Pourquoi Dieu permet-il la souffrance et le mal ? Jésus est-il le seul chemin qui mène à Dieu ? Pourquoi devrais-je me fier à la Bible ? Des questions difficiles. Des questions qui dérangent. Mais aussi des questions légitimes, qui méritent qu’on prenne le temps de les examiner Chaque carnet s’organise en six discussions. Leur but : encourager la réflexion et l’interaction au sein de groupes de discussion. Les objections au christianisme y
sont ouvertement abordées. En vous engageant dans une telle démarche, vous serez amené à examiner le bien-fondé de la foi chrétienne et de vos propres opinions. La collection Ce que je crois, ça se discute a été conçue pour des groupes, et s’adresse aux personnes en recherche ou sceptiques ouverts d’esprit. Fondée sur plus de dix ans de pratique, cette série est un outil captivant et facile à utiliser.
Judson Poling a travaillé pendant 29 ans à Willow Creek Community Church aux États-Unis, comme conseiller, orateur, et enseignant. Il est auteur de nombreux ouvrages. Judson et sa femme Deb ont deux enfants, Anna et Ryan.
ISBN 978-2-36249-296-9
9 782362 492969
Judson Poling
Le christianisme est-il fondé sur une foi aveugle ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de scientifiques chrétiens ? Le Big Bang ne réfute-t-il pas l’existence d’un Créateur ? La théorie de l’évolution ne contredit-elle pas les récits de la Genèse ? Si la Bible est vraie, pourquoi son approche n’est-elle pas plus scientifique ? Les progrès scientifiques ne rendront-ils pas un jour Dieu obsolète ?
Ce que je crois, ça se discute
Science et christianisme sont-ils incompatibles ?
Science et christianisme sont-ils incompatibles ?
Judson Poling
science et christianisme sont-ils incompatibles ?
Six discussions de groupes
8 €
ISBN 978-2-95507-294-3
9 782955 072943
Ce que je crois, ça se discute
SCIENCE ET CHRISTIANISME SONT-ILS INCOMPATIBLES ?
JUDSON POLING
SCIENCE ET CHRISTIANISME SONT-ILS INCOMPATIBLES ?
Six discussions de groupes CE QUE JE CROIS, ÇA SE DISCUTE
Édition originale publié en langue anglaise sous le titre: Do science and the Bible conflict? • Judson Poling © 1998, 2003 • Willow Creek Association Publié par Zondervan • Grand Rapids, MI 49530 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés Édition en langue française : Science et christianisme sont-ils incompatibles ? • Judson Poling © 2016 • BLF Éditions • www.blfeditions.com Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction et adaptation : Virginie Thémans, Éditions Connect Couverture et mise en page : Visuelle Création • www.visuellecreation.fr et BLF Éditions Impression n° XXXXX • Sepec • Rue de Prony • 01960 Péronnas • France Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible du Semeur. Texte copyright © 2000 Société Biblique Internationale. Avec permission. Une coédition BLF et Édition Connect (Groupe JPense) BLF Éditions ISBN 978-2-36249-296-9 broché Édition Connect ISBN 978-2-95507-294-3 broché
Dépôt légal 1er trimestre 2016 Index Dewey (CDD) : 239 Mots-clés : 1. Apologétique. 2. Science et christianisme.
TABLE DES MATIÈRES Préface de Lee Strobel............................................. 7 Avant-propos.......................................................... 9 Introduction Science et christianisme sont-ils incompatibles ?....... 19
Discussion n° 1 Le christianisme est-il fondé sur une foi aveugle ?...... 21
Discussion n° 2 Pourquoi n’y a-t-il pas plus de scientifiques chrétiens ?........................................................... 30
Discussion n° 3 Le Big Bang ne réfute-t-il pas l’existence d’un Créateur ?...................................................... 41
Discussion n° 4 La théorie de l’évolution ne contredit-elle pas les récits de la Genèse ?......................................... 49
Discussion n° 5 Si ce que dit la Bible est vrai, pourquoi son contenu n’est-il pas plus scientifique ?................................. 59
Discussion n° 6 Les progrès scientifiques ne rendront-ils pas un jour Dieu obsolète ?..................................................... 68
Ressources complémentaires................................... 75
PRÉFACE Pendant de longues années, j’étais un athée convaincu : pour moi, la Bible n’était essentiellement qu’un recueil de mythes, Dieu sortait tout droit de l’imaginaire de l’homme, et la divinité de Jésus n’était que le produit de légendes apparues au fil du temps. Mes études en journalisme et en droit n’avaient fait que renforcer cette conviction. L’idée même qu’un Créateur à la connaissance, au pouvoir et à l’amour illimités soit à l’origine de l’univers me paraissait totalement absurde. Inutile donc de consacrer du temps à tenter de prouver son existence ! Pourtant, lorsque ma femme, jusqu’alors agnostique, s’est convertie au christianisme en 1980, j’ai ressenti le besoin de commencer des recherches sur la spiritualité. En effet, ma femme avait changé : sa personnalité et ses valeurs avaient subi une transformation radicale ! En mettant à profit mon expérience de rédacteur juridique du journal The Chicago Tribune, j’ai voulu vérifier si la foi chrétienne était réellement basée sur des faits, des données historiques et des preuves logiques. Avec le recul, je me dis que le type d’ouvrage que vous tenez dans les mains en ce moment m’aurait été d’une grande aide. Ces manuels d’étude peuvent vous être particulièrement utiles dans deux cas de figure. Si vous êtes un disciple de Jésus, vous y trouverez des réponses à certaines questions difficiles que vous vous posez, ou que vos amis non-croyants vous posent parfois. Si vous ne suivez pas encore Jésus, que vous soyez sceptique ouvert d’esprit ou simplement 7
en recherche, cette série pourra également vous aider dans votre réflexion. Vous pourrez librement vous pencher sur les sujets qui vous intéressent, les étudier en détail et en discuter avec d’autres personnes en groupe. Ces livrets sont destinés à tous ceux qui souhaitent découvrir qui est Dieu, et qui est cet étrange et fascinant charpentier de Nazareth que l’on appelle Jésus. Vous êtes-vous reconnu dans les paragraphes précédents ? Soyez prêt alors à vivre l’aventure de votre vie ! Au fil des pages, laissez-vous entraîner dans un voyage riche en découvertes surprenantes. Prenez garde : bientôt, vous serez face à certaines des plus grandes questions que se pose l’humanité. Votre existence risque d’en être bouleversée ! Lee Strobel Auteur de Jésus : La parole est à la défense et
Plaidoyer pour la foi.
Préface 8
AVANT-PROPOS Bienvenue dans cette collection « Ce que je crois, ça se discute » ! Cette série de carnets destinés à être étudiés en petits groupes est née d’une conviction : toute affirmation concernant des vérités d’ordre spirituel devrait être soigneusement examinée. Contrairement à ce que certains affirment, les grandes religions ne devraient pas échapper à un examen approfondi. Elles n’ont pas le droit de faire des déclarations aussi radicales ou d’exiger quoi que ce soit sans expliquer pourquoi elles devraient être prises au sérieux. Or, leurs enseignements, et notamment ceux fondés sur des textes de la Bible, prétendent expliquer les plus grands mystères de la vie, avec des conséquences potentiellement éternelles. Il est donc impératif d’analyser de telles affirmations avec le plus grand sérieux. Si des erreurs sont mises en évidence au cours de ces analyses, il sera ensuite parfaitement raisonnable de refuser de donner crédit à un tel ensemble de croyances. Si, à l’inverse, cette recherche sérieuse nous permet de découvrir la vérité, alors nous nous dirons que les efforts fournis en valaient bien la peine. Le christianisme affirme que Dieu approuve ce genre de recherche sincère et approfondie. L’Histoire révèle que Jésus lui-même encourageait ses interlocuteurs à tout examiner soigneusement. La Bible n’est pas un livre secret réservé à quelques initiés : toute personne est libre de l’ouvrir, de l’étudier et de discuter de son contenu. Les enseignements
Vous vous tournerez vers moi et vous me trouverez lorsque vous vous tournerez vers moi de tout votre cœur. La Bible, Jérémie 29 : 13
9
fondamentaux du christianisme sont gratuitement mis à la portée de tous, sceptiques et croyants confondus. Vous êtes donc cordialement invité à explorer les choix qui s’offrent à vous, à examiner les affirmations de chacun et à tirer vos propres conclusions. Une fois que vous aurez découvert et accepté la vérité, attention : soyez prêt à voir de profonds changements affecter votre vie, dans la durée ! Nous pouvons tous, un jour ou l’autre, croire un mensonge. Cela nous arrive aussi de refuser d’admettre une vérité. Cette série de guides de discussion a pour but de vous aider à faire la part des choses entre ce qui prétend être vrai et ce qui est réellement vrai. Ce processus vous aidera, au bout du compte, à constater le bien-fondé de la foi chrétienne. Que vous soyez non-croyant, sceptique, ou déjà convaincu et soucieux de nourrir votre foi, ces guides sont là pour vous accompagner au cours de cette fascinante exploration des vérités spirituelles essentielles.
CE QUE JE CROIS, ÇA SE DISCUTE EN PETITS GROUPES
Avant-propos 10
Cette série de livrets consacrée aux discussions de ce que l’on croit est tout spécialement destinée aux personnes en recherche spirituelle ; elle désire leur donner l’occasion de s’interroger sur les fondements de la foi chrétienne et de les étudier plus en détail dans le contexte rassurant d’une rencontre en petit comité. Ces groupes se composent généralement de deux à douze personnes en recherche, et d’un à deux responsables. Elles se rencontrent régulièrement, principalement pour discuter de questions relatives à la foi. Peu importe le lieu où se déroulent ces rencontres : à la maison, sur le lieu de travail, autour d’une table de restaurant, dans une église, une bibliothèque ou un parc. Un responsable chrétien formé pour diriger de tels groupes va
favoriser les conversations en fonction des thèmes et des questions spirituelles de ses participants. Souvent, un autre chrétien en cours de formation, ou déjà responsable luimême, assiste le responsable principal du groupe. Les autres participants sont pour la plupart non chrétiens. L’objectif de ces discussions est de susciter la réflexion et le dialogue, et de permettre une découverte de la foi chrétienne de manière originale et innovante. Ces livrets présentent clairement les vérités spirituelles chrétiennes, mais pas seulement. Ils présentent aussi le point de vue des sceptiques puisque la majorité des membres du groupe sera en recherche, pas encore convaincue du bien-fondé des affirmations du christianisme. De cette manière, les personnes non chrétiennes peuvent s’apercevoir que leurs questionnements et leurs doutes sont non seulement compris mais aussi respectés. Dans ce contexte, des discussions franches et ouvertes sur le sujet de la foi chrétienne pourront se développer. Grâce à cette série d’ouvrages, nous espérons que les personnes en recherche seront amenées, avec tout le respect qui leur est dû, à réfléchir sérieusement aux paroles de Jésus, voire à y adhérer. Cette série d’études poursuit également un autre but : celui d’offrir à de petits groupes de chrétiens un outil leur permettant de trouver ensemble des réponses aux questions difficiles que posent souvent les non-croyants. À travers ces conversations, les participants seront fortifiés dans leur foi et mieux équipés pour installer un dialogue sur le sujet de la foi avec tous leurs amis en recherche. Un petit groupe de chrétiens peut aussi inviter des amis en recherche à les rejoindre afin de réfléchir ensemble aux grandes questions liées à la foi. Cette approche représente une excellente opportunité d’examiner les fondements du christianisme avec des personnes en quête de spiritualité. Quelle que soit la configuration de votre groupe, l’essentiel
Avant-propos 11
c’est de tirer profit de ces guides d’étude pour créer des lieux de discussions où seront abordées les questions qui comptent vraiment.
STRUCTURE DU GUIDE Introduction Chaque discussion commence par quelques paragraphes d’introduction. Le responsable du groupe demande généralement aux participants de les lire à voix haute au début de la séance mais rien ne vous empêche de les lire avant la rencontre. Ces introductions présentent les arguments du point de vue sceptique. Vous pourrez parfois vous y reconnaître et vous sentir ainsi à la fois compris et respecté.
Le débat est ouvert La plupart des discussions proposent une liste de dix à quinze questions sur lesquelles le groupe d’étude peut échanger. Aborder chacune de ces questions au cours d’une seule rencontre est parfois difficile. Ce n’est pas grave, l’important étant surtout de débattre du thème central, sans obligatoirement passer en revue l’ensemble des questions. Vous pouvez néanmoins consacrer plusieurs rencontres à un même sujet afin d’avoir l’occasion de traiter chacune des questions proposées. La section Le débat est ouvert a pour but d’inviter chaque participant à prendre part au débat et à s’exprimer ouvertement.
Avant-propos 12
La discussion commence généralement par une question destinée à « briser la glace » : elle permet d’engager la conversation sur un sujet en apparence anodin, mais souvent en rapport avec le thème de la rencontre. Votre groupe
peut consacrer davantage de temps à ce genre de questions au début de chaque discussion.
Au cœur du sujet La section intitulée Au cœur du sujet propose une légère modification dans l’orientation de la discussion. Au lieu de se limiter au domaine purement intellectuel, ces questions abordent des sujets d’ordre plutôt émotionnel. Vous avez alors l’opportunité d’exprimer ce que vous ressentez à propos de ce sujet en particulier et d’en parler librement avec le reste du groupe.
Carnet de voyage La section Carnet de voyage a pour but de vous encourager à dépasser le stade de la discussion concernant les questions purement intellectuelles ou émotionnelles et à trouver des applications pour votre vie personnelle. Après tout, l’intérêt de ces rencontres en groupe est bien de parcourir ensemble une liste de thèmes précis : il est donc utile que vous puissiez clairement identifier quelle est votre position par rapport à tel ou tel sujet et d’en parler avec les autres. Au fur et à mesure de votre voyage et des découvertes que vous ferez, il est fort possible que vos opinions évoluent.
En toute franchise Chaque discussion inclut au moins une section intitulée En toute franchise. Son objectif est de stimuler la réflexion et d’alimenter la conversation en apportant quelques informations complémentaires. Les questions posées immédiatement après les sections En toute franchise ont un lien direct avec leur contenu : il est donc essentiel que vous lisiez et compreniez ces sections avant d’essayer de répondre aux questions.
Avant-propos 13
Citations Chaque discussion propose des citations très variées, reflétant généralement l’opinion d’individus sceptiques ou critiques. Leur but est de vous faire réagir et réfléchir au sujet proposé.
Textes bibliques sur ce thème Certains guides proposent en fin de chapitre une liste de références bibliques en rapport avec le sujet abordé.
Ressources complémentaires À la fin de chaque guide, ceux qui souhaitent en savoir davantage sur le thème abordé trouveront une liste de livres particulièrement recommandés.
DÉROULEMENT DES CONVERSATIONS
Avant-propos 14
Ces guides et les questions qu’ils contiennent sont avant tout destinés à alimenter le dialogue au sein d’un groupe, plutôt que de proposer une série de réponses toutes faites. Il ne s’agit pas d’études bibliques à proprement parler, même si des textes et des sujets issus de la Bible y apparaissent régulièrement. Les sujets de réflexion proposés ont pour objet de vous encourager à exprimer ce que vous pensez et ressentez. Chaque discussion a certes un objectif et s’efforce de diriger le groupe dans une direction bien précise, mais ne prétend pas pour autant fournir des réponses à l’ensemble des questions posées. Vous devez faire vos propres découvertes ! Vous êtes invité à partager votre vécu, votre vision des choses et vos incertitudes. Vous serez aussi encouragé à évaluer ce que vous croyez à la lumière de ce qu’enseigne la Bible. Au fur et à mesure du déroulement de la rencontre, vous pourrez ainsi identifier plus clairement votre position.
Les discussions du groupe doivent être encadrées par un animateur qui pourra puiser des informations complémentaires dans le Guide de l’animateur. Des détails, des explications et des propositions de réponses y figurent pour la plupart des questions de chaque discussion. Un livre supplémentaire intitulé Comment démarrer un groupe JPENSE est vivement recommandé aux animateurs désireux de mettre un projet de petits groupes sur pied et de faciliter les discussions entre personnes en recherche spirituelle. Ce livre, ainsi que d’autres supports et aides, sont disponibles sur le site web www.jpense.fr. Lorsque vous vous préparez à participer à une rencontre de votre groupe de discussion, gardez aussi les quelques points suivants à l’esprit : »» 1. Il n’est pas nécessaire de suivre la série consacrée aux questions difficiles dans un ordre précis. Vous pouvez librement faire votre choix parmi les différents guides et les discussions individuelles qui les composent, et aborder chaque sujet indépendamment des autres en fonction des questions et des centres d’intérêt de chaque participant. »» 2. Lisez, si possible, le contenu de la discussion prévue avant la rencontre : si vous vous êtes déjà familiarisé avec le sujet, vous pourrez davantage profiter du temps de discussion. »» 3. Prenez part à la conversation. L’animateur du groupe n’est pas là pour vous faire un exposé, mais bien pour vous encourager à discuter ouvertement de vos points de vue et de vos différences. Soyez prêt à parler honnêtement et en toute franchise de vos opinions.
Avant-propos 15
»» 4. Respectez les autres membres du groupe. Écoutez-les attentivement quand ils s’expriment et manifestez votre approbation aussi souvent que possible, afin d’encourager les personnes plus réservées à participer. Pensez à toujours faire preuve de respect envers les autres, même si vous n’êtes pas d’accord avec eux. »» 5. Veillez à ne pas monopoliser la conversation. Participez à la discussion, certes, mais laissez aussi les autres s’exprimer ! »» 6. Efforcez-vous de ne pas vous éloigner du sujet abordé. Vous risquez de manquer de temps si vous abordez toutes les autres questions difficiles qui vous viennent à l’esprit au cours de la rencontre. »» 7. Pensez à vous procurer une version contemporaine de la Bible, telle que La Bible du Semeur ou La Bible en français courant. Vous pouvez aussi opter pour une Bible d’étude spécialement destinée aux personnes en recherche, comme La Bible Vie nouvelle ou La Bible expliquée. »» 8. En plus de participer à ces rencontres, n’hésitez pas à lire la Bible ainsi que d’autres bons ouvrages traitant du thème abordé. N’hésitez pas à consulter la section « Ressources complémentaires » que vous trouverez en fin de livret.
UN AMOUR PLUS GRAND QUE TOUT
Avant-propos 16
Jésus est le fondement sur lequel repose le christianisme. Il a pourtant fréquemment tenu des propos assez difficiles à entendre. Mais le sujet d’achoppement qui est au cœur du christianisme, c’est bien cette réalité : à un moment donné de l’histoire de l’humanité, Dieu est descendu vivre parmi les hommes, en la personne de Jésus de Nazareth. L’épisode le plus déconcertant de la vie de Jésus reste sa mort sur la croix. Il y fut cloué comme un vulgaire criminel. Un lieu de
faiblesse où tout semblait perdu. Les moqueries des passants fusaient et blessaient autant que les coups de fouet reçus juste avant la crucifixion : « Descends donc de la croix, Jésus, si tu es celui que tu prétends être ! » Mais c’est là, sur la croix, que Dieu a manifesté son amour, un amour plus grand que tout ce que les mots peuvent exprimer. Cette action de Jésus, présentée comme l’ultime expression de l’amour et de la justice de Dieu, mérite donc d’être examinée de très près ! Sachez que des réponses satisfaisantes vous attendent au fur et à mesure des questions difficiles que vous aborderez. Vous êtes invité à partir à leur recherche en explorant et en discutant du contenu de ces guides en compagnie des autres membres de votre groupe de découverte. Que Dieu bénisse chaque instant de votre voyage spirituel !
Demandez, et vous recevrez ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. La Bible, Matthieu 7 : 7
Avant-propos 17
Introduction
SCIENCE ET CHRISTIANISME SONT-ILS INCOMPATIBLES ? Vous êtes dans la rue et demandez à un passant ce qu’il pense de la science moderne. Que vous répondrait-il ? « C’est fantastique, étonnant même ! Quelle chance nous avons de vivre à cette époque ! ». Les connaissances scientifiques actuelles ont en effet largement contribué à améliorer nos conditions de vie. Par contre, si vous questionnez ensuite ce même passant sur le sujet de la religion moderne, vous obtiendriez probablement une réponse nettement moins enthousiaste : « Quel ennui ! Quelle perte de temps ! Cela ne sert vraiment à rien ». La plupart des gens partagent ce type d’opinion à propos de la religion, ou s’y opposent même ouvertement. Carl Sagan a illustré cette façon de voir les choses ainsi : « Si vous voulez protéger votre enfant contre la polio, vous pouvez soit prier, soit le faire vacciner… Optez pour la science ! » (extrait de 2 000 years of disbelief : famous people with the courage to doubt, de James Haught). Beaucoup de gens estiment que la science a signé l’acte de mort de Dieu. Elle a démontré qu’il est peu probable que Dieu existe et que de simples processus naturels sont à l’origine de toutes ces choses que nous attribuions autrefois à l’intervention d’une divinité toute-puissante. Même si Dieu existait, il ne serait d’aucune utilité. Il ne serait qu’un spectateur d’une saga cosmique ayant débuté lors du Big 19
Bang, puis devenant de plus en plus complexe pour conduire finalement à la conscience par le biais d’une évolution libre de tout contrôle. Le point culminant de cette saga se déroule aujourd’hui dans un coin de l’univers – l’humanité – très occupée à réfléchir à sa condition et à rechercher ses origines. Ce mépris à l’encontre de la religion n’est pas uniquement dû à la science moderne. Il y a déjà quelques siècles, Thomas Paine écrivait : « L’étude de la théologie, tel qu’elle est enseignée dans les églises chrétiennes, n’est que du vent ; elle n’a aucun fondement, ne repose sur aucun principe, ne relève d’aucune autorité, ne possède aucune donnée, ne peut rien démontrer et n’admet aucune conclusion ». Plus récemment, le rationaliste américain Paul Keller affirmait : « La foi n’est qu’un euphémisme de préjugés et la religion n’est qu’un euphémisme de superstitions ». Devant de telles attaques, comment défendre le bien-fondé d’une religion ? À moins qu’on ne choisisse de fermer les yeux sur les preuves écrasantes avancées par la science et qu’on n’en revienne à l’ignorance et aux peurs du Moyen Âge ? La science a-t-elle rendu la religion obsolète ? La Bible n’est-elle que le vestige d’une époque au cours de laquelle les gens acceptaient de croire n’importe quoi sans exiger la moindre preuve ? Nous faut-il jeter notre Bible aux oubliettes et lui préférer les vérités scientifiques ? Ce guide vous aidera à aborder ces questions difficiles.
Introduction 20
Discussion n° 1
LE CHRISTIANISME EST-IL FONDÉ SUR UNE FOI AVEUGLE ? LA FOI D’UN ENFANT — Comment on sait qu’il y a un Dieu, Madame ? demande un petit garçon en levant la main, un dimanche matin à l’église. L’enseignante lui répond en souriant : — On ne peut pas savoir : il faut croire en Dieu par la foi. — C’est quoi, la foi ? interroge alors une fillette. — Ça, je le sais, moi, lâche le petit garçon. La foi, c’est quand on croit quelque chose alors qu’on sait que ce n’est pas vrai. La foi consiste-t-elle vraiment à croire en dépit des preuves ? Le prétendre serait un peu réducteur : en effet, il est préférable de dire que la foi consiste à croire même en l’absence de preuves. Cette définition semble d’ailleurs satisfaire une grande majorité de personnes se disant chrétiennes. En effet, le christianisme est une religion basée sur la foi. Donc, cela signifie que les chrétiens doivent avoir la foi. Beaucoup de chrétiens nous font penser aux gens qui disent : « J’ai pris ma décision, alors ne venez pas me troubler avec les
Si ma mémoire est bonne, l’intelligence n’est jamais mise à l’honneur dans les Évangiles. Bertrand Russel
21
Je suis en colère quand je les vois contraindre la science par l’autorité des Écritures alors qu’eux-mêmes ne se sentent pas obligés de répondre à la raison et aux expériences. Galilée, cité dans The Authority of scripture in philosophical controversies
Les licornes roses invisibles sont des êtres dotés d’incroyables pouvoirs magiques. Le fait qu’elles parviennent à être à la fois roses et invisibles le prouve bien. Comme dans toutes les autres religions, la croyance en ces invisibles licornes roses se base sur un mélange de foi et de logique. Nous croyons fermement qu’elles sont roses, et notre logique nous convainc qu’elles sont invisibles puisque nous sommes incapables de les voir. Steve Eley
Discussion n° 1 22
faits ! ». Les bons croyants ont droit aux éloges, ceux qui doutent aux reproches. La Bible ne doit pas être disséquée : on doit la lire et la croire. Après tout, ne disons-nous pas qu’il faut avoir la foi d’un enfant ? D’ailleurs, quel enfant exigerait une analyse scientifique détaillée de quelque chose avant de croire ? Certains s’attachent à rappeler que la Bible date de l’époque préscientifique. Jésus et l’apôtre Paul n’étaient en rien des scientifiques. De nombreux chrétiens ont défendu des idées radicalement contraires à la science : pour n’en nommer que quelques-unes, citons la localisation de notre planète au centre du système solaire, le ciel qui forme un couvercle solide au-dessus de la terre, l’origine démoniaque – et donc non infectieuse – des maladies, etc. Tout au long de l’histoire, l’Église n’a toléré la science que dans la mesure où cette dernière n’entrait pas en contradiction avec la foi. Lorsque c’était le cas, les scientifiques étaient priés de s’incliner et de renoncer à leur vision des choses. Il semble donc logique d’affirmer qu’à la lumière de l’histoire et de l’expérience, la religion, et en particulier le christianisme, se base avant tout sur la foi, et non sur l’analyse et l’expérimentation. Soit on croit, soit on ne croit pas. Ce qui nous convainc finalement est soit : »» u ne expérience d’une forme ou d’une autre (imaginaire, spirituelle ou concrète) ; »» une rencontre avec Dieu ; ou »» simplement le profond désir de croire. Dans tous les cas, notre conviction n’est pas basée sur la recherche ou l’étude. Dans un livre intitulé Notebooks of Lazarus Long, le prolifique écrivain de science-fiction Robert Heinlein écrivait : « Nulle
part dans l’histoire, quels que soient l’époque et le lieu, il n’y a eu de religion fondée sur une base rationnelle. La religion est une béquille pour les gens trop faibles pour tenir droit sans aide devant l’inconnu. Toutefois, tout comme la plupart des gens ont des pellicules, la plupart des gens ont une religion. Ils y consacrent beaucoup de temps et d’argent, et s’en occuper semble leur procurer un plaisir considérable ». Si c’est effectivement le cas, il n’est pas étonnant que la science et la religion soient en conflit. De même, il ne sert à rien de vouloir convaincre quelqu’un de la véracité d’un dogme spirituel en se basant sur la raison puisque, par essence, il n’est en rien raisonnable (comme de croire, par exemple, en l’existence d’un Dieu invisible, impossible à prouver par des moyens matériels). Le sceptique dit que l’on ne peut pas convaincre quelqu’un par la raison et le vrai croyant dit qu’on ne devrait pas convaincre quelqu’un par la raison. Alors, à quoi bon tenter une approche raisonnée du christianisme si ce système se base intégralement sur la foi ?
L E D É B AT E ST OUVE R T
1.
Sur l’échelle ci-dessous, faites une croix près de la phrase qui décrit le mieux quel regard votre éducation vous a conduit à jeter sur les choses spirituelles.
1
2
Si la Bible le dit, il faut le croire !
3
4
5
Rien n’empêche de poser quelques questions.
6
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Les vérités spirituelles doivent être soigneusement examinées.
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10
La religion n’est qu’une absurdité.
La foi est la plus grande échappatoire qui soit, l’excuse ultime permettant de se soustraire à la nécessité de réfléchir et d’évaluer les éléments de preuve à disposition. Avoir la foi, c’est croire en dépit, ou même peut-être à cause, d’un manque de preuves. Richard Dawkins
Discussion n° 1 23
2.
Sur l’échelle ci-dessous, faites une croix près de la phrase qui décrit le mieux quel regard votre éducation vous a conduit à porter sur la science.
1
2
La science prouve qu’il n’y a pas de Dieu.
Il est impossible de convaincre un croyant de quoi que ce soit, car ce en quoi il croit se base non sur des preuves, mais sur un profond besoin de croire en quelque chose. Carl Sagan
3
4
5
La science ne permet ni d’affirmer ni d’infirmer l’existence de Dieu.
6
7
8
9
10
La science est La science souvent irrationest l’ennenelle et biaisée. mie de Dieu.
3.
Parmi les propositions suivantes, quelle définition de la foi correspond le mieux à ce que vous pensez ? Expliquez. FF La foi consiste à croire en quelque chose que vous savez être faux. FF La foi est « une très bonne excuse pour s’abstenir de penser et d’évaluer les éléments de preuve disponibles ». FF La foi s’appuie sur « un profond désir de croire en quelque chose ». FF La foi sert à combler les vides quand il n’y a que des probabilités et pas de certitudes.
Discussion n° 1 24
4.
Indiquez vrai ou faux en face des propositions suivantes, en vous basant sur votre position actuelle. Expliquez ce qui motive votre réponse.
___ Pour croire en Dieu, il faut faire preuve de foi, car il n’y a aucune preuve de son existence. ___ Quand vous avez de bonnes raisons de croire quelque chose, la foi est inutile. Quand vous avez la foi, la raison n’a plus d’importance. ___ Il est absurde de croire quelque chose pour la simple et bonne raison qu’une autorité spirituelle dit de le faire. ___ Il existe une multitude de bonnes raisons de croire au christianisme. La foi est simplement un moyen plus simple et plus rapide que la raison pour y arriver. ___ Dieu préfère que les gens croient en lui par la foi, mais il leur donne aussi de bonnes raisons de le faire quand c’est nécessaire.
5.
Le christianisme est qualifié de foi, et non de science. Cela vous importe-t-il ? Pourquoi ? Que faudrait-il pour qu’il puisse être qualifié de science ?
Discussion n° 1 25
6.
À votre avis, le christianisme est-il basé sur des faits ou sur la foi ? Expliquez votre réponse.
7.
Dans quelle mesure êtes-vous certain que votre opinion au sujet de la crédibilité du christianisme (ou de son manque de fiabilité) est correcte ? Quels sont les éléments susceptibles de vous conforter dans cette conviction ? Quels sont les éléments qui vous conduisent à avoir de sérieux doutes à ce sujet ?
8.
Que pensez-vous de cette affirmation : « Le christianisme dépasse parfois le domaine de la raison, mais ne s’oppose jamais à la raison » ?
EN TOUTE FRANCHISE UN E FOI AV EUGL E ?
Discussion n° 1 26
Même s’il est vrai que la foi fait partie du christianisme, la Bible n’ordonne ni n’encourage en aucun cas d’avoir foi en la foi. Au lieu de cela, elle incite les chrétiens à fonder leur foi sur des faits et, au bout du compte, à placer leur confiance en une personne, à savoir Jésus-Christ. Le christianisme biblique n’encourage certainement pas à croire aveuglément en un enseignement donné sans en vérifier d’abord la véra-
cité. Sinon, on risquerait d’être embrigadé dans une secte ! La Bible ordonne de mener des investigations plutôt que de placer sa foi dans n’importe quoi. Les gens ne devraient faire confiance qu’à des choses ou des personnes dignes de confiance. Voilà pourquoi il y a une telle condamnation de l’idolâtrie dans la Bible : pas parce que Dieu a un problème d’ego, mais parce qu’il sait que tout autre « dieu » que lui nous décevra un jour ou l’autre. Pierre, l’un des plus proches disciples de Jésus, n’a pas demandé à ses lecteurs de croire aveuglément à son message. Il a clairement affirmé l’existence de faits objectifs tout à fait dignes de confiance, mais aussi celle de fables qu’il convenait de rejeter en bloc : En effet, nous ne nous sommes pas appuyés sur des histoires habilement inventées, lorsque nous vous avons fait connaître la venue de notre Seigneur Jésus-Christ dans toute sa puissance, mais nous avons vu sa grandeur de nos propres yeux. – La Bible, 2 Pierre 1 : 16 Les habitants de Bérée ont d’ailleurs été cités en exemple, car, lors de la visite de l’apôtre Paul dans leur ville, ils ont vérifié la validité de ce qu’il leur annonçait : Ils y trouvèrent des gens [les habitants de Bérée] qui étaient bien mieux disposés que les Juifs de Thessalonique et qui accueillirent la Parole de Dieu avec beaucoup d’empressement ; ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était juste. – La Bible, Actes 17 : 11 Ces exemples démontrent clairement qu’il ne faut pas confondre foi et crédulité, et que des recherches et des investigations soigneuses devraient accompagner chacune de nos démarches, qu’elles soient ou non d’ordre spirituel.
Discussion n° 1 27
Je ne me sens pas obligé de croire que le même Dieu qui nous a dotés d’esprit, de raison et d’intelligence puisse vouloir que nous y renoncions.
9.
D’après vous, quel rôle joue la raison dans la vie d’un chrétien ? Quelles sont les limites de nos capacités de raisonnement ?
Galilée
AU C ŒUR DU S U JE T
10.
À votre avis, pourquoi certaines personnes se mettent-elles en colère lorsqu’on leur demande de placer leur confiance en Dieu ?
11.
Et pourquoi certaines personnes se mettent-elles en colère lorsqu’on leur demande d’expliquer clairement pourquoi elles croient ?
a réalité, c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire. Philip Dick
Discussion n° 1 28
12.
Selon vous, un individu peut-il vivre sans croire en quoi que ce soit ? Pourquoi ?
C ARN E T DE VOYAGE Cette discussion marque le début d’un voyage. Durant chaque débat, gardez à l’esprit qu’à aucun moment, vous n’êtes obligé de fournir ce que vous pensez être « les réponses que l’on attend de vous ». Vous avez choisi de consacrer du temps à chercher honnêtement des réponses à vos doutes et à vos incertitudes. D’autres membres du groupe peuvent également tirer profit du récit de votre cheminement, au fil de vos découvertes. Utilisez donc ces discussions à bon escient : posez-vous ces questions difficiles, réfléchissez de manière créative, et puisez d’autres informations au contact de vos compagnons. Restez vous-même alors que vous avancez dans votre voyage. Tout au long de ce guide, vous aurez l’opportunité d’indiquer où vous en êtes dans votre parcours spirituel, afin de vous aider à prendre mieux conscience de votre progression. Les nouvelles perspectives spirituelles que vous découvrirez au fil des discussions vous conduiront peut-être à revoir vos convictions. En ce qui vous concerne, le plus important est de demeurer totalement honnête par rapport à ce que vous croyez (ou ne croyez pas) à ce moment précis.
Discussion n° 1 29
13.
Sur une échelle de 1 à 10, faites une croix près de la phrase qui vous décrit le mieux. Partagez avec le reste du groupe les raisons qui motivent votre réponse.
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La foi est aveugle. Elle ignore la raison.
Discussion n° 1 30
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La raison est beaucoup plus fiable que la foi.
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La foi n’est pas toujours insensée, mais la raison doit toujours primer.
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La foi et la raison sont compatibles si la foi est validée par la raison.
Discussion n° 2
POURQUOI N’Y A-T-IL PAS PLUS DE SCIENTIFIQUES CHRÉTIENS ? LA GUERRE DES CERVEAUX La plupart des gens n’imaginent pas qu’un individu puisse être à la fois un scientifique brillant et un fervent croyant. Au plus profond de nous, nous nous disons que l’attitude résolument curieuse et sceptique du scientifique n’est pas conciliable avec l’approche anti-intellectuelle et remplie de foi du croyant. Le scientifique considère qu’il ne faut rien prendre pour acquis. Le croyant croit ce qu’on lui a dit de croire. Le scientifique a besoin de preuves. Le croyant fait preuve de foi. Le scientifique veut pouvoir tout expliquer. Le croyant accepte l’existence de « mystères ». Ces deux univers ne sont pas simplement très éloignés, mais ils sont aussi en désaccord l’un avec l’autre. Cette opposition a laissé des traces dans l’histoire. Tout le monde se souvient de l’opposition qu’a rencontrée Galilée de la part de l’Église lorsqu’il a affirmé que la terre tournait autour du soleil. Dans son livre The Woman’s Bible, Elizabeth Stanton a évoqué l’étroitesse d’esprit du monde religieux : « Au cours des siècles, des savants et des scientifiques ont été torturés, brûlés vifs ou mis en prison à cause de découvertes qui semblaient remettre certains passages insigni-
L’Église dit que la terre est plate mais je sais qu’elle est ronde, car j’ai vu l’ombre sur la lune et j’ai davantage de foi en cette ombre que dans l’Église. Ferdinand Magellan
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Les pires controverses sont celles qui font rage dans des domaines où il n’existe pas de preuves suffisantes pour soutenir l’une ou l’autre thèse. La persécution est une arme propre à la théologie, et non à l’arithmétique. Bertrand Russell, De la fumisterie intellectuelle
— Il ne s’est pas converti sur son lit de mort, affirma Druyan. Il n’a pas adressé de supplications à Dieu, ni entretenu d’espoir d’une vie après la mort. Nous qui étions restés inséparables pendant vingt ans, nous savions très bien que nous nous disions adieu pour l’éternité. — N’avait-il pas envie de croire ? — Carl n’a jamais eu envie de croire, répondit-elle farouchement. Ce dont il avait envie, c’était de savoir. Ann Druyan, veuve de Carl Sagan, citée dans le magazine Newsweek
Discussion n° 2 32
fiants des Écritures en question. Il est certainement possible que les lois immuables de l’univers puissent nous enseigner de bien plus incroyables et impressionnantes leçons que les textes sacrés de toutes les religions du monde ». En 1925, H. Mencken a écrit : « La religion est fondamentalement opposée à tout ce que je respecte le plus, à savoir le courage, la lucidité, l’honnêteté, la franchise et, par-dessus tout, l’amour de la vérité ». Et même plus récemment, après avoir retiré des enseignements de l’histoire en matière de tolérance, le Vatican a invité des scientifiques à l’éclairer en cosmologie. Le pape leur a toutefois personnellement demandé d’éviter de s’intéresser au Big Bang, car c’était le moment de la création, et donc l’œuvre de Dieu. Quel scientifique accepterait de se soumettre à pareille requête ? Pourquoi le pape n’interdit-il pas également de faire des recherches dans tous les autres domaines imaginables puisqu’il croit que, non seulement le Big Bang, mais aussi l’univers tout entier, sont l’œuvre de Dieu ? Ces deux camps ne partagent visiblement pas le même point de vue, et estiment chacun que l’autre camp dépasse les bornes. Il n’est donc pas surprenant que beaucoup de scientifiques n’adhèrent à aucune religion. Une enquête du Pew research center for the people & the press a rapporté en 2009 que près de 97 % des scientifiques n’étaient pas créationnistes (un article le mentionne sur le site américain du Centre national d’éducation des sciences. URL : < http://ncse.com >, consulté le 14 août 2015). Pourtant, si ce qu’avance le christianisme est vrai, pourquoi les grands esprits de notre monde n’acceptent-ils pas ces vérités au même titre que celles découvertes au travers de l’observation de la nature ? Pourquoi les gens brillants ne seraient-ils pas les plus à même d’accéder à la connaissance
de Dieu… à moins que, justement, les vérités spirituelles soient dépourvues de logique et n’attirent donc que les esprits simples ? Cette discussion va vous aider à découvrir les tensions qui existent entre croyants et scientifiques. Vous pourrez ensuite juger par vous-même si le faible nombre de croyants parmi les scientifiques suffit à prouver le manque de crédibilité de la religion, ou s’il faut trouver une autre explication.
L E D É B AT E ST OUVE R T
1.
Quel regard portiez-vous sur les scientifiques durant votre enfance ? Faites votre choix parmi les propositions suivantes et expliquez les raisons qui vous ont poussé à penser cela. FF Les scientifiques sont à l’origine de la bombe atomique, des déchets nucléaires, des dégâts causés à l’environnement et de bien d’autres inventions conçues sans se soucier de leur impact futur.
Sur la terre, il existe deux sortes de gens : ceux qui ont la raison sans religion, et ceux qui ont la religion sans raison. Aboul Ala El-Maari, poète syrien (973–1057 apr. J.-C.)
FF Les scientifiques ont une trop grande influence sur la manière dont notre monde évolue. FF Les scientifiques sont des gens farfelus dotés d’une grande intelligence, mais de faibles compétences personnelles et sociales. FF Les scientifiques occupent une place importante dans notre société, et devraient être consultés chaque fois que nous rencontrons un problème. FF Les scientifiques comptent parmi les rares personnes qui, au sein de notre société actuelle, ne laissent jamais leurs opinions personnelles influencer leurs raisonnements et leurs conclusions. FF Les scientifiques sont notre espoir pour l’avenir ; il faut prendre exemple sur eux.
Discussion n° 2 33
2. Le fait qu’un croyant soit plus heureux qu’un sceptique n’est pas autre chose que l’homme ivre qui est plus heureux que le sobre.
Durant votre enfance, les personnes de votre entourage qui s’intéressaient à la science avaient-elles tendance à être sceptiques envers le domaine spirituel ? Celles qui s’intéressaient aux choses spirituelles avaient-elles tendance à être assez ignorantes en ce qui concerne la science ? En quoi ces personnes ont-elles influencé vos opinions actuelles au sujet de la science et de la religion ?
George Bernard Shaw
Dans le domaine scientifique, il arrive régulièrement qu’un savant s’exclame : « Quel excellent argument vous me proposez là ! On dirait bien que je me suis trompé. » Il change alors d’avis sur le sujet et ne reparle plus jamais de son ancien point de vue. Les scientifiques sont réellement capables d’agir de la sorte, même si cela ne leur arrive pas aussi souvent qu’il le faudrait, puisqu’eux aussi sont humains et que changer peut se révéler difficile. Ce genre de chose arrive tous les jours. Par contre, je suis incapable de me rappeler la dernière fois où j’ai vu cela se produire dans le domaine de la politique ou de la religion. Carl Sagan dans le discours d’ouverture du congrès CSICOP de 1987
Discussion n° 2 34
3.
Certaines personnes pensent que la science résulte des faits (sans l’intervention d’aucune foi) et que la religion résulte de la foi (sans l’intervention d’aucun fait). Que pensezvous de cette manière de distinguer science et foi ?
4.
Certaines personnes pensent que les scientifiques chrétiens doivent forcément mettre leur foi de côté s’ils ne veulent pas que cette dernière influence les résultats de leurs recherches. Qu’en pensez-vous ? Si vous étiez un scientifique, comment vous efforceriez-vous d’être objectif tout en continuant à croire en Jésus et en ce qu’affirme la Bible ?
5.
Les scientifiques ont la réputation d’être extrêmement objectifs. Pensez-vous que ce soit toujours le cas ? En dehors des faits, quels sont les facteurs susceptibles d’influencer leur point de vue ?
6.
Réfléchissez à cette citation de Richard Dawkins :
« Chez les gens qui s’efforcent d’éviter au maximum les conflits, on entend souvent dire que malgré qu’il n’y ait pas de preuves en faveur de l’existence de Dieu, il n’y en a pas davantage en sa défaveur. Il vaut donc mieux garder l’esprit ouvert et être agnostique. À première vue, cette opinion semble inattaquable, en particulier si l’on tient compte du choix facile proposé par le pari de Pascal. Pourtant, en y réfléchissant, ce n’est là qu’un moyen de se défiler, car on pourrait affirmer la même chose du père Noël ou des fées. Qui sait si des fées n’ont pas établi leur demeure dans le fond de votre jardin ? Vous n’en avez pas la preuve, mais vous ne pouvez pas non plus prouver qu’il n’y en a pas : pourquoi ne pourrions-nous donc pas être également agnostiques en ce qui concerne les fées ? »
Au vu de l’impossibilité de concevoir des tests empiriques capables de soutenir les hypothèses avancées dans la théorie des supercordes, Sheldon Glashow (un physicien détenteur du prix Nobel) a cessé d’espérer dans les recherches et le travail qu’il avait effectués dans ce domaine, et a fait remarquer que « pour la première fois depuis le Moyen Âge, nous pouvons voir comment notre noble quête [scientifique] risque de prendre fin, car la foi reprend une fois de plus la place de la science. » Citation utilisée par John Horgan dans son livre The End of science
Selon vous, quelle différence y a-t-il entre le fait de rester ouvert à la possibilité de l’existence de Dieu et celui de rester ouvert à celle des fées ?
Discussion n° 2 35
EN TOUTE FRANCHISE LE S P RÉ J UGÉS S CIENTIF IQUE S Une personne qui croit en Dieu reconnaît à la fois l’existence d’événements naturels (les ouragans, par exemple) et d’événements surnaturels (les miracles tels que la résurrection de Jésus). Aux yeux du théiste, la réalité englobe donc ces deux sphères. La science actuelle, par contre, reconnaît uniquement les événements et les explications d’ordre naturel. Avant même de récolter la moindre donnée, ceux qui font appel aux méthodologies naturalistes excluent d’emblée une quelconque intervention divine. Que se passe-t-il quand la science se penche sur des faits prétendus surnaturels ? Une chose est sûre : quelle que soit la méthode scientifique employée, elle ne laisse aucune place à un Dieu tout-puissant. Même si les données recueillies semblaient indiquer une intervention divine, seules les explications omettant soigneusement de faire référence à Dieu seraient prises en considération. Philip Johnson a mis le doigt sur le refus de reconnaître ces préjugés : Je ne remets pas le naturalisme méthodologique en question – c’est-à-dire le principe selon lequel la science ne peut étudier que ce que ses instruments et ses techniques lui permettent d’appréhender. Évidemment la science ne peut étudier que ce que la science peut étudier. Je ne remets pas en question l’idée que la science ait des limitations. La question est plutôt de savoir si des présuppositions infondées ont été faites au sujet de la réalité afin de permettre à la science de s’affranchir de ces limites (les limites des instruments et des techniques).
Discussion n° 2 36
Les préjugés scientifiques à l’encontre du surnaturel ne trouvent pas leur origine dans la science elle-même. Car ces méthodes sont biaisées avant même d’entamer l’examen
du phénomène en question. Il semble scientifique de dire : « Je n’accepte que les explications naturalistes dans mes recherches ». Mais il s’agit en fait d’une affirmation philosophique et non scientifique, sur la nature de la réalité, au nom de la science.
7.
Êtes-vous d’accord, comme le soutient la rubrique « En toute franchise » ci-dessus, que le fait d’exclure Dieu comme étant à l’origine d’un phénomène ne s’appuie pas sur la science, mais sur « des présuppositions infondées au sujet de la réalité » ? Expliquez.
8.
Un zoologiste du nom de D. Watson a un jour écrit : « Si les scientifiques ont accepté la thèse de l’évolution, ce n’est pas parce qu’ils ont pu l’étudier ou prouver son existence de manière logique et cohérente, mais bien parce que la seule alternative, à savoir la création, est tout simplement inacceptable ». Pensez-vous qu’il est raisonnable d’exclure toute probabilité que Dieu soit à l’origine de la création de l’univers avant même d’examiner la moindre preuve ? Pourquoi ?
Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude ; et votre nature a deux choses à fuir : l’erreur et la misère. Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un plutôt que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu’il est, sans hésiter. Blaise Pascal, mathématicien du xviie siècle, Pensées (n° 233, éd. Brunschvicg)
Discussion n° 2 37
9.
Si je déplace un livre à l’autre extrémité de la pièce et que je vous demande ensuite : « Expliquez-moi comment ce livre est arrivé là ? », en précisant toutefois que vous ne pouvez pas, dans votre réponse, faire référence à une quelconque intervention humaine, mon comportement serait-il digne de celui d’un scientifique ? En quoi cet exemple ressemble-t-il, ou pas, à ce que font ceux qui prétendent expliquer la création, ou des événements historiques tels que la résurrection de Jésus, sans possibilité de référence à une intervention divine ?
AU C ŒUR DU S U JE T
10.
Une façon de définir le scientisme consiste à dire que « la science est la représentation idéale de la vérité et de la rationalité. Tout ce qui est en dehors de la science est une question de croyances et d’opinions subjectives. Exclusivement et idéalement, la science est notre modèle d’excellence intellectuelle » (J. P. Moreland, The Creation hypothesis). Le scientisme comprend-il certaines composantes d’ordre émotionnel ou spirituel ? En quoi sa démarche diffère-t-elle de celle de la recherche scientifique à proprement parler ?
Discussion n° 2 38
11.
Débattre de l’objectivité (ou du manque d’objectivité) de la communauté scientifique vous affecte-t-il émotionnellement ? Si oui, pourquoi ? Sinon, comment expliquez-vous que certains le soient ?
12.
Parmi les scientifiques de renom, plusieurs croyaient en Dieu (Newton, Galilée, Kepler, Boyle, Faraday, Pasteur, Joule et Jastrow, pour n’en citer que quelques-uns). Selon vous, pourquoi le courant de pensée actuel soutient-il que les grands savants ne peuvent pas justifier objectivement leur point de vue sur Dieu ?
13.
Pendant des siècles avant Copernic, la thèse scientifique dominante en matière d’astronomie voulait que la terre soit au centre du système solaire. L’Église avait accepté cette idée et essayé de trouver des textes bibliques allant dans ce sens. Quand la science a remis tout cela en question, l’Église a été tournée en ridicule pour avoir utilisé la Bible aux fins de justifier une théorie démodée. Quelle leçon les croyants d’aujourd’hui peuvent-ils tirer de cet exemple historique ?
Pour le savant qui, durant toute sa vie, a placé sa foi dans le pouvoir du raisonnement, l’histoire se termine comme un cauchemar. Il a gravi les montagnes de l’ignorance et s’apprête à conquérir le plus haut sommet. Or, au moment où il se hisse sur le dernier rocher, il est accueilli par un groupe de théologiens qui sont assis là depuis des siècles. Robert Jastrow, God and the Astronomer
Discussion n° 2 39
C ARNE T DE V OYA GE
14.
Sur une échelle de 1 à 10, faites une croix près de la phrase qui vous décrit le mieux. Partagez avec le reste du groupe les raisons qui motivent votre réponse.
1
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Les gens intelligents se retrouvent plus souvent parmi les scientifiques que chez les croyants.
Discussion n° 2 40
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Parmi les gens intelligents, certains sont également croyants, mais leurs raisonnements sont plutôt cohérents.
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Il est possible d’être à la fois chrétien et très intelligent.
Pourquoi Dieu permet-il la souffrance et le mal ? Jésus est-il le seul chemin qui mène à Dieu ? Pourquoi devrais-je me fier à la Bible ? Des questions difficiles. Des questions qui dérangent. Mais aussi des questions légitimes, qui méritent qu’on prenne le temps de les examiner Chaque carnet s’organise en six discussions. Leur but : encourager la réflexion et l’interaction au sein de groupes de discussion. Les objections au christianisme y
sont ouvertement abordées. En vous engageant dans une telle démarche, vous serez amené à examiner le bien-fondé de la foi chrétienne et de vos propres opinions. La collection Ce que je crois, ça se discute a été conçue pour des groupes, et s’adresse aux personnes en recherche ou sceptiques ouverts d’esprit. Fondée sur plus de dix ans de pratique, cette série est un outil captivant et facile à utiliser.
Judson Poling a travaillé pendant 29 ans à Willow Creek Community Church aux États-Unis, comme conseiller, orateur, et enseignant. Il est auteur de nombreux ouvrages. Judson et sa femme Deb ont deux enfants, Anna et Ryan.
ISBN 978-2-36249-296-9
9 782362 492969
Judson Poling
Le christianisme est-il fondé sur une foi aveugle ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de scientifiques chrétiens ? Le Big Bang ne réfute-t-il pas l’existence d’un Créateur ? La théorie de l’évolution ne contredit-elle pas les récits de la Genèse ? Si la Bible est vraie, pourquoi son approche n’est-elle pas plus scientifique ? Les progrès scientifiques ne rendront-ils pas un jour Dieu obsolète ?
Ce que je crois, ça se discute
Science et christianisme sont-ils incompatibles ?
Science et christianisme sont-ils incompatibles ?
Judson Poling
science et christianisme sont-ils incompatibles ?
Six discussions de groupes
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ISBN 978-2-95507-294-3
9 782955 072943
Ce que je crois, ça se discute