NumÊro 27 • Volailles
Vers un mode de production sans antibiotique Objectif : Stimuler la croissance
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Un magazine de
Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ? Partie 6 : Emplumement
Editorial Une production durable pour un mode d’élevage sans antibiotique : un défi de taille La croissance démographique mondiale devrait entrainer une augmentation considérable de la demande en produits alimentaires. L’industrie avicole, l’une des filières présentant la croissance la plus rapide en terme de production, pourrait devenir la principale source alimentaire de protéines animales. Les professionnels du secteur seront cependant confrontés au problème du maintien de la productivité et des performances face à la pression croissante concernant la réduction de l’utilisation des antibiotiques. Nous savons que dans l'alimentation, les produits d'origine animale sont considérés comme des vecteurs de maladies transmises à l'homme. Les antibiotiques classiques et les antibiotiques facteurs de croissance étaient utilisés pour traiter et prévenir les maladies, favoriser la croissance et améliorer les performances. Des problèmes liés à ces pratiques ont émergé : résidus d’antibiotique dans la viande, menaces potentielles pour l’homme, faible concentration d’antibiotique se soldant par une altération de la microflore, voire l’apparition de maladies, et émergence possible de souches bactériennes résistantes (encore appelées « superbactéries ») diminuant l’efficacité des traitements antibiotiques chez l’homme. Face à l'augmentation de la demande par les consommateurs de viande exempte d'antibiotique, il convient d’envisager des solutions naturelles pour remplacer les antibiotiques classiques/antibiotiques facteurs de croissance en production avicole. BIOMIN offre toute une gamme d’additifs alimentaires naturels innovants, parmi lesquels des additifs alimentaires symbiotiques et phytogéniques, qui se sont révélés efficaces dans le contrôle des agents pathogènes entériques, l’augmentation des performances et le maintien de la santé intestinale. Nous espérons que ce numéro de Science & Solutions vous aidera à élaborer des stratégies de production de produits carnés exempts d’antibiotique, à relever les défis et faire face aux problèmes que vous rencontrez sur le terrain au quotidien. Ce numéro contient en outre la sixième partie de notre série sur les diagnostics différentiels relatifs aux problèmes de plumage. Bonne lecture !
Randy PAYAWAL Responsable technique Volailles
Science & Solutions • Numéro 27
Photo: aluxum
Sommaire
Name, title position
L’importance de la santé intestinale dans un mode de production sans antibiotique
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Différents moyens pour renforcer la santé intestinale des volailles afin d’aider les éleveurs à mieux gérer le passage à un nouveau mode de production et à mieux protéger leurs volailles. Par Chasity Pender, PhD
Objectif : Stimuler la croissance Afin de trouver la solution la mieux adaptée à votre élevage, il convient de revoir les pratiques d'élevage et d'adapter les objectifs concernant l'utilisation d'additifs alimentaires.
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Par Carina Schieder PhD, Attila Kovács DVM MV Sc & Wael Abdelrahman PhD
Cut & Keep
Checklist
Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ?
Partie 6 : Emplumement
Fiche pratique détachable d’aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions.
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Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net. Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l’adresse: magazine@biomin.net Rédactrice en chef : Ryan Hines Contributeurs : Wael Abdelrahman, Attila Kovács, Randy Payawal, Chasity Pender, Carina Schieder Marketing : Herbert Kneissl, Cristian Ilea Graphistes : Reinhold Gallbrunner, Michaela Hössinger Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Éditeur : Biomin Holding GmbH Erber Campus 1, 3131 Getzersdorf, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net Imprimé en Autriche sur papier respectueux de l’environnement. ©Copyright 2015, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l’autorisation écrite du détenteur des droits d’auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d’auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence.
Un magazine de BIOMIN
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Photo: Stepanyda
L’importance de la santé intestinale dans un mode de production sans antibiotique Par Chasity Pender, Responsable technique Volailles
Avec un nombre croissant de volailles, les éleveurs doivent faire face à de nombreuses difficultés lorsqu’ils optent pour un mode de production sans antibiotique. La mise en place de pratiques d’élevage rigoureuses et l’utilisation d’additifs alimentaires naturels qui permettent de renforcer la santé intestinale des volailles aideront les éleveurs à mieux gérer le passage à un nouveau mode de production et à mieux protéger leurs volailles.
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arallèlement à l’évolution de l’opinion du consommateur et du législateur au cours des dernières années, on constate une augmentation du nombre de volailles élevées sans antibiotique. Tandis que le recours aux antibiotiques facteurs de croissance est déjà interdit dans plusieurs dizaines de pays, une forte augmentation de la demande en produits exempts d’antibiotique a été constatée dans de nombreux pays dans lesquels cette interdiction n’est pas encore en vigueur. La principale difficulté que rencontrent les éleveurs lors de la mise en œuvre d’un mode de production sans antibiotique consiste à préserver la santé intestinale des volailles afin d’éviter l’apparition d’une entérite nécrotique, l’une des maladies les plus fréquentes et les plus désastreuses d’un point de vue financier, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 50 % en l’absence de traitement médicamenteux dans l’alimentation. Moins d’outils dans l’arsenal thérapeutique Les programmes de production sans antibiotique standard interdisent l’usage de plusieurs agents antibactériens, dont les antibiotiques facteurs de croissance, les antibiotiques à visée thérapeutique et les ionophores. Les antibiotiques facteurs de croissance sont ajoutés à l’alimentation de manière continue, à faible concentration (sous-thérapeutique), afin d’améliorer les performances et l’uniformité des volailles, de réduire les infections bactériennes et les affections subcliniques, et de renforcer la santé des volailles. Les antibiotiques à visée thérapeutique sont utilisés pour traiter les affections bactériennes en raison de leur capacité à entraver la croissance des bactéries, à condition qu’ils soient utilisés à la concentration recommandée et que le micro-organisme visé ne soit pas résistant. Le traitement des foyers cliniques permet de raccourcir la durée de la maladie et de limiter la propagation des bactéries, avec à la clé une baisse de la mortalité. Les ionophores sont une famille d’antibiotiques uniquement utilisés pour prévenir la survenue d'une coccidiose, un facteur bien connu prédisposant à l’entérite nécrotique . Changer de stratégie En raison de l’interdiction d'utiliser ces « outils » au sein des programmes de production sans antibiotique, il est parfaitement légitime que les éleveurs s’interrogent sur les performances des volailles, l’uniformité des lots et l’incidence des maladies, notamment de l’entérite nécrotique et autres infections bactériennes. En outre, puisque les lots qui ont reçu un traitement antibiotique doivent être retirés de ce type de production, les éleveurs hésitent à traiter les volailles et à com-
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promettre ainsi leur statut « sans antibiotique », ce qui peut entraîner des problèmes de santé et de bien-être, et augmenter la mortalité par maladie. Plusieurs facteurs, parmi lesquels les pratiques d’élevage, les facteurs nutritionnels, la coccidiose et la contamination par des mycotoxines, peuvent avoir un impact considérable sur la prolifération de Clostridium perfringens et sur la réussite du passage à un mode de production sans antibiotique (figure 1). Pratiques d’élevage La pression bactérienne environnementale constitue l’aspect le plus important à prendre en compte. Plusieurs facteurs sont connus pour augmenter le risque d’exposition bactérienne. Parmi ces facteurs, citons l’altération de l’état de santé des reproducteurs, les mauvaises conditions d’hygiène au niveau du couvoir et des œufs, une rotation entre deux lots trop rapide, l’augmentation de la densité des animaux, la mauvaise Figure 1. Facteurs influençant le développement de l’entérite nécrotique.
Immuno suppression
Mycotoxines
Translocation des agents pathogènes
Eimeria spp.
Protéines de mauvaise qualité dans l’alimentation
Clostridium spp.
Altération de l’intégrité intestinale
Diminution de la digestibilité des acides aminés
Production de toxines
Fuite des protéines
Diminution de l’absorption des nutriments
Augmentation de la disponibilité des protéines dans la lumière intestinale
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L’importance de la santé intestinale dans un mode de production sans antibiotique
La principale difficulté que rencontrent les éleveurs lors de la mise en œuvre d’un mode de production sans antibiotique consiste à préserver la santé intestinale des volailles afin d’éviter l’apparition d’une entérite nécrotique
gestion des litières et la contamination par l’intermédiaire du personnel, des visiteurs et des véhicules circulant au sein de l’exploitation. Facteurs nutritionnels L’alimentation est un facteur de risque majeur, à l’impact considérable sur l’incidence de l’entérite nécrotique chez les poulets de chair. Les protéines alimentaires indigestes, comme celles présentes dans les produits d’origine animale (viande et farine d’os ou de poisson), ne peuvent pas être digérées et absorbées au niveau de la partie supérieure du tube digestif. Elles s’accumulent dans la partie inférieure et peuvent alors servir de substrat pour le microbiote intestinal. La fermentation des protéines génère la production de sous-produits délétères comme les amines et l’ammoniac, ce qui augmente le pH intestinal et favorise la prolifération des bactéries pathogènes.
Clostridium perfringens
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Photo: decade3d
Contrôle de la coccidiose La coccidiose, qu'elle soit d'origine naturelle ou liée à l’administration d’un vaccin contre la coccidiose, peut entraîner des lésions au niveau de l’épithélium intestinal ce qui permet aux protéines plasmatiques d’intégrer la lumière intestinale, un substrat nutritionnel riche dont se sert C. perfringens pour proliférer et produire des toxines. Ce phénomène peut diminuer les performances des volailles et les prédisposer à l’entérite nécrotique. Suite à la suppression des ionophores, le contrôle de la coccidiose repose désormais sur l’utilisation de coccidiostatiques non antibiotiques ou de vaccins contre la coccidiose, ou plus probablement sur l’alternance des deux. Malheureusement, de nombreux coccidiostatiques peuvent entraîner des résistances et, contrairement aux ionophores, ils ne possèdent pas de propriétés antibiotiques.
Contamination par des mycotoxines Les mycotoxines, métabolites fongiques toxiques, produites par des moisissures fréquemment retrouvées dans de nombreux composants de l'alimentation destinée aux volailles, peuvent avoir un impact négatif direct sur l’intégrité intestinale, diminuant ainsi l’absorption et la digestion des nutriments alimentaires, et augmentant la perméabilité de la barrière intestinale. La diminution de l’absorption des nutriments et le passage des protéines plasmatiques dans la lumière intestinale, lié à la présence d’une brèche intestinale, se soldent par une augmentation de la concentration en protéines dans la lumière intestinale, offrant ainsi un substrat favorable à la prolifération de C. perfringens. Les mycotoxines ont également un effet délétère sur l’immunité et sont étroitement liées à la survenue d’infections entériques. Solutions pour une bonne gestion de la santé intestinale L’adoption de pratiques d’élevages rigoureuses contribue à limiter l’exposition des volailles à certaines conditions favorables au développement de C. perfringens (tableau 1). Plusieurs facteurs, parmi lesquels l’état de santé des reproducteurs et les conditions d’hygiène au niveau du couvoir et des œufs, doivent être surveillés et maintenus à un niveau optimal afin d’éviter toute contamination bactérienne dans le couvoir. Le fait de bien respecter la durée de préparation des bâtiments et de vide sanitaire entre deux lots de volailles permet de réduire les populations bactériennes et d’éviter une contamination bactérienne d’un élevage à l’autre. La bonne gestion des litières et la réduction de la densité des animaux contribuent également à limiter le risque d’exposition bactérienne et à diminuer l’excrétion d’oocystes de coccidies (grâce à une litière moins humide). En outre, il est essentiel d’établir et de maintenir un programme de biosécurité efficace concernant les mesures d’hygiène du personnel, des visiteurs et des véhicules circulant au sein de l’exploitation afin d’éviter toute contamination provenant de l’extérieur. La période suivant l’éclosion a une importance capitale dans le développement du tractus intestinal du poussin. En effet, les modifications intervenant au cours de cette période dépendent totalement de la qualité de la colonisation microbienne. L’utilisation de
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Chasity Pender Responsable technique Volailles
La bonne santé intestinale des volailles permettra aux éleveurs de mieux gérer le passage à un mode de production sans antibiotique et de mieux protéger leurs volailles
Tableau 1. Facteurs influençant la santé intestinale.
Conduite d’élevage
Développement
Facteurs
Solutions
Contamination du couvoir
Préserver l’état de santé des reproducteurs et maintenir de bonnes conditions d’hygiène au niveau du couvoir et des œufs
Rotation entre 2 lots trop rapide (préparation et vide sanitaire trop court)
Bien respecter la durée du vide sanitaire et de la préparation avant l'arrivée du prochain lot de volailles
Augmentation de la densité animale
Réduire la densité des animaux et établir une stratégie de gestion des litières adéquate
Mauvaise gestion des litières Contamination provenant de l’extérieur
Mettre en œuvre un plan de biosécurité efficace concernant les mesures d’hygiène du personnel, l’accès à l’élevage et le contrôle des véhicules circulant au sein de l’exploitation
Colonisation microbienne intestinale insuffisante
Utiliser PoultryStar® à la dose appropriée en commençant par le couvoir Passer à une alimentation exclusivement végétale
Alimentation
Protéines (animales) indigestes
Utiliser Digestarom® à la dose appropriée Enrichir l’alimentation en enzymes protéolytiques exogènes
Agents pathogènes
Coccidiose
Alterner coccidiostatiques non antibiotiques et vaccins vivants contre la coccidiose Utiliser PoultryStar® et/ou Digestarom® à la dose appropriée
Mycotoxines
Contamination des aliments par des mycotoxines
Surveiller les aliments et utiliser Mycofix® à la dose appropriée
probiotiques dans le couvoir constitue une opportunité idéale pour les bactéries bénéfiques de coloniser le tube digestif des poussins avant toute exposition à des bactéries et champignons potentiellement pathogènes dans le bâtiment dédié aux poulets de chair, ce qui contribue au développement du tube digestif et à la protection des poussins contre les infections entériques. L’une des solutions permettant de réduire la croissance et l’activité bactériennes consiste à limiter l’accès des bactéries aux protéines, une source nutritionnelle essentielle. De nombreux éleveurs passent à une alimentation exclusivement végétale, par exemple. Il est également possible de rendre les nutriments plus digestes de manière à ce qu’ils puissent être absorbés et utilisés par l'animal plutôt que par le microbiote. Certains additifs alimentaires phytogéniques parviennent à augmenter l’activité enzymatique digestive endogène, ce qui permet à l’animal de mieux dégrader puis absorber les protéines et autres nutriments, les rendant ainsi indisponibles pour le microbiote. Le fait d’enrichir l’alimentation en enzymes protéolytiques exogènes peut également contribuer à dégrader l’excès de protéines. Les probiotiques et les additifs alimentaires phytogéniques, associés ou non à des coccidiostatiques
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ou des vaccins, peuvent contribuer à atténuer les effets négatifs de la coccidiose. Il a été démontré qu’ils permettent de réduire l’excrétion des oocystes, la gravité des lésions intestinales et l’impact négatif sur les performances, révélant ainsi leur statut « d’anticoccidien »prometteur. La contamination par des mycotoxines représente également une sérieuse menace pour la production mondiale d’animaux d'élevage. Étant donné les nombreux effets nocifs des mycotoxines, l’adoption d’un programme de gestion des mycotoxines efficace est indispensable à la protection de l’intégrité intestinale des animaux. Conclusion La santé intestinale et la prévention de la coccidiose et de l’entérite nécrotique sont les principales difficultés rencontrées par les éleveurs lors du passage à un mode de production sans antibiotique. Dans ce contexte, un changement de stratégie s’impose. En effet, il n’existe pas de solution unique permettant de remplacer les antibiotiques. De nombreux ajustements sont nécessaires et il est essentiel d’adopter un programme de santé intestinale rigoureux afin d’assurer la réussite de cette entreprise.
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Objectif : Stimuler la croissance Par Carina Schieder, Responsable produit Additifs phytogéniques, Attila Kovács, Responsable produit Acides et Wael Abdelrahman, Consultant technique
La tendance qui consiste à réduire ou arrêter l’usage des antibiotiques facteurs de croissance en production avicole se poursuit à travers le monde, même si son évolution varie encore d’un pays à l’autre. Les recherches visant à découvrir la nouvelle génération de facteurs de croissance permettant d’améliorer la production de manière constante sont en cours. Afin de trouver la solution la mieux adaptée à votre élevage, il convient de revoir les pratiques et d’adapter les objectifs concernant l’utilisation des additifs alimentaires.
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es antibiotiques sont l’une des plus grandes découvertes médicales du 20ème siècle et restent un outil thérapeutique essentiel en médecine humaine et animale au 21ème siècle. Le risque de résistance aux antibiotiques et de résidus antibiotiques dans les produits animaux et dans l’environnement ont suscité de vives inquiétudes au sein de la population et de la communauté scientifique concernant le risque de voir apparaître des « superbactéries ». Dans certains pays, l’interdiction des antibiotiques facteurs de croissance a eu un impact négatif sur les performances des animaux. La nouvelle génération de facteurs de croissance englobe des méthodes naturelles innovantes mises au point afin de reproduire les effets de ces antibiotiques sur la croissance et même de posséder
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des effets supplémentaires comme le développement de bactéries intestinales bénéfiques, l’amélioration de la qualité de la viande et des œufs ou la réduction des émissions dans l’environnement. Objectif : améliorer les performances Les substances issues des plantes sont utilisées depuis des siècles pour leurs arômes ainsi que pour leurs effets bénéfiques sur l’organisme (effets biologiques). Il a été démontré que l’ajout de Digestarom®, un mélange standardisé d'herbes, d'épices, d'huiles essentielles et d'extraits sélectionnés, permettait d’obtenir des résultats zootechniques comparables à ceux obtenus lors de l’utilisation d’antibiotiques facteurs de croissance. Les conclusions scientifiques montrent que le recours à un additif ali-
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Figure 1. Lors d’une étude, l’utilisation d’additifs alimentaires phytogéniques a permis d’obtenir de meilleures performances chez les poulets de chair jusqu’à l’âge de 39 jours. 2,2 2018.2a
mentaire phytogénique (PFA) comme Digestarom® permet d’améliorer les performances des poulets de chair, avec des résultats semblables, voire meilleurs que ceux obtenus avec les antibiotiques facteurs de croissance. Lors d’une étude, le gain de poids et l’indice de consommation étaient plus élevés dans le groupe des poulets de chair ayant reçu Digestarom® que dans le groupe témoin et le groupe ayant reçu des antibiotiques facteurs de croissance (figure 1). Trois éléments clés en faveur de la croissance La formule de Digestarom®, un additif alimentaire phytogénique, lui permet d’agir à trois niveaux et de cibler : (1) l’amélioration de l’appétence et l’augmentation des sécrétions digestives, (2) la modulation du microbiote et (3) la protection intestinale. L’augmentation des sécrétions digestives a pour but de favoriser la rétention de l’azote et d’améliorer la digestibilité des nutriments, ce qui contribue à un meilleur indice de consommation. Ce produit agit ensuite sur l’équilibre du microbiote intestinal en favorisant le développement de bactéries bénéfiques. Il permet enfin de réduire la réponse inflammatoire chez l’animal qui peut alors utiliser l’énergie ainsi économisée pour sa croissance, et de renforcer le statut anti-oxydant des cellules gastro-intestinales. L’ensemble de ces propriétés ne permet pas uniquement d’améliorer les performances des volailles mais contribue également au développement de bactéries intestinales bénéfiques, à l’amélioration de la qualité de la viande et des œufs ou encore à la réduction des émissions d’azote dans l’environnement. Le mode d’action des antibiotiques facteurs de croissance est un sujet qui a été longuement abordé dans la littérature scientifique. Outre leurs propriétés antimicrobiennes, plusieurs hypothèses ont été émises afin d’expliquer leurs effets sur la croissance. Le fait qu’ils puissent interférer avec la production de toxines microbiennes ou encore augmenter l’absorption des nutriments en raison de
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Gain de poids (g)
2000 1900
1969.5a 1896.9b
1800 1700 1600
Témoin
Antibio Digestarom®
Indice de consommation
2100
2,0
2.002a
1.931ab
1.860b
1,8 1,6 1,4 1,2 1,0
Témoin
Antibio Digestarom®
a, b indiquent des différences statistiquement significatives
Source : Murugesan et al., 2015
modifications au niveau intestinal fait partie des explications avancées. Les études ont également mis en évidence que certains antibiotiques facteurs de croissance, interviennent dans l’inhibition de la réponse inflammatoire. Étant donné que les modes d’action des additifs alimentaires et des antibiotiques facteurs de croissance ne sont pas totalement identiques, il n’est pas surprenant de constater que leurs effets peuvent également différer. Définir correctement l’objectif des mesures de gestion mises en œuvre en fonction des conditions spécifiques de l’élevage peut également aider l’éleveur à atteindre le résultat escompté. La conduite d’élevage joue un rôle fondamental dans l’obtention de résultats positifs. Les additifs phytogéniques neutralisent les bactéries Gram-positif Il a été démontré que les composés phénoliques (qui englobent le thymol et le carvacrol, principaux composés actifs du thym et de l’origan) présents dans les huiles essentielles et autres dérivés d’huiles essentielles, présentaient des propriétés antimicrobiennes, avec une tendance à cibler les bactéries Gram-positif. Les bactéries Gram-négatif, quant à elles, possèdent une membrane cellulaire externe qui limite l’effet antimicrobien des constituants phytogéniques. Le recours à une substance perméabilisante (agents phytochimiques et mélange d’acides organiques) qui fragilise cette membrane externe peut permettre aux agents antimicrobiens de réduire efficacement la charge en bactéries Gram-négatif.
Il a été démontré que les composés phénoliques comme le thymol et le carvacrol (principaux composés actifs du thym et de l’origan) possédaient des propriétés antimicrobiennes, essentiellement contre les bactéries Gram-positif.
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Objectif : Stimuler la croissance
Figure 2. Nombre de S. enteritidis dans le contenu cæcal des poulets de chair à J5 et J10 post-infection. 3,0 2,5
2,63a 2,25a
(Iog UFC/g)
2,0 1,5
1,29b 1,05b
0,87b
1,0
0,66b
0,5 0,0
Jour 5
Jour 10
n Témoin n Biotronic® Top3 (1.0 kg/t) n Biotronic® Top3 (2.0 kg/t) a,b Des exposants différents révèlent des écarts significatifs entre les moyennes ; P<0.05 Source : études de BIOMIN
Oocystes
Figure 3. Excrétion hebdomadaire d’oocystes par gramme d’excrément chez des poulets de chair Ross 308. À J2, toutes les volailles ont été infectées de manière artificielle par la bactérie responsable de la coccidiose. 220 000 200 000 180 000 160 000 140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0
J 14
J 21
n PoultryStar®
J 28
J 35
J 42
Moyenne
n Narasine/nicarbazine + salinomycine
Source : études menées sur le terrain par BIOMIN, Belgique 2014.
La figure 2 illustre l’efficacité de la gamme de produits Biotronic® Top qui associent acides organiques sélectionnés et leurs sels à un agent phytochimique et au complexe perméabilisant unique de Biomin®, afin de lutter contre les bactéries Gram-négatif comme Salmonella enteritidis chez les poulets de chair. (Voir également l’article « Zéro salmonelle : est-ce possible ? » dans le numéro 4 de Science & Solutions). Outre leur rôle sur la réduction du nombre de bactéries
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pathogènes, les produits Biotronic® sont également connus pour augmenter le nombre de bactéries bénéfiques dans le tractus intestinal des volailles. Au final, un tube digestif en bonne santé permettra de meilleures performances. Le problème de la coccidiose Qu'ils soient associés ou non à des coccidiostatiques ou des vaccins, les probiotiques et les additifs alimentaires phytogéniques peuvent contribuer à atténuer les effets négatifs de la coccidiose. Il a été mis en évidence que ces deux éléments, mais plus particulièrement les probiotiques, constituaient une nouvelle stratégie de gestion de la coccidiose chez les volailles. L’utilisation de PoultryStar®, un symbiotique multi-espèces spécifique à l’hôte, permet de réduire les lésions intestinales, le nombre d’oocystes dans les excréments et la mortalité des volailles, avec un effet positif sur leurs performances (figure 3). Ce produit permet également d’améliorer l’intégrité intestinale, de réduire l’invasion de l’épithélium intestinal par les sporozoïtes et de moduler la réponse immunitaire de l’animal, ce qui permet de limiter l’impact d’une parasitose interne chez les volailles. Conclusion La diminution de l’utilisation des antibiotiques à une dose sous-thérapeutique est une tendance qui devrait se poursuivre. De nombreuses études révèlent l’efficacité de Digestarom® sur la croissance et l’indice de consommation. L’efficacité de Biotronic® en cas d’ exposition à des bactéries Gram-négatif ainsi que ses effets bénéfiques sur la croissance ont été démontrés au cours d’études scientifiques et d’études de terrain. PoultryStar® s’est révélé très efficace en terme d’exclusion compétitive des bactéries pathogènes. Un protocole plus spécifique permettant de distinguer santé et efficacité de production, deux objectifs étroitement liés, pourrait aider l’éleveur à choisir les additifs alimentaires les plus intéressants pour ses volailles et pour son exploitation.
Science & Solutions • Numéro 27
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Cut & Keep
Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ? Partie 6 : Emplumement insuffisant/perte des plumes
Checklist
Chez les volailles, les plumes ont un rôle protecteur et isolant important. Tandis que la mue, ou le renouvellement des anciennes plumes par de nouvelles, est un processus naturel qui se produit chez les poules pondeuses matures à la fin d’un cycle de ponte (lui-même sous l’influence de nombreux facteurs), la perte des plumes ou un emplumement insuffisant peut mettre en avant l’existence d’autres problèmes au sein de l’élevage. Globalement, les problèmes liés au plumage peuvent être divisés en deux groupes chez les volailles : • Plumes qui ne se développent pas correctement (phénomène lié à la formation de la plume), ce qui a souvent un lien avec l’alimentation ou la présence de mycotoxines. • Plumes arrachées par les autres volailles (piquage des plumes), ce qui met en avant un problème lié à la gestion de l'élevage Dans les deux cas, il est important de comprendre l’origine du problème de manière à pouvoir le résoudre correctement (consulter le tableau ci-contre). L’existence de conditions stressantes dans les bâtiments telles que la chaleur, le froid ou encore les courants d’air, notamment durant la couvaison, peut être à l’origine d’une perte des plumes et d’un plumage de mauvaise qualité. Dans ce cas, il est essentiel d’observer le comportement des volailles et leurs interactions. Bien souvent, un apport inadéquat en nutriments peut amener les volailles à s’arracher les plumes entre elles. Les plumes contenant beaucoup de protéines, une alimentation plus riche en protéines peut favoriser le développement et la perte ultérieure plus rapides des plumes. Un déséquilibre alimentaire, notamment en cystéine et en méthionine, deux acides aminés soufrés, peut être à l’origine d’anomalies des plumes et/ou de plumes à l’aspect rugueux. L’effet dermotoxique des trichothécènes, comme la toxine T-2 et d’autres mycotoxines, peut également contribuer à la mauvaise qualité du plumage, à l’apparition de lésions orales et à une diminution des performances. Globalement, la perte excessive de plumes ou un emplumement insuffisant a un impact négatif sur l’indice de consommation car les oiseaux doivent mobiliser une quantité d’énergie supplémentaire, provenant de leur alimentation, pour compenser la perte de chaleur. Il est par conséquent indispensable d’optimiser la gestion de l’élevage, la tenue des bâtiments et la nutrition afin de réduire l’apparition de ces phénomènes délétères. La prévention des problèmes liés aux mycotoxines peut passer par l’utilisation d'un produit efficace de gestion des risques liés aux mycotoxines, basé sur l'adsorption et/ou la biotransformation des mycotoxines, éliminant ainsi leurs effets toxiques pour l'animal tout en garantissant une protection hépatique et immunitaire.
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Points à contrôler
Solutions
Cause possible : CONDUITE D’ÉLEVAGE : température du bâtiment • Température du bâtiment
• Améliorer la gestion du bâtiment
• Humidité du bâtiment
• Corriger la température et le taux de ventilation et d’humidité en se basant sur les manuels de gestion
• Système de ventilation
Cause possible : MYCOTOXINES : toxine T-2 (T-2)/déoxynivalénol (DON)/autres trichothécènes • Matières premières (ELISA) ou aliments (HPLC) positifs aux trichothécènes
• Vérifier les niveaux de contamination moyens
• Matières premières provenant d’un fournisseur/ d’une région ayant des antécédents de contamination par les trichothécènes
• Utiliser un anti-myco BIOMIN à la dose appropriée
• Histopathologie : contrôler les autres organes cibles des trichothécènes (vérifier le foie à la recherche d’une éventuelle vacuolisation hépatique)
• Éviter toute contamination des silos à aliments ou des systèmes de distribution d’eau/aliments par des aliments moisis, humides ou périmés
• Dégradation des performances globales des volailles Cause possible : ALIMENTATION : carence/déséquilibre en acides aminés (AA) • Teneur de l’alimentation en acides aminés soufrés totaux (AAST) • Ratio AAST/Lys/Arg/Thr • Teneur en AA au niveau de l’usine de fabrication d’aliments
• Augmenter la teneur en acides aminés (AA) de synthèse dans les régimes alimentaires peu digestes (présentant une teneur élevée en sous-produits)
Cause possible : CONDUITE D’ÉLEVAGE : poux rouges • Présence de poux rouges dans le bâtiment pendant la nuit
• Brûler les cages pendant le vide sanitaire • Nettoyer les bandes de collecte des œufs pendant le vide sanitaire • Augmenter la biosécurité de l’élevage • Utiliser des bandes de collecte en plastique si possible
Remarque : les agents pathogènes ne figurent pas dans le tableau par manque de place mais il peut être important d’en tenir compte. Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.
Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent couramment les volailles et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l’alimentation. La liste des problèmes et maladies présentés dans ce tableau n’est pas exhaustive de tous les problèmes et maladies qui peuvent toucher les volailles. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de l'utilisation de ce tableau ou des informations qu'il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.
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