De l’encre et du papier
Pour qu’un rêve devienne réalité
Recueil de poésies par les auteurs de la page Facebook « De l’encre et du papier » juin 2015 Au profit d’une association d’aide à l’enfance
Pour qu’un rêve devienne réalité
De l’encre et du papier
Pour qu’un rêve devienne réalité
Recueil de poésies par les auteurs de la page Facebook « De l’encre et du papier » juin 2015 Au profit d’une association d’aide à l’enfance
Tendre la main Tendre la main À l’enfant qui trébuche sur un chemin de pierres, Cahoté par l’exode, sans famille et sans joie, Au délit d’impuissance, imposer sa colère Pour rendre à l’innocence son pays et un toit. Tendre la main À la femme, à la mère, celle dont l’enfant meurt, Dévorée de souffrances face aux mystères d’un monde Qui lui volent sa vie, l’inscrivent dans la terreur, Et au journal du soir, dénoncer l’immonde. Tendre la main À l’ami qui se cherche jusqu’à perdre son âme, Dont la vie s’effiloche aux vents de ses tourmentes, Puis rapiécer ses rêves, rallumer la flamme, Et créditer son cœur d’un bonheur en attente. Tendre la main À l’inconnu couché, là-bas sur le vieux banc, Dont le corps s’abandonne aux morsures de l’hiver,
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Déraciné, inerte, à deux doigts du néant, Déposer sur ses jours un habit de lumière. Tendre la main Vers l’amour impossible qu’on n’imaginait pas, Une nouvelle histoire au goût d’inattendu, À un prince des rues, au milieu de nulle part, Dans un matin fragile, prendre la main tendue. Annie K. Barbier
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Le poids des mots Quand on utilise les mots On n’en mesure pas toujours la portée On réfléchit à ce qu’ils soient beaux Sans s’assurer qu’ils soient vrais Par une simple phrase On peut ruiner une journée Par mégarde on n’est plus en phase Et c’est un abîme qui se crée
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Les mots pour réparer sont plus difficiles à trouver La blessure causée leur donne de la légèreté Il n’y a qu’avec des actes et une réelle volonté Que des mots abîmés retrouvent leur éclat passé Si j’ai un conseil à donner Prenez le temps de la pesée N’oubliez pas à qui vous parlez Car une fois que c’est fait Il est difficile d’effacer Les conséquences de la légèreté Céline Mathian
La pomme
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Tu sais, je n’ai pas eu beaucoup d’amants J’avais besoin d’aimer vraiment Je guettais une voile Et je croyais qu’il existait Celui qui saurait m’emmener Dans les étoiles Des princes charmants sont venus Ils ont caressé ma peau nue En chantant que “peut-être” Mais au jour, ils se souvenaient Qu’une autre princesse attendait À sa fenêtre S’ils ne m’ont pas prise avec eux Si je n’ai servi qu’à leurs jeux Dieu leur pardonne Au fond, ils m’ont volée si peu Rien qu’un sosie de moi que je Leur abandonne Mais, toi, comment voudrais-je te garder Quand je n’aurais à partager Que ma tristesse
Même si j’ai l’impression parfois Que par-delà ma peau, c’est moi Que tu caresses Même si je vois dans tes yeux Des horizons plus merveilleux Que leurs désirs Même si j’entends dans ta voix Que c’est moi qui pourrais parfois Te faire souffrir Alors, avant que le jour Ne vole à la nuit son velours Dieu me pardonne Je t’aurais donné mon amour Toi qui ne voulais qu’un bonjour... et une pomme. David Zbirou
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Pure Joie, Pur Bonheur,
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Mots Désuets, Mots Magiques. « Saperlipopette !, Scrogneugneu ! » Mots de mon enfance, Mots passés en désuétude, Mais mots magiques, Qu’à céans, pour mes Petits Enfants, J’utilise, guettant l’explosion de rire, Dès que prononcés. Ils s’en sont vantés ! Cela fit le tour de leur école. Et chaque fois que je suis à la sortie, Pour les attendre, les récupérer, Quand dans mes bras, se jettent, Et où, je croule sous les bisous, Les copains/copines de moi, gentiment se gaussent ! Se parlent et rient en catimini, en se cachant la bouche D’une petite main, me désignant du doigt, de l’autre ! Que peuvent-ils se dire secrètement, ces chérubins ? Et depuis, ces mots, Ces mots de mon enfance Sont sortis de l’oubli,
Les Miens, les Vôtres, Nos Petits les réutilisent Effet de mode, ou bien… Cocorico ! Où la fierté va-t-elle se cacher ? Je suis le Papy-Clown de mes Petits ! J’en suis fier, le ridicule ne m’a pas encore tué, Et j’aime ça !! Didier Bricard
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« J’ai voulu t’écrire des mots, Ceux qui viennent du cœur, Pour soulager mes maux, Ceux qui me font horreur. J’ai voulu t’écrire des mots, Pour te donner de mes nouvelles, Mais ils n’étaient pas assez beaux, Ils ont échoué à la poubelle. J’ai voulu t’écrire des mots, Des mots d’amour, Des mots persos, Mais ils étaient trop lourds. 16
J’ai voulu t’écrire des mots, Ceux qui font rêver, Fuir sur un radeau, Pour venir te retrouver. Je t’ai écrit ces mots, J’ai jeté mon palancre, Ainsi que mon stylo, Il n’y avait plus d’encre... ... je t’ai murmuré, ces mots, Ces mots si beaux, Et je me suis libérée. » Elodie Ballerat
Le silence Le silence... Même s’il est d’or, Peut-être redoutable, Parfois utile au premier abord, Il devient imperméable, S’y enfermer, c’est se protéger, S’isoler, au pire s’y ennuyer, S’oxygéner, ne pas se recroqueviller, Il faut savoir en sortir, ne pas y être piégé Le silence… Source de réflexion, Nécessaire à l’équilibre des pensées, Instant précieux de l’imagination, Tel un funambule, avance à pas nuancés, Moment délicieux, de retraite, d’inspiration, Loin de tout pour mieux s’approcher, Recul indispensable à l’appréciation, De cette vie où il faut s’accrocher... Hedy Burdillat
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Le vieux piano
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Les notes sortaient brisées Du vieux piano désaccordé. Plus aucun son harmonieux, Il semblait sonner creux. Il avait joué des années, Une musique aujourd’hui démodée. On avait chanté les paroles D’un “chez nous “ qui avait perdu le sol. La soupe et le bébé dormant Avaient fait leur temps. Le café tout chaud pour les amis, Depuis longtemps refroidi. Le piano s’était essoufflé Sur cet air usé. Il avait tenté un air de rock, Juste pour un peu de provoc. Mais ce n’était pas sa partition, Il était fait pour jouer l’émotion. Schubert, Mozart, Vivaldi Avaient composé pour lui.
À trop pianoter sur le même tempo Il avait fini par (s’) écorcher le do(s) Il finirait comme le vieux vinyle Sous les décombres d’une vie qu’on avait crue facile. Marie Buisson
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Tumulte
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Au loin une sirène hurle son désarroi, Un moteur vrombit tout près de moi... Il y a des cris, des rires, tout autour de moi. Une femme court et pense à haute voix, Des enfants s’amusent et exultent de joie, Un homme pressé, accélère le pas... Du fond des magasins jaillit un brouhaha !!! Et puis... Il y a cet homme... Assis, que personne ne voit... On ne sait d’où il vient, on ne sait où il va... Un peu timidement, il ose tendre son bras, De ce qu’on va donner, il fera son repas... Mais... Les gens vont et viennent et ne s’en soucient pas !!! Dans la ville égoïste : c’est chacun pour soi !!! Plus loin, la rumeur s’apaise dans les rues çà et là... Dans un jardin public, ils se tiennent par le bras, Deux petits vieux tranquilles, qui vont à petits pas, Sous un arbre à l’abri, parler de leurs tracas...
Dans ce tumulte d’une ville, moi je passais par là... sur un banc, j’ai médité sur ce qui n’allait pas, Avant de repartir à mon tour dans la grand rue... Là-bas, Où le tumulte reprenait... à grands pas.... Marie Legeron
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