Sanguis homicidius

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Alexandre dorille

Sanguis homicidius dicitur Le sang appelle le meurtre





Sanguis homicidius dicitur Le sang appelle le meurtre



Alexandre Dorille

Sanguis homicidius dicitur Le sang appelle le meurtre



Vivre et mourir, Le rouge, le noir, Le rouge pour ce qui vit, Le noir pour la nuit infinie.



Préface

Dans notre société dite civilisée, la vie quotidienne d’un individu est encadrée par des lois, fondées sur des principes moraux, permettant la coexistence des êtres, dans un environnement progressiste et moraliste. Les sociologues pensent que le rejet de cette société, de cette idée même, n’est pas une forme de folie en soit, mais l’admettre remettrait en cause le bien-fondé de la civilisation moderne. Les marginaux de cette culture peuvent parfois, après le rejet de celle-ci, en venir à des comportements extrêmes, folie, mutilation, meurtres... Le meurtre est dans les gênes de l’homme, dans la bible, on y raconte le premier meurtre, celui d’Abel, fils d’Adam et de Ève, tué par son frère aîné Caïn, parce que Dieu a préféré son offrande à celle de son frère. L’acte ne vient pas de lui-même car, on ne naît pas meurtrier, c’est une fatalité qui ne devient que quand l’amour propre de l’âme est blessé, à tel point que celle-ci réclame le sang.

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La volonté de donner la mort vient de la noirceur de l’être, elle est le fruit de plusieurs pulsions : haine, convoitise, vengeance, amour, folie... C’est un besoin élémentaire hérité de nos congénères, il y a en chaque individu, un potentiel de violence, ce potentiel varie en fonction de certains facteurs, l’éducation de l’individu, son statut social, son enfance... Et pourtant, un élément fera que le subconscient laissera place à une bouffée de haine, parcourant le corps jusqu’à serrer la gorge au moment d’abandonner « toute raison », en assouvissant sa soif de vengeance, conforter par sa justice en répondant par le sang.


« Craignons-nous nous-mêmes : les préjugés, voilà les voleurs ; les vices, voilà les meurtriers. » Victor Hugo



Sarah aime jouer, s’amuser, vivre des expériences d’adolescente insignifiante qui constitue le passage d’une vie d’insouciance à celle d’adulte. Les parents, observant leurs enfants d’un regard attendrissant et protecteur, tentent de protéger ces trésors rêveur et épanoui. C’est les yeux vers le ciel que Sarah, étendue sur le sol, cherche la protection maternelle sur laquelle elle a pu si longtemps se reposer. Pâle et le regard vide, elle cherche loin dans le ciel une aide à son malheur, elle, si petite chose. Brillante étudiante, elle a pour elle les dispositions d’un avenir prometteur, parmi les meilleurs de sa promotion et pratiquant la danse, elle est l’entité d’une fille intelligente et bien faite. Ces qualités font d’elle une jeune fille convoitée, montrée, objet de beaucoup de passions et de désirs. Il la tua, car comme toutes les autres il décida de lui faire payer se que toutes ces traînées lui ont fait subir, toutes ces années d’insultes et de mépris, ne le regardant même pas, ne lui parlant pas, l’évité comme la peste se présentant à votre porte... Ce qu’elle a fait ? Vivre avec le droit de détruire, droit qu’elle s’est octroyé d’elle-même, et son châtiment, le droit de mourir elle même...

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La cheville droite cassée, le genou gauche fracturé, le bassin présentant trois fractures différentes, la cage thoracique quant à elle, a trente-deux fractures. Le vagin est absent de son corps, le trou béant laissé par l’utérus arraché, a été pris par lui, trophée de ses désirs et de ses phantasmes, sont l’exaltation d’un être éveillé à la nuisance féminine, car il met en garde contre la façade derrière laquelle elles séduisent pour mieux rabaisser l’être de compassion qu’il est... C’est sans non-sens qu’il l’a laissé ici, un vieil immeuble anonyme en ruine, laissant à terre cette saleté parmi d’autres, loin des yeux du monde, elle est à sa place, dans la crasse et l’inconnu, la où personne ne viendra jamais, mais dans sa solitude et par geste de bonté, il lui rendra possible de voir le ciel, demandant pardon pour ses offenses répétées...


Walther Wash Origine : Salem, Oregon, États-Unis Dates : de 1986 à 1989 Nombre de Victimes : 7 personnes de sexe féminin, âgées de 17 à 22 ans Condamnation : décembre 1989 Date d’exécution : 23 juillet 1991, à Dallas, Texas (à 46 ans)

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Un ouvrier du bâtiment, travaillant à son compte, fan des Ducks, vit une vie de l’américain moyen, il tente de boucler chaque fin de mois, regarde le basket pour se détendre du travail difficile des chantiers mobilisant des centaines d’hommes sous une chaleur écrasante. Une bière à la main, c’est en octobre 1989 que Walther Wash est appréhendé dans son camping-car près de Dallas, par le FBI. Montrant le mandat, l’agent du FBI le somme de l’accompagner et c’est menottes aux poignets, qu’il lui sourit, une tâche de sauce tomate encore présente sur sa joue, offrant à son rictus un visage gagné par la folie, des yeux brillants d’une satisfaction inconnue, d’une même intensité que lorsque un patron félicite son ouvrier pour un travail bien fait, c’est un honneur pour lui, simple artisan de son état, de recevoir la visite de la plus grande des polices des États Unis, cette considération est flatteuse, pour son goût du travail bien fait. Le silence pèse dans la salle d’interrogation du commissariat de Dallas, les agents n’ont pourtant aucune peine à prouver la culpabilité de l’ouvrier, car celui-ci a pour habitude de cracher sur ses victimes avant de les laisser, gisantes sur le sol.

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Et pourtant, c’est seulement après lui avoir montré une photo de l’une de ses victimes, qu’il s’est mis à sourire, sa langue caressant ses dents, les yeux brillants, satisfait de son travail et dira-t-on d’après lui, d’une œuvre. Cette œuvre a pour but de montrer les femmes telles qu’elles sont, des vicieuses et des vipères, vous abusant en prenant vos possessions, des parasites nuisibles à la communauté, il le sait que trop bien car il a lui-même été abusé par l’une de ces créatures et c’est en se débarrassant de ces choses, qu’en fait, il rend service à la communauté...

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La première victime Vicky Stainer, âgée de dix-sept ans, était une bonne élève de terminal au lycée mais, elle était aussi capitaine de l’équipe de pom pom girl de l’équipe de foot, une tare irréparable pour cette jeune fille représentant l’Amérique dépravée et choyée par la foule débile que sont les jeunes générations sans cervelle. Vicky a été retrouvée morte dans un champ non loin derrière son lycée, son vagin a été retiré, elle a une fracture sur le crâne, qui a sans doute causé son décès. Les enquêteurs demanderont pourquoi il a tué la fille, Walther Wash répondra qu’elle l’avait « mérité ». Les quatre autres filles sont mortes dans l’Oregon elles aussi, l’état d’où est originaire Walther, c’est ici comme il le déclarera, qu’il a créé ses premières œuvres et fait ses premiers exemples et témoins à la nuisance du sexe opposé...


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Rebecca Parker vingt ans, Julia Kowski vingt-deux ans, Cait Winslow dix-huit ans et Julia Monrow vingt et un an, seront retrouvés dans une fausse, détails cependant à noter, c’est qu’en plus de leur avoir craché dessus, chaque corps à la présence de liquide séminal, sûr de lui-même, il tient à leur montrer sa « supériorité » sur ces sous-êtres. Walther Wash a accepté en 1988 un travail, il doit en effet intervenir sur un chantier assez conséquent, faire la pause de fenêtre sur plusieurs appartements qui sont actuellement en construction dans la banlieue de Huston. C’est donc en saisissant cette opportunité qu’il va pouvoir voir de lui même l’envahissante agression de ce qu’il déteste tant. Dans son rapport psychologique après incarcération, il est noté qu’il ne peut éprouver un quelconque sentiment de regret car, il répondra qu’il a été agressé par cette présence constance de mal-être, incarné par l’idéal féminin. Lorsque le psychologue, lui demande se qu’il a fait des vagins, visiblement l’origine de ce mal-être, il répondra avec son sourire qu’il les a soumis, ne donnant que plus de force à son âme, et à sa détermination. Les dernières victimes étaient de simples lycéennes, au physique plutôt avantageux, ce qui les rendaient coupables d’offense sur sa personne.

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Dans ces deux meurtres, le mode opératoire n’a pas changé, mais les meurtres ont été perpétrés dans le Texas, un état pratiquant souvent la peine de mort pour les affaires criminelles. Walther Wash étant arrêté dans cet état, il sera certainement condamné à mort, par un jury populaire.

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Walther divulguera les lieux où les corps de ses dernières victimes sont enterrées et bien qu’il ait reconnu sept victimes, on lui soupçonnera d’en avoir commis bien plus. Après une houleuse machine judiciaire et qu’il ait fini de divulguer ses savoirs, Walther Wash fut condamné à la peine de mort par intraveineuse et c’est avec le même sourire qu’il regardera devant lui, aucune expression de peur sur son visage, le même rictus présent que le jour de son arrestation, le même que lorsqu’il évoquait ses méthodes pour exterminer la vermine, le même que lorsqu’il tenait sa bière à la main, en regardant la télé, une tâche rouge sur sa joue.... Un tueur en série, si on s’en tient à la définition du langage criminologique, c’est une personne qui a tué au moins trois personnes, avec un espace de temps entre chaque victime. C’est pourquoi, dans certains cas juridique, il est normal pour une accusation de vouloir faire le rapprochement de plusieurs décès où cas de disparition, à un tueur représentant toutes les caractéristiques psychopathe, ou d’aliénation à la tuerie maladive, afin d’alour-


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dir le dossier les charges et donc d’augmenter la peine encourue. Dans le cas de Wash, les tueurs comme lui ne se cachent pas, ils vivent comme si leurs actes étaient normaux et justifiés, c’est pourquoi il vivait une vie des plus « normale » psychologiquement parlant. On peut néanmoins prouver, juridiquement, une conscience d’acte contraire à la morale humaine et à la loi, ces meurtres étant prémédités et calculés, sinon pourquoi aurai-t-il commis ces meurtres avec discrétion, plutôt que de le faire au grand jour ? Chaque tueur est conscient de ses actes, même les plus aliéné dès lors qu’il se cache de leurs crimes, ils savent, par la nature des choses, que le meurtre est un acte irréparable qui entraînera une condamnation divine ou terrestre.



Carnage n.m (lat. caro, carnis, chair) : Massacre violent et sanglant de nombreuses personnes ; tueries de nombreux animaux. 25

Source : Le petit Larousse, dictionnaire de langue française.


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