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Qu’est-ce que l’antibiorésistance ? Concept clé pour la réduction de l'utilisation des antibiotiques en volaille Votre boîte à outils pour réduire l’utilisation des antibiotiques Keeping you naturally informed | Numéro 51 | Volailles
Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ? Partie 11
Comment réduire l’usage des antibiotiques avec succès ?
BIOMIN 1
Photo : iStockphoto_DenisIsmagilov
Photo: iStockphoto_Andrei Kuzniatsou
SOMMAIRE
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Qu’est-ce que l’antibiorésistance ? Concept clé pour la réduction de l'utilisation des antibiotiques en volaille
Votre boîte à outils pour réduire l’utilisation des antibiotiques
Mes volailles sont malades : de quoi s'agit-il ? 11 – Boiteries (conduite d'élevage)
Franz Waxenecker DI (MSc) Directeur du Développement et
Daniel Petri PhD Chef de produit - Microbials
Chasity Pender PhD et Raj Murugesan DMV PhD
Nataliya Roth DI (MSc) Chercheuse, Développement Scientifique R&D
Réduire ou supprimer les antibiotiques de l’alimentation des volailles sont aujourd’hui deux sujets de préoccupation fréquents pour les producteurs. Ceci s’explique par l’augmentation du niveau de résistance aux antimicrobiens, et non par les antibiotiques eux-mêmes. Réserver l’utilisation exclusive des antibiotiques à des fins thérapeutiques chez les oiseaux permettra d’atténuer la pression que connaît l’industrie, mais à quel prix en termes de performances des volailles ?
2 SCIENCE & SOLUTIONS
La volonté de réduire l’utilisation des antibiotiques chez les animaux d’élevage à l'échelle mondiale signifie que les acteurs du secteur devront apprendre à maîtriser un nouvel ensemble d’outils s’ils veulent conserver les mêmes performances et maintenir la compétitivité de leur élevage.
Fiche pratique détachable d’aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions.
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ÉDITORIAL
À vos côtés, à chaque étape
Aujourd’hui, il est difficile d’ignorer la tendance mondiale qui est à la réduction de l’utilisation des antibiotiques chez les animaux d’élevage. Ce courant est motivé à la fois par la réglementation, la demande des consommateurs et le manque de nouvelles molécules antibiotiques. Nos clients ont une utilisation de plus en plus raisonnée des antibiotiques, ce qui permet de préserver leur valeur médicinale pour le traitement des hommes et des animaux. La lutte contre l’antibiorésistance et contre la baisse des performances lors de la suppression de l’usage systématique des antibiotiques dans l’alimentation sont les deux principaux défis à relever. Ils permettront de garantir une industrie avicole rentable et durable, tout en préservant l’efficacité future des antibiotiques. La réussite passe par l’établissement d’une stratégie globale à long-terme et non un focus sur un objectif précis. Depuis sa création en 1983, BIOMIN s’engage à offrir à ses clients des solutions nutritionnelles naturelles avancées, basées sur la science. Nous nous efforçons de vous accompagner jour après jour et de vous aider à rester naturellement leader dans votre activité. BIOMIN vous propose la boîte à outils scientifiques la plus avancée pour optimiser vos résultats. Nos solutions peuvent être utilisées lors de la réduction partielle ou de la suppression complète des antibiotiques. Elles contribuent à renforcer la santé et le bien-être des animaux, et à soutenir la rentabilité de l’élevage. Réduire ou supprimer les antibiotiques de l’alimentation des volailles requiert une approche intégrée comprenant de bonnes pratiques d’élevage, des mesures de biosécurité, une alimentation et une hygiène adéquates, ainsi qu'un programme sanitaire et de
vaccination efficace. Nous sommes conscients que chaque élevage possède ses propres caractéristiques, c’est pourquoi notre équipe internationale d’experts est disponible pour vous aider à identifier les défis que vous rencontrez sur le terrain. Ils seront à même de vous proposer des solutions sur mesure, afin de vous aider à atteindre le niveau de performance souhaité. De plus, notre implication chez les industriels, notre important programme de recherche et développement ainsi que nos stratégies d’essais terrain permettent d’apporter continuellement de nouvelles connaissances au secteur via différents canaux de communication, comme notre magazine Science & Solutions. Avec sa nouvelle présentation et son nouveau slogan « Keeping you naturally informed », notre magazine est preuve de notre engagement et montre l’importance que nous accordons aux découvertes scientifiques, au partage des connaissances, mais aussi de notre volonté de vous aider à vous améliorer continuellement.
Hannes BINDER, PhD Directeur général
Rédacteurs en chef : Ryan Hines, Caroline Noonan Contributeurs : Hannes Binder PhD, Daniel Petri PhD, Nataliya Roth DI (MSc), Franz Waxenecker DI (MSc), Chasity Pender PhD et Raj Murugesan DMV PhD. ISSN : 2309-5954 Marketing : Herbert Kneissl, Karin Nährer Pour obtenir une copie numérique ou des informations Graphistes : GraphX ERBER AG complémentaires, consultez le site Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter http://magazine.biomin.net Éditeur : BIOMIN Holding GmbH Pour recevoir une version papier des articles ou pour Erber Campus, 3131 Getzersdorf, Autriche vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous Tél : +43 2782 8030 contacter à l’adresse : magazine@biomin.net www.biomin.net
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Qu’est-ce que l’antibiorésistance ? Concept clé pour la réduction de l'utilisation des antibiotiques en volaille Réduire ou supprimer les antibiotiques de l’alimentation des volailles sont aujourd’hui deux sujets de préoccupation fréquents pour les producteurs. Ceci s’explique par l’augmentation du niveau de résistance aux antimicrobiens, et non par les antibiotiques eux-mêmes. Réserver l’utilisation exclusive des antibiotiques à des fins thérapeutiques chez les oiseaux permettra d’atténuer la pression que connaît l’industrie, mais à quel prix en termes de performances des volailles ? C’est la résistance aux antimicrobiens, et non les antibiotiques eux-mêmes, qui a suscité la volonté de réduire leur utilisation. La demande des consommateurs, la réglementation et le manque de nouvelles molécules antimicrobiennes poussent à la réduction de l’utilisation des antibiotiques dans les systèmes d’élevage avicole modernes. Bien que l’information du consommateur sur les méthodes de production des aliments et la sensibilité de ceux-ci envers les différents modes de production soit importante, c’est l’impact de l’utilisation des antibiotiques sur la santé animale et humaine qui pousse à réduire leur usage. En effet, la capacité des bactéries à devenir résistantes à un ou plusieurs antimicrobiens peuvent les rendre inefficaces.
La résistance en ligne de mire D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (2011), « tout type d’utilisation des antibiotiques chez l’homme, l’animal ou les plantes peut contribuer au développement et à la propagation de l’antibiorésistance. » L’utilisation des antibiotiques chez les animaux d’élevage a été identifiée comme un facteur de risque
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Franz Waxenecker DI (MSc) Directeur du Développement
Nataliya Roth DI (MSc) Chercheuse, Développement
de développement de bactéries antibiorésistantes. C'est la raison pour laquelle les autorités et organismes internationaux de réglementation en matière de santé ont porté une attention continue à la résistance aux antimicrobiens, en particulier pour les antibiotiques jugés importants en médecine humaine. Lorsqu’on parle de réduire l’utilisation des antibiotiques, cela ne signifie pas réduire la quantité éventuelle de résidus antibiotiques dans la viande ou les œufs. En effet, les délais d’attente avant abattage ou utilisation des produits sont strictes. Des outils de contrôles permettant de garantir l’absence d’antibiotiques dans les produits d’origine animale sont déjà en place.
Protéger ces outils utiles pour la santé Il est nécessaire de préserver les antimicrobiens car ils constituent une ressource limitée, dans la mesure où il n’est pas facile de trouver de nouvelles molécules. La classe d’antibiotiques
EN BREF • L’utilisation à grande échelle des antibiotiques a engendré l’augmentation du niveau de résistance aux antimicrobiens • Le rôle thérapeutique que les antibiotiques pourront jouer en cas d’augmentation croissante de la résistance aux antimicrobiens est un sujet de préoccupation à l’échelle mondiale • Les pays utilisant peu d’antibiotiques présentent également un faible niveau de résistance aux antimicrobiens • Les antibiotiques facteurs de croissance dans l’alimentation des animaux ont été interdits dans plusieurs pays et remplacés par une association d’additifs alimentaires afin de réduire les écarts de performances
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Figure 1. Antimicrobiens prescrits chez l’homme et toutes les espèces animales
Danmap 2015
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Agents antimicrobiens (tonnes)
180 160
25
140 20
120 100
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80 10
60 40
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94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15
Nombre de porcs produits (millions de têtes)
220
0
n Antibactériens prescrits chez l’homme n Antimicrobiens prescrits chez l’animal n Antimicrobiens facteurs de croissance n Nombre de porcs produits (millions de têtes) Source : Programme danois intégré de surveillance et de recherche sur la résistance aux antimicrobiens, 2015
la plus récente a été découverte en 1987. La recherche et développement peine à proposer de nouveaux composés antimicrobiens. D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 2016), seules cinq nouvelles classes d’antibiotiques ont été mises sur le marché depuis 2000. Après l’introduction d’un nouvel antibiotique, le développement d’une résistance bactérienne apparait, au bout de huit ans en moyenne, selon des estimations. De ce fait, la durée de vie des nouvelles molécules est fortement limitée. Cela dissuade donc le secteur de l’innovation car l’amortissement du budget de recherche doit se faire sur une durée potentiellement limitée (Schmieder et Edwards, 2012). Le manque de nouvelles substances antibiotiques renforce donc l’importance de préserver celles dont nous disposons aujourd’hui.
Un modèle de réduction de l’utilisation des antibiotiques Auparavant, les antibiotiques étaient utilisés chez les animaux d’élevage pour trois raisons : facteur de croissance, prévention et traitement des maladies. En ce qui concerne les restrictions gouvernementales relatives à l’utilisation des antibiotiques, l’objectif est clair : dissuader les producteurs d’utiliser les antibiotiques comme facteurs de croissance. (Voir l’encadré « Le G20 entend limiter l’utilisation des antibiotiques »). Les pays qui essaient de réduire l’utilisation des antibiotiques chez les animaux commencent généralement par appliquer des restrictions sur un ou plusieurs antibiotiques facteurs de croissance (AFC). Ces restrictions sont souvent suivies d’une interdiction. 32 pays sont concernés par une interdiction totale de l’utilisation des AFC. Ces produits doivent faire l’objet d’une prescription vétérinaire dans 35 pays. La deuxième étape est ensuite de se pencher sur la question
Figure 2. Évolution vers une utilisation raisonnée des antibiotiques
Antibiotiques en élevage
Facteur de la croissance
Prévention
Traitement
interdiction Additifs alimentaires
Antibiothérapie
carton jaune
Additifs alimentaires
Biosécurité
Vaccination
Antibiothérapie
Source : BIOMIN
de l’utilisation préventive ou prophylactique des antibiotiques. Aujourd’hui, certains pays limitent leur utilisation à des fins thérapeutiques. Toutefois, ces mesures ne suffisent pas toujours à elles-seules à réduire l’utilisation des antibiotiques chez les animaux d’élevage. BIOMIN 5
QU’EST-CE QUE L’ANTIBIORÉSISTANCE ? CONCEPT CLÉ POUR LA RÉDUCTION DE L'UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES EN VOLAILLE
Figure 3. Utilisation des antimicrobiens vétérinaires pour les animaux d’élevages destinés à la consommation humaine en 2014 n Autres* n Pleuromutilines
400
n Macrolides n Triméthoprime
300 mg/UCP
n Polymyxines n Aminoglycosides
200
n Sulfonamides n Pénicillines n Fluoroquinolones
100
n Lincosamides n Tétracyclines
Autriche Belgique Bulgarie Croatie Chypre République tchèque Danemark Estonie Finlande France Allemagne Hongrie Islande Irlande Italie Lettonie Lituanie Luxembourg Pays-Bas Norvège Pologne Portugal Roumanie Slovaquie Slovénie Espagne Suède Suisse Royaume-Uni
0
Source : Surveillance européenne de la consommation d’antimicrobiens vétérinaires, 2016
L’exemple européen L’Europe a interdit l’utilisation des AFC en 2005. Leur interdiction n’a pas permis d’obtenir l’effet escompté, c’est-à-dire une réduction de l'utilisation des antibiotiques chez les animaux d’élevage. En effet, l’élimination des AFC a coïncidé avec une augmentation des prescriptions d’antimicrobiens vétérinaires à titre préventif au cours des années suivantes (figure 1). C’est pourquoi, afin de résoudre le problème de l’utilisation préventive des antibiotiques, les législateurs de plusieurs pays européens ont introduit un système de « carton jaune » qui intègre différents paramètres afin d’encourager les éleveurs à réduire leur
Le G20 entend limiter l’usage des antibiotiques « Nous allons promouvoir une utilisation raisonnée des antibiotiques dans tous les domaines et nous efforcer de les limiter à un usage exclusivement thérapeutique en médecine vétérinaire. L’utilisation responsable et raisonnée des antibiotiques chez les animaux destinés à la consommation humaine n'intègre pas le recours à des facteurs de croissance en l’absence d’analyse des risques. Nous soulignons que les traitements doivent être délivrés exclusivement sous ordonnance ou équivalent dans le cadre vétérinaire. » - Déclaration des ministres de l’agriculture du G20, 2017
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utilisation. Ce système a permis de réserver l'utilisation des antibiotiques à des fins thérapeutiques (figure 2). C’est la raison pour laquelle les pays de l’Europe du Nord utilisent moins d’antibiotiques que les autres, si l’on considère la quantité totale d’antibiotiques utilisés rapportée à la population animale (UCP : Unité corrigé de la population) (figure 3).
Prévalence de la résistance chez la volaille Il existe de nombreux programmes d’études du niveau de résistance bactérienne aux antibiotiques chez les animaux à travers le monde. La compilation des données de surveillance des résistances d’E.coli aux antimicrobiens chez les volailles dans 19 pays montre que certains pays tels que la Norvège et la Suède présentent moins d’E.coli résistantes aux antibiotiques, notamment à l’ampicilline, la ciprofloxacine et les tétracyclines (figures 4, 5 et 6). Ces mêmes pays ont un usage raisonné des antibiotiques. Cette observation, en plus de la pression continue des consommateurs (clients des grandes surfaces et des fastfood) augmente la probabilité de voir de plus en plus de pays s’orienter vers un usage des antibiotiques à des fins exclusivement thérapeutiques.
Des progrès variables selon les pays Compte tenu des résultats du nombre d’E.coli résistantes aux antimicrobiens chez les volailles, et des différents modèles de réduction de l’usage des antibiotiques mis en place, il est possible de définir trois groupes de pays.
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Figure 4. Pourcentages d’isolats d’E.coli de volailles résistantes aux tétracyclines 100 80 60 40 20 Algérie Vietnam Chine Turquie Italie Grèce Brésil Portugal Bangladesh Espagne Royaume-Uni Irlande Belgique États-Unis Croatie Pays-Bas Hongrie Autriche République tchèque Suède Norvège
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Figure 5. Pourcentages d’isolats d’E.coli de volailles résistantes à la ciprofloxacine 100 80 60 40 0
Portugal Grèce Espagne Croatie Hongrie Belgique République tchèque Italie Chine Autriche Brésil Algérie Vietnam Pays-Bas Bangladesh Irlande Turquie Royaume-Uni Suède Norvège États-Unis
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Figure 6. Pourcentages d’isolats d’E.coli de volailles résistantes à l’ampicilline 100 80
32 pays sont concernés par une interdiction totale de l’utilisation des AFC. Ces produits doivent faire l’objet d’une prescription vétérinaire dans 35 pays. 3. Dans le troisième groupe, contenant la plupart des pays du nord de l’Europe et dans lesquels les antibiotiques font déjà l'objet d’une utilisation raisonnée, le niveau de résistance est nettement moins élevé que n’importe où ailleurs dans le monde.
La voie de l’avenir L’enjeu pour les éleveurs ayant opté ou se trouvant dans des pays ayant décidé de limiter l’usage des antibiotiques, est maintenant de réussir à maintenir des niveaux de performance élevés. Si l’on veut préserver le rôle curatif des antibiotiques, il est nécessaire de disposer de mesures alternatives permettant de remplacer leur effet stimulant sur la croissance ainsi que leur rôle préventif. Des mesures de prévention des maladies et l’utilisation de facteurs de croissance sont indispensables dans les systèmes de production modernes. Les pays et producteurs déjà engagés dans la démarche ont montré que l’association d’additifs alimentaires, de mesures de biosécurité renforcées, de programmes de vaccination et de meilleures pratiques d’élevage sont indispensables à la réussite. Les nouveaux défis sur la question de l’utilisation des antibiotiques reposent dorénavant sur le contrôle des résistances et la compensation des écarts de performances.
Références
60 40 20 Turquie Italie Vietnam Chine Portugal Royaume-Uni Belgique Espagne Grèce Irlande Brésil Pays-Bas Croatie Algérie Hongrie Bangladesh République tchèque Autriche États-Unis Suède Norvège
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Sources figures 4 et 6 : Rapport de synthèse de l’Union européenne sur la résistance aux antimicrobiens des bactéries zoonotiques et emblématiques humaines, animales et alimentaires en 2015, 2017. Chine: Zhang et al, 2017. Afrique du Sud : Iwu et al, 2017. Vietnam : Dang et al, 2011.
1. Le premier groupe de pays comprend le Vietnam, les États-Unis et plusieurs pays d’Amérique du Sud. Dans ce groupe, aucun programme n’a été mis en place ou ils ne font que commencer. Dans ces pays, il est fréquent d’observer des niveaux de résistance élevés à de nombreuses classes d’antibiotiques. 2. Dans le second groupe, les AFC ont été interdits mais un système de carton jaune ou d’autres mesures doivent encore être adoptés afin de continuer à limiter l’utilisation des antibiotiques. Dans ce groupe, qui inclut l’Italie, l’Espagne et la Turquie, un nombre élevé d’E.coli résistantes à certains antibiotiques a été enregistré.
Danish Integrated Antimicrobial Resistance Monitoring and Research Programme. (2015). Use of antimicrobial agents and occurrence of antimicrobial resistance in bacteria from food animals, food and humans in Denmark. Report available from: www.danmap.org European Medicines Agency, European Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption. (2016). Sales of veterinary antimicrobial agents in 29 European countries in 2014. EMA/61769/2016. Organisation for Economic Co-operation and Development. (2016). Antimicrobial resistance: Policy insights. Organisation for Economic Co-operation and Development. Schmieder, R and Edwards, R. (2012). Insights into Antibiotic Resistance Through Metagenomic Approaches. Future Microbiology. 7(1):73-89. World Health Organization. (2011). Tackling antibiotic resistance from a food safety perspective in Europe. World Health Organization.
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TITLE STORY
Votre boîte à outils pour réduire l’utilisation des antibiotiques
Daniel Petri PhD, Chef de produit - Microbials
Photo: iStockphoto_Andrei Kuzniatsou
La volonté de réduire l’utilisation des antibiotiques chez les animaux d’élevage à l'échelle mondiale signifie que les acteurs du secteur devront apprendre à maîtriser un nouvel ensemble d’outils s’ils veulent conserver les mêmes performances et maintenir la compétitivité de leur élevage.
EN BREF • Certains problèmes sous-jacents comme la contamination en mycotoxines, l’exposition à des agents pathogènes ou encore les mauvaises pratiques d’élevage deviennent plus difficiles à gérer lors de la suppression des antibiotiques de l’alimentation des animaux, ce qui entraîne de mauvaises performances • De nombreux produits disponibles sur le marché permettent de compenser cet écart de performances • Chaque exploitation doit identifier ses besoins spécifiques afin de trouver une solution adaptée
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Photo : Rocky Mountain Laboratories, NIAID, NIH, Département américain de la Santé et des Services sociaux
Photo : Laboratoire national d’Argonne LLC et Université de médecine et des sciences biologiques de Chicago, États-Unis
Clostridium spp., exemple d’une souche virulente de Clostridium perfringens Salmonella enterica, sérotype Typhimurium
La suppression des antibiotiques dans les systèmes de production modernes coïncide souvent avec l’apparition de nouveaux problèmes. Lorsqu’un pays s’engage à réduire l’utilisation des antibiotiques, les premières restrictions concernent les antibiotiques facteurs de croissance (AFC). Les acteurs de la filière mettent en place rapidement de nouvelles solutions pour parvenir à élever les animaux sans antibiotiques. Il n’existe pas de produit miracle pour remplacer les antibiotiques. La solution consiste en une approche intégrée qui associe alimentation, mesures de biosécurité, sélection génétique, prophylaxie et bonnes pratiques d’élevage. Les additifs alimentaires innovants peuvent également jouer un rôle essentiel.
Lever le voile Selon Warren Buffet, ce n’est que lorsque la marée redescend que l’on voit vraiment ce qu’elle cachait. L’utilisation de certains antibiotiques en dessous des doses thérapeutiques (facteurs de croissance ou utilisation à titre préventif), peut dissimuler d’autres éléments qui auraient nécessité un examen attentif. Ce phénomène est l’une des raisons pour lesquelles une solution pourra être efficace dans un élevage mais pas forcément dans un autre. La suppression des antibiotiques dans les systèmes de production modernes coïncide souvent avec l’apparition de nouveaux problèmes. La contamination des denrées par les mycotoxines devient de plus en plus problématique en parallèle d’une exposition croissante aux agents pathogènes et à la réalité des pratiques d’élevage qui ne sont pas toujours optimales. Ces différents points expliquent les écarts de performances observés sur le terrain et se doivent d’être compensés. Le remplacement des antibiotiques en productions animales est un sujet extrêmement complexe compte tenu de la diversité de systèmes de production. En effet, l’approche ne sera pas la même selon la zone géographique, le climat, le stade physiologique et
l’espèce animale considérée. Il est par conséquent nécessaire de disposer de solutions sur-mesure, capables de s’adapter à tous ces paramètres. Il convient d’identifier l’association la plus adaptée de probiotiques, d’additifs phytogéniques, d’acides organiques et/ ou de produits de désactivation des mycotoxines, qui permettra d’obtenir de bons résultats dans une situation donnée. Les exemples suivants montrent les bénéfices retirés suite à l’utilisation de plusieurs associations d’additifs alimentaires, dans différents systèmes de production avicole, dans différents pays. Les combinaisons de produits ont été conçues pour répondre au mieux aux défis spécifiques rencontrés sur le terrain.
Exposition aux agents pathogènes aux États-Unis Le premier exemple concerne un élevage situé dans le sud-est des États-Unis. Ce bâtiment sur litière profonde subit une forte pression de Clostridium perfringens sporulant. L’alimentation des animaux est trop riche en azote, en raison probablement de l’utilisation de sous-produits d’origine animale riches en protéines. C. perfringens, qui excrète la toxine α, n’est pas particulièrement virulent. Il peut cependant affecter les performances de l’élevage en cas de prolifération importante, ou lorsqu'il est porteur de certains gènes de toxines spécifiques comme le gène NetB. Pour supprimer les antibiotiques, il convient de trouver une solution permettant le contrôle des agents pathogènes. Il est également indispensable d’étudier les sources de protéines et la qualité de l’alimentation des animaux. L’utilisation d’additifs alimentaires phytogéniques (qui exercent une pression sur les bactéries à Gram positif) associés à un produit à
Au final, la stratégie doit être compétitive et efficace, pour être durable sur le long terme. BIOMIN 9
VOTRE BOÎTE À OUTILS POUR RÉDUIRE L’UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES
base d’acides organiques (pour contrer la prolifération des bactéries à Gram négatif), constitue une solution tout à fait adaptée.
Bactéries à Gram négatif en Amérique latine Prenons à présent le cas suivant : pression salmonelles, poussins de qualité insuffisante et troupeau de reproducteurs hétérogènes. Dans cette région, l’utilisation d’antibiotiques en systématique est autorisée. Le contexte économique n’encourage pas le passage aux nouveaux facteurs de croissance (NFC). Dans cette situation, il serait opportun d’utiliser un probiotique dès l’entrée des poussins, ainsi qu'un produit à base d’acides tout au long des différentes phases de production. Les symbiotiques (prébiotiques + probiotiques) spécifiques volailles libèrent des bactéries bénéfiques essentielles dans le tractus gastro-intestinal afin de favoriser le développement intestinal précoce et d’empêcher par exclusivité compétitive toute colonisation par des agents pathogènes. Le produit à base d’acides permet de maintenir un environnement intestinal défavorable aux bactéries à Gram négatif. Ces deux produits peuvent être utilisés simultanément dans l’aliment ou l’eau, ce qui offre une grande flexibilité d’application.
En Europe Le troisième exemple concerne un élevage de poulets de chair européen qui a mis en place des mesures d’hygiènes tellement strictes, que la flore a intégralement été dépeuplée. Toutes les bactéries, aussi bien bénéfiques que nocives ont disparu de l’environnement intestinal. L’utilisation d’un symbiotique soluble dans l’eau de boisson au cours des trois premiers jours permet de créer rapidement un microbiome intestinal sain et de renforcer le développement immunitaire. L’utilisation d’un additif phytogénique dans l’aliment permet d’améliorer la digestibilité et de réduire l’inflammation, ce qui participe à l’optimisation de l’indice de consommation. Ce produit peut être incorporé dans l’aliment fini.
Mycotoxines Lors de la suppression des antibiotiques en production animale, il est important de considérer le risque mycotoxines car elles risquent d’altérer l’état de santé et les performances de l’animal mais aussi de perturber la barrière intestinale et de réduire l’efficacité des vaccins. Chacun des scénarios décrits seraient encore pire si on les considérait du point de vue du producteur. Un programme efficace de gestion des risques liés aux mycotoxines doit intégrer une
analyse régulière des ingrédients alimentaires ainsi que des mesures préventives, afin que les animaux puissent exprimer le maximum de leur potentiel. L’utilisation régulière d’un produit de désactivation des mycotoxines reste le meilleur moyen d’éviter les problèmes.
Des avantages pour ceux qui utilisent toujours les AFC Une réduction importante de l’utilisation des antibiotiques facteurs de croissance et à titre préventif est attendue au cours des années à venir. Les NFC peuvent présenter des bénéfices pour les producteurs. En réalité, il est possible d’associer NFC et AFC à un programme efficace de gestion des risques liés aux mycotoxines. Au cours d’une récente étude commerciale menée en NouvelleZélande, les experts BIOMIN ont élaboré une solution utilisant les NFC pour un élevage de poulets de chair à haut niveau de performances. Celui-ci utilisait déjà un produit de désactivation des mycotoxines. Dans cette étude, un additif phytogénique a été utilisé pour renforcer la muqueuse intestinale et améliorer l’indice de consommation. Un symbiotique a également été utilisé en combinaison de celui-ci, afin de stabiliser le microbiote épithélial et cæcal, et de favoriser la mise en place du système immunitaire des oiseaux. En parallèle, l’éleveur à continuer d’administrer les nombreux AFC déjà initiés. L’association de ces produits a permis d’améliorer les performances et de constater un retour sur investissement significatif.
1 000 possibilités, votre solution Le marché des additifs alimentaires offre de nombreuses options, chacune ayant ses propres modes d’action et avantages. Au final, la stratégie devra être compétitive et efficace, pour être durable sur le long terme. Pour être vraiment bénéfique en production animale, les additifs alimentaires doivent être adaptés à chaque situation d’élevage. Il n’existe pas de solution prête à l’emploi, transposable partout. Plusieurs dizaines d’années de recherche et développement ont permis à BIOMIN de produire certains des produits parmi les plus innovants du marché. Le choix d’un produit dépend de nombreux facteurs dont l’espèce animale considérée, le lieu, la phase de production, les défis auxquels l’élevage est confronté et les préférences du client. En plus de tout cela, un produit peut parfois ne pas suffire, l’association de plusieurs additifs se révèle parfois être la meilleure solution. Néanmoins, la bonne solution n'est pas forcément difficile à trouver.
Les équipes commerciales et les experts du support technique BIOMIN proposent un soutien local et international afin d’accompagner leurs clients tout au long des étapes nécessaires à l’identification de la solution adéquate. Nos experts s’assurent également que la clientèle dispose des connaissances et compétences requises pour une mise en œuvre réussie. Cela constitue l’un des éléments essentiels d’un partenariat à long terme pour des résultats rentables. 10 SCIENCE & SOLUTIONS
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Guide pratique : diagnostic différentiel 11 – Boiteries (conduite d'élevage) La sélection génétique visant à améliorer la croissance et l’efficacité alimentaire des volailles a entrainé des conséquences pour la santé des animaux. En effet, les boiteries sont devenues un problème de plus en plus important pour l’industrie des volailles de chair à l'échelle mondiale. Elles représentent non seulement un problème pour le bien-être animal, mais constituent également une lourde menace financière pour les producteurs avicoles puisqu’elles sont une cause majeure de réforme, de mortalité et de saisies de carcasses. De manière générale, les coûts associés aux problèmes de boiteries chez les volailles peuvent atteindre plusieurs centaines de millions de dollars par an. De nombreux facteurs de risque, dont parfois des agents pathogènes, peuvent être mis en relation avec les boiteries chez les volailles de chair. En effet, il s’agit généralement d’une affection plurifactorielle. Il est important de distinguer les différentes causes de boiteries afin de développer des stratégies préventives et curatives adéquates. Elles seront différentes selon l’agent responsable identifié.
Chasity Pender PhD, Responsable technique, et Raj Murugesan DMV PhD, Directeur technique et marketing, BIOMIN Amérique Les facteurs de conduite d'élevage tels que la qualité de la litière et la densité de population, par exemple, peuvent avoir un rôle très important dans la survenue de problèmes de pattes et de boiteries. Ce tableau présente plusieurs facteurs de conduite d'élevage couramment associés à l’apparition plus fréquente de boiteries et propose des solutions contribuant à en atténuer les conséquences.
Facteurs de conduite d’élevage Maladies Pododermatite/dermatite des coussinets/brûlure tarsienne/brûlure due à l’ammoniac.
Dyschondroplasie tibiale/ ostéochondrose
Torsion des pattes
Maladie articulaire dégénérative
Toxicité des ionophores
Causes
Symptômes
Lésions
Solution
• Litière de mauvaise qualité • Carence en biotine
• Ulcération des coussinets métatarsiens et digitaux
• Lésions nécrotiques de la face plantaire des coussinets
• Diminuer le taux d’humidité de la litière par une bonne ventilation et éviter les déversements d’eau sur la litière • Améliorer l’intégrité intestinale en administrant des probiotiques vivants destinés aux volailles • Supplémenter l’alimentation en biotine
• Sélection génétique • Croissance rapide en phase de finition • Rapport calcium/phosphore • Aliments trop riches en chlorures à l’origine d’une acidose métabolique • Équilibre acido-basique • Mycotoxines
• Œdème et défaut d’aplomb au niveau des genoux • Angulation des pattes • Généralement chez les oiseaux de plus de 35 jours
• Bouchon de cartilage au niveau de l’extrémité tibiale proximale, du tibia distal et du métatarse proximal, par ordre décroissant de fréquence
• Diminuer la valeur énergétique et la teneur en protéines de l’alimentation afin de ralentir la croissance • Corriger les déséquilibres nutritionnels • Ajouter un produit de désactivation des mycotoxines efficace dans les aliments
• Sélection génétique • Densité de population
• Déviation au niveau du jarret • Valgus / varus • Diverses angulations en plusieurs points des jambes
• Torsion linéaire du tibia et du fémur • Modification de l’angle des condyles tibiaux
• Euthanasier les oiseaux touchés
• Lésions du cartilage articulaire épiphysaire, notamment celui de l’anti-trochanter fémoral, mais également d’autres articulations de la patte, entraînant des érosions et la formation de fragments cartilagineux
• Euthanasier les oiseaux touchés
• Anomalies de développement • Troubles locomoteurs • Lésions physiques • Entassement
• Monensin
• Pattes étirées vers l’arrière
• Aucune lésion spécifique
• Bien mélanger les aliments • Supprimer l’ionophore
Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.
Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent couramment les volailles et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l’alimentation. La liste des problèmes et maladies présentés dans ce tableau n’est pas exhaustive de tous les problèmes et maladies qui peuvent toucher les volailles. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de l'utilisation de ce tableau ou des informations qu'il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.
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