BF_120

Page 1

FATCA Et la réciprocité, dans tout ça?

ASSURANCES La Suisse, force tranquille

BANQUE & FINANCE

BANQUE &

FINANCE LE MAGA ZINE DE L A PL ACE FINANCIÈRE SUIS SE

o ér 3 m 01 Nu é 2 ét

FISCALITÉ L’Union bancaire divise l’Europe

N °120 3e trimestrre 2013

CHF 12.- / 10€

Investissez

gagnant! Placements

Fonds Actions ETF

en partenariat avec Morningstar


Précision, transparence et indépendance SIX Financial Information offre désormais des valorisations pour un large éventail de produits structurés et de dérivés complexes. Evaluated Pricing est la plate-forme unique pour répondre à tous les besoins de pricing objectif, pour toutes les classes d‘actifs. www.evaluated-pricing.com

Unlocking the potential.


Banque&Finance

Éditorial

.1

BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

Ont collaboré à ce numéro Cyril Demaria, Lucile Dubost, Mohammad Farrokh, Odile Habel, Manon Malhère, Bernard Pichon Design et Infographie Lucile Dubost, Emilie Hébrard Marketing Florence Ray Publicité Médiapresse Pub SA Rue de la Vigie 3 1001 Lausanne Tel. +41 21 321 30 77 Fax +41 21 321 30 69 Responsables: Pierre Chappuis, Roye Yarden Pages Partenaires Media Live SA Ruchligweg 101 Case postale 52 4125 Riehen-Basel 2 Tél. + 41 61 561 52 80 E-mail: ap@medialive.ch Responsable: Lila Maalem Abonnements E-mail: abo@banque-finance.ch CCP: 12-17931-5 1 an d’abonnement (6 numéros) CHF 70.2 ans d’abonnement (12 numéros) CHF 100.Responsable: Maïssa Naufal Tel. +41 22 809 94 53 Diffusion 77 logistics Edition déléguée Alter Ego Médias SAS succursale de Genève Boulevard Georges Favon 43 1204 Genève Tel. +41 22 501 70 15 E-mail: info@banque-finance.ch Le magazine paraît quatre fois par an et publie deux hors-série thématiques. © Alter Ego Médias - Juillet 2013

BANQUE&FINANCE est une marque de Promoédition SA, Genève. Editeur: Roland Ray

« c

Feuilleton

’est devenu au fil du temps une tradition très française. Chaque début d’été, nos voisins ont pris l’habitude de se retrouver devant leur écran cathodique (devenu désormais LCD et LED) pour deux rendez-vous incontournables de la programmation télévisuelle: en journée, le Tour de France et le soir, le feuilleton de l’été. Et cette année, ils ont été servis. La “grande boucle” fêtant son 100e anniversaire, tout a été fait pour que cette joute à bicyclette soit à la hauteur des attentes (et des investissements de l’organisateur et de ses sponsors). Je laisse à chacun le soin de juger de l’intérêt de ce qui est devenu l’un des trois principaux événements médiatiques au Monde, remporté pour la seconde année consécutive par un représentant de la perfide Albion apparemment sain de corps et d’esprit. Frustration patriotique. L’autre rendez-vous, nocturne celui-là, c’est ce fameux grand feuilleton qui rassemble la famille deux heures durant: les cœurs brûlés, le vent des moissons, les grandes marées, Terre indigo, la prophétie d’Avignon, le maître du zodiaque. Cette année, la télévision nous a concocté une série d’autant plus intéressante qu’elle innove en incluant des scènes retransmises en direct, je veux parler de l’affaire Cahuzac. Ne reculant devant rien et afin d’intéresser ses voisins d’outreLéman, les réalisateurs ont même eu la bonne idée de tourner un certain nombre de plans en Suisse voisine et de faire appel à des acteurs helvètes ou assimilés: à l’heure où j’écris ces quelques lignes, nous avons ainsi déjà pu voir l’épisode de l’ex-banquier arrêté et celui des (vrais ou faux?) douaniers “en planque” devant une banque de la place genevoise (scène qui n’est pas sans rappeler le feuilleton de 1985, l’affaire du rainbow warrior). Sans parler des images et des citations autour d’une autre institution locale qui, au prix du spot publicitaire sur les chaînes, a largement rentabilisé une campagne qui ne rentrait pas forcément dans ses plans média. Bon, avouons-le, certains éléments du scénario de ce feuilleton 2013 sont un peu cousus de fil blanc: le “pas vu pas pris” désormais devenu “je ne m’en souviens pas”, les cris d’orfraie d’une partie de l’échiquier politique contre l’exécutif hexagonal, “ils savaient!”, le “haro” sur cette Suisse qui jette en prison les lanceurs d’alerte, tout cela frise parfois l’hypocrisie. Reste que l’histoire intéresse les téléspectateurs qui, pendant ce temps-là, n’ont pas besoin de réfléchir (référence au “temps de cerveau humain disponible” de Patrick Le Lay) à ce qui les attend dans les mois à venir, quand la bise budgétaire viendra. n PAR frÉDÉRIC BARILLET

Rédacteur en chef f.barillet@banque-finance.ch BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

Photo: Lucile Dubost

Editeur délégué et Rédacteur en chef Frédéric Barillet


.2

Banque&Finance

Sommaire

L’actu en continu sur www.banque-finance.ch

Photo de Une: © hidesy

Actualités .04

EN IMAGES

.08

L’ESSENTIEL

.16

mouvements

Sous la loupe .21

.44 les Maldives, un placement de Robinson

.08 Cette union bancaire qui a du mal à émerger

.30

.36

fonds de placement Actions exchange traded funds

Vous

N ° 120

BANQUE &

FINANCE

.42

TENTATIONS

.44

ailleurs

.47

A LIRE

.48

LA BIBLIOTHÈQUE DE...

LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

.47 L’économie suisse côté humour

Sous la Loupe

.19 FONDS DE PLACEMENT, ACTIONS, ETF

INVESTIR GAGNANT! BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013


Une prestation de pointe : Swisscanto (LU) Bond Invest Global Corporate

Perte de capital dans un environnement de taux bas? Pas chez nous. L’argent fait le bonheur lorsqu’il permet des rendements attrayants même en période de taux d‘intérêt bas. Profitez de notre savoir-faire dans l‘analyse d‘entreprises et de nos excellentes performances. Faites-nous confiance et investissez dans le fonds Swisscanto (LU) Bond Invest Global Corporate. Informez-vous sur www.swisscanto.ch/corporates ou auprès d’un conseiller à la clientèle de votre banque.

Placements et prévoyance. Ces indications sont purement informatives et ne constituent pas une offre. Ce fonds est régi par le droit luxembourgeois. Le prospectus de vente, les informations clés pour l‘investisseur, le règlement ainsi que les rapports annuels et semestriels peuvent être obtenus gratuitement auprès du représentant Swisscanto Asset Management SA, Nordring 4, case postale 730, 3000 Berne 25, ou sous www.swisscanto.ch. Domicile de paiement du fonds: la Banque Cantonale de Bâle, Spiegelgasse 2, 4002 Bâle.


Photo: Cmfotoworks

.4

BANQUE&FINANCE N째120 N째117 II3ESEPTEMBRE-NOVEMBRE TRIMESTRE 2013 2012


.5

une question d’habitude “Meliora speramus, cineribus resurget” (Nous espérons des temps meilleurs, elle renaîtra de ses cendres). La devise officielle de la ville du Michigan ne date pas d’hier, mais du grand incendie de 1805 qui détruisit une grande partie de la cité. Elle pourrait pourtant bien s’appliquer à nouveau avec la faillite déclarée mi-juillet, la première d’une ville américaine. Sur les 11 milliards de dollars évaporés, 1 milliard au moins aurait été prêté par des banques européennes. Par ici l’addition! BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013


.6

un bug imprévu Michael Coscia se souviendra de l’automne 2011. Pendant six semaines, il a placé des milliers d’ordres d’achats factices de contrats à terme de brent, de gasoil et de WTI grâce à un logiciel de trading à haute fréquence. Des gains substantiels mais la première condamnation pour ce motif prononcée par la FCA, le gendarme britannique des marchés financiers. L’amende est sympathique: 3,7 millions de dollars. BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013


Photo: Paul Cowan

.7

BANQUE&FINANCE N째120 I 3E TRIMESTRE 2013


Actualités

.8

VU DE BRUXELLES - Depuis un an, la création d’une Union bancaire

en Europe est sans conteste l’un des dossiers les plus explosifs. Rien d’étonnant car l’objectif n’est ni plus ni moins que de transférer au niveau européen la supervision des banques ainsi que leur restructuration en cas de faillite. L’Allemagne fait de la résistance, d’autres veulent aller vite.

L’Union bancaire à l’épreuve des dirigeants européens

M

is à l’épreuve, les Etats de l’UE avancent à coup de compromis après des heures, voire des nuits de négociations. Et la route reste encore longue et fastidieuse avant d’achever cette Union qui «représente sans doute notre plus grand projet commun depuis la création de l’euro», selon les termes du commissaire en charge du Marché intérieur et des services, Michel Barnier. Ambitieuse sur le papier, l’Union bancaire se veut un vrai cassetête juridico-politique qui comporte toujours de nombreux d’inconnus. «Nous aurons la preuve de sa réussite le jour où nous aurons détecté la première bulle systémique et traité la première crise bancaire», a d’ailleurs fait savoir Michel Barnier. Personne ne peut en effet affirmer que cette Union aura les effets escomptés, à savoir stabiliser le système bancaire euro-

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

péen et, surtout, éviter à l’avenir le renflouement massif des banques en crise avec l’argent des contribuables. Le concept est simple à comprendre. Il s’agit de mettre sur pied des mécanismes centralisés au niveau européen pour organiser la supervision des banques ainsi que leur restructuration ordonnée en cas de défaillance. A ces deux pierres d’édifice s’ajouterait la création d’un système européen de garantie des dépôts. Un projet qui n’est toutefois pas à l’ordre du jour vu la sensibilité du sujet. Ces mécanismes s’appliqueront aux “Dix-sept +” que sont les pays membres de la zone euro ainsi que les Etats n’ayant toujours pas la monnaie unique qui souhaitent y participer. On parlera des “Dix-huit +” une fois une fois que la Lettonie aura adopté la monnaie unique, en janvier 2014. Le

dossier

est

politiquement

chaud. Depuis le début, l’Allemagne montre, à tort ou à raison ,des résistances, arguant que les traités de l’Union actuels posent des limites à ce projet. Berlin cherche en réalité à freiner le processus engagé, accusent de nombreux observateurs. Et de répéter à l’envi que derrière ces arguments juridiques se cachent surtout des raisons politiques: les élections législatives allemandes de septembre qui ne facilitent en aucun cas la tâche. En face se trouvent la Commission et certains Etats, la France en tête, bien décidés au contraire à progresser le plus rapidement possible dans le cadre des traités actuels. SUPERVISION: UN EXERCICE FASTIDIEUX Concrètement, la supervision européenne des banques des “Dix-sept +” est la première pierre d’édifice en cours de finalisation. Le Parlement et le Conseil ont récemment scellé un compromis

sur la création d’un “mécanisme de surveillance unique” qui doit maintenant être formellement validé par les deux institutions. C’est lors du Conseil européen de juin 2012 que les Chefs d’Etat et de gouvernement européens ont appelé à sa mise sur pied. A cette époque, il fallait apaiser les marchés financiers et surtout rassurer les Espagnols, pris dans une crise bancaire sans précédent. Le mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de sauvetage de la zone euro, pourra à l’avenir directement recapitaliser les banques à la condition - qui n’est pas la seule -, que les banques soient soumises à une supervision européenne, ont-ils décidé. Reste que concevoir un tel mécanisme fut un exercice juridique fastidieux. Dans le cadre des traités actuels, une agence européenne ne peut pas endosser le rôle d’autorité qui surveillerait les banques. Seule une institution européenne (la Commission, le Conseil, la BCE et


actualités

L’essentiel

.9

Pour Michel Barnier, le Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, cette Union bancaire est «sans doute notre plus grand projet commun depuis la création de l’euro». Photo: Conseil de l’Union européenne

le Parlement et la Cour de justice) peut s’en charger. Les vingt-sept ont donc décidé de conférer le rôle de superviseur à la Banque centrale européenne (BCE). Une solution qui n’est guère “européenne”, au sens de l’ensemble des Etats membres. Conformément aux

traités, la BCE est en effet compétente pour les seuls Etats de la zone euro. Comment alors associer les pays n’ayant pas la monnaie unique? Les législateurs ont dû faire preuve de créativité juridique pour satisfaire les Etats concernés, notamment la Suède.

Ils ont ainsi imaginé un conseil de supervision au sein de la BCE qui adoptera des décisions sauf si le conseil des gouverneurs de la BCE (composé des seuls Etats de la zone euro) marque son désaccord. Les Etats hors eurozone auront donc la possibilité de ... BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013


.10 L’essentiel actualités

... participer au mécanisme via ce conseil et ils seront autorisés à le quitter en cas de désaccord. Une solution quelque peu bancale.

essentiel en particulier pour régler efficacement le sort des banques défaillantes présentes dans plusieurs Etats de l’UE. Pour ce faire, la Commission propose de créer un conseil de supervision unique composé des autorités nationales, de la BCE et de la Commission elle-même. Il préparera, recommandera des plans de résolution des banques à la Commission qui prendra la décision finale. Pourquoi? A nouveau, seule une institution européenne peut disposer de ce pouvoir décisionnel. Le projet prévoit aussi la mise en place progressive d’un fonds de résolution commun, financé à l’avance par l’industrie bancaire.

Autre aspect chaud des négociations, cher à l’Allemagne: le respect de l’indépendance de la BCE lorsqu’elle exerce ses fonctions monétaires, conformément aux traités. Et pour cause, la Banque sera aussi démocratiquement responsable en sa qualité de superviseur. Les législateurs ont travaillé dur pour assurer une séparation entre ces deux tâches. Reste que pour les Allemands, la seule solution est une modification des traités. Il fallait aussi s’accorder sur les banques soumises à la supervision directe -et non indirecte- de la BCE. Paris souhaitait inclure le plus grand nombre d’institutions possible. Mais Berlin, qui voulait épargner ses caisses d’épargne, a eu gain cause. La BCE sera directement en charge des banques systémiquement importantes. Elle pourra néanmoins intervenir auprès des autres institutions si elle le veut. Reste maintenant à mettre en œuvre ce système particulièrement complexe. Un véritable défi pour la BCE qui sera tenue responsable de toute erreur et/ou dysfonctionnement. Aussi, travaille-t-elle d’arrache-pied sur les modalités pratiques comme,

Derrière les arguments juridiques avancés par Angela Merkel (ici aux côtés d’Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen et devant le britannique David Cameron) pour bloquer le projet se cachent surtout des raisons politiques, notamment les élections législatives allemandes de septembre. Photo: Conseil de l’Union européenne

par exemple, sa collaboration avec les autorités nationales. Le mécanisme devrait être effectif dans le courant de l’année 2014. RESTRUCTURATION DES BANQUES: UN DOSSIER EXPLOSIF Malgré les avertissements de Berlin, la Commission n’a pas reculé en présentant le 10 juillet

la deuxième étape vers une Union bancaire: la mise sur pied d’un système centralisé pour restructurer les banques en crise des “Dixsept +”. La logique est simple: les banques qui tomberont sous la supervision de la BCE devraient être soumises à un “mécanisme de résolution unique”. Ce mécanisme est jugé

Alors que la France salue cette initiative, l’Allemagne voit d’un mauvais œil un système aussi centralisé. A en croire les nombreuses déclarations, Berlin estime que la Commission ne peut bénéficier de ce nouveau pouvoir dans le cadre des traités actuels. Elle craint en particulier que des plans de résolution décidés à Bruxelles exigent l’intervention publique. En un mot, l’argent des contribuables. Sur ce point, «le gouvernement des pays concernés devra donner son accord», soutient Michel Barnier. Prochaine étape, convaincre l’Allemagne. Les négociations s’annoncent explosives. n

«Berlin estime que la Commission ne peut bénéficier de ce nouveau pouvoir dans le cadre des traités actuels. Elle craint en particulier que des plans de résolution décidés à Bruxelles exigent l’intervention publique. En un mot, l’argent des contribuables.»

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

PAR MANON MALHÈRE


Virtual experience, real results:

when independent financial experts meet in 3d 6 nOVemBer 2O13

s i g n u p a n d l i V e t h e V i rt u a l f i n f a i r e x p e r i e n c e! w w w.e -m e rging.com


.12 L’essentiel actualités

A C T A F ETATS-UNIS - Le report de FATCA de six mois jusqu’au 1er juillet 2014, tel

qu’il a été annoncé le 12 juillet, est plus qu’un simple délai technique pour la mise en œuvre d’une loi de plus en plus controversée outre-Atlantique.

FATCA, une opposition qui ne dit pas son nom

L

e 1er juillet, le représentant de Floride au Congrès Bill Posey écrivait au secrétaire au Trésor Jack Lew pour estimer que les traités conclus avec d’autres pays pour leur faire appliquer FATCA n’étaient pas prévus par la loi et ne liaient pas le Congrès qui se réserve de les désavouer à tout moment. Le 7 mai, le sénateur du Kentucky Rand Paul, le fils de Ron Paul, déposait un projet d’amendement à FATCA notamment pour préserver la sphère privée. Peu après, le directeur de l’IRS, le fisc américain, présentait sa démission pour avoir espionné les milieux «conservateurs» opposés à FATCA. A l’étranger, seule l’Al-

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

lemagne a ratifié un traité conclu avec les Etats-Unis pour appliquer FATCA et les autres principaux pays concernés attendent. Or, comme le relève Laurent Franceschetti, consultant en organisation bancaire à l’enseigne de sa société SettleNext, le système que FTCA veut mettre en place ne fonctionne que si tout le monde y participe, et la conclusion de traités internationaux est le seul moyen de s’assurer de cette participation. Mais celle-ci a son prix, et ce prix il n’est pas sûr que les banques américaines soient disposées à le payer. Contrairement à d’autres pays, la Suisse en effet n’a pas demandé une clause de réciprocité, ce qui

est une erreur non pas tellement en termes de masse fiscale étudiée que pour le principe, car l’obligation pour les banques américaines de livrer les données sur leurs clients étrangers est un test de la bonne volonté et du sérieux de l’administration américaine. C’est bien la réciprocité qui fait problème aux Etats-Unis et explique l’opposition de plus en plus marquée des milieux conservateurs. Les banques de Floride et du Texas en particulier n’ont aucune envie de livrer des données sur leurs clients étrangers, estimant que leurs intérêts seraient sérieusement lésés. Initialement, l’idée que les banques du monde entier devraient payer 50 milliards de dollars pour appliquer

FATCA et faire rentrer seulement 800 millions dans les caisses de l’IRS ne les gênait pas trop. Mais si elles doivent également se plier à l’exercice, cela ne va plus. Toutefois, la question de la perte d’un avantage concurrentiel et les coûts engendrés par la loi ne sont pas seuls en cause. Le souci des libertés publiques est réel, reflété par exemple dans le discours prononcé le 9 mai 2013 devant la section taxation de l’American Bar Association par Nina Olsen qui s’exprimait en tant que National Taxpayer Advocate: «Je crois que l’IRS est à un tournant et que, pour toute une série de raisons, nous assistons à l’émergence d’un nouvel IRS, radicalement différent de celui que nous


actualités

Illustration: Pict Rider

L’essentiel

avons connu il y a seulement une ou deux décennies». Car les méthodes de l’IRS, dont les «agents spéciaux» ont d’ailleurs le droit d’abattre les contribuables jugés potentiellement dangereux, sont largement discutées, également parmi les membres d’American Citizen Abroad (ACA). Sur 4 millions d’Américains à l’étranger, seul 1 million sont en règle avec l’IRS, non pas que les autres 3 millions soient des évadés fiscaux, mais il suffit de ne pas avoir rempli le bon formulaire pour être en infraction. Beaucoup d’expatriés, par ignorance, n’ont pas rempli les obligations du FBAR (Foreign Bank

Account Report) et sont passibles dans le meilleur des cas de 10’000 dollars d’amende, même si aucun impôt n’était dû sur le compte non déclaré. Si l’administration estime qu’il y a eu négligence intentionnelle, l’amende va jusqu’à la moitié du compte, avec un plancher fixé à 100’000 dollars. En mars 2013, l’ACA a publié un document de travail préconisant le retour de la résidence based taxation. Cette revendication, et l’ACA a les moyens de relayer ses idées au Congrès, ne sera pas sans conséquence pour FATCA qui concerne d’abord les expatriés américains. Si les Etats-Unis devaient passer à la taxation liée au domicile, la loi perdrait encore un peu plus de son

opportunité.Dans ce contexte, le délai de six mois, décidé le 13 juillet, est plus qu’un simple incident de parcours: il montre non seulement que la mise en œuvre de FATCA est problématique, mais encore incite à s’interroger sur la volonté des Américains à accorder la réciprocité aux Européens. De plus, comme le rappelle Laurent Franceschetti, ce report est déjà le deuxième, car la loi devait initialement entrer en vigueur en janvier 2013. Or, le report d’un projet plus d’une fois jette des doutes sur sa conception et il est douteux que FATCA échappe à cette règle. n PAR MOHAMMAD FARROKH

.13


.14 L’essentiel actualités

SUISSE - L’Association Suisse d’Assurances (ASA) a rendu publique une étude

sur la place de ses membres dans l’économie helvétique. Urs Berger, son président, analyse les succès et les défis de son industrie.

Assurances suisses, la force tranquille

F

orte de 72 membres (soit 49’000 collaborateurs en Suisse) encaissant 90% des primes d’assurances nationales, l’ASA présentait le 20 juin ses résultats; ainsi qu’une étude de Bakbasel sur la place de l’industrie dans l’économie helvétique. D’après cette dernière, le secteur représentait environ 4% de l’économie nationale en 2012 (soit 20 milliards de francs), ce qui en fait pour l’ASA «un des principaux moteurs de l’économie suisse».

tielle a doublé.Pour Urs Berger, Président de l’ASA, ce sont «les conditions-cadres qui ont favorisé cet essor – et celui des assurances suisses en général». N’ayant pas besoin d’implantations locales, a réassurance s’exporte bien - d’où son développement. «La stabilité politique et économique, une réglementation claire et efficace, des infrastructures bien établies, une main-d’œuvre qualifiée et un système d’imposition favorable font de la Suisse une place attractive pour les assurances», explique Urs Berger.

SATISFECIT OFFICIEL POUR LES ASSURANCES Sa valeur ajoutée brute représente 33% de celle du secteur financier, faisant contrepoids aux établissements bancaires. La collecte est d’environ 9000 francs de primes par habitant, ce qui fait des Suisses les plus assurés au monde (le taux de pénétration était lui de 10% du PIB, ce qui place la Confédération au 8e rang mondial). Les montants gérés étaient de 1128,3 milliards de francs (soit deux fois le PIB suisse). La progression la plus notable entre 1995 et 2011 est celle des réassureurs, dont la part dans la valeur ajoutée assuran-

Faut-il craindre pour autant que la taille des réassureurs (SwissRe) ou de certains assureurs (Zurich) ne donne naissance à l’équivalent suisse d’un AIG «too big to fail»? Urs Berger l’écarte résolument: «Non. Les assureurs suisses ont adopté une gestion du risque avancée dès 2001-2002. Le test suisse de solvabilité (SST) mis en place entre 2006 et 2009 a permis au Conseil Fédéral d’affirmer en 2010 que les compagnies d’assurance ne sont pas concernées par le risque systémique».

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

Un satisfecit qui vaut son pesant d’or au sortir d’une crise majeure, probablement lié à l’abandon

Urs Berger (ASA), un président satisfait.


EMPLOIS RESTE DU MONDE 75’707

EMPLOIS EN SUISSE 49’166

EMPLOIS TOTAL 124’873

CELUI QU’ON COPIE EST L’ORIGINAL*

CADRES DE DIRECTION 3’080 CONSEILLERS DE CLIENTÈLE 11’240 EMPLOYÉS 32’865 PERSONNEL EN FORMATION 1’981

Source : ASA 2013

L’EMPLOI CHEZ LES ASSUREURS SUISSES du modèle de «bancassurance» en Suisse. Le Président de l’ASA évoque à ce sujet «des raisons probablement culturelles. L’approche des clients et les produits euxmêmes sont différents entre banque et assurance. La Suisse a établi un modèle plus partenarial», privilégiant la diversité de l’offre et un certain focus sur les modèles d’affaires respectifs. DES DÉFIS IMPORTANTS Pourtant, l’industrie de l’assurance doit faire face à ses propres défis, à commencer par l’assurance-vie. Cette dernière subit les mêmes aléas que les caisses de pension: l’obligation d’atteindre des taux garantis avec des actifs sans risques délivrant un rendement insuffisant. Pour y remédier, les assureurs se sont tournés vers les obligations d’entreprises et l’immobilier. Par ailleurs, la Finma a assoupli temporairement le SST pour tenir compte des conditions de marché. L’assurance-vie évolue progressivement vers un modèle où le client choisit des fonds et donc son profil de risque. Le deuxième défi est réglementaire et européen. La Directive Solvabilité II est une pierre dans le jardin des assureurs suisses. En

effet, ces derniers ont déjà l’expérience du SST et ont fait la preuve qu’il fonctionne. L’objectif est que le SST et Solvabilité II convergent, pour éviter de pénaliser les assureurs helvétiques. «Le Swiss Finish ne doit pas être top élevé pour maintenir notre compétitivité», explique ainsi Urs Berger. Troisième défi: le changement climatique, qui affecte les assureurs et réassureurs suisses. La profession y répond, d’après le Président de l’ASA, par des investissements en recherche (par exemple une Chaire de climatologie à l’Université de Berne), et par la prévention en investissant dans les infrastructures (telles que les digues pour gérer les inondations). L’objectif est aussi de mieux cibler les comportements des clients et de les inciter à agir préventivement. Les assurances sur les risques naturels ont été adaptées et les plafonds relevés, comme l’illustre l’augmentation de la limite de couverture de 1 à 2 milliards. Il faut à cet égard noter l’effort des assureurs qui ont en 2005 accepté de payer les 300 millions au-delà de la limite de couverture du milliard dans le cas de dégâts naturels exceptionnels. n PAR CYRIL DEMARIA

* Négocier auprès de l’original signifie plus de sécurité, de qualité et de transparence. En tant que Bourse suisse de produits structurés, nous définissons des standards rigoureux. Nous garantissons en permanence un négoce de première qualité et un service parfait. Nous sommes donc les seuls à vous faire bénéficier d’une qualité, d’une transparence et d’une sécurité maximales.

www.scoach.ch


.16 Mouvements actualités

Valérie Lemaigre BCGE

DANIEL KOBLER

Deloitte

DANIEL SALAMA BNP Paribas Investment Partners

Markus Gygax Banque Valiant

ntrée à la BCGE en janvier eloitte vient de renforcer son e conseil d’administration E 2013, Valérie Lemaigre vient D équipe en Suisse avec l’ar- L de la Banque Valiant vient D

d’être nommée économiste en chef au sein du département des Etudes financières de la banque cantonale. Elle est particulièrement chargée de la recherche et de l’élaboration des perspectives macro-économiques et monétaires, afin d’enrichir la stratégie d’allocation d’actifs de la banque. Elle bénéficie d’une expérience de plus de 20 années comme macro économiste, dont 15 au sein du secteur bancaire, dans les unités d’asset management de Dexia, Lombard Odier et Stigma Partners. Auparavant, elle avait travaillé pour des entités académiques et gouvernementales belges. n

rivée de cinq nouveaux associés. Parmi eux, Daniel Kobler, associé coactionnaire au sein de Deloitte Consulting, dirige l’activité de conseil pour le secteur bancaire en Suisse. Daniel Kobler a travaillé pendant plus de quatorze ans pour des banques privées et des gestionnaires de fortune. Il publie régulièrement des articles et des études dans des revues spécialisées. Il est également l’un des responsables du Centre d’excellence mondial Deloitte pour la gestion de fortune qui se trouve à Zurich. n

d’élire Markus Gygax au poste de Chief Executive Officer (CEO) de la banque. Markus Gygax est actuellement responsable de la Division Retail et membre de la Direction générale de la Banque Cantonale Vaudoise (BCV). Il prendra ses nouvelles fonctions d’ici fin novembre 2013. Ce Suisse de 51 ans a obtenu un diplôme d’économiste d’entreprise ESCEA. Marié et père de trois enfants, il est également titulaire d’un diplôme fédéral de Chef de marketing et un MBA des Universités de St-Gall, Vlerick (Belgique) et Nyenrode (Pays-Bas) axé sur la gestion des banques et des assurances. n

aniel Salama a été nommé fin juin au poste de responsable de la distribution des fonds en Suisse chez BNP Paribas Investment Partners. Il a précédemment occupé plusieurs postes en product et business development sur les produits fixed income de BNPP IP. Arrivé dans le groupe en 2001 après avoir travaillé chez Société Générale, ce diplômé de l’Ecole des Mines de Nancy (France) et de l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs (France), spécialiste de l’asset management depuis plus de vingt ans, a auparavant dirigé la distribution externe de fonds en France et au Benelux jusqu´en 2005. n

Infos “Mouvements”

redaction@banque-finance.ch

Ne laissez pas les tâches administrative vous submerger... N’hésitez pas à nous contacter !

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

Création de société, SA, Sàrl, SNC Organisation de séminaires comment créer mon entreprise Succession Conseil Fiscal Comptabilité Conseil Juridique Assurances Administration Domiciliation de société T+41 21 802 49 70 - Natel+41 78 767 43 68 info@rv-conseils.ch - www.rv-conseils.ch Route de Denges 28 C-1027 Lonay


Construisons ensemble la solution documentaire qui vous ressemble ! GESTION ÉLECTRONIQUE DE DOCUMENTS

Capturer Traiter Archiver ns adaptées

ins

à vos beso

© Laurence Herren Communication - Photos : shutterstock

des solutio

Votre partenaire en solutions documentaires T. 0848 912 912 www.devillard.ch


« Dans l’univers du stock-picking, Morningstar est à part » — The Wall Street Journal

Chez Morningstar, nous nous basons sur notre connaissance approfondie des sociétés et des secteurs d’activité pour découvrir les plus belles opportunités d’investissement. Cette année, le Wall Street Journal a reconnu notre approche en nommant 12 analystes Morningstar «Best on the Street», soit davantage que toute autre entreprise dans notre industrie.

L’approche “Best on the Street” Pour nous, l’achat d’une action signifie acheter un petit morceau d’une entreprise, et pour que cela soit un succès, cette entreprise doit prouver au travers d’analyses et d’évaluations approfondies qu’elle résistera à l’épreuve du temps. Nos 120 analystes action et crédit constituent une des plus grandes équipes de recherche indépendantes au monde. Nous combinons notre connaissance approfondie de l’industrie avec une analyse détaillée des sociétés, et nous nous concentrons sur l’évaluation des avantages concurrentiels durables (ce que nous appelons le « Moat » économique), ce qui nous donne une vision plus claire de leurs perspectives d’avenir.

Cette vue à long terme nous aide à nous concentrer sur l’essentiel et à nous détacher de certaines tendances qui peuvent faire manquer à certains des opportunités. Les résultats parlent d’eux-mêmes : depuis sa création en septembre 2002 au 31 janvier 2013, notre indice Wide Moat Focus (indice composé des sociétés Wide Moat sous évaluées) offre une performance annualisée de 15,2 % contre 8,6 % pour l’indice S&P 500.

Pour obtenir un essai gratuit de la recherche Action Morningstar® Appelez-nous au +41 (0)43 210 28 28 Ou envoyez-nous un email à sales.ch@morningstar.com Accéder à l’article : global.morningstar.com/EquityResearchCH

Nos analystes examinent les données, interview les gérants, et appliquent une méthodologie consistante pour fournir des recommandations sur plus de 90% des sociétés du S&P 500 et du Russell 3000.

©2013 Morningstar. All Rights Reserved. Quote from “The Secret Behind Morningstar’s Success,” The Wall Street Journal: Wealth Management Report, May 2013. The Wall Street Journal is a registered trademark of Dow Jones.


.19

Sous la loupe

FONDS DE PLACEMENT, ACTIONS, ETF

INVESTIR GAGNANT

INVESTIR GAGNANT!

en partenariat avec Morningstar

découvrez NOS COUPS DE CŒUR

.21 FONDS DE PLACEMENT Fonds actions Europe gdes Cap .22 Fonds obligations privées EUR .23 Fonds actions International gdes cap .25 Fonds obligations International .26 Fonds autres actions Europe .28

.30

ACTIONS

ACTIONS MONDE .33 ACTIONS EUROPE .34 ACTIONS SUISSES .35

.36

exchange-traded funds (etf)

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013


Vous accompagner pour gagner dans un monde qui change En mobilisant et associant les compétences les plus pointues et les plus diversifiées, Deloitte permet aux entreprises de faire face à leurs problématiques les plus complexes et de continuer à se développer en toute sérénité. www.deloitte.ch

Audit. Fiscalité. Conseil. Corporate Finance. © 2013 Deloitte SA


sous la loupe

Investir gagnant

.21

Placements

Fonds

Quinze fonds, quinze opportunités Evaluer un fonds n’est pas forcément chose facile. Pour y parvenir, Morningstar a développé une méthodologie de recherche et d’évaluation aujourd’hui plébiscitée par les milieux financiers du monde entier. Voici, pour Banque&Finance, 15 recommandations en termes de fonds de placement.

C

hez Morningstar, l’analyse de valeur d’un fonds s’effectue systématiquement sur la base des cinq mêmes piliers: son processus d’investissement, la performance du fonds, son équipe de gestion, la qualité de la société émettrice et les prix d’acquisition et de gestion. Ces piliers sont jaugés individuellement de manière quanti et qualitative, puis regroupés pour donner lieu à une évaluation d’ensemble. Chaque synthèse est ensuite soumise à la validation d’un Analyst Ratings Committee. Notons que l’approche Morningstar ne porte qu’une attention partielle à la performance passée. Elle est avant tout prospective et n’écarte ni les fonds qui ont sous-performé ni ceux qui n’ont qu’un historique de performance limité. Les questions auxquelles les analystes doivent répondre pour chacun des fonds sont les suivantes;

Performance: Le modèle de performance du fonds est-il logique étant donné son processus d’investissement? Le fonds a-t-il réussi à s’assurer des gains conséquents par des rendements forts tout en tenant compte des risques encourus sur telle ou telle période de temps?

Processus d’investissement: Quelle est la stratégie du fonds? Ses gestionnaires ont-ils réellement un avantage concurrentiel qui leur permet de mettre en œuvre le processus de manière appropriée et constante à travers le temps? Quel est le positionnement du portefeuille sur certains titres, secteurs, pays ainsi qu’en termes de valorisation et de taille des actifs.

Prix: Est-ce que le fonds représente une bonne opportunité par rapport à d’autres fonds similaires commercialisés par des canaux similaires? Quel est le rapport entre les frais associés au fonds et sa performance future? n

Equipe de gestion: Quelle est son expérience, les qualifications des gérants, leur tempérament, la charge de travail, le support analytique, la structure de la rémunération? Société de gestion: Quelle est sa structure capitalistique, la stabilité des effectifs, la façon dont les équipes sont rémunérées et motivées? Les investisseurs sont-ils considérés comme des partenaires de long terme, la société privilégiant la qualité de la gestion, ou met-elle plutôt l’accent sur la création de profits à court terme?

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

FONDS DE PLACEMENT

Actions ETF


.22 Investir gagnant sous la loupe

COMGEST GROWTH EUROPE ACC

n°1 ex-aequo

Actions Europe gdes cap PAR Thomas Lancereau CFA, Morningstar Analyst

Zone d’exposition Méga Grande Mid Micro

Fonds actions Europe gdes Cap

Petite

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Overall RatingsTM OR

Le fonds a encore signé en 2012 une très bonne année de surperformance, confirmant la pertinence de l’approche sur longue période. A fin février 2013, le fonds se classe dans le premier quartile de sa catégorie sur des périodes de 3, 5 et 10 ans, avec une volatilité bien inférieure à ses pairs. Ce succès ne doit rien au hasard mais est le fruit d’une approche disciplinée orientée vers le long terme et qui privilégie les sociétés de qualité, capables de faire croître leurs bénéfices indépendamment du cycle économique. Elles disposent généralement d’une position commerciale dominante, d’un management de qualité et d’un bilan sain. Les valeurs appartenant aux secteurs les plus cycliques ainsi que celles du secteur financier sont donc délibérément exclues de l’univers d’investissement. Il en résulte un portefeuille très concentré, entre 20 et 35 titres, de conviction, et qui ressemble évidemment très peu aux indices ou aux fonds concurrents. La sélection de titres génère des paris sectoriels marqués, et l’équipe a historiquement trouvé de nombreuses opportunités d’investissement dans des secteurs de croissance tels que la santé et la technologie. Pour efficace qu’elle soit sur le long terme, cette approche n’a pas pour autant vocation à surperformer dans toutes les configurations de marchés, notamment lorsque ceux-ci favorisent des titres de moindre qualité. C’est ce qui s’est produit en 2009 par exemple, le fonds n’ayant que modérément participé au rallye largement tiré par les sociétés les

FRANKLIN MUTUAL EUROPEAN

n°1 ex-aequo

Actions Europe gdes cap PAR Karin Anderson Morningstar Analyst

Zone d’exposition Méga Grande Mid Petite Micro

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Overall RatingsTM OR BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

C’est un choix préférentiel pour des investisseurs à la recherche d’un noyau de portefeuille d’actions Europstock. L’un des motifs de ce choix est la grande expérience de ses dirigeants. Philippe Brugere-Trelat a plus de 25 ans d’expérience en matière d’actions européennes et dirige ce secteur depuis la seconde moitié de 2005. Katrina Dudley, cogérante depuis 2007, a rejoint Mutual Series en 2002. Elle est l’analyste en chef de l’équipe dédiée au secteur industriel, au domaine de la santé et aux entreprises de construction. Plus important encore, les processus sont restés les mêmes au fil des ans, même lors de changement de direction, comme lorsque Brugere-Trelat a pris la succession de l’ancien gérant David Winters. Une approche orientée sur la valeur caractérise toutes les offres de Mutual Series. Dans leur quête d’opportunités d’affaires, les gérants partent à la recherche de sociétés de grande et moyenne capitalisation qui mettent en œuvre des modèles d’affaires solides ainsi que des techniques de gestion favorisant les actionnaires, y compris le paiement de dividendes et le rachat d’actions. Bien que cela ne fasse pas la différence parmi les gérants, leur focalisation claire sur la préservation du capital et sur la minimisation de la volatilité les distingue clairement des autres. Afin d’atteindre ces objectifs, les gérants accordent plus d’importance aux entreprises versant des dividendes de manière régulière, telles que British American Tobacco

plus cycliques, et les investisseurs doivent être prêts à supporter ces périodes de sous-performance, notamment en cas de rebond durable des financières. Ce processus d’investissement très cohérent est mis en œuvre par une équipe expérimentée. Comme pour tous les fonds Comgest, l’approche est hautement collégiale et les gérants s’appuient sur une équipe soudée. La solide culture d’investissement du groupe et les bons résultats obtenus sur le long terme justifient pleinement le maintien de la note OR.

Points clés L’approche collégiale s’appuie sur une équipe • Edequipe 8 gérants expérimentés. ociété Comgest est une société de gestion indépen• Sdante qui dispose d’une solide culture d’investissement. rocessus d’Investissement L’approche • Pbottom-up repose sur des critères stricts de

croissance et valorisation. Performance L’historique de performance à long terme est excellent, et la volatilité inférieure à la catégorie. Frais de Gestion Le TER du fonds est inférieur à la médiane de la catégorie. Rôle dans le portefeuille Le fonds peut être placé en cœur de portefeuille.

• •

et Vodafone. Ils peuvent aussi détenir des liquidités importantes (...) Le profit de 19,8% en 2012 a dépassé de 1% la moyenne de la catégorie grâce à une forte capacité de sélection de titres sur une grande variété de secteurs. Néanmoins, le fonds a fait preuve d’une réelle lenteur au cours de phases de reprise plus puissantes (...) A compter du moment où Brugere-Trelat a pris les commandes en mai 2005 et jusqu’au 31 janvier dernier, le profit annualisé réalisé de 5,2% a dépassé de plus de 1% la norme du groupe. En fin de compte, une gestion expérimentée et un processus éprouvé ont valu à ce fonds notre note OR. Points clés E Deux stock-pickers européens expérimentés • sont quipe aux commandes. S • actionnaires. ociété Une gestion solide du capital des d’Investissement Le management est • P à rocessus la recherche d’entreprises qui détiennent des free

cash flow sains et dont les titres sont négociés à des prix d’escompte élevés. Performance Jouer la défense est l’atout du fonds. Frais de Gestion Le TER du fonds est décevant compte tenu de sa taille. Rôle dans le portefeuille Central. Le fonds peut être placé en cœur de portefeuille.

• • •


sous la loupe

Investir gagnant ALLIANZ EUROPE EQUITY GROWTH

PAR Maximilian Kreitlmeier Morningstar Analyst

Zone d’exposition Points clés Thorsten Winkelmann gère le fonds depuis • Eoctobre quipe2009. Un point fort, mais globalement neutre. • SP ociété Approche «stock• picking» rocessuspourd’Investissement les sociétés européennes à forte

Mid Petite

croissance. Performance Résultats excellents avec un risque global moyen. Frais de Gestion Les commissions sont supérieures à la moyenne du secteur cependant elles ne sont pas exagérées. Rôle dans le portefeuille Central. Titres européens de premier ordre à forte croissance (blue chips).

Micro

• •

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Overall RatingsTM BRONZE

n°1 Obligations privées EUR PAR Marianne Weller Morningstar Analyst

Points clés

Bonne Moyenne Faible

• • • • • •

Zone d’exposition

Faible

Mod.

Elevée

Sensibilité (taux d’intérêt)

Morningstar Overall RatingsTM ARGENT BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

Fonds obligations privées EUR

amplement la moyenne de sa catégorie de plus de 3 points de pourcentage par an. Cette approche flexible peut engendrer de la volatilité et la taille importante des encours sous gestion peut rendre la stratégie difficile à piloter dans certaines conditions de marché. Nous avons également noté que le TER est supérieur à la médiane de la catégorie. Pour autant, la grande expérience des gérants et leur historique de performance prouvent qu’ils sont capables de créer de la valeur sur la durée. Le fonds conserve donc sa note ARGENT.

Equipe Le fonds est géré par deux gérants obligataires très expérimentés. Société Invesco Perpetual a une bonne culture d’investissement et une solide structure de rémunération. Processus d’Investissement L’analyse top down joue un rôle important car intégrée à la sélection de crédit. Performance Les gérants ont produit de solides performances depuis la création. Frais de Gestion Le TER du fonds est supérieur à la médiane de la catégorie. Rôle dans le portefeuille Coeur de portefeuille. La dette privée peut typiquement remplir un rôle de coeur de portefeuille obligataire. Néanmoins, les investisseurs garderont à l’esprit que ce fonds est géré avec conviction, ce qui le rend plus risqué que la moyenne.

Fonds actions Europe gdes Cap

Actions Europe gdes cap

Qualité de Crédit

Le fonds est géré depuis son lancement par Paul Read et Paul Causer, co-responsables de l’équipe obligataire chez Invesco. Nous apprécions ce duo de gérants, parmi les plus expérimentés dans ce domaine. Causer a débuté sa carrière en 1983 en tant qu’analyste crédit avant de se tourner vers la gestion. Read a débuté en 1984 chez UBS, puis sur le desk obligataire de Merrill Lynch. L’expertise des autres gérants et analystes de l’équipe est également un atout indéniable. Le processus d’investissement combine une analyse macro-économique des facteurs susceptibles d’impacter les marchés obligataires et une solide discipline dans la sélection des valeurs, sans pour autant sombrer dans la rigidité. Nous apprécions le pragmatisme des gérants, qui sont prêts à réviser leur analyse en fonction des conditions de marché, en passant d’une vue prudente à une vue plus offensive si cela est nécessaire. Ils assument de fortes convictions en fonction des valorisations: par exemple en 2011, ils sont sous-performé la catégorie en raison d’une forte surexposition aux financières. Ils ont conservé ce pari en 2012, un choix qui a été payant puisque le fonds a gagné plus de 20%, faisant mieux que ses pairs. Une telle flexibilité peut être risquée, mais Causer et Read ont prouvé qu’ils savaient l’utiliser dans l’intérêt des investisseurs au cours de diverses conditions de marché. Depuis son lancement jusqu’à fin janvier 2013, le fonds superforme

n°3

Grande

INVESCO EURO CORPORATE BOND FUND A (C)

Rating: Bronze). À la différence de la version allemande, la structure des commissions de ce fonds est nettement plus favorable aux investisseurs. Même si le total des frais sur encours (TER) est également supérieur à la moyenne du secteur, la commission de performance, dont la structure est hautement défavorable aux investisseurs, ne s’applique pas dans ce cas. Winkelmann est un gérant expérimenté et a convaincu de plus en plus d’investisseurs alors que cela fait à peine trois ans qu’il a rejoint le fonds. Nous relevons les deux fonds à la note BRONZE.

Méga

Depuis octobre 2009, le fonds est géré avec succès par Thorsten Winkelmann, en collaboration avec Robert Hofmann et deux autres collègues de l’équipe d’Allianz Global Investors Growth. Outre les ressources internes de l’équipe, Winkelmann utilise les recherches réalisées par les analystes buy-side d’AGI ainsi que par l’unité d’étude de marché de Grassroots Research ce qui rend les capacités de recherche et d’analyse du fonds bien plus étendues que celles de ses concurrents. L’accent est mis sur le stock-picking. Puisqu’il n’y a aucune allocation topdown par pays ou par secteur, la structure du portefeuille peut différer considérablement par rapport au benchmark ou à des fonds similaires. Il peut y avoir des différences substantielles non seulement en ce qui concerne le positionnement, mais aussi la performance. Winkelmann et Hofmann investissent dans des sociétés de très haute qualité et mettent en œuvre leur stratégie sans tenir compte des mesures de benchmark. Les gérants ne s’écartent pas de leur approche même si leur style d’investissement est quelque peu démodé. Ceci est arrivé par exemple au début de 2011, ou au cours du troisième trimestre de 2012, lorsque les conditions macroéconomiques étaient favorables aux sociétés de moindre qualité. La performance du fonds aux cours des dernières années provenait essentiellement de la sélection des titres confirmant l’approche bottom-up. Le fonds est un clone d’Allianz Wachstum Europa émis au Luxembourg (Morningstar Analyst

.23


.24 Investir gagnant sous la loupe

DWS VERMÖGENSBILDUNGS FONDS R

n°2 Obligations privées EUR PAR Maximilian Kreitlmeier Morningstar Analyst

Zone d’exposition Bonne Faible

Fonds obligations privées EUR

Moyenne

Qualité de Crédit

Faible

Mod.

Elevée

Sensibilité (taux d’intérêt)

Morningstar Overall RatingsTM ARGENT

BLACKROCK GLOBAL FUNDS EURO BOND A1

n°3 Obligations privées EUR PAR Anthony McDonald Morningstar Analyst

Zone d’exposition

Bonne Moyenne

Qualité de Crédit

Faible

Faible

Mod.

Elevée

Sensibilité (taux d’intérêt)

Morningstar Overall RatingsTM OR

Andrea Ueberschär gère avec succès DWS Vermögensbildungsfonds R depuis avril 1999 et, au cours de son mandat, elle a surclassé nettement la moyenne de la catégorie Morningstar «Obligations EUR diversifiées». Dans ses autres mandats dédiés aux obligations, la gestionnaire a obtenu des résultats supérieurs à la moyenne à long terme. A. Ueberschär répand largement le capital du fonds dans différentes classes d’obligations, ce qui a mis dernièrement le fonds à l’abri des pertes. Outre une base d’obligations d’État à forte solvabilité et d’obligations hypothécaires, la gestionnaire peut acquérir aussi des positions moins spéculatives, telles que les titres subordonnés ou les obligations sur les marchés émergeants. De plus, le contrôle de la duration et du positionnement sur la courbe d’intérêt sont parmi les plus importants mécanismes du fonds. Le processus nouvellement introduit par DWS en 2009 en matière d’obligations, mettant un accent plus fort sur la division du travail par l’utilisation des modules spécialisés, est peu pris en compte au sein du DWS Vermögensbildungsfonds R. Plusieurs autres modules standardisés ne correspondent pas à l’univers d’investissement du fonds. A. Ueberschär, ayant plus de 20 ans d’expérience en matière d’obligations, est très habile et établit elle-même l’orientation du fonds, obtenant de très bons résultats à long terme.

Michael Krautzberger, son gérant depuis octobre 2005 est la clé de notre opinion favorable. Il a géré des fonds d’obligations internationales auparavant et est habitué à travailler dans de grandes équipes. Il bénéficie du soutien de la solide équipe obligataire euro de BlackRock et nous apprécions sa capacité à intégrer les idées de l’équipe en prenant le niveau de risque adéquat par rapport à son objectif de performance. Le gérant tient compte de son indice de référence, le BarCap EuroAggregate 500 mm+ composé d’environ 70% de titres souverains et de 30% de titres privés. Krautzberger détient généralement plus de 200 titres et cherche à ajouter de la valeur de façon cohérente et progressive via un portefeuille diversifié de paris relatifs. Même s’il modifie volontiers l’allocation d’actifs en fonction de ses opinions, les positions sont contrôlées par une tracking-error cible de 0,7% à 2% par an et le portefeuille est généralement entièrement couvert en euros. Selon nous, la diversification devrait limiter le risque relatif. L’approche du gérant a généré un profil de performance cohérent et le fonds est dans le 2ème quartile de sa catégorie Morningstar presque tous les ans. Il a donc confortablement surperformé son indice et était dans le 1er quartile entre novembre 2005 et mars 2012. Le niveau de valeur ajoutée sur presque l’ensemble des stratégies sous-jacentes du portefeuille

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

La surperformance obtenue par A. Ueberschär est fondée avant tout sur la diversification, qu’elle cultive avec beaucoup de soin. La gestionnaire agit prudemment, mais sans se cacher derrière le benchmark. Des positions actives sont visées, la gestionnaire ne perdant jamais de vue le risque général. DWS Vermögensbildungsfonds R se caractérise par le lien entre la constance dans la gestion, un processus d’investissement discipliné, des taux inférieurs à la moyenne et de bons résultats à long terme. Nous relevons sa note à ARGENT. Points clés E Ueberschär a beaucoup • d’expérience quipe Andrea et gère avec succès le fonds depuis avril 1999. Société Compte tenu des vérifications stratégiques, des changements s’opéreront au sein de DWS. Processus d’Investissement Les investissements en obligations EUR. Contrôle actif de la duration. Performance Une très bonne performance à long terme. Frais de Gestion Le fonds est avantageux. Au début de 2010, les frais ont baissé légèrement. Rôle dans le portefeuille ccœur de portefeuille. Investissement hautement diversifié des obligations libellées en EUR.

• • • • •

est impressionnant et souligne la qualité des idées de l’équipe et la capacité du gérant à les intégrer dans un portefeuille cohérent. Nous estimons que le TER supérieur à la médiane pourrait être réduit étant donné les économies d’échelle possibles dans cette stratégie. Mais, l’expérience du gérant, ses résultats convaincants et l’équipe qui le soutient sont autant de raisons à notre forte conviction d’une performance solide et continue à venir et nous avons octroyé la note OR à ce fonds. Points clés quipe Le gérant est expérimenté et épaulé par une • E équipe riche en ressources. S ociété est le plus important gérant • d’actifs auBlackRock monde et dispose de solides atouts. d’Investissement Nous aimons • Plarocessus diversification du portefeuille via une multitude de paris relatifs. Performance Depuis la prise de fonctions du gérant, le fonds affiche une avance confortable sur ses concurrents. Frais de Gestion Un TER supérieur à la médiane. Au vu des actifs gérés, il pourrait être moins cher. Rôle dans le portefeuille Ce fonds offre une exposition de coeur de portefeuille aux obligations d’Etat et privées.

• • •


sous la loupe

Investir gagnant DWS TOP DIVIDENDE

Actions International gdes cap PAR Simon Nöth Morningstar Analyst

Points clés

Zone d’exposition

quipe Thomas Schüssler est le gestionnaire du • E fonds dès la fin de 2005 et est soutenu par sept

• •

Micro

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Analyst Rating™ ARGENT

n°2 Actions International gdes cap PAR Dario Portioli CFA, Morningstar Analyst

Zone d’exposition Méga

il a gagné 5,84% annualisés, dépassant de 296 pbs la catégorie de Morningstar «Actions International Gdes Cap. Croissance». Sa performance en matière de maîtrise des risques a elle aussi été supérieure à celle de ses pairs. Cela dit, lorsque les investisseurs cherchent plutôt à détenir des entreprises spéculatives ou à fort levier financier, le fonds peut se trouver à la traine. Nous avons déjà exprimé notre appréciation élevée sur cette offre. Notre conviction s’est renforcée grâce à sa capacité constante à maîtriser les risques à la baisse tout en dégageant des rendements suffisamment forts à travers un cycle de marché pour compenser sa faiblesse inhérente lors de rallies sur des produits de moindre qualité. Par conséquent, nous le relevons à ARGENT.

Petite

• • •

Mid Petite Micro

est cogéré par Rajiv Jain et Matthew • EBenkendorf, quipe Le fonds qui bénéficient du soutien de 8 analystes. • Ss’améliorer. ociété Vontobel est un fonds solide, qui peut encore Le processus est focalisé sur des entreprises • Pderocessus croissance de haute qualité. erformance Ce fonds a développé un fort profil • Prisque/rendement à travers le temps. rais de Gestion Le TER du fonds est un peu plus • Félevé que la moyenne de la catégorie. R ôle • dans le portefeuille Central.

Grande

Points clés

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Overall RatingsTM ARGENT

Fonds actions International gdes cap

employés. Société Compte tenu des vérifications stratégiques, des changements s’opéreront au sein de DWS. Processus d’Investissement La stratégie des dividendes repose sur le mélange des approches ascendante et descendante. Performance Performance supérieure à la moyenne avec risque moyen. Frais de Gestion Par rapport à la catégorie, les coûts sont très avantageux. Rôle dans le portefeuille Les fonds globaux orientés sur les dividendes peuvent être une stratégie de cœur d’un portefeuille diversifié.

Mid

Déjà impressionnant en 2011, ce fonds revient avec un nouveau bon résultat en 2012. Ce qui confirme qu’il peut, mieux que les autres, naviguer dans des conditions de marchés incertaines. À notre avis, les raisons de ce succès sont toujours les mêmes: les actionnaires peuvent bénéficier ici d’un style d’investissement fondé sur une croissance relativement prudente et mis en œuvre de manière structurée par une équipe expérimentée. Les gérants du fonds Rajiv Jain et Matthew Benkendorf recherchent des entreprises en croissance, stables et profitables, avec une comptabilité très claire, des business plans cohérents et une gouvernance d’entreprise saine. Par conséquent, ce portefeuille de 45-60 actions a un penchant constant pour la qualité et – en dépit du nom du fonds – s’affiche en “croissance” dans la Morningstar Style Box. Au vu de l’orientation bottom-up des gérants, le portefeuille diffère généralement beaucoup du benchmark et de ses pairs de la même catégorie. A titre d’exemple ce fonds détient beaucoup plus d’entreprises de biens de consommation que la plupart de ses rivaux, y compris une participation importante dans des compagnies de tabac. En 2012, l’équipe a aussi trouvé bon nombre d’opportunités dans le secteur financier, investissant dans Citigroup ou JPMorgan. Selon les gérants, le fonds a réduit sa participation sur les marchés émergents par souci de valorisation. De sa création jusqu’à janvier 2013,

n°1

Grande

VONTOBEL GLOBAL VALUE EQUITY

bons résultats ont été obtenus dans différentes étapes du marché et sont dus à la sélection des actions et aux décisions descendantes. Pour la première fois en 2012, le fonds, sous la direction de Schüssler, a sous-performé par rapport à la référence. La cause en a été le poids insuffisant des actions du secteur de la santé et les sélections individuelles d’actions.Dans l’ensemble, nous restons pourtant confiants dans le processus mis en œuvre et à long terme, qui a servi aux investisseurs en particulier sur les marchés en déclin. Le fonds conserve sa note ARGENT.

Méga

Thomas Schüssler est aux commandes depuis huit ans en tant que gestionnaire de fonds. Grâce à son expérience et à ses ressources, les investisseurs sont entre de bonnes mains. Le processus d’investissement a pour but d’identifier des sociétés à dividendes durables. Une analyse quantitative génère des idées. L’analyse fondamentale ultérieure consiste à examiner des rapports de gestion, des réunions des gestionnaires et différents modèles d’évaluation. Enfin, le gestionnaire du fonds plébiscite, par l’orientation vers les dividendes, les entreprises présentant des modèles d’affaires réfléchis. Ainsi Schüssler investit le plus dans des valeurs de qualité émises par les sociétés «mega cap», qui se distinguent par un fort flux de trésorerie. Il mélange des actions dont les rendements en dividendes ont des valeurs différentes. Les actions dont les distributions ont toujours été croissantes, comme Nestle, Coca Cola ou Philip Morris, dont la valeur des dividendes tend plutôt vers la limite inférieure concernée, constituent le cœur de portefeuille. À cela s’ajoute des actions diversifiées et dégageant des rendements en dividendes relativement élevés. Ce portefeuille est complété par des valeurs dont la croissance des dividendes est de premier plan. Elles ont été constituées intensivement durant le second semestre 2012. Le benchmark (MSCI World High Dividend) joue un rôle secondaire parce que le fonds peut nettement s’en écarter. Sous la gestion de Schüssler, DWS Top Dividende surclasse clairement la catégorie «Actions International Rendement» et le benchmark. Les

.25


.26 Investir gagnant sous la loupe

VERITAS GLOBAL

Actions International gdes Cap PAR Maximilian Kreitlmeier Morningstar Analyst

Zone d’exposition Méga Grande Mid Petite Micro

Fonds actions International gdes cap

n°3

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Overall RatingsTM OR

Un des points forts de ce fonds est son management. Charles Richardson et Andrew Headley sont aux commandes depuis le lancement du fonds en 2006. Ils bénéficient aussi du soutien d’une équipe expérimentée formée de cinq analystes, dont les recherches jouent un rôle déterminant pour le portefeuille du fonds. La caractéristique la plus marquante du fonds est sa manière d’atteindre des rendements effectifs pour les investisseurs. En effet, la préservation et la croissance du capital étant considérés comme plus importantes que le risque, le portefeuille est géré indépendamment des indices. Les gérants cherchent à identifier les industries de taille internationale dont ils pensent qu’elles seront influencées de manière positive par des facteurs structurels à long terme. S’y ajoute une recherche d’entreprises présentant des avantages concurrentiels durables ainsi que des flux de trésorerie forts et réguliers. Dans tout investissement réalisé, ils cherchent à identifier la marge de sécurité qui est comprise dans le prix payé. La focalisation sur le rendement réel a généré jusqu’à présent des rendements élevés. A titre d’exemple, il a enregistré, en 2008, une baisse de 8,3% comparée à la moyenne de 19% réalisée par ses pairs. Cela étant, le fonds ne peut concourir pleinement lorsque des sociétés de qualité inférieure et fortement endettées surperforment, comme en 2009. Il est alors tombé dans le deuxième quart de sa catégorie en dépit de son rendement de 22%. Sa performance 2012 a été moins attractive car la préférence des

TEMPLETON GLOBAL BOND

Obligations internationales PAR Anthony McDonald Morningstar Analyst

Zone d’exposition

Bonne Moyenne

Qualité de Crédit

Faible

Fonds obligations International

n°1

Faible

Mod.

Elevée

Sensibilité (taux d’intérêt)

Morningstar Analyst Rating™ ARGENT BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

Le gérant Michael Hasenstab est expérimenté et il dirige ce fonds depuis 2002 (ainsi que sa version domiciliée aux États-Unis depuis 2001). Son expertise en analyse macroéconomique renforce l’offre du fonds et sa longévité en tant que gérant prouve son engagement pour le produit. Il bénéficie du soutien d’une équipe riche en ressources, qui englobe une expertise locale des marchés clés. À notre avis, le processus d’investissement institué, qui repose sur la valorisation et les principes fondamentaux, est solide. Hasenstab investit dans des domaines qu’il considère sous-évalués sur la base de l’analyse macroéconomique globale de l’équipe et des attentes détaillées au niveau des pays. Le gérant applique ensuite ses visions sur le portefeuille en négoce de devises, en tenant compte du risque sur le crédit ou par la combinaison des deux. Hasenstab est relativement libre dans son univers d’investissement et sa propension à prendre des positions importantes hors benchmark, notamment sur les marchés émergents, implique que le portefeuille et sa performance peuvent s’écarter nettement de ses pairs de même catégorie ainsi que de l’indice de référence. En 2011 et 2012, il a ainsi pris des positions de très courtes durées sur les marchés principaux des États-Unis, du Royaume-Uni ou d’Europe et des positions à forte conviction en devises des marchés émergents. Le fonds a surperformé sa catégorie et son benchmark depuis qu’Hasenstab a été nommé cogérant en 2002. L’importance exceptionnelle des actifs figu-

gérants pour des entreprises générants d’importantes liquidités lui a valu une sous-évaluation dans le secteur financier d’où un impact négatif sur les rendements. Toutefois, nous pensons que ce fonds reste un choix plébiscité par les investisseurs qui recherchent une répartition globale d’actions pour augmenter la valeur réelle sur la durée. La cohérence avec laquelle les gérants ont atteint le profil de rendement du fonds lui permet de surclasser ses pairs. Il conserve notre évaluation OR. Points clés Le fonds bénéficie de la forte collaboration • E dequipe Richardson et Headley et d’une équipe d’analystes

expérimentés. Société Veritas est une entreprise détenue par ses employés et qui ne gère le fonds que dans les domaines dans lesquels il possède de l’expérience. Processus d’Investissement Les gérants sont à la recherche d’entreprises de qualité générant de hauts niveaux de liquidités. Performance Le fonds a produit des rendements solides sur le long terme. Frais de Gestion Le TER de la classe d’actions retail est nettement inférieur à celui de la moyenne des actions retail de sa catégorie Morningstar. Rôle dans le portefeuille Essentiel. Le fonds offre aux investisseurs l’accès à un portefeuille ciblé d’actifs globaux avec une thématique spécifique.

• • • •

rant dans les livres de Franklin Templeton peut être un défi sur les liquidités. Nous exprimons certains doutes quant à la capacité du gérant à faire face à des événements imprévus comme il a pu le faire par le passé. Tout en restant vigileants, nous pensons que le fonds mérite toujours notre évaluation ARGENT grâce au sérieux du gérant et à son processus de gestion. Points clés quipe Le gérant Michael Hasenstab est hautement • Eexpérimenté et soutenu par une équipe riche en ressources. Société Une gouvernance solide du capital des actionnaires. Processus Le processus est minutieux et le gérant ainsi que son équipe le mettent en œuvre de manière adéquate. Performance La performance sous gestion de Hasenstab a été et demeure très forte. Frais de Gestion Le TER des actions retail du fonds est compétitif, avec la moyenne de la catégorie pour les actions retail. Rôle dans le portefeuille Rôle de soutien. Le fonds a été communément utilisé par des investisseurs en Europe et en Asie cherchant une exposition sur les marchés obligataires globaux, bien que sa préférence pour les marchés émergents puisse le placer dans un rôle de soutien dans un portefeuille.

• • • • •


sous la loupe

Investir gagnant PIMCO GIS GLOBAL BOND E USD ACC

PAR xxxxxxxxxx Morningstar Analyst

Zone d’exposition

Moyenne

Faible

Mod.

Elevée

Sensibilité (taux d’intérêt)

Morningstar Overall RatingsTM ARGENT

n°3 Obligations internationales PAR Dario Portioli CFA, Morningstar Analyst

Points clés

Bonne Moyenne Faible

• • •

Zone d’exposition Qualité de Crédit

• • •

Equipe Le fonds est cogéré par Tanguy Le Saout et Charles Melchreit depuis son lancement. Société Après une période d’incertitude organisationnelle, Pioneer est maintenant plus stable. Processus Les gérants utilisent l’analyse macroéconomique et la diversification des stratégies d’investissement. Performance Performance forte en termes absolus et relatifs depuis son début. Frais de Gestion Le TER du fonds est inférieur à la moyenne de la catégorie. Rôle dans le portefeuille Fonds de revenu fixe global se focalisant sur les pays développés, il peut jouer un rôle d’appui dans un portefeuille plus étendu.

Faible

Mod.

Elevée

Sensibilité (taux d’intérêt)

Morningstar Overall RatingsTM BRONZE BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

Fonds obligations International

Faible

Ce n’est pas un fonds qui cherche à surperformer son benchmark de manière spectaculaire (Barclays Global Aggregate); la construction du portefeuille se traduit par des investissements en liquidités, en obligations de premier ordre et une focalisation sur les marchés développés. Ensuite, l’équipe cherche de la valeur ajoutée en tirant profit de l’exposition du fonds aux facteurs de risque, tels que les taux, les secteurs ou les devises, se basant sur les recherches internes en matière de politiques fiscales de chaque pays ainsi que des prévisions relatives aux crédits aux entreprises. L’équipe adopte une approche fondée sur des risques étroitement contrôlés tant au niveau des facteurs individuels que du portefeuille dans son ensemble; les actionnaires ne devraient, ici, voir que rarement des écarts par rapport au benchmark. Le modèle de performance le confirme ; la «tracking error» est habituellement d’environ 2%. L’exécution du processus a été soutenue par une équipe stable. Le fonds est cogéré par Tanguy Le Saout et Charles Melchreit depuis son lancement. Le Saout et Melchreit sont soutenus à leur tour par l’équipe chargée du revenu fixe global de Pioneer. Nous apprécions beaucoup ce dernier et considérons son organisation adéquate: chaque membre est spécialisé, et responsabilisé selon des stratégies d’investissement spécifiques, en cohérence avec la structure du processus déployé.

L’équipe a fait preuve d’habileté lors de cette offre (et lors de plusieurs autres mandats): Du le 1er mars à novembre 2012, le rendement annuel de 8,94% du fonds a surclassé la moyenne de la catégorie Morningstar Global Bond (par 90 pbs par année) et du Barclays Global Aggregate Index (par 64 pbs par année). Les dépenses du fonds sont inférieures à la moyenne de sa catégorie, comme ils devraient l’être d’une approche fondée sur les indices; de ce fait, les coûts devraient peut-être être encore légèrement inférieurs. Le fonds est attractif en tant que fournisseur d’obligations globales et nos analystes lui octroient une évaluation BRONZE.

Obligations internationales

Bonne

PIONEER FUNDS GLOBAL AGGREGATE BOND

n°2

Qualité de Crédit

Le fonds a pour but de surperformer son benchmark de manière continue, tout en maintenant une «tracking error» prudente, typiquement dans une fourchette de 2% à 3%. L’objectif est de proposer un fonds qui, comparé aux indices, dégage des rendements en croissance par un processus d’investissement dans des titres à revenu fixe du monde entier en tenant compte des benchmarks. Le gérant du fonds, Scott Mather, est l’un des directeurs généraux de PIMCO, membre du Comité d’investissement du groupe et le Chef du Global Portfolio Management. Le fonds bénéficie aussi de la contribution de l’équipe élargie de PIMCO qui réunit des spécialistes en investissement expérimentés, ayant généralement de puissantes références académiques et quantitatives. Dans sa philosophie d’investissement conservatrice, qui est d’atteindre une surperformance graduelle et progressive de l’indice, la pierre angulaire du processus d’investissement de PIMCO est sa vision à long terme fondée sur une analyse macroéconomique des fondamentaux. Ce processus est dirigé par une prévision à 3- 5 ans des économies et des taux d’intérêt, issus du Forum séculier du groupe, du Forum cyclique du groupe et des réunions trimestrielles de l’équipe d’investissement. Cette prévision topdown établit les allocations d’actifs et de secteurs à travers tous les secteurs du marché obligataire mondial, y compris les instruments de dette souveraine, les obligations corporate et hypothécaires et les

titres d’agences étatiques. En outre, le gérant investira dans les instruments synthétiques s’ils permettent une stratégie particulière, mais aucun effet de levier ne sera appliqué en vue d’augmenter les rendements potentiels. Dans ce cadre, l’analyse bottom-up documente la sélection des émissions, en cherchant à éviter des événements de crédit négatifs. PIMCO est réputé pour ses modèles quantitatifs propriétaires, qui sont largement utilisés pour mesurer les écarts par rapport à l’indice, ainsi que pour identifier les instruments ayant des prix mal évalués. Les devises sont gérées séparément, l’accent étant mis sur l’analyse de la valeur fondamentale, les différentiels de taux d’intérêt et les tendances. Une vision fondamentale basée sur la parité du pouvoir d’achat sera conçue dans une vision à trois ans, mais ceci n’empêchera pas l’exécution des opportunités de transaction à court terme. Les ajustements du portefeuille sont typiquement progressifs parce que le fonds évolue selon les prévisions macroéconomiques à long terme du groupe. Afin d’assurer le profil de performance envisagé, le risque relatif comparé au benchmark est géré de près, avec l’assistance des modèles quantitatifs du groupe et une grande diversification est recherchée au niveau de l’émetteur. Le fonds est principalement couvert par rapport à sa devise de base, bien que jusqu’à 20% du fonds puisse ne pas être couvert (unhedged) afin de pouvoir exploiter toute opportunité qui se présente dans le secteur des devises. Ce fonds est évalué ARGENT.

.27


.28 Investir gagnant sous la loupe

PICTET CH SWISS EQUITIES

n°1 Autres actions Europe PAR Simon Nöth Morningstar Analyst

Zone d’exposition Méga Grande Mid Micro

Fonds autres actions Europe

Petite

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Analyst Rating™ ARGENT

Lorenz Reinhard est responsable du fonds depuis octobre 2003 et a plus de 19 ans d’expérience dans les actions suisses. Il coordonne une équipe expérimentée comprenant quatre membres et organisée par secteur. L’équipe met en œuvre un processus d’analyse bien conçu qui a fait ses preuves depuis 2003. L’analyse fondamentale prend en compte le cycle de vie des sociétés. En d’autres termes, l’équipe cherche à déterminer si une société gagne de l’argent et s’accroît sur la base du capital investi. Le benchmark SPI influence nettement la structure du portefeuille. Ainsi, le poids important des indices Nestlé, Novartis et Roche, domine aussi le portefeuille parce qu’il n’est permis qu’un surpoids ou un sous-poids de 4% par action au maximum. Par conséquent, la marge de manœuvre par rapport aux fonds agissant librement est quelque peu limitée. Dans l’ensemble, le processus systématique et correctement mis en œuvre est convainquant. La distribution par secteur constitue une fonction du «stock-picking». Le gestionnaire du fonds plébiscite les titres dynamiques à haute qualité, des valeurs à croissance structurelle ou des actions cycliques bien cotées sur le marché. En ce qui concerne les valeurs financières, il mise sur les gérants de patrimoine, tandis que les banques ou les assureurs sont plutôt sous-pondérés. Les actions des sociétés à faible capitalisation sont un peu surpondérées par rapport au benchmark et à la catégorie, la marge de manœuvre afférente provenant de la sous-pondération de Nestle/Novartis. Ceci se reflète dans les actions

ZCAPITAL SWISS SMALL & MID CAP FUND

n°2 Autres actions Europe PAR Simon Nöth Morningstar Analyst

Zone d’exposition Méga Grande Mid Petite Micro

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Overall RatingsTM ARGENT

Hilmar Langensand gère ce fonds d’actions suisses des sociétés à petite capitalisation depuis son lancement en 2008, en poursuivant les bons résultats d’un mandat institutionnel caractérisé par une approche identique. Le processus repose sur une analyse ascendante. L’analyse des modèles d’affaire vise la compréhension des cycles de profit des sociétés en fonction des circonstances, de sorte que Langensand puisse agir en toute flexibilité dans différentes phases du marché. Pour les marchés en baisse il préfère les titres, tandis qu’au cas des marchés à la hausse il repose sur les actions de croissance. Dans ce sens, le gestionnaire du fonds met plutôt l’accent sur les actions à haute qualité. Dans l’ensemble, l’approche correctement structurée s’impose sa par flexibilité et sa mise en œuvre. Au niveau des secteurs, les écarts (surpondération dans le cas des actions industrielles et sous-pondération dans le cas des actions du domaine des soins de santé par rapport à la catégorie «actions suisses, action des sociétés à petite et moyenne capitalisation» et au benchmark mènent à un positionnement un peu plus cyclique. Les écarts restent pourtant dans certaines limites et sont dues à la sélection des actions. Ici le gestionnaire du fonds mise sur de nombreuses pondérations actives limitées. L’approche à long terme et la qualité des actions se reflètent dans le taux réduit de rotation du portefeuille, le niveau comparativement réduit des dettes et l’efficacité supérieure à la moyenne des actions détenues.

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

du secteur industriel surreprésentées et dans les actions du secteur des biens de consommation sous-pondérées comme mesure défensive. Il est difficile de faire une comparaison en termes de rentabilité avec la catégorie en raison des nombreux fonds indiciels, classes institutionnelles de participation et fonds d’actions suisses ayant une limite de position de 10%. À long terme, le fonds surclasse nettement la catégorie et les concurrents proches régis par le droit suisse. Par rapport au benchmark, le fonds a perdu à cause du cadre incertain de 2010/2011 quand la sélection des actions n’a eu aucun effet. L’équipe, le processus éprouvé et les coûts réduits renforcent notre confiance. Nous confirmons la note ARGENT. Points clés Le gestionnaire du fonds Reinhard apporte • Eson quipe expérience. L’équipe est bien constituée. La société offre une large gamme de fonds, • Sà ociété différentes performances. d’Investissement Une approche ascen• Pdante rocessus bien conçue et à long terme est mise en œuvre. Par rapport à la catégorie, le fonds • Pdéploie erformance une performance rassurante à long terme. de Gestion Les frais (classe de participation • FP) rais sont inférieurs à la catégorie médiane. portefeuille les actions suisses • Rpeuvent ôle dansêtreleajoutées à tout portefeuille diversifié.

Ce style de gestion a été rentable. Depuis son lancement, le fonds surclasse substantiellement ses concurrents et le benchmark. L’excès de rentabilité n’a pas été obtenu certaines années mais a été généré continuellement. La taille et la consistance de l’excès sont évidents aussi si on prend en compte le risque assumé (tracking error/ active share), ce qui s’illustre par une rentabilité ajustée au risque. Dans l’ensemble, zCapital convainc par son gestionnaire expérimenté et une équipe bien constituée. En même temps, l’approche flexible dans la sélection des actions a prouvé ses avantages dans différentes phase du marché ; aussi, nous relevons la note à ARGENT. Points clés E gestionnaire du fonds a une longue • expérience quipe Le des actions suisses. S ociété zCapital est un gestionnaire de capital indé• pendant, qui met l’accent sur les actions suisses appartenant aux sociétés à petite et moyenne capitalisation. Processus d’Investissement La sélection des actions repose sur un processus ascendant. Performance Depuis son lancement, le fonds surclasse nettement le benchmark et la catégorie à un risque approximativement égal. Frais de Gestion Les frais fixes sont un peu inférieurs à la moyenne et le TER est équitable. Rôle dans le portefeuille Une position de niche.

• • • •


sous la loupe

Investir gagnant CREDIT SUISSE EQUITY FUND (CH) SWISS SMALL CAP FUND A

Morningstar Analyst

• • •

Zone d’exposition

Grande

Mid

• •

Petite Micro

Trade Commodity Finance

PAR Simon Nöth

Equipe Plinio Zanetti gère ce fonds depuis près de 8 ans. Société Les fonds représentent une partie relativement petite de l’activité commerciale de Credit Suisse. Processus d’Investissement La visite d’entreprises est aussi importante pour l’analyse fondamentale que tout filtre quantitatif. Performance La partie considérable de la petite capitalisation influence le rendement. À long terme, ceci s’avère favorable au fonds. Frais de Gestion Les frais s’inscrivent dans l’intervalle normal de cette catégorie. Rôle dans le portefeuille Les actions suisses des sociétés à petite et moyenne capitalisation, dans un portefeuille diversifié, sont une stratégie de niche, étant donné la volatilité relativement élevée et la focalisation régionale.

Trade Finance Trade Finance Trade Finance Trade Commodity Finance

Autres actions Europe

Val Profond Valeur Mod

Cœur

Croiss Mod Croiss Agr

Morningstar Overall RatingsTM BRONZE

Interactive Banking Solutions for Global Trade Services

Trade Risk & Collateral Management Trade Risk & Collateral Management Trade Risk & Collateral Management

Structured Trade Finance Structured Trade Finance Structured Trade Finance

MIT (MICRO INFORMATIQUE & TECHNOLOGIES SA) Rue de l’Industrie 58 • 1030 Bussigny - Switzerland Tel : +41 (21) 318 81 81 • Fax : + 41 (21) 318 81 99 E-mail : sales@mitsa.ch - URL : www.mitsa.ch

Fonds autres actions Europe

Points clés

n°3

Méga

Plinio Zanetti gère le fonds depuis près de huit ans. Or, il a plus de 30 ans d’expérience en analyse de la gestion des actions suisses. Avec l’intégration de Clariden Leu au Credit Suisse, le fonds dispose davantage de ressources, ce qui est, à notre avis, un élément positif.En revanche, rien n’a changé dans l’approche de Zanetti. Zanetti limite l’univers des sociétés à petite et moyenne capitalisation par le filtre Piotroski. Ensuite, il soumet ses candidats à une analyse fondamentale classique dans laquelle la visite des entreprises et les contacts avec la direction pèsent beaucoup. Le fonds se distingue de la catégorie «actions des sociétés à petite et moyenne capitalisation» par sa partie petite capitalisation, marquée dans le passé. Les fonds de référence de cette catégorie sont investis majoritairement dans le domaine de la moyenne capitalisation. Ainsi s’explique en partie les écarts en termes d’allocation sectorielle par rapport à la catégorie. Zanetti gère le fonds en se rapportant au benchmark Vontobel Swiss Small Companies. Les écarts de l’indice résultent de la sélection des actions. Le portefeuille présente un mélange sain de titres avec des modèles d’affaires stables et des actions de croissance, telles que Swiss Prime Site ou Aryzta. Le taux de rotation du portefeuille correspond à l’approche à long terme. Sous la direction de Zanetti, le fonds s’en tire mieux que la catégorie, le benchmark et les fonds ayant une partie moyenne capitalisation de taille comparable. L’avance a

toutefois baissé en 2008, étant donné la surreprésentation des valeurs cycliques pour la sous-performance . En 2011 aussi, la stratégie a beaucoup perdu pendant l’été mais a récupéré de nouveau. Dans l’ensemble, l’approche active peut mener à des résultats différents par rapport aux normes de référence. Pourtant, nous nous attendons à ce que l’approche à long terme et fondamentale l’emporte sur les concurrents. Le fonds conserve la note BRONZE.

.29


.30 Investir gagnant sous la loupe

Placements

Fonds

Actions ETF

ACTIONS

Neuf actions qui ont la cote PAR Matthew Coffina CFA, Senior Stock Analyst Morningstar

Trouver des idées d’investissement intéressantes sur le marché des actions n’est pas toujours une mince affaire. Voici quelques règles de bon sens et quelques astuces pour s’y retrouver dans la jungle de l’offre et faire son marché entre bonnes et mauvaises actions.

A

ussi élémentaire que cela puisse paraître, trop de personnes considèrent les actions comme de simples morceaux de papier et l’investissement comme un jeu de hasard. En réalité, les actions ordinaires doivent susciter un véritable comportement de propriétaire d’un business bien réel. Une partie des flux de trésorerie générés par les sociétés que nous détenons nous appartient et nous attendons des dirigeants qu’ils utilisent ces flux de manière intelligente. Penser comme un propriétaire ouvre des perspectives complètement différentes sur l’investissement en actions. Ainsi, lorsqu’une société traverse un ou deux mauvais trimestres parce qu’elle investit pour l’avenir, c’est en réalité une bonne chose. De même, une baisse de valeur des titres peut être bénéfique dès lors qu’il n’y a aucun changement dans les perspectives fondamentales de la société: elle permet alors d’augmenter votre participation à un meilleur prix, soit activement, par l’achat de nouvelles actions, soit passivement si la société rachète ses propres actions. Le prix des actions d’une société dépend de la manière dont les investisseurs perçoivent aujourd’hui les flux

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

de trésorerie que la société peut générer demain. Certes, l’avenir est par nature imprédictible. Aussi confiants que nous puissions être dans nos prévisions, il y a toujours un risque que quelque chose d’imprévu arrive et qu’une action se retrouve avec une valeur nettement inférieure ou nettement supérieure à celle prévue. Même s’il est possible d’identifier tous les risques et les opportunités et de leur allouer des probabilités, il est impossible de savoir quel scénario se produira finalement. Pour palier cette incertitude, il est essentiel de maintenir une bonne diversification entre les industries et les secteurs mais aussi de limiter l’exposition des portefeuilles aux facteurs de risques et aux tendances sous-jacentes telles que le prix des matières premières, les taux d’intérêts, les changements réglementaires, la santé du marché immobilier, l’adoption croissante des smartphones et ainsi de suite. QU’EST-CE QU’UNE BARRIÈRE À L’ENTRÉE (ECONOMIC MOAT)? Une société dont l’activité est hautement profitable est comme un château fort constamment assiégé par ses concurrents. Si elle ne se défend pas fortement, ces derniers ne tarderont pas à imiter ses produits, à


sous la loupe

Investir gagnant

ussi confiants que nous puissions A être dans nos prévisions, il y a toujours un risque que quelque chose d’imprévu arrive et qu’une action se retrouve avec une valeur nettement inférieure ou nettement supérieure à celle prévue.

vendre à un prix inférieur, à lui voler des parts de marché et à éroder ses marges bénéficiaires, rendant finalement son activité tout juste moyenne, dans le meilleur des cas.

côté, les meilleurs spécialistes de la grande consommation, tels que Coca-Cola et Procter & Gamble, peuvent vendre plus de produits à des prix plus élevés grâce à leurs marques.

Ce sont les barrières à l’entrée - en anglais, economic moats, un terme que nous avons emprunté à Warren Buffet -, qui tiennent les concurrents à distance. Une barrière à l’entrée est un avantage concurrentiel durable qui permet à une société de dégager un taux de rendement élevé de son capital sur une longue période. Nous donnons à chaque société une cote “economic moat” : forte, faible ou tout simplement absente. Pour Morningstar, une barrière à l’entrée peut avoir cinq sources, décrites ci-après. Dans nos évaluations, nous avons identifié au moins une de ces sources (et parfois davantage) pour chaque société possédant une cote “economic moat” faible ou forte.

Avantage lié au coût. Les sociétés qui possèdent un avantage de coût structurel peuvent soit vendre moins cher que leurs concurrents en obtenant des marges similaires, soit vendre au prix du marché en dégageant des marges relativement élevées. Potash Corporation of Saskatchewan et Compass Minerals exploitent ainsi des mines à coûts très réduits qui leur permettent de vendre les matières premières de base à un niveau garantissant un rendement excédentaire du capital. Express Scripts contrôle un tel pourcentage de la dépense américaine en produits pharmaceutiques qu’elle peut négocier des conditions favorables avec ses fournisseurs, qu’ils soient industriels ou distributeurs.

Effet de réseau. L’effet de réseau se produit lorsque la valeur d’un service offert par une société augmente tant pour les utilisateurs existants que pour les nouveaux utilisateurs lorsque le nombre d’utilisateurs croît. Par exemple, les millions d’acheteurs et de vendeurs sur eBay assurent à la société un avantage concurrentiel sur d’autres places de marché en ligne. Plus les vendeurs sont nombreux sur eBay, plus les acheteurs ont de chances de trouver ce qu’ils cherchent à bon prix. Plus il y a d’acheteurs, plus il est facile de vendre. MasterCard est un autre exemple d’effet de réseau. Les commerçants sont obligés d’accepter les cartes de paiement de la société parce qu’elles sont utilisées par bon un très grand nombre de consommateurs et les consommateurs veulent avoir une MasterCard parce que ces cartes sont très largement acceptées par les commerçants.

Coûts de transfert. Lorsqu’il est trop coûteux ou difficile d’arrêter d’utiliser les produits d’une société, cette dernière a alors souvent le pouvoir de fixer les prix. BlackRock bénéficie de coûts de transfert dans la mesure où la plus-value issue d’un changement de gérants d’actifs est si incertaine que l’expérience n’en vaut pas la peine. Les coûts de transfert sont particulièrement fréquents parmi les éditeurs de logiciels tels qu’Autodesk et Oracle. D’abord parce que celles et ceux qui utilisent leurs suites logicielles en entreprise passent leur temps à se former à ces produits. Ensuite parce que, dans certains cas, un changement de fournisseur pourrait engendrer un risque trop élevé de rupture d’une fonction essentielle de l’activité de l’entreprise.

Actifs incorporels. Brevets, marques, licences et autres actifs incorporels peuvent empêcher les concurrents de copier les produits d’une société ou permettre à la société de vendre avec de fortes marges. Par exemple, les brevets protègent les bénéfices des fabricants de produits pharmaceutiques tels que Novartis et Pfizer. Lorsque leurs brevets expirent, la concurrence des génériques peut faire baisser le prix des médicaments de 80%, voire au-delà. De leur

Échelle efficace. Lorsqu’une niche de marché est déjà occupée par une société ou un petit groupe de sociétés, il peut y avoir échelle efficace. Par exemple, les oléoducs et autres actifs d’énérgies intermédiaires exploités par des sociétés telles qu’Enterprise Products Partners et Magellan Midstream Partners peuvent bénéficier d’un monopole géographique naturel. Il coûterait trop cher de construire un second réseau d’oléoducs pour desservir les mêmes routes; si un concurrent si essayait, les rendements du capital chuteraient bien en deçà du coût du capital pour tous les acteurs. uu

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

ACTIONS

.31


.32 Investir gagnant sous la loupe

ACTIONS

COMMENT MORNINGSTAR ESTIME-T-ELLE LA VALEUR INTRINSÈQUE D’UNE ACTION? Si le prix des actions reflétaient toujours la valeur intrinsèque réelle des activités, la sélection des titres (“stock picking”) serait inutile. Nous pourrions aussi bien acheter un fonds indiciel et déclarer la mission terminée. En réalité le prix auquel s’échangent les actions dévie souvent de la “fair value”, parfois très largement. Il est toujours le reflet de l’attractivité d’un titre et des caprices du marché. Pourtant, tôt ou tard, il converge vers la valeur intrinsèque de l’activité sous-jacente. La valeur intrinsèque est déterminée à son tour par les liquidités qu’une société peut générer. Nos analystes évaluent la “fair value” de chacune des plus de 1 500 sociétés de notre univers de couverture. Nous effectuons la valorisation sous différents angles, mais notre instrument principal est l’analyse DCF (Discounted Cash Flow). Ce qu’il faut retenir de cette analyse DCF, c’est que nos hypothèses à long terme comptent pour nous beaucoup plus que les résultats à court terme. Cette méthode va à l’inverse des “price targets” habituellement publiés par les analystes de Wall Street, la plupart du temps calculés en appliquant un multiple cours/bénéfice aux bénéfices de l’année suivante. Les sociétés les plus solides ayant souvent une durée de vue égale, voire supérieure à un siècle, un écart de quelques centimes dans l’estimation des bénéfices sur un trimestre donné semble bien dérisoire. Toutefois, toutes nos évaluations “fair value” ne sont pas construites de la même façon. Nos analystes attribuent aussi une note «incertitude» à chaque société, qui reflète à quel point nous sommes sûrs (ou non) de nos estimations de “fair value”. L’incertitude peut être faible, moyenne, élevée, très élevée ou extrême. Notre note d’incertitude «faible» est réservée uniquement à la société la plus prédictible et la plus stable du monde, telle que PepsiCo, General Mills, Colgate-Palmolive, 3M, TransCanada… Chacune de nos notes «incertitude» est associée à une marge suggérée de certitude. Plus l’estimation de “fair value” est incertaine, plus grande est la marge de certitude que nous souhaitons avant de faire une recommandation sur un achat ou une vente. L A TE NDANC E D ’U N AVANTAGE C ONC U R R E NTIE L (M OAT T RE ND )? Même si nous nous avons moins de soucis avec les

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

actions offrant un avantage concurrentiel solide (wide moat), le problème avec les avantages concurrentiels c’est qu’ils sont généralement reconnus par les autres investisseurs. Ainsi, les résultats excédentaires sont normalement incorporés dans le prix des actions. En ignorant nos notations en étoiles, nous avons découvert qu’au cours du temps, les actions offrant un avantage concurrentiel solide dégagent un rendement inférieur aux actions qui n’offrent aucun avantage concurrentiel du point de vue du rendement total, et ce malgré leur volatilité plus réduite. Nous concentrer sur des sociétés offrant un avantage concurrentiel solide renforce donc notre confiance dans nos estimations de “fair value”. En outre, il est encore plus difficile pour un investisseur lambda de discerner les changements dans la position concurrentielle d’une société. C’est ici que notre note “moat trend” intervient. Si les sources sousjacentes (ou les sources potentielles) de l’avantage concurrentiel de la société - l’effet de réseau, les actifs incorporels, un avantage sur les coûts, les coûts de transfert ou l’échelle efficace – s’améliorent avec le temps, nous disons que l’avantage concurrentiel de la société se renforce (“positive moat trend rating”). Par contre, si les sources sous-jacentes (ou les sources potentielles) d’un avantage concurrentiel s’affaiblissent ou la société doit faire face à une menace concurrentielle considérable qui s’accroit, nous lui assignons une note “negative moat trend”. Si la position compétitive ne se renforce pas et ne s’affaiblit pas, la tendance de l’avantage concurrentiel est dite stable. Nous avons introduit notre note “moat trend” au milieu de l’année 2009 et, à compter de ce moment-là, nous avons constaté que les actions dont l’avantage concurrentiel se renforce ont une bonne évolution dans le classement S&P, sans tenir compte de la valorisation. Les actions dont l’avantage concurrentiel s’affaiblit ont, en revanche, une évolution snettement négative dans le S&P 500. L’explication la plus probable est que les investisseurs ne s’aperçoivent pas qu’une position concurrentielle s’affaiblit ou se renforce, de sorte que les tendances de l’avantage concurrentiel ne sont pas correctement prises en compte dans les prix des actions, du moins pas au début. É VALU AT ION D E LA G O UVER N A N CE La dernière pièce du puzzle est notre note


sous la loupe

Investir gagnant

“stewardship”. Elle traduit l’opinion de nos analystes sur la qualité du management, centrée en particulier sur l’exécution stratégique nous regardons si le management a une stratégie solide et la met en œuvre de façon efficace -, et l’allocation du capital, c’est-à-dire vérifier que le management utilise du mieux possible les capitaux propres, entre réinvestissement interne, acquisitions, rachats d’actions et dividendes. Nous prenons aussi en compte l’équilibre du bilan et le degré de levier financier, les politiques comptables, la rémunération des dirigeants, les transactions avec les parties prenantes et les autres aspects de la gouvernance de la société. Chaque société reçoit une des trois notes “stewardship”. Nos équipes de management

.33

préférées reçoivent notre note “stewardship exemplaire”. Ils créent de la valeur pour les investisseurs par leur efficacité, une allocation du capital opportuniste et, c’est le plus important, par le renforcement de l’avantage concurrentiel de leur société. Les équipes de gestion que nous apprécions le moins reçoivent notre note “stewardship faible”. Ce sont fréquemment des équipes dirigeantes qui ont détruit la valeur pour les actionnaires à cause d’un levier financier trop grand, d’une acquisition trop onéreuse, ou qui ont perdu leurs clients à cause d’une exécution faible, permettant aux concurrents de franchir les barrières à l’entrée, se versant des rémunérations trop élevées, etc. n MC

Les actions sous-évaluées - en particulier celles qui possèdent et renforcent leurs avantages concurrentiels et à stewardship exemplaire -, sont les vrais “bons plans” du marché. Voici quelques exemples de titres d’entreprises quatre et cinq étoiles dont nous pensons qu’elles possèdent des avantages concurrentiels durables et qui se négocient à escompte par rapport à leur valeur intrinsèque. ACTIONS MONDE AMERICAN TOWER CORP - AMT

ÉTATS-UNIS (FAIR VALUE: 100 USD, NARROW MOAT/ POSITIVE TREND, INCERTITUDE MOYENNE, QQQQ) Bien que quelques investisseurs puissent craindre que la récente conversion en REIT d’American Tower puisse baisser le prix de l’action, nous continuons à penser que ces valeurs disposent encore de nombreux atouts. Les facteurs de croissance fondamentaux ne manquent pas, avec comme horizon la possibilité de voir le nombre d’utilisateurs de smartphones doubler au cours des trois prochaines années, l’ensemble des opérateurs américains déployer des réseaux 4G, ainsi que les efforts consentis par la compagnie pour s’étendre à l’international. Finalement, la conversion en REIT sera positive pour les actionnaires car elle permet aux sociétés de faire des épargnes fiscales sans compromettre leur profil de croissance. Même au cours d’une crise économique, les opérateurs ne peuvent se permettre de laisser leurs réseaux perdre en qualité et même si beaucoup craignent une consolidation, la fusion T-Mobile/MetroPCS affectera les bénéfices de moins de 1%. Les sociétés spécialisées dans la gestion d’antennes relais de télécommunications sont les principaux bénéficiaires de ce phénomène et American Tower reste la société la mieux gérée du secteur. Cette société, à avantage concurrentiel étroit, a réussi à être constamment plus efficace du point de vue économique que ses pairs grâce à sa base d’actifs de qualité supérieure. La société dispose d’un parc d’antennes relais de

qualité élevée car pratiquement toutes celles qui étaient destinées au marché domestique ont été, soit construites par des spécialistes d’antennes, soit par les opérateurs traditionnels tels que AT&T et Verizon Wireless. American Tower est aussi plus diversifiée que ses rivaux, ayant des actifs en Amérique Latine, Afrique et en Inde. Les taux de croissance des bénéfices à l’étranger sont à peu près le double du taux de croissance domestique pour une même infrastructure. Enfin, la société a toujours eu la plus grande flexibilité financière du secteur parce qu’elle est la moins endettée.

EBAY INC - EBAY

ÉTATS-UNIS (FAIR VALUE: 63 USD, WIDE MOAT/ POSITIVE TREND, INCERTITUDE MOYENNE, QQQQ) N’ayant besoin que d’un investissement modeste pour réaliser des rendements forts, eBay a un des business models les plus puissants du commerce électronique. Son avantage concurrentiel large est fondé sur l’effet de réseau inhérent à PayPal (128 millions utilisateurs) et à ses marchés (116 millions d’utilisateurs actifs). L’activité d’enchères d’EBay est l’exemple classique d’un effet de réseau, où la valeur du réseau augmente à mesure que le nombre de personnes utilisant le réseau s’accroît. Cet effet de réseau engendre des coûts de transfert substantiels et des barrières d’entrées significatives pour les rivaux d’eBay ce qui a obligé bon nombre de concurrents potentiels d’eBay à fermer leur activité d’enchères en ligne. Nous ne prévoyons aucun changement dans le rendement du capital ou dans les marges élevées d’eBay dans un futur proche, ce qui laisse à penser uu

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

ACTIONS

Neuf coups de cœur pour un portefeuille Actions


.34 Investir gagnant sous la loupe

uu que la croissance des revenus demeurera le premier facteur d’évaluation. PayPal devrait poursuivre son fort développement car elle couvre une part substantielle du marché des paiements en ligne, mobiles et hors ligne. Nous avons aussi des raisons de penser que l’amélioration des prix fixes, les fonctions de recherche améliorées, la pénétration des marchés émergents, le marchandising local et la fonction de commerce mobile permettront à eBay de garder de robustes parts de marché et lui permettront d’amener les transactions globales à un niveau plus élevé. De plus, la clientèle de GSI, l’effet de réseau d’eBay et les options de paiement variées de PayPal offrent des synergies significatives.

EXPEDITORS INTERNATIONAL OF WASHINGTON, INC - EXPD

ACTIONS

ÉTATS-UNIS (FAIR VALUE: 47 USD, WIDE MOAT/ STABLE TREND, INCERTITUDE MOYENNE, QQQQ) Le transitaire international Expeditors se classe comme l’une des sociétés de logistique de la plus haute qualité de notre portefeuille, avec un historique d’exécution et de création de valeurs impressionnant pour ses actionnaires. De plus, nous pensons que son grand réseau de chargeurs et de transporteurs lui octroie une position de valeur robuste et un avantage concurrentiel économique large à même de défendre des profits économiques à long terme. Autrement dit, les transporteurs élargissent leurs opportunités d’achats, tandis que les compagnies aériennes de fret et les transporteurs maritimes gagnent un accès à de plus vastes opportunités de fret. Comme Expeditors ne possède pas d’équipement de transport, elle évite une utilisation intensive de capital, réduisant ainsi l’effet négatif du cycle économique. Alors que le ralentissement du commerce mondial et une productivité molle pèsent sur les résultats, nous pensons que la société reste bien positionnée pour une relance éventuelle, notamment dans le domaine du transport aérien.

ACTIONS EUROPE LAFARGE SA - LG

FRANCE (FAIR VALUE: 71 EUR NARROW MOAT/ STABLE TREND, INCERTITUDE ÉLEVÉE, QQQQ) Lafarge est un des plus grands producteurs mondiaux de ciment et l’un des principaux producteurs d’autres matériaux de construction, tels que les granulats (pierre, sable et gravier) et le béton. L’activité principale de Lafarge, la production de ciment, est caractérisée par sa forte intensité capitalistique, des barrières à l'entrée élevées, une forte intensité énergétique et un faible ratio valeur/poids qui structure les marchés au niveau local plutôt que mondial. Nous pensons que Lafarge détient des avantages concurrentiels durables grâce aux dites barrières d’entrée, ainsi qu’un avantage sur les coûts. L'acquisition début 2008 d'Orascom Cement lui a permis d’obtenir la position de leader au Moyen-Orient. Malheureusement, cette acquisition a pesé sur le bilan de Lafarge se dirigeant vers le ralentissement actuel de plusieurs années subi par l’activité de construction. Les bénéfices de

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

Lafarge devraient s’accroître à long terme en raison des initiatives récentes de réduction et de fixation des prix, ainsi que du retour attendu à une demande plus habituelle de ciment.

RWE AG - RWE

ALLEMAGNE (FAIR VALUE: 51 EUR, NARROW MOAT/ STABLE TREND, INCERTITUDE MOYENNE, QQQQQ) RWE dispose d’un éventail mondial d’opérations : gestion de services publics réglementés, centrales électriques commerciales et autres opérations dans le domaine de l’énergie lui assurent de solides positions sur le marché tout en restant sensible à la volatilité du prix des matières premières et face à de possibles nouveaux arrivants. Les services publics réglementés en Europe permettent de maintenir des avantages concurrentiels étroits grâce aux contrats implicites entre régulateurs et fournisseurs qui cherchent à optimiser le rendement pour les investisseurs tout en minimisant les tarifs pour les clients. Les mesures d’urgence appliquées par la direction pour stopper l’hémorragie des flux de trésorerie semble fonctionner. Nous pensons que la réduction du dividende de 43% à 2,00 euros par action en 2012, qu’une émission de capitaux propres de 2,1 milliards à la fin de 2011 et qu’un plan de dessaisissement de 7 milliards euros vont protéger sa notation de crédit élevée et empêcher toute future réduction de dividendes. Les perspectives de croissance à court terme restent sombres, avec une demande d’énergie dans ses marchés principaux d’Allemagne et de l’Europe d’est en stagnation. Pourtant, nous pensons que RWE a ajusté ses opérations et son bilan en stabilisant les bénéfices. Avec un rendement de 7% à compter de fin mai et une croissance possible de dividendes de 5% à 7% après 2015 selon nos estimations, nous pensons que RWE offre des rendements totaux attrayants pour des investisseurs patients, à la recherche d’une exposition concentrée sur l’Europe centrale et de l’est.

SANOFI - SAN

FRANCE (FAIR VALUE: 101 EUR, NARROW MOAT/ STABLE TREND, INCERTITUDE MOYENNE, QQQQ) Les brevets, un réseau de distribution puissant, des économies d’échelle et des opérations variées soutiennent le large avantage concurrentiel de Sanofi. La protection des brevets tient les concurrents de Sanofi à distance depuis plusieurs années tandis que l’entreprise fixe des prix permettant de dégager dégageant des rendements sur le capital investi supérieurs à son coût du capital. Les brevets procurent aussi à la société le temps nécessaire pour développer la génération de médicaments suivante afin de prolonger la durée de sa stratégie de fixation des prix. Une force puissante de vente assure à Sanofi un accès aux médicaments développés à l’externe, sachant que les petites entreprises ont généralement besoin d’un partenaire pour commercialiser un nouveau médicament. En outre, comme les coûts de développement d’un médicament s’élèvent en moyenne à 800 millions de dollars par médicament, les larges économies d’échelle de Sanofi dégagent les flux de trésorerie nécessaires pour le développement. Enfin, les opérations diversifiées de la société en


Investir gagnant

matière des vaccins et de soins de santé au grand public ainsi que sa présence géographique couvrant de nombreux pays (y compris des marchés émergents) lui procurent un filet de sécurité important comparé aux groupes similaires. Tandis que les grandes compagnies pharmaceutiques sont confrontées à un affaiblissement important de leur avantage concurrentiel, les opérations variées de Sanofi, son exposition forte aux pays émergents et son positionnement stable sur les marchés biologiques de l’insuline et des maladies rares, assurent à la société un avantage économique stable. Nous prévoyons un taux de croissance annuel composé sur cinq ans de 6% en dépassement de la moyenne de l’industrie de 300 bps. De plus, la position concurrentielle forte de Sanofi devrait réduire la volatilité de croissance de ses bénéfices.

ACTIONS SUISSE ABB LTD - ABBN

SUISSE (FAIR VALUE: 24 CHF, NARROW MOAT/ POSITIVE TREND, INCERTITUDE ÉLEVÉE, QQQQ) L’avantage concurrentiel étroit du fournisseur de produits et systèmes électriques ABB découle d’une barrière d’entrée forte et d’une entrée réussie sur les marchés principaux de la société. ABB a été de longue date le leader technologique dans le domaine des équipements électriques, lorsqu’elle a proposé la première ligne de courant continu à haute tension, une innovation parmi beaucoup d’autres. La réputation d’ABB en tant que leader technologique assure à la société une position de fournisseur préférentiel parmi un grand nombre de sociétés d’ingénierie et de construction, ce qui lui permet de demander une prime pour ses produits. Cela lui a permis de se développer en même temps que ses clients, en étendant son réseau de distribution et son empreinte, rendant ainsi une présence sur ses marchés peu rentable pour ses concurrents non locaux. La domination de la société dans le domaine des lignes à haute tension a obligé les concurrents à focaliser leurs efforts sur le marché plus compétitif de la moyenne tension. Le domaine des services collectifs, client principal d’ABB, bouge lentement et a peu d’appétit pour le risque, ce qui évite à l’entreprise une guerre des prix permanente par de nouveaux entrants. Comme les entreprises cherchent des solutions plus efficaces d’un point de vue énergétique, nous pensons qu’ABB a dispose dans ses produits clés d’un solide potentiel de croissance, en particulier en dehors de sa zone géographique. Comme ABB souhaite élargir son empreinte en dehors de ses marchés clés européens et asiatiques, nous nous attendons à voir la société continuer à se développer de manière non-organique pour tirer profit de fondamentaux de croissance mondiale prometteurs.

JULIUS BAER GRUPPE AG - BAER

SUISSE (FAIR VALUE: 43 CHF, MOAT/STABLE TREND, INCERTITUDE ÉLEVÉE, QQQQ) Nous pensons que la banque privée Julius Baer bénéficie d’une avantage concurrentiel important. La banque privée est typiquement

.35

un secteur d’affaire très attractif qui dégage des rendements élevés grâce à un business model cohérent, basé sur des consommateurs fidèles et caractérisé par une intensité capitalistique réduite. Ceci fonctionne bien pour Julius Baer, notamment en raison de son nom qui représente une marque prestigieuse et de ses clients prudents et centrés sur la préservation de leur patrimoine. De plus, nous pensons que le business model non diversifié de Baer aidera la banque à éviter certains conflits d’intérêt et problèmes qui ont fait dérailler des concurrents comme UBS. Baer s’est avérée une affaire stable et profitable au cours de la crise financière, avec des pertes liées aux crédits en diminution en 2009 bien que partant de niveaux déjà très acceptables et avec une fluctuation dans les actifs sous gestion modérées par les portefeuilles d’investissement diversifiés et prudents de sa clientèle. Nous sommes optimistes en ce qui concerne l’acquisition par Baer des opérations de gestion d’actifs non américaine de Merrill Lynch, dont nous considérons que la banque a besoin pour accroître sa taille sur des marchés en pleine croissance et pour réduire sa dépendance du banking offshore suisse. Nous pensons que la réputation forte et l’expérience de Baer en matière de larges acquisitions aideront la société à faire prospérer les opérations de Merrill et à attirer de nouveaux actifs nets. Nous restons attentifs en sachant que les profits principaux seront hautement variables jusqu’en 2015, une fois l’acquisition totalement absorbée.

TRANSOCEAN LTD - RIGN

SUISSE (FAIR VALUE: 64 CHF, NARROW MOAT/ NEGATIVE TREND, INCERTITUDE MOYENNE, QQQQ) L’avantage concurrentiel étroit de Transocean est dérivé de sa spécialisation en forage profond, là où les plates-formes forent normalement à des profondeurs de 10 000 pieds ou plus. Les coûts d’exploitation peuvent atteindre au maximum 1 million de dollars par jour et la capacité de limiter les temps d’arrêt du forage est hautement appréciée par les clients. Transocean détient le double du nombre des plates-formes de forage profond de son homologue le plus proche et est le foreur le plus expérimenté. Nous pensons que sa spécialisation sur le marché provocateur du forage lui permet de demander un tarif journalier plus élevé. Étant donné que la construction d’une nouvelle plate-forme de forage dure plusieurs années et coûte entre 600 et 700 millions de dollars, il sera très difficile aux pairs de Transocean d’atteindre sa taille et de combler leur écart d’expérience. Si les concurrents fusionnaient afin de mettre fin à la domination en eau profonde de Transocean, nous pensons que Transocean pourrait garder quelques avantages, étant donné qu’elle a établi les normes (best practice) de forage de l’industrie et en a breveté une grande partie. Par conséquent, la société détient la plupart des records mondiaux de l’industrie pour le forage profond. Pourtant, nous donnons un avis négatif sur l’avantage concurrentiel de la société car nous pensons que cet avantage concurrentiel s’affaiblit parce que sa génération de plates-formes de forage profond la plus ancienne devra lutter avec acharnement dans les années à venir contre l’afflux important de plates-formes nouvellement construites. n MC

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

ACTIONS

sous la loupe


.36 Investir gagnant sous la loupe

Placements

Fonds Actions

EXCHANGE-TRADED-FUNDS

ETF

Et si vous optiez pour les ETF? PAR José Garcia-Zarate Senior Fund Analyst Morningstar

Grâce aux ETF, les investisseurs ont désormais accès aux titres à revenu fixe à l’aide d’un instrument qui est coté et négocié comme une action sur un marché réglementé. ETF et revenu fixe: le besoin d’analyser les indices de marché

L

es Exchange-Traded-Funds (ETFs) sont parfois décrits dans les médias comme des véhicules d’investissement révolutionnaires. Par essence, le terme «révolutionnaire» signale une croissance soudaine du marché soutenue par un nombre croissant d’investisseurs, tant institutionnels que privés, qui adhèrent aux notions de stratégies d’investissement indicielles passives à bas coûts. Cependant et quoique important, l’aspect révolutionnaire des ETF va audelà d’un changement visible dans les attitudes des investisseurs. Dans certains cas, les ETF ont radicalement transformé la manière par laquelle ont peut accéder à certaines classes d’actifs. Les revenus fixes en sont un bel exemple. Les revenus fixes représentent une partie très importante du marché financier mondial. Elle englobe un grand nombre d’instruments allant des obligations d’État ordinaires aux instruments de crédits les plus exotiques. Bien que la plupart des investisseurs comprennent immédiatement les bénéfices fondamentaux des instruments à revenu fixe dans un portefeuille d’investissement (diversification, volatilité plus réduite, flux des revenus), la mécanique

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

de fonctionnement interne du marché des titres à revenu fixe demeure un mystère pour la majorité d’entre eux. L’explication est, qu’à la différence des capitaux propres, les titres à revenu fixe ne sont pas négociés au travers de bourses réglementées, où l’offre et la demande se rencontrent en vue d’établir un prix unique, à tout moment et durant des heures de négoce établies. La nature «de gré à gré (overthe-counter)», du marché des titres à revenu fixe et son accessibilité 24 heures sur 24 – sans mentionner la multiplicité des sources de prix et la non liquidité inhérente à certains de ses segments - le rend opaque et difficile d’accès pour des investisseurs non expérimentés. L’introduction des ETF à revenu fixe a changé la donne. Avec les ETF, les investisseurs ont pu avoir accès aux titres à revenu fixe à l’aide d’un instrument qui est coté et négocié, tout comme les actions, le tout sur un marché réglementé. De ce fait, on peut dire que les ETF ont vraiment «révolutionné» le revenu fixe par l’introduction de la négociation en continu et en temps réel, sur un marché boursier, et donc une fixation permanente et visible des prix sur un marché de gré à gré. Les investisseurs uu


Notre engagement à long terme auprès de nos clients constitue la pierre angulaire de notre stratégie.

Rue du Rhône 96-98 | CP 1320 | 1211 Genève 1, Suisse Tél. +41 58 819 21 11 | Fax +41 58 819 22 00 | ubp@ubp.ch | www.ubp.com


.38 Investir gagnant sous la loupe

EXCHANGE-TRADED-FUNDS

es ETF permettent aux investisseurs L de disposer d’une réelle vision macro tout en leur évitant, tâche généralement prenante, d’avoir à sélectionner et suivre la performance d’instruments individuels, qu’il s’agisse d’obligations ou d’actions.

uu peuvent désormais évaluer le coût relatif à une exposition sur de multiples segments, couverte par des titres à revenus fixes, simplement en vérifiant auprès d’une bourse locale les bid-offer spreads sur les ETF concernés. Cette démocratisation s’accompagne pourtant de quelques pièges. Les ETF sont des fonds indiciels cotés et les acheteurs potentiels doivent toujours se rappeler que ce qu’ils gagnent est une exposition plus large à un marché particulier. Cela rationalise considérablement le processus de prise de décisions d’investissement en permettant aux investisseurs de disposer d’une réelle vision macro tout en leur évitant, tâche généralement prenante, d’avoir à sélectionner et suivre la performance d’instruments individuels, qu’il s’agisse d’obligations ou d’actions. Néanmoins, ce que ces ETF, simples d’emploi, ne font pas, c’est d’éliminer le besoin de due diligence. Même si une connaissance approfondie des obligations individuelles n’est pas indispensable pour investir dans des revenus fixes à l’aide des ETF, cela reste nécessaire pour les indices du marché. Dans le domaine des actions, et d’un strict point de vue de composition, la plupart des indices du marché – dont les principaux (S&P 500, EuroStoxx 50, DAX) -, sont des benchmarks spécifiques, généralement liés à une bourse réglementée précise, qui a toujours le dernier mot sur le panier de titres qui les composent. En conséquence, et indépendamment de leur fournisseur, tous les ETF liés à tel ou tel indice boursier suivront essentiellement la même tendance. Dans ce cas, la sélection d’un ETF se fera plutôt des facteurs tels que les commissions et la liquidité. Pourtant, sur le marché de gré à gré et décentralisé des titres à revenu fixe, aucun organe réglementé ne

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

contrôle ces indices de référence; au lieu de cela, on trouve un nombre élevé de fournisseurs d’indices indépendants qui ont tous leurs propres règles. Au final, il en résulte une multiplicité d’indices qui mesurent la performance d’un marché donné de titres à revenu fixe, mais qui le font tous de manière différente. En conséquence, le niveau d’exposition au marché, et donc la performance d’un ETP à revenu fixe, dépendra de l’indice que le fournisseur de l’ETF a choisi d’utiliser comme indice de référence pour le fonds. Les différences entre les indices du marché des titres à revenu fixe sont liées aux à la sélection des obligations et aux prix de celles qui les composent. Voici, pour nous, quelques unes des principales questions que les investisseurs doivent se poser avant d’investir dans un ETF à revenu fixe: - La sélection des obligations indicielles peut-elle être discriminée par la notation de crédit? - L’indice établit-il des exigences de liquidité minimales? - L’indice limite-t-il le nombre de composants? - Quelle est la méthode de pondération des indices? - Quelles sont les sources de fixation des prix et quels sont les prix utilisés? - Quelle est la périodicité de la correction des indices? - Comment l’indice traite-t-il les coupons payés? Parmi les risques les plus fréquents liés à un investissement par ETP il y a ces attentes déçues pour n’avoir pas compris ce que l’indice suivi par l’ETP mesure et la manière dont il le fait. Afin d’éviter toute surprise, une analyse détaillée des indices du marché, en particulier pour le revenu fixe, doit donc être placée en tête de la liste de ses priorités lorsque l’on sélectionne un ETP. n JG-Z


YOU TO WANT YOU WANT BE TO BE OF YOUR PROUDPROUD OF YOUR WORK.WORK. WE PROVIDE WE PROVIDE A REASON. A REASON.

Careers@Cargill

@

@

Careers Careers Cargill Cargill

Cargill is a place you can grow – your career, your experience producer of food, agricultural, financial and industrial and your abilities– like nowhere else. Since our founding products and services. in 1865, Cargill has grown continuously. And so has our a place you your can grow – your career,With yourinnovation, experience ispart proud todiversity be anhaving integral Cargill is a place you canCargill grow –isyour career, experience Cargill is proud to be an Cargill integral of creativity, teamwork andChina, as more ourpart of China, havi commitment to helping our your customers, our employees, and abilities – our like nowhereand else. Since our in 1865, andthan 5,000 employees and operating and your abilities – like nowhere else. Since founding in 1865, thanfounding 5,000 employees operating 39 wholly owned and joint39 wholly owne strengths, we’re transforming entire markets – and people’s the communities in which we live and work, the most out Cargill has grown continuously. Andto so has our commitment ventures plants in the mainland. Cargill has grown continuously. And so has our get commitment ventures plantstoin the mainland. lives. We can have the same incredible impact on your career. helping our customers, our employees, and the communities in of life. our customers, our employees, and the communities in helping Cargill in aareas unique position to contribute its globa And, with dozens of business where youexpertise can Cargill is literally in a unique position toiscontribute its global which liveout andofwork, which we live and work, get thewe most life. get the most out of life. to assist China’s ongoing efforts raise the income to assist efforts raise can the incomes oftoitstorural Today, we have more than 140,000 employees, across 75+ apply yourChina’s talents,ongoing a career with to Cargill take you At Cargill, we thrivepossibilities. on new ideas and new possibilities. Every population and boost its countryside At Cargill, we thrive on new ideas and new Every population and boost countryside development. In addition,development. I unique business units; employees in more than 60 countries, places you might neveritshave imagined. day,as wea grow ourinternational reputation asproducer a leading international producer aligned with China’s com day, we grow our reputation leading Cargill’s contributions areCargill’s alignedcontributions with China’s are commitment speaking 63 different languages; annual sales/revenues in Ready for aand more challenging and rewarding future? Come of food, agricultural, financial and industrial products to promoting sustainable agriculture of food, agricultural, financial and industrial products and to promoting sustainable agriculture and a secure food supply.and a secure fo excess of $133 billion; and nearly limitless opportunities for find out why you and Cargill can be even Better Together. Cargill China achieve these commitments by i services. Cargill helps China achieve thesehelps commitments by improving you to make a differenceservices. Learn moreand about the Cargill at www.cargill. efficiency and adding value in the production, proce efficiency adding value inexperience the production, processing, With innovation, teamwork and diversity as our With innovation, creativity, teamwork andcreativity, diversity as our and trade of food and agriculture prod distribution, and tradeforofdistribution, food andCareers” agriculture products. At Cargill, we thrive on new ideas and new possibilities. com/careers, search “Cargill on Facebook and strengths, transforming entirelives. markets – and people’s lives. strengths, we’re transforming entirewe’re markets – and people’s Every day, we grow our reputation as a leading international network with us on LinkedIn.

We can have theon same impact on your career. Readyand forrewarding a more challenging and rewarding future? We can have the same incredible impact yourincredible career. And, Ready for aAnd, more challenging future? Come find with literally dozens of business areas where you can apply your out why you and Cargill can be even Better Togethe with literally dozens of business areas where you can apply your out why you and Cargill can be even Better Together. talents, career Cargillyou can take you to places you might talents, a career with Cargill can atake youwith to places might www.cargill.com to learn more. Visit www.cargill.com toVisit learn more. never have imagined. never have imagined.

BETTER TOGETHER www.cargill.com/careers

BETTER TOGETHER BETTER TOGETHER


.40 Investir gagnant sous la loupe

Les ETF et l’optimisation de la gestion des liquidités

EXCHANGE-TRADED-FUNDS

L

a titrisation des liquidités est une des principales tactiques de gestion des portefeuilles d’investissement utilisées par les Exchange-Traded-Funds (ETF). Stratégie d’investissement à court terme par nature, elle est généralement déployée dans les périodes de transition (par exemple, réévaluation des objectifs d’investissement à long terme). Le but de la titrisation des liquidités est d’éliminer les effets négatifs de ce qu’on appelle le «cash drag». Le cash drag est le coût d’opportunité lié au maintien de position liquides, pratiquement dénuées de risques et immédiatement accessibles, mais qui dégagent généralement des rendements réduits (very low yelding) par opposition à un investissement dans des classes d’actifs aux risques plus élevés mais avec un rendement supérieur. Le maintien de positions de liquidités dans un portefeuille d’investissement n’est pas quelque chose de négatif en soi. En effet, les liquidités peuvent faire partie d’une allocation optimale d’actifs parce qu’elles assurent un degré considérable de flexibilité dans leur processus décisionnel d’investissement. Le problème survient lorsque le niveau de ces liquidités devient excessif par rapport à la répartition des actifs prévue. Cela tendrait à suggérer que l’excès de liquidités pourrait être la conséquence directe d’indécisions. Prenons un exemple: les rentrées nettes d’argent réalisées par les ETF sur le marché financier européen pendant les phases les plus aiguës de la crise de la dette souveraine qui a frappé la zone euro au cours des dernières années - en réalité une augmentation nette des positions de trésorerie -, ne peuvent constituer qu’une décision volontaire de protéger les liquidités dans un contexte de conditions d’investissement hautement volatiles, tant sur les marchés des actions que sur les marchés obligataires. Dans de telles circonstances, le cash drag n’est pas vu comme une entrave mais comme un compromis acceptable. En résumé, le cash drag ne devient un problème que si l’investisseur investit dans d’autres actifs que le numéraire. Par exemple, un investisseur a investi dans le marché britannique des actions mais ne peut pas décider dans quel secteur spécifique. Dans ces circonstances, il pourrait se trouver en meilleure position si il faisait des acquisitions sur le marché élargi de manière temporaire et jusqu’à ce qu’une décision finale d’investissement soit prise. En admettant que le marché suive une évolution positive durant cette période, l’investisseur serait en mesure de dégager

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

des rendements plus élevés que le marché, réduisant ainsi, ou éliminant complètement, le cash drag. La durée, généralement courte, de la nature de la stratégie de titrisation des liquidités impose des instruments liquides qui puissent être négociés rapidement à et bon marché, dès que la décision d’investissement est prise. Avant l’arrivée des ETF, la titrisation des liquidités était traditionnellement obtenue par l’établissement de contrats à terme (futures) de longues durées et/ou par l’acquisition d’options d’achat sur un indice de marché particulier. Pourtant, la simple mention des termes «futures» et «options» suggère que la titrisation des liquidités, bien que simple du point de vue conceptuel, puisse s’avérer difficile à réaliser pour ceux qui manquent de savoir-faire en matière d’utilisation de ces instruments financiers. On peut certainement considérer que les fonds mutuels traditionnels pourraient être aussi une option valable de titrisation des liquidités, mais la flexibilité des contrats à terme (futures) et des options négociées en temps réel leur fait généralement défaut et les frais de gestion - et le rachat possible en cas de sortie prématurée - peuvent l’emporter sur les bénéfices de l’élimination du cash drag. Les investisseurs peuvent maintenant se tourner vers des ETF d’utilisation simple et à bas coûts pour combler leurs besoins en matière de titrisation de liquidités. Les ETF se caractérisent par une flexibilité de négociation en temps réel des contrats à terme (futures) et des options tout en éliminant les inconvénients tels que l’obligation d’exécuter des contrats pendant des périodes spécifiques ou- dans le cas des contrats à terme (futures) - la soumission à toute une série d’indices de marché. Les ETF offrent aussi l’avantage de frais de gestion plus réduits par rapport aux fonds mutuels traditionnels, même si il faut aussi faire attention aux coûts liés à la négociation des ETF (des négociations trop fréquentes peuvent engendrer des coûts trop élevés qui peuvent annuler les bénéfices de la titrisation des liquidités). Les ETF sont parfois décrits comme des instruments «démocratisants» pour leur rôle de facilitateurs à une exposition à tout type de classe d’actifs. Mais leurs qualités «démocratisantes» ressortent aussi de leur rôle de facilitateurs des pratiques d’investissement. La meilleure preuve est que les investisseurs institutionnels ont utilisé les ETP aux fins de titrisation des liquidités dès leur première introduction sur le marché. n JG-Z


Tarifs 2013/2014

Preise 2013/2014


.42 Tentations vous

La collection Yacht-Master II de Rolex Un concentré de savoir-faire Rolex en termes de précision, de fonctionnalités et de fiabilité. Ce chronographe de régate révolutionnaire de Rolex est désormais disponible en acier 904L, assorti d’un disque Cerachrom en céramique bleue. www.rolex.com Enceinte nomade de Ultimate Ears Connectez votre smartphone, tablette ou autres outils technologiques bluetooth® n’importe où! Sans fil et étanche, cette enceinte offre un son stéréo à 360 degrés et une autonomie de 15 heures. www.ultimateears.com Bague 1932, Chanel Joaillerie De la finesse à l’état brut, en or jaune 18 carats, de la collection 1932. A voir aussi, les bracelets, colliers et motifs d’oreilles sur www.chanel.com Spartiate haute de mellow yellow Osez la sandale spartiate haute de chez mellow yellow qui accompagne élégamment le galbe des mollets. mellowyellow.fr Le sac marin vintage OSBORN Pour ceux qui aiment le style marin ce sac 100% coton pour un effet authentique garanti. www.sandqvist.net Vernis Color Lacquer de Guerlain Une féminité accomplie avec cette collection de vernis assortie aux Gloss de cette célèbre marque. Les Color Lacquer révèlent une allure sexy et glamour avec des flacons verres travaillés mais aussi des pinceaux extralarges et plats très pratiques. www.guerlain.com

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

SÉLECTION EFFECTUÉE PAR LUCILE DUBOST Journaliste

l.dubost@banque-finance.ch


vous

Tentations

.43

Gamme Xperia de Sony Du nouveau chez le géant nippon qui agrandit la gamme de son modèle phare Xperia. A découvrir Xperia ZR, L, SP ou E: A vous de voir! La motivation: proposer une alternative solide aux produits d’Apple et de Samsung. www.sonymobile.com Lunettes miroir rondes de Courrège Modèle de forme ronde avec face en crystal et filet sur la tranche de la monture coordonné avec la couleur de la branche. Petit miroir pivotant sur le côté de la branche. En acétate et fait main. http://www.courreges.com Esparfred de chez Louboutin Une espadrille originale. De quoi donner de l’élégance à vos looks casual. www.christianlouboutin.com PALOMA, banc de jardin lumineux Un objet de décoration insolite qui s’illumine la nuit tombée. Créé par Eero Aarnio pour Serralunga, il est réalisé en polyéthylène rotomoulé pour une utilisation intérieur et extérieur. www.serralunga.com

Plaisirs

Repetto, le premier parfum de la danse Le Parfumeur Olivier Polge crée un parfum tendre, délicat et raffiné pour la maison Repetto. Tout d’abord de l’essence précieuse de rose en fusion avec la fleur d’oranger, puis un fond poudré qui laisse place à la gousse de vanille et la chaleur des bois ambrés pour créer un bel équilibre. www.repetto.com

d’été! BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013


.44 Ailleurs vous

Archipel des Maldives

BANQUE&FINANCE N째120 I 3E TRIMESTRE 2013


vous

Ailleurs

.45

PAR BERNARD PICHON Chroniqueur

www.pichonvoyageur.ch

Quarante ans de robinsonnades loin du monde Voici l’une des destinations balnéaires préférées des Suisses, écartelée entre le fantasme du jardin d’Eden et l’angoisse de l’Atlantide. Les Maldives offrent un environnement économique ouvert et libéral. La politique gouvernementale sur l’investissement étranger s’est assouplie, étendant notamment les baux à 50 ans. Certes, la crise financière a ralenti les placements étrangers et l’instabilité politique de 2012 a quelque peu refroidi les enthousiasmes, mais la situation s’est quelque peu assainie. La principale cible demeure le tourisme, suivi des transports et des télécommunications. Considérant la hausse du revenu par chambre disponible, les observateurs de la zone Asie/Pacifique se risquent à conseiller les investissements hôteliers aux Maldives - comme en Thaïlande ou en Malaisie - le reste de l’Asie manifestant des signes d’essoufflement sectoriel.

I

maginez une parure de turquoises et d’émeraudes posée sur le bleu de l’Océan Indien: votre premier coup d’œil par le hublot, si votre arrivée est diurne! Les gemmes de ce bijou sont irrégulières: certaines découpées comme des nénuphars, d’autres allongées telles des anguilles, ou taillées en spirale. La nature se serait-elle plu à éparpiller à hauteur de l’Equateur ces centaines d’atolls, d’îles et d’îlots - 1’199 au total - juste pour composer le plus extravagant des puzzles ? Une pièce du jeu se distingue radicalement des autres. Celle-là ressemblerait plutôt à un hérisson dont les piquants - incroyablement serrés - se révèlent d’acier, de verre et de béton: Malé, où s’entassent plus de 47’000 habitants au km². Ce chiffre effarant confère à la capitale politique et économique des Maldives une densité bien supérieure à celles de Dehli, Mexico, Londres ou Los Angeles. L’avion doit avoir de bons freins pour se satisfaire d’un tarmac aussi limité par l’étroitesse territoriale! En 1971, un certain George Corbin se pose ici pour la première fois, sur ce qui n’est encore que l’aérodrome de l’île d’Hulhule. Il n’y trouve qu’une petite communauté de pêcheurs. Mais ce tour-opérateur italien ne manque pas d’intuition. Il a tôt fait de flairer le potentiel touristique

de la voisine Kurumba, facilement atteignable par dhoni (embarcation typique locale). Les cocotiers confèrent à ce lopin un caractère idyllique. «Oui, mais il n’y a ici aucune infrastructure digne de ce nom!» lui objectent de prétendus spécialistes du marché. Justement: pourquoi ne pas y installer un village de vacances ? L’année suivante, Corbin invite un groupe de compatriotes journalistes à tester l’endroit. C’est l’enthousiasme. On connaît la suite: dès 1973, les premiers gentils sauvages débarquent à leur tour...Italiens, bien sûr, mais aussi scandinaves, toujours en quête de soleil et de vie naturelle. Vers la fin des années 80, on dénombrera déjà une bonne quarantaine d’îles converties en domaines de vacances, accueillant plus de 200’000 visiteurs par an.. une vague sur laquelle continuent de surfer les investisseurs de l’hôtellerie mondialisée. L’éventail des resorts ne cesse de s’élargir, allant de l’offre populaire - familiale et sportive - au palace hyper-étoilé. Une nouvelle donne distingue les derniers palaces de leurs concurrents: c’est la prise de conscience éthique et écologique. Elle fait florès auprès d’une clientèle de plus en plus soucieuse de développement durable et inquiète à l’idée que le réchauffement climatique pourrait bien engloutir leur paradis. n

en Pratique

S’Y RENDRE Pionnier depuis les années 70, Manta Voyages propose une large gamme de forfaits incluant des vols directs Zürich-Malé opérés par Edelweiss, légitimement considérée comme la meilleure compagnie aérienne de vacances. Y SEJOURNER - Kuramathi Island Resort peut s’enorgueillir de sa longue expérience hospitalière. - Niyama conjugue le style hyper-contemporain à un service de très haut niveau.

www.manta-voyages.ch www.kuramathi.com www.niyama.com

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013



vous

A lire

.47

L’économie suisse revisitée avec pédagogie et humour Notre sélection pour l’été 2013. Ou comment parler de choses sérieuses avec légèreté. A consommer sans modération car sans danger pour la santé mentale!

D’où vient la crise de la zone euro? Pourquoi les taux hypothécaires sont-ils au plus bas? A quoi sert une agence de notation? Qu’est-ce qu’un crédit subprime? Comment l’Etat fait-il “tourner la planche à billets”? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans la nouvelle édition d’Economie suisse, fraichement sortie de presse. Rédigé avec beaucoup de pédagogie et d’humour par Cyril Jost, Vincent Kucholl et Mix & Remix, l’ouvrage n’apprendra (normalement) pas grand chose au professionnel de la finance que vous êtes. Mais en cette période estivale où la détente des neurones est de bon ton, il apportera sourire, voire hilarité devant certaines des illustrations qui surgissent ici et là. Vendu à plus de 35’000 exemplaires à ce jour, ce livre a déjà été réimprimé cinq fois depuis sa première publication en 2007. Mais la crise est passée par là… et l’économie a subi des changements. Ainsi,

cette édition revue et augmentée contient pour la première fois trois nouveaux chapitres expliquant de manière simple la crise financière de 2007-2008, la politique de la Banque nationale suisse et les profondes mutations touchant le secteur bancaire. De nouveaux mots sont aussi apparus dans la presse grand public: taux plancher, Rubik, “affaire UBS”, Libor, décroissance, trading à haute fréquence. Ce livre définit ces termes et les (re)met dans leur contexte. Conçu sous la forme d’un aide-mémoire, il ouvrage propose par ailleurs un large panorama des principaux thèmes abordés par les sciences économiques: l’offre et la demande, la concurrence, la monnaie, les finances publiques, l’inflation, le PIB, les impôts ou encore la bourse. En tout, plus de 100 dessins originaux de Mix & Remix dont la plume, décalée et parfois caustique, rend la lecture d’Economie suisse ludique. Un bon moment en perspective. n

Economie Suisse par Cyril Jost, Vincent Kucholl et Mix & Remix édition 2013 revue et augmentée CHF 15.BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013


.48 La bibliothèque de ... vous

Propos recueillis pAR ODILE HABEL Journaliste

o.habel@banque-finance.ch

Danièle Felley RESPONSABLE SUISSE ROMANDE LA BALOISE BANK SOBA PRIVATE BANKING

D’Alexandre Dumas à Raymond Moody, la bibliothèque de Danièle Felley est une véritable caverne d’Ali Baba où la philosophie cohabite avec les polars et les romans.

bio express Danièle Felley commence sa carrière bancaire à 17 ans. Elle obtient plusieurs diplômes dont le Diploma in Marketing à la New York University et le Brevet fédéral de planificateur financier. Elle a occupé différents postes à responsabilités, notamment dans le Private Banking au Credit Suisse. Elle est aujourd’hui la responsable Suisse Romande de La Baloise Bank SoBa Private Banking.

Banque&Finance: Le mot qui résume votre bibliothèque? Danièle Felley: Hétéroclite, car tous les genres s’y trouvent; il y a – dans le désordre –, des traités sur le sens de la vie, des romans d’amour, des ouvrages sur la spiritualité et la religion, la psychologie active, la cuisine et des romans policiers. B&F: Quel genre de lecteur êtes-vous? DF: Je suis une lectrice compulsive lorsque j’en ai le temps, c’est-à-dire surtout pendant les vacances. Durant ces moments, je peux «avaler» jusqu’à deux romans par semaine, les périodes de lecture étant entrecoupées de balades en montagne. B&F: Où achetez-vous vos livres? DF: Là, j’avoue que je ne vis pas avec mon temps, donc je n’ai pas craqué pour la mode Amazon. J’adore aller dans les librairies, comme on le ferait dans un marché de fruits et légumes, toucher les livres, les caresser, m’imprégner de quelques lignes, bref une approche toute sensuelle de l’ouvrage. B&F: Comment rangez-vous votre bibliothèque? DF: Heu? Ranger? B&F: Votre bibliothèque idéale? DF: Celle où il me suffirait

BANQUE&FINANCE N°120 I 3E TRIMESTRE 2013

d’appuyer sur un bouton magique pour me faire apparaître instantanément, LE livre ou le type de lecture souhaité, maintenant, tout de suite! B&F: Le livre qui a marqué votre jeunesse? DF: «Les trois mousquetaires» d’Alexandre Dumas. Le fougueux D’Artagnan, la belle et vénéneuse Milady de Winter, l’obscur Richelieu et tous les autres m’ont fait rêver et m’ont permis de m’ouvrir sur des personnages historiques du XVIIe. B&F: Celui que vous relisez jusqu’à le connaître par cœur? DF: «La vie après la vie» du Dr Raymond Moody. J’ai été confrontée très tôt au décès de proches et ce livre m’a aidé dans ces moments difficiles. Il a aussi été le détonateur de plein de questions et de recherches sur notre passage sur terre. B&F: Celui dont vous n’avez jamais dépassé la 20e page? DF: «Du nucléaire aux particules» d’Eric Michelotti. Un ami plein de bonne volonté et connaissant mon intérêt pour tout ce qui est lié au «non visible» me l’avait offert. Malheureusement pour moi, ce livre, bien que vulgarisé, traite de physique nucléaire.

B&F: L’écrivain avec qui vous voudriez refaire le monde? DF: Malheureusement, elle n’est plus de ce monde. Il s’agit d’Elisabeth Kübler-Ross. J’aurais adoré partager avec elle ses recherches liées aux différents stades par lesquels passe une personne qui apprend sa mort prochaine. Tout comme son intérêt pour les expériences de mort imminente. Je suis bien consciente que tout ceci n’est pas drôle. Mais je suis persuadée que cela fait partie de notre tout. B&F: Le livre que vous offrez spontanément à un ami? DF: Un ouvrage de Camilla Läckberg, collection Actes Noirs. Les intrigues y sont tellement passionnantes qu’elles nous font oublier le quotidien et nous tiennent en haleine jusqu’à la toute dernière page. B&F: Dernier livre lu DF: «La ferme des animaux» d’Orwell. Ma fille de 17 ans, Roxane, s’est tellement plainte de devoir l’étudier dans le cadre du gymnase, que, par solidarité, je l’ai également lu. Je suis certaine que l’on pourrait lui faire une suite actualisée au XXIe siècle en y ajoutant «Heidi», la belle vache à lait suisse qui suscite l’envie et la jalousie autour d’elle. Et pourquoi pas «John» l’Aigle. n



... and climbing.

A global player in asset servicing... Offering leading value in investor services demands constant evolution. At CACEIS, our strategy of sustained growth is helping customers meet competitive challenges on a global www.munier-bbn.com

scale. Find out how our highly adapted investor services can keep you a leap ahead. CACEIS, your comprehensive asset servicing partner.

Contact our Swiss offices: CACEIS Switzerland Nyon +41 22 360 94 00 Z端rich +41 44 210 03 52 www.caceis.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.