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LE PARCOURS D’UNE SEMENCE DE CAROTTE
PRODUCTION DE SEMENCES
Un lieu de production approprié est souvent un producteur ou une coopérative qui possède déjà dans sa gamme des semences pour des cultures telles que les graminées et les céréales. Il dispose des machines nécessaires pour semer, planter, récolter et nettoyer les semences. Nous préférons commencer avec de telles entreprises, mais la zone concernée doit être exempte de carottes sauvages. Ce n’est qu’alors que nous commencerons à sélectionner des producteurs biologiques et à produire des semences de carottes biologiques. La production de semences conventionnelles demande beaucoup de travail en raison des contrôles supplémentaires des adventices et des insectes, et la production biologique l’est encore plus en termes de main-d’œuvre car il faut effectuer des repérages 3 fois par semaine. De plus, la production de semences biologiques est soumise à des exigences supplémentaires. En ce qui concerne le sol et la rotation des cultures, un producteur doit également disposer des certificats nécessaires qui indiquent, entre autres, que les installations de nettoyage qui, dans le passé, utilisaient des pesticides conventionnels fonctionnent désormais sans ces produits. En contrepartie de ce travail intensif et des exigences, des prix plus élevés peuvent être pratiqués. Bejo investit fortement afin de répondre aux différents critères et pour fournir des semences de qualité aux producteurs. Actuellement, le ratio est de 5 % de bio pour 95 % de conventionnel. À l’avenir, la part du bio augmentera, en partie grâce aux directives gouvernementales. La France et le Danemark légifèrent déjà sur l’utilisation des semences biologiques.
ÉTATS -UNIS
BEJO PRODUIT DES SEMENCES DE CAROTTE DANS LE MONDE ENTIER. JOS DOODEMAN ET ANNE STOOP SONT CONSEILLERS EN PRODUCTION. ILS SE RENDENT RÉGULIÈREMENT SUR LES DIFFÉRENTS SITES DE PRODUCTION AFIN D’ÉCHANGER DES CONNAISSANCES SUR LA QUALITÉ GÉNÉTIQUE ET PHYSIQUE DES VARIÉTÉS ET MAINTENIR LE CONTACT ENTRE LES EXPLOITATIONS ET LE SIÈGE DE BEJO. JOS ET ANNE NOUS INDIQUENT LES EXIGENCES AUXQUELLES DOIT RÉPONDRE UNE EXPLOITATION ET OÙ BEJO PRODUIT ACTUELLEMENT DES SEMENCES DE CAROTTES DE BEJO
FRANCE
CHINE
AFRIQUE DU SUD AUSTRALIE
ENGAGÉS DANS LES CAROTTES ? OUBLIEZ LES VIEUX CONSEILS ET RÉFLÉCHISSEZ BIEN
À L’AVENIR, LA CULTURE RENTABLE EXIGERA UNE NOUVELLE APPROCHE. IL NE S’AGIRA PAS DE SE RABATTRE SUR LES HABITUDES ET LES CONSEILS GÉNÉRAUX, MAIS DE STIMULER LA VIE DU SOL ET LA RÉSILIENCE NATURELLE DES PLANTES. VOICI LA CONCLUSION DE TROIS SPÉCIALISTES DES CULTURES. « LES PRODUCTEURS DOIVENT À NOUVEAU APPRENDRE À CULTIVER ».
“Le plus grand défi, à mon avis, c’est le changement climatique.”
Sander Bernaerts La carotte a toujours été une culture intensive. Dans des conditions optimales, un producteur peut récolter 150 caisses par hectare. Toutefois, des rendements élevés avec une bonne durée de conservation sont loin d’être une évidence. Il suppose d’importants efforts en matière de fertilisation, de lutte contre les maladies et les ravageurs, de préparation du sol et — aujourd’hui plus que jamais — d’irrigation.
Cette culture présente, certes, un grand potentiel, mais les frais de culture sont élevés. De plus, le marché est exigeant et l’utilisation de certains produits chimiques et engrais est limitée.
La question se pose : que faut-il faire pour que la culture de la carotte reste rentable à l’avenir ? Bejo soumet cette question à 3 experts. Au quotidien, ils donnent des conseils en pratique, chacun à partir de sa propre expérience. Sander Bernaerts est conseiller en cultures maraîchères et en agriculture biologique. Chris van Laarhoven est spécialiste des sols et de la fertilisation en horticulture conventionnelle et biologique. Et Pius Floris est un spécialiste reconnu dans le domaine de la biologie des sols et fondateur de la société Plant Health Cure, producteur de champignons, de bactéries du sol et d’autres produits végétaux qui renforcent la résilience des plantes.
« En ce qui me concerne, on peut oublier les anciennes règles sur la fertilisation. »
Chris van Laarhoven
Les trois spécialistes s’accordent à dire que la carotte a subi une évolution en passant d’une culture agricole à une culture sous serre. Une approche standard pour les semis, la fertilisation et la récolte ne suffit plus, car les conditions dans le champ changent.
Changement climatique
Quelle est la principale cause de ces changements ? Sander Bernaerts : « À mon avis, le plus grand défi pour la culture des carottes est le changement climatique. Nous avons eu 3 printemps et étés extrêmement secs d’affilé. Cette année, certains producteurs ont irrigué les semis avec plus de 100 mm d’eau pour faire de beaux billons et faire lever les plants. Nous constatons également que la sécheresse prolongée alterne avec de fortes précipitations, ce qui entraîne un compactage du sol. Si cela persiste, ce sera vraiment très inquiétant ! »
« En tant qu’agriculteur, pour faire face à cette évolution, vous devez prendre soin du sol. Les producteurs doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour arrêter la détérioration du sol. Ne passez plus avec un tracteur à 6 cylindres sur les terres, si vous pouvez le faire avec un 4 cylindres. Prévoyez suffisamment de cultures de légumineuses dans le plan de culture et tenez compte des effets des cultures précédentes sur les carottes. Utilisez davantage de fumier solide pour constituer la matière organique. En bref, tout doit être calculé. Surtout dans une culture comme la carotte. »
Fertilisation
Selon les trois experts, il faut oser tourner le dos aux habitudes pour obtenir une culture rentable à l’avenir. Ils constatent, par exemple, qu’une fertilisation azotée généreuse est contre-productive.
Van Laarhoven : « Cela fait 15 ans que je dis aux producteurs qu’ils donnent trop d’azote. Ils me disent : « Juste pour être sûr. Cela ne peut pas faire de mal. » Je leur réplique alors : « Une seule chose est sûre, vous en donnez trop ». Les producteurs aiment avoir des plantes bien vertes. Certes, la culture a un bel aspect, mais les feuilles ne se vendent pas. En plus, elles attirent les insectes indésirables. Je conseille un dosage minimal d’engrais au départ, puis, il faut en ajouter juste assez au cours de la saison pour que le feuillage reste vert. Une croissance minimum est nécessaire pour prévenir le mildiou et le feuillage doit rester assez vigoureux pour la récolte. »