Marc Van de Wouwer • Marié et père de 3 enfants, Marc est cadre dans l’administration. Passionné par l’Évangile, il se consacre à faire connaître cette « bonne nouvelle » au plus grand nombre par des conférences et des livres.
Votre bonheur à deux n’est plus qu’une image du passé ? Vous voulez sortir de votre misère affective ? L’origine de vos problèmes ne se trouve pas seulement en vous-même ou chez votre conjoint. Elle est d’ordre spirituel. En effet, comment aimer sans être relié à la source de l’Amour ? Dans ce livre, découvrez la Personne capable de vous transformer. Vous pouvez vivre des relations solides, durables et épanouissantes. Et donner un nouveau départ à votre vie ! « Ce dont nous avons le plus besoin pour résoudre nos peines de cœurs est de recevoir un cœur nouveau. Jésus-Christ nous propose une transplantation cardiaque spirituelle. Seul un cœur nouveau peut produire un amour nouveau ! » — Tiré du livre
Marc Van de Wouwer
Ma vie de couple est un échec ?
• Au début, tout était rose. Maintenant, tout est cassé entre nous. • Malgré tous nos efforts, nous avons fini par nous entre-déchirer. • Dix ans de mariage et deux enfants… et nous voilà au bord du divorce ! • Après une séparation, comment reconstruire sa vie ? • Aimer autrement, est-ce possible ?
5,00 € ISBN 2-9102-4625-6
C O L L E C
T I O N
Nouveau Départ
Ma vie de couple est un échec ?
BLF Europe • Rue de Maubeuge 59164 Marpent • France
Ma vie de couple est un échec ? • Marc Van de Wouwer © 2006 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Couverture, mise en page et impression : AES • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Les citations bibliques sont tirées de la Bible du Semeur © 2000, Société Biblique Internationale. Avec permission. ISBN version brochée 978-2-910246-25-6 ISBN version PDF 978-2-36249-027-9 ISBN version Mobipocket 978-2-36249-028-6 ISBN version ePub 978-2-36249-029-3 Dépôt légal 4e trimestre 2006 Index Dewey (CDD) : 306.872 Mots-clés : 1. Mariage – Famille – Couple 2. Communication – Conflits 3. Divorce
Table des matières Introduction........................................................................ 5 Chapitre 1 • Histoires vécues.......................................... 11 Aujourd’hui : Claudine............................................. 11 Hier : la Samaritaine................................................. 17 Chapitre 2 • L’amour improbable................................. 21 Pour aller plus loin (questions)................................ 33 Chapitre 3 • L’amour, c’est quoi ?.................................. 35 Pour aller plus loin (questions)................................ 52 Chapitre 4 • Les blessures de l’amour........................... 53 Pour aller plus loin (questions)................................ 66 Chapitre 5 • Le triomphe de l’amour............................ 67 Chapitre 6 • Pour aller jusqu’au bout de l’amour....... 81
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Introduction « Y a-t-il un divorcé dans la salle ? » Essayez de poser la question et vous verrez certainement une forêt de bras se lever. Le comptage serait sans doute facilité par la question inverse : « Qui n’a jamais divorcé ? »
De plus en plus d’hommes et de femmes sont concernés par le divorce. Autrefois marginal, il est devenu tragiquement banal. Banal par sa fréquence, tragique par son vécu toujours douloureux. S’il existe des divorces assumés, peu de divorces sont « réussis ».
Le divorce en chiffres Les statistiques témoignent de l’explosion du phénomène. Le nombre total annuel de divorces en France n’a cessé de croître en un siècle : 20 000 en 1914 (5 % des mariages), 40 000 en 1970 (10 % des mariages) et 125 000 en 2003 (45 % des mariages). En 2006, la France recense près d’un divorce pour deux mariages 1 !
En Belgique, la situation est plus aiguë encore : en 2002, trois divorces ont été prononcés pour quatre ma Association SOS PAPA 78 – 2005 (page consultée le 4 octobre 2006) – les vrais chiffres du divorce et de la séparation en France. Adresse URL : http:// www.sos-papa.net/pages/chiffres.htm
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Ma vie de couple est un échec ?
riages célébrés. De 1998 à 2000, ce rapport s’élevait à trois sur cinq. C’est dans les grandes villes que le phénomène est le plus sensible : à Bruxelles, en 2001 et 2002, le nombre de divorces dépassait même le nombre de mariages 2 ! Ces chiffres ne tiennent pas compte des unions et désunions hors mariage, en général plus volatiles.
Révolution sexuelle Comment expliquer cette évolution ? Mai 1968 a manifestement laissé des traces. Ce mouvement, révolutionnaire surtout par la pensée, a balayé les tabous de la morale. L’Église, l’État, l’école, l’entreprise, comme toute forme d’autorité sociale ou morale, ont été déboulonnés, renversés de leur piédestal, désacralisés et piétinés au nom de l’émancipation de l’individu. Désormais, nous ne recevons plus d’ordre de personne car « il est interdit d’interdire ! »
C’est dans le domaine des mœurs que les avancées ont été les plus significatives. Le christianisme, présenté comme l’ennemi séculaire de nos désirs, a été rejeté. Nous voici libres de jouir sans entraves. La révolution sexuelle a ouvert le droit au plaisir pour tous et sous toutes ses formes. « L’amour libre » (à ce terme, il faut préférer celui plus exact de « sexualité libre ») portait en germe tous les espoirs, même celui de la paix dans le monde. Les slogans fleurissaient sur les tee-shirts comme dans les chansons : « Peace and love », « Faites l’amour, pas la guerre ! », etc. Très vite, les tee SPF Économie – INS (page consultée le 4 octobre 2006) – De moins en moins de mariages et de plus en plus de divorces – Info Flash n° 40. Adresse URL : http://statbel.fgov.be/press/fl040_fr. asp
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Introduction
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shirts ont fané et les rockeurs ont déchanté (I can’t get no satisfaction chantaient les Rolling Stones). Quel contraste entre les grandes espérances portées par ce souffle révolutionnaire et la misère affective qui en a résulté ! L’amour s’est dissous dans la sensualité.
Le mouvement s’est pourtant poursuivi dans les décennies suivantes, mais de manière moins spectaculaire, plus rampante. Il a perdu son caractère folklorique dans les années 1980 (les « babas cool » d’alors portent désormais costume et cravate) et son caractère contestataire dans les années 1990 (les patrons ont pris leur revanche dans une économie mondialisée ultra-compétitive). Mais il a conservé son militantisme concernant les mœurs. Il suffit de constater l’omniprésence du sexe dans les médias et les revendications toujours plus poussées en matière d’éthique.
Le mariage sacrifié La première victime de cette lame de fond est évidemment le mariage. Depuis 1970, les chiffres sont éloquents. Beaucoup de couples n’ont pas résisté à cet « appel du sexe » combiné au mépris des sentiments. Mariés pour le meilleur, oui, mais pas pour le pire ! Unis jusqu’à ce que le divorce nous sépare ! Libérés de tout carcan moral, les conjoints étaient censés s’épanouir au travers d’expériences multiples. Mais loin de renforcer la solidité du couple, la sexualité libre l’a minée, provoquant l’usure et la mort des sentiments. Elle a imposé d’autres exigences : celles de la performance, de la séduction permanente, de la beauté « top modélisée », de l’éternelle jeunesse ! Beaux, riches et célèbres, sinon rien ! Mais
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comme nous ne sommes pas tous des mannequins ni des stars du grand écran, il a fallu revoir nos prétentions à la baisse. Quand on veut décrocher la lune, il est frustrant de se contenter du réverbère ! Déçus dans leurs attentes, les couples se séparent quand ils ne partagent plus ni sentiments amoureux ni sexualité. Ce qui démontre que la volonté de construire une relation de couple repose encore sur ces bases-là ! On le constate, l’aspiration à l’amour est toujours aussi vive, mais c’est sa concrétisation qui coince. Nous voulons aimer, mais nous n’en sommes plus capables ! Surmonter la difficulté d’aimer demeure le problème majeur de notre temps, entre les individus comme entre les peuples.
La crise du couple a profondément modifié le visage de la société. De nouvelles structures familiales sont apparues : familles recomposées, monoparentales, pacsées 3, qui ont renvoyé le modèle de La petite maison dans la prairie au rang d’antiquité. Désormais, le divorce n’est plus considéré comme une tare sociale, mais il s’inscrit dans la norme. Il fait partie de ces phénomènes qui forgent la mutation de la société.
Évolution ou régression ? Dans ce contexte, deux questions se posent : Sommes-nous plus heureux ? Sommes-nous meilleurs ? On ne peut que répondre négativement à ces questions. Parce qu’il est devenu « normal », le divorce fait-il moins mal ? Le PACS (Pacte Civil de Solidarité) est un contrat français conclu entre deux personnes majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie en commun. Il donne des droits et obligations aux partenaires.
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Introduction
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Premièrement, et on ne le dit pas assez, chaque rupture est une blessure, une déchirure. Pour l’un des partenaires au moins, et souvent pour les deux. Sans parler des enfants, généralement les plus atteints. Cette plaie mettra du temps à guérir et parfois, ne guérira jamais. L’amour est une maladie seulement quand il manque. À de rares exceptions (Jésus-Christ en est une), le manque d’amour fait souffrir davantage que l’excès d’amour. Chaque séparation est un échec par rapport à l’idéal qu’est la construction d’une relation durable, si possible pour la vie. C’est un bateau qui coule avant d’avoir atteint le port.
Deuxièmement, un divorce laisse toujours des séquelles. En plus de la souffrance affective, la séparation s’accompagne souvent de complications administratives et judiciaires, de problèmes financiers et parfois de paupérisation. C’est sans doute la raison pour laquelle le pourcentage de divorces après un deuxième mariage est supérieur à celui qui suit un premier mariage. Une partie de la confiance en soi, en l’amour et en l’autre, s’est érodée. Non seulement les partenaires sont fragilisés mais ils refont souvent les mêmes erreurs, accumulant de nouvelles blessures, de nouvelles déceptions. Osons l’affirmer : la libération des mœurs ne nous a rendus ni plus heureux ni meilleurs !
Des raisons d’espérer ! Existe-t-il un espoir pour les naufragés de l’amour ? Peut-on échapper à la spirale de l’échec amoureux ? Comment construire une union stable et épanouissante ? Réduit au silence médiatique, l’Évangile veut de nouveau faire entendre sa voix. Pas pour dire : « Je vous avais pré-
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venus ! », pas pour donner la recette conjugale infaillible (certains chrétiens sont aussi concernés par l’échec de leur couple), mais pour partager une « bonne nouvelle ». C’est d’ailleurs la signification du mot « Évangile ».
Dieu a plus qu’un point de vue autorisé sur la question de l’amour. Grâce à Jésus-Christ, Dieu a montré toute l’étendue de ses possibilités. Elles sont infinies ! Il peut guérir les blessures liées au manque d’amour. Il peut aider à construire un amour durable. Mieux encore, il peut changer et répandre son amour dans les cœurs pour donner la force d’aimer.
C’est ce que vous allez découvrir au travers de l’expérience vécue par deux femmes. Toutes les deux ont rencontré Jésus et ce face à face a été déterminant. L’une nous est contemporaine et nous livre son témoignage ; l’autre est contemporaine du Christ et son histoire est racontée dans l’Évangile selon Jean.
Chapitre 1
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Histoires vécues Aujourd’hui : Claudine Dans ce témoignage authentique, les prénoms ont été changés afin de respecter l’anonymat des personnes.
Entourée de ses amis, Claudine vient de fêter ses 60 ans. Jolie, dynamique, elle respire la joie de vivre. Le sourire qu’elle arbore en permanence donne à penser que tout lui réussit. Elle habite une maison coquette, aménagée avec goût, où chacun est reçu en ami. Sa cuisine inventive est réputée. Claudine est toujours positive et ne se plaint jamais. Elle est heureuse. Maintenant, elle peut dire qu’elle est heureuse. Elle vit seule, sans toutefois être solitaire car elle sait qu’elle ne sera plus jamais seule. Claudine ne vit plus pour elle-même, elle se consacre aux autres, en toute discrétion, ne cherchant aucune reconnaissance. Elle ne désire rien d’autre que de servir, être présente dans la souffrance des autres, disponible pour une écoute, un réconfort, un soutien. Elle sait ce qu’est la souffrance, elle en a exploré les contours affectif, mo-
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ral et physique. Cette souffrance, elle la porte tous les jours, même si personne ne le voit. Alors, comment sa vie peut-elle rayonner autant et marquer ceux qui croisent sa route ? Claudine témoigne :
À l’âge de 11 ans, ma mère m’a dit de ne plus l’appeler « Maman », me précisant qu’elle n’était pas ma mère. Elle l’était pourtant. Mes parents espéraient un garçon et leur déception fut immense. Parce que j’étais une fille, ma tante a refusé d’être ma marraine. Je ne me souviens pas avoir reçu la moindre marque d’affection de ma famille, alors que mes sœurs étaient choyées. J’étais en quelque sorte la Cendrillon du foyer. À 21 ans, j’ai littéralement fui dans le mariage. Aucun membre de ma famille n’était présent à la noce. Je me suis mariée avec René, sans amour. Je voulais une maman, pouvoir dire « Maman » à quelqu’un et je pensais l’avoir trouvée avec ma belle-mère. René était très attaché à sa mère, au point que nous avons cohabité trois ans avec elle. Mais l’amour que mon mari et sa mère se portaient était exclusif, ne me laissant aucune place. Mon mari ne m’a jamais dit « Je t’aime ». Sa mère ne voulait pas. Elle ne pouvait supporter que son fils aime quelqu’un d’autre. Nous avons alors déménagé, mais René est tombé en dépression. Il ne pouvait vivre loin de sa mère. Nous sommes donc retournés habiter à proximité de chez elle. René s’y rendait tout le temps et me laissait seule. En fait, je m’étais enfuie d’une maison sans amour pour échouer dans une autre. À cette époque, j’étais catholique pratiquante et j’allais à la messe tous les dimanches. Je trouvais un cer-
Histoires vécues • Claudine
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tain réconfort dans le vague sentiment de la présence du Christ, que je ne connaissais que comme le petit Jésus.
Après douze ans de mariage, René m’a dit qu’il ne pouvait pas m’aimer aussi longtemps qu’il était entouré de sa famille. Le seul reproche qu’il m’a fait était d’être trop bonne. Nous avons convenu qu’il valait mieux nous séparer. Il était d’accord de me laisser partir à condition de pouvoir conserver tous nos avoirs, la maison, les meubles, etc. Ne me considérant déjà pas digne d’être aimée, j’ai soudain pris conscience de mon peu de valeur : pour René, je comptais moins que ces biens matériels. Sans regret, je lui ai abandonné ma part.
C’est à cette époque que j’ai fait la connaissance de Bernard. Il était tout différent de mon mari. Il m’a fait une cour empressée, se montrant attentionné, gentil, épris. Je suis rapidement tombée amoureuse de lui. J’en étais « bleue ». J’avais enfin trouvé le grand amour que je cherchais ! Nous nous sommes mis en ménage. Un jour qu’il lisait un livre à la couverture noire, je lui ai demandé ce que c’était. Il m’a répondu : « La Bible ! » Je n’avais jamais pris conscience que ce livre parle de Dieu et de Jésus-Christ ressuscité. Bernard fréquentait une communauté protestante mais il préférait y aller seul. Un soir, je l’ai convaincu de m’y emmener. L’évangéliste Alain Choiquier traitait du thème « Un seul Chemin ». J’ai alors compris que JésusChrist était réellement vivant et qu’il m’aimait. J’ai pris conscience qu’il était mort pour mes péchés et ressuscité pour me donner une nouvelle vie. Le Christ m’invitait à le recevoir comme mon Sauveur. C’est ce que j’ai fait.
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Cette expérience eut un effet immédiat. J’ai compris que la situation dans laquelle je vivais, le concubinage, n’était pas ce que Dieu voulait. J’en ai fait part à Bernard en lui disant que nous devions nous séparer. Je n’étais toujours pas divorcée. Bernard m’a répondu que si je partais, je ne remettrais plus jamais les pieds chez lui. À cette époque, Bernard comptait plus que Dieu, et j’ai cédé. Plus tard, j’ai divorcé d’avec René et me suis remariée avec Bernard. Notre union va durer quinze ans. Je voulais apprendre davantage de la Bible, mais Bernard m’interdisait de la lire. Il m’en faisait la lecture et l’interprétation. Je lui faisais entière confiance, n’imaginant pas qu’il en tordait le sens à son avantage. Nous avions peu de contacts avec d’autres chrétiens et nous vivions à l’étranger six mois par an.
L’état de grâce avec Bernard n’a duré qu’un an. Il a alors changé de visage. Il est devenu possessif, autoritaire, me coupant de toute relation extérieure. Je ne pouvais avoir de contact avec d’autres personnes qu’en sa présence. Il me rendait de plus en plus dépendante de lui et ne voulait pas que je travaille. J’étais amoureuse et je supportais tout. Lors d’une réunion chez le notaire, j’appris que mon mari s’était approprié tous nos biens, tout ce que nous avions acquis ensemble. Le notaire releva que s’il arrivait quelque chose à Bernard, je me retrouverais à la rue. Maison, voiture, comptes bancaires… tout était à son nom. Devant l’insistance du notaire d’accomplir un geste en ma faveur, Bernard opposa le refus le plus cinglant. Décidément, l’histoire se répétait. Je me sentis trahie, car j’avais donné mon amour sans réserve et je pensais que c’était réciproque.
Histoires vécues • Claudine
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Réalisant qu’il était découvert, Bernard a changé d’attitude à mon égard. Il m’a délaissée pour courtiser d’autres femmes. Il a essayé de me faire interner pour avoir le champ libre. Il m’a fait expulser de « chez lui » par décision de justice. Ma santé physique et psychologique, déjà peu brillante, s’est dégradée et, sur l’injonction de mon médecin, je me suis résolue à quitter le domicile conjugal.
J’ai vu à quel point j’avais été manipulée. J’étais profondément malheureuse et me sentais rejetée. La séparation m’a plongée dans la plus noire des solitudes. L’amour vrai existait-il ou n’était-il qu’une chimère, un mirage qui s’éloigne à mesure que l’on s’en approche ? J’ai interrogé Dieu, avec des reproches pleins de « pourquoi ? » Dans ce brouillard de pensées confuses, une vérité s’est imposée à moi : j’avais refusé de suivre le Christ pour obéir aux exigences d’un homme. Dans le calme de la chambre où j’avais trouvé refuge chez des amis authentiquement chrétiens, je me suis alors mise à genoux et j’ai prié : « Seigneur, je ne comprends rien à ce qui m’arrive, mais je te donne ma vie. Fais-en tout ce que tu veux ! » Par cet abandon total, j’ai trouvé la paix du cœur. Je me suis souvenue alors que, toute petite déjà, je voulais être missionnaire. J’ai pris conscience que Jésus-Christ m’avait gardée et préparée depuis ma venue au monde. Il m’a aidée à traverser toutes les épreuves. Il était là, mais je n’en avais pas conscience. Le jour où l’huissier m’avait apporté l’avis d’expulsion, Jésus m’avait fait du bien par ces paroles du Psaume 40 : « J’ai mis tout mon espoir en l’Éternel. Il s’est penché vers moi, il a prêté l’oreille à ma supplication. Il m’a fait remonter du puits de destruction et du fond de la boue. Il m’a remis debout, les pieds sur un rocher, et il a affermi mes pas ». C’est toute mon histoire, l’histoire d’une renaissance.
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Ma vie de couple est un échec ?
Depuis cinq ans, je lisais la Bible en cachette, bravant l’interdiction de mon mari. C’est ainsi que j’ai appris à connaître Jésus-Christ, pas au travers du prisme de la religion ni du filtre d’un mari calculateur, mais tel qu’il est vraiment. En Jésus-Christ, j’ai trouvé l’amour absolu. Je puise en lui la force d’aimer, de me rendre utile, de vivre pour les autres. Maintenant je sais que j’ai du prix, de la valeur aux yeux de Dieu. Par une foule de petits détails, je sais qu’il est présent dans chaque circonstance de ma vie. Depuis que le Christ vit en moi, plus jamais je n’ai connu de jour sans amour. Je vis désormais pour celui qui m’a tout donné. Grâce à lui, je n’ai aucun désir de vengeance et je ne cultive pas de sentiments d’amertume. Je suis séparée de Bernard depuis onze ans, mais je n’ai jamais voulu divorcer. Quand je regarde en arrière, je ne peux que constater l’échec de ma vie de couple. Il me restera toujours un manque, auquel s’ajoute un désir d’enfant non assouvi. Mais ces carences sont largement comblées par l’amour que Christ me donne. Je suis profondément aimée par quelqu’un qui ne me décevra jamais. Désormais, mon seul but est de partager l’amour que Dieu me donne. Je ne peux expliquer comment il est possible d’aimer encore quand on a tellement souffert. J’y vois la preuve de l’intervention surnaturelle de Dieu dans ma vie. Car, par moi-même, j’en suis incapable.
Histoires vécues • La Samaritaine
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Hier : La Samaritaine Le récit qui suit se trouve dans la Bible, dans l’Évangile selon Jean, chapitre 4, versets 4 à 30 et 39 à 42. L’histoire se passe en Israël il y a environ 2 000 ans :
Il lui [Jésus] fallait donc traverser la Samarie. C’est ainsi qu’il arriva près d’une bourgade de Samarie nommée Sychar, non loin du champ que Jacob avait jadis donné à son fils Joseph. 6 C’est là que se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’assit au bord du puits. Il était environ midi. 4
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Une femme samaritaine vint pour puiser de l’eau. Jésus s’adressa à elle : 7
– S’il te plaît, donne-moi à boire un peu d’eau. (Ses disciples étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.) 8
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La Samaritaine s’exclama :
– Comment ? Tu es juif et tu me demandes à boire, à moi qui suis samaritaine ? (Les Juifs, en effet, évitaient toutes relations avec les Samaritains.) 10
Jésus lui répondit :
– Si tu savais quel don Dieu veut te faire et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui aurais demandé à boire et il t’aurait donné de l’eau vive.
– Mais, Maître, répondit la femme, non seulement tu n’as pas de seau, mais le puits est profond ! D’où la tires-tu donc, ton eau vive ? 12 Tu ne vas pas te prétendre plus grand que notre ancêtre Jacob, auquel nous devons ce puits, et qui a bu lui-même de son eau ainsi que ses enfants et ses troupeaux ? 11
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– Celui qui boit de cette eau, reprit Jésus, aura de nouveau soif. 14 Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Bien plus : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source intarissable qui jaillira jusque dans la vie éternelle. 13
– Maître, lui dit alors la femme, donne-moi de cette eau-là, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus besoin de revenir puiser de l’eau ici. 15
– Va donc chercher ton mari, lui dit Jésus, et reviens ici. 16
– Je ne suis pas mariée, lui répondit-elle.
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– Tu as raison de dire : Je ne suis pas mariée. 18 En fait tu l’as été cinq fois, et l’homme avec lequel tu vis actuellement n’est pas ton mari. Ce que tu as dit là est vrai.
– Maître, répondit la femme, je le vois, tu es un prophète. 20 Dis-moi : qui a raison ? Nos ancêtres ont adoré Dieu sur cette montagne-ci. Vous autres, vous affirmez que l’endroit où l’on doit adorer, c’est Jérusalem. 19
– Crois-moi, lui dit Jésus, l’heure vient où il ne sera plus question de cette montagne ni de Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient du peuple juif. 23 Mais l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l’Esprit et en vérité ; car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi. 24 Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent par l’Esprit et en vérité. 21
La femme lui dit :
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Histoires vécues • La Samaritaine
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– Je sais qu’un jour le Messie doit venir – celui qu’on appelle le Christ. Quand il sera venu, il nous expliquera tout. 26
– Je suis le Messie, moi qui te parle, lui dit Jésus.
Sur ces entrefaites, les disciples revinrent. Ils furent très étonnés de voir Jésus parler avec une femme. Aucun d’eux, cependant, ne lui demanda : « Que lui veuxtu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » 27
Alors, la femme laissa là sa cruche, se rendit à la ville, et la voilà qui se mit à dire autour d’elle : 28
– Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Et si c’était le Christ ? 29
Les gens sortirent de la ville pour se rendre auprès de Jésus. 30
[…]
Il y eut, dans cette bourgade, beaucoup de Samaritains qui crurent en Jésus grâce au témoignage qu’avait rendu cette femme en déclarant : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». 39
Lorsque les Samaritains furent venus auprès de Jésus, ils le prièrent de rester, et il passa deux jours chez eux. 41 Ils furent encore bien plus nombreux à croire en lui à cause de ses paroles, 42 et ils disaient à la femme : 40
– Nous croyons en lui, non seulement à cause de ce que tu nous as rapporté, mais parce que nous l’avons nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde.
Chapitre 2
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L'amour improbable Jésus et la Samaritaine ! Ces deux-là n’étaient pas faits pour se rencontrer. Leur entrevue est une anomalie. Visiblement, tout les distingue, tout les sépare ! Ils n’ont aucun point commun, pas d’atomes crochus. Leurs racines, leur vécu, leur religion, tout est différent ! Jésus est en route pour la Galilée, la terre où il a grandi. Ses disciples l’accompagnent, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines. Après de longues heures de marche sous un soleil de plomb, ses jambes refusent de le porter. Il est éreinté, assoiffé, affamé. Une halte serait la bienvenue. Le voici arrivé au puits de Jacob, à quelques encablures du village de Sychar (aujourd’hui Naplouse, en Cisjordanie). Jésus se laisse tomber lourdement sur la margelle du puits et envoie ses disciples au ravitaillement.
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Ma vie de couple est un échec ?
Une rencontre se prépare La bourgade est toute proche, mais Jésus n’y entre pas. Est-ce parce que, comme tout Juif de l’époque, il ne veut avoir aucun contact avec les Samaritains, à la suite de divergences religieuses ancestrales 4 ? Ses disciples savent pourtant ravaler leurs principes quand leur ventre crie famine. Jésus, lui, ne manifeste aucune hostilité envers les Samaritains. Il ne craint pas d’être souillé à leur contact. Car, comme il l’a précisé, ce ne sont pas nos actions qui nous rendent impurs, mais « c’est du dedans, c’est du cœur de l’homme que proviennent les pensées mauvaises qui mènent à l’immoralité, au vol, au meurtre, à l’adultère, l’envie, la méchanceté, la tromperie, le vice, la jalousie, le blasphème, l’orgueil, et à toutes sortes de comportements insensés. Tout ce mal sort du dedans et rend l’homme impur » (Marc 7 : 21-23).
Jésus ne redoute donc pas la contamination morale des Samaritains. Il veut simplement être seul quelques instants. Le temps n’est pas encore venu de rencontrer tous les habitants de Sychar mais bien d’en rencontrer une en particulier. Car Jésus ne se trouve pas là par hasard. Le lieu, l’heure et l’événement n’ont rien d’aléatoire. Jésus ne subit jamais les circonstances. Il garde toujours le contrôle. Pas pour être plus efficace, mais pour se montrer disponible. Il se prépare pour une rencontre décisive. Il veut cette rencontre. Il est venu précisément pour vivre ce moment. Les Samaritains sont les descendants de populations déportées en Israël par un roi assyrien, vers l’an 750 avant Jésus-Christ. Ils ont adopté les rites juifs qu’ils ont mélangés à leurs coutumes idolâtres. De ce fait, les Juifs n’ont pas voulu se mêler à eux. Les Samaritains ont alors construit leur propre temple que les Juifs ont détruit au 2e siècle av. J.-C. À partir de là, Juifs et Samaritains ont évité tout contact.
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L’amour improbable
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Une femme d’aujourd’hui En plein midi, quand le soleil, au zénith, contraint les hommes et les bêtes à l’immobilité, une femme sort de la ville. Sa cruche sur l’épaule, elle s’avance vers le puits. Nous savons juste qu’elle est samaritaine.
Nous aimerions connaître son nom, comme nous connaissons celui d’autres femmes citées dans les Évangiles, mais le texte ne le précise pas. Pourtant, Jésus va lui parler d’une façon très personnelle, comme s’il la connaissait depuis toujours. Pour nous, elle restera anonyme, sans doute pour demeurer universelle. Ce que Jésus lui dit, il le dit à chacun. Cette femme représente plus qu’elle-même, avec son vécu personnel et douloureux. Elle symbolise ce que nous sommes : une humanité désespérément en quête d’amour ! Le 11 septembre 2001, dans les instants qui ont suivi les crashs des avions sur le World Trade Center à New York, les occupants bloqués dans les tours ont saisi leur téléphone portable. Pour exprimer quels messages à leurs proches ? La seule chose qui comptait : combien ils les aimaient ! Leurs préoccupations n’allaient plus aux cours de la Bourse ou à l’amélioration de leurs profits. Seul subsistait alors ce besoin qui éclipse tous les autres : aimer et être aimé !
Une femme rejetée La Samaritaine vient seule, alors que toutes les activités de l’époque se vivaient en communauté. La corvée d’eau se transformait alors en un grand moment de convivialité et d’échange de potins. C’était le divertis-
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Ma vie de couple est un échec ?
sement du soir, l’un des rares instants de détente d’une journée chargée, une pause bienvenue au moment où la brise légère rafraîchit les corps écrasés de chaleur.
La Samaritaine choisit pourtant l’heure la plus chaude pour aller puiser de l’eau. A-t-elle vraiment le choix ou est-ce le seul moment où elle peut échapper à la réprobation sociale ? À midi, personne ne vient au puits. Pas besoin de cacher sa honte. Elle est seule parce qu’elle est mise au ban, rejetée, cataloguée comme une femme légère, aux mœurs dissolues. Devenue infréquentable, elle ne sort plus qu’aux heures où chacun reste chez soi.
Une femme solitaire « Heureusement, cette époque de discriminations est révolue aujourd’hui ! », direz-vous. Quelle ironie ! Le paradoxe de notre temps, c’est que la libération des mœurs n’a pas résolu le problème de la solitude. Bien au contraire.
La société actuelle, sexuellement « libérée », où plus aucun comportement n’est taxé de déviant, où la tolérance est érigée en vertu cardinale, où l’anormalité a fait place à la normalité, s’est muée en machine à fabriquer de la solitude. D’exceptionnelle, celle-ci est devenue habituelle. Les familles monoparentales et les « solobataires » sont légion, surtout dans les grandes villes.
Loin de constituer des choix de vie, ces situations sont souvent imposées, subies. La Samaritaine, femme moderne, en avance sur son époque, ne serait plus montrée du doigt aujourd’hui, mais elle serait tout aussi seule !
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Donne-moi à boire ! Elle s’avance donc vers le puits. En apercevant Jésus, elle marque un temps d’arrêt, interloquée : « Que fait ce Juif, assis là ? pense-t-elle. J’espère qu’il me laissera puiser tranquillement. Pourquoi ne s’éloigne-t-il pas ? » Mais voilà que Jésus lui adresse la parole. Il ne réagit pas comme un Juif ordinaire. Il ne réagit pas comme on s’attend à ce qu’il réagisse. Jésus surprend toujours !
Voilà qu’il lui demande à boire. Cette requête s’oppose à tous les usages : il est juif et elle est samaritaine. Le texte précise bien que « les Juifs n’ont pas de relations avec les Samaritains » (Jean 4 : 9). La demande de Jésus paraît totalement inconvenante : il est un homme et elle une femme, non accompagnée de surcroît. Cette sollicitation heurte également la morale : la présence de la Samaritaine à cette heure-là révèle qu’elle est une dévoyée, une exclue. Alors que l’homme qui lui parle est de toute évidence un Rabbi, un Maître. Pourquoi l’aborde-t-il ? La surprise de la Samaritaine est totale. Elle est prise au dépourvu. Cela fait tellement longtemps qu’elle est ignorée, marginalisée, que ses voisins changent de côté quand ils la croisent, la mortifiant du regard. Être interpellée par cet inconnu constitue un véritable choc. Que lui veut cet étranger ?
En toute logique, Jésus aurait dû s’éloigner d’elle, la dédaigner, la mépriser. Mais il ne le fait pas, au contraire de ses disciples dont c’était la déplorable habitude. Peutêtre Jésus a-t-il envoyé ses disciples à la ville pour éviter à cette femme un nouvel affront, une humiliation de plus…
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Ses bras sont ouverts Jésus ne repousse personne. Les Évangiles fourmillent d’exemples à ce sujet. Jésus a accueilli et béni les enfants qu’on lui amenait et que ses disciples chassaient (Marc 10 : 13-16). Il n’a pas congédié la femme cananéenne venue le supplier de secourir sa fille. C’était aussi une étrangère, mais Jésus a guéri son enfant (Matthieu 15 : 21-28). Il n’a pas reproché à la femme atteinte d’hémorragies d’avoir osé le toucher pour « voler » sa guérison (Luc 8 : 43-48). Il s’est arrêté à la sortie de Jéricho pour faire appeler l’aveugle Bartimée qui implorait son aide et qu’on voulait faire taire (Marc 10 : 46-52). Lorsque ses disciples ont voulu renvoyer la foule pour permettre à ses milliers d’auditeurs d’acheter à manger, Jésus a multiplié quelques pains et poissons. Il les leur a distribués en suffisance, montrant que tous nos besoins le préoccupent, qu’ils soient spirituels ou physiques (Matthieu 14 : 15-20).
Ces situations, comme bien d’autres, illustrent l’un des buts que Jésus s’est fixé : être accessible pour toute personne en détresse. L’amour n’est pas exclusif mais inclusif : « Je ne repousserai pas celui qui vient à moi », affirme Jésus (Jean 6 : 37). Mieux, il va lui-même à la rencontre de celles et ceux qui ne peuvent l’approcher, comme cet homme paralysé depuis trente-huit ans, couché sous les portiques de la piscine de Béthesda (Jean 5 : 1-15). Il se soucie même de ceux qui, comme la Samaritaine, n’ont pas conscience que Jésus peut les aider. En abordant cette femme, Jésus confirme sa place auprès des gens qui ont besoin de lui, même s’ils sont encore trop remplis d’eux-mêmes pour réaliser le vide de leur cœur.
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Tu me demandes à boire, à moi ? La Samaritaine porte un fardeau bien plus lourd que sa cruche. Mais elle n’a aucune envie de se livrer, de se confier à quelqu’un. A fortiori à un étranger, à un Juif qu’elle ne connaît pas. La renommée de Jésus n’est pas encore parvenue aux portes de Sychar (Luc 4 : 37). Elle en a surtout assez des leçons de morale.
Mais cet homme engage la conversation. Il lui demande même à boire. Comment lui refuser ce service sans trahir les lois de l’hospitalité ? Elle tente une esquive : « Comment ? Tu es juif et tu me demandes à boire, à moi qui suis samaritaine ? » Une réaction aussi glaciale aurait dû clore la discussion. Mais Jésus veut entrer en contact avec cette femme ; il n’hésite pas à renverser les préjugés ethniques, religieux, sexuels et moraux qu’elle dresse comme une barrière entre eux.
Un chemin d’humiliation Rien n’arrête Jésus-Christ dans sa détermination à vous rencontrer ! Aucun obstacle n’est infranchissable pour lui. Il en a donné la preuve en s’abaissant pour prendre la condition humaine. Pour vous atteindre, Jésus est venu de loin. Il a franchi la distance infinie qui sépare le ciel de la terre, traversant la barrière de l’espace et du temps. Et il ira encore plus loin pour vous rejoindre véritablement. Mesurez-vous réellement ce qu’il lui en a coûté ? À force d’entendre cette vérité rabâchée de Dieu devenu homme en Jésus-Christ, elle est devenue banale, insignifiante. Mais pour Jésus, ce fut loin d’être évident. Plei-
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nement Dieu dans ce qu’il est d’infini, il a vécu une démarche profondément humiliante. On peut dire qu’il est tombé bien bas ! Mais, comme l’écrit François Mauriac, « Il n’est rien de trop bas lorsque Dieu s’abaisse 5 ».
Le Nouveau Testament en rend compte : « Lui qui, dès l’origine, était de condition divine, ne chercha pas à profiter de l’égalité avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, et il a pris la condition du serviteur. Il se rendit semblable aux hommes en tous points, et tout en lui montrait qu’il était bien un homme » (Philippiens 2 : 6-7). Imaginons que vous renonciez à votre nature humaine pour devenir une fourmi, vous resteriez très loin de la vérité, tant est grande la différence entre Dieu et les hommes. De par sa nature divine, Jésus ne connaissait aucune limite. En devenant homme, il a dû accepter les restrictions inhérentes à tout être humain. En Jésus-Christ, Dieu a voulu vous rencontrer au plus près, face à face, d’homme à homme. Il a vécu votre vie d’être humain de l’intérieur. Il ne l’a pas fait pour mieux vous comprendre (étant Dieu, il connaît tout de nous) mais pour que vous preniez conscience à quel point Dieu est proche de vous, à quel point il veut entrer en relation avec vous.
Quelle image de Dieu ? Un Dieu accessible, qui renonce à ses prérogatives, qui s’humilie, qui se met au service des hommes, qui Souffrances et bonheur du chrétien, Éd. Bernard Grasset, le livre de poche chrétien, p. 13.
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vient à leur rencontre, voilà un Dieu inattendu, loin des clichés et des représentations habituelles !
Dieu n’est pas ce vieillard courroucé, sévère et intransigeant. Il n’est pas ce savant fou, dépassé par sa création, qui viendrait de temps en temps « s’asseoir sur le rebord du monde pour voir ce que les hommes en ont fait », comme le chante Francis Cabrel 6. Il n’est pas ce sadique cosmique qui prend plaisir à nous voir échouer, simplement pour prouver qu’il a raison. Il n’est pas non plus ce marionnettiste qui tire les ficelles de notre vie, sans que nous puissions influer sur un destin écrit à l’avance.
À l’opposé, il n’est pas ce Père Noël bonasse qui laisse tout faire. C. S. Lewis, l’auteur du Monde de Narnia, a écrit : « Pour nous satisfaire, en réalité, il nous faudrait un Dieu qui dise, à propos de toutes nos fantaisies : « Qu’importe, pourvu qu’ils soient contents… » Nous souhaitons, en effet, non pas tant un Père dans le ciel, qu’un grand-père, un personnage complaisant et sénile 7 ». Avec le poète Heinrich Heine, nous imaginons que Dieu pardonnera, parce c’est son métier ! Dieu n’est pas non plus un principe indéfini, une force unifiante, une idée ou une projection de nos sentiments humains.
Dieu est ce que la Bible nous révèle de lui : une Personne merveilleuse, admirable et parfaite en tout, dont l’expression la plus concrète, la plus saisissable est Jésus-Christ. L’Évangile explique que c’est Jésus, son Fils unique qui nous a fait connaître Dieu (voir Jean 1 : 18). Jésus-Christ révèle la véritable nature de Dieu, son Père. Il porte un autre nom dans la Bible : « Emmanuel », ce qui se traduit par « Dieu avec nous » (voir Ésaïe 7 : 14 ; Mat Assis sur le rebord du monde, album Samedi soir sur la terre. Le problème de la souffrance, Éd. Desclée de Brouwer, p. 45.
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thieu 1 : 23), Dieu proche de vous. Si vous voulez connaître Dieu, regardez vivre et mourir Jésus-Christ !
Que peut-il pour vous ? D’aucuns ont l’impression pénible que Dieu ne les comprend pas. Ils pensent qu’il est indifférent ou trop distant pour prendre réellement leurs problèmes à cœur. Que peut-il pour votre couple brisé ? Que peut-il pour apaiser vos tensions familiales ? Peut-il orienter vos choix de vie, leur donner un véritable sens et une assise solide ?
Le rendez-vous au puits de Jacob, inattendu pour la Samaritaine mais voulu par Jésus, souligne la compassion de Dieu. La fatigue et la soif ressenties par le Christ sont la preuve qu’aucune contingence de votre vie ne lui est étrangère. La Bible le décrit non seulement comme un serviteur mais comme le serviteur souffrant, « méprisé, abandonné des hommes, un homme de douleur habitué à la souffrance » (Ésaïe 53 : 3). Qui mieux que lui peut déchiffrer les sentiments écorchés de la Samaritaine ?
Identique mais différent Jésus-Christ est humain en tous points, à une exception près. Mais elle est de taille ! Cette différence exprime la divinité de Jésus bien mieux que ses miracles ne le font. La lettre aux Hébreux explique que Jésus, le Fils de Dieu, n’est pas incapable de se sentir touché par nos faiblesses : « Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché » (Hébreux 4 : 4-15).
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Jésus a tout connu de notre humanité, sauf le péché. Il a subi le mal qu’on lui a infligé mais il ne l’a pas connu comme nous, de l’intérieur. Il en a été affecté, mais pas infecté. Suffisamment proche pour nous comprendre, jusque dans nos tentations, il a gardé ses distances avec le mal dont les multiples manifestations empoisonnent notre vie. Et heureusement ! Sinon que pourrait faire pour vous un Dieu incapable de résister au mal et de le vaincre ?
Pour une rencontre, il faut être deux ! La volonté de Jésus d’entrer en relation avec vous malgré votre indifférence ou vos rebuffades constitue la preuve de son intérêt à votre égard. Ce qui fait de chacun un être exceptionnel, c’est que Dieu veut vous rencontrer. Un tel Dieu ne mérite-t-il pas d’être mieux connu ? La Samaritaine, malgré ses blessures, sa vie sentimentale délabrée, son amertume accumulée, accepte que Jésus lui parle. Mieux, elle accepte de lui parler, d’entrer en communication, superficiellement d’abord, car il lui faudra du temps pour ouvrir son cœur. Mais elle n’évite plus un entretien dont elle pressent l’importance.
Vous non plus, cher lecteur, ne connaissez peut-être pas Jésus-Christ. Sa réputation n’est plus à faire dans la mesure où la Bible reste le livre le plus diffusé dans le monde. Mais vos connaissances à propos du Christ se limitent peut-être à quelques notions religieuses plus ou moins vagues. À moins que vous soyez tombé dans la marmite du christianisme quand vous étiez petit, il n’est pas évident de cerner qui il est. Pourquoi ne pas dépoussiérer ce que vous savez de Jésus-Christ et admettre que vous ne le connaissez pas vraiment ?
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Par ailleurs, vos échecs sentimentaux ont altéré votre capacité à croire aux relations vraies et durables. L’émerveillement de l’amour s’atténue après chaque rupture. Que peut faire pour vous Jésus de Nazareth, apparu comme un météore en Israël voici deux mille ans ? Reconnaissez qu’il a marqué l’histoire comme personne. Si le christianisme a de nombreux détracteurs, la personne du Christ en a très peu !
Depuis sa venue sur la terre, le temps se compte avant et après sa naissance. Il voudrait tout aussi durablement marquer votre vie, y inscrire un avant et un après, lui donner un nouveau départ.
Le dramaturge et romancier Eric-Emmanuel Schmidt a écrit : « Une rencontre, c’est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après 8 ». La plus improbable des rencontres, celle où le désir de Jésus de vous rencontrer rejoint votre besoin de le trouver, peut devenir la plus bouleversante des expériences. La Samaritaine ne croyait pas qu’il soit possible pour un Juif de communiquer avec quelqu’un comme elle. Elle ne voyait pas ce qu’il pourrait lui apporter. Pourtant, elle a pris le risque d’essayer. Nous vous invitons à l’imiter : abandonnez vos préjugés sur Jésus-Christ et osez la rencontre avec lui ! Il est venu de loin dans ce but.
L’Évangile selon Pilate, Livre de Poche, p. 274
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s Pour aller plus loin
1. Quelles connaissances avez-vous de Jésus-Christ ? Sontelles suffisantes pour vous forger une opinion valable à son sujet ? Êtes-vous prêt à remettre vos préjugés en question par une lecture personnelle des Évangiles ? 2. Sur une feuille de papier, inscrivez sur deux colonnes ce que vous pensez personnellement de Jésus, en positif et négatif. 3. Quelle est la motivation de Jésus pour entrer en relation avec la Samaritaine ? Que pensez-vous des intentions du Christ à votre égard ? 4. L’expérience personnelle de la condition humaine qu’a Jésus-Christ vous paraît-elle suffisante pour qu’il puisse vous comprendre ? 5. Après un ou plusieurs échecs, quelle est votre vision de l’amour ? Pensez-vous qu’il soit encore possible d’aimer et d’être aimé durablement ? 6. La perplexité de la Samaritaine ne l’a pas empêchée de continuer le dialogue. Êtes-vous prêt à faire de même ?
Marc Van de Wouwer • Marié et père de 3 enfants, Marc est cadre dans l’administration. Passionné par l’Évangile, il se consacre à faire connaître cette « bonne nouvelle » au plus grand nombre par des conférences et des livres.
Votre bonheur à deux n’est plus qu’une image du passé ? Vous voulez sortir de votre misère affective ? L’origine de vos problèmes ne se trouve pas seulement en vous-même ou chez votre conjoint. Elle est d’ordre spirituel. En effet, comment aimer sans être relié à la source de l’Amour ? Dans ce livre, découvrez la Personne capable de vous transformer. Vous pouvez vivre des relations solides, durables et épanouissantes. Et donner un nouveau départ à votre vie ! « Ce dont nous avons le plus besoin pour résoudre nos peines de cœurs est de recevoir un cœur nouveau. Jésus-Christ nous propose une transplantation cardiaque spirituelle. Seul un cœur nouveau peut produire un amour nouveau ! » — Tiré du livre
Marc Van de Wouwer
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• Au début, tout était rose. Maintenant, tout est cassé entre nous. • Malgré tous nos efforts, nous avons fini par nous entre-déchirer. • Dix ans de mariage et deux enfants… et nous voilà au bord du divorce ! • Après une séparation, comment reconstruire sa vie ? • Aimer autrement, est-ce possible ?
5,00 € ISBN 2-9102-4625-6
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