Science & Solutions #47 Volailles (Français)

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Numéro 47 • Volailles

Vers un autre niveau de protection contre les mycotoxines

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Vers un autre niveau de production avicole Photo : iStockphoto_Warchi

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Un magazine de

Comment gérer la concentration en ammoniac dans votre poulailler


Éditorial Augmenter le niveau des productions avicoles est désormais possible 2017 est une excellente année pour nos clients du secteur avicole. Nous avons reçu deux autorisations européennes pour l’utilisation de BIOMIN BBSH 797 et FUMzyme® chez toutes les espèces aviaires. Ces deux composants sont deux ingrédients essentiels de Mycofix® cinquième génération. Nos clients du monde entier peuvent désormais bénéficier d’un produit à l’efficacité prouvée contre un large spectre de mycotoxines, par le biais des mécanismes d’adsorption et de biotransformation. Une large couverture est nécessaire en raison de l’apparition (simultanée ou non) de diverses mycotoxines. Au cours des deux dernières années, une augmentation de la fréquence d’apparition de différentes mycotoxines, notamment le déoxynivalénol et d’autres trichothécènes, a été constatée dans la farine de soja provenant d’Amérique du Sud. Même à ces niveaux de contamination, vos oiseaux peuvent ne présenter aucun symptôme visible. Il faut garder à l'esprit que les mycotoxines n’entraînent pas toujours de symptômes, et que les signes cliniques observés ne sont pas spécifiquement liés à une mycotoxine en particulier. Dans la plupart des cas, les mycotoxines altèrent les performances de production ou contribuent au développement de pathologies. L’optimisation des performances repose essentiellement sur l’intégrité du tube digestif. Des recherches récentes ont mis en évidence l’impact négatif des mycotoxines sur l’intégrité du tube digestif. Toute lésion intestinale aura des conséquences sur la digestibilité, ce qui peut induire un effet sur la concentration en ammoniac dans le poulailler. Ce point est abordé de manière plus détaillée dans l’article page 6. Des conditions environnementales défavorables peuvent fragiliser les oiseaux et une contamination en mycotoxines, même de faible intensité, peut être lourde de conséquences. Ce numéro de Science & Solutions met l’accent sur les bénéfices de Mycofix® cinquième génération pour l’industrie avicole et s’intéresse à un élément important : la concentration en ammoniac dans le poulailler. Vous trouverez également un outil de diagnostic différentiel des boiteries d’origine virale. Bonne lecture ! Verena STARKL MSc Chef de produit senior BIOMIN

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Science & Solutions • Numéro 47


Sommaire D U RIS

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OTOX

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Toutes les nouveautés en matière de gestion du risque mycotoxines

Les conséquences des contaminations mycotoxines représentent chaque année plusieurs millions d’euros de pertes pour l’industrie avicole mondiale. De récentes découvertes ont permis de mettre au point l'additif anti-mycotoxines le plus efficace du marché actuel.

Photo : iStockphoto_kemalbas

Par Verena Starkl, MSc – Chef de produit senior BIOMIN

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5 conseils pratiques pour une bonne gestion de la concentration en ammoniac dans le poulailler

Mesures visant à réduire la concentration en ammoniac, permettant la gestion des performances intestinales, et contribuant à l’amélioration de la santé, du bien-être et des résultats de vos élevages. Par Mark Karimi, MSc – Responsable technique des ventes Volailles

Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ?

Cut & Keep

Checklist

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Partie 10 : boiteries (pathogènes d'origine virale)

Fiche pratique détachable d’aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions.

ISSN : 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l’adresse magazine@biomin.net Rédacteurs en chef : Contributeurs : Marketing : Graphistes : Recherches : Éditeur :

Ryan Hines, Caroline Noonan Verena Starkl, Mark Karimi Herbert Kneissl, Karin Nährer Reinhold Gallbrunner, Michaela Hössinger Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter BIOMIN Holding GmbH Erber Campus, 3131 Getzersdorf, Autriche Tél. : +43 2782 8030 www.biomin.net

©Copyright 2017, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l’autorisation écrite du détenteur des droits d’auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d’auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence. BIOMIN is part of ERBER Group

Un magazine de BIOMIN

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Toutes les nouveautés en matière de gestion des risques liés aux mycotoxines en production avicole Les dégâts liés aux contaminations par des mycotoxines représentent chaque année plusieurs millions d‘euros de pertes pour l’industrie avicole mondiale. De récentes découvertes ont permis de mettre au point l'additif de désactivation des mycotoxines le plus efficace du marché actuel. Par Verena Starkl, MSc - Chef de produit, Gestion des risques liés aux mycotoxines

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Chaque échantillon peut contenir en moyenne 30 mycotoxines et métabolites différents.

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a plupart des éleveurs avicoles connaissent bien les effets délétères des mycotoxines et admettent qu'il est nécessaire de surveiller et de réduire toute contamination dans le cadre d'un programme complet de gestion des risques liés aux mycotoxines. Le maïs contient souvent des mycotoxines nocives à des taux qui constituent une menace connue pour les performances et la santé des volailles. Les fumonisines (FUM), ainsi que le déoxynivalénol (DON) et la zéaralénone (ZEA), sont des mycotoxines fréquemment retrouvées dans le maïs. La farine de soja est elle aussi souvent contaminée par différentes mycotoxines, en particulier le DON, la ZEA, la toxine T-2 et l’aflatoxine (Afla). L’essentiel de la contamination totale d’un aliment fini pour volailles provient du taux de contamination moyen du maïs et de la farine de soja.

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En détecter une, puis plusieurs et repérer le problème Les vastes recherches menées sur les mycotoxines montrent qu’elles ont tendance à se développer en groupe. Ce phénomène appelé multi-contamination est très fréquent et très dangereux pour les oiseaux. Chaque échantillon analysé peut contenir en moyenne 30 mycotoxines et métabolites différents. Sur le terrain, leurs effets synergiques les rendent plus nocives pour les oiseaux : en effet, les conséquences néfastes de chaque

mycotoxine peuvent être aggravées par la présence concomitante de plusieurs autres mycotoxines.

Protection des volailles : quoi de neuf ? Compte tenu de la diversité des mycotoxines susceptibles d'altérer la santé et les performances des volailles, une approche à plusieurs volets est nécessaire. Mycofix® est un additif alimentaire tout-en-un innovant qui associe trois modes d'action - biotransformation, adsorption et bioprotection - afin d'offrir une protection absolue contre les mycotoxines. Ce produit de cinquième génération présente cinq nouvelles caractéristiques.

1. Un spectre d'action plus large Par l'intermédiaire de la biotransformation, les composants de Mycofix® agissent de manière spécifique (ils ciblent une seule mycotoxine) et irréversible (les effets ne peuvent pas être annulés). Outre les composants de Mycofix® responsables de la désactivation des trichothécènes, de la ZEA, de l’OTA et de l’Afla, FUMzyme® est une enzyme purifiée brevetée qui clive de manière spécifique les deux chaînes latérales d'acide tricarballylique des molécules de FUM (figure 1). Des travaux expérimentaux confirment que la présence de fumonisines dans les aliments augmente le pourcentage de lésions intestinales liées à une entérite nécrotique, ainsi que l’excrétion d’oocystes d’Eimeria dans les matières fécales et la muqueuse des volailles.

Figure 1. FUMzyme® détoxifie les molécules de FUM en clivant les deux chaînes latérales d'acide tricarballylique. HO

O OH

OH

OH

OH CH3

O O OH

O

CH3

OH CH3

CH3

O

CH3 O O OH

HO

OH

OH HO

CH3

Fumonisine B1

NH2 HO

O

NH2

OH

OH

OH

O

O

O HO

O

O HO

Forme détoxifiée

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Toutes les nouveautés en matière de gestion du risque mycotoxines en production avicole

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Produit MPL

Produit MSE

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100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Produit MSC

Adsorption de l’AfB1 [%]

Figure 2. Adsorption des aflatoxines par différents produits disponibles sur le marché, analysés selon la méthode publiée par l’EURL.

Produit MSC = bentonite BIOMIN, produit MSE = Mycofix Select et produit MPL = Mycofix Plus, produits 1 – 6 = agents de liaison inorganiques (minéraux, par exemple), produits 7 – 19 = produits mixtes (minéraux + composants issus de levures + composants complémentaires), produits 20 – 21 = agents de liaison organiques (produits à base de levures)

2. Innocuité et efficacité prouvées et confirmées par trois autorisations de l'UE

Toutes les autorisations ne sont pas équivalentes Le règlement (CE) n°1831/2003 du Parlement Européen a établi les règles régissant l'autorisation des additifs destinés à l'alimentation des animaux au sein de l'UE. Les additifs sont répartis en plusieurs catégories et groupes fonctionnels. Les « substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines » appartiennent au groupe fonctionnel (m) de la catégorie « additifs technologiques » (1). Seuls les produits autorisés par l'UE dans la catégorie/ le groupe fonctionnel « 1m » bénéficient du support légal pour les indications officielles concernant la désactivation des mycotoxines et font l'objet d'un examen minutieux de la part de l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) concernant leur innocuité et leur efficacité.

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Mycofix® contient les trois seuls additifs autorisés dans l’UE pour la désactivation des mycotoxines dans l’alimentation des volailles. Leur pouvoir d'adsorption ou leur capacité de biotransformation des mycotoxines nocives en métabolites non toxiques a été prouvée (règlements n°1016/2013, n°2017/913 et n°2017/930 du Parlement Européen).

Identifier et inclure le meilleur agent de liaison La bentonite est une argile naturelle dont les propriétés varient en fonction de l’origine. Les minéraux vendus comme agents de liaison ne sont pas tous de la bentonite. Seules quelques bentonites répondent aux critères sélectifs stricts de l’UE (règlement du Parlement Européen n°1060/2013) établis en coopération avec le centre de recherche BIOMIN.

Figure 3. Adsorption des endotoxines par Mycofix®. 100 Adsorption des endotoxines [%]

FUMzyme® rend les FUM non toxiques, évitant ainsi la survenue des problèmes qui leur sont liés, comme la diminution des performances, l’altération de la santé intestinale et du système immunitaire, et les lésions hépatiques.

90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 n Mycofix®

n Mycofix® + Afla

Source : BIOMIN, 2017

L’efficacité de la plupart des produits présentant l’indication « capacité d’adsorption de l’aflatoxine » (liants organiques, minéraux ou mixtes) a été testée par le laboratoire de référence de l’UE (EURL). Seuls les produits de la gamme Mycofix® de BIOMIN ont atteint le niveau d’adsorption des mycotoxines de 90 % requis pour la demande d’autorisation de l’UE (figure 2).

3. Bioprotection renforcée Les mycotoxines affectent les cellules immunitaires, endommagent le foie et altèrent le bon fonctionnement de la barrière intestinale. Le mélange bioprotecteur contenu dans Mycofix® contribue non seulement à renforcer la fonction hépatique et le système immunitaire, mais aussi à améliorer l'intégrité de la fonction de la barrière

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Verena Starkl MSc - Chef de produit, Gestion du risque mycotoxines

Les mycotoxines altèrent la fonction de barrière des couches cellulaires en les ouvrant. Cela les rend plus perméables et facilite le passage des agents pathogènes vers la circulation sanguine.

Jours 15-35

Jours 1-14

Figure 4. Effets de Mycofix® Select sur les performances de poulets de chair dont la ration a été contaminée par du DON et des FUM.

Figure 5. Effets de Mycofix® Plus sur les performances de poules pondeuses dont la ration a été contaminée par du DON, de la ZEA et des FUM.

Témoin

Mycofix® Select

5 050

5 050

DON (ppb)

2 570

2 570

DON-3-glucoside (ppb)

--

1,5

DON (ppb) FUM (ppb) Mycofix® Select (kg/tonne)

Témoin

Mycofix® Plus

2 100

2 100

580

580

ZEA (ppb)

590

590

480

480

9 600

9 800

--

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DON (ppb)

3 360

3 360

ZEA-sulfate (ppb)

FUM (ppb)

1 180

1 180

FUM (ppb)

--

1,5

Mycofix® Select (kg/tonne)

L’augmentation du poids total et la diminution de la consommation alimentaire ont permis une amélioration de l’indice de consommation et un RSI de 4,00 lors de l’ajout de 1,5 kg de Mycofix® Select/tonne d’aliment.

Mycofix® Plus (kg/tonne)

L’augmentation des ventes et la réduction des coûts alimentaires liées à l’amélioration de l’indice de consommation (IC) et à l’utilisation de Mycofix® Plus ont permis un RSI de 1,27.

Gain de poids total (35 jours)

Consommation alimentaire totale (35 jours)

Amélioration de l’indice de consommation

Taux de ponte

Poids moyen des œufs

Amélioration de l’indice de consommation

+8 %

+8 %

-5 %

+4,6 %

+2 %

-5 %

Prix de l’aliment poulets de chair et du kg de poids vif des poulets de chair (selon les prix moyens du marché autrichien de mai/juin 2017) : aliments poulets de chair = 362 €/t, poulets de chair= 1,07 €/kg de poids vif

Prix des aliments poules pondeuses et des œufs (à partir des prix moyens du marché européen d’août 2017) : aliments poules pondeuses = 265 €/t, prix des œufs = 6,5 €/100 œufs

intestinale. Les mycotoxines altèrent la fonction de barrière de ces couches cellulaires en les ouvrant, ce qui les rend plus perméables et facilite le passage des agents pathogènes vers la circulation sanguine. Mycofix® permet de réduire ce phénomène, en renforçant les couches cellulaires et la fonction de la barrière intestinale.

adsorbent plus de 90 % de 500 unités d'endotoxines/ml. De plus, la structure du feuillet intermédiaire de la bentonite contient suffisamment de sites de liaison pour atteindre une capacité de liaison équivalente en présence de 4 000 ppb d'aflatoxine B1 (figure 3). La stratégie de bioprotection vient encore renforcer la protection contre les endotoxines.

4. Protection contre les endotoxines Les endotoxines font partie de la membrane extérieure de la paroi cellulaire de toutes les bactéries à Gram négatif (E. coli, Salmonella, Shigella, Pseudomonas, par exemple). Elles peuvent déclencher de fortes réponses immunitaires qui fragilisent le système immunitaire des volailles et altèrent leurs performances. Les résultats montrent que 500 g de Mycofix®/tonne d’aliment

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5. Formulation optimisée La formulation de la gamme de produits Mycofix® a été totalement revisitée afin d’optimiser leur efficacité sur le terrain. Deux études menées respectivement sur des poulets de chair (figure 4) et des poules pondeuses (figure 5) ont montré que l’ajout de Mycofix® à la ration des oiseaux avait un impact très positif sur leurs performances.

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5 conseils pour une bonne gestion de la concentration en ammoniac dans le poulailler Mesures visant à réduire la concentration en ammoniac, permettant la gestion des performances intestinales, et contribuant à l’amélioration de la santé, du bien-être et des résultats de vos élevages. Par Mark Karimi, MSc - Responsable technico-commercial Volailles

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’ammoniac (NH3) est un gaz alcalin hydrosoluble invisible, nocif pour l’environnement. La contamination des sols ou de l’eau peut entraîner des problèmes environnementaux comme l’acidification et l'eutrophisation. Cela peut nuire à certains systèmes végétaux sensibles, perturber la biodiversité et altérer la qualité de l’eau. Au sein de l’Union européenne (UE), la grande majorité (93,3 %) des émissions d’ammoniac est liée aux pratiques agricoles. La gestion du lisier provenant des animaux de rente (recueil, stockage et épandage sur les terres) représente quasiment les trois cinquièmes des émissions d’ammoniac du secteur agricole. Le reste des émissions proviennent du sol (figure 1).

Figure 1. Émissions d’ammoniac, EU-28, 2013 (% des émissions totales d’ammoniac).

les oiseaux. Elle est corrosive pour la muqueuse des voies respiratoires des poulets et paralyse, voire détruit, les cils des cellules épithéliales. Dans de telles conditions, les cils ne peuvent pas éliminer le mucus à la surface de la muqueuse de la trachée et les bactéries se retrouvent alors emprisonnées, entraînant des infections lorsqu’elles atteignent les poumons ou les sacs aériens. Dans de nombreux pays, le taux d’exposition à l’ammoniac recommandé se situe entre 20 et 25 ppm, aussi bien pour la santé humaine qu'animale. Dans les faits, la concentration en ammoniac peut aisément dépasser 30 à 70 ppm dans certains poulaillers abritant des poulets de chair, notamment en hiver. La directive de l’UE (directive 2007/43/CE du Conseil) établit que la concentration en NH3 ne doit pas dépasser 20 ppm sur une durée de huit heures ou 35 ppm sur une durée de dix minutes pendant le cycle de production des volailles.

Effets de l’ammoniac sur la santé et les performances des oiseaux 58,90 % 93,30 %

6,70 %

34,40 %

n Agriculture n Autres secteurs n Gestion du lisier n Terres agricoles Source : Agence européenne pour l’environnement

Émissions d’ammoniac dans les poulaillers L’ammoniac présent dans les poulaillers provient des oiseaux eux-mêmes. L’azote non utilisé est excrété sous forme d’acide urique (80 %), d’ammoniac (10 %) et d’urée (5 %). L’ammoniac réagit au contact de l’humidité pour former une solution basique corrosive contenant de l’ammonium. Cette solution aqueuse est nocive pour

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Une concentration élevée en ammoniac dans le poulailler a des effets néfastes sur la santé et les performances des oiseaux. Cependant il est difficile de mesurer l’ampleur de ces effets néfastes. L'exposition des oiseaux à une concentration élevée en ammoniac est généralement de courte durée, sauf en cas de mauvaise ventilation ou de régime alimentaire mal équilibré d’un point de vue nutritionnel. De récentes études ont révélé que de nombreux changements moléculaires peuvent se produire lorsque les oiseaux sont exposés à une concentration élevée en ammoniac et ce, même sur de courtes périodes. Une concentration élevée en ammoniac dans l’air, quelle qu’en soit la durée, entraîne un inconfort chez l’oiseau. L’ammoniac est un facteur de stress oxydatif important qui peut provoquer une inflammation. Des études ont montré qu’une concentration élevée en ammoniac peut altérer le fonctionnement normal des organes des

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Figure 2. Illustration de la volatilisation de l’ammoniac.

Lésions des cellules épithéliales respiratoires N

Perte de cils trachéaux

C O

Sensibilité accrue aux infections et aux maladies

O

NH3 + CO2

H

H H

Brûlure du jarret et pododermatite

NH4+, OH-

Une concentration élevée en ammoniac dans le poulailler a des effets néfastes sur la santé et les performances des oiseaux.

animaux, perturber le métabolisme énergétique, induire l'apoptose et altérer la fonction mitochondriale dans la muqueuse digestive. Il existe une étroite corrélation entre la diminution du taux de croissance et de performances des oiseaux élevés dans une atmosphère riche en ammoniac, et l’impact de l’ammoniac sur l’immunité et l’histo-morphologie intestinale des oiseaux. L’exposition à une concentration en ammoniac élevée a un impact négatif sur le développement du système immunitaire des oiseaux, ainsi que sur les villosités intestinales et le protéome de la muqueuse.

Gestion de l'ammoniac en production avicole La plupart des producteurs s'efforcent tout d’abord d'éviter une concentration élevée en ammoniac. Ils essayent dans un second temps de contrôler l’inflam-

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Acide urique Urée produite à partir de l’ammoniac

+

Enzymes microbiennes (uricase et uréase) pH (> 8,5) Humidité (> 25 %) Conditions chaudes Oxygène

Photo : iStockphoto_ aluxum

Conjonctivite

mation induite et d'en minimiser l’impact sur la santé et les performances des oiseaux. Vous trouverez ci-dessous cinq mesures permettant de réduire la concentration en ammoniac dans les poulaillers : 1. Composition de la ration et gestion de l’alimentation : il est essentiel d’offrir à l’animal une alimentation complète équilibrée. Les problèmes liés aux caractéristiques génétiques de haute performance, à la formulation de l’aliment et aux médicaments utilisés peuvent entraîner la production d’un lisier humide, qui peut être à l’origine d’une augmentation de la quantité d’ammoniac et d’une odeur plus forte. Cela peut induire une diminution des performances et de l’efficacité alimentaire des poulets de chair. 2. Optimiser la densité de volailles afin d’éviter l’excès d’humidité dans le poulailler et de limiter ainsi les processus anaérobies. 3. Régler le débit d'air : en cas d’augmentation de la concentration en ammoniac, il convient d'augmenter la ventilation, en veillant à ce qu’elle soit adaptée aux conditions climatiques et à la température du poulailler. 4. La température doit être réglée en relation avec les conditions climatiques du poulailler et le bien-être des oiseaux. 5. Améliorer la digestibilité des nutriments. Pour ce faire, l’ajout d’additifs alimentaires peut également s'avérer utile.

La gestion de l’alimentation est la mesure préventive la plus importante. En effet, il est possible de réduire de manière importante la quantité totale d’azote dans les matières fécales des oiseaux en formulant une ration en

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5 conseils pour une bonne gestion de la concentration en ammoniac dans le poulailler

Il est possible de réduire de manière importante la quantité totale d’azote dans les matières fécales des oiseaux en formulant une ration en fonction de leurs besoins réels en acides aminés au lieu des protéines brutes totales.

Additifs alimentaires phytogéniques

fonction de leurs besoins réels en acides aminés au lieu des protéines brutes totales. La réduction du pourcentage de protéines brutes dans la ration et la substitution des sources de protéines conventionnelles (farine de soja ou de tournesol, par exemple) par des acides aminés de synthèse permettent d’optimiser l’assimilation des nutriments. Chez les poulets de chair et les poules pondeuses, une diminution de 3 à 5 % de la teneur en protéines alimentaires permet de réduire la quantité totale d’azote excrétée de 60 % ou plus. Une ration équilibrée contient des ingrédients hautement digestibles et des additifs alimentaires fonctionnels capables d'améliorer l'assimilation des nutriments dans l’intestin grêle des oiseaux. L’inflammation due au stress peut considérablement réduire les capacités de digestion et d’absorption des nutriments, y compris des protéines. En cas d’inflammation et d’altération de l’intestin, celui-ci n’est plus capable d’absorber les aliments digérés, même si la digestion a été améliorée par des enzymes exogènes. Le maintien d’un tube digestif sain et fonctionnel pendant toute la période de croissance de l’oiseau est un élément essentiel à la réduction de l’excrétion fécale d’aliments non digérés et non absorbés, avec à la clé une baisse de la volatilisation d’ammoniac dans le poulailler (figure 2). Figure 3. Gain moyen quotidien pendant la durée de l’étude.

Les additifs alimentaires phytogéniques sont capables d’augmenter la digestibilité des nutriments dans le tube digestif et de réduire l’inflammation intestinale liée à la présence de facteurs de stress. Ces deux caractéristiques importantes permettent d’améliorer considérablement l’intégrité intestinale des oiseaux. Les additifs alimentaires phytogéniques permettent également de moduler le microbiote intestinal, minimisant ainsi les effets négatifs de bactéries néfastes dans l'intestin. Dans un intestin en bonne santé, une réduction de la quantité d’aliments non digérés et non absorbés excrétés dans les matières fécales, implique une moindre quantité d’azote excrété dans l’environnement. La réduction de l’excrétion d’azote permet dans une large mesure de limiter la volatilisation d’ammoniac dans le poulailler. Au cours d’une récente étude, Digestarom® Volaille, l’additif alimentaire phytogénique de BIOMIN, a été ajouté à la ration d’un groupe d’oiseaux, alors que la ration du groupe témoin ne contenait aucun additif. La concentration en ammoniac dans le poulailler du groupe Digestarom® Volaille était inférieure de 12,12 % à celle du groupe témoin sur toute la durée de l’étude. Le débit d'air était inférieur de 14,19 % et les émissions d’ammoniac significativement moins élevées (11,71 % de moins) dans le groupe traité que dans le groupe témoin. La concentration totale en azote dans la litière du groupe traité était de 33,93 kg/t, contre 36,89 kg/t dans le groupe témoin, soit 8,01 % de moins. Simultanément, une amélioration des performances en termes de gain moyen quotidien et d’indice de consommation a été observée chez les oiseaux du groupe Digestarom® Volaille. L’augmentation du GMQ était de 1,6 g/j et l’amélioration de l’IC de 4 points, comme l’illustrent les figures 3 et 4, respectivement.

Figure 4. Indice de consommation à différents poids. 1,36

60

58,16 Indice de consommation

Gain moyen quotidien (g)

55

50

45

1,32

1,32 1,30 1,28

1,30 1,28

1,26 1,24 1,22 1,20

40 Témoin

10

1,34

1,34

56,66

Digestarom®

1 400 g

1 500 g

n Témoin n Digestarom®

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Cut & Keep

Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ? Partie 10 - Boiteries (pathogènes d’origine virale)

E

n 50 ans, les performances de croissance des poulets de chair ont connues une augmentation spectaculaire en raison d’une sélection génétique intense et de l’amélioration des programmes alimentaires. Une croissance rapide sollicite énormément le système musculosquelettique des oiseaux et peut être à l’origine de troubles locomoteurs et de boiteries. Les boiteries altèrent le bien-

être des animaux et ont de lourdes conséquences économiques qui engendrent : croissance insuffisante, mise à la réforme et mortalité accrues, augmentation du nombre de saisies et de déclassements de carcasses au moment de l’abattage. Les boiteries sont souvent plurifactorielles. Comprendre les différentes causes permet au producteur d'identifier les points à amé-

Maladies

Checklist

liorer et de développer des stratégies efficaces afin de réduire l’incidence au sein de son élevage. Les boiteries peuvent être d’origine infectieuse ou virale. Le tableau ci-dessous présente les boiteries d’origine virale et propose des solutions pouvant contribuer à les prévenir ou à les atténuer.

Solutions

Ténosynovite/arthrite virale • Étiologie : réovirus aviaire • Symptômes : légers gonflements articulaires avec présence de fluide trouble, jarrets enflés

• Prévention : vaccination avec un vaccin vivant suivi d’un vaccin inactivé

• Lésions : gonflements et infiltrations sanguines des membranes synoviales, petites érosions sur le cartilage articulaire, adhérences inter-tendineuses et fibrose tissulaire

• Traitement : euthanasie du lot infecté

Amyloïdose • Étiologie : coronavirus • Symptômes : gonflement de l’articulation du jarret avec présence d’une substance jaune-orangée, tremblements musculaires • Lésions : accumulation extracellulaire de protéines amyloïdes dans les articulations et les organes internes

• Prévention : vaccination avec un vaccin vivant • Traitement : salicylate de sodium 1 g/L (phase aiguë) ; antibiothérapie pour lutter contre les colibacilloses secondaires

Bronchite infectieuse (BI)/laryngotrachéite infectieuse (LTI) • Étiologie : coronavirus, herpèsvirus • Symptômes : mort subite, tremblements musculaires • Lésions : œdème des muscles squelettiques et pectoraux

• Prévention : vaccination avec un vaccin vivant • Traitement : salicylate de sodium 1 g/L (phase aiguë) ; antibiothérapie pour lutter contre les colibacilloses secondaires

Maladie de Marek • Étiologie : herpèsvirus aviaire de type 2 • Symptômes : posture en grand écart

• Prévention : vaccination avec un vaccin vivant

• Lésions : tumeurs au niveau des organes internes, hypertrophie unilatérale des nerfs périphériques

• Traitement : éradication du lot infecté

Encéphalomyélite aviaire (EA) • Étiologie : picornavirus • Symptômes : tremblement de la tête, du cou et des ailes, paralysie des deux pattes étendues d’un côté • Lésions : lésions macroscopiques légères ou inexistantes, zones blanches focales dans le gésier

• Prévention : vaccination des reproducteurs • Traitement : aucun

Maladie de Newcastle • Étiologie : paramyxovirus aviaire de sérotype 1 • Symptômes : torsion du cou, paralysie des ailes et des pattes, cyanose de la crête, œdème facial, diarrhée verte, baisse de la production d’œufs, mort subite • Lésions : hémorragie intestinale, infiltrations hémorragique dans le proventricule, congestion et exsudat mucoïde des voies respiratoires, notamment dans la trachée

• Prévention : vaccination avec un vaccin vivant • Traitement : aucun ; antibiothérapie pour lutter contre les surinfections bactériennes

Encéphalite équine de l’Est • Étiologie : arbovirus • Symptômes : cou flasque, démarche chancelante, paralysie • Lésions : pas de lésions macroscopiques

• Prévention : vaccination. Lutte contre les moustiques • Traitement : aucun

Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent couramment les volailles et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l’alimentation. La liste des problèmes et maladies présentés dans ce tableau n’est pas exhaustive de tous les problèmes et maladies qui peuvent toucher les volailles. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de l'utilisation de ce tableau ou des informations qu'il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.

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