Une abstraction « autre » Paris, 1945-1965
978-2-7572-1183-0
25 €
Une abstraction « autre » Paris, 1945-1965
« Le Geste et la Matière, une abstraction “autre” » met en lumière un moment exceptionnel de l’histoire de l’art de la première moitié du XXe siècle. Bénéficiant à Paris d’une large audience grâce au relais de critiques éclairés et au dynamisme de nombreuses galeries apparues dans l’effervescence de la Libération, la peinture abstraite, dans son acception non géométrique, triomphe après les années sombres de la Seconde Guerre mondiale. Nommée tour à tour « informelle », « lyrique », « tachiste », « gestuelle » ou « matiériste », cette abstraction se caractérise par une pratique toute instinctive et un rapport inédit au matériau pictural, tout en faisant le procès de la rationalité. Célébrant des artistes comme Olivier Debré, Hans Hartung, Georges Mathieu, Gérard Schneider, Pierre Soulages ou Wols, l’exposition est l’occasion de redécouvrir d’autres artistes qui ont aussi apporté leur contribution à ce courant essentiel de l’abstraction. Délaissant la chronologie, cet ouvrage, reflet de l’exposition conçue par le Centre Pompidou, réunit 52 peintures provenant d’une collection de référence, celle du musée national d’Art moderne. Il est organisé en séquences thématiques commentées mettant l’accent sur de grandes caractéristiques formelles et propose une synthèse particulièrement informée et accessible de cet « art autre » à partir d’œuvres phares et d’archives de première main.
LE GESTE ET LA MATIÈRE
LE GESTE ET LA MATIÈRE
LE GESTE ET LA MATIÈRE Une abstraction « autre » Paris, 1945-1965
Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition « Le Geste et la Matière, une abstraction “autre” (Paris, 1945-1965) » présentée par la Fondation Clément au François (Martinique) dans le cadre du 40e anniversaire du Centre Pompidou, du 22 janvier au 16 avril 2017.
© Somogy éditions d’art, Paris, 2017 © Centre Pompidou, Paris, 2017 © Fondation Clément, Le François, 2017 © Adagp, Paris, 2017, pour les œuvres de : François Arnal, Huguette Arthur Bertrand, Geneviève Asse, Jean Atlan, Martin Barré, Jean Bazaine, Claude Bellegarde, Frédéric Benrath, Roger Bissière, Albert Bitran, Camille Bryen, Olivier Debré, Jean Degottex, Jean Deyrolle, Jean Dubuffet, René Duvillier, Maurice Estève, Jean Fautrier, Sam Francis, Simon Hantaï, Hans Hartung, René Laubiès, Alfred Manessier, Georges Mathieu, Henri Michaux, Zoran Music, Georges Noël, Michel Parmentier, Serge Poliakoff, Jackson Pollock, Judit Reigl, Jean-Paul Riopelle, Gérard Schneider, Joseph Sima, Pierre Soulages, Nicolas de Staël, Árpád Szenes, Tal Coat, Bram van Velde, Geer van Velde, Maria Helena Vieira da Silva, Wols, Léon Zack, Zao Wou-Ki © Éditions Julliard © Éditions Robert Laffont © Zoltán Kemény © Estate of Joan Mitchell Droits réservés : Kazuo Shiraga ISBN 978-2-7572-1183-0 Dépôt légal : janvier 2017 Imprimé en République tchèque (Union européenne)
LE GESTE ET LA MATIÈRE Une abstraction « autre » Paris, 1945-1965
EXPOSITION
FONDATION CLÉMENT
CATALOGUE
Commissariat Christian Briend Conservateur au musée national d’Art moderne
Président Bernard Hayot
Conception et direction Christian Briend, assisté de Nathalie Ernoult
assisté de Nathalie Ernoult Attachée de conservation
Chefs de projet Colette Sorel Florent Plasse
Architecte-scénographe Corinne Marchand
Administration du site Célia Sainville Frantz Cadet-Petit
Conception graphique Bastien Morin
Accueil des publics Régine Bonnaire Communication Laurence Sauphanor Laura Amra-Bonnially Marie-Christine Duval / Comécla Claudine Colin Communication Transport des œuvres Sylvie Michel / Crown Fine Art Accrochage des œuvres Crown Fine Art Constats d’état Florence Half-Wrobel Menuiserie CCA / Alain Piraud Peinture Serge Pain Éclairage La Servante / Dominique Guesdon Signalétique Dazibao / Marc et Rémy Rosaz Dossier pédagogique Lise Brossard
Somogy éditions d’art Directeur éditorial Nicolas Neumann Responsable éditoriale Stéphanie Méséguer Coordination éditoriale Sarah Houssin-Dreyfuss Conception graphique François Dinguirard Contribution éditoriale Anne-Marie Valet Fabrication Béatrice Bourgerie Mélanie Le Gros Coéditions et développement Véronique Balmelle
REMERCIEMENTS
La Fondation Clément remercie vivement les responsables du Centre Pompidou qui ont rendu possible cette exposition :
Bibliothèque Kandinsky Anne Delbarre Dominique Liquois Catherine Tiraby Brigitte Vincent
Serge Lasvignes Président du Centre Pompidou Bernard Blistène Directeur du musée national d’Art moderne Brigitte Léal Directrice-adjointe chargée des collections
La Fondation Clément tient aussi à remercier les responsables des musées territoriaux qui ont bien voulu se dessaisir pour la durée de l’exposition des œuvres déposées par le Centre Pompidou : Colmar, musée Unterlinden Pantxika De Paepe
Ainsi que l’ensemble des personnels qui ont participé à sa préparation :
Évreux, musée de l’Évêché Florence Calame-Levert
Régie des prêts Olga Makhroff
Metz, musée de la Cour d’Or Philippe Brunella
Régie des œuvres Mélissa Etave
Montpellier, musée Fabre Michel Hilaire
Service des collections Rania Moussa
Saint-Étienne, musée d’Art moderne et contemporain, Saint-Étienne Métropole Lóránd Hegyi
Restauration des œuvres Véronique Sorano-Stedman Sylvie Lepigeon Valérie Millot Encadrement Lydia Serio José da Silva Service photographique Perrine Renaud Service audiovisuel Kim Levy Philippe Puicouyoul Anne Paounov
Toulouse, Les Abattoirs Annabelle Ténèze
Le commissariat de l’exposition tient également à remercier celles et ceux qui, à des titres divers, ont apporté leur concours dans le cadre de la préparation de l’exposition et du présent catalogue : Élodie Aparicio Bentz, Gilles Bastianelli, Claude et Marquita Bellegarde, Julia Beurton, Charlotte Blachon, Keith Cheng, Charlotte Despagne, Luc Hurter, Daniel Legué, Anne Lemonnier, Édouard Lombard, Astrid de Monteverde de Rendinger, Anne Montfort, Frédéric Paul, Michel et Françoise Ragon, Michel et Laurent de Saint Maurice, Laurence Schneider et Julie Verlaine.
Enfin, Christian Briend exprime toute sa gratitude à Bernard Hayot, président de la Fondation Clément, qui a bien voulu lui renouveler sa confiance en lui permettant de concevoir cette nouvelle exposition dans le cadre de la Fondation Clément. Ses remerciements s’adressent aussi à l’équipe de la Fondation et, tout spécialement, à Colette Sorel et à Florent Plasse pour leur disponibilité et leur professionnalisme.
L’acronyme Mnam désigne le musée national d’Art moderne. Les chiffres entre crochets renvoient aux numéros des œuvres du catalogue. À l’exception du no 21, toutes les œuvres sont inscrites à l’inventaire du Centre Pompidou, musée national d’Art moderne.
–6–
SOMMAIRE
Préface
Œuvres exposées
Biographies
Bernard Hayot
Christian Briend
Christian Briend / Nathalie Ernoult
–9–
Avant-propos
L’informe – 30 –
Christian Briend
– 11 –
L’abstraction (non géométrique) à Paris Lieux, figures, courants Christian Briend / Nathalie Ernoult
– 17 –
Signes – 38 –
Paysagismes – 48 –
Constructions – 60 –
Terres – 70 –
Grilles – 78 –
Écritures – 88 –
Véhémences – 96 –
Effacements – 110 –
– 119 –
Bibliographie – 132 –
Expositions – 134 –
PRÉFACE Bernard Hayot Président de la Fondation Clément
Avec « Le Geste et la Matière, une abstraction “autre” (Paris, 1945-1965) », la Fondation Clément est fière d’accueillir pour la deuxième année consécutive une grande exposition conçue par le Centre Pompidou. Après « Hervé Télémaque » qui accompagnait en 2016 l’inauguration de ses nouveaux espaces, ce sont aujourd’hui les collections du musée national d’Art moderne qui sont mises à l’honneur avec la sélection d’une cinquantaine d’œuvres présentées au public ultra-marin. Conçue par Christian Briend avec le concours de Nathalie Ernoult, cette exposition, consacrée à la peinture abstraite non géométrique telle qu’elle s’est développée à Paris après la Seconde Guerre mondiale, est une magnifique manière de célébrer à la Martinique le quarantième anniversaire du Centre Pompidou. En choisissant la Fondation Clément comme partenaire et lieu d’accueil pour l’un de ses projets, le Centre Pompidou confirme une politique partagée en faveur de la décentralisation culturelle. La volonté affirmée depuis plusieurs années de se déployer hors du site historique du plateau Beaubourg trouve toute sa dimension dans une région ultrapériphérique longtemps considérée comme inaccessible aux collections patrimoniales nationales. Cette initiative permet au plus grand nombre de vivre une expérience esthétique dans des conditions jusqu’alors inédites. C’est ainsi que plus de 25 000 Martiniquais ont participé au programme d’expositions proposé par la Fondation Clément en 2016, parmi lesquels 10 000 jeunes accompagnés de leurs professeurs qui trouvent ici les ressources pédagogiques et artistiques nécessaires à leur enseignement. Cette ambition de développement culturel est aux origines de la Fondation Clément et je remercie Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou, d’avoir manifesté sa confiance en partageant la longue expérience de son institution avec un partenaire qui espère la même longévité.
–9–
1. Michel Tapié, Un art autre, où il s’agit de nouveaux dévidages du réel, 1952, Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne, Bibliothèque Kandinsky.
– 10 –
AVANT-PROPOS Christian Briend
L’apparition d’une peinture abstraite fondée sur le geste libre et la mise en évidence du matériau compte parmi les manifestations majeures de la vie culturelle sous la France de la IVe République. L’exposition « Le Geste et la Matière, une abstraction “autre” » se propose de donner à voir un échantillon représentatif – car constitué au cours du temps par le musée national d’Art moderne – de ce courant pictural, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au milieu des années 1960. La période commence avec la première exposition « Wols » et celle des « Otages » de Jean Fautrier, organisées par la galerie René Drouin en 1945. Elle s’achève au lendemain d’une Biennale de Venise très commentée pour avoir attribué pour la première fois son Grand Prix à un artiste américain, Robert Rauschenberg (1964). Dans le paysage artistique parisien, la fin de la période choisie correspond aussi à l’émergence du Nouveau Réalisme et de la Figuration narrative, qui s’opposent frontalement à cette abstraction que nous proposons ici de reconsidérer. Le titre choisi pour la présente exposition témoigne de la difficulté, soulignée à l’envi par tous les historiens de l’art, à nommer un courant dont l’appellation, à la différence de l’impressionnisme, du fauvisme ou du cubisme, ne s’est jamais véritablement imposée. Certes, des expressions comme « art informel », « abstraction lyrique 1 », « impressionnisme abstrait », « nuagisme », voire « effusionnisme 2 » ont bien été promues par certains critiques contemporains, mais aucune d’entre elles n’est réellement parvenue à embrasser des pratiques artistiques en fin de compte diverses. En 1952, le critique Michel Tapié de Celeyran, déjà à l’origine de l’« informel », avait proposé « un art autre 3 », qui, s’il s’était révélé trop intimement lié aux préférences personnelles du critique, avait au moins le mérite de mettre l’accent sur la notion d’altérité. Cette abstraction se définissait d’abord en effet par opposition à la figuration, même si des peintres comme Dubuffet, Fautrier ou ceux du groupe CoBrA, mouvement international créé à Paris en 1948, montraient une propension à brouiller la frontière entre éléments 1. Dans sa toute récente monographie consacrée à Frédéric Benrath, Pierre Wat qualifie justement cette appellation d’« ornière critique » (2016, p. 51). 2. Une proposition sans lendemain de Claude Rivière et Louis-Paul Favre dans Combat-Art du 8 décembre 1958, p. 2. 3. Le sous-titre de la présente exposition constitue bien sûr une allusion à ce livre fameux de Michel Tapié [fig. 1].
– 11 –
Les astérisques dans le texte renvoient le lecteur à un autre article de cet abécédaire.
– 16 –
L’ABSTRACTION (NON GÉOMÉTRIQUE) À PARIS LIEUX, FIGURES, COURANTS Christian Briend Nathalie Ernoult
A
(18 novembre 1954-2 décembre 1955) qui, comme son compatriote Hantaï, prend peu après ses distances avec Breton. C’est ensuite au tour de deux des peintres présentés en 1953 d’être exposés À l’Étoile Scellée, Degottex (8-28 février 1955) et Duvillier (2-23 juin 1955), auxquels Breton consacre cette fois des textes qui montrent son engagement. La galerie, qui ferme
À L’ÉTOILE SCELLÉE
en 1956, aura donc été le lieu d’un éphémère rapprochement entre surréalisme et abstraction gestuelle. C. B.
Parmi les galeries parisiennes qui défendent l’abstraction non géométrique dans les années 1950, la galerie À l’Étoile Scellée se distingue par l’investissement commun du critique Charles Estienne * et d’André Breton, le fondateur du surréalisme, qui en prend la direction artistique. Modeste par sa taille, la galerie ouvre en décembre 1952 au 11, rue du Pré-aux-Clercs, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Sans surprise, elle commence par exposer des peintres surréalistes, dont le tout jeune Simon Hantaï. Sur la recommandation de Charles Estienne, ceux-ci laissent cependant la place à quatre artistes abstraits, René Duvillier, Jean Degottex, Marcelle Loubchansky et Jean Messagier en mars 1953. Le catalogue de leur exposition commune est préfacé par le critique sous le titre « La Coupe et l’Épée ». Ce tournant de la galerie se confirme à l’occasion de la querelle du tachisme * qui met Charles Estienne aux prises avec certains de ses confrères. Breton lui apporte son soutien par voie de presse (Combat, 1 er mars 1954). Suit une exposition personnelle de la Hongroise Judit Reigl
– 17 –
1. Judit Reigl, Flambeaux des noces chimiques, 21 février 1954, huile sur toile, Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne, inv. AM 1993-16. Exposée à la galerie À l’Étoile Scellée en 1954-1955.
L’INFORME
– 30 –
Dans l’immédiat après-guerre, les peintres qui abordent l’abstraction s’inspirent souvent du monde organique, comme s’ils tentaient de « retrouver la peinture à l’état naissant » selon le critique René Guilly. Wols, peintre allemand installé à Paris depuis 1932, apparaît comme le précurseur de cette tendance avec le Nantais Camille Bryen, poète à l’origine et proche des surréalistes. Pour ce dernier, « La signification en peinture, c’est son évidence organique. L’œil à travers elle accède à une nouvelle organisation des formes et des couleurs. » Les deux peintres sont bientôt rejoints par un jeune provincial monté à Paris en 1946, Georges Mathieu. Tous trois comptent parmi les tenants les plus engagés de « l’art informel » défendu par le critique Michel Tapié à l’occasion notamment de l’exposition qu’il organise en 1951 sous le titre « Signifiants de l’Informel ». Dans leurs peintures de petits formats, des motifs biomorphiques, évoquant le règne animal ou végétal, se détachent sur des fonds tendant vers la monochromie. Ce sont des lignes molles, directement sorties du tube, relevant de l’automatisme cher aux surréalistes, ou encore des magmas indifférenciés parfois travaillés au doigt. Les titres choisis pour ces peintures, souvent des néologismes, transposent dans le domaine lexical le caractère éminemment novateur de cet « art autre ».
– 31 –
[46] Judit Reigl Centre de dominance, 1958 Huile sur toile, 191 × 189 cm Don de l’artiste, 2011. Inv. AM 2011-281
– 105 –
Les biographies se limitent à la période antérieure à 1965.
BIOGRAPHIES Christian Briend Nathalie Ernoult
FRANÇOIS ARNAL La Valette-du-Var, 1924 – Paris, 2012 1947 Issu d’une famille de viticulteurs du Gard, commence à peindre en autodidacte. 1948 S’installe à Paris où il rencontre peintres, écrivains et critiques, dont Raymond Queneau et Alain Jouffroy. 19491950 Participe aux expositions collectives « Les Mains éblouies » à la galerie Maeght. Ses peintures compartimentant des motifs abstraits évoquent l’Art brut. 1950 Première exposition personnelle à la galerie DrouantDavid. Il est défendu par les critiques Pierre Descargues, Charles Estienne et Michel Tapié. 1952 Série Abécédaire, dessins abstraits répétitifs. 1954 Série de douze dessins monumentaux, L’Histoire d’un voyage, dont fait partie Le Combat de coqs (Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne). Les éclaboussures de peinture et d’encres noires ou de couleurs traduisent une gestualité qui révèle l’influence conjuguée d’Asger Jorn et de Jackson Pollock. 1955 Exposition rétrospective à la galerie Rive Droite. 1957 Séjour à Tahiti d’où il rapporte une peinture figurative qu’il envoie au Salon de mai de 1958. S’installe une partie de l’année aux États-Unis et au Mexique. 1958-1959 Peintures monochromes et premières sculptures d’assemblages. 1961-1962 Série des « toiles libres et des taches en expansion » réalisées par la pluie tombant de la verrière de son atelier. 1964 Retour à Paris. 1965 Pour la série des Bombardements, utilise pour la première fois des bombes aérosol. Bibl. : Catherine Millet, François Arnal, Paris, Cercle d’Art, 1998.
GENEVIÈVE ASSE Vannes, 1923
JEAN ATLAN Constantine, 1913 – Paris, 1960
1940 À Paris, se forme à l’École nationale des arts décoratifs. Peint ses premières natures mortes. 1942 Participe au Salon des moins de trente ans et ce jusqu’en 1948. 1943 L’industriel du textile et collectionneur Jean Bauret la mécène. À Montparnasse, intègre le Groupe de l’Échelle patronné par le peintre Othon Friesz. Ses natures mortes sont influencées par le cubisme. 1944-1945 Rejoint les FFI, puis, en tant que conductriceambulancière dans la 1re DB, participe à la libération du camp de concentration nazi de Terezín (République tchèque). 1946-1947 De retour à Paris, adopte une palette en camaïeu, où le bleu domine, dans des recherches sur la construction de l’espace à travers les objets. Réalise des projets pour diverses maisons de tissus. 1954 Première exposition personnelle galerie Warren à Paris. S’essaie à la gravure à la pointe sèche. 1960 Les objets tendent à disparaître de ses compositions. 1961 Exposition personnelle à la galerie Lorenzelli de Milan. À Bologne, fait la connaissance du peintre italien Giorgio Morandi. Sa peinture manifeste une certaine gestualité qui tend vers la monochromie. 1965 Première rétrospective à Oslo, Kunstnernes Hus.
1930-1941 Quitte l’Algérie pour Paris où il commence des études de philosophie. Après sa licence devient professeur de philosophie au lycée Condorcet jusqu’à sa révocation suite aux lois anti-juives du régime de Vichy. 1942 Commence à peindre et à écrire des poèmes. Entré dans la Résistance, est arrêté par les nazis pour « acte de terrorisme » ; ayant simulé la folie, est interné à l’hôpital Sainte-Anne. 1944 À la Libération, se consacre à la peinture. Publie un petit volume de poésie et expose pour la première fois à la librairie-galerie de l’Arc-en-Ciel, rue de Sèvres. 1945 Rencontre l’écrivaine et collectionneuse américaine Gertrude Stein. Peint des formes animales figuratives abstraites et fantastiques. Illustre de lithographies Description d’un combat de Franz Kafka. 1947 Première exposition personnelle à la galerie Maeght. Participe à l’exposition collective « L’Imaginaire ». 1950 Entre en contact avec le groupe CoBrA. 1951 Le critique Michel Ragon lui consacre une première monographie. 1956 Exposition personnelle à la galerie Bing. 1958 Peint des œuvres inspirées de la culture judéo-berbère (La Kahéna, 1958 [10]). Se retire dans l’Yonne. 1959 Connaît un succès grandissant au Japon. Gravement malade, succombe dans son atelier l’année suivante.
Bibl. : Cat. exp. « Geneviève Asse », Rennes, musée des Beaux-Arts, Bourg-en-Bresse, musée de Brou, 1995 ; cat. exp. « Geneviève Asse », Paris, Centre Pompidou, 2013.
Bibl. : Henry-Claude Cousseau et alii, Atlan. Première période 1940-1954, Paris, Adam Biro, 1989 ; Jacques Polieri, Atlan. Catalogue raisonné de l’œuvre complet, Paris, Gallimard, 1996.
– 119 –
Une abstraction « autre » Paris, 1945-1965
978-2-7572-1183-0
25 €
Une abstraction « autre » Paris, 1945-1965
« Le Geste et la Matière, une abstraction “autre” » met en lumière un moment exceptionnel de l’histoire de l’art de la première moitié du XXe siècle. Bénéficiant à Paris d’une large audience grâce au relais de critiques éclairés et au dynamisme de nombreuses galeries apparues dans l’effervescence de la Libération, la peinture abstraite, dans son acception non géométrique, triomphe après les années sombres de la Seconde Guerre mondiale. Nommée tour à tour « informelle », « lyrique », « tachiste », « gestuelle » ou « matiériste », cette abstraction se caractérise par une pratique toute instinctive et un rapport inédit au matériau pictural, tout en faisant le procès de la rationalité. Célébrant des artistes comme Olivier Debré, Hans Hartung, Georges Mathieu, Gérard Schneider, Pierre Soulages ou Wols, l’exposition est l’occasion de redécouvrir d’autres artistes qui ont aussi apporté leur contribution à ce courant essentiel de l’abstraction. Délaissant la chronologie, cet ouvrage, reflet de l’exposition conçue par le Centre Pompidou, réunit 52 peintures provenant d’une collection de référence, celle du musée national d’Art moderne. Il est organisé en séquences thématiques commentées mettant l’accent sur de grandes caractéristiques formelles et propose une synthèse particulièrement informée et accessible de cet « art autre » à partir d’œuvres phares et d’archives de première main.
LE GESTE ET LA MATIÈRE
LE GESTE ET LA MATIÈRE
LE GESTE ET LA MATIÈRE Une abstraction « autre » Paris, 1945-1965