Mes confidences publiques Patricia Vilo
Mes confidences publiques
Patricia Vilo
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L a passion de la louve « Passion vient du latin patior signifiant souffrir, éprouver, endurer autrement dit un ensemble d’ états dans lesquels un individu est passif, par opposition aux états dont il est lui-même la cause. »
C’est l’automne, l’aube caresse Paris, une sensation de plénitude s’en dégage. Après une escapade titanesque vint le moment de s’éclipser. Ce qu’elle lui a dit la nuit ne doit pas voir le jour. « L’incertitude est l’essence même de l’aventure amoureuse. » Oscar Wilde
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Assise au pied du lit, la louve le regarde dormir. Son plaisir est de le contempler dans ses songes. Au vu de sa béatitude, elle s’imagine en être l’héroïne. Entièrement nu sous un drap blanc le couvrant négligemment, elle le dévisage et se remémore cette chevauchée mythique. Avec la pulpe de son doigt, elle parcourt son galbe comme pour capturer cette image. Il paraît si vulnérable, angélique et docile, qu’elle fantasme sur une énième perversion. Cette passionnée écoute son souffle, et sourit à cette douce mélodie qui lui rappelle ses gémissements. Elle respire sa fragrance aphrodisiaque et s’en régale. Elle a encore le goût de son désir dans la bouche et sur son corps. « Les cinq sens sont cinq portes pour les péchés. » Ses pupilles se dilatent, ses papilles sont en effervescences, son duvet se hérisse, une liqueur s’échappe, témoignant de son envie naissante. Elle doit fuir et disparaître. « L’amour est un ennemi que l’on ne peut vaincre corps à corps, mais seulement par la fuite. » Dans un élan, le bras doux et ferme de son amant l’enveloppe, il grommelle quelques mots pour la convaincre de rester dans ce tourbillon d’amour. Contrariée par cet essor, troublant son tableau, la maîtresse en veut à cet indélicat qui n’a pas su respecter les règles imposées. La louve ne veut pas tomber amoureuse ! À cet insolent qui me trouble, « être amoureux n’est pas un état, mais un devenir. »
L a Mystérieuse « Comprendre est le commencement d’approuver. » Baruch Spinoza 11
La mystérieuse est chaleureuse, ouverte, complice, honnête, généreuse, de confiance, intelligente et cultivée. Elle a une bonté d’âme qui la transfigure, ce qui lui vaut un éclat aveuglant. Elle aime la vie, c’est une optimiste née. Elle sème du bonheur là où elle passe. Elle se partage et distribue un peu lumière. Elle se lie facilement, car elle aime les relations humaines. Appréciant la philosophie, elle observe et analyse, ses conclusions ne sont jamais fermées. Elle sait écouter. Sachant faire preuve de discernement ses conseils sont adaptés et de qualité.
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Lorsqu’elle fait une erreur de jugement, elle s’en tient pour seule responsable, ne retenant que les éléments qui l’ont amenée à cette fausseté. La mystérieuse est en somme la femme idéale. « Dans la vie on ne fait pas ce que l’on veut, mais on est responsable de ce que l’on est. » Jean Paul Sartre
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La seule ombre au tableau c’est son ego ! Elle se suffit à elle-même, n’ayant nullement besoin d’un tiers bien défini pour se réaliser, mais d’un ensemble. Comblant ses manques en puisant dans différentes ressources, elle ne ressent pas la frustration. Ainsi, elle déstabilise ceux qui s’intéressent à elle. Ils s’inquiètent de son apparent manque d’intérêt, la jugeant insolente. La phrase qu’elle entend constamment « Tu me fais peur ». Et même ceux qui ne la prononcent pas sont trahis de leurs attitudes. « Qui craint de souffrir, il souffre déjà ce qu’il craint. » Montaigne Ceux qui rencontrent cet être complexement simple l’aiment, mais réalisent qu’ils ne savent rien d’elle. Ils s’interrogent. Il faut avouer qu’elle ne les rassure pas. Donnant toujours cette impression que la vie future, avec
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elle, est incertaine. Qu’elle profite du moment sans se soucier de l’avenir. Qu’elle préfère picorer goulûment plutôt que de consommer jusqu’à satiété. Détrompez-vous, elle est sage ! Par conséquent, elle est prudente et réaliste. Ne tombant pas dans l’évidence, elle se fait sa propre opinion. « Dès que la moindre parcelle de sagesse est entrée dans l’esprit d’un Homme il aspire à la solitude. » Cette mystérieuse est un bouillon de paradoxes. Elle entreprend tout avec passion, mais s’essouffle vite ! Ce qui la tient en haleine c’est la difficulté, à laquelle elle se détournera si elle n’obtient pas de résultats, réponses promptes. Il faut être un bon chimiste pour trouver le bon dosage afin de la satisfaire. Jugez donc du labeur ! Elle en est consciente. En dépit de tout elle se dit qu’elle trouvera sa pantoufle de vair au moment opportun. Et que ceux qui la redoutent n’ont pas su sonder son cœur. À ceux que j’effraie, « on est plus souvent dupé par la défiance que par la confiance. »