Le camouflage par l'architecture en mouvement

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BLANCON Guillaume

Le Camouflage par l’architecture en mouvement L5H2 / Pensée de l’architecture Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble



Introduction 1

Fiction contre utopie : une architecture en mouvement de François Roche, Pierre Bourdareau, https://www.youtube. com/watch?v=9ftGCNsLlAY

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Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

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http://www.cnrtl.fr/

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http://www.cnrtl.fr/

Pour François Roche «[...] à la différence du camouflage qui est plutôt de l’ordre du style, la furtivité s’inscrit dans un processus d’échange, un processus réactif. La furtivité introduit une mécanique relationnel au territoire»1, ainsi pour lui la furtivité n’est pas un moyen d’échapper au territoire, au lieu, au site,etc ... mais d’engager une mécanique relationnelle avec l’environnement qui nous entoure à différents niveaux, à différentes échelles. En partant sur l’analyse de projets architecturaux , nous allons nous pencher sur la compréhension et l’analyse des dispositifs matériels et des mécanismes mis en place qui vont permettent à une architecture de s’effacer. Comment sont composés les projets utilisant l’architecture contextuelle et quelles relations et mécanismes existe t’il entre le contexte et l’architecture évolutive(en mouvement) mise en place? Comment va-t-elle constituer l’espace au fil du temps et En quoi résonne-t-elle avec le «camouflage»? Selon le CNRTL2 le terme «Furtif» est un élément «qui cherche par la rapidité à échapper aux regards, à passer inaperçu»3 alors que par comparaison «camouflage» signifie «l’Art de se rendre méconnaissable et par extension, se servir dans une vision naturaliste de l’état des lieux pour y dissimuler un abri»4 . François Roche, trace de son manifeste «l’ombre du caméléon» met en avant une architecture privilégiant les faits matériels, physiques et climatiques. Après des études à Versailles, François Roche (Paris, 1961) fonde son agence à Paris en 1989., et s’ouvre à une architecture qui pousse le contexte à son paroxysme, quel qu’il soit, pour s’y fondre littéralement. Plus tard il va venir utiliser les technologies pour créer le 1


le «Dust building» (figure 1) sur lequel nous allons baser notre analyse ainsi que le projet «une maison dans les arbres» (figure 2) à Saint Sauveur dans la forêt de Compiègne présenté lors de la biennale de Venise en 1996 et un projet de Diller et Scofido le «Blur Building» (figure 3) construit lui à l’occasion de l’exposition nationale en suisse de 2002. Ces projets dans des contextes urbains denses (Dust Building à Bangkok) ou à l’opposé complètement naturel( «une maison dans les arbres» en pleine fôret), utilisant des dispositifs immatériels en relation avec l’atmosphère pour créer cet effet de «furtivité/camouflage» à différentes échelles. Tous ces projets, cherchent à confondre un artefact dans son environnement en utilisant comme élément contextuel l’atmosphère qui les entoure. Nous porterons notre analyse sur la manière dont cette morphologie contextuelle (qu’est l’atmosphère) vient créer une architecture en mouvement qui se confond avec son environnement grâce à un «camouflage» (architecture « furtive») Dans un premier temps, nous verrons comment Diller et Scofido et François Roche utilisent le contexte comme élément d’architecture, puis nous analyserons les effets que cela produit aux différentes échelles pour créer un «camouflage» engendré par le mouvement.

L’ATMOSPHÈRE COMME ÉLÉMENT D’ARCHITECTURE

Pour François Roche « l’architecture existe seulement grâce au site»4, et selon le CNRTL5, celui-ci est «une manière dont l’objet géographique s’inscrit dans le lieu qu’il occupe par rapport à son environnement immédiat». Chaque site est unique, de par ses conditions météorologiques distinctes et changeantes, et beaucoup d’architecte, comme par exemple Alexandre Chemetoff, qui» considère le contexte comme l’origine même du projet et non comme une contingence qui doit être adaptée.»6 Le «Land art» a constitué un point de référence pour cette insertion dans le paysage tout en gardant à l’esprit que les projets sont conçus comme un espace significatif et pas seulement comme un simple décor. Ainsi un projet doit 2

4 Fiction contre utopie : une architecture en mouvement de François Roche, Pierre Bourdareau, https://www.youtube.

com/watch?v=9ftGCNsLlAY 5 Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

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Dictionnaire des paysagistes d’aujourd’hui, Pierluigi Nicolin et Francesco Repishti


Figure 1 : Image Virtuelle du B_mu «Dust Building», François Roche, Bangkok Référence : http://www.new-territories.com/

Figure 2 : Maquette, 1994, la maison dans les arbres, François Roche Référence : http://www.frac-centre.fr

Figure 3 : Blur Building, Biennale d’architecture de Venise,2002, Diller et Scodifo Référence : http://www.dsrny.com/

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mettre en place un vrai dialogue et une vraie relation entre celui-ci, le site, l’environnement et les phénomènes météorologiques grâce à différents outils et dispositifs architecturaux pour permettre à cette architecture de se «camoufler» et d’être ainsi en adéquation avec l’environnement qui l’entoure. En opposition à l’image touristique que Bangkok dégage au niveau international, à l’intérieur on trouve une ville poussiéreuse, grise et submergée par la pollution. François Roche va venir utiliser ce contexte d’une ville chaotique, et ultra terne pour induire son architecture. Ainsi dans son projet de Dust building il vient créer une «peau», constituer de l’environnement dans lequel le musée contemporain se trouve, ainsi la poussière, la pollution ,... sont la matérialité de l’enveloppe. Ce sont les particules de pollution qui viennent s’accrocher sur le bâtiment et les résidus de CO2 viennent filtrer et ré-échantillonner la lumière. Cette «peau» (enveloppe) est constituée d’un grillage aluminium tressé et torsadé autoportant sur Encablure (figure 4). Un champ électrique de 30000Volts ( et zéro ampère donc aucun risque) crée une zone chargée d’électricité négative, attirant de ce fait les particules de poussière de la ville, elles, positives «un système informatique donnant aux particules une certaine valeur d’attraction , une radiance, afin de produire une gravitation réciproque.» 7 Les surfaces deviennent ainsi pelucheuses, moutonneuses. C’est donc «la ville» qui se dépose sur le bâtiment et vient construire l’architecture de cet ensemble. S’instaure alors une relation entre le bâtiment, l’atmosphère et le contexte, et plus particulièrement les habitants. Chaque action est répercutée directement sur cette architecture qui est en constante évolution. Le Dust Building est ainsi constitué de deux parties, deux géométries en opposition entre elles et avec le contexte reflétant le côté «Shizoïde» de ce bâtiment. D’un côté une structure euclidienne, des salles superposées traduisant un environnement «muséal» permettant la circulation des marchandises culturelles dans un univers aseptisé et hygiénique. L’’autre partie, plongé dans un chaos urbain enivrant saturé de la pollution locale qui de première vue ne répond à aucune logique géométrique(figure 6). Man Ray et Marcel Duchamp sont 4


Figure 4 : Grillage, le Dust Building Référence : http://www.frac-centre.fr

Figure 5 : Deux géométries euclidienne et organique, Dust Building F/B-mu Référence : http://www.frac-centre.fr

Figure 6 : Dust Building F/B-mu, Bangkok, 2002 Référence : http://www.frac-centre.fr/

Figure 7 : élevage de poussière, 1920, Man Ray et Marcel Duchamp Référence : https://www.centrepompidou.fr

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les premiers artistes à avoir utilisé «les sédiments de la ville»8 pour créer leurs œuvres (photographie) « élevage de poussière» en 1920 (figure 7) et montre ainsi que «la cartographie n’est pas seulement la peau du territoire, mais le climat, l’atmosphère d’une situation». De ce fait, on peut qualifier leur œuvre « d’anticipation de la faillite de l’urbanisme de Bangkok»9 Le Blur building de Diller et Scofido développent, quant à lui, plus un questionnement sur l’environnement , qu’il soit physique ou social, immédiat ou général. Dans un contexte complètement différent de celui du bâtiment de François Roche, Diller et Scofido développent une architecture d’atmosphère car la matière première provient directement du site : l’eau, Filtrée et pulvérisée par un réseau de jets pour créer une fine brume(figure 9). Le Corbusier est l’un des premiers architectes à avoir pensé à utiliser la pulvérisation de l’eau pour le projet «des maisons des péons de 110m² à Chandigarh». Le Blur Building utilise un système informatique intelligent qui vient adapter la brume (la pression de pulvérisation)aux différentes conditions climatiques tels que le vent, l’humidité, ... Ainsi elle prend réellement compte d’un environnement changeant pour s’adapter et créer l’architecture voulu. De par cette morphologie contextuelle que Diller et Scofido ont mis en place venant créer «un subtil mélange dynamique de forces naturelles et artificielles»10 engendrant une architecture constamment en mouvement d’un objet artificiel. Le travail sur le nuage de Anne Lacaton et Jean-Philppe Vassal est définit comme «une matérialité contemporaine invisible»11. En effet cette immatérialité vient créer une architecture non palpable, compacte et unitaire mais qui ne vient pas réellement clore les espaces intérieur. Dans cette brume, les pièces sont comme de grandes terrasses que l’architecture vient clore par l’immatériel mais qui dépend entièrement des phénomènes météorologiques du site. François Roche a présenté à la biennale de Venise en 1996 «La maison dans les arbres», un projet en collaboration avec Gilles Desèvedavy, Stéphanie Lavaux et Jean Navarro. Conçu pour un horticulteur, qui va venir participer à l’évolution de sa maison durant plus de 20 ans. .

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https://www.centrepompidou.fr

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SIMONNET Cyrille ,«Le furtif», Faces, été 2003, n° 52 p. 17

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Dossier de presse -Archi-

tecture invisible, Philippe Rahm

11 les actes du colloque matérialités contemporaines n°1

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Figure 8 : perspective et coupe Blur Building, Biennale d’architecture de Venise,2002, Diller et Scodifo Référence : Coupe traduite du schéma original de Diller et Scofido http://www.dsrny.com/

Figure 9 : Vue des jets de vapeur d’eau, Blur Building, Diller et Scofido Référence : http://www.dsrny.com/

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En pensant son projet dans le temps François Roche vient créer une architecture en mouvement. Par ailleurs, cette maison construite sur pilotis vient recréer et simuler l’élancement des arbres qui l’entoure en venant porter l’édifice en hauteur par rapport aux sols pour accentuer l’idée que le bâtiment perché dans les arbres est une partie de la forêt (figure9). De plus, ce bâtiment construit avec des matériaux très simple est constitué de façades entièrement vitrées permettant un dialogue permanent entre intérieur et extérieur. Les espaces sont ouvert visuellement sur l’extérieur et ainsi accentuent ce sentiment de prolongement de la forêt à l’intérieur de la maison .Englober par une bordure d’arbres donnant l’impression que l’édifice suit la croissance de la végétation qui l’entoure. Elle est un prolongement de cette croissance perpétuelle de la nature. Ainsi l’espace évolue continuellement grâce à cette nature . Un lien, un dialogue est instauré entre le contexte et les projets de ces différents architectes qui viennent utiliser la morphologie contextuelle comme élément d’architecture. Créant un subtil mélange dynamique de forces naturelles et artificielles qui viennent dicter l’espace grâce à cette architecture en mouvement et évolutive. Mais quels effets celle-ci produit-elle aux différentes échelles ?

LES EFFETS AUX DIFFÉRENTES ÉCHELLES

François Roche « Le paysage et l’urbanisme ne font qu’un ou mieux : sont contingents. Ce qui est intéressant dans l’architecture, c’est de révéler ces deux dimensions contradictoires, dans leur tension permanente»12. . Le musée contemporain de François Roche se retrouve dans une ville chaotique où la poussière habille la ville et l’écosystème, témoignant de l’effondrement de l’urbanisme comme perdu dans l’atmosphère polluée de la ville. De loin, ce «petit monstre» poussiéreux et pelucheux engendre une prise de conscience sur le chaos qui règne à Bangkok, où personne n’a la volonté de limiter ou de contenir la forme et la vie urbaine. De loin, Une émergence irréel support d’un «élevage de poussière» par attraction électrostatique, avec l’apparition d’un bâtiment en contradiction avec ce qui l’entoure de part sa forme et sa texture. A l’intérieur, deux espaces en conflit, l’un à l’intérieur très hy-

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Faces n°50 p.14

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20 ans

Figure 9 : évolution et disposition arbres,la maison dans les arbres, François Roche Référence : Maisons dans les arbres, réhabilitation Techniques et architecture, no 416,novembre 1994

10 ans

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Figure 10 : la maison dans les arbres, François Roche Référence : Maisons dans les arbres, réhabilitation - Techniques et architecture, no 416,novembre 1994

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giénique avec une géométrie euclidienne et l’autre saturé de pollution d’une forme chaotique résultant de l’activité Humaine(figure 11). «Il est plaisant de penser qu’il s’agit là d’un « petit monstre réactif», qui respirera en fonction des expositions, des enjeux des palpitations, [...] comme une machinerie organique, «ni dedans ni dehors», mais protégée du soleil par la pollution humaine» 13 Si l’on prend l’exemple d’un autre projet de François Roche, «la maison dans les arbres» il instaure dans ce projet un dialogue plus intime que par le simple regard d’un habitant sur «l’espace vert» qui l’entoure. Pour qu’une certaine utopie, naisse de ce dialogue et que l’habitant redécouvre la richesse de cette proximité partagée homme/nature une relation temporelle sur l’existence et l’évolution de l’homme et de la nature, lies pas seulement par la fonction d’être dans un lieu, d’y vivre mais une relation intime dans le temps et de dépendance de l’un envers l’autre(figure 12). Situé à la lisière de la forêt, la maison est dans la continuité et elle est comme absorbé par les arbres au fur et à mesure que le temps passe tout en restant un élément indépendant de celle-ci. Elle est comme «camoufler» par le feuillage venant brouiller la perception de l’édifice en «imposant le végétal comme un élément dynamique et vivant»14. Diller et Scofidio de leur côté remettent en cause la définition même de l’espace par l’immatérialité de leur architecture et viennent démultiplier les niveaux de lecture à l’échelle du paysage, on ne voit qu’une masse blanche familière ( le nuage), une brume épaisse, mouvante et intrigante créant un effet de curiosité et de désir sur le visiteur. Cet intérêt nous envahit et nous questionne sur cet objet aussi banal que le «nuage» que l’on voit tous les jours venant renforcer cette Curiosité.(figure 13) Cette architecture éphémère et immatérielle vient envelopper le visiteur, tout en gardant un certain délice de l’ambiguïté entre le dedans et le dehors lui permettant de faire sa propre histoire et expérience sensorielle. A l’intérieur un voile blanc, un écran, une neutralité qui met en doute toute idée de réalité visuel et permet à l’esprit de s’ouvrir sur une expérience sensoriel poétique. Les sons mats et étouffés donnent l’impression que l’on se trouve dans un espace entre ciel et terre. A l’intérieur, on entend et

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14 Collection Art et Architecture, Les turbulences,Frac Centre http://www.frac-centre.fr

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Figure 11 : Perspective intérieur, Dust Building, François Roche Référence : http://www.frac-centre.fr

Figure 12 : évolution dans le temps, la maison dans les arbres, François Roche Référence : Maisons dans les arbres, réhabilitation - Techniques et architecture, no 416,novembre 1994

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on ressent physiquement les éléments extérieurs. Notre regard n’est bloquer par aucune forme de matérialité et donne une impression que le bâtiment s’étale dans le paysage ne procurant aucune échelle perceptible ( figure 13) . En définitive, ce nuage vient déstabiliser les repères visuels et auditifs du visiteur « Il n’y avait rien à montrer, si ce n’est notre dépendance à la vision »14 . L’objectif du projet de Diller et Scofidio est de proposer une expérience multi-sensorielle en créant un «environnement invisible» sans réellement d’espace, de forme, de caractère et surtout sans échelle concrètement visible. Procurant une nouvelle perception de l’espace, mais aussi créant une relation entre le visiteur, l’architecture et l’atmosphère de ce lieu(figure 15). Les différents projets s’insèrent dans le paysage créant une autre vision du site et du bâtiment dans leurs ensembles. Engendrant des effets complètement différents selon si on se trouve de loin, de près ou à l’intérieur. Mais tous, éveillent une profonde curiosité, d’une part de la dynamique de l’architecture qu’ils mettent en œuvre, et d’autre part d’une mise en scène d’objet complètement banale dans le paysage.

CAMOUFLER L’ARCHITECTURE

La «furtivité» d’après le CNRTL16 est «ce qui cherche par la rapidité à échapper aux regards, à passer inaperçu»15. La première impression visuelle lorsque l’on voit le Musée de François Roche à Bangkok est qu’à l’échelle de la ville, le bâtiment est comme perdu dans l’atmosphère polluée de la ville. Il cherche à confondre cette artefact dans son environnement, de prendre l’agressivité de l’atmosphère pollué pour en déduire une architecture à l’image de celle-ci, «camoufler» dans ce lieu. Les particules de CO2 invisibles à l’œil nu mais laissant transparaître leur présence par l’ombre (filtrage de la lumière)qu’elles procurent. Dans le même esprit, les particules viennent se déposer sur le bâtiment de François Roche pour le «camoufler», venant filtrer la lumière pour les personnes se trouvant à l’intérieur. C’est ce qu’il qualifie «d’architecture furtive» en laissant comme seul repère visible l’ombre de

14 Elisabeth Diller www.frac-centre.fr

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http://www.cnrtl.fr/

15 Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

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Figure 13 : Vue depuis la berge, Blur Building, Diller et Scofido Référence : http://www.dsrny.com/

Figure 14 : Le «Quai des anges», Blur Buildiing, Diller et Scofido Référence : http://www.dsrny.com/

Figure 15 : Ambiance intèrieur,Blur Buildiing, Diller et Scofido Référence : http://www.dsrny.com/

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« La Maison dans les arbres» se situe elle « entre le rêve d’une cabane dans les arbres et le réquisitoire d’une architecture du camouflage ».17Cet habitation se confond avec la forêt qu’elle était censée dominer. Cette architecture qui évolue aussi au fil des saisons et s’adapte à son environnement. Le «camouflage» de «la maison dans les arbres» n’est pas crée par l’architecture mais par la végétation qui l’enveloppe, ne laissant transparaître que l’ombre d’elle-même entre le feuillage en mouvement.

17 François Roche, www.frac-centre.fr

Le Blur Building est une dissolution de la matérialité de l’architecture. Elle n’est pas réellement «camoufler» mais comme en suspension sur l’eau et grâce à cette forme complexe qu’est le nuage, elle ne fait plus appel à la géométrie euclidienne. L’architecture de nuage que Diller et Scofido ont pensée se situe entre objet et reflet entre masse solide et liquide. En jouant de la fluidité de cette architecture engageant une ambiguïté de ce qui est devant nous, de la réalité qui s’offre à notre regard. Cet écran met en doute l’idée de réalité visuel et ainsi créer une «architecture furtive» grâce aux phénomènes météorologiques. Le nuage est une figure d’une matérialité contemporaine invisible, d’une architecture visible sans vraiment l’être. Suite à cette analyse , on peut mettre en avant une mise en œuvre du paysage dans le bâtiment, la matière première est ce qui nous entoure. Et elle vient créer des effets à différentes échelles que l’on ne pourrait pas avoir avec des matières premières basique.... Cela nous a permis d’avoir une profonde réflexion sur l’architecture en mouvement, ce que cela peut engendrer mais surtout comment elle vient utiliser ce mouvement pour se «camoufler». Grâce aux différents projets que l’on a pu voir, on peut en conclure que cette notion de «camouflage» a était fortement utilisé et l’est encore aujourd’hui par exemple avec le Dust Building de François Roche. Même si nous l’avons abordé dans cette analyse avec le Blur Building de Diller et Scofido, la maison dans les arbres ou encore le Dust Building de François Roche une réflexion plus poussé sur comment mettre en œuvre des objets du quotidien pour les transformer en élément d’architecture. Ou encore le questionnement de l’expérience sensoriel de chacun dans cette architecture. 14


Bibliographie Livres : ROCHE François, DESEVEDAVY Gilles, LAVAUX Stephanie, «L’ombre du Caméléon», Institut français d’architecture, Paris,France, 1994 PIERLUIGI Nicolin et FRANCESCO Repishti, Dictionnaire des paysagistes d’aujourd’hui, Skira, Milan, 2003 Catalogue d’exposition : Les actes du colloque matérialités contemporaines n°1 Conception, fabrication, perception du cadre bâti, Les grands Ateliers Rhône-alpes du 26 nov.-1 déc. 2012 Lyon Article de périodique: Revues: Maisons dans les arbres, réhabilitation - Techniques et architecture, no 416,novembre 199, pp. 36-39 SIMONNET Cyrille ,«Le furtif», Faces, été 2003, n° 52 pp. 4-43 TISSOT-PONTABRY Anaïs, Musées de l’agence R&Sie, Archistorm, mai/juin2007, pp. 54-55 Blur Building - A + U, mai 2006, n°428, pp. 62-73 Sites Web: Centre culturel Suisse . Paris [en ligne] consulté le 01 octobre 2014. Disponible sur : http://www.ccsparis.com/V1/projets/01-2005/scofidio_ renfro.html New-Territories [en ligne] consulté le 08 octobre 2014. Diponible sur : http://www.new-territories.com/roche2002bis.htm Bangkok experience R&Sie growing-up interview [en ligne] consulté le 01 novembre 2014. Diponible sur : http://architettura.it/files/20030218/index_en.htm

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Les turbulences- Frac CEntre [en ligne] consulté le 21 novembre 2014. Diponible sur : http://www.frac-centre.fr/collection/collection-art-architecture/index-des-auteurs/auteurs/projets-64.html?authID=157&ensembleID=509 Les turbulences- Frac CEntre [en ligne] consulté le 21 novembre 2014. Diponible sur : http://www.frac-centre.fr/collection/collection-art-architecture/index-des-auteurs/auteurs/diller-scofidio-58.html?authID=60 Vidéo : BOURDAREAU Pierre, «Fiction contre utopie: une architecture en mouvement de François Roche», Janvier 2013.Disponible Sur: https://www.youtube.com/watch?v=9ftGCNsLlAY

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