Science & Solutions #45 Ruminants (Français)

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Numéro 45 • Ruminants Un magazine de

u est malade a e p u o tr n o M -il ? de quoi s'agit

:

Lever le voile sur les boiteries 5 conseils pour la production d'ensilage

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Fièvre de lait

Bloquer les agents pathogènes pour accélérer la croissance des veaux


Éditorial La science au service de votre activité Bienvenue dans ce nouveau numéro de Science & Solutions. Chez BIOMIN, nous vous aidons à tirer le meilleur parti des aliments utilisés, en optimisant les performances intestinales de vos animaux et en les protégeant au mieux des mycotoxines. Dans ce numéro, Nicole Reisinger décrit comment BIOMIN a mis au point un modèle d'étude de la fourbure qui offre de nouvelles conclusions sur les causes de cette pathologie. Nous vous donnons également des conseils pratiques afin d'éviter ce problème sanitaire majeur dans vos élevages. Les solutions BIOMIN sont propres à chaque espèce et chaque situation. En ce qui concerne les ruminants, notre approche vise principalement à vous aider à obtenir un ensilage de qualité. En effet, lorsqu'il est de qualité, l'ensilage constitue l'aliment le plus rentable. Zanetta Chodorowska passe en revue certains points essentiels pour obtenir un bon ensilage , y compris les paramètres microbiologiques, qui revêtent une importance capitale. L'ensilage peut être colonnisé par des moisissures, ce qui aggrave encore le problème posé par les mycotoxines. La stabilité aérobie qu'offre Biomin® BioStabil inhibe le développement de micro-organismes responsables de dégradation, préservant ainsi la valeur nutritive de l'ensilage et contribuant à la sécurité alimentaire. Concernant les veaux, nous examinons la stratégie employée par un éleveur laitier danois et le vétérinaire local consistant à ajouter un acidifiant au lait de remplacement donné aux jeunes veaux de l'exploitation. Des études ont montré que cette stratégie peut se révéler particulièrement efficace au cours des trois premières semaines de vie du veau, ainsi que lors de périodes de stress (déplacement des veaux et changements de temps, entre autres). Pour finir, nous nous intéressons à la fièvre de lait, qui n'est pas un problème nouveau en élevage laitier, mais qui touche particulièrement les vaches hautes productrices. Bryan Miller propose des solutions pour aider les vaches à répondre à l'augmentation soudaine de leurs besoins en calcium après le vêlage. Nous développons toutes nos solutions innovantes dédiées à l'agriculture grâce à notre expertise et nos connaissances scientifiques étendues, ce qui explique le titre de notre magazine : Science & Solutions. Bonne lecture !

Vesna JENKINS Chef de produit, Agents microbiens

Science & Solutions • Numéro 45


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Sommaire

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Comprendre les véritables causes des boiteries Le centre de recherche BIOMIN étudie la fourbure afin de distinguer les différents facteurs impliqués et d'identifier des solutions rentables. Par Nicole Reisinger, PhD

5 défis à relever pour réussir son ensilage

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La production d'un ensilage de qualité implique une gestion précise du fourrage, de la récolte à sa consommation. Par Zanetta Chodorowska, Ingénieur

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Un additif alimentaire pour bloquer les agents pathogènes et accélérer la croissance des veaux Dans un élevage laitier de Munchgaard au Danemark, l'ajout de Biotronic® PX Top3 a permis d'augmenter le gain de poids des veaux Jersey de 15 kg pendant la période d'allaitement. Par Claus Solhøj

Mon troupeau est malade :

Cut & Keep

Checklist

de quoi s'agit-il ?

Partie 4 : Fièvre de lait

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Fiche pratique détachable d'aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions. Par Bryan Miller, MSc

Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l'adresse: magazine@biomin.net Rédacteur en chef : Ryan Hines Contributeurs: Zanetta Chodorowska, Vesna Jenkins, Bryan Miller, Nicole Reisinger, Claus Solhøj Marketing: Herbert Kneissl Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Éditeur : BIOMIN Holding GmbH Erber Campus, 3131 Getzersdorf, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net ©Copyright 2017, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d'auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Printed on eco-friendly paper: Austrian Ecolabel (Österreichisches Umweltzeichen). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence. BIOMIN is part of ERBER Group

Un magazine de BIOMIN

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Comprendre les véritable Par Nicole Reisinger, Chercheuse

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Science & Solutions • Numéro 45


es causes des boiteries Près de 90 % des cas de boiterie sont liés à des pathologies de l'onglon. Le centre de recherche BIOMIN étudie la fourbure afin de distinguer les différents facteurs impliqués et d'identifier des solutions rentables.

Un magazine de BIOMIN

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Comprendre les véritables causes des boiteries

Les endotoxines et les fumonisines peuvent con

A

près les mammites et les problèmes de fertilité, les boiteries constituent la troisième cause de pertes économiques en production laitière. La fourbure, qui se caractérise par une inflammation du tissu lamellaire de l'onglon, est une pathologie douloureuse qui rend l'animal plus sensible à d'autres maladies, augmente les frais vétérinaires, réduit les performances zootechniques et entraîne des boiteries. Cette pathologie plurifactorielle reste pourtant partiellement méconnue. Plusieurs substances et toxines comme les endotoxines sont envisagées comme de possibles facteurs déclencheurs. Les endotoxines, ou lipopolysaccharides, sont des composants de la paroi cellulaire des bactéries à Gram négatif, libérées lors de la multiplication, de la lyse ou de la mort de la bactérie. La concentration en endotoxines peut rapidement augmenter s'il existe un déséquilibre bactérien dans le rumen. En cas d'altération de la barrière ruminale, les endotoxines peuvent atteindre la circulation sanguine puis le tissu du sabot, où elles ont un impact négatif sur l'intégrité tissulaire par le biais de divers mécanismes dont l'inflammation, processus au cours duquel des cellules

Figure 2. Explants d'environ 5 x 5 mm contenant les trois couches essentielles du sabot/de l'onglon : tissu conjonctif de la troisième phalange (1), tissu lamellaire (2) et paroi interne du sabot/de l'onglon (3).

spécifiques libèrent des cytokines (TNF-alpha et IL-6, par exemple) et des enzymes (métalloprotéinases matricielles, par exemple), qui altèrent ou détruisent le tissu. Dans les cas graves, le tissu conjonctif de la troisième phalange se sépare complètement du tissu lamellaire, ce qui provoque la rotation et l'affaissement de la phalange.

Figure 1. Procédure de dissection d'un sabot de cheval ou d'un onglon de vache Sabot de cheval

Onglon de vache

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Science & Solutions • Numéro 45


Nicole Reisinger Chercheuse

ntribuer à aggraver la fourbure.

Figure 3. Les explants sont mis en culture dans des plaques 24 puits, avec un milieu de culture et des facteurs déclencheurs potentiels.

Figure 4. Test de séparation manuelle d'explants à l'aide de pinces : (1) explant intact, (2) explants séparés.

Il s'agit d'un processus irréversible extrêmement douloureux.

Bénéfices du modèle de fourbure ex vivo/in vitro

Les expériences menées chez les animaux sont associées à des douleurs et du stress pour l'animal. En outre, leur réalisation est longue et onéreuse. Le modèle ex vivo/in vitro permet d'étudier le rôle de divers facteurs déclencheurs de la fourbure, à moindre frais et sans recours aux études sur animaux. Sur le plan de la recherche, ce type de modèle permet aux scientifiques d'évaluer différentes toxines et concentrations au cours d'une seule étude, et d'analyser l'interaction de différentes toxines et d'autres facteurs déclencheurs. Ce modèle présente en outre l'avantage de reproduire assez fidèlement la situation in vivo, les mêmes couches tissulaires que celles atteintes dans la fourbure étant impliquées. Autre aspect important, l'application pratique qui permet d'évaluer les stratégies nutritionnelles pouvant contribuer à éviter la fourbure.

Fonctionnement du modèle de fourbure ex vivo/in vivo

Les sabots de cheval et les onglons de vache proviennent d'un abattoir local (les scientifiques utilisent souvent les sabots de cheval comme modèle pour les ruminants). Le tissu est placé sur de la glace et rapidement

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transporté au laboratoire. Les sabots et les onglons sont ensuite soigneusement lavés à l'aide d'un désinfectant. Les premières étapes du processus de dissection (figure 1) sont réalisées avec une scie à ruban. Des instruments chirurgicaux sont ensuite utilisés pour préparer les explants contenant trois couches, à savoir : la paroi du sabot/de l'onglon, les lamelles épidermiques et le tissu conjonctif (figure 2). Pour finir, les explants sont mis en culture dans des plaques 24 puits (1 explant/puits), dans 1 ml de milieu de culture à 37 °C et 5 % de CO2 (figure 3). Au cours de l'incubation, il est possible d'ajouter dans chaque puits des facteurs déclencheurs potentiels, comme des toxines par exemple. Les explants cultivés uniquement avec du milieu de culture servent de contrôles négatifs.

Deux méthodes distinctes peuvent être utilisées afin d'évaluer l'impact potentiel des facteurs déclencheurs testés sur le tissu : 1. Évaluation en cas de séparation des explants Afin de tester la séparation des lamelles, le sabot/ l'onglon et le tissu conjonctif sont placés entre deux pinces. Les explants sont considérés séparés si le tissu lamellaire se détache du tissu conjonctif ou si les lamelles sont complètement détruites, et intacts dans le cas contraire (figure 4).

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Comprendre les véritables causes des boiteries

Tableau 1. Récentes conclusions du centre de recherche BIOMIN sur la fourbure Espèce

Toxines testées

Effets

Référence

Cheval

Endotoxines

Augmentation significative du nombre d'explants séparés après 24 et 48 heures

Reisinger et al. 2014

Cheval

Endotoxines

Réduction significative de la force de séparation après 24 heures

Reisinger et al. 2015

Vache

Endotoxines

Réduction significative de la force de séparation après 24 heures

Reisinger et al. 2017

Mycotoxine Fumonisine

Réduction significative de la force de séparation après 24 heures Augmentation des biomarqueurs des fumonisines (ratio sphinganinesphingosine)

Reisinger et al. 2016

Cheval Source : BIOMIN

Figure 5. Évaluation de la force de séparation des explants. (1) Les explants sont fixés à un capteur de force, (2) la force maximale nécessaire à la séparation des explants est enregistrée

2. Évaluation de la force requise pour séparer les explants Les explants sont placés sur un capteur de force étalonné puis la force de séparation requise est mesurée (figure 5).

plusieurs mesures permettant de réduire le risque de fourbure dans votre élevage :

Résultats récents

• Bonne gestion de l'hygiène

De récents articles scientifiques ont montré que les endotoxines et les fumonisines sont susceptibles d'aggraver la fourbure (tableau 1).

Conseils de prévention

Nous continuons à approfondir nos connaissances sur les causes de la fourbure. Vous trouverez ci-dessous

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• Gestion adéquate de l'alimentation : éviter les quantités excessives de glucides • Litière adéquate en quantité suffisante • Parage régulier des sabots/onglons • Supplémentation en minéraux • Gestion adéquate des risques liés aux mycotoxines • Stratégies de prévention et de lutte contre les   endotoxines (liaison et bioprotection, par exemple)

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5 défis à relever pour réussir son ensilage Par Zanetta Chodorowska, Responsable technique Ruminants

La production d'un ensilage de qualité implique une gestion précise du fourrage, de la récolte à sa distribution. Voici 5 défis auxquels sont confrontés les producteurs d'ensilage, ainsi que nos solutions pour les aider à les relever.

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5 défis à relever pour réussir son ensilage

Un pH élevé crée un environnement propice au développement de moisissures et bactéries responsables de dégradation.

Le processus d'ensilage optimal doit inclure une diminution rapide du pH sans augmentation significative de la température.

Illustrations: iStockphoto_arcady_31 / Alex Belomlinsky

L

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es éleveurs du monde entier utilisent l'ensilage pour préserver leurs fourrages. Il s'agit d'une technique courante reposant sur la fermentation anaérobie (sans oxygène). Le fourrage récolté est préfané, en particulier lorsqu'il présente une faible teneur en matière sèche, et haché avant d'être compacté et conservé dans des silos couloirs ou d'autres types d'environnement clos. Ces silos sont couverts et rendus étanches afin d'éviter que l'oxygène y pénètre, créant ainsi les conditions idéales à une fermentation anaérobie. Au début du processus de fermentation, le fourrage est une matière encore vivante, la respiration cellulaire des plantes s'y poursuivant. Les plantes récoltées sont couvertes de bactéries, la plupart d'entre elles étant des espèces à Gram négatif aérobies (qui nécessitent de l'oxygène); les espèces anaérobies sont plus rares. Lorsque la respiration résiduelle des plantes et le métabolisme des micro-organismes consomment l'oxygène restant dans le fourrage, des conditions anaérobies se créent et le processus de fermentation peut démarrer. Pour une fermentation efficace, les microbes aérobies doivent être remplacés par des bactéries anaérobies à Gram positif productrices d'acide lactique. Pour cela, il est possible d'ajouter des bactéries capables de dominer l'ensemble du processus avec des pertes nutritionnelles minimes. Les produits Biomin® Biostabil contiennent ce type de bactéries. Biomin® Biostabil Maïs est destiné au fourrage à base de maïs et Biomin® Biostabil Green aux fourrages à base d'herbe, de luzerne et de trèfle et autres

légumineuses, et de céréales immatures. Les frais d'alimentation représentant 50 à 70 % des intrants d'un élevage laitier et le fourrage 40 à 60 % de la ration, il est essentiel de garantir la qualité du fourrage produit dans l'exploitation. Il existe de nombreuses causes de dégradation, décrites ci-dessous.

1. Température

Le processus d'ensilage optimal inclus une diminution rapide du pH sans augmentation significative de la température. Une légère augmentation jusqu'à 37 °C est acceptable en début de processus lorsque les plantes respirent encore, mais une augmentation durable entraîne une perte considérable de nutriments dans le fourrage ensilé. Sous les climats chauds, la température de l'ensilage peut néanmoins rester élevée pendant plusieurs mois. L'augmentation de la température se solde par 1) une perte de valeur énergétique par le biais de la perte de CO2, 2) une diminution de la disponibilité des nutriments et 3) une réduction de l'appétence de l'ensilage avec à la clé, une diminution de la consommation par l'animal.

2. pH

Les bactéries lactiques hétérofermentaires (L. kefiri, L. brevis et L. buchneri, par exemple) produisent de l'acide lactique et de l'acide acétique dans le mois suivant la préparation de l'ensilage. L'augmentation du pH crée un environnement favorable au développement de moisissures et de bactéries de dégradation, ce qui augmente

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Zanetta Chodorowska Responsable technique Ruminants

Il est possible de limiter l'impact négatif des levures en contrôlant divers paramètres comme la teneur en matière sèche du fourrage au moment de la récolte, la longueur de coupe, le compactage lors du stockage et les méthodes de prélèvement.

Tableau 1. Effets négatifs des levures lors des phases aérobie et anaérobie de la production d'ensilage Conditions aérobies

Conditions anaérobies

Mode d'action

Production d'acide acétique et d'aldéhydes aromatiques

Fermentation des sucres végétaux en CO2 et éthanol

Résultat

Modification de l'odeur, ce qui réduit la Odeur désagréable qui réduit la consommation par l'animal consommation par l'animal Augmentation de la température et du pH à l'origine d'une dégradation

Diminution de la valeur énergétique et de la teneur en matière sèche

Source : BIOMIN

le risque de contamination par des mycotoxines. Les bactéries de fermentation ajoutées (L. plantarum et L. brevis, par exemple) utilisent les sucres des plantes pour produire de l'acide lactique au cours des 1 à 2 premières semaines, ce qui permet de stabiliser l'ensilage à un pH final faible. Cette diminution de pH inhibe alors le développement des micro-organismes de dégradation sensibles à un pH faible. Une fois le silo ouvert, les levures aérobies consommeraient l'acide lactique présent dans l'ensilage, si l'acide acétique n'inhibait pas leur développement.

3. Levures

L'impact négatif des levures sur l'ensilage est souvent sous-estimé. Les levures se développent lors des phases aérobie et anaérobie de la production d'ensilage. Les conditions climatiques lors de la récolte ont un rôle capital sur la quantité de levures dans le fourrage frais. La quantité de levures présentes lors de la récolte et nécessitant de l'oxygène pour respirer diminuera pendant la conservation du fait de l'anaérobiose. Ce même type de levures se retrouvera au moment de la distribution de l'ensilage aux vaches. Les levures sont utilisatrices de sucres et

Un magazine de BIOMIN

d'acide à 90 %. Les levures utilisatrices de sucres sont davantage présentes en début de processus, au cours des phases aérobies d'ensilage et de stockage. Les levures utilisatrices d'acide sont quant à elles davantage présentes lors de la phase de prélèvement et sont responsables de la dégradation aérobie de l'ensilage. Elles entraînent une augmentation de la température et du pH de l'ensilage, ainsi qu'une réduction des acides de fermentation (tableau 1). Il est possible de limiter l'impact négatif des levures en contrôlant divers paramètres comme la teneur en matière sèche du fourrage au moment de la récolte, la longueur de coupe, le compactage lors du stockage et les méthodes de prélèvement. Le recours à des bactéries d'ensilage contenant des souches hétérofermentaires telles que L. kefiri et L. brevis, comme celles présentes dans Biomin® Biostabil, permet la production d'une petite quantité d'acide acétique pendant la fermentation, ce qui inhibe le développement des levures.

4. Clostridies

Dans les ensilages à forte teneur en humidité, les clostridies, bactéries anaérobies formant des endospores, sont

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5 défis à relever pour réussir son ensilage

70 à 90 % des moisissures et mycotoxines sont déjà présentes sur les plantes au moment de la récolte.

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La diminution rapide et efficace du pH au cours du processus d'ensilage permettra d'éviter le développement de clostridies.

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Les champignons présents au champ (Aspergillus et Fusarium spp., par exemple) peuvent produire des mycotoxines à l'origine de problèmes sanitaires chez les animaux qui les consomment.

le principal ennemi. Lors de la récolte et de l'ensilage, elles contaminent les plantes et pénètrent dans les silos couloir et les fosses par l'intermédiaire 1) du fumier et lisier provenant de champs fertilisés ou 2) du sol (pluie lors du séchage, terre meuble rapportée par le matériel). Les clostridies se développent uniquement en conditions anaérobies et fermentent les sucres, protéines et acides aminés en acide butyrique et en ammoniaque, ainsi qu'en amines toxiques. Les produits issus de la fermentation par les clostridies sont responsables d'une réduction de la consommation alimentaire, d'une augmentation du risque de cétose, d'un syndrome hémorragique intestinal (SHI) et de la mort subite de l'animal. Il convient d'éviter de nourrir les animaux avec un ensilage riche en acide butyrique, notamment lors de certaines phases sensibles (en début de lactation par exemple). La diminution rapide et efficace du pH lors de l'ensilage permet d'éviter le développement de clostridies. Il a également été démontré que les bactéries lactiques, comme L. Brevis contenue dans Biomin® Biostabil, permettent d'inhiber la formation d'acide butyrique dans l'ensilage.

5. Moisissures

70 à 90 % des moisissures et mycotoxines produites par les champignons sont présentes sur les plantes au moment de la récolte et pénètrent dans les fosses et silos avec les plantes récoltées. Ces agents pathogènes entrent dans la plante en croissance par les racines lors du stade de plantule, puis migrent via les soies pendant la pollinisation ou via des lésions sur la

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plante provoquées par l'environnement ou des insectes. Les champignons présents au champ (Aspergillus et Fusarium spp., par exemple) peuvent produire des mycotoxines, parmi lesquelles l'aflatoxine, le déoxynivalénol (vomitoxine), les fumonisines, la zéaralénone et la toxine T-2, à l'origine de problèmes sanitaires chez les animaux qui les consomment. Aucun des additifs et bactéries d'ensilage actuellement disponibles sur le marché ne permet de dégrader les mycotoxines de champ car elles résistent à un pH bas et à des conditions anaérobies. Quand les ensilages passent en aérobiose, les champignons qui s'étaient développés lors de la phase de conservation commencent à produire des toxines supplémentaires appelées mycotoxines de stockage une fois exposés à l'air au moment du prélèvement. Penicillium spp., généralement de couleur bleu-vert, et ses toxines (toxine PR, patuline, citrinine, acide mycophénolique et roquefortine C par exemple) constituent un problème majeur dans les fourrages ensilés. Il est recommandé de faire régulièrement analyser l'ensilage dans un laboratoire pour rechercher une éventuelle contamination par des mycotoxines, ou au moins chaque fois que l'ingestion des animaux baisse. En présence de mycotoxines ou en cas de forte suspicion après l'identification de champignons, il convient d'ajouter Mycofix® Plus dans la ration. Pour plus d'informations et pour toute demande de support technique concernant la production d'ensilage, veuillez contacter votre représentant local BIOMIN.

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Un additif alimentaire pour bloquer les agents pathogènes et accélérer la croissance des veaux Texte et photos par

Claus Solhøj

Dans un élevage laitier de Munchgaard au Danemark, l'ajout de Biotronic® PX Top3, additif de contrôle des agents pathogènes, a permis d'augmenter le gain de poids des veaux Jersey de 15 kg, en moyenne, pendant la période d'alimentation lactée.

D

ans un élevage laitier de Munchgaard, le gain de poids des veaux de race Jersey et croisée a augmenté de 15 kg, en moyenne, pendant la période d'allaitement et ce, grâce à l'ajout de Biotronic® PX Top3 à l'aliment des veaux. Anni Høegh Christensen s'occupe des veaux de cet élevage et peut donner des chiffres précis. En effet, les veaux sont pesés à la

naissance, au moment du sevrage et à la fin de la période d'alimentation lactée. Ces conclusions montrent que la contrainte liée à la préparation du mélange Biotronic® PX Top3 Lactoremplaceur en fonction de la teneur en matière utile du lait, ainsi que la faible dépense supplémentaire que représente l'ajout de 6g de produit par veau et par

Niels Ole Sørensen et Anni Høegh Christensen, responsable des veaux, devant l'étable extérieure des veaux séparée en logettes individuelles.

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Un additif alimentaire pour bloquer les agents pathogènes et accélérer la croissance des veaux

Figure 1. Contrôle du gain de poids des veaux à Munchgaard pendant la période d'alimentation lactée après l'ajout de Biotronic® - valeurs avoisinant les valeurs cibles

110 100 90

kg

80 70 60 50 40

d'alimentation lactée, notamment celles liées à Salmonella spp. et E. coli. De tels effets avaient déjà été observés chez les porcs et les volailles, mais l'effet bactériostatique du produit chez les veaux était une nouveauté. La seule réduction des diarrhées chez le veau suppose une augmentation de la croissance, qui est encore renforcée par la diminution de la charge pathogène dans le lait et le tube digestif. Rikke Engelbrecht recommande d'utiliser Biotronic® PX Top3 dès le premier jour de vie du veau ou dès la fin de la prise de colostrum, car le goût qu'il donne au lait peut entraîner un refus de consommation s'il est ajouté plus tard.

30 20

0 30 60 90 120 Jours Objectif

Poids [kg]

jour pendant la période d'allaitement, en valent la peine. En effet, cela se traduit par des veaux en meilleure santé, une charge de travail allégée concernant les soins aux veaux, une croissance améliorée et pour finir, un vêlage plus précoce et des vaches laitières plus robustes. Les vaches sont indispensables dans cet élevage danois du Sjælland Occidental. Niels Ole Sørensen exploite les 320 hectares de terres, alors que son frère Jens Christian Sørensen s'occupe de l'atelier laitier, qui est passé de 200 à 500 vaches de race Holstein danoise et Jersey, afin d'optimiser l'exploitation des bâtiments. Comme les deux frères développent leur exploitation à partir de leur propre renouvellement, chaque veau laitier est le bienvenu. Biotronic® PX Top3 a été introduit à Munchgaard par le vétérinaire Rikke Engelbrecht (PhD) qui a participé à diverses études avec Vestjysk Landboforening, l'association d'agriculture du Jutland Occidental, en 2015 et 2016. Elle a mis en évidence une réduction significative des diarrhées chez les veaux pendant la période

Cet article a initialement été publié dans LandbrugsAvisen

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À Munchgaard, l'une des pratiques d'élevage pendant les mois d'hiver consiste à donner aux veaux de l'eau tiède enrichie en électrolytes et en glucose deux fois par jour pendant la période lactée.

Il est préférable de réaliser le mélange séparément dans de l'eau à 50 °C ou dans un peu de lait de remplacement mélangé. Il peut ensuite être ajouté à la totalité du lactoremplaceur mélangé puis distribué aux veaux immédiatement. Les études menées par Rikke Engelbrecht montrent que les principaux effets sont observés au cours des trois premières semaines de vie du veau, lorsqu'il est le plus fragile, ainsi qu'au cours des périodes de stress (déplacement des veaux et changements de temps, entre autres).

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Cut & Keep

Mon troupeau est malade : de quoi s'agit-il ? Partie 4 : Fièvre de lait

Checklist

La fièvre de lait, également appelée hypocalcémie ou parésie puerpérale, n'est pas une nouveauté dans les élevages laitiers modernes. Composant osseux majeur, le calcium est également un élément métabolique nécessaire pour la transmission du message de contraction aux muscles squelettiques comme aux muscles lisses. Une carence en calcium peut se solder par des tremblements, une vache en position « assise », un collapsus, voire la mort de l'animal. Apparition et sensibilité des vaches La fièvre de lait peut être due aux besoins élevés en calcium nécessaires à la production de colostrum. En effet, environ 80 % des cas de fièvre de lait apparaissent dans les 24 heures suivant le vêlage. Les vaches plus âgées (deux lactations et plus) semblent plus sujettes à la fièvre de lait que les génisses primipares, même si cette maladie peut toucher les vaches de tous âges. La race Jersey y est plus sensible que d'autres races. La fièvre de lait est très fréquente chez les vaches laitières hautes productrices. Une incidence de 5 % n'est pas rare mais un taux supérieur à 10 % indique sans doute un problème plus important nécessitant des modifications spécifiques de la conduite d'élevage. L'existence d'autres troubles métaboliques courants peut augmenter l'incidence de la fièvre de lait. Cette maladie est également plus fréquente chez les vaches en surpoids. Cela est probablement lié à la présence d'une cétose clinique ou subclinique, à l'origine d'une réduction de la consommation alimentaire post-partum et d'une pression supplémentaire sur un apport en calcium déjà limité.

Problèmes associés La fièvre de lait peut également prédisposer la vache à d'autres troubles métaboliques et maladies infectieuses. En effet, les vaches touchées peuvent présenter un taux plasmatique de cortisol plus élevé, ce qui peut entraîner une immunodépression. En outre, le calcium contenu dans les cellules est utilisé comme signal secondaire après avoir quitté la cellule, afin de stimuler une réponse immunitaire. La réduction de la concentration plasmatique en calcium, comme c'est le cas dans la fièvre de lait, peut entraîner une diminution de la concentration cellulaire en calcium et une réponse immunitaire atténuée. Il n'est pas rare d'observer plus de cas de mammite et de métrite après une fièvre de lait. Cette pathologie peut également favoriser la survenue d'une dystocie, d'une rétention placentaire et d'un prolapsus utérin. La réduction de l'ingestion des vaches associée à la fièvre de lait peut aussi augmenter les cas de cétose et de déplacement de la caillette.

Recommandations alimentaires Certains éleveurs ont utilisé avec succès des rations pauvres en calcium (moins de 20 g par animal et par jour), même si ce type de ration peut s'avérer difficile à mettre au point. Afin de réduire la fièvre de lait, il est préférable de tenir compte de la force anionique de la ration alimentaire. Le bilan alimentaire cations-anions (BACA) permet

Un magazine de BIOMIN

d'équilibrer quatre macro-éléments : les anions chlorure et sulfure, et les cations sodium et potassium. Ce bilan permet de déterminer le pH sanguin (et urinaire). Des conditions légèrement acides sont nécessaires à une bonne mobilisation du calcium osseux, afin qu'il puisse être libéré pour la production de colostrum et de lait. Le BACA des rations alimentaires mises au point pour les vaches taries au cours des semaines précédant le vêlage doit être négatif, l'objectif étant de réduire le pH sanguin. Les éleveurs peuvent facilement surveiller le pH via l'urine. Un pH supérieur ou égal à 7,0 signifie qu'il convient d'envisager un rééquilibrage du ratio cationsanions. Un bon équilibre nécessite une surveillance régulière car le pH urinaire ne doit pas tomber endessous de 5,5. Un pH urinaire compris entre 6,0 et 6,5 reflète une ration au BACA efficace. La teneur en potassium des fourrages peut largement influencer le BACA ; en effet, son augmentation contribue à la survenue d'une

fièvre de lait. De la même manière, lorsque la température augmente, les vaches halètent davantage et expirent plus de CO2, ce qui entraîne une diminution du pH sanguin. Parmi les produits utilisés pour augmenter l'équilibre négatif, citons le sulfate de magnésium, le sulfate de calcium, le sulfate d'ammonium, le chlorure de calcium, le chlorure d'ammonium et le chlorure de magnésium. Nombre de ces produits peuvent être peu appétents. Les éleveurs doivent donc vérifier l'absence d'impact négatif sur la consommation de matière sèche. Les sources de protéines traitées à l'acide chlorhydrique permettent également d'augmenter les charges négatives et d'éviter certains des problèmes d'appétence associés aux sels anioniques.

Mesures supplémentaires Outre la surveillance du pH sanguin et de la teneur en calcium de la ration , les éleveurs doivent tenir compte de la conduite d'élevage globale concernant la consommation alimentaire, l'équilibre énergétique et d'autres aspects critiques. Le maintien de l'ingestion grâce à une ration équilibrée et à l'ajout de produits pouvant stimuler la consommation (produits à base de levures et produits phytogéniques), peut en outre présenter l'avantage de réduire les effets de la fièvre de lait. Le fait de lutter contre d'autres éléments délétères comme les agents pathogènes et les mycotoxines, devrait permettre de limiter les effets secondaires de la fièvre de lait susceptibles de dégrader le statut sanitaire et de réduire la production de lait.

Bilan alimentaire cations-anions Le pH peut être modifié en contrôlant la concentration en sodium (Na), potassium (K), chlorure (Cl) et soufre (S) dans l'alimentation des vaches. La détermination de ces minéraux repose sur la charge de chaque anion (Cl et S) et chaque cation (Na et K). L'équation ci-dessous tient compte du poids moléculaire de chacun d'entre eux.

Équation du BACA [Sodium (Na) x 435 + potasiumm (K)x 256] - [chlorure (Cl) x 282 + soufre (S) x 624] = milliéquivalents (mEq)/kg de matière sèche alimentaire Les références bibliographiques sont disponibles sur demande Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ :ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent principalement les ruminants et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l'alimentation. La liste des problèmes et maladies présentés dans ce tableau n'est pas exhaustive de tous les problèmes et maladies qui peuvent toucher les ruminants. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenue responsable des dommages directs ou indirects résultant de l'utilisation de ce tableau ou des informations qu'il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.

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