Le Ministère féminin centré sur la Parole • Gloria Furman & Kathleen Nielson

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Gloria Furman & Kathleen Nielson Hommes et femmes ont été créés à l’image de Dieu et sont destinés à le servir de tout leur être. La question devient cependant confuse lorsqu’il s’agit du rôle accordé aux femmes dans l’Église. Ce recueil d’essais aide les femmes, mais aussi les responsables d’Église, à réfléchir sur la nature d’un ministère centré sur la Bible. Un ministère riche et varié, souvent négligé. Les auteures explorent, entre autres, l’importance de l’étude de la Parole et du mentorat, l’enseignement biblique sur la sexualité ou encore le rôle des femmes dans l’Église et au foyer. Un livre aux enseignements riches et pratiques. Une ressource incontournable pour toutes celles et ceux qui désirent renforcer la santé et la vitalité de l’Église locale.

Kathleen Nielson est mariée à Niel et est responsable du ministère auprès des femmes pour The Gospel Coalition. Oratrice appréciée, elle aime encourager les femmes à étudier la Bible pour elles-mêmes.

Gloria Furman est mariée à Dave et est mère de quatre enfants. Ils vivent à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Gloria est aussi l’auteure de plusieurs ouvrages et écrit régulièrement sur le blog de The Gospel Coalition.

20,90€

ISBN 978-2-36249-426-0

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Gloria Furman & Kathleen Nielson

le ministère féminin centré sur la Parole

le ministère féminin centré sur la Parole

Gloria Furman & Kathleen Nielson

le ministère féminin centré sur la Parole une richesse au service de l’Église



Nourries de convictions bibliques et d’années d’expérience, ces femmes proposent une véritable réflexion sur la formation de disciples, l’évangélisation, le mentorat entre générations et la compassion. Leur force est manifeste, leur attachement à l’Écriture vigoureux, leur joie dans l’Évangile contagieuse. Leur attente de l’accomplissement final est la boussole qui guide leur vie et leur service. Ce livre, rédigé par des femmes en vue de favoriser un « ministère féminin centré sur la Parole », sera également profitable aux hommes. Que les pasteurs le lisent et réfléchissent en conséquence à ce qu’ils pourraient faire pour encourager un tel ministère au sein de leurs assemblées.

Don Carson

Enseignant du Nouveau Testament à Trinity evangelical divinity school Au travers de ce livre, chacune des auteures nous aide à nous décentrer de nous-mêmes et de nos aspirations, aussi bonnes soient-elles, pour nous recentrer sans cesse sur Dieu et sa Parole vivante. Parole efficace et suffisante pour nous instruire et nous équiper, afin d’être des femmes utiles et actives pour le bien de ceux qui nous entourent. Ma prière est que ce livre soit lu par le plus grand nombre d’entre nous, mais également par nos responsables d’Églises. Ainsi, les femmes auront un ministère enraciné dans la Parole et soutenu par leurs Églises locales au bénéfice de celles-ci et du monde qui nous entoure.

Rachel Bouvier

Éditrice d'Évangile 21

Ce livre nous ramène à la centralité de la parole de Dieu pour notre vie, nos engagements et notre ministère. Il n’est pas seulement destiné aux femmes, mais aussi à tous ceux qui sont interpellés par les voix, parfois discordantes, de notre culture concernant la place de la femme. Le fait d’être le fruit de plusieurs auteures aux expériences très variées enrichit la réflexion des responsables qui se préoccupent de l’engagement et de la place de la femme dans l’Église. Ce livre nous stimule à employer nos dons au sein de l’Église.

Sylvia Evans

Coordinatrice de Femmes de la Parole


Par leurs réflexions théologiques et pratiques, les auteures, fortes de leurs années d’expérience, partagent la vision d‘un ministère auprès des femmes, centré sur la Parole. Elles soulignent la façon dont la Bible définit les convictions théologiques sur lesquelles un tel ministère repose, tout en étant son « outil de travail » par excellence. Ce livre, qui traite de sujets tels que la place du ministère féminin dans l’Église locale, l’accompagnement des jeunes femmes par leurs aînées dans la foi, le rôle de l’étude biblique dans l’évangélisation et la transmission de cette vision à d’autres femmes, est pertinent pour nous en Europe francophone – autant pour les responsables d’Églises que pour les femmes qui, elles-mêmes, accompliront ce ministère.

Deborah Prisk

Missionnaire et assistante de paroisse à l’Église Baptiste de Lagny Le ministère féminin n’a pas pour objet final les femmes. Ni des programmes. Il vise la gloire de Dieu et la santé de son Église. Le Ministère féminin centré sur la Parole est une ressource indispensable – aux hommes comme aux femmes – pour considérer et la nécessité du ministère auprès des femmes et le rôle central de la Parole ; ceci pour développer une Église dans laquelle les femmes s’épanouissent.

Melissa Kruger

Coordonnatrice du ministère féminin à Uptown church Auteure de The Envy of Eve [La convoitise d’Ève]

Il ne fait aucun doute que les femmes de vos Églises deviendront des disciples. Mais seront-elles disciples du monde ou de la Parole ? Voilà pourquoi Le Ministère féminin centré sur la Parole m’enthousiasme tant. C’est plus qu’un livre ! Ses conceptrices représentent un mouvement d’enseignantes qui aident les femmes à trouver leur espérance, leur liberté et leur salut dans l’Évangile de Jésus-Christ – comme le révèle sa Parole. J’estime infiniment ces auteures et je prie que vous fassiez vôtre leur exhortation à assumer pleinement la Parole.

Collin Hansen

Directeur éditorial de The Gospel Coalition Auteur de Blind spots [Angles morts]


Un livre sur le ministère féminin, est-ce vraiment nécessaire ? Avec un tel ouvrage, qui étudie le sujet sous un grand nombre d'angles différents, en allant en profondeur et en sondant les Écritures, la question ne se pose plus. Les femmes qui ont écrit ce livre font une étude très complète des nombreuses facettes du ministère féminin, loin des théories idéalistes ou revendicatrices, mais avec la simplicité d'une recherche sincère de la volonté de Dieu. Que vous ayez peu ou beaucoup d'expérience dans le ministère auprès des femmes, laissezvous surprendre et reprendre par les réflexions que suscitera la lecture de ce livre.

Rachel Yates

Missionnaire au Foyer Évangélique Universitaire de Besançon J’imagine, à travers la richesse de ce livre, le Maître tel un compositeur dirigeant son œuvre unique et parfaite, écrite pour le monde entier. Dans la partition, une ligne est écrite pour tous ceux qui désirent s’investir pour lui. Du premier violon au triangle, rien ne manque. Hommes, femmes, enfants de tous âges et toutes cultures s’exercent, un œil fixé sur la partition, l’autre sur le chef d’orchestre. Les débutants imitent les plus expérimentés qui les encouragent. La beauté de l'œuvre est saisissante malgré quelques fausses notes. L'enthousiasme des musiciens glorifie le Maître et attire d’autres mélomanes dans l'orchestre. Entraînons-nous pour le concert final céleste ! Comment ? Ce livre nous donne de précieuses pistes !

Ursula Herrmann

Missionnaire à France pour Christ



Gloria Furman & Kathleen Nielson

la croissance ledu ministère féminin leader

centré sur la Parole une richesse au service de l’Église


Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Word-filled women’s ministry : Loving and serving the church Gloria Furman et Kathleen Nielson © 2015 • The Gospel Coalition Publié par Crossway, un ministère de Good News Publishers 1300 Crescent Street • Wheaton, IL 60187 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Édition en langue française : Le Ministère féminin centré sur la Parole : Une richesse au service de l’Église Gloria Furman et Kathleen Nielson © 2018 • BLF Éditions • www.blfeditions.com Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Nathalie Surre Couverture : Seegn.
 Mise en page : BLF Éditions
 Impression n° XXXXX • IMEAF • 26160 La Bégude de Mazenc • France Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible version Segond 21, © 2007 Société biblique de Genève. Reproduit avec aimable autorisation. Les caractères italiques sont ajoutés par l’auteur du présent ouvrage. Les autres versions sont indiquées en toutes lettres. Une coédition BLF Éditions et Évangile 21 ISBN 978-2-36249-426-0 ISBN 978-2-36249-427-7

broché numérique

Édité en Afrique par CPE ISBN 978-2-35686-050-7

CPE

Dépôt légal 2e trimestre 2018 Index Dewey : 262.14 (cdd23) Mots-clés : 1. Ministère féminin. Christianisme. 2. Église locale. Femmes. 3. Étude de la Bible. Évangélisation.


Nous dédions ce livre aux femmes centrées sur la Parole qui nous ont enseigné et nous ont démontré l’amour de Jésus Christ.



Table des matières Préface.......................................................................... 11 Introduction................................................................... 13

Première partie Le cœur du ministère féminin Chapitre un

La Parole au centre....................................................... 21 Kathleen Nielson

Chapitre deux

Ce que dit la Parole à propos des femmes................. 45 Claire Smith

Chapitre trois

Transmettre la Parole.................................................... 75 Carrie Sandom

Deuxième partie Le ministère féminin en contextes Chapitre quatre

Dans l’Église locale..................................................... 103 Cindy Cochrum

Chapitre cinq

Dans le monde qui nous entoure............................... 131 Gloria Furman

Chapitre six

Jusqu’aux extrémités de la terre................................ 155 Keri Folmar


Troisième partie Problèmes rencontrés dans le ministère féminin Chapitre sept

Les jeunes et leurs aînées........................................... 183 Susan Hunt et Kristie Anyabwile

Chapitre huit

L’intégrité sexuelle....................................................... 211 Ellen Mary Dykas

Chapitre neuf

Dons et talents............................................................ 241 Kathleen Nielson et Gloria Furman

Quatrième partie La fin du ministère féminin Chapitre dix

Les buts suprêmes....................................................... 273 Nancy Guthrie

Remerciements........................................................... 295 Ont collaboré à la rédaction de cet ouvrage........... 297 Notes........................................................................... 301 Index des références bibliques.................................. 309 À propos d'Évangile 21............................................... 317


Préface La conférence des femmes est l’une des composantes les plus dynamiques du ministère de la Gospel Coalition [Évangile 21 dans le monde francophone]. Elle a notamment permis de réunir un vaillant groupe de dames. Fortes d’étudier la Bible ensemble et de partager leur expérience, elles se sont lancées dans une liste croissante de projets communs… dont la rédaction et l’édition. Dans ce livre, dix d’entre elles ont la bonne idée d’encourager un large éventail de ministères féminins. Elles parviennent à en faire ressortir les racines bibliques tout en s’adressant à la réalité quotidienne de leurs contemporains. Le titre et le sous-titre annoncent leurs principaux objectifs : le ministère centré sur la Parole et le rôle-clé de l’Église locale. Ces contributions sont surtout remarquables par le fait qu’elles sont merveilleusement tournées vers l’extérieur. Elles sont bien pensées, sans la moindre trace d’introspection (qui est particulièrement autodestructrice). Nourries de convictions bibliques et d’années d’expérience, ces femmes proposent une véritable réflexion sur la formation de disciples, l’évangélisation, le mentorat entre générations et la compassion. Leur force est manifeste, leur attachement à l’Écriture vigoureux, leur joie dans l’Évangile contagieuse. Leur attente de l’accomplissement final est la boussole qui guide leur vie et leur service.

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le ministère féminin centré sur la Parole

Certes, ce sont des femmes qui ont rédigé ce livre, pour favoriser un « ministère féminin centré sur la Parole ». Que cela n’empêche cependant pas les hommes de le lire, car il leur sera également profitable. Que les pasteurs le lisent et réfléchissent en conséquence à ce qu’ils pourraient faire pour encourager un tel ministère au sein de leurs assemblées. Don Carson

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Introduction Gloria Furman et Kathleen Nielson

Un ministère féminin qui soit utile. Un ministère fondé sur la parole de Dieu, qui se développe dans le contexte du peuple de Dieu et qui vise la gloire de Christ. Voilà, en résumé, le thème de ce livre. Cela paraît simple. Il nous reste pourtant des questions sans réponses et des progrès à faire. Depuis Ève, nous avons tendance à prendre nos distances avec la parole de Dieu. Nul ministère n’échappe à la tentation. Quelle tentation ? Celle de se concentrer davantage sur nos désirs et besoins que sur les conditions favorables auxquelles Dieu a pourvu pour se révéler à chacun. Le ministère féminin, en particulier, peut facilement se centrer sur les femmes plutôt que sur l’écoute collective de la voix de Dieu, révélée dans sa Parole – et l’obéissance à cette voix. Nous avons été créés par Dieu. Ce simple fait est au cœur des plus grands bonheurs et des plus grandes perversions de notre existence humaine. Notre épanouissement, que ce soit en tant qu’homme ou femme, confirme ou déforme l’image de Dieu en nous, la gloire de Christ que nous sommes tous appelés à irradier joyeusement. En fin de compte, le thème central du ministère auprès des femmes n’est pas tant de répondre à leurs besoins que de chercher à glorifier Dieu. En attendant de la voir face à face, cette gloire nous est révélée dans la Bible. Ce livre s’ouvre et se referme sur l’affirmation de la 13


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parole vivante et active de Dieu. Comme une lampe, cette vérité éclaire chaque étape de la vie – y compris dans le ministère féminin. Si le Dieu de l’univers nous parle à travers sa Parole, notre vie doit se focaliser sur l’écoute et la mise en pratique de cette Parole – y compris dans le ministère féminin. D’un bout à l’autre, la Bible parle de Jésus-Christ ; le ministère féminin doit donc, du début à la fin, chercher à glorifier Christ, notre Rédempteur et Seigneur. Dans ce livre, nous prendrons le temps de bien établir cette fondation en Christ, basée sur la Parole. Nous le ferons en montrant que, fort de cette assise, le ministère féminin permet non seulement de connaître et de servir les femmes, mais plus important encore, de les aider à connaître et à servir ensemble le Dieu trinitaire. La Bible appelle les croyants à vivre dans un contexte bien particulier : celui du peuple de Dieu. Ce peuple est représenté sur terre par les assemblées chrétiennes locales, avec leurs dirigeants locaux. La tentation se fait de plus en plus forte pour bien des gens aujourd’hui (hommes ou femmes) d’exercer un ministère en dehors de ce contexte. Il peut être tellement plus facile d’agir dans son coin et d’avoir l’impression d’accomplir un excellent travail ! C’est pourquoi ce livre veut insister sur l’importance de l’Église (sans réduire cet aspect au chapitre qui traite directement du sujet). L’Église est le corps de Christ, dans lequel Dieu appelle son peuple à trouver son identité et sa justification pour le service chrétien. Nous encourageons toutes sortes de formes – anciennes et nouvelles – de ministères auprès des femmes, mais nous le ferons dans le cadre du corps de Christ, parmi les adorateurs de Dieu et leurs responsables convenablement désignés. Cet éloignement du leadership local ne vient pas seul. Il s’accompagne aussi d’un éloignement de l’enseignement biblique. Y compris celui touchant aux rôles des hommes et des femmes dans l’Église et dans le foyer. Cet éloignement menace de sortir 14


Int ro du c t ion

le ministère féminin d’une perspective biblique évidente. Le danger ici n’est pas juste l’erreur doctrinale. Mais celui de ternir l’image de Dieu et la gloire de Christ, que nous sommes censés propager joyeusement. L’occasion nous est offerte ici de nous encourager mutuellement à obéir joyeusement à la Parole, pour l’amour de l’Évangile. Quelles meilleures voix ajouter au débat actuel sur ces questions que celles de femmes engagées à servir les intérêts de Christ ? Quelle meilleure façon de traiter non seulement les problèmes, mais également les possibilités de service auprès des femmes, que par l’écoute des témoignages de celles qui y prennent part ? Les femmes représentées dans cet ouvrage (celles de la Bible et celles de nos questionnaires) s’expriment à partir de leur expérience dans l’étude de la Parole et de son enseignement aux femmes, ainsi que dans toute une variété de contextes dans lesquels elles aiment et servent l’Église. Elles connaissent très bien les sujets abordés dans ce livre. Elles désirent de tout cœur s’épanouir au sein de l’Église en tant que dirigeantes, tout en adoptant le leadership des hommes en fonction. Autrement dit, ce livre est pensé et rédigé dans le cadre du complémentarisme (cf. chapitre deux). Nous sommes néanmoins convaincues que ce livre peut être bénéfique dans bien d’autres contextes. Ces auteures viennent de générations, dénominations, situations personnelles et régions du monde différentes, mais toutes aiment et servent le même Jésus. Préoccupées avant tout par sa gloire, elles se préoccupent donc des femmes de la meilleure façon qui soit, dans une perspective éternelle. Chacune à sa façon. Chacune avec ses luttes. Chacune d’une manière perfectible. Mais toutes le font pour le beau nom de leur Sauveur. La grande diversité de ces voix de femmes s’entremêle harmonieusement : 15


le ministère féminin centré sur la Parole

• La première partie met l’accent sur la Parole au cœur du ministère féminin (trois chapitres) ; • La deuxième partie se concentre sur les contextes du ministère féminin, de l’Église locale au monde (trois chapitres) ; • La troisième partie porte sur des problèmes particuliers rencontrés dans le ministère féminin (trois chapitres) ; • Le dernier chapitre referme le livre en rappelant le but suprême de notre service. Ces voix évoquent certains thèmes-clés dans des tonalités qui s’associent à merveille. Les réunir nous a procuré un véritable bonheur : elles sont si distinctes et pourtant si bien assorties, si complémentaires ! Pourquoi ? Parce que les cœurs de ces femmes battent à l’unisson pour l’Évangile. Cet ouvrage n’offre pas un examen exhaustif du ministère féminin, mais plus une version intensive. Il a permis à quelques femmes engagées de s’exprimer. Vous n’y trouverez pas de recettes toutes faites. En revanche, vous y rencontrerez un solide ensemble d’indicateurs bibliques pour vous orienter dans le ministère auprès des femmes. La Parole enseigne qu’en servant Christ, nous pouvons nous attendre à voir toutes les nations du monde attirées à lui. Nous avons donc à cœur d’encourager les femmes à rejoindre ce mouvement et à l’aider à grandir. La gloire de Jésus-Christ est notre seul but.

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P re m i è re p ar ti e

Le cœur du ministère féminin



Chapitre un

La Parole au centre Entendre Dieu parler Kathleen Nielson

Qu’est-ce qui vous vient en tête quand vous entendez « ministère féminin » ? Selon votre arrière-plan, vous imaginez un petit groupe de femmes en jeans, réunies dans la cuisine de l’une d’elles – ou dans une salle de l’église. Ou bien vous imaginez des conversations profondes en tête à tête au café du coin. Ou encore les visites régulières d’une jeune femme à une dame plus âgée, trop faible pour quitter son minuscule appartement rempli de vieilles photos. Certaines se remémorent un moment difficile où, dans le séjour d’une amie, elles ont prié et pleuré à chaudes larmes avec quelques autres. D’autres pensent aux bons moments passés autour de tasses de thé servies sur des nappes fleuries, en compagnie de dames parfumées, aux tenues assorties aux fleurs des nappes ! Certaines imaginent la cuisine d’une église, où des femmes au visage rougi et les mains protégées par des maniques manipulent, concentrées, des marmites fumantes. D’autres revoient les salles de l’école du dimanche où des femmes se penchent sur des enfants bavards, assis sur de petites chaises autour de tables basses. Vous imaginez peut-être tout un amphithéâtre rempli de rangées de femmes attentives à l’enseignement qu’une dame donnerait de l’estrade. Et bien d’autres images pourraient surgir, tout à fait différentes. Je me contente de vous livrer les miennes ! 21


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Comment réunir la diversité de ces photos dans un album que nous pourrions légitimement intituler « ministère féminin » ? Chercher à répondre à cela pourrait saturer nos bibliothèques – ou nos disques durs ! Et c’est une bonne chose. Cet ouvrage aborde le ministère féminin non seulement en tant que programmes spécifiques, mais aussi comme le mouvement continu d’un ministère aux formes variées auprès des femmes dans les Églises locales. Comment encourager ce mouvement à être fort et plein de vitalité ? Comment en parler de façon cohérente ? En nous concentrant sur la parole de Dieu. La cohésion vient de là : toutes ces situations que nous avons imaginées ont en commun la Parole en action. Chacune de ces scènes (et bien d’autres) pourrait s’imaginer comme une photo avec, en filigrane, le texte d’un passage biblique. Le ministère féminin doit avoir pour fondement premier la parole de Dieu. Il ne convient pas de se centrer premièrement sur les besoins des femmes, même si nous devons les traiter par la suite. La parole de Dieu doit être au cœur de tout ce que nous faisons. Le ministère féminin – comme n’importe quel autre ministère dans l’Église – doit commencer par là. J’ai choisi Ésaïe 55 (et j’y reviendrai) pour parler de la centralité de la Bible. Ce chapitre explique pourquoi nous avons besoin de la parole de Dieu. Je ne chercherai pas à expliquer textuellement ce passage. Je tiens juste à montrer que ces paroles puissantes nous orientent vers des vérités fondamentales de la parole de Dieu. Des vérités qui doivent façonner nos vies et nos ministères, si nous sommes disciples de Jésus-Christ.

La parole de Dieu, c’est Dieu qui parle Commençons par la partie centrale du chapitre. Je doute qu’il existe des versets plus beaux qu’Ésaïe 55 : 10-11 pour nous aider à saisir cette vérité fondamentale : la Bible, c’est Dieu qui 22


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s’adresse à nous. Difficile à croire, certes : Ésaïe est un prophète qui a apporté la parole de Dieu au peuple de Dieu, plus de sept cents ans avant Jésus-Christ, dans un royaume divisé, en déclin et voué à la catastrophe ! Il est vrai que ces paroles ont près de deux mille ans et qu’elles viennent d’un prophète disparu depuis fort longtemps. Cela ne nous empêche pas, en tant que croyants, de calquer nos vies sur ces paroles (et d’autres similaires) et de placer notre espérance dans le message clair et central du livre d’Ésaïe : le Seigneur sauve son peuple. Comment faire confiance à ces paroles d’un autre âge ? Voici ce qu’en dit la parole de Dieu : La pluie et la neige descendent du ciel et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et avoir fait germer ses plantes, sans avoir fourni de la semence au semeur et du pain à celui qui mange. Il en va de même pour ma parole, celle qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire et rempli la mission que je lui ai confiée. É saïe 55 : 10-11

Première vérité attestée concernant la Bible : c’est Dieu qui parle. La Bible n’est pas juste un livre sur Dieu. Pour illustrer la parole de Dieu, Ésaïe utilise l’image de la pluie et de la neige, qui descendent du ciel, donnant vie à la terre et permettant la croissance de tout être vivant. C’est l’image d’un don céleste, un don remarquable, issu de la bouche même de Dieu. L’image d’Ésaïe recadre un grand nombre d’idées fausses. Comme cette tendance à se tourner vers soi-même pour parvenir à la vérité (ou du moins, à commencer par là). L’image d’Ésaïe montre quelque chose situé plutôt à l’extérieur de nous-mêmes (comme la pluie du ciel). Il s’agit de quelque chose dont nous 23


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avons terriblement besoin, mais qui n’est pas en nous-mêmes. Il est donc indiqué de regarder non pas à l’intérieur de soi, mais à l’extérieur et vers le haut, et à tendre ses mains pour recevoir. Nous avons actuellement de plus en plus tendance à nous focaliser sur notre expérience personnelle. Dans nos pensées, dans nos conversations, et même dans notre étude biblique. Ce livre vous en fera prendre conscience. Cette tendance remonte à Ève, évidemment. Elle s’est laissé attirer par l’idée du goût irrésistible et par la vue délicieuse de ce fruit supposé lui ouvrir l’intelligence (cf. Genèse 3 : 6). Le serpent l’a induite en erreur en faisant appel à ses sensations, désirs et perceptions. En se concentrant sur elle-même, elle s’est éloignée de la priorité qu’elle aurait dû accorder aux paroles claires de Dieu. Certaines expressions sont monnaies courantes dans les cercles féminins d’aujourd’hui. Par exemple, nous sommes invitées à faire attention à ce que nous sommes, à libérer le potentiel que Dieu nous a donné, à écouter nos désirs d’importance, à embrasser nos doutes, à envisager les rêves que nous chérissons au fond de nous, etc. Ces voyages intérieurs peuvent, à l’occasion, être bons et nécessaires. Notons qu’une telle tendance est en réaction vis-à-vis des générations précédentes, où l’apparence était valorisée à outrance, au détriment de la transparence et de la transformation intérieure. Nous ne voulons pas négliger ce qui se passe au fond de nous. Cette invitation à considérer notre expérience intérieure est légitime. Encore faut-il reconnaître la voix qui nous lance l’invitation. Est-ce notre propre voix ? Celle de notre entourage ? Celle de Dieu, exprimée dans sa Parole ? À vouloir ressentir profondément notre importance toute personnelle, nous en oublions que la Bible nous délivre un message tout personnel. Certains présentent la Bible comme un manuel de formules théologiques à apprendre par cœur – comme pour un exa24


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men scolaire. Résultat : la parole de Dieu apparaît ennuyeuse et théorique, alors que nous avons besoin de quelque chose de chaleureux et personnel. C’est là une lutte éternelle dans les cercles d’étude biblique féminins. Deux sortes d’attitudes semblent se profiler : être chaleureuse, accueillante et personnelle, ou se contenter d’être théorique et d’étudier le texte. Quelle triste divergence ! Qu’est-ce qui peut être plus personnel que de sentir le souffle de Dieu, de l’entendre parler ? Selon 2 Timothée 3 : 16, toute l’Écriture est inspirée de Dieu ou soufflée par lui. En apportant la parole de Dieu, Ésaïe a proclamé cette vérité : elle sort de la bouche de Dieu (Ésaïe 55 : 11). En effet, toutes les paroles des textes canoniques sont le souffle qui sort de la bouche de Dieu ; elles ont été insufflées par son Esprit à travers la pensée et l’imagination des auteurs qui les ont composées et qui, « poussés par le Saint-Esprit […] ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1 : 21). Comment être plus personnel que de parler du souffle de Dieu, sortant de sa bouche et reçu par le peuple de Dieu ? Dans l’Ancien Testament, le même mot hébreu est traduit aussi bien par « souffle » que par « esprit ». La parole de Dieu est vivifiée par son souffle, son Esprit. Selon John Frame, théologien reconnu, pour comprendre comment la Bible opère, vous devez imaginer Dieu au pied de 1 votre lit la nuit, en train de vous parler . Imaginez le Dieu de l’univers s’adressant directement à vous ! Oui, il est à ce point personnel. Notre Dieu est un Dieu qui parle. Comment a-t-il créé le monde ? En parlant. Il a dit : « Qu’il y ait de la lumière ! » (Genèse 1 : 3) et la lumière fut. Instantanément, au moment même où il a prononcé ces mots. La parole de Dieu a façonné la terre. Sa Parole soutient toute chose, y compris vous et moi. Nous avons été créées par le souffle de Dieu, par sa Parole, 25


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pour être en communion avec lui. Mais la relation a été rompue au moment de la chute, lorsque le péché a fait son entrée, nous séparant de Dieu, notre saint Créateur. Il a restauré cette relation en nous donnant sa Parole, laquelle s’est fait homme. Nous verrons qu’Ésaïe 55 traite de cette restauration, qui ne se trouve qu’en Jésus-Christ. Pourquoi Ésaïe a-t-il recours aux images de la pluie, de la neige, de la semence et du pain ? Rien à voir avec de la théologie abstraite, n’est-ce pas ? Cette Parole vivante est aussi réelle que le pain qui nous régale au petit-déjeuner et nous donne de l’énergie. C’est une vérité tout aussi personnelle que la sensation de quelqu’un qui vous souffle sur le visage. Tout aussi personnelle que l’image des flocons de neige qui tombent du ciel. Tout aussi personnelle que l’image de la pluie qui arrose vos fleurs flétries et leur permet de se redresser et de s’étirer vers le ciel. Ces images colorées communiquent à quel point Dieu aime nous parler du ciel. Il envoie sa Parole d’un lieu situé à l’extérieur de nous-mêmes, afin de nous donner la vie qui nous fait défaut à l’intérieur. Si la Bible est ce Dieu qui parle, alors ce dont chacun d’entre nous, chaque être humain, a besoin plus que tout au monde, c’est de la consulter et de la recevoir ! Tous les jours de sa vie ! C’est une réaction tout ce qu’il y a de plus logique. Notre besoin essentiel. Tant individuellement qu’avec nos frères et sœurs. Recevons la prédication et l’enseignement de la Parole comme la terre aride reçoit la pluie ! Qu’elle est belle l’assemblée qui est attentive à la prédication : la rosée de la vie descend sur elle et les âmes se redressent et s’étirent vers le ciel ! Dans l’idéal, ce processus « d’arrosage » se produit à chaque temps de la vie d’Église : dans les petits groupes, dans les temps d’enseignement, dans le cadre des conversations en tête à tête et de la relation d’aide, c’est-à-dire au cœur des différents ministères 26


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d’une assemblée d’individus qui reconnaissent que la Bible est la parole de Dieu. La Bible, c’est Dieu qui parle : cette vérité doit façonner la vie et les ministères des chrétiens.

La parole de Dieu est puissante La deuxième vérité à propos de la Bible, c’est qu’elle est puissante. Quoi de plus logique, puisqu’elle est souffle de Dieu, ce souffle qui a façonné l’univers ! C’est ce que dit Ésaïe quand il affirme que la parole de Dieu ne revient pas à lui sans effet, mais qu’elle accomplit ce qu’il désire, qu’elle remplit la mission qu’il lui confie (Ésaïe 55 : 11). Contrairement aux nôtres, les paroles de Dieu sont toujours liées à la réalité ; en fait, elles servent ses intentions. Nous connaissons bien les paroles adressées par l’apôtre Paul à Timothée : Toute l’Écriture est inspirée de Dieu… 2 Timothée 3 : 16

S’ensuivent les déclarations les plus incroyables à propos de tous les domaines auxquels s’applique la puissance de la parole de Dieu : enseignement, exhortation, correction, instruction dans la justice, rendant l’homme de Dieu compétent, équipé pour toute œuvre bonne ! La parole de Dieu est suffisamment puissante pour nous offrir une formation complète. Voilà le plan du Seigneur et lui-même l’accomplira. C’est cette vérité qui doit servir de fondation à l’édification de nos ministères dans l’Église. Attention, toutefois, à ne pas négliger le verset qui précède ! Ce que Paul écrit là est très fort. Il déclare que les saintes Écritures, inspirées de Dieu, peuvent « rendre sage en vue du salut par la foi en Jésus Christ » (2 Timothée 3 : 15). Les paroles de Dieu nous appellent tout d’abord de la mort à la vie. Rien de moins ! Vivifiées par l’Esprit de Dieu, elles ont cette puissance. Cela me fait penser aux paroles de Jésus devant la tombe de Lazare. Juste 27


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deux petits mots : « Lazare, sors ! » (Jean 11 : 43). Et Lazare sort, passant de la mort à la vie. Voilà comment la parole de Dieu agit avec puissance ! Elle sert les projets de Dieu. Elle accomplit parfaitement la chose pour laquelle il l’envoie. Elle nous appelle à recevoir la vie en Christ, puis nous enseigne comment vivre en lui. Puisque cette Parole est puissante à ce point-là, nous pouvons lui faire confiance. Elle accomplit son œuvre parmi le peuple de Dieu. Quelles conséquences ? Nos projets peuvent reposer sur le fait que cette Parole est « vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants ». Ne rengainons pas cette épée dans les divers ministères de nos Églises, mais sortons-la avec empressement, exposant jeunes et vieux aux tranchants pénétrants « jusqu’à séparer âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Hébreux 4 : 12). Nous n’avons pas cette puissance en nous-mêmes. Nous avons besoin de « l’épée de l’Esprit » (Éphésiens 6 : 17), dont le tranchant nous sauve et nous soutient. Que faisons-nous lorsque nous rengainons (couvrons, rangeons) cette épée ? Nous le faisons, par exemple, lorsque nous ne prenons pas le temps d’écouter et d’étudier ses paroles, ou d’aider les autres à le faire. Ou que nous nous contentons d’évoquer ses principes ou d’utiliser quelques textes comme tremplin pour exprimer nos propres idées. Ou que nous consacrons plus de temps à lire des livres sur la Bible que la Bible elle-même. Ou que nous pensons qu’un bon film attirera les gens plus régulièrement que l’enseignement de la Parole. Manquerions-nous tout simplement de confiance dans la puissance de la Parole inspirée de Dieu ? Manquerions-nous de confiance dans cette parole capable de donner la vie aux gens, de les guérir, de leur apporter l’espoir et de les préparer dûment à une vie de foi. 28


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Que faisons-nous, en revanche, lorsque nous dégainons cette épée ? Comment la brandir et la laisser briller et accomplir son œuvre ? En exerçant notre ministère auprès de notre prochain et avec lui ! Croyons que, par son Esprit et sa Parole, Dieu accomplira ses desseins de manière infaillible. Il va de soi que notre confiance doit être empreinte d’une crainte révérencieuse, comme celle que nous avons pour une épée à deux tranchants (que nous ferions mieux d’apprendre à manier correctement). Apprenons donc à la connaître ! Comprenons ses modes d’expression – spécifiques à chaque livre, de Genèse à l’Apocalypse. Découvrons ses divers genres – du récit historique à la poésie, du prophétique à l’apocalyptique. La Parole a plus d’impact quand elle est reçue telle qu’elle a été donnée. Gardons-nous donc de la disséquer en vue d’en extraire des éléments partiels – ou de la tordre pour servir nos propres objectifs. Partout dans la vie d’Église et dans notre ministère, laissons la Parole, inspirée par l’Esprit, s’exprimer pleinement : écoutons-la dans son intégralité, sans en négliger la moindre partie ! Nous pensons qu’il serait bon que les jeunes sachent ce que la Bible dit à propos du mariage et de la sexualité ? Organisons des séminaires sur le sujet, avec des conférenciers experts en la matière ! C’est très bien, mais n’oublions pas d’aborder ces questions dans le cadre d’un enseignement régulier et soutenu des livres de la parole de Dieu. C’est très important ! Nos jeunes seront mieux préparés s’ils reçoivent, outre des réponses à certaines questions difficiles, une méthode pour aborder bibliquement les sujets délicats. Étalons la trame de la pensée biblique et toutes les questions de nos vies apparaîtront comme des fils de l’histoire rédemptrice de la Bible, avec Christ pour centre. Si nous réduisons la Parole à un ensemble desséché de propositions qu’il nous faut ranimer, cela ne marchera pas. En revanche, présentons la Parole comme étant Dieu s’adressant 29


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à nous personnellement et avec force, voilà qui produira des résultats et deviendra pour nous la démarche appropriée. Que les femmes puissent bénéficier d’études et de séminaires abordant toutes sortes de thèmes liés à la sexualité, au mariage, à la féminité, aux rôles des hommes et des femmes dans l’Église, etc., tout cela est une chose louable. Il est tout aussi bénéfique, cependant, de se pencher sur ces sujets dans le cadre d’un enseignement textuel et régulier des livres de la parole de Dieu. En enseignant ainsi à chaque niveau d’une assemblée chrétienne, il se pourrait bien que les êtres humains obtus que nous sommes (moi y compris !) commencent à saisir à quel point l’épée de la Parole impacte tous les domaines de la vie. Ce que dit la Bible sur les femmes et les hommes devient évident dans le cadre de l’histoire rédemptrice de Dieu en Christ. Nous comprenons enfin l’injonction de Tite aux femmes âgées d’enseigner les plus jeunes : son épître célèbre le lien nécessaire, au sein de l’Église, entre une bonne doctrine et de bonnes œuvres. Nous recevons la Parole de manière plus complète en l’entendant exprimée, non seulement par des pasteurs, mais aussi par d’autres hommes, femmes et enfants, dans la prière, l’enseignement et l’étude.

La parole de Dieu s’adresse à tous Cela nous amène à la troisième vérité concernant la Parole : elle s’adresse à tous. Pas à certains en particulier, mais à tous ! Nous entendons dire, parfois, que la Bible n’est accessible qu’aux personnes vraiment intelligentes. Aux pasteurs, à ceux qui ont suivi une formation théologique, aux personnes charitables, à celles ayant grandi dans une bonne famille chrétienne, ou peutêtre aux hommes qui sont appelés à diriger leur famille. De là à penser que de telles choses sont des conditions nécessaires pour se qualifier, il n’y a qu’un pas… et certaines personnes semblent mieux loties que d’autres ! 30


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À l’époque d’Ésaïe, le peuple d’Israël avait tendance à penser ainsi. Après tout, c’était le peuple élu, non ? C’est à lui que Dieu avait donné sa Parole et ses promesses de grande bénédiction, y compris celle d’un grand roi de la lignée de David, qui régnerait éternellement. En Ésaïe 54 (le chapitre précédant celui qui nous intéresse), Dieu fait des promesses extraordinaires à son peuple : promesses d’amour sans faille, d’une ville étincelante, de bénédictions pour sa descendance et de protection contre tous ses ennemis (Ésaïe 54 : 9-14). De quoi se sentir vraiment spécial, pour le peuple de Juda, avec Jérusalem comme capitale ! Le prophète Ésaïe apporte, en effet, la parole de Dieu à Juda, qui va connaître une terrible destruction avant d’être merveilleusement restauré. Mais ces versets se réaliseront à plusieurs niveaux : Ésaïe, revêtu de l’Esprit, touche un public beaucoup plus large qu’il ne pense (aussi large que la terre, qui sera renouvelée pour le peuple de Dieu issu de toutes les nations). Ésaïe 55 commence par un appel à venir boire et manger (cf. v. 1 à 3a). Cet appel s’adresse-t-il exclusivement à Juda ? Non ! À « vous tous qui avez soif ». La seule condition mentionnée ici est d’avoir soif. En outre, nul besoin d’argent pour payer ce que vous êtes censé acheter. Illogique, non ? Comment acheter de quoi boire et manger sans argent ? Ésaïe dit que ceux qui ont beaucoup d’argent achètent n’importe quoi. Ésaïe aime les images et ce passage poétique en est rempli. Que représentent la nourriture et la boisson ? Après avoir capté notre attention par son appel théâtral, Ésaïe s’explique : « Écoutez-moi vraiment et vous mangerez ce qui est bon, vous savourerez des plats succulents » (fin du v. 2). Puis, au verset 3 : « Tendez l’oreille et venez à moi, écoutez donc et vous vivrez ! ». Impossible de manquer la répétition des injonctions : Écoutez… Tendez l’oreille… Écoutez. Autrement dit, manger, c’est écouter Dieu. La nourriture et la boisson représentent la parole de Dieu 31


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que nous assimilons. Elle est l’aliment vital pour chacun d’entre nous. Sa parole est l’eau vive et le pain de vie, que nous recevons par l’Esprit. Elle n’est pas réservée à ceux qui pensent être justes devant Dieu, intelligents, bons, riches, nés dans la bonne famille, ou toute autre chose. Elle est pour celles et ceux qui sont assoiffés, conscients de leur incapacité à acheter la vie que Dieu déverse en eux, uniquement par sa grâce. La pluie de la parole de Dieu tombe dans toutes les fissures et toutes les crevasses, et sur chaque plante et chaque brin d’herbe ; elle est destinée à tous ceux qui ont soif. Dieu invite toute personne assoiffée à l’écouter. Il désire que toute personne assoiffée le comprenne. Or, la parole de Dieu sert les desseins de Dieu, nous pouvons donc espérer la comprendre ! Pas totalement, bien sûr, mais de plus en plus. Par l’écoute, l’étude, l’enseignement et la prière. En le cherchant et en tendant nos mains vers lui. C’est une action continue pouvant s’avérer laborieuse. Notre compréhension repose sur l’Esprit de Dieu, qui a inspiré ces paroles. La Bible ne dissimule pas la vérité. Elle la dévoile, avec l’aide de l’Esprit. Quand nous l’écoutons. Quand les prédicateurs prêchent. Quand les professeurs enseignent. Quand nous nous encourageons les uns les autres à nous y désaltérer. Les réformateurs du 16e siècle ont basé leur vie et leur œuvre sur cette vérité. Ils l’appelaient la « transparence » ou l’intelligibilité de la Bible. Des hommes comme Martin Luther et William Tyndale croyaient que la parole de Dieu devait être lue et étudiée par tous, traduite en langage courant et rendue accessible. Tout un chacun devait pouvoir l’entendre et la comprendre. Elle ne devait pas être réservée à une élite seule capable de l’interpréter aux autres. La transparence de l’Écriture est une belle doctrine. Des gens se sont battus, des gens sont morts pour cette cause. Soyons donc pleins d’espérance quand nous lisons et étudions la Bible, et que nous la transmettons à d’autres, dans notre propre 32


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culture et à travers la terre entière. La parole de Dieu s’adresse à chaque personne qu’il a créée.

La parole de Dieu est tournée vers Jésus Nous avons dit que la Bible, c’est Dieu qui parle. Elle est puissante et s’adresse à tous. Le texte d’Ésaïe 55 nous confronte pourtant à une question. Pourquoi nous est-il dit d’acheter cette nourriture et cette boisson ? Comment acheter sans argent ? Qui se charge de payer la note ? La précision apportée en Ésaïe 55 : 3 apporte la meilleure nouvelle de tout le chapitre. Et nous sommes invités à l’écouter et à la manger ! Elle parle du dessein de Dieu. Elle parle de la raison pour laquelle il a donné sa Parole. C’est la nouvelle qui fait référence à l’alliance promise avec Dieu, par l’intermédiaire du roi David. Tout au long de l’Ancien Testament, depuis Adam et Ève, Dieu ne cesse de s’adresser à nous. Il ne nous laisse pas seuls dans notre péché, comme nous le mériterions. Non, il vient et il nous parle. Il contracte des alliances et fait des promesses qui s’accomplissent (par Adam et Ève, par Abraham, par le roi David). Ces promesses portent la semence d’une bénédiction pour la terre entière. À David, Dieu promet un grand roi, éternel, parmi sa descendance (2 Samuel 7 : 8-17). Le prophète Ésaïe mentionne fréquemment ces promesses – le chapitre 55 en est un exemple frappant. Dans les versets suivants, Dieu évoque ses promesses à son peuple, en se référant premièrement à son alliance avec le roi David. Tandis que Dieu parle de David, quelque chose d’incroyable se produit : l’attention se détourne du roi David, qui a reçu l’alliance, pour se porter sur son fils, promis par l’alliance. Au verset 5, Dieu parle, en réalité, du Fils promis de David, son propre Fils : Je conclurai avec vous une alliance éternelle pour vous assurer les grâces promises à David. Je l’ai établi comme 33


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un témoin pour les peuples, comme un guide et un chef pour eux. Tu appelleras des nations que tu ne connais pas, et des nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi à cause de l’Éternel, ton Dieu, du Saint d’Israël, parce qu’il te donne sa splendeur. É saïe 55 : 3 b à 5

La quatrième vérité au sujet de la Bible, c’est que toute la Bible parle de Jésus-Christ. Nous lisons cette prophétie, tirée de l’Ancien Testament, adressée à la nation de Juda… et que fait Ésaïe ? Il invite tous ceux qui ont soif à venir entendre la bonne nouvelle de l’alliance éternelle de Dieu avec David. Dans ce passage, David préfigure (laisse entrevoir) le roi promis devant être issu de sa lignée, celui qui sera bel et bien témoin, guide et chef (v. 4) non seulement pour des individus, mais aussi pour « les peuples », beaucoup de peuples. En fait, pour la totalité des nations de la terre. Au verset 5, il déclare à ce roi promis qu’il appellera des nations étrangères inconnues d’Israël et ne connaissant pas Israël. Ce passage confirme la promesse à Abraham : toutes les nations du monde seront bénies par sa postérité (Genèse 12 : 3). Bien que les promesses aient été faites par l’intermédiaire d’Israël, elles ne se limitent pas à Israël ; elles ont été accomplies par l’intermédiaire d’Israël pour la terre entière, exactement comme Dieu l’a promis. Et toutes les promesses de Dieu parlent de son Fils : Jésus-Christ, né de la postérité d’Abraham, dans la lignée de David. Ces versets ne sont qu’un exemple révélant que la prophétie d’Ésaïe parle de Jésus, le Messie, le roi promis descendant de David. Nous avons tendance à citer les prophéties plus connues d’Ésaïe, celles du serviteur souffrant, parties qui aboutissent à notre chapitre. Ces prophéties émouvantes du serviteur (Ésaïe 53), celui qui a porté nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs (v. 4), sont chères à nos cœurs. Ce serviteur affligé 34


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est le Roi promis que nous découvrons ici même, deux chapitres plus loin. C’est le point culminant de la partie centrale du livre d’Ésaïe. Le serviteur promis est venu ; il a subi, à notre place, le jugement de Dieu sur la croix ; il a payé le prix pour notre salut, avant de ressusciter des morts et de monter au ciel pour s’asseoir à la droite de Dieu et attirer à lui toutes les nations. C’est lui le glorifié dont il est parlé prophétiquement au verset 5. Il est la réponse à la question : comment acheter cette nourriture et cette boisson ? Il n’est pas question que nous l’achetions, nous qui sommes sans argent. En fait, tout a déjà été acheté pour nous par celui qui a payé le prix à notre place. Jésus est la réponse à la soif évoquée en Ésaïe 55 ; et il parle de la même soif à la Samaritaine, au puits, quand il lui dit qu’il lui donnera de l’eau vive afin qu’elle n’ait plus jamais soif (Jean 4 : 14). Jésus a toujours été la source de cette eau vive. Que fait un ministère fondé sur la Parole ? Il présente la grande histoire biblique centrée sur Christ. Dans quel but ? Pour éclairer l’histoire de nos vies à la lumière de l’histoire et de la gloire de Jésus. Notre façon de voir la Bible en est totalement chamboulée. Nous comprenons que dès le commencement, cette Parole, qui était avec Dieu et qui était Dieu, a créé toutes choses (Jean 1 : 1-3). Quel récit ! L’histoire commence par Dieu, qui crée les cieux et la terre, et se termine par Dieu, qui recrée un nouveau ciel et une nouvelle terre. Tout se tient du début à la fin. L’histoire commence dans un endroit idéal, où pousse l’arbre de vie et où les êtres humains vivent en communion avec Dieu. Ce lieu est brusquement perdu quand le péché vient rompre cette communion. Le Christ promis restaure finalement cette communion lorsque, par sa mort, Dieu se rachète un peuple, issu de toutes les nations de la terre. La Bible laisse même entrevoir le final, ce nouveau ciel et cette nouvelle terre, avec l’arbre de vie. C’est un lieu où Dieu habite à nouveau avec son peuple. Le Christ ressuscité est au centre : l’agneau est sur le trône. 35


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Nous aimerions bien être le personnage central de l’histoire, n’est-ce pas ? Combien de fois sommes-nous encouragées à lire la Bible de cette manière ! C’est donc tout logiquement que nous abordons un texte biblique en nous demandant premièrement ce qu’il signifie pour nous – ce que nous ressentons en le lisant, l’aide qu’il peut nous apporter. C’est donc tout aussi logiquement que nous initions un ministère en pensant à la manière de traiter les besoins particuliers d’un groupe. Cela n’est pas mauvais en soi. Mais au lieu de commencer par cette question, notre objectif pourrait être autre. Posons-nous alors ce type de questions : • Comment les membres du groupe en question peuventils saisir au mieux les Écritures pour comprendre leur propre histoire à la lumière de la grande histoire de Dieu en train de se créer un peuple par son Fils ? • Selon la Bible, comment notre groupe peut-il se tourner totalement vers l’histoire et la gloire de Christ, qui y resplendit du début à la fin ? « Pourquoi ne pas se contenter d’aimer et de servir Jésus dans notre ministère ? » peut-on nous répliquer. Certes, mais que signifie aimer et servir Jésus ? Qui est-il ? Comment l’aimer et le servir au mieux ? À moins de sonder la parole de Dieu, nous trouverons autant de réponses qu’il y a d’individus ! La Bible affirme clairement qui est Jésus ; il y est bien différent de ce que véhicule la culture, y compris la culture évangélique. Pour connaître l’histoire de Jésus dans son intégralité, lisons régulièrement et enseignons tout le livre : le Nouveau Testament et l’Ancien, les livres historiques, poétiques, prophétiques, de sagesse, les Évangiles, les Épîtres, l’Apocalypse… tout ! Toutes les parties forment un ensemble. Par la grâce de Dieu, elles nous informent pleinement sur celui qui vient ; elles nous disent qu’il est l’eau vive et le pain de vie. 36


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La parole de Dieu est une question de vie et de mort La suite d’Ésaïe 55 est importante. Sans ces versets, nous pourrions facilement nous contenter de croire le reste du chapitre, sans rien faire ! Les versets 6 à 9 annoncent que la Parole est une question de vie et de mort. C’est un peu comme un appel au salut : Recherchez l’Éternel, pendant qu’il se laisse trouver ! Faites appel à lui, tant qu’il est près ! Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme injuste ses pensées ! Qu’il retourne à l’Éternel : il aura compassion de lui. Qu’il retourne à notre Dieu, car il pardonne abondamment. En effet, vos pensées ne sont pas mes pensées et mes voies ne sont pas vos voies, déclare l’Éternel. Le ciel est bien plus haut que la terre. De même, mes voies sont bien au-dessus de vos voies, et mes pensées bien au-dessus de vos pensées. É saïe 55 : 6-9

Il y a urgence ! C’est une question de vie ou de mort ! Le temps est compté ! L’occasion d’entendre Dieu vaut aussi longtemps « qu’il se laisse trouver » ou « qu’il est près ». Il n’est pas juste question d’être heureux ou prospère : la destinée éternelle de notre âme est en jeu (v. 3). Le contraire du pardon, c’est la condamnation (v. 7). Notre position est désespérée : la parole, qui nous est vitale, est si élevée que nous ne pouvons l’atteindre. Les versets 8 et 9 établissent clairement que Dieu et nous évoluons dans deux sphères différentes, et que Dieu est bien trop élevé pour nous. Le verset 9 est éloquent : « Car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Darby). Le début du chapitre nous est désormais familier, ainsi que ces superbes versets avec lesquels nous avons commencé. Nous 37


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comprenons maintenant que le constat est accablant : impossible d’accéder à cette parole vitale, à moins qu’elle ne nous soit donnée du ciel (d’où ces « car » aux versets 8, 9 et 10, dans les versions littérales). À la lecture des versets 8 et 9, nous saisissons davantage les merveilles des versets 10 et 11 : les paroles de Dieu, qui sont trop élevées pour nous, doivent nous parvenir du ciel, comme la pluie et la neige, pour nous donner la vie et non la mort. C’est fantastique ! Et tellement généreux ! Toutes les autres religions du monde exigent un effort pour gagner le ciel afin d’atteindre un niveau supérieur de perfection. Une élévation de soi, en quelque sorte. La Bible révèle, au contraire, un Dieu qui vient à nous, tout en nous invitant à venir à sa rencontre. Il envoie du ciel sa Parole. En réalité, sa Parole s’est fait homme, en la personne de son propre Fils. Nous autres, chrétiens, avons reçu de bonnes nouvelles, des nouvelles urgentes, des nouvelles d’importance vitale. Nous pouvons les répandre grâce à cette Parole qui nous a été donnée d’en haut. Si la Parole est telle qu’elle le dit, dans ce cas, lorsqu’elle se met à inonder nos vies, empressons-nous, dans ces temps de la fin, d’écouter et de partager la bonne nouvelle du pardon en Christ, tandis que le Seigneur peut encore être trouvé. Ce qui doit caractériser nos vies et nos ministères, c’est cette ferme volonté de répondre à la parole de Dieu et d’appeler les autres à faire de même. Cette réponse active implique, tout d’abord, une évangélisation plus intégrée à nos ministères que ce que nous avions généralement prévu. Le chapitre cinq de ce livre traite spécifiquement de ce thème. La plupart des chapitres reprennent le défi de considérer le ministère auprès des femmes non pas comme un programme organisant de temps à autre un événement d’évangélisation, mais plutôt comme un réseau de relations qui s’étend au moyen de la Parole vivante (dans le cadre de nos études bibliques, de nos amitiés, du mentorat, et de 38


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toutes nos rencontres), pour aider les autres à recevoir la Parole vivifiante, inaccessible si elle ne vient à nous. Tout ministère centré sur la Parole, axé sur son étude et son enseignement, ne peut que provoquer ce genre de réaction. Car la parole de Dieu est suffisante et efficace pour notre salut et notre sanctification. Comment répondons-nous concrètement à la Parole ? Non seulement lorsque nous recevons et communiquons l’Évangile, mais aussi lorsque nous le vivons toujours plus fidèlement. La bonne nouvelle, qui est une question de vie ou de mort, est une nouvelle qui transforme totalement l’existence. Les enfants de Dieu sont changés à l’image de son Fils. Notez que ce passage parle à la fois de « pensées » et de « voies » (v. 9). Ésaïe associe recevoir la parole de Dieu et la mettre en pratique. Les quatre verbes à l’impératif dans les versets 6 et 7 laissent comme un sillage à suivre. Au verset 6, « recherchez » et « faites appel » demandent une réponse à la parole de Dieu. D’abord en se tournant vers lui (« recherchez »), puis en s’adressant à lui avec nos propres mots (« faites appel »). Dieu est un Dieu qui parle. Il nous a faits à son image, de telle sorte que nous pouvons réellement répondre à ses paroles et établir un contact avec lui en utilisant nos propres mots. Les deux appels suivants à « abandonner » et à « retourner » (v. 7) invitent à nous détourner du mal pour nous tourner vers le Seigneur. Si nous nous repentons, il nous pardonne. Cet appel résonne puissamment dans le cœur des incroyants, qui ont besoin de se repentir, mais aussi dans celui des croyants. Chez ces croyants qui ont entendu la voix de Dieu et se sont repentis, mais qui n’ont pas suivi parfaitement cette voix (nous sommes tous et toutes dans ce cas, et ce, jusqu’à ce que nous voyions Jésus face à face). Rechercher, faire appel, abandonner et retourner sont des mesures à prendre chaque jour. Non seulement au départ, quand nous répondons, par la foi, à l’appel régénérateur de Dieu, 39


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mais aussi continuellement. Car l’Esprit poursuit son œuvre en appliquant la Parole à nos cœurs. Ces versets ne cessent de s’adresser à chacun et chacune d’entre nous. Ils nous appellent à nous détourner de nos propres pensées et de nos voies, au profit de celles de Dieu. Voilà ce que la Parole nous demande de faire, tandis que nous l’écoutons, que nous en vivons et que nous sommes transformés dans nos pensées et dans nos voies. Si nous étudions et enseignons la Bible dans nos divers ministères, c’est non seulement pour en connaître davantage, mais pour être transformés à son image. Et pour ne jamais cesser de l’être – jusqu’à notre mort ou jusqu’au retour de Christ. À quoi peuvent ressembler nos ministères lorsque, par l’Esprit et la Parole, nous répondons activement (et aidons les autres à répondre) d’une manière qui transforme ? Les chapitres suivants apporteront des réponses à cette question, dans le cadre du ministère féminin. Il y a fort à parier que vous chercherez souvent le Seigneur, que vous ferez souvent appel à lui, que vous devrez souvent abandonner de mauvaises voies et retourner à lui. Mais tout cela est bon. Pourquoi ? Parce que nous n’en sommes pas à l’origine : c’est Dieu qui les ordonne, les rend possibles et y répond. Quelle grâce de lire que notre Dieu de compassion ne se contente pas de pardonner, mais qu’il pardonne abondamment (v. 7) ! Il ne s’agit pas de quelques gouttes de pluie ! Il pleut des cordes de pardon sur nos âmes desséchées et nécessiteuses. Quelle merveilleuse nouvelle ! Nos lieux de ministère devraient être des endroits où les gens trouvent la vie, une vie nouvelle, une vie abondante et débordante. Car, dans sa miséricorde, le Dieu de notre salut s’est approché. Il a déversé sa vie. Dans son Fils. Par son Esprit. À travers sa Parole.

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La parole de Dieu est belle Terminons par une dernière vérité : la parole de Dieu est belle. Considérez ceci : grâce à ce chapitre seulement, notre esprit s’est rempli d’images et de sensations de vin, de lait, de plats succulents, de pluie, de neige, de magnifiques végétaux, de semences, de pain et bien d’autres ! Dieu cherche à imprégner de sa Parole non seulement nos esprits, mais aussi notre imagination, nos émotions et nos sens. Bref, notre être tout entier. La Bible ne présente aucune vérité de manière brute. Toutes ses paroles sont, comme le dit l’Ecclésiaste, pesées, mises en ordre et soigneusement agencées afin qu’elles ne soient pas juste des paroles de vérité, mais des paroles agréables (Ecclésiaste 12 : 9-10). La vérité de Dieu est belle. Une phrase de l’apôtre Paul, à la grammaire complexe, est comme un agréable chemin sinueux aux nombreux embranchements : ses différentes parties nous font découvrir toute la richesse de la vérité de l’Évangile. Le magnifique passage poétique d’Ésaïe que nous venons de lire foisonne d’images riches d’une grande profondeur qui dévoilent l’incroyable don de grâce de l’Évangile. Chaque genre littéraire de la Bible possède une richesse et une beauté propres qui nous interpellent et nous réjouissent. Comment transmettre, dans nos ministères, à la fois un enseignement clair de la Parole et le bonheur qu’elle procure ? Plus nous apprenons à manier la Bible avec clarté et fidélité, plus nous y prendrons du plaisir. Lorsque nous accordons notre plus grande attention à ces paroles insufflées par Dieu, nous remarquons comment elles s’organisent. Nous distinguons alors les différents genres littéraires, élaborés par des auteurs humains, poussés par l’Esprit saint pour parler de la part de Dieu, dans leurs styles et leurs contextes uniques. Nous comprenons mieux comment la Bible parle. Alors, c’est inévitable, nous voilà émerveillés par sa beauté. 41


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Mais sa beauté n’est pas juste celle d’une forme qui complète un contenu. Elle est celle de la forme qui épouse à merveille le contenu. En effet, lorsque nous étudions une phrase complexe de Paul ou que nous découvrons les parallèles d’un texte poétique, que se passe-t-il ? Nous aurons du plaisir à en découvrir le sens, alors que nous travaillons dans un esprit de soumission au texte, ce qui est ultimement une source de profonde satisfaction. Écoutons ces paroles inspirées avec tout le sérieux qu’elles méritent. Tendons nos mains pour recevoir la nourriture exquise ou profiter de la pluie rafraîchissante. Bien sûr, plus nous nous délectons de la Parole, plus les autres auront envie d’en faire autant. Se retrouver avec plaisir autour de la parole de Dieu fait croître et édifie le peuple de Dieu de façon étonnante. Les derniers versets d’Ésaïe 55 nous conduisent vers un incroyable point culminant. Ils décrivent le peuple de Dieu, en fait la terre entière, recevant et célébrant la parole de Dieu : Oui, vous sortirez dans la joie et vous serez conduits dans la paix. Les montagnes et les collines éclateront en cris de joie devant vous et tous les arbres de la campagne battront des mains. Au lieu des buissons épineux poussera le cyprès, au lieu de l’ortie poussera le myrte, et cela contribuera à la réputation de l’Éternel, ce sera un signe éternel qui ne disparaîtra jamais. É saïe 55 : 12-13

La semence du verset 10 s’épanouit ici en une floraison complète et glorieuse. Des fleurs sont déjà visibles maintenant dans le corps de Christ. Nous savons toutefois que nous n’en verrons le plein épanouissement qu’au retour de Christ et une fois l’histoire parvenue à son terme. C’est à cela que ces versets tendent. Ils présentent ce que devrait être l’orientation de nos ministères, ce vers quoi ils devraient tendre. Tous font partie du mouvement de ces derniers temps précédant le retour de Christ. 42


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Nous le verrons à la fin de ce livre, mais affirmons-le dès maintenant : nos ministères n’existent pas seulement pour aider les gens à vivre dignement aujourd’hui. Ils existent – et nous existons – pour le moment où nous verrons Jésus-Christ face à face. Les images glorieuses d’Ésaïe 55 convergent toutes vers un but, que rend bien la version Darby : « ce sera pour l’Éternel un nom, un signe à toujours, qui ne sera pas retranché » (v. 13). Ce nom (cette renommée) renvoie à la propre renommée de Jésus à qui Dieu a donné « le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, chacun plie le genou » (Philippiens 2 : 9-10). Même aujourd’hui, nos ministères peuvent être une semence plus fertile. Comment ? Lorsqu’ils se concentrent sur la parole de Dieu, qui déverse ses ondées sur nous avec largesses. Elle est notre soutien éternel. Le seul. Cet album du ministère féminin, avec ses images variées, peut devenir de plus en plus coloré et admirable. Il faut pour cela dévoiler le processus qui conduit à nous ouvrir aux paroles issues de la bouche de Dieu, qui descendent sur nous du ciel comme la pluie et la neige, arrosant la terre, engendrant la vie, accomplissant tous les desseins de Dieu, pour la gloire de son nom.

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Chapitre deux

Ce que dit la Parole à propos des femmes Apprécier la différence Claire Smith

Le jour où j’ai été invitée à contribuer à cet ouvrage, un journal de Sydney faisait paraître l’annonce d’une campagne en ligne, visant à empêcher les fabricants et détaillants de jouets australiens de cibler leurs produits pour les filles ou pour les garçons. Ils voulaient des jouets regroupés par thèmes et non par « stéréotypes sexistes1 ». En un sens, c’est logique. Bien des garçons aiment jouer à la poupée et à la dînette, et certaines fillettes (comme celle que j’étais) s’amusent avec des petites voitures ou un ballon de foot. Mais cette campagne ne visait pas juste l’élimination des stéréotypes liés au sexe. Le but de ces militants est de faire en sorte que le genre cesse d’être ce qui définit, en grande partie, un enfant – ce qui nous définit. Ils veulent un monde dans lequel l’identité n’est pas façonnée par la première étiquette reçue à la naissance : « C’est une fille ! » ou « C’est un garçon2 ! ». Ils ne sont pas les seuls. Facebook n’offre plus seulement à ses utilisateurs le choix entre deux sexes, pour leurs profils. À ce jour, le réseau social propose cinquante-six identités de genre3. Voici deux exemples d’une tendance croissante à considérer le genre comme une construction de la société. Comme un phéno45


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mène qui ne serait que le produit de forces sociales et du langage que nous utilisons pour parler de la vie, plutôt que quelque chose qui ferait partie d’une réalité biologiquement déterminée. Pour une minorité de plus en plus bruyante et grandissante, ce modèle a fait son temps. Or, voici que nous, nous sommes en train d’écrire un livre sur les femmes et que vous, vous êtes en train de le lire. Un livre qui affirme non seulement que les femmes existent, mais que le genre est un bien essentiel et intrinsèque, donné par Dieu, et faisant partie intégrante de notre identité. Avant d’examiner les questions concernant le ministère auprès des femmes, il convient de comprendre, au préalable, ce qu’est une femme (ou un homme) selon les desseins de Dieu.

Dieu a créé l’être humain mâle et femelle Comme nous l’avons vu au chapitre un, seule la parole de Dieu fournit le fondement de la foi et de la vie. Les trois premiers chapitres de la Bible constituent le meilleur endroit pour commencer à explorer les questions liées au genre. Dieu nous y donne (entre autres) une leçon d’anthropologie biblique : une introduction à notre identité. Genèse ne commence pas par un seul récit de la création, mais par deux récits complémentaires (Genèse 1 : 1 à 2 : 3, puis 2 : 4-25). Les deux traitent de la création divine, mais sous des angles différents. Ils se concentrent sur des vérités complémentaires. Ce ne sont ni des récits contradictoires ni des copies carbones. Chacun enseigne des vérités similaires et différentes sur Dieu, la création et l’humanité. Les deux récits révèlent Dieu comme un Créateur souverain, un dirigeant bienveillant et législateur. Il existe avant toute chose. Il voit tout, connaît tout et crée toutes choses. Il est généreux 46


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et bon. Il supervise la création qu’il amène à l’existence par sa parole (Genèse 1). Il y est présent, il la façonne, l’ensemence et lui insuffle la vie (Genèse 2). Dans les deux récits, le chaos et l’absence de forme sont remplacés par l’ordre, la distinction, le but et la productivité. Dieu est toujours séparé et distinct de la création. Il règne sur elle, il y est présent, mais il n’en fait pas partie ou ne se trouve pas dans ce qui est créé. Mais le plus remarquable est à noter lorsque nous arrivons à l’apogée de son œuvre créatrice, à savoir « l’homme » ou l’humanité. Nous découvrons alors qu’il partage son image divine avec ses créatures (Genèse 1 : 26-27 ; 9 : 5-6). Elles lui correspondent ; elles ont donc des affinités avec lui, plus que n’importe quelle autre créature. Elles sont son reflet, créées à son image pour s’occuper de la création et l’administrer en tant que ses représentants. Ce ne sont toutefois pas des humains asexués. Ce sont des êtres humains de sexe masculin ou féminin. Une seule humanité en deux genres, également créés et faisant les délices de Dieu. Les deux portent l’image divine. Les deux, en tant que représentants de Dieu, sont chargés de remplir la terre et de l’assujettir. Ils sont 4 cependant nettement différents : mâle ou femelle . Vous n’avez pas besoin de moi pour savoir que Dieu a fait les oiseaux et les abeilles, et la plupart des autres créatures, mâles et femelles, pareillement. La Genèse nous le laisse supposer, ce qui n’est pas le cas pour les humains ! Notre différenciation sexuelle est mentionnée, car elle est importante. Tout d’abord, elle mène au commandement de Dieu ordonnant aux êtres humains d’être féconds et de se multiplier, de faire plus de porteurs de son image pour étendre son règne dans toute la création (Genèse 1 : 28). 47


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Mais ce n’est pas tout. Nos différences sexuelles permettent également de définir notre identité, ce que nous sommes en tant qu’êtres humains créés à l’image de Dieu. Prenons garde à la façon d’interpréter cela. J’ai entendu quelqu’un dire que Dieu avait fait l’humanité mâle et femelle, parce qu’il est lui-même mâle et femelle. Ce n’est pas ce que la Bible enseigne. Le fait d’être créé à l’image de Dieu concerne effectivement les êtres humains, créés mâles et femelles, mais cela ne veut pas dire que Dieu soit mâle et femelle. Dieu est Esprit (Jean 4 : 24) ; il n’a pas de genre comme nous. 5 L’Écriture utilise parfois l’imagerie féminine pour le décrire , mais il s’est révélé comme Père, Fils (qui est devenu l’homme Jésus-Christ) et Esprit (qui est l’Esprit du Père et du Fils). Nous ne pouvons le connaître que tel qu’il s’est révélé. Il est donc approprié d’utiliser des pronoms et des titres masculins pour 6 Dieu, sans ignorer ce que lui-même a révélé sur sa personne . Par contre, Dieu n’est pas pour autant masculin, à l’instar des hommes et des garçons. Selon Genèse, le fait d’être créés à l’image de Dieu, à savoir notre rôle de représentants de Dieu, notre capacité de jugement moral, nos capacités relationnelles ou créatives, etc., tout cela implique également d’être créés mâles et femelles. Nous avons un indice de cette réalité lorsque Dieu dit : Faisons l’homme à notre image ! G enèse 1 : 26

Et l’auteur d’ajouter : Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. Il créa l’homme et la femme. G enèse 1 : 27

L’apôtre Paul reproduit le même raisonnement. Il relie les différences entre les sexes à notre création à l’image de Dieu. 48


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Comment cela ? Il place son analyse dans le contexte théologique des relations ordonnées au sein de la divinité7 (1 Corinthiens 11 : 3 ; cf. 1 Corinthiens 11 : 7-8, 12). Porter l’image de Dieu est lié au fait d’avoir été créés mâles et femelles. La relation entre hommes et femmes est une relation d’unité et de différenciation de l’humanité. Les deux parties de l’humanité ne sont pas identiques, mais égales. Cette relation entre les deux reflète, en quelque sorte, la parfaite unité et la distinction des personnes éternelles du Dieu trinitaire : un seul Dieu en trois personnes, égales en divinité et en personnalité, qui aiment, agissent entre elles et sont liées dans une unité parfaite. Malgré cette égalité et cette unité, les personnes divines ne sont pas interchangeables. Leurs relations ou leurs fonctions ne le sont pas davantage. Le Père est le Père, et non le Fils ou l’Esprit. Le Fils est le Fils, et non le Père, et ainsi de suite. Par ailleurs, c’est le Père qui envoie le Fils, et non le Fils qui envoie le Père. Le Fils est engendré par le Père, pas le Père par le Fils. Le Fils s’est incarné, à la différence du Père ou de l’Esprit. Unité et distinction. Similarité et différence. Et un ordre sans inégalité. Tout cela est vrai du Dieu trinitaire. De même, les hommes et les femmes sont égaux en humanité, en dignité, en valeur et en finalité, sans toutefois être identiques. Que nous soyons ou non mariés, nos différences concourent à créer des relations de complémentarité et d’unité. Nous ne sommes pas seulement des personnes. Nous sommes des personnes de sexe masculin ou féminin, faites pour la société humaine ; nous nous construisons à travers nos relations avec des personnes des deux sexes. Les tendances actuelles de la sexualité humaine ne devraient pas nous surprendre. Nous savons que notre visage, ou notre image, ne reste pas gravé sur le miroir lorsque nous nous en éloignons, n’est-ce pas ? Notre société se détourne aujourd'hui 49


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de celui dont elle porte l’image. Elle oublie Dieu et perd ainsi son identité. D’où les notions contemporaines de diversité et relativité des genres, et toutes les revendications de la communauté LGBT. Il n’en demeure pas moins que Dieu nous a faits avec une polarité sexuelle binaire. Et c’est une bonne chose, qui fait partie de notre identité.

Ni homme ni femme, mais un en Jésus-Christ Certains chrétiens (même évangéliques) en sont venus à voir les différences bibliques entre hommes et femmes comme une conséquence du péché, et non comme le dessein originel de Dieu. Pour eux, ces différences caractérisent l’humanité déchue, et seront surmontées ou annulées en Christ. Le texte généralement utilisé est celui-ci : Il n’y a plus ni Juif ni non-Juif, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ. G al ates 3 : 28

Selon eux, l’Évangile défie et renverse tout ce qui crée divisions et hiérarchies dans notre société brisée par le péché. Par conséquent, les différences biologiques demeurent, certes, mais Christ annule toute distinction de rôle entre hommes et femmes. Hommes et femmes, sans distinction, peuvent donc assumer les mêmes rôles et avoir les mêmes fonctions dans la société, dans l’Église et au sein du couple. L’argument convainc certains chrétiens parce qu’il s’appuie sur une vérité : en Christ, les profondes divisions au sein de la société humaine sont renversées. Mais voilà, l’idée maîtresse de Paul, dans ce contexte, n’est pas que ces distinctions entre Juifs et Grecs, esclaves et personnes libres, hommes et femmes, ont cessé 50


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d’exister. Il veut plutôt dire ceci : en Christ, nous, les croyants, sommes un, qui que nous soyons. Nous partageons tous un lien commun avec lui et sommes tous pareillement « fils » de Dieu8. Les divisions ont disparu, pas les distinctions. Et ce n’est pas tout. Si vous cherchez à utiliser ce texte de Galates pour rejeter les distinctions des rôles bibliques fondés sur le genre, vous soulevez (au moins) deux autres problèmes : 1) ces distinctions sont antérieures à la chute ; 2) Paul exhorte clairement les femmes et les hommes rachetés à assumer des responsabilités et des rôles bien distincts.

Avant la chute, l’homme et la femme en Éden Certes, ce n’est que depuis la chute qu’hommes et femmes se livrent bataille (vous l’avez probablement déjà constaté !). Les différences entre hommes et femmes n’ont cependant pas commencé par l’épisode de la chute. Mais regardez ce qui s’est passé en Éden. Tout d’abord, en Genèse 1, Dieu crée l’homme, mâle et femelle. Ensuite, en Genèse 2, il les crée de manière différente, à des moments différents. Enfin, à cause de ces deux différences, il les crée pour des fonctions et des responsabilités distinctes. L’homme est l’objectif premier de l’activité créatrice de Dieu. Il est le premier dans le jardin et lui seul reçoit le commandement de Dieu. Il est « seul » et ce n’est « pas bon ». Il nomme les créatures, leur affectant leur place dans la création, sans trouver aucune aide pour lui. Dieu crée la femme à partir d’une côte prise de l’homme, et la lui présente. Elle est une aide qui lui correspond parfaitement. Joyeux, il compose une ode à celle qui le complète. C’est-à-dire à celle qui est faite de la même substance que lui – quoique distincte et différente de lui, comme le suggère le nom qu’il lui donne9. C’est 51


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aussi l’homme (pas l’homme et la femme ensemble) qui « quittera son père et sa mère » et s’attachera à sa femme, pour créer une nouvelle famille (Genèse 2 : 24 ; Matthieu 19 : 5 ; Marc 10 : 7). Bref, l’homme occupe une place, dans le récit, que la femme n’occupe pas ! Il n’est ni plus important, ni plus béni, ni plus humain qu’elle. Il a juste une priorité temporelle et relationnelle. Il est le premier formé dans la création de Dieu (un fait important souligné en 1 Timothée 2 : 13). Lui seul est façonné par Dieu à partir de la poussière du sol (Genèse 2 : 7). La femme est créée après lui, à partir de lui et pour lui (1 Corinthiens 11 : 7-9) afin qu’ensemble, ils puissent accomplir les objectifs pour lesquels Dieu les a créés : Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! G enèse 1 : 28

Sans la femme, c’est mission impossible pour l’homme ! Sans l’homme, c’est mission impossible pour la femme ! (Cf. Genèse 3 : 20 ; 1 Corinthiens 11 : 11-12.) Dieu les donne l’un à l’autre, et leur attribue des responsabilités et des rôles différents. Ils ne sont pas identiques. Leurs rôles ne le sont pas non plus. Lui a des responsabilités d’autorité et de direction, qui découlent de sa priorité temporelle et relationnelle (comme donner des noms, recevoir les commandements divins et créer une nouvelle famille avec la femme que Dieu lui présente). Elle, elle est une aide pour lui (nous en parlerons brièvement plus loin). Leur relation est bien ordonnée et leurs rôles et responsabilités ne sont pas interchangeables. Voilà qui peut nous choquer ! Pour le moment, peu de personnes pensent que le genre est un concept social, mais une bonne partie d’entre nous, en particulier les femmes, avons 52


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appris à résister aux distinctions fondées sur le genre. Ces propos peuvent donc nous mettre particulièrement mal à l’aise. Ce qui peut se comprendre, dans un sens. Puisque nous ne connaissons que la vie après la chute, nous n’avons jamais personnellement expérimenté le caractère merveilleux de cette relation originelle ! Notre expérience des relations entre hommes et femmes, comme de toutes les relations, est entachée par le péché (le nôtre et celui d’autrui). Même si nous sommes bénis par une existence (relativement) heureuse, nous savons – parfois par expérience – que les choses peuvent mal tourner. Il n’en était pas ainsi avant la chute. Il n’y avait pas d’ego, pas de jeux de pouvoir, pas de manipulation, pas d’abus, pas de conjoint négligé, pas de harcèlement au travail, pas de pornographie ou de blagues sexistes. Ce sont ces choses qui nous empêchent, quand nous lisons Genèse, de nous réjouir du projet bon et parfait que Dieu avait pour les hommes et les femmes. Un autre regard sur la Genèse révèle également des choses qui ont pu échapper à notre première lecture et qui pourront atténuer notre embarras. 1. Genèse 2 vient après Genèse 1. Autrement dit, nous avons déjà vu que l’« homme », en tant qu’homme et femme, est le summum de la création divine. Nous savons déjà qu’il n’y a ni infériorité ni supériorité entre l’homme et la femme. Ils sont égaux pour Dieu et ont la même valeur et la même finalité à ses yeux. 2. Notez comment Dieu se présente. Le nom qui apparaît en Genèse 2 – l’Éternel Dieu – indique qu’il est à l’origine d’une alliance le liant à son peuple10 (Genèse 2 : 5 ; cf. Exode 3 : 14-15). C’est lui qui est aux commandes, pas 53


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l’homme. C’est lui qui pourvoit généreusement. Il est à nos côtés et son projet pour nous est bienveillant (un projet de bonheur et non de malheur). 3. La création est incomplète sans la femme. L’homme a un besoin, un manque qu’il ne peut combler. Plus que cela, il est seul sans elle, ce qui n’est « pas bon » : la seule carence dans la bonne création de Dieu. 4. Chose importante, tant pour les hommes que pour les femmes, de ce côté-ci de la chute : le terme « aide » (ezer) n’est pas une insulte ou une excuse pour exploiter l’autre. Bien au contraire ! Le plus souvent, ce terme est appliqué 11 à Dieu quand il assiste son peuple . Il est également dans 12 le contexte de l’armée . Il ne décrit pas des mauviettes et ne signifie pas non plus que l’aidant est plus fort que l’aidé. Ce terme décrit simplement un type de relation. En réalité, cela signifie que ceux qui ont besoin d’aide n’arrivent pas à tout faire par eux-mêmes. C’est le cas de l’homme. La femme est créée pour entrer dans une relation dans laquelle elle est son aide, une aide parfaitement adaptée. Elle est à la fois différente et complémentaire. Il y a un ordre dans leur relation, un ordre basé sur la fonction, pas sur la valeur. Créé le premier, l’homme a reçu de Dieu des responsabilités de leader. En tant qu’aide, la femme a reçu de Dieu la responsabilité d’accepter le leadership de l’homme. Par exemple, elle reçoit le nom qu’il lui donne, elle se joint à lui dans la nouvelle famille qu’il crée, elle apprend de lui le commandement qu’il a reçu de Dieu. Elle embrasse son rôle distinct en tant qu’aide et, ensemble, ils forment un partenariat d’égal à égal. Bien sûr, tout cela se déroule avant Genèse 3, avant les événements tragiques et fatals de la chute.

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Le désordre dans l’ordre créationnel de Dieu Genèse 3 ne raconte pas la cause des rôles assignés à chaque sexe, mais plutôt leur rejet, leur dérèglement et leur distorsion. C’est à ce moment-là que le paradis est perdu et que la lune de miel prend fin. Le plan de Dieu pour les relations au sein de sa création est rejeté par étapes successives. Au lieu de voir l’homme et la femme dominer sur la création en tant que représentants de Dieu et sous sa direction, nous voyons le diable (sous la forme d’un serpent13) diriger la femme, laquelle dirige l’homme, ce qui conduit à la désobéissance de chacun vis-à-vis de la parole de Dieu. Ils rejettent la bonté et la vérité de son commandement (Genèse 2 : 16-17) et tentent de prendre sa place. Ils rejettent aussi leur place dans la relation établie par Dieu. Voilà pourquoi l’homme est jugé et pour avoir mangé le fruit et pour avoir écouté sa femme (Genèse 3 : 17). Aussitôt, les relations simples et harmonieuses au sein de la création sont détruites. Entre la création et l’humanité, entre l’homme et la femme, entre l’homme et Dieu. Le seul recours pour l’homme et la femme est de se cacher : de la vue de l’autre et de celle de Dieu. Or, impossible de lui échapper ! Leur Créateur est devenu leur juge. Il réaffirme son ordre initial en s’adressant premièrement à l’homme : Où es-tu ? […] Qui t’a révélé que tu étais nu ? Est-ce que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? G enèse 3 : 9, 11 (cf. 2 : 16-17)

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L’homme incapable de lui répondre franchement, finit par avouer, mais après avoir rejeté la faute sur la femme et sur Dieu, qui la lui a donnée : C’est la femme que tu as mise à mes côtés qui m’a donné de ce fruit et j’en ai mangé. G enèse 3 : 12

Dieu ne les abandonne pas pour autant. Il ne renonce pas non plus à son modèle originel pour les relations. En revanche, tous les aspects de leur existence, désormais entachée par le péché, seront le fruit d’une lutte. Remplir la terre et la dominer va s’avérer ardu. Produire de la nourriture et avoir une progéniture sera difficile. Au lieu d’un partenariat joyeux et ordonné d’égal à égal, le partenariat homme-femme ne se fera désormais pas sans difficultés, sans perturbations (Genèse 3 : 16). Tous les deux sont marqués par le péché. La disposition de l’épouse à aider son mari va se changer en « désir », tandis que la direction bienveillante du mari va se transformer en « domination ». Nous avons une idée de ces changements dans le chapitre suivant, où les mêmes mots et les mêmes structures de phrases sont appliqués au péché et à Caïn : L’Éternel dit à Caïn : « […] le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui ». G enèse 4 : 6-7

Une bataille se livre pour obtenir le contrôle : le péché désire gagner Caïn, qui doit dominer sur lui. Pour la femme et son mari, cette bataille naîtra de leurs réactions égoïstes, soit de désir (pour elle), soit de domination (pour lui). Ces distorsions du plan et des buts initiaux de Dieu, consécutives à la chute, se sont depuis exprimées d’une myriade de façons dans toutes les relations entre homme et femme, surtout dans la vie de couple. 56


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En fait, selon la Bible même, personne (aucune de nos relations) n’est conforme au dessein originel de Dieu. La merveilleuse nouvelle de l’Évangile, néanmoins, c’est qu’en Christ, chacun devient une nouvelle créature (2 Corinthiens 5 : 17). Quand nous plaçons notre confiance en lui, notre nature pécheresse est crucifiée avec lui ; par l’action de son Esprit saint, nous recevons une vie nouvelle, et sommes à nouveau à son 14 image, l’image de Christ . Hommes et femmes, nous sommes renouvelés à l’image de la véritable humanité, l’image parfaite du Dieu invisible (2 Corinthiens 4 : 4 ; Colossiens 1 : 15). Notre destinée est notre perfection en tant que porteurs de l’image authentique.

Tous de nouvelles créatures en Christ Je voulais juste penser bibliquement au ministère parmi les femmes, pensez-vous. Qu'il est long le chemin pour y parvenir ! Mais avec cette vue d’ensemble, nous sommes à présent en mesure de parler de nos foyers et de nos Églises. C’est là que nous touchons au second problème soulevé, plus tôt, par une mauvaise lecture de Galates 3 : 28 : l’abolition des différences de rôles en fonction du sexe. Alors qu’ailleurs, le même auteur, l’apôtre Paul, encourage instamment la différenciation des rôles et des responsabilités des hommes et des femmes, dans le mariage comme dans le ministère ! L’apôtre Pierre fait de même concernant le mariage. Il serait étrange que Paul se contredise en exprimant une chose en Galates et son contraire ailleurs. Nous pourrions nous attendre à ce que la parole infaillible, inspirée par l’Esprit du Dieu souverain, résonne d’une seule voix ! Et c’est précisément le cas. Il n’y a pas de contradiction. Comme nous le verrons, ces rôles et responsabilités concernent notre restauration en tant qu’hommes et femmes porteurs de l’image divine, ainsi que 57


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notre transformation à la ressemblance de Dieu, grâce à l’œuvre régénératrice de l’Esprit saint.

Maris et femmes renouvelés Commençons par l’enseignement du Nouveau Testament sur le mariage. Pas parce que tout le monde devrait se marier, encore moins parce que le mariage serait le « Saint Graal » des relations humaines ! Mais parce que les différences fondées sur le genre, telles qu’elles devraient être vécues dans l’Église – la maison de Dieu – reflètent les différences qui apparaissent plus intimement et exclusivement dans la relation conjugale. L’épître de Paul aux Colossiens donne un aperçu de ces différences : Femmes, soumettez-vous à votre mari comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez votre femme et ne vous aigrissez pas contre elle. C olos siens 3 : 18-19

Plusieurs points apparaissent dans ces deux courts versets : • Épouses et maris sont directement sollicités comme des individus moraux égaux et individuellement responsables de leur relation avec leur conjoint. • Les responsabilités des épouses et des maris ne sont pas identiques, réversibles ou interchangeables : les épouses ont une responsabilité, les maris en ont un autre. • Il y a un ordre dans leur relation : l’un se soumet à l’autre, et l’autre a une certaine autorité (d’où l’instruction aux maris de ne pas s’aigrir). • Ces responsabilités ne sont pas fondées sur la personnalité, le revenu, l’intelligence ou la position sociale. Ce sont des instructions adressées à toutes les épouses et à tous les maris. 58


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• Ces responsabilités ne sont pas conditionnelles ou fondées sur le mérite. Paul ne dit pas : « Si ils ou elles font ceci, alors soumettez-vous ou aimez-les », mais « soumettez-vous » et « aimez ». • La langue originale indique clairement que la femme doit se soumettre d’elle-même ; sa soumission est une réaction réfléchie et délibérée. Son mari n’a pas la responsabilité de l’y contraindre. • L’accent est mis sur les responsabilités du mari et son devoir d’aimer son épouse, pas sur son autorité ou ses droits. • Les deux responsabilités sont contre-culturelles : la soumission de la femme n’est pas juste « comme il convient » (c’est-à-dire, sur le plan culturel), mais « comme il convient dans le Seigneur » ; quant aux maris, il est rare qu’on leur dise d’« aimer » leurs épouses, en particulier de l’amour de Christ, qui est coûteux et qui pardonne (Colossiens 3 : 13-14). Ce sont des responsabilités chrétiennes, indépendantes de la culture. • Ces responsabilités inversent les distorsions liées à la chute en Genèse 3 : 16. Elles remplacent le « désir » destructeur et la « domination » despotique par une soumission volontaire et une direction bienveillante, les idéaux de Dieu depuis le début. • Enfin, aucune réponse ne procédera naturellement du cœur pécheur. Aussi la soumission de la femme doitelle être « comme il convient dans le Seigneur » et Paul avertit les maris ne pas s’aigrir. Ces réponses font partie de la nouvelle identité que les croyants doivent « revêtir », seulement après s’être « dépouillés » du vieil homme et de ses pratiques (Colossiens 3 : 9-10). 59


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J’espère que vous conviendrez de la clarté de ces informations. Cela dit, des questions demeurent. Comment le mari doit-il aimer sa femme ? Pourquoi les relations entre maris et femmes doivent-elles fonctionner ainsi ? Ces instructions impliquentelles une infériorité et une supériorité ? Que se passe-t-il si l’un d’entre eux n’est pas chrétien ? Cela est-il vraiment applicable à notre époque ? Heureusement, Dieu ne nous a pas laissés dans le flou. Plusieurs autres passages du Nouveau Testament parlent aussi de la relation entre maris et femmes. Ils enseignent tous ce même schéma ordonné dans la relation du mariage, mais le considèrent sous des angles légèrement différents, nous permettant de bien comprendre ce que Dieu désire (Éphésiens 5 : 21-33 ; Tite 2 : 5 ; 1 Pierre 3 : 1-7). En Éphésiens 5, nous apprenons pourquoi la femme doit se soumettre à son mari. Dans les desseins de Dieu, le mari est le chef de la femme, tout comme Christ est le chef de l’Église ; de même que l’Église doit se soumettre à Christ en toutes choses, 15 les épouses doivent se soumettre à leurs maris . Nous apprenons aussi comment le mari doit aimer sa femme et ce n’est pas une mince affaire ! Il doit aimer sa femme comme Christ a aimé l’Église et s’est donné lui-même pour elle ! Et il doit aimer sa femme comme il s’aime lui-même. Il doit donc prendre soin d’elle, la protéger et la guider. Selon 1 Pierre 3, ce modèle de relation s’applique même dans les couples où l’homme n’est pas chrétien. Avec cependant un coup de théâtre ! À cette époque, c’était le mari qui déterminait la croyance de son ménage – normalement, l’épouse acceptait sa religion. Or, Pierre s’adresse aux femmes indépendantes d’esprit, qui ont rejeté la religion de leur conjoint pour croire en Jésus ; il leur dit de se soumettre à leur mari… non pour désobéir à Christ, mais dans l’espoir de le gagner à Christ. Radical ! 60


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Ailleurs, la bonne conduite des épouses et leur soumission à leur mari peuvent avoir un effet encore plus conséquent : l’absence de ces choses pourrait discréditer la parole de Dieu dans la société au sens large (Tite 2 : 3-5). Et ce n’est pas valable uniquement pour les gens du premier siècle. En effet, ce n’est pas la culture crétoise de cette époque qui déterminait les propos de Paul, mais la pureté et la sainteté qui appartiennent à Christ dans tous les âges (Tite 2 : 11-14). De même, la présence d’instructions pour les esclaves et les maîtres dans tous ces textes (et le rejet positif de l’esclavage dans l’histoire16) n’indique pas que les instructions conjugales sont indésirables ou culturellement teintées… et donc limitées pour une application actuelle. Les auteurs du Nouveau Testament traitent de manière très différente l’esclavage et le mariage. Le mariage est toujours considéré comme une bonne chose qui trouve ses origines dans les desseins de Dieu lors de la création. Il n’en est pas de même pour l’esclavage. Aucun auteur du Nouveau Testament n’a écrit positivement à ce sujet (en dehors de notre soumission à Christ). En fait, Paul exhorte les esclaves à reprendre leur liberté, dans la mesure du possible. Les apôtres se sont contentés de réglementer la pratique de l’esclavage en cours17. Ils n’ont aucunement cherché à le promouvoir, le soutenir ou le défendre. En revanche, il est clair qu’ils ont cherché à promouvoir, soutenir et défendre le mariage, et les rôles de chacun des conjoints. Si vous doutez de la pertinence durable de ce modèle biblique pour le mariage, relisez Éphésiens 5 : le modèle du mariage humain est issu du mariage parfait entre Christ et son Épouse, l’Église, à la fin des temps. Ce mariage a été planifié avant la fondation du monde, il durera éternellement et transcende les âges et les cultures. C’est le modèle éternel pour tous les mariages terrestres. 61


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Bien sûr, l’analogie n’est pas exacte, même pour un couple chrétien, car il n’y a pas d’inégalité dans la relation ordonnée du mariage humain. Dans le modèle parfait, Christ est à la fois le Seigneur et le Sauveur de son épouse. Dans le couple chrétien, mari et femme appartiennent de manière égale à l’Église, le corps dont Christ est la tête, pour lequel il est mort, et qu’il nourrit et chérit (Éphésiens 5 : 23-32). Les deux sont héritiers de la grâce de la vie (1 Pierre 3 : 7) et membres du « peuple » qui appartient à Dieu (Tite 2 : 14). Bien d’autres commentaires pourraient être faits de ces pas18 sages . Dans le cadre de notre étude, retenons simplement que tous ces textes présentent le même message : il existe une relation ordonnée entre mari et femme, avec des rôles et des responsabilités respectifs qui ne sont ni réversibles ni interchangeables. La femme doit se soumettre intelligemment et volontairement à son mari. Le mari doit aimer et guider sa femme de manière sacrificielle, car elle est sous son autorité. Il doit aussi la protéger, la nourrir et prendre soin d’elle, car ils ne font qu’un. Chacun doit servir l’autre, mais de façons différentes.

Un seul corps et plusieurs parties Cela nous amène tout naturellement à la manière dont ces différences fonctionnent dans le corps de Christ. J’ai encore en tête une chanson d’un programme télé de mon enfance qui dit ceci : L’une de ces choses n’est pas comme les autres, L’une de ces choses n’a rien à faire là. À la fin de ma chanson, Peux-tu dire quelle est cette chose pas comme les autres ?

Je trouve que ce refrain résume bien notre raisonnement sur les rôles et les responsabilités partagés dans l’Église. Si une 62


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chose diffère des autres, elle n’est pas à sa place. Mais d’après ce raisonnement, personne ne pourrait faire partie de l’Église ! En effet, le message assez remarquable du Nouveau Testament, c’est que, selon le plan de Dieu pour son Église, nous y sommes tous différents ! Il devrait être clair, à présent, que les membres de l’Église de Christ ont beaucoup de choses en commun. Nous sommes tous des pécheurs, sauvés par la même grâce, et membres d’un même corps. Le même Esprit nous unit et nous donne d’être participants (cf. Actes 2 : 17-21). Malgré ces points communs, certaines différences affectent et déterminent nos relations et nos contributions. Nous recevons du même Esprit des dons différents19. Nous recevons des rôles et des fonctions différents20. Certaines différences sont liées à la maturité chrétienne21, aux opportunités22, à l’importance, à la participation23 et à l’âge24. Il existe aussi des différences liées au genre. La chansonnette citée plus haut ne pourrait jamais être une chanson chrétienne, à moins que la chose pas comme les autres, la seule possible, soit l’absence de foi en Christ. Dans cet état d’esprit, examinons trois passages-clés qui abordent directement les différences hommes-femmes dans l’Église. Nous irons de la plus générale à la plus spécifique. 1 Corinthiens 11 : 2-16

De quel problème s’agit-il ici ? Il s’agit de ce que faisaient les hommes et les femmes de leur tête quand ils priaient et prophétisaient au culte. Certains hommes, semble-t-il, couvraient leurs têtes, peut-être pour montrer que, spirituellement, ils étaient meilleurs que les autres. Certaines femmes découvraient la leur, peut-être pour montrer leur nouvelle liberté en Christ, d’autant 63


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plus que leurs voiles étaient probablement un symbole culturel associé au genre et au mariage. En agissant ainsi, ils brouillaient les distinctions entre hommes et femmes, et rejetaient l’ordre dans leurs relations. C’était inacceptable. Ils avaient beau être équipés du même Esprit pour prier et prophétiser, ils devaient le faire en tant qu’hommes ou en tant que femmes, pas en tant qu’êtres unisexes, androgynes, niant leurs relations ou l’ordre entre eux. Voilà pourquoi Paul commence en plaçant la relation hommesfemmes dans le contexte de Christ, chef de tout homme, et de Dieu, chef de Christ (v. 3). En d’autres termes, il la définit dans le contexte des relations ordonnées au sein de la divinité même, de telle manière que Christ occupe une place tant avec les hommes qu’avec les femmes, l’un ayant autorité et les autres se tenant sous 25 cette autorité . Le problème n’était pas le fait de se couvrir la tête ou non. Le problème était qu’en agissant ainsi, ces hommes et ces femmes niaient les différences entre les sexes, établies par Dieu, et l’ordre relationnel, qui trouve son modèle dans les rapports entre les personnes de la Trinité. C’était la théologie, et non la culture, qui façonnait l’enseignement de Paul. Cela dit, cette théologie devait se manifester sur le plan culturel. Par conséquent, Paul croyait fermement que les hommes, tout comme les femmes, devaient prier et prophétiser, mais les conventions culturelles exprimant l’égalité des sexes et l’ordre relationnel devaient être maintenues quand ils le faisaient. 1 Corinthiens 14 : 26-40

Quand on passe à 1 Corinthiens 14, ces différences sont encore plus flagrantes. Paul traite une fois de plus la question du comportement des différentes parties du corps de Christ quand il se réunit. Il ne s’agit plus de ce que font les hommes et les femmes 64


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de leur tête, mais de veiller à ce que l’ensemble de l’Église profite vraiment de ce qui se passe lors des rassemblements. Deux facteurs devaient être contrebalancés : • Le désir de chacun de participer et de contribuer. • Et le désir (en fait, le besoin) de chacun d’apprendre et d’être édifié dans la vérité de Dieu. L’objectif étant le bien de tous (1 Corinthiens 12 : 7). Le parler en langues a dû être régulé. La prophétie aussi. Dans certains cas, ceux qui parlaient en langues et ceux qui prophétisaient devaient observer le silence (1 Corinthiens 14 : 28, 30). Dans le même état d’esprit et sous certaines conditions, les femmes (probablement les épouses surtout) devaient aussi garder le silence (1 Corinthiens 14 : 34). Mais à quel moment ? De toute évidence, ce n’était pas tout le temps. D’après ces chapitres (1 Corinthiens 12 à 14), il est entendu que chaque membre a quelque chose à apporter, et Paul vient juste d’indiquer qu’il compte bien entendre les femmes prier et prophétiser (1 Corinthiens 11 : 5). Ce n’est donc pas une interdiction totale pour les femmes de prendre la parole dans l’Église, de la même façon qu’il n’y a pas d’interdiction totale de prophétiser ou de parler en langues ! Les femmes devaient être silencieuses à un moment précis : elles ne devaient pas participer à l’évaluation des prophéties. Paul signale cette activité d’évaluation dès 1 Corinthiens 14 : 29. Il s’attache d’abord à réglementer les prophètes potentiels (hommes et femmes), pour revenir sur le fait de déterminer qui doit évaluer ce qui a été prophétisé et pourquoi. Il termine en donnant certains critères sur la façon d’évaluer les prophéties (v. 36-40). C’est au cours de cette activité que les femmes devaient se taire. Leur absence volontaire de participation reflétait leur 65


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soumission. Alors qu’hommes et femmes pouvaient (et étaient encouragés à) parler en langues, interpréter, chanter, prier et prophétiser, la tâche de gérer et d’enseigner l’assemblée par le biais de l’évaluation et de l’acceptation (ou du rejet) de la prophétie n’était pas une tâche partagée. C’était une responsabilité qui incombait aux dirigeants masculins. La raison n’était pas culturelle ou circonstancielle. Selon Paul, la raison c’est la « loi », la parole écrite de Dieu (1 Corinthiens 14 : 34 ; cf. v. 21). Selon toute vraisemblance, l’apôtre a en tête les trois premiers chapitres de la Genèse qui, comme nous l’avons vu, établissent la relation entre les hommes et les femmes. 1 Timothée 2 : 11-15

Nous voici au passage le plus explicite et le plus controversé quant aux rôles et aux fonctions dans le ministère. Comme en 1 Corinthiens 14, la question est exprimée de manière négative : elle identifie quelque chose que les femmes ne doivent pas faire. En réalité, ce sont deux choses qu’une femme doit se garder de faire : enseigner les hommes et exercer une autorité sur eux. Ces deux activités se chevauchaient sûrement, mais elles n’étaient pas une seule et même chose. Elles sont mentionnées (avec des mots différents) par rapport aux responsables et aux anciens (1 Timothée 3 : 2, 4 ; 5 : 17) et correspondent aux deux choses que les femmes devaient faire : « [s’instruire] paisiblement » et « dans une entière soumission ». La plupart d’entre nous ont une idée de ce qu’implique l’exercice de l’autorité. Mais quel genre d’enseignement les femmes ne devaient-elles pas dispenser ? Était-ce une interdiction totale de toute forme d’enseignement féminin, quel que soit le contexte ? Non ! En 1 Timothée et dans d’autres lettres de Paul, l’enseignement désigne généralement l’activité autoritaire, continue et intentionnelle, d’instruire dans la doctrine apostolique et les 66


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Écritures. C’est ainsi que le peuple de Dieu est instruit dans la vérité de Dieu, la parole de Dieu, afin d’entendre (d’apprendre) sa Parole26. Paul ne traite pas de toutes les formes d’enseignements (piano, économie, éducation religieuse à l’école, etc.). Son propos ne vise même pas à interdire aux femmes d’enseigner la parole de Dieu. L’idée maîtresse de Paul, c’est que les femmes ne doivent pas apporter cet enseignement-là aux hommes. Lorsque les enfants de Dieu se réunissaient pour prier, louer Dieu et apprendre, les femmes ne devaient pas prononcer ce que nous appellerions aujourd’hui des « prédications » ou des « discours théologiques ». Elles ne devaient pas enseigner la parole de Dieu de façon formelle, régulière et autoritaire. Pour quelles raisons ? Qualité de l’enseignement, peur d’un enseignement hérétique, manque de formation ? Rien n’indique que cela ait été le problème. Sinon, pourquoi Paul leur aurait-il permis d’enseigner les autres femmes et les enfants ? Il n’y a ici aucune raison de croire que les femmes ne puissent être d’excellentes enseignantes et qui plus est, enseignantes de la Bible ! Il n’y avait pas non plus de clauses du style « à moins que ». Rien qui ne dit que les femmes ne devaient pas enseigner les hommes à moins qu’elles le fassent quelques fois par an seulement, à moins qu’elles le fassent sous l’autorité du pasteur ou des anciens, à moins qu’elles soient douées pour la tâche, ou à moins qu’elles se sentent appelées à le faire, etc. Les raisons, les seules raisons, se trouvent dans les versets 13 et 14 : la priorité temporelle de l’homme (il a été formé le premier) et les événements de la chute (la femme a été trompée, pas l’homme). Une fois de plus, Paul remonte directement aux desseins de Dieu pour l’homme et la femme à la création, et 67


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à ce qui s’est passé lorsque ces bons objectifs ont été rejetés. Les instructions de Paul ne reposent pas sur la culture grécoromaine du premier siècle ou sur des problèmes localisés. Ses raisons englobent l’histoire humaine et les desseins de Dieu pour les hommes et les femmes. Elles s’appliquent donc à nous aujourd’hui. Voilà pourquoi l’enseignement faisant autorité, la direction et la discipline de la maison de Dieu sont des responsabilités qui incombent aux hommes. Pas à n’importe quels hommes, mais à des hommes doués et dûment désignés27. Revenons à ma chansonnette. Elle dit que si quelque chose est différent, cette chose n’a alors rien à faire là. Ce n’est pas ainsi dans le corps de Christ ! Par la sagesse et la bonté de Dieu, il existe beaucoup, beaucoup de différences entre nous. Nous sommes tous différents, mais nous avons tous notre place. Selon le Nouveau Testament, les croyants ont beaucoup de dons spirituels et de possibilités de servir Dieu en commun. Nous devons nous réjouir de voir tous ces ministères s’épanouir et édifier ensemble l’Église de Christ. Et nous devons faire cela selon des manières qui reflètent l’ordre divin. Tout comme l’activité créatrice de Dieu a fait jaillir l’ordre du chaos, nous, qui sommes de sa maison, devons désormais nous conduire de manière ordonnée et interagir selon l’ordre qu’il a établi. Nos relations et nos contributions doivent être façonnées par les dons, les fonctions, les rôles, l’âge, etc. Et en particulier selon notre genre, nous sommes appelés à des responsabilités différentes dans le ministère. Ce qui signifie que certains rôles, certaines activités, incombent aux hommes et non aux femmes. Il s’agit des activités ayant trait à l’enseignement faisant autorité, à la responsabilité doctrinale et à la direction de l’Église. Les éléments communs et les différences entre les sexes trouvent leurs origines dans les premiers chapitres de la Genèse. 68


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Nous sommes tous créés à l’image de Dieu et refaçonnés à l’image de Christ. Soit homme, soit femme, nous exerçons des rôles et des responsabilités différentes, en attendant le retour de Christ. De plus, selon le Nouveau Testament, ces différences reflètent à la fois le mariage éternel de Christ avec l’Église et la diversité des relations divines entre les personnes de la Trinité.

Le ministère exercé par les femmes Comme nous l’avons vu, il existe beaucoup de dons et de ministères différents, que les femmes partagent avec les hommes. Pourtant, nous passons si souvent à côté des nombreuses descriptions du ministère féminin dans le Nouveau Testament ! Le ministère féminin est présent dans les communautés chrétiennes. Les femmes ont joué un rôle dans la formation 28 d’assemblées et elles accueillaient les rencontres de chrétiens 29 dans leurs maisons . Elles parlaient en langues, priaient, 30 prophétisaient et faisaient preuve de beaucoup de créativité et de charité (Actes 9 : 36-41). Phœbé était une servante (litt. : diaconesse) de l’Église ainsi qu’une bienfaitrice, qui a probablement apporté une aide financière, matérielle et administrative (Romains 16 : 1-2). Priscille et son mari instruisaient Apollos en privé (Actes 18 : 26). Des veuves faisaient preuve d’hospitalité, lavaient les pieds des saints et prenaient en charge les affligés (1 Timothée 5 : 10). Des femmes ont « collaboré » avec Paul, probablement dans l’œuvre d’évangélisation et ont risqué 31 leur vie pour Christ . D’autres ont voyagé, travaillé, ou ont 32 été emprisonnées . D’autres encore ont envoyé ou reçu des 33 salutations chrétiennes ou des lettres . Sans compter que les femmes ont des ministères en tant qu’épouses et mères. Loïs, la grand-mère de Timothée, et Eunice, sa mère, lui ont appris à aimer le Seigneur et à connaître les Écritures (2 Timothée 1 : 5 ; 3 : 14-15). À Éphèse, les veuves méri69


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tantes avaient été fidèles à leur mari et élevaient leurs enfants correctement (1 Timothée 5 : 9). Paul a même reçu des soins maternels de la mère de Rufus (Romains 16 : 13). Sans même prendre en compte toutes ces descriptions de chrétiens en général34, partout dans le Nouveau Testament, des femmes sont mentionnées comme exerçant un ministère. Les recommandations ou les instructions données aux femmes impliquées dans le service chrétien sont tout aussi importantes. Deux, en particulier, me viennent à l’esprit. La première concerne les diaconesses ou les épouses de diacres35 : elles devaient avoir une saine doctrine, être attachées à Dieu et fidèles dans leur façon de vivre (1 Timothée 3 : 11). Il est probable que, comme les diacres, elles devaient s’occuper concrètement des membres de la communauté chrétienne (Actes 6 : 1-6). Mais leurs qualifications suggèrent aussi que leur discours pouvait soit édifier, soit saper la foi et la communauté. Il fallait donc qu’il s’aligne sur la parole de Dieu. La seconde concerne la tâche des femmes âgées en Crète : enseigner ce qui est bon et correct, apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants, et vivre dignement (Tite 2 : 3-5). Un chapitre de ce livre est consacré à l’étude de ce texte. Pour l’instant, notez que l’instruction de Paul signifiait effectivement que les femmes plus âgées devaient jouer le rôle de mères – de mères spirituelles – à l’égard des jeunes femmes, qui pouvaient ne pas avoir de famille. En d’autres termes, les relations entre les femmes étaient une expression des liens familiaux établis dans l’Évangile (cf. 1 Timothée 5 : 1-2). Certains propos sur le ministère féminin sont plus généraux : la contribution des épouses à l’attachement à Dieu de leur mari, par leurs relations intimes (1 Corinthiens 7 : 1-5) ou en manifestant devant eux une vie digne de Christ (1 Corinthiens 7 : 16 ; 70


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1 Pierre 3 : 2) ; le devoir des femmes de prendre soin des veuves de leur famille (1 Timothée 5 : 16) ; et la grande liberté des femmes non mariées, par rapport à leurs sœurs mariées, pour servir Christ (1 Corinthiens 7 : 8, 34, 40). Enfin, n’oublions pas le commandement de Paul aux Colossiens, tant aux hommes qu’aux femmes : Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse ! Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres en toute sagesse par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantez pour le Seigneur de tout votre cœur sous l’inspiration de la grâce. C olos siens 3 : 16

Autrement dit, lorsque nous nous réunissons, tous, nous participons, enseignons, encourageons, réprimandons et exhortons ! Les femmes et les hommes, les jeunes et les vieux, qui que nous soyons36 ! Tous, nous prions pour l’avancement de l’Évangile et présentons la bonne nouvelle au monde entier, par nos paroles et notre vie (Colossiens 4 : 2-6 ; 1 Pierre 2 : 11-12). Rien de tout cela ne devrait nous surprendre, nous les femmes ! À l’instar de nos frères chrétiens, nous sommes formées par l’Esprit de Christ pour de bonnes œuvres et le ministère ; notre mission est aussi de remplir la terre du message de Christ et de faire en sorte que tous parviennent à la maturité en lui : les femmes et les hommes, les garçons et les filles, dans nos familles, à l’intérieur de nos Églises comme à l’extérieur, et dans le monde entier (Actes 1 : 8 ; Colossiens 1 : 28).

Le ministère auprès des femmes Cela nous amène, enfin, au ministère exercé par des femmes auprès des femmes. Nous en avons déjà eu un aperçu parmi les femmes plus âgées et plus jeunes en Crète, ainsi que dans le 71


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ministère des femmes auprès des veuves de leur famille. Nous avons vu qu’il existe toutes sortes de services auxquels nous pouvons participer en tant que femmes, mais nous sommes particulièrement bien placées pour servir d’autres femmes. Bien sûr, les hommes peuvent exercer un ministère auprès des femmes et vice versa, même si les ministères ne sont pas identiques. Nous pouvons également mettre en place certaines dispositions pour assurer la convenance et la sécurité des deux parties (femmes et hommes). Il va de soi, cependant, qu’en raison des différences biologiques et relationnelles entre les hommes et les femmes, les femmes sont mieux placées pour connaître les femmes, et les hommes mieux placés pour connaître les hommes. Il est donc plus avantageux que les femmes exercent un ministère auprès des femmes, et les hommes auprès des hommes. Parce que chaque groupe se connaît bien. Parce qu’il existe une relation particulière entre semblables. Je pense que c’est en partie ce qui a motivé Paul à se faire « tout à tous » (cf. 1 Corinthiens 9 : 19-23). Il a reconnu qu’il était plus facile d’atteindre, de gagner et de servir les gens quand vous devenez l’un d’eux. Les ministères spécifiques à chaque sexe en sont un exemple. L’exemple de Paul montre qu’il n’est pas impératif d’être une femme pour exercer un ministère auprès des femmes, mais cela aide !

Grandir vers celui qui est la tête : Christ Nous avons un champ à moissonner. Nous faisons partie d’une famille : l’Église. Dieu nous a enrôlés et formés pour servir, promouvoir et défendre l’Évangile dans nos foyers, nos Églises et notre monde. En tant que femmes, nous avons aussi été mises à contribution. Paul résume bien ce que cela signifie pour nous (et nos frères) : 72


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Mais en disant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ. C’est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations dont il est muni, tire sa croissance en fonction de l’activité qui convient à chacune de ses parties et s’édifie lui-même dans l’amour. É phésiens 4 : 15-16

Que tout ce que vous puiserez dans cet ouvrage vous encourage à grandir en Christ, le seul chef, plein d’amour, de la véritable Église ! Et que cela vous motive à faire tout votre possible pour amener les autres à faire de même !

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Gloria Furman & Kathleen Nielson Hommes et femmes ont été créés à l’image de Dieu et sont destinés à le servir de tout leur être. La question devient cependant confuse lorsqu’il s’agit du rôle accordé aux femmes dans l’Église. Ce recueil d’essais aide les femmes, mais aussi les responsables d’Église, à réfléchir sur la nature d’un ministère centré sur la Bible. Un ministère riche et varié, souvent négligé. Les auteures explorent, entre autres, l’importance de l’étude de la Parole et du mentorat, l’enseignement biblique sur la sexualité ou encore le rôle des femmes dans l’Église et au foyer. Un livre aux enseignements riches et pratiques. Une ressource incontournable pour toutes celles et ceux qui désirent renforcer la santé et la vitalité de l’Église locale.

Kathleen Nielson est mariée à Niel et est responsable du ministère auprès des femmes pour The Gospel Coalition. Oratrice appréciée, elle aime encourager les femmes à étudier la Bible pour elles-mêmes.

Gloria Furman est mariée à Dave et est mère de quatre enfants. Ils vivent à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Gloria est aussi l’auteure de plusieurs ouvrages et écrit régulièrement sur le blog de The Gospel Coalition.

20,90€

ISBN 978-2-36249-426-0

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782362

494260

Gloria Furman & Kathleen Nielson

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Gloria Furman & Kathleen Nielson

le ministère féminin centré sur la Parole une richesse au service de l’Église


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