BANQUE & FINANCE
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BANQUE &
FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE
N°114
Mars/avril 2012
CHF 12.- / 8€
Georges Gagnebin (à gauche), Pierre Pâris (au centre), Olivier Bertrand (à droite).
Stabilité du secteur financier Les «CoCo» aussi concernés!
Un trio de choc à la tête de la Banque Pâris Bertrand Sturdza.
Gouvernance des banques Des conseils d’administration efficients, svp Sous la loupe Marchés émergents
Indépendance, rigueur et... humilité
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1 L’édito DIDIER PLANCHE Directeur de la publication & rédacteur en chef
@ d.planche@banque-finance.ch
Haro sur les mollusques!
E
n comparaison européenne, et même plus lointaine, l’économie helvétique évolue sous des auspices plutôt favorables, avec des secteurs toujours aussi porteurs comme l’horlogerie, la chimie et la pharmacie, par exemple. Moody’s vient d’ailleurs de confirmer la note triple A à la Suisse, pour sa dette souveraine. La forte stabilité économique institutionnelle et financière de la Confédération, ainsi que son économie ouverte et diversifiée, expliquent en grande partie l’attribution de la meilleure notation. Des nuages s’amoncellent néanmoins sur la terre de Guillaume Tell, qu’il s’agisse des incertitudes de l’emploi ou du fléchissement des affaires de certaines branches exportatrices et des activités touristiques. Dans le secteur bancaire, les marges des enseignes de gestion de fortune s’effritent, certes, mais ses résultats pris globalement se montrent encourageants. Diverses réglementations relatives au contrôle des risques favorisent aussi sa consolidation, même si la tendance à l’assainissement se poursuivra. Quant à la place financière suisse, qui pourrait occuper le 3e rang mondial d’ici à 2015, elle bénéficie (encore) d’une aura intacte auprès de la clientèle locale et étrangère, en particulier fortunée. Pour maintenir sa compétitivité, un avantage déterminant, les autorités fédérales doivent cependant faire preuve de détermination ou, en d’autres termes, se montrer à la hauteur des défis en cours. Malheureusement, deux événements récents, la démission de Philipp Hildebrand et la disparition de la banque privée Wegelin & Co, démontrent une attitude contraire, avec des élus gouvernementaux qui se comportent comme des mollusques, faisant craindre le pire pour l’avenir. En ce qui concerne le président de la BNS, le Conseil fédéral l’a misérablement lâché sous la pression politique, surtout celle de l’UDC et de son mentor Christoph Blocher, et la hargne populiste de médias boulevardiers partisans. Peut-être a-t-il aussi agi de la sorte par crainte de laisser entrevoir sa défaillance à son devoir de surveillance du Conseil de banque dudit établissement. Toute cette agitation disproportionnée et cette réaction de pleutre pour une erreur d’appréciation de son président, au demeurant insignifiante et sans intérêt, une peccadille. Les mollusques ont ainsi discrédité la BNS et même provoqué son affaiblissement au profit de la BCE. Ils ont encore fait perdre au pays un financier compétent, qui a excellé dans son travail et sa mission à la tête de l’institution, de surcroît doté d’un véritable charisme sur le
plan international, puisqu’il a notamment réussi à ouvrir les portes du G20 à la Suisse. Une perte indéniable et lourde de conséquences. Quant à Wegelin & Co, la plus ancienne banque privée helvétique, cédée (au plus précisément ses clients non américains) à Raiffeisen, troisième groupe bancaire national, les sept Sages (?) l’ont ni plus ni moins jetée en pâture à la justice américaine. En fait, les mollusques ont préféré sacrifier cet établissement ancestral plutôt que d’autres poids lourds et fleurons de la place ayant également joué (soyons fairplay) avec le fisc américain (lequel les a dans son collimateur), car les sanctions financières à leur encontre pourraient nécessiter des recapitalisations ruineuses, Crédit Suisse en tête, dont personne ne veut plus, évidemment. Et puis, signer l’arrêt de mort de Wegelin & Co était aussi une manière de faire payer à l’un de ses principaux associés, Konrad Hummler, son arrogance vis-à-vis des élus, ses analyses politiquement incorrectes et son double langage sur les clients américains, il est vrai indigne d’un banquier de sa trempe. En abandonnant Wegelin & Co, le Conseil fédéral a choisi la voie du consensus mou avec la justice américaine, certainement dans l’optique de conclure sa convention de double imposition avec les Etats-Unis, si possible avant la fin de l’année, afin de mettre un terme à une avalanche potentielle de procédures juridiques. Avec cette nouvelle affaire bancaire, le gouvernement fédéral a de nouveau manqué de fermeté, préférant s’identifier à un maillon faible. Sous-estimerait-il, alors, le contexte de guerre dans lequel la Suisse se trouve prise en étau, encore plus depuis la crise de la dette souveraine européenne, et l’évolution vacillante de plusieurs économies occidentales? Sous prétexte de revendications fiscales, ou autres, les attaques frontale d’origine européenne et américaine contre l’Helvétie ne cessent désormais de fuser, avec le risque réel de déstabiliser son équilibre. Dès lors, la situation deviendra vite intenable, si le Conseil fédéral ne montre pas les dents. Ce sont donc des responsables politiques opiniâtres, prêts à se battre et refusant de se plier au diktat de nations étrangères, dont a besoin la Suisse, et non des mollusques qui baissent l’échine à la moindre exigence. Seule Evelyne Widmer-Schlumpf tente des offensives à son modeste niveau, mais étant isolée au sein du Conseil fédéral, elle ressemble surtout à Don Quichotte de la Manche... n BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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3 Sommaire
Les invités 6
6
GEORGES GAGNEBIN, PIERRE PÂRIS, OLIVIER BERTRAND Indépendance, rigueur et ... humilité
n°114
Temps forts
Mars-Avril 2012
10
DÉCRYPTAGE
Gouvernance des banques La composition d'un conseil d'administration efficient
13
Retrouvez votre magazine sur le web www.banque-finance.ch
Mandat discrétionnaire Il faut le réinventer!
16
DROIT & FISCALITÉ
Stabilité du secteur financier Les «CoCo» aussi concernés!
BANQUE &
FINANCE
Photos de Une: © Christian Bonzon
LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE
15
Sous la loupe MARCHÉS ÉMERGENTS
Enjeux 22
NORMES & RÉGULATION
Banques et accords de Bâle III A propos de la nouvelle réforme
24
DE ZURICH
Trade finance, risqué ou pas?
25
DE BRUXELLES
Les yeux bruxellois du patronat
34 VISION PÉRIPHÉRIQUE
.
33
L'art d'exploiter les inefficiences de marché
36 UNE ALLOCATION DIVERSIFIÉE DANS LES PAYS ÉMERGENTS… …via les obligations corporate value
38 CONTINENT AFRICAIN Pléthore d’opportunités
40 DÉCOLLAGE DU BRÉSIL Ses 10 points forts pour 2012
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5 Sommaire . 26
FOCUS BANQUE BANQUE DE COMMERCE ET DE PLACEMENTS
Les nouveaux horizons du Private Banking
28
LE DESSOUS DES CARTES
Assurances
30
52
STRATEGIES DE PLACEMENT DES ASSURANCES
LA PAROLE EST À...
64
NOMINATIONS & PROMOTIONS
66
SOLUTIONS BANCAIRES
LE BANQUIER TOMBE LA VESTE
Bertrand Barbezat L'apprentissage de la vie grâce au hockey
LA TITRISATION DU RISQUE
Sécurité des données: contrainte ou opportunité pour le Private Banking?
Une nouvelle forme de réassurance? Titriser le risque de longévité
58
AFFAIRES LPP
Un besoin de sécurité et de garanties
Opérationnel 60
SE PERFECTIONNER
Formation bancaire: connaître ses supports didactiques
Vie privée 73
INSOLITE
Dubaï et Abu Dhabi, unies et rivales
76
VOLUPTÉ
Airkel réconcilie fumeurs et non-fumeurs!
77
DITES-MOI QUE J'AI TORT
Ces prêtres à la lippe baveuse
61
COMMUNIQUER
Le coût réel d’une crise mal gérée
31
79
Une nécessaire transformation
56
Alfredo Gysi La réputation, notre patrimoine
LIRE
Dans les méandres des placements
Entre Hildebrand et Hummler
Opinions
63
78
COUP DE CŒUR COUP DE GRIFFE
80
INDEX
Entreprises et personnes citées
Coup de cœur: téléphonie Coup de griffe: emploi
74 SI J’ÉTAIS BANQUIER
Nicolas Leuba Ecoute des PME et proximité
INSOLITE
Investir 44
A une encablure d’Hurghada Soma Bay vous tend les bras!
MARCHÉ OBLIGATAIRE
Nouveaux défis pour la gestion high yield
46
PRODUITS STRUCTURÉS
Plaidoyer pour plus de transparence
48
PERFORMANCE
Les tendances de Cfinancials
50
ART
Art et Finance: évolution croisée
51
COCKTAIL DU GÉRANT
Actions des pays émergents: pour une allocation stratégique
L’information financière et bancaire sur www.banque-finance.ch avec B3B Partenaire de Banque&Finance, le site www.b3b.ch propose un accès simple et rapide aux faits marquants de l’actualité, ainsi qu’aux nouvelles tendances, b3b est une cellule de veille stratégique et d’intelligence économique, également accessible sur Twitter et Facebook.
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Pierre Pâris: Diplômé de l’EM Lyon et de la Wharton School (MBA), il a intégré Bain & Company à Londres, puis à Paris, en qualité de consultant manager. Il a ensuite rejoint Baring Brothers Co. Ltd, à Londres, en tant qu’administrateur et est devenu directeur général de Barings France. Dix ans plus tard, il a été recruté par Morgan Stanley en tant que Managing Director, co-head de l’Investment Banking pour la France, où il a participé à d’importantes opérations de fusions & acquisitions et de financements sur les marchés des capitaux. En 2001, il a pris la direction générale d’UBS Investment Bank en France, supervisant les activités de M&A, d’Equity Capital Market et de Debt Capital Market. En 2005, il est venu en Suisse pour devenir vice-président d’UBS Wealth Management WesternEurope, puis Vice-Chairman. Il s’est associé en 2009 pour créer la Banque Pâris Bertrand Sturdza SA.
Parcours express
Georges Gagnebin: Diplôme fédéral de banque en poche, il a assumé jusqu’en 1998 diverses fonctions de direction à la Société de Banque Suisse, avant de devenir membre de la direction du groupe UBS et CEO de UBS Wealth Management, pour l’ensemble des activités mondiales. Fin 2005, il a été nommé vice-président du Conseil d’administration de Julius Bär Holding SA (Zurich) jusqu’en 2008, puis président du Conseil d’administration de Infidar Conseils en Investissements SA (Zurich), une société affiliée de Julius Bär Groupe SA. Il est aujourd’hui membre des Conseils d’administration de Lansdowne Partners Limited (Londres) et de Symphony International Holdings Limited (Singapour), et vient d’être nommé président du Conseil d’administration de la Banque Pâris Bertrand Sturdza SA. Olivier Bertrand: Diplômé d’HEC et d’un MBA d’ULG (Belgique), il a travaillé chez Price Waterhouse Coopers en qualité de consultant manager, puis a intégré la Banque Degroof en se spécialisant dans les investissements. Il a ensuite été engagé par Citigroup Private Bank à Londres, puis s’est déplacé à Genève pour devenir à 32 ans Managing Director-Deputy-Head of Investments Europe, Head of Investments Switzerland et Chairman Council. Il a rejoint ultérieurement UBS Wealth Management en qualité de Managing Director, et a été nommé Head Key Clients France International et Key Talent (2007 et 2008). En 2009, conscient de la nécessité de donner à l’environnement bancaire une nouvelle vision de la banque privée, il s’est associé pour créer la Banque Pâris Bertrand Sturdza SA. BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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7 Les invités
UN TRIO DE CHOC À LA TÊTE DE LA BANQUE PÂRIS BERTRAND STURDZA
Indépendance, rigueur et... humilité Malgré sa jeunesse (2009), la Banque privée Pâris Bertrand Sturdza SA, nouvellement sise à la rue de Candolle à Genève, a enregistré une progression record de sa masse sous gestion en 2011. Fort d’une trentaine de collaborateurs, l’établissement mène des activités de wealth management pour une clientèle privée et institutionnelle, essentiellement suisse et européenne. Son expertise de gestion systématique, diversifiée, quantitative et d’une grande rigueur repose sur un modèle d’affaires dénué de conflits d’intérêts, et axé sur la flexibilité et l’indépendance. Banque & Finance: Quelles motivations vous ont amenés à fonder en mars 2009 la Banque Pâris Bertrand Sturdza SA, et pour quelles raisons à Genève, alors que le nombre d’enseignes spécialisées dans le private banking, notamment, y est déjà pléthorique? Olivier Bertrand: Il ne s’agissait pas d’une ambition personnelle de notre part, mais de la sollicitation d’une partie de la clientèle rencontrée dans nos emplois précédents, qui se trouvait en désaccord avec les modèles d’affaires de certaines grandes et moyennes banques. Elle estimait, en effet, que ces établissement avaient trop de conflits d’intérêts entre leurs trois métiers de wealth management, d’asset management et d’investment bank, d’où sa frustration, mécontentement et critiques surtout à l’égard d’une architecture ouverte qui ne l’est guère en réalité, compte tenu de l’obligation de ces banques de placer leurs propres produits dans les portefeuilles, sans tenir compte de leurs performances. Ces clients regrettaient aussi leur manque de flexibilité, d’indépendance et l’absence flagrante de personnalisation dans la gestion de leur fortune. Dès lors, mes associés et moi-même avons réfléchi à l’essence même du métier de banquier, à un modèle d’affaires qui répondrait véritablement aux attentes et besoins de la clientèle, et au type de structure qui conviendrait le mieux pour l’appliquer. Un simple retour au bon sens. Voici la genèse, brièvement décrite, de la création de la Banque Pâris Bertrand
Sturdza SA, une structure juridique qui nous semblait plus exigeante, crédible et rassurante qu’une simple société de gestion. Nous sommes, dans les faits, une banque de conseil alliant la flexibilité et l’indépendance d’un grand gestionnaire indépendant à la rigueur, la sécurité et l’accès au marché d’un établissement bancaire. Quant au choix de Genève comme lieu d’implantation, il s’est imposé de lui-même, cette ville internationale étant unanimement reconnue et plébiscitée pour la qualité et l’attractivité de ses prestations en private banking. B&F: Quels ont été les faits marquants de son évolution depuis sa création? Pierre Pâris: Premièrement, nous devions nous assurer au préalable que nos premiers clients apprécient notre modèle d’affaires et le considèrent comme équivalent, voire supérieur, à celui des principales banques privées, ainsi que la qualité de notre service. Puis nous avons très rapidement créé en interne un investment team composé de neuf collaborateurs particulièrement expérimentés, tous dédiés au développement de nos stratégies d’investissement intégrant différentes classes d’actifs, afin d’accroître la crédibilité de notre expertise et d’élargir notre offre. Nous avons ainsi gagné d’importants mandats, entre autres de family offices, et dès 2009, convaincu une clientèle institutionnelle de rejoindre notre banque. Nos résultats ont donc rapidement confirmé et validé notre modèle d’affaires, puisque notre masse sous gestion a doublé en 2010 et progressé de 85%, l’année dernière. Enfin, l’arrivée du banquier de renom, Georges Gagnebin, à la présidence de notre Conseil d’administration atteste la reconnaissance de la qualité de notre travail sur la place de Genève, et même helvétique. B&F: Justement, vous prétendez appliquer un modèle d’affaires innovant dans le domaine du wealth management pour les clients privés et institutionnels. . BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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. Quelles sont alors ses spécificités? O. B.: Notre modèle repose sur quatre piliers essentiels, qui sont la sécurité, l’absence de conflits d’intérêts, la flexibilité et l’indépendance. Sécurité, car la banque s’interdit toute activité financière comportant un risque de bilan; notre tier one ratio est d’ailleurs proche de 100%. Absence de conflits d’intérêts, car nous pratiquons uniquement un métier, celui du wealth management. Flexibilité, car nous sommes une petite structure qui réagit avec célérité à l’évolution des marchés pour prendre les décisions les plus opportunes. Enfin, indépendance, car nous n’avons aucun produit maison à placer dans les portefeuilles; nous travaillons réellement en architecture ouverte, de manière à proposer à nos clients des solutions d’investissement sélectionnées de manière totalement indépendante parmi une vingtaine de contreparties bancaires, que nous considérons comme les meilleures en termes de performance et de risque, et qui correspondent le mieux à leur profil pris individuellement, selon les objectifs et contraintes de chacun d’eux. De plus, nos approches et stratégies d’investissement systématiques, diversifiées et quantitatives se veulent d’une grande rigueur et empreintes d’humilité, car nous ne visons pas la performance à tout prix, mais la préservation du capital, avec si possible des rendements constants. J’ajouterai encore que nous limitons volontairement notre nombre de clients, justement pour personnaliser au maximum nos conseils en gestion, et fonctionner en toute confiance comme de véritables partenaires privilégiés. En matière de rémunération, nous alignons également nos intérêts avec ceux de notre clientèle, en lui proposant une rémunération liée aux résultats obtenus, ou un «all-in fee» couvrant tous les aspects du service; dès lors, la rémunération de la banque ne dépend pas du nombre de transactions effectuées sur le compte du client . Par ailleurs, plus de 90% des fonds sélectionnés sont de classe institutionnelle, qui ne versent aucune rétrocession. Leurs frais de gestion sont ainsi sensiblement moins élevés et donc plus avantageux pour notre clientèle.
Partenariat à l’anglo-saxonne B&F: Cette année, vous allez créer PBS Investment, une unité de gestion axée sur une approche systématique «multi-asset class». De quoi s’agit-il précisément? O. B.: Cette unité sera mise en place, elle aussi en interne, dès mars-avril. Elle proposera à tout investisseur potentiel, soit des particuliers, des tiers gérants ou des établissements bancaires de toutes les tailles, d’avoir accès au coeur de notre gestion discrétionnaire. Pour ce faire, une structure UCITS IV de droit irlandais permettra aux investisseurs clients ou non de la banque, de
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NotRE moDèLE REPosE suR quAtRE PILIERs EssENtIELs, quI soNt LA séCuRIté, L’AbsENCE DE CoNfLIts D’INtéRêts, LA fLExIbILIté Et L’INDéPENDANCE.
souscrire des parts et d’avoir ainsi accès à l’expertise de gestion de PBS, sans obligatoirement ouvrir un compte chez nous. B&F: Surtout active auprès d’une clientèle des marchés suisse et d’Europe, votre banque envisage-t-elle de l’élargir à l’Asie, le Moyen-Orient ou l’Amérique du Sud, par exemple? P. P.: Le développement de notre banque passe avant tout par la Suisse et l’Europe, y compris la Grande-Bretagne, dont les atouts s’avèrent nombreux. Nous avons encore des parts de marché importantes à y gagner, avant de penser aux clients de contrées plus lointaines. De plus, nous constatons que les grands investisseurs privés et institutionnels d’autres continents travaillent aussi avec des banques n’étant pas implantées physiquement dans leur pays respectif. Ces clients viennent en Suisse, à Genève ou à Zurich, pour y trouver sur place des équipes de gestionnaires confirmés. A terme, nous pourrions cependant envisager des implantations à l’étranger, en Asie ou ailleurs, selon les opportunités et le potentiel des marchés. Cependant, nous avons déjà pris la décision d’ouvrir des représentations à Zurich et au Luxembourg. La petite taille de notre banque et donc sa flexibilité autorisent ces choix de concentration de compétences, selon l’intérêt et les besoins de nos clients actuels et potentiels. Régulation nécessaire B&F: La recherche de nouveaux collaborateurs, et surtout d’associés, représente-t-elle toujours une priorité pour assurer l’essor de la banque? P. P.: Comme il n’y a de richesse que d’hommes et de femmes compétents, nous sommes toujours en quête de nouveaux collaborateurs et collaboratrices talentueux, dont le profil correspond aux particularités de notre banque. Notre orientation intéresse d’ailleurs de plus en plus de gérants indépendants, qui pourraient nous rejoindre, sous une forme ou une autre. En ce qui concerne de futurs associés, nous sommes toujours ouverts, de façon sélective, à des banquiers seniors et confirmés et/ou à des gérants indépendants qui partagent nos valeurs, notre modèle d’affaires, ainsi que notre conception du métier de banquier et notre vision stratégique de la banque privée. Nous considérons, en effet, qu’un banquier privé senior ne s’apparente pas à un salariémanager, mais à un professionnel expérimenté qui sent et maîtrise les marchés, comprend l’aspect stratégique et même émotionnel des questions d’argent, et fait preuve de perspicacité prospective dans ses analyses et décisions. Nous apprécions le système de méritocratie, c’est-à-dire de partenariat à l’anglo-saxonne, où les associés prennent des responsabilités dans la conduite et le développement de la banque, ainsi que dans ses décisions stratégiques.
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9 Les invités
GEORGES GAGNEBIN, UN PRÉSIDENT ROMPU AU PRIVATE BANKING Le banquier Georges Gagnebin de réputation internationale vient d’être nommé Président du Conseil d’administration de la Banque Pâris Bertrand Sturdza SA.
© Photos: Christian Bonzon
Georges Gagnebin, Président du Conseil d’administration, Pierre Pâris, Président de la direction générale, associé fondateur actif dans l’opérationnel et Olivier Bertrand, Vice-président de la direction générale, associé fondateur actif dans l’opérationnel.
B&F: Comment vivez-vous les nouvelles directives réglementaires et exigences draconiennes en matière de transparence et de compliance, qui influent inévitablement sur le développement de vos activités? P. P.: Nous sommes contraints de les accepter comme toutes les banques de la place, avec les complications inhérentes en matière d’administration, de technologie informatique et bien sûr de coûts. Néanmoins, nous estimons qu’en Suisse, la FINMA remplit sa fonction dans les règles de l’art. De telles réglementations sont nécessaires pour, entre autres, protéger les clients et assainir le marché. De plus, cette exigence de régulation donne encore plus de crédibilité et de professionnalisme à notre place bancaire, autant d’atouts qu’apprécie notamment la clientèle internationale. Par conséquent, nous sommes favorables à cet environnement réglementaire exigeant. B&F: Deux événements marquants ont jalonné le secteur bancaire suisse en janvier dernier. Il s’agit de la démission du président de la direction générale de la BNS, Philipp Hildebrand, et de la reprise de la Banque privée Wegelin & Co par le groupe Raiffeisen, à la suite de ses démêlées avec la justice américaine. Comment les analysez-vous? Georges Gagnebin: Nous regrettons évidemment la démission de Philipp Hildebrand, un professionnel compétent qui a effectué un travail remarquable à la tête de la BNS. Sa dimension internationale était aussi fondamentale pour la Suisse. Il a d’ailleurs ouvert les portes du G20 à notre pays. Ce banquier a certes commis une maladresse, avec une mauvaise appréciation de la situation. Il n’empêche que sa démission est une perte bien réelle pour la Suisse. En ce qui concerne l’absorption de Wegelin & Co par le groupe Raiffeisen, nous ne pouvons pas émettre une opinion, ne connaissant pas dans le détail les tenants et aboutissants de cette affaire. Mais nous déplorons la disparition de la plus ancienne banque privée de Suisse, un événement évidemment dommageable pour l’aura de la place financière suisse. n
Banque & Finance: Sur quels critères qualitatifs et professionnels, les associés de la banque se sont basés pour coopter le banquier Georges Gagnebin, afin de le nommer Président du Conseil d’administration de la banque? Pierre Pâris: Georges Gagnebin est incontestablement un grand banquier, qui maîtrise parfaitement tous les rouages de la banque privée et possède une grande connaissance des marchés, en particulier l’Europe et bien sûr la Suisse. Nous avons décidé de l’approcher, car il nous semblait être le professionnel idoine pour favoriser l’essor de notre banque, d’autant plus que nous partageons pleinement sa conception de la banque privée. Selon nous, il n’existe pas beaucoup de banquiers, en Suisse, de la carrure de Georges Gagnebin, avec ses 43 ans d’expérience dans le private banking. B&F: Georges Gagnebin, pourquoi avez-vous accepté ce mandat, quelle valeur ajoutée pensezvous apporter concrètement à la banque, et quels sont vos objectifs prioritaires, comme président actif, je suppose? Georges Gagnebin: Le modèle d’affaires de la Banque Pâris Bertrand Sturdza SA m’a séduit d’emblée, et en particulier son approche de la clientèle profondément respectueuse, professionnelle et rigoureuse qui constitue bien l’avenir de la banque privée en Suisse. De plus, j’apprécie la taille de cet établissement, son indépendance, sa flexibilité et son unique spécialisation dans le wealth management, une activité de niche au fort potentiel de développement. Pierre Pâris et Olivier Bertrand, dont j’ai pu apprécier les qualités professionnelles depuis de nombreuses années, notamment chez UBS, forment un partenariat performant, solide, dynamique et innovant à la direction générale de la Banque PBS. J’ai également été très impressionné par le développement rapide et pérenne de cette dernière. Oui, je vais être un président actif toujours à la disposition du management de la banque, prêt à accompagner ses dirigeants chez les clients, et à travailler sur l’évaluation des marchés, notamment. Oui, je serai un partenaire actif de la Banque Pâris Bertrand Sturdza et heureux de l’être! n
Propos recueillis par Didier Planche
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10 Décryptage
ENJEUX ACTUELS DU MANDAT DISCRÉTIONNAIRE
Il faut le réinventer! Par françois meylan
Formateur, Meylan Finance
@ info@meylan-finance.ch
S’il existe une activité qui va faire les frais de la crise financière actuelle, c’est bien celle du mandat de gestion de fortune...
L
e mandat de gestion de fortune, appelé aussi discrétionnaire, évolue dans le cadre du Code des obligations (CO), article 394 ss. Il ne lie pas le mandant à une obligation de résultats, mais à un standard professionnel spécifique, tant pour la bonne exécution des opérations de gestion que pour la documentation, la transparence et l’information. A cela s’ajoute que tous les actes doivent se faire dans l’intérêt du mandant, soit la «Responsabilité du mandataire pour cura in eligendo et instruendo», selon le CO399/II. L’article 404/1 stipule aussi que le mandat peut être révoqué ou répudié en tout temps. C’est du droit impératif. Ce point, entre autres, a motivé l’Association suisse des banquiers (ASB) à éditer de nouvelles directives en 2010, qui spécifient le besoin de diversification (art. 9). Dès lors, la nouveauté implique que les placements doivent être limités à des instruments de placement aisément négociables. A ce sujet, chacun se rappelle, en 2008, le blocage et la liquidation
du Global Property Fund d’une grande banque suisse. Il s’agissait d’un fonds de placement investi dans des objets immobiliers de luxe, et dans des promotions spéciales à l’échelle internationale. Or, ce produit financier, victime de la crise des «subprimes», est ensuite devenu non négociable, causant des difficultés avec les clients qui souhaitaient résilier leur mandat, ou encore dans les cas de partage de succession. A côté du chapitre lié à la rémunération de la banque et à l’obligation de restituer, les dernières directives insistent donc désormais sur ce point de la négociabilité, alors que les directives antérieures de 2004 n’en faisaient pas cas de manière aussi explicite. Depuis, la crise financière est passée par là. Profitabilité confirmée L’annus horribili 2011 amènera, probablement, d’autres textes contraignants, tant la situation demeure insatisfaisante. Il existe un parallèle avec la volonté grandissante de réglementer les banques selon Bâle III, comme si on cherchait à maîtriser une problématique qui nous échappe. Le défi est grand. Jusqu’à présent, le mandat de gestion représentait un effet de levier important sur la profitabilité des affaires bancaires. Mais si le choix pour la solution discrétionnaire approche les 100% au sein d’une clientèle transfrontalière, il n’en est pas de même pour la clientèle locale. Questionnée dans les lignes d’un quotidien romand en juin 2010, Anna Zakrzewski de Boston Consulting Group (BCG) confirmait cette évolution en ces termes: «Nous avons observé une réduction de la pénétration des mandats discrétionnaires. La performance des portefeuilles et la perte de confiance sont deux facteurs majeurs, qui expliquent cette évolution. En 2006, en moyenne 25% des actifs gérés étaient placés sous la forme de mandats discrétionnaires dans les banques suisses de gestion suisses». Et d’ajouter: «A la fin 2009, ceux-ci sont tombés en-dessous de la barre des 20% et ont pris la direction des 15%». Particulièrement lucratif Le client tient de plus en plus à participer au processus de décision d’investissement, voulant comprendre son fonctionne-
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11 Décryptage
ment, et les raisons pour lesquelles il gagne de l’argent ou pour lesquelles il en perd. Le plus souvent, la décision d’octroyer un mandat de gestion est motivée par la volonté de délégation, de faire confiance au spécialiste, de ne s’occuper ni de l’analyse des placements, ni de leur surveillance, et aussi d’éviter le fardeau de la prise de décision. Pour la banque, le mandat de gestion permet de tester à discrétion des idées et des méthodes nouvelles, en plus de l’économie d’échelle considérable générée par l’industrialisation des placements. Ces dernières années ont donc vu éclore des concepts tels que l’Absolute Return ou encore le Total Return, trop souvent avec des résultats insatisfaisants. Car chaque nouveauté est motivée par l’augmentation du retour sur investissement (ROA), bien entendu principalement pour le mandant. Rares sont les industries qui peuvent se targuer d’avoir un instrument aussi lucratif que le mandat! Si on considère qu’une relation suivie sans l’octroi de mandat prend plus de temps pour une rentabilité moindre, le couple rendement-effort pour le prestataire est même asymétrique. Il est prudent d’appréhender des temps plus difficiles. Premièrement, en raison d’une insatisfaction larvée par une décennie boursière baissière, avec cette désagréable impression, pour le client, de payer des honoraires pour perdre son argent. Deuxiè-
mement, car les clients de prédilection offshore diminueront. Aujourd’hui, le client devient mieux informé et plus instruit à la chose financière. Il aspire à un standard minimum d’efficacité et de qualité vécue avec son conseiller financier. Parfois, il a eu l’occasion de procéder à des placements plus fructueux dans l’immobilier, dans sa propre PME ou encore en rachetant des plans de retraite. Nouvelle tendance Compte tenu de tous ces éléments, et d’autres encore, l’optimum dans le domaine du mandat discrétionnaire, donc de la gestion de portefeuille, reste à inventer. Le «nouveau» mandat discrétionnaire devra être plus transparent, tendre vers d’avantage de conseil (advisory), et cimenté par une relation individuelle, durable, holistique et continue avec le client. Une logique d’entreprise sera aussi encouragée. A l’image du gouvernement d’entreprise, le client deviendra dès lors le président du conseil d’administration, avec sa stratégie et ses attentes. Quant à la banque et aux gérants, ils s’occuperont des fonctions opératives et tactiques. A l’image d’un CEO ou d’un CFO. Rêverie ou réalité? n
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13 Décryptage
BONNE GOUVERNANCE DES BANQUES
La composition d’un conseil d’administration efficient
par Dominique freymond
Administrateur indépendant et consultant en gouvernance d’entreprise et stratégie, Associé de management & advisory services ltd.
Dans cette période de crises et de mutations profondes du monde de la finance, le conseil d’administration doit pleinement remplir son rôle de haute direction, et définir la stratégie à long terme de la banque. Mais en est-il capable?
@ Dominique.freymond@mas-ltd.ch
L
es exigences des autorités politiques avec Bâle III et Swiss Finish pour les fonds propres, mais aussi celles des autorités de surveillance sur les plans national et international, réduisent de plus en plus la marge de manoeuvre des établissements bancaires. Les potentiels accords Rubik et l’introduction de FATCA vont encore limiter leur champ d’activité. L’histoire ne se répète plus, puisque l’allocation d’actifs avec une synchronisation des risques et de la performance est remise en cause. Ajoutez à cela, depuis 2008, les affaires Lehman Brothers, Madoff, la crise de l’euro (et de l’Europe), et vous obtenez une situation de crise profonde. C’est donc le moment opportun pour chaque banque de réfléchir à son avenir, voire à sa survie. Le conseil d’administration doit ainsi se pencher sur des approches novatrices, trouver de nouveaux modèles d’affaires et définir une stratégie adaptée à cette période de crise. Par exemple, il peut revoir son approche clientèle stratégie offshore/on shore sur la base des contraintes réglementaires mises en place. Dans ce genre de situation, le conseil d’administration doit pleinement remplir son rôle de haute direction. Mais en est-il capable? Pour y répondre, examinons de plus près quelques exigences liées à la composition d’un conseil. Composition équilibrée Selon la FINMA [1], les administrateurs ne peuvent pas faire simultanément partie de la direction opérationnelle de l’établissement, et au moins un tiers d’entre eux doivent pouvoir répondre à des critères d’indépendance clairement définis. Les administrateurs doivent aussi disposer des compétences
professionnelles, de l’expérience et de la disponibilité nécessaire. De plus, la composition du conseil d’administration doit être équilibrée, comme le recommande le code suisse de bonne pratique pour le gouvernement d’entreprise [2]: «Le conseil d’administration est aussi restreint que possible pour favoriser une formation de décisions rapide et assez large pour que ses membres puissent intégrer, en son sein, l’expérience et les connaissances qu’ils ont acquises dans différents domaines, et qu’ils puissent se répartir les fonctions de direction et de contrôle». Dans les faits, quelle est la réalité dans les conseils des banques en Suisse? Dans le premier cas d’une banque privée genevoise, le conseil est composé de onze membres, dont six banquiers ou financiers, quatre membres ou proches de la famille des propriétaires, et un industriel. La Banque Cantonale de Genève est aussi présidée par un conseil de onze membres avec une diversité des profils, des expériences et des genres (trois femmes et huit hommes). Dans le premier cas c’est l’importance de la famille et de l’expérience du métier de banquier qui priment. Dans le second cas, ce sont des considérations politiques et les exigences statutaires [3] liées aux nominations par le Conseil d’Etat et les communes qui prennent le dessus. La composition de l’un est-elle meilleure que l’autre? Vu de l’extérieur, celles-ci semblent adaptées aux besoins spécifiques de chaque établissement, la taille du conseil permet de bien répartir les tâches, aucun administrateur n’a de responsabilités opérationnelles, un tiers d’entre eux sont indépendants et la diversité des personnalités, qui les composent, constitue un gage de leur capacité à analyser chaque thème dans des perspectives larges. Mais ces deux conseils disposent-ils de compétences et expé- . BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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14 Décryptage
. riences couvrant l’ensemble des décisions complexes qu’ils ont à prendre? Eu égard à la crise actuelle, les banques doivent cependant revoir fondamentalement leur stratégie. L’informatique représente, après les ressources humaines, les coûts les plus importants. Le choix du directeur général idoine représente aussi une décision essentielle pour la bonne gestion de l’établissement. Or, dans beaucoup de conseils de banques de gestion de fortune, nous trouvons une majorité de banquiers, d’avocats et de juristes. Grâce à eux, la gestion des actifs et de la clientèle, ainsi que les questions d’audit, de risques et de conformité sont généralement bien couvertes. Toutefois, d’autres thèmes sont potentiellement sous-représenté, comme l’élaboration et le suivi d’une stratégie globale, l’utilisation des technologies de l’information et la sécurité des données, le processus de recherche, d’engagement et de révocation de la direction, la communication interne et externe, etc. Il est donc urgent que chaque conseil passe en revue le profil détaillé de ses membres. Pour ce faire, il convient de déterminer les besoins en compétences et expériences du conseil dans les trois grandes catégories métier, gouvernance d’entreprise, et compétences sociales. Pour chaque besoin identifié, chaque administrateur évaluera son niveau spécifique (voir schéma). Puis une discussion franche et ouverte sur les résultats de cette analyse permettra d’ajuster le résultat global, et surtout d’identifier les forces et faiblesses du groupe.
Meilleure adéquation
aussi faire appel, de manière ponctuelle, à des spécialistes internes ou externes qui apporteront le complément nécessaire au conseil. Il peut encore créer un comité consultatif, qui pourra l’appuyer dans une meilleure compréhension de nouveaux marchés. La responsabilité de cette démarche incombe au président. Même s’il n’existe pas de composition idéale, le conseil pourra ainsi évoluer vers une meilleure adéquation de son profil aux besoins de l’établissement et des actionnaires. En augmentant la largeur, la diversité et la complémentarité des administrateurs, le conseil défendra encore mieux les intérêts des actionnaires et de l’établissement, de même qu’il renforcera les relations de confiance avec les autorités de surveillance. Remplir son rôle Cette approche rationnelle, pragmatique et documentée, permet à la banque de prendre conscience de sa situation par rapport à un idéal. Je suis convaincu qu’en prenant les mesures adéquates pour se renforcer, le conseil sera davantage capable de remplir pleinement son rôle de haute direction, et de définir la stratégie à long terme de la l’établissement. n
1. FINMA - Circulaire 2008/24 Surveillance et contrôle interne - Banques Critères énoncés aux CM 20-24 2. économiesuisse, Ed. 2002, révisée 2007, art. 12 3. Loi sur la Banque cantonale de Genève du 24 juin 1993, art. 12A: le conseil se compose de onze membres et en comprend huit représentant l’actionnariat nominatif, dont cinq désignés pour le canton par le Conseil d’Etat et trois désignés par les communes conformément à l’article 13, dont deux par la Ville de Genève et un par les autres communes
Sur cette base, le conseil peut prendre différentes mesures. Il peut, par exemple, décider de revoir sa composition en recherchant de nouveaux administrateurs, de manière ciblée. Il peut
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16 Droit & Fiscalité
Stabilité du secteur financier Les «CoCo» aussi concernés!
par me Léonard stoyanov
Etude Lachenal & Le Fort
@ leonard.stoyanov@legalll.com Des modifications fiscales sont proposées pour l’émission, en Suisse, de «Contingent Convertible Bonds» (CoCo). Elles visent à renforcer la stabilité et la sécurité du secteur bancaire et financier.
E
n réaction à la crise financière majeure de 2008, et plus particulièrement au sauvetage d’UBS SA par l’Etat, le Conseil fédéral a souhaité réviser la Loi sur les banques (LB), dans l’optique de prévenir les risques systémiques dans le secteur bancaire. Cette réforme s’inscrit, rappelons-le, dans la perspective de la mise en œuvre de la réglementation de Bâle III, tout en la surpassant en termes d’exigences. Les établissements bancaires d’importance systémique sont, par définition, si importants, que leur faillite aurait des conséquences désastreuses pour toute l’économie du pays. Ils sont ainsi qualifiés de «too big to fail». Du fait des risques systémiques associés à UBS SA, l’Etat a choisi d’intervenir, quitte à «court-circuiter» le marché, même si ce choix n’en était pas vraiment un, au vu des répercussions néfastes de la faillite de Lehman Brothers sur l’économie américaine. Or, c’est précisément une seconde intervention forcée de l’Etat que le Conseil fédéral souhaitait éviter, sans toutefois l’exclure (nouvel art. 10a LB). Il a ainsi préparé un projet de révision de la LB (renforcement de la stabilité dans le secteur financier; «too big to fail») et un projet de révision de la Loi fédérale sur l’impôt anticipé (LIA) – stimulation du marché suisse des capitaux –, en tant que complément du premier projet. Celui-ci a BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
été examiné par les Chambres fédérales qui ont voté le texte de la Loi sur les banques révisée le 30 septembre 2011 [1], alors que le second ne sera discuté aux Chambres qu’au printemps prochain [2]. Nouvelles dispositions de la LB Les changements apportés à la LB consistent essentiellement en la «résurrection» des chapitres V et VI abrogés en 2003, qui sont désormais consacrés aux banques d’importance systémique, respectivement au capital dit «complémentaire». On relèvera en outre la reformulation de l’article 4 alinéa 1, qui exige dorénavant que les banques disposent, à titre individuel et sur une base consolidée (et non plus exclusivement sur une base consolidée), d’un volume adéquat (et non plus suffisant) de fonds propres et de liquidités. L’objectif de l’introduction de dispositions spécifiques aux banques d’importance systémique ressort de l’article 7 alinéa 2. Il s’agit de «réduire davantage les risques que font peser les banques d’importance systémiques sur la stabilité du système financier suisse, d’assurer le maintien de fonctions économiques importantes et d’éviter le recours à une aide de l’Etat». Selon la LB révisée, sont d’importance systémique les fonctions
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17 Droit & Fiscalité
indispensables pour l’économie nationale, qui ne peuvent être substituées à court terme, soit notamment les opérations de dépôt, de crédit et de paiement (art. 8 al. 1 in fine). A ce jour, on s’accorde à considérer UBS SA et Credit Suisse AG comme des établissements d’importance systémique. L’alinéa 3 de l’article 8 permettra à la BNS de décider, après avoir entendu la FINMA, quels sont les établissements (et leurs fonctions) qui sont d’importance systémique. La LB révisée prévoit quatre mesures clés pour les banques d’importance systémique, à savoir le renforcement de la base de fonds propres (qui fait l’objet du nouveau chapitre VI de la LB révisée), le durcissement des exigences en matière de liquidités, une meilleure diversification des risques destinée à réduire les interdépendances dans le secteur bancaire, et l’adoption de mesures organisationnelles visant à garantir le maintien des fonctions économiques d’importance systémique (tels les services de paiement), même en cas de menace d’insolvabilité (art. 9 al. 2). Il sera ici essentiellement question du renforcement de la base de fonds propres des banques. Le principe présidant à ce renforcement est ancré à l’article 9 alinéa 2 litera a de la LB révisée; les articles 11 et suivants (qui ne s’appliquent pas uniquement aux banques d’importance systé-
mique) en fixent les modalités. Ce renforcement repose sur le capital dit «de réserve» et le capital convertible. Le capital de réserve a pour vocation de renforcer la base de fonds propres dans l’éventualité de leur insuffisance, tandis que le capital convertible vise à éviter une telle insuffisance. a) Le capital de réserve L’article 12 de la LB révisée reprend en substance, sans la remplacer, l’augmentation de capital autorisée des articles 651 et suivants du Code des obligations (CO), qui sont applicables par renvoi, sous réserve des dispositions ayant trait aux limitations du montant et du délai de l’augmentation de capital (art. 651 al. 1 et 2 CO), aux motifs présidant à la suppression du droit de souscription préférentiel (art. 652b al. 2 CO), à l’augmentation au moyen de fonds propres (puisqu’une telle conversion ne permettrait pas de procurer l’afflux de fonds étant précisément l’objet du capital de réserve; art. 652d CO), et au rapport entre le capital-actions et le capital-participations (art. 656b al. 1 et 4 CO). Ce nouvel article 12 LB prévoit ainsi que l’assemblée générale peut autoriser le conseil d’administration, moyennant modification des statuts, à augmenter le capital propre (capi- .
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. tal-actions ou capital-participation) de la banque. Cepen-
dant, eu égard au but spécifique visé par cette modification législative, soit la prévention et la maîtrise d’une crise (Message du 20 avril 2011, Feuille fédérale 2011, p. 4421; art. 11 al. 3 de la LB révisée), cette augmentation n’est pas soumise aux mêmes restrictions que le capital autorisé. La création d’un capital de réserve doit pouvoir intervenir rapidement. C’est pourquoi les nouvelles dispositions autorisent le conseil d’administration à supprimer le droit de souscription des actionnaires ou des participants, soit «notamment si cela permet de placer les actions ou les bons de participations de manière simple et rapide» (art. 12 al. 2 de la LB révisée). L’intérêt de la banque est ici primordial et prime celui des actionnaires [3], sans pour autant que leurs intérêts soient totalement ignorés: en effet, la survie de la banque permet au moins de leur éviter une perte totale si la banque périclitait (Message du 20 avril 2011, p. 4421). Il convient de relever que la décision de l’assemblée générale tombe sous le coup de l’article 704 CO qui prévoit la majorité qualifiée. Cela ne contrevient toutefois pas à l’impératif de rapidité, puisque c’est l’émission (ultérieure) de nouvelles actions par le conseil d’administration qui doit pouvoir intervenir rapidement (ce qui implique tout de même que l’assemblée générale ait décidé d’un capital de réserve suffisamment tôt). Bien que le principe soit celui d’une émission au prix du marché, les banques pourront opérer une décote par rapport à ce prix si «l’intérêt de la société, ainsi que la perspective d’un placement rapide et complet des actions ou des bons de participation» le justifient (art. 12 al. 2 in fine de la LB révisée). Le législateur, suivant en cela le Conseil fédéral, a laissé ce choix à la seule appréciation du conseil d’administration (Message du 20 avril 2011, p. 4421).
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Une fois l’émission de nouvelles actions décidée par le conseil d’administration, celui-ci devra faire modifier les statuts en réduisant le montant nominal du capital de réserve autorisé qui y figure, conformément à l’article 651a alinéa 1 CO. A défaut, le conseil d’administration pourrait diluer de manière illimitée les droits des actionnaires. b) Le capital convertible Le nouvel article 13 LB reprend en substance, sans s’y substituer, l’augmentation de capital conditionnel des articles 653 et suivants du CO, mais en modifie le mécanisme de conversion. Il s’agit précisément de capital étranger conditionnellement convertible en capital propre (capital-actions ou capital-participation; art. 13 al. 1 de la LB révisée). En d’autres termes, la banque pourrait obtenir un financement au moyen de l’émission d’obligations convertibles («Contingent Convertible Bonds» ou CoCo), automatiquement transformées en fonds propres lors de la survenance d’un événement déterminé (l’«élément déclencheur»), de sorte que le prêteur, détenteur de l’obligation, deviendrait actionnaire de la banque, à moins que l’émission fût assortie d’un abandon pur et simple de créance («write-off bonds»; art. 11 al. 2 de la LB révisée). Le Message distingue deux types de CoCo, selon leur utilité. Il y a, d’une part, ceux présentant un seuil de conversion de 7% des actifs pondérés en fonction des risques et, d’autre part, ceux avec un seuil de conversion de 5%. Les premiers servent de «volant de capital supplémentaire» (Message du 20 avril 2011, p. 4383) et peuvent être amortis, ou transformés relativement tôt en fonds propres. Les seconds sont, pour leur part, destinés à assurer la réserve de capital nécessaire pour financer le
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19 Droit & Fiscalité
maintien des fonctions d’importance systémique de la banque (et la liquidation ordonnée de ses autres fonctions/ départements), en cas de crise. Ils forment la composante dite «progressive» des fonds propres. Compte tenu de l’importance systémique actuelle des deux grandes banques suisses, son ordre de grandeur est de quelque 24 milliards de francs. Cet instrument doit présenter un avantage certain en cas de crise, puisque la banque en difficulté peut convertir sa dette en capital propre sans délai, la condition de conversion étant définie d’avance, réduisant de la sorte le risque de perte de capital (art. 725 al. 1 CO). Il est à rappeler que toute modification du capital emporte modification des statuts et, par conséquent, exige un acte authentique. Le nouvel article 13 alinéa 7 LB dispose que «[l]e capital-actions et le capital-participation sont augmentés de plein droit moyennant une décision du conseil d’administration. En même temps, les droits de créance découlant des emprunts à conversion obligatoire s’éteignent». Cela évite à la banque de devoir trouver des fonds sur le marché des capitaux, ce qui, comme l’a encore démontré l’actualité récente, peut être très difficile, sinon impossible, et ne fait qu’aggraver les risques de faillite de la banque en difficulté.
Le capital convertible se distingue du capital conditionnel, en ce sens que la conversion ne dépend pas de la volonté du créancier, mais bel et bien de la survenance d’un événement prédéterminé; le créancier perd ainsi le droit de convertir sa créance et devient tributaire de la survenance dudit événement. En d’autres termes, le facteur de conversion n’est plus subjectif, mais objectif. Notons que la conversion de créances en capital social à titre de mesure d’assainissement n’est pas nouvelle (Commentaire Romand du CO, ad art. 725, § 29, p. 1143). Ce qui l’est, c’est l’instrument juridique du CoCo qui rend la conversion possible sans délai et à une condition prédéfinie. Alors que la décision d’émission d’un capital conditionnel requiert la majorité qualifiée de l’article 704 CO, la décision d’émission de capital convertible ne nécessite pas une telle majorité (art. 13 al. 8 de la LB révisée). Par ailleurs, il est intéressant de constater que Credit Suisse AG, contrairement à UBS SA qui se montre réticente à l’émission de CoCo, n’a pas attendu le projet du Conseil fédéral pour manifester son intérêt, puisque son directeur général indiquait, en décembre 2010 déjà, que la banque comptait émettre une trentaine de milliards de dollars d’obligations convertibles, dans les années à venir (Financial Times du 12 décembre 2010). Elle .
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. a ensuite conclu un accord avec deux de ses principaux actionnaires pour lever près de six milliards de francs suisses, en deux tranches portant un intérêt élevé de 9, respectivement 9,5%, ladite émission ne devant pas intervenir avant l’automne 2013 (L’Agefi du 15 février 2011). Enfin, le Département fédéral des finances a ouvert le 5 décembre dernier l’audition sur les dispositions d’exécution correspondantes de l’ordonnance sur les banques et de l’ordonnance sur les fonds propres (Message du 20 avril 2011, p. 4427).
Aspects fiscaux Les modifications de la LB ne suffiraient pas à elles seules à déployer la protection voulue des banques d’importance systémique. Il est un autre point qui relève du droit régissant les émissions internationales. La plupart des transactions financières d’envergure intervenant à Londres et à New York, le droit anglais (et non britannique comme le mentionnent les Messages des 20 avril et 24 août 2011), ou new-yorkais, leur est généralement applicable. Il en est ainsi des emprunts obligataires en particulier; la lex emissionis n’est pas nécessairement la lex societatis. En quoi cette divergence est-elle problématique? En cas de conversion, comme le relève à raison le Conseil fédéral, si l’émission se fait à Londres ou à New York et qu’elle est régie par le droit anglais ou new yorkais, avec un for à Londres ou à New York, il est probable que la plupart des créanciers étrangers seront tentés d’engager devant lesdites juridictions des procédures en vue de contester la validité de la conversion de leur prêt en capital propre. En effet, en cas de faillite possible d’une banque d’importance systémique, un créancier aurait, théoriquement en tout cas, une chance de se BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
faire rembourser sa créance, sinon intégralement, du moins en partie, puisque la conversion éteindrait sa créance et il deviendrait actionnaire d’une banque menaçant de tomber en faillite, avec l’assurance de ne rien récupérer si cette dernière devait effectivement être prononcée. De telles contestations pourraient, on l’imagine, entraver considérablement l’«auto-sauvetage» souhaité desdites banques, et remettrait l’Etat en première ligne pour les secourir. Or, c’est précisément ce que les modifications le la LB visent à éviter. Le «rapatriement» en Suisse des émissions est donc souhaitable, de sorte à les soumettre au droit et à un for suisses. Et c’est ici que les questions fiscales entrent en scène. Deux impôts grèvent l’émission, respectivement le rendement d’obligations au sens large, et donc de CoCo, soit le droit de timbre d’émission et l’impôt anticipé. Le premier est prélevé sur la valeur nominale au taux de 0,12% pour chaque année entière, ou commencée pour la durée maximale de l’obligation (art. 5a al. 1 lit. a, 9a lit. a LT) et le second – à 35% - sur les intérêts payés (art. 4 al. 1 lit. a, 5a al. 1 lit. a, 13 al. 1 lit. a LIA). Par ailleurs, la conversion d’obligations en actions donne lieu au prélèvement du droit d’émission sur les actions au taux de 1% (art. 5 al. 1 lit. a, 6 al. 1 lit. h et 8 al. 1 lit. a LT). Le Conseil fédéral propose l’adoption de trois mesures pour rendre le marché obligataire suisse plus compétitif dans son ensemble. Il s’agit, d’une part, de supprimer purement et simplement le droit de timbre d’émission sur les obligations et les papiers monétaires, d’autre part, d’exonérer du droit de timbre d’émission les droits de participation résultant de la conversion de CoCo, et enfin de remplacer le principe du débiteur dans la LIA par celui de l’agent payeur en ce qui concerne les rendements des obligations et des papiers monétaires. La plupart de ces mesures ne se limitent donc pas aux CoCo. S’agissant du droit de timbre, sa suppression pure et simple en cas d’émission et son exonération en cas de conversion de CoCo tend naturellement à rendre plus attractive l’émission de CoCo en Suisse. A propos de l’impôt anticipé A l’évidence cependant, c’est principalement la charge de l’impôt anticipé et les formalités administratives, pour en permettre la récupération par les investisseurs étrangers au bénéfice d’une convention de double imposition, qui rendent les émissions internationales en Suisse peu attractives. C’est bien pour cette raison que de nombreux groupes helvétiques ont recours
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21 Droit & Fiscalité FOCUS à leurs sociétés offshores dans des centres financiers, afin d’émettre des emprunts. La pratique de l’Administration fédérale des contributions, telle qu’elle est en vigueur aujourd’hui pour les emprunts émis après le 30 juin 1993, prévoit l’assimilation de ces emprunts organisés à l’étranger à des emprunts suisses, lorsqu’ils sont garantis par une société helvétique du groupe, et que le produit de l’émission est utilisé directement ou indirectement en Suisse (circulaire de l’Association suisse des banquiers N° 6746 du 29 juin 1993) et, partant, le prélèvement de l’impôt anticipé (cf. art. 4 al. 1bis du projet de LIA révisée). Il s’ensuit que, dans le cadre du renforcement des banques d’importance systémique, le recours à ce procédé ne permettrait pas d’éviter l’impôt anticipé. Le Conseil fédéral propose de réformer les modalités de prélèvement de cet impôt. Le projet fait passer l’obligation de retenir l’impôt anticipé du débiteur suisse à l’agent payeur, dont la définition, bien plus large que celle du débiteur, correspond à celle appliquée en matière de fiscalité de l’épargne et couvre non seulement les banques, mais tout opérateur économique qui paie des intérêts, ou en attribue le paiement à un bénéficiaire effectif. De plus, les paiements soumis à l’impôt anticipé sont également étendus pour englober dorénavant aussi des
Mesures cohérentes Les modifications de la Loi sur les banques devraient être progressivement mises en place entre janvier 2013 et janvier 2019, parallèlement à celles des règles de Bâle III. L’on ne peut que saluer les propositions faites qui nous paraissent un ensemble de mesures cohérent et, en l’état, propre à atteindre le but poursuivi, à savoir que l’Etat ne soit pas obligé de secourir à nouveau un établissement bancaire suisse d’importance systémique, dont le risque de faillite affecterait négativement toute l’économie LS nationale.
intérêts d’obligations étrangères attribués à des personnes physiques, résidentes de Suisse (ce qui implique que l’agent payeur, avant de retenir l’impôt, doit identifier les bénéficiaires des rendements imposables; art. 4 al. 1 lit. a du projet de LIA révisée). L’obligation de l’agent payeur de retenir l’impôt porte encore sur les intérêts des obligations suisses, attribués à des bénéficiaires à l’étranger (art. 4 al. 1 lit. abis du projet de LIA révisée), sous deux réserves [4]. n
1. Le délai référendaire au 19 janvier 2012 n’avait pas expiré au moment où ce texte a été écrit. 2. Le second projet résulte des difficultés rencontrées lors du processus de consultation. C’est ainsi qu’une partie du volet fiscal, ayant trait au droit de timbre d’émission, a été retenue dans le premier projet, alors que les questions relevant de l’impôt anticipé font l’objet du second. Nous traiterons cependant les questions fiscales ensemble. 3. Il s’agit d’un principe applicable à toute société anonyme. 4. L’agent payeur, qui se sera vu remettre une «déclaration de domicile», ne sera pas tenu de prélever l’impôt anticipé, s’agissant de personnes physiques domiciliés dans un pays non membre de l’UE. En ce qui concerne les personnes physiques domiciliées dans un pays membre de l’UE, la retenue à la source de l’imposition de l’épargne UE remplacera le prélèvement de l’impôt anticipé.
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22 Normes & Régulation
BANQUES ET ACCORDS DE BÂLE III
A propos de la nouvelle réforme Par Yvan Haymoz
Responsable de la succursale de Fribourg, Expertcomptable diplômé, Mazars Coresa SA
@ yvan.haymoz@mazars.ch
Avec les derniers événements sur la probabilité de risque de défaut de certains Etats et les résultats des stress tests des banques européennes, la question de la solidité du système bancaire est une nouvelle fois posée.
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a réforme de l’accord de Bâle III, adopté fin 2010, vise à renforcer le secteur bancaire et à éviter un effondrement du système financier, notamment par une meilleure dotation des banques en fonds propres. Celle-ci constitue les nouvelles règles prudentielles que devront mettre en œuvre les établissements financiers de 2013 à 2019, afin de prévenir le risque de défaut des banques. La crise bancaire et les faillites de plusieurs établissements financiers ont mis en évidence les lacunes de la réglementation actuelle, en termes de couverture des risques et de besoins en fonds propres. Le Comité de Bâle a ainsi décidé de lancer une nouvelle réforme, qualifiée de Bâle III. Principales nouveautés de Bâle III La réforme de Bâle III apporte des renforcements majeurs, notamment une redéfinition des fonds propres pris en compte, l’introduction d’un volant de ces derniers faisant partie intégrante de ceux nécessaires, des ajustements au niveau de la pondération des actifs, l’introduction d’un ratio d’endettement maximal et des mesures pour un meilleur suivi du risque de liquidité. Les principales nouveautés apportées par la réforme sont principalement les éléments suivants [1]: Renforcement des exigences en capital: l’exigence minimale en matière de fonds propres globaux, hors volant de fonds propres, est toujours fixée dans le cadre de Bâle III à 8% des actifs pondérés, en fonction des risques («Risk Weighted Asssets», RWA). Les exigences, quant à la composition qualitative des fonds propres, sont toutefois relevées. La nouvelle exigence minimale en matière de fonds propres de base durs, au centre du dispositif, passe en effet de 2 à 4,5% des RWA. En outre, un BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
coussin de sécurité, dit «de conservation» de 2,5% devra être constitué. S’y ajoute un matelas de fonds propres anticyclique, constitué exclusivement de fonds propres de base durs de l’ordre de 0 à 2,5% des actifs pondérés, en fonction du risque. Durant les périodes où le matelas anticyclique déploie tous ses effets, les exigences globales en matière de fonds propres de base durs peuvent ainsi s’élever temporairement jusqu’à 9,5%. La première partie du ratio devra être mise en place à compter de 2013, tandis que le coussin de conservation entrera en vigueur entre 2016 et 2019. De plus, les exigences en fonds propres de base seront, quant à elles, relevées de 4 à 6%. Mesures pour lutter contre la procyclicité et le risque systémique: afin de pallier d’éventuels effets de procyclicité attribués à Bâle II, le Comité de Bâle a prévu d’introduire une série de mesures avec l’intention de promouvoir, notamment, un provisionnement dynamique basé sur la perte attendue (expected loss), et un cadre contracyclique basé sur la constitution de «capital buffers» ou coussins de capital (voir ci-dessus). Mesures pour un meilleur suivi du risque de liquidité: le Comité de Bâle a souhaité mettre en place deux nouveaux ratios, l'un à 30 jours de couverture de la liquidité et l'autre plus long terme, désigné comme un ratio «structurel» de liquidité. Des délais transitoires ont été prévus pour la mise en oeuvre des réformes issues de Bâle III, avec des périodes d’observation préalables à leur entrée en vigueur pour certaines mesures. La revue des ratios de liquidité n’est toutefois pas exclue, en raison notamment de la crise des dettes souveraines secouant l’Europe, et au fait que le ratio de liquidité à un an réduirait considérablement la capacité de la banque à transformer les dépôts en prêts [2]. Changements du «Swiss finish» C’est dans ce contexte international que s’inscrit la révision des prescriptions suisses sur la dotation des banques en fonds propres. Le dispositif en Suisse, issu du standard de Bâle II en vigueur jusqu’ici («Swiss finish»), doit donc être remplacé. La
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mise en oeuvre par la Suisse des nouvelles prescriptions en matière de fonds propres intègre en premier lieu les exigences minimales, le volant de ces derniers et le volant anticyclique («Bâle pur») définis au regard du dispositif international. S’y ajoutent des exigences supplémentaires déterminées par la FINMA en fonction de la taille de la banque (suppléments suisses). Les nouvelles prescriptions sont appelées à entrer en vigueur rapidement, soit au 1er janvier 2013, avec les délais transitoires du dispositif international. Les ratios de fonds propres des banques suisses seront ainsi comparables avec les standards en vigueur à l’échelon international. Toutefois, le projet de révision de l’Ordonnance sur les fonds propres (OFR), publié par la FINMA en octobre 2011, et qui s’est terminé à mi-janvier 2012, n’intègre pas encore tous les éléments du dispositif international de Bâle III. D'une part, le dispositif prévoit la possibilité d'obliger les banques à détenir des fonds propres supplémentaires destinés à la constitution d'un volant anticyclique variable, en fonction de la conjoncture. Les banques pourront encore s'exprimer sur ce point au cours d'une autre procédure d'audition, de même que sur le renforcement de la pondération-risque applicable. D’autre part, l’introduction d’un ratio d’endettement (non pondéré) et de nouveaux standards minimaux en matière de risques de liquidité suppose encore des périodes d’observation préalables. Des projets de révision seront élaborés à compter de 2012. Les directives de la FINMA imposent explicitement de détenir des fonds propres supplémentaires, dont le volume est calculé au regard de paramètres axés sur les risques (total du bilan, actifs sous gestion, dépôts privilégiés et minimum de fonds propres nécessaires, voir circulaire de la FINMA 2011/2 qui entrera en vigueur au 1er juillet 2011). La philosophie de base, selon laquelle la réglementation suisse en matière de fonds propres va au-delà des standards minimaux internationaux, est ainsi renforcée.
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Réponse politique Quelles conséquences économiques auront ces accords? La plupart des établissements suisses disposent d’ores et déjà de fonds propres de grande qualité, et en quantité suffisante pour assurer la mise en oeuvre des nouvelles prescriptions internationales, en Suisse. L’impact majeur se fera sentir au niveau des deux grandes banques, pour lesquelles la nouvelle réglementation «too big to fail» définit des prescriptions plus strictes. La FINMA a, de son côté, effectué des études d’impacts portant sur toutes les banques, en s’appuyant sur les données disponibles à la fin 2010 [3]. En Suisse, les exigences minimales en matière de fonds propres sont susceptibles d’entraîner des surcoûts dans certains secteurs du crédit. Toutefois, les analyses ne laissent pas présager une restriction du crédit imputable aux nouvelles règles. Les calculs théoriques en la matière tablent sur un très faible recul du PIB sur la durée de mise en place des accords. [4] D’autres études d’impact seront probablement nécessaires. La réforme de Bâle III arrive-t-elle trop tard? Comme dit le dicton «la réglementation arrive toujours après la guerre»! Suite à la crise de 2008, le Comité de Bâle n’a pas tardé à réagir et à remédier aux lacunes les plus manifestes. Toutefois, au vu de la situation actuelle des marchés financiers et notamment de la dette des Etats, ainsi que de la situation des fonds propres de certaines banques, accentué par les problèmes de refinancement du marché interbancaire, ce train de réformes n’aurait-il pas dû être adopté plus rapidement? Il n’existe pas de réponse toute faite à cette question, tant la crise actuelle ne concerne pas seulement le système bancaire. Espérons que les Etats européens procéderont également à leur «réforme de Bâle III», au niveau des finances publiques. La réponse est avant tout politique, avec un zeste de croissance économique. n
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24 De Zurich Le commentaire
Trade finance Risqué ou pas?
Cyril demaria notre correspondant permanent à Zurich Le secteur du trade finance offre des opportunités considérables, paradoxalement en raison de la notion de risque qui est de retour dans l’analyse financière. Or, le trade finance est très peu risqué, ce qui ouvre des opportunités pour des acteurs émergents. Pour preuve, l’acquisition de la start-up Swiss Commercial Capital AG, créée en 2007 à Zurich, par Maquarie Equipment Finance en juillet dernier, avec des investisseurs qui ont multiplié leur investissement par 2,2 (soit un TRI de 36%). Néanmoins, le fait que cette start-up ait dû s’adosser au géant australien démontre que le secteur financier ne peut se renouveler et se développer que si les banques parviennent à assainir leur bilan, redéfinir leur rôle et se cantonner à certains d’entre eux. Les réglementations, malgré leurs défauts sont là pour durer, et il faudra en tirer les conséquences. Freiner tout changement ne peut que porter préjudice à l’ensemble du système, y compris aux banques elles-mêmes. CD
@ cyril.demaria@gmail.com BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
Avis de tempête pour le commerce international. Même si les perspectives demeurent attractives, le trade finance est sous pression.
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SBC Commercial Banking le confirme: le commerce international devrait croître de 73% d’ici à 2025, pour atteindre 43,6 trillions de dollars contre 27,2 aujourd’hui. Mieux, la Suisse devrait voir ses échanges commerciaux portés par l’innovation technologique, médicale et pharmaceutique, et augmenter de 98,3% sur la même période. A fin 2010, la Suisse représentait, d’après le rapport HSBC Trade Connections, 1,3% des échanges commerciaux mondiaux. Selon le graphique joint, la croissance annuelle serait de 5,9% au cours des cinq prochaines années, contre 2% à l’échelle mondiale. Les volumes d’échanges commerciaux helvétiques devraient théoriquement atteindre 648 milliards de dollars, d’ici à 2025. Pourtant, tout n’est pas rose dans le monde du trade finance. La crise bancaire récurrente, depuis 2007, a particulièrement affecté ce secteur. L’exemple le plus frappant est celui du segment du commodities trade finance, du fait de l’importance des banques européennes dans ce secteur, et notamment françaises qui représentent 50% des prêts aux courtiers en matières première à l’échelle internationale. Ceci est d’autant plus contre-intuitif que d’après Edward Till, Head of product management, trade and supply chain Europe chez HSBC, «le risque présenté par le trade finance est inférieur à Prévisions de croissance des échanges en Suisse et dans le monde (2011-2025) 2011-2020 2011-2025 2021-2025 2016-2020 2011-2015 0
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Source: HSBC (2011)
celui des découverts bancaires.» En effet, selon la Chambre de Commerce International, les 2.000 milliards échangés au cours des cinq dernières années, grâce à onze millions de transactions, n’ont donné lieu qu’à 3000 cas de défaut… Règles inadaptées Malgré cela, les Accords de Bâle III devraient renchérir le coût des lettres de crédit et d’autres instruments liés au commerce international, et ce malgré quelques concessions récentes sous pression de l’OMC. Le trade finance sera ainsi bel et bien soumis au ratio limitant les actifs des banques à 33 fois le montant de leur capital. En conséquence, le total prêté au titre du trade finance a baissé de 6% au cours des neuf premiers mois de 2011, selon Dealogic. «Le trade finance n’est pourtant pas source de risque systémique, bien au contraire», explique Edward Till. Les règles de Bâle III sont donc inadaptées, mais le Comité de Bâle n’envisage pas d’ouvrir la boîte de Pandore des exceptions aux nouvelles règles édictées. Des solutions existent pourtant. D’après l’expert d’HSBC, des «maturity waivers» pourraient être mis en place, qui éviteraient le refinancement des opérations de moins d’un an. La FSA a, semble-t-il, évolué dans ce sens au Royaume-Uni. Encore faut-il que la réalité du risque associé au trade finance soit reconnue par les régulateurs, et reflétée dans les ratios prudentiels de «Bâle II Advanced» et de Bâle III. En attendant, et pour parer au plus urgent, l’IFC a débloqué une enveloppe de 500 millions de dollars pour faciliter l’importexport des marchés émergents, qui sont en première ligne du fait des restrictions bancaires, et de leur absence de notation par les agences de ratings. n Par Cyril Demaria
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25 De Bruxelles
tanguy Verhoosel notre correspondant permanent à Bruxelles
Les yeux bruxellois du patronat François Baur représente, depuis 2009, les intérêts de l’influente Fédération suisse des entreprises dans la capitale de l’Europe.
matière. «Mais il se pourrait bien que cela change, car la Commission européenne prend de plus en plus d’initiatives dans ce domaine.» Aussi un bar à vin
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rançois Baur (48 ans) se décrit lui-même comme «les yeux et les oreilles de l’économie suisse à Bruxelles», qu’il a grand ouverts depuis trois ans, dans la capitale de l’Europe, où il représente les intérêts d’economiesuisse, la Fédération helvétique des entreprises. economiesuisse n’a jamais fermé les bureaux ouverts à Bruxelles en 1989, malgré le «non» à l’Espace économique européen de décembre 1992. Vue l’importance des relations économiques entre Berne et l’UE, qui ne cesse de croître, c’eût sans doute été une aberration. En tous cas, pour François Baur et le stagiaire qui l’assiste en permanence, le travail ne manque pas, «de huit à 20 heures au moins». Le Bâlois participe à de nombreuses réunions de BusinessEurope, la fédération européenne des entreprises, dont economiesuisse est membre de plein droit. «C’est très utile. Nous pouvons ainsi exploiter une mine d’informations en provenance des fédérations nationales (une quarantaine, au total) et du secrétariat de BusinessEurope, un des lobbies les plus influents au niveau européen.» economiesuisse peut également y faire valoir son point de vue sur différents projets sensibles examinés à l’échelle de l’UE, tels que l’efficacité énergétique, la régulation des services financiers, ou encore la gouvernance économique. C’est que «tôt ou tard, ils auront un impact sur les entreprises suisses développant leurs activités dans l’UE, et sur le franc suisse». Les questions fiscales qui intéressent la place financière suisse, en revanche, font rarement l’objet de discussions dans l’enceinte de BusinessEurope, en raison des compétences limitées de l’UE en la
Portrait express DE François Baur, représentant d’economiesuisse Né à Bâle en 1963, François Baur a réalisé des études de droit à Genève
François Baur et les nombreux experts qu’economiesuisse dépêche régulièrement aux réunions de BusinessEurope se savent écoutés, quand ils interviennent dans le débat. «La Suisse, en effet, est reconnue comme un facteur d’intégration de l’économie européenne», en raison de l’étroitesse des relations qu’elle entretient avec ses voisins, et avec l’UE en tant que telle. «Chaque jour, les échanges de biens et de services entre la Suisse et l’UE se chiffrent à un milliard de francs, la balance commerciale penchant en faveur de cette dernière. Les deux partenaires ont donc intérêt à avoir de bonnes relations.» economiesuisse, dans ce contexte, se montre souvent plus souple que d’autres fédérations d’entreprises nationales, qui répercutent aveuglément le point de vue des autorités de leur pays. «Quand la politique menée par le Conseil fédéral ne correspond pas à nos intérêts, on n’hésite pas à défendre nos propres positions.» Il n’y a pas qu’au sein de BusinessEurope que François Baur se montre actif. Il est aussi en contact permanent avec tous les acteurs qui comptent à Bruxelles, parlementaires et fonctionnaires européens, diplomates suisses et étrangers, etc. Parfois, il joue même les intermédiaires entre eux et des membres individuels d’economiesuisse, qui sollicitent ses services. Récemment, il s’est également lancé dans le vaste projet de fédérer tous les représentants d’entreprises suisses, présents à Bruxelles. Il organise donc tous les 3e mardis du mois un «Happy Swiss Hour» dans un bar à vin couru du quartier européen de Bruxelles. Ou comment joindre l’utile à l’agréable. n
et Zurich. Il a été assistant en droit du travail et de la propriété intellectuelle à l’Université de Zurich, avant de rejoindre, en 1992, l’Office fédéral de la culture, dont il est devenu le chef adjoint du service juridique. Il a quitté Berne en 2003, pour rejoindre le secrétariat de l’Association européenne de libre-échange (AELE), dont la Suisse est membre, à Bruxelles. Sa tâche consiste à assurer une intégration harmonieuse de certains pans de la législation communautaire (services postaux, protection des données, transports terrestres, télécommunications, audiovisuel) dans l’accord sur l’Espace économique européen, rejeté par le peuple helvétique en 1992. En février 2009, François Baur a été nommé représentant d’economiesuisse à Bruxelles. Il partage, depuis lors, son temps entre la capitale de l’Europe et Zurich, où siège la Fédération suisse des entreprises.
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@ tanguy@verhoosel.be BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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26 Focus Banque
BANQUE DE COMMERCE ET DE PLACEMENTS par mohammad farrokh
Chroniqueur
@ m.farrokh@banque-finance.ch
Les nouveaux horizons du Private Banking L’arrivée de François Gautier à la tête du Private Banking de la Banque de Commerce et de placements coïncide avec le nouveau positionnement sur le marché de cet établissement, fondé à Genève en 1963.
L’
objectif de François Gautier vise en effet à développer le Private Banking comme l’une des activités majeures de la Banque de Commerce et de Placements (BCP), et à renforcer son ancrage en Suisse. Directeur général de la BDG Banque de Dépôts et de Gestion à Lausanne de 2000 à 2010, ce banquier a aussi travaillé auparavant pour la United Overseas Bank, puis l’Union Bancaire Privée. Un parcours qui, en quelque sorte, le prédestinait à ses fonctions actuelles, car l’UOB a dès ses débuts fait les grandes heures du financement du négoce à Genève, et la réputation de l’UBP n’est plus à faire dans le domaine du Private Banking. Certes, ce cheminement ne serait pas complet sans un passage obligé dans le monde anglo-saxon, chez Bankers Trust à Londres. Mais le monde est bien plus vaste et François Gautier le sait bien, puisque cet ingénieur EPFL de formation a commencé sa carrière à Bornéo, au service de prospection de Schlumberger. Le pays des coupeurs de têtes? «C’est surtout une île assez peu attrayante», se souvient-il, avant de souligner qu’elle est devenue un eldorado des matières premières. La passion de l’Asie en général ne l’a pas quitté, et le modèle d’affaires de la BCP lui permet de répondre à cet appel du large. Très active sur le marché des matières premières, la banque travaille aux quatre coins du monde, en Russie et dans les pays de la CEI et du Moyen-Orient, mais aussi en Amérique du Sud, en Extrême-Orient et, de manière sélective, en Afrique, dans des pays comme l’Angola, le Nigéria ou la Tanzanie. «J’ai rejoint la BCP, parce que j’avais la conviction que son modèle d’affaires est adapté aux besoins de la clientèle de pays émergents», résume François Gautier, en précisant que «l’offre classique du Private Banking est saturée et n’intéresse pas beaucoup les clients voulant avant tout des
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services bancaires», poursuit-il. Ceux, que la BCP apprécie en priorité, souhaitent des financements pour leurs activités négociés à des taux avantageux, étant déjà en affaires avec la banque. La synergie avec le financement du négoce, évidente de longue date, le devient toujours plus avec la montée en puissance d’une classe d’entrepreneurs nouvellement riches dans les pays émergents. Un tour de table stable Pourtant, la tradition de service à la clientèle privée remonte aux débuts de l’établissement fondé à Genève en 1963 par l’ENI (Ente Nazionale Idrocarburi), la régie italienne des hydrocarbures. De cette époque, la banque conserve d’ailleurs quelques clients italiens. En 1991, elle a été reprise par le groupe turc Çukurova à la demande d’UBS, entre-temps devenue actionnaire minoritaire de la BCP. «Depuis le début des années 2000, l’établissement genevois est la seule filiale bancaire du holding de la famille Karamehmet», précise pour sa part Nil Danisman Gennaoui, Senior Vice President de la BCP. UBS est ensuite sortie du tour de table et été remplacée par la Yapi ve Kredi Bankasi, qui dépend désormais d’une holding contrôlée à parts égales par UniCredit, le groupe bancaire italien, et par Koç Holding, un autre grand conglomérat turc. Ces actionnaires n’interviennent pas dans la gestion de la BCP, placée sous la responsabilité de son conseil d’administration et de son conseil de direction. «Toutes les décisions sont prises à Genève», souligne François Gautier, qui fait valoir cet avantage pour les clients, notamment lorsqu’il s’agit d’obtenir un financement. «La réponse n’est pas forcément positive, mais elle intervient dans un délai de quelques jours, voire quelques heures, permettant aux clients de se retourner», argumente-t-
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27 Focus Banque il. Dans une structure de cette taille, 120 collaborateurs à Genève, il est en plus possible d’entretenir une culture d’entreprise privilégiant la communication. Une unité cohérence dans le fonctionnement qui a été conservée après le déménagement de la banque. Un réseau mondial de relations bancaires En 2007, la BCP a quitté l’angle Place Cornavin-rue Chantepoulet pour s’installer à la rue de la Fontaine, où elle occupe l’essentiel d’un immeuble de sept étages. A l’étranger, la banque occupe sept collaborateurs à Luxembourg et huit à Dubaï, où elle s’est installée en 2007, cinq ans après avoir fermé sa succursale de Lugano. «C’était au moment de la première amnistie fiscale italienne», précise François Gautier. Une fermeture dont l’opportunité le conforte dans l’idée que le modèle d’affaires de la BCP, tourné vers une clientèle extra-européenne, est le bon. «Toutes les banques recherchent désormais cette clientèle», ajoute-t-il. Dans une telle stratégie, la BCP a cependant un avantage incomparable, celui de pouvoir s’appuyer sur le réseau de relations tissé avec des établissements de presque tous les pays dans le cadre de son activité principale, le négoce. Une activité dont les vibrations positives se font sentir à tous les niveaux. Travailler avec des banques correspondantes dans les pays concernés par le Private Banking représente un avantage appréciable dans l’identification des clients, et la maîtrise du risque. Cela permet notamment d’être actif dans des pays tels que l’Ukraine, l’Algérie ou l’Ethiopie. Mais l’avantage ne s’arrête pas là, car connaître différents tissus bancaires de manière extensive et approfondie permet aussi de faire des placements fiduciaires à bon escient, avec un rendement attractif. Cette expertise de l’environnement bancaire international constitue également l’un des atouts d’une politique de «correspondent banking», qui ne se limite pas aux grandes enseignes. La BCP est ainsi en mesure d’offrir des services de correspondance bancaire à des banques dédaignées par les grandes. «Nous avons fait beaucoup d’efforts pour nous faire connaître et créer des liens», souligne François Gautier, avant d’ajouter que cette politique permet de juger le risque et de faire accepter des lettres de crédit. Elle porte d’ailleurs ses fruits avec un taux de débiteurs douteux inférieur à 0,5%, donc très bas,
depuis les années 2004-2005. Bien sûr, ce profil avantageux résulte aussi d’une diversification optimale. Les produits pétroliers, qui ne représentent que 10 à 11% du total des engagements dans les matières premières, offrent cependant l’opportunité d’ouvrir des portes dans des pays stratégiques. La BCP travaille essentiellement sur les métaux dont la part au total des produits du négoce atteint 40-45%, les soft commodities et les fertilisants composant le reste des affaires. Avec 350 millions de francs de fonds propres, la BCP est adéquatement capitalisée, largement même avec un ratio de capitalisation indiqué à 16%. La cerise sur le gâteau? C’est la notation «investment grade» BBB- de Fitch Ratings lui étant accordée en tant qu’émetteur à long terme, assortie de commentaires très favorables eu égard à l’expertise de la banque et à sa résilience, à ses capacités bénéficiaires et à la progression constante de sa base de capitaux. n
Nil Danisman-Gennaoui et François Gautier
Le commentaire Une stratégie d’avenir Alors que l’avenir du modèle d’affaires traditionnel de la gestion de fortune suisse paraît assez compromis dans un contexte fait de pressions fiscales américaines et européennes, la BCP est en mesure de tirer parti de synergies nouvelles entre le Private Banking et le financement du négoce. D’une part, la position de Genève s’est considérablement renforcée sur ce créneau depuis une décennie. D’autre part, la BCP a su se positionner de manière originale dans ce secteur, évitant la monoculture du pétrole, et s’efforçant avec succès de trouver de nouveaux marchés, par exemple en Afrique. Dans une telle perspective, l’offre de la banque en matière de Private Banking apparaît comme le prolongement naturel de son métier de base, représentant toujours environ 60% de ses produits. De fait, la BCP se trouve dans une situation idéale pour se dégager d’une dépendance excessive d’une clientèle venue des pays voisins, voire des Etats-Unis, dans le plus mauvais cas de figure. Car ces marchés ont leurs beaux jours derrière eux, et la gestion déclarée sera toujours plus difficile dans un environnement où la Suisse est en train de perdre son avantage compétitif. A cela s’ajoute le fait d’avoir pour actionnaire principal un groupe dont la solidité financière est telle qu’il peut se permettre d’insister auprès de sa filiale bancaire suisse, afin qu’elle affecte ses bénéfices au renforcement de sa base de capital, au lieu de les faire remonter à la maison-mère sous forme de dividendes. Qui dit mieux dans le contexte actuel? MF
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09/03 - 06/04 Josef Hoflehner
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28 Le dessous des cartes
Entre Hildebrand et Hummler mohammad farrokh
Chroniqueur
@ m.farrokh@banque-finance.ch
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n a beaucoup parlé de l’affaire Hildebrand, mais le plus souvent dans une approche trop juridique au sens étroit du terme, comme si la question pouvait se ramener au seul respect formel du règlement interne de la BNS. De ce point de vue, il semble bien qu’il n’ait commis aucune faute, même si lui-même reconnaît une erreur d’appréciation. D’une certaine manière, la faute de Philipp Hildebrand n’est ni réglementaire, ni même morale. Pire, c’est un manque de sens politique ce qui, pour le président du directoire de la BNS, est plus préoccupant. Elle intervient sur le terrain préparé par une trop grande fascination pour les Etats-Unis, celle-là même qui avait incité Marcel Ospel à tout miser sur le marché américain, celle encore qui a amené Konrad Hummler, l’associé-gérant de Wegelin & Co, à démarcher activement la clientèle d’OutreAtlantique. Le fait que ce dernier ait préconisé de se tenir à l’écart du marché américain, dans l’un de ses commentaires d’investissement devenu fameux daté d’août 2009, représente évidemment un élément aggravant. Mais y a-t-il vraiment eu cynisme, ou le banquier privé saint-gallois a-t-il été piégé? On ne le saura peut-être jamais.
que beaucoup pensaient tout bas, était révélatrice. Le fait qu’il ait maintenant été pris, pour ainsi dire, «la main dans le sac» décrédibilise son appel à se tenir à l’écart des EtatsUnis. Cette affaire, intervenant après la démission du président de la BNS, est une perte de prestige supplémentaire pour le secteur bancaire suisse. La réaction initiale surmontée, d’aucuns espèrent que la chose sera sans conséquences. Business as usual en somme, toute honte bue. Mais l’histoire montre que le déshonneur a de graves implications. La monarchie française, par exemple, avait été déshonorée par l’affaire du collier, en 1782, qui avait apparaître au grand jour la tendance de la reine à dilapider les deniers publics. Sept ans plus tard, la Révolution commençait. Comparaison n’est pas raison, et la Suisse n’est pas une monarchie. Mais les élites auraient tort de se désintéresser de leur image auprès d’une population ayant été choquée par l’étalage d’un mode de vie assez désinvolte. Même Christoph Blocher ne sort pas vraiment grandi de l’affaire. Après tout, il a poussé l’informaticien de Sarasin à la médiatisation pour le laisser ensuite froidement tomber. n
Perte de prestige La responsabilité politique de ce genre de dérapage se situe plus haut encore. Alors encore Conseiller fédéral, Kaspar Villiger a approuvé une exception à l’article 271 du code pénal suisse, punissant les actes exécutés sans droit pour le compte d’un Etat étranger. En d’autres termes, les banques se sont vues d’avance accorder la possibilité de dénoncer leurs clients, si la pression devait devenir trop forte. Que ne feraiton pas pour garder le marché américain? Maintenant, ce genre de calculs s’effondrent, et avec eux la plus vieille banque de Suisse. Dans cette perspective, on peut se demander si le départ de Philipp Hildebrand n’est pas une bonne chose, malgré sa réelle compétence et sa stature intellectuelle au-dessus de la moyenne. Car un homme, qui croit opportun de conserver la moitié de sa fortune en dollars, représente un risque politique pour la Suisse. Il y a toute une mentalité à revoir dans une profession, où un curriculum n’est pas complet sans un séjour si possible prolongé à New York. Dans ce contexte, la réaction de nombreux banquiers aux propos de Konrad Hummler, qui avait eu le courage de dire tout haut ce
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Philipp Hildebrand
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30 La parole est à...
Alfredo Gysi
Président du Conseil d’administration de BSI, Président de l’Association des banques étrangères en Suisse (ABES)
@ mediarelations@bsibank.com
Place financière suisse La réputation, notre patrimoine Au cours des deux dernières années, les banques et les milieux politiques ont développé, avec détermination et énergie, une stratégie pour permettre à la Place financière suisse de prendre un tournant historique. Ils ont en effet séparé définitivement le thème de l’évasion fiscale de celui de la protection de la sphère privée, garantie par le secret bancaire.
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vec la proposition d’introduire un impôt libératoire à la source sur les patrimoines des clients étrangers déposés auprès des banques suisses et, avant cela, avec l’adhésion à l’article 26 de l’OCDE, la Suisse a finalement choisi d’adopter une stratégie proactive, démontrant sa capacité d’anticipation et de clairvoyance. Elle assure ainsi à long terme l’avenir de notre Place financière sur de nouvelles et solides bases. Un grand pas en avant a également été réalisé lorsque, en septembre dernier, la Suisse et l’Allemagne ont mis un terme au différend fiscal qui les opposait depuis longtemps, en signant l’accord pour l’introduction d’un impôt libératoire à la source. Puis une deuxième étape a été franchie en octobre dernier, avec la signature d’un accord similaire entre la Suisse et la GrandeBretagne. Les récents événements, qui ont secoué la BNS suite au vol des données bancaires de son ancien président, et les importantes retombées médiatiques de cette affaire, risquent de perturber cette avancée, ainsi que de provoquer des pas en arrière... Situation préoccupante Le prestige et la crédibilité dont jouit la BNS, tant sur le plan national qu’international, sont tels qu’ils ne sauraient être compromis durablement par cet épisode, à condition que la question de la succession à la présidence soit résolue rapidement et, surtout, qu’il ne soit pas porté atteinte à son indépendance. Ce qui risque en revanche d’être remis dangereusement en cause, c’est la fiabilité de notre Place financière, dont certains principes fondamentaux ont été mis à mal. Cette situation est
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d’autant plus préoccupante, qu’elle intervient à un moment historique où la Suisse pourrait être amenée sous peu à négocier des accords bilatéraux avec d’importants Etats européens, sur le modèle de ceux qu’elle vient de conclure avec l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Des accords qui constituent un moyen efficace pour mettre un terme aux différends d’ordre fiscal avec nos partenaires européens, et que nous ne pouvons pas nous permettre de remettre en cause. Gérer le nouveau scénario Si, d’un côté, la proposition formulée par la Suisse en vue de l’introduction d’un impôt libératoire à la source est une solution pragmatique, simple et rapide, pour satisfaire les intérêts de toutes les parties prenantes, de l’autre, il s’agira pour les banques de miser exclusivement sur les avantages de notre pays en termes de fiabilité, de stabilité et de protection de la sphère privée, tout en faisant valoir leur compétence et leur professionnalisme. Le modèle, vers lequel nous nous acheminons, ne pourra être un succès que si nous parvenons à préserver les atouts de la Suisse et de sa Place financière, dans ce domaine. Nous avons fait tout ce qu’il fallait pour asseoir l’avenir de cette dernière et la mettre à l’abri des écueils susceptibles d’entacher sa réputation, au niveau international. Nous devons maintenant nous préparer au mieux à gérer le nouveau scénario, auquel nous n’allons pas tarder à être confrontés. Nous ne pouvons donc pas nous permettre de rester sans réaction, lorsque la crédibilité, la réputation et la fiabilité de notre Place financière suisse, qui sont la clé de notre réussite future, sont ébranlées. A plus forte raison lorsque le péril vient de l’intérieur. n
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31 Si j’étais banquier
NICOLAS LEUBA CONSULTANT ASSOCIÉ, ELIOS Sàrl
Ecoute des PME et proximité
@ contact@nicolasleuba.ch Parcours express l 1992: Après des études supérieures et différents stages dans l’industrie automobile européenne, il effectue une formation "Academic Start" auprès d'une grande banque de la
Conjuguées sur le mode banquier, les valeurs m’étant chères trouvent de belles occasions d’être traduites, au quotidien, en actes concrets. Avec un sens aigu de la proximité.
place (Crédit Suisse) puis fait son entrée dans l'entreprise familiale à Echandens près Lausanne, le Garage Honegger SA. l 1998: Reprise de la direc-
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u début de mon activité professionnelle, j’ai réellement été banquier. Puis le contact des réalités du terrain a contribué à me pousser vers la politique, et à renforcer mes convictions. Comme le fait d’être au service des PME et PMI, ces structures qui emploient deux Suisses sur trois, privilégient le bon sens et témoignent d’une incroyable richesse de compétences et de savoir-faire. Pétris d’esprit «terre à terre», leurs patrons, véritables créateurs de valeurs, sont plus enclins à y réinvestir leurs bénéfices qu’à se lancer dans la manipulation immatérielle d’argent, dont ils ne voient jamais la couleur. J’irai donc à leur rencontre, armé d’une volonté facilitatrice face à la prolifération de la paperasse, car bien décidé à mener la vie dure aux contraintes administratives qui bloquent les élans, freinent les décisions et retardent les essors. L’humain, la vraie valeur Les processus qui mènent à la création d’emplois et de valeurs se grippent parfois, face à la complexification des rapports entre les entreprises et les acteurs des services financiers. La notion de «guichet de proximité» se perd. Le concept d’un banquier impliqué dans les réalités locales et la vie concitoyenne s’est effacé pour laisser place à des partenaires déconnectés et pilotés par des directives centralisées. Convaincu que la liberté d’entreprendre est une attitude qui mérite d’être accompagnée, puisqu’elle sert les intérêts de la communauté et contribue à entretenir l’incroyable attractivité de notre place des affaires, j’userai de ma position pour écouter et comprendre, traduire en faisabilité ou en devis optimisés les besoins, et replacer les réactions instinctives dans un contexte de profitabilité. Et surtout pour remettre l’humain au cœur du débat, tant il est prouvé que pardelà la course aux bénéfices, la joie de vivre et de travailler, cette orientation demeure garante des meilleures rentabilités.
Dans le cas d’une succession par exemple, le banquier de proximité, familier des profils et des caractères, peut contribuer à définir une stratégie de propriétaire, à élargir le champ des perspectives d’avenir en les inscrivant dans un cadre planificateur et à réorganiser l’entreprise en cohérence avec ses options stratégiques, de même qu’à l’apprécier à sa juste valeur, sous l’angle aussi du patrimoine familial et de la prévoyance individuelle.
tion générale de l’entreprise familiale, puis construction d’un nouveau garage à Monthey (2005), après le rachat du Garage Soutter, à Aigle l 2009: Le groupe Jäger Holding AG reprend la
S’impliquer dans la relation
totalité du capital du Garage Honegger SA,
C’est la fertilité de la Suisse qui fait pousser les emplois. La performance d’une entreprise passe par le bien-être des hommes qui la font, et l’ouverture de ceux la conseillant. La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) devrait donc être aussi la préoccupation de son banquier, même s’il faut inscrire le rendement dans une perspective de plus long terme. En favorisant le dialogue, c’est dans la richesse du tissu clients et fournisseurs que l’on plante ses racines. Le bien-être professionnel et la notion de relation durable cerclée de confiance prennent ici tout leur sens. Ils sont les gages d’une stabilité, dont profite également la gestion des ressources financières. Hélas, ce n’est pas vers cette direction que le banquier d’aujourd’hui est poussé par ses supérieurs, tant il existe d’autres pratiques aux rémunérations plus juteuses et rapides… Si je redevenais banquier, je continuerais de prôner l’essentiel, à savoir la qualité de la relation et la proximité des acteurs de l’économie réelle, des PME. n
lequel est intégré dans la société du groupe Larag AG, qui devient ensuite le groupe Larag Romandie. Nicolas Leuba est CEO du Garage Larag-Honegger SA jusqu’à la fin 2009. l Depuis 2010: Consultant Associé dans l’entreprise ELIOS Sàrl, fondée par son épouse.
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Delacrétaz & Associées – Gettyimages: ML Harris
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PRISMINVEST – CP 2098 – 1110 Morges 2 CH – T. +41 (0)21 804 69 99 – F. +41 (0)21 804 69 98 – www.prisminvest.ch – info@prisminvest.ch
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MARCHéS éMERGENTS
Toujours des opportunités à saisir En majorité, les avis et analyses sur les actifs des pays émergents convergent, en tous cas sur certains d’entre eux apparentés à des opportunités à saisir. A titre d’exemple, les obligations d’entreprises privées ne semblent pas être valorisées à leur juste niveau, alors que leurs sociétés émettrices affichent, dans leur ensemble, une solvabilité excellente et souvent bien meilleure que celles des pays développés. Les obligations émergentes offrent dès lors des rendements potentiels élevés. De leur côté, les actions brésiliennes, au couple rendement/risque très favorable, restent parmi les moins chers avec un ratio P/E de 9,2x, contre une moyenne historique à 13,7x. Globalement, les marchés émergents demeurent toujours attrayants, même si une sélection paraît inévitable.
34 VISION PÉRIPHÉRIQUE
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L'art d'exploiter les inefficiences de marché
36 UNE ALLOCATION DIVERSIFIÉE DANS LES PAYS ÉMERGENTS… …via les obligations corporate value
Analyses
38 CONTINENT AFRICAIN Pléthore d’opportunités
40 DÉCOLLAGE DU BRÉSIL
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Ses 10 points forts pour 2012
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VISION PéRIPHéRIQUE
MARCHéS éMERGENTS
L’art d’exploiter les inefficiences de marché S’il fallait garder une image de l’année 2011, ce serait forcément un trompe-l’œil, car au final, elle aura donné lieu à une formidable illusion d’optique.
maxime botti Senior Fund Manager, Reyl Asset Management
@
Maxime.Botti@reyl-am.com
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n effet, la zone euro a frôlé l’effondrement avec la crise de la dette souveraine, les Etats-Unis ont perdu leur notation AAA mais, de façon surprenante, ce sont les marchés émergents qui ont subi les corrections les plus sévères, malgré leur croissance soutenue. Avec l’intégration de plus en plus prononcée de l’économie mondiale, les marchés financiers présentent aujourd’hui un terrain particulièrement propice aux effets papillons. En 2011, le MSCI Emerging Markets a chuté de 18% et les BRICs, qui pèsent environ 40% de l’in-
dice, ont souffert plus encore. Le Hang Seng, par exemple, a vu disparaître le cinquième de sa valeur en douze mois. Plusieurs signaux d’alarme ont retenti tout au long de l’année chez les investisseurs. Ils ont craint, bien évidemment, les répercussions possibles de la crise de la dette souveraine sur des marchés dont la croissance dépend essentiellement de la demande des pays développés. Ils se sont également inquiétés de risques plus spécifiques liés à la hausse de l’inflation, et au ralentissement de l’activité manufacturière en Chine. Dans ce pays, la surexposition des
Capture d’inefficiences: Sur ce comparatif, la corrélation moyenne entre titres, par secteur, est nettement plus faible pour les marchés émergents que pour le marché nord-américain. Elle reflète les inefficiences plus importantes des marchés émergents, dûes autant à la diversité de leurs acteurs qu’à celle de leurs méthodes de valorisation. Le potentiel de sélection de titres et de génération d’alpha est donc plus prononcé au sein de chaque secteur.
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Un travail en profondeur Prenant parfois des allures de gigantesque fourretout, les marchés émergents forment un ensemble bien plus fragmenté que ne le sont les marchés d’actions européennes ou nord-américaines. Ce caractère profondément hétérogène leur vaut de recéler de nombreuses inefficiences, qui s’avèrent autant de sources d’alpha pour ceux sachant les détecter. Le retour en force des capitaux, amené à dépendre une nouvelle fois d’appréciations macro-économiques, va donc avoir pour principal effet d’amplifier ces inefficiences et de multiplier les anomalies de prix. Ces dispersions de valorisation résultent du comportement des investisseurs qui se concentrent d’abord
sur des secteurs, des pays ou des segments de capitalisation, avant de prendre en compte les fondamentaux des sociétés. Il arrive ainsi que des titres, ayant des configurations similaires en termes de secteur, de valorisation, de croissance ou de profil de risque, voient leur cours sensiblement diverger selon leur provenance. Le jeu consiste dès lors à procéder à des arbitrages et à identifier les sociétés qui ont été relativement négligées par les investisseurs, et présentent donc des perspectives de rendement supérieures à la moyenne. Leur extraction nécessite un travail en profondeur sur un spectre très étendu, qui couvre plusieurs milliers de titres. Pour commencer, il est indispensable de s’écarter des têtes de gondole que sont les BRICs et les Large Caps, afin de cibler des sociétés plus attrayantes sur d’autres zones et segments. En 2011, la Malaisie, l’Indonésie et la Thaïlande sont les marchés émergents qui ont réalisé les meilleures performances boursières. Un exemple plus spécifique avec, toujours en 2011, les stratégies Value du Reyl Emerging Markets Equities qui ont désigné plusieurs entreprises sud-coréennes ayant généré un alpha substantiel pour le fonds. Sélection bottom up A moins de multiplier les analystes, la gestion indicielle comme la gestion de conviction offrent un champ d’application trop restreint pour filtrer un ensemble aussi vaste que celui des marchés émergents. En revanche, l’approche systématique et disciplinée propre à la gestion quantitative permet un maillage très serré de cet univers, en évitant les biais géographiques et en ne délaissant aucun segment de capitalisation. La qualité de l’information disponible aujourd’hui sur les milliers de titres, qui composent le segment des Small Caps (voir encadré), rend possible ces travaux de recherche. Le mode opératoire est d’autant plus intéressant que les modèles quantitatifs ont beaucoup évolué ces dernières années. Ils proposent désormais des formats multi-stratégies plus robustes et plus flexibles. Ils aboutissent notamment à une plus forte diversification des lignes et des styles d’investissement. Appliqués aux marchés émergents, ils peuvent en exploiter plus facilement les inefficiences et capter ainsi des effets positifs de sélection bottom up. n
FOCUS Qualité de l’information Les marchés émergents sont bien mieux documentés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient voilà encore quelques années. En 2000, les agences spécialisées couvraient à peine 500 sociétés sur ces pays. Aujourd’hui, ils ont suffisamment de données comptables pour en suivre près de 2500. L’abondance et la consistance des flux d’informations disponibles sont telles qu’elles autorisent désormais à la gestion quantitative une exploitation optimale de ses modèles. L’accès aux Small Caps s’en trouve particulièrement facilité, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives à la recherche d’opportunités sur ce segment moins couru. Les données de consensus des analystes sont peut-être un peu moins fournis qu’en Europe ou aux Etats-Unis, mais les fondamentaux disponibles par ailleurs compensent largement. Les risques liés à la sélection de titres existent toujours, mais à un degré moindre. Pour les réduire, il suffit de compléter autant que possible ses bases de données, de renforcer ses critères de sélection, et de traiter enfin les titres retenus sur les échanges ayant les contraintes réglementaires les plus fortes. Il vaut mieux traiter, par exemple, les titres chinois en H-Shares à Hong Kong et les titres russes ou brésiliens aux Etats-Unis, pour des raisons évidentes de liquidité et de transparence.
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MARCHéS éMERGENTS
valeurs financières à un secteur immobilier en nette récession n’a fait que renforcer leur aversion. Au total, ce sont des retraits massifs approchant les 50 milliards USD que les fonds Actions ont enregistrés l’an dernier, sur les marchés émergents. La croissance d’une économie ne garantit pas dans le même temps celle de ses marchés financiers. Les deux ne sont pas nécessairement corrélées, et les paris pris sur des considérations macro-économiques obligent à d’autant plus de circonspection. Bien que chahutés, les marchés émergents semblent cependant loin d’avoir épuisé leur potentiel. Leur caractère attrayant tient à plusieurs aspects. La croissance se maintient à des seuils élevés, la demande domestique s’accroît, l’endettement reste très mesuré par rapport aux pays développés, l’épargne des ménages progresse et les taux d’intérêt en vigueur offrent suffisamment de latitude pour orienter les politiques monétaires, selon les impératifs du moment. Le Brésil et la Chine en ont encore donné l’exemple cette année. Par ailleurs, les actions émergentes affichent aujourd’hui des valorisations relativement basses, au regard de leurs moyennes historiques. Sans vouloir parler de point d’entrée idéal, il est raisonnable de penser qu’elles sont appelées à retrouver sous peu les faveurs des investisseurs. Plusieurs stratégies d’investissement, avec différents degrés de directionnalité ou de concentration, sont envisageables, mais il est un angle d’attaque, un peu plus original, qui mérite une attention particulière. Avant même de chercher à prendre ses positions, il est judicieux de se demander comment tirer avantage des flux de liquidités importants, qui vont accompagner le retour des investisseurs sur ces marchés.
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UNE ALLOCATION DIVERSIFIéE DANS LES PAYS éMERGENTS…
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…via les obligations corporate value Les marchés émergents offrent de nombreuses opportunités. Aussi, Sparinvest cherche à saisir celles des obligations d’entreprises.
toke Hjortshøj Gérant du fonds Sparinvest Emerging Markets Corporate Value Bonds, Sparinvest Asset Management
@ bsc@sparinvest.fr
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nvestir sur les marchés émergents, c’est investir sur des marchés dotés d’une force de travail jeune, de ressources abondantes et d’un potentiel de croissance élevé. L’univers de leurs obligations d’entreprises connaît, de son côté, un essor rapide et atteint aujourd’hui une taille critique. En conséquence de la récente panique sur les marchés obligataires, les obligations d’entreprises ne sont pas valorisées en accord avec leurs fondamentaux, et de larges mouvements, n’ayant aucun lien avec le risque de crédit réel, se font sentir. Les obligations d’entreprises des marchés émergents sont logées à la même enseigne! Les sociétés émettrices affichent, dans leur ensemble, une excellente solvabilité et souvent meilleure que les obligations des pays développés. En effet, leurs bilans sont robustes, elles ont des liquidités en réserve et leur taux d’endettement, ainsi que les risques de refinancement, sont limités. Leur risque de défaut est ainsi plus faible que celui des marchés développés! Mais, à notation équivalente, les obligations d’entreprises émergentes privées offrent des rendements plus élevés que leurs homologues des pays développés, notamment en compensation du risque politique et de gouvernance. Leurs obligations associent donc des rendements élevés et des taux de défaut bas. La mesure des risques politiques joue un rôle pour élever ou abaisser la note d’un Etat, et donc celles de ses sociétés. Ces risques sont cependant en constante amélioration, et des opportunités se dégagent dans certains pays tel l’Indonésie, où les agences de notation ont élevé celle de ses obliga-
tions souveraines, entraînant aussi la hausse des notations pour les obligations d’entreprises. Pour sa part, Sparinvest adopte une stratégie purement «bottom-up», et évalue les risques politiques après le potentiel de l’obligation en elle-même. Profiter des inefficiences de marché Dans cet univers émergent encore hétérogène, les inefficiences de marché sont nombreuses et représentent des opportunités évidentes. En qualité d’investisseur value, Sparinvest se concentre sur les fondamentaux des sociétés, avec une préférence pour les obligations des entreprises n'étant pas nécessairement suivies par les analystes et/ou les agences de notation, comme les petites et moyennes capitalisations. En surpondérant la taille de capitalisation et la domiciliation géographique dans leurs notations, les agences sous-estiment trop souvent la qualité réelle de certaines sociétés. Les petites et moyennes capitalisations émergentes sont dès lors pénalisées, et obtiennent une notation plus faible. Elles sont donc obligées de proposer un premium plus élevé, alors qu’au vu de leurs fondamentaux, elles ne présentent pas un risque de crédit plus élevé. Si les plus petites entreprises ne sont généralement pas suivies par les agences de notation, c'est en raison de la taille de leur capitalisation! Le choix de l’investisseur value se porte sur des obligations peu chères, dont l’émetteur a un bilan solide, avec une structure du capital transparente, un faible ratio d’endettement, et des réserves de liquidité. Ces deux derniers critères priment d'ailleurs dans le choix des valeurs du portefeuille de Sparinvest. Car
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FOCUS
Opportunités sectorielle et géographique Dans les marchés émergents, il existe des entreprises présentes à l’international et qui recourent à des standards internationaux de comptabilité et de transparence de haute qualité. Elles ont une structure de capital similaire à leurs concurrentes des marchés matures, mais avec une perspective de croissance plus élevée. Certaines petites capitalisations émergentes ont aussi un modèle d’entreprise basé sur des produits à forte demande. Dans le portefeuille du fonds Sparinvest Emerging Markets Corporate Value Bonds, l’Amérique latine (Mexique, Brésil et Argentine en tête) est actuellement surpondérée, ainsi que le secteur de l’énergie. En Amérique latine, sont réalisées chaque mois des émissions de structures dont les bilans sont solides, avec une forte perspective de croissance (la démographie, notamment, a un réel impact sur la demande). L’Indonésie est également un pays qui attire l'attention, et sur lequel le fonds précité est surpondéré depuis 2010. En revanche, celui-ci sous-
pondère la Chine, à cause de l’écartement des spreads s'étant produit entre août et septembre 2011, de même que le Moyen-Orient (sur lequel le fonds était auparavant investi), en raison des risques politiques créant un impact négatif sur les investissements. En termes de secteur, l’énergie (pétrole et gaz) et les matières premières sont privilégiées. La demande sur l’énergie est forte et va rester élevée. L’instabilité économique en Europe et aux Etats-Unis aura forcément des effets collatéraux sur les économies émergentes. La Chine a, par exemple, d’ores et déjà anticipé un ralentissement de son taux de croissance, qui pourrait passer de 8 à 6% en 2012. Le paysage économique mondial est toutefois en train de changer, car les économies émergentes y prennent une place de plus en plus importante, et les prévisions économiques continuent d’indiquer que la croissance y sera solide. Les taux de défaut des entreprises devraient donc rester très bas. Les obligations privées émergentes constituent, à cet égard, une classe d’actifs intéressante pour ces prochaines années. n
LE RIsquE DE DéfAut DEs ENtREPRIsEs DEs mARCHés émERGENts Est PLus fAIbLE quE CELuI DEs ENtREPRIsEs DEs mARCHés DéVELoPPés
Valeur intrinsèque des sociétés La stratégie d'investissement axée sur les obligations value s’attache à évaluer la valeur intrinsèque des sociétés émettrices, et se concentre sur leurs fondamentaux. Leur identification requiert un processus de filtrage rigoureux, puis leur examen approfondi et celle de la documentation des obligations. La sélection des valeurs s’affranchit ainsi des notations des agences. Les gérants obligataires value recherchent des petites et moyennes capitalisations peu chères, peu endettées, assorties d’un bilan sain et d’un historique de remboursement de leur dette sans faille. Selon les recherches menées par les universitaires américains Elton et Gruber, sur lesquelles s’appuie la stratégie obligataire de Sparinvest, les sociétés value et de petites tailles sont régulièrement sousévaluées et ainsi pénalisées. Leur risque de défaillance est surestimé, les forçant à offrir un rendement supérieur et ce, même si elles ont un bilan sain et un solide historique de remboursement de leur dette. Certains facteurs sont donc plus attentivement analysés par les gérants obligataires value de Sparinvest, comme le ratio du taux d’endettement de l’émetteur. En matière de documentation de l’obligation, les gérants sont attentifs à la présence d’une convention de «changement de contrôle» dans leurs clauses. Comme les sociétés sous-évaluées font souvent l'objet d'OPA et de rachats avec effet de levier, la présence d’une clause de «changement de contrôle» permet d'atténuer le risque.
Taux de défaillance des obligations d’entreprises à haut rendement pour les marchés émergents, l’Europe et les Etats-Unis
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MARCHéS éMERGENTS
l’approche value permet de limiter les risques et d’identifier les obligations des entreprises les plus robustes, autrement dit les meilleures opportunités en termes de prix et de qualité. Des sociétés rassemblant toutes ces caractéristiques existent dans les marchés émergents…
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CONTINENT AFRICAIN
Pléthore d’opportunités MARCHéS éMERGENTS
Au cours des dernières années, l’Afrique s’est transformée d’une région tributaire de fonds de développement en un continent d’opportunités d’investissement.
sebastian Kahlfeld Portfolio manager for Retail Emerging Markets Equity, DWS Francfort
@ www.dws.com
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ntre 1990 et 2010, la part des investissements directs à destination de l’Afrique subsaharienne (SSA) dans la performance économique est passée de 0,4 à 3,6%, en 2010. Les prestations d’aide au développement ont quant à elles diminué de 5,9% à environ 4%, pendant la même période. Ce développement est dû non seulement à la croissance rapide de la classe moyenne, mais aussi à la consolidation des systèmes démocratiques, qui va de pair avec les réformes nécessaires mises en place au cours des deux dernières décennies. Selon l’interprétation internationale, le Ghana et la Zambie comptent ainsi depuis peu parmi les économies à revenu moyen, se traduisant par des revenus plus élevés et des taux de pauvreté moindres. Le Nigeria est encore loin de ce statut. Néanmoins, en 2010, il a enlevé la place de deuxième économie d’Afrique à l’égypte. L’Afrique du Sud, jusqu’ici la première puissance économique d’Afrique, est certes en mesure de conserver sa longueur
d’avance pour le moment, mais elle devra dans un avenir proche céder ce statut au Nigeria, qui est en plein essor économique. Cette position avantageuse du Nigeria devrait, à court, moyen et long termes, attirer un nombre beaucoup plus important d’investisseurs. Et ce pour de bonnes raisons, à commencer par une croissance soutenue de la population d’environ 2,5% par an, et une croissance économique d’environ 7% par an (selon le FMI) qui stimulent la demande de biens économiques. Dans une économie jusqu’alors fortement exportatrice de pétrole, un tel scénario devrait entraîner une diversification des flux de revenus. De plus, les secteurs de l’industrie et des services devraient gagner en importance, au détriment de l’agriculture qui, avec une part actuelle de 40% de la performance économique, représente jusqu’ici le secteur dominant. Les secteurs des télécommunications et des services financiers, en particulier, ont été marqués par des bouleversements au cours de la dernière décennie, également renforcés dans
EVoLutIoN DE LA CRoIssANCE Du PIb AfRICAIN
L’accélération de la croissance de l’Afrique, à partir de 2000, en fait la troisième région la plus dynamique au monde.
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Le défi agricole L’agriculture représente un défi à relever au cours des prochaines décennies. Certes, la vision actuelle de l’Afrique dans le monde entier est marquée par la sécheresse et la famine. Mais si l’on considère l’ensemble des terres agricoles arables, d’un point de vue purement quantitatif, la superficie cultivable de l’Afrique pourrait doubler, sans parler d’une augmentation possible de l’efficacité des pratiques agricoles souvent encore rudimentaires. Non seulement la demande globale croissante et un prix mondial plus élevé rendent les investissements plus attrayants pour les Etats, tout comme pour les agriculteurs, mais ce processus est avant tout accéléré par la croissance de la population autochtone, par la plus grande importance accordée au secteur des services, en particulier par la population urbaine, de même que par l’importation en partie excessivement élevée de produits agricoles. Pendant des années, ces pays agricoles en soi riches ont négligé d’effectuer des investissements nécessaires au développement de leurs terres cultivables, et se sont souvent vus contraints de recourir à des importations coûteuses. Les prix élevés des produits importés ont été répercutés sur les consommateurs locaux, leur causant bien du souci. La combinaison d’investissements effectués par l’Etat, comme par exemple dans l’infrastructure énergétique, et d’initiatives privées visant à l’installation de technologies modernes, comme par exemple l’irrigation goutte à goutte, est la clé de solutions durables, laquelle est accueillie dans un nombre croissant de pays. Ici aussi, les pro-
ducteurs africains ont des idées innovatrices. En tant que premier cultivateur au monde, le Nigeria encourage et revendique davantage l’utilisation de manioc comme additif, par exemple dans la fabrication de farine. Grâce à des coûts plus faibles, des trajets de livraison plus courts et des taxes moins élevées, les premières sortes de bière de manioc sont proposées depuis peu dans les rayons d’épiceries de différents pays africains, cette alternative plus économique ayant pour objectif d’élargir la clientèle des producteurs de bière locaux. Dans le même temps, différentes sortes de millet locales sont utilisées comme composante principale de la bière et leur part s’élève aujourd’hui déjà à bien plus de 60%. Classe moyenne croissante Les exemples cités montrent bien que l’Afrique n’est pas seulement un continent comprenant 54 pays différents et d’innombrables tribus, mais avant tout un continent en plein bouleversement. Accéléré par le progrès technologique et la forte hausse des prix des matières premières au cours des dernières années, le processus mène à long terme à un système plus démocratique et plus stable. La formation d’un secteur privé, en partenariat avec des entreprises étrangères ou de propre chef, se traduit dès aujourd’hui par une classe moyenne croissante aux revenus élevés, qui revendique et encourage la mise en place de réformes. Combinée à des confédérations d’Etats africains prometteuses et à la plus forte imbrication de ces nations dans le commerce international, cette évolution attire de plus en plus l’attention d’investisseurs stratégiques et institutionnels sur le continent africain, sur lequel un nouveau chapitre s’ouvre dès aujourd’hui. n
FOCUS Explosion de la téléphonie mobile L’un des plus gros succès réalisés sur le continent africain, au cours des dix dernières années, a été la croissance des secteurs de la technologie de l’information et des télécommunications. Avec presque 500 millions de téléphones portables pour une population avoisinant le milliard d’habitants sur l’ensemble du continent, un nouveau marché s’est développé en quelques années seulement, et a contribué considérablement au développement économique. D’une manière générale, on suppose que la performance économique d’un pays augmente de 0,6 à 1,2% pour dix téléphones portables supplémentaires par tranche de 100 habitants. Dans le même temps, la capacité de la connexion en fibre optique au réseau global de données a été multipliée par 4000, tandis que les coûts ont chuté à un vingtième de leur valeur. La «fracture numérique» du monde, qui a longtemps été redoutée, n’a ainsi pas fait surface, du point de vue technique, sur le continent africain. Au contraire, on a vu s’imposer sur différents marchés des innovations techniques sans pareil dans de nombreux marchés «développés». Le Kenya, par exemple, a révolutionné le monde des services bancaires mobiles et des transferts virtuels de fonds, et la part des Kényans ayant accès aux services bancaires est passée de 20 à 50% de la population totale.
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le cadre de la croissance élevée de la population. La population a de fait augmenté de près de 30% en dix ans, et compte aujourd’hui dans les 160 millions d’habitants, tandis que la performance économique totale de la République a quadruplé.
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Ses 10 points forts pour 2012 Qu'il s'agisse de l'effervescence de sa consommation intérieure, de son taux de chômage historiquement bas, de ses ressources importantes en matières premières à caractère énergétique, ou encore du développement de ses infrastructures, le Brésil séduit les investisseurs.
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Delphyne Deturmeny Discretionary Porttolio Manager, Crédit Agricole Suisse Private Banking
@ delphyne.deturmeny@ca-suisse.com
011 aura été une année difficile pour le Brésil. Après plusieurs années de sur-performance massive par rapport aux pays développés et émergents, les actions brésiliennes ont eu du mal à reprendre du poil de la bête en 2011, malgré des fondamentaux qui restent bien orientés. Sur l’année, le pays s’est vu pénalisé par le cycle de resserrement monétaire, puis par la crise majeure sur la dette souveraine européenne qui s’est ajoutée à de fortes tensions politiques au Moyen Orient et des craintes de «double dip» aux EtatsUnis. Si les risques exogènes vont sans aucun doute continuer à peser sur les actions globales en 2012, voici 10 raisons qui invitent à privilégier les actions brésiliennes dans les choix d’investissement. 1. Fin du cycle de resserrement monétaire: après huit hausses de taux consécutives, la Banque centrale brésilienne s’est tournée vers une politique d’assouplissement monétaire. Dans un contexte de ralentissement économique mondial, les autorités brésiliennes font désormais passer le soutien à la croissance avant la lutte contre l’inflation, celle-ci s’étant stabilisée. La Banque centrale a ainsi entamé un cycle de baisse de son taux directeur depuis septembre 2011, et a indiqué sa ferme intention de continuer dans ce sens, afin de favoriser la reprise de la croissance. De fait, les baisses de taux se sont poursuivies en janvier 2012, puisque le taux directeur SELIC est passé de 12,50 à 10,50% entre août 2011 et janvier 2012 [1]. 2. Le gouvernement: en octobre 2010, Dilma Rousseff a hérité de la lourde tâche de prendre la relève du très charismatique Lula, dans un contexte mondial incertain. Sérieuse et pragmatique, la première femme présidente du Brésil s’est attaquée aux questions de corruption au sein du gouvernement. Sur les six mois suivant son entrée en fonction, pas moins de six ministres ont démissionné, accusés de détournement de fonds et d’enrichissement illicite. Mais si les scandales liés à la corruption n’étonnent plus les Brésiliens, le fait que des sanctions soient prises est clairement une nouveauté. Après un peu plus d’un an, le bilan s'avère positif. Selon un son-
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dage national récent, 56% de l’opinion publique qualifierait le gouvernement actuel de «bon» ou «excellent» [2]. 3. Une classe moyenne en expansion…: à l’instar de beaucoup de pays à forte croissance, le Brésil bénéficie d’une population jeune et d’un taux de chômage historiquement au plus bas (4,7% en décembre 2011), depuis le début des années 1990. 4. … favorisant un boom de la consommation intérieure: la part de la consommation domestique du pays ne cesse d’augmenter en proportion du PIB (multipliée par deux depuis 2005). La stabilisation de l’inflation et le desserrement monétaire en cours devraient dès lors s’avérer favorables aux secteurs des services financiers et de la consommation discrétionnaire, notamment les services de solutions de paiement ou les chaînes de centres commerciaux. 5. Exposition limitée à l’Europe et aux autres pays développés: contrairement aux idées reçues, la composante «exportations» demeure faible (12% du PIB). 6. Diversification des partenaires commerciaux: parallèlement, la dépendance du Brésil aux pays matures diminue au profit des nouvelles économies à forte croissance. La Chine est d'ailleurs passée au rang de premier partenaire commercial du Brésil. 7. Ressources en matières premières: un autre atout majeur de la superpuissance sud-américaine réside dans son secteur énergétique. En effet, le Brésil a découvert, il y a quatre ans, d’immenses gisements de pétrole anté-salifères (pre-salt) au large de ses côtes. Ces nouveaux gisements ont fait passer les réserves prouvées et probables du Brésil de 20 à 50 milliards de barils [3]. A l’horizon 2020, la société Petrobras (contrôlée par l’Etat) prévoit de produire 4,9 millions de barils/jour, ce qui propulserait le pays du 11e au 5e rang mondial des producteurs de pétrole.
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41 Sous la loupe
10. Situation micro-économique: malgré son potentiel, le marché des actions brésiliennes reste parmi les moins chers avec un ratio P/E de 9,2x, contre une moyenne historique à 13,7x [5]. Le couple rendement/risque apparaît très favorable au Brésil. D’ailleurs, ce marché est parmi les grands bénéficiaires du retour de l’appétit au risque, depuis le début de l’année (+14% en USD contre +9% pour l’indice MSCI Emerging Markets) [6]. De plus, la suppression de la taxe sur les opérations financières (IOF) a favorisé les entrées de capitaux provenant des investisseurs étrangers sur les marchés actions. La devise locale s’est d’ailleurs appréciée de 7% (contre USD) sur la période. Tant du point de vue de la croissance bénéficiaire des sociétés que du niveau actuel de valorisation, le marché des actions brésiliennes présente fondamentalement un potentiel de sur-performance cette année, même si des chocs de volatilité exogènes ne peuvent pas être écartés, à cause des conditions économiques difficiles dans les économies matures. n
9. … le développement des infrastructures: outre ces manifestations sportives d'envergure, le niveau actuel des infrastructures au Brésil laisse une grosse marge de développement potentiel. Selon Samuel Lieber, CEO de Alpine Woods Capital Investors [4], seules 6% des routes brésiliennes sont actuellement carrossables, contre 59% aux Etats-Unis et presque 100% en Allemagne et au Royaume Uni… Les investissements en infrastructures vont donc être clairement un moteur de l’économie du pays. Certes, le programme d’accélération de la croissance (PAC) commencé sous le gouvernement de Lula n’a que peu progressé ces derniers mois, les changements au niveau ministériel, ainsi que les restrictions budgétaires sur 2011 n’ayant laissé que peu de place aux projets de développement des routes, ports, voies ferrées et mobilité urbaine. Toutefois, la mise à niveau des infrastructures est devenue prioritaire pour les autorités, qui prévoient notamment un programme de privatisations des terminaux d’aéroport sur les douze-dix-huit mois à venir.
Gautier Venerati Discretionary Portfolio Manager, Crédit Agricole Suisse Private Banking
@ gautier.venerati@ca-suisse.com
1. 2. 3. 4. 5.
Source: Bloomberg, 26th January 20122 BBC news, 29th December 20113 Source: The Economist Source: Barron’s Source: Bloomberg. Données pour le P/E 12-months forward contre la moyenne historique à 5 ans (indice IBOVESPA au 1/12/11) 6. Source: Bloomberg, 25 janvier 2012
13
Brésil: taux d'intérêt directeur SELIC (%)
source: Bloomberg
12.5
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MARCHéS éMERGENTS
8. Evénements sportifs d’ampleur internationale: le Brésil accueillera la Coupe du Monde de football en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016, ce qui profitera au tourisme, renforcera l’exposition médiatique du pays et favorisera bien entendu…
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( Communiqué
Business Intelligence Un bureau mobile complet pour les banquiers @ ptravers@cross-systems.com PASCAL TRAVERS, Directeur de Marché Banques, Assurances et Trading chez Cross Systems.
Dernière pierre pour achever la construction d’un environnement de travail mobile pour les «décideurs itinérants», la Business Intelligence sur tablette graphique.
L’
important effort des éditeurs de logiciel de Business Intelligence pour proposer leur plateforme sur des devices mobiles sécurisés permet, dès aujourd’hui, de construire les outils d’analyse et de décision nécessaires aux managers très souvent en voyage d’affaires. Essentielles pour un bureau mobile, ces applications leur délivrent toutes les informations cruciales dans le cadre de leur métier de décideur. Aujourd’hui, malgré la mise en oeuvre de solutions de téléconférence dans les entreprises, les voyages professionnels viennent toujours s’insérer dans les agendas surchargés de la plupart des managers. Eloignés du confort de leur bureau, parfois pour plusieurs jours, ils sont «déconnectés» de leurs sources d’information. Aussi, ils sont amenés à prendre de plus en plus rapidement des décisions importantes, et parfois lourdes de conséquences, sans la pleine connaissance des données du contexte. En effet, même si le lien avec leur environnement a été grandement facilité, ces dernières années, par les progrès de la téléphonie en y incluant un accès à leur messagerie professionnelle, cela reste des sources d’informations ponctuelles, souvent asynchrones, incomplètes et non consolidées. Les données ainsi recueillies ne peuvent pas être analysées et croisées, et les différents scénarios possibles ne peuvent pas être testés comme les managers le font désormais systématiquement à leur bureau, en prenant en compte la totalité des données et en les manipulant dans les outils de reporting et d’analyse de données. Sans ces données et leurs outils, il reste donc une forte part d’intuition et de hasard dans la décision, quand elle est prise «on the fly»! Applications décisionnelles Il est désormais possible d’oublier cette période et de doter les managers des outils décisionnels, quel que soit le lieu où ils se trouvent, ou presque (un support de communication wifi ou 3G/4G reste toutefois obligatoire). Avec l’arrivée des moyens de communication haut-débit et des smartphones, mais surtout des tablettes graphiques, certains éditeurs spécialisés dans les solutions de Business Intelligence offrent aujourd'hui des logiciels permettant de développer des applications décisionnelles, qui n’ont rien à envier à celles disponibles sur un micro-ordinateur. Bien au contraire, on y retrouve toute la simplicité et l’ergonomie donnant l’envie d’utiliser les applications sur tablette graphique. Les managers équipés de la sorte vont accéder à l’information des différentes sources de l’entreprise, les organiser, les consolider, les sélectionner, les analyser selon plusieurs axes, approfondir leurs détails, faire des simulations (what-if scénario), et pouvoir prendre la décision la meilleure possible, compte tenu de leur meilleure connaissance des contextes juridique, économique, concurrentiel, etc.
Pour corroborer l’investissement des éditeurs sur cette offre, le marché se dit prêt à l’accueillir. En fait, la majorité des enquêtes auprès des entreprises de tous les secteurs rapportent que les applications, qui vont être le plus souvent déployées dans les deux années à venir sur les devices mobiles, seront des applications de Business Intelligence. La meilleure décision Dans ces mêmes enquêtes, le seul frein identifié par les entreprises pour ne pas déployer ce type de solutions demeure la sécurité, si importante pour les banques privées. Il existe trois éléments de réponse à ce point crucial. Tout d'abord, les applications de Business Intelligence travaillent par essence sur des données anonymisées; le secret bancaire est donc
préservé dans la mesure où l’application a bien été pensée et contrôlée pour la sécurité. Ensuite, il faudra privilégier les solutions fonctionnant uniquement en on-line, ou assurant de ne pas mettre en oeuvre le off-line. Enfin, il existe actuellement au moins une solution de sécurité pour les devices mobiles, qui a été développée en Suisse par de jeunes ingénieurs et a déjà reçu l’agrément de plusieurs banques privées de la place. Dotés de telles solutions mobiles et sécurisées, les managers vont pouvoir enfin prendre la meilleure décision possible, quel que soit le lieu et l’heure où ils se situent. ■
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43 Investir
NOTRE SéLECTION POUR L’INVESTISSEUR Obligations (Olivier Debat, Union Bancaire Privée): Avec une vision à long terme, la classe d’actifs high yield offre toujours des points d’entrée attractifs pour les investisseurs. En outre, les marges de crédit actuelles protègent ces derniers contre une récession de grande ampleur, soulignant l'intérêt d'intégrer cette classe d’actifs dans la gestion. Produits structurés (Eric Debray, TFS Structured Products, Groupe Tradition): Les gérants de fortune et autres investisseurs institutionnels ont accès à une gamme d’instruments financiers toujours plus large, mais dont certains souffrent parfois d’un manque de transparence. Les produits structurés appartiennent à cette catégorie. Sous certaines conditions, ils peuvent pourtant constituer des outils de gestion extrêmement efficaces, apportant des solutions rendement/risque bien adaptées à l’environnement actuel. Sans oublier l'investissement dans l'art (Michel Reymondin), le cocktail du gérant (Dr. Michel Donegani, Prisminvest SA) et quelques meilleures performances de fonds sélectionnées par le site financier cfinancials.com.
44 MARCHÉ OBLIGATAIRE Nouveaux défis pour la gestion high yield
50 ART ET FINANCE Evolution croisée
52 COCKTAIL DU GÉRANT 46 PRODUITS STRUCTURÉS Plaidoyer pour plus de transparence
Actions des pays émergents Pour une allocation stratégique
48 ANALYSES Les indicateurs avec Cfinancials
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44 Investir
olivier Debat Product specialist, Union Bancaire Privée
marché obligataire
@ ode@ubp.ch
Nouveaux défis pour la gestion high yield Trois tendances se sont imposées en 2011, qui ont profondément pesé sur l’évolution des marchés financiers de manière générale, et obligataires en particulier. Il s'agit de la prédominance des thèmes de marché «topdown», de l’alternance de phases «risk-on» et «risk-off», et des changements des régimes de liquidité. Les thèmes «top-down» ont été prédominants, l'année dernière. La crise de la dette souveraine de la zone euro reste de fait le thème principal, mais pas uniquement. L’accident nucléaire de Fukushima, les révolutions arabes, la bataille parlementaire entre Démocrates et Républicains sur le plafond de la dette américaine, de même que les données macroéconomiques, ont aussi donné le «la» en 2011. Cette prédominance devrait perdurer cette année, avec trois thèmes quasiment incontournables. Sans surprise, le premier concerne le niveau d’endettement des Etats dans les pays développés, alors que le second a trait aux perspectives macroéconomiques, l’activité économique étant plus sensible aux chocs externes, dans un contexte de croissance faible. Quant au troisième, il se focalise sur les échéances politiques majeures de l’année en cours, dont les élections présidentielles aux Etats-Unis, en France et en Russie, et le 18e Congrès du Parti communiste chinois, lequel sera marqué par le remplacement de Hu Jintao et un renouvellement important des instances dirigeantes chinois. L’alternance de phases «risk-on» et
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«risk-off» (où les périodes de marché haussiers et baissiers se sont succédées par vague) est en grande partie la conséquence de la prédominance des thèmes «top-down», et des crises des dettes souveraines en particulier. Les négociations en coulisses, les réunions bipartisanes et les sommets se sont succédés sans interruption, suspendant les décisions d’investisseurs fébriles à la publication des communiqués de presse, et à la mention (ou non) de telle ou telle mesure, dont le paroxysme a été atteint en juin 2011, lorsque le décompte des voix au parlement grec du vote du plan d’austérité a été relayé en direct par les agences de presse. L’absence de solution à la crise de la dette sou-
(T aux de défaut)
veraine dans la zone euro, et le report de la question du plafond de la dette américaine, continueront de soumettre les marchés obligataires à la peur du «communiqué de presse».
souveraine, ayant renchéri le coût de financement des banques, et du durcissement des règles prudentielles bancaires. Cela pèse sur le niveau de liquidité générale du marché. Les phases «risk-off» ont ainsi généralement été accompagnées d’une contraction de la liquidité. Quels enseignements pour la gestion de la dette high yield? Au sein de l’asset management, cette dernière est historiquement et majoritairement centrée sur l’approche «bottomup». Toutefois, le contexte de marché semble désormais plutôt adapté à une approche «top-down» de la gestion high yield. Une telle approche s’attache à analyser l’environnement macroéconomique, de même que les
Liquidité en question Les changements des régimes de liquidité se sont également accentués en 2011. La liquidité du marché obligataire dépend notamment de la capacité des intermédiaires financiers bancaires à conserver sur leurs bilans un stock de dettes, en fonction de l’évolution de l’offre et de la demande. Or, le financement de ce stock est devenu très couteux sous l’effet combiné de la crise de la dette
High yield : un point d’entrée attractif
12%
10%
Niveau implicite de marc hé : 7.5%
8%
6%
4%
2%
Attendu en 2013 : 2%
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2000
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S ource: UB P , Moody’s , J P Morgan US High Y ield R esearch
2005
2006
2007
2008
2009
2011
2012E 2013E
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45 Investir
Augmentation de capital de la CPCI SA Suite à l’AG extraordinaire de ses actionnaires qui s’est tenue le 16 décembre dernier, le CA de la Compagnie Privée de Conseils et d'Investissements SA (CPCI) a procédé à l’augmentation de son capital-actions de 5 à 6 millions de francs. Cette opération doit permettre à la CPCI, négociant en valeurs mobilières soumis à la surveillance de la FINMA, de profiter de toute opportunité d’acquisition, afin d'accroître sa masse sous gestion. Jusqu’au 30 juin prochain, le CA peut encore augmenter son capitalactions de 1 million de francs, par exemple en l'ouvrant à de nouveaux actionnaires. (DP)
FOCUS Points d’entrée attractifs thèmes moteurs des marchés, pour déterminer ensuite les vues d’investissement. A ce titre, l’approche «topdown» est parfaitement en phase avec le tempo actuel des marchés obligataires. Enfin, l’approche «topdown» vient diversifier le risque global de la poche high yield d’un investisseur. Avec l’alternance de phases «risk-on» et «risk-off», et les changements des régimes de liquidité, le gestionnaire de dette high yield doit être en mesure d’ajuster de manière dynamique son portefeuille, en minimisant les coûts de transaction. A ce titre, les indices high yield CDS en Europe (Markit iTraxx Xover Europe) et aux Etats-Unis (Markit CDX.NA.HY) sont les instruments idoines. Standardisés et réglementés, ils affichent de manière structurelle une meilleure liquidité que les obligations high yield classiques, quelles que soient
les conditions de marché. En effet, mesuré par le bid/offer spread, la liquidité des obligations high yield est significativement plus faible que celle des indices high yield. Le bid/offer spread des obligations high yield s’établit effectivement à environ 2,0% contre seulement 0,10% pour les indices CDS. Après la faillite de Lehman Brother, le bid/offer spread s’était en outre dégradé à environ 5,0% pour les obligations high yield, mais avait démontré une grande stabilité pour les indices CDS high yield, à 0,15% environ. Dans le contexte de marché actuel, le management de la dette high yield s’enrichit d’une approche de gestion centrée sur le «top-down», et la priorité donnée à la liquidité. Les indices CDS high yield sont donc les instruments privilégiés pour naviguer dans cet environnement de marché. n
Le momemtum récent sur le high yield est positif. Les données macroéconomiques aux Etats-Unis se sont redressées, après le trou d’air enregistré au milieu de l’année 2011. Mais les multiples actions engagées pour faire face à la crise de la zone euro, et notamment l’opération de refinancement de la BCE à 3 ans pour 489 milliards d’euros, ont contribué à réduire l’aversion au risque. Depuis la fin novembre dernier, les marges de crédit aux Etat-Unis se sont resserrées de 180 pb. Le downgrade par S&P de neuf pays européens, dont la France et l’Autriche qui ont perdu leur AAA, n’a pas eu d’effet notable sur les valorisations. Avec une vision à long terme, la classe d’actifs high yield offre toujours des points d’entrée attractifs pour un investisseur. Les marges de crédit du high yield aux Etats-Unis s’établissent à environ 700 points de base. Ce niveau tient compte d’un taux de défaut de 7,5% par an pendant cinq années. Un tel scénario ne s’est pas produit depuis la crise de 1929! Par ailleurs, les taux de défaut ont atteint 10% en 2009 après une crise de la magnitude de la faillite de Lehman Brothers, pour ensuite revenir à 1,0% dès l’année suivante. Les marges de crédit actuelles protègent donc l’investisseur contre une récession de grande ampleur, et soulignent l’attractivité de la classe d’actifs.
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46 Investir Eric Debray Cofondateur TFS Structured Products, Groupe Tradition
Produits structurés
Plaidoyer pour plus de transparence L’environnement économique et financier actuel représente un véritable challenge pour l’industrie de la gestion de fortune. Dans un contexte de taux d’intérêt réels largement négatifs pour les signatures de bonne qualité, la préservation du pouvoir d’achat est devenue d’autant plus difficile que l’aversion au risque des investisseurs est forte. Face à ce challenge, les gérants de fortune et autres investisseurs institutionnels ont accès à une gamme d’instruments financiers toujours plus large, mais qui souffrent parfois d’un manque de transparence. Les produits structurés appartiennent à cette catégorie. Sous certaines conditions, ils peuvent pourtant constituer des outils de gestion extrêmement efficaces, apportant des solutions rendement/risque bien adaptées à l’environnement actuel. La construction de produits surmesure constitue un pas dans la bonne direction, puisque celle-ci permet de répondre de façon précise et adaptée à chaque problématique d’investissement. Dans le cadre d’une approche sur-mesure, le structureur du produit doit, en amont de la prise de décision, s’assurer qu’aucune zone d’ombre ne demeure pour les investisseurs. Il doit mettre à leur disposition toute son expertise pour garantir une décision informée, notamment en ce qui concerne le comportement de la structure en marché secondaire. Cette information est trop rarement disponible, alors même qu’elle sera souvent plus BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
déterminante que la formule de remboursement final pour la performance du produit. Un gérant cherchant un produit défensif ne devrait ainsi pas se voir proposer des structures dont la volatilité des prix peut dépasser celle du sous-jacent, dans un scénario négatif (ce qui est le cas par exemple de certains Autocalls, voir Focus/Etude de cas ci-dessous). De même, les gérants désireux de se prémunir contre le risque d’une hausse des taux d’intérêt ne devraient pas se voir offrir des «Floored Floater», dont la duration reste quasi identique à celle d’obligations à taux fixe. Combien d’investisseurs ont ainsi été déçus par la performance d’une stratégie, alors même qu’ils avaient vu juste sur l’évolution fondamentale du sous-jacent?
Un investisseur professionnel disposant des informations adéquates sera à même de prendre une décision optimale, quant au choix du meilleur support pour mettre en place sa stratégie d’investissement. Le rôle du structureur est donc primordial, puisqu’il doit veiller à ce que les produits proposés ne soient rien d’autre que de simples véhicules d’investissement au service de cette stratégie, et qu’ils ne génèrent pas de risques non maîtrisés. Parmi les principaux écueils à éviter figurent les choix de l'émetteur et de la stucture, ainsi que le suivi du produit. a) Choix de l’émetteur Le risque de signature doit bien sur être acceptable pour l’investisseur,
@ eric.debray@tfssp.com
mais il est également très important de s’assurer que ce risque de crédit est rémunéré à sa juste vealeur. Les produits structurés sont une source de financement importante pour certaines banques émettrices. Ce financement devrait, en théorie, se faire dans des conditions proches de celles auxquelles l’émetteur a accès sur le marché obligataire, ce qui est loin de toujours être le cas. Le danger pour l’investisseur est alors de constater une érosion significative de la valeur de son produit en marché secondaire, selon le principe de valorisation «markto-market». Les émetteurs étant rarement transparents sur leurs niveaux de financement (funding), il appartient au structureur d’utiliser son expertise et sa connaissance du marché pour guider les investisseurs et leur éviter ainsi une mauvaise surprise en marché secondaire. b) Choix de la structure Les performances des gérants sont calculées de façon mensuelle, hebdomadaire, voire quotidienne. Le choix d’un type de structure doit donc intégrer cette réalité, plutôt que de privilégier l’aspect parfois cosmétique de la formule de remboursement à maturité. Un gérant souhaitant un produit à effet de levier n’aura que faire d’une participation de 200% à maturité, si la sensibilité immédiate aux variations du sousjacent est insuffisante. Il est donc indispensable de mettre à la disposition des gérants les sensibilités aux
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47 Investir
divers paramètres de marché du produit en secondaire. c) Suivi du produit L’industrie est aujourd’hui trop focalisée sur l’émission de nouveaux produits et pas suffisamment sur le suivi des produits existants. Pourtant, la qualité du suivi et la fiabilité des valorisations en marché secondaire sont primordiales, pour la raison évoquée ci-dessus. Le structureur doit donc être capable à tout instant de fournir une explication détaillée d’une valorisation. Sauf circonstances exceptionnelles, il doit également être possible d’intervenir à l’achat, comme à la vente, sur un produit en marché secondaire. Un produit qui n’est plus disponible à l’achat n’offre pas suffisamment de garanties aux investisseurs sur la fiabilité des valorisations. Il est également bon de rappeler que
les produits structurés, y compris les plus simples, font appel à des instruments dérivés. La valeur et la sensibilité de ces instruments évoluent de façon dynamique au cours du temps, et en fonction des mouvements de marché. Un suivi quotidien est donc requis pendant toute la durée de vie, afin de garantir que le produit continue à remplir les objectifs du gérant, et que le profil de risque de la structure n’a pas été altéré. Le cas échéant, une restructuration peut permettre de revenir au profil de risque souhaité. Ces différents points militent en faveur d’une plus grande transparence de l’industrie, et donc en faveur de l’indépendance du structureur vis-à-vis des émetteurs. Des structureurs indépendants, disposant de l’expertise nécessaire et remplissant leur rôle de conseiller, devraient faciliter cet accès à l’information, et éviter ainsi les mauvaises surprises aux investisseurs. n
FOCUS Etude de cas Evolution de la volatilité des prix en marché secondaire de deux structures Autocall par rapport à celle du sousjacent (Euro Stoxx 50) • Autocall classique, barrière européenne: 60%, objectif de rendement 10,40% p.a. • Autocall défensif, barrière européenne: 60%, objectif de rendement 9,50% p.a Dans l’Autocall classique, l’objectif de rendement ne sera atteint que si le sous-jacent cote au-dessus du strike à une date anniversaire. L’Autocall défensif offre à l’investisseur une possibilité supplémentaire d’atteindre l’objectif de rendement, puisque celui-ci sera également atteint si, à maturité, le sousjacent est au-dessus de la barrière européenne. Bien que ces deux structures paraissent relativement similaires en termes de risque (le capital est à risque dans les deux cas si, à maturité, le sousjacent a baissé de plus de 40% par rapport au strike), leur comportement en marché secondaire est très différent. La baisse du marché de l’été 2011 provoque une très forte hausse de la volatilité des prix de l’Autocall classique, cette volatilité devenant même supérieure à celle du sous-jacent (graphique 1). Dans le cas de l’Autocall défensif, la volatilité des prix reste très inferieure à celle du sous-jacent, permettant à la structure de conserver son caractère défensif.
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48 Investir
Performance Les tendances de Cfinancials Cfinancials.com un accès simple et gratuit à tous les produits financiers. un accès à 98% des produits financiers, soit 9,5 millions d’instruments financiers.
Top 5 Issuers of Structured Products in January 2012 in Switzerland Issuer Name 1 2 3 4 5
Nb of products
Bank Vontobel UBS Zurcher Kantonalbank EFG Financial Products Bank Julius Bear
4'627 2'494 1'788 795 698
Top 20 underlyings in Structured Products in Switzerland Name 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Structured Product Type in January 2012 for Switzerland
Nb of products
SMI Index EURO STOXX 50 PR Index Roche GS Credit Suisse Group N ABB N Novartis N Zurich Financial Services AG Nestlé N Gold fix PM UBS N Swiss RE AG Holcim N Silver Syngenta N S&P 500 Index DAX Index Richemont A Aktien Adecco SA Petroplus Hldgs. AG Swatch Group I
1'571 1'491 1'333 1'244 1'234 1'195 1'187 1'184 998 979 903 883 828 767 742 649 555 545 520 494
Warrant 2’364 Mini-Future 666 570 Warrant with Knock-Out Barrier Reverse Convertible 356 Discount Certificate 59 Bonus Certificate 29 Express Certificate 23 Tracker Certificate 22 Reference Entity Certificate with Yield Enhancement 16 Capital Protection Certificate with Coupon 13 Outperformance Certificate 11 Miscellaneous Leverage Certificates without Knock-Out 5 Reference Entity Certificate with Conditional Capital Protection 5 Miscellaneous Yield Enhancement Certificates 4 Capital Protection Certificate with Participation 3 Reverse Convertible 3 Barrier Discount Certificate 3 Twin-Win Certificate 2 Capped Outperformance Certificate 1
Structured Product Innovation (Gold Denominated Products)
CH0137243165 CH0139211756 CH0139211764 CH0139211772 CH0139214396 CH0139215245 CH0140809853 CH0140811222 CH0140812535 CH0144227599 CH0144227987 CH0139213703 CH0139213695 CH0137243157
XAU001 EFG C 10/12 /Z XAU004 EFG C 10/12 /Z XAU005 EFG C 10/12 /Z XAU006 EFG C 10/12 /Z XAU010 EFG C 10/12 /Z XAU011 EFG C 11/12 /Z XAU012 EFG C 11/12 /Z EFMFG EFG C 12/12 /Z XAU017 EFG C 12/12 /Z XAU019 EFG C 12/12 /Z XAU020 EFG C 01/13 /Z XAU007 EFG C 04/13 /Z XAU008 EFG C 04/13 /Z XAU002 EFG C 10/14 /Z
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Barrier Reverse Convertible Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Barrier Reverse Convertible (COSI) Express Certificate (COSI)* Express Certificate (COSI)* Express Certificate
Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU) Gold (XAU)
2011-10-17 2011-10-10 2011-10-10 2011-10-10 2011-11-07 2011-11-16 2011-11-30 2011-12-12 2011-12-19 2012-01-04 2012-01-11 2011-11-03 2011-11-03 2011-10-17
2012-10-02 2012-10-03 2012-10-03 2012-10-03 2012-10-31 2012-11-09 2012-11-23 2012-12-05 2012-12-12 2012-12-21 2013-01-04 2013-04-24 2013-04-26 2014-10-10
EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products EFG Financial Products
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49 Investir
mICHAEL HEIJmEIJER CEO
@ management@cfinancials.com
Cfinancials.com est une société privée et indépendante des émetteurs de produits. Les analyses de produits financiers sont objectives et basées sur un traitement informatique des données.
sur le web www.cfinancials.com
Structured Products with the highest AVG Buy Volume in January 2012
Barrier Reverse Convertible (European Knock-In) Put-Warran Call-Warrant Floater Barrier Reverse Convertible Call-Warrant Barrier Reverse Convertible (European Knock-In) Call-Warrant Call-Warrant Call-Warrant Call-Warrant Barrier Reverse Convertible Call-Warrant Voncert Call-Warrant Barrier Reverse Convertible Collared Floater Certificate Raiffeisen Zinspapier Tracer Call-Warrant Capital Protected Note (capped) Capped CPN Mini Long Call-Warrant Call-Warrant Floating Rate Note with Floor and Cap Barrier Reverse Convertible Express Certificate with European Knock-In Mini Long Turbo Call Warrant Call-Warrant Mini Short
6.75 BVG/SYNN 12 UBSKP ZKB P 03/12 VTDAEH VON C 03/12 /Z NCREU LEU C 11/13 ROZKT ZKB C 06/12 8.90 BVG/CFR 12 DAXCK VON C 12/12 UBSJN JB C 03/12 BSAGO SAR C 06/12 /Z ROZKO ZKB C 06/12 CSRMB LEU C 02/12 ROZKO ZKB C 06/12 VZOIC VON C ROZKO ZKB C 06/12 CSRMB LEU C 02/12 VFCHF VON C 04/15 NIKCT RBSPLC C 1.75 VON/RZEUF 15 PMTAA UBS C ROZKO ZKB C 06/12 SZCMD RBSPLC C 04/13 GROIC UBS C 01/12 XAUMK RBSPLC C ROZKO ZKB C 06/12 ROZKO ZKB C 06/12 3.25 UBS/3NFRA 15 /Z CSRMB LEU C 02/12 EXPDX UBS C 02/14 DAXNQ RBSPLC C TNESE UBS C 03/12 /Z GIVKE ZKB C 06/12 /Z XAUMM RBSPLC P /Z
CH0123837210 CH0124694610 CH0135873955 CH0124744084 CH0124691095 CH012404805 CH0104992299 CH0131763069 CH0141539160 CH0124691079 CH0123460351 CH0124691079 CH0101408216 CH0124691079 CH0123460351 CH0110855407 CH0013183790 CH0113285537 CH0026074713 CH0124691079 CH0038610140 CH0049829382 CH0113901794 CH0124691079 CH0124691079 CH0139981267 CH0123460351 CH0124683464 CH0104098345 CH0144890768 CH0138346272 CH0140348449
Banque Cantonale Vaudoise Zürcher Kantonalbank Bank Vontobel Clariden Leu Zürcher Kantonalbank Banque Cantonale Vaudoise Bank Vontobel Bank Julius Bär Bank Sarasin Zürcher Kantonalbank Clariden Leu Zürcher Kantonalbank Bank Vontobel Zürcher Kantonalbank Clariden Leu Bank Vontobel Royal Bank of Scotland Bank Vontobel UBS Zürcher Kantonalbank Royal Bank of Scotland UBS Royal Bank of Scotland Zürcher Kantonalbank Zürcher Kantonalbank UBS Clariden Leu UBS Royal Bank of Scotland UBS Zürcher Kantonalbank Royal Bank of Scotland BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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50 Investir michel Reymondin Expert en œuvres d’art
Art et finance
Evolution croisée L’année 2011 a connu une évolution croisée au sein du marché de l’art. D’un côté, nous avons assisté à l’envolée des prix d’artistes contemporains issus principalement des économies leaders comme la Chine, mais soutenus artificiellement par des groupes aux intérêts spéculatifs évidents. De l’autre, nous avons constaté l’écroulement de certaines valeurs classiques comme Marquet, Vlaminck, Corot, Liner ou Castan. Une décote pouvant atteindre les 70% par rapport à l’an 2000. La liste est loin d’être exhaustive, mais elle concerne plus de 150 peintres évoluant du XVIIIe au XXe siècle, ayant tous largement contribué à la compréhension du patrimoine, auquel ils sont rattachés. Je vois là une opportunité magnifique de revenir à un investissement sain, et de ne pas hésiter à contrecarrer l’effet mode produit par les grandes sociétés d’enchères désireuses de maintenir, voire d'augmenter, leur chiffre d’affaires. Attention à l'intrus Comprendre ces destins croisés, c’est se remémorer les bases fondamentales dictant notre comportement. Ne
plus se laisser entraîner vers l’illusion de croire que le critère de qualité est uniquement le prix déboursé pour une peinture représente déjà le premier pas vers la raison. L’illusion actuelle est un peu à l’image de l’action Swissair, à l’époque. Penser que les avions puissent atteindre des hauteurs stratosphériques entraînait automatiquement le titre de la société vers des sommets! On connaît la suite. Nous nous retrouvons dans le même cas de figure avec les artistes contemporains. Ce n’est pas parce qu’ils sont issus de pays économiquement forts, ou qu’ils bénéficient d’un soutien commercial fabriqué, que la symbolique de leur création est à l’image de leur réussite sociétale, ou à la hauteur de leur travail. En outre, nous autres occidentaux, que comprenons-nous aux subtilités de la culture chinoise, déjà que nous avons des difficultés à saisir la nôtre! En revanche, comme nous beignons en son sein depuis notre tendre enfance, nous avons la faculté d’en saisir intuitivement le sens caché pour en apprécier la saveur. Faut-il encore se rappeler la fonction d’une
œuvre d’art. Elle est le reflet, dans sa quintessence, d’une action humaine au travers de la civilisation qui l’a engendrée. Il est donc impératif de se recentrer sur ce que l’on maîtrise, au moyen d’une création capable de nous émouvoir spontanément. Pour nous aider dans ce choix sincère, imaginons devoir vivre avec cet objet sensé rejoindre nos cimaises privées. Interrogeons-nous si l’œuvre va capter notre attention pour un détail apparemment insignifiant, cependant évocateur pour notre vécu. Mais si le tableau s’inscrit comme un objet décoratif représentant uniquement une masse monétaire sujette à flatter notre ego, alors on a introduit un intrus dans notre sphère privée… Aujourd’hui, il ne faut pas hésiter à acquérir des œuvres d’art à contrecourant de la mode que l’on tente de nous imposer par des leurres fabriqués. Naturellement, ce choix nécessite un peu de courage et un tout petit effort de culture teintée de réflexion. Mais ce supplément de connaissances va largement se répercuter sur le contentement procuré par une peinture. Vous serez agréablement surpris de découvrir combien cet investissement peut apporter de plaisir, capable d’aller bien au-delà de l’aspect purement financier! n
Ce tableau est une œuvre typique du mouvement de l’art brut, laquelle reste encore abordable au sein du marché de l’art. Louis SOUTER, 1871-1942 «Pâques» encre de chine et gouache sur papier, 25x34 cm réf: Thévoz, No 2349, page 288 Références Google: Swissair-Wikipédia, L’art contemporain chinois, Le marché de l’art. BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
@
michelreymondin@bluewin.ch
FOCUS Avis aux amateurs éclairés Les textes de cette chronique tentent de coller à l’actualité du marché de l’art. Les nombreux témoignages et soutiens reçus m’encouragent à poursuivre dans cette voie. Donc un grand merci à tous. L’investissement dans l’art, au sens large du terme, est aujourd’hui bien intégré dans une saine diversification de placement sécurisé. Aussi, les lecteurs de Banque & Finance aimeraient peutêtre connaître les opinions variées des amateurs éclairés, exerçant ou non une activité dans ce domaine. Elles peuvent être celles d'un collectionneur, d'un directeur de fondation ou de musées, d'un marchand ou d'un gestionnaire de patrimoine. J’invite dès lors les lecteurs, qui souhaiteraient s’exprimer, à me contacter pour favoriser le dialogue, afin de s’ouvrir à d’autres approches. Merci par avance. MR
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51 Cocktail du gérant Dr. michel Donegani CEO, Prisminvest SA
Actions des pays émergents
@ mdonegani@prisminvest.ch
DE PLUS Si la science fournit de nombreux outils essentiels à la calibration des risques passés, le succès des investissements représente un art bien plus complexe, car il regarde vers l’avenir et ne s’enseigne pas par de simples formules mathématiques. MD
Pour une allocation stratégique Les turbulences spectaculaires ayant touché les marchés financiers, depuis une dizaine d’années, ont eu pour conséquence une forte déstabilisation des investisseurs institutionnels et privés. Dans le cas particulier des investissements en actions, l’euphémisme de «scepticisme prononcé» décrit le contexte de manière assez réaliste. A ce défaut indiscutable de performance, s’accumule souvent une couche supplémentaire d’irritation face aux comportements de nombreux acteurs, ou encore au niveau des frais facturés ou cachés dans certains produits dits «sophistiqués». En réalité, nombre de résultats décevants sont le fruit de quelques paramètres individuels, ou d’une combinaison de ces derniers, comme l'absence de stratégie à long terme, les changements tactiques émotionnels, l'absence de re-balancements périodiques du portefeuille, la mauvaise compréhension de nouveaux produits financiers, pour ne citer que les principaux. Et puis, pour un investisseur basé en CHF, la force historique de cette devise renverrait-elle sur les bancs d’école les défenseurs de la théorie de la diversification? En effet, cette dernière semble ne plus être adaptée qu’à un monde anglosaxon, dans lequel s’épanouissent les devises faibles. Depuis plus de dix ans, un investisseurs basé en CHF aurait mieux fait de «ne rien faire» endehors de cette devise, tout au plus des obligations de la Confédération et de l’immobilier local. Mais cela serat-il encore vrai dans les années à
venir? Rien n’est moins certain. Avec des taux courts à 0% et une courbe à terme désormais pratiquement plate, les investissements en obligations ne comportent que des risques (duration et contrepartie). La transmission du ralentissement mondial à l’économie suisse pourrait affecter simultanément la valeur de notre devise, nos taux d’intérêts et par conséquence inéluctable la valorisation de tous les actifs, dont bien entendu l’immobilier. Si la force actuelle de notre CHF est un handicap pour notre activité d’exportation, elle pourrait se révéler une opportunité pour nos investissements futurs, dans la mesure où cette force n’est pas éternelle. Si nous ne profitons pas actuellement de la vigueur de notre devise, quand allons-nous le faire? Performance non négligeable Une allocation d’actifs répond plus à approche «sur mesure» qu’à du «prêtà-porter», et nécessite bien plus de développements que ceux exposés ici. Aussi, je me limiterai à un aspect de la problématique de l’allocation du risque en actions. Sachant que la plupart des investisseurs ont, soit pour des raisons règlementaires, soit par une limitation quantitative du risque (VaR,…), des contraintes d’investissement en dehors du CHF, pourquoi ne pas utiliser pleinement cette portion en devises étrangères pour investir stratégiquement en actions de pays émergents? Si ces derniers sont plus volatils que les marchés développés,
ils ont apporté une performance non négligeable par le passé. Concrètement, on observe dans le graphique ci-dessous, que pour un investisseur en CHF, les actions des pays développés n'ont pratiquement rien rapporté sur les treize dernières années, contrairement aux marchés émergents. Il est très probable que ce différentiel de performance persiste à l’avenir. Cependant, dans le cas d’une première entrée, le timing doit être soigné et l’horizon-temps de l’investissement adapté, étant donné la plus forte volatilité de ces marchés. Le simple transfert d’allocation des actions mondiales (MSCI World) à des actions des pays émergents (MSCI Emerging Markets), en partant d’un portefeuille concentré sur des obligations suisses (70%), des actions suisses (15%) et des actions mondiales (15%), aurait ainsi eu un impact spectaculaire. Sur les treize dernières années, on passe d’un rendement annualisé de 2,7% à un rendement de 4,5%, avec des modifications de mesures de risque relativement faibles au niveau du portefeuille. Inutile de commenter les conséquences que ce simple changement stratégique aurait eu sur la santé financière, par exemple de nombreuses caisses de pension sur cette même période... n
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52 Assurances
STRATÉGIES DE PLACEMENT DES ASSURANCES
Une nécessaire transformation
par Jérôme Crugnola-Humbert Directeur, Actuarial & Insurance Solutions, Deloitte (Zurich)
@ jcrugnola@deloitte.ch
La transformation et l’amélioration des pratiques de gestion actif-passif des compagnies d’assurance représentent l’un des défis-clef des années à venir, et un élément central pour assurer la prospérité de cette industrie.
et par Renato Di Iorio Directeur, Actuarial & Insurance Solutions, Deloitte (Zurich)
@
rdiiorio@deloitte.ch
BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
D
ans l’ensemble des pays développés, l’industrie de l’assurance remplit plusieurs fonctions économiques et financières cruciales pour la bonne marche de l’économie, en général. Tout d’abord, sa fonction originelle reste bien sûr de mutualiser les risques individuels des biens et des personnes au sein de larges portefeuilles, afin de permettre la réalisation d’investissements dont la nature incertaine aurait empêché ou freiné le développement. La gestion des risques et du capital s'avère donc primordiale. Ensuite, l’industrie de l’assurance-vie, en particulier, concentre une importante partie de l’épargne disponible, estimée en 2009 à environ 6'800 milliards d’euros pour l'UE et à plus de 300 milliards de francs pour la Suisse. Les compagnies d’assurance sont ainsi devenues des investisseurs institutionnels au poids rendu indispensable à la stabilité de l’ensemble des marchés financiers. En Suisse,
par exemple, elles détiennent une part importante du parc immobilier. Enfin, l’industrie de l’assurance est tout simplement un secteur employant plus d’un million de collaborateurs dans l’UE, et environ 50'000 en Suisse. Pour l’ensemble de ces raisons, la bonne santé du secteur de l’assurance, ainsi que la régulation de ses acteurs, constituent un enjeu économique majeur. Jusque récemment, les règles de solvabilité imposant aux assureurs de détenir un minimum de capital pour faire face à des pertes extrêmes, ainsi que la méthode de valorisation des actifs et passifs dans les comptes des compagnies, ont été d’une grande simplicité en Europe. En bref, le capital de solvabilité minimal était proportionnel à la taille de la compagnie d’assurance (directive dite «Solvabilité I»), tandis que les règles comptables nationales permettaient la valorisation des actifs (en tous cas en Europe continentale) et des passifs, sans référence directe à leur valeur économique courante. Par conséquent, le niveau des risques encourus à l’actif ou au passif, ainsi que la qualité de leur gestion, avaient peu ou pas d’influence directe sur le niveau de capital requis. Dans ces conditions, une compagnie «zombie» en état de quasi-faillite économique pouvait subsister plusieurs années, avant d’enregistrer des pertes comp-
tables et/ou d’être en situation de ne plus pouvoir faire face à ses engagements et prestations. Raz-de-marée réglementaire En matière de solvabilité comme de comptabilité, de profondes réformes visant à calculer le capital nécessaire, comme fonction des risques spécifiques à chaque compagnie, et à représenter les actifs et passifs en valeur économique sont en cours. En Suisse, le Test Suisse de Solvabilité (Swiss Solvency Test ou SST) est déjà en vigueur, alors que dans l’UE, la réglementation analogue, dite «Solvabilité II», continue d’être développée et serait mise en œuvre au cours des années à venir. Pour la comptabilité, les normes «IFRS 4 Phase II» sont également en phase d’élaboration et de discussion. Il en est de même des exigences des agences de notations, dont les modèles d’évaluation actuels sont souvent à mi-chemin entre les règles d’hier et de demain. La mise en exergue de la qualité de la gestion actif-passif (Asset & Liability Management ou ALM) constitue une conséquence importante de ces nouvelles réglementations. Les compagnies d’assurance, pour lesquelles les actifs investis sont considérablement différents de la structure des dettes au passif (matu-
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53 Assurances
rité, sensibilité à différents facteurs du risque), se verront dorénavant imposées de lourdes pénalités en termes de capital de solvabilité minimum requis dans le nouveau régime, et leurs résultats annuels seront considérablement plus volatils qu’auparavant, dans la mesure où un même choc externe (par exemple une baisse de taux d’intérêts) affectera différemment leurs actifs et leurs passifs. Les compagnies d’assurance doivent donc être à même de comprendre en profondeur les risques inhérents à leurs activités et leur influence sur leurs besoins en capital de solvabilité, afin de survivre
à ce raz-de-marée de nouvelles réglementations. Naturellement, la majorité des compagnies d’assurance se penchent actuellement sur la question et reconsidèrent leur gouvernance interne, de manière à intégrer plus étroitement les activités et décisions des départements investissement, actuariat et gestion des risques. Dans de nombreuses compagnies, en effet, ces trois entités ont souvent longtemps coexisté en «silos» en communiquant insuffisamment, à l’exception de quelques groupes multinationaux (en particulier de réassurance), ou à l’inverse, de
petites sociétés dans lesquelles ces différentes activités n’ont pas été compartimentées de manière aussi hermétique. A ces nouveaux défis, auxquels font face les assureurs, il faut préciser que certaines compagnies sont dans une situation difficile à cause de la concurrence accrue au sein de leur secteur, qui a pu les contraindre à pratiquer des politiques de tarification très agressives, et à prendre le pari de ne pas couvrir leurs risques (le marché des rentes britanniques est un excellent exemple). En raison du caractère stratégique du secteur de l’assurance, de nombreuses compagnies
en difficultés sont en fait secourues, restructurées ou « mariées de force » à l’abri des regards du public, et ne sont ainsi jamais déclarées officiellement insolvables. Cependant, la «partie émergée de l’iceberg» fournit déjà quelques illustrations frappantes de faillites liées en particulier à des politiques de gestion inadaptées, tel que Equitable Life au Royaume-Uni. Lobbying vigoureux Les stratégies de gestion d’actifs des compagnies d’assurance ont déjà commencé à évoluer avec la .
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54 Assurances
FOCUS La liquidité en question
. réduction progressive de la part
du portefeuille investie en actions, les achats d’obligations à faible risque et maturité longue par les compagnies d’assurance-vie (dont les passifs sont généralement à très long terme), ou encore ceux de produits dérivés réduisant l’exposition aux mouvements de marchés financiers (puts, swaptions, couvertures de change). En parallèle, l’ensemble du secteur de l’assurance se livre également à un lobbying vigoureux pour infléchir les règles du jeu et la sévérité des pénalités, qui seront infligées. En France, le PDG d’AXA a souligné, l’an dernier, que si les nouvelles règles de solvabilité contraignaient les assureurs à réduire drastiquement leurs investissements en actions, cela pourrait entraîner une chute générale des bourses (il est intéressant de noter que contrairement au SST, Solvabilité II a pour mandat explicite la protection des consommateurs, mais également la stabilité des marchés financiers). En Suisse, dans un contexte de taux bas et d’obligations peu rémunératrices rendant l’immobilier comparativement attractif, les compagnies tentent d’obtenir un traitement plus favorable des risques de ce portefeuille; il est pourtant concevable de se demander si la stabilité apparente
des prix reflète réellement de très faibles risques, ou plutôt l’absence de liquidité d’un marché dont le volume de transaction est comparativement faible. La question de la gestion des actifs est particulièrement critique pour les compagnies d’assurance-vie. Afin que leurs produits d’épargne soient compétitifs et attractifs (hors avantages fiscaux) par rapport aux produits bancaires, elles se doivent d’offrir des options et garanties à leurs clients, souscrivant dès lors naturellement d’importants risques financiers pour leur compte propre. Or, une couverture complète de ces risques les transformerait de facto en «fonds monétaires» sécurisés, offrant peu ou pas de potentiel de hausse à leurs clients, et ayant généralement une structure de frais plus élevés que les banques ou fonds de placement analogues. Le principal défi réside alors dans une quantification et un usage judicieux de la capacité de la compagnie à sélectionner la nature et le niveau des risques, qu’elle conserve. Une compagnie d’assurance-vie peut, par exemple, souhaiter se couvrir contre des mouvements des taux d’intérêts ou de change extrêmes, mais pas contre des fluctuations de moindre ampleur. La gestion des risques d’in-
vestissement rejoint ainsi conceptuellement la pratique très ancienne de celle des risques d’assurance traditionnels, grâce à des contrats de réassurance. Les obstacles à cette optimisation des stratégies de placement restent cependant nombreux. L’incertitude relative à la forme finale et au calendrier des règles Solvabilité II et IFRS 4 Phase II (et dans une moindre mesure des possibles évolutions futures du SST) est naturellement problématique. La possibilité d’ «arbitrages réglementaires», créant des incitations économiquement discutables à investir dans certaines classes d’actifs, ne peut pas non plus être écartée (actuellement, Solvabilité II considère, par exemple, les obligations grecques comme exemptes de risque de défaut, contrairement au SST). n
Les marchés financiers ont une capacité limitée à fournir le type d’actifs très spécifiques, dont auraient besoin les assureurs. Le marché des obligations «catastrophes» (cat bonds), ou liées à l’allongement de l’espérance de vie, reste très rudimentaire, tandis qu’en Suisse il n’existe pas d’obligations liées à l’inflation, et très peu d’obligations à très long terme. Des produits structurés ad hoc peuvent bien sûr être souscrits auprès de banques d’investissement (certaines compagnies suisses ont étudié la possibilité de titriser leurs portefeuilles immobiliers), mais c’est alors au prix du sacrifice de la liquidité de ces actifs et de frais élevés. La question spécifique de la liquidité, c’està-dire le risque de ne pouvoir céder les actifs au prix de marché anticipé (en particulier pour les compagnies d’assurance de biens devant faire face à des sinistres catastrophiques, tels qu’un tremblement de terre ou des inondations majeures), est d’ailleurs encore peu ou mal prise en compte dans l’ensemble du corpus de nouvelles règles actuellement mises en place.
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56 Assurances
LA TITRISATION DU RISQUE, UNE NOUVELLE FORME DE RÉASSURANCE?
Titriser le risque de longévité
par Anders malmström Responsable du département Vie, Membre du Directoire, AXA Winterthur
C
et par markus Kreienbühl Responsable de AXA Pension Solutions
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ompte tenu de l’évolution démographique et du bas niveau des taux d’intérêt, les caisses de pension autonomes et les assureurs-vie se trouvent confrontés à de nouveaux défis, lorsqu’il s’agit de garantir des rentes de vieillesse attractives. Les femmes et les hommes vivent de plus en plus longtemps, les taux à long terme sans risque servis sur les marchés des capitaux se situent à des planchers historiques, tandis que les marchés d’actions se caractérisent
par une grande volatilité. En raison de l’allongement de l'espérance de vie et de la faiblesse des taux d’intérêt, les institutions de prévoyance et les assureurs-vie ont, ces dernières années, régulièrement dû financer les rentes en cours par des subventions croisées au détriment des actifs. Dans le même temps, le bas niveau des taux nominaux oblige les institutions de prévoyance à effectuer des placements plus risqués afin de pouvoir remplir leurs engagements. Cette situation n’est pas sans consé-
quences pour les entreprises qui établissent leur bilan selon les normes IFRS (International Financial Reporting Standards). Impact sur le résultat d’exploitation Selon les normes IFRS, les sociétés cotées en bourse doivent prendre en considération les positions de risque résultant des engagements de rentes de leurs caisses de prévoyance, lors de l’établissement de leurs comptes annuels consolidés. Cette obligation peut influencer fortement le résultat d’exploitation. Pour protéger leurs fonds propres, les entreprises n’auront donc pas d’autre choix que de supprimer ces risques de leur bilan. Les assureurs-vie sont eux aussi touchés de près par cette problématique. Au cours des dix dernières années, la concurrence s’est fortement accentuée au sein de la branche, et les principes de calcul des primes basés sur le principe de sécurité ont nettement perdu de leur importance, d’où un risque de perte accru pour les sociétés d’assurance. Soucieux d’améliorer la stabilité du secteur de l’assurance, le législateur a introduit, fin 2004, la nouvelle loi sur la surveillance des assurances
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57 Assurances
(LSA), renforçant ainsi les exigences de solvabilité posées aux acteurs de la branche. Depuis 2005, les entreprises doivent donc procéder à une capitalisation ajustée du risque, qui est vérifiée annuellement par l’autorité de surveillance au moyen du Test suisse de solvabilité. Limites du modèle traditionnel Comment une institution de prévoyance peut-elle se protéger contre le risque de longévité? La méthode classique pour le couvrir est de le supporter soi-même et donc de constituer les réserves nécessaires à cet effet. Autre solution, transférer les rentes à un assureur-vie. Le volume total des rentes de la prévoyance professionnelle dépasse toutefois largement les possibilités du marché de l’assurance. Par ailleurs, il faut rappeler qu’il est difficile d’évaluer les futurs engagements en raison de la durée des contrats, et que la baisse des revenus ne permet plus de compenser ultérieurement les pertes subies. Ces observations montrent les limites du modèle traditionnel de la transformation du risque. En effet, les exi-
gences de solvabilité, la garantie qu'elle soit solide et la poursuite d’une stratégie de placement axée sur la sécurité ne permettent pas à l’assureur-vie de profiter pleinement de l’effet de levier du financement par emprunt, de celui d’accumulation du capital le long du processus d’investissement et des avantages d’une approche anticyclique, en matière d’investissement. Financer le risque via le marché des capitaux Le principal défi dans l'intermédiation du risque réside dans la saisie et l’évaluation du risque à titriser, ainsi que dans la structuration de l’obligation vendue aux investisseurs. Les transactions effectuées à ce jour étaient plutôt complexes. La titrisation directe d’un portefeuille d’assurance comporte des difficultés dans la mesure où elle intègre différents paramètres, comme la forme des contrats et des options, le risque systématique de mortalité, les frais administratifs, les risques réglementaires, la politique de dividende de l’assureur-vie, la politique de souscription, etc. Autant de facteurs qui
rendent la modélisation du cashflow très complexe et difficile à comprendre pour la plupart des investisseurs. Les difficultés liées à la sélection averse et au risque moral peuvent certes être atténués au moyen de franchises appropriées, mais ils restent hors du contrôle de l’investisseur. C’est pourquoi, il est nécessaire d’impliquer une partie neutre dans la transaction, comme une agence de notation, qui évaluera pour les investisseurs la qualité et la solvabilité au moyen d’un rating. La notation jouera donc un rôle-clé pour la titrisation du risque de longévité. La question de savoir dans quelle mesure cette titrisation des risques se répercute sur la solvabilité de l’assureur-vie est tout aussi importante. Il appartient ici à l’autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) de définir une pratique pour de telles opérations de titrisation, et de créer pour les différents acteurs du marché des bases juridiques sûres. Le système d’assurance dans son ensemble s’en trouverait renforcé. Il est donc souhaitable que la FINMA se penche sur ce dossier et qu’elle définisse un cadre légal contraignant tout en
tenant compte des enseignements de la crise des subprimes. Une attention toute particulière devra ici être accordée au financement par des fonds étrangers. Une première perspective L’une des principales difficultés de la titrisation du risque de longévité est la longue durée contractuelle du titre émis. Les investisseurs ne sont souvent pas prêts à prendre des risques sur plus de cinq à sept ans. L’institution de prévoyance, en revanche, est exposée au risque de longévité durant des dizaines d’années. Cette question pourrait être résolue si l’on émettait sur le même indice sousjacent au «trigger» d’une obligation de longévité un «future» sur lequel des options pourraient être négociées. Cela permettrait aux investisseurs de développer une stratégie de couverture. Parmi les autres avantages des instruments dérivés, citons encore la souplesse dans la définition du niveau de couverture et la réversibilité du contrat. n
FOCUS Les trois processus de la titrisation La titrisation des risques comprend globalement trois étapes: • la saisie du risque, • l’évaluation du risque • la titrisation du risque. L’évolution future de la titrisation des risques d’assurance dépendra fortement des progrès réalisés à ces trois niveaux de processus. Dans notre société, la garantie des rentes de vieillesse est un acquis récent. Un système qu’il vaut la peine de préserver pour les générations futures!
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AFFAIRES LPP @ manfred.knof@allianz-suisse.ch
Un besoin de sécurité et de garanties Les répercussions de la crise financière se manifestent encore aujourd’hui. Aussi, les compagnies d’assurance suisses ressentent le besoin de valeurs fiables, surtout dans les affaires LPP.
par manfred Knof Président du directoire, Délégué du Conseil d'administration, CEO, Allianz Suisse
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râce à une gestion des risques efficace, le secteur de l’assurance a bien surmonté la crise la plus grave de ces dernières années. Le petit nombre de compagnies, dont l’existence est menacée, ne peuvent le reprocher à leur cœur de métier, mais à des activités annexes. Contrairement aux banques, les assurances ont contribué à la stabilité des marchés et ne représentent pas de risque systémique. Toutefois, elles ne peuvent pas, elles non plus, échapper à la tendance économique générale, qu'un environnement concurrentiel difficile caractérise. La pression sur les primes se poursuit, et le contexte de taux d’intérêt évolue à un niveau historiquement bas, avec un impact évident sur les affaires LPP. Les valeurs fiables sont donc spécialement importantes en période de
crise. D'ailleurs, les compagnies d’assurance le ressentent actuellement, surtout dans les affaires vie collective. Alors que de nombreuses caisses de pension autonomes sont en situation critique (voir Focus), le modèle de l’assurance globale a fait ses preuves sur le marché. Dans le domaine de la prévoyance professionnelle, de plus en plus de PME misent désormais sur la stabilité à long terme et les prestations garanties, plutôt que de spéculer sur les variations à court terme des marchés des capitaux pour les fonds de prévoyance. Les avantages sont évidents, à savoir une assurance globale qui porte immédiatement ses fruits pour les employeurs et les employés. Les pertes sur placements et les contributions au redressement sous forme de paiement de supplément sont exclues, et une sous-couverture n’est pas possible. Le risque est en effet intégralement et exclusivement supporté par l’assureur vie privé, qui offre ce modèle fructueux d’assurance globale. Forte croissance dans les affaires LPP Une progression qui se reflète également dans les chiffres, puisque le volume de primes des affaires vie
collective a augmenté de 4,2% en 2010, selon l’Association Suisse d’Assurances. Dans cette branche, les assureurs vie suisses enregistrent ainsi la croissance la plus prononcée de ces huit dernières années. Allianz Suisse a même pu augmenter de plus de 8% son volume de primes dans les affaires LPP. Forte de ses garanties, l’assurance globale est manifestement synonyme de sécurité. Ne pas devoir en plus contribuer à l’assainissement de caisses de pension en situation de sous-couverture, y compris si les bouleversements sévissant sur les marchés financiers s’aggravent et perdurent, donne manifestement ce sentiment de sûreté à beaucoup de PME. Le modèle de l’assurance globale des assureurs vie répond de fait à un véritable besoin du marché. La combinaison de l’assurance sociale du premier pilier, et des solutions relevant de l’économie de marché du deuxième pilier, a fait ses preuves du point de vue du secteur de l’assurance. Cependant, des interventions politiques visent régulièrement à affaiblir l’assurance globale dans la prévoyance professionnelle, en particulier en ce qui concerne la répartition des excédents. Dans le domaine de la pré-
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59 Assurances
FOCUS voyance professionnelle, les assureurs privés offrent des garanties uniques, qui requièrent un capitalrisque devant être constitué par les assureurs. Pas de conséquence directe Si la «legal quote» actuelle (qui définit comment la quote-part légale des excédents de prévoyance professionnelle doit être créditée aux assurés) limite le gain des assureurs, elle leur permet néanmoins de se constituer le capital-risque nécessaire pour leur modèle. Il ne faut pas toucher à ce principe. Le
fait que le peuple suisse, l’année dernière, ait rejeté à une nette majorité le projet du Conseil fédéral et du Parlement en faveur d’une réduction du taux de conversion minimal LPP n’a pour nous, à titre de prestataires de solution de prévoyance professionnelle, pas de conséquence directe. Un taux de conversion trop élevé pénalisera à l’avenir les actifs, lesquels devront assumer le subventionnement croisé des retraités, celui-ci ne relevant pas du système. n
En sous-couverture Une analyse récente montre aussi la situation précaire de beaucoup de caisses de pension. A la fin septembre dernier, 79% de celles de droit public et 37% des caisses de droit privé étaient ainsi en souscouverture. Selon Swisscanto, les réserves pour fluctuation de valeur de ces dernières ont perdu environ 2,3% par rapport au trimestre précédent, pour un taux de couverture de 100,3%. Une tendance également observée pour les caisses de droit public, dont le taux de couverture est tombé à 88,2% (-2,8%). Le financement des caisses de pension a donc pâti des turbulences du marché et des devises. Dès lors, les institutions de prévoyance ont manifestement toujours la tâche difficile, essentiellement du fait des piètres perspectives de rendement sur les marchés des capitaux et du contexte de taux d’intérêt bas. Cette réalité a également amené de nombreuses entreprises à revoir leur position.
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60 Se perfectionner
Formation bancaire Connaître ses supports didactiques FOCUS Genève Place Financière disposera d’un stand à la Cité des Métiers et de la Formation, qui se tiendra en novembre 2012 à Geneva Palexpo, afin de présenter au jeune public le fonctionnement de la banque et les compétences requises.
par steve bernard Directeur, Genève Place Financière
@ bernard@geneve-finance.ch BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
Le monde de la banque et de la formation est d’une grande complexité. Aussi, il n’est pas toujours aisé d’en connaître le fonctionnement.
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râce à ses partenaires dans les dossiers de la formation, notamment les membres de ses Commissions permanentes, Genève Place Financière a mis au point plusieurs supports didactiques. Ils répondent à des interrogations spécifiques et permettent de mieux comprendre les métiers de la banque, ainsi que les formations s’y rattachant, et de faciliter ainsi tout effort de formation continue. www.edubank.ch, site que nous avons développé et dédié à la formation, est axé sur l’offre de la formation financière dispensée en Suisse romande par divers instituts, ainsi que sur les métiers de la banque. Il est le point central des outils présentés ci-dessous. • Formation pour chaque niveau d'étude: notre Carte des formations financières décline les formations professionnelles, académiques et continues, certifiantes ou diplômantes, avec un lien direct vers l'institut de formation concerné. • Formations par thème: notre Carte des cours thématiques présente l’ensemble des cours disponibles dans les domaines de la gestion privée, fiscalité/juridique/
compliance, fonds et gestion alternative, négoce des matières premières et crédits. • Métiers bancaires: notre Carte des métiers bancaires permet de découvrir quelque 40 professions dans les domaines de la gestion de patrimoine, du négoce des matières premières (CTF), du retail et business banking, ainsi que des métiers de support. A noter que 16 films sont également disponibles, témoignages d'autant de collaborateurs bancaires décrivant leur métier
• Compétences demandées pour certains métiers: plusieurs référentiels de compétences ont été élaborés et présentent les savoirêtre, les savoir-faire et les compétences exigées pour telle activité. Identifier les besoins de nouvelles formations, promouvoir la formation professionnelle de base et continue, telles sont quelques-unes des actions de Genève Place Financière, qui contribuent à l’excellence de la Place genevoise, et plus généralement romande. n
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61 Communiquer
http://www.snb.ch http://www.costacroisieres.fr http://www.observatoire-crises.org/
MIEUX DÉCELER, ANTICIPER ET MESURER LES CONSÉQUENCES D’UNE CRISE COMMENTAIRE Les plans de gestion de crise Les crises défrayent régulièrement la chronique. Pourtant, l’attention portée à leur anticipation et leur gestion reste souvent insuffisante. La mise au point de plans de prévention et de gestion de crise, s’accompagnant de simulation, permet de mieux les appréhender et de faire face à l’avalanche médiatique avec les bons réflexes, des messages adéquats, des procédures validées en place et des porte-paroles éprouvés. Ils permettent également d’être en conformité avec les obligations réglementaires et de développer une pédagogie interne. L’impressionnante multiplication des sources d’information ne nous laisse guère le choix, si nous ne maîtrisons pas de manière anticipée tous les ressorts d’une crise avec un plan sérieux, le vainqueur est déjà connu…
par Christophe Lamps Senior Partner, Dynamics Group
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cla@dynamicsgroup.ch
Le coût réel d’une crise mal gérée Deux crises récentes, l’affaire Hildebrand et le naufrage du Concordia, viennent rappeler que les premiers instants de la gestion d’une crise sont cruciaux. S'ils sont mal gérés, le coût en sera beaucoup plus élevé, tant en termes humains et financiers que de réputation.
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lors que le Conseil de la BNS avait blanchi Philipp Hildebrand de tout soupçon, celui-ci a dû se résoudre à démissionner, quelques jours plus tard, le 9 janvier dernier précisément. En cause, les informations partielles fournies par Philipp Hildebrand lors de sa conférence de presse du 5 janvier, qui omettait de mentionner certains mails devenus accablants, que ni le Conseil de banque, ni les auditeurs et ni le Conseil fédéral ne connaissaient. A une faute morale, venaient donc s’ajouter un mensonge par omission, induisant ainsi un sentiment de trahison, et une inévitable démission forcée. En dissimulant des informations sensibles et en ne fournissant pas toute la correspondance sur ses transactions privées, Philipp Hildebrand n’a pas joué la transparence requise. Il a peut-être voulu sauver son poste, mais il a surtout généré une crise significative et engendré un feuilleton médiatique dont le prix sera, in fine, beaucoup plus lourd à payer pour lui. En annonçant sa démission, il a essayé de sauver la dernière chose qui lui restait encore, son honneur. Et encore… Rétrospectivement, il n’est pas sûr que la publication des informations omises le 5 janvier lui auraient suffi pour sauver sa place, mais en tout état de cause, elle lui aurait certaine-
ment permis de quitter la BNS avec les honneurs et la considération qu’il méritait, au vu de sa brillante carrière et de son incontestable compétence. Au lieu de cela, l’histoire retiendra probablement les omissions, les mensonges et une certaine forme de légèreté, qui ne sied guère à la responsabilité du poste en question. Les non-dits de la compagnie Costa La gestion de la crise du naufrage du Concordia, le vendredi 13 janvier dernier, est autrement plus grave au vu des pertes humaines. A l’origine, un temps très long à faire évacuer le bateau, alors que les enquêteurs sont persuadés que le commandant a su très tôt la gravité de l’accident. Deux hypothèses existent pour expliquer ce retard. La première, c'est que le commandant a caché à sa hiérarchie la gravité de l’avarie. La deuxième, c'est que la compagnie connaissait la situation, mais a espéré la résoudre sans lancer de SOS, s’évitant ainsi un déclenchement automatique d’enquête, et un ensemble de contrôles pouvant coûter des centaines de milliers d’euros. Quelle que soit la raison, et l’enquête le démontrera sans doute, l’importance de la catastrophe et son coût en auront été décuplés, tant sur le plan humain que financièrement. Quant à la réputation de la compagnie, elle sera ternie pour longtemps, sans parler des responsabilités pénales.
Savoir reconnaitre une crise à temps Les coûts d’une crise sont souvent bien largement supérieurs à ce que les acteurs concernés n’auraient jamais osé imaginer. L’appréciation des risques et du coût est souvent minimisé, alors que les exemples de crises couteuses et désastreuses se sont multipliés. L’affaire Hildebrand, ou les agissements du commandant du Concordio, voire de la compagnie Costa, en sont malheureusement des illustrations significatives. Les raisons en sont multiples et trop connues. Elles s'appellent l'incapacité à reconnaitre l’avènement d’une crise, la surestimation de sa capacité à pouvoir la régler tout seul sans aide extérieure, la peur de perdre la face ou son job, la peur des conséquences, l'évaluation erronée des risques, le déni de la réalité, etc. Toutes ces raisons ne feront qu’aggraver la crise et son coût final... Souvenons-nous que l’industrie chimique a souvent appris à gérer les crises de la pire des façons, à savoir en y étant confrontée plutôt qu’en les anticipant. La mise en place de formations et de procédures de gestion de crise adéquates permettraient certainement de mieux les déceler, de les anticiper, d’en mesurer les conséquences, et donc d’en réduire considérablement les coûts. n
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Dans les méandres des placements Aux Editions Slatkine 2011 (www.slatkine.com) «Guérir vos investissements Une histoire que votre banquier ne vous racontera jamais», Alexandre Arnbäck et Trevor Pavitt: Voici un guide didactique assez remarquable sur les produits financiers, les techniques d'investissement et les us et coutumes de la gestion. Directs et audacieux, les deux auteurs se montrent critiques à bon escient, argumentant du fait que «les formules magiques n'existent pas». Estimant qu'il existe une manière d'aborder les investissements de façon sereine avec d'excellents rendements, ils font l'apologie de la gestion passive, apportant une performance supplémentaire. Explications.
@ d.planche@banque-finance.ch Par didier planche
Banque & Finance: Pourquoi avoir choisi un titre, «Guérir vos investissements», et un sous-titre «Une histoire que votre banquier ne vous racontera jamais», aussi provocateurs, alors que les banquiers ont aujourd’hui plus besoin d’être soutenus qu’enfoncés? Alexandre Arnbäck: Il est vrai que le monde financier actuel est malade. En médecine, il faut d’abord identifier ce qui ne va pas, avant de pouvoir se soigner. En finance, c’est pareil. En écrivant ce livre, nous avons voulu donner des concepts de base pour des finances plus saines, d’où le titre. Face à la complexité des investissements, de nombreux clients privés n’osent pas poser les questions essentielles à leurs banquiers. Ce livre essaie donc de désamorcer les craintes inhérentes à la thématique, en expliquant le stress de l’investisseur, puis en offrant des clefs de compréhension de l’industrie financière. Ceci dit, notre livre ne s’adresse pas uniquement aux
investisseurs privés, mais également aux professionnels de la finance. Car il ne faut pas confondre la manière de gagner son argent avec celle de l’investir. S’il devait arriver quelque chose aux investisseurs, ils doivent aussi pouvoir assurer la sécurité de leur famille. D'ailleurs, il nous arrive d’être contactés par des financiers pour les aider à établir un plan B. B&F: Compte tenu de la situation financière mondiale actuelle, quels placements privilégiez-vous et sur la base de quelle argumentation? A.A.: Nous appelons notre approche «timeless investing», à savoir indépendante de la situation des bourses et des pronostics se révélant en général erronés. Nos portefeuilles ne sont donc pas différents aujourd’hui de ce qu’ils auraient étés en plein «boom», par exemple. Actuellement, il existe une infinité de montages financiers plus ou moins complexes. Or, la plupart des études ont prouvé que ces produits financiers ont pour vocation principale d’augmenter la rentabilité de l’industrie financière. Dès lors, nous privilégions les fonds institutionnels à classe d’actifs permettant de maximiser les rendements, de réduire les frais au minimum et de diminuer le risque de nos portefeuilles. Nous utilisons ainsi des obligations d’échéances courtes, émises par des débiteurs de très grande qualité, et libellées dans la monnaie de référence de l’investisseur, afin de le protéger contre la volatilité court terme des marchés. Pour se prémunir contre les effets long terme de l’inflation, tout en assurant la croissance, nous utilisons des fonds largement diversifiés dans les actions mondiales. Concrètement, la part action du portefeuille préconisé englobe des sociétés cotées du
monde entier, soit plus de 10'000 titres. Constitué de la sorte, le portefeuille sera rééquilibré régulièrement de manière à maintenir un niveau de risque constant, préalablement déterminé en fonction de la situation personnelle de chaque investisseur. Ceci représente le seul moyen pour qu'il bénéficie au maximum de la performance des marchés, quelle que soit la situation financière mondiale. n Propos recueillis par Didier Planche A lire également: • «Le libéralisme est mort, vive le libéralisme», Jan Marejko, aux Editions Slatkine 2011 (www.slatkine.com): L'auteur tente de persuader le lecteur que le libéralisme, aucunement moribond, peut redonner aux consommateurs leur pleine et entière citoyenneté, en plus d'apporter la croissance et de la répartir équitablement... Sa thèse tient en douze principes plus ou moins convaincants. • «Evaluer la performance économique, le bien-être et la soutenabilité», Conseil d'Analyse économique, aux Editions La Documentation Française 2010 (www.ladocumentationfrancaise.fr) • «L'aide européenne au développement», Corinne Balleix, aux Editions La Documentation Française 2010 (www.ladocumentationfrancaise.fr)
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5 6 Irina Bechmann (1) a été nommée partenaire au sein de mas management & advisory services ltd à Zurich. Elle est spécialisée dans le développement et la mise en oeuvre de stratégies qui visent une croissance organique. Elle a commencé sa carrière auprès du St. Gallen Consulting Group (aujourd’hui Oliver Wyman) où elle a conseillé les cadres dirigeants de groupes de services financiers internationaux. Pendant cinq ans, Irina Bechmann a occupé diverses fonctions au sein du cadre de Credit Suisse Financial Services où elle était responsable de la planification stratégique de l’entreprise ainsi que du marketing stratégique. Cécile de Lasteyrie (2) est nommée Directeur du Développement ISR de Dexia Asset Management (Dexia AM). Elle est désormais l’ambassadrice de l’expertise de Dexia AM en matière investissements socialement responsables et durables (ISR) et contribuera à définir la stratégie ISR de la société en étroite concertation avec Isabelle Cabie, Global Head of SRI, et son équipe d’analystes ISR. Depuis son arrivée chez Dexia AM, Cécile a travaillé sur plusieurs dossiers ISR pour des clients institutionnels dans le cadre des difféBANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
rentes fonctions qu’elle a occupées. En tant que Directeur Marketing et Communication, elle avait également pour mission de positionner Dexia AM en tant que pionnier des investissements durables et responsables. Le Conseil d’administration de la Banque Cantonale du Valais (BCVs) a nommé Pascal Perruchoud (3) en qualité de président de la Direction générale de la BCVs. Parmi les nombreuses candidatures externes et internes, le Conseil d’administration a porté unanimement son choix sur Pascal Perruchoud. Au bénéfice d’une solide formation académique et d’un riche parcours professionnel, Pascal Perruchoud possède toutes les qualités stratégiques, managériales et commerciales pour assumer la conduite opérationnelle de la BCVs. Ancien membre de la Direction générale de la Banque et responsable de la division clientèle, Pascal Perruchoud a pris progressivement ses nouvelles fonctions depuis le 1er janvier 2012. Pour mieux répondre aux nouveaux défis liés aujourd’hui à la gestion obligataire, Reyl Asset Management a renforcé son département Fixed Income en recrutant Gilles Pradère (4), gérant de
fonds senior, précédemment en poste chez Calyon à Londres. Spécialiste des stratégies non-directionnelles de type Relative Value et Global Macro, Gilles Pradère va permettre à Reyl Asset Management d’ajouter à sa gamme obligataire des produits de type Long/Short visant des objectifs de type Absolute Return disponibles en version UCITS IV. A ce jour, les fonds obligataires de Reyl Asset Management, tels que le Reyl Quality Bond Fund ou le Reyl Diversified Income Fund, s’inscrivent davantage dans une logique Total Return. Christophe de Backer (5) a rejoint le Groupe Edmond de Rothschild à compter du 1er février 2012, pour prendre dans un premier temps la Présidence du Comité Exécutif de la Banque Privée Edmond de Rothschild à Genève. Cette nomination a été entérinée par le Conseil d’Administration de la Banque Privée Edmond de Rothschild qui s’est tenu à Genève le 10 janvier 2012. Christophe de Backer succèdera dans ses fonctions à Claude Messulam qui sera nommé administrateur de la Banque Privée Edmond de Rothschild, ainsi que de Edmond de Rothschild Holding. Les membres du Conseil d’administration
ont tenu à exprimer chaleureusement leur gratitude à Claude Messulam pour le travail qu’il a accompli pendant 21 ans à la tête de la Banque Privée Edmond de Rothschild. Sous sa conduite, la Banque Privée Edmond de Rothschild s’est remarquablement développée, devenant une des banques privées de référence en Suisse tant par sa réputation de sérieux que par ses performances. L'Etude ALTENBURGER LTD legal+ tax, basée à Genève et à Zürich, a le plaisir d'annoncer qu'elle vient de s'associer Me Stéphanie Hodara El Bez (6) pour la pratique du barreau. Après avoir travaillé pendant près de dix ans dans un cabinet commercial genevois, Me Hodara a rejoint l’Etude ALTENBURGER en 2008 pour prendre la tête de l’activité de droit bancaire et financier de son bureau de Genève. Avocate aux Barreaux de Genève et de New York, Me Hodara conseille des banques, des gérants de fortune indépendants, des fonds de placement et des family offices en matière réglementaire et contractuelle.
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Le Conseil d'administration de Piguet Galland a nommé Daniel Varela (7) en qualité de Membre du Comité de Direction au 1er janvier 2012. Il rejoint Olivier Calloud, CEO ad interim, Jacques Apothéloz et Olivier Couvreu de Deckersberg. Fort de sa grande expérience dans la stratégie d'investissement et la gestion institutionnelle, Daniel Varela est appelé à gérer le développement de ces activités dans la continuité et selon la nouvelle stratégie de la banque. Titulaire d'une licence ès Sciences Commerciales et Industrielles (mention gestion d'entreprise) de l'Université de Genève, Daniel Varela est au bénéfice d'une expérience bancaire de plus de 20 ans. C'est en 1999 qu'il rejoint la Banque Piguet & Cie S.A. à Genève, avec le titre de Sous-directeur, Responsable de l'analyse des marchés obligataires, de la gestion obligataire et Responsable de la gestion institutionnelle. Directeur depuis avril 2011, il est Responsable de la stratégie d'investissement (CIO) de Piguet Galland. Unigestion annonce la nomination de Nicolas Rousselet (8) en qualité de Managing Director , Responsable des Hedge Funds. Nicolas Rousselet devient également membre du Comité exécutif d'Unigestion. Basé à Genève, il pilotera le développement de l'activité de Fonds de Hedge Funds d'Unigestion, qui gère plus de 3,5 milliards de CHF pour le compte de clients institutionnels. Avec l'appui du comité d'investissement dédié aux hedge funds, il poursuivra les efforts de recherche d'Unigestion afin d’offrir des solutions d'investissement à haute valeur ajoutée diversifiant l'allocation d'actifs tradition-
11 10 nelle des institutionnels. Fort de plus de douze ans d'expérience dans la gestion alternative, Nicolas Rousselet a débuté sa carrière chez Fortis Investment Management, en charge des stratégies d'arbitrage et CTA, avant de rejoindre Atlas Capital Management pour diriger les équipes d'arbitrage et de trading. En 2008, il a intégré Unigestion en tant que Strategy Manager responsable des stratégies d'arbitrage, de crédit et d’actions, et siège, depuis lors, au comité d'investissement dédié aux hedge funds. Société Générale Private Banking renforce sa direction en Suisse et crée un comité exécutif pour soutenir sa dynamique de croissance et accélérer son développement en Suisse et à l’international. La société a nommé un nouveau Directeur Général de Société Générale Private Banking (Suisse) SA, Guillaume Lejoindre (9). Ce dernier a commencé sa carrière en 1974 à la Banque Indosuez à Paris. Après une carrière internationale en Europe, en Asie et aux états-Unis au sein de la banque, il est nommé en 1995 Directeur Général d'Indosuez en Corée, puis Directeur Général du Crédit Agricole Indosuez Japon en 1997. En 1999, Guillaume Lejoindre devient Directeur de la Clientèle Privée du Crédit Agricole (Suisse) SA. En septembre 2008, il intègre Société Géné-
rale Private Banking (Suisse) SA en tant que Directeur Général Délégué de la banque. Il devient Directeur Général de la banque en janvier 2009. Guillaume Lejoindre est diplômé de l’école des Hautes études Commerciales (HEC) de Paris. Ernst & Young Suisse nomme Stéphane Muller (10) nouveau responsable du siège de Genève pour succéder à Dominique Grosbéty. Il dirigera le siège de Genève à partir du 1er avril 2012. Partner au sein de la division Financial Services depuis 2007 il dispose d’une vaste expérience dans les domaines de l’Investment Banking, de l’Asset Management et du Private Banking. Expert-comptable diplômé, il est également agréé par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) comme réviseur responsable. Au cours des quinze dernières années, il s’est occupé de nombreux mandats dans les domaines de l’audit et du conseil pour des établissements actifs dans le domaine financier. Il est en outre membre du Comité de l’Ordre Genevois de la Chambre fiduciaire. L’Assemblée générale extraordinaire de BSI a nommé Alfredo Gysi (11) comme nouveau membre du Conseil d’adminis-
tration de BSI, institut bancaire entièrement contrôlé par Assicurazioni Generali. En même temps, le Conseil d’administration de BSI a nommé à sa présidence Alfredo Gysi avec effet au 1er janvier 2012. La nomination à la présidence d’Alfredo Gysi a été approuvée avant la date prévue d’avril 2012, suite à la disparition soudaine de son prédécesseur, Giorgio Ghiringhelli. Entré chez BSI en 1975, Alfredo Gysi a été Président de la Direction générale (CEO) depuis 1994. Dans le même temps, Ilan Hayim (12) a été nommé nouveau membre du Conseil d’administration de BSI. Né en 1951, de nationalité suisse, Ilan Hayim dispose d’une vaste expérience du secteur bancaire soit au niveau opérationnel soit en tant que administrateur. Il a accompli sa carrière sur la place de Genève, où il a occupé d’importantes fonctions dans de prestigieuses institutions bancaires. Jusqu’à fin 2011, il a été vice président du Conseil d’administration de HSBC Private Bank Suisse. Licencié en science économiques de l’Université de Genève, il débute sa carrière professionnelle en 1975 auprès de Paribas et puis, en 1988, rejoint BSI (précédemment: Banque de la Suisse Italienne) en tant que directeur général de la Suisse Romande. Ensuite il a été également président de la Banque Unigestion, directeur général de l’Union Bancaire Privée et CEO et président du Comité exécutif de HSBC Guyerzeller. BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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SÉCURITÉ DES DONNÉES
Contrainte ou opportunité pour le Private Banking? La sécurité des données est souvent considérée comme un facteur de risques majeur et une contrainte coûtant des sommes énormes aux sociétés de services financiers, sans à priori leur procurer de plus-value notable. Seules quelques rares banques privées ont adopté une autre attitude et tirent parti de la sécurité des données pour stimuler leurs activités commerciales.
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PAR Andreas toggwyler Partner IT Advisory, KPMG Suisse
@ atoggwyler@kpmg.com
et PAR David Remick Senior Manager IT Advisory, KPMG Suisse
@ dremick@kpmg.ch BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
es données des clients constituent sans doute le plus précieux actif que les banques privées veulent et doivent protéger. Mais si la conformité avec les réglementations en vigueur, telles que le secret bancaire suisse ou les lois sur la protection des données, joue un rôle important, leur principale raison pour protéger les données de leurs clients réside dans la satisfaction des besoins et des attentes croissantes de ces derniers. Fortes d'une longue expérience de la protection des données des clients, les banques privées ont établi une infrastructure complexe et coûteuse pour les aider à préserver ce bien précieux, mais le monde évolue et il devient de plus en plus difficile de le protéger efficacement. En même temps, le fardeau réglementaire s’alourdit et les prescriptions deviennent plus diverses et strictes à de nombreux égards. De plus, les régulateurs pourraient bien peser encore davantage sur les ressources des banques, en imposant certaines règles sur la protection des données. Des réglementations telles que la MiFID , le FATCA , sur les activités transfrontalières et autres, de même que de nouvelles retenues fiscales obligent les banques à revoir leurs processus liés à l’ouverture de comptes, au principe KYC , à la ges-
tion des comptes, au traitement des transactions et aux procédures de suivi. La conformité avec ces nouvelles réglementations exige un surcroît d’informations sur le client (par exemple pour déterminer le profil d’un investisseur, ou pour identifier une «US person» dans le nouveau régime FATCA) et des processus plus perfectionnés, capables de gérer efficacement ces données. Leur stockage dans un coffre-fort à l’issue de l’ouverture d'un compte et leur accès très restreint rendent la mise en oeuvre de ces réglementations beaucoup plus lourde et coûteuse, surtout qu'il
faut prévoir de nombreuses étapes de travail manuelles (donc onéreuses). En outre, certaines de ces réglementations exigent des procédures différenciées, selon la nationalité et le domicile du client. Elles peuvent aussi autoriser l’exécution de mesures de contrôle en Suisse par des régulateurs étrangers. Des banques privées ont dès lors décidé de consacrer une partie de leurs activités de conseil à limiter l’accès aux données des clients situées hors du domaine d’examen spécifique d'un régulateur étranger. Non seulement les réglementations changent, mais
Graph 1: Number of malicious insider incidents as a % of total – 4 year trend
www.datalossbarometer.com
KPMG‘s data loss barometer researches background and trends for data security threats that result in data loss. One of the main findings of the most recent study indicates that the number of malicious insider incidenets as a percentage of total incidents is constantly growing for the past four years.
© [year] [legal member firm name], a [jurisdiction] [legal structure] and a member firm of the KPMG network of independent member firms affiliated with KPMG International Cooperative (‘KPMG International’), a Swiss entity. All rights reserved.
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67 Solutions bancaires
certaines des stratégies des banques revêtent un caractère plus mondial, selon le besoin dicté par les attentes de leurs clients voulant bénéficier de services globaux homogènes. Outre ces défis, les responsables de la sécurité de l’information chargés de garantir la sécurité des données au sein des établissements bancaires sont confrontés à d’autres difficultés. A titre d'exemple, des banques privées sont exposées à des attaques informatiques de plus en plus perfectionnées et mieux ciblées; des vols de données de clients importants perpétrés récemment, et ayant débouché sur leur vente, ont engendré une forte augmentation des attaques visant des banques privées, également à l’interne. De même, des infrastructures informatiques complexes, héritées de l’évolution passée, limitent les possibilités de mettre en
oeuvre efficacement des contrôles de sécurité des données. Ou encore, les utilisateurs en ont assez des contraintes techniques imposées et compromettant la convivialité de l’infrastructure informatique; par conséquent, des données sont souvent copiées et gérées localement dans un environnement informatique moins sécurisé. La protection des données des clients, ainsi que l’anticipation et la réaction aux changements apparaissant dans le paysage du risque, obligent les banques à consacrer des sommes substantielles à la protection de l’infrastructure informatique existante. Seule une petite partie des moyens investis dans la mise en place et l’utilisation de mesures de sécurité des données est destinée à favoriser de nouvelles activités commerciales, tirant parti de meilleures
Graph 2: Holistic approach ton information security and data privacy Change the Bank Human Resources
Information Technology Business processes
Governance
Third parties
Run the Bank Source: KPMG international Successful information security and data privacy programs are based on a holistic, multidimensional approach in which IT is only one out of five key components. While technology is important control over business processes, third parties and the buy in of people is paramount.
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capacités de protection des données des clients. La chance à saisir La sécurité des données peut représenter bien davantage que la protection des activités bancaires actuelles. En fait, l’amélioration sécuritaire permet d’instaurer de nouveaux modèles de gestion irréalisables autrement, et de soutenir la mise en oeuvre de la stratégie commerciale bancaire. Des capacités étendues dans la sécurité des données permettent à une banque de réduire ses frais d’exploitation globaux grâce à l’automatisation des processus, ce qui n’aurait pas été possible sans l’instauration de mécanismes sécuritaires à la fois robustes et flexibles. Elles permettent aussi d’introduire de nouveaux modèles de gestion impliquant, par exemple, l’externalisation et/ou la délocalisation de certaines parties des activités (back office, service clientèle, help desk), de même que d’instaurer un modèle d’affectation des ressources plus flexible, par exemple à travers l’usage de sociétés de développement logiciel externes pouvant travailler et réaliser des tests sur un jeu de données anonymisées. Elles permettent encore d’adhérer à une solution centrale internationale en utilisant une technologie de cloud computing, ce qui améliore la protection des données des clients tout en réduisant les coûts du contrôle, ainsi que de favoriser la mise en place d’infrastructures transfrontalières conformes aux réglementations. Les trois cas ci-dessous montrent
comment une approche plus stratégique de la sécurité des données a permis à des banques privées de tirer parti de leurs investissements, et de s’ouvrir de nouvelles perspectives. Etude de cas 1: activités commerciales délocalisées dans un pays à moindre coût Dans le cadre de sa stratégie commerciale, une banque privée prévoyait de délocaliser une partie de ses activités de back office auprès d’un prestataire tiers, opérant dans un pays à moindre coût. Mais la conformité (par exemple les mesures contre le blanchiment d’argent) et les processus de comptabilité ne faisaient pas partie de la stratégie de délocalisation. L’un des facteurs décisifs du succès de l’externalisation résidait dès lors dans la conception et la mise en place d’une procédure de sécurité garantissant une interaction contrôlée entre les processus délocalisés et ceux restés dans l’organisation centrale. Pour se conformer au secret bancaire suisse et aux lois sur la protection des données, la banque devait alors s’assurer que toutes les informations permettant d’identifier les clients resteraient en Suisse, et que toutes les données transférées ou rendues accessibles à la partie tierce n'en contiendraient aucune sur ces derniers. La banque a donc pu adapter ses processus, ainsi que la technologie sous-jacente, de manière à ce que les données des clients soient automatiquement substituées avant la transmission, et masquées avant leur accès à distance. Le processus d’externalisation sécu- . BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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68 Solutions bancaires
. risé et la technologie développée
pour l’occasion ont permis à la fois de satisfaire les exigences réglementaires et d’atteindre les objectifs commerciaux. Etude de cas 2: amélioration du rendement d’un centre de développement d’applications délocalisé par la fourniture de données de test pertinentes Afin d’améliorer la qualité des résultats d’un centre de développement d’applications externe, une banque a effectué une analyse approfondie des possibilités de perfectionner la qualité des données. L’un des principaux enseignements de cette analyse était que les efforts de vérification ne révélaient qu’une petite partie des difficultés mises en évidence par les tests d’acceptation des utilisateurs, effectués après les essais réalisés au centre de développement externe. L’analyse relevait également qu’avant la délocalisation, une équipe réunissant des compétences similaires obtenait des résultats sensiblement plus probants. Par conséquent, la qualité de la base de données mise à disposition pour les tests constituait l’une des principales raisons des résultats insatisfaisants (données purement artificielles). Pour améliorer la pertinence des données de test, la banque a donc établi une copie anonymisée de la base de données effective, en y remplaçant toutes les informations permettant d’identifier les clients. Grâce à cette base de données de test plus proche de la réalité, la banque a réussi à élever le niveau de qualité des tests externes, réduisant ainsi sensiblement le nombre d’erreurs détectées pendant les tests par les utilisateurs. Ici aussi, un traitement plus sécurisé des données a permis d’atteindre deux objectifs commerciaux cenBANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
traux, à savoir une externalisation de meilleure qualité et des coûts de prestations réduits. Etude de cas 3: mise à profit de l’infrastructure informatique du groupe, tout en préservant le secret bancaire Le troisième cas porte sur une banque privée suisse appartenant à un grand groupe international. La stratégie générale est déterminée par la maison-mère, qui définit aussi un plan prévoyant l’évolution de l’infrastructure informatique de la banque. Plusieurs années durant, cette dernière n’a pas pu tirer parti des investissements du groupe dans ce domaine, car un partage des infrastructures aurait créé un conflit avec le secret bancaire et les lois suisses sur la protection des données. Mais récem-
ment, le groupe a révisé sa stratégie et étudié des procédures et des technologies inédites qui permettraient à la banque suisse de tirer profit de l'infrastructure créée globalement. En édifiant une infrastructure de sécurité sophistiquée qui servirait d’interface entre le système informatique international et les nombreuses bases de données locales contenant les informations sur la clientèle, la banque avait pour principale préoccupation de protéger la base de données sur cette dernière. Elle est finalement parvenue à mettre au point une technologie de sécurité puissante et à l’intégrer de manière transparente, de sorte que ses utilisateurs peuvent travailler comme auparavant avec les données identifiant les clients. Grâce à la technologie de sécurité installée, la banque a pu tirer parti d’un investissement substantiel du groupe, sans
compromettre le secret bancaire ni la protection des données. Les conditions du succès Le principal changement, que l'établissement bancaire doit accomplir, consiste à dépasser la perspective traditionnelle dans laquelle la sécurité des données se limite à préserver les actifs de la banque, pour la considérer également comme un atout commercial. Plusieurs points donnent un aperçu des moyens grâce auxquels une banque peut réaliser ce changement. Il s'agit de penser à la sécurité des données en élaborant les stratégies informatique et commerciale, de fournir des infrastructures technologiques sécurisées permettant à l’organisation et/ou à des tiers de confiance de créer des applications sûres (cryptage, masquage, restrictions d’accès, etc.), de concevoir le système de manière à pouvoir le rendre tolérant aux pannes (non seulement au niveau de la prévention, mais aussi à ceux de la détection et des corrections), de prévoir les mesures de sécurité informatique et de contrôle des résultats pour lier les fonctions commerciales et les équipes chargées de la conformité avec les contenus servant de bases de décision (accès aux données, utilisation des données, transformation des données, manquements à la sécurité, tests de contrôle, etc.), et de réviser les processus commerciaux en vue de tirer parti des nouvelles possibilités offertes. Le thème de la sécurité des données n’a rien de statique. Leurs stratégies doivent évoluer de concert avec les objectifs commerciaux. Comme il n’existera jamais d’environnement parfaitement sûr, les risques informatiques doivent toujours être surveillés attentivement, de même que l’efficacité des contrôles effectués. n
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( Insolite
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Liaison aérienne: www.etihadairways.com Circuits terrestres: www.letstravel.ch Croisière: www.msccroisieres.ch
DUBAÏ ET ABU DHABI, UNIES ET RIVALES @ www.pichonvoyageur.ch Par bernard pichon Chroniqueur
Entre mariage et mirage, quelle est la situation économique des E.A.U, où plus d'un quart des 500 plus grandes entreprises mondiales ont leur siège régional?
Les Emirats Arabes fêtent leur 40e anniversaire
L
a célèbre piste de ski aménagée sous bulle réfrigérée, et par plus de 40° à l'extérieur, a ébahi le monde, emblématique d'un Eldorado désormais si cousu d'or (noir), qu'il pouvait s'accorder toutes les folies et tous les droits, jusqu'à pourfendre les tabous écologiques. Une autre bulle, moins photogénique, a terni cette image insolente au moment de son éclatement. On disait Dubaï aux abois. Plus riche, sa voisine Abu Dhabi vint à la rescousse. Après son fort développement, parfois proche de 10% par an, l’économie émirienne n'a pas échappé à la crise économique et financière. Le taux de croissance était même négatif en 2009. Pour autant, les sept Emirats arabes unis constituent désormais la troisième économie du MoyenOrient, derrière l’Arabie saoudite et l’Iran. Un bilan célébré comme il se doit, soit en grande pompe, lors du 40e anniversaire de la Fédération, le 2 décembre dernier. Imposants totems A Dubaï, voici Burj Khalifa, la plus haute tour du monde (828 mètres) et son ascenseur, le plus rapide, évidem-
ment, qui grimpe jusqu'au 124e étage. Trop haut pour avoir le vertige, si ce n'est celui de l'étendue du territoire et des travaux accomplis, soit un Manhattan de buildings reléguant les minarets alentour au rang de modestes échalas. Cette vision de maquette révèle toutefois de vastes espaces demeurés en friche depuis la dernière crise de croissance, notamment ceux de l'archipel artificiellement gagné sur la mer, celui qui représente une carte du monde. Est-il toujours question d'y implanter autant de constructions luxueuses que sur son voisin en forme de palmier? Donnant l'impression d'un chantier permanent, la voisine capitale Abu Dhabi ne demeure pas en reste. N’a-telle pas déjà donné le ton avec l'édification d’une Grande Mosquée, dédiée au Cheik Zaied, père de la nation décédé en 2004, si imposante que certains observateurs malicieux l’ont taxée de Vatican islamique…Exposées au pharaonique Hôtel Emirates, les maquettes de ses futurs musées, dessinés par les stars de l’architecture contemporaine Frank Gehry, Tadao Ando, Jean Nouvel, Zaha Hadid deviennent réalité sur l' Île de Saadiyat. Ouverture promise en 2014.
La liste des prochains 5 étoiles d'Abu Dhabi – Park Hayatt, Sofitel, Ritz-Carlton, Anantara – peut faire redouter une surcapacité hôtelière. Le directeur du rutilant RoccoForte, tout juste inauguré, balaie cette crainte d'un revers de manche: «Peut-être recevrons-nous moins d'hôtes européens, mais la zone asiatique devrait combler ce déficit!» Inch Allah! n
Les Emirats par la mer Qui redoute d'avaler des paquets de sable sur les routes désertiques apprendra, avec intérêt, que la compagnie italosuisse MSC propose désormais une croisière hebdomadaire dans le Golfe (jusqu'au 12 mars 2012). Doté de 780 cabines, le MSC Lirica peut accueillir 2069 passagers pour une boucle d'Abu Dhabi à Dubaï en passant par l'exotisme de Mascate ou Al Fujairah, et les «fjords» aux dauphins de Khasab. Spa et déco italianisants, offre culinaire raffinée. BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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A UNE ENCABLURE D’HURGHADA
Soma Bay vous tend les bras!
@ Vanessa.weill@bluewin.ch Par Vanessa Weill
Avec 362 jours de soleil par an, une mer réputée pour ses fonds marins et un héritage chargé d’histoire, l’Egypte, pays de l’hospitalité, se targue d’une destination encore peu connue mais répondant aux touristes les plus exigeants.
J
oyau de la mer rouge situé à 45 kilomètres d’Hurgadha, Soma Bay est un domaine privé de 10 000 mètres carrés regroupant tout ce dont on peut rêver, tant au niveau des infrastructures qu’au niveau sportif. Golf, kitesurfing, promenade en
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mer, tout est réuni sur la péninsule pour offrir des vacances inoubliables et variées. Avec sa propre station d’épuration d’eau et ses groupes électrogènes, Soma Bay est autonome et ne craint pas les coupures de courants. Même l’eau du robinet est potable. Cinq hôtels aux architectures très différentes, un centre de plongée, une école de kitesurfing, un Leading Spas of the world et une académie de golf se partagent les terres et bords de mer de cet oasis balnéaire. «La Résidence des Cascades» accueille les accros du golf avec un parcours de 18 trous dessiné par Gary Player, directement au pied de l’hôtel. Les familles préfèreront le Club de vacances Robinson ou le Sheraton proposant une gamme complète de sports aquatiques et d’animations. Quant à l’hôtel The Breakers, plongeurs et kitesurfeurs se retrouveront sûrement après une journée bien remplie autour du billard, ou sur la terrasse chauffée pour une partie de babyfoot face à la mer. Mais le luxe prend tout son sens au Kempinsky. Avec ses bassins en cas-
cade, ses cours de cuisine orientale, son personnel discret et compétent, ce cinq étoiles complète à merveille l’offre proposée. Architecture d’inspiration mauresque, hammam, sauna et piscine à 28 degrés, restaurant asiatique et marina flambant neuve, le séjour ne sera que trop court tant l’atmosphère est douce sous le ciel étoilé de cette baie aux eaux turquoises. Mention spéciale pour les soins prodigués soit sur place soit aux Thermes Marins des Cascades, massages Ayudervic ou modelages du corps. Et pourquoi ne pas se laisser tenter par la «kangourou attitude» avec un parcours d’aquatonic ponctué de jets divers et exercices aquatiques. Des courbatures sont possibles mais le plaisir est garanti. A venir, un deuxième golf de 18 trous, un casino vue mer, un centre équestre, sans oublier qu’il est possible de devenir propriétaire d’un pied à terre égyptien, appartements et villas étant en vente près du golf des cascades ou face à la marina. n
Le kitesurfing L’école de kitesurf est au bord d’un spot unique. Ici pas de vagues, mais du vent toute l’année. Le matériel est à la pointe de la nouveauté et les planches sont dessinées spécialement pour le plan d’eau. Chaque jour vers 17h00, l’ambiance monte d’un ton et l’on peut admirer le couché du soleil au son d’un DJ, allongé sur de grands coussins, ou profiter du bar sur le toit de l’école, juste à côté de la cabine de massage face à la mer. Comptez une semaine pour se familiariser avec les bases de ce sport.
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( Publi-News AirPlus a sondé 1701 responsables de voyages d’affaires. Tous s’attendent à des prix plus élevés pour un volume de voyages inchangé.
E
n dépit d’un «certain refroidissement» de la conjoncture, l’année 2012 a commencé de manière étonnamment positive pour AirPlus. En janvier, le chiffre d’affaires réalisé en Suisse a été de 6 à 7% supérieur à celui du même mois de l’année précédente», indique son directeur, Klaus Stapel. «Janvier 2011 avait déjà été un bon mois», souligne-t-il encore. «Le chiffre d’affaires réalisé l’an dernier dans le monde s’est élevé à 10,3 milliards d’euros. Pour l’année en cours, nous nous attend, «sur la base de prévisions prudentes», à une augmentation d’environ 9% du chiffre d’affaires, lequel devrait ainsi atteindre 11,2 milliards d’euros.» Bien que des indications précises ne soient pas possibles, Klaus Stapel estime qu’AirPlus, en tant que principal prestataire international de solutions pour la gestion des voyages d’affaires, est leader sur le marché avec une part de 40%. «Sur le plan européen, la filiale de Lufthansa détient une part de marché d’environ 42%», ajoute Patrick W. Diemer, président de la direction d’AirPlus International. Dans le monde, American Express est toujours le numéro un. L’«optimisme prudent», qu’AirPlus manifeste pour le nouvel exercice commercial, s’appuie également sur un sondage auprès de 1701 responsables de voyages de vingt pays, lesquels relèvent que le volume des voyages d’affaires devrait à tout le moins rester stable, en dépit de la crise au sein de la zone euro. Toutefois, la confiance diffère sensiblement d’une région à l’autre. Ces responsables sont particulièrement optimistes dans les
«
VOYAGES D’AFFAIRES 2012
Optimisme prudent marchés en pleine expansion. En Amérique latine, 48% s’attendent ainsi à une augmentation du nombre des voyages d’affaires, et 45% en Afrique du Sud. Les attentes sont également positives aux Etats-Unis (38%) et dans la région Asie/Pacifique (37%). En revanche, les régions européennes de la Scandinavie (31%) et de l’Europe occidentale (31%) se situent au-dessous de la moyenne de 35%. Dans les pays en crise du sud de l’Europe, 28% seulement des sondés s’attendent à une augmentation des activités de voyages. Avec 31%, la Suisse se situe dans la moyenne de l’Europe occidentale. Relations approfondies L’an dernier, AirPlus a poursuivit sa success story. «Avec plus de 3000 nouvelles entreprises clientes, elle a gagné des parts de marché», déclare le CEO, Patrick W. Diemer. Dans le monde, AirPlus compte ainsi plus de 38 000 clients. En Suisse, les entreprises,
misant sur les avantages de la carte de crédit de voyage pour les entreprises clientes, sont au nombre de 2200. Patrick W. Diemer considère que la branche est confrontée à deux grands défis. «D’une part, les compagnies aériennes paient de plus en plus de taxes, lorsque les clients réservent leurs vols avec des cartes de crédit. Une évolution fâcheuse», souligne-t-il, «mais nous ne sommes malheureusement pas en mesure de l’empêcher. Nous essayons désormais de combattre cette «tendance irréversible» avec une carte de débit.» Par ailleurs, il faut s’attendre à ce que les taxes supplémentaires, depuis longtemps introduites aux Etats-Unis par les compagnies low cost, fassent également leur apparition chez les compagnies aériennes européennes. «Cet inconvénient met nos clients sous pression», affirme le directeur pour la Suisse, Klaus Stapel. Toute la problématique est encore aggravée par les frais supplémentaires, qui n’interviennent en partie que pendant le voyage. Via ce
qu’on appelle les «ancillary fees» pour la réservation d’un siège, le nombre de bagages, les repas, etc., la planification des coûts s’effectue avec encore plus de difficultés. Aux Etats-Unis, AirPlus expérimente actuellement un programme informatique rendant ces frais supplémentaires transparents, et est ainsi exploitable et utilisable pour les clients. Malgré tout, Patrick W. Diemer se montre optimiste, car il n’y a actuellement aucun signe d’un recul de la conjoncture dans les voyages d’affaires. Les entreprises ne font pas d’économies pour les voyages d’affaires, pour deux raisons. D’une part, les exportations deviennent toujours plus importantes et les relations avec les clients sont dès lors plus internationales. D’autre part, il existe une tendance des «relations approfondies avec la clientèle», signifiant que les entreprises investissent de plus en plus dans les contacts avec leurs partenaires commerciaux. n
BANQUE &
FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE
Nous sommes heureux d’annoncer que le gagnant de notre précédent concours est M. Vincent de Busscher de Zurich. Il remporte un bon pour un cours de découverte de la dégustation pour deux personnes à l’École de Vin de Changins (valeur CHF 180.-). Réponse du dernier concours: Cépage:
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Airkel réconcilie fumeurs et non-fumeurs! Gérard Vahé, le spécialiste du cigare à Genève, offre aux fumeurs un espace convivial baptisé Airkel.
par Hilda Lindenmeyer
@ h.lindenmeyer@quorum-com.ch
D
epuis son entrée en vigueur le 31 octobre 2009, la loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics protège les citoyens des dangers du tabagisme passif. La législation genevoise autorise cependant l'exploitation de fumoirs sans service dans tous les lieux publics,
pour autant qu'ils soient entre autres clos et correctement ventilés. C’est dans ce contexte que Gérard Vahé offre une solution novatrice avec son fumoir en forme de cube. Son originalité et son efficacité consistent en une circulation d’air à flux laminaire. Le sol et le plafond sont perforés sur toute leur surface. Quant à l’air, il pénètre par le sol, puis est aspiré pour être finalement évacué par les perforations du plafond. «J’ai constaté que les non-fumeurs ne veulent pas que leurs habits sentent le tabac. Mon idée était donc d’intégrer des
fumeurs dans un endroit pensé pour des non-fumeurs», explique Gérard Vahé. C'est ainsi qu'au sixième étage du Bon Génie, le fumoir Airkel permet à chaque épicurien, amateur et passionné du cigare, de s’adonner à son plaisir. De surcroît, Airkel le Cube peut être aménagé selon les souhaits de chacun, et enrichi d’une multitude d’options comme la climatisation, le chauffage, l'humidification, etc. n
Les Genevois et leurs fumoirs sans service Les fumoirs sans service sont en plein essor à Genève, alors que ceux avec service sont autorisés dans d’autres cantons. Bref entretien avec Verena El Fehri, directrice de l’Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT-Suisse). B&F: Les systèmes de ventilation sont-ils inefficaces contre le tabagisme passif? V. E. F.: AT-Suisse plaide pour une interdiction complète de la fumée, sans exception, afin de protéger efficacement la santé de la population dans les lieux publics, de même que celle du personnel de service. D'une part, les filtres à air n'empêchent pas les particules fines et ultra-fines de la fumée du tabac de nuire. Or, le tabagisme passif est nocif pour la santé, même à dose infime. Dans les lieux fermés, la fumée du tabac représente la source principale de poussières fines, qui s’introduisent jusqu’aux plus petites alvéoles pulmonaires. D'autre part, l’accroissement des fumoirs crée une concurrence déloyale entre établissements pouvant financer un fumoir et ceux n'en ayant pas les moyens. Il importe donc d'arriver à une solution uniforme pour toute la Suisse, et d’appliquer les mêmes règles dans tous les établissements publics. B&F: Le prix élevé des cigarettes peut-il avoir un effet dissuasif sur les fumeurs? V. E. F.: Avec un prix de vente au détail de 7,60 francs, la Suisse se situe parmi les pays pratiquant l'un des tarifs les plus élevés en Europe. Il faut cependant le prendre avec précaution, à cause du cours bas de l’euro. Aussi, AT-Suisse encourage une hausse des prix, tout en soulignant que c'est l’industrie du tabac, et non le gouvernement, qui a mis en place la dernière augmentation du prix des cigarettes. BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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( Dites-moi que j’ai tort
@ gdf@worldcom.ch Par Gérald de filippis Chroniqueur
Ces prêtres à la lippe baveuse
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ous viendrait-il à l’esprit, vous qui travaillez dans la finance, d’expliquer à un charcutier comment fabriquer du boudin blanc? Inutile de répondre, vous avez compris. Alors pourquoi un prêtre, qui apparemment ne connaît pas plus la religion qu’un financier maîtrise la salaison, vient encombrer nos quotidiens en nous expliquant, qu’après des décennies de baratin, il s'est aperçu que «Dieu est un beau mirage». C’est presque le titre de son livre, et j’omets sciemment de vous donner le nom de son éditeur pour vous compliquer la tâche, si jamais vous deviez hésiter entre acheter cet ouvrage ou aller vous confesser... Pourquoi engraisser le «cochon», dans les sens biblique et porcin du
terme. Pour mémoire, Matthieu 7:6: «Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds.» Pourquoi autant de cruauté envers l’animal, pourriez-vous vous interroger? Alors que celui en question reconnaît qu’il n’a été des années durant qu’un prêtre d’opérette, qui semble être passé copieusement à côté de l’essentiel, plutôt que de faire son métier en s'inspirant de l’essence des textes idoines. Supercherie De quelle inculture ce prêtre bénéficie lorsqu’il écrit «Dieu, ce beau mirage», alors que tout le monde sait qu’un mirage est l'image plus ou moins déformée d'un objet bien réel. Croyant détruire ce qu’il a adoré, il apporte sans s’en rendre compte la preuve que Dieu existe, puisque mirage il a vu. Pauvre homme qui, comme tous ses comparses soi disant religieux, patauge dans l’approximatif, tout en espérant que le petit Jésus lui apparaisse un jour au détour d'un chemin. Ce futur défroqué, car comment pourrait-il rester enrobé s’il est vraiment sincère, me fait penser à tous ces philosophes de salon, à tous ces pseudo «amoureux de la Sagesse», dont le dépoitraillé de service appartient, BHL pour ne pas le nommer. Oui, celui qui s’exhibe sur les ruines libyennes, en expliquant que c’est pour des raisons humanitaires qu’il a convaincu le président français en exercice, et malheu-
reusement pas pour aller combattre celui-là même qui couchait dans les jardins de la République, il y a peu. Bref, dites-moi que j’ai tort, tout en sachant que nous ne pouvons plus nous fier à personne. D'ailleurs, notre sort ne dépend que de nous-mêmes. Pas crédible En fait, ce qui ressort de l’interview du sieur Bavaud (c’est son nom) est qu’il n’en veut pas seulement à Dieu, mais d’abord à sa hiérarchie qu’il accuse de condamner et d’excommunier à tour de bras, de manoeuvrer et de pinailler. Il en profite aussi pour traiter son patron, Benoît XVI, de gardien de musée. Autrement dit, que des amabilités d’un employé qui, en fin de carrière, veut faire croire qu’il vient juste de se rendre compte qu’il a travaillé toute sa vie pour la mafia. Mais le parjure se complique, lorsque l’homme en robe déclare «si Dieu existe, alors qu’il m’accueille à bras ouverts après ma mort». Là, le prêtre débloque, car c'est lui seul qui a accepté d'être pendant aussi longtemps un représentant du commerce de la foi. Non, son repentir tardif, à l'aune de sa disparition prochaine, ne convainc personne. n
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78 ( Coup de cœur, coup de griffe
@ f.bonavita@banque-finance.ch Par fabio bonavita Journaliste
COUP DE CŒUR – TÉLÉPHONIE
A quand une guerre des prix?
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ela fait des années maintenant que tous les voyants sont au rouge en matière de politique tarifaire pratiquée par les grands opérateurs de téléphonie en Suisse. Que ce soit pour une ligne fixe, un abonnement mobile ou une connexion internet, le consommateur helvétique paie beaucoup trop par rapport aux pays voisins. Et malgré les divers avertissements des associations de défense des consommateurs, rien ne se passe. Il semble évident que cette
situation contente totalement Swisscom, Orange et Sunrise, puisque aucun d’entre eux ne bouge le petit doigt pour pratiquer des tarifs raisonnables par rapport aux prestations offertes. En France, si les prix étaient déjà bien inférieurs, le récent pavé dans la mare de l’opérateur Free fait plaisir à voir. En effet, il démontre les bienfaits d’une véritable concurrence. Ce coup de tonnerre oblige déjà les opérateurs de l’Hexagone à revoir leur grille de tarifs à la baisse, nettement à la baisse. C’est un
bienfait pour le consommateur, mais aussi et surtout pour les entreprises, banques et autres instituts financiers qui verront ainsi leur facture de téléphonie chuter. Du coup, on se demande quand l’audace s’emparera de l’un des trois opérateurs principaux en Suisse. D’autant que les solutions alternatives se multiplient avec Skype ou les logiciels de messagerie gratuits (Viber, whatsApp…). Car à terme, le consommateur risque fort de ne plus accepter d’être traité comme une vache à lait… n
COUP DE GRIFFE – EMPLOI
Les petits jobs en net recul
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our la première fois en dix ans, les petits jobs ont enregistré deux mois de recul consécutifs à la fin de 2011. L'association Ados Job, référence romande sur le marché des emplois étudiants, signale une baisse de 10% en novembre et de 30% en décembre. Et, fait inquiétant, le marché des petits jobs est un bon indicateur précoce de la conjoncture. Du coup, ces chiffres ne laissent présager rien de bon dans les mois à venir. D’autant que l’ensemble des secteurs de l’économie sont touchés par
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cette baisse. Le franc fort est aussi l’une des causes de cet état de fait. En effet, l’industrie du tourisme, l’une des plus importantes dans le domaine des emplois saisonniers ou destinés aux étudiants, subit fortement l’impact de la force du franc sur ses activités. Ados Job estime néanmoins que cette situation pourrait être saisonnière. L’association créée en 2002 par cinq étudiants de la région lémanique compte environ 64’000 membres de 15 à 22 ans. Elle publie un peu plus d’un millier d’offres par année. n
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( Le Banquier tombe la veste
@
d.planche@banque-finance.ch
Par didier planche
Bertrand Barbezat L'apprentissage de la vie grâce au hockey Exigeant, d’abord avec lui-même, loyal, franc et direct, voilà comment se définit le banquier vaudois Bertrand Barbezat, Président de la Fédération vaudoise des Banques Raiffeisen, qui gagne justement à être connu pour ces mêmes qualités humaines. Grâce au hockey, une école de vie, il a façonné son caractère et appris la maîtrise de soi.
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Parcours express 1984-1986: Chef caissier à la Banque Cantonale Vaudoise, Lausanne 1987-1988: Gérant de fortune à la Banque Cantonale Vaudoise, Châteaud’Oex 1989-1990: Chef d'agence à la Banque Cantonale Vaudoise, Crissier 1990-1991: Gestionnaire de crédits au Crédit Suisse, Genève 1991-1992: Chef d'agence au Crédit Suisse, Thônex 1992-1994: Chef du Service Crédits au Crédit Suisse, Yverdon-les-Bains 1994-1995: Gestionnaire de crédits pour les grandes entreprises au Crédit Suisse, Lausanne Depuis 1996:Président de la direction de la Banque Raiffeisen Mont-Aubert Orbe, Montagny-Chamard Mandats annexes: Président de la Fédération vaudoise des Banques Raiffeisen (élu jusqu’en mai 2014), membre du Comité de l’Association vaudoise des banques
é à Yverdon-les-Bains en 1963, mais originaire du Val de Travers, le bientôt quinquagénaire Bertrand Barbezat se dit passionné de hockey, un sport qu'il a commencé à pratiquer à l'âge de onze ans. «C'était presque un concours de circonstance, car, enfant, je jouais au football dans une équipe qui a malheureusement éclaté par la suite. Désireux de continuer à faire du sport, je me suis donc orienté vers le hockey en rejoignant le Hockey-Club d'Yverdon-les-Bains, fondé en 1948», raconte-t-il avec l'enthousiasme d'un fan ou plutôt d'un supporter. Joueur apprécié et peut-être même redouté, comme attaquant hockeyeur, Bertrand Barbezat s'est distingué plus d'une fois à Yverdon-les-Bains, mais aussi à Star Lausanne et Château d'Oex, lors de matches de première Ligue ou 3e Division, le meilleur niveau amateur atteint par son Club. Son parcours professionnel l'occupant intensément au fil des années, il s'est peu à peu retiré, contraint, de l'entraînement et de la compétition pour devenir membre du directoire du HCYverdon-les-Bains, où il assume notamment la charge importante de la formation des juniors. «Le hockey, que je considère comme une école de vie, m'a beaucoup apporté dans la construction de ma personnalité et la pratique de ma profession de banquier, constate Bertrand Barbezat. Ce sport, que je qualifie de sain, puisqu'il est quasiment impossible de tricher, m'a appris la discipline, la rigueur, le res-
pect d'autrui et l'esprit d'équipe. Il a aussi forgé mon caractère déterminé et ma volonté, car les chutes, nombreuses, obligent de se relever à chaque fois avec dignité, puis de repartir à l'attaque. Le hockey m'a encore enseigné la maîtrise de soi, c'est-à-dire de ses pulsions et émotions.» Lorsqu'il doit engager du personnel, en particulier des stagiaires ou des apprentis, le banquier apprécie en particulier celles et ceux pratiquant un sport. «Le sport leur fournit un équilibre certain, de l'endurance, de la force de caractère et les préserve bien souvent des dérives éventuelles», estime-t-il.
pour ses grands espaces, ses canyons et sa qualité environnementale. Pour la petite histoire, Bertrand Barbezat s'envolait pour l'Ile Maurice quelques jours après notre entretien. Une nouvelle découverte qui, à n'en pas douter, renforcera sa perception bienveillante d'autrui. n
Ouverture d'esprit Bertrand Barbezat est également féru de découvertes. Il s’enrichit au travers de voyages qui lui ouvrent l'esprit, et lui font sentir l'évolution du monde et des groupes humains le composant. «Toutes les rencontres faites, aussi riches l'une que l'autre, favorisent la compréhension des cultures et l'acceptation des différences», relève le banquier, qui compte à son actif près d'une cinquantaine de séjours privés sur les cinq continents, toujours en compagnie de sa famille. C'est ainsi qu'il a visité l'Amérique du Nord, plusieurs pays d'Asie, d'Amérique Centrale et du Sud, d'Afrique (du Sud), et bien sûr l'Europe. Un voyage à Haïti l'a marqué davantage que les autres, à cause de la grande précarité de ses habitants. Quant à sa préférence, elle va à l'Ouest des Etats-Unis surtout
© Photos: Christian Bonzon
BANQUE&FINANCE N°114 MARS/AVRIL 2012
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80 CONTRIBUTEURS & PERSONNES CITÉES
Directeur de la publication et Rédacteur en chef: Didier Planche Rédaction: Marc Barbezat (Opérationnel), Steve Bernard (Opérationnel), Fabio Bonavita (Vie privée), Cyril Demaria (Zurich, Enjeux), Mohammad Farrokh (Enjeux), Gérald de Filippis (Vie privée),Joël Grandjean (Vie privée), Odile Habel (Vieprivée), Christophe Lamps (Opérationnel), Bernard Pichon(Vie privée), Michel Reymondin (Investir Art), Tanguy Verhoosel (Bruxelles, Enjeux) Edition: Promoédition SA Editeur délégué: Roland Ray Production: Maryse Avidor Secrétariat de rédaction: Fabio Bonavita, responsable Design & Infographie: Dominique Berthet
B Bertrand Barbezat 79 François Baur 25 Irina Bechmann 64 Steve Bernard 60 Olivier Bertrand 6, 7, 8, 9 Christophe Blocher 28 Maxime Botti 34
Stéphanie Hodara El Bez Konrad Hummler
64 28
K Sebastian Kahlfeld Manfred Knof Markus Kreienbühl
38 58 56
C Jérôme Crugnola-Humbert
L Christophe Lamps Guillaume Lejoindre Nicolas Leuba
61 65 31
M Anders Malmström François Meylan Stéphane Muller
56 10 65
F Dominique Freymond
www.banque-finance.ch Rédaction et administration: Banque&Finance Rue des Bains 35 Case postale 5615 1211 Genève 11 Tel. +41 22 809 94 60 Fax +41 22 781 14 14 E-mail: info@ banque-finance.ch
H Yvan Haymoz Ilan Hayim Michael Heijmeijer Philipp Hildebrand Toke Hjortshoj
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52
D Nil Danisman Gennaoui 26 Cécile de Lasteyrie 64 Christophe de Backer 64 Olivier Debat 44 Eric Debray 46 Delphyne Deturmeny 40 Renato Di Iorio 52 Michel Donegani 51
G Georges Gagnebin François Gautier Alfredo Gysi
Photographie: Christian Bonzon
ENTREPRISES CITÉES
13
6, 7, 8, 9 26 30, 65
22 65 49 28 36
P Pierre Pâris 6, 7, 8, 9 Pascal Perruchoud 64 Gilles Pradère 64 R David Remick Nicolas Rousselet
66 65
S Léonard Stoyanov
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T Andreas Toggwyler
66
V Daniel Varela Gautier Venerati
65 41
A Allianz Suisse Association des banques étrangères en Suisse AXA Winterthur
30 56
B Banque de Commerce et de Placements 26 Banque cantonale du Valais 64 Banque Pâris Bertrand Sturdza SA 6, 7, 8, 9 BSI 65 C Crédit Agricole Suisse Private Banking 40, 41 D Deloitte Dexia Asset Management DWS Francfort Dynamics Group E Economiesuisse Elios Sàrl Ernst & Young Suisse Etude Altenburger Ltd Etude Lachenal & Le Fort
52 64 38 61
25 31 65 64 16
F Fédération vaudoise des Banques Raiffeisen 79
G Genève Place Financière Groupe Edmond de Rotschild Groupe Tradition
64 46
K KPMG Suisse
66
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M MAS Management & advisory services ltd. 13, 64 Mazars Coresa SA 22 Meylan Finance 10 P Piguet Galland Prisminvest SA R Reyl Assist Management
65 51
34, 64
S Société Genérale Private Banking Sparinvest Asset Management
65 36
T TFS Structured ProductsGroupe Tradition 46 U Union Bancaire Privée Unigestion
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Cerutti & Giannasi Devillard Executive MBA Excellence Concept Finnova IdS - Image de Soi Karting Vuiteboeuf Promoco SA Prisminvest Private Banker Secretary Plus Step Swisstarget Transpose Vision Compliance Wall Design
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Karting Vuitebœuf
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