dans le monde entier. Les systèmes et protocoles informatiques facilitant cela devront être conçus.
gence exigées par le FATCA, dans l’année suivant la date effective à laquelle l’établissement a conclu un accord FFI. Tous les comptes bancaires privés préexistants de moindre valeur doivent être identifiés au plus tard le 31 décembre 2014, ou lors du premier anniversaire de la signature de l’accord FFI. Tous les autres comptes préexistants doivent l’être dans les deux ans qui suivent la date effective de l’accord FFI. Dans le cadre de projets spécifiques, des équipes dédiées devront se pencher sur l’aspect qualitatif, afin que le processus puisse être achevé dans les temps. Pour ce faire, il faut notamment contacter les clients afin de se procurer les informations manquantes, ou leur demander de confirmer celles étant actuellement disponibles. Leurs réponses devront ensuite être réintégrées dans les systèmes d’exploitation, de manière individuelle via un portail client en libre-service ou centralisée, une équipe interne se chargeant de la collecte et des mises à jour. Dans les deux cas, s’ils n’existent pas déjà, il faudra mettre au point des systèmes informatiques capables de gérer ces processus. De plus, les demandes et réponses écrites devront être conservées pendant dix ans, ce qui a des implications en matière d’archivage.
Sécurité et confidentialité Agréger l’ensemble des données client d’une organisation dans une base unique, à un seul endroit, sera la source de préoccupations sur la sécurité des données, la confidentialité et la réglementation. Ces bases de données nécessiteront la mise en place d’une sécurité renforcée des données, telle que des réseaux et une infrastructure de projet distincts. Des mesures de restriction d’accès au réseau et de limitation des droits de copie, ainsi que de suppression des données, permettront de gérer les
risques potentiels en matière de sécurité. Les établissements désireux de consolider des données au-delà des frontières auront, par ailleurs, à prendre en compte et à respecter les réglementations relatives à la confidentialité des données en vigueur dans chaque pays. En Suisse et au sein de l’UE, de telles lois autorisent le transfert de données vers d’autres zones géographiques, mais uniquement si la région de destination a des dispositions équivalentes en matière de confidentialité et de protection des données. Il convient de s’enquérir de ces législations avant tout envoi, ou réception de données à l’étranger. En ce qui concerne les nouvelles exigences en matière de reporting, elles devront être mises en application pour la communication à l’IRS. Cela comprendra les recettes brutes et les retraits bruts, ou les paiements effectués vers et à partir d’un compte américain, avec ventilation par type de revenu (dividendes, intérêts, produits bruts de transactions de vente). Dans le cadre de l’application de la conformité, le responsable doit donner son approbation, validant que le travail d’identification a été réalisé dans les délais impartis par le FATCA. Il peut plus facilement répondre à cette exigence, si les systèmes informatiques utilisés pour le processus d’identification, disposent d’un journal actualisé et consultable des actions entreprises. Les systèmes d’exploitation nécessitant l’implémentation de cette fonctionnalité devront être soumis à des processus de contrôle stricts suite aux changements apportés, ce qui retardera le projet. Pour ce dernier, des systèmes séparés peuvent s’avérer plus souples et bien plus rapides à mettre en place et à configurer. Un processus vérifiable peut également être analysé par un tiers indépendant, ce qui donne au responsable de la conformité plus de garanties quant à la réalisation du travail en bonne et due forme. n BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
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Evolution et nécessité du Business Continuity Management Le Business Continuity Management revêt un aspect obligatoire dans les banques, en Suisse, depuis la recommandation no. 11107 de l’ASB (novembre 2007). Celle-ci est principalement issue des réflexions émises par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, dans leur texte «High-level principles for business continuity» (août 2006).
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PAR Florian Gautier AMBCI, Responsable des Services Généraux, Mirabaud & Cie, banquiers privés
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florian.gautier@mirabaud.com
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De nombreux pays ont adopté des régulations plus ou moins contraignantes sur ce sujet. La Suisse n’est pas précurseur dans le domaine, car les Anglo-saxons ont une culture du Business Continuity Management (BCM) déjà forte et existante également hors des métiers de la finance. Les obligations internationales ont depuis longtemps contraint les grands groupes bancaires helvétiques à mettre en place des plans de continuité, et ceci avant la recommandation de l’ASB. Pour les petites et moyennes organisations, leurs structures internationales étant généralement limitées, chacune d’entre elles met en place des solutions localisées, afin de se conformer aux obligations locales. Le rôle du BCM est de réduire l’impact d’un incident sur le fonctionne-
ment des activités, en mettant en place des plans de continuité. L’ASB fixe un délai de reprise compris entre 2 et 24h pour les participants au système financier suisse. Le cycle méthodologique standard en matière de BCM compte six étapes. La FINMA a défini deux étapes obligatoires pour les banques suisses, à savoir effectuer un bilan d’impact sur l’activité (BIA) et déterminer une stratégie de BCM. Les autres sociétés financières n’ont aucune obligation en la matière. Ces obligations sont entrées en vigueur au 31 décembre 2009 et une révision des directives est prévue pour 2012. Méthodologie de BCM Le BCM s’appuie sur différents standards et bonnes pratiques internationales. Une certification ISO22301 est
d’ailleurs en cours d’approbation. Le British Standard 25999-2:2007 est à ce jour la certification la plus connue. Le standard BS25999-1, qui élabore l’approche méthodologique de la certification reprend, à la manière des standards de qualité, un cycle de type «cycle de Deming» ou PDCA (Plan, Do, Check, Act). Le BCM comprends dans son cycle de vie six phases: • Intégrer le BCM dans la culture de l’entreprise • Politique et gestion du programme de BCM • Comprendre l’entreprise • Déterminer la stratégie de BCM • Développer et mettre en œuvre une réponse BCM • Exercer, maintenir et revoir Un guide de bonnes pratiques (version 2010) a étépublié par le Business Continuity Institute (www.thebci.org), la méthodologie pour la mise en place d’un BCM y est reprise pas à pas selon le standard BS25999-1. Ce système de management met en avant l’implication du top management en matière de Business Continuity et la notion de cible à atteindre (se rapprocher du standard). Ces deux notions signifient que le top management doit définir les objectifs du système dans une politique. Cette étape permet d’orienter le programme de BCM et de lui donner une légitimité. Il implique l’ensemble des activités et principalement celles critiques de l’entreprise. Le soutien au plus haut niveau de la hiérarchie lui permettra
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d’obtenir une meilleure participation des lignes de métiers, et un résultat plus rapide. La notion de cible à atteindre signifie qu’il n’existe pas de règle unique en matière de BCM. Chaque organisation doit adapter son programme à la culture et à la dimension de l’entreprise. BCM et entreprises de taille moyenne Les entreprises de tailles moyennes ne sont pas pour la FINMA des acteurs financiers nationaux. A ce titre, elles ne doivent pas répondre aux exigences strictes auxquelles sont soumis les principaux opérateurs dans les processus de paiement de montants importants et d’approvisionnement en liquidités. Les processus traités dans le cadre du BCM peuvent donc se limiter aux scénario n’impactant que l’entreprise ellemême, et non pas des crises régionales ou nationales qui bloqueraient l’ensemble des marchés financiers du pays. La stratégie mise en place peut dès lors être plus légère, voire même permettre un retour aux anciennes méthodes dites «téléphones, papiers, crayons». La recommandation de l’ASB en la matière permet une certaine liberté, du moment que l’entreprise établit une évaluation documentée du risque. Le programme de BCM est généralement mis en place par un projet, où la notion de transversalité est primordiale. Afin de garantir le succès du BCM, les intervenants doivent disposer de l’accès au top management, avoir une visibilité transversale des métiers de la banque, une bonne compréhension des aspects logistiques et une capacité de management de projet. En termes de rentabilité, il est difficile pour les établissements de petites et moyennes tailles de dédier un ou plusieurs collaborateurs exclusivement au développement d’un programme de BCM. Les intervenants
sont donc recrutés dans les lignes métiers, ainsi que dans les secteurs logistiques. Un mandat d’organisation permet de concentrer les efforts et d’orienter l’ensemble de ceux-ci vers le but à atteindre. La mise en place complète du programme peut durer entre 12 et 36 mois avant de passer à la phase d’exercices et de révision. Un effort particulier est demandé aux responsables métiers, afin qu’ils participent à la mise en place d’un programme BCM. Ce programme peut alors prendre la forme d’un temple à colonne permettant d’intégrer l’activité de BCM dans les concepts déjà existants, notamment dans les domaines IT, sécurité, immobilier et communication. Viennent s’ajouter à ceux-ci les ressources humaines, la gestion de crise et les activités bancaires. Les activités bancaires doivent être le pilier central du programme, l’élément fédérateur. Un travail important doit être effectué pour analyser le fonctionnement et les besoins de chaque activité. Il constitue la phase 3 de la méthodologie BCM «comprendre l’entreprise», la première étape étant d’identifier les activités «critiques» ou urgentes, celles dont l’interruption menacerait le plus rapidement les services bancaires. Ensuite, on procède à un BIA, afin d’identifier les participants aux activités, les impacts résul-
tants d’une interruption et déterminer la durée d’interruption maximum supportable. Cette phase permet également de déterminer les requis de continuité en terme de ressources (humaines/compétences, locaux, technologies, informations, équipements, fournitures). Dès lors, on procède à une évaluation des risques en prenant des mesures, afin de les réduire (procédures d’urgences, mise à disposition d’informations par des canaux différents, gestion des absences, etc.). Une fois l’ensemble des données du BIA réconciliées, il faut identifier et sélectionner les stratégies de BCM (phase 4 du cycle de vie), en définissant les options de continuité et de rétablissement. Chaque stratégie fait l’objet d’une analyse des coûts, des avantages et des inconvénients. Pour chaque activité, une stratégie est sélectionnée, afin de répondre aux requis de rétablissement identifiés à la phase précédente. Un document global doit reprendre sur quelques pages les stratégies de la banque, en termes de BCM, et il constitue la base pour la phase suivante du programme, soit développer et mettre en œuvre une réponse BCM. C’est-à-dire la rédaction des plans de continuité répondant aux besoins de chaque activité, qui sont orientés dans une direction commune. n
FOCUS Séparer les tests L’avantage de diviser les activités vise à permettre de faire avancer chaque plan de manière quasi indépendante, notamment en matière de tests. Chacune d’entre elles peut à tout moment mettre en place un programme d’exercices individuels, ne générant pas de risques, ni de coûts importants pour l’entreprise. Des exercices mixtes (tests de bout-en-bout) sont ensuite organisés, afin de valider l’adéquation des plans entre eux. Le risque lié à la mise en place d’un programme d’exercice de taille réel, impliquant l’ensemble des activités, est souvent trop important pour être réalisé.
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L’art, reflet de notre intimité Notre chroniqueur d’art, l’expert Michel Reymondin, vient de rédiger un ouvrage, L’Art, miroir de la société? 1, d’une richesse exceptionnelle, tant sur le plan de la genèse de l’histoire de l’art et de la civilisation passée au crible à travers les différentes écoles, périodes et tendances picturales, que sur celui de ses réflexions clairvoyantes, décapantes et même dérangeantes. A lire absolument! Trois questions à l’auteur.
@ d.planche@banque-finance.ch Par didier planche
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Banque & Finance: Michel Reymondin, votre appréciation de l’évolution de l’art se révèle pour le moins sombre, puisque vous décrivez l’humanité lui étant associée comme égarée, pire même, en déliquescence. Pourquoi un tel pessimisme? Michel Reymondin: Votre interrogation fait allusion à ma perception de l’œuvre d’art actuelle, calquée sur notre époque, qui tente de coller à la réalité. Mais la situation, si pessimiste soit-elle, n’annihile pas nos rêves. Il existe un symbole chinois signifiant à la fois Crise et Opportunité. Il suggère magnifiquement la nécessité de croire en la capacité de l’Homme à rebondir, en toute circonstance. Quoi qu’il fasse, il est condamné à vivre et, pour cette raison, il ne craint pas de traverser les heures sombres, car la lumière apparaît au bout du tunnel, source d’espoir et de renouvellement. Aujourd’hui, le matérialisme a pris l’ascendant sur l’humanisme, au travers de son ersatz de substitution, qu’est l’outil informatique non encore maîtrisé par notre génération. Cette machine infernale a entraîné trop loin notre capacité de jugement, même si elle offre des avantages indéniables, jusqu’à faire perdre notre libre arbitre. Un autre aspect nous a aussi éloigné de nos fondamentaux. Il s’agit de notre espérance de vie prolongée, laissant croire à plusieurs d’entre nous l’existence du don d’éternité. Le pessimisme, que certains lecteurs peuvent interpréter au travers de mes propos, est davantage à prendre comme une réflexion profonde puisant sa réalité dans notre existence. Et l’œuvre d’art est la réponse apportée à ce sentiment, qui n’est autre que
le reflet de notre intimité. Mais ceci ne doit pas nous figer dans cette certitude, car toute l’histoire de l’Homo Sapiens, écoulée aux cours de ses 200 000 ans, montre combien sa faculté d’adaptation à son environnement lui a permis de progresser magistralement et avec panache vers son avenir. B&F: Vous relevez que les prix pratiqués par et sur le marché de l’Art sont déconnectés de toute réalité. A qui en incombe la responsabilité et quelle est l’influence de la finance dans la cotation des œuvres? M. R.: Les prix pratiqués actuellement sur les œuvres d’art ont en effet quitté leur réalité et sont entrés dans une cotation artificielle. Une création artistique a toujours été liée à son patrimoine, lequel a soutenu les artistes qui le représentaient dans sa quintessence. Aujourd’hui, nous payons 30 à 40 fois plus cher un artiste chinois contemporain que le maître incontesté du pleinairisme du XIXe, Jean-Baptiste-Camille Corot! Comme si les pays industrialisés occidentaux rejetaient définitivement leur propre richesse au profit d’une spéculation effrénée avec les artistes asiatiques «biberonnés», qui possèdent l’avantage d’appartenir à un monde économique synonyme d’espoir de sortie, face à notre gestion déficitaire. Nous nous auto-flagellons de n’avoir pas su adapter notre croissance à la mondialisation, en nous détournant des anciens symboles de notre réussite. La façon, dont se précipitent les acquéreurs vers ces nouvelles images, sont autant de leurres nourris par nos illusions, doublées de la perte de notre
capacité de jugement. Cette psychologie primaire a rapidement été comprise par les maisons d’enchères, notamment chinoises occupant les 3e et 4e places mondiales, qui se sont multipliées à un rythme effréné, alimentées continuellement par des jeunes pousses en herbe tout heureux d’occuper ce nouveau secteur spéculatif. L’occasion était trop belle pour ne pas profiter de cette manne contemporaine éphémère, mais juteuse, qui va durer le temps nécessaire à la prise de conscience générale de cet aveuglement circonstancié. Mon ouvrage tente ainsi de démontrer ce processus liant si intimement l’Homme à sa réussite financière majestueusement, que représente une œuvre d’art. B&F: Selon votre perception, quel rôle joue l’art dans la relation avec Dieu et la mort? M. R.: Primordial! L’art est la manifestation la plus sophistiquée inventée par l’Homme, afin de pérenniser sa présence terrestre et de donner tout son sens à sa propre existence. En quittant son enveloppe corporelle, il sait rejoindre un espace intemporel, dont la nouvelle dimension lui confère le privilège d’être en osmose avec Dieu. L’objet façonné par lui et laissé à ses coreligionnaires va ainsi devenir le lien indéfectible entre les deux mondes, où il évolue. L’art est un objet spirituel, ce que d’aucuns feraient bien de se remémorer! n Propos recueillis par Didier Planche 1. Editions Slatkine, 2011, 445 pages
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Me Philippe Kenel à la barre La défense de l’impôt d’après la dépense A l’heure où les forfaits fiscaux ont plutôt mauvaise presse en Suisse, du moins dans certains cantons, Me Philippe Kenel se montre particulièrement courageux en prenant leur défense d’une manière offensive, à travers son remarquable ouvrage intitulé «Délocalisation et investissements des personnes fortunées étrangères en Suisse - Guide juridique et pratique, analyse politique» 1. Instigateur de la réforme de l’impôt d’après la dépense, l’avocat met en exergue les formidables retombées financières et économiques pour la Suisse, qu’engendrent les bénéficiaires de cette taxe. Spécialiste de la planification fiscale, successorale et patrimoniale, il décrit également les règles applicables à l’acquisition d’un bien immobilier par un ressortissant étranger, le statut du trust en droit suisse, et les nouvelles règles régissant l’assistance administrative en matière fiscale. Guide juridique, mais aussi pratique, son ouvrage constitue encore une analyse politique caustique qui ravira certains, mais donnera de l’urticaire à d’autres. Trois questions à Me Philippe Kenel, Avocat, Dr en droit, Associé de l’étude Python & Peter, Président de la Chambre de commerce suisse pour la Belgique et le Luxembourg, à Bruxelles.
Banque & Finance: Me Kenel, quels desseins poursuivez-vous avec la publication de votre ouvrage sur les problématiques actuelles des personnes fortunées étrangères en Suisse? Philippe Kenel: L’objectif est double. Tout d’abord, il s’agit d’un guide pratique et juridique destiné aux personnes concernées ou à leurs conseillers, tels les avocats, les notaires, les conseillers fiscaux ou les banquiers. En second lieu, je fais une analyse politique de la situation, notamment sur l’impôt d’après la dépense et l’assistance administrative en matière fiscale, qui intéressera les politiciens et tous les citoyens appelés à voter un jour sur ces sujets. B&F: Vous défendez les forfaits fiscaux en Suisse. Or, ils sont actuellement plus mis au pilori qu’encensés... P. K.: Oui, par certains. C’est bien pour cela qu’il faut les défendre! Ceci dit, lorsque je défends les forfaits fis-
caux, je défends non seulement les bénéficiaires, mais également les Suisses. Je vous rappelle que, selon les propres écrits du Conseil fédéral, les forfaitaires paient annuellement 668 millions de francs d’impôt d’après la dépense, sans tenir compte de celui sur les successions et de la TVA. Par ailleurs, ils dépensent chaque année 1,4 milliard de francs, ce qui engendre la création d’environ 22 500 postes de travail à plein temps. J’ai été l’instigateur de la réforme de l’impôt d’après la dépense, car les petits forfaits tueront le forfait, je ne le répéterai jamais assez. B&F: Vous dédicacez votre livre à votre feu père qui, écrivezvous, vous a enseigné la richesse de l’être humain quelles que soient son origine, sa religion ou sa condition sociale. Estimezvous que la défense des forfaitaires s’inscrit dans cette ligne? P. K.: Tout à fait. Selon mon père, il fallait aller au-delà de l’origine, de la
religion et de la condition sociale des gens pour découvrir leurs richesses intérieures, et ne pas les classer par catégorie. Or, un certain nombre de personnalités de gauche tentent aujourd’hui de monter les riches contre les pauvres, en utilisant des propos nauséabonds. Pour quelquesuns, un ressortissant étranger non fortuné est un étranger, alors qu’un ressortissant étranger riche est un riche. Il faut travailler à la cohésion sociale en rassemblant les individus et non pas en les divisant. n Propos recueillis par Didier Planche 1. Editions Favre, 2011, 400 pages
@ d.planche@banque-finance.ch Par didier planche
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74 Lire Pension Funds Guide Switzerland 2011
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Dans les méandres des guides financiers Pension Funds Guide Switzerland 2011 (1): La cinquième édition de cet outil de référence du secteur des caisses de pension, en Suisse, vient de paraître. Ce guide exhaustif en informations (adresses, faits et chiffres essentiels, dirigeants, allocation des actifs, rendements, gestionnaires externes) présente les plus grandes caisses de pension et fondations de prévoyance des secteurs public et de l’entreprise, ainsi que des groupements de l’industrie et des métiers. Devenu incontournable au fil des parutions, cet annuaire de petit format s’adresse en priorité aux professionnels de la gestion institutionnelle. Une version internet est également disponible (liste de plus de 300 caisses de pension) sur le site www.investmentsoffice.com. Editions Market Tools GmbH, 2011 (www.marketstools.com) Relations bancaires en Suisse, Marc Bauen et Nicolas Rouiller (2): Tous deux docteurs en droit et avocats, les auteurs de cet ouvrage synthétique et didactique ont réalisé le vademecum, ou plutôt la bible des clients bancaires, ainsi que de leurs représentants et conseillers. En effet, ce guide de belle facture divisé en 41 chapitres BANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
apporte des éclaircissements essentiels sur la diversité de la place financière suisse, les sources du droit bancaire, le secret bancaire, les opérations passives des banques ou encore les activités bancaires de conseil et placement et la responsabilité des banques, etc. De même, il fournit des informations précises et fort utiles sur l’ouverture d’un compte bancaire et ses conditions générales, le mandat de gestion de fortune, le conseil en placement, le processus et les risques de placement, etc. Un glossaire étoffé clôture toute cette matière de première main. Un guide d’une réelle qualité informative. Editions Schulthess, 2011 (www.schulthess.com) Dans les méandres des revues spécialisées Problèmes économiques (3): Parmi le florilège de revues économiques existantes, je recommande particulièrement ce bimensuel, né en janvier 1948, qui publie dans chaque numéro une thématique économique ou financière illustrée par quatre ou cinq textes issus de revues françaises et étrangères. Toute une série de chroniques sur des événements ou des tendances économiques complètent intelligemment le dossier central. Indubitablement, la revue «Problèmes économiques» constitue un outil
de travail et de réflexion d’une grande qualité et pertinence. Editions La Documentation Française (www.ladocumentationfrancaise.fr) Dans les méandres des beaux livres Forêts vaudoises, Collection Patrimoine Vaudois, collectif d’auteurs (4): Pour honorer à juste titre l’année internationale de la forêt, les Editions Favre et les Retraites Populaires viennent de publier ce somptueux ouvrage sur le patrimoine sylvicole vaudois. Après une très belle et instructive introduction consacrée à la forêt et l’homme, cet album aux photographies exceptionnelles décrit la forêt du canton, au sens générique du terme, à travers une multitude d’informations environnementales et originales sur les trois régions du Jura et de la Côte, du Plateau et des Alpes. Un chapitre didactique traite encore les activités et métiers menés au service de la forêt et du bois, y compris artistiques, dont l’art est dédié. Une ovation pour Claude Richard, le directeur général des Retraites Populaires, qui oeuvre avec conviction pour la préservation du patrimoine naturel vaudois. Editions Favre, 2011 (www.editionsfavre.com)
Même le ciel ne pleure plus, Michel Juvet (5): Ce spécialiste en analyse économique et directeur des investissements chez Bordier & Cie, banquiers privés, consacre ses loisirs à la photographie et à des reportages qu’il réalise parfois en Afrique, un continent dont il est familier. Membre de la Commission consultative de la coopération internationale au développement du Conseil fédéral, il a décidé de consacrer cet ouvrage aux femmes violées de la région des Grands Lacs de l’Afrique de l’Est, qui couvre aussi la République démocratique du Congo (400 000 viols par année, soit 48 chaque heure), afin de mettre en exergue leur courage extrême et, bien sûr, de réveiller les consciences pour que cesse cette ignominie. Les photos de son album, qui parlent d’ellesmêmes, expriment la tristesse, mais aussi l’espoir. Précision importante: la recette des ventes de l’ouvrage sera intégralement versée aux structures médicales prenant en charge les victimes de viols, dans cette région d’Afrique. Bravo pour votre engagement, Michel Juvet. Editions Slatkine, 2011 (www.editionsfavre.com) n Didier Planche
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Co-créer le changement avec les individus et les entreprises SAPHIR-DHS SA intervient dans les organisations en conseil, accompagnement et formation, tout en formant des coachs professionnels. Sa fondatrice, Danielle Brault, résume l’originalité de l’entreprise. Danielle Brault, que vous disent vos clients actuellement? La rapidité, la pression, et le sens des responsabilités sont omniprésents. Nous sommes passés de l’exigence de performance, à celle de la responsabilité à outrance et à la survie. Nous avons remplacé l’action par la réaction! Cela se traduit par le stress et la maladie chez le salarié, et pour l’entreprise, cela signifie absentéisme et turnover. Mais aussi inefficacité et, surtout, perte de créativité. La fatigue et les automatismes mènent inévitablement à une grave perte de perspective et de création. Que propose SAPHIR-DHS pour changer de paradigme? Tout commence par une question qui s’adresse aussi bien à l’individu qu’à l’entreprise: «Et VOUS, comment ça va?». Faire une pause, prendre conscience de ce qui est, est primordial. SAPHIR ne diagnostique pas, mais accompagne les humains et les organisations dans leur diagnostic. Et le paradoxe, c’est que ce temps de réflexion
mène à des changements rapides, profonds et durables. A partir de la connaissance des besoins réels, nous penserons coaching d’équipe ou individuel, teambuilding, ou encore formation. Mais nous n’apporterons aucune solution toute faite, nous co-crérons avec nos clients. Au cœur de cette création, nourrie par notre vision, notre approche et nos valeurs, il y a l’individu, la responsabilisation et la vision systémique. Un exemple qui traduirait cette ambition? En avril 2012, nous créons à Lausanne un grand événement. Son but : réinventer le management, la gestion, le leadership dans l’entreprise. Nous ne donnons pas les solutions à ces questions, ce sont les participants, soutenus par un processus très novateur, qui vont les créer, par le partage, le consensus et l’inclusion plutôt que l’exclusion ou un système pyramidal. Voilà un exemple d’une de nos co-créations au service de l’humain et des systèmes.
SAPHIR-DHS SA www.saphir-dhs.com
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( Insolite
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Singapour, un Noël tropical
Par bernard pichon Chroniqueur
PRATIQUE
Santa Claus n’a pas attendu la mondialisation pour illuminer ses magasins jusqu’aux antipodes. Les dragons d’Asie s’enguirlandent loin du PetitJésus.
E
n matière d’illuminations de fin d’année, les Champs-Elysées ont un sérieux concurrent à plus de 10 000 kilomètres de Paris avec Orchard Road, le centre névralgique du commerce de détail singapourien. Parcourir cette «route des vergers» – en référence à son aspect au XIXe siècle – revient à s’afficher dans la vitrine de l’une des économies les plus florissantes du monde. Bordé d’énormes galeries marchandes, d’élégantes boutiques et de rutilants palaces, ce boulevard à sens unique n’attend pas l’Avent pour le métamorphoser en un extravagant Disneyland. Quitte à suer dans la moiteur ambiante (près de 30°C), le Père Noël ne s’y départit pas de son emblématique bonnet anglo-saxon, adopté par d’innombrables badauds aux yeux bridés, prenant la pose sous une forêt de sapins artificiels. Syncrétisme métissé La plupart des familles singapouriennes célèbrent la Nativité, même si elles ne sont pas d’origine chrétienne. Elles le font à travers une surconsommation qui n’a rien à envier aux mégapoles voisines, Ginza de Tokyo ou
Central de Hong Kong, bien au contraire. L’atmosphère en ce mois de décembre y semble même plus étourdissante, quantité d’événements profanes, parades musicales, podiums d’animation, etc., renforçant le culte du shopping et de la grande bouffe (saumon fumé, foie gras, huîtres importés d’Europe). La baie des merveilles Dans cette effervescence consumériste, qui se soucie encore du sens religieux du 25 décembre? La très catholique diaspora philippine, sans doute, et quelques communautés proches des mouvements évangéliques. Sur Internet, ces dernières ont eu du mal à recruter les 1000 bénévoles censés pointer chacun sa bougie électronique en direction du nouveau président de Singapour (Tony Tan), lors de l’ouverture des festivités de fin d’année. Mais 2011 marque aussi l’avènement d’un autre pôle d’attraction singapourien, à savoir sa baie Marina métamorphosée par un pharaonique et coûteux chantier. Face au quartier des affaires de Colonial district et au Singapore Flyer (plus haute grand roue du monde
Y aller: Singapore Airlines relie quotidiennement Zurich à Singapour en A380. www.singaporeair.com. Se restaurer: Depuis une décennie, My Humble House (Esplanade Mall / 8, Raffles Avenue) continue d’attirer les gourmets friands de sa carte «fusion», où les parfums asiatiques épousent avec subtilité des saveurs venues d’ailleurs. www.myhumblehouse.com.sg Découvrir: Les maquettes de la métamorphose urbanistique et architecturale de Singapour sont exposées à la Singapore City Gallery.www.ura.gov.sg/ gallery.
avec ses165 mètres de diamètre), l’hôtel casino Marina Bay Sands abrite 2500 chambres, un centre commercial, un palais des congrès, plusieurs restaurants et bars, deux théâtres et un musée ultramoderne. Son must, une spectaculaire terrasse aérienne étirée entre les sommets de trois gratte-ciel, à 200 mètres. Un point de vue idéal pour se distancer, le temps d’un drink, de toute l’agitation terrestre. Et tenter d’identifier l’étoile du berger? n
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!
80 ( Voyage lecteurs
Voyage lecteurs au Panama En partenariat avec «Au tigre vanillé», créateur de voyages spécialisés, Banque & Finance a conçu un séjour exceptionnel au Panama pour vous, chers lectrices et lecteurs. Afin de mieux connaître certaines facettes de ce pays, Banque & Finance a rencontré Madame le Consul du Panama, Ana Lorena Levy de Claude. A la découverte du Panama, «carrefour du World Heart of the Universe». Madame le Consul, le Panama intéresse-t-il de plus en plus les investisseurs? Oui, car le Panama devient chaque jour davantage le principal centre d’affaires de l’Amérique latine. Son emplacement stratégique, son énorme potentiel productif de ressources naturelles et une économie forte sont devenus le scénario privilégié pour les investisseurs du monde entier. Cette idée est devenue réalité, avec une augmentation significative des entreprises multinationales implantées dans le pays. Pourquoi recommandez-vous le Panama aux investisseurs suisses? L’entrepreneur intéressé à investir au Panama doit savoir que ce pays connaît une stabilité tant politique qu’économique. Grâce à sa configuration économique et à ses lois fiscales incitatives, le Panama possède aujourd’hui le climat le plus favorable aux investissements étrangers dans la région. A la mi-juin de cette année, le pays a aussi enregistré une croissance économique de 10.3%. Par ailleurs, les investissements directs étrangers ont gagné 17% en un an. Sans oublier tous les atouts de sa logistique, source inéBANQUE&FINANCE N°113 JANVIER/FÉVRIER 2012
d’autres, pour y localiser le site de leurs opérations régionales. Quels sont les points forts et faibles du Panama? Pour les points forts, mentionnons • Sa position géographique située dans le centre des Amériques, avec un accès par voie terrestre, maritime (surtout maintenant avec l’expansion du canal) et aérienne, et son climat tropical toute l’année, sans catastrophes naturelles. • Son service d’une économie ouverte, le dollar comme monnaie, son centre financier international et son système bancaire solide.
Madame le Consul du Panama, Ana Lorena Levy de Claude
puisable de revenus, avec le canal, l’aéroport international de Tocumen, cinq ports modernes et la plus grande flotte marchande du monde. Notons aussi la zone franche de Colon, un centre logistique mondial qui compte plus de 2000 entreprises, 250 000 visiteurs annuels et des opérations générant 11 000 milliards de dollars en importations, exportations et réexportations annuellement. Pour cela et bien plus encore, le Panama, carrefour du World Heart of the Universe, est ouvert sur le monde pour offrir le meilleur dans tous les domaines. Quelle est son attractivité comme place financière d’Amérique Centrale?
Actuellement, le Panama occupe la première place en Amérique Centrale pour y traiter des affaires, selon le rapport de Doing Business que publie annuellement la Banque mondiale. L’utilisation du dollar, comme monnaie légale, fait de lui un pays d’Amérique Centrale avec une monnaie forte, qui jouit également d’une stabilité politique. Aussi, le Panama est devenu un important carrefour de l’import-export à partir des États-Unis, de l’Europe et de l’Asie via la Zone franche de Colon. Pour ces raisons, de grandes multinationales ont choisi le Panama telles que Samsung Electronics, Inc, DHL, Movistar, Cable & Wireless, DELL, Hutchinson Port Holding Group, HSBC, BICSA, Banque Scotia, Assicurazioni Generali, American Life Insurance et beaucoup
• Son marché touristique développé avec d’excellentes occasions de profiter des ressources inexploitées, la possibilité d’installer des équipements industriels manufacturiers exonérés d’impôts, un travail adapté à la délocalisation des entreprises européennes. • Sa législation du travail similaire à celle de l’Europe, sa plate-forme logistique de classe mondiale, sa stabilité économique, politique et sociale pour y traiter agréablement des affaires. • Son système médical et de santé reconnus internationalement. Au niveau des faiblesses, le pays doit améliorer l’éducation, l’une des priorités du président Ricardo Martinelli. n Propos recueillis par Hilda Lindenmeyer
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81
( Voyage lecteurs Voyages Du mardi 13 au mercredi 21 mars 2012
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i vous souhaitez découvrir des paysages saisissants de beauté, vous retrouver dans des ambiances chaleureuses et colorées, aller à la rencontre des Indiens Kunas, mais aussi enrichir vos connaissances géopolitiques et étoffer votre réseau de relations professionnelles, alors participez à notre voyage au Panama. Il sera riche en émotions, en couleurs et en échanges fructueux! Nous avons programmé des rencontres avec des dirigeants d’entreprises et de banques suisses implantées au Panama, ainsi qu'avec des personnalités de premier plan de la sphère économique et financière du pays. Sur place, des entretiens one-to-one seront
également organisés à votre demande. Des visites touristiques, un voyage à bord du mythique Panama Canal Railway et quelques jours de farniente sur une île paradisiaque de l’archipel de San Blas sont également agendés. A Panama City, vous séjournerez au Trump Ocean Club, un tout nouvel hôtel 5 ***** situé dans le quartier le plus élégant de la ville avec une vue spectaculaire sur l'Océan. Son architecture avant-gardiste, d'une élégance extrême, et ses luxueux aménagements en font l'hôtel les plus
prestigieux d'Amérique Centrale. Organisé par le célèbre tour-opérateur genevois «Au Tigre Vanillé», ce voyage sera également pour vous l'occasion de rencontrer le rédacteur en chef de Banque & Finance. Odile Koehn, journaliste spécialisée dans le tourisme, sera votre tour-leader. Sur place, Michel Lecumberry, excellent guide culturel francophone, vous fera partager sa passion pour son pays d'adoption. ■ www.autigrevanille.ch
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82 ( Dégustation
Viognier du Château du Châtelard 2009
A
par Romain Cellery Responsable de l’Ecole du Vin de Changins
@ romain.cellery@eichangins.ch
près la Syrah présentée dans Banque & Finance 112, voici un cépage d’origine rhodanienne, le Viognier. Aujourd’hui encore plutôt confidentiel en Suisse avec seulement une trentaine d’hectares (15 000 au total dans le pays), il se situe principalement dans les cantons romands. L’intérêt des amateurs pour ce cépage au caractère aromatique prononcé est cependant grandissant, avec de plus en plus de vignerons qui s’essaient à sa culture. Le vin à l’origine de sa réputation est le Condrieu, une petite appellation à l’échelle internationale (150 ha) issue des pentes escarpées des Côtes-duRhône septentrionales. Celui-ci a bâti son succès sur un style alliant un
Réponse du dernier concours:
bouquet capiteux aux notes d’abricot, avec une acidité plutôt basse. Le 2009 du Château du Châtelard à Lavaux, produit par la maison Patrick Fonjallaz, démontre qu’il est possible de faire d’excellents Viognier en Suisse romande, et notamment sur les pentes ensoleillées du Lavaux. D’une belle robe jaune dotée de nuances vertes, le vin séduit d’emblée par son bouquet ouvert et expressif, avec ses notes typiques d’eau-de-vie d’abricot, de pêche et d’agrumes. En bouche, l’onctuosité naturelle du cépage apparaît, mais avec une certaine finesse et une vinosité modérée. Sans avoir l’opulence de certains de ses cousins rhodaniens, ce Château du Châtelard 2009 est plaisant par sa pureté aromatique et sa bouche équi-
librée. La finale présente un côté légèrement chaleureux qui, sans être dérangeant, rappelle que 2009 était un millésime de belle maturité. Ce beau vin à servir légèrement frais se déguste dans la fougue de sa jeunesse, afin de profiter au maximum de son expression aromatique. Avis aux gastronomes: le Viognier est l’un des rares vins à se marier magnifiquement bien avec les asperges blanches ou vertes. n Prix départ cave: 18,50 www.patrick-fonjallaz.ch ww.ecole-du-vin.ch
Concours
Appellation: Lavaux Cépage: Viognier
Devinez donc l’appellation et le cépage de ce vin!
L
e vin, qui sera présenté dans Banque & Finance 114, provient de la région de Nyon (VD). Il s'agit d'un rouge provenant du 3e cépage le plus cultivé en Suisse. Issu de vignes de plus de 35 ans et élevé pendant dix à quatorze mois en barriques de chêne, il constitue la preuve que ce cépage souvent sous-estimé n’est pas réservé qu’à des vins simples, mais peut aussi en donner de grands, puissants et concentrés. Devinez le cépage de ce vin.
Le gagnant est Georges Cartillier de Genthod. Il remporte un bon pour un cours de découverte de la dégustation pour deux personnes à l’École du Vin de Changins (valeur CHF 180.-).
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Parmi les réponses justes, un gagnant sera tiré au sort et remportera un cours de découverte de la dégustation pour deux personnes, d’une valeur de CHF 180.Réponse par courriel: contact@banque-finance.ch
Délai: 27 janvier 2012 – Tirage au sort: 03 février 2012 Conditions du concours: les collaborateurs de Promoédition SA, les sociétés partenaires ainsi que leurs familles ne sont pas habilités à participer. Cette offre n’est pas convertible en espèce. La voie juridique est exclue. Le gagnant sera averti personnellement et nous permet de publier son nom dans Banque & Finance. Les participants autorisent Promoédition SA à utiliser leurs données à des fins d’informations et d’offres spéciales.
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83
( Volupté
Le cigare et le design
L
a création et l’innovation sont le sel de l’évolution et, dans ce domaine, le cigare ne fait pas exception. C’est bien méconnaître cet univers que de le penser. Pour personnaliser le monde du cigare, nous avons créé une ligne d’articles originaux inspirés par ce produit, qui permettront aux amateurs d’apporter une touche «Gérard» à leur décoration. Des tables basses simples ou ornementées de cendriers, toutes en marqueterie, carrées, rondes et rectangulaires, qui font d’elles des pièces uniques; elles trouveront leur place dans un fumoir ou salon. Ces créations de fabrication artisanale se présentent sous deux tailles 80x60cm
par Gérard vAHE Gérard Genève
@
info@gerard.ch www.worldofgerard.com
Table demi-lune, marqueterie cigare- Airkel design.(prix sur demande)
et 55x55cm, le sur-mesure est aussi possible. Ces nouveaux produits de la gamme «Airkel design» feront de chaque intérieur un lieu encore plus unique. Pour la maîtresse de maison le moment du cigare est toujours un dilemme. Comment le présenter? Le Plateau Service Cigare permet de préparer et présenter aux amis le cigare de fin de repas. Ce plateau est composé de différents emplacements pou-
vant recevoir le cigare, un verre ou une tasse, un cendrier ou des allumettes et un coupe cigare. Elaboré en Corian, il est solide et lavable; de couleur ivoire, il s’incorpore au mobilier de salon ou de jardin. Cette création de la maison Gérard est faite en petites séries, de manière à le personnaliser. Pour enlever les odeurs du tabac froid, nous proposons une bougie aux senteurs de thé. Cette fragrance au nom de «Tchai» les fait totalement disparaître. En laissant brûler la bougie 10 min après le dernier cigare éteint, les désagréments s’évanouissent.
Plateau cigare en Corian couleur ivoire. Prix Fr. 92.– (plateau seul)
Bougies fragance «Tchai» aux senteurs de thé. Prix Fr. 30.– (le pot)
2012
31 01
FUNDSEVENT 2012 – JANUARY 31ST, 2012 With 12 masterclasses and more than 25 speakers, the inter-professional one-day forum especially dedicated to funds selection decision makers is the place to be to know all about current Funds selection problematic and network with the European brightest minds of the funds sector.
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© Laurent GORGEMANS, CFA, Head Multi-Managers, Dexia Asset Management
© Franck PAYRAR, Directeur Recherche et Multi Gestion, Banque Privée Edmond de Rothschild
© Jacobs LIEVEN, Head of Institutional and Fund Management, KBL European Private Bankers S.A
12 Masterclasses : to go deeply into sector specific challenges such as: © Investment opportunities in equities: keep focussing on growth © Low Volatility Equity Investing: Capturing the low-risk anomaly in a smart way © What are stockmarkets saying about real estate’s prospects in the US, Europe and Asia? And are they right?
©Les fonds d’allocations d’actif
©Real World Participation – Value creation takes time
©How does the commodities market work?
©Fixed income - a look ahead to 2012
©L’arbitrage de fusion et acquisition / UCITS
©Reducing Volatility while driving Performance
©Equity and Funds Structured Markets Origination
©Dividendes: comment investir sur cette thématique
©Stability and Income, the Dividend Strategy in 2012
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84 ( Ma bibliothèque
@ o.habel@banque-finance.ch Par odile habel Journaliste
JEAN-FRANÇOIS ENZ DIRECTEUR CLIENTÈLE PRIVÉE, LOMBARD ODIER DARIER HENTSCH «Je suis un passionné de littérature, indépendamment du style littéraire. D’ailleurs, je n’ai jamais trouvé une bibliothèque, qui ne m’a pas donné envie d’ouvrir l’un de ses livres.»
Bio express
Banque&Finance: Le mot qui résume votre bibliothèque? Jean-François Enz: Une caverne d’Ali Baba. Le style des livres est très éclectique. B&F: Quel genre de lecteur êtesvous? J-FE: Je suis un lecteur avide. Je lis même la nuit! Souvenez-vous de ce chat avec ses gros yeux jaunes des anciennes pubicités de Payot.
Après des études de droit et de sciences politiques à Paris, Jean-François Enz débute sa carrière comme juriste à la Trade Development Bank. Il la poursuivra à la SBS, puis à la Banque Leu, avant de rejoindre LODH fin 1999, où il occupe le poste de directeur clientèle privée.
B&F: Où achetez-vous vos livres? J-FE: Plutôt en librairies, de préférence chez Payot ou de vrais libraires peuvent vous conseiller. Je n’ai pas d’habitudes, je vais dans les librairies selon l’inspiration du moment. J’achète aussi sur Amazon pour le côté pratique, après avoir dressé ma liste de titres.
Marié, père de deux enfants, il a vécu et travaillé à Paris, Londres, Chicago, Bâle et Zurich.
B&F: Comment rangez-vous votre bibliothèque? J-FE: Je ne la range pas! Les livres y achèvent une dérive mystérieuse dans toute la maison, dont la bibliothèque marque la fin du circuit. Il m’arrive parfois de racheter un livre, plutôt que de le chercher dans les rayons! Je rêve parfois de classer ma bibliothèque, mais à peine ai-je commencé que je m’arrête sur un livre m’interpellant, puis je le relis. Autant dire que je n’avance guère! Je me console en pensant que surprises naîtront de ce chaos fertile. Pagnol et Tolkien B&F: Votre bibliothèque idéale? J-FE: Elle comprend des romans, des biographies et des livres d’histoire.
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Les romans rendent l’histoire plus facile et celle-ci donne une structure. Selon moi, la bibliothèque idéale est un mélange. Elle doit comporter autant de livres de Dostoïevski que de Jeffrey Archer. B&F: Le livre qui a marqué votre jeunesse? J-FE: Il y en a plusieurs! J’aimais beaucoup Pagnol, car il racontait des histoires de famille. C’est tendre, très frais. Je les ai lus à mes enfants, quand ils étaient petits. A 17 ans, je faisais un petit job d’été dans un garage et j’ai trouvé par hasard le volume 2 de la trilogie de Tolkien dans un tiroir. Je l’ai dévoré, ainsi que tous les autres de Tolkien. Je les ai aussi relus en anglais. B&F: Celui que vous relisez jusqu’à le connaître par cœur? J-FE: «Le maître et Marguerite» peutêtre, parce que j’ai été élevé chez les Jésuites et que ce livre pose la question de l’existence de Dieu. B&F: Celui dont vous n’avez jamais dépassé la vingtième page? J-FE: Parmi d’autres, il y a «Penser la guerre» de Clausewitz et «Les Bienveillantes» de Little. Je n’ai jamais accroché, malgré une certaine curiosité. B&F: L’écrivain avec qui vous voudriez refaire le monde? J-FE: Joseph Kessel pour son expérience humaine, sa vie d’aventurier. J’aurais aimé avoir Kessel comme copain. C’était un homme de roman.
B&F: Le livre que vous offrez spontanément à un ami? J-FE: «Les pavés du diable» de Hubert Monteilhet. Un jeune professeur de collège est muté dans une ville de province, où sévit un corbeau plein d’humour. Ce livre est un petit bijou. La plume de Hubert Monteilhet est excellente. n
Dernier livre lu «Le lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann. Je dois avouer que je n’étais pas tellement attiré par ce livre, au début. Et puis je l’ai trouvé extraordinaire. Mais le secret est de le commencer au hasard! Lanzmann a tout connu de ce siècle, tout vécu, comme acteur de notre histoire contemporaine.»
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( Dites-moi que j’ai tort
@ gdf@worldcom.ch Par Gérald de Filippis Chroniqueur
Et si on arrêtait de faire confiance aux politiques?
Q
uelle est la profession qui a fait la preuve de sa plus grande incompétence, ces dernières années? Sans nul doute, celle de politicienne et politicien. En ce qui concerne les représentantes du sexe dit faible, elles n’auront pas besoin cette fois-ci de revendiquer un traitement égalitaire à celui de leurs congénères masculins, puisqu’elles sont toutes autant ou aussi nulles que ces derniers. Il existe une question que le citoyen ne s’est jamais posé: en quoi le fait d’être élu(e) sur la base d’une étiquette politique donne-t-il les compétences nécessaires pour l’exercice de la fonction revendiquée? L’observation des affiches électorales en est la preuve vivante. Que des «gueules» de réjouis et réjouies qui, sortant de chez le coiffeur et d’un intensif blanchiment dentaire, veulent faire croire qu’elles sont les plus compétentes pour gérer les affaires publiques. A croire que c’est uniquement sur la base d’un faciès retouché au photoshop que l’on peut déterminer leur habileté, en matière de gestion collective. Pour mémoire, le mot politique renvoie au fonctionnement et à la gestion d’une communauté. Or, personne ne peut présenter un CV qui prouve une formation adéquate et l’expérience nécessaire dans ce domaine.
Pour preuve, et sans vouloir citer quiconque, l’un est enseignant, l’autre avocat et son collègue médecin. Quant à la femme politique, elle se proclame fièrement mère de famille. Mais aucun ni aucune n’est capable de démontrer une quelconque compétence en matière de gestion d’une communauté. Alors, prenons la question dans l’autre sens. Et si nous arrêtions de choisir parmi ces sourires béats, munis de dents qui rayent le plancher, nos prochains gestionnaires, et que nous nous comportions comme de véritables responsables? Et si nous n’embauchions, après une sélection sévère, que des gestionnaires dûment formés à ce métier difficile qui a au moins un mérite, celui de ne se baser que sur des faits concrets et de refuser toutes les formes d’émotions destinées à faire pleurer les midinettes. Discours hypnotiques Et la politique me direz-vous? Toutes ces valeurs que nous ont inculquées nos pères et nos grands-pères? J’aime votre humour. Il y a longtemps que ces valeurs auxquelles vous faites allusions ont été jetées à la poubelle. De plus, pouvez-vous me dire de quelle valeur ancestrale il faut tenir compte pour décider de construire une autoroute, pour créer une nouvelle gare ou pour définir le salaire des infirmières? Ces
valeurs, comme vous dites, relèvent de la croyance en Père Noël. Mais aujourd’hui, nous parlons de gestion, c’est-à-dire de politique et non pas de ce baratin infâme que nous devrions avoir honte d’écouter. Infâme, mais que néanmoins nous encourageons en nous abreuvant de débats télévisuels scénarisés, et en nous repaissant de toutes ces petites déclarations assassines que des journalistes complices distillent à longueur de temps. Autant de discours hypnotiques que des foules de sympathisants aboient lors de chaque nouvelle campagne électorale, et n’ayant de réalité que grâce à notre argent qui leur permet d’exister. On nous abreuve de concepts qui n’ont plus cours, depuis belle lurette. Mais nous continuons d’y croire, en sachant très bien que le monde auquel nous rêvons n’existera jamais et pour cause, nous élisons des illusionnistes qui arrivent à nous faire avaler que leur seul soucis est notre bonheur. Si, si, je vous assure, ils sont vraiment très forts… ou nous sommes vraiment très stupides. Dites-moi que j’ai tort, mais ces femmes et hommes politiques n’ont-ils pas raison de profiter de notre infantilisme primaire pour nous faire avaler des couleuvres aussi appétissantes? Vous verrez que quand le pain viendra à manquer, demain sans doute, ils nous promettront encore des brioches. On parie… n
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86 ( Coup de cœur, coup de griffe
@ f.bonavita@banque-finance.ch Par Fabio bonavita Journaliste
COUP DE CŒUR
La bonne voie helvétique
I
ndirectement, c’est un peu comme si le Prix Nobel d’Economie Paul Krugman saluait le choix de la voie bilatérale pour la Suisse. Indirectement seulement, car c’est en parlant du rebond économique de l’Islande que l’éminent Krugman s’est fait remarquer. Ce dernier a souligné que c’est grâce à sa monnaie, la couronne, que l’Islande est parvenue à se redresser économiquement. Et que donc, conséquence directe, car elle ne faisait pas partie de la zone
euro. C’est lors d’une conférence à Reykjavik, que l’économiste a lancé que l’Islande devait «remercier sa couronne». Il a ensuite ironisé en affirmant haut et fort «allez demander aux Espagnols si l’euro les protège!». Le ministre islandais des Finances Steingrimur Sigfusson n’a pas raté l’occasion d’en rajouter une couche: «Il est aussi facile de faire banqueroute avec l’euro qu’avec la couronne. Mais il est probablement plus facile de s’en sortir avec la couronne.» Un sacré pavé dans
la mare de ceux qui vouent un culte à la monnaie unique. Car, finalement, que le ministre islandais critique l’euro est légitime. Que le Prix Nobel d’Economie s’y mettre aussi, et avec autant de vigueur, est chose plus rare. Rigueur et possibilité de jouer avec sa monnaie semblent donc être les maîtres mots du rebond économique d’un pays qui s’était brutalement effondré en 2008. n
COUP DE GRIFFE
Cartes bancaires: le clonage a le vent en poupe
C’
est un phénomène mondial et la Suisse romande n’y échappe pas. Les cas de «skimming» se multiplient à une vitesse encore jamais atteinte. Pour les non-initiés, il s’agit d’une pratique permettant de dérober les informations bancaires de quelqu’un, afin de vider son compte par la suite. Et le procédé est connu, il consiste en l’installation d’un boîtier dans les bancomats, les automates de paiement des magasins ou des CFF. Les chiffres permettent de saisir l’ampleur
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de cette pratique malhonnête. En 2010, 135 distributeurs automatiques de billets avaient été trafiqués sur l’ensemble du territoire suisse. Pour les quatre premiers mois de l’année, ce chiffre s’élève déjà à 225! La pratique est d’autant plus intéressante qu’elle fonctionne à merveille. Même les personnes averties se rendent difficilement compte de l’installation greffée au bancomat. Afin d’éviter de voir sa carte bancaire copiée, son code PIN filmé à l’aide d’une caméra et son compte vidé, il suffit de mettre la main sur
ses doigts, lorsque l’on saisit le code en question. Une technique rudimentaire, mais qui est la seule qui semble fonctionner. A noter que si la victime n’a pas commis de faute grave, la banque lui rembourse la somme perdue. Mais le nombre de procédures pour obtenir réparation ressemble souvent à un parcours du combattant. Alors prudence et bon sens sont de mise pour éviter de se faire prendre par ce nouveau fléau… n
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( Le Banquier tombe la veste
@
d.planche@banque-finance.ch
Par didier planche
Pierre-Alain Schneiter Matérialiser l’intangible Perfectionniste, le banquier Pierre-Alain Schneiter se définit comme un inconditionnel de l’art photographique. Il se passionne pour la dimension graphique de la prise de vue, son esthétisme et l’échange humain qu’elle favorise.
L
Parcours express 1976 – 1986: Ingénieur ETS en Suisse et à New York 1986 – 1992: SBS New York et Bâle (analyste financier) 1992 – 1994: SBS à Genève (analyste financier) 1995:
Crédit Lyon-
nais Securities à Zürich (vente d’actions françaises) 1996 – 1998: SBS et UBS Lausanne (responsable de
a passion de la photographie a pris le jeune Pierre-Alain Schneiter vers l’âge de 10-12 ans, lorsque ses parents lui ont offert un appareil rudimentaire. Depuis, elle ne l’a plus quitté et il y consacre la majorité de ses loisirs, y compris comme membre de Focale, une société à but non lucratif qui fait la promotion de la photographie sous toutes ses formes. Ses sujets de prédilection concernent les portraits humains, pour lesquels il fait ressortir la beauté et la profondeur, mais aussi les paysages et les objets sortis de leur contexte, afin de mettre en exergue leur dimension graphique. Côté technique (il utilise un Nikon D700), le passage au tout numérique lui a facilité la tâche, puisqu’il travaille chaque photo-
graphie en jonglant avec les couleurs et surtout en laissant s’exprimer sa créativité exacerbée, de manière à transformer la réalité en imaginaire. Si la photographie passionne autant Pierre-Alain Schneiter, c’est qu’elle lui permet de matérialiser l’intangible et de vivre des échanges intenses avec ses modèles, lors des prises de vue. Egalement féru de l’art martial japonais Aïkido, il a déjà exposé ses oeuvres photographiques à Nyon. Pierre-Alain Schneiter a choisi de présenter ci-dessous une photographique qu’il apprécie en particulier pour son caractère graphique. «Elle est esthétiquement plaisante, tout en reflétant notre époque actuelle avec un mélange de flou, de direction et de vitalité», décrit-il. n
l’Advisory) 1999 – 2000: UBS Paris (responsable de l’Advisory) 2001 – 2004: Banque Edouard Constant (responsable de l’Advisory) 2005 – 2008: EFG (gestion de portefeuilles discrétionnaires) Depuis 2009:BSI Lausanne (clientèle)
© Photos: Christian Bonzon
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Directeur de la publication et Rédacteur en chef: Didier Planche Rédaction: Odile Habel (Vie privée), Dorothée Thénot (Opérationnel), Marc Barbezat (Opérationnel), Fabio Bonavita (Opérationnel, Vie privée), Romain Cellery (Vie privée), Cyril Demaria (Zurich, Temps forts), Mohammad Farrokh (Temps forts), Gérald de Filippis (Vie privée), Joël Grandjean (Vie privée), Christophe Lamps (Opérationnel), Bernard Pichon (Vie privée), Michel Reymondin (Investir Art), Gérard Vahé (Vie privée), Tanguy Verhoosel (Bruxelles, Temps forts) Edition: Promoédition SA Editeur délégué: Roland Ray Production: Maryse Avidor Secrétariat de rédaction: Fabio Bonavita, responsable Design & Infographie: Dominique Berthet Photographie: Christian Bonzon Impression: Atar Roto Presse SA www.banque-finance.ch Rédaction et administration: Banque&Finance Rue des Bains 35 Case postale 5615 1211 Genève 11 Tel. +41 22 809 94 60 Fax +41 22 781 14 14 E-mail: info@ banque-finance.ch Publicité: Médiapresse Pub SA Rue de la Vigie 3 1001 Lausanne Tel. +41 21 321 30 77 Fax +41 21 321 30 69 Responsable: Roye Yarden Pages Partenaires Promoguide SA Ruchligweg 101 - CP 52 4125 Riehen-Basel 2 Tél. + 41 61 606 50 20 Fax + 41 61 606 50 29 Responsable: Lila Maalem Abonnements: E-mail: abo@banque-finance.ch CCP: 12-17931-5 1 an d’abonnement (6 numéros) CHF 60.2 ans d’abonnement (12 numéros) CHF 90.Banque&Finance paraît six fois par an et publie un numéro hors-série © Promoédition SA, Genève - 2011
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B Jean-François Beausoleil Nicole Beiner Marc Bürki C Gilles Corbel D Pierre-François Donzé E Jean-François Enz G Florian Gautier Fabrice Geinoz H Michael Heijmeijer Denise Hintzke J Jessie Johnsson Aymeric Jung
26 54 6
L Christophe Lamps Jean-Luc Lederrey Graziano Lusenti M Anders Malmström
ENTREPRISES CITÉES
64 46 14
59
34
13
84
70 59
34 68
50 44
P Roland Perruchoud Lionel Pilloud R Céline Renaud Patrik Rüthemann
18 36
27 30
S Pierre-Alain Schneiter Chris Shuttleworth Cyril Suter
87 68 38
W Emmanuel White
63
B Banque Bonhôte & Cie SA Banque Cantonale Vaudoise Banque Vontobel SA BCGE Beiner SA BSI C Cfinancials Crédit Agricole
13 34 36 46 54 87
34 38
M Mazars Coresa SA Michael Page International Mirabaud & Cie
18 63 70
N Nomura
44
R Rentes Genevoises
59
S Swissquote Bank SA
6
D Deloitte Dynamics Group
68 64
U UBS
26
J JMC Lutherie SA
27
W Wegelin & Co Wise
30 50
L Lombard Odier Darier Hentsch Lusenti Partners LLC
84 14
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