A l'ombre de mes mots

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Vincent Zochowski

A l’ombre de mes mots





À l’ombre de mes mots



Vincent Zochowski

À l’ombre de mes mots



A dverbissime ! Des deux cotés, face à face, sombres désirs, ultime reconnaissance de deux êtres que tout oppose, deux personnalités bien distinctes. Entre temps, les bras en croix, sans se défaire, elle attendait que le « tant » fasse son œuvre. Elle le voulait passionnément, voluptueusement, assurément. À ce moment, une lueur d’espoir brillait au fond de ses yeux. Lui, une incertitude le tenait. Que faire ? La séduire, la nourrir de cet amour subjectif ou enfreindre les règles.

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Brusquement, il s’interrompit dans ses innombrables questions, ses « comment », ses » pourquoi » ou ses « que faire ». Un seul geste suffisait à la faire tomber. Plus de superflu, plus de synthèses un brin particulières. L’état de grâce n’attendait que lui, elle ne pouvait que le sublimer. Et ensuite, plus rien ! La sonnerie retentit brusquement, 5 h venait de sonner. Ma muse venait de quitter cet havre de paix, en une fraction de seconde, elle s’évapora ! Assurément, voluptueusement, délicatement, brusquement, religieusement  ; l’invariabilité de ces termes ne changera en rien l’instant lumineux d’une perception étonnante.


Au bout du couloir

Un simple mouvement et je pousse cette porte. Mes pas se font dans la douceur et la méfiance. Le long couloir est tapissé de papier peint rouge et bleu, des bruits, des chants se font même entendre au loin, comme un écho. Je décide de continuer mon chemin parmi ces couleurs qui défilent devant mes yeux. Les bruits se rapprochent, mais sont joyeux, comme des chants d’enfants, des comptines et des chansonnettes. Au bout du long couloir, une porte aux couleurs de l’arc-en-ciel, du rouge, du vert, du cyan, la caresse sur mes yeux se fait tendre et chatoyante.

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Il y a des voix, une multitude de voix, mais pas des voix d’enfants. On a l’impression de se retrouver dans un dessin animé, je reconnais la voix de Nounours et de Casimir. Il y a certainement une télévision allumée, un enfant regardant ses programmes préférés, tout simplement. Aucune raison de s’inquiéter. Je continue mon chemin, rassurée et main sur la clenche, je pousse la porte. Là, dans un décor d’enfance, mes yeux scintillent et s’illuminent. Je viens de replonger une trentaine d’années en arrière. Un camion de pompier d’un rouge pétant roule à toute allure avec sa sonnerie abrutissante, des voitures de rallye font une course endiablée à travers la pièce. Je baigne dans un océan de bonheurs et de couleurs, des odeurs de gâteaux et de chamallows, des rires d’enfant transpercent mes oreilles. Je vois les ours en peluche braver les interdits et se lancer à corps perdu vers les poupées Barbie. Des animaux en caoutchouc orange rivalisent d’ingéniosité pour se battre contre un Golgoth ; Goldorak menant la danse.


À l’ombre de mes mots

Mais il n’y a pas d’enfant ici même, les jouets dansent et jouent seuls dans leur monde enchanté. Les rires fusent, la joie demeure dans cet univers de douceur et de rêve. Faire attention de ne pas écraser le Schtroumpf bricoleur qui s’obstine à réparer la voiture de Ken. Ces chers petits hommes bleus, un autre tenant une petite fleur jaune s’admire dans le miroir de la belle au bois dormant. Je suis bouche bée, ébahi, époustouflé  ; l’enfant, qui dort au fond de moi, a envie de se réveiller, de s’agenouiller et de jouer. Mais je suis étrangement poussé vers l’arrière, je recule, recule, les bruits d’enfant s’éloignent, les chants se font plus silencieux et les couleurs disparaissent ! On raconte qu’à notre mort, le passage d’un tunnel blanc est le passage obligé ! Je me réveille sur le brancard entouré de médecins, l’esprit encore obscurci, embrumé par cette attaque cardiaque.



Au bout du fil Comme hypnotisé par l’écran, les yeux fixent le point. Mais quel point ? Pas le point G, non ! Je suis comme appâté, couvert de bleus à l’âme. Inventer une histoire où se simplifier le travail et piocher dans ces regrets passés. Je me tiens au fil de mes victoires comme de mes échecs, je me tiens doucement à la rampe de mon esprit. Ne pas tomber, l’équilibre est quelquefois instable, inconfortable. Les mots se bousculent dans ma tête, que vais-je bien pouvoir écrire ? Amour, insolence, pragmatique, insouciance. Les mots dansent et font une ronde, une farandole, une drôle de farandole.

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