Science & Solutions #11 Poultry (Français)

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Numéro 11 • Volailles Un magazine de

Photo: Ugurhan Betin

Le pouvoir des additifs phytogéniques Se défendre grâce aux antioxydants

Lésions induites par les mycotoxines

Gros plan sur les volailles

Il est essentiel de bien connaître les mycotoxicoses pour établir le bon diagnostic

Nutrition, santé intestinale et production durable de poulets de chair au forum mondial sur la nutrition

2014


Éditorial Herbes et épices : à utiliser sans modération ! L'oxydation n'est pas un concept inconnu des acteurs du secteur avicole. Que vous soyez nutritionniste responsable de la formulation des aliments pour volailles, vétérinaire veillant à la santé et au bien-être de l'élevage ou acteur de la chaîne d'approvisionnement en charge du contrôle de la qualité des produits, vous avez déjà entendu parler de l'oxydation. Vous vous souvenez de cette huile rance qui avait dégradé la qualité de votre lot d'aliments ? Ou de cette inflammation intestinale découverte à l'autopsie sur plusieurs volailles ? L'oxydation fait partie du métabolisme de chaque cellule et se produit généralement lorsque l'oxygène entre en contact avec d'autres substances et perd des électrons (radicaux libres). Chez les êtres vivants, la production de radicaux libres est "volontairement" programmée et massive, et constitue un important mécanisme de protection de l'organisme contre les virus et les bactéries. Les problèmes surviennent lorsque l'organisme ne parvient pas à gérer une production excessive de radicaux libres. Les lipides, et notamment les phospholipides présents dans les membranes cellulaires, sont sensibles aux réactions oxydantes, qui contribuent au rôle des radicaux libres dans l'inflammation cellulaire et l'apparition de maladies. L'utilisation des herbes et des épices dans notre alimentation n'est pas le fruit du hasard. En effet, une vaste étude menée et publiée par Paur et al. (2011) a montré que les produits les plus riches en antioxydants se retrouvaient dans les catégories « épices et herbes » et « herbes/plantes utilisées en médecine traditionnelle ». BIOMIN reconnaît les vertus de ces substances et les applique à la nutrition animale. Dans ce numéro, vous découvrirez de quelle manière les additifs d’origine végétale (phytogéniques) contribuent à améliorer les caractéristiques organoleptiques des aliments, tout en améliorant les performances et l'état de santé des volailles. Nous espérons que vous repenserez à ce numéro la prochaine fois que vous mettrez de l'origan sur votre pizza, ajouterez du piment dans votre tom yam ou ferez mariner votre viande avec du romarin ! Et nous espérons surtout que vous comprendrez l'intérêt d'appliquer ce même concept à l'alimentation de vos volailles.

Franz Waxenecker Director Development Department

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Science & Solutions


Sommaire

Name, title position

Le pouvoir antioxydant des additifs phytogéniques Les additifs phytogéniques protègent les volailles en augmentant leur statut antioxydant et en luttant contre les radicaux libres à l'origine de maladies. Par Basharat Syed, MVSc PhD

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Diagnostic différentiel des lésions gastro-intestinales liées aux mycotoxines chez les volailles En tant que premier organe exposé aux effets des mycotoxines, le tube digestif est sujet aux lésions dues à des agents pathogènes ou non. Un diagnostic différentiel efficace est la clé du contrôle de ce type de lésions.

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Par Raj Murugesan, DVM MBA PhD

Les volailles au forum mondial sur la nutrition

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Venez découvrir la success story de deux intégrateurs de poulets de chair de renommée internationale, ou comment produire des poulets de chair de manière durable et judicieuse, lors de la session de groupe dédiée aux volailles proposée au forum mondial sur la nutrition qui aura lieu en octobre à Munich. MUNICH 2014 15-18 October

Cut & Keep

Checklist

Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ? Partie 2 : lésions du gésier Fiche pratique détachable d'aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions.

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Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l'adresse: magazine@biomin.net Rédactrice en chef : Daphne Tan Contributeurs : Raj Murugesan, Karin Nährer, Simone Schaumberger, Basharat Syed Marketing : Herbert Kneissl, Cristian Ilea Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Biomin Holding GmbH Éditeur : Industriestrasse 21, 3130 Herzogenburg, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net Imprimé en Autriche sur papier respectueux de l'environnement. ©Copyright 2014, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d'auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence.

Un magazine de BIOMIN

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Name, title position

Le pouvoir antioxydant des additifs phytogéniques Les additifs phytogéniques permettent d'améliorer le statut antioxydant des animaux, comme le confirme l'augmentation de ce statut observée au niveau du plasma, de la viande et du tube digestif.

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Basharat Syed Chef de produit

es antioxydants sont des substances naturellement présentes dans l'organisme, capables de le protéger d'influences néfastes, notamment des réactions d'oxydation également appelées stress oxydant. Les antioxydants, qui constituent un système de défense in vivo, se composent de plusieurs lignes de protection. La principale d'entre elles consiste à inhiber la formation des radicaux libres et des dérivés réactifs de l'oxygène en isolant les ions métalliques et en détruisant l'anion superoxyde et l'oxygène singulet, réduisant le peroxyde d'hydrogène et les hydroperoxydes dans chaque cellule de l'organisme. La baisse de performances et de production liée aux lésions provoquées par les radicaux libres et le stress oxydant chez l'animal est devenue un véritable problème, et constitue un sujet de recherche et de préoccupation depuis quelques années. Les lésions dues aux radicaux libres et le stress oxydant ne sont pas pathologiques mais sont souvent les corollaires des processus cellulaires normaux.

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Le rôle des radicaux libres et de l'oxygène actif dans le vieillissement et dans certains processus pathologiques comme l'arthrite inflammatoire, les cardiopathies, l'altération du système immunitaire et les cancers, a fait l'objet d'une attention particulière au cours des dernières années. Le stress oxydant correspond à un déséquilibre entre un niveau accru de dérivés réactifs de l'oxygène (DRO) et une activité antioxydante réduite. Une augmentation du stress oxydant peut entraîner des destructions tissulaires et provoquer des lésions au niveau des structures cellulaires. Les antioxydants naturels sont largement utilisés dans le monde et privilégiés par rapport aux antioxydants synthétiques. Aeschbach et al. (1994) ont indiqué que le thymol, le carvacrol et le 6-gingérol possédaient des propriétés antioxydantes intéressantes et pourraient devenir très importants dans la recherches de substances naturelles capables de remplacer les additifs

Le stress oxydant correspond à un déséquilibre entre des taux élevés de dérivés réactifs de l'oxygène (DRO) et une activité antioxydante réduite. Une augmentation du stress oxydant peut entraîner des destructions tissulaires et provoquer des lésions au niveau des structures cellulaires.

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Illustration: lvcandy_iStockphoto

Photo: Lukiyanova Natalia/frenta_Shutterstock

Lutter contre les radicaux libres


Basharat Syed Chef de produit

Figure 1. Interaction entre antioxydation et oxydation.

Oxydation & Antioxydation Les antioxydants sont des composés chimiques présents dans l'organisme adaptés à la modulation de l'oxydation des biomolécules

L'oxydation des biomolécules peut avoir lieu par l'intermédiaire des dérivés réactifs de l'oxygène (DRO) et la formation de radicaux libres (RL). Les DRO sont produits au cours du métabolisme cellulaire normal et des processus habituels Une formation continue de DRO et de RL se produit dans toutes les cellules et tous les tissus

Stress oxydatif Nécessité d'un système antioxydant efficace nécessaire

Protègent les biomolécules contre toute oxydation indésirable et contre la survenue de lésions irréversibles

Équilibre entre antioxydants et pro-oxydants

Système de défense exogène nécessaire Intervention des antioxydants (additifs phytogéniques)

synthétiques. Les propriétés antioxydantes de certaines substances phytogéniques ont été attribuées aux terpènes phénoliques présents dans leurs huiles essentielles. L'origan, le romarin et le thym sont des plantes riches en terpènes. Les huiles essentielles issues des plantes, comme la famille des Labiacées par exemple, sont largement utilisées comme substances antioxydantes dans les aliments riches en graisses destinés à l'homme et aux animaux de compagnie. Ayant évalué l'effet de la consommation d'armoise annuelle (Artemisia annua) sur les produits d'oxydation des lipides musculaires chez les poulets de chair, Cherian et al. (2013) ont recommandé d'utiliser l'A. annua pour ses propriétés antioxydantes dans l'alimentation des volailles, en tant qu'additif alimentaire phytogénique naturel. Luna et al. (2013) ont montré l'intérêt des phénols naturels (principaux composants des huiles essentielles), comme ceux présents dans le thymol et le carvacrol, pour retarder l'oxydation lipidique, principale cause de l'altération nutritionnelle et organoleptique de la viande de volaille. Il est primordial de limiter les processus oxydatifs afin de maintenir l'état de santé, la croissance et la production des volailles à un niveau optimal, ainsi que la viabilité

Le stress oxydant, responsable de nombreuses maladies chroniques, apparaît lorsque la production de DRO dépassse la capacité de neutralisation des antioxydants. 4

économique de l'élevage. Sur la base des données actuellement disponibles, les additifs phytogéniques (mono- ou pluri-composants), constituent une nouvelle génération de substances au potentiel considérable, dotées de propriétés antioxydantes très intéressantes favorisant la production d'animaux sains destinés à la consommation. BIOMIN n'a pas uniquement tenu compte des données de performance recueillies lors de l'utilisation de sa gamme de produits phytogéniques Digestarom®, mais également de l'influence de ces produits sur les processus antioxydants au niveau de l'intestin et de la viande.

Oxydation et antioxydation Pour simplifier, il y a antioxydation quand un antioxydant se lie à des radicaux libres (RL) potentiellement dangereux et les écarte de la circulation. Les radicaux ainsi piégés ne peuvent plus provoquer de lésions dans l'organisme. Le stress oxydant, responsable de nombreuses maladies chroniques, apparaît lorsque la production de DRO dépasse la capacité de neutralisation des antioxydants. Il existe plusieurs mécanismes d'antioxydation, à savoir des mécanismes endogènes et exogènes (nutritionnels). Cependant, tous ces mécanismes possèdent les mêmes effets positifs contre les substances nocives. Tant que la quantité d'antioxydants disponibles est suffisante, les radicaux libres ne constituent pas un réel problème pour l'organisme. Mais en cas de production excessive de radicaux libres non gérable par l'organisme, toutes les structures biologiques deviennent la cible de lésions

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Le pouvoir antioxydant des additifs phytogéniques

Taux relatif d'ARNm

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*

* Différence significative vs. témoin (p < 0,05)

2.5 *

2

*

1.5 1 0.5 0

CYP1A1 HO-1 UGT1A1 n Témoin

n Digestarom®

Source: Gessner et al., 2013

durables. Par conséquent, il est toujours utile et souvent nécessaire de renforcer les défenses de l'animal par le biais de mesures positives efficaces, bénéfiques et naturelles. La figure 1 représente l'interaction entre antioxydants et prooxydants.

Effets antioxydants des additifs phytogéniques Outre des propriétés anti-inflammatoires importantes au niveau du tube digestif, les composés phytogéniques pouraient également posséder des effets protecteurs liés à leurs propriétés antioxydantes. Des effets antioxydants ont été décrits pour de nombreuses substances végétales. Le facteur de transcription Nrf2 est un élément cellulaire important. L'activation de la voie du Nrf2 entraîne l'activation des gènes responsables de la défense cellulaire contre les DRO et de la détoxification des xénobiotiques (substances chimiques étrangères à un organisme). Il a été démontré que l'additif phytogénique Digestarom® régulait de manière positive les gènes cibles du Nrf2, c'est-à-dire l'isoforme 1A1 du cytochrome P450 (CYP1A1), l'hème oxygénase 1 (HO-1) et l'isoforme 1A1 de l'UDP-glucuronosyltransférase (UGT1A1), ce qui corrobore l'hypothèse d'effets protecteurs des composés phytogéniques au niveau cellulaire (figure 2). Par conséquent, l'utilisation régulière d'additifs phytogéniques pourrait avoir un effet prophylactique sur les réactions inflammatoires au niveau du tube digestif, par le biais de l'inhibition de la voie NF-KB et de la stimulation du facteur de transcription Nrf2 antioxydant.

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Antioxydants et qualité de la viande

Les effets de Digestarom® au niveau des cellules intestinales

Les antioxydants alimentaires ne sont pas seulement reconnus • Régulation négative des pour leurs effets bénéfiques au processus inflammatoires (NF-kB) niveau du tube digestif de l'animal, • Régulation positive de mais aussi pour leur impact positif la protection intestinale sur la qualité de la viande. antioxydante (Nrf2) L'oxydation des lipides au cours du traitement et de la conservation Source: Gessner et al., 2013 des aliments est un processus majeur : en effet, les lipides polyinsaturés s'oxydent pour former des hydroperoxydes pouvant faire l'objet d'une nouvelle oxydation et/ou d'une décomposition en produits de réaction secondaires comme les aldéhydes à chaîne courte, les corps cétoniques et d'autres composés oxygénés. Ces phénomènes peuvent avoir un impact négatif sur la qualité globale des aliments, notamment sur leur goût, leur saveur, leur valeur nutritionnelle, leur teneur en composés toxiques et leur durée de conservation. Javan et al. ont étudié les effets de la supplémentation en huile essentielle alimentaire de Zataria multiflora sur la croissance microbienne et la peroxydation lipidique dans les blancs de poulet lors de leur conservation au réfrigérateur. (2012). Ils ont conclu que cette huile essentielle permettait de retarder le peroxydation et la contamination microbienne des filets. Des résultats similaires ont été décrits pour la viande de poulet, la viande de dinde et le poisson lors de l'utilisation de différents composés phytogéniques. Lors d'une étude expérimentale menée sur des poulets de chair à l'université d'Athènes en Grèce, Mountzouris et al. (manuscrit en préparation) ont observé que l'utilisation de l'additif alimentaire phytogénique Digestarom® P.E.P. dans des aliments à base de farine de maïs et de soja permettait d'obtenir une viande à la capacité antioxydante plasmatique et totale significativement plus élevée (p < 0,05), déterminée par la méthode ORAC (oxygen radical absorbing capacity – capacité d'absorption des radicaux oxygénés).

Photos: Digitalpress-Fotolia

Figure 2. Effet antioxydant de Digestarom® (surexpression des gènes cibles du Nrf2).

Perspectives L'efficacité antioxydante des additifs de la gamme Digestarom® a été mise en évidence dans des conditions in vitro et in vivo. Ces additifs alimentaires phytogéniques permettent d'améliorer le statut antioxydant des animaux, comme le confirme l'augmentation du statut observée au niveau du plasma, de la viande et du tube digestif des volailles. Grâce aux additifs alimentaires, il est possible de produire une viande saine se conservant mieux, tout en améliorant les performances de l'animal. Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.

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Photo: roibu_iStockphto

Diagnostic différentiel des lésions gastro-intestinales liées aux mycotoxines chez les volailles Les mycotoxines sont omniprésentes, à des concentrations différentes, dans les aliments pour animaux et ont un impact sur divers systèmes comme le tube digestif et les organes internes.

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L

es mycotoxines sont à l'origine de diverses maladies, regroupées sous le terme de mycotoxicoses, qu'elles provoquent seules ou en association avec d'autres facteurs de stress majeurs, comme les agents pathogènes. Ces maladies se manifestent par des symptômes et des lésions, qui permettent de détecter cliniquement la présence de mycotoxines. Ces lésions ne sont cependant pas spécifiques des mycotoxines et peuvent également être provoquées par différents facteurs nutritionnels et pathogènes, ainsi que certaines conduites de l'élevage. Avant de conclure, il est donc essentiel de procéder au diagnostic différentiel des symptômes, c'est-à-dire de distinguer les volailles atteintes

d'une mycotoxicose de celles présentant des signes similaires mais d'origine différente. Cet article passe en revue les différentes hypothèses de diagnostic pouvant entraîner des lésions semblables à celles provoquées par les mycotoxines au niveau du tube digestif des volailles.

Lésions mycotoxiques Le tube digestif est le premier groupe d'organes exposé aux effets des mycotoxines au moment de l'ingestion des aliments. Les principales mycotoxines qui affectent le tube digestif sont la toxine T-2 (T-2), la toxine HT-2, le déoxynivalénol (DON), le monoacétoxyscirpénol (MAS) et le diacétoxyscirpénol (DAS) du groupe des

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Raj MURUGESAN Spécialiste volailles

Tableau 1. Facteurs pouvant être associés à des lésions au niveau du tube digestif. Nutritionnels

Conduite d'élevage

Pathologiques

Cuivre

Composés d'ammonium quaternaires (QAC)

Muguet/candidose

Zinc

Jeûne

Ingluvite pseudomembraneuse/ aspergillose

Chlorure de choline

Stress lié à l'éclosion

Helminthose

Acides aminés soufrés

Débecquage

Histomonose/maladie de la tête noire

Carence en vitamines A, E, B6 et en biotine

Coccidiose

Amines biogènes

Infection à Clostridium colinum

Farine de poisson

Infection à Clostridium perfringens

Forme de d'aliment (farine/granule)

Variole aviaire

Composition de l'aliment (teneur en fibres)

Adénovirose aviaire

trichothécènes dérivées des Fusarium, et l'acide cyclopiazonique (CPA) provenant d'Aspergillus flavus ou de Penicillium fungi. Ces mycotoxines peuvent entraîner des lésions orales, une nécrose du jabot, des lésions corrosives du gésier, une proventriculite, une inflammation de l'épithélium et une hémorragie intestinale. La toxine T-2 et le DAS ont un effet plus corrosif que les autres toxines du groupe et sont à l'origine de lésions orales (langue, bec et palais) du gésier. Le DON touche essentiellement le gésier et, à une concentration élevée, il en augmente le poids et entraîne son érosion. Parmi les autres mycotoxines qui touchent le gésier et y provoquent des ulcères, citons la moniliformine et les fumonisines B1 et B2. Le CPA affecte la muqueuse du proventricule et entraîne une proventriculite. Ces mycotoxines dissolvent le protoplasme des cellules de la muqueuse et leur adhésion à la muqueuse est facilitée notamment par la présence de salive dans la cavité orale. Absorbées au niveau de l'intestin, elles passent dans la circulation sanguine et regagnent la cavité orale via la salive, entraînant des lésions secondaires au niveau de la cavité orale et éventuellement du gésier.

Qu'est-ce qui provoque les lésions ? Divers facteurs, d'origine pathogène ou non, peuvent entraîner des lésions du tube

Un magazine de BIOMIN

digestif. La majorité des facteurs d'origine non pathogène sont des facteurs nutritionnels ou des facteurs liés à la conduite de l'élevage ; les facteurs d'origine pathogène, quant à eux, incluent des organismes vivants comme les champignons, les protozoaires, les bactéries et les virus. Le tableau 1 regroupe certains des facteurs fréquemment rencontrés qui doivent être exclus lorsqu'un diagnostic de mycotoxicose est envisagé.

Diagnosic Lorsque des lésions gastro-intestinales sont détectées dans un élevage, un diagnostic différentiel efficace aidera à déterminer les mesures à prendre pour contrôler le problème. Dans les élevages commerciaux, ces lésions sont difficilement attribuables à une seule étiologie car elles sont le résultat de l'association de plusieurs agents, dont les mycotoxines, plus susceptibles d'agir en présence d'un agent responsable principal. Plusieurs expériences publiées ont montré une potentialisation des effets négatifs (et pas uniquement en termes de lésions digestives) lorsque sont associés des mycotoxines et certains agents comme les amines biogènes, la gizzérosine, Aspergillus fumigatus, Clostridium spp. ou encore les réovirus. Il ne fait donc aucun doute que la contamination des aliments par les mycotoxines joue un rôle important dans l'apparition de ces lésions gastrointestinales.

Les lésions de la muqueuse orale sont dues à la toxine T-2.

Fusarium spp. est l'un des principaux producteurs s de mycotoxines qui affectent le tube digestif.

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Vo l a i l l e s

MUNICH 2014 15-18 October

1.

Nutrition et santé intestinale

La santé intestinale est la clé de voûte des performances zootechniques et joue un rôle primordial dans la productivité des volailles. Cette session s'intéressera aux paramètres de la santé intestinale ainsi qu'à la manière dont les probiotiques peuvent contribuer à prévenir l'ostéomyélite et les boiteries chez les volailles. Les effets néfastes des mycotoxines et les problèmes subcliniques touchant la santé intestinale seront également abordés.

2.

Production durable de poulets de chair

Les méthodes d'élevage durables permettentelles une production judicieuse et rentable ? OUI, sans hésitation ! Cette session étudiera les pratiques d'alimentation durables et vous fera partager le succès, les stratégies d'alimentation et les résultats sur la production de poulets de chair de deux des plus grands intégrateurs de viande de poulet au monde, CP Foods (Thaïlande) et Tyson Foods (États-Unis). Nous aborderons également l'impact qu'a eu la baisse de l'utilisation des antibiotiques en Europe sur les tendances en matière d'alimentation des poulets de chair, et vous présenterons les avantages d'Ovali, un outil pratique d'évaluation de la durabilité.

Devenues une tradition du forum mondial sur la nutrition (World Nutrition Forum) depuis 2010, les sessions de groupe par espèce permettent de traiter de sujets d'actualité relatifs à l'élevage avicole et à d'autres secteurs des productions animales. Chaque session dure quatre heures et traite de deux sujets. Les sessions par espèce ont lieu en parallèle l'après-midi du premier jour (jeudi 16 octobre 2014). Le forum mondial sur la nutrition, sponsorisé par BIOMIN, est un événement bisannuel incontournable au cours duquel professionnels, scientifiques et décideurs influents se rassemblent afin de réfléchir ensemble à différents sujets et d'échanger des idées et des perspectives stratégiques sur le devenir de la nutrition animale. Cette année, ce forum aura lieu à Munich en Allemagne, et sera dédié à la durabilité. Pour disposer d'informations actualisées, rendez-vous sur le site www.worldnutritionforum.info.

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Science & Solutions


Cut & Keep

Checklist

Partie 2 : lésions du gésier

Science & Solutions vous propose une fiche pratique pour le diagnostic de la mycotoxicose aviaire. Détachez-la et emmenez-la avec vous !

I

GEST

ES C O TOXI

Solutions

Acide cyclopiazonique (CPA)

 Dépistage de la présence de CPA, DON et/ou T-2 dans les matières premières (ELISA) ou les aliments (HPLC) Dilatation du proventricule et épaississement de  Matières premières provenant d'un la muqueuse qui présente parfois des ulcérations. fournisseur/d'une région ayant des antécédents de contamination par le CPA  Histopathologie : hyperplasie de la muqueuse du proventricule avec infiltration massive de lymphocytes  Dégradation globale des performances des volailles

 Vérifier les niveaux de contamination moyens  Utiliser Mycofix® à la dose appropriée  Éviter les silos à aliments ou les installations de distribution d'eau/ aliments qui ont été contaminés par des aliments moisis, humides ou périmés

Sulfate de cuivre

Le CuSO4 peut favoriser le développement de lésions gastriques, notamment au niveau du gésier.

 Concentration enCuSO4 du prémélange  Concentration en CuSO4 de l'eau  Fonctionnement du système de dosage de l'eau (le cas échéant)

 Ajouter des vitamines du groupe B et de la vitamine K3 dans l'eau  Rectifier le réglage du système de dosage de l'eau

Acide acétylsalicylique et salicylate de sodium

L'utilisation de salicylates peut entraîner une ulcération du proventricule et du gésier.

 Dosage des salicylates utilisés (vérifier toute surestimation de la consommation alimentaire chez les animaux soumis à une restriction alimentaire)  Miscibilité des produits du commerce dans l'eau

 Éviter les produits de mauvaise qualité (miscibilité et homogénéité faibles dans l'eau)  Ajuster la consommation alimentaire des animaux soumis à une restriction alimentaire

Amines biogènes (gizzérosine)

La farine de poisson de mauvaise qualité ou  Taux de gizzérosine dans les matières ayant subi un traitement excessif peut présenter premières (notamment la farine de une concentration élevée en gizzérosine. La poisson) production excessive de HCl dans le proventricule est à l'origine de lésions érosives du gésier.

 Diminuer la teneur en farine de poisson des aliments pour volailles  Éviter la farine de poisson de mauvaise qualité  Remplacer la farine de poisson standard par une farine de poisson fabriquée à basse température

Graisses rances

Les graisses de mauvaise qualité (conservées longtemps ou surchauffées) peuvent présenter une concentration élevée en radicaux superoxydes et en radicaux hydroxyles.

 Qualité des graisses en termes de valeur de l'indice de peroxyde, de rancissement et d'acides gras libres

 Éviter les graisses de mauvaise qualité  Utiliser les graisses de basse qualité lors des phases de croissance/finition  Remplacer les graisses animales par des graisses végétales

Tanins

En concentrations toxiques dans les aliments, les tanins provoquent un œdème, une ulcération hémorragique, une nécrose et un décollement de la muqueuse au niveau de l'œsophage et de l'estomac.

 Concentrations en tanins dans certaines matières premières (sorgho) et dans les produits à base de tanins

 Utiliser des produits à base de tanins de bonne qualité (préférer la châtaigne au quebracho)  Réduire la teneur en sorgho des aliments riches en tanins

PATHOGÈNES

NUTRITION

MYCOTOXINES

Points à contrôler

Y

CONDUITE D'ÉLEVAGE

Développement de lésions au niveau du proventricule, du gésier, du foie et de la rate.

UE

Description du problème

U N D RIS Q

Cause possible

O

M

Le diagnostic juste et précis des maladies aviaires courantes peut être ardu, même pour les vétérinaires, nutritionnistes ou responsables d'exploitation expérimentés. Le diagnostic différentiel peut se révéler particulièrement difficile en cas de problèmes liés aux mycotoxines car leurs symptômes sont très variables. Le tableau ci-dessous récapitule les causes potentielles et liste les actions à mettre en œuvre ; veillez cependant à l'utiliser avec prudence et discernement.

N

Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ?

Déoxynivalénol (DON) et/ou toxine T-2 (T-2)

Adénovirus sérotype 1

Bursite infectieuse (IBDV/maladie de Gumboro)

Infection à transmission verticale, généralement  Analyses sérologiques afin d'isoler le subclinique qui expose davantage l'animal à des sérotype I, II ou III à partir des lésions infections bactériennes secondaires. • Le groupe I se caractérise par une hépatite à corps d'inclusion (mortalité brutale, généralement de 10 % et atteignant parfois 30 %) ou un hydropéricarde (mêmes symptômes que ceux de l'HCI mais mortalité élevée entre 20 et 80 %). • Le groupe II se caractérise par une entérite hémorragique et la maladie de la rate marbrée chez la dinde, et par une splénomégalie chez le poulet. • Le groupe III touche la majorité des volailles en raison du syndrome chute de ponte associé à l'infection. Le virus de la bursite infectieuse entraîne une immunodépression importante et des lésions au niveau de la jonction proventricule-gésier.

 Les titres en anticorps maternels sont très faibles chez les poussins d'un jour

 Utiliser des vaccins inactivés (uniquement disponibles pour le groupe I)  Vérifier le statut sanitaire des animaux reproducteurs et éliminer les animaux malades

 Instaurer/corriger le programme de vaccination chez les animaux reproducteurs  Remplacer les vaccins entraînant une réaction faible par des vaccins entraînant une réaction forte  Modifier l'âge de vaccination (formule de Deventer)  Augmenter la biosécurité de l'élevage

Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur le site www.mycotoxins.info *CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent couramment les volailles et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l'alimentation. La liste des problèmes et maladies présentés dans ce tableau n'est pas exhaustive de tous les problèmes et maladies qui peuvent toucher les volailles. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenue responsable des dommages directs ou indirects résultant de l'utilisation de ce tableau ou des informations qu'il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.


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