20 minute read
TERRAVEG : UN SAVOIR-FAIRE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE
Défenses naturelles
La nutrition des cultures n’est pas seulement importante pour la croissance et le rendement, mais aussi pour la résistance aux maladies et aux ravageurs. Dans ce domaine aussi, les producteurs peuvent agir.
Van Laarhoven : « La résistance des cultures est un aspect décisif pour la qualité du stockage. La plante doit être capable de produire des défenses naturelles contre les champignons. Pour cela, elle a besoin de cobalt et de silicium.
Le calcium joue un rôle majeur dans l’absorption de ces oligo-éléments. Cela semble simple, mais en pratique cela ne l’est pas car vous devez gérer les interactions entre les nutriments. Par exemple, l’absorption du calcium est inhibée par un excès de potassium. Nous conseillons donc de ne jamais donner de potassium avec la dose initiale d’engrais. Ce n’est qu’entre le stade de 4 et 6 feuilles que la plante a besoin de potassium. Et ce n’est qu’en cas de carence que l’on donne un complément avec un engrais potassique à faible teneur en chlore. » Selon les experts, l’engrais agricole, Kali 60, généralement utilisé, est désastreux pour les carottes, car le chlore affecte la vie du sol.
Un sol sain
Pius Floris estime que les producteurs appliquent autant d’engrais, car ils n’ont pas confiance en la qualité du sol. « Les plantes tombent malades à cause des engrais. Je les compare au fast-food. Ça a l’air délicieux, mais si tu ne manges que des hamburgers, tu vas tomber gravement malade. Il règne une idée fausse et persistante que l’absorption des nutriments se résume à leur disponibilité. C’est l’approche chimique. En réalité, les plantes absorbent les nutriments grâce à l’interaction entre leurs racines et les champignons du sol, mais l’utilisation d’engrais les prive d’une grande partie de cette capacité.
L’utilisation de pesticides cause aussi des dommages. Ils sont utilisés dans l’agriculture conventionnelle pour traiter les champignons nuisibles. Ils tiennent leurs promesses : ils tuent les nuisibles. Malheureusement, ils tuent aussi beaucoup de champignons bénéfiques. Il faut se rendre à l’évidence : une fois que les organismes du sol ont disparu d’une parcelle, ils ne reviennent pas d’eux-mêmes. » En effet, les organismes restants se précipiteront pour occuper l’espace, et ce ne sont généralement pas ceux que vous souhaitez.
« Nous préconisons de donner un coup de pouce aux bons champignons. Les biostimulants encouragent les plantes à combattre elles-mêmes la cause des maladies et des parasites. Par conséquent, vous améliorez la qualité du sol et la résilience de la culture. » L’entreprise de Floris, Plant Health Cure, fournit notamment des produits qui favorisent la colonisation et la croissance du champignon mycorhizien de la racine.
Résilience
Les trois experts en pratique concluent : la réussite des cultures dépend de la santé du sol et de la résilience de la culture.
Pius Floris : « De nombreux producteurs sont devenus trop dépendants des produits. L’utilisation d’engrais chimiques et de biocides a gravement détérioré la qualité des sols pour de nombreux producteurs. Les sols mettent plusieurs années à se remettre. Mais en initiant ce changement, vous constaterez une différence au bout d’un an. »
Chris van Laarhoven : « En ce qui me concerne, nous pouvons jeter les vieilles règles sur la fertilisation. Il est préférable de penser en termes de biologie, mais en s’orientant vers une réflexion systémique. Il faut stimuler les processus propres au sol, sans avoir à y appliquer une tonne de produits. »
Sander Bernaerts : « Les recommandations générales en matière d’engrais sont encore une aide utile, mais en tant que producteur, vous devez mener votre propre réflexion. De quoi avez-vous besoin dans votre situation pour obtenir une culture résistante ? Quelles sont les conséquences pour la vie du sol ? Effectuer des mesures est également l’un des aspects. Je m’étonne des producteurs qui dépensent des centaines d’euros par hectare en engrais sans prélever un seul échantillon de sol. »
Les discussions et les conversations sur la culture portent souvent sur l’épandage et la pulvérisation. Toutefois, avec le changement de climat, il devient plus important de parler du sol et de la culture en elle-même. Les thèmes tels que la fertilité et le travail du sol et les techniques de semis sont décisifs.
« Avec l’utilisation d’engrais et de pesticides, la qualité du sol a fortement diminué chez de nombreux producteurs. »
Pius Floris
EXPLOITATION AGRICOLE ARENOSA :
De g. à dr. : Joost Litjens et Sam van Geffen
EXCELLER AVEC LES OMBELLIFÈRES
IL Y A DIX ANS, ARENOSA PRODUISAIT 1 HECTARE DE PANAIS BIOLOGIQUE. L’ANNÉE DERNIÈRE, C’ÉTAIT PLUS DE 100 HECTARES. LA DEMANDE POUR LE PANAIS A EXPLOSÉ. L’EXPLOITATION DE JAN ET SAM VAN GEFFEN IMPLANTÉE À LELYSTAD, AUX PAYS-BAS, A SUIVI CETTE TENDANCE.
L’exploitation Arenosa est située sur des terres particulières aux Pays-Bas. Au milieu des années 80, Lelystad est passée sous la tutelle financière de l’État. Une zone de 300 hectares était en fait prévue comme terrain industriel, mais n’a pas trouvé d’acheteur. Les autorités locales ont vu le potentiel de la culture biologique à plus grande échelle. Le terrain a donc été réaffecté et, au milieu des années 1980, les premiers producteurs biologiques s’y sont installés. Il est devenu plus ou moins le berceau de la culture biologique aux Pays-Bas.
Jan van Geffen était l’un des producteurs qui s’y sont installés. Originaire de la province du Brabant-Septentrional, il n’avait pas de formation agricole. Mais il a immédiatement été intéressé, quand un de ses amis lui a parlé de l’école d’agriculture biologique. Il avait alors 23 ans. Il est donc retourné à l’école. Juste avant d’obtenir son diplôme, il a eu la possibilité de cultiver 3 hectares de terre à Lunteren. De manière biologique, bien sûr. En 1988, il a échangé ces terres contre 10 hectares de nouvelles terres argilo-sablonneuses à Lelystad. Sa vie de vrai agriculteur a commencé.
Une redécouverte
Désormais, Jan cultive, avec son fils Sam, 90 hectares. Cette croissance a plus ou moins suivi la popularité croissante des légumes « oubliés » ou plutôt, « remis au goût du jour ». Car les panais, assimilés à la culture biologique, sont incroyablement populaires. Et le persil tubéreux, les topinambours, les salsifis, la bardane et les poireaux — que Arenosa cultive en plus du trèfle et du maïs doux — revendiquent aussi plus de place dans les rayons des légumes. Les poireaux, destinés à l’industrie et au marché du frais, deviennent également un produit de plus en plus important.
Sam a en quelque sorte suivi les traces de son père. Il n’avait pas non plus envisagé de cultiver des légumes. Il voyait plus de perspectives dans la restauration. Au milieu des années 2000, il a réalisé que le marché biologique était en pleine expansion. Il était donc tentant de se lancer dans l’aventure. C’est ainsi qu’en 2008, il a rejoint l’entreprise de son père.
Des priorités
Une des priorités d’Arenosa est de gérer ses propres ventes. Sam ajoute : « Nous adaptons notre culture à la demande du marché. Il est donc important d’investir dans le maintien de contacts avec le marché. Cela en vaut le coup. La demande de légumes traditionnels et biologiques est en hausse. Comme nous sommes présents depuis longtemps sur ce segment, les clients savent comment nous trouver. Au niveau national et international. » Aux Pays-Bas, les légumes de Van Geffen sont commercialisés dans le commerce de détail et les magasins d’alimentation biologique, mais aussi dans l’industrie, qui se contente des légumes de grande taille. Car c’est là « l’inconvénient » du panais : comme il s’agit d’un produit semblable à la carotte, les exigences du consommateur moyen sont semblables à celles de la carotte, en termes d’uniformité de taille. De plus, les légumes sont principalement destinés à l’Allemagne, à la Belgique, à la France, au Danemark, aux pays scandinaves et aux pays baltes.
Une autre caractéristique d’Arenosa est qu’elle dispose de son propre département de transformation. Sam : « Nous voulons donner une valeur maximale à nos produits. Nous le faisons en les lavant, en les emballant et en les commercialisant nous-mêmes ; également pour
« Nous voulons donner une valeur maximale à nos produits. Nous le faisons en les lavant, en les emballant et en les commercialisant nous-mêmes. »
Sam van Geffen De g. à dr. : Jan, Sam et Koen Van Geffen
des tiers. Cela fonctionne dans les deux sens : comme nous sommes en contact étroit avec le marché, nous recevons des informations de première main sur l’évolution du marché. Cela vous aide à mettre en place votre plan de culture. »
Un hochement de tête
La croissance de son exploitation n’a jamais été l’ambition de Jan van Geffen. Il a été confronté au fait accompli en raison d’une demande accrue de légumes « oubliés » ou simplement en raison de sa maîtrise du métier. La croissance n’est pas toujours l’ambition primaire de l’entreprise. Pas même celle de son fils Sam, qui veut encore évoluer : « Nous allons accentuer notre spécialisation dans certaines cultures. Je vois encore un grand potentiel pour le persil tubéreux, qui est peut-être encore plus savoureux que le panais. Les variétés ne sont pas encore assez constantes, même si les premiers résultats obtenus avec les nouvelles variétés hybrides peuvent être qualifiés de vraiment encourageants. »
Sam n’a jamais regretté d’avoir quitté le secteur de la restauration pour l’agriculture biologique. Son frère Koen s’est également détourné du secteur des assurances dans lequel il travaillait pour se consacrer à la culture agricole.
Et Jan ? Il repense parfois avec sourire à son séjour à Lunteren : « Nous avions alors environ quarante cultures différentes. Une grange en ruines. De nombreux bénévoles et stagiaires qui tentaient tant bien que mal de faire fonctionner le tout. Les gens passaient parfois en secouant la tête » Est-ce que cette exploitation existe encore ? Il dit en riant : « Non, plus maintenant. »
LES INSECTES DANS LA PRODUCTION DE SEMENCES
LES INSECTES, AMIS OU ENNEMIS DES SEMENCES ?
LES CHERCHEURS CLEIDE DIAS ET YOURI DRAAIJER SUR L’ENTOMOLOGIE CHEZ BEJO
UNE ÉQUIPE DE CHERCHEURS INTERNATIONAUX DANS LA PRODUCTION DES GRAINES TRAVAILLE EN PERMANENCE CHEZ BEJO POUR AMÉLIORER LA PRODUCTION DES GRAINES ET STABILISER LE RENDEMENT. YOURI DRAAIJER EST RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE ET L’ENTOMOLOGUE CLEIDE DIAS Y JOUE UN RÔLE CLÉ. ELLE ÉTUDIE LA BIOLOGIE DES INSECTES, LEUR COMPORTEMENT ET LEUR INTERACTION AVEC L’ENVIRONNEMENT ET LES AUTRES ORGANISMES. SON TRAVAIL EST DÉCISIF DANS LA CULTURE DES CAROTTES : LE RENDEMENT ET LA QUALITÉ DES GRAINES DÉPENDENT NOTAMMENT DU COMPORTEMENT DES INSECTES, PLUS QUE POUR LA PLUPART DES AUTRES CULTURES.
Il est difficile d’exagérer le rôle des insectes dans la production des graines. Ils servent de pollinisateurs et sont donc indispensables dans le processus de reproduction des plantes. D’autre part, les insectes herbivores peuvent également causer des dommages importants au rendement des graines. Quasiment toutes les plantes cultivées par Bejo sont affectées par ces facteurs, dans une mesure plus ou moins grande. En particulier pour les carottes, le rendement est particulièrement sensible au comportement des insectes et ce pour une raison simple, selon Youri Draaijer : « La carotte est l’une des plus grandes cultures de Bejo en termes de surface de production. Comme elle est cultivée sur de grandes surfaces dans différents pays, le rendement est plus variable, moins prévisible. Une bonne année peut s’avérer excellente, une mauvaise année peut être immédiatement désastreuse ».
Les insectes comme pollinisateurs
Pourquoi les insectes sont-ils si importants pour la production des semences ? « Une plante ne peut développer des semences que lorsque le pollen, produit par l’organe reproducteur mâle de la fleur, entre en contact avec le pistil, l’organe femelle », explique Cleide Dias. « Les insectes jouent un rôle dans ce processus en transportant le pollen d’une fleur à l’autre. Bejo utilise, pour cela, des abeilles domestiques. Ce sont de bons pollinisateurs, elles sont relativement faciles à contrôler et peuvent donc être largement utilisées dans la production de semences ».
Bejo est satisfait de ses abeilles. Toutefois, lorsque Cleide Dias a rejoint Bejo en 2017, l’un de ses objectifs était de rechercher des pollinisateurs alternatifs. Plusieurs raisons justifient cette recherche de pollinisateurs alternatifs, explique-t-elle : « La présence de plusieurs pollinisateurs dans un champ augmente la fiabilité d’une bonne pollinisation, les pollinisateurs alternatifs pollinisent également dans des conditions météorologiques différentes et nous sommes moins dépendants d’un seul type de pollinisateur. Mais avant de les déployer, nous devons trouver comment les contrôler. » Bejo participe à plusieurs études dans le monde entier sur le comportement des pollinisateurs alternatifs. « Ici, par exemple, nous examinons leur mode de vie et leur efficacité pour la pollinisation de nos cultures », affirme Dias, « pour ensuite découvrir comment gérer correctement ces insectes dans et autour de nos champs ». Ces informations peuvent éventuellement être étendues à d’autres sites de production de l’entreprise Bejo.
Aussi importants que soient les insectes en tant que pollinisateurs, la priorité de l’entomologie consiste à étudier les insectes qui endommagent les cultures. « Par exemple, les punaises sont un gros problème », explique Draaijer. « Les dommages infligés par les insectes tels que les punaises sont un problème particulièrement important pour les semis de carottes », ajoute Dias. « Les dégâts causés par ces insectes ont un impact considérable sur le rendement et la qualité des semences. Cette perte de qualité est également impossible ou difficile à rattraper plus tard dans notre processus. »
Pour lutter contre ce ravageur, des méthodes de production tant biologiques que conventionnelles sont utilisées : de l’adaptation de l’environnement naturel à l’introduction d’ennemis naturels qui mangent les insectes nuisibles. Bejo mène une recherche sur l’utilisation de plantes dites « banques » dans les champs : celles-ci doivent fournir une nourriture et un abri alternatifs aux ennemis naturels des insectes nuisibles. En combinaison avec les plantes-pièges (qui sont plus attrayantes pour les insectes nuisibles que les cultures en place), cette mesure devrait empêcher les punaises migratrices de pénétrer dans le champ. « Nous étudions la bonne combinaison de méthodes pour réduire les populations de punaises et, par conséquent, les dommages causés au rendement et à la qualité des semences », précise Dias.
« Une bonne année peut s’avérer excellente, une mauvaise année peut être immédiatement désastreuse. »
Youri Draaijer
Dias estime que les insectes méritent vraiment notre attention. Il y a deux ans, le service International Seed Production Research a lancé son programme pour une étude entomologique. Depuis lors, de nombreux travaux ont été réalisés pour améliorer la connaissance des insectes et, par ce biais, l’efficacité et la qualité de la production de semences. « Nous avons fait de grands progrès », convient-elle. « Mais pour l’avenir, j’espère que nous continuerons à nous développer dans tous les domaines. L’idée est de découvrir des pollinisateurs alternatifs que nous pouvons utiliser sur de multiples sites de Bejo. Et nous voulons en savoir encore plus sur la façon de lutter contre les insectes nuisibles. Nous sommes impatients de partager toutes les connaissances acquises avec nos collègues et partenaires. »
VARIÉTÉS DE LÉGUMES HYBRIDES
LE MEILLEUR DES DEUX MONDES DANS UNE SEULE VARIÉTÉ
F1 EST L’ABRÉVIATION DU TERME LATIN ‘FILIUS 1’, SOIT UNE VARIÉTÉ HYBRIDE, LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DE DESCENDANTS DE DEUX LIGNÉES DE REPRODUCTION. COMMENT ABOUTIR À UNE VARIÉTÉ HYBRIDE ET QUELS EN SONT LES AVANTAGES ?
LA SEMENCE EST LE PRODUIT DE LA REPRODUCTION SEXUÉE
Les plantes produisent des semences par reproduction sexuée : le pollen de la plante mâle féconde l’ovule de la plante femelle, qui se développe ensuite en une semence contenant l’embryon d’une nouvelle plante. Cette nouvelle plante possède les caractéristiques génétiques du parent mâle et du parent femelle.
Dans la nature, l’échange de pollen entre les plantes d’une même espèce se fait au hasard. Le pollen est disséminé par le vent ou par des insectes. Cette dissémination non dirigée du pollen est appelée « pollinisation ouverte » et entraîne une dissémination aléatoire des caractères génétiques. Il peut y avoir une variation considérable entre les individus qui composent la population avec des différences de vigueur, de performance, de taille, de fécondité (capacité à produire des semences), de développement des racines, de tolérance au stress.
POLLINISATION OUVERTE
SÉLECTION LIGNES PARENTES
LA SÉLECTION DES PLANTES A COMMENCÉ DANS L’ANTIQUITÉ
L’homme a tiré parti de cette grande variabilité au sein des populations sauvages d’espèces de légumes pour sélectionner des plantes qui, par exemple, produisent plus de nutriments, plus de fibres ou une meilleure nutrition ou sont plus faciles à conserver. En conservant ses graines, l’homme a développé des variétés plus productives depuis des milliers d’années.
L’amélioration des variétés prend beaucoup de temps, surtout si on veut créer des plantes et des cultures qui ont de multiples caractéristiques utiles. En raison de la dissémination aléatoire des caractères génétiques, il n’est pas facile de trouver des plantes individuelles qui présentent la combinaison idéale de caractères, comme le volume de graines ET la résistance aux maladies ET une bonne conservation ET une bonne saveur. Il faut avoir beaucoup de chance et travailler avec un grand nombre de plantes pour trouver celle qui possède (la plupart) tous ces caractères.
CRÉER UNE VARIÉTÉ HYBRIDE
Les sélectionneurs ont beaucoup appris depuis que Gregor Mendel a mis au point les bases de la génétique en travaillant avec des petits pois dans le jardin de son monastère. Grâce à la technique dite de l’hybridation, les sélectionneurs savent maintenant comment rassembler les caractères désirables dans un seul individu. Voici le mode de fonctionnement : Imaginez que vous avez une population de carottes à pollinisation ouverte. Certains individus de la population font de très belles carottes, mais ils sont toujours sensibles aux maladies foliaires. Cela signifie que ces plantes ne sont pas très performantes pendant les saisons humides. Dans la même population, il y a aussi des individus qui semblent avoir une meilleure tolérance aux maladies foliaires, mais leurs racines ne sont que moyennes. Malgré tous nos efforts, nous ne trouvons pas de plantes qui ont à la fois de belles racines ET une bonne tolérance aux maladies foliaires.
Sélectionnons maintenant des plantes avec de bonnes racines et gardonsles séparées du reste des carottes. Nous laissons ces plantes se croiser, et pendant plusieurs années, nous continuons à sélectionner les plantes ayant les meilleures racines et nous rejetons le reste. Nous finirons par obtenir une population de plantes ayant pour la plupart de bonnes racines.
Nous pouvons faire de même avec les plantes qui semblent avoir une bonne tolérance aux maladies foliaires. En sélectionnant les plantes les plus saines, nous obtenons un groupe de plantes avec des feuilles fortes et saines, même dans des conditions humides.
Nous appelons la population de plantes ayant de bonnes racines une lignée parentale, et la population de plantes ayant des feuilles saines est ausi une autre lignée parentale. Maintenant, nous laissons ces deux lignées fleurir dans le même champ et nous les laissons échanger du pollen et produire des graines. Ces graines se développent en individus hybrides qui produisent à la fois de bonnes racines ET un feuillage sain. L’hybridation combine les caractéristiques des populations parentales, ou lignées parentales, en une nouvelle population hybride, ou variété hybride.
LES AVANTAGES DES HYBRIDES
La forte sélection et la consanguinité des lignées parentales rendent ces dernières plus uniformes. En combinant deux lignées parentales très uniformes, nous créons des hybrides qui sont également très uniformes. Cela signifie que la culture a tendance à se
Nicoletta Bertolin, sélectionneur junior, site Noord-Scharwoude
développer de manière prévisible et à mûrir de manière uniforme. Cela présente des avantages pour la conduite des cultures et la récolte.
La combinaison des caractères génétiques sélectionnés dans une variété hybride donne souvent à la variété une plus grande vigueur parce que la variété hybride est plus vigoureuse que les deux lignées parentales combinées, avec pour résultat une meilleure croissance et un rendement plus élevé.
CONSERVER LES VARIÉTÉS HYBRIDES
Gregor Mendel a démontré que la combinaison des caractères des individus hybrides sera brisée lorsque ces plantes hybrides seront autorisées à se croiser par un processus que nous connaissons sous le nom de ségrégation. Ceci est le résultat d’un réarrangement aléatoire du matériel génétique par reproduction sexuée. Ainsi, pour pouvoir continuer à produire la même variété hybride, nous devons maintenir les deux lignées parentales de sélection. Chaque fois que nous croisons les deux lignées parentales, nous recréons la variété hybride qui porte les caractères désirables des deux parents.
CULTIVER SES GRAINES POUR UN USAGE PERSONNEL ?
Nous entendons parfois des critiques sur l’hybridation qui soulignent que les agriculteurs ne peuvent pas conserver leurs propres semences et doivent acheter chaque année de nouvelles semences de la variété hybride auprès de la société de semences. Oui, c’est vrai. Mais l’hybridation n’est pas le domaine exclusif des entreprises de semences commerciales. Les amateurs, les jardiniers et les agriculteurs professionnels peuvent appliquer les mêmes principes et fabriquer leurs propres hybrides. C’est simplement beaucoup de travail, et il faut beaucoup de temps et une équipe bien organisée pour maintenir les lignées parentales, produire des hybrides et produire des semences. Les jardiniers et les agriculteurs qui comptent sur les avantages de bons hybrides s’accordent à dire que cet achat annuel en vaut la peine..
LES HYBRIDES SONT NATURELS
Les techniques d’hybridation utilisent la variation génétique présente dans les populations naturelles. Grâce à la sélection, nous pouvons créer plusieurs lignées parentales différentes qui regroupent les caractères souhaités. En mélangeant et en faisant correspondre différentes lignées parentales, nous pouvons combiner ces caractéristiques dans une variété de combinaisons et créer une gamme de nouvelles variétés hybrides.
Plusieurs techniques peuvent faciliter le développement de lignées parentales consanguines et de variétés hybrides, comme la pollinisation manuelle (au lieu de dépendre du vent ou des insectes) et les mécanismes naturels comme l’auto-incompatibilité ou la stérilité mâle. Quoi qu’il en soit, l’hybridation fonctionne avec le matériel génétique d’une espèce et n’implique pas de techniques qui modifient le génome de l’espèce par l’introduction d’ADN d’autres espèces qui ne peuvent être croisées.
Les hybrides ne sont pas des clones. Une population hybride est constituée d’un groupe d’individus qui partagent certaines caractéristiques majeures, mais il existe toujours une variation génétique considérable. Après tout, les lignées parentales ne sont pas complètement identiques, mais seulement fortement sélectionnées (généralement pendant environ 6 à 7 générations). Les clones sont des individus produits par reproduction asexuée (pommes de terre, ail, arbres fruitiers, raisins, etc.), tandis que les hybrides sont le produit d’une reproduction sexuée.
L’AMÉLIORATION DES PLANTES NE S’ARRÊTE JAMAIS
La sélection variétale moderne est favorisée par une meilleure connaissance du génome des plantes. Nous disposons aujourd’hui d’un équipement de laboratoire qui nous permet de déterminer rapidement le contenu génétique des plantes, quelles sont celles qui présentent le caractère qui nous intéresse. C’est d’ailleurs le même type d’équipement qui est utilisé pour étudier les virus et développer des vaccins.
L’expansion rapide de nos connaissances sur le génome des plantes et la disponibilité d’équipements analytiques automatisés contribueront au développement de nouvelles variétés capables de prospérer dans des conditions environnementales stressantes, d’avoir une plus grande valeur nutritionnelle et une meilleure saveur, et de produire efficacement avec un minimum d’effort. L’application réfléchie et attentionnée de ces techniques sera bénéfique pour nous tous.
Anthoinet et Stefan van Woerden IN 2018 BREIDDE VAN WOERDEN FLEVO UIT MET EEN EIGEN EN 2018, VAN WOERDEN FLEVO A BIOWORTELSPOELERIJ MET ÉLARGI SES ACTIVITÉS AVEC UNE HYDROKOELER. HET BRACHT NIEUWE STATION DE RINÇAGE DE CAROTTES KANSEN MET ZICH MEE. ‘MAAR’, ZEGT BIOLOGIQUES ET UN HYDROCOOLER. STEFAN VAN WOERDEN MET INTUSSEN CETTE EXPANSION A ÉTÉ BÉNÉFIQUE EEN PAAR JAAR ERVARING OP ZAK, POUR NOS ACTIVITÉS, AFFIRME ‘JE DOET DIT ER NIET ZOMAAR STEFAN VAN WOERDEN. TOUTEFOIS, EVENTJES BIJ.’ AVEC L’EXPÉRIENCE ACQUISE, IL PRÉCISE : « TU NE FAIS PAS ÇA EN TANT QU’ACTIVITÉ SECONDAIRE. »
Les parents de Stefan avaient repris en 1988 l’exploitation familiale de ses grands-parents, qui s’étaient installés dans le Flevopolder au début des années 1960 pour commencer une activité agricole. En 1994, ils sont passés à l’agriculture biologique. Avec de nombreuses cultures différentes, mais pas encore de carottes. Celle-ci n’a été introduite qu’au début du XXIe siècle. À peu près au même moment, Stefan rejoignait l’entreprise familiale après avoir terminé ses études.
Puis, une zone de stockage a été construite près de la maison, ce qui a suscité un développement rapide de la culture des carottes. Elle est devenue une culture principale, en plus des oignons et des pommes de terre. Stefan a repris l’exploitation avec sa partenaire Anthoinet en 2017, une magnifique exploitation saine et