Science & Solutions #29 Ruminants (Français)

Page 1

Numéro 29 • Ruminants

Photo: photoL

Un magazine de

Les défis du futur Des V.I.P. (Very Important Protein) pour les vaches laitières

?

? ?

Y a-t-il des mycotoxines dans mon ensilage ?


Éditorial Défis futurs Les changements climatiques, les conditions météorologiques imprévisibles, les inondations et les sécheresses sont autant de sujets brûlants, largement étudiés aujourd’hui, qui ont un impact sur l’agriculture et font de la production efficace et durable de lait et de viande un défi majeur, plus encore lorsque le prix du lait est bas. Prenons l’exemple des aliments. D’une part, les sources de protéines et autres composants dont le transport d’un pays voire d’un continent à l’autre ne cesse d’augmenter, et est associé à l’utilisation d’énergies fossiles. D’autre part, l’accent est davantage mis sur les méthodes de production durables et rentables, respectueuses de l’environnement. Dans ce contexte de développement durable, la production locale d’ensilage constitue un moyen d’exploiter les terres et de permettre au bétail d’utiliser efficacement les fibres végétales. La digestion efficace des nutriments est également un élément clé de la nutrition animale, qui permet de tirer le meilleur des ressources naturelles et d’optimiser la production. Ce numéro de Science & Solutions est notamment consacré aux protéines microbiennes qui représentent la source de protéines la plus naturelle et la plus « locale » pour les vaches laitières. Nous parlerons des stratégies d’alimentation permettant d’optimiser la production de protéines et ainsi, d’exploiter efficacement les capacités du rumen, « moteur » de la vache. Nous aborderons également la gestion de l’ensilage et le développement des mycotoxines susceptibles d’altérer la santé et les performances de l’animal. Un ensilage de bonne qualité effectué dans le respect des normes d’hygiène est un prérequis pour des animaux en bonne santé et une production de lait rentable. Biomin met à votre disposition son expérience et ses additifs alimentaires innovants, afin de vous aider à relever ces défis futurs de manière naturelle. Installez-vous confortablement et détendez-vous : nous vous souhaitons une bonne lecture !

Annamaria BOCZONADI Chef de produit Agents microbiens

Science & Solutions • Numéro 29


Photo: gong hangxu

Sommaire

Name, title position

Des V.I.P. (Very Important Protein) pour les vaches laitières

2

Les protéines microbiennes fabriquées dans le rumen sont idéales pour la production de lait. Par Luis Cardo, DVM

Évaluez la contamination de votre ensilage par des mycotoxines et réagissez en conséquence

6

Apprenez à évaluer et résoudre les problèmes liés aux mycotoxines dans l’ensilage afin de protéger votre élevage et vos bénéfices. Par Michele Muccio, MSc et Karin Nährer, DI

Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l'adresse: magazine@biomin.net Rédactrice en chef : Ryan Hines Contributeurs : Annamaria Boczonadi, Luis Cardo, Michele Muccio, Karin Nährer Marketing : Herbert Kneissl, Cristian Ilea Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Éditeur : Biomin Holding GmbH Erber Campus 1, 3131 Getzersdorf, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net Imprimé en Autriche sur papier respectueux de l'environnement. ©Copyright 2015, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d'auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence.

Un magazine de BIOMIN

1


Photo: Lise Gagne

2

Science & Solutions • Numéro 29


Des VIP (Very Important Protein) pour les vaches laitières Entre la période actuelle qui voit le prix du lait diminuer en raison d’une surproduction mondiale, et la fin des quotas laitiers en Europe, il est indispensable d’augmenter l’efficacité alimentaire et d’optimiser les processus biologiques liés à la production de lait. L’optimisation du fonctionnement ruminal peut contribuer à augmenter la production de protéines métabolisables chez les vaches hautes productrices. Par Luis

Cardo, Responsable Technique Ruminants

L

Un écosystème parfait Les ruminants parviennent à dégrader les fibres grâce à l’action synergique des différentes populations microbiennes présentes dans le rumen, parmi lesquelles les bactéries, les champignons, les protozoaires et les micro-organismes méthanogènes. Au cœur de cet écosystème, les fibres et autres nutriments comme les sucres solubles et les glucides fermentent pour donner des acides gras à chaîne courte (AGCC). Ces éléments constituent la principale source d’énergie pour la vache, aussi bien pour le maintien du fonctionnement de ses organes que pour la production de lait. La fermentation fournit également l’énergie nécessaire à la croissance microbienne et ainsi, à la synthèse des protéines. Disponibilité de l’énergie et des protéines La production de lait dépend directement de l’énergie métabolisable et des protéines dont dispose encore l’animal une fois les besoins nécessaires à sa croissance et à son entretien assurés. Certains systèmes de formulation dynamiques et modernes comme le Cornell Net Car-

Un magazine de BIOMIN

Photo: dreamerb

'alimentation constitue le premier poste de dépenses variables dans un élevage laitier, même si son coût peut varier en fonction du fourrage disponible dans l’exploitation. Les nutriments les plus chers en production laitière sont les composants énergétiques et les protéines. En effet, le prix des matières premières sources de protéines a récemment fait l’objet de pressions particulières. Le fait d’optimiser l’utilisation des acides aminés et des protéines dans la ration des animaux représente un moyen d’améliorer la rentabilité de la production laitière. Il est intéressant de souligner que les protéines et les acides aminés les plus économiques et présentant la meilleure qualité sont fabriqués, en conditions de parfait équilibre, par le microbiote ruminal.

Illustration du microbiote ruminal

bohydrate and Protein System (CNCPS), ou certaines plateformes comme le Nutritional Dynamic System (NDS), permettent de réaliser des calculs prévisionnels concernant la production de lait en fonction des protéines métabolisables et des acides aminés disponibles au niveau intestinal. Cette approche tend à se développer en raison de la possibilité qu’elle offre de prévoir la production future. Une bonne source de protéines métabolisables Les protéines microbiennes (ou protéines digestibles dans l’intestin et d’origine microbienne, PDIM) et les protéines « bypass » (celles qui ont échappé à la dégradation dans le rumen, les PDIA) constituent les deux sources de protéines métabolisables . Chez les vaches hautes productrices, les PDIM peuvent constituer plus

3


Des V.I.P. (Very Important Protein) pour les vaches laitières

Pour en savoir plus sur les mycotoxines chez la vache, consulter le numéro 25 de Science & Solutions.

Gestion du risqu e mycot quels da oxines: ngers en cas d’arrê mesures t des de lutte mises en place ? Étude de cas

Élevage laitier

en Chine

Lutter con l'acidose tre

Photo: visual7

Illustation:

ET-ART/ Balakovo

Numéro 25 • Ruminants Un maga zine de

Les dange rs subclinique de l'acidose Photo: Nenadpress

de 50 % de l’ensemble des protéines métabolisables, et fournissent en outre de 60 à 85 % des acides aminés qui atteignent l’intestin de l’animal. En termes de composition en acides aminés et de rentabilité économique, les PDIM présentent plus d’intérêt que les autres sources de protéines végétales et animales. D’un point de vue nutritionnel, la composition en acides aminés des bactéries ruminales s’apparente le plus à celle du lait (tableau 1). Le fait de favoriser la synthèse des protéines bactériennes permet de moins solliciter les processus métaboliques en améliorant l‘utilisation et l’efficacité de l’azote. D’un point de vue économique, le coût de production d’un gramme de protéine microbienne de qualité est inférieur à celui de toute autre source de protéine, qu’elle soit d’origine animale ou végétale. Par conséquent, le fait d’investir dans des stratégies qui optimisent la production de bactéries constitue un bon moyen d’optimiser les investissements économiques. Les protéines microbiennes ruminales présentent d’autres avantages, parmi lesquels : • un taux de digestibilité élevé de 75 à 80 % (semblable à celui de la farine de soja) • une composition en acides aminés constante et fiable (importante pour une production de lait stable et des protéines de qualité dans le lait) • une valeur énergétique intéressante liée à la fermentation dans le rumen, grâce à une meilleure digestion des fibres. Optimisation de la production de protéines ruminales Dans la mesure où nous sommes capables d’optimiser la production de protéines dans le lait grâce à un rumen sain et fonctionnel, nous pouvons également optimiser le coût des protéines utilisées dans l’alimentation.

D’un point de vue économique, le coût de production d’un gramme de protéine microbienne de qualité est inférieur à celui de toute autre source de protéine, qu’elle soit d’origine animale ou végétale. 4

Tableau 1. Composition en acides aminés de différentes sources de protéines. Lait

Bactéries

Graines de colza

Farine de poisson

Arginine

3,4

5,1

5,0

5,7

Histidine

2,6

2,0

2,0

2,0

Isoleucine

5,8

5,7

3,2

2,7

Leucine

8,3

8,1

7,8

7,0

Lysine

7,5

7,9

5,1

7,5

Méthionine

2,5

2,6

1,9

3,0

Phénylalanine

4,6

5,1

4,1

3,8

Thréonine

4,4

5,8

4,7

4,3

Valine

6,3

6,2

4,0

3,3

Source: Block 2006; (g/100 g d'acides aminés)

Dans cette optique, les éleveurs et les nutritionnistes doivent accorder une attention particulière au pH ruminal, aux techniques culturales et à la période de récolte afin d’optimiser la digestibilité des fibres (NDF) des fourrages et de choisir les aliments répondant le mieux aux besoins de la vache et des bactéries ruminales. Du point de vue de la formulation, pour qu’une ration destinée aux vaches hautes productrices soit rentable, au moins la moitié des protéines métabolisables qu’elle contient doit provenir des bactéries ruminales et plus de 70 % de l’amidon doit avoir fermenté de manière efficace dans le rumen. Ces deux paramètres sont de bons indicateurs de fonctionnement du rumen. Il existe plusieurs moyens d’améliorer la synthèse des protéines microbiennes, tout comme il existe des obstacles susceptibles de limiter la quantité de protéines microbiennes produites par la microflore ruminale. Ces éléments sont présentés tableaux 2 et 3. Des outils destinés au rumen Les microbes présents dans le rumen nécessitent un apport constant en nutriments et facteurs stimulants pour assurer leur croissance. Dans le cas contraire, la quantité de protéines bactériennes diminue, la digestion des fibres devient sous-optimale et la synthèse des AGCC varie, se soldant par un apport énergétique insuffisant pour l’animal. Heureusement, il existe plusieurs additifs alimentaires permettant de renforcer les performances des vaches laitières. • Levabon® Rumen E repose sur une technologie

Science & Solutions • Numéro 29


Luis Cardo Responsable Technique Ruminants

46%

+

Des études in vivo ont montré que l'utilisation de Levabon® permettait d'augmenter les indicateurs de synthèse de protéines microbiennes de 46 %.

Mycofix® assure une protection contre un large éventail de mycotoxines susceptibles d'altérer la santé de l'animal ou d'entraîner des troubles de la reproduction

Tableau 2. Facteurs favorables à la production de protéines ruminales. Optimisation de la disponibilité de l'azote et des substrats énergétiques

La croissance et la multiplication des bactéries demandent une source adéquate de glucides et d'azote

Nucléotides et substances prébiotiques disponibles

L'utilisation de ces nutriments requiert beaucoup d'énergie de la part des bactéries - L'apport de ces nutriments leur permet d'économiser de l'énergie pour leur croissance

Acides aminés (notamment les acides aminés à chaîne ramifiée)

Ils réduisent les besoins énergétiques des bactéries ruminales pour leur croissance

Source de glucides et de protéines

Disponibilité de l'azote, des acides aminés et des peptides qui favorisent le développement de la population microbienne et la digestion des fibres

Augmentation de la fréquence d'alimentation

Amélioration de l'environnement ruminal

Source: BIOMIN

Tableau 3. Freins à la production de protéines ruminales. Déséquilibre entre les différents glucides (fibres/amidon/ sucres)

Environnement ruminal défavorable à la croissance d'une population de micro-organismes plus diversifiée

Céréales ayant fait l'objet d'un traitement de mauvaise qualité, menant à une quantité moindre d'énergie disponible pour la fermentation

La fermentation insuffisante des glucides entraîne une production moins importante d'AGCC

SARA (acidose ruminale subaiguë)

L'environnement ruminal ne permet plus une croissance correcte des bactéries, notamment les bactéries cellulolytiques

Facteurs anti-nutritionnels des plantes

Diminution de la digestion des protéines ruminales

Mycotoxines

Réduction de la population bactérienne ruminale - Diminution de la circulation des protéines bactériennes dans l'intestin

Manque de sucres solubles

Manque d'énergie pour les bactéries à fermentation rapide

Volume alimentaire important

Augmentation de la vitesse de passage dans le rumen

Source : BIOMIN

d’autolyse avancée brevetée qui utilise les réactions enzymatiques afin de fragmenter les cellules de levures complètes, offrant ainsi au microbiote ruminal les nutriments nécessaires, comme les nucléotides et les glucanes. Les études in vivo ont montré que l’utilisation de Levabon permettait d’augmenter les indicateurs de protéines microbiennes de 46 %.. • Élément moins connu, il semblerait que les mycotoxines jouent un rôle croissant dans la diminution de la vitesse de fermentation et de la croissance bactérienne dans le rumen. Mycofix® assure une protection contre un large éventail de mycotoxines susceptibles d’altérer la santé de l’animal ou d’entraîner des troubles de la reproduction. Conclusion Outre l’utilisation adéquate de prébiotiques, nous

Un magazine de BIOMIN

devons limiter les facteurs anti-nutritionnels qui ont un effet direct sur la population microbienne du rumen. Si la composition en acides aminés résultant des protéines dégradées dans le rumen et de la fraction soluble ruminale n’est pas la plus adéquate, cela ne limite pas forcément la croissance des microbes au sein du rumen pour autant. Au contraire, ces micro-organismes peuvent convertir des sources de protéines moins onéreuses en protéines microbiennes, dont la composition est mieux adaptée à la synthèse du lait. Dans le cadre d’une stratégie optimale, au moins la moitié des protéines métabolisables doit provenir de sources microbiennes. Le maintien d’une microflore ruminale stimulée et équilibrée repose sur l’utilisation adéquate de prébiotiques, l’adoption d’une méthode de gestion appropriée des risques liés aux mycotoxines et une bonne efficacité alimentaire.

5


6

Science & Solutions • Numéro 29


Évaluez la contamination de votre ensilage par des mycotoxines et réagissez en conséquence De récentes données indiquent que les ensilages de maïs peuvent représenter un véritable risque en termes de mycotoxines pour les vaches laitières. Étant donné la répartition inégale des champignons et des mycotoxines qu’ils produisent dans un silo, le prélèvement est un élément clé indispensable à l’évaluation correcte du risque spécifique que représentent les mycotoxines pour l’élevage. Cet article a Muccio et Karin Nährer, Chefs produits, Gestion des risques mycotoxines chez BIOMIN

L

a variété des ingrédients composant la ration des ruminants (céréales, sources de protéines, fourrages, légumes, sorgho, etc.) expose les vaches laitières à un large éventail de substances contaminantes, à différentes concentrations et à différents moments. Les mycotoxines, métabolites fongiques toxiques pour l’homme et l’animal produits par des moisissures communes présentes dans la quasi-totalité des céréales, peuvent avoir un impact significatif sur la santé, les performances et la productivité des animaux. En outre, certaines mycotoxines, comme l’aflatoxine par exemple, peuvent passer dans le lait, par l’intermédiaire d’aliments contaminés. Au cours de l’étude sur les mycotoxines menée par BIOMIN en 2015, des échantillons de matières premières agricoles provenant de plus de 60 pays ont été analysés afin d’identifier la présence de mycotoxines et le risque potentiel qu’elles représentent pour la production d’animaux de rente à travers le monde. La présence d’aflatoxines (Afla), de zéaralénone (ZEN), de déoxynivalénol (DON), de toxine T-2 (T-2), de fumonisines (FUM) et d’ochratoxine A (OTA) a été recherchée dans les échantillons d’ensilage de maïs. Comme le montre la figure 1, six mycotoxines majeures ont été retrouvées. Plus de 40 % des échantillons se sont révélés positifs au DON, à des concentrations supérieures au seuil recommandé pour les vaches. Presque un échantillon sur quatre présentait un taux de ZEN (en ppb) supérieur aux recommandations. De la même manière, le taux d’Afla dépassait le seuil de risque dans 11 % des cas. Le tableau 1 offre de plus amples informations sur le nombre d’échantillons, les concentrations moyenne et maximale et les seuils maximaux recommandés pour les vaches laitières.

Un magazine de BIOMIN

initialement été publié sur DairyGlobal.net

Figure 1. Résultats de l’étude BIOMIN 2015 sur les mycotoxines dans les ensilages de maïs. Les barres illustrent le pourcentage d’échantillons positifs. Les points indiquent les taux de contamination supérieurs aux seuils de risque (tableau 1). 80% % de contamination

Par Michele

60% 40% 20% 0% Afla ZEN DON T-2 FUM OTA

Source : BIOMIN

Tableau 1. Résultats concernant les ensilages de maïs, étude BIOMIN 2015 sur les mycotoxines. Afla ZEN DON T-2 FUM OTA Nombre d'échantillons analysés 188 247 274 194 191 178 Concentration moyenne dans 8 295 2153 68 201 8 les échantillons positifs (ppb) Concentration maximale (ppb) 153 6239 34861 685 1757 32 Seuil maximal recommandé 2 100 300 100 2000 80 (ppb) Source: BIOMIN

Conséquences pour la vache Les aflatoxines, produites par Aspergillus, sont fréquemment retrouvées à faible concentration dans les fourrages comme l'ensilage de maïs ou le foin. l a été montré qu’elles passaient dans le lait et constituaient par conséquent un danger pour l’Homme lors de sa consommation. C’est la raison essentielle pour laquelle des concentrations maximales réglementaires dans le lait ont été établies dans de nombreuses juridictions. Les aflatoxines sont associées à un mauvais fonctionnement du rumen, une altération de la santé de la mamelle, une augmentation du comptage de cellules somatiques, une diminution de la résistance aux facteurs de stress

7


Évaluez la contamination de votre ensilage par des mycotoxines et réagissez

Figure 2. Concentration en différentes mycotoxines dans un même ensilage de maïs, 2015.

A 23 ppb B 2616 ppb F 23 ppb Z 23 ppb

A 15 ppb B 2418 ppb F 128 ppb Z 1614 ppb

A 18 ppb B 2236 ppb F 187 ppb Z 1207 ppb

A 13 ppb B 2198 ppb F 236 ppb Z 1341 ppb

A 45 ppb B 1265 ppb F 214 ppb Z 1159 ppb

A 11 ppb B 1295 ppb F 124 ppb Z 1451 ppb

A 17 ppb B 1141 ppb F 122 ppb Z 1037 ppb

A 18 ppb B 1442 ppb F 130 ppb Z 1233 ppb

A … Trichothécènes de type A (HT-2 uniquement) B … Trichothécènes de type B (DON, 15ADON, D3G) F … Fumonisines (FB1, FB2, FB3, FB4) Z … Métabolites de la zéaralénone (ZEN, Z14S) Source : BIOMIN

La première étape dans la protection d’un élevage consiste à identifier correctement le risque spécifique que représentent les mycotoxines dans l’exploitation, en analysant régulièrement les aliments avant de les distribuer aux vaches. 8

environnementaux et microbiens, et une augmentation de la sensibilité aux maladies. Même à faible concentration, elles peuvent avoir de graves conséquences sanitaires à long terme. En raison de ses propriétés œstrogéniques, la zéaralénone (ZEN) peut avoir un impact sur la reproduction et des effets néfastes sur le cycle de reproduction et la régulation des œstrogènes chez les génisses et les veaux. Dans le rumen, la zéaralénone est transformée en α et β-zéaralénol. La forme β possède un pouvoir œstrogénique encore plus puissant et peut par conséquent avoir des conséquences plus néfastes sur la reproduction que la ZEN elle-même. Le déoxynivalénol (DON) est la mycotoxine la plus fréquemment retrouvée dans les fourrages du monde entier, parfois à des concentrations élevées. Elle est associée à un mauvais fonctionnement du rumen, des diarrhées, des troubles métaboliques, des mammites, des métrites et des boiteries. Une menace invisible Les mycotoxines ne sont pas visibles et donc non détectables à l’œil nu. L’absence de moisissures visibles dans l'ensilage ne signifie pas forcément qu’il ne contient pas de mycotoxines. À l’inverse, un ensilage massivement colonisé par des champignons et visiblement moisi ne présente pas nécessairement un taux élevé de mycotoxines. La première étape dans la protection d’un élevage consiste à identifier correctement le risque spécifique que représentent les mycotoxines dans l’exploitation, en analysant régulièrement les aliments avant de les distribuer aux vaches.

Répartition inégale La répartition des mycotoxines et des champignons qui les produisent n’est pas homogène dans l’ensilage. Étant donné que le fourrage est stocké soit dans un silo (silo couloir, fosse, etc.) soit sous forme de balles de différentes formes, la plupart des lots sont statiques et les substances contaminantes ne sont pas réparties de manière homogène, mais s’accumulent plutôt dans certaines zones, par exemple à proximité des parois, là où l’humidité favorise le développement des champignons. La figure 2 illustre la répartition inégale des mycotoxines dans les silos de stockage (un même ensilage de maïs). Les trichothécènes de type B englobent le déoxynivalénol, le 15-acétyldéoxynivalénol (15ADON) et le DON-3-glucoside (D3G). Ce dernier étant une mycotoxine masquée, il est difficile à détecter à l’aide des méthodes traditionnelles, et souvent libéré dans le rumen et pouvant entraîner des lésions chez l’animal. Les concentrations minimale et maximale en mycotoxines (ppb) dans l’ensilage peuvent être très variables. Comme l’illustre la figure 3, la concentration la plus élevée en zéaralénone dans ce cas était 50 % supérieure à la plus faible valeur détectée. Pour les trichothécènes de type A (toxine HT-2), une différence stupéfiante de 300 % a été observée. Même dans le cas de la variabilité la plus faible, concernant la zéaralénone et son métabolite la zéaralénone-14-sulfate, une différence de 56 % a été constatée. Conseils pour un prélèvement correct La détection des mycotoxines repose sur un prélèvement correct afin d’assurer l’obtention de résultats fiables et précis

Science & Solutions • Numéro 29


Michele Muccio et Karin Nährer Chefs produits, Gestion des risques mycotoxines chez BIOMIN

qui reflètent véritablement la menace que constituent les mycotoxines dans l’exploitation. Voici quelques moyens permettant un prélèvement adéquat.

Figure 3. Différence (en %) entre la concentration en mycotoxines la plus élevée et la plus faible dans un même ensilage de maïs. 350% 300%

Conseils pour le prélèvement

250%

 Adopter

200%

une procédure de prélèvement adaptée, en suivant par exemple les recommandations figurant dans le règlement de l'UE (CE) N° 401/2006 « portant fixation des modes de prélèvement d’échantillons et des méthodes d’analyse pour le contrôle officiel des teneurs en mycotoxines des denrées alimentaires », qui définit le nombre d'échantillons élémentaires nécessaires en fonction de la matrice à échantillonner (aliment solide ou fourrage) et de sa taille.

 Utiliser

une sonde qui permet d'atteindre chaque zone du lot. Ne pas prélever au niveau d'une seule zone.

 Préparer soigneusement les échantillons. Les échantillons envoyés au laboratoire doivent être correctement séchés, emballés sous vide et réfrigérés jusqu'à leur envoi.

 Étiqueter

correctement les échantillons. Apposer une étiquette indiquant la date du prélèvement, l'origine de la matrice (pays, région, nom de l'exploitation), l'année de production, la taille du lot prélevé, une brève description de la procédure de prélèvement et l'étape à laquelle le prélèvement a été effectué (stockage, usine de fabrication).

 Éviter

d'envoyer les échantillons par voie postale classique. Opter pour un service express et éviter d'envoyer les échantillons en fin de semaine car ils risquent de ne pas être traités pendant le week-end.

De l’analyse à l’action Le rapport d’analyse des mycotoxines basé sur les échantillons envoyés offre une indication sur la menace spécifique que représentent les mycotoxines dans l’exploitation. L’éleveur pourra consulter un expert qui étudiera ces résultats et l’aidera à choisir le produit de désactivation des mycotoxines approprié car les composants des différents additifs alimentaires disponibles possèdent des modes d’action bien précis qui ciblent des mycotoxines spécifiques, ce qui permet de disposer d’un produit adapté à la menace identifiée au sein de l’exploitation. L’expert aidera également l’éleveur à définir la quantité de produit à utiliser. Plusieurs stratégies innovantes En raison des différences de structure entre les divers groupes de mycotoxines,

Un magazine de BIOMIN

150% 100% 50% 0%

Trichothécènes Trichothécènes de type A de type B

Fumonisines

Métabolites de la zéaralénone

Source : BIOMIN

plusieurs stratégies sont nécessaires pour lutter contre le large éventail de mycotoxines présentes sur le terrain. Les trois stratégies permettant de lutter contre les mycotoxines sont la biotransformation, l’adsorption et la bioprotection. Mycofix® contient les seuls additifs alimentaires autorisés dans l’UE à avoir prouvé leur capacité d’adsorption des mycotoxines délétères et leur capacité de biotransformation en métabolites non toxiques. Il associe ces trois modes d’action afin d’offrir la protection scientifique la plus avancée à ce jour contre les mycotoxines. L’adoption d’une procédure de prélèvement et de préparation des échantillons correcte, la mise en œuvre d’une surveillance régulière et l’utilisation d’un additif alimentaire de désactivation des mycotoxines sont autant de mesures qui permettront à l’éleveur de protéger ses animaux des effets délétères des mycotoxines et ainsi, de les maintenir en bonne santé et d’améliorer leurs performances.

L’absence de moisissures visibles dans l'ensilage ne signifie pas forcément qu’il ne contient pas de mycotoxines. À l’inverse, un ensilage massivement colonisé par les champignons et visiblement moisi ne présente pas nécessairement un taux élevé de mycotoxines.

9


M

EN

T

Votre exemplaire de Science & Solutions

AN

AGE

M

Une meilleure digestion pour une

meilleure efficacité alimentaire Ajoutez le pouvoir des • Un mélange unique d'herbes, d'huiles essentielles et d'arômes fonctionnels

additifs phytogéniques à • Efficacité prouvée scientifiquement et sur le terrain l’alimentation: • Adapté aux besoins de l'animal

digestarom.biomin.net

Naturally ahead


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.