COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
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Warren W. Wiersbe
Avec Dieu, vous ferez des exploits, et ce livre vous le rappellera ! Les actes dits « des apôtres » montrent surtout la force du Saint-Esprit. En effet, le terme de « puissance » traverse ce récit de la vie des premiers chrétiens : − puissance de témoignage et de consécration du disciple ; − puissance de transformation des persécutions en bénédictions ; − puissance de résolution des conflits dans l’Église. « Si nous saisissons les principes de puissance rapportés dans les Actes, nous pouvons devenir dynamiques et voir notre église locale accomplir des exploits pour le Seigneur » – W. Wiersbe. Depuis la Pentecôte, une nouvelle dynamique éclaire le monde pour le changer. Puisse ce commentaire vous encourager à laisser Dieu produire ce résultat dans votre vie et dans celle de votre assemblée !
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W. Wiersbe
biblique
Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».
dynamiques biblique
« Mais, bientôt, le Saint-Esprit descendra sur vous et vous revêtira de force pour vous rendre capables d’être mes témoins à Jérusalem, à travers toute la Judée et la Samarie et jusqu’au bout du monde » (Actes 1 : 8 – Parole vivante).
Actes 1 à 12 • Soyez dynamiques
Actes 1 à 12 • Soyez dynamiques
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Actes 1 à 12 Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-43-3
Soyez dynamiques • Volume 1 • Actes 1 à 12
Questions d’étude
Warren W. Wiersbe
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Actes 1 à 12 Texte de Parole vivante inclus
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ELB est un département de BLF Europe Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France www.blfeurope.com
Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Dynamic © 1987 by Warren W. Wiersbe Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View Colorado Springs • Colorado 80918 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Édition en langue française : Soyez dynamiques • Volume 1 • Warren W. Wiersbe © 2008 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Sabine Bastin Couverture et mise en page : BLF Europe Imprimé dans l’Union européenne. Les citations sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée (Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission. ISBN 978-2-910246-28-0 Dépôt légal 2e trimestre 2008 Index Dewey (CDD) : 226.6 Mots-clés : Bible – N. T. – Actes – Commentaire
Nous dédions ce livre à quelques amis missionnaires qui ont relevé des défis et ont enrichi nos vies et l’Église : Paul et Kathie Buyse Don et Alene Dix Don et Vera Hillis Abe et Marj Van Der Puy
Préface Nous appelons le second livre de Luc « Actes des apôtres » alors qu’il s’agit en réalité des « Actes du peuple de Dieu accomplis par la puissance du Saint-Esprit ». Les Actes décrivent la puissance de Dieu. C’est pourquoi j’ai intitulé ce commentaire « Soyez dynamiques ». Je pense que Luc approuverait mon choix car, après tout, le peuple de Dieu partage aujourd’hui le même dynamisme spirituel qui animait les premiers chrétiens. En nous abandonnant à l’Esprit, nous pouvons ajouter des chapitres à l’histoire enthousiasmante de l’Église. Les Actes rapportent des événements uniques, qui ne se reproduiront pas, ainsi que des événements transitoires. Mais les principes spirituels fondamentaux de l’époque où Pierre et Paul ont exercé leur ministère demeurent identiques aujourd’hui. Nous devons regarder au-delà de l’anecdotique pour discerner l’essentiel et redécouvrir la dynamique spirituelle de la Parole de Dieu, ainsi que la prière, l’amour, la communion, la persécution et le témoignage personnel pour Christ. Si nous saisissons les principes de puissance rapportés dans les Actes, nous pouvons devenir dynamiques et voir notre église locale accomplir des exploits pour le Seigneur. Je crois que l’étude des Actes produira ce résultat dans votre vie et celle de votre assemblée. Warren W. Wiersbe
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Soyez dynamiques • Volume 1
Suggestion de plan du livre des Actes Thème : L’expansion de l’Église dans le monde
Verset clé : Actes 1 : 8
I. Le ministère de Pierre – Actes 1-12
1. Centre : Jérusalem 2. Ministère auprès des Juifs essentiellement 3. Pierre et les Juifs (1 à 7) 4. Pierre et les Samaritains (8) 5. La conversion de Saul (9) 6. Pierre et les païens (10 et 11) 7. Arrestation et libération de Pierre (12)
II. Le ministère de Paul – Actes 13-28 1. Centre : Antioche, Syrie 2. Ministère auprès des païens essentiellement 3. Premier voyage missionnaire de Paul (13 et 14) 4. La conférence de Jérusalem (15) 5. Deuxième voyage missionnaire de Paul (16 : 1 à 18 : 22) 6. Troisième voyage missionnaire de Paul (18 : 23 à 21 : 17) 7. Arrestation de Paul et voyage jusqu’à Rome (21 : 18 à 28 : 31)
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1 Actes 1
La foi des premiers chrétiens Un célèbre producteur hollywoodien a affirmé un jour que, pour avoir du succès, un film devait commencer par un tremblement de terre et progresser en intensité vers un point culminant. Luc n’a assurément pas appliqué cette recette lorsqu’il a écrit le livre des Actes. À l’exception de l’ascension de Jésus-Christ, les événements décrits dans le premier chapitre n’ont rien de spectaculaire. Après tout, que peut bien avoir d’enthousiasmant une réunion de travail ? Dans ce cas, pourquoi rapporter ces événements ? Pourquoi ne pas avoir commencé par le récit de la Pentecôte ? Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, Luc écrivait le second tome d’un travail entamé, que nous appelons l’Évangile selon Luc (voir Luc 1 : 1-4) et il se devait de commencer par les salutations et l’introduction adéquates. Nous ne savons pas qui était Théophile ni même s’il était chrétien, mais la formule employée par Luc suggère qu’il pourrait s’agir d’un haut fonctionnaire romain (voir Actes 23 : 26 ; 24 : 3 ; 26 : 25). Théophile était peut-être déjà chrétien ou tout au moins en recherche, soucieux d’étudier la foi chrétienne avec attention. Nous pouvons espérer qu’il fut digne de son nom, qui signifie « ami de Dieu ». Plus important encore, Luc devait établir un lien entre son récit de l’Évangile et le livre des Actes (Luc 24 : 5053). Or, à la fin de son Évangile, les croyants se réunissaient au Temple pour louer Dieu. Luc devait reprendre 9
Soyez dynamiques • Volume 1 le fil de son récit là où il l’avait laissé et décrire la suite des événements. Imaginez votre confusion si, en lisant le Nouveau Testament, vous tourniez la dernière page de l’Évangile selon Jean pour découvrir… Romains ! « Comment l’Église s’est-elle développée jusqu’à Rome ? », vous demanderiez-vous. La réponse se trouve dans le livre des Actes. Les Actes décrivent aussi l’œuvre du Saint-Esprit dans et à travers l’Église. L’Évangile selon Luc rapporte ce que Jésus a commencé à accomplir et à enseigner dans son corps incarné. Le livre des Actes rapporte ce que Jésus a continué à accomplir et à enseigner à travers son corps spirituel, l’Église. Aujourd’hui encore, grâce aux Actes, les communautés locales peuvent se familiariser avec le quotidien et le ministère de l’Église, notamment ses réunions de travail ! Dans ce premier chapitre, les croyants règlent des questions demeurées en suspens et se préparent à la Pentecôte. Leurs décisions et leurs propos nous révèlent la foi de l’Église primitive. Quelles étaient exactement leurs convictions ?
Ils croyaient au Christ ressuscité (1 : 1-11) Après sa résurrection, Jésus est demeuré sur la terre pendant quarante jours au cours desquels il a pris soin de ses disciples. Il leur avait déjà ouvert l’esprit sur le message de l’Ancien Testament qui le concernait (Luc 24 : 44-48), mais ils avaient d’autres leçons à apprendre avant de pouvoir entamer pleinement leur nouveau ministère. Pendant ces quarante jours, Jésus apparaissait et disparaissait, et les disciples ne savaient jamais vraiment quand il allait se montrer. C’était là une excellente préparation pour l’Église parce que les jours approchaient où Jésus ne serait plus sur la terre pour l’enseigner personnellement. Aujourd’hui, nous, les croyants, ignorons quand le Seigneur va revenir de sorte que notre situation est à peu près similaire à la leur. 10
Actes 1 Pendant ce temps de préparation particulier, le Seigneur leur a transmis plusieurs leçons importantes. La réalité de sa résurrection (1 : 3a). Certains croyants nourrissaient peut-être des doutes quarante jours plus tôt (Marc 16 : 9-14), mais la résurrection de Jésus ne pouvait désormais plus être remise en cause. Pour fortifier leur foi, il leur a présenté « plusieurs preuves » que Luc ne détaille pas. Nous savons que lorsque Jésus rencontrait ses disciples, il les invitait à toucher ses cicatrices et mangeait même devant eux (Luc 24 : 38-43). Peu importent les preuves apportées, elles ont été convaincantes. La foi en sa résurrection était capitale pour l’Église parce que son propre impact spirituel en dépendait. De même, le message de l’Évangile implique l’authenticité de la résurrection (1 Cor. 15 : 1-8 ; Rom. 10 : 9-10) car, si Jésus était resté mort, l’Église n’aurait rien eu à annoncer. Enfin, la position officielle des autorités juives était que les disciples avaient dérobé le corps de Jésus dans son tombeau (Matt. 28 : 11-15). Les croyants devaient pouvoir réfuter ces allégations pour témoigner partout dans le pays. Ces disciples ont été choisis pour être les témoins privilégiés de la résurrection du Christ, un thème qui restera au cœur de leur ministère (Actes 1 : 22 ; 2 : 32 ; 3 : 15 ; 5 : 30-32). La plupart des habitants de Jérusalem savaient que Jésus de Nazareth avait été crucifié, mais ils ignoraient qu’il était ressuscité d’entre les morts. Par leurs paroles, leur comportement et leurs actes percutants, les croyants ont annoncé au monde que Jésus était vivant. C’était là le signe de Jonas promis par Jésus à la nation (Matt. 12 : 38-41) : sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. La venue de son royaume (1 : 3b). Il s’agit du règne de Dieu sur le cœur et la vie de ceux qui ont choisi de croire en lui (voir Matt. 6 : 33 ; 1 Jean 3 : 1-9 ; Rom. 14 : 17). La lecture des quatre récits de l’Évangile montre que les apôtres entretenaient une vision fortement politique du royaume et se souciaient particulièrement de leur propre statut et de leurs privilèges respectifs. Juifs patriotes, ils 11
Soyez dynamiques • Volume 1 aspiraient à voir la défaite de leurs ennemis et l’instauration ultime du royaume glorieux du Roi Messie. Ils ne comprenaient pas la nécessité d’opérer d’abord un changement dans le cœur des individus (voir Luc 1 : 67-79). Jésus ne les a pas réprimandés pour leurs incessantes questions sur le futur royaume juif (1 : 7). Après tout, il avait ouvert leur esprit à la compréhension des Écritures (Luc 24 : 44-45). Ils savaient donc ce qu’ils demandaient. Dieu ne nous a toutefois pas révélé son agenda et il est vain de spéculer. L’important n’est pas de se montrer curieux de l’avenir, mais bien de se préoccuper du présent et de partager le message du royaume spirituel de Dieu. C’est l’un des autres thèmes essentiels du livre des Actes (voir 8 : 12 ; 14 : 22 ; 20 : 25 ; 28 : 23, 31). La puissance de son Saint-Esprit (1 : 4-8). JeanBaptiste avait annoncé le futur baptême dans le SaintEsprit (Matt. 3 : 11 ; Marc 1 : 8 ; Luc 3 : 16 ; Jean 1 : 33 ; voir aussi Actes 11 : 16) et voici que la prophétie est sur le point de s’accomplir. Jésus avait aussi promis la venue de l’Esprit (Jean 14 : 16-18, 26 ; 15 : 26-27 ; 16 : 715). Les disciples seraient alors revêtus d’une puissance qui leur permettrait de servir l’Éternel et d’accomplir sa volonté (Luc 24 : 49). Jean avait évoqué le baptême « d’Esprit saint et de feu », mais Jésus ne parle pas de feu. Pourquoi ? Parce que le baptême de feu concerne le jugement futur et le passage de la nation d’Israël par la tribulation (Matt. 3 : 11-12). L’apparition de langues de feu à la Pentecôte (Actes 2 : 3) ne peut pas être qualifiée de baptême. Actes 1 : 8 est un verset clé. D’abord, il explique que la puissance de l’Église vient du Saint-Esprit et non des hommes (voir Zach. 4 : 6). Le peuple de Dieu a connu plusieurs onctions de l’Esprit face à des situations et des obstacles nouveaux (Actes 2 : 4 ; 4 : 8, 31 ; 9 : 17 ; 13 : 9). Des individus ordinaires ont ainsi été capables d’accomplir des actes extraordinaires parce que l’Esprit de Dieu était à l’œuvre dans leur vie. Le ministère du Saint-Esprit n’est pas un luxe, mais bien une nécessité absolue. 12
Actes 1 Les mots « témoin », « témoignage » et « témoigner » sont essentiels et utilisés à maintes reprises dans le livre des Actes. Un témoin est une personne qui raconte ce qu’elle a vu ou entendu (4 : 19-20). Si vous deviez témoigner lors d’un procès, le juge ne s’intéresserait pas à vos idées ou à vos opinions. Il voudrait seulement entendre ce que vous savez. Le mot « martyr » en français vient du grec « martus, marturos » qui signifie « témoin ». De nombreux enfants de Dieu ont scellé leur témoignage en le payant de leur vie. La volonté de « gagner des âmes » est très souvent évoquée dans nos églises et constitue incontestablement un but essentiel. Toutefois, si certains parmi le peuple de Dieu sont appelés à l’évangélisation (Éph. 4 : 11), tous les enfants de Dieu sont censés être des témoins et annoncer aux perdus la venue d’un Sauveur. Tout chrétien n’est pas forcément en mesure d’amener un pécheur au stade de la foi et de la conversion (bien que la plupart d’entre nous pourraient faire beaucoup mieux en la matière !), mais tout chrétien peut être un témoin fidèle de Jésus-Christ. « Le témoin véridique délivre des âmes » (Prov. 14 : 25). Actes 1 : 8 donne aussi un aperçu général du livre des Actes en décrivant la diffusion géographique de l’Évangile : de Jérusalem (chap. 1-7) à la Judée et la Samarie (8-9), puis auprès des païens et jusqu’aux extrémités de la terre (10-28). Peu importe où nous vivons, si nous sommes chrétiens, nous devons commencer par témoigner chez nous, puis auprès du monde entier. Oswald J. Smith avait coutume de dire : « La lumière qui brille le plus loin est celle dont l’éclat est le plus éblouissant à la maison ». L’assurance de son retour (1 : 9-11). L’ascension de notre Seigneur était un aspect important de son ministère car s’il n’était pas retourné au Père, il n’aurait pas envoyé le don promis du Saint-Esprit (Jean 16 : 5-15). Par ailleurs, notre Sauveur siège désormais au ciel où il est devenu le souverain sacrificateur qui intercède pour nous et nous donne la grâce dont nous avons besoin pour 13
Soyez dynamiques • Volume 1 vivre et servir (Héb. 4 : 14-16). Il est aussi notre avocat auprès du Père, qui nous pardonne lorsque nous confessons nos péchés (1 Jean 1 : 9 à 2 : 2). Exaltée et glorifiée, la tête de l’Église œuvre désormais avec son peuple sur la terre, en l’aidant à accomplir son plan (Marc 16 : 1920). Alors que les croyants regardaient Jésus s’élever vers la gloire, deux anges apparurent et les réprimandèrent avec douceur. Les anges jouent un rôle important dans le ministère décrit dans les Actes, de même qu’aujourd’hui, bien que nous ne puissions pas les voir (voir Actes 5 : 1920 ; 8 : 26 ; 10 : 3-7 ; 12 : 7-10, 23 ; 27 : 23). Ils sont au service des saints (Héb. 1 : 14). Les deux messagers donnent aux croyants l’assurance que Jésus-Christ reviendra, de la même manière qu’il les a quittés. Ce passage semble évoquer son apparition publique « sur les nuées du ciel » (Matt. 24 : 30 ; 26 : 64 ; Apoc. 1 : 7) plutôt que sa venue pour emmener son Église « en un clin d’œil » (1 Cor. 15 : 51-52 ; 1 Thes. 4 : 13-18). Peu importent les diverses interprétations du programme prophétique de Dieu, les chrétiens s’accordent sur le retour du Christ et sur le fait qu’il peut se produire à tout moment. Il s’agit pour tout croyant d’une profonde source de motivation pour le servir fidèlement (Luc 12 : 3448).
Ils croyaient les uns aux autres (1 : 12-14) Les disciples obéirent au commandement du Seigneur et retournèrent à Jérusalem « avec une grande joie » (Luc 24 : 52). Le groupe se rencontrait probablement dans la chambre haute où avait eu lieu la dernière Pâque, mais il se rendait aussi au Temple pour adorer (Luc 24 : 53). Quelle diversité parmi cette première assemblée de croyants ! Il s’y trouvait des hommes et des femmes, des apôtres et des gens ordinaires et même des membres de la famille terrestre de Jésus (voir Matt. 13 : 55 ; 14
Actes 1 Marc 6 : 3). Ses « frères » n’avaient pas cru en lui pendant son ministère (Jean 7 : 5), mais ils ont fini par lui faire confiance après la résurrection (Actes 1 : 14). Marie était membre de l’assemblée et elle participait à l’adoration et à l’intercession avec les autres. Leur communauté était centrée sur le Christ ressuscité et tous l’adoraient et le glorifiaient. Comme il aurait été aisé de semer la division au sein de cette merveilleuse assemblée d’humbles individus ! Les membres de la famille du Seigneur auraient pu prétendre à un statut particulier ou Pierre aurait pu être critiqué pour avoir lâchement renié Jésus. Pierre aurait pu blâmer Jean, car c’est Jean qui l’avait emmené dans la maison du souverain sacrificateur (Jean 18 : 15-16). Jean aurait aussi pu rappeler aux autres que lui seul s’était courageusement tenu au pied de la croix et qu’il avait même été choisi par le Seigneur pour prendre soin de sa mère. Mais aucune de ces réactions n’est intervenue. En fait, nul ne se souciait plus d’argumenter pour déterminer qui était le plus grand parmi eux ! L’expression clé est « d’un commun accord » (ou « tous ensemble »). Elle apparaît à six reprises dans les Actes (1 : 14 ; 2 : 1, 46 ; 4 : 24 ; 5 : 12 ; 15 : 25 ; voir aussi 2 : 44). Il régnait parmi ces croyants une merveilleuse unité qui les liait à Christ (Gal. 3 : 28 ; Ps. 133), le genre d’unité dont les chrétiens ont besoin aujourd’hui. Le prédicateur britannique Rowland Hill (1744-1833) a dit : « Je ne veux pas la destruction des murs de séparation entre les différentes dénominations chrétiennes. Je veux seulement qu’ils soient abaissés pour que nous puissions nous serrer la main plus facilement ! » Il ne suffit pas aux chrétiens de croire en Jésus-Christ. Ils doivent aussi croire les uns aux autres. Dieu avait confié à ces 120 individus (Actes 1 : 15) la responsabilité solennelle de témoigner dans un monde perdu et aucun d’eux ne pouvait relever le défi seul. Ils subiraient bientôt de graves persécutions et l’un d’entre eux, Jacques, donnerait sa vie pour Christ. Il n’était plus l’heure de se demander « Qui est le plus grand parmi nous ? » ou « Qui 15
Soyez dynamiques • Volume 1 a commis le plus grand péché ? », mais il était temps de s’unir dans la prière et de se tenir ensemble devant le Seigneur. Dans l’attente et l’adoration commune, ils étaient mieux préparés à leur futur ministère.
Ils croyaient en la prière (1 : 14, 24-25) La prière joue un rôle significatif dans l’histoire de l’Église telle que nous la rapporte le livre des Actes. Les croyants priaient pour être dirigés dans leurs décisions (1 : 15-26) et pour avoir le courage de témoigner du Christ (4 : 23-31). En fait, l’intercession était un élément à part entière de leur ministère quotidien (2 : 42-47 ; 3 : 1 ; 6 : 4). Étienne a prié alors même qu’il était lapidé (7 : 55-59). Pierre et Jean ont prié pour les Samaritains (8 : 14-17) et Saul de Tarse a prié après sa conversion (9 : 11-12). Pierre a prié avant de ressusciter Dorcas (9 : 36-43). Corneille a prié que Dieu lui montre comment être sauvé (10 : 1-4) et Pierre se trouvait en prière sur la terrasse quand Dieu lui a révélé comment répondre à la prière de Corneille (10 : 9). Réunis dans la maison de Jean-Marc, les croyants ont prié pour Pierre qui était emprisonné et le Seigneur l’a délivré à la fois de la prison et de la mort (12 : 1-11). L’église d’Antioche a prié et jeûné avant d’envoyer Barnabas et Paul (13 : 1-3 ; voir aussi 14 : 23). C’est lors d’une réunion de prière à Philippes que Dieu a ouvert le cœur de Lydie (16 : 14), tandis qu’une autre réunion de prière à Philippes a ouvert les portes de la prison (16 : 25ss). Paul priait pour ses amis avant de les quitter (20 : 36 ; 21 : 5). Au beau milieu d’une tempête, il a demandé la bénédiction de Dieu (27 : 35) et après une tempête, il a prié pour la guérison d’un malade (28 : 8). Pratiquement chaque chapitre des Actes contient ainsi une référence à la prière : le livre établit très clairement qu’il se passe quelque chose quand le peuple de Dieu se met à genoux. 16
Actes 1 Il s’agit assurément d’une bonne leçon pour l’Église contemporaine. La prière est à la fois le thermomètre et le thermostat de l’église locale, car la « température spirituelle » monte ou descend en fonction de l’intercession des croyants. John Bunyan, auteur du Voyage du Pèlerin, a dit : « La prière est un bouclier pour l’âme, un sacrifice pour Dieu et un fouet pour Satan ». Le livre des Actes montre concrètement qu’il avait raison.
Ils croyaient en la direction de Dieu (1 : 15-26) Le Seigneur Jésus n’était plus aux côtés des croyants pour les diriger personnellement, mais ils n’étaient pas pour autant privés de la direction divine car ils disposaient de la Parole de Dieu et de la prière. Celles-ci constituaient, en réalité, le fondement du ministère de l’Église tel qu’il nous est rapporté dans le livre des Actes (6 : 4). Pierre a été critiqué pour avoir pris la direction. Je crois pourtant qu’il accomplissait là la volonté de Dieu. Jésus avait clairement dit que Pierre serait leur chef (Matt. 16 : 19 ; Luc 22 : 31-32 ; Jean 21 : 15-17). Il ne leur était pas supérieur, mais il était leur chef reconnu. Son nom est cité en premier dans chacune des énumérations des apôtres, y compris dans Actes 1 : 13. Pierre et les autres auraient-ils dû attendre que l’Esprit leur soit envoyé ? N’oublions pas que le Seigneur avait déjà soufflé sur eux pour leur transmettre son Esprit (Jean 20 : 22). Quand l’Esprit est descendu à la Pentecôte, il avait pour but de les remplir de puissance et de les baptiser dans un seul corps en Christ. Nous devons aussi nous rappeler que le Seigneur avait ouvert leur esprit pour qu’ils comprennent les Écritures (Luc 24 : 45). Quand Pierre évoque Psaumes 69 : 26 et 109 : 8, il ne parle pas sous sa propre inspiration, mais il est dirigé par l’Esprit de Dieu. Ces hommes croyaient tout à fait à l’inspiration divine de l’Ancien Testament (Actes 1 : 16, voir aussi 3 : 18 et 4 : 25) et ils croyaient 17
Soyez dynamiques • Volume 1 également que ces textes pouvaient s’appliquer concrètement à leur situation. Un jour, un auditeur m’a écrit pour me demander : « Pourquoi prêchez-vous sur l’Ancien Testament à la radio ? Après tout, c’est de l’histoire ancienne et tout a été accompli par Jésus ! » Je lui ai expliqué que la seule « Bible » dont disposait l’Église primitive était l’Ancien Testament. Or, les croyants étaient malgré tout en mesure de découvrir la volonté de Dieu. Nous avons besoin à la fois de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les auteurs du Nouveau Testament citent d’ailleurs régulièrement l’Ancien pour démontrer leur propos. Saint-Augustin a dit : « Le Nouveau est dissimulé dans l’Ancien et l’Ancien est révélé par le Nouveau ». Il est évident que nous devons interpréter l’Ancien Testament à la lumière du Nouveau, mais nous ne devons pas croire que Dieu ne parle plus à son peuple à travers les textes de l’Ancien Testament. « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile » (2 Tim. 3 : 16, italique ajouté). « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4 : 4, italique ajouté). Nous devons utiliser toute la Bible et confronter les Écritures aux Écritures pour comprendre la pensée de Dieu. Certains affirment : « Les croyants ont eu tort de désigner un nouvel apôtre parce que Paul est celui qui avait été choisi par Dieu pour compléter les effectifs. Ils ont nommé Matthias et plus personne n’a jamais entendu parler de lui ! » À l’exception de Pierre et Jean, aucun des douze premiers apôtres n’est plus mentionné nommément dans les Actes après le verset 1 : 13 ! Paul n’aurait pas pu compléter les effectifs parce qu’il ne répondait pas aux critères divins des versets 21 et 22. Il n’a pas été baptisé par Jean-Baptiste, il n’a pas voyagé avec les apôtres quand Jésus était parmi eux sur la terre et, bien qu’il ait vu le Christ glorifié, il n’a pas été témoin de sa résurrection. Paul a clairement établi qu’il ne devait pas être assimilé aux Douze (Gal. 1 : 15-24 ; 1 Cor. 15 : 8-9) et 18
Actes 1 les Douze le savaient. Si ces derniers avaient jugé que Paul devait être l’un des leurs, ils se sont bien gardés de le montrer ! Ils ont même refusé de l’accueillir dans l’assemblée de Jérusalem avant que Barnabas vienne à sa rescousse (Actes 9 : 26-27) ! Les douze apôtres ont d’abord exercé leur ministère auprès des douze tribus d’Israël, tandis que Paul a été envoyé parmi les païens (Gal. 2 : 1-10). Non, Paul ne devait pas être le douzième apôtre. Pierre et les autres chrétiens étaient dans la volonté de Dieu en désignant Matthias et Dieu a donné son approbation en déversant sur Matthias le même Esprit que celui transmis aux apôtres personnellement choisis par Jésus (Actes 2 : 1-4, 14). Il était nécessaire que douze hommes témoignent à la Pentecôte auprès des douze tribus d’Israël et aussi que ces douze hommes soient préparés à siéger sur les douze trônes pour juger les douze tribus (Luc 22 : 2830). Dans les chapitres 2 à 7, le témoignage s’adresse essentiellement à Israël, « aux Juifs premièrement » (voir Rom. 1 : 16 et Actes 3 : 26 ; 13 : 46). Une fois ce message transmis aux païens (Actes 10-11), la priorité accordée aux Juifs s’estompe progressivement. Après son martyre, l’apôtre Jacques n’a pas été remplacé (Actes 12). Pourquoi ? Parce que le témoignage officiel adressé à Israël était désormais achevé et que la Bonne Nouvelle serait annoncée aussi bien aux Juifs qu’aux païens. Il n’était plus nécessaire que douze apôtres rendent témoignage aux douze tribus d’Israël. Le compte rendu transmis par Pierre concernant l’achat d’un champ et la mort de Judas semble contredire le récit de Matthieu 27 : 3-10, mais en réalité il le complète. Judas n’a pas acquis le champ personnellement, mais le prix ayant été payé avec son argent, il en était en quelque sorte l’acheteur. Et comme les trente pièces d’argent correspondaient au prix du sang, le champ a été baptisé « champ du sang » (Matt. 27 : 8). Il ne doit pas son nom au sang de Judas, car les Juifs n’auraient pas utilisé comme cimetière sacré un lieu profané par un suicide. 19
Soyez dynamiques • Volume 1 Judas s’est pendu, la corde s’est apparemment rompue et son corps (probablement déjà distendu) a éclaté en touchant le sol. Avant de « voter », les croyants ont prié pour recevoir la direction de Dieu parce qu’ils voulaient sélectionner l’homme que Dieu avait déjà choisi (Prov. 16 : 33). Leur glorieux Seigneur était à l’œuvre en eux et à travers eux depuis le ciel. C’est ici la dernière fois dans la Bible que le sort est tiré et il n’y a aucune raison que les chrétiens adoptent encore cette méthode aujourd’hui pour déterminer la volonté de Dieu. Il n’est pas toujours aisé de découvrir ce que Dieu attend de nous, mais si nous sommes disposés à lui obéir, il nous révèle sa volonté pour notre vie (Jean 7 : 17). L’important est de suivre l’exemple de l’Église primitive en privilégiant la Parole de Dieu et la prière. Tous les disciples de notre Seigneur ne se trouvaient pas dans la chambre haute, car seules 120 personnes étaient présentes. Or, d’après 1 Cor. 15 : 6, au moins 500 personnes ont vu simultanément le Christ ressuscité. Les exégètes ne s’accordent pas sur la population de la Palestine à cette époque et leurs estimations vont de 600 000 à 4 millions d’habitants. Peu importe le chiffre exact, les 120 croyants étaient une minorité. Ils ont pourtant bouleversé le monde pour Jésus-Christ ! Quel était leur secret ? La puissance du Saint-Esprit, comme nous l’explique Luc dans le chapitre 2.
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2 Actes 2
La puissance venue du ciel ! « Nous ne changerons ce monde ni par la critique ni par le conformisme au monde, mais par des vies enflammées par l’Esprit de Dieu, qui brilleront au sein du monde ». L’auteur de ce constat est le prédicateur et auteur américain Vance Havner (1901-1986), et il avait raison. L’Église primitive ne possédait aucun des atouts que nous jugeons désormais essentiels à notre réussite (locaux, argent, influence politique, statut social). Elle a pourtant rallié une multitude d’âmes à Christ et vu la création de nombreuses communautés chrétiennes à travers l’empire romain. Pourquoi ? Parce que la puissance du Saint-Esprit dynamisait son ministère. Les chrétiens étaient « animés par le feu de l’Esprit de Dieu ». Cette même puissance de l’Esprit reste accessible aujourd’hui pour faire de nous des témoins plus efficaces pour Christ. Plus nous comprenons son œuvre à la Pentecôte, plus notre relation avec lui et notre expérience de sa puissance seront profondes. Le ministère de l’Esprit consiste à glorifier Christ dans la vie et le témoignage du croyant (Jean 16 : 14) et c’est là tout ce qui importe. Actes 2 nous aide à comprendre le SaintEsprit en nous rapportant quatre expériences de la vie de l’Église.
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Soyez dynamiques • Volume 1
L’attente de l’Esprit saint (2 : 1) Pentecôte signifie « cinquantième » parce que cette fête se déroulait cinquante jours après la fête des Prémices (Lévitique 23 : 15-22). En Lévitique 23, le calendrier des fêtes juives retrace les grandes lignes de l’œuvre de Jésus-Christ. La Pâque symbolise sa mort en tant qu’Agneau de Dieu (1 Cor. 5 : 7 ; Jean 1 : 29) et la fête des Prémices sa résurrection d’entre les morts (1 Cor. 15 : 20-23). La Pentecôte, qui symbolise la naissance de l’Église, avait lieu cinquante jours après les Prémices. Les Juifs y fêtaient le don de la Loi, mais les chrétiens se réjouissent à cette occasion du don de l’Esprit saint à l’Église. La fête des Prémices avait lieu au lendemain du premier sabbat après la Pâque. Elle avait donc toujours lieu le premier jour de la semaine. (Le sabbat est le septième jour.) Jésus est ressuscité le premier jour de la semaine, devenant ainsi « les prémices de ceux qui sont décédés » (1 Cor. 15 : 20). Or, si la Pentecôte était fêtée cinquante jours plus tard (sept semaines et un jour), elle avait aussi lieu le premier jour de la semaine. Les chrétiens se réunissent pour rendre un culte à Dieu le dimanche, premier jour de la semaine, parce que le Seigneur est ressuscité ce jour-là, mais c’est aussi en ce jour-là que le SaintEsprit a été donné à l’Église. À l’occasion des Prémices, le sacrificateur agitait une gerbe devant l’Éternel, mais le jour de la Pentecôte, il présentait deux miches de pain. Pourquoi ? Parce qu’à la Pentecôte, le Saint-Esprit a baptisé les croyants et les a unis en un seul corps (voir 1 Cor. 10 : 17). Les croyants juifs ont reçu ce baptême à la Pentecôte et les croyants non juifs dans la maison de Corneille (Actes 10), ce qui explique la présence de deux miches de pain. Le levain (levure) dans les pains symbolise la présence du péché dans l’Église terrestre. En effet, l’Église ne sera pas parfaite tant qu’elle ne sera pas au ciel. Nous ne devons pas en conclure que ces dix jours de prière ont provoqué les miracles de la Pentecôte, ni que 22
Actes 2 nous pouvons prier aujourd’hui comme le firent les disciples et connaître une autre Pentecôte. Comme la mort de notre Seigneur au Calvaire, il s’agit d’un événement unique qui ne sera pas réitéré. L’Église peut connaître de nouvelles onctions de l’Esprit et la prière persistante est assurément une source essentielle de puissance spirituelle mais, pas plus que nous ne demanderions un autre Calvaire, nous ne devons pas réclamer d’autre Pentecôte.
L’adoration du Seigneur (2 : 2-13) Alors que nous étudions les événements de la Pentecôte, il est important de distinguer les éléments essentiels des éléments secondaires. L’Esprit est venu et les gens ont entendu « comme un souffle violent » et vu des langues de feu. L’Esprit a baptisé et rempli les croyants, puis il a parlé à travers les louanges adressées à Dieu en diverses langues. L’Esprit a donné à Pierre la puissance de prêcher, il a convaincu les personnes présentes de culpabilité et 3 000 d’entre elles ont accepté le Christ et ont été sauvées. Attardons-nous sur ces ministères distincts. L’Esprit est venu (2 : 2-3). Le Saint-Esprit était déjà actif avant la Pentecôte. Il est intervenu dans la création (Gen. 1 : 1-2), au fil de l’Ancien Testament (Juges 6 : 34 ; 1 Sam. 16 : 13) et dans la vie et le ministère de Jésus (Luc 1 : 30-37 ; 4 : 1, 14 ; Actes 10 : 38). Deux changements capitaux allaient toutefois se produire : l’Esprit ne descendrait pas simplement sur les individus, mais il habiterait désormais en eux et sa présence serait permanente et non plus temporaire (Jean 14 : 16-17). L’Esprit n’aurait pas pu venir plus tôt car il était essentiel que Jésus meure, ressuscite d’entre les morts et retourne au ciel avant que l’Esprit puisse être envoyé (Jean 7 : 3739 ; 16 : 7ss). Souvenons-nous du calendrier juif dans Lévitique 23 : la Pâque, les Prémices, puis la Pentecôte. La venue du Saint-Esprit a été accompagnée par trois signes saisissants : le bruit d’un vent violent, des 23
Soyez dynamiques • Volume 1 langues de feu et les louanges des croyants dans divers langages. Le mot Esprit signifie aussi « vent », à la fois en hébreu et en grec (Jean 3 : 8). Les disciples n’ont pas senti un souffle, mais ils ont entendu le bruit d’un vent violent. Ils se trouvaient probablement au Temple quand le phénomène s’est produit (Luc 24 : 53). Le mot maison dans Actes 2 : 2 peut désigner le Temple (voir 7 : 47). Les langues de feu symbolisaient le puissant témoignage de l’Église auprès de la population. Le prédicateur anglais Campbell Morgan (1863-1945) nous rappelle que notre langue peut être enflammée par le ciel ou par l’enfer (Jacques 3 : 5-6) ! L’association du vent et du feu produit… un incendie ! L’Esprit a baptisé (1 : 5). Le mot grec baptizo a deux sens, l’un littéral et l’autre figuré. Il signifie littéralement « immerger », mais son sens figuré est « être assimilé à ». Le baptême de l’Esprit est l’acte par lequel Dieu a relié les croyants à la tête glorifiée de l’Église, Jésus-Christ, et constitué le corps spirituel du Christ sur la terre (1 Cor. 12 : 12-14). Historiquement, l’événement a eu lieu à la Pentecôte. Aujourd’hui, il se produit partout où un pécheur se donne à Christ et naît de nouveau. Lorsque le lecteur rencontre le mot « baptême » dans le Nouveau Testament, il doit faire preuve de discernement pour déterminer si le terme doit être interprété dans son sens littéral ou figuré. Ainsi, dans Romains 6 : 3-4 et Galates 3 : 27-28, la référence est symbolique puisque le baptême d’eau ne peut pas faire d’un pécheur un disciple de Jésus-Christ. Seul le Saint-Esprit en est capable (Rom. 8 : 9 ; 1 Cor. 12-13 ; voir Actes 10 : 44-48). Le baptême d’eau est un témoignage public de l’attachement du baptisé à Jésus-Christ, tandis que le baptême de l’Esprit est l’expérience personnelle et privée qui identifie la personne à Christ. Il est important de souligner que, d’un point de vue historique, le baptême de l’Esprit s’est déroulé en deux étapes : les croyants juifs ont été baptisés à la Pentecôte et les croyants païens ont été baptisés et rattachés au 24
Actes 2 Corps dans la maison de Corneille (Actes 10 : 44-48 ; 11 : 15-17 ; voir aussi Éph. 2 : 11-22). L’Esprit a rempli (2 : 4). Cette action du Saint-Esprit concerne la puissance de témoigner et de servir (1 : 8). Nous ne sommes pas exhortés à recevoir le baptême de l’Esprit car c’est là un acte que Dieu accomplit une fois pour toutes lorsque le croyant se donne à Christ. Par contre, nous avons reçu pour commandement d’être remplis de l’Esprit (Éph. 5 : 18) car nous avons constamment besoin de sa puissance pour servir Dieu efficacement. À la Pentecôte, les chrétiens ont à la fois été baptisés et remplis de l’Esprit. Plus tard, ils ont été remplis à plusieurs reprises (4 : 8, 31 ; 9 : 17 ; 13 : 9), mais ils n’ont pas connu d’autre baptême. Certains disent parfois : « Pourquoi se soucier des termes ? L’important est de recevoir le Saint-Esprit ! » Je doute qu’ils adoptent la même approche dans un quelconque autre domaine de la vie comme la médecine, la cuisine ou la mécanique. Quelle importance que le pharmacien utilise de l’arsenic ou de l’aspirine dans sa préparation, pour autant que le remède favorise la guérison ? Ou que le mécanicien installe un alternateur ou un carburateur tant que la voiture fonctionne ? Le Saint-Esprit a utilisé des mots pour nous révéler la vérité divine (1 Cor. 2 : 12-13) et ces mots possèdent un sens précis qui ne doit pas être altéré. La régénération ne doit pas être confondue avec la justification, ni la propitiation avec l’adoption. Chacun de ces termes est important dans le plan du salut divin et doit être défini avec précision et employé avec circonspection. Le baptême de l’Esprit signifie que nous appartenons au Corps du Christ ; la plénitude de l’Esprit signifie que notre corps lui appartient. Le baptême est définitif ; la plénitude se reproduit chaque fois que nous nous appuyons sur Dieu pour donner de la puissance à notre témoignage. Le baptême implique tous les autres croyants, car il nous unit au sein du Corps de Christ (Éph. 4 : 1-6), tandis que la plénitude est personnelle et 25
Soyez dynamiques • Volume 1 individuelle. Ce sont là deux expériences distinctes qu’il convient de ne pas confondre. L’Esprit a parlé (2 : 4-13). Remarquons que les croyants louaient l’Éternel et ne prêchaient pas l’Évangile, qu’ils parlaient des langages connus, et non une langue inconnue (2 : 6, 8). Luc cite quinze lieux géographiques différents et précise clairement que les habitants de ces contrées ont entendu Pierre et les autres annoncer les œuvres merveilleuses de Dieu dans leur langue maternelle. Le mot grec traduit par « langue » aux versets 6 et 8 est dialektos et désigne le langage ou le dialecte d’un pays ou d’une région (21 : 40 ; 22 : 2 ; 26 : 14). À moins que les Écritures stipulent le contraire, nous devons donc supposer que les autres passages des Actes ou de 1 Corinthiens qui évoquent le « parler en langues » décrivent une expérience identique : des croyants qui louent Dieu dans l’Esprit dans des langues connues. Pourquoi Dieu a-t-il accompli ce prodige ? D’abord, la Pentecôte a inversé le jugement prononcé à la tour de Babel quand Dieu a confondu les langues des hommes (Gen. 11 : 1-9). Cette sanction a dispersé les peuples, mais la bénédiction de Dieu à la Pentecôte a uni les croyants dans l’Esprit. Après Babel, les gens étaient incapables de se comprendre, mais à la Pentecôte, des hommes ont entendu et compris les louanges adressées à Dieu. La construction de la tour de Babel avait pour but de glorifier les hommes et de magnifier leur réputation, mais la Pentecôte a permis de glorifier Dieu. Le projet de Babel était un acte de rébellion, mais la Pentecôte était un ministère d’humble soumission à l’Éternel. Quel contraste ! L’autre but de ce « parler en langues » était d’annoncer à la population que l’Évangile s’adresse au monde entier. Dieu veut parler à chacun dans sa propre langue et délivrer le message rédempteur du salut en JésusChrist. Le livre des Actes met l’accent sur l’évangélisation du monde, « jusqu’aux extrémités de la terre » (1 : 8). « L’Esprit du Christ est celui des missions, a dit le missionnaire Henry Martyn, et plus nous nous approchons 26
Actes 2 de lui, plus nous devons devenir des missionnaires passionnés ». Le bruit du vent a visiblement attiré la foule vers le Temple où les croyants étaient réunis, mais ce sont les louanges des disciples qui ont vraiment retenu son attention. Quelques insouciants se sont moqués des disciples en les accusant d’être ivres, mais d’autres ont sincèrement voulu découvrir ce qui se passait. Les gens étaient bouleversés (2 : 6), étonnés (v. 7, 12) et émerveillés (v. 7). Il est intéressant que les disciples aient été accusés d’ivresse car le vin est associé au Saint-Esprit (Éph. 5 : 18). Or, Paul dissocie les deux car lorsqu’un homme a trop bu, il perd le contrôle de lui-même et finit par se couvrir de honte, tandis qu’une personne remplie de l’Esprit conserve sa maîtrise de soi et glorifie Dieu. L’alcool peut procurer un bien-être temporaire, mais l’Esprit apporte une profonde satisfaction et une joie durable.
Le témoignage rendu aux perdus (Actes 2 : 14-41) Pierre n’a pas prêché en langues. Il s’est adressé au public dans un araméen usuel compris par la population. Le message de la résurrection du Messie juif crucifié par son peuple a donc été transmis aux Juifs par un Juif (v. 14, 22, 29, 36), le jour d’une fête juive. Les païens présents ce jour-là étaient des prosélytes, c’est-àdire des non-Juifs convertis au judaïsme (v. 11). Pierre n’ouvrira pas la porte de la foi aux païens avant sa visite chez Corneille (Actes 10). Trois explications s’offrent au sermon de Pierre. Il explique ce qui est arrivé : l’Esprit est descendu (v. 14-21). La louange exubérante des disciples n’était pas le fruit de l’ivresse, mais la démonstration de l’arrivée du Saint-Esprit, venu habiter parmi son peuple. Les jours de sabbat ou d’une fête religieuse, les Juifs orthodoxes ne consommaient ni nourriture ni boisson avant 27
Soyez dynamiques • Volume 1 9 heures et ils ne buvaient généralement pas de vin en dehors des repas. Pierre n’a pas dit que la Pentecôte était l’accomplissement de la prophétie de Joël 3 : 1-5 car les signes et les prodiges annoncés ne se sont pas produits. Si nous lisons la prophétie de Joël dans son contexte, nous constatons qu’elle porte sur la nation d’Israël à la fin des temps, dans le cadre du « jour de l’Éternel ». L’Esprit a toutefois conduit Pierre à y voir une application pour l’Église. Il a dit : « C’est le même Esprit saint que celui évoqué par Joël. Il est ici ! » Ces propos ont dû paraître incroyables aux Juifs parce qu’ils pensaient que l’Esprit de Dieu n’était accordé qu’à quelques individus triés sur le volet (voir Nomb. 11 : 28-29). Ils avaient pourtant devant les yeux 120 de leurs compatriotes, hommes et femmes, bénis par le don du même Esprit saint qui avait habité en Moïse, David et les prophètes. Israël assistait effectivement à l’aube d’une ère nouvelle, les « derniers jours » au cours desquels Dieu mettrait la touche finale à son plan de salut pour l’humanité. Jésus avait achevé la grande œuvre de rédemption et il ne restait rien à accomplir sauf le partage de la bonne nouvelle au monde, en commençant par la nation israélite. L’invitation était la suivante : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Actes 2 : 21). Il explique comment cela est arrivé : Jésus est vivant (v. 22-36). Les nouvelles circulent vite en Orient et la plupart des adultes présents ce jour-là, habitants de Jérusalem ou visiteurs, avaient probablement entendu parler de l’arrestation, du procès et de la crucifixion de Jésus de Nazareth. Ils avaient aussi entendu des rumeurs sur « l’annonce officielle » du vol du corps par les disciples pour faire croire que Jésus avait tenu parole et était ressuscité d’entre les morts. Pierre leur dit toutefois la vérité : Jésus de Nazareth est effectivement ressuscité d’entre les morts et sa résurrection prouve qu’il est le Messie ! Pierre leur fournit quatre preuves de ce miracle, puis il les appelle à croire à Christ et à être sauvés. 28
Actes 2 Sa première preuve est la personne de Jésus-Christ (v. 22-24). Le public de Pierre savait que Jésus était une personne réelle, originaire de la ville de Nazareth, et qu’il avait accompli de nombreux signes et prodiges. (À propos de « Jésus de Nazareth », voir 2 : 22 ; 3 : 6 ; 4 : 10 ; 6 : 14 ; 10 : 38 ; 22 : 8 ; 26 : 9 et aussi 24 : 5.) La main de Dieu était manifestement sur lui. Ils l’avaient entendu prêcher et ils avaient observé sa manière de vivre. Les disciples l’avaient même vu ressusciter des morts et ne pouvaient trouver aucune faute en lui. Et toutes ces choses n’avaient pas été accomplies « en cachette » (26 : 26) ! Il était inconcevable qu’un tel homme puisse être vaincu par la mort. Même si, d’une part, la crucifixion de Jésus était un crime atroce (v. 23), elle révélait, d’autre part, une victoire merveilleuse (v. 24). Le mot traduit par « liens » signifie littéralement « douleurs, contractions », suggérant que le tombeau était un « utérus » duquel Jésus est « né » dans la gloire de la résurrection (voir Actes 13 : 33). La seconde preuve de Pierre est la prophétie de David (v. 25-31). Il cite le psaume 16 : 8-11, des versets qui ne pouvaient manifestement pas s’appliquer à David, déjà mort et enterré. En sa qualité de prophète de l’Éternel, David a dit du Messie que son âme ne resterait pas dans le séjour des morts ni son corps dans la tombe où il se serait décomposé. La troisième preuve est le témoignage des croyants (v. 32). Après sa résurrection, Jésus n’est pas apparu au monde entier, mais à ses propres disciples à qui il a donné pour mission d’annoncer à tous les autres qu’il était vivant (1 : 3, 22). Ces gens étaient-ils des témoins fiables ? Pouvons-nous les croire ? Assurément ! Avant la résurrection du Christ, les disciples eux-mêmes ne croyaient pas qu’il reviendrait à la vie et ont dû en être convaincus (Marc 16 : 9-14 ; Actes 1 : 3). Ils n’avaient rien à gagner en prêchant un mensonge parce que leur message allait provoquer l’hostilité des autorités et engendrer l’emprisonnement et la mort de certains d’en29
Soyez dynamiques • Volume 1 tre eux. Des fanatiques sont peut-être prêts à croire et à promouvoir un mensonge pendant un certain temps, mais si des milliers d’individus croient un message et si ce message est, en outre, étayé par des miracles, il devient difficile de l’écarter. Ces témoins étaient dignes de confiance. La quatrième preuve de Pierre de la résurrection de Jésus-Christ est la présence du Saint-Esprit (v. 33-36). Suivons sa logique. Si le Saint-Esprit est dans le monde, Dieu doit l’y avoir envoyé. Joël avait annoncé qu’un jour l’Esprit viendrait et Jésus lui-même avait promis d’envoyer le don de l’Esprit saint à ses disciples (Luc 24 : 49 ; Jean 14 : 26 et 15 : 26 ; Actes 1 : 4-5). Or, s’il était resté au tombeau, Jésus n’aurait pas pu envoyer l’Esprit. Il devait donc être vivant. Par ailleurs, il ne pouvait pas envoyer l’Esprit avant d’être lui-même retourné au ciel auprès du Père (Jean 16 : 7). Il est donc monté au ciel ! Pour soutenir son argument, Pierre cite le psaume 110 : 1, un verset qui ne pouvait assurément pas s’appliquer à David (voir Matt. 22 : 41-46). La conclusion de Pierre est à la fois une déclaration et une accusation : Jésus est votre Messie, mais vous l’avez fait mourir (voir Actes 2 : 23) ! Pierre ne présente pas la croix comme le lieu où l’Agneau sans défaut est mort pour le monde, mais où Israël a tué son propre Messie et commis ainsi le plus grand crime de l’histoire ! Restait-il un espoir pour les Juifs ? Oui, car Pierre leur fournit une troisième explication qui est une bonne nouvelle pour leur cœur. Il explique pourquoi cela est arrivé : pour sauver les pécheurs (v. 37-41). Le Saint-Esprit s’est servi du message de Pierre pour convaincre de culpabilité le cœur de son public. (Dans Actes 5 : 33 et 7 : 54, un terme grec différent est utilisé qui suggère la colère plutôt que la condamnation.) Après tout, si les Juifs sont coupables d’avoir crucifié leur Messie, Dieu laissera-t-il ce péché impuni ? Soulignons qu’ils adressent leur question à tous les apôtres et pas seulement à Pierre, car les douze 30
Actes 2 étaient impliqués dans le témoignage ce jour-là et Pierre n’était que l’un d’entre eux. Pierre leur dit comment être sauvés : ils devaient se repentir de leurs péchés et croire en Jésus-Christ. Ils démontreraient la sincérité de leur repentance et de leur foi en étant baptisés au nom de Jésus-Christ, s’identifiant ainsi publiquement à leur Messie et Sauveur. C’est seulement en se repentant et en croyant en Christ qu’ils pourraient recevoir le don de l’Esprit (Gal. 3 : 2, 14) et cette promesse s’adressait tant aux Juifs qu’aux païens « éloignés » (Éph. 2 : 13-19). Il est regrettable que la traduction d’Actes 2 : 38 suggère l’obligation d’être baptisé pour être sauvé, parce que ce n’est pas là ce que la Bible enseigne. Le mot grec eis (traduit par « pour » dans l’expression « pour le pardon de vos péchés ») peut signifier « à cause de » ou « sur la base de ». Dans Matthieu 3 : 11, Jean-Baptiste baptisait sur la base du repentir. Actes 2 : 38 ne devrait pas être utilisé pour enseigner le salut par le baptême. Si le baptême est essentiel au salut, il est étrange que Pierre n’en dise rien dans ses autres sermons (3 : 12-26 ; 5 : 2932 ; 10 : 34-43). Les personnes présentes chez Corneille ont d’ailleurs reçu le Saint-Esprit avant d’être baptisées (10 : 44-48) ! Puisque les croyants reçoivent pour commandement d’être baptisés, il est important d’avoir une « bonne conscience » en obéissant (1 Pierre 3 : 21), mais nous ne devons pas penser pour autant que le baptême est un élément du salut. Si c’était le cas, aucun des croyants du chapitre 11 de l’épître aux Hébreux n’aurait été sauvé puisqu’aucun d’entre eux n’est jamais passé par les eaux du baptême. Actes 2 : 40 indique que les apôtres ont continué à partager la Parole et à encourager la foule à croire en Jésus-Christ. Ils considéraient la nation d’Israël comme une « génération perverse » ou « mauvaise », tombée sous la condamnation (Matt. 16 : 4 ; 17 : 17 ; Phil. 2 : 15). En réalité, il restait environ quarante ans aux Israélites avant que Rome détruise la ville et le Temple, et disperse la population. L’histoire se répète. Pendant les quarante 31
Soyez dynamiques • Volume 1 années passées dans le désert, la nouvelle génération « s’est sauvée » de l’ancienne qui s’était rebellée contre Dieu. Désormais, Dieu accorderait à nouveau quarante années de grâce à son peuple et, ce jour-là, trois mille personnes se sont repenties, ont cru et ont été sauvées.
La marche dans l’Esprit (Actes 2 : 42-47) Les croyants ont continué à utiliser le Temple pour se rassembler et pour exercer leur ministère, mais ils se rencontraient aussi dans divers foyers. Les trois mille nouveaux convertis avaient besoin d’être instruits dans la Parole et d’être en communion avec le peuple de Dieu pour pouvoir grandir et devenir des témoins efficaces. L’Église primitive a fait davantage que des convertis, elle a aussi fait des disciples (Matt. 28 : 19-20). Deux expressions dans Actes 2 : 42 peuvent nécessiter un mot d’explication. « Fraction du pain » désigne sans doute les repas régulièrement pris en commun, mais à la fin de chaque repas, les croyants marquaient probablement une pause pour se souvenir du Seigneur à l’image de ce que nous appelons « le repas du Seigneur ». Le pain et le vin étaient couramment disposés sur les tables juives. Le mot « communion » signifie davantage qu’être ensemble. Il signifie « avoir en commun » et désigne probablement le partage des biens matériels pratiqué au sein de l’Église primitive. Il ne s’agissait assurément pas d’une forme de communisme moderne car le programme était totalement volontaire, temporaire (11 : 27-30) et dicté par l’amour. L’Église était unie (2 : 44) et magnifiée (v. 47a), et elle se multipliait (v. 47b). Elle rendait un témoignage puissant aux Juifs non convertis, non seulement grâce aux miracles accomplis par les apôtres (v. 43), mais aussi grâce à l’amour qui unissait les membres de la communauté et la manière dont ils servaient le Seigneur. Le Christ ressuscité continuait à œuvrer en 32
Actes 2 eux (Marc 16 : 20) et des gens ne cessaient d’être sauvés. Quel exemple ! Les chrétiens du livre des Actes ne se satisfaisaient pas de rencontres hebdomadaires et « routinières ». Ils se voyaient quotidiennement (2 : 46), prenaient soin les uns des autres quotidiennement (6 : 1), gagnaient des âmes quotidiennement (2 : 47), sondaient les Écritures quotidiennement (17 : 11) et augmentaient en nombre quotidiennement (16 : 5). Leur foi chrétienne était une réalité quotidienne et non une habitude hebdomadaire. Pourquoi ? Parce que le Christ ressuscité était pour eux une réalité vivante et parce que la puissance de sa résurrection était à l’œuvre dans leur vie à travers l’Esprit saint. La promesse reste valable aujourd’hui : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (2 : 21 ; Rom. 10 : 13). L’avez-vous invoqué ? Avez-vous cru en Jésus-Christ pour être sauvé ?
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3 Actes 3 : 1 à 4 : 4
La puissance de son nom Les chapitres 3 et 4 du livre des Actes insistent particulièrement sur le nom du Seigneur Jésus (3 : 6, 16 ; 4 : 7, 10, 12, 17, 18, 30). Un nom n’a pas pour seul effet d’identifier son propriétaire ; il est aussi porteur d’autorité, de réputation et de pouvoir. Si quelqu’un vous dit : « Tu peux te servir de mon nom », il est vivement souhaitable qu’il vaille la peine d’être utilisé. Si un ordre est donné au nom du Président de la République ou du Premier Ministre, ceux qui le reçoivent savent qu’ils sont obligés d’obtempérer. Par contre, si je donnais des ordres en mon nom depuis le Palais de l’Élysée ou Matignon, personne n’y accorderait la moindre importance parce qu’il n’est porteur d’aucune autorité. Le nom du Seigneur, lui, a toute autorité car il est le Fils de Dieu (Matt. 28 : 18). Il mérite notre adoration et notre obéissance parce que son nom est « au-dessus de tout nom » (Phil. 2 : 9-11). Les premiers chrétiens se souciaient beaucoup que le nom de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, soit glorifié et les croyants aujourd’hui devraient nourrir la même préoccupation. En étudiant cette section du livre, nous remarquerons que l’attention accordée aux Juifs est très marquée. Pierre s’adresse aux Israélites (Actes 3 : 12) et les appelle « fils des prophètes et de l’alliance » (v. 25). Il fait référence aux pères d’Israël (v. 13) ainsi qu’aux prophètes (v. 18, 21-25). L’expression « temps du rétablissement » (v. 21) est tout à fait juive et désigne le royaume mes35
Soyez dynamiques • Volume 1 sianique promis par les prophètes. Le message s’adresse encore aux Juifs « premièrement » (v. 26) et fait donc appel à des notions israélites. Ce discours présente trois étapes qui révèlent chacune une facette merveilleuse de Jésus-Christ.
Stupéfaction : Jésus, celui qui guérit (Actes 3 : 1-10) Les croyants restaient attachés au Temple et aux heures de prière traditionnelles (Ps. 55 : 17-18 ; Dan. 6 : 11 ; Actes 10 : 30). Souvenons-nous que les dix premiers chapitres des Actes décrivent la transition progressive entre Israël et les païens, et entre le « christianisme juif » (voir 21 : 20) et « un seul corps » composé à la fois des Juifs et des païens. Il aura fallu plusieurs années avant qu’un grand nombre de croyants israélites comprennent vraiment la place des païens dans le programme de Dieu et ce cheminement ne s’est pas déroulé sans heurt. Le contraste entre les chapitres 2 et 3 est intéressant : • Pierre le prédicateur – Pierre l’ouvrier ; • des multitudes – un pauvre homme ; • le ministère source de bénédiction – le ministère source d’arrestation et de persécution. Les événements rapportés au chapitre 3 illustrent le dernier verset du chapitre 2 et montrent comment le Seigneur ajoutait à son Église chaque jour. Si le SaintEsprit n’est pas cité dans ce chapitre, il était assurément à l’œuvre dans et à travers les apôtres ; il accomplissait son ministère en glorifiant Jésus-Christ (Jean 16 : 14). Pierre et Jean sont souvent ensemble dans les Écritures. Ils étaient partenaires de pêche (Luc 5 : 10) ; ils ont préparé le dernier repas pour Jésus (Luc 22 : 8) ; ils ont couru vers le tombeau le matin du premier dimanche de Pâques (Jean 20 : 3-4) ; et ils ont exercé leur ministère auprès des chrétiens samaritains (Actes 8 : 14). Désormais remplis du Saint-Esprit, les apôtres ne se 36
Actes 3 : 1 à 4 : 4 livraient plus de concurrence pour être le plus grand, mais ils travaillaient enfin loyalement ensemble pour bâtir l’Église (Ps. 133). Le fait que Pierre ait remarqué le pauvre boiteux témoigne aussi du ministère de l’Esprit. Il ne fait aucun doute que des milliers d’individus se trouvaient à proximité du Temple (Actes 4 : 4) et probablement une foule de mendiants, mais le Seigneur a dit à Pierre de guérir un boiteux couché devant la porte appelée la Belle. Neuf portes reliaient le Parvis des Gentils au Temple. Les spécialistes ne sont pas unanimes, mais la Belle était probablement la « porte orientale » qui menait sur le Parvis des femmes. Fabriquée en bronze de Corinthe, elle avait l’aspect de l’or et constituait sans doute un emplacement de choix pour mendier. L’aumône était une facette importante de la foi juive. Les mendiants trouvaient donc judicieux de se placer à proximité du Temple. Comme les chrétiens avaient mis leurs biens en commun (2 : 44-45), les deux apôtres n’avaient pas d’argent à donner. Mais ce n’est pas d’argent dont cet homme a le plus grand besoin. Il a besoin du salut pour son âme et de la guérison pour son corps, deux trésors qui ne peuvent s’acheter. Par la puissance du nom de Jésus, le mendiant est complètement guéri. Il est si heureux et si excité qu’il réagit comme un enfant, en bondissant et en louant Dieu. Ce mendiant nous offre une parfaite illustration du salut. Il est né infirme. Comme lui, depuis notre naissance, nous sommes incapables de marcher de façon à réjouir pleinement Dieu. Notre père Adam a chuté et a transmis son handicap à toute sa descendance (Rom. 5 : 12-21). Cet homme vit dans la pauvreté. Nous autres, pécheurs, sommes insolvables devant Dieu, incapables de rembourser notre dette colossale envers lui (Luc 7 : 36-50). Il se tient à l’extérieur du Temple. Tous les pécheurs sont séparés de Dieu, peu importe à quel point ils sont proches de la porte. L’homme a été complètement et immédiatement guéri par la grâce de Dieu (Éph. 2 : 8-9). Il a démontré le miracle dont il avait béné37
Soyez dynamiques • Volume 1 ficié en « marchant, sautant et louant Dieu » (Actes 3 : 8) et en s’associant publiquement aux apôtres, à la fois dans le Temple (v. 11) et lors de leur arrestation (4 : 14). Désormais capable de se tenir debout, le mendiant prend une position très claire.
Réquisitoire : Jésus, le Fils de Dieu (Actes 3 : 11-16) La guérison du boiteux a attiré la foule autour des trois hommes. Le Seigneur Jésus avait exercé son ministère (Jean 10 : 23) sous le portique de Salomon, un couloir situé sur le côté oriental du Temple, et les croyants s’y rendaient encore pour adorer (Actes 5 : 12). À la Pentecôte, Pierre avait dû réfuter l’accusation d’ivresse adressée aux croyants. Dans ce discours, il doit réfuter l’impression que Jean et lui ont guéri le malade par leur propre pouvoir. (Paul et Barnabas seront confrontés à une situation similaire après avoir guéri un infirme. Voir Actes 14 : 8-18.) Pierre précise immédiatement la source du miracle : Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Avec sagesse, il annonce qu’il s’agit du Dieu de leurs pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. L’Esprit a probablement donné à Pierre le courage nécessaire pour rappeler aux Juifs la façon dont ils avaient traité Jésus. Ils l’avaient renié et livré à la crucifixion. Pire encore, ils avaient réclamé la libération d’un coupable, Barabbas, pour crucifier un innocent ! Pour les convaincre de leurs crimes, Pierre attribue divers noms et titres à notre Seigneur : Fils de Dieu, Jésus, le Saint, le Juste, le Prince (pionnier) de la vie. Ce n’était pas un homme ordinaire qu’ils avaient livré aux bourreaux romains ! Le Calvaire était peut-être le dernier mot de l’homme, mais le tombeau vide est le dernier mot de Dieu. Il a glorifié son Fils en le ressuscitant d’entre les morts et en le ramenant au ciel. Le Fils couronné de gloire a envoyé son Saint-Esprit et travaille désormais à travers son Église. La guérison du boiteux atteste que Jésus 38
Actes 3 : 1 à 4 : 4 est vivant. La culpabilité de la foule à laquelle Pierre s’adresse dans le Temple est sans égal dans l’histoire. Elle est coupable d’avoir assassiné son propre Messie ! Ce type de message ne conviendrait sans doute pas pour une réunion d’évangélisation aujourd’hui parce qu’il s’adressait spécifiquement au public juif de Pierre. Comme à la Pentecôte, la foule assemblée devant Pierre connaissait les Écritures et l’actualité récente de Jérusalem (voir Luc 24 : 18). Elle n’était pas composée de païens ignorants sans arrière-plan religieux. En outre, les autorités juives avaient effectivement commis une grande injustice en arrêtant et en condamnant Jésus, puis en réclamant sa crucifixion à Pilate. Nous ignorons combien de citoyens ont approuvé leur décision, mais nous pouvons imaginer le remords de la population en apprenant qu’elle avait trahi et tué son propre Messie. Avant de connaître une réelle conversion, un pécheur doit être convaincu de son péché. À moins d’être convaincu de sa maladie, un patient n’accepte ni le diagnostic ni le traitement. Pierre a transformé le Temple en tribunal et il a présenté toutes les preuves publiquement. Comment deux pécheurs ordinaires auraient-ils pu accomplir un si grand miracle si Christ n’était pas avec eux ? Personne n’a osé contester la guérison parce que le mendiant, complètement rétabli, se tenait devant la foule (Actes 3 : 16 et 4 : 14). Accepter le miracle, c’est reconnaître que Jésus-Christ est le Fils du Dieu vivant et que son nom est puissant.
Encouragement : Jésus, le Sauveur (Actes 3 : 17 – 4 : 4) Pierre ne laisse pas les Israélites dans le désespoir. Il paraît même les défendre en soulignant qu’ils avaient agi par ignorance (v. 17) tout en accomplissant la Parole de Dieu (v. 18). La Loi de l’Ancien Testament distingue les péchés délibérés de ceux commis par ignorance (voir Lév. 4 et 5 et Nomb. 15 : 22-31). Le pécheur qui faisait sciem39
Soyez dynamiques • Volume 1 ment le mal se rebellait contre Dieu et commettait un grave péché. Il devait être « retranché » de son peuple (Nomb. 15 : 30-31), ce qui pouvait signifier l’excommunication ou même la mort. Le pécheur par provocation était condamné, mais celui qui péchait involontairement et sans intention de nuire avait l’occasion de se repentir et d’obtenir le pardon de Dieu. L’ignorance n’efface pas la culpabilité, mais elle atténue les circonstances. Jésus avait prié : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34) et Dieu a répondu à cette prière. Au lieu d’envoyer son jugement, il a envoyé le Saint-Esprit pour donner de la puissance à son Église et convaincre les pécheurs perdus de leur culpabilité. La situation d’Israël ressemble à celle du meurtrier qui a tué son prochain sans préméditation et s’enfuit vers la ville de refuge la plus proche (Nomb. 35 : 9-34). Tant qu’il demeurait dans la ville, il était en sécurité, car les « vengeurs de sang » ne pouvaient pas le retrouver pour le tuer. Il n’était libre de rentrer chez lui qu’après la mort du souverain sacrificateur. Pierre a invité ces « meurtriers » à fuir par la foi en Jésus-Christ et à trouver refuge en lui (Héb. 6 : 18). Dans son discours précédent, Pierre avait expliqué que la croix était le lieu de la rencontre entre la souveraineté divine et la responsabilité humaine (Actes 2 : 23) et il répète cette vérité dans son second sermon (v. 17-18). Il existe des mystères que l’esprit humain ne peut pas pleinement comprendre. Nous devons donc les accepter par la foi. De toute éternité, Dieu poursuit un plan, mais son programme ne contraint jamais les hommes à agir contre leur volonté. Les prophètes avaient annoncé les souffrances et la mort du Messie et Israël a accompli ces prophéties sans comprendre la portée de ses actes. Malgré la désobéissance des hommes, Dieu applique souverainement son dessein et ses décisions. Après avoir dénoncé leur crime, soumis les preuves et expliqué la nature de leur péché, Pierre propose le pardon aux Israélites (v. 19-26) ! Quelle attitude étrange pour le procureur de se faire l’avocat du prévenu, puis 40
Actes 3 : 1 à 4 : 4 le juge rempli de clémence ! Pierre avait pour fardeau d’encourager son peuple à accepter le Christ et à recevoir le salut par la grâce. Quelles consignes transmet-il ? D’abord, ils doivent se repentir de leurs péchés (3 : 19 ; voir 2 : 38 ; 5 : 31 ; 17 : 30), ce qui implique un changement de vision à l’égard d’eux-mêmes, de leur péché et de Jésus-Christ. La repentance est bien plus que « regretter ses péchés ». Comme le dirait un enfant : « La repentance, c’est regretter assez pour arrêter ! » Il ne faut pas la confondre avec les regrets (« Je suis désolé d’avoir été pris sur le fait ! ») ou les remords (« J’ai tellement honte ! »), des sentiments qui ont tendance à s’évanouir rapidement. La repentance ne consiste pas non plus à « faire pénitence », comme si nous devions présenter un sacrifice particulier à Dieu pour prouver notre sincérité. La véritable repentance consiste à admettre que Dieu dit la vérité et, dès lors, à changer le regard que nous portons sur nos péchés et sur le Sauveur. Le message de la repentance n’était pas nouveau pour les Juifs car Jean-Baptiste l’avait déjà prêché, de même que Jésus (Matt. 3 : 2 et 4 : 17). En un sens, la repentance est un don de Dieu (Actes 11 : 18) et, dans un autre sens, elle correspond à la réaction du cœur au ministère de condamnation exercé par l’Esprit de Dieu (26 : 19-20). Celui qui se repent sincèrement éprouve peu de difficultés à placer sa foi dans le Sauveur. Ensuite, ils doivent se convertir (3 : 19-20), se détourner du mal et exercer une foi salvatrice en Jésus-Christ. Le message biblique est « la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus » (20 : 21) et les deux vont de pair. À moins de nous détourner de nos péchés, nous ne pouvons pas avoir une foi qui sauve en Jésus-Christ. Il est dommage que certains prédicateurs négligent la doctrine de la repentance au point que leurs « convertis » ne sont pas réellement convaincus de leur péché. L’évangélisation équilibrée présente au pécheur à la fois la repentance et la foi. 41
Soyez dynamiques • Volume 1 Pierre annonce ce qui arrivera s’ils se repentent et se tournent vers Jésus-Christ : « Pour que vos péchés soient effacés, pour que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur et pour qu’il envoie Jésus-Christ » (traduction littérale). Il y a là une promesse pour chaque individu (le pardon des péchés) et une promesse pour la nation (un temps de rafraîchissement). En réalité, Pierre appelle à une repentance nationale, car à travers ses dirigeants, c’est la nation tout entière qui a renié son Messie et l’a condamné à mourir. Son message est que, si le peuple se repent et croit, le Messie reviendra et établira le royaume promis. Or, le pays ne s’est pas repenti (Dieu savait assurément que ce serait le cas) et le message est finalement passé des Juifs aux Samaritains (Actes 8), puis aux païens (Actes 10). Dans Actes 3 : 22-25, l’accent est placé sur les prophètes qui ont annoncé la venue du Messie. Pierre cite Moïse (Deut. 18 : 15, 18-19) et rappelle à son public que le patriarche avait prédit l’arrivée d’un Prophète qui était le Messie (voir Luc 24 : 19 ; Jean 1 : 19-28 et 6 : 14). Refuser de le recevoir entraînait la condamnation. Moïse n’est toutefois pas le seul à avoir annoncé la venue de Jésus-Christ, car tous les prophètes ont été unanimes dans leur témoignage à son égard (voir Luc 24 : 2527, 44-48). Quels sont « ces jours-là » auxquels il fait allusion (v. 24) ? Les jours de la vie et du ministère de JésusChrist, les jours où le Prophète de Dieu s’est adressé à son peuple pour lui offrir le salut. Son rejet a rendu le péché de la nation particulièrement grave parce que les Juifs étaient les « fils des prophètes et de l’alliance » (v. 25). Ils ont péché contre un océan de lumière ! Quand Dieu a appelé Abraham, il a conclu avec lui et ses descendants une alliance inconditionnelle en vertu de laquelle toutes les nations du monde seraient bénies (Gen. 12 : 1-3). Cette promesse a été accomplie par la venue de Jésus-Christ dans le monde au sein de la nation juive (Gal. 3 : 6-14). Le message de l’Évangile a été adressé aux Juifs « premièrement » parce qu’ils 42
Actes 3 : 1 à 4 : 4 étaient l’instrument choisi par Dieu pour bénir les païens (Actes 3 : 26 ; 13 : 46 ; Rom. 1 : 16). Les premiers chrétiens étaient juifs, ainsi que les premiers missionnaires. Remarquons cependant que Pierre ne laisse pas ces bénédictions nationales éclipser la responsabilité personnelle de chaque individu à l’écoute de son message (v. 26). Dieu a appelé et envoyé Jésus-Christ pour quiconque se détournerait de ses mauvaises voies (voir v. 20). La repentance nationale dépend de la repentance personnelle, de la réaction de chaque pécheur individuel au message du salut. Pierre s’adresse à une foule nombreuse, mais sa proposition reste personnelle. Son message produit deux résultats opposés : (1) pas moins de 2 000 Juifs croient à la Parole et se convertissent et (2) les chefs religieux du pays rejettent le message et tentent de faire taire les apôtres. Nous observons ici le début de la persécution au sujet de laquelle Jésus avait averti ses disciples (Matt. 10 : 17-18 ; Luc 21 : 1215 ; Jean 15 : 18 à 16 : 4). Il était prévisible que les sadducéens s’opposent au message parce qu’ils ne croyaient pas à la résurrection du corps humain (Actes 23 : 6-8). L’affirmation audacieuse de Pierre selon laquelle Jésus est ressuscité d’entre les morts contredit leurs convictions religieuses. Si le peuple ordinaire remettait en question la théologie de ses chefs spirituels, l’autorité de l’ensemble du sanhédrin pouvait s’en trouver mise à mal. Au lieu d’examiner honnêtement les preuves, les chefs religieux font arrêter et emprisonner les apôtres dans le but de les juger le lendemain. L’intervention des gardes du Temple n’empêche toutefois pas 2 000 hommes de croire en Jésus-Christ et de s’identifier aux croyants de Jérusalem. En relisant ce passage des Actes, nous sommes inévitablement frappés par quelques vérités pratiques qui devraient nous encourager dans notre témoignage pour le Christ. 1. Dieu se montre patient envers les pécheurs perdus. Les chefs d’Israël ont rejeté le ministère de JeanBaptiste (Matt. 21 : 23-27) puis celui de Jésus. Dieu leur 43
Soyez dynamiques • Volume 1 donne pourtant une autre occasion de se repentir et d’être sauvés. Ils ont renié et tué leur propre Messie, mais Dieu reporte patiemment son jugement et envoie son Esprit pour œuvrer parmi eux. Aujourd’hui, le peuple de Dieu a besoin de manifester de la patience dans son témoignage auprès des perdus. 2. Le véritable témoignage implique la mauvaise nouvelle du péché et de la culpabilité autant que la bonne nouvelle du salut par la foi en Jésus-Christ. Il ne peut y avoir de foi véritable en Christ à moins de se repentir d’abord de ses péchés. Le ministère du Saint-Esprit consiste à convaincre les perdus (Jean 16 : 7-11) et il le fait si nous témoignons et si nous appliquons fidèlement la Parole de Dieu. 3. Pour atteindre les foules, il faut atteindre chaque pécheur. Pierre et Jean ont touché le mendiant boiteux et sa vie transformée a mené à la conversion de 2 000 hommes ! Le serviteur de Dieu qui n’a pas de temps à consacrer au travail personnel auprès d’un pécheur individuel ne recevra pas beaucoup d’occasions d’exercer son ministère auprès de foules nombreuses. Comme Jésus, les apôtres ont pris le temps de s’occuper des individus. 4. Le meilleur argument pour démontrer la véracité de la foi chrétienne est une vie transformée. Le mendiant guéri était la preuve irréfutable de la résurrection de Jésus-Christ, annoncée par Pierre. Dans son ministère d’évangélisation, le prédicateur méthodiste anglais Samuel Chadwick (1860-1932) avait coutume de prier pour rencontrer « un Lazare » dans chacune de ses campagnes, une personne détruite dont la conversion frapperait toute la communauté. Il tirait cette idée de Jean 12 : 9-11. Dieu a répondu à ses prières réunion après réunion alors que des hommes mauvais et méchants se donnaient à Dieu et devenaient des témoins par leur vie transformée. « Attaquons-nous » aux cas les plus difficiles et voyons ce que le Seigneur peut faire ! 5. Quand Dieu bénit, Satan se manifeste pour s’opposer au travail et réduire le témoin au silence. L’ennemi utilise souvent des personnes religieuses pour parvenir 44
Actes 3 : 1 à 4 : 4 à ses fins. La foule qui s’était opposée à Jésus-Christ s’oppose désormais au témoignage des apôtres et s’opposera aussi à notre ministère aujourd’hui. Nous devons nous attendre à cette opposition sans pour autant la laisser nous arrêter ! L’important n’est pas d’être à l’aise, mais de glorifier le nom du Seigneur par la prédication de l’Évangile. 6. Dieu a promis de bénir et d’utiliser sa Parole, soyons donc fidèles en témoignant. Jésus a même prié pour l’efficacité de notre témoignage (Jean 17 : 20). Nous avons donc toutes les raisons d’être encouragés. Le nom de Jésus est porteur de puissance. Nous n’avons pas à craindre de témoigner et d’appeler les pécheurs à la repentance. 7. Le nom de Jésus-Christ est encore puissant aujourd’hui ! Nous n’accomplissons peut-être plus les mêmes miracles que ceux observés au sein de l’Église primitive, mais nous pouvons encore nous appuyer sur l’autorité de Jésus-Christ comme il nous l’a commandé dans sa Parole. Nous pouvons prêcher le « pardon des péchés » en son nom (Luc 24 : 47) pour que les gens croient et reçoivent « la vie en son nom » (Jean 20 : 31). Nous pouvons donner à quelqu’un un verre d’eau fraîche en son nom (Marc 9 : 41) et nous pouvons recevoir un enfant en son nom (Matt. 18 : 5). Ces ministères ne sont peut-être pas aussi spectaculaires que la guérison d’un boiteux, mais ils sont malgré tout importants pour l’œuvre de Dieu. Nous pouvons prier en son nom (Jean 14 : 13-14 ; 15 : 16 ; 16 : 23-26). Quand nous présentons une requête au Père au nom de Jésus-Christ, c’est comme si Jésus en personne intercédait. Si nous gardons ce détail en mémoire, nous serons moins enclins à prier pour des sujets indignes. Oui, le nom de Jésus-Christ reste porteur d’autorité et de puissance. Allons donc de l’avant en son nom et remportons des victoires !
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4 Actes 4 : 5-31
Persécution, prière et puissance L’Église primitive ne possédait aucun des « atouts » dont certains ministères se targuent et dépendent aujourd’hui. Elle ne disposait d’aucun budget gracieusement fourni par de riches donateurs. Ses pasteurs ne pouvaient se prévaloir ni de diplômes d’écoles reconnues ni du soutien des chefs politiques influents de l’époque. La plupart de ses responsables avaient un casier judiciaire et rencontreraient probablement toutes les difficultés du monde à rejoindre nos églises aujourd’hui, sans parler de les diriger. Quel était le véritable secret de leur réussite ? La réponse se trouve dans ce chapitre : les chrétiens de l’Église primitive savaient comment prier pour que la main de Dieu agisse puissamment. Quand on lui demanda le secret de son ministère hors du commun, l’éminent prédicateur britannique Charles H. Spurgeon (1834-1892) répondit : « Mes proches prient pour moi ». Saint-Augustin a dit : « Priez comme si tout dépendait de Dieu et travaillez comme si tout dépendait de vous ». La prière n’est pas le moyen d’échapper à ses responsabilités ; elle est la réaction appropriée à la puissance de Dieu. La prière véritable donne l’énergie nécessaire pour le service et la bataille. Une fois encore, l’attention se porte en particulier sur le nom du Seigneur Jésus-Christ (4 : 7, 10, 12, 17, 18). Dans ce chapitre, nous observons l’attitude distincte de trois groupes de personnes envers son nom. 47
Soyez dynamiques • Volume 1
Les apôtres : défendre son nom (Actes 4 : 5-14)
Le tribunal qui s’est réuni (v. 5-7) se compose essentiellement de membres de la famille du souverain sacrificateur. Le système religieux juif était tellement corrompu que les fonctions se transmettaient entre parents sans aucun égard pour la Parole de Dieu. Quand Anne a été détrôné de son poste, c’est Caïphe, son beau-fils, qui a été désigné. En réalité, cinq des fils d’Anne ont exercé cette fonction à un moment ou un autre. Un « népotiste » a été défini comme un « homme profondément mauvais qui sait comment donner de bonnes choses à ses enfants ». Anne répondait assurément à ce critère. Il s’agissait d’une réunion officielle du sanhédrin (v. 15), le même conseil qui avait condamné Jésus à mort quelques mois auparavant. Ces hauts responsables juifs avaient reconnu en Pierre et Jean les complices du Nazaréen (v. 13). Le sanhédrin avait pour mission de protéger la foi juive, ce qui impliquait de passer au crible tout nouveau prédicateur ou enseignement qui émergeait dans le pays (voir Deut. 13). Il avait assurément le droit de surveiller les agissements de l’Église, mais il n’avait pas le droit d’arrêter des innocents et de refuser d’examiner honnêtement les éléments de preuve. La question des responsables juifs est légale, mais ils font tout ce qu’ils peuvent pour éviter de reconnaître qu’un miracle a bien eu lieu (v. 14). Ils se montrent évasifs et se contentent de désigner la guérison par « cela » (v. 7). Ils sont probablement aussi méprisants et leur question pourrait être paraphrasée en ces termes : « Où des gens ordinaires tels que vous ont-ils bien pu trouver la puissance et l’autorité d’accomplir un acte tel que celui-ci ? » La question est à nouveau : « En quel nom ? » Après tout, les apôtres auraient pu être de mèche avec le diable car même Satan peut accomplir des miracles ! Pierre présente sa défense (v. 8-14), inspiré par l’Esprit de Dieu. Remarquons qu’il a été une fois de plus rempli du Saint-Esprit (voir 2 : 4) et il allait connaître
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Actes 4 : 5-31 une autre onction avant la fin de la journée (v. 31). Il existe donc un seul baptême de l’Esprit, qui survient à la conversion (1 Cor. 12 : 13), mais le croyant doit expérimenter plusieurs onctions de l’Esprit pour témoigner efficacement de Jésus-Christ (Éph. 5 : 18ss). Pierre commence respectueusement par expliquer comment le miracle est survenu. Les membres du sanhédrin devaient avoir aperçu maintes fois le mendiant et peut-être avaient-ils fait l’aumône et prié ostensiblement pour lui. Comment cet homme bien connu avait-il été guéri ? « Par le nom de Jésus-Christ de Nazareth » ! Cette réponse doit avoir profondément heurté les membres du sanhédrin ! Ils pensaient en avoir fini avec le Prophète nazaréen et voici que ses disciples prétendaient partout qu’il était vivant ! Comme les sadducéens ne croyaient pas en la résurrection des morts, l’affirmation de Pierre était presque une déclaration de guerre ! Mais l’Esprit dicte à Pierre son argumentation (voir Luc 21 : 12-15) et l’apôtre cite le verset 22 du psaume 118, une référence messianique incontestable (voir Matt. 21 : 42 et 1 Pi. 2 : 4-8). Il affirme clairement que les membres du sanhédrin sont « les bâtisseurs » qui ont rejeté la pierre de Dieu : Jésus, son Fils. L’image de la pierre n’est pas neuve pour ces hommes qui sont des experts de l’Ancien Testament. Ils savent que le « rocher » symbolise Dieu (Deut. 32 : 4, 15, 18, 31 ; 2 Sam. 22 : 2 ; Ps. 18 : 2-3 ; Ésaïe 28 : 16) et que le prophète Daniel a utilisé une pierre pour désigner le Messie et la venue de son royaume sur la terre (Dan. 2 : 31-45). Les Juifs ont trébuché sur le Roc (Rom. 9 : 32 ; 1 Cor. 1 : 23) et l’ont rejeté, comme l’avait annoncé le psaume 118 : 22. Toutefois, pour ceux qui ont cru en lui, Jésus-Christ est devenu la précieuse pierre angulaire (1 Pi. 2 : 4-8) et la pierre de l’angle (Éph. 2 : 20). Pierre poursuit en expliquant que Jésus est non seulement la pierre, mais qu’il est aussi le Sauveur (Actes 4 : 12). L’apôtre a vu dans la guérison du mendiant l’image de la guérison spirituelle qui accompagne le salut. « Guéri » au verset 9 correspond au mot grec 49
Soyez dynamiques • Volume 1 traduit par « sauvés » au verset 12, car le salut correspond à la guérison spirituelle. Jésus-Christ est le grand Médecin, le seul capable de guérir la pire des maladies de l’humanité, la maladie du péché (Marc 2 : 14-17). Bien entendu, Pierre songe aussi à « tout le peuple d’Israël » dans son discours (voir Actes 4 : 10) car le message s’adresse encore exclusivement aux Juifs. Même le psaume 118, cité par l’apôtre, évoque un futur salut national pour Israël.
Le sanhédrin : s’opposer à son nom (Actes 4 : 15-22) Le problème (v. 13-14) des chefs religieux est d’être confrontés à un dilemme ; peu importe de quel côté ils se tournent, ils sont « piégés ». Ils ne peuvent pas contester le miracle parce que l’homme se tient devant eux, mais ils ne peuvent pas expliquer comment « des gens du peuple sans instruction » ont pu accomplir un acte aussi puissant. Pierre et Jean sont des pêcheurs ordinaires, et non des scribes professionnels ni des maîtres reconnus par la religion juive. Ils sont les disciples de Jésus de Nazareth, un prophète mort et enterré ! Les membres du sanhédrin remarquent le courage et l’assurance des apôtres, ainsi que la puissance qui émane des paroles de Pierre, ce qui ne fait qu’ajouter à leur perplexité. Il est important de souligner que le miracle seul n’apporte pas la preuve de la résurrection du Christ, ni même de la véracité du message de Pierre. Satan peut accomplir des miracles (2 Thes. 2 : 9-10) et de faux prophètes peuvent faire des prodiges (Deut. 13 : 1-5). Dans le contexte de tous les événements survenus depuis la Pentecôte, le miracle et le message apportent une preuve supplémentaire que Jésus-Christ est vivant et à l’œuvre dans l’Église par son Saint-Esprit. Dans ses deux sermons, Pierre se sert de l’Ancien Testament pour étayer et expliquer ses dires, ce qui caractérise aussi un véritable prophète de Dieu (Deut. 13 : 1-5 ; Ésaïe 8 : 20). Les miracles ne remplacent pas la Parole de Dieu (Luc 16 : 27-31). 50
Actes 4 : 5-31 Dans ses délibérations (Actes 4 : 15-18), le sanhédrin ne cherche pas la vérité, mais plutôt un moyen quelconque de l’éviter ! Si les chefs religieux avaient honnêtement examiné les preuves et écouté humblement le message, ils auraient pu être sauvés, mais leur orgueil et leur endurcissement les en ont empêchés. Quelques-uns des principaux sacrificateurs et anciens avaient déjà été confrontés à un dilemme semblable pendant la Pâque quand ils avaient tenté de piéger Jésus dans le Temple (Matt. 21 : 23-27). Certains n’apprennent jamais ! Mais leur réaction est la preuve que les miracles seuls ne suffisent jamais à convaincre ou à convertir le pécheur égaré. Seule la Parole de Dieu en a le pouvoir (voir Jean 11 : 45-53 ; Actes 14 : 1-20). Les membres du sanhédrin décident de laisser la fièvre retomber naturellement. Pour ce faire, ils menacent les apôtres et leur interdisent d’enseigner et de prêcher au nom de Jésus. Cette condamnation officielle montre à quel point l’ennemi craint le témoignage de l’Église, car Satan s’efforce de réduire le peuple de Dieu au silence depuis le tout début. Force est de constater qu’il a réussi avec beaucoup trop de chrétiens, devenus les « témoins silencieux » de l’Église. Même le philosophe existentialiste Albert Camus a dit : « Ce que le monde attend des chrétiens, c’est qu’ils s’expriment haut et fort… de sorte que jamais plus le moindre doute ne puisse naître dans le cœur du plus simple des hommes ». Le sanhédrin ne voulait pas que le message de l’Évangile soit diffusé et c’est pourtant exactement ce qui est arrivé ! De 120 personnes en prière dans le premier chapitre des Actes, l’Église est passée à plus de 3 000 membres le jour de la Pentecôte et plus de 5 000 disciples se réunissent désormais. Dans les jours qui ont suivi, « les multitudes d’hommes et de femmes qui croyaient au Seigneur augmentaient toujours plus » (5 : 14, voir 6 : 1, 7). Les tentatives du diable pour réduire l’Église au silence ont eu pour seul résultat de renforcer le témoignage rendu au Seigneur. 51
Soyez dynamiques • Volume 1 L’échec du sanhédrin (v. 19-22) a été avéré quand Pierre a refusé de se laisser intimider par ses menaces. Nous devons tous nous inspirer de l’exemple de Pierre et prendre nos décisions sur la base de ce qui est juste et non ce qui est populaire ou sans danger. Toutefois, nous devons veiller à nous conformer à l’enseignement sans équivoque de la Parole de Dieu avant de prendre position contre l’autorité du gouvernement. Pierre savait ce que le Seigneur avait commandé aux croyants (Actes 1 : 8) et il lui obéirait quel que soit le prix à payer. Il est à la mode aujourd’hui de défendre diverses causes en défiant le gouvernement, en violant la loi et en assimilant ses actes à une question de conscience. Comme des chrétiens s’impliquent aussi dans ce type d’action sociale, il est important de comprendre la nature de la « désobéissance civile » pratiquée par les acteurs bibliques. Pierre et Jean ne sont pas les seuls à avoir désobéi aux autorités pour servir Dieu. La liste des « objecteurs de conscience » inclut notamment les sages-femmes juives (Exode 1), les parents de Moïse (Héb. 11 : 23), Daniel (Dan. 1 et 6) et les trois jeunes Hébreux (Dan. 3). En nous attardant sur ces exemples, nous pouvons définir les principes bibliques en vertu desquels ils agissaient, des principes qui ne sont pas toujours respectés aujourd’hui. Pour commencer, chacun de ces « objecteurs » avait reçu un message de Dieu qui ne pouvait pas être remis en question. Les sages-femmes et les parents de Moïse savaient qu’il était mal de tuer des bébés. Daniel, ses amis et les trois jeunes Hébreux savaient qu’il était mal de consommer de la viande consacrée aux idoles ou de se prosterner pour adorer d’autres dieux. Pierre et Jean avaient reçu l’ordre de leur Maître de prêcher l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre. Ils auraient dû l’ignorer pour se soumettre au sanhédrin. Tous ces hommes et ces femmes ont obéi fidèlement à une parole claire de Dieu et pas simplement à une quelconque fantaisie personnelle et égocentrique. 52
Actes 4 : 5-31 Ensuite, leurs convictions couvraient tous les domaines de leur vie. En d’autres termes, ils ont tout fait « par motif de conscience envers Dieu » (1 Pi. 2 : 19) parce qu’ils lui appartenaient. L’étudiant dont la conscience l’autorise à tricher aux examens ou à conduire en état d’ivresse, mais pas à effectuer son service militaire, ne me convainc pas qu’il cultive réellement une conscience saine. Quand la vie entière d’un individu est soumise à la direction d’une conscience pieuse, j’éprouve moins de difficultés à croire en ses décisions impopulaires. Soulignons aussi que nos exemples bibliques ont agi avec respect et courtoisie, même lorsqu’ils ont dû défier la loi. Il est possible pour des chrétiens de respecter les autorités tout en leur désobéissant (voir Rom. 13 ; 1 Pi. 2 : 13-25 ; Tite 3 : 1-2). Daniel a tenté d’éviter des problèmes à son garde et les apôtres ont utilisé leur arrestation pour témoigner. Le contraste est assez manifeste avec certains des objecteurs de conscience modernes qui excellent en termes de dénonciation et d’accusation au lieu de témoignage d’amour. Bien entendu, le plus grand exemple de souffrance injustifiée est celui de Jésus-Christ et nous devons l’imiter (voir 1 Pi. 2 : 13-25). Jésus nous enseigne que la juste protestation contre l’injustice implique toujours un sacrifice et des souffrances, et doit être motivée par l’amour. Le peuple de Dieu doit veiller à ne pas donner au préjudice subi l’apparence de la « juste indignation » et se faire passer pour de courageux soldats de la conscience. Nous devons examiner sincèrement notre propre cœur pour veiller à ne pas mener une « guerre sainte » juste pour satisfaire nos frustrations intérieures. À défaut de véritable argument, le sanhédrin a dû se contenter de menacer les apôtres avant de les laisser partir. Après tout, devant un miracle vivant et une foule approbatrice, mieux vaut prendre garde à ses décisions !
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Soyez dynamiques • Volume 1
L’Église : invoquer son nom (Actes 4 : 23-31)
À Jérusalem ce jour-là, la plus grande concentration de puissance s’est située dans la réunion de prière qui a suivi le procès. Il s’agit là d’une des grandes prières rapportées dans la Bible et elle nous offre un bon exemple à suivre. Pour commencer, cette prière est née du témoignage et du service rendus au Seigneur. Pierre et Jean reviennent à peine « du front » que l’Église se réunit déjà pour prier afin de vaincre l’ennemi. Trop souvent aujourd’hui, les chrétiens se réunissent pour prier comme on se rend à un concert ou à un anniversaire. Ils éprouvent rarement un sentiment d’urgence ou de danger parce que la plupart d’entre eux poursuivent confortablement leur marche chrétienne. Si davantage de croyants témoignaient du Christ dans leur vie quotidienne, l’Église ressentirait l’urgence et l’importance de la prière communautaire. La réunion de prière est caractérisée par l’unité car « d’un commun accord, ils élevèrent la voix vers Dieu » (v. 24, voir 1 : 14). Les croyants prient d’un même cœur et d’un même esprit, et Dieu se réjouit de répondre à leurs demandes. La division dans l’Église entrave toujours la prière et prive l’Église de sa puissance spirituelle. L’intercession s’appuie solidement sur la Parole de Dieu, en l’occurrence le psaume 2. La Bible et la prière doivent toujours aller de pair (Jean 15 : 7). Dans sa Parole, Dieu nous parle et nous révèle ses intentions. En prière, nous lui parlons et nous nous rendons disponibles pour accomplir sa volonté. La véritable intercession ne dit pas à Dieu ce qu’il doit faire, mais lui demande d’accomplir sa volonté en nous et à travers nous (1 Jean 5 : 14-15). Elle vise l’accomplissement de la volonté de Dieu sur la terre, et non de la volonté de l’homme au ciel. Ils ne prient pas pour que leurs circonstances changent ou que leurs ennemis soient éliminés. Ils deman-
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Actes 4 : 5-31 dent plutôt à Dieu de les rendre capables d’utiliser les circonstances au mieux et d’accomplir ce qu’il avait déjà fixé (Actes 4 : 28). Ce n’est pas là faire preuve de fatalisme, mais bien de foi dans le Maître de l’histoire, qui applique un plan parfait et remporte toujours la victoire. Ils demandent la puissance divine et non une échappatoire, et Dieu leur accorde la force dont ils ont besoin. Le pasteur américain Phillips Brooks (1835-1893) a écrit : « Ne priez pas pour mener une vie facile, priez pour être des hommes et des femmes plus forts. Ne priez pas pour des tâches correspondant à vos capacités. Priez pour des capacités correspondant à vos tâches ». C’est ainsi que priaient les premiers chrétiens et c’est ainsi que le peuple de Dieu devrait prier aujourd’hui. Les croyants appellent Jésus « Maître » (v. 24), le Dieu qui contrôle toutes choses. Le mot grec a donné naissance au mot français « despote » pour désigner un dirigeant qui exerce un pouvoir absolu de manière bienveillante ou abusive. Siméon a utilisé le même titre quand il a prié dans le Temple (Luc 2 : 29). Il est bon de connaître le Dieu souverain quand on subit la persécution. Ils s’adressent aussi à lui en tant que Créateur car, après tout, si notre Père a fait « le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve », de quoi pourrions-nous avoir peur (voir Matt. 11 : 25-30) ? Néhémie a abordé Dieu de la même façon (Néh. 9 : 6), ainsi que le psalmiste (voir Ps. 145) et le prophète Ésaïe (Ésaïe 42). Des années plus tard, dans sa première épître, Pierre a encouragé les saints persécutés à s’abandonner à leur fidèle Créateur (1 Pi. 4 : 19). Le psaume 2 décrit la révolte des nations contre le Seigneur et son Christ. Ce texte a vu le jour après le couronnement d’un nouveau roi en Israël, peut-être David ou Salomon, mais son message ultime vise le Roi des rois, Jésus-Christ. Chaque fois qu’un souverain était couronné, les seigneurs vassaux des alentours devaient se présenter et se soumettre à lui, mais certains refusaient. Dieu riait de leur révolte, car il savait qu’ils 55
Soyez dynamiques • Volume 1 ne pourraient jamais s’élever contre le roi qu’il avait choisi. Les premiers croyants ont appliqué le message de ce psaume à leur propre situation et identifié Hérode, Pilate, les Romains et les Juifs comme leurs adversaires. Ces ennemis s’étaient ligués contre Jésus-Christ, allant même jusqu’à le crucifier. Pourtant, Dieu l’avait ressuscité d’entre les morts et l’avait couronné dans les cieux. Tout ceci s’inscrivait dans le plan parfait de Dieu (voir Actes 2 : 23 ; 3 : 18) de sorte qu’il n’y avait rien à craindre. L’Église primitive croyait fermement en la souveraineté de Dieu et en son plan parfait pour son peuple. Remarquons cependant que les chrétiens n’ont pas laissé leur foi dans la souveraineté divine amoindrir leur responsabilité humaine, car ils se sont montrés fidèles en témoignant et en priant. C’est lorsque le peuple de Dieu perd l’équilibre et privilégie soit la souveraineté soit la responsabilité que l’Église perd de sa puissance. Une fois encore, rappelons-nous les paroles de SaintAugustin : « Priez comme si tout dépendait de Dieu et travaillez comme si tout dépendait de vous ». La foi en un Seigneur souverain est un formidable encouragement pour le peuple de Dieu de continuer à le servir quand la route est difficile. Ils ne demandent pas la protection, mais bien la puissance. Ils ne demandent pas le feu du ciel pour détruire leurs ennemis (voir Luc 9 : 51-56), mais bien la puissance céleste pour prêcher la Parole et guérir les malades (voir Matt. 5 : 10-12, 43-48). Leur grand désir est d’éprouver de l’assurance face à l’opposition (voir Actes 4 : 17). L’accent est mis sur la main de Dieu à l’œuvre dans la vie de l’Église (v. 28, 30) et non sur la main de l’homme dans son œuvre pour Dieu. La prière de foi libère la puissance de Dieu et lui permet d’agir (Ésaïe 50 : 2 et 64 : 1-11). Enfin, remarquons qu’ils veulent glorifier le Fils de Dieu (serviteur), Jésus-Christ (v. 27, 30). C’est son nom qui leur donne la puissance de prêcher la Parole et d’ac56
Actes 4 : 5-31 complir des miracles et son nom seul mérite toute la gloire. La gloire de Dieu, et non les besoins humains, était l’objet suprême de leurs prières. La réponse de Dieu consiste à ébranler le lieu où ils se trouvent et à remplir une fois encore les fidèles de son Esprit (v. 31), ce qui leur donne la force dont ils ont besoin pour continuer à le servir malgré l’opposition des autorités. Il ne s’agit pas d’une seconde Pentecôte parce qu’il ne peut y en avoir d’autre, pas plus qu’il ne peut y avoir d’autre Calvaire. C’est une nouvelle onction de l’Esprit destinée à équiper les croyants pour servir le Seigneur et exercer leur ministère auprès du peuple. Nous nous attarderons sur Actes 4 : 32-37 dans notre prochain chapitre, mais il est utile de souligner que cette nouvelle onction de l’Esprit engendre aussi une unité plus profonde entre les fidèles (v. 34) et le désir accru de sacrifice et de partage réciproques. Ils jouissent d’une « grande puissance » et d’une « grande grâce » qui sont les marques d’une grande église et qui ont pour résultat une grande moisson d’âmes pour le Seigneur. « Seigneur, tu es Dieu ! » Quelle déclaration de foi et quelle application concrète d’une théologie saine ! Si leur vie n’était pas soumise à son autorité, ils ne pourraient pas prier de cette façon. L’assurance dans la prière résulte de la fidélité dans le quotidien et dans le service. La souveraineté de Dieu n’est pas une doctrine abstraite, acceptée et défendue par principe. Elle est une vérité vivante en vertu de laquelle nous devons agir et dont nous dépendons pour chacun de nos besoins. Si nous sommes fidèles au Seigneur et si nous lui accordons la première place (v. 19), nous pouvons avoir l’assurance qu’il sera fidèle envers nous et nous conduira jusqu’au but. Le nom de Jésus-Christ n’a pas perdu de sa puissance, mais de nombreux chrétiens ont perdu de leur puissance parce qu’ils ont cessé de prier le Dieu souverain. Rien n’est hors de portée de la prière sauf ce qui se trouve hors de la volonté de Dieu. Ces deux règles sont tout à fait vraies. L’évangéliste et enseignant américain de 57
Soyez dynamiques • Volume 1 renom Ruben A. Torrey (1856-1928) a dit : « Priez pour de grandes choses, attendez de grandes choses, travaillez pour de grandes choses, mais par-dessus tout, priez ». L’Église primitive priait et Dieu répondait avec puissance. Dieu désire répondre aujourd’hui encore. Prions-nous ?
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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
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Warren W. Wiersbe
Avec Dieu, vous ferez des exploits, et ce livre vous le rappellera ! Les actes dits « des apôtres » montrent surtout la force du Saint-Esprit. En effet, le terme de « puissance » traverse ce récit de la vie des premiers chrétiens : − puissance de témoignage et de consécration du disciple ; − puissance de transformation des persécutions en bénédictions ; − puissance de résolution des conflits dans l’Église. « Si nous saisissons les principes de puissance rapportés dans les Actes, nous pouvons devenir dynamiques et voir notre église locale accomplir des exploits pour le Seigneur » – W. Wiersbe. Depuis la Pentecôte, une nouvelle dynamique éclaire le monde pour le changer. Puisse ce commentaire vous encourager à laisser Dieu produire ce résultat dans votre vie et dans celle de votre assemblée !
commentaire
W. Wiersbe
biblique
Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».
dynamiques biblique
« Mais, bientôt, le Saint-Esprit descendra sur vous et vous revêtira de force pour vous rendre capables d’être mes témoins à Jérusalem, à travers toute la Judée et la Samarie et jusqu’au bout du monde » (Actes 1 : 8 – Parole vivante).
Actes 1 à 12 • Soyez dynamiques
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commentaire
Actes 1 à 12 Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-43-3