Soyez justes • Warren W. Wiersbe

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Warren W. Wiersbe

Romains • Soyez justes

COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

justes

Romains • Soyez justes « Si donc nous avons été déclarés justes devant Dieu en raison de notre foi, nous sommes en paix avec lui grâce à notre Seigneur Jésus-Christ : jouissons de cette paix et gardons-la » (Romains 5 : 1 – Parole vivante).

« L’épître aux Romains n’a pas été écrite pour les rêveurs ni pour les spectateurs du christianisme. En étudiant cette lettre, il vous faudra réfléchir, mais cela en vaudra la peine. La comprendre vous permettra de comprendre le reste de la Bible. Mieux encore, elle vous aidera à réussir votre vie chrétienne » – Warren W. Wiersbe. Puisse ce commentaire vous encourager à ne compter que sur la justice de Christ pour produire en vous un fruit qui rayonne à la gloire de Dieu !

biblique

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

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12,00 €

9 782362 491115 ISBN 978-2-36249-111-5

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– face à Dieu, – face à votre entourage, – face à vous-mêmes, et – face à tout un monde d’injustice.

W. Wiersbe

Êtes-vous fatigué de voir tant d’injustice autour de vous… et en vous ? Ce guide pratique de l’Épître aux Romains vous apprendre à « être juste » :

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Romains Texte de Parole vivante inclus


a


Soyez justes • Romains



Questions d’étude

Warren W. Wiersbe

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Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be right • Warren W. Wiersbe © 1977 par SP Publications. Cook communications ministries, 4050 Lee Vance View Colorado Springs, CO 80918 USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Édition publiée en langue française : Soyez justes • Warren W. Wiersbe © 2013 • BLF Éditions • www.blfeditions.com Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Première édition en langue française parue sous le titre : Soyez juste • Warren W. Wiersbe © 1999, ELB • Belgique. ISBN 2-8045-0057-8. Couverture et mise en page : BLF Éditions Impression n° XXXXX • IMEAF • 26160 La Bégude de Mazenc • France Sauf mentions contraires, les citations bibliques sont extraites de la version Louis Segond révisée, dite « Bible à la Colombe ». © 1978 Société biblique française. Avec permission. Le texte de l’Épître aux Romains qui figure en fin de livre est extrait de Parole vivante : transcription dynamique du Nouveau testament, par Alfred Kuen. © 1976, 1993, 1999, 2001 • ELB © 2007, 2013 • BLF Éditions ISBN 978-2-36249-111-5

brochée

Dépôt légal 4e trimestre 2015 Index Dewey (CDD) : 227.1 Mots-clés : 1. Bible. Nouveau Testament. Épîtres. 2. Commentaire. 3. Justification. Sotériologie. Grâce. Salut. Expiation.


Introduction Si vous êtes fatigué de voir le mal tant dans vos vies que dans celles des autres ou dans le monde, alors l’Épître de Paul aux Romains vous concerne. Le thème de Romains est la justice de Dieu. Paul explique comment être juste devant Dieu, devant nous-mêmes et devant les autres. Il montre aussi comment, un jour, Dieu rétablira la création, résoudra le « problème juif » et apportera la paix sur la terre. L’épître aux Romains n’a pas été écrite pour les rêveurs ou pour les spectateurs du christianisme. En étudiant cette lettre, il vous faudra réfléchir, mais cela en vaudra la peine. La compréhension de cette épître éclairera le reste de la Bible. Mieux encore, elle vous aidera à réussir votre vie chrétienne. Soyez justes n’est pas une explication détaillée de Romains, mais un commentaire pour mieux appréhender le message principal et le vivre aujourd’hui. Après avoir lu attentivement ce livre, vous serez à même d’aborder des commentaires plus détaillés et je pense que vous en tirerez un bien plus grand profit. Warren W. Wiersbe

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Suggestion de plan de Romains Thème : la justice de Dieu Texte principal : « Le juste vivra par la foi » Introduction : Romains 1 : 1-17 I. Le péché : exigence de la justice – 1 : 18 à 3 : 20 1. Les non-Juifs sont coupables (1 : 18-32) 2. Les Juifs sont coupables (2 : 1 à 3 : 8) 3. Le monde entier est coupable (3 : 9-20) II. Le salut : déclaration de la justice – 3 : 21 à 5 : 21 1. Déclaration de la justification (3 : 21-31) 2. Illustration de la justification en Abraham (4) 3. Explication de la justification en Adam (5) III. La sanctification : défense de la justice – 6 à 8 1. Victoire – La chair (6) 2. Liberté – La loi (7) 3. Sécurité – L’Esprit (8) IV. La souveraineté : refus de la justice – 9 à 11 1. Bénédictions passées d’Israël (9) 2. Rejet actuel d’Israël (10) 3. Restauration future d’Israël (11) V. Le service : démonstration de la justice – 12 : 1 à 15 : 7 1. Dans le corps de l’Église (12) 2. Dans la société (13) 3. Envers les croyants plus faibles (14 : 1 à 15 : 7) Conclusion – 15 : 8 à 16 : 27

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1 Romains 1 : 1-17

Prêt à se rendre à Rome Le 24 mai 1738, un missionnaire découragé partit « à contrecœur » à une réunion chrétienne à Londres. Là, un miracle se produisit : « Il était environ neuf heures moins le quart, écrit-il dans son journal, lorsque, étrangement, mon cœur fut touché. Je sentis que je m’étais réellement confié en Christ, en Christ seul, pour mon salut, et je reçus l’assurance qu’il avait ôté mes péchés et qu’il m’avait sauvé de la loi du péché et de la mort ». Ce missionnaire s’appelait John Wesley. Le message qu’il entendit ce soir-là était la préface au commentaire de Martin Luther sur l’Épître aux Romains. Quelques mois auparavant, Wesley avait écrit dans son journal : « Je suis allé en Amérique pour convertir les Indiens. Mais moi, qui me convertira ? » Ce soir-là, à Londres, il obtint la réponse à sa question. Et la conséquence fut le Grand réveil wesleyen qui inonda et transforma toute l’Angleterre. L’Épître de Paul aux Romains continue de transformer des vies, comme cela fut le cas pour Martin Luther et John Wesley. Le verset qui, plus que tout autre, a touché Martin Luther fut Romains 1 : 17 : « Le juste vivra par la foi ». Par ce verset, sa compréhension de l’Évangile l’a poussé à abandonner une simple religion au profit de la joie du salut par la grâce, par le moyen de la foi. La Réforme et le réveil wesleyen furent tous deux les fruits de cette merveilleuse lettre écrite par Paul à Corinthe aux alentours de l’an 56 après Jésus-Christ. 7


Soyez justes La lettre fut remise aux chrétiens de Rome par l’une des diaconesses de l’église de Cenchrées, Phoebé (16 : 1). Imaginez-vous cela ! Vous et moi pouvons lire et étudier la même lettre inspirée qui a donné la vie et la puissance à Luther et à Wesley ! Et le même Saint-Esprit qui les a instruits peut aussi nous instruire ! Vous et moi pouvons connaître le même réveil dans notre cœur, dans notre foyer, dans notre église si le message de cette lettre nous saisit comme il a saisi d’autres hommes de foi dans le passé. Dans les premiers versets de son épître, Paul se présente aux croyants de Rome. Dans le dernier chapitre, il en salue certains qui doivent l’avoir connu personnellement, mais la plupart ne l’avaient jamais rencontré. Aussi, Paul essaie-t-il dans les dix-sept premiers versets d’établir un lien avec eux de trois façons.

1. Il présente ses références (1 : 1-7)

Autrefois, l’auteur d’une lettre commençait toujours par son nom. Mais, à cette époque, beaucoup d’hommes s’appelaient Paul. L’auteur doit donc se présenter avec plus de précision et convaincre ses lecteurs qu’il a le droit de leur envoyer cette lettre. Quelles sont les références de Paul ?

a. Il est serviteur de Jésus-Christ (1 : 1) Le mot que Paul emploie pour « serviteur » était très significatif pour les Romains : « esclave ». L’Empire romain comptait alors six millions d’esclaves. L’esclave était considéré comme un bien personnel, non comme une personne. Paul, par son attachement affectueux au Christ, s’était fait son esclave afin de le servir et de faire sa volonté. b. Il est apôtre (1 : 1) Un apôtre est une personne mandatée, envoyée par l’autorité. Le terme s’applique à cette époque aux représentants de l’empereur ou aux émissaires d’un roi. L’une des conditions requises pour être apôtre était d’avoir vu le Christ ressuscité (1 Cor. 9 : 1-2). Paul avait vu le Christ 8


Prêt à se rendre à Rome alors qu’il se rendait à Damas (Actes 9 : 1-9). C’est à ce moment que Christ l’avait appelé à être son apôtre auprès des autres nations et qu’il lui avait fait des révélations dont Paul devait faire part aux églises.

c. Il annonce l’Évangile (1 : 1-4) Lorsqu’il était rabbin, Paul avait été mis à part, en tant que pharisien, pour faire appliquer les lois et les traditions juives. Mais, lorsqu’il s’est donné au Christ, il a été mis au service de l’Évangile, c’est-à-dire de la « Bonne Nouvelle ». C’est le message selon lequel le Christ est mort pour nos péchés, a été enseveli, est ressuscité, et peut maintenant sauver tous ceux qui se confient en lui (1 Cor. 15 : 1-4). C’est « l’Évangile de Dieu » (Rom. 1 : 1), car Dieu en est l’auteur ; il n’a pas été inventé par l’homme. C’est l’Évangile du Christ parce qu’il est centré sur le Christ, le Sauveur (cf. 1 : 16). Paul l’appelle « l’Évangile de son Fils » (1 : 9), ce qui montre que Jésus-Christ est Dieu ! En Romains 16 : 2526, Paul dit : « mon Évangile ». Il souligne ainsi l’importance donnée dans son ministère à la doctrine de l’Église et à la place de tous les peuples dans le plan de Dieu. L’Évangile n’est pas un message nouveau ; il avait été prédit dans l’Ancien Testament, à commencer par Genèse 3 : 15. C’est l’Évangile que prêche Ésaïe dans des passages tels que 1 : 18 ou les chapitres 53 et 55. Le salut dont nous jouissons aujourd’hui avait été promis par les prophètes, même s’ils ne comprenaient pas toujours ce qu’ils écrivaient ou partageaient (1 Pi. 1 : 10-12). Jésus-Christ est le centre du message évangélique. Paul le présente comme étant un homme, un Juif et le Fils de Dieu. Il est né d’une vierge (Ésaïe 7 : 14 ; Matt. 1 : 18-25), il est de la postérité de David, ce qui lui donne droit à son trône. Il est mort pour les péchés du monde et, ensuite, est ressuscité des morts. Sa mort à notre place et sa résurrection victorieuse sont le miracle qui constitue l’Évangile ; et c’est cet Évangile que Paul annonçait.

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d. Il est missionnaire auprès des nations (1 : 5-7) « Missionnaire » est la forme latine de l’expression « apôtre envoyé ». Il y avait sans doute plusieurs assemblées de croyants à Rome et non une seule église. Paul, en effet, salue plusieurs églises se réunissant dans différentes maisons (16 : 5, 10, 11, 14). Nous ne connaissons pas avec certitude l’origine de ces églises, mais il est probable que des croyants de Rome ayant participé à la Pentecôte les aient fondées à leur retour de Jérusalem (Actes 2 : 10). Il y avait des Juifs et des non-Juifs dans ces assemblées. Paul s’adresse à ces deux groupes (aux Juifs en 2 : 17-29 ; 4 : 1 ; 7 : 1 ; aux non-Juifs en 1 : 13 ; 11 : 13-24 ; 15 : 15-21). Les églises de Rome n’ont été fondées ni par Paul ni par aucun autre apôtre. Si cela avait été le cas, Paul n’aurait pas eu le projet de se rendre à Rome puisque sa politique était d’aller là où aucun autre apôtre ne s’était rendu (15 : 20-21). Notez la répétition du mot « appelé » : Paul avait été « appelé » à être apôtre. Les croyants sont appelés par Jésus-Christ, et ils sont « saints » par cet appel. Ils n’ont pas à devenir saints puisqu’ils le sont déjà ! Un saint est une personne mise à part, ce qui est le cas de celui qui se confie en Jésus-Christ. Le salut n’est pas un acte que nous accomplissons pour Dieu, c’est Dieu qui nous appelle dans sa grâce (2 Thes. 2 : 13-14). Lorsque vous vous confiez en Christ, vous êtes sauvé par sa grâce et vous expérimentez sa paix. Paul avait spécialement reçu pour mission d’apporter l’Évangile à toutes les nations. Il avait donc l’intention de se rendre à Rome, la capitale de l’Empire. Il désirait aussi vivement aller en Espagne pour y apporter le message du Christ (Rom. 15 : 28). Après avoir présenté ses références, Paul va établir un second lien entre les chrétiens de Rome et lui.

2. Il exprime ses préoccupations (1 : 8-15)

On peut très bien comprendre que Paul se soucie des églises qu’il a fondées, mais pourquoi s’inquiéter des

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Prêt à se rendre à Rome croyants de Rome ? La plupart ne le connaissent pas ! Pourtant, il tient à leur faire savoir qu’il s’intéresse profondément à leur bien-être. Notez les preuves de la préoccupation de Paul.

a. Il rend grâce à leur sujet (1 : 8) « Le monde entier », c’est-à-dire tout l’Empire romain, connaissait la foi des chrétiens de Rome. Il était fréquent de voyager à cette époque et « tous les chemins menaient à Rome ». Il n’est pas étonnant que le témoignage de ces églises se soit répandu à l’étranger. Cela facilitait le ministère de Paul lorsqu’il se rendait d’un endroit à un autre : il pouvait ainsi faire état de ce témoignage provenant du cœur même de l’Empire romain. b. Il prie pour eux (1 : 9-10) Les chrétiens de Rome ne savaient pas que Paul priait pour eux, mais le Seigneur, lui, le savait et il honorait ses prières. (Je me demande combien d’entre nous connaissent ceux qui prient pour eux.) L’une des prières que Paul adressait à Dieu était qu’il lui permette de se rendre à Rome afin de servir les églises de cette ville. Il aurait bien voulu leur rendre visite plus tôt, mais ses activités missionnaires l’en avaient empêché (Rom. 15 : 15-33). Il était sur le point de quitter Corinthe pour se rendre à Jérusalem afin d’y remettre l’offrande spéciale des églises de Macédoine et d’Achaïe pour les croyants juifs dans la détresse. Il avait le désir de se rendre ensuite en Espagne en passant par Rome et espérait faire un bon voyage. En réalité, le voyage fut très périlleux et c’est un prédicateur enchaîné qui arriva à Rome. À Jérusalem, il fut arrêté dans le temple, accusé à tort par les autorités juives et finalement, on l’envoya à Rome comme prisonnier de l’empereur afin d’y être jugé par lui. Lorsque Paul écrit cette lettre, il ne se doute pas le moins du monde qu’il sera fait prisonnier et fera naufrage avant d’arriver à destination. À la fin de sa lettre (15 : 30-33), envisageant son voyage, il demande aux chrétiens de Rome de prier pour lui, et il est heureux qu’ils l’aient fait. 11


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c. Il les aime (1 : 11-12) « Je désire vivement vous voir. » C’est par ces mots que l’on voit en Paul, le grand missionnaire, l’amour du berger. Plusieurs parmi les saints de Rome lui sont très chers. Par exemple, Prisca et Aquilas (16 : 3-4) qui avaient risqué leur vie pour lui, « ma chère Perside » (16 : 12 – Semeur), et d’autres encore qui avaient œuvré et souffert avec lui. Mais il éprouve aussi de l’amour pour les croyants qu’il ne connaît pas et il désire les voir afin de leur communiquer quelque don spirituel. Il attend le moment où, ensemble, ils partageront les bénédictions spirituelles, dans l’amour du Christ. d. Il a une dette envers eux (1 : 13-14) En tant qu’apôtre des autres nations, Paul avait le devoir d’aller annoncer l’Évangile à Rome. Il aurait bien rempli cette obligation plus tôt, mais ses activités l’en avaient empêché. Parfois, c’est Satan lui-même qui a fait obstacle à son ministère (1 Thes. 2 : 17-20) ; mais dans le cas présent, c’est l’œuvre du Seigneur qui l’avait retenu. Il y avait tant à faire en Asie Mineure et en Grèce qu’il n’avait pu se rendre à Rome. Mais Paul avait une dette : il était sous les ordres du Seigneur. Pour les Grecs, tout non-Grec était un barbare. Baignant dans la philosophie depuis des siècles, ils se considéraient comme sages, tout autre homme étant, à leurs yeux, un insensé. Mais Paul estimait qu’il se devait à tous les hommes. Paul ne pouvait être libéré de sa dette avant d’avoir annoncé la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ au plus grand nombre possible d’hommes. Il en est de même pour nous : nous devons nous sentir chargés d’une obligation à l’égard du monde entier. e. Il désire vivement les visiter (1 : 15) Paul a le vif désir de se rendre à Rome afin d’y exercer son ministère auprès des croyants. Il brûle d’impatience d’aller à Rome, non pas pour y flâner en touriste, mais pour y gagner des âmes. 12


Prêt à se rendre à Rome Après avoir lu les cinq preuves de la préoccupation de Paul pour les chrétiens de Rome, ceux-ci ne pouvaient que remercier Dieu pour l’apôtre et son désir de venir leur annoncer l’Évangile. En fait, l’épître aux Romains, dans laquelle Paul explique l’Évangile qu’il prêche, était sa lettre d’introduction, préparant les croyants de Rome à sa visite. Il ne fait aucun doute que les faux docteurs avaient déjà gagné Rome et cherchaient à dresser les chrétiens contre Paul (voir Rom. 3 : 8). Certains l’accusaient de s’opposer à la loi, d’autres de trahir la nation juive. D’autres encore déformaient son enseignement sur la grâce et essayaient de prouver qu’il enseignait la licence. Il n’est pas étonnant, dès lors, que Paul désire se rendre à Rome. Il veut y partager, avec les chrétiens, la plénitude de l’Évangile de Christ. Mais cet Évangile produirait-il le même fruit dans la grande cité de Rome que dans d’autres villes ? Paul réussirait-il là-bas ? Y connaîtrait-il l’échec ? Il s’est très probablement posé les mêmes questions ; c’est pourquoi il établit un troisième lien entre lui et ses lecteurs.

3. Il affirme sa confiance (1 : 16-17)

Quel témoignage ! « Je me dois aux Grecs et aux barbares ! Je désire vivement ! Je n’ai point honte ! » Pourquoi Paul, alors qu’il envisage de se rendre à Rome, serait-il tenté d’avoir honte de l’Évangile ? L’Évangile était lié à l’image d’un pauvre charpentier juif que l’on avait crucifié. Les Romains n’appréciaient pas vraiment les Juifs, et la crucifixion était la forme d’exécution la plus vile qu’un criminel puisse subir. Pourquoi mettre sa foi en un Juif crucifié ? Rome était une cité fière, et l’Évangile venait de Jérusalem, la capitale de l’une des petites nations conquises par Rome. À cette époque, les chrétiens (gens du peuple ou même esclaves) ne faisaient pas partie de l’élite de la société. Rome avait connu de nombreux penseurs et des philosophies renommés ; alors, pourquoi prêter attention à une fable racontant l’histoire d’un Juif ressuscité des morts ? (1 Cor. 1 : 18-25). Les chrétiens se considéraient 13


Soyez justes comme frères et sœurs, comme étant un en Christ, ce qui allait totalement à l’encontre de la fierté et de la dignité romaines. Penser qu’un petit faiseur de tentes juif se rendait à Rome pour annoncer un tel message ressemblait bien à une plaisanterie ! Mais Paul n’a pas honte de l’Évangile, il a confiance en son message, et il nous explique pourquoi.

a. L’origine de l’Évangile : c’est l’Évangile du Christ (1 : 9) Tout message venant de César éveillait immédiatement l’attention des Romains. Mais le message de l’Évangile vient du Fils de Dieu et nous parle de lui ! Au début de sa lettre, Paul appelle ce message « l’Évangile de Dieu » (1 : 1). Comment pourrait-il avoir honte d’un tel message alors que celui-ci vient de Dieu et parle de son fils Jésus-Christ ? Lorsque j’étais au lycée, je fus choisi pour être « messager ». D’autres messagers se trouvaient en différents endroits du bâtiment, mais moi, j’avais le privilège d’être assis face au bureau du proviseur. On me confiait d’importantes dépêches que je devais transmettre à différents professeurs, membres du personnel ou parfois même à d’autres écoles. Croyez-moi, il était très drôle d’entrer dans une classe et d’interrompre le cours. Jamais un professeur ne m’a réprimandé, car tous savaient que je leur apportais un message du proviseur. Jamais je n’ai eu à avoir peur ou honte, parce que je connaissais l’origine de mes messages. b. L’opération de l’Évangile : c’est la puissance même de Dieu (1 : 16) Pourquoi avoir honte de la puissance ? La puissance est ce dont Rome se vantait le plus. La Grèce avait sa philosophie, Rome avait sa puissance. La peur de Rome planait sur l’Empire comme un nuage. Les Romains n’étaient-ils pas les conquérants ? Leurs légions n’étaient-elles pas mises en garnison dans tout le monde connu ? Pourtant, Rome, malgré toute sa puissance mili14


Prêt à se rendre à Rome taire, avait des faiblesses. Sénèque, le philosophe, a appelé la ville de Rome « un cloaque de vices » et Juvénal, l’écrivain, « un égout nauséabond où se répand la lie de l’Empire ». Rien d’étonnant que Paul n’ait pas honte : il apporte à Rome, la cité pécheresse, le message capable de transformer la vie des hommes ! Il a vu l’Évangile agir dans d’autres cités corrompues, Corinthe et Éphèse par exemple, et il est sûr qu’il en sera de même à Rome. L’Évangile a transformé sa propre vie, et il sait qu’il peut aussi transformer la vie d’autres personnes. Il y a une troisième raison pour laquelle Paul n’a pas à avoir honte :

c. Le résultat de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut (1 : 16) Le mot « sauver » avait, à l’époque de Paul, une signification très profonde. Il signifiait premièrement, « délivrer » une personne ou une nation. L’empereur était considéré comme le sauveur, comme l’était le médecin qui vous guérissait d’une maladie. L’Évangile délivre les pécheurs du châtiment et de la puissance du péché. Le « salut » est l’un des thèmes principaux de l’épître : c’est le premier besoin de la race humaine (voir Rom. 10 : 1, 9-10). Si des hommes et des femmes doivent être sauvés, cela ne peut être que par la foi en Jésus-Christ, comme l’affirme l’Évangile. d. La portée de l’Évangile : « quiconque croit » (1 : 16) Ce n’est pas un message réservé aux Juifs ou aux non-Juifs, il s’adresse à tous les hommes parce que tous ont besoin d’être sauvés. « Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle » : voilà le commandement du Christ (Marc 16 : 15). « En premier lieu aux Juifs » ne signifie pas que les Juifs soient meilleurs que les autres, car en ce qui concerne la condamnation ou le salut, il n’y a pas de « considération de personne » (Rom. 2 : 6-11 ; 10 : 9-13). L’Évangile a été prêché « pour le Juif premiè15


Soyez justes rement » (2 : 9-10) durant le ministère de Jésus-Christ (Matt. 10 : 5-7) et des apôtres (Actes 3 : 26). Comme il est merveilleux de voir que le message de la puissance peut être annoncé à tous les peuples ! Dieu ne demande pas à l’homme de se « conduire » de telle ou telle manière, mais de « croire ». C’est la foi en Jésus-Christ qui sauve le pécheur. La vie éternelle en Christ est un don qui peut être reçu par chacun, quels que soient ses besoins ou son rang social. Romains 1 : 17 est le verset-clé de cette épître. Paul y présente le thème : « la justice de Dieu ». On retrouve en Romains plus de soixante fois le mot « justice » ou l’un de ses équivalents (droit, juste, justifié). La justice de Dieu est révélée dans les récits de l’Évangile. En effet, Dieu a révélé sa justice en punissant le péché par la mort du Christ et par sa résurrection. Il a révélé sa justice en rendant le salut accessible à tout pécheur qui croit. C’est dans l’Évangile que l’on trouve la réponse à cette question : « Comment un Dieu saint peut-il pardonner le péché, et, malgré cela, demeurer saint ? » Dieu, par la mort et la résurrection du Christ, est manifesté comme étant celui qui justifie (Rom. 3 : 26). L’Évangile révèle la justification par la foi. Dans l’Ancien Testament, les pécheurs étaient justifiés « par les œuvres », mais très vite ils se sont aperçus qu’ils ne pouvaient pas obéir à la loi de Dieu et accomplir ses justes exigences. Paul cite ici Habaquq 2 : 4 : « Le juste vivra par sa foi ». Ce verset est cité à trois reprises dans le Nouveau Testament : en Romains 1 : 17, Galates 3 : 11 et Hébreux 10 : 38. La lettre aux Romains explique « le juste », celle aux Galates explique « vivra » et celle aux Hébreux explique « par la foi ». L’épître aux Romains contient plus de soixante références à la foi ou à l’incroyance, parce que la foi seule permet au pécheur d’être justifié devant Dieu. Si, arrivé à ce point, Paul avait inséré un canevas de sa lettre, ce plan aurait plus ou moins ressemblé à celui qui se trouve en page 6. Étudier l’épître aux Romains, c’est pénétrer dans un tribunal. Paul appelle d’abord les païens et les Juifs à 16


Prêt à se rendre à Rome la barre, et montre la culpabilité de tous devant Dieu. Ensuite, il explique le merveilleux moyen de salut offert par Dieu : la justification par la foi. Puis, il répond à ses accusateurs tout en défendant le salut offert par Dieu : « Ce plan de salut encouragera les pécheurs à pécher, affirment-ils. Cela va à l’encontre de la loi même de Dieu ! » Mais Paul réfute ces arguments en montrant comment un chrétien peut connaître la victoire, la liberté et la sécurité. Les chapitres 9 à 11 ne sont ni une parenthèse ni une digression. Il y avait des croyants juifs dans les assemblées romaines et il était évident qu’ils demanderaient : « Qu’en est-il d’Israël ? Quelle est la relation entre les Juifs et la justice de Dieu en cette ère nouvelle de l’Église ? » Dans ces trois chapitres, Paul retrace l’histoire complète d’Israël : le passé, le présent et le futur. Il conclut ensuite par les conséquences pratiques de la justice de Dieu dans la vie du croyant. Cela commence par la consécration à Dieu (12 : 1-2), continue par le ministère dans l’Église (12 : 3-21) et finit par l’obéissance au gouvernement (13 : 1-14). Paul apprend aussi aux Juifs et aux non-Juifs, forts et faibles, à vivre ensemble dans la foi et l’harmonie. Dans la conclusion (15 : 14 à 16 : 27), il explique ses projets et salue ses amis. Le message de l’épître aux Romains se résumerait à déclarer : « Soyez justes ! » Soyez justes devant Dieu, devant vous-même et devant les autres. La justice de Dieu, reçue par la foi, nous rend capables de mener une vie juste. Rome avait besoin de ce message. Comme nous en avons besoin aujourd’hui : Soyez justes !

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2 Romains 1 : 18 à 3 : 20

L’homme livré à lui-même « Messieurs, la Cour ! » Paul aurait pu, à ce point de son épître, utiliser ces mots solennels. Romains 1 : 18 est, en effet, la porte par laquelle nous pénétrons dans le tribunal de Dieu. Le thème de Romains est la justice de Dieu, mais Paul doit commencer par l’injustice de l’homme. Tant que l’homme ne se rend pas compte qu’il est pécheur, il ne peut apprécier le salut gratuit offert par Dieu en Jésus-Christ. Paul suit le schéma biblique classique : premièrement la loi et la condamnation, ensuite la grâce et le salut. Dans cette partie, Dieu fait trois déclarations qui, ensemble, prouvent que tous les hommes sont pécheurs et ont besoin de Jésus-Christ.

1. Les non-Juifs sont coupables (1 : 18-32)

Le tableau que Paul dépeint ici est repoussant. Je dois admettre l’existence de certains quartiers de Chicago que j’ai horreur de traverser. Si je le peux, je les contourne. Le fait de les éviter ne les change en rien et ne les fait pas disparaître. La description des pécheurs donnée par Dieu n’est pas agréable, mais nous ne pouvons y échapper. Ce passage ne nous parle pas de l’évolution (l’homme à partir d’un état primitif s’est sans cesse amélioré), mais de « l’involution » : d’être 19


Soyez justes supérieur qu’il était, l’homme, à cause du péché, s’est abaissé à un rang inférieur à celui des animaux. Quatre étapes marquent ce processus.

a. L’intelligence (1 : 18-20) À l’origine, l’homme connaissait Dieu. L’histoire de l’homme n’est pas celle d’un animal célébrant des idoles, se transformant en un homme adorant Dieu. C’est le contraire ! L’homme a commencé par connaître Dieu, mais il s’est détourné de la vérité et l’a rejetée. Dieu s’est révélé à l’homme dans la création, par les choses qu’il a faites. Par le monde qui l’entourait, l’homme savait qu’il y avait un Dieu créateur ayant la sagesse de dresser des plans. L’homme comprit aussi que ce Créateur était éternel : « sa puissance éternelle et sa divinité » (v. 20). Dieu ne pouvant avoir été créé, il est donc le Créateur. L’univers ne cache rien de ces choses concernant Dieu, « quiconque sait regarder, peut [les] discerner clairement » (v. 20 – Parole vivante). « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’œuvre de ses mains » (Ps. 19 : 2). L’homme connaissait la vérité à propos de Dieu, mais il ne l’a pas laissé agir en lui. Il l’a écartée de façon à pouvoir vivre comme il l’entendait, sans être condamné par la vérité de Dieu. Le résultat est évidemment le refus de la vérité (1 : 21-22) et le remplacement de cette vérité par le mensonge (1 : 25). Finalement, l’homme a abandonné la vérité au point que, dans sa manière de penser et de vivre, il a été rendu proche des animaux. b. L’ignorance (1 : 21-23) L’homme connaissait Dieu, c’est certain. Mais il n’a pas voulu le connaître ou l’honorer comme il doit l’être. Au lieu d’être reconnaissant pour tout ce qu’il lui avait donné, il a refusé de le remercier ou de lui accorder la gloire qu’il mérite. L’homme voulait utiliser les dons de Dieu, mais non l’adorer et le louer pour ces dons. Résultat ? Un esprit vide et un cœur enténébré. L’homme, d’adorateur est devenu philosophe, mais sa prétendue 20


L’homme livré à lui-même sagesse ne fait que révéler sa folie. Paul résume toute l’histoire grecque d’une formule lapidaire : « les temps d’ignorance » (Actes 17 : 30). À ce sujet, il vaut la peine de lire 1 Corinthiens 1 : 18-31. Ayant étouffé la vérité de Dieu et refusant de reconnaître sa gloire, l’homme s’est retrouvé sans Dieu… tout en ayant besoin d’adorer quelque chose. S’il ne veut pas adorer le vrai Dieu, alors, ce sera un faux dieu, dut-il l’inventer. Ce fait explique sa propension à l’idolâtrie. Il a remplacé la gloire du vrai Dieu par les dieux qu’il a fabriqués lui-même. Il a échangé la gloire contre la honte, l’incorruptibilité contre la corruption, la vérité contre le mensonge. Remarquez que le premier faux dieu mentionné est l’homme lui-même. C’est l’accomplissement du but que Satan voulait atteindre lorsqu’il a dit à Ève : « Vous serez comme des dieux » (Gen. 3 : 5). « Gloire à l’homme dans les lieux très hauts. » Voilà ce que Satan désire que l’homme proclame. Au lieu de vivre en tant qu’homme fait à l’image de Dieu, l’homme s’est fait des dieux à son image. Il est descendu si bas qu’il en est arrivé à adorer des oiseaux, des animaux et des insectes.

c. L’immoralité (1 : 24-27) De l’idolâtrie à l’immoralité, il n’y a qu’un pas. Si l’homme est son propre dieu, il peut faire ce qui lui plaît et satisfaire ses désirs sans crainte d’un jugement. La bataille de l’homme contre la vérité de Dieu atteint son point culminant lorsqu’il remplace cette vérité de Dieu par le mensonge et abandonne complètement la vérité. « Le mensonge » est que l’homme est son propre dieu et qu’il doit s’adorer et se servir lui-même, et non pas le Créateur. C’est le mensonge que Satan a utilisé dans le jardin d’Éden pour mener Ève au péché : « Vous serez comme Dieu ». Satan a toujours voulu l’adoration qui n’appartient qu’à Dieu (Matt. 4 : 8-10) et il l’obtient par l’idolâtrie (1 Cor. 10 : 19-21). Le résultat de cette déification de l’homme est la satisfaction de tous ses désirs. Paul mentionne ici un péché 21


Soyez justes déjà répandu à l’époque et qui n’a fait que s’accroître : l’homosexualité. Ce péché est continuellement condamné par les Écritures (Gen. 18 : 20s ; 1 Cor. 6 : 9-10 ; Jude 7). Paul décrit l’homosexualité (tant masculine que féminine) comme étant infâme et contre-nature. À cause de leur péché, « Dieu les a livrés » (1 : 24, 26) : il a permis que les hommes s’enfoncent dans leurs péchés et qu’ils en subissent les tristes conséquences. « Tout leur être supporte les conséquences » (1 : 27 – Parole vivante). C’est là la signification de Romains 1 : 18 : « Dieu manifeste sa colère ». Dieu a révélé sa colère, non pas en envoyant le feu du ciel, mais en abandonnant les pécheurs à leur égarement, à leur impureté. Mais il reste encore un degré.

d. L’obstination (1 : 28-32) On pourrait croire que les hommes prendraient conscience des conséquences tragiques de leur péché, se repentiraient et chercheraient Dieu. Bien au contraire, ayant été abandonnés par Dieu, ils ne pouvaient que devenir pires. C’est ainsi que Dieu « les a livrés à l’empire de leurs instincts corrompus » (1 : 28 – Parole vivante). Ils se sont alors livrés eux-mêmes au péché. Paul cite ici vingt-deux péchés spécifiques, qui, tous, sont d’actualité (pour d’autres listes, voir Marc 7 : 21-23, Gal. 5 : 19-21 ; 1 Tim. 1 : 9-10 et 2 Tim. 3 : 2-5). Mais le pire est encore à venir. Les hommes ne se sont pas contentés de défier ouvertement Dieu en commettant ces péchés, ils en ont encouragé d’autres à les suivre. L’homme est tombé bien bas ! Il a commencé par glorifier Dieu et a fini par le remplacer par des idoles. Connaissant Dieu à l’origine, il a finalement refusé de le connaître dans son cœur et son esprit. Il était, au commencement, la créature la plus noble de Dieu, faite à son image, mais il s’est abaissé au-dessous du niveau des animaux et des insectes en les adorant. Le verdict ? « Ils sont donc inexcusables » (1 : 21). Cette partie des Écritures nous prouve clairement que l’homme est coupable. « Les gens du monde pè22


L’homme livré à lui-même chent contre un flot de lumière », a dit Dan Crawford, missionnaire britannique en Afrique. Il est urgent que nous apportions l’Évangile à tous les hommes, car c’est là, pour eux, le seul moyen d’être sauvés.

2. Les Juifs sont coupables ! (2 : 1 à 3 : 8)

Les spécialistes de la Bible divergent : à qui Paul s’adresse-t-il en Romains 2 : 1-16 ? Certains pensent qu’il parle de ceux qui ne commettent pas les péchés cités en Romains 1 : 18-32, mais qui cherchent à respecter d’autres règles morales. Il me semble que Paul s’adresse ici à ses lecteurs juifs. Sa discussion au sujet de la loi, chapitre 2 : 12-16, devait être bien plus compréhensible pour eux que pour les nonJuifs. D’ailleurs, au verset 17, il s’adresse clairement à ses lecteurs en les appelant « Juifs ». Ce serait un bien curieux discours si, dans la première moitié du chapitre, il s’adressait à des non-Juifs ! Prouver la culpabilité des Juifs n’était pas chose facile. La désobéissance à Dieu était un péché qu’ils refusaient de reconnaître. Les prophètes de l’Ancien Testament ont été persécutés parce qu’ils dénonçaient les péchés d’Israël, et c’est pour la même raison que Jésus fut crucifié. Paul cite quatre chefs d’accusation à l’encontre des Juifs.

a. La culpabilité des non-Juifs (2 : 1-3) Les Juifs auront certainement félicité Paul pour sa condamnation des non-Juifs en Romains 1 : 18-32. Leur orgueil national et religieux les poussait à mépriser les « chiens de païens » et à n’avoir « aucune relation avec eux ». Paul utilise cette mentalité pour prouver leur culpabilité, parce qu’ils pratiquaient eux-mêmes ce qu’ils condamnaient chez les étrangers. Ils pensaient n’encourir aucun jugement parce qu’ils étaient le peuple élu de Dieu. Mais Paul affirme que le fait d’être le peuple élu ne fait qu’accroître leur responsabilité et leur culpabilité. 23


Soyez justes Le jugement de Dieu est fonction de la vérité, et non de notre appartenance ou non à la nation juive. Lorsqu’on lit la liste des péchés en Romains 1 : 25-32, on doit reconnaître que tout homme a commis au moins l’un de ceux-ci. Il y a des « souillures de la chair et de l’esprit » (2 Cor. 7 : 1), des fils prodigues et des frères aînés (Luc 15 : 11-32). En condamnant autrui pour ses péchés, les Juifs se condamnaient eux-mêmes. Comme le dit le vieux dicton : « Lorsque vous montrez quelqu’un du doigt, les autres doigts sont tournés vers vous ».

b. Les bénédictions de Dieu (2 : 4-11) Les Juifs, par les bénédictions qu’ils ont reçues de Dieu, n’ont pas joui d’un traitement de faveur. Au contraire, ces bénédictions ont accru leur obligation d’obéir à Dieu et de le glorifier. Dans sa bonté, Dieu a accordé à Israël de nombreuses richesses matérielles et spirituelles : un pays magnifique, une loi juste, un temple et des prêtres, sa providence et bien d’autres bénédictions. Il a supporté avec patience ses nombreux péchés et ses multiples rébellions. Il lui a même envoyé son Fils pour être son Messie. Même après qu’Israël eut crucifié Christ, Dieu lui a accordé presque quarante années supplémentaires de grâce et il a retenu son jugement. Ce n’est pas le jugement de Dieu qui pousse les hommes à la repentance, mais sa bonté. Israël ne s’est cependant pas repenti. En Romains 2 : 6-11, Paul n’enseigne pas le salut par les dispositions du cœur ou par les bonnes œuvres. Il expose un autre principe de base du jugement : Dieu juge selon les œuvres comme il juge selon la vérité. Paul montre ici que la vie de chacun sera mesuré à l’aune de Dieu. David, par exemple, a commis de très grandes fautes, mais le caractère essentiel de sa vie fut l’obéissance à Dieu. Judas, quant à lui, s’est détesté suite à sa trahison, mais le trait principal de son caractère fut la désobéissance et l’incrédulité. La vraie foi qui sauve produit l’obéissance et une vie sanctifiée, même s’il y a des chutes passagères. Lorsque 24


L’homme livré à lui-même Dieu considérait les œuvres des Juifs, il constatait qu’ils étaient aussi coupables que les autres. Ils avaient beau célébrer les fêtes légales ou observer régulièrement le sabbat, leur quotidien était empreint de désobéissance à Dieu. Les bénédictions de Dieu ne les ont pas conduits à la repentance.

c. La loi de Dieu (2 : 12-24) La déclaration de Paul selon laquelle « auprès de Dieu, il n’y a pas de considération de personne » (v. 11), était choquante pour un Juif. Il croyait obtenir un traitement de faveur puisqu’il avait été choisi par Dieu. Mais Paul explique que la loi juive ne faisait qu’accroître la culpabilité d’Israël ! Dieu n’a pas donné la loi aux autres nations (les non-Juifs), il ne les jugera donc pas en fonction de la loi. En réalité, ces étrangers « montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs » (Rom. 2 : 15) par leur comportement. Nous trouvons partout des personnes qui ont un juge intérieur (une conscience, d’après la Bible) et qui différencient le bien du mal. Dans toutes les civilisations, on trouve une notion de péché, la peur du jugement et une tentative d’expier les péchés et d’apaiser les dieux, quels qu’ils soient. Le Juif se glorifiait dans la loi. Il était différent de ses voisins qui adoraient des idoles ! Paul montre clairement que ce qui compte, ce n’est pas posséder, mais pratiquer la loi. Les Juifs considéraient les étrangers comme étant des enfants ignorants, aveugles, dans les ténèbres, insensés. Mais si Dieu estime fautifs ces gens corrompus, combien plus coupables sont les Juifs « privilégiés ». Dieu ne juge pas seulement selon la vérité (2 : 2) et les œuvres de chacun (2 : 6), il juge aussi « les actions secrètes des hommes » (2 : 16). Il voit ce qui est dans le cœur. La religion des Juifs était basée sur une bonne conduite morale extérieure, mais intérieurement, comment étaient leurs cœurs ? Le réquisitoire de Jésus contre les pharisiens en Matthieu 23 illustre parfaitement ce principe. Dieu voit non seulement les œuvres, mais aussi « les sentiments et les pensées du cœur » (Héb. 4 : 12). 25


Soyez justes Un Juif peut être coupable de vol, d’adultère et d’idolâtrie (v. 21-22) en les ayant juste commis dans son cœur (voir le sermon sur la montagne). Les Juifs, au lieu de glorifier Dieu avec les gens de l’extérieur, le déshonoraient. Paul cite Ésaïe 52 : 5 pour le prouver. Les non-Juifs avaient des contacts journaliers avec les Juifs pour leurs affaires et leurs autres activités. Ils n’étaient pas dupes de leur attachement à la loi. Cette loi qu’ils prétendaient respecter les condamnait !

d. La circoncision (2 : 25-29) C’était le signe de l’Alliance. Elle débuta avec Abraham, le père de la nation juive (Gen. 17). Pour les Juifs, les étrangers étaient des « chiens incirconcis ». Mais ce qui est tragique, c’est qu’ils attachaient plus d’importance au signe physique (la circoncision) qu’à la réalité spirituelle qu’il représentait (Deut. 10 : 16 ; Jér. 9 : 26 ; Éz. 44 : 9). Le vrai Juif est celui qui a eu une expérience spirituelle intérieure, et non pas uniquement une opération physique extérieure. Aujourd’hui, on commet parfois la même erreur à propos du baptême, de la cène, ou même de l’appartenance à une église. Dieu juge selon « les secrets des hommes » (Rom. 2 : 16 – Darby), de sorte qu’il n’est pas impressionné par de pures formalités extérieures. Le non-Juif obéissant mais incirconcis vaut mieux qu’un Juif circoncis mais désobéissant. En fait, un tel Juif change sa circoncision en incirconcision aux yeux de Dieu, parce que Dieu regarde au cœur. Les Juifs se louaient mutuellement pour leur obéissance à la loi, mais ce qui compte c’est la faveur ou la louange de Dieu et non celle des hommes (v. 29). Ceci prend une nouvelle signification lorsqu’on se rappelle que le terme « juif » vient de « Juda » qui signifie « louange » (Gen. 29 : 35 ; 49 : 8). Les quatre accusations de Paul vont dans le même sens : les Juifs sont coupables devant Dieu. En Romains 3 : 1-8, Paul résume son argument pour éclairer les Juifs qui tentaient de discuter avec lui. Ils soulevaient trois questions : 26


L’homme livré à lui-même 1. « Quel est donc le privilège du Juif ? » Il a tous les privilèges et plus particulièrement celui de posséder la Parole de Dieu ; 2. « L’infidélité des Juifs rendra-t-elle sans effet la fidélité de Dieu ? » Certes non, elle ne fait que l’établir ; 3. « Si notre injustice fait ressortir la justice de Dieu, pourquoi nous juge-t-il ? » Nous ne faisons pas le mal pour qu’il en ressorte du bien. Dieu juge le monde avec justice.

3. Le monde entier est coupable (3 : 9-20)

Cette troisième déclaration est évidente puisque Paul a déjà prouvé la culpabilité des Juifs et des gens des autres nations devant Dieu. Il affirme ensuite que tous les hommes sont pécheurs et il le prouve en citant l’Ancien Testament. Notez la répétition des mots « aucun » et « tous » qui, d’eux-mêmes, déclarent l’universalité de la culpabilité de l’homme. La première citation est tirée de Psaumes 14 : 1-3, qui commence ainsi : « L’insensé dit en son cœur : Il n’y a point de Dieu ! » Plus littéralement, on pourrait traduire : « L’insensé dit en son cœur : Non, Dieu ! » Il faut mettre cela en parallèle avec la description de la décadence de l’homme donnée en Romains 1 : 18-32. En effet, tout cela a commencé lorsque l’homme a dit « non » à Dieu. Ces versets montrent que l’être intérieur de l’homme est entièrement dominé par le péché : son esprit (« nul n’est intelligent »), son cœur (« nul ne cherche Dieu »), et sa volonté (« nul ne fait le bien »). Aucun homme, au regard de la justice parfaite de Dieu, n’est sans péché. Pas un seul pécheur ne cherche Dieu. C’est pourquoi Dieu doit chercher l’homme (Gen. 3 : 8-10 ; Luc 19 : 10). L’homme s’est égaré et est devenu inutile tant pour luimême que pour Dieu. Les paraboles données par le Seigneur en Luc 15 l’illustre parfaitement. Dans les versets 13-18, Paul examine le pécheur perdu aux rayons X, de la tête aux pieds :

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Soyez justes • • • • •

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Au verset 13, il cite Ps. 5 : 10 ; Au verset 13b, il cite Ps. 140 : 3-4 ; Au verset 14, il cite Ps. 10 : 7 ; Aux versets 15 à 17, il cite Ésaïe 59 : 7-8 ; Au verset 18, il cite Ps. 36 : 2 (pour que ces versets conservent tout leur impact, ils doivent être lus dans leur contexte).

Les versets 13 et 14 mettent l’accent sur la parole : le gosier, la langue, les lèvres et la bouche. En Matthieu 12 : 34, le rapport est clairement établi entre la parole et le caractère : « Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle ». Le pécheur est, par nature, spirituellement mort (Éph. 2 : 1-3), ainsi seule la mort peut sortir de sa bouche. La bouche condamnée peut être convertie et proclamer que « Jésus est Seigneur » (Rom. 10 : 9-10), « car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné » (Matt. 12 : 37). Dans les versets 15 et 16, Paul décrit les pieds du pécheur. Ses voies sont destructrices, comme ses paroles sont trompeuses. Les pieds du chrétien sont chaussés de l’Évangile de paix (Éph. 6 : 15) ; mais, où qu’il aille, le pécheur perdu apporte la mort, la destruction et la souffrance. Ce sont là des résultats inévitables même s’ils ne se produisent pas immédiatement. Le pécheur perdu est sur la voie large qui mène à la destruction (Matt. 7 : 13-14) ; il doit se repentir, se confier en Jésus-Christ et prendre la voie étroite qui mène à la vie. Le verset 17 parle de l’esprit du pécheur, il ne connaît pas le chemin de la paix de Dieu. C’est cela qui a poussé Jésus à pleurer sur Jérusalem (Luc 19 : 41-44). Le pécheur ne veut pas connaître la vérité de Dieu (Rom. 1 : 21, 25, 28), il préfère croire au mensonge de Satan. Le chemin de la paix de Dieu passe par Jésus-Christ : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Rom. 5 : 1). Le verset 18, citant Psaumes 36 : 2, décrit l’orgueil des pécheurs : « La crainte de Dieu n’a pas de sens à leurs yeux » (Parole vivante). Pour saisir l’image intégralement, il faudrait lire tout le psaume. L’orgueil du


L’homme livré à lui-même verset 18 est la cause de l’ignorance mentionnée en Romains 3 : 17, car « La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance » (Prov. 1 : 7). Ces citations tirées de la loi de Dieu, les écrits de l’Ancien Testament, mènent à une conclusion : le monde entier est coupable devant Dieu. Tous, y compris les Juifs. Nulle excuse, nulle plaidoirie ne sont possibles. Les Juifs sont condamnés par la loi dont ils se glorifient et les autres le sont sur la base de la création et de la conscience. Le « puisque » du verset 20 donne la raison de la culpabilité du monde entier. Nulle chair ne peut obéir à la loi de Dieu et être justifiée (déclarée juste) à ses yeux. Il est vrai que « Dieu ne tiendra pour justes que ceux qui accomplissent ses prescriptions » (Rom. 2 : 13 – Parole vivante), mais personne ne peut accomplir ce que la loi exige. Cette incapacité montre à l’homme qu’il est pécheur. Lorsqu’il essaie d’observer la loi, il échoue lamentablement et doit faire appel à la miséricorde de Dieu. Ni les Juifs ni les non-Juifs ne peuvent obéir à la loi de Dieu. Dieu doit donc sauver les pécheurs par un autre moyen. L’explication de ce moyen de salut fera l’objet du reste de la lettre de Paul. La meilleure façon de conclure cette partie serait de vous poser la question : Ma bouche a-t-elle jamais été fermée ? Est-ce que je me glorifie de ma propre justice ? Est-ce que je cherche à me défendre devant Dieu ? S’il en est ainsi, vous n’êtes peut-être pas encore sauvé par la grâce de Dieu. Ce n’est que lorsque, pécheurs, nous restons silencieux devant Dieu qu’il peut nous sauver. Tant que nous nous défendons et que nous faisons notre propre éloge, Dieu ne peut pas agir en nous. Le monde entier est coupable devant Dieu. Donc vous et moi aussi.

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3 Romains 3 : 21 à 4 : 25

Abraham, notre père Le thème de la seconde partie de la lettre de Paul est : « Le salut : déclaration de la justice ». Paul a prouvé que tout homme est pécheur ; il explique ensuite comment tous peuvent être sauvés. En théologie, le salut est appelé la justification par la foi. La justification est l’acte de Dieu par lequel il déclare juste en Christ le pécheur qui croit, et cela sur l’unique base de l’œuvre accomplie par le Christ sur la croix. Chaque élément de cette définition est important, c’est pourquoi nous allons les examiner dans le détail. Premièrement, la justification est un acte et non pas un processus. Vous ne trouverez pas plusieurs degrés dans la justification : tous les croyants partagent les mêmes droits devant Dieu. De plus, la justification est un acte posé par Dieu, non par l’homme. Nul pécheur ne peut se justifier lui-même devant Dieu. Et, ce qui est plus important, la justification ne signifie pas que Dieu nous rend justes, mais qu’il nous déclare justes. La justification comporte une partie légale. Dieu efface notre péché de notre « casier judiciaire » et le remplace par la justice du Christ. Et personne ne peut plus jamais le modifier de nouveau. Ne confondez pas justification et sanctification. La sanctification est le processus par lequel Dieu rend le chrétien de plus en plus semblable au Christ. Elle peut changer d’un jour à l’autre. La justification, elle, ne change jamais. Lorsqu’un pécheur se confie en Christ, Dieu le déclare juste, et ce, de façon irrévocable. Dieu 31


Soyez justes nous considère et nous traite comme si nous n’avions jamais péché. Mais comment un Dieu saint peut-il déclarer des pécheurs justes ? La justification n’est-elle qu’une fiction sans aucun fondement ? Dans cette partie de sa lettre, Paul répond à ces questions de deux manières différentes. Il commence par expliquer la justification par la foi (3 : 21-31). Il l’illustre ensuite par la vie d’Abraham (4 : 1-25).

1. Explication de la justification (3 : 21-31)

Dieu avait révélé sa justice de plusieurs façons avant la pleine révélation de l’Évangile : par la loi, par ses jugements contre le péché, par ses appels par les prophètes, par ses bénédictions envers ceux qui obéissaient. Mais dans l’Évangile, une nouvelle sorte de justice est révélée (Rom. 1 : 16-17) et les caractéristiques de cette justice sont expliquées dans ce passage.

a. Sans la loi (3 : 21) Sous la loi de l’Ancien Testament, un homme tentait de gagner la justice par sa conduite, mais le régime du Nouveau Testament montre que la justice vient en croyant. La loi elle-même révèle la justice de Dieu, parce qu’elle est sainte, juste et bonne (Rom. 7 : 12). Tout l’Ancien Testament, à commencer par Genèse 3 : 15, rend témoignage au salut par la foi en Christ. Les sacrifices de l’Ancien Testament, les prophètes, les types et les grands « textes christologiques » (comme Ésaïe 53) rendent tous témoignage à cette vérité. La loi rendait témoignage à la justice de Dieu, annoncée par l’Évangile, mais elle ne pouvait pas la procurer au pécheur. Seul Jésus-Christ pouvait le faire (voir Gal. 2 : 21). b. Par la foi en Christ (3 : 22) La foi ne vaut que ce que vaut son objet. Tout homme se confie en quelque chose, ne fût-ce qu’en lui-même, mais le chrétien se confie en Jésus-Christ. S’il y avait 32


Abraham, notre père une justice de la loi, ce serait une récompense obtenue grâce aux œuvres, mais l’Évangile proclame que la justice est un don par la foi. Nombreux sont ceux qui disent : « Je crois en Dieu », mais ce n’est pas cela qui sauve. Seule une foi personnelle et individuelle en Jésus-Christ sauve et justifie le pécheur perdu. Même les démons croient en Dieu et tremblent, pourtant ce n’est pas cela qui les sauve (Jac. 2 : 19).

c. Pour tous les hommes (3 : 22-23) Dieu a donné sa loi aux Juifs, pas aux non-Juifs, mais la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ est offerte à tous les hommes. Tous ont besoin d’être sauvés. Il n’y a aucune différence entre les Juifs et les autres peuples quant à la condamnation : « Tous, sans distinction, ont péché et ont perdu la beauté glorieuse dont Dieu avait revêtu l’homme » (Rom. 3 : 23 – Parole vivante). Dieu a déclaré coupables tous les hommes afin de pouvoir offrir à tous son don gratuit du salut. d. Par grâce (3 : 24) Dieu a deux sortes d’attributs : absolus (ce qu’il est par lui-même) et relationnels (comment il agit à l’égard du monde et des hommes). L’un de ses attributs absolus est l’amour : « Dieu est amour » (1 Jean 4 : 8). Lorsque Dieu nous donne cet amour, à vous et à moi, cela devient la grâce et la miséricorde. Dieu, dans sa miséricorde, ne nous donne pas ce que nous méritons, et dans sa grâce, il nous donne ce que nous ne méritons pas. Le mot grec est traduit ici par « générosité » (Parole vivante). Il est traduit par « sans cause » en Jean 15 : 25. Nous sommes justifiés « sans cause » ! Rien en nous ne méritait le salut offert par Dieu ! Tout est le fruit de la grâce. e. A coûté un grand prix à Dieu (3 : 24-25) Le salut est gratuit, mais il n’est pas bon marché. Trois mots expriment le prix que Dieu a payé pour notre salut : propitiation, rédemption et sang. La propitiation, c’est le fait d’apaiser une personne en colère et cela, généralement par un cadeau. Ce n’est

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Soyez justes pas sa signification dans la Bible. La propitiation, c’est la satisfaction de la sainte loi de Dieu, de ses justes exigences, de sorte que Dieu peut librement pardonner à ceux qui viennent au Christ : « C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang » (3 : 25). Le mot « sang » en indique le prix : Jésus a dû mourir sur la croix afin de satisfaire la loi et de justifier les pécheurs perdus. La meilleure illustration de cette vérité est la fête annuelle des expiations décrite en Lévitique 16. Deux boucs étaient présentés devant l’autel et l’un d’eux était choisi pour le sacrifice. Le bouc était égorgé et son sang emporté dans le Saint des Saints. Là, on en faisait l’aspersion sur le propitiatoire, le couvercle d’or posé sur le coffre de l’alliance. Ce sang aspergé se répandait sur les deux tables de la loi, à l’intérieur du coffre. Ce sang satisfaisait (temporairement) les justes exigences du Dieu saint. Ensuite, le sacrificateur posait ses mains sur la tête de l’autre bouc et confessait les péchés du peuple. Le bouc était alors apporté dans le désert où il était libéré, symbolisant ainsi l’éloignement des péchés. « Autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il éloigne de nous nos offenses » (Ps. 103 : 12). À l’époque de l’Ancien Testament, le sang des animaux ne pouvait jamais éloigner les péchés, il ne pouvait que les couvrir jusqu’à ce que Jésus vienne et obtienne un salut parfait. « Dieu a laissé impunis les péchés commis auparavant » (Rom. 3 : 25) sachant que son Fils viendrait et achèverait l’œuvre à accomplir. Par sa mort et sa résurrection, il y aurait une rédemption : le rachat du pécheur et sa libération. Le Dr G. Campbell Morgan essayait d’expliquer le « salut gratuit » à un mineur, mais celui-ci ne parvenait pas à le comprendre : — Il faut que je paie le salut, ne cessait-il de répéter. Soudainement inspiré, le Dr Morgan lui demanda : — Comment êtes-vous descendu dans la mine ce matin ? — Oh, ce fut très facile, lui répondit-il. Il m’a suffi de prendre l’ascenseur. 34


Abraham, notre père Morgan lui répliqua alors : — Cela n’a-t-il pas été trop facile ? Est-ce que cela vous a coûté quelque chose ? Le mineur se mit à rire : — Non, cela ne m’a rien coûté ; mais cela a dû coûter une fortune à la compagnie pour faire installer cet ascenseur ! Il comprit alors : — Cela ne me coûte rien pour être sauvé, mais à Dieu, cela a coûté son Fils.

f. Dans une justice parfaite (3 : 25-26) Dieu doit être parfaitement conséquent avec luimême. Il ne peut enfreindre sa propre loi ni faire violence à sa propre nature. « Dieu est amour » (1 Jean 4 : 8) et « Dieu est lumière » (1 Jean 1 : 5). Un Dieu d’amour veut pardonner aux pécheurs, mais un Dieu saint doit punir le péché et maintenir sa loi. Comment Dieu peut-il, en même temps, « être juste et justifier » ? La réponse est en Jésus-Christ. Lorsque Jésus a subi la colère de Dieu en souffrant sur la croix pour les péchés du monde, il a totalement répondu aux exigences de la loi de Dieu et il a aussi parfaitement exprimé l’amour débordant de son cœur. Les sacrifices d’animaux de l’Ancien Testament n’ont jamais enlevé le péché, mais lorsque Jésus est mort sur la croix, il s’est chargé de tous les péchés commis depuis Adam. Personne (ni même Satan) ne pouvait accuser Dieu d’être injuste ou déloyal parce qu’il semblait avoir négligé les péchés commis à l’époque de l’Ancien Testament. g. Pour confirmer la loi (3 : 27-31) Pour ses lecteurs juifs, Paul complète l’explication de la relation entre l’Évangile et la loi. La doctrine de la justification par la foi ne contredit pas la loi, elle la confirme. Dieu a obéi à sa propre loi en menant à bien le plan de salut. Par sa vie et sa mort, Jésus a pleinement satisfait aux exigences de la loi. Dieu n’a pas deux plans de salut, un pour les Juifs et un pour les autres races, 35


Soyez justes car il est un. Il est conséquent avec sa propre loi et sa propre nature. Si le salut s’obtient par la loi, alors les hommes ont sujet de se glorifier, mais le principe de la justification par la foi rend impossible toute glorification de la part de l’homme. Lorsqu’un nageur échappe à la noyade, il ne se glorifie pas d’avoir fait confiance au maître-nageur : avait-il un autre choix ? Lorsqu’un pécheur qui croit est justifié par la foi, il ne peut pas se glorifier de sa foi. Au contraire, il peut se glorifier d’avoir un merveilleux Sauveur. Dans les chapitres 4 à 8 de Romains, Paul explique comment le plan de salut de Dieu était en complète harmonie avec les écrits de l’Ancien Testament. Il commence par le père de la nation juive : Abraham.

2. Illustration de la justification (4 : 1-25)

Les chrétiens juifs de Rome auraient pu se poser immédiatement la question suivante : « Quel rapport peuton établir entre cette doctrine de la justification par la foi et notre histoire ? Paul, tu affirmes que la loi et les prophètes rendent témoignage à cette doctrine ; qu’en est-il de notre père, Abraham ? » Paul accepte le défi et explique comment Abraham a été sauvé. Abraham est appelé « notre père », allusion premièrement aux Juifs, la descendance naturelle et physique d’Abraham. Mais au verset 11, Abraham est appelé « le père de tous ceux qui croient », c’est-à-dire tous ceux qui se sont confiés en Jésus-Christ (voir Gal. 3 : 1-18). Paul cite trois faits importants à propos du salut d’Abraham qui prouvent que l’expérience spirituelle du patriarche fut semblable à celle des croyants d’aujourd’hui.

a. Il a été justifié par la foi, non par les œuvres (4 : 1-8) Paul cite deux témoins pour prouver son affirmation : Abraham (Gen. 15 : 6) et David (Ps. 32 : 1-2). Dans les versets 1 à 3, Paul examine l’expérience d’Abraham 36


Abraham, notre père telle qu’elle nous est relatée en Genèse 15. Abraham avait vaincu les rois (Gen. 14) et se demandait s’ils reviendraient combattre. Dieu lui apparut et lui assura qu’il était son bouclier et que sa récompense serait très grande. Mais ce qu’Abraham désirait le plus, c’était un fils, un héritier. Dieu s’y était engagé, mais la promesse n’avait pas encore été accomplie. C’est alors que Dieu lui demanda de regarder les étoiles : « Telle sera ta descendance ». Dieu promit et Abraham crut en sa promesse. Le mot hébreu traduit par « croire » signifie « dire amen ». Dieu fit une promesse à Abraham et celui-ci répondit « Amen ! » C’est cette foi qui lui fut comptée comme justice. L’expression « crut à Dieu, » en Romains 4 : 3 vient d’un mot grec signifiant « mettre sur le compte de ». C’est un mot du vocabulaire bancaire. Le même mot est utilisé à onze reprises dans ce chapitre (v. 4, 6, 8, 9-10, 11, 22-24). Lorsqu’un homme travaille, il gagne un salaire et celui-ci est versé sur son compte. Mais Abraham n’a pas « travaillé pour » son salut, il a tout simplement eu confiance en la Parole de Dieu. Jésus a fait ce qui était nécessaire sur la croix, et sa justice a été mise au compte d’Abraham. Le verset 5 contient une déclaration surprenante : Dieu justifie l’impie ! La loi dit : « Je ne considérerai pas le méchant comme juste » (Exode 23 : 7). Le juge de l’Ancien Testament devait « absoudre l’innocent et condamner le coupable » (Deut. 25 : 1). Lorsque Salomon a dédicacé le Temple, il a demandé à Dieu de punir le coupable et d’absoudre le juste (1 Rois 8 : 31-32). Mais Dieu justifie l’homme impie, car il ne trouve aucun homme pieux à acquitter ! Il a mis nos péchés sur le compte du Christ afin de pouvoir mettre sa justice sur le nôtre. Aux versets 6 à 8, Paul fait appel à David comme témoin, en citant l’un des psaumes de confession de David, écrit après son effroyable péché avec Bath-Chéba (Ps. 32 : 1-2). David y fait deux déclarations stupéfiantes : 37


Soyez justes – Dieu pardonne le péché et impute la justice sans tenir compte des œuvres ; – Dieu ne nous impute pas nos péchés. En d’autres termes, une fois que nous sommes justifiés, notre registre contient la justice parfaite du Christ et ne contiendra jamais plus nos péchés. Les chrétiens pèchent, et ces péchés doivent être pardonnés si nous voulons être en communion avec Dieu (1 Jean 1 : 5-7), mais ils ne nous sont pas imputés. Dieu tient un registre où figurent toutes nos œuvres afin de pouvoir nous récompenser lorsque Jésus reviendra, mais il ne tient pas un registre de nos péchés.

b. Il a été justifié par la grâce, non par la loi (4 : 9-17) Comme nous l’avons vu, les Juifs se glorifiaient de leur circoncision et de leur loi. Si un Juif voulait être juste devant Dieu, il devait être circoncis et obéir à la loi. Paul a déjà clairement fait comprendre en Romains 2 : 12-29 qu’il faut une obéissance intérieure à la loi ainsi qu’une circoncision de cœur. Un pécheur ne peut être sauvé en se contentant d’obéir extérieurement à la loi. Mais Abraham a été déclaré juste alors qu’il était incirconcis. Du point de vue juif, Abraham était païen. Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans lorsqu’il fut circoncis (Gen. 17 : 23, 27), soit plus de quatorze années depuis les événements de Genèse 15. La conclusion est évidente : la circoncision n’a rien à voir avec la justification. Pourquoi alors cette circoncision ? C’était un signe et un sceau (Rom. 4 : 11). En tant que signe, c’était la preuve qu’Abraham appartenait à Dieu et croyait à sa promesse. C’était aussi un sceau afin qu’il se souvienne que Dieu avait fait la promesse et qu’il la tiendrait. Aujourd’hui, les croyants sont scellés du Saint-Esprit de Dieu (Éph. 1 : 13-14). Ils ont aussi expérimenté une circoncision spirituelle dans leur cœur (Col. 2 : 10-12). Il ne s’agit pas d’une opération physique mineure mais de l’expulsion de la vieille nature par la mort et la résurrec38


Abraham, notre père tion de Jésus-Christ. La circoncision n’a rien ajouté au salut d’Abraham, elle n’a fait que le confirmer. Mais Abraham a aussi été justifié sans qu’il soit nécessaire qu’une loi existe : c’est de cela que Paul parle dans les versets 13 à 17. Le mot-clé ici est « promesse ». Abraham a été justifié en croyant à la promesse de Dieu, non par la loi. La promesse accordée à Abraham l’avait été uniquement par la grâce de Dieu ; Abraham ne l’avait ni gagnée ni méritée. Ainsi, aujourd’hui, Dieu justifie les impies, et non parce qu’ils obéissent à sa loi, mais parce qu’ils croient en sa promesse. La loi n’a pas été donnée pour sauver l’homme, mais pour lui montrer son besoin d’être sauvé (Rom. 4 : 15). Le fait qu’Abraham a été sauvé par grâce, et non par la loi, prouve que le salut est pour tous les hommes. Abraham est le père de tous les croyants, des Juifs comme des autres peuples (Rom. 4 : 16, Gal. 3 : 7, 29). Le Juif, devrait se réjouir qu’ Abraham ait une famille spirituelle (tous les vrais croyants), comme il a une famille physique (la nation d’Israël). Ainsi le salut de Dieu est pour tous. Paul voit en cela l’accomplissement de Genèse 17 : 5 : « Je te rends père d’une foule de nations ».

c. Il a été justifié par la puissance de la résurrection, non pas par un effort humain (4 : 18-25) Ces versets développent une partie du verset 17 : « qui donne la vie aux morts ». Paul voyait le rajeunissement du corps d’Abraham comme une image de la résurrection des morts et il la met en rapport avec la résurrection du Christ. Dieu a attendu qu’Abraham et Sara soient âgés tous les deux (quatre-vingt-dix-neuf ans et quatre-vingt-neuf ans) pour leur donner miraculeusement un fils. Abraham marchait par la foi, non par la vue. Ce que Dieu promet, il l’accomplit. Tout ce que nous avons à faire, c’est croire. La foi initiale d’Abraham, telle que nous la voyons en Genèse 15, n’a pas diminué au fil des années. Aux chapitres 17 et 18, Abraham était « fort 39


Soyez justes dans la foi ». C’est cette foi qui lui a donné la force d’engendrer un fils dans sa vieillesse. L’application au salut est claire. Dieu doit attendre que le pécheur soit « mort » et incapable de s’aider luimême avant de pouvoir libérer sa puissance salvatrice. Tant que le pécheur perdu pense être assez fort pour plaire à Dieu par ses œuvres, il ne peut être sauvé par grâce. C’est quand Abraham a reconnu être « mort » que la puissance de Dieu a commencé à agir en lui. Ce n’est que lorsque le pécheur confesse qu’il est mort spirituellement et incapable de s’aider lui-même que Dieu peut le sauver. L’Évangile est la « puissance de Dieu pour le salut » (Rom. 1 : 16), cela grâce à la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. Romains 4 : 24 et Romains 10 : 9-10 sont deux passages parallèles. Jésus-Christ a été « livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification » (4 : 25). La résurrection du Christ est ainsi la preuve que Dieu a accepté le sacrifice de son Fils et que les pécheurs peuvent être justifiés sans que Dieu enfreigne sa loi ou contredise sa propre nature. La clé est, bien sûr : « nous qui croyons » : « nous qui croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur » (v. 24). Vous trouverez plus de soixante références à la foi ou à l’incrédulité dans Romains. La puissance salvatrice de Dieu s’exerce envers ceux qui croient en Jésus-Christ (1 : 16). Sa justice est donnée à ceux qui croient (3 : 22). Nous sommes justifiés par la foi (5 : 1). L’objet de notre foi est Jésus-Christ qui est mort et ressuscité pour nous. Ce sont tous ces faits qui rendent la foi d’Abraham encore plus merveilleuse. Il ne pouvait pas lire la Bible ; il n’avait que la promesse de Dieu. C’était un croyant seul et isolé, pourtant il crut en Dieu. Il écrivait sa propre histoire, il ne pouvait regarder en arrière et ouvrir « le livre de la foi ». Aujourd’hui, nous pouvons lire ou étudier la Bible dans sa totalité. Nous jouissons de la communion fraternelle et nous pouvons contempler des siècles de foi en examinant la Bible ou l’histoire de 40


Abraham, notre père l’Église. Pourtant, nombreux sont ceux qui refusent de croire. Alors qu’il participait à une étude biblique, le Dr Harry Ironside, pasteur pendant dix-huit ans à Chicago, entendit celui qui dirigeait l’étude demander : — Comment les gens étaient-ils sauvés dans l’Ancien Testament ? Après une pause, l’un des participants répondit : — En observant la loi. — C’est exact, répondit le président. Mais le docteur Ironside intervint : — Ma Bible dit que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. Le président, quelque peu embarrassé, demanda : — Quelqu’un a-t-il une autre idée ? Un autre participant répondit : — Ils étaient sauvés en offrant des sacrifices à Dieu. — Oui, c’est bien cela, répliqua le président, essayant alors de continuer. Mais le docteur Ironside intervint : — Ma Bible dit que le sang des bœufs et des boucs ne peut effacer le péché. Le président, pris au dépourvu, comprit que le visiteur connaissait bien mieux la Bible que lui. Il dit alors : — Eh bien, expliquez-nous comment les gens étaient sauvés dans l’Ancien Testament. Le docteur Ironside montra qu’ils étaient sauvés par la foi, comme nous le sommes aujourd’hui. On retrouve vingt et une fois les mots « par la foi » dans l’épître aux Hébreux. Si vous êtes Juif, vous êtes un enfant d’Abraham sur le plan physique, mais l’êtes-vous du point de vue spirituel ? Abraham est le père de tous ceux qui croient en Jésus-Christ et sont justifiés par la foi. Si vous n’êtes pas Juif, vous ne serez jamais un descendant naturel d’Abraham, mais vous pouvez très bien être l’un de ses descendants spirituels. « Abraham eut confiance en Dieu et, à cause de cela, Dieu a porté sa foi à son crédit et l’a déclaré juste. »

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Warren W. Wiersbe

Romains • Soyez justes

COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

justes

Romains • Soyez justes « Si donc nous avons été déclarés justes devant Dieu en raison de notre foi, nous sommes en paix avec lui grâce à notre Seigneur Jésus-Christ : jouissons de cette paix et gardons-la » (Romains 5 : 1 – Parole vivante).

« L’épître aux Romains n’a pas été écrite pour les rêveurs ni pour les spectateurs du christianisme. En étudiant cette lettre, il vous faudra réfléchir, mais cela en vaudra la peine. La comprendre vous permettra de comprendre le reste de la Bible. Mieux encore, elle vous aidera à réussir votre vie chrétienne » – Warren W. Wiersbe. Puisse ce commentaire vous encourager à ne compter que sur la justice de Christ pour produire en vous un fruit qui rayonne à la gloire de Dieu !

biblique

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

commentaire

12,00 €

9 782362 491115 ISBN 978-2-36249-111-5

biblique

– face à Dieu, – face à votre entourage, – face à vous-mêmes, et – face à tout un monde d’injustice.

W. Wiersbe

Êtes-vous fatigué de voir tant d’injustice autour de vous… et en vous ? Ce guide pratique de l’Épître aux Romains vous apprendre à « être juste » :

commentaire

Romains Texte de Parole vivante inclus


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