Croire, la preuve par 7 • Alain Stamp

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évangéliste, homme de radio, auteur de plusieurs livres. Passionné de communication, toucheà-tout, il aime s’éloigner des sentiers battus. Il vous invite à poser un regard neuf sur l’Évangile selon Jean, ainsi que sur votre foi personnelle.

Facile à lire, enrichi d’histoires vécues, Croire la preuve par 7 vous invite à emprunter un sentier balisé par 7 événements. 7 miracles de l’Évangile selon Jean. 7 signes, autant de preuves pour croire. Découvrez sous un jour différent le personnage central de l’Évangile, Jésus-Christ. Vous comprendrez que croire ne signifie pas renoncer à toute logique, à toute réflexion. Au contraire, croire c’est avant tout bien s’informer, examiner les faits et rejeter les idées toutes faites. Croire la preuve par 7 convient aussi bien à une lecture personnelle qu’en petit groupe, entre amis curieux, autour d’une tasse de café. Des questions simples à la fin de chaque chapitre permettent de prolonger l’aventure. 

7,50 € ISBN 978-2‑910246-08‑2

9 782910 246082

S TA M P

La preuve par 7 CROIRE La preuve par 7

Alain Stamp est

A L A I N A L A I N S TA M P

Croire ! Ce mot suffit à déclencher les passions, dans les esprits comme dans les conversations. « Moi je ne crois que ce que je vois », affirmet-on souvent. Et vous, que croyezvous ? Qui croyez-vous ?



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La preuve par 7


Un livre est nécessairement un travail d’équipe. Merci à tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont d’une manière ou d’une autre contribué à cet ouvrage. Merci à David Guiles et Gary McCaman.

© 2005 BLF Éditions • Rue de Maubeuge 59164 Marpent • France • www.blfeditions.com Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Couverture, mise en page : BLF Éditions Impression n° XXXXX • IMEAF • 26160 La Bégude de Mazenc La plupart des citations bibliques sont tirées de la Bible du Semeur © 2000, Société Biblique Internationale. Avec permission. ISBN 978-2‑910246-08‑2 ISBN 978-2‑362490-20‑0 ISBN 978-2‑362490-19-4

Dépôt légal 2e trimestre 2015

brochée mobipocket e-pub


Table des matières À lire pour profiter de la suite................................. 5 Vivre, mais à fond !............................................... 11 Preuve 1 : Voir et croire........................................ 15 Quand la famille est éprouvée !............................. 29 Preuve 2 : Croire sans voir.................................... 33 Quand tout espoir est perdu !................................ 43 Preuve 3 : Voir sans croire.................................... 47 Je serais heureux si…........................................... 63 Preuve 4 : Croire par intérêt................................. 67 Face aux tempêtes de la vie !................................. 85 Preuve 5 : Croire n’élimine pas les difficultés..... 89 Pourquoi la souffrance ?........................................ 99 Preuve 6 : Croire, c’est connaître....................... 103 La mort : un défi, pas la fin !............................... 121 Preuve 7 : Croire, c’est voir................................. 129 Conclusion : Croire pour vous-même................ 149 Index des notes.................................................... 155



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À lire pour profiter de la suite Écrit pour vous Sans doute la lecture de ce livre va-t-elle vous demander un effort. Il est possible que vous n’ayez jamais lu l’Évangile et que les concepts développés par le Christ ne vous soient pas familiers. Peut-être ignorez-vous tout, ou presque, de cette figure qui a marqué l’humanité ? Dans ce cas, ce livre a été écrit spécialement pour vous !

7 miracles, 7 preuves La vie du Christ est racontée par quatre Évangiles, ceux de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Chacun a ses particularités, ses différences. Tous soulignent des aspects distincts de la même réalité. Un peu comme un match de foot filmé par plusieurs caméras : une phase de jeu, invisible ou contestable sous un angle, devient évidente sous un autre. Visionner l’ensemble permet d’apprécier la réalité avec le maximum d’objectivité. Quatre Évangiles, quatre caméras, quatre points de vue différents. Ils permettent de faire plus ample connaissance avec le Christ.


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Les quatre Évangiles ensemble rapportent trente-cinq miracles. L’Évangile selon Jean en détaille sept, particulièrement révélateurs de la personne qui en est l’auteur, Jésus. Jean termine son récit par ces mots : Jésus a accompli encore bien d’autres choses. Si on voulait les raconter une à une, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir tous les livres qu’il faudrait écrire 1.

Les prochains chapitres vous invitent à examiner avec attention ces sept événements miraculeux pour en tirer un maximum d’informations pour vous-même.

Vous avez dit miracles ? Les miracles accomplis par le Christ ne sont pas simplement des prodiges, des actes spectaculaires destinés à frapper l’imagination des foules crédules de l’époque. D’autant qu’aujourd’hui ces faits surnaturels embarrassent les sceptiques et rationalistes que nous sommes. Jésus a-t-il bien nourri une foule avec trois pains et cinq poissons ? A-t-il vraiment ressuscité Lazare ? Il doit y avoir une autre explication ! Surtout avec les progrès scientifiques, en particulier dans le domaine médical. C’est trop incroyable, au sens propre ! Le plus important est le lien étroit entre ces faits surnaturels et celui qui les a opérés. Ces événements ont pour but de révéler la nature et la personnalité de leur auteur, Jésus-Christ. La vraie question n’est pas : Ces miracles se sont-ils bien produits ? Puisqu’il n’est pas possible d’exclure a priori leur réalité. Elle est : Qui est celui qui les a accom-


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plis ? De quoi ces faits sont-ils le signe ? Qui est celui qui a une telle autorité sur les éléments, la nature ? Qui a une telle compassion, un tel amour pour les hommes ? L’essentiel est de savoir si le Christ est bien celui qu’il a prétendu être. Jean parle toujours de « signes » à propos de ces miracles. Ainsi, ils signifient quelque chose que nous devons déchiffrer. C’est ce que nous allons tenter d’élucider.

Vécu Se focaliser sur les miracles d’un Évangile induit au risque d’être mal compris. Si les miracles sont des signes pour croire, faut-il en être soi-même témoin ou bénéficiaire pour croire à son tour ? Autrement dit, la foi peut-elle seulement résulter d’un miracle ? Afin de lever toute ambiguïté sur cette question, chaque chapitre est précédé d’un entretien ou d’un récit, le vécu d’hommes et de femmes d’aujourd’hui, confrontés à des questions, des difficultés qui ressemblent aux vôtres. Ils ont placé leur foi en Jésus-Christ, parfois au cœur même de la tourmente, sans connaître de miracle !

Dans chaque chapitre Vous trouverez cinq rubriques, pas toujours dans le même ordre :

1. Les faits Le récit biblique tel qu’il est relaté dans l’Évangile selon Jean précède une étude attentive des faits et des personnages impliqués dans l’événement.


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2. Qui est-il ? Chacun des miracles révèle une facette de la personne du Christ. Cette rubrique vous aidera à dresser son portrait et à répondre à certaines de vos questions : – Qui est cet homme dont l’empreinte a marqué l’humanité ? – Est-il seulement un homme ? – Se prend-il pour Dieu ou est-il réellement Dieu ? – Est-il ce qu’il a prétendu être ?

3. Et vous ? Chacun des miracles souligne la sensibilité, la compréhension, la compassion du Christ pour les hommes et les femmes. Jésus répond à des cris de détresse, à des besoins profonds, à des situations insolubles, avec amour et douceur. Il s’intéresse à vous de la même manière. Jésus a des projets pour votre vie. Découvrez comment il souhaite répondre à vos besoins les plus profonds.

4. Croire ou pas ? La question cruciale, celle de tous les enjeux, est celle-ci : Comment croire ? Elle détermine votre vie présente et votre avenir éternel. Le Christ précise : Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie 2.


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Examiner les différentes attitudes possibles à l’égard de la foi vous aidera à vous situer.

5. Pour aller plus loin Plusieurs questions de réflexion personnelle terminent chaque chapitre. Prenez le temps de réfléchir. Ne passez pas à côté de l’essentiel. Peut-être aurez-vous l’occasion de répondre à ces questions avec quelques amis autour d’une tasse de café, Bible ouverte.

Lisez l’Évangile selon Jean Lisez l’Évangile selon Jean en entier une fois, ou mieux, plusieurs fois. Ce n’est ni long ni difficile. Cette lecture va vous aider. Vous profiterez davantage de ce qui va suivre. Vous aurez ainsi une nouvelle opinion du Christ.

Demandez Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe 3.

Cette promesse du Christ est importante. Elle est pour vous. Vous avez des questions, des besoins, des incertitudes, des peurs, des angoisses peut-être – concernant l’avenir, la mort – de la curiosité ou des questions existentielles. Vous ne comprenez pas votre vie, vous faites face


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à des circonstances terriblement difficiles. Vous souffrez de solitude, de culpabilité. Vous ne savez pas comment gérer vos relations, elles sont gâchées. Vous avez déjà gaspillé vos chances, une partie de votre vie. Vous n’êtes plus motivé pour vivre. À quoi tout cela rime-t-il ?

Attendez une réponse C’est pourquoi je vous invite, durant votre lecture, à demander à Dieu de vous parler. Par une simple prière qui pourrait ressembler à celle-ci : Jésus, tu connais mon cœur, mes pensées, ma situation personnelle et mes questions. Je te le demande, puisque tu as promis de répondre : montre-moi qui tu es. Révèle-toi. Donne-moi la foi pour croire en toi. Accordemoi de découvrir qui tu es, qui est Dieu, ton Père, et qui je suis. Que je puisse changer de mentalité, de point de vue et faire connaissance avec toi. Merci de parler à mon cœur. Amen ! Confie ta vie au Seigneur, aie confiance en lui et il agira 4.

Alain Stamp


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Vivre, mais à fond ! Sandrine est une jeune femme gaie, dynamique, communicative. Elle aime la vie, les personnes, âgées en particulier. Ouverte, curieuse, elle apprécie les sorties, le ciné, le vélo, sa famille, ses amis… C’est une boule d’énergie, elle vit à fond ! J’ai 15 ans, je fais la vaisselle dans la cuisine chez ma tante. Nous discutons. Quoi ? Elle a fait la connaissance de Jésus. Comment ? Jésus m’aime et il a donné sa vie pour que je puisse être en relation avec Dieu, être pardonnée de mes péchés et recevoir la vie éternelle ? Je n’ai jamais entendu quelque chose d’aussi merveilleux ! Je suis séduite : si Jésus existe et qu’il a accepté de mourir pour moi, alors je veux le suivre sans réserve. J’écoute avec joie mais l’intérêt retombe vite. Je décide qu’à mon âge, plutôt s’amuser, vivre et profiter que s’occuper de ces trucs de grands-mères ! Ainsi mon cœur se ferme à Dieu tandis que mes yeux s’ouvrent sur la sinistre réalité du monde. Un malaise


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croissant m’envahit. Pourquoi tant d’horreurs, d’injustices ? Pourtant il faut vivre, alors je continue ! Je m’installe à Nancy pour des études d’économie. Ça ne marche pas trop mal. Je profite de la liberté offerte aux étudiants, par le peu d’heures de cours en fac, pour sortir avec les copains. Chaque lendemain de fête, la même insatisfaction me submerge. Jusqu’à n’être plus qu’un cri : à quoi tout cela sert-il, puisqu’il faut mourir à la fin ? L’absurdité de la vie me saute à la gorge. Je ressens une affreuse solitude. Certes j’ai des amis, mais chacun est préoccupé par ses propres souffrances. Chacun se débat avec son propre mal-être. Ma famille pourrait être un réconfort mais ça ne fait pas assez « rebelle » d’aimer sa famille. Je suis prête à tout pour ne plus être seule. Un vendredi soir, je décide d’aller dans un bar. J’y vais régulièrement, mais accompagnée. Comme je suis un peu introvertie, je bois avant d’y aller. Ça me donne du courage. Évidemment, je fais des mauvaises rencontres, évidemment je me mets dans des situations inconfortables, mais au moins je ne suis plus seule ! Je recommence l’expérience plusieurs fois. L’alcool abolit toutes mes limites. Cet engrenage a pour résultat que je n’ai plus aucune estime de moi-même ! Je voudrais être « quelqu’un de bien ». Cependant je ne parviens qu’à souffrir et à faire souffrir ceux qui m’entourent. Je lutte contre des idées noires. Des idées de suicide même ! Je m’interroge. J’ai eu une enfance merveilleuse dans un petit village des Vosges. Des parents exemplaires, des sœurs avec lesquelles je m’entendais bien. Je n’ai pas


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subi de traumatismes particuliers. Comment se fait-il que je sois si mal dans ma peau ? Je prends conscience de ma quête spirituelle. Je veux trouver un sens à ma vie. J’ai écarté la piste de Jésus-Christ et c’est précisément ce qui me fait souffrir. Dieu me cherche et je l’ignore ! Après dix ans de lutte, le constat est rude. Échec sur toute la ligne. J’ai 25 ans, je suis toujours aussi seule. Toujours aussi mal dans ma peau. Je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie. Je ne vois pas à quoi peut me servir le diplôme en économie que j’ai en poche ! Je crois en Dieu mais je ne veux pas de lui ! Je tiens à lui prouver que je peux être heureuse sans lui. Qu’il n’est qu’une option parmi d’autres pour jouir d’une vie épanouie. Enfin je capitule : « OK, Dieu tu as gagné ! Impossible de vivre sans toi. Prends-moi en charge et conduis ma vie pour que cesse le désastre et que je puisse au moins faire quelque chose de bien ». Et il le fait ! Aujourd’hui, je suis toujours célibataire, mais je suis heureuse ! Au fur et à mesure j’apprends à connaître Jésus-Christ. Une paix, une sérénité, une joie profonde m’habitent. Il est devenu le sens de ma vie. Celui sans lequel je ne pourrais plus vivre « puisqu’il faut mourir à la fin ». À la fin je ne mourrai pas, mais je goûterai la présence éternelle de Jésus.



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Voir et croire Les faits Deux jours plus tard, on célébrait des noces à Cana, en Galilée. La mère de Jésus y assistait. Jésus avait aussi été invité au mariage avec ses disciples. Or voilà que le vin se mit à manquer. La mère de Jésus lui fit remarquer : – Ils n’ont plus de vin. – Écoute, lui répondit Jésus, est-ce toi ou moi que cette affaire concerne ? Mon heure n’est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs : – Faites tout ce qu’il vous dira. Il y avait là six jarres de pierre que les Juifs utilisaient pour leurs ablutions rituelles. Chacune d’elles pouvait contenir entre quatre-vingts et cent vingt litres.


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CROIRE La preuve par 7 Jésus dit aux serviteurs : – Remplissez d’eau ces jarres. Ils les remplirent jusqu’au bord. – Maintenant, leur dit-il, prenez-en un peu et allez l’apporter à l’ordonnateur du repas. Ce qu’ils firent. L’ordonnateur du repas goûta l’eau qui avait été changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, alors que les serviteurs le savaient, puisqu’ils avaient puisé l’eau. Aussitôt il fit appeler le marié et lui dit : – En général, on sert d’abord le bon vin, et quand les gens sont ivres, on leur donne de l’ordinaire. Mais toi, tu as réservé le bon jusqu’à maintenant ! C’est là le premier des signes miraculeux que fit Jésus. Cela se passa à Cana en Galilée. Il révéla ainsi sa gloire, et ses disciples crurent en lui 5.

Invités Scène de la vie courante : le Christ est invité, avec ses disciples, au mariage d’un membre de sa famille. Il y retrouve sa mère et ses frères. Les mariages apportaient beaucoup de joie dans la vie quotidienne monotone des villageois galiléens. Le marié et ses invités se rendaient chez la mariée à la lumière des flambeaux. En cortège à travers les rues du village pour aller la chercher avec sa famille et ses amis. Ensemble, ils retournaient à la maison du marié pour une vraie fête. Tout le monde dansait dans la cour. Les réjouissances pouvaient se prolonger pendant une semaine… tant qu’il y avait de quoi manger et de quoi boire !


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Jésus apprécie de passer de bons moments avec ses amis. Les repas tiennent une grande place dans ses relations. Question de culture, mais aussi de choix : il aime les autres.

Dialogue avec Marie Le dialogue entre Jésus et Marie, sa mère, peut paraître déroutant. Il faut l’entendre avec son arrière-plan. La scène se déroule dans l’intimité d’une fête de famille. Que veut Marie ? L’assistance, l’aide de Jésus puisqu’il y a un problème à résoudre. Marie a compris depuis longtemps que son fils n’est pas un jeune homme comme les autres ! Comme tous, elle a probablement en mémoire les événements des jours précédents. Les déclarations solennelles de Jean-Baptiste : Jean [le baptiseur] aperçut Jésus qui se dirigeait vers lui ; alors il s’écria : – Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. C’est de lui que je vous ai parlé lorsque je disais : « Un homme vient après moi, il m’a précédé, car il existait avant moi ». […] Or, cela, je l’ai vu de mes yeux, et je l’atteste solennellement : cet homme est le Fils de Dieu. Le lendemain, Jean était de nouveau là, avec deux de ses disciples. Il vit Jésus qui passait, et il dit : – Voici l’Agneau de Dieu 6 !

Sans doute Marie se souvient également de l’événement miraculeux survenu au moment du baptême de Jésus 7. Elle repense à la clairvoyance de son fils lors de son entretien avec Nathanaël 8. Et puis, Jésus n’est-il


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pas ici, à Cana, avec ses premiers disciples ? Tout cela confirme à Marie ce qu’elle a toujours su : une destinée exceptionnelle attend son fils, Jésus de Nazareth 9 ! Certainement Marie pense-t-elle, avec raison : « Je sais moi que tu es le Messie annoncé par les prophètes d’Israël. Il est temps de le montrer ! » Le Christ, qui connaît les pensées les plus intimes de ses interlocuteurs, répond moins à cette demande qu’à ce qui la motive. Dans cette circonstance, comme dans toutes les autres, il n’obéit qu’au Seigneur Dieu, son Père céleste ! Cependant, il comprend qu’il faut intervenir pour venir au secours du marié dans l’embarras. D’ailleurs un petit rien, dans le ton et l’expression de Jésus, laisse croire à Marie que son fils n’a pas rejeté sa demande. C’est pourquoi elle ajoute, pleine d’espoir : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Marie est consciente qu’elle n’a aucun pouvoir. Ce sont d’ailleurs ici les dernières paroles que les Évangiles rapportent d’elle !

Beau cadeau ! L’Évangile est précis : 6 jarres de 80 à 120 litres. Ces jarres contenaient l’eau nécessaire aux rites de purification prévus par la loi juive, même lors des mariages. « Jésus, non sans malice, transforma peut-être ces jarres, pesants symboles des anciennes traditions, en outres à vin, signes précurseurs des nouvelles coutumes. De l’eau purifiée des pharisiens provint le vin nouveau d’une ère nouvelle. Le temps de la purification rituelle était passé, le temps des réjouissances avait commencé 10 ».


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Jésus change plus de 600 litres d’eau en vin de qualité exceptionnelle ! C’est son cadeau de mariage. Quel est pour vous le prix d’une bonne bouteille ? Quelle somme seriez-vous prêt à mettre pour offrir un bon vin à des mariés ? 10 € ? Plus ? 600 litres, c’est au moins 800 bouteilles ! À 10 € la bouteille, voilà un cadeau de 8 000 € ! À 15 € la bouteille, cela fait 12 000 € ! Beau cadeau !

Généreux C’est le premier miracle de Jésus de Nazareth. Il est à son image : riche, généreux, abondant, de grande qualité et joyeux ! Le texte original permet de deviner un sourire de joie sur le visage du Christ. Il est heureux de contribuer à la fête. Il s’amuse de la surprise du chef de banquet qui n’a pas la moindre idée de la provenance de ce grand cru et s’étonne qu’on ait gardé le meilleur pour la fin, contrairement à l’usage. Ce miracle illustre cette plénitude que Jésus veut apporter aux hommes. Le Christ est généreux, il est la plénitude. Il dira plus tard : « Moi, je suis venu afin que les hommes aient la vie, une vie abondante 11 ». Jésus apporte, donne, offre. Son but n’est pas de prendre, ôter, enlever, priver ni restreindre comme beaucoup le croient. Le Christ veut communiquer à votre vie une dimension, une ampleur, une richesse, une perspective que vous ne soupçonnez pas. Il veut vous apporter une qualité, une excellence que vous n’imaginez pas. Tout comme cette fête qui a pris une autre dimension après son intervention.


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Qui est-il ? Jésus n’est pas rabat-joie Il est pour la joie ! Il est la joie. La pratique religieuse, les représentations artistiques du Christ – vitraux, peintures – transmettent une fausse image. Celle d’un homme triste, le visage blême, les yeux levés au ciel, le regard éperdu de tristesse. C’est vrai, le Christ a pleuré sur la misère du monde. N’avez-vous pas parfois, vous aussi, envie de pleurer sur notre pauvre planète ? Il a été ému, à plusieurs reprises, par la misère, la faillite des hommes. Il n’était pas déprimé pour autant. Il connaissait la solution envisagée par Dieu. Il aimait le Seigneur Dieu, son Père et il aimait les hommes ! Il était parfaitement heureux, comblé par sa relation privilégiée avec Dieu, son Père. C’était son « carburant » : Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre 12.

Jésus était un homme, un vrai. Il a aimé la vie et ses semblables. Il aimait marcher sur les routes de Palestine, observer la nature, manger avec ses amis. Il a apprécié le parfum versé sur ses pieds par Marie 13, la sœur de Marthe et Lazare. Mais surtout il a aimé Dieu et a trouvé son bonheur en lui. Beaucoup imaginent que l’enseignement du Christ est une suite d’interdits et de restrictions au plaisir, à la joie, à la vie. En réalité, c’est la religion qui est devenue, au fil des siècles, une longue liste de soustractions. Le peu que vous en connaissez vous décourage ! Vous n’imagi-


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nez pas être heureux en suivant une pratique religieuse. Certains vont jusqu’à penser que rechercher son propre bonheur est coupable aux yeux de Dieu. Faux : la recherche du bonheur est inscrite dans le cœur de chacun. C’est l’idée de le trouver ailleurs qu’en Dieu qui est vaine et utopique. Le Christ n’est pas venu pour vous priver des bonnes choses de la vie. Au contraire, il veut vous permettre d’en profiter, de vivre ce pourquoi vous avez été créé !

Il dispense la qualité Changer de l’eau en excellent vin illustre cette volonté du Christ et son projet de dispenser la qualité. Aujourd’hui, on parle de valeur ajoutée ! L’intervention de Jésus a effectivement apporté à ce mariage une importante valeur ajoutée ! Les termes valeur ajoutée et qualité caractérisent bien les intentions du Christ pour vous. Son projet est de donner du sens à votre existence, à vos circonstances.

Il révèle sa véritable identité « C’est là le premier des signes miraculeux que fit Jésus ». Jean souligne que le Christ vient de signer son tout premier miracle. Un moment décisif pour lui, comme pour ses disciples ! Ce prodige est le premier de plusieurs autres destinés à « révéler sa gloire ». À prouver sa véritable identité. Ce que Jésus accomplit révèle qui il est. Pour ses contemporains, Jésus de Nazareth est un charpentier d’environ 30 ans. Il a une famille, une adresse. Il est célibataire. Même s’il a montré des dispo-


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sitions exceptionnelles, une certaine précocité, rien ne le distingue des autres hommes. « Il a paru comme un vrai homme », précise l’auteur de la lettre aux Hébreux. Un vrai homme, comme vous et moi. Il connaît l’âpreté de la vie : la soif, la faim, la fatigue, le stress, la tristesse, l’angoisse, l’humiliation, la solitude, le rejet, la trahison, les souffrances, la mort. Tout ce que vous pourriez connaître ! Rien de ce qui vous touche ne lui est étranger. Il n’est pas quelqu’un « qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché 14 ». Jusqu’à ce miracle, sa véritable identité est cachée. Dans les années qui suivront, Jésus va démontrer qu’il est le Fils de Dieu et que son Père l’aime. Puisque les hommes ne le discernent pas spontanément, les miracles vont être autant de signes pour le prouver, pour attester qu’il a bien reçu l’autorité, la puissance, le pouvoir de la part de Dieu. « Le Père aime le Fils, et il a remis toutes choses entre ses mains 15 ». Ils seront autant d’occasions pour le Christ d’exprimer cet amour plein de tendresse et de compassion qu’il voue à tous les hommes. Comme à vous !

Et vous ? Vous aimez faire la fête ? « Les jeunes manifestent un intérêt croissant pour la teuf (fête en verlan). Moments privilégiés de transgression des règles sociales et d’oubli du quotidien, elle leur permet de se retrouver dans des lieux qui leur appartiennent ou qu’ils s’approprient. Beaucoup cherchent ainsi à s’isoler du monde qui ne les satisfait pas. On peut s’interroger


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sur les raisons de l’usage récent des verbes empruntés au langage psychiatrique comme halluciner ou délirer. On observera que ces mots sont aussi utilisés pour qualifier les effets des drogues dures 16 ». Jésus aimait passer de bons moments avec ses amis. Au point qu’on l’a traité de mangeur, buveur, ami des pécheurs. Péjoratif ? Pourtant c’est ce qu’il est ! Le philosophe français Pascal écrit : « Tous les hommes sans exception, recherchent le bonheur. En effet, quelques différents moyens qu’ils y emploient, ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les uns vont à la guerre et les autres pas, c’est le même désir, chez les uns comme chez les autres, accompagnés de perspectives différentes. La volonté ne fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C’est le motif de toutes les actions chez les hommes, même chez ceux qui vont se pendre ». Le bonheur est l’aspiration numéro un de votre vie. Vous n’en avez pas d’autres. Jésus offre de rassasier votre faim intérieure. D’étancher votre soif de vivre. De répondre à vos attentes profondes. Il vous souhaite pleinement satisfait. Vous soupirez après le bonheur ? C’est l’un des signes qui prouve que le Seigneur Dieu vous a créé à sa ressemblance. « Il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace vide qu’il essaie inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant dans les choses absentes le secours qu’il n’obtient pas dans les présentes. Or, toutes inadéquates, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini immuable, c’est-à-dire Dieu lui-même 17 ».


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Vous n’êtes pas satisfait de votre existence ? Vous aspirez à plus ? Vous vous interrogez sur le sens de votre vie ? Est-ce vraiment tout ? Y a-t-il autre chose ? Vous ambitionnez une autre dimension, une autre profondeur ? Vous espérez le bonheur, le vrai ? C’est bon signe. Il subsiste en vous la capacité de réfléchir à la dimension spirituelle de l’existence. Il survit en vous l’écho du bonheur originel, quand l’homme était l’ami intime de Dieu. Un psaume écrit par le roi David décrit cette satisfaction profonde de l’âme. Il se compare à une brebis dont Dieu est le berger. Tout comme Jésus veut être votre bon berger. Celui qui procure à ses brebis – ses disciples –, le meilleur pour elles. L’Éternel est mon berger. Je ne manquerai de rien. Grâce à lui, je me repose dans des prairies verdoyantes, et c’est lui qui me conduit au bord des eaux calmes. Il me rend des forces neuves, et, pour l’honneur de son nom, il me mène pas à pas sur le droit chemin. Si je devais traverser la vallée où règnent les ténèbres de la mort, je ne craindrais aucun mal, car tu es auprès de moi : ta houlette me conduit et ton bâton me protège. Pour moi, tu dresses une table aux yeux de mes ennemis, tu oins de parfums ma tête, tu fais déborder ma coupe. Oui, toute ma vie, ta bonté et ton amour m’accompagneront et je pourrai retourner au temple de l’Éternel tant que je vivrai 18.


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Jésus veut vous offrir le plus grand des cadeaux. Celui d’une vie digne d’être vécue. Observez les images de ce texte. Faites un parallèle avec votre vie, vos besoins, vos attentes. Christ est celui qui peut y répondre. Il est la source intarissable du bonheur sans fin !

Croire ou pas ? Voir et croire Jean souligne le résultat immédiat de ce miracle : « ses disciples crurent en lui ». Ils voient et ils croient. Beaucoup n’en demanderaient pas plus ! Un jour, dans la rue, je tends une invitation à un homme pour une soirée biblique. Il me répond : « Dieu ! J’y croirai quand il paraîtra à la télévision ! » Je reste planté sur le trottoir. Que répondre ? C’est compréhensible. Il est à la fois si difficile et si facile de croire. Nous avons tous foi en quelque chose. Votre vie quotidienne est parsemée d’actes de foi. Quand vous appuyez sur l’interrupteur pour allumer la lumière. Quand, sur la recommandation d’un ami, vous partez en vacances là où vous n’étiez jamais allé. Je suis motard. Je partage ce plaisir avec ma femme. Imaginons qu’une conversation me donne l’occasion de vous décrire tout le plaisir que je ressens à piloter une machine de plus de 90 chevaux. À enchaîner des petits virages serrés, à mon rythme, dans les forêts des Vosges du Nord. À humer l’odeur des résineux, à ressentir la fraîcheur des sous-bois, remplacée, dès que je quitte la forêt, par la senteur des foins qui sèchent et la lourde chaleur qui s’élève des champs…


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Vous venez à l’instant de recevoir mon témoignage. Supposons que ma description éveille votre intérêt. Je vous proposerais alors de faire un tour avec moi. Si vous en avez le courage ! Pour que vous ayez un contact personnel avec la moto et ses sensations. Enfin, si à votre tour vous décidez de faire régulièrement de la moto, c’est votre expérience qui achèvera de faire de vous… un vrai motard ! Témoignage… contact personnel… expérience… voilà comment grandit la foi. D’abord suscitée par le témoignage, la foi des disciples s’affermit dans le contact personnel avec le Christ. Maintenant qu’ils sont à ses côtés, ils vivent l’expérience de sa puissance, de la bonté de celui auquel ils se sont attachés. Certainement, leur foi va grandir encore. Ce ne sera ni automatique ni sans problème. D’ailleurs, Jésus leur reprochera à plusieurs reprises leur incrédulité. Votre foi va grandir, elle aussi. Différents témoignages vous parlent de l’amour du Christ. De l’amour de Dieu pour vous. Recevez-les avec un cœur ouvert. Laissez ces signes faire naître quelque chose en vous. Ayez un contact personnel avec le Christ. Demandezlui de vous parler quand vous lisez l’Évangile. Faites silence. Écoutez sa voix. Adressez-lui une simple prière. Dites-lui ce que vous ressentez, ce qui vous trouble, votre difficulté à croire. Demandez-lui son aide, faites l’expérience de sa réalité. Croyez ce que vous voyez, ce que vous lisez !


Preuve 1 • Voir et croire

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Pour aller plus loin 1. Quels rapports ou parallèles voyez-vous entre le vécu Vivre, mais à fond ! et Les faits étudiés dans ce chapitre ? 2. À quels besoins, quelles aspirations du cœur humain Jésus répond-il dans cette situation ? Avez-vous les mêmes besoins ? 3. Qu’avez-vous appris de nouveau sur Jésus, sa personne, sa nature, son enseignement ? Quelles conséquences pouvez-vous en tirer pour votre vie ? 4. Pourquoi est-il important de savoir qui est Jésus ? 5. Quels témoignages de l’amour et de la compassion du Christ avez-vous reçus ?



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Quand la famille est éprouvée ! Rachel est grande, jolie, sportive. Espiègle, elle aime rire. Olivier, introverti et pince-sans-rire, est aussi sportif. Il aime les sports de « glisse ». Ils sont mariés depuis plus de dix ans. Quels sentiments avez-vous éprouvés quand on vous a annoncé que votre premier enfant serait trisomique ? Rachel : Je me suis sentie coupable, angoissée et révoltée. Pourquoi Dieu permettait-il une chose pareille ? Pourquoi une difficulté aussi lourde pour nous ? Dans le même temps, j’ai ressenti une immense tendresse pour cet enfant à naître qui aurait, j’en étais sûre, tellement besoin de moi. Mes sentiments étaient mélangés. Olivier : J’étais angoissé par l’incertitude créée par cette annonce. J’étais conscient que notre vie allait basculer, que notre façon de vivre, de penser allait changer et s’organiser autour du bébé. Trisomique, qu’est-ce que cela voulait dire ? Qu’est-ce que cela impliquait d’avoir un tel enfant ? C’était l’inconnu, un inconnu auquel nous n’allions pourtant pas échapper !


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CROIRE La preuve par 7

Quelles questions vous posez-vous aujourd’hui ? Rachel : Demain pourrai-je faire face aux besoins de ma fille ? Quel sera son avenir ? Suis-je pour elle ce que je dois être : patiente, aimante, capable, bonne éducatrice ? Est-ce que je la prépare bien pour son avenir ? Pourra-telle ouvrir son cœur à Dieu ? Qu’est-ce que Dieu veut me faire comprendre ou découvrir ? Que veut-il pour nous ? Où est-il quand il n’y a pas de réponses ? Jusqu’à quand vais-je devoir supporter une situation qui me dépasse quotidiennement ? Olivier : Quel sera l’avenir de notre enfant et celui de notre famille ? Que dois-je faire pour préparer cet avenir ? Dieu a pris soin de nous jusqu’à aujourd’hui. Mais comment supporter une situation qui me dépasse tous les jours ? Quelle sera la prochaine étape difficile ? Suis-je trop dur, trop exigeant, trop rigide dans l’éducation ? Au fond, ai-je accepté le handicap de notre fille ? Lydia est infirmière. Très dynamique, entreprenante, elle a déjà trois enfants lorsque naît la petite Florine. Un garçon suivra quelques années plus tard. Gilles, le papa, est un doux. Tendre et rêveur, il réfléchit beaucoup 19. Quels sentiments avez-vous ressentis quand on vous a annoncé que votre enfant était myopathe ? Lydia : Je me doutais du diagnostic depuis quelque temps. Mais il y a une grande différence entre la suspicion et l’annonce de la maladie ! Pendant trois jours, j’étais effondrée : insomnies, pleurs. J’avais l’impression que je ne pourrais plus jamais vivre comme avant. Que le « bon temps » était fini. Je m’étais réjouie d’avoir quatre enfants


Quand la famille est éprouvée !

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en bonne santé. Les trois autres le demeuraient mais j’étais focalisée sur la seule réalité qui comptait : ma fille était myopathe ! Comme infirmière, j’avais vu plusieurs enfants mourir de cette pathologie. Les pires images me revenaient en mémoire. Mon angoisse était grande. Heureusement, Florine était en vacances chez ses grands-parents. Je n’aurais pas pu affronter ses questions, ni même la regarder sans m’effondrer. Pourquoi nous Seigneur ? Pourquoi elle ? Je ne me suis pas révoltée. J’ai pensé à deux amies du village qui ont chacune un enfant trisomique. Je pourrais désormais les comprendre. De celle qui essayait de compatir, d’aider, je devenais celle qui avait besoin d’être comprise et soutenue. Gilles : Quand la nouvelle est tombée, je devais faire face à des difficultés professionnelles tellement prenantes que sur le coup je n’ai pas vraiment réagi. Avec le temps et les examens supplémentaires subis par Florine, les choses se sont éveillées en moi. Un jour, ma femme est revenue de l’hôpital. Notre fille venait d’endurer un examen très douloureux apparemment inutile. En colère, j’ai écrit une longue lettre au médecin : « Quand on a été formé pour réparer une voiture, on ne s’attaque pas à un avion ! » J’étais moins affecté que Lydia. Je n’arrivais pas à envisager un avenir possible pour notre fille. Je la voyais comme elle était, avec ses limites, pas plus. Quelles questions vous posez-vous aujourd’hui ? Lydia : Aujourd’hui, l’avenir me tracasse. Sa maladie est maintenant stable et nous assumons jour après jour. Mais que va-t-elle devenir ? Trouvera-t-elle un travail adapté ? Quand elle me parle d’avoir des enfants, mon


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CROIRE La preuve par 7

cœur se serre ! Pourra-t-elle en avoir ? Pourra-t-elle seulement se marier ? Devra-t-elle rester avec nous ? Comment l’aider à trouver sa voie malgré ses limites ? Comment répondre à ses pourquoi et à ses révoltes ? Gilles : Le temps avance. Plus l’adolescence approche et moins les réponses « faciles » conviennent. Certes, nous pouvons lui apprendre « à compter sur les bienfaits de Dieu », à voir ce qu’elle a plutôt que ce qu’elle n’a pas. Mais au fond, c’est avec Dieu que notre fille devra apprendre à régler la question de ses limites et de sa maladie. Notre prière est que, par la grâce de Dieu, ce mal qui l’a atteinte se transforme un jour en bien précieux pour elle. Florine est aujourd’hui une adolescente. Sa mobilité est réduite, elle se déplace à l’aide d’un scooter électrique. Pas toujours facile ! Ni pour elle ni pour ses parents. Au travers de cette épreuve, ils sont heureux de compter sur Christ chaque jour davantage.


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Preuve 2

Croire sans voir Les faits Or, à Capernaüm vivait un haut fonctionnaire dont le fils était très malade. Quand il apprit que Jésus était revenu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le supplia de venir guérir son fils qui était sur le point de mourir. Jésus lui dit : – À moins de voir des signes miraculeux et des choses extraordinaires, vous ne croirez donc pas ? Mais le fonctionnaire insistait : – Seigneur, viens vite avant que mon petit garçon ne meure. – Va, lui dit Jésus, rentre chez toi, ton fils est bien portant. Cet homme crut Jésus sur parole et il repartit chez lui. Sur le chemin du retour, plusieurs de ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent :


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CROIRE La preuve par 7 – Ton fils est bien portant ! Il leur demanda à quelle heure son état s’était amélioré. Ils lui répondirent : – C’est hier vers une heure de l’après-midi que la fièvre l’a quitté. Le père constata que c’était l’heure même où Jésus lui avait dit : « Ton fils est bien portant ». Dès lors il crut, lui et toute sa famille 20.

Drôle de réponse Le Christ revient à Cana, en Galilée, où il a accompli son premier miracle. Cet événement a marqué l’opinion publique. On ne parle que de ça ! Depuis, Jésus a accompli de quoi en étonner plus d’un, en particulier à Jérusalem. Un homme vient à lui. Certainement un serviteur d’Hérode Antipas, gouverneur de Galilée. Son fils unique est gravement malade, sur le point de mourir. Ce père supplie Jésus de le guérir. Quelques mots décrivent le drame humain qui se noue. La situation doit être vraiment désespérée pour que ce père réclame un miracle à ce prophète de passage. Jésus donne une bien étrange réponse à cet homme : « À moins de voir des signes miraculeux et des choses extraordinaires, vous ne croirez donc pas ? » Cette réflexion s’adresse autant aux témoins de la scène qu’au père. Jésus n’est pas dupe. Il sait que ses contemporains galiléens, comme les hommes d’aujourd’hui, aiment voir s’accomplir des faits extraordinaires. Des événements dont on peut parler des heures. Par curiosité. Par goût de l’insolite.


Preuve 2 • Croire sans voir

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Le Christ vient de passer deux jours en Samarie, province voisine, où il a été accueilli comme le Messie. Ici, il semble n’être bon qu’à accomplir des miracles, qui ne provoquent pas la foi dans les cœurs. L’homme comprend que Jésus ne lui a pas encore refusé son aide. Il insiste, malgré ce que le Christ vient de dire : « Seigneur vient vite : mon petit se meurt ! » L’angoisse de ce père est palpable. La vie de son enfant est en jeu. Pourtant, il fournit un bel exemple de confiance. Son attitude est étonnante. Souvent ceux et celles qui ont connu des coups durs dans leur vie ont tendance à rejeter Dieu et la foi. Ils sont blessés, se disent déçus. Ils rendent parfois Dieu responsable de ce qui leur arrive. Fréquemment, leurs souffrances les conduisent à la révolte. Dans un numéro de l’hebdomadaire La Vie, une lectrice s’en prenait à Dieu, au « vide spirituel laissé par son silence… » : son fils était mort brutalement d’une rupture d’anévrisme. Cette femme est-elle seulement croyante ? Si oui, alors elle est autorisée à dire que Dieu l’a déçue. De la même façon, vous ne pourriez pas vous dire déçu par Philips, Carrefour ou Renault si vous ne leur avez pas accordé votre confiance en devenant leur client. Il arrive que ceux qui souffrent se révoltent contre Dieu alors même qu’ils n’ont pas placé leur confiance en lui. Qu’il n’occupe aucune place particulière dans leur vie. Dieu est, même inconsciemment, l’ultime rempart. Celui par qui tout arrive. Ou plutôt celui qui aurait dû permettre que le pire ne survienne pas : Dieu, où es-tu quand l’épreuve est là ? Dieu, pourquoi le mal, la souffrance d’un enfant innocent ? Dieu, où es-tu quand il n’y a pas de réponse ?


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CROIRE La preuve par 7

Ces questions sont légitimes, humaines, normales, mais déplacées pour qui n’a jamais accordé, dans sa vie, la moindre place au Créateur. Il vaut pourtant la peine de dépasser toutes ces interrogations. Réaliser que Dieu n’a jamais promis à quiconque d’être exempt de souffrances, du handicap, du deuil. La souffrance est un scandale ! C’est vrai ! Mais pourquoi rendre Dieu responsable a priori ? Vos épreuves, vos difficultés vous ont-elles poussé à lever le poing contre Dieu ? Ou êtes-vous ouvert, prêt à lui remettre avec confiance ce qui vous charge, vous inquiète, vous angoisse ?

Une foi personnelle Jésus fait appel à la confiance de ceux qui s’adressent à lui. Cet homme a-t-il entendu dire sur Jésus des choses qui font naître l’espoir dans son cœur ? Est-ce le miracle de Cana ? A-t-il été informé de ce que Jésus a fait à Jérusalem 21 ? Peut-être pense-t-il : « Si le Nazaréen acceptait de venir avec moi, de rendre visite à mon fils… Si seulement il se déplaçait et le touchait ! » Cet homme est prêt à tout pour son fils. Comme ces parents courageux, admirables, prêts à tout encaisser pour le bien de leur enfant malade ou handicapé. Les choses se déroulent différemment de ce qu’a imaginé ce père. Jésus lui dit : « Va, rentre chez toi, ton fils est bien portant ». Sans doute l’homme avait-il espéré que le Christ allait l’accompagner chez lui, discuter. Et qu’il pourrait ainsi se faire une opinion plus précise, mieux comprendre à qui il avait affaire. Il n’avait certainement pas envisagé une telle réponse. Pourtant, sans hésiter, il


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accorde sa confiance à celui qu’il ne connaît pas encore, dont il n’est pas le disciple. « Cet homme crut Jésus sur parole et il repartit chez lui ». Il aurait pu dire : – Non attends ! Tu es sûr de ce que tu me dis ? – Attends, tu plaisantes ? – Si tu ne te déplaces pas, comment veux-tu que je te fasse confiance ?

Une rencontre personnelle Pourquoi l’homme croit-il sans la moindre hésitation ce que Jésus lui dit ? Sa confiance dans ce prophète ne repose jusque-là que sur des ouï-dire. Deux jours avant, à environ 80 km de là, le village de Sychar en Samarie avait été bouleversé par le témoignage d’une femme. Elle connaissait un peu l’Écriture sainte et avait dit au Christ : – Je sais qu’un jour le Messie doit venir – celui qu’on appelle le Christ. Quand il sera venu il nous expliquera tout [ce que nous ignorons des questions spirituelles]. – Je suis le Messie, moi qui te parle, lui dit Jésus 22 !

Cette femme avait été convaincue, après lui avoir parlé, que Jésus est bien le Christ, le Fils de Dieu. Les habitants du village en avaient également été persuadés : – Nous croyons en lui, non seulement à cause de ce que tu nous as rapporté, mais parce que nous


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CROIRE La preuve par 7 l’avons nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur de monde 23.

Quelle certitude ! Pour ces villageois, Jésus est le Messie. Quel témoignage ! Voilà des hommes, des femmes, dont le point de vue, les convictions ont été bouleversés par leur rencontre personnelle avec le Christ. Jusque-là, le père de cet enfant aux portes de la mort n’avait aucun élément direct sur lequel appuyer sa confiance. Rien que des témoignages verbaux. Maintenant qu’il a un contact personnel avec le Christ, il le voit, il lui parle, il est convaincu que Jésus est totalement digne de sa confiance, de sa foi. Cette rencontre avec le Christ change tout. Dans les Évangiles, nombreux sont ceux qui, face au Christ, réalisent soudain qui il est !

Qui est-il ? Jésus est le Fils de Dieu Vous n’aurez jamais la possibilité de rencontrer Jésus de Nazareth comme les disciples. Comme les gens de Sychar. Comme ce père. En revanche vous avez la possibilité de lire l’Évangile pour savoir qui est le Christ. C’est le seul moyen. Beaucoup croient savoir qui est Jésus sans jamais avoir lu l’Évangile ! Quelle erreur ! Tant de faux commentaires, d’interprétations mensongères ou déformées ont été formulés à son propos. Même par des religieux. Une certaine littérature, certaines productions télévisuelles s’efforcent aujourd’hui encore de faire de Jésus-Christ un illuminé qui aurait voulu se faire Dieu. À


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moins qu’il n’ait été victime de son destin, manipulé par Jean-Baptiste et Marie, sa mère ! Depuis deux mille ans, c’est le même combat. L’enjeu est de taille ! Si le Christ n’est qu’un imposteur, un extravagant, il ne mérite pas d’être pris au sérieux. Son existence, son enseignement, sa mort et sa résurrection, n’ont pas la moindre importance. Ils sont sans conséquences. Rien ne vous oblige à modifier votre manière de penser ou de vivre. En revanche, si le Christ est réellement le Fils de Dieu, alors ce qu’il dit est la vérité. Votre manière de voir le monde, votre façon de vivre ne peuvent rester les mêmes. Vous devez ajuster vos valeurs aux réalités exposées et promises par le Christ. Si Jésus est le Fils de Dieu, vous devez en tirer les conséquences.

Croire ou pas ? Croire sans voir La suite du récit confirme que la foi de ce père est justifiée : Sur le chemin du retour, plusieurs de ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent : – Ton fils est bien portant ! Il leur demanda à quelle heure son état s’était amélioré. Ils lui répondirent : – C’est hier vers une heure de l’après-midi que la fièvre l’a quitté. Le père constata que c’était l’heure même où Jésus lui avait dit : « Ton fils est bien portant ». Dès lors il crut, lui et toute sa famille 24.


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CROIRE La preuve par 7

Quelle précision que celle de l’Évangile ! Sur le chemin du retour, l’homme rencontre ses serviteurs qui lui annoncent la bonne nouvelle. Bien sûr, l’homme vérifie. Depuis quand son enfant va-t-il mieux ? Au moment même où Jésus lui en a fait la promesse ! Il veut s’assurer que les paroles de Jésus sont bien à l’origine de l’amélioration de la santé de son fils. Et pas une coïncidence. Cette précision achève de consolider, d’affermir sa foi. L’Évangile conclut : « Dès lors il crut, lui et toute sa famille ». Ce père a cru sans voir. Vous vous targuez d’être réaliste. Vous prétendez ne croire que ce que vous voyez. Vous faites attention à ne pas gober tout ce qu’on vous raconte. Pourtant, croire ce qu’on voit ce n’est pas vraiment la foi. C’est même le contraire ! C’est le niveau le plus faible possible de la foi ! Celui qui ne croit que ce qu’il voit exige sans cesse de nouvelles preuves pour alimenter sa foi. Ne croire que ce qu’on voit, ce n’est pas vraiment croire ! Cet homme, lui, croit ! À deux reprises, il affirme sa foi, sans voir… son enfant guéri ! Une première fois, quand le Christ lui dit de rentrer chez lui, une seconde fois en chemin, quand il rencontre ses serviteurs… L’homme croit le Christ ! Plutôt que de se mettre en route pour Capernaüm, il aurait pu douter de Jésus et dire : « Je te croirai quand j’aurai vu mon fils sur pied ! Fais quelque chose, démontre-moi que tu dis vrai ! Qu’est-ce qui me prouve que tu n’es pas en train de profiter de mon désarroi ? » Non ! Il obéit au Christ sans preuves. C’est cela croire ! Le récit ne mentionne même pas les retrouvailles, certainement émouvantes, de ce père confiant et de son


Preuve 2 • Croire sans voir

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enfant miraculé. L’Écriture retient seulement que la foi du père devient son expérience personnelle. Il la transmettra à sa famille entière.

Et vous ? Bien qu’il n’y ait pas de gradation dans la souffrance, avoir un enfant malade ou handicapé est, sans doute, l’une des pires épreuves qui puisse atteindre une famille. C’est votre chair qui souffre et pour longtemps. Son avenir est bouché, hypothéqué ? Celui des parents tout autant. C’est un malheur perpétuel ! Comment réagiriez-vous si l’un de vos enfants était lui-même gravement malade ? Le deuxième miracle rapporté par l’Évangile selon Jean touche une famille confrontée à l’angoisse. Jésus est l’ami des familles. Plusieurs de ses interventions miraculeuses sont au bénéfice de la famille. Vous avez votre famille à cœur ? Jésus aussi ! Vous aimez votre famille ? Jésus aussi ! Vous avez peut-être l’image d’un Christ lointain, tellement distant que vous n’avez jamais songé qu’il voudrait être présent, partenaire de votre vie de famille ? Vous pouvez lui parler de tous les sujets. Tout l’intéresse au plus haut point. Votre vie de famille est difficile ? Vous désirez profondément la réussite familiale ? Parlezen à Jésus ! Faites de lui votre partenaire !

Pour aller plus loin 1. Quels rapports ou parallèles voyez-vous entre le vécu Quand la famille est éprouvée ! et Les faits étudiés dans ce chapitre ?


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CROIRE La preuve par 7

2. Est-il possible de surmonter par un effort de volonté les difficultés de la vie ? 3. Qu’est-ce qui pousse le haut fonctionnaire dont le fils est malade à partager sa peine avec Jésus ? 4. Qu’est-ce qui dispose Jésus à écouter sa demande ? Qu’est-ce qui le dispose à écouter votre demande ? 5. Quels aspects nouveaux sur Jésus, sa personne, sa nature ou son enseignement avez-vous découverts ? 6. Vos difficultés vous rapprochent-elles de Dieu ou sont-elles une tentation pour vous en éloigner ?


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Quand tout espoir est perdu ! Émile est un ami. Un gars solide à la poignée de mains vigoureuse. Joyeux, rigolard, il aimait son métier de soudeur. Il était l’ouvrier no 2412 dans une usine en Allemagne, pas loin de la frontière française. Ils étaient quatre copains qui pratiquaient le covoiturage et prenaient leur voiture une semaine à tour de rôle. 20 janvier 1992 : – Tu te mets derrière ce soir, Émile ? – Ceux qui sont assis à l’arrière vont dans la même direction ! répond Émile, qui n’est pas à une blague près. Quelque part sur un chantier, un poids lourd et sa remorque viennent d’être chargés de quarante tonnes de sable. Celui-ci se dirige déjà dans la même direction qu’Émile et ses copains. Son chauffeur ne freinera pas, ou trop tard, derrière leur voiture à un feu rouge ! – Du crash, pas grand-chose à dire. Mon subconscient a perçu un immense fracas ! Froissements de tôles dominés par l’éclatement des vitres. Puis, silence ! Et à nouveau des bruits… grincements d’outils, des cris, des


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CROIRE La preuve par 7

ordres couverts par le hurlement des sirènes. Je ne peux plus bouger. Je me sens serré comme dans un étau. Ça pue l’essence ! Je voudrais crier, mais aucun son ne sort de ma bouche. Ma respiration est difficile, presque impossible. Mes voies respiratoires se remplissent de mon propre sang. Je crois que j’en ai partout – aujourd’hui encore, j’entends ces gargouillis. Je pense que tout est fini. Adieu la vie ! On me transporte. J’entends le roulement de la civière sur les rails de l’ambulance. Fermeture des portes, puis plus rien ! Je suis né un vendredi. L’histoire veut que je sois sorti du coma profond un vendredi ! J’ai gardé une image floue de mon retour à la vie : je me redresse dans mon lit, ou plutôt je tente de le faire, gêné par toutes sortes de drains, tuyaux et autres installations. J’aperçois deux visages : celui de mon épouse et celui d’un ami. – Émile, tu as eu un accident. On t’a déjà refait la mâchoire à l’aide d’une plaque métallique. Instinctivement, je palpe mon visage. Mais pas question de me lever ! J’attends de longues semaines couché sur le dos sans pouvoir bouger. Dès que mon thorax est débarrassé des résidus hémorragiques, je repasse sur le billard pour qu’on me refasse crâne et visage. Des moments très durs ! Quand je n’ai plus envie de parler à qui que ce soit, je fixe le petit crucifix au-dessus de la porte de ma chambre et je me dis : – Il sait, il voit, il connaît ma situation. Je broie du noir, parfois je fonds en larmes.


Quand tout espoir est perdu !

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– Pourquoi moi ? Les accidents, ça n’arrive qu’aux autres ! Puis je me dis : – Arrête de t’apitoyer sur toi-même. Une profonde conviction intérieure s’installe peu à peu : – Tu t’en sortiras, tu vivras ! Ce n’est ni de l’autosuggestion ni de l’autopersuasion. Un calme, une paix intérieure me remplissent tout entier. Cette douce voix qui me parle semble émaner de quelqu’un que je cherche parfois autour de mon lit. Quand j’ouvre les yeux, je n’aperçois que mes voisins de chambre avec leurs problèmes. Pourtant un message rassurant est là, dans la pièce, pour moi ! Rien n’est encore gagné. Affaibli, je me sens aller et venir du conscient à l’inconscient. Comme le balancier d’une horloge, ne sachant pas de quel côté je vais m’arrêter. Espérant secrètement que cela s’immobilisera du côté du sommeil pour toujours ! Que mon cas soit réglé. Tout m’est égal ! Je n’ai, à ce moment-là, aucune idée de l’étendue des dégâts intérieurs subis. Le corps médical se garde bien de me dire quoi que ce soit. Aux nombreux transports en radiologie ou autres services, aux installations autour de moi et à la fréquence des visites des médecins et infirmières, je comprends que je ne suis pas un cas ordinaire. Plus tard on me dira : « Il y avait de grands dégâts chez vous ». La grande question est : pourquoi ? Dieu aurait pu empêcher cela ! À première vue, je ne comprends pas.


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CROIRE La preuve par 7

Pourtant je me rappelle ma première phrase prononcée à mon épouse à l’hôpital, cette conviction intérieure profonde qui m’habitait : – Dieu ne fait pas de fautes ! Avec moi non plus ! Il opère simplement en nous les changements qu’il veut, à sa manière. C’est contrôlé. Il arrête certains chapitres de notre vie pour en commencer d’autres. Je ne voudrais plus retourner en arrière mais simplement continuer avec lui mon trajet, le reste de ma vie. Je sais aujourd’hui ce que cela signifie quand Dieu dit dans la Bible, sa Parole : « Ne crains rien, crois seulement ! » ou : « Voici je suis avec vous tous les jours ! » Même ce 20 janvier 1992. Même quand je dors. Le Seigneur m’a sauvé ! Il a pansé mes plaies, m’a guéri. Il a voulu cet état dans lequel je suis aujourd’hui, limité, fatigable, handicapé. Dans lequel je peux dire et faire tant de choses pour lui et les hommes. Des choses que je ne ferais pas si j’étais resté devant ma table de soudure ! Sans lui, quel sens ma vie aurait-elle ? Surtout diminué, ralenti, avec mes handicaps, dans un monde qui va de plus en plus vite, qui est de plus en plus exigeant. Socialement coincé dans des problèmes administratifs, qui ne se résolvent que péniblement au fil des années. Émile vit aujourd’hui une situation apparemment sans espoir. Pourtant il communique l’espoir. Il est joyeux, persévérant, ouvert, fidèle.



évangéliste, homme de radio, auteur de plusieurs livres. Passionné de communication, toucheà-tout, il aime s’éloigner des sentiers battus. Il vous invite à poser un regard neuf sur l’Évangile selon Jean, ainsi que sur votre foi personnelle.

Facile à lire, enrichi d’histoires vécues, Croire la preuve par 7 vous invite à emprunter un sentier balisé par 7 événements. 7 miracles de l’Évangile selon Jean. 7 signes, autant de preuves pour croire. Découvrez sous un jour différent le personnage central de l’Évangile, Jésus-Christ. Vous comprendrez que croire ne signifie pas renoncer à toute logique, à toute réflexion. Au contraire, croire c’est avant tout bien s’informer, examiner les faits et rejeter les idées toutes faites. Croire la preuve par 7 convient aussi bien à une lecture personnelle qu’en petit groupe, entre amis curieux, autour d’une tasse de café. Des questions simples à la fin de chaque chapitre permettent de prolonger l’aventure. 

7,50 € ISBN 978-2‑910246-08‑2

9 782910 246082

S TA M P

La preuve par 7 CROIRE La preuve par 7

Alain Stamp est

A L A I N A L A I N S TA M P

Croire ! Ce mot suffit à déclencher les passions, dans les esprits comme dans les conversations. « Moi je ne crois que ce que je vois », affirmet-on souvent. Et vous, que croyezvous ? Qui croyez-vous ?


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