Science & Solutions #40 Porcs (Français)

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Numéro 40 • Porcs

3 contaminants dans le lait des truies

Photo: fotostorm

Efficacité alimentaire et performances de croissance

Photo: Onnes

Photo: M2K7

Un magazine de

Mes porcs sont malades : de quoi s‘agit-il ? Partie 7 : Conjonctivite


Éditorial Réussir dans une nouvelle ère En décembre 2013, la FDA (Food and Drug Administration américaine) avait annoncé des changements attendus de longue date concernant l’utilisation, chez les animaux destinés à la consommation, d’antibiotiques jugés importants d’un point de vue médical pour l’homme. Nous sommes aujourd’hui au terme de la période de transition de 3 ans. Les producteurs de porcs américains doivent désormais être prêts à cesser l’utilisation sous-thérapeutique des antibiotiques et à opter pour des méthodes plus durables permettant d’améliorer la santé de leurs animaux. De nombreux pays à travers le monde ont déjà adopté une attitude similaire, ou sont en train de le faire. Depuis plus de 30 ans, BIOMIN est là pour accompagner les professionnels du secteur tout au long de ce processus. Chez BIOMIN, nous nous efforçons de proposer des solutions naturelles qui renforcent la santé animale et améliorent la croissance. Dans ce numéro de Science & Solutions, nous vous expliquons le potentiel des produits phytogéniques en post-sevrage, la phase la plus délicate en production porcine. Nous nous intéressons à la manière d’améliorer l’indice de consommation et vous présentons les résultats des dernières études qui mettent en évidence l’efficacité de Digestarom® en termes d’amélioration de l’efficacité alimentaire. La réduction de l’indice de consommation permet d’extraire les principaux nutriments de votre aliment, avec un impact positif sur la rentabilité. Le fait d’optimiser les performances et la santé des porcelets est essentiel pour garantir des bénéfices ultérieurs. C’est pourquoi il est conseillé de prendre en compte trois menaces présentes dans le lait des truies et souvent ignorées (présence de cellules somatiques, d’endotoxines et de mycotoxines) et d’évaluer les mesures préventives à adopter. Pour finir, nous passons en revue les différentes causes de la conjonctivite, une affection oculaire fréquente qui peut révéler des problèmes de santé sous-jacents plus graves et susceptibles de réduire les performances zootechniques. Nous exposons enfin les mesures que peut prendre l’éleveur pour traiter ce problème. De nouvelles réglementations et de nouveaux enjeux sanitaires vont encore apparaître. La recherche scientifique au cœur de l’innovation et des découvertes actuelles nous offrira les outils nécessaires pour s’adapter et prospérer. Bien cordialement,

S. Maria MENDOZA Responsable technique Porcs

Science & Solutions • Numéro 40


Sommaire Améliorer l'efficacité alimentaire et les performances de croissance des porcelets au post-sevrage

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Les additifs alimentaires phytogéniques constituent un moyen d'améliorer l'indice de consommation des porcelets au post-sevrage. Par István Csutorás DVM MSc

3 contaminants à surveiller dans le lait des truies

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Les cellules somatiques, les endotoxines et les mycotoxines présentes dans le colostrum et le lait des truies sont de toute évidence des menaces ignorées mais qui peuvent avoir un impact négatif sur les porcelets. Par Thomas Weiland PhD

Cut & Keep

Checklist

Mes porcs sont malades : de quoi s'agit-il ?

Partie 7 : Conjonctivite

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Fiche pratique détachable d’aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions. Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l’adresse: magazine@biomin.net Rédacteur en chef : Contributeurs:

Ryan Hines Vladimir Borges, István Csutorás, S. Maria Mendoza, Thomas Weiland Marketing: Herbert Kneissl Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Éditeur : BIOMIN Holding GmbH Erber Campus, 3131 Getzersdorf, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net ©Copyright 2017, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l’autorisation écrite du détenteur des droits d’auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d’auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Printed on eco-friendly paper: Austrian Ecolabel (Österreichisches Umweltzeichen). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence. BIOMIN is part of ERBER Group

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Améliorer l’efficacité alimen de croissance chez les porcel Photo: Igor Stramyk

Par István Csutorás, Chef de produit, Additifs phytogéniques

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Les pressions visant à réduire l’utilisation des antibiotiques ont augmenté la nécessité de renforcer les performances intestinales des animaux. Les additifs alimentaires phytogéniques constituent un moyen d’améliorer l’indice de consommation chez les porcelets au post-sevrage.

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ntaire et les performances lets au post-sevrage

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Améliorer l’efficacité alimentaire et les performances de croissance chez les porcelets au post-sevrage

« Le meilleur facteur de croissance ?

L

es antibiotiques facteurs de croissance sont largement utilisés depuis les années 50. Considérés comme abordables et faciles à utiliser, ils font tout de même l’objet, depuis quelques années, d’une surveillance plus rigoureuse de la part des producteurs, des organismes de réglementation et des consommateurs. L’industrie porcine se trouve aujourd’hui soumise à des pressions plus fortes qui la poussent à trouver des alternatives durables pour améliorer les performances zootechniques et renforcer la santé animale, tout en maintenant un niveau de rentabilité correct et en minimisant l’impact environnemental. Les antibiotiques facteurs de croissance en perte de vitesse Cette tendance a commencé en 2006 avec l’interdiction des antibiotiques facteurs de croissance en Europe. Tous les pays commencent à faire de réels efforts pour réduire l’usage des antibiotiques chez les animaux de rente. L’Indonésie a interdit plusieurs antibiotiques facteurs de croissance en 2015. Les États-Unis ont mis en œuvre leur directive vétérinaire pour l’alimentation (Veterinary Feed Directive,VFD) et le Canada a interdit les antibiotiques facteurs de croissance depuis cette année. Il existe heureusement des outils innovants qui constituent des alternatives intéressantes. De meilleures performances intestinales D’après Franz Waxenecker, directeur du développement chez BIOMIN, « le meilleur facteur de croissance, c’est la santé intestinale ». Le maintien d’un environnement intestinal robuste et stable est un élément essentiel à l’obtention de bonnes performances zootechniques. Les additifs alimentaires phytogéniques (à base de plantes) font l’objet d’un intérêt croissant en raison de leur capacité à améliorer les performances des porcs grâce au maintien d’une bonne santé intestinale. Le pouvoir des plantes Les additifs alimentaires phytogéniques se composent essentiellement de plantes, d’épices, d’extraits végétaux volatils et non volatils, et de leurs composés actifs. Parmi les molécules bioactives bien connues des additifs alimentaires phytogéniques, citons l’anéthol, la carvacrol, le cinnamaldéhyde, l’eugénol ou encore le thymol, la

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plupart d’entre elles possédant des propriétés phénoliques. Améliorer l’indice de consommation Grâce à une meilleure appétence ainsi qu’à l’augmentation de la quantité de salive et de la sécrétion d’enzymes digestives chez l’animal, les additifs alimentaires phytogéniques contribuent essentiellement à améliorer la digestibilité des nutriments avec, à terme, un meilleur indice de consommation et une rentabilité globale accrue. Ils permettent également de mieux contrôler les agents pathogènes et sont capables de moduler de manière bénéfique, directement et indirectement, le microbiote intestinal. Modulation intestinale Les additifs alimentaires phytogéniques modulent indirectement le microbiote intestinal en augmentant la digestibilité des nutriments et en laissant ainsi moins de nutriments disponibles pour les agents pathogènes dans le tube digestif. En cas de faible digestibilité des nutriments, il reste une quantité élevée d’aliment non digéré dans le tube digestif, ce qui peut favoriser le développement de pathogènes indésirables à l’origine d’une fermentation des nutriments. Les métabolites comme les amines biogènes et l’ammoniac sont liés à la dégradation indésirable des nutriments et peuvent se révéler toxiques pour l’animal. Ce phénomène peut entraîner un déséquilibre au sein du tube digestif, à l’origine d’une inflammation, et se solder à terme par des performances sous-optimales et des diarrhées. Il est possible d’améliorer l’utilisation des nutriments en augmentant la production de sécrétions digestives et l’activité enzymatique, avec des effets positifs sur la morphologie des tissus de l’intestin grêle (hauteur des villosités plus importante et cellules caliciformes plus nombreuses). Ces effets sur la morphologie gastro-intestinale peuvent en plus contribuer à améliorer la digestibilité des nutriments et par conséquent, les résultats économiques de l’exploitation. Les additifs alimentaires phytogéniques ont également un effet modulateur direct sur le microbiote grâce à leur action antimicrobienne sur les agents pathogènes. Études menées sur des porcelets Deux études consécutives ont été menées dans des élevages commerciaux pour évaluer l’effet d’un additif alimentaire phytogénique (Digestarom® Porcelet) sur

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István Csutorás Chef de produit, Additifs phytogéniques

Figure 1. Digestarom® améliore l’indice de consommation. 1,50

IC corrigé

1,45

1,49 1,43

1,40

1,40

1,35

1,36

1,30 1,25

Étude 1 n Témoin

Étude 2 n Digestarom®

Source: études BIOMIN

Figure 2. Digestarom® améliore le gain moyen quotidien corrigé. 420 GMQ corrigé (g)

410

409

400 390 380

380

370 360

380

365

350 340

Étude 1 n Témoin

Étude 2 n Digestarom®

Source: études BIOMIN

Figure 3. Digestarom® raccourcit les périodes de croissance corrigées. Périodes de croissance corrigées (en jours)

47 46

46,6

45 44,7

44

44,7

43 42 41

41,6

40 39

Étude 1 n Témoin

Source: études BIOMIN

Un magazine de BIOMIN

Étude 2 n Digestarom®

les performances de porcelets au post-sevrage. Les groupes témoins négatifs ont reçu une alimentation standard, sans antibiotique ni facteur de croissance naturel. Les groupes d’étude ont reçu une alimentation contenant du Digestarom® (300 g/t). Les deux études ont duré 46 jours. Les données zootechniques, à savoir poids vif, consommation alimentaire, gain moyen quotidien, indice de consommation et mortalité, ont été consignées dans tous les groupes.

Photo: hocus-focus

Une bonne santé intestinale »

Le mode d’action des additifs alimentaires phytogéniques consiste essentiellement à améliorer la digestibilité des nutriments avec, à terme, un meilleur indice de consommation et une rentabilité globale accrue.

Résultats Les résultats des études ont montré que l’ajout de Digestarom® dans l’alimentation des porcelets a permis d’augmenter leur gain moyen quotidien et d’améliorer leur indice de consommation. Afin de faciliter la comparaison des données, nous avons corrigé les performances de tous les groupes avec 23 kg comme poids vif final. Les animaux ayant reçu Digestarom® ont un IC corrigé de 1,40 dans la première étude et 1,36 dans la deuxième étude, contre respectivement 1,49 et 1,43 dans les groupes témoins (figure 1). Le gain moyen quotidien corrigé était de 380 et 409 grammes dans les groupes Digestarom, contre respectivement 365 et 380 grammes dans les groupes témoins (figure 2).

Conclusion L’amélioration de l’efficacité alimentaire repose sur une digestion et une absorption optimales des nutriments. Les deux études ont montré l’efficacité de Digestarom® et ont confirmé l’importance d’envisager l’utilisation d’un additif alimentaire phytogénique dans l’alimentation des porcelets, notamment afin d’accroître le gain moyen quotidien et d’améliorer la conversion des aliments en protéines animales. Pour résumer, les additifs alimentaires phytogéniques peuvent être considérés comme une réelle alternative aux antibiotiques traditionnels. De plus, ils peuvent servir d’outils nutritionnels durables afin de préserver l’intégrité intestinale, permettant ainsi d’améliorer les performances des animaux dans les situations difficiles.

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Photo: zhuzhu

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Science & Solutions • Numéro 40


3 contaminants à surveiller dans le lait des truies Par Thomas Weiland, Chef de produit, Additifs phytogéniques

Les cellules somatiques, les endotoxines et les mycotoxines présentes dans le colostrum et le lait des truies sont de toute évidence des menaces ignorées mais qui peuvent avoir un impact négatif sur les porcelets.

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énéralement considéré comme l’aliment idéal pour les mammifères nouveaux-nés, le lait maternel constitue la seule et unique source de nutriments au cours des premiers jours de vie d’un porcelet, puis la principale source au cours de la période d’allaitement. On ne soulignera jamais assez l’importance du lait et du colostrum. Il est vrai que le lait maternel est riche en énergie (présence de lipides et de lactose), contient des protéines très digestes, transmet l’immunité de la mère au petit et offre une protection mucosale et systémique. Malgré ces bienfaits indéniables, le lait des truies peut cacher une ou plusieurs menaces pour les porcelets. L’apparition d’un syndrome de diarrhées néonatales dans de nombreux pays laisse penser que ces menaces mériteraient qu’on s’y intéresse davantage. La comparaison avec l’industrie laitière peut se révéler significative. 1. Le comptage des cellules somatiques Le comptage des cellules somatiques (CCS) constitue un paramètre clé d’évaluation de la qualité du lait de vache, avec un effet sur le prix de marché du lait. Il varie en fonction du statut inflammatoire de l’animal. Chez les truies comme chez les vaches, il peut refléter l’état de santé général de l’animal, celui de l’intestin et de la mamelle, ainsi que le processus de formation du lait. Les recherches menées sur le CCS dans le lait de truie sont malheureusement limitées et les taux rapportés varient considérablement. Des taux de 2 à 3 x 106 cellules/ml de colostrum et de 5 x 105 cellules/ml de lait mature semblent

Tableau 1. Corrélation entre le CCS dans le lait des truies et le faible poids des porcelets Spécification

Poids jour 1 (kg)

Poids jour 7 (kg)

Poids jour 14 (kg)

CCS 24 h p.p.

-0,12

-0,12

-0,19*

CCS jour 7

-0,28**

-0,21**

-0,16

CCS jour 14

-0,23

-0,23

CCS jour 21

-0,30**

**

**

-0,22**

-0,24**

-0,26**

*valeur significative p ≤ 0,05, **valeur significative p ≤ 0,01 Source: Skrzypczak et al. (2012)

tout à fait normaux. Au cours de la première semaine suivant la mise-bas, le CCS diminue généralement de 10 % puis reste stable. De récentes recherches ont été menées sur l’impact du CCS sur le poids des porcelets (tableau 1). Les corrélations significatives mises en évidence au cours de ces recherches suggèrent de surveiller plus attentivement le CCS en raison de ses effets négatifs sur les porcelets nouveaux-nés.

Les endotoxines peuvent être impliquées dans l'apparition du syndrome mammite-métrite-agalaxie (MMA) et du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).

2. Endotoxines Les endotoxines sont des lipopolysaccharides (LPS) thermostables essentiellement présentes dans la paroi des bactéries à Gram négatif comme E.coli ou les salmonelles. Elles sont libérées lors de la mort de la bactérie dans l’organisme de l’hôte. Les porcs sont en permanence exposés aux endotoxines présentes dans le sol, l’air, l’eau et le tube digestif. L’entrée de LPS dans la circulation sanguine peut entraîner de la fièvre, des frissons, un choc, une leucopénie et un ensemble d’autres symptômes, en fonction de l’état de l’organisme infecté. Les endotoxines peuvent être impliquées dans l’apparition du syndrome mammite-métrite-agalaxie (MMA) et du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Les lipopolysaccharides peuvent également augmenter la sensibilité du porc au déoxynivalénol

Cet article a initialement été publié dans Pig International

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3 contaminants à surveiller dans le lait des truies

Figure 2. Structure d’une endotoxine produite par une bactérie à Gram négatif (lipopolysaccharide). Chaîne O-polysaccharidique spécifique

Glycolipide principal

Lipide A n

Sous-unité (externe) (interne) O-oligosaccharidique Oligosaccharide principal spécifique

Figure 1. Véritable problème pour les industries laitière et porcine, les aflatoxines sont des mycotoxines naturellement présentes, produites par les espèces de champignon Aspergillus flavus (ci-dessous) et Aspergillus parasiticus.

(DON), une mycotoxine importante pouvant entraîner des vomissements, des diarrhées et une altération de la fonction immunitaire. Le taux de LPS a été utilisé comme paramètre de qualité du lait traité thermiquement et destiné à la consommation humaine, avec un taux maximum établi à 400 UE/ml. Il n’existe aujourd’hui que peu de recherches sur la présence d’endotoxines dans le colostrum et le lait mature des truies, ainsi que sur les effets d’un colostrum ou d’un lait contaminé par des endotoxines sur la croissance des porcelets. Dans ce contexte, les conclusions de Shreeve et al. (1970) qui établissent que les porcelets nés de truies immunisées avec un extrait d’E.coli développent une hypersensibilité vis-à-vis de différentes endotoxines, se révèlent également intéressantes. 3. Aflatoxines Véritable problème pour l’industrie laitière, les aflatoxines sont des mycotoxines naturellement présentes, produites par les espèces de champignon Aspergillus flavus et Aspergillus parasiticus. L’aflatoxine B1 est le composé naturel le plus carcinogène connu à ce jour. L’aflatoxine M1, métabolite naturel de l’aflatoxine B1, présente un taux de contamination du lait de 1 à 6 %. Une concentration en aflatoxine M1 supérieure à 0,05 µg/kg dans l’UE ou à 0,5 µg/kg aux États-Unis est considérée comme inadmissible : le lait doit alors être éliminé, ce qui représente une perte de revenus et des frais d’élimination supplémentaires pour le producteur laitier. Les jeunes porcelets et les truies gestantes sont souvent les plus touchés par les aflatoxines. Parmi les effets des aflatoxines, citons des symptômes généraux de croissance lente, de réduction de la consommation alimentaire et d’immu-

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nosuppression. La toxicité hépatique, l’inflammation rénale et les hémorragies systémiques sont également des effets caractéristiques des aflatoxines. Les lésions que peuvent entraîner les aflatoxines chez les porcelets allaités n’ont pas encore fait l’objet de recherches. Répondre à ces trois menaces Étant donné la nature complexe de leurs effets délétères sur les porcelets (risques bien documentés, mais également autres menaces potentielles moins bien étudiées), la prudence est de mise. Il peut être utile de s’inspirer de l’industrie laitière pour identifier les mesures préventives adaptées. Les éleveurs porcins peuvent en effet prendre certaines mesures afin de limiter les effets de la triple menace CCS-endotoxines-mycotoxines. Il est essentiel d’adopter un plan de biosécurité et un programme efficace de gestion des risques liés aux mycotoxines incluant des stratégies de contrôle des endotoxines. Les agents modernes de liaison et de désactivation des mycotoxines peuvent également contribuer au contrôle des endotoxines. Les études que nous avons menées ont montré que l’ajout de certains additifs alimentaires phytogéniques complexes à l’alimentation de toutes les truies permettait d’améliorer les performances zootechniques de l’animal, ainsi que la qualité et la quantité de lait produite, avec une réduction du CCS notamment au cours de la période entourant la mise-bas. Nous espérons qu’en adoptant ces mesures et grâce aux nouvelles recherches menées sur le sujet, l’industrie porcine verra ses truies produire un lait de meilleure qualité en quantité plus importante, et ses porcelets se développer pour devenir des animaux adultes rentables et en parfaite santé.

Science & Solutions • Numéro 40


Cut & Keep

Checklist

Mes porcs sont malades : de quoi s‘agit-il ? Partie 7 : Conjonctivite

I

l existe de nombreuses causes à la conjonctivite. Nous vous présentons ici certains des facteurs de risque qui y sont liés et vous donnons des conseils utiles afin de pouvoir établir un diagnostic différentiel efficace. La conjonctivite est une inflammation de la conjonctive, une membrane fine et fragile qui recouvre le globe oculaire et tapisse l’intérieur de la paupière. Il s’agit d’une affection oculaire très fréquente car la conjonctive est en permanence exposée à des micro-organismes. Certains agents environnementaux peuvent également être à l’origine d’une infection ou d’une réaction allergique. Des signes cliniques peuvent apparaître dans un œil, ou les deux, et en cas d’origine infectieuse, se transmettre très facilement d’un animal à l’autre lors d’un contact physique rapproché. Les foyers de conjonctivite peuvent être associées à une infection à Chlamydia ou à d’autres affections comme la grippe, la maladie d’Aujeszky ou encore le syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP), parmi d’autres. Il est cependant nécessaire de disposer de résultats cliniques et de laboratoire pour pouvoir établir un diagnostic correct. La plupart des détergents et désinfectants traditionnels permettent d’inactiver les bactéries de la famille

des Chlamydiaceae. Le traitement des infections à Chlamydia repose actuellement sur l’antibiothérapie. Les tétracyclines sont généralement les antibiotiques de premier choix pour contrôler ce type d’infection. En cas de résistance de Chlamydia suis, il est possible de les substituer par des quinolones (enrofloxacine) ou des macrolides (érythromycine) en seconde intention. Des bâtiments mal ventilés ou à l’hygiène insuffisante peuvent également contribuer à l’apparition d’une conjonctivite. Il est essentiel d’améliorer les conditions environnementales pour résoudre ce problème. La présence de certaines mycotoxines, notamment les trichothécènes, peut parfois être liée à ce problème. Le déoxynivalénol (DON) et la T-2 appartiennent à la famille des trichothécènes et sont les mycotoxines les plus fréquemment retrouvées. Outre des signes de conjonctivite, d’autres symptômes comme des vomissements, une réduction de la consommation alimentaire, du gain de poids et de l’uniformité pondérale dans les lots, ou encore une augmentation de l’incidence des diarrhées, pourront être observés chez les animaux intoxiqués aux trichothécènes. Il est important de recourir à des stratégies d’inactivation des mycotoxines, notamment des trichothécènes, pour pouvoir contrôler la situation.

Fiche pratique

Solution

Cause possible : MYCOTOXINES (trichothécènes) • Contrôler les matières premières et les aliments • Utiliser Mycofix® à une dose adaptée

• Intoxication chronique • Matières premières (ELISA) ou aliments (HPLC) positifs Cause possible : ENVIRONNEMENT • Odeur et larmoiement • Présence d’une concentration élevée de gaz toxiques (NH3 et H2S) • Excès de poudre et de poussière

• Adapter les conditions d’hygiène, de ventilation et l’humidité relative

Cause possible : CHLAMYDIA SUIS • Entérite, pneumonie, pleurésie, péricardite, arthrite, boiterie, orchite, infection utérine, avortement tardif, mortinatalité, momification • Porcs porteurs, mouches, poussière, déjections d’oiseaux

• Biosécurité • Hygiène • Désinfection • Antibiothérapie

Cause possible : SDRP • Œdème péri-orbitaire • RT-PCR, ELISA, test d’immunofluorescence indirecte

• Biosécurité • Vaccination

Cause possible : PESTE PORCINE AFRICAINE (PPA) ET PESTE PORCINE CLASSIQUE (PPC) • Vomissements • Épidémiologie et signes cliniques

• Biosécurité • Éradication

Cause possible : GRIPPE • Fièvre, léthargie, toux, dyspnée, infertilité, portées moins nombreuses, avortement, mortinatalité • Épidémiologie et signes cliniques • RT-PCR et/ou ELISA

• Vaccination • Anti-inflammatoires

Cause possible : MALADIE D’AUJESZKY • Kératoconjonctivite, rétinite, névrite optique, rhinite, laryngite, trachéite, amygdalite nécrotique • Épidémiologie, signes cliniques, cadavres de chien ou de chat • PCR, ELISA

• Biosécurité • Vaccination

Cause possible : MYCOPLASMA HYORHINIS • Rougeur de la conjonctive, formation de croûtes par exsudation au bord de la paupière, larmoiement, polysérosite, soies rêches, fièvre modérée, dépression, baisse de la consommation alimentaire, détresse respiratoire, crampes abdominales, boiterie et gonflement des articulations • PCR

• Antibiothérapie

Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.

Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent couramment les volailles et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l’alimentation. La liste des problèmes et maladies présentés dans ce tableau n’est pas exhaustive de tous les problèmes et maladies qui peuvent toucher les volailles. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de l’utilisation de ce tableau ou des informations qu’il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.

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*Autorisé par les règlements n°1115/2014, 1060/2013 et 1016/2013 du Parlement européen sur la réduction de la contamination par des fumonisines, des aflatoxines et des trichothécènes.

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