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Gustave Moreau Vers le songe et l’abstrait
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Gustave Moreau Vers le songe et l’abstrait
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Gustave Moreau Vers le songe et l’abstrait
L’exposition
se tient au musée national Gustave Moreau Commissariat
Administration
Régie des œuvres Accrochage et installation des œuvres Suivi éditorial au sein du musée Gustave Moreau Communication
Relations presse Muséographie Graphisme
Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Directeur éditorial : Nicolas Neumann Responsable éditoriale : Stéphanie Méséguer Coordination et suivi éditorial : Sarah Houssin-Dreyfuss Conception graphique : Ursula Held Contribution éditoriale : Anne-Marie Valet Fabrication : Béatrice Bourgerie, Mélanie Le Gros Coéditions : Jean-Louis Fraud © Somogy éditions d’art, Paris, 2018 © Musée Gustave Moreau, Paris, 2018 © Adagp, Paris, 2018 : Jean Dubuffet : p. 57 ; Marx Ernst : p. 52 ; Jean Fautrier : p. 53 ; André Masson : p. 56, 95 ; Francis Picabia : p. 32 © Paul Jenkins/licensed by Adagp, Paris, 2018 : Paul Jenkins : p. 58 © Succession Yves Klein c/o Adagp, Paris, 2018 : Yves Klein : p. 58 ISBN : 978-2-7572-1391-9 Dépôt légal : octobre 2018 Imprimé en Union européenne
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Couverture Gustave Moreau, Ébauche Huile sur toile ; 27,7 × 22,3 cm Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1152 Quatrième de couverture Gustave Moreau, Ébauche. Plantes marines pour « Galatée » ? Huile sur carton ; 45 × 54,8 cm Paris, musée Gustave Moreau, Inv. 13211 Page 2 Gustave Moreau, Note manuscrite sur « Les Prétendants », Paris, musée Gustave Moreau, Arch. GM 44 Garde 1 Gustave Moreau, Note manuscrite sur « Les Prétendants », Paris, musée Gustave Moreau, Arch. GM 44 Garde 2 Gustave Moreau, Note manuscrite sur « La Source d’Ingres » Paris, musée Gustave Moreau, Arch. GM 108
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Remerciements
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Avertissement
Auteurs du catalogue Cécile Debray Marie-Cécile Forest
Cat. :
Peintures, cartons, aquarelles, etc. exposés dans les galeries du musée Gustave Moreau Des. :
Dario Gamboni Rémi Labrusse
o
Gustave Moreau. Catalogue sommaire des dessins. Musée Gustave Moreau – à partir du no
Emmanuelle Macé Véronique Sorano Stedman
Inv. : Inventaire du musée Gustave Moreau
Abréviations
Figures et illustrations
Technique
Dimensions
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Sommaire 9
Avant-propos Marie-Cécile Forest
11 Marie-Cécile Forest 23
Le Triomphe d’Alexandre le Grand Véronique Sorano Stedman
35 Emmanuelle Macé 49 Cécile Debray 61 Dario Gamboni 75 Rémi Labrusse
Catalogue des œuvres exposées 87 Le Triomphe d’Alexandre. 97 117 125 145 161 171
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Notices des œuvres exposées
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Avant-propos
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Ill. 1 Gustave Moreau, Ébauche (détail), huile sur bois, Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1149 Voir fig. 81, p. 168
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Gustave Moreau « L’au-delà abstrait* »
À la mémoire de Mady Ménier
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Ill. 2
Vue de la salle D, Paris, musée Gustave Moreau Page de gauche Ill. 3 Gustave Moreau, Autoportrait, 1876, mine de plomb sur papier, 19,7 × 16,6 cm, Paris, musée Gustave Moreau, Des. 12823
3
Triomphe d’Alexandre 4
Vers le songe et l’abstrait 5
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Le Triomphe d’Alexandre le Grand L’abstrait dans le figuratif
Le métier du peintre
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Écrits
sur l’art Journal 2
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Ill. 12 4
Gustave Moreau, Le Triomphe d’Alexandre le Grand, huile sur toile, 155 x 155 cm, Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 70 Voir Fig. 1, p. 89 Page de gauche Ill. 13
Gustave Moreau, Le Triomphe d’Alexandre le Grand, détail situé derrière le trône d’Alexandre, huile sur toile, Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 70
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Les « essais de couleur » sur papier de Gustave Moreau
«E expose notamment L’Apparition 3
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Ill. 24 6
Gustave Moreau, Essai de couleur, aquarelle, plume et encre noire sur papier de deuil, 16,3 × 11 cm, Paris, musée Gustave Moreau, Inv. 16010-414 Page de gauche Ill. 25
Gustave Moreau, Essai de couleur (détail), aquarelle, plume et encre noire sur papier de deuil, Paris, musée Gustave Moreau, Inv. 16010-414
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Gustave Moreau, grand-père de l’abstraction ?
L’
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L’Art magique
L’Art fantastique de Gustave Moreau
Gustave Moreau
Antagonismes 2
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Ill. 38 Gustave Moreau, Ébauche (détail), huile sur carton, 32 × 25 cm, Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 683 Voir Fig. 87, p. 176
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Abstraction, matière et imagination dans l’œuvre et la pensée de Gustave Moreau
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Odilon
Redon, Gustave Moreau Rodolphe Bresdin
(painterly painter) à l’ar2
Orphée sur la tombe d’Eurydice
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Gustave Moreau, Études de composition d’après les maîtres (détail), fusain, mine de plomb sur papier vélin, Paris, musée Gustave Moreau, Des. 6894
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Un travail de deuil ?
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Gustave Moreau, Salomé dansant dite Salomé tatouée, vers 1874-1876, huile sur toile, 92 × 60 cm, Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 211 Page de droite Ill. 57
Gustave Moreau, Salomé dansant dite Salomé tatouée (détail), vers 1874-1876, huile sur toile, Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 211
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Le Triomphe d’Alexandre le Grand La fabrique de l’œuvre
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Le Triomphe d’Alexandre le Grand. La fabrique de l’œuvre La technique de Gustave Moreau est originale et très singulière au regard de ses contemporains. Il invente une manière de peindre qui interroge le rapport entre la ligne et la forme, les couleurs et les valeurs dans un souci d’échapper au réalisme. Dans Le Triomphe d’Alexandre, c’est la couleur qui construit et structure la composition d’ensemble sans définir les formes ni les volumes. La couleur se distribue sous forme de touches abstraites sur lesquelles vient se superposer le dessin figuratif. Les œuvres reproduites ici montrent très bien la dissociation que fait Gustave Moreau au moment de l’élaboration de son œuvre : la construction de la composition par la couleur et la définition des motifs par le dessin. De la superposition des deux naîtra la composition définitive. Les surréalistes se réclameront de Gustave Moreau ; André Masson le présentera comme un « précurseur intéressant ».
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Fig. 1 Gustave Moreau
Le Triomphe d’Alexandre le Grand
Huile sur toile ; 155 × 155 cm Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 70
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La tache qui fait sens
titre courant
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La tache qui fait sens L’aquarelle est une technique utilisée de manière virtuose par Gustave Moreau dès les années 1850 et jusqu’à sa mort. Quatre cent trente « essais de couleur », selon ses propres termes, ont été conservés soigneusement par l’artiste. Ces feuilles d’essais lui servaient à tester ses couleurs et à décharger ses pinceaux. On en retrouve chez ses contemporains et amis, Delacroix, Chassériau, mais en nombre plus restreint. Leurs inscriptions ou les dessins qui y figurent, comme pour Œdipe voyageur ou Jupiter et Sémélé, permettent parfois de les mettre en relation avec des œuvres achevées. Il arrive que certaines feuilles « retravaillées » deviennent des œuvres à part entière, jugées dignes d’être exposées dans le musée.
Fig. 10 Gustave Moreau
Essai de couleur
Aquarelle et gouache, mine de plomb sur papier vélin ; 28,7 × 23 cm Inscr. b.d.: Est-ce que tu as jeté des papiers / qui étaient par là sur lesquels / je fais mes essais de couleur Paris, musée Gustave Moreau, Inv. 16010-348 recto
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Le bleu comme support
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Le bleu comme support Gustave Moreau ayant légué son fonds d’atelier, le musée possède son matériel d’artiste ainsi que ses œuvres achevées ou préparatoires. Parmi elles, ces peintures sur fond bleu n’ont encore jamais été exposées ni reproduites dans leur ensemble. Leur particularité est d’avoir été réalisées sur un papier bleu laissé en réserve sur lequel des couleurs ont été largement apposées. Aucun motif n’est repérable sauf, peut-être, une éventuelle étude de plantes marines pour Galatée (1880, huile sur bois, Paris, musée d’Orsay, RF 1997-16).
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Fig. 37 Gustave Moreau
Ébauche. Plantes marines pour « Galatée » ?
Huile sur carton ; 45 × 54,8 cm Paris, musée Gustave Moreau, Inv. 13211
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En deçà de la figuration
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En deça de la figuration Dès l’ouverture du musée en 1903, des critiques perçoivent que certaines œuvres non figuratives de Gustave Moreau sont, en fait, les prémices d’une œuvre aboutie. Ainsi en va-t-il à plusieurs reprises pour Jupiter et Sémélé. Pour réaliser cette œuvre à l’iconographie très complexe, exposée au troisième étage du musée, Moreau commence par établir une composition extrêmement simplifiée, dans une gamme colorée restreinte. Pour d’autres œuvres telles que Sapho ou Salomé, le lien est moins assuré, certaines conservant encore une part de leur mystère. Sur nombre de ces études, les personnages semblent réduits à des taches de couleur, principalement rouges, posées sur un fond coloré.
Fig. 42 Gustave Moreau
Ébauche. Étude pour « Jupiter et Sémélé »
Huile sur carton ; 40,7 × 32,8 cm Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1140
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Le paysage, science des valeurs
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Le paysage, science des valeurs Le paysage est omniprésent dans la peinture d’histoire de Gustave Moreau qui, très tôt, a étudié les paysages de ses prédécesseurs, de Léonard de Vinci à Claude Gellée, dit Le Lorrain. Néanmoins, de nombreuses œuvres intitulées Ébauche. Paysage peuvent difficilement être mises en relation avec un modèle ou avec des iconographies identifiables, excepté l’une d’entre elles, préparatoire à Thomyris et Cyrus. Ce qui caractérise ces rapides mises en place est le choix préalable d’une dynamique qui peut être verticale et dont les éléments viennent boucher la perspective – formule qu’on retrouve souvent dans les œuvres de Salon à caractère dramatique –, ou horizontale dont les éléments se superposent pour monter à l’assaut de la composition, selon le principe qu’énonça Moreau : « réduire toutes les harmonies des tableaux à des camaïeux ».
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Fig. 61 Gustave Moreau Ébauche. « Thomyris et Cyrus »
Huile sur bois ; 21 × 25 cm Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 617
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La peinture comme champ colorĂŠ
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La peinture comme champ coloré En marge des paysages, un certain nombre d’œuvres, en moindre quantité, semble être des fonds pour des scènes d’intérieur. Des formes géométriques mènent à une ouverture située plus ou moins haut dans la composition mais presque toujours centrale et traitée en blanc. Elles ne peuvent que rarement être mises en rapport avec des œuvres précises. Renvoient-elles à « l’extrême simplicité des champs colorés » qu’il dit admirer chez les maîtres flamands ? La radicalité de quelques-unes d’entre elles a pu faire songer à certaines œuvres de Matisse comme Porte-fenêtre à Collioure (1914, huile sur toile, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, AM 1983-508) et à cette simplification majeure de la peinture que le maître avait pressentie chez son élève. Les détails sont éliminés, seuls restent les champs chromatiques essentiels qui auront leur postérité chez Mark Rothko ou Barnett Newman.
Fig. 76 Gustave Moreau Ébauche. Étude pour « Salomé » ?
Huile sur toile ; 55 × 46 cm Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 231
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« Les merveilleux effets de la pure plastique »
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« Les merveilleux effets de la pure plastique » Issu de la génération romantique, Moreau est habité par cet amour de la couleur qu’il transmet à ses élèves, fondateurs du fauvisme. Ce sont, comme il le dit luimême, « les merveilleux effets de la pure plastique » qui l’intéressent. Dans ces œuvres, la troisième dimension a totalement disparu. Certains critiques ont d’ailleurs voulu voir en lui, dès les années 1950, le père de l’abstraction. L’intentionnalité de ces œuvres ne nous est pas connue. Rien n’indique que Moreau ait voulu faire de manière délibérée une œuvre abstraite au sens contemporain du terme. De fait, Moreau est avant tout un praticien, un ouvrier, un expérimentateur et non un théoricien qui voudrait mettre en pratique une théorie préalable. Ses peintures gardent leur mystère. Elles relèvent de cette recherche constante quant à la couleur, à la matière, aux résonances émotives que peuvent déclencher les couleurs froides ou les couleurs chaudes.
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Fig. 83 Gustave Moreau
Ébauche
Huile sur bois ; 32,1 × 24,2 cm Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1144
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