Science & Solutions #36 Porcs (Français)

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Numéro 36 • Porcs

Des outils efficaces pour remplacer les AFC Comment intégrer les drêches dans l'alimentation des porcs

Photo: fotostorm

Photo: mark wragg

Un magazine de

Mes porcs sont malades : de quoi s'agit-il ? Partie 6 : Baisse de l'ingestion


Éditorial Augmenter la production ? Voilà comment faire Les consommateurs sont de plus en plus conscients des problèmes liés à l'utilisation des antibiotiques en production animale. Ce phénomène, associé aux différentes pressions réglementaires, signifie que les éleveurs de porcs se retrouvent confrontés à un défi de taille : assurer une production plus importante et de meilleure qualité, à moindre coût et sans antibiotiques. Il devient dès lors parfaitement légitime de se poser la question suivante : qu'est ce qui va remplacer les AFC ? Les additifs à base d'acides organiques et les additifs phytogéniques sont utilisés en production animale depuis des décennies afin d'améliorer la qualité de l'eau et des aliments, et de renforcer les performances intestinales des animaux. Le mode d'action de ces produits se concentre aujourd'hui davantage sur les effets anti-bactériens et anti-inflammatoires au niveau du tube digestif. Dans ce numéro de Science & Solutions, nous vous montrons dans quelle mesure les performances de nos nouveaux facteurs de croissance (NFC) innovants peuvent répondre à vos attentes, voire les dépasser. Étant donné que l'alimentation représente 70 % des coûts de production, nous devons nous montrer flexibles quant à la composition du régime alimentaire des animaux, tout en évitant certains dangers cachés. Au cours des dernières années, l'utilisation des drêches en nutrition animale est devenue plus fréquente. Le second article présente les avantages et les inconvénients des drêches dans l'alimentation animale, notamment en termes de digestibilité. La dernière partie de notre magazine porte sur l'importance de l'ingestion d'aliments et vous propose une liste des différents points à contrôler en cas de baisse brutale de la consommation, afin de vous aider à obtenir les meilleurs résultats possibles. Bonne lecture !

Emese KÁDAS-TÓTH Chef produit

Science & Solutions • Numéro 36


Photo: dem10

Sommaire

Des outils efficaces pour remplacer les AFC

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Dans les années à venir, les nouveaux facteurs de croissance seront plus utilisés que les antibiotiques facteurs de croissance. Il existe aujourd'hui plusieurs additifs alimentaires efficaces qui peuvent aider les systèmes de production modernes et permettent de générer des profits. Par Richard Markus, PhD et Franz Waxenecker, DI

Comment intégrer de manière optimale les drêches dans l'alimentation des porcs

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Gestion de la digestibilité des nutriments et de la menace que représentent les mycotoxines. Par Richard Markus, PhD et André van Lankveld, BSc

Cut & Keep

Checklist

Mes porcs sont malades : de quoi s'agit-il ?

Partie 6 : Baisse de l'ingestion

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Fiche pratique détachable d'aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions. Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l'adresse: magazine@biomin.net Rédacteur en chef : Ryan Hines Contributeurs : Richard Markus, Diego Padoan, André van Lankveld, Franz Waxenecker Marketing : Herbert Kneissl Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter, Paolo Doncecchi Éditeur : BIOMIN Holding GmbH Erber Campus 1, 3131 Getzersdorf, Austria Tel: +43 2782 803 0 www.biomin.net Imprimé en Autriche sur papier respectueux de l'environnement. ©Copyright 2016, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d'auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Printed on eco-friendly paper: Austrian Ecolabel (Österreichisches Umweltzeichen). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence. BIOMIN is part of ERBER Group

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Photo: NicoElNino

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Science & Solutions • Numéro 36


Des outils efficaces pour remplacer les

AFC Par Richard

Markus, directeur adjoint du développement et Franz Waxenecker, directeur du département Développement

À compter de 2030, les nouveaux facteurs de croissance seront plus utilisés que les antibiotiques facteurs de croissance, selon un ratio de 2:1. En termes de performances, il existe aujourd'hui plusieurs additifs alimentaires efficaces qui peuvent aider les systèmes de production modernes et permettent de générer des profits.

D

ans de nombreux pays, l'utilisation sous-thérapeutique des antibiotiques facteurs de croissance (AFC) reste très répandue. D'après la Direction des Échanges et de l'Agriculture de l'OCDE, la consommation d'antibiotiques dans le secteur de l'élevage devrait augmenter de 67 % entre 2010 et 2030, pour atteindre 105 600 tonnes par an. D'après nos propres estimations, et même en partant d'une base différente, les ventes de nouveaux facteurs de croissance devraient augmenter d'au moins 120 % au cours de cette même période.

Diminuer le recours aux antibiotiques Il existe une interdiction nationale concernant l'utilisation des antibiotiques facteurs de croissance dans au moins 32 pays et ces produits doivent faire l'objet d'une prescription vétérinaire dans 35 pays. Certaines mesures, comme l'interdiction européenne de 2006 d'utiliser des antibiotiques facteurs de croissance dans l'alimentation

Un magazine de BIOMIN

animale, ont entraîné une chute des ventes. Les recherches scientifiques suggèrent en outre que les bénéfices au niveau des exploitations ont atteint leur plus haut niveau. Une méta-analyse de plus de 1 000 études menées chez des porcs entre 1950 et 1985 a mis en évidence une augmentation du gain moyen quotidien (GMQ) et une amélioration de l'indice de consommation (IC) chez les porcs de respectivement 16,4 % et 6,9 %. Une nouvelle étude menée par Teillant et Laxminarayan (2015) vient confirmer ces conclusions mais révèle que depuis 2000, l'ajout d'antibiotiques dans l'alimentation n'a qu'un impact mineur sur les indicateurs de performance des porcs au cours des diverses phases de production. Ces observations seraient liées à plusieurs facteurs. Tout d'abord, il est possible que l'impact des AFC soit moins important lorsque certains facteurs comme la nutrition, l'hygiène, la génétique et l'état de santé de l'animal sont optimaux. Ensuite, la résistance aux antibiotiques pourrait jouer un rôle dans la baisse de

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Des outils efficaces pour remplacer les AFC

Les NFC permettent de maintenir les niveaux de performances exigés par l'industrie et doivent être considérés comme un outil important dans le cadre des stratégies de réduction des antibiotiques.

Figure 1. Amélioration de l'indice de consommation des porcs dont l'alimentation contient des antibiotiques

% d'amélioration de l'indice de consommation

9 8

Hays, 1978

◆ Porcelets

en post-sevrage

7

◆ 6 5

Zimmermann, 1986

 Porcs à l'engraissement ou en finition

Hays, 1978

Hays, 1978

4 3

Hays, 1978

2 1

Hays, 1978

Hays, 1978

Zimmermann, 1986 Miller, 2003

◆ Dritz, 2002

Dritz, 2002 Miller, 2005  Van Lunen, 2003 0 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Année(s) au cours de laquelle (desquelles) les études ont été menées

Source: Aude T. & Ramanan L., 2015

l'efficacité des AFC. Cela coïncide avec l'augmentation des niveaux sous-thérapeutiques recommandés au cours des dernières décennies.

Agir différemment pour favoriser la croissance Le remplacement des AFC s'appuiera sur une approche globale destinée à améliorer l'état de santé et les performances des animaux par une meilleure conduite d'élevage, la mise en place de mesures de biosécurité, de programmes de vaccination, de méthodes et d'outils de diagnostiques et d'une stratégie nutritionnelle optimale. Sachant que les coûts alimentaires représentent une part importante des coûts de production totaux, la stratégie nutritionnelle joue un rôle décisif. Les acides organiques, les additifs phytogéniques, les probiotiques et les prébiotiques sont tous des candidats potentiels pour remplacer les antibiotiques ajoutés à l'alimentation. Le mode d'action des nouveaux facteurs de croissance (NFC) est très différent de celui des antibiotiques. Tandis que les additifs alimentaires phytogéniques (à base de plantes) ont tendance à améliorer la digestion et le statut anti-inflammatoire et anti-oxydant de l'animal, les produits à base d'acides organiques ont un effet anti-microbien plus

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important qui permet d'améliorer la qualité de l'eau et des aliments, ainsi que le contrôle des bactéries à Gram-négatif. Les probiotiques, ou produits microbiens administrés directement dans l'alimentation, favorisent l'obtention d'un microbiote intestinal sain. Au cours des années à venir, tous ces types d'additifs alimentaires devraient connaître une croissance plus rapide que celle des antibiotiques ajoutés à l'alimentation.

Des résultats comparables ou supérieurs Des efforts considérables ont été déployés pour identifier les additifs susceptibles de remplacer les AFC. En général, les produits de substitution doivent afficher des performances plus ou moins équivalentes sur le terrain pour être acceptés. En examinant neuf études menées chez des porcs dans différents pays du monde entier et portant sur l'utilisation d'AFC et de NFC (additifs phytogéniques ou produits à base d'acides organiques) à divers stades de production, nous avons observé que les groupes traités avec des NFC présentaient tous, en moyenne, de meilleures performances en matière d'IC et de GMQ que celles du groupe ayant reçu des AFC (figures 2 et 3). Ces animaux présentaient en outre une meilleure santé intestinale et moins de troubles d'ordre

Science & Solutions • Numéro 36


Richard Markus, directeur adjoint du développement Franz Waxenecker, directeur du département Développement

Identifier le bon outil Il ressort de ces résultats que les nouveaux facteurs de croissance permettent de maintenir les performances des animaux et qu'ils peuvent constituer un outil important

Un magazine de BIOMIN

1,65

1,50

Biotronic® (2)

1,80

AFC

Digestarom® (7)

1,95

AFC

Indice de consommation (kg/kg)

Figure 2. IC moyen lors de neuf études menées chez des porcs

1,35 n AFC

n NFC

Source: BIOMIN, 2015

Figure 3. GMQ moyen lors de neuf études menées chez des porcs

Biotronic® (2)

0,2

AFC

0,4

Digestarom® (7)

0,6

AFC

Gain moyen quotidien (kg/jour)

digestif. Dans les études citées ci-dessus, les performances des deux groupes expérimentaux (AFC ou NFC) étaient meilleures que celles des groupes témoins. Au cours de sept études sur les antibiotiques et les additifs alimentaires phytogéniques, il a été observé que ces derniers permettaient une amélioration de l'IC de 5,47 % par rapport aux AFC. Au cours de deux études sur les antibiotiques et les produits à base d'acides organiques, il a été montré que le recours aux acidifiants ne permettait qu'une mince amélioration de l'IC, de l'ordre de 0,5 %. Ces observations suggèrent qu'en termes d'efficacité alimentaire, les NFC peuvent remplacer les AFC. Les antibiotiques et certains additifs phytogéniques réduisent l'inflammation chez l'animal, qui dispose alors de plus d'énergie pour sa croissance. Les acidifiants agissent différemment : ils contribuent à la qualité de l'eau et des aliments, et réduisent la charge pathogène globale au sein du tube digestif. L'amélioration de l'IC est un élément très important puisque le poste dédié à l'alimentation représente environ 70 % de l'ensemble des coûts en production porcine. Un meilleur rendement (correspondant à un IC plus faible) signifie une augmentation de la rentabilité pour l'éleveur. L'amélioration de l'IC, de 2,75 à 2,70, entre le sevrage et la phase de finition (8-110 kg) correspond à une baisse de 5 kg de la quantité d'aliment par porc, soit 5 tonnes d'aliment économisées pour 1 000 porcs élevés. Lors de sept études sur les antibiotiques et les additifs alimentaires phytogéniques, les porcs recevant des additifs présentaient, en moyenne, un GMQ supérieur de 6 % à celui des porcs traités avec des AFC. Lors de deux études sur les antibiotiques et les produits à base d'acides organiques, les porcs recevant des acidifiants présentaient, en moyenne, un gain de poids supérieur de 10,8 % à celui des porcs traités avec des AFC. L'augmentation du gain moyen quotidien (GMQ) peut avoir des répercussions positives sur le poids final des animaux et sur le nombre de rotations. Par exemple, une augmentation du GMQ, de 900 à 910 g, à l'engraissement peut permettre un gain de poids d'environ 0,9 kg chez les porcs en phase de finition au moment de la vente. Les études ci-dessus révèlent que les NFC peuvent également constituer un outil intéressant pour améliorer les paramètres de performance des animaux.

0,0 n AFC

n NFC

Source: BIOMIN, 2015

dans le cadre des stratégies de réduction des antibiotiques. L'objectif des NFC doit demeurer la prévention, et non le traitement des maladies. L'espèce, la phase de production, les conditions sur le terrain, la dose du produit et le retour sur investissement envisagé conditionnent le choix de l'additif à utiliser. On notera par ailleurs que des associations d'additifs ont déjà fait leurs preuves dans certaines situations, pour atteindre des objectifs précis ou pour contrer des menaces comme des mycotoxines ou des bactéries pathogènes. En conclusion, les produits à base d'acides organiques et les additifs alimentaires phytogéniques ont tous deux un rôle à jouer dans l'élevage de demain, en s'inscrivant dans une solution élaborée sur mesure pour aider les éleveurs à atteindre leurs objectifs en matière de santé et de performances.

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Photo: DarcyMaulsby

Comment intégrer de manière optimale les drêches dans l'alimentation des porcs Par Richard

Markus, directeur adjoint du développement et André van Lankveld

Tandis que les éleveurs de porcs, notamment aux États-Unis, utilisent des drêches dans l'alimentation de leurs animaux depuis de nombreuses années, bien des questions demeurent. L'une d'elles concerne le niveau d'inclusion adéquat des drêches et leur utilisation aux différents stades de production.

L

e développement de l'industrie du bioéthanol a donné naissance à de nouveaux sous-produits céréaliers comme les drêches, relativement riches en protéines et en énergie, et facilement disponibles pour l'industrie de l'élevage. Étant donné que le coût de l'alimentation représente 60 à 70 % des dépenses d'une exploitation porcine, il n'est pas étonnant que de nombreux éleveurs cherchent à remplacer la farine de soja, LA source de protéines par excellence, par d'autres produits comme les drêches, environ deux fois moins chères.

Perspective nutritionnelle

Cet article avait initialement été publié dans Pig Progress, Vol. 31 N°6.

6

La farine de soja représente la source de protéines la plus utilisée dans les aliments destinés aux monogastriques, en raison de sa teneur nutritionnelle relativement constante et de l'intérêt de son profil en acides aminés. Les drêches sont un sous-produit du maïs dont la concentration en acides aminés est environ trois fois plus élevée que celle du maïs (tableau 1).

La digestibilité iléale est un paramètre qui permet d'évaluer la disponibilité des acides aminés chez l'animal. D'après des recherches américaines menées en 2009 par Hans Stein et Gerald Shurson, rattachés respectivement à l'Université du Minnesota et l'Université d'Urbana-Champaign, la digestibilité iléale standardisée de la plupart des acides aminés contenus dans les drêches est inférieure d'environ 10 % à celle des acides aminés contenus dans le maïs. Cette digestibilité réduite de la matière sèche et de l'énergie des drêches peut s'expliquer par le fait que la digestibilité apparente des fibres alimentaires dans l'ensemble du tube digestif est inférieure à 50 %.

Évaluer la qualité des protéines Les nutriments sont souvent considérés comme des paramètres limitants lorsqu'une carence a un impact négatif sur la santé de l'animal et/ou sur ses performances. Le tableau 2 présente la composition en acides aminés et la

Science & Solutions • Numéro 36


Tableau 1.Composition nutritionnelle de la farine de soja, des drêches et du maïs Composition nutritionnelle (%)

Farine de soja (PB 44 %)

Drêches (PB 25 %)

Maïs (PB 8 %)

Matière sèche (%)

87,6

88,3

86,4

Cendres (%)

6,5

3,9

1,2

Protéines brutes (%)

43,3

24,9

8,2

Graisses brutes (%)

1,7

8,2

3,7

Fibres brutes (%)

6,1

7,3

2,2

La digestibilité et la contamination par des mycotoxines sont deux points importants à prendre en compte lors de l'utilisation de drêches dans l'alimentation des porcs.

Source: INRA - Tableaux de référence AFZ et EvaPig (2011)

Tableau 2. Qualité des protéines de la farine de soja et des drêches Farine de soja Qualité des protéines

Composition en acides aminés (%)

Drêches Digestibilité iléale standardisée (%)

Composition en acides aminés (%)

Digestibilité iléale standardisée (%)

Lysine

2,65

90

0,71

62

Thréonine

1,69

86

0,91

70

Méthionine

0,62

92

0,51

82

Cystéine

0,65

86

0,49

73

Mét + Cys

1,26

89

1,00

78

Tryptophane

0,56

89

0,19

74

Source: INRA-AFZ, Eva pig (2011)

digestibilité de la farine de soja et des drêches. Si l'on compare la farine de soja, dont la teneur en protéines brutes est de 44 %, aux drêches dont la teneur est de 25 %, il apparaît que la farine de soja est bien plus riche en acides aminés et présente une meilleure digestibilité. Malgré ces différences, les drêches peuvent être une source intéressante d'acides aminés soufrés. Il est toujours conseillé de vérifier le ratio lysine-protéines brutes (PB) des drêches. Il peut fournir des indications sur le risque d'altérations nutritionnelles liées à la chaleur lors du processus de séchage. Il est fréquent de rencontrer un ratio lysine-PB de 2,8 % ou plus pour des drêches de qualité moyenne en termes de digestibilité de la lysine.

Améliorer la digestibilité des nutriments Les additifs alimentaires phytogéniques peuvent avoir un impact positif sur la digestibilité des nutriments. Cet élément a une importance particulière pour les porcelets dont le tube digestif est encore immature. Une étude de 41 jours sur des porcelets de 25 jours a montré que l'utilisation de Digestarom®, un additif alimentaire phytogénique de BIOMIN, permettait d'améliorer la digestibilité des protéines brutes de 9,8 %, des graisses brutes de 7,7 % et de l'amidon

Un magazine de BIOMIN

de 1,4 %, par rapport au groupe témoin (figure 1). De manière générale, une amélioration de la digestibilité iléale moyenne des acides aminés, supérieure à 10 %, a été relevée chez les porcelets dont l'alimentation contenait un additif alimentaire phytogénique.

Engraissement et finition Les drêches peuvent représenter jusqu'à 20 % de l'alimentation des porcs à l'engraissement, sans impact négatif significatif sur leurs performances. Cependant, Figure 1. Amélioration de la digestibilité avec Digestarom®. +10,4%*

+9,6%*

+1,9%

+17,2%* +13,2%* +16,8%* +11,0%*

+7,2%*

90 80 70 60 50 40 30 20 10 lys

ine m

*

i éth

on

ine

tyr

osi

ne

éo thr

Différence significative (p <0.01)

nin

e

ph

én

l yla

an

ine

pro

lin

e

le iso

uci

ne

leu

cin

e

n Témoin n Digestarom®

7


Comment intégrer de manière optimale les drêches dans l'alimentation des porcs

Mycotoxines dans l'alimentation [µg/kg]

Figure 2. Impact d'une alimentation contaminée par des mycotoxines sur les performances des porcelets 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 r 1 r 4 r 8 11 15 18 22 25 29 32 36 r 39 Jou Jou Jou Jour Jour Jour Jour Jour Jour Jour Jour Jou

– Déoxynivalénol – Nivalénol – Zéaralénone

Gain de poids [g/porc]

700 556 a

600

602 b

500 400 300

247 a

401 a

301 b

451 b

200 100 0 Jours 1-20

Jours 20-40

n Témoin

Jours 1-40

n Mycofix®

Source: BIOMIN, 2014

Les porc en postsevrage ou en engraissement peuvent bénéficier d'une alimentation contenant des drêches sans impact négatif significatif sur leurs performances de croissance. 8

dans de nombreux cas, l'augmentation de la proportion de drêches dans la ration entraîne une réduction du gain de poids et une augmentation de l'IC. Le fait de supprimer les drêches de l'alimentation des porcs trois à quatre semaines avant l'abattage peut réduire son impact négatif sur la proportion de graisse sur la carcasse. Dix-huit essais ont été menés chez des charcutiers dont l'alimentation contenait jusqu'à 30 % de drêches : au cours de huit essais, le pourcentage d'habillage de la carcasse était moins élevé. On peut s'attendre à une baisse du rendement de 0,03 % pour chaque pourcentage de drêches dans l'alimentation, mais il est possible de prévenir ce phénomène en supprimant les drêches de l'alimentation du porc six semaines avant l'abattage.

Post-sevrage L'alimentation des porcs en post-sevrage (deux à trois semaines après le sevrage) peut contenir jusqu'à 30 % de drêches sans impact négatif significatif sur leurs performances. Les porcelets sont extrêmement sensibles aux

mycotoxines produites par les champignons du genre Fusarium, ce qui peut justifier de limiter l'utilisation des drêches. En effet, le maïs et ses sous-produits sont souvent contaminés. Les échantillons de maïs analysés dans le cadre de l'étude mycotoxines 2014 de BIOMIN se sont révélés positifs au déoxynivalénol (73 % des cas), à la T-2 (13 %), aux fumonisines (72 %), à la zéaralénone (55 %), aux aflatoxines (23 %) et à l'ochratoxine A (5 %). Les parties les plus contaminées du maïs sont les enveloppes qui restent dans les drêches après le processus de fermentation. En raison de l'absence de dissolution ou d'évaporation des mycotoxines, leur concentration dans les drêches obtenues est généralement trois fois plus élevée que dans le maïs d'origine. L'étude mycotoxines 2014 montre également que les drêches présentaient la plus haute prévalence d'aflatoxines, de zéaralénone, de déoxynivalénol et de fumonisines, avec respectivement 39 %, 72 %, 81 % et 81 % d'échantillons testés positifs. Les analyses ont montré la présence de toxine T-2 et d'ochratoxine A dans respectivement 26 % et 27 % des échantillons. Lors d'une étude de 40 jours, 300 porcelets ont été répartis dans deux groupes (témoin ou traitement) et nourris avec un aliment faiblement contaminé (partie supérieure de la figure 2). Dans le groupe traitement, les porcelets ont reçu un additif de détoxification des mycotoxines à visée préventive, Mycofix® Plus. Les résultats ont révélé une amélioration significative du gain de poids quotidien.

Truies Peu d'études portent sur l'utilisation des drêches dans l'alimentation des truies. En 2012, des chercheurs proches de Lee Johnston et al. de l'Université du Minnesota aux États-Unis ont mené une étude sur 400 truies, de parité un à trois, réparties dans un groupe témoin et un groupe d'étude. Les truies du groupe témoin bénéficiaient d'une alimentation à base de maïs et de soja. Les truies du groupe d'étude bénéficiaient d'une ration contenant 40 % de drêches pendant la gestation et 20 % pendant la lactation. Aucune différence significative n'a été observée en termes de taille de la portée, de porcelets sevrés par portée et de mortalité des porcelets. Néanmoins, les paramètres de performance clés étaient en moyenne inférieurs de 4 % dans le groupe nourris avec des drêches par rapport au groupe témoin.

Science & Solutions • Numéro 36


Cut & Keep

Mes porcs sont malades : de quoi s'agit-il ? Partie 6 : Baisse de l'ingestion

L

'ingestion est l'un des facteurs les plus importants et les plus complexes en production porcine. En effet, la quantité d'aliment consommée est un élément essentiel pour déterminer les performances de croissance et le taux de développement des tissus. L'ingestion des porcs dans les élevages commerciaux doit faire l'objet d'une évaluation et d'une surveillance constante afin de pouvoir établir un régime alimentaire adapté aux besoins nutritionnels de l'animal. Cet article détaille les principaux facteurs ayant un impact sur l'ingestion et souligne les différentes mesures susceptibles d'avoir une influence positive sur les résultats (voir tableau ci-contre). • Facteurs environnementaux : la température ambiante est le principal facteur climatique ayant une influence directe sur l'ingestion. En cas d'exposition à des températures très froides, les porcs mangent beaucoup afin de maintenir une température corporelle normale. • Composition du régime alimentaire : la teneur énergétique de l'alimentation a un impact important sur l'ingestion. Les porcs peuvent consommer de nombreux ingrédients différents et ajuster leur prise alimentaire afin de maintenir une consommation énergétique constante. La teneur des autres nutriments a également un impact sur l'ingestion du porc, notamment s'il existe des carences ou des déséquilibres. • État de santé : le système immunitaire du porc a un rôle très important sur ses performances. L'exposition de l'animal à des agents pathogènes déclenche la libération de cytokines qui activent son système immunitaire. Ces cytokines altèrent les processus métaboliques, ce qui se solde par une synthèse réduite et une dégradation accrue des protéines afin de maintenir l'homéostasie en cas de menace sanitaire. • Génotype : il existe d'importantes variations génétiques en termes de vitesse de développement du tissu maigre, d'efficacité alimentaire sur le tissu maigre, de teneur en viande maigre de la carcasse et d'ingestion entre les différentes populations génétiques de porcs. • Mycotoxines : la présence de toxines peut entraîner une baisse considérable de l'ingestion du porc. De nombreux aliments d'utilisation courante contiennent des toxines naturelles susceptibles d'altérer les performances du porc et/ou son ingestion, avec un impact négatif sur ses besoins nutritionnels.

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Checklist

Recommandations/Solutions Environnement • Température optimale des bâtiments en fonction de l'âge des porcs et de la phase de production • Ventilation optimale des bâtiments • Fonctionnement correct des systèmes de brumisation ou d'arrosage afin d'assurer un refroidissement par évaporation • Appareils de contrôle des bâtiments correctement paramétrés en fonction de la saison et équipement parfaitement fonctionnel Gestion du régime alimentaire et des aliments utilisés • Remise en question régulière du programme nutritionnel • Teneur énergétique adéquate • Teneur correcte en protéines • Appétence des ingrédients - limiter les ingrédients peu appétents et/ou apporter progressivement des modifications • Forme de l'aliment : les animaux ont tendance à manger davantage avec une alimentation sous forme de granulés • Vérifier la taille des particules (microns) • S'assurer que les porcs disposent d'un accès permanent à la nourriture • S'assurer que le système de distribution de l'aliment approvisionne les mangeoires en permanence Système de distribution de l'alimentation • S'assurer que chaque porc dispose d'un espace suffisant au niveau des mangeoires et que l'espace disponible suffit pour l'ensemble des porcs du bâtiment • Couverture adéquate des mangeoires • État matériel des mangeoires • Considérer les bénéfices potentiels d'un système de distribution d'aliments secs et humides, et de son installation en vue d'un rendement ciblé Mycotoxines • Contrôler les matières premières et les aliments complets. Établir un système de surveillance de l'échantillonnage à l'aide de méthodes d'analyse (LC-MS/MS, HPLC) • Veiller à l'hygiène des silos et des systèmes de distribution d'eau et d'aliments • Envisager l'utilisation d'un additif alimentaire associé à d'autres stratégies de lutte contre les mycotoxines (adsorption, biotransformation et bioprotection) Eau • Fonctionnement correct des abreuvoirs • Débit adéquat • Abreuvoirs accessibles aux porcs (hauteur adéquate notamment pendant le postsevrage) • Nombre d'abreuvoirs suffisant par rapport au nombre de porcs • Qualité de l'eau Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.

Pour plus d'information, rendez vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent principalement les porcs et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l'alimentation. Ces maladies et problèmes porcins incluent ceux présentés dans ce tableau, sans pour autant s'y limiter. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de l'utilisation de ce tableau ou des informations qu'il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.

9


M

EN

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AN

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