Un voyage à travers l’Ecosse J’il àl’Om
Un voyage à travers l’Écosse
© J’IL ÀL’OM, 2014.
J’IL ÀL’OM
Un voyage à travers l’Écosse (mai - juin 1998)
Ma pensée est le temps deviné du monde Pareille à moi toujours menacé de périr Elle me quitte sans que jamais je sache si dans son exil le monde va l’accueillir. Georges Thinès
Sur la route de Rotterdam
(bords de Marne)
Les péniches aux pieds de silos étendent leurs linges bleus Un canard vert file (au boulot ?) au milieu de courant argileux.
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(aire de pique-nique d’Azannes-et-Soumazannes / département de la Meuse)
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Je me suis arrêté pour déjeuner. Une table de bois sombre sous un saule pleureur, près d’un étang vert clair. Au son d’un glas, des gens vêtus de noir sortent de l’église proche et passent devant moi. Il n’y a pas de cercueil. Je range discrètement l’appareil photo. Trois jeunes filles se tiennent par le bras et pleurent. Un garçon et un couple âgé se tiennent par les épaules et pleurent. Leur visage est rouge. Une maman ? Un copain ? De la famille ? Une amie ? Ne croyez pas que votre douleur m’indiffère. Vous pleurez d’où je viens.
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Un voyage à travers l’Écosse
Dans le cimetière abandonné Qui de l’ange froid et joufflu aux ailes étendues ou de la mort ricanée aux orbites goulues m’emportera ?
Un rêve
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Au bord d’une falaise encore au soleil, une colonie d’oiseaux de mer est posée. Aigu des cris, sursauts de vols, odeurs de sel et guano. J’entre dans la calme fournaise Entre les oiseaux presque immobiles passe, au milieu de leur multitude m’assieds. 20
Puis c’est l’attente du souffle particulier de vent, de l’éclat requis de lumière, de la couleur décisive de ciel qui décideront de l’éclatement de la nuée en mille chiffons clairs — ailleurs drapeaux de prières — pour en moi devenir certitude de bonheur.
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