Suis-moi • David Platt

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David Platt

QU’A VOULU DIRE JÉSUS PAR CES MOTS : « SUIS-MOI » ?

être réellement disciple de Christ ? Peut-on affirmer croire en Jésus sans avoir saisi le cœur de son message ? Malheureusement, oui. C’est même bien plus fréquent qu’on ne le pense ! David Platt nous exhorte à examiner cette question fondamentale : que signifie suivre Jésus ?

« Suis-moi », dit-il. Deux mots très simples, mais

David Platt est auteur et pasteur de l’Église de Brook Hills à Birmingham (ÉtatsUnis). Il enseigne la Bible et forme des responsables d’Église à travers le monde entier. David est marié et père de quatre enfants.

SUIS-MOI

Peut-on se dire chrétien sans

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appel de Jésus, votre vie aura toujours un sens. Vous déborderez de joie! Mais il y aura un prix à payer. Cet appel n’est pas une invitation à réciter une prière. C’est un appel pressant et radical à perdre votre vie.

Un appel à mourir. Un appel à vivre. Avez-vous répondu à cet appel ?

9 782362 491900 ISBN 978-2-36249-190-0 publié au Canada par

9 782905 253248 ISBN 978-2-905253-24-8

14,90 €

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vous. Si vous répondez à cet

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qui peuvent tout changer pour

Un appel à mourir. Un appel à vivre. Préface de Francis Chan



SUIS-MOI




Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Follow me : A call to die. A call to live • David Platt © 2013 • David Platt. Traduit et publié avec la permission de Tyndale House Publishers, Inc. Tous droits réservés. Édition en langue française : Suis-moi : Un appel à mourir. Un appel à vivre. • David Platt © 2014 • BLF Éditions Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Sarah Lecerf, Nelly Yoder Une coédition BLF Éditions et JPC Couverture et mise en page : BLF Éditions Impression n°XXXXX • Sepec • Rue de Prony • 01960 Péronnas • France Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible version Segond 21 Copyright © 2007 Société biblique de Genève. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés. Les italiques sont ajoutés par l’auteur du présent ouvrage. Coédition BLF Éditions ISBN 978-2-36249-190-0 ISBN 978-2-36249-191-7 ISBN 978-2-36249-192-4 ISBN 978-2-36249-193-1

Broché ePub Mobipocket PDF

Coédition JPC ISBN 978-2-905253-24-8

Broché

Dépôt légal 2e trimestre 2015 Index Dewey (CDD) : 248.4 Mots-clés : 1. Vie chrétienne. Sanctification. 2. Jésus-Christ. Mandat missionnaire. 3. Église. Évangélisation.


dédicace À Caleb, Joshua, Mara Ruth et Isaiah…

Plus que tout, je prie que chacun d’entre vous trouve la vie dans sa mort.



Table des matières Dédicace.......................................................................................... 5 Préface de F. Chan...................................................................9 CHAPITRE UN

Des croyants non convertis.............................................21 CHAPITRE DEUX

La formidable invitation.................................................. 43 CHAPITRE TROIS

Religion superficielle et régénération surnaturelle...............................................................................65 CHAPITRE QUATRE

Ne faites pas de Jésus votre Seigneur et Sauveur personnel...............................................................85 CHAPITRE CINQ

Enfants de Dieu.................................................................... 103 CHAPITRE SIX

La volonté de Dieu pour votre vie...........................125 CHAPITRE SEPT

Le corps de Christ................................................................ 147 CHAPITRE HUIT

Une vision de ce qui devient possible.................. 169 CHAPITRE NEUF

Nés pour se multiplier..................................................... 193 ANNEXE

Projet personnel pour faire des disciples........ 213 Remerciements.................................................................... 219 Notes de chapitres............................................................. 221 Présentation de JPC......................................................226



Préface

Mon parcours personnel

J’ai fait ce que tout le monde attendait de moi : j’ai implanté une megachurch, écrit un best-seller, fondé une université, implanté d’autres Églises et donné des conférences. Mais j’avais un énorme problème : je n’étais pas en paix. Il y avait trop d’incohérences dans ma vie. Je voyais bien en lisant la Bible que ma vie ne ressemblait pas à celle de Jésus. Je voyais bien que l’Église du livre des Actes n’avait rien à voir avec ce que je connaissais. Même si le Christ a vécu dans une autre culture que la mienne, tout chrétien est appelé à lui ressembler. J’en ai la conviction. Et l’Église d’aujourd’hui est appelée à ressembler à celle du livre des Actes, même si celui-ci décrit des événements uniques de notre histoire. Quand ma femme, Lisa, et moi-même avons senti que le Seigneur voulait nous conduire dans une nouvelle aventure, nous n’avons pas été surpris. Après dix-sept années de ministère florissant dans la même ville (soit toute la durée de notre mariage), nous avons laissé derrière nous quelques amitiés profondes et irremplaçables pour faire un bond dans l’inconnu. Je ne recommande pas cela à tout le monde. Ce n’est pas le plan de Dieu pour tous, mais ça l’était pour nous. Cette ville n’était apparemment plus l’endroit où 9


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j’étais le plus utile pour répandre l’Évangile. Et cette raison nous a suffi. Nos décisions ne devraient-elles pas toujours être prises en fonction de leurs conséquences pour le royaume de Dieu ? En fait, ce qui me gênait c’était de constater le nombre impressionnant de bonnes Églises qui existaient dans ma petite ville. Et j’étais mal à l’aise en voyant tant de leaders servir Dieu fidèlement au sein de notre Église alors que d’autres villes en avaient si peu, ou en étaient totalement dépourvues. Ma propre incapacité à motiver les gens à faire des disciples me frustrait. J’étais capable de prêcher devant une salle comble. Mais pas de convaincre mes auditeurs à quitter la salle pour aller effectivement faire des disciples. Je savais susciter un sentiment d’enthousiasme, mais pas un sentiment d’urgence. Je savais que Jésus voulait davantage pour son Église, mais je ne savais pas exactement quoi. Et je ne savais pas comment y amener les gens de mon Église. Je comprends désormais qu’une partie du problème venait bien de moi. Nous savons tous qu’il est difficile d’enseigner quelque chose à nos enfants si nous ne le pratiquons pas nous-mêmes. Je disais aux gens de faire des disciples alors que moi, je passais tout mon temps à régler des problèmes d’Église et à préparer des prédications. Je les poussais à parler souvent de leur foi alors que moi, je ne le faisais que rarement. Je rêvais d’une Église engagée dans une grande aventure, alors que moi, je vivais un petit train-train tranquille. Nous avons vendu notre maison, fait nos bagages et sommes partis en Asie. J’ai alors retrouvé la paix. Combien c’est étrange de constater que les temps d’incertitude procurent bien plus la paix que les temps de facilité ! Nous avons choisi l’Asie parce que j’avais beaucoup entendu parler de la foi des croyants de là-bas. Je voulais constater cela de mes propres yeux. Je voulais savoir si le Seigneur m’appelait vers ces pays. Je pensais que je serais peut-être plus à ma place à l’étranger, plus utile dans une culture différente. Quelle qu’en serait l’issue, je profitais à fond de l’aventure. C’était palpitant de se retrouver ainsi dans des pays étrangers et de prier en famille pour demander au Seigneur s’il voulait ou non que nous y restions pour de bon. C’était, à bien des égards, un rêve devenu réalité. 10


Préface

Nous avons beaucoup appris durant ce séjour en Asie. Mais le Seigneur m’a fait comprendre qu’il y avait encore du travail pour moi en Amérique du Nord. Je devais appliquer au contexte des États-Unis ce que j’avais appris des croyants chinois et indiens. Leur ardeur et leur engagement ressemblaient tant à ce que je lisais dans les Écritures. Ils étaient, au xxie siècle, un exemple vivant du christianisme du Nouveau Testament. Ils démontraient avec quelle vitesse et efficacité l’Évangile pouvait se répandre lorsque chaque croyant faisait des disciples. Et je suis convaincu qu’une telle mentalité et une telle manière d’appréhender l’Église pourraient apporter des changements semblables dans mon pays. Encore faut-il le vouloir. Me voici donc de retour aux États-Unis. Sans connaître avec certitude le projet de Dieu pour moi. Mais c’est l’une des meilleures périodes de ma vie. Je passe la plupart de mes journées à San Francisco avec un groupe d’amis : nous y annonçons l’Évangile à qui veut l’entendre. Une personne à la fois. Une Église est en train de se former. Faire des disciples est au cœur de cette Église, et l’unité y est naturelle. Nous sommes rapidement devenus une famille. Il est bien plus facile de mettre les désaccords de côté quand on travaille avec des compagnons d’armes qui se sacrifient dans le but de faire des disciples. Je suis davantage dans la paix quand je cherche à atteindre ceux qui ne connaissent pas Jésus (je suis moins lâche que dans le passé). J’ai observé une croissance spirituelle phénoménale chez mes enfants. J’aime les regarder partager leur foi et voir leur enthousiasme à la vue du surnaturel. Le Seigneur a souvent répondu miraculeusement à nos prières. Nous sommes moins attachés aux choses de ce monde et davantage fixés sur l’éternité. Ma femme et mes enfants ressemblent de plus en plus à Christ. Notre manière de vivre est davantage en harmonie avec le Nouveau Testament. Comme l’a dit ma fille de seize ans après notre première sortie ensemble pour aller partager notre foi : « C’est comme si on était sortis tout droit des pages de la Bible ! » L’Église dont je fais partie est en devenir, mais elle avance dans la bonne direction. Elle ressemble de plus en plus à ce que je vois dans les Écritures. On y trouve vie, amour, dévouement, engage11


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ment et puissance. Je passe le plus clair de mon temps à faire des disciples et dans ce cadre, mon ministère coule de source. Pendant trop longtemps, je me suis battu avec les chiffres. Tout allait bien quand je gérais cinquante personnes, qui eux, en touchaient cinq cents. J’avais l’impression d’être un bon gestionnaire. Impeccable aussi avec cinq-cents ouvriers qui en atteignaient cinq mille. Mais c’est là que le système s’est effondré ! On m’avait confié l’énorme responsabilité de diriger cinq-mille travailleurs. C’est une sacrée main-d’œuvre ! Qui a produit de bonnes choses. Mais les ouvriers ne se multipliaient plus. Le résultat ne correspondait pas à la taille de l’entreprise. J’étais en train de gaspiller les ressources. La question n’est pas d’avoir une petite ou une grande Église. Ce qui compte c’est de s’assurer que chaque croyant garde en tout temps présent dans son esprit le grand ordre de mission de Jésus. Ce qui compte c’est d’aider l’Église à passer du « Venez et écoutez ! » au « Allez et racontez ! ». Ce qui compte c’est de voir des chrétiens embrasser la vraie vie, et l’Église briller avec éclat.

Faire de chaque jour un voyage missionnaire

Peut-être avez-vous déjà participé à un voyage missionnaire. C’était fascinant, non ? Pendant plusieurs jours, avec d’autres croyants, vous avez visité un pays étranger, en vous mettant au service des chrétiens de ce pays. Ensemble, vous avez ri en mangeant des plats étranges et en essayant de parler une langue bizarre. Vous avez pleuré devant l’extrême pauvreté présente tout autour de vous. Vous êtes peut-être tombé malade vous-même, avez rencontré des difficultés ou même connu la persécution.

Pourtant, à votre retour, la joie de retrouver le confort de votre maison a vite cédé la place à une certaine déception. Vous étiez à nouveau dans le « monde réel ». Vous aviez connu la paix intérieure, alors que vous serviez le Seigneur à l’étranger. Mais cette paix s’était tant soit peu évaporée. Vous aviez retrouvé votre traintrain quotidien et aviez l’impression qu’une grande partie de vos activités n’avait aucune portée éternelle. Et si c’était possible de conserver l’enthousiasme et la paix ? Et si la vie pouvait être un

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Préface

perpétuel voyage missionnaire ? Pouvons-nous vivre cela dans le « monde réel » ? Non seulement nous le pouvons, mais c’est ce que Dieu veut pour nous ! Vous rappelez-vous du verset que beaucoup d’entre nous ont entendu, au tout début de notre vie avec Jésus ? « Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance » (Jean 10 : 10). Dieu a prévu pour nous une vie d’abondance. Pleinement satisfaisante. Pas monotone du tout. Il veut que nos actions aient une portée éternelle. Il veut que nous travaillions à l’expansion de son royaume, d’une façon ou d’une autre, là où nous vivons, chaque jour. Ce qui ne signifie pas que nous devrons tous quitter notre travail pour déménager à l’autre bout du monde. Mais cela signifie que nous devons tous trouver le moyen d’entrer chaque jour dans ses projets. Paul l’a formulé ainsi : « Aucun soldat en service ne s’embarrasse des affaires de la vie courante s’il veut plaire à celui qui l’a recruté » (2  Timothée 2 : 4). La plupart d’entre nous avons tendance à faire exactement le contraire ! Nous nous occupons « des affaires de la vie courante » et rejoignons le champ de bataille de temps à autre, lorsque nous nous y sentons forcés. Nous servons Dieu ponctuellement : un voyage missionnaire, une journée spéciale d’évangélisation, une rencontre de prière. S’embarrasser des affaires de la vie de tous les jours, c’est devenu normal et acceptable. C’est même applaudi, à condition de se mettre de temps à autre au service de Dieu. Mais est-ce que la Parole ne nous invite pas à vivre différemment ? Votre vie ne serait-elle pas plus « abondante » si vous vous retrouviez tous les jours sur le champ de bataille ? Vous pensez peut-être ne pas avoir le choix. Ne sommes-nous pas obligés de nous « embarrasser des affaires de la vie courante » quand il y a des factures à payer, une famille dont il faut prendre soin, et des responsabilités à assumer ? Absolument pas ! Vous et moi avons été créés pour tout autre chose. 13


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S’il l’ordonne, c’est qu’on peut le faire !

Jésus ne nous aurait jamais donné un commandement impossible à mettre en œuvre.

Quand il permet la tentation, il prévoit aussi le moyen d’en sortir (1 Corinthiens 10 : 13). Quand il nous donne un service à accomplir, il nous offre la puissance pour le faire (Philippiens 2 : 12-13 ; 4 : 13, 19). S’il nous lançait un ordre sans nous octroyer en même temps la force pour y obéir, notre vie ne serait pas abondante, mais pleine de frustrations. Bien terminer un travail est une grande source de joie dans la vie. Quel bonheur de réussir un examen après avoir étudié comme un fou ! Quel plaisir de remporter une compétition après avoir tout donné ! Nous admirons l’athlète olympique qui remporte la médaille d’or après des années d’intense entraînement. Nous aimons voir le dur labeur récompensé. Dieu nous a créés pour des œuvres bonnes (Éphésiens 2 : 10). Et voilà ce qui est fou : non seulement Dieu nous donne des commandements, non seulement il nous offre la puissance pour obéir à ces commandements, mais ensuite il nous récompense lorsque nous avons fait ce qu’il nous avait ordonné de faire ! C’est ça, la vie abondante. La tâche la plus mémorable confiée par Jésus est sans doute celle de Matthieu 28. Elle sort du lot en raison d’un incroyable contexte. Il est ressuscité des morts, puis il a introduit son commandement par ces mots : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». Personne ne pourrait oublier ce qui suit une telle introduction : Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisezles au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. (Matthieu 28 : 1820) Jésus voulait des disciples issus de toutes les nations de la terre. Aussi a-t-il ordonné aux siens de les atteindre et de les former. Et c’est exactement ce qu’ils ont fait. Mais ce travail n’est pas encore terminé. Jésus nous demande de suivre leurs traces. Et d’organiser toute notre vie autour de cet objectif : accomplir cette mission. 14


Préface

L’Église a démarré en Actes 2 quand trois-mille personnes se sont converties. On estime que le nombre de chrétiens en l’an 100 s’élevait à vingt-cinq-mille. En l’an 350, ils étaient plus de trentemillions1. Comment l’Église a-t-elle pu grandir aussi rapidement, alors qu’elle était persécutée ? Les premiers chrétiens avaient compris leur devoir de faire des disciples. Nous retrouvons ce même était d’esprit dans l’Église chinoise. Et, sans surprise, les chiffres y sont semblables. En 1950, la Chine annonçait un million de chrétiens. En 1992, le Bureau national des statistiques chinois en dénombrait plus de soixante-quinze-millions2. Et si les chrétiens occidentaux devenaient eux aussi des faiseurs de disciples ? Le réveil ne serait-il pas au rendez-vous ? Mais que cette stratégie nous plaise ou non n’a aucune importance. Nous n’avons pas vraiment le choix. Nous avons reçu un ordre. Si votre patron vous confie une tâche au travail et que vous n’en tenez pas compte, vous prenez un gros risque. La plupart d’entre nous ne l’envisageraient même pas. Alors, comment osons-nous ignorer l’ordre du Roi de l’univers, celui qui reviendra un jour en tant que Juge ? Ce commandement peut sembler nous dépasser. Beaucoup ont déjà une vie bien remplie, avec parfois le sentiment d’être sur le point de craquer. Jésus a dit : « Mon joug est aisé, et mon fardeau léger » (Matthieu 11 : 30 – Colombe) ; alors, comment peut-il nous charger d’un tel fardeau ? La réponse est simple : regardez à qui vous êtes « attelé » ! Imaginez deux bœufs sous leur joug. Maintenant, imaginez-vous attelé avec Jésus ! Qui ne voudrait pas ça ? N’est-ce pas plus un honneur qu’un fardeau ? Jésus conclut son ordre ainsi : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28 : 20). Quel réconfort ! Il promet d’accompagner ses ouvriers jusqu’à la fin du travail. Voilà ce qui nous donne paix, confiance et même… impatience.

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Se priver de quelque chose

Quand quelqu’un m’avoue qu’il « se sent loin de Jésus », je lui demande s’il est en train de faire des disciples. Après tout, la promesse du Christ d’être avec nous est directement liée à son ordre de faire des disciples. Tout chrétien désire expérimenter la puissance du Saint-Esprit, mais nous oublions souvent que cette puissance nous est donnée dans le but de devenir ses témoins (Actes 1 : 8). Chaque véritable croyant aspire à voir Dieu à l’œuvre. Mais cela n’est possible qu’en étant son témoin et en faisant des disciples. Rien n’est plus passionnant que d’expérimenter personnellement la puissance de Dieu. Nous aurions tous aimé être aux côtés d’Élie quand il a fait tomber le feu du ciel ! Ou marcher parmi les lions en compagnie de Daniel. Ou entendre Pierre et Jean ordonner au paralytique de se lever et de marcher. Mais notons bien que ces miracles ont eu lieu alors que ces serviteurs de Dieu le proclamaient dans des situations dangereuses. Nous nous privons de la puissance de l’Esprit en refusant de vivre par la foi. Nous nous privons de vivre du Christ quand nous ne sommes pas ses témoins. Le plus triste dans l’histoire, c’est que nous pourrions vraiment voir Dieu à l’œuvre. Mais au lieu de cela, nous ressentons de la culpabilité ! Notre crainte de le suivre dans une vie de faiseurs de disciples nous laisse face à un sentiment de grande déception. Vous débattez-vous avec ce genre de culpabilité ?

Vous lisez la Bible et vous croyez que Jésus est le seul chemin vers le ciel. Vous savez que ceux qui meurent sans Christ ont devant eux un avenir horrible de souffrance. Pourtant, pour une raison ou pour une autre, vous ne faites pas grand-chose pour mettre en garde votre famille et vos amis. Vous ne parlez jamais de Jésus à vos voisins, collègues et autres personnes que vous croisez tous les jours. Vous regardez votre vie et vous pensez : Mais, ça n’a aucun sens ! Ou bien je ne crois pas vraiment ce que la Bible dit, ou bien je manque cruellement d’amour. De toute évidence, ma crainte d’être rejeté passe avant la destinée éternelle de mon prochain !

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Préface

Pendant une bonne partie de ma vie, j’ai moi aussi connu ce sentiment de culpabilité. Je savais bien que mes actions n’étaient pas cohérentes avec ma foi. Ce n’est pas ce que Dieu désire pour nos vies. Il souhaite nous libérer de ce sentiment de culpabilité. Il veut nous voir débordant de vie ! Nous pouvons ignorer cette culpabilité. Ou nous justifier en nous comparant à d’autres, tout aussi satisfaits avec leur petite vie tranquille. Mais ce n’est pas la solution. La solution, c’est la repentance. Le changement. J’ai remarqué une certaine tendance dans beaucoup d’Églises : les gens ont désormais du plaisir à entendre des prédications qui pointent du doigt certains problèmes de leur vie ! Ils sortent du culte brisés par le poids de leur péché. Mais là où ça devient vraiment tordu, c’est qu’ils peuvent même se sentir victorieux dans leur détresse. Ils se vantent : « Je viens d’entendre un message très puissant, et ça m’a profondément interpellé ! » Ils se focalisent ensuite sur l’interpellation produite par le message, mais pas sur le changement qui devrait suivre une telle interpellation. En effet, le changement ne suit pas automatiquement une prise de conscience d’un problème ! Le sentiment de culpabilité n’est pas toujours une bonne chose. Il ne l’est que s’il nous conduit de la tristesse à la joie de la repentance. Souvenez-vous : le jeune homme riche est reparti triste, alors que Zachée, qui lui aussi était très riche, a sauté de son arbre tout heureux (Luc 18 et 19). La différence entre ces deux hommes ? La repentance. Le jeune homme riche était triste parce qu’il n’était pas prêt à lâcher prise. Zachée, lui, a abandonné son orgueil et tous ses biens afin de suivre Jésus, avec joie. C’est ce que Christ veut pour nous. Il est temps d’échanger notre culpabilité et notre tristesse pour la joie du Seigneur. Sans aucun regret. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance qui conduit au salut et que l’on ne regrette jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. (2 Corinthiens 7 : 10)

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Bien finir sa course

Nous avons tous fait des erreurs dans le passé. Mais vivre dans le passé peut nous détruire. Décidons d’utiliser au mieux le temps qui nous reste sur la terre. Paul a fait une merveilleuse proclamation en Actes 20 : C’est pourquoi je vous déclare aujourd’hui que je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé tout le plan de Dieu sans rien en cacher. (Actes 20 : 26-27)

Qui n’aimerait pas pouvoir dire cela ? Paul pouvait vivre en paix avec sa conscience car il avait fait face à ses responsabilités. Il avait dit tout ce qu’il avait à dire ! À la fin de sa vie, il a pu honnêtement affirmer : Pour ma part, en effet, je suis déjà comme sacrifié et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai terminé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée. Le Seigneur, le juste juge, me la remettra ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront attendu avec amour sa venue. (2 Timothée 4 : 6-8) Tel un athlète olympique qui attend de recevoir sa médaille d’or, Paul avait accompli sa tâche. Il n’attendait plus maintenant que sa « couronne ». Paul avait terminé sa mission. Comme Jésus, qui a dit : « J’ai terminé ce que tu m’avais donné à faire » (Jean 17 : 4). Imaginez-vous, en ce moment même, en train de dire cela à Dieu ! Quoi de plus merveilleux que de pouvoir vous approcher de son trône en sachant que vous avez terminé la tâche qu’il vous avait confiée ? Difficile de croire que nous pourrons entendre Jésus nous confesser devant le Père ! Mais il l’a promis : C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux. (Matthieu 10 : 32-33 – Colombe)

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Préface

Cessons de nous voiler la face ! Cela fait trop longtemps que nous n’avons pas goûté à sa présence ni à sa puissance. Il est temps de dépasser nos peurs et de nous mettre au travail. Ce livre veut vous aider à vivre dans la paix votre vie de disciple de Jésus, et à terminer votre vie de faiseur de disciple avec assurance. Ce livre décrit ce que devrait être le merveilleux voyage vers la vie éternelle qui est réservée à quiconque répond réellement à la simple invitation de Jésus : « Suis-moi ». J’ai rencontré David Platt pour la première fois en 2011. Nous étions tous deux orateurs dans une même conférence. Et nous pensions que ce serait formidable de pouvoir encourager et équiper les milliers de participants à devenir des « faiseurs de disciples ». Tous deux avions pour cela l’idée d’un livre qui présenterait le besoin et, nous l’espérions, mobiliserait les foules. Je suis heureux que cet ouvrage ait pu voir le jour. Nous vivons des temps extraordinaires. Des milliers de personnes en Occident prennent conscience des problèmes de l’Église. Et elles s’engagent pour que les choses changent. De vrais disciples de Jésus se lèvent, refusant de continuer à n’être que spectateurs ou consommateurs. Jésus nous a ordonné d’aller et de faire des disciples. Alors nous refusons de rester assis en cherchant des excuses ! Je prie que vous rejoigniez les rangs de cette foule grandissante de chrétiens qui s’engagent à faire des disciples. Et qui réellement font des disciples. Inlassablement, jusqu’à ce que tous les peuples de la terre aient reçu l’invitation à suivre Jésus. Avons-nous le choix d’agir différemment ? FRANCIS CHAN

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CHAPITRE UN

Des croyants non convertis Elle s’appelle Aziza. Son peuple se vante d’être cent pour cent musulman. Appartenir à la tribu d’Aziza, c’est être musulman. Tout ce qui la définit est inextricablement lié à l’islam : identité personnelle, honneur familial, statut relationnel et social. En clair, si Aziza abandonnait sa foi, elle signerait aussitôt son arrêt de mort. Si sa famille découvrait qu’elle n’était plus musulmane, elle lui trancherait la gorge sans hésiter. Imaginez à présent que vous parlez de Jésus avec Aziza. Vous commencez par lui dire que Dieu l’aime tellement qu’il a envoyé son Fils unique pour mourir sur une croix pour ses péchés et devenir son Sauveur. Alors que vous en discutez, vous pouvez sentir que son cœur s’ouvre peu à peu à vos paroles. Mais vous sentez en même temps que son esprit tremble à l’idée de ce que cela lui coûterait de suivre Christ. La peur au ventre, mais le cœur rempli de foi, elle vous demande : « Qu’est-ce que je dois faire pour devenir chrétienne ? » Vous avez le choix.

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Vous lui expliquez combien c’est facile : elle n’a qu’à adhérer à certaines vérités, répéter une certaine prière, et elle sera sauvée. Tout simplement. Ou vous lui dites la vérité : dans l’Évangile, Dieu l’appelle à mourir. Littéralement. Mourir à sa vie. Mourir à sa famille. Mourir à ses amis. Mourir à son avenir. Et en mourant, à vivre. À vivre en Jésus. À vivre en tant que membre d’une famille planétaire qui comprend toute tribu. À vivre avec des amis de tous âges. À vivre un avenir de joie éternelle. Aziza n’est pas un personnage de fiction. Je l’ai rencontrée. Malgré le prix à payer, elle a réellement choisi de devenir chrétienne, de mourir à elle-même et de vivre en Christ. Sa décision l’a obligée à fuir sa famille et elle s’est retrouvée loin de ses amis. Elle travaille pourtant aujourd’hui à répandre l’Évangile parmi son peuple, en faisant preuve de stratégie et d’un sens du sacrifice. Ce n’est pas sans risques : jour après jour, elle meurt à elle-même pour vivre en Christ. L’histoire d’Aziza nous rappelle une vérité fondamentale : l’appel du Christ est inévitablement un appel à mourir. Et ce, depuis les débuts du christianisme. Quatre pêcheurs se tenaient près d’un lac quand Jésus les a interpellés : « Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Matthieu 4 : 19). Il exhortait ces hommes à laisser derrière eux profession, possessions, rêves, ambitions, famille, amis, tranquillité et sécurité. Ils devaient tout abandonner. Jésus répétait souvent : « Si quelqu’un veut me suivre, il doit renoncer à lui-même ». Dans un monde où tout tourne autour de notre petite personne (« Protège-toi, défends-toi, amuse-toi, réconforte22


Des croyants non convertis

toi, prends soin de toi, mets-toi en avant ! »), Jésus disait : « Mets-toi à mort ». Et c’est exactement ce qui s’est passé pour ces quatre pêcheurs. Les Écritures et la tradition racontent le prix fort qu’ils ont payé pour avoir suivi Jésus. Pierre a été crucifié à l’envers, André a été crucifié en Grèce, Jacques a été décapité et Jean exilé. Ils estimaient pourtant que ça en valait la peine. Ça valait la peine de tout sacrifier pour Jésus. Ils avaient découvert un amour qui surpasse toute compréhension, une satisfaction qui ne dépend pas des circonstances, et une raison d’exister qui l’emporte sur toute autre ambition sur cette terre. Sans hésiter, ils ont accepté avec joie de « perdre leur vie » afin de connaître, de suivre et de proclamer Jésus. En marchant sur les pas de Jésus, ces premiers disciples ont découvert un chemin qu’il valait la peine de suivre, même au prix de leur vie. Deux mille ans plus tard, à quel point nous sommes-nous égarés loin de ce chemin ? Entraînés par les courants culturels et religieux, n’avons-nous pas étouffé l’appel pressant de Jésus à lui abandonner totalement nos vies ? Les Églises sont remplies de « chrétiens » qui se contentent d’une relation occasionnelle avec Christ. Ils n’ont de chrétiens que le nom qu’ils se donnent. Un nombre incalculable d’hommes, de femmes et d’enfants sont convaincus qu’il suffit de reconnaître certains faits ou de prononcer certains mots pour suivre Jésus. C’est faux ! Des disciples tels que Pierre, André, Jacques, Jean et Aziza montrent que l’appel de Jésus n’est pas une invitation à réciter une prière : c’est un appel pressant à perdre notre vie. Comment donc oserions-nous croire qu’être chrétien serait plus facile pour nous que pour eux ? Et comment oserions-nous refuser de mourir à nous-mêmes pour vivre en Christ ? Oui, il en coûte de sortir de notre christianisme de surface, culturel et confortable, mais cela en vaut la peine. Ou plus exactement : il en vaut la peine. Jésus vaut bien plus qu’une croyance intellectuelle, et le suivre signifie bien plus que suivre une simple spiritualité du dimanche. Lorsque nous mourons à nous-mêmes et vivons pour lui, nous découvrons une joie indescriptible, nous ressentons une satisfaction profonde, et nous réalisons notre dessein éternel.

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Voilà pourquoi j’ai écrit ce livre. Dans un précédent ouvrage, Radical3, j’ai cherché à dénoncer des valeurs et des opinions contemporaines en total désaccord avec l’Évangile, et pourtant largement répandues dans nos Églises. J’y passais en revue les pensées et les choses de ce monde qu’il nous faut abandonner pour suivre Jésus. Le but de ce livre-ci est donc de passer à l’étape suivante : passer des choses que nous abandonnons à la personne à qui nous nous accrochons. Je veux percevoir non seulement la petitesse de ce que nous devons délaisser dans ce monde, mais aussi la grandeur de celui que nous suivons dans ce monde. Je veux mettre en avant ce que signifie mourir à nous-mêmes et vivre en Christ. Je vous invite à me rejoindre dans cette quête. En chemin, j’aimerais remettre en question des expressions toutes faites répandues parmi les chrétiens d’aujourd’hui. Mon but en faisant cela n’est pas de reprendre ceux qui ont prononcé ces expressions, mais simplement d’exposer certains dangers potentiels que cachent ces clichés populaires. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Ni comprendre tout ce qu’implique le fait de suivre Jésus. Mais je sais que Jésus vaut beaucoup plus que la simple routine religieuse dans laquelle nous sommes tentés de nous installer tous les jours. D’autant plus que nous vivons à une époque où le simple fait de vivre la foi chrétienne est tellement critiqué par la culture et si mal compris dans l’Église. Quand nous considérerons sérieusement ce que Jésus avait en tête quand il a dit « suis-moi », nous découvrirons qu’il offre bien plus que tout ce que le monde peut nous offrir. Nous pouvons ressentir plus de plaisir en lui, disposer d’une puissance incroyablement plus grande avec lui et accomplir un dessein bien plus élevé pour lui. Résultat : sans hésiter, nous accepterons tous de perdre notre vie volontairement et avec joie, afin de connaître et proclamer Christ. C’est tout simplement cela que signifie suivre Jésus.

« Répète cette prière »

Un de mes amis, appelons-le Jeremy, a été exposé au concept de l’enfer pour la première fois en regardant un épisode de Tom et Jerry quand il était enfant. Au cours d’une scène particulièrement frappante, Tom est envoyé en enfer parce qu’il a fait quelque chose 24


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de mal à Jerry. Ce qui était censé être un dessin animé humoristique a terriblement effrayé Jeremy. Il en a parlé un jour avec un adulte de son Église. L’homme s’est penché vers Jeremy et lui a dit : — Eh bien, toi tu n’as pas envie d’aller en enfer, n’est-ce pas ? — Non. — Très bien. Dans ce cas, répète cette prière après moi : Cher Jésus… Jeremy a hésité. Après un silence gêné, il a compris qu’il devait répéter la prière : — Cher Jésus… — Je sais que je suis un pécheur, et je sais que Jésus est mort sur une croix pour mes péchés, a dit l’homme. Jeremy l’a imité. L’homme a continué : — Je te demande de venir dans mon cœur et de me sauver de mon péché. Là encore, Jeremy a répété ce qu’il avait entendu. — Amen ! a conclu l’homme. Puis il a regardé Jeremy et lui a dit : — Fiston, tu es sauvé de tes péchés, et tu n’auras plus jamais à te soucier de l’enfer. Ce que cet homme a dit à mon ami dans l’Église ce jour-là n’était franchement pas vrai. Ce n’est évidemment pas ce que signifie « répondre à l’invitation de Jésus à le suivre ». Cette anecdote représente pourtant une tromperie qui s’est répandue comme une traînée de poudre dans le paysage chrétien. « Demande seulement à Jésus d’entrer dans ton cœur. » « Invite simplement Christ dans ta vie. » « Répète cette prière après moi, et tu seras sauvé. » La Bible ne mentionne nulle part une telle prière : devrionsnous nous en alarmer ? Nulle part dans les Écritures, quelqu’un n’est encouragé à « demander à Jésus d’entrer dans son cœur » ou 25


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« inviter Christ dans sa vie » : devrions-nous nous en inquiéter ? On a convaincu des multitudes de « chrétiens » qu’en prononçant certains mots, en récitant une certaine prière, levant leurs mains, cochant une case, signant une carte ou s’avançant à l’appel, ils seraient chrétiens et leur salut serait garanti pour l’éternité. Ce n’est pas vrai. Nous avions probablement de bonnes intentions et un désir sincère d’atteindre autant de personnes que possible pour Jésus. Mais en fin de compte, nous avons réduit à trois fois rien la définition d’un disciple de Jésus. Nous avons remplacé les exigences du Christ par des formules banales. Puisqu’il fallait plaire aux foules, nous avons vidé le christianisme de son sang pour le remplacer par une sorte de grenadine bien sucrée. Les conséquences sont catastrophiques. Des multitudes d’hommes et de femmes pensent en ce moment même être sauvés de leurs péchés alors qu’ils ne le sont pas. Des millions de personnes dans le monde se pensent chrétiennes, à cause de leur culture ambiante. D’après Jésus, elles ne le sont pas.

« Je ne vous ai jamais connus »

Est-ce possible ? Possible de se dire chrétien sans pour autant connaître Christ ? Absolument. Et d’après Jésus, c’est fort possible. Vous rappelez-vous de ses paroles vers la fin de son sermon le plus célèbre ? Entouré de gens considérés comme ses disciples, Jésus a dit : Ceux qui me disent : « Seigneur, Seigneur ! » n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père céleste. Beaucoup me diront ce jourlà : « Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? » Alors je leur dirai ouvertement : « Je ne vous ai jamais connus. Éloignez-vous de moi, vous qui commettez le mal ! » (Matthieu 7 : 21-23)

Ces mots font partie des paroles les plus effrayantes de toute la Bible. En tant que pasteur, j’en reste parfois éveillé la nuit. Je suis hanté par la pensée que parmi ceux qui sont assis à l’Église le dimanche matin, beaucoup pourraient être surpris de se tenir

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un jour devant Jésus et de l’entendre leur dire : « Je ne t’ai jamais connu ; éloigne-toi de moi ! » Nous sommes tous enclins à nous laisser berner spirituellement, chacun d’entre nous. Quand Jésus prononce ces mots en Matthieu 7, il ne parle pas des athées, des agnostiques, des païens ou des hérétiques. Il parle de gens bons et pieux, d’hommes et de femmes associés à Jésus qui supposent que leur éternité est assurée, mais qui seront un jour choqués de découvrir que ce n’est pas le cas. Bien qu’ils professaient leur croyance en Jésus et accomplissaient toutes sortes d’œuvres bonnes en son nom, ils ne l’ont jamais vraiment connu. Si les foules du ier siècle pouvaient se tromper à ce point, c’est d’autant plus vrai pour les Églises du xxie siècle. Quand je lis Matthieu 7, je pense à Tom, un homme d’affaires qui avait été actif dans l’Église toute sa vie. Il a servi dans pratiquement toutes les sphères d’activités possibles d’une assemblée. Quand il a commencé à fréquenter l’Église dont j’étais pasteur, son ancien pasteur nous a appelés pour vanter ses qualités et nous encourager à l’impliquer dans notre vie d’Église. Le seul problème, c’est que Tom n’était jamais réellement devenu un disciple de Jésus. Il avait certes servi dans l’Église pendant plus de cinquante ans, mais, dit-il : « Pendant toutes ces années, je me suis assis sur les bancs de l’Église pensant connaître Christ, alors que ce n’était pas le cas ». Julie, une étudiante de notre assemblée, a vécu une histoire semblable. Elle raconte elle-même son parcours : À l’âge de cinq ans, j’ai prié pour que Jésus vienne dans mon cœur. Cette prière m’a servi pour un temps de « ticket pour éviter l’enfer », alors que je continuais à marcher dans le péché. En apparence, j’étais meilleure que les autres dans mon groupe de jeunes, ce qui semblait prouver la réalité de ma foi. Il m’arrivait pourtant d’en douter. Mais, puisque j’avais prononcé cette prière et que j’avais l’air bien comme il faut, mes parents, pasteurs et amis me confirmaient que j’étais effectivement une « chrétienne ». Ils étaient certains que j’étais passée du bon côté de la barrière.

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SUIS-MOI Mais mon cœur n’était toujours pas disposé à saisir la grâce. Et ma prière de petite fille ne suffisait plus pour me rassurer. Alors, qu’est-ce que j’ai fait ? Ce qu’aurait fait n’importe quelle personne pas encore prête à reconnaître sa misère et son péché devant le Dieu saint : j’ai « reconsacré » ma vie à Christ. Un terme que vous ne trouverez nulle part dans l’Écriture, vous pouvez me croire ! J’étais toujours aussi morte dans mon péché, et je ne me repentais pas. Je continuais à penser que mes bonnes œuvres, passées et futures, comptaient pour quelque chose. Je pouvais me sauver moi-même, j’en étais sûre. J’animais des études bibliques et participais à des voyages missionnaires… mais tout cela n’avait aucune importance. J’étais toujours, par nature, une enfant de la colère. Au cours de ma première année à l’université, j’ai finalement pris conscience de l’énorme tension existant entre mon être pécheur et la nature sainte de Dieu. Et pour la première fois, j’ai compris que la croix servait à justifier Dieu dans sa colère que j’aurais dû subir. Je suis tombée à genoux, dans la crainte, les tremblements, l’adoration et les larmes. Et j’ai reconnu que j’avais besoin de Jésus plus que de n’importe quoi d’autre dans le monde. Je suis maintenant heureuse de confesser que « j’ai été crucifiée avec Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2 : 20).

Après avoir fréquenté plusieurs années l’Église, Julie a vécu une transformation radicale : elle ne se contente plus de connaître des choses sur Jésus, elle vit de Jésus. Elle ne travaille plus pour lui dans l’espoir de gagner ses faveurs ; elle marche avec lui en conséquence de sa foi. Je ne pense pas que les histoires de Tom et de Julie soient exceptionnelles. Elles traduisent un problème général du christianisme d’aujourd’hui. Comme eux, une multitude d’hommes, de femmes et d’enfants, partout dans le monde, se tiennent confortablement sous la bannière du christianisme ; sans jamais avoir vraiment pensé à ce qu’il en coûte de suivre le Fils de Dieu.

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Le sentier difficile

C’est pourquoi il est si important de bien entendre les paroles du Seigneur en Matthieu 7. Il démasque en effet notre dangereuse tendance à être attirés par ce qui est facile et populaire. Écoutez sa mise en garde : Entrez par la porte étroite ; en effet, large est la porte et facile la route qui mène à la perdition. Nombreux sont ceux qui s’y engagent. Mais étroite est la porte et difficile le sentier qui mène à la vie ! Qu’ils sont peu nombreux ceux qui les trouvent ! (Matthieu 7 : 13-14 – Semeur)

En d’autres termes, il existe une route religieuse, large, accueillante et ouverte. Un chemin sympathique, agréable et très fréquenté, attrayant et facile. La seule chose qu’on vous demande, pour pouvoir emprunter ce chemin, c’est de prendre une décision pour Christ, une fois pour toutes ; ensuite, vous n’avez plus à vous soucier de ses commandements ou de sa gloire. Vous possédez désormais un ticket pour le ciel. Et votre péché, qu’il se manifeste au travers de votre propre justice ou votre indulgence à votre égard, sera toujours toléré tout au long du parcours. Mais ce n’est pas la voie de Jésus. Lui nous appelle à un sentier difficile. Et le mot « difficile » qu’il emploie est associé, dans la Bible, à souffrance, pression, tribulation, persécution. Oui, son chemin est difficile à suivre et méprisé par beaucoup. À peine un peu plus loin dans l’Évangile selon Matthieu, le Seigneur prévient ses disciples que s’ils le suivent, ils seront trahis, battus, maltraités, isolés et même tués : « Méfiez-vous des hommes, car ils vous livreront aux tribunaux et vous fouetteront dans leurs synagogues. À cause de moi vous serez conduits devant des gouverneurs et devant des rois. […] Le frère livrera son frère à la mort et le père son enfant. […] Vous serez détestés de tous à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Matthieu 10 : 17-22). Un peu plus tard, Jésus félicite Pierre pour sa confession de foi (« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant »). Mais il lui reproche aussi de ne pas avoir saisi la portée de cette déclaration. Comme beaucoup aujourd’hui, Pierre désirait un Christ sans croix et un 29


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Sauveur sans souffrance. Jésus regarde Pierre et les autres disciples, et leur déclare : « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la retrouvera » (Matthieu 16 : 16, 24-25). Peu de temps avant de mourir sur la croix, il leur annonce : « On vous livrera à la persécution et l’on vous fera mourir ; vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon nom » (Matthieu 24 : 9). Dans chacun de ces passages, l’appel à mourir est clair. La voie qui mène au ciel est dangereuse, peu fréquentée et elle peut vous coûter cher dans ce monde. Peu sont prêts à en payer le prix. Suivre le Maître signifie perdre sa vie. Mais suivre Jésus signifie aussi trouver une nouvelle vie, en lui. Il y a quelque temps de cela, je me suis rendu en Afrique du Nord, à la rencontre de frères et de sœurs persécutés. J’ai discuté avec un homme dont la jambe avait été broyée lors de l’explosion de son église quelques mois auparavant. Un pasteur m’a raconté que les femmes de son assemblée étaient régulièrement kidnappées, frappées et violées, parce qu’elles étaient chrétiennes. Ce soir-là, j’ai mangé dans une famille où j’ai appris que, non loin de là, un disciple de Jésus avait été tué d’un coup de poignard en plein cœur. On m’a raconté l’histoire de trois chrétiens qui avaient quitté les États-Unis pour venir travailler dans un hôpital de la région. Une majorité de gens dans le monde (et beaucoup dans l’Église) auraient qualifié leur déménagement de pure folie et d’imprudence. Ils avaient laissé derrière eux confort, carrière, famille, amis, tranquillité et sécurité pour partager la bonté et la grâce de Christ dans un pays où il est interdit de devenir chrétien. Jour après jour, dans cet hôpital, ils ont répondu aux besoins physiques tout en partageant les vérités spirituelles. Ils savaient que leur travail rencontrait de l’opposition, mais rien ne les avait préparés au jour où un homme est entré dans l’hôpital, un faux bandage sur la main. Il semblait porter un bébé enveloppé dans une couverture. Il est entré dans les bureaux et a aussitôt soulevé la couverture dans laquelle un fusil chargé était

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dissimulé. Il a alors commencé à tirer, puis a parcouru la clinique pour trouver et abattre ces trois frères et sœurs. Lors de mon séjour, le dixième anniversaire de cette fusillade approchait. Nous avons donc mis un temps à part pour nous souvenir de ces trois chrétiens. Notre petite cérémonie avait lieu près de la tombe d’Oswald Chambers. Aussi avons-nous trouvé opportun ce jour-là, de lire un texte tiré de son célèbre recueil de méditations quotidiennes, Tout pour qu’il règne. C’était comme si ses mots avaient été écrits pour cette occasion : Imaginez que Dieu vous teste et vous demande de faire quelque chose qui va à l’encontre de tout votre bon sens. Qu’allez-vous faire ? Obéir ou ne pas obéir ? Dans le domaine physique, une mauvaise habitude ne peut être brisée sans réelle détermination. Il en est de même au niveau spirituel. Chaque fois que vous serez confronté à la volonté de Jésus, vous reculerez ; jusqu’au jour où vous serez déterminé à remettre votre vie toute entière dans les mains de Dieu […] À chaque disciple qui place sa confiance en lui, Jésus-Christ exige une même audace, un même esprit d’aventure ! Si quelqu’un veut réussir dans n’importe quel domaine de la vie, il faut qu’il soit prêt, à un moment ou à un autre, à tout risquer et à faire le saut. Dans le domaine spirituel, Jésus-Christ vous demande de risquer tout ce qui vous est cher, tout ce qui, d’un point de vue bon sens humain, vous paraît raisonnable, pour sauter par la foi dans la direction qu’il vous indique. Dès que vous obéissez, vous vous rendrez compte alors que tout ce qu’il dit est aussi cohérent que du bon sens. Face à vos raisonnements humains et à votre bon sens, les propos de Jésus paraissent une pure folie, mais à l’épreuve de la foi, vous vous apercevrez avec émerveillement que ce sont les paroles mêmes de Dieu. Faites entièrement confiance à Dieu, et quand il vous propose de vivre une nouvelle aventure, acceptez ! Trop souvent, dans les moments de crise, nous réagissons comme des noncroyants. Bien peu d’entre nous ont le courage de placer leur confiance dans le caractère même de Dieu4.

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Au regard de la vie de ces trois martyrs, les propos de Chambers nous poussent à considérer la folie apparente des paroles de Jésus : Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple. […] Ainsi donc aucun de vous, à moins de renoncer à tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple. (Luc 14 : 26-27, 33)

Pour n’importe qui au monde, c’est de la pure folie, mais pour le chrétien, ce sont des paroles de vie. Pour ceux qui choisissent de s’abandonner à la volonté de Dieu et de placer leur confiance dans le caractère de Dieu, suivre Jésus est la seule chose qui soit vraiment raisonnable, quel que soit le chemin sur lequel il nous mène, quel que soit le prix à payer.

Et la foi alors ?

Mon insistance à propos du prix à payer pour suivre Jésus pourrait vous paraître surprenante à la lecture de certains passages de la Bible dans lesquels le salut semble n’exiger qu’un simple acte de foi. En effet, Jésus a bien déclaré à Nicodème que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». Paul et Silas ont répondu au gardien de la prison de la ville de Philippes : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ». Dans sa lettre aux Romains, Paul a écrit : « Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité, tu seras sauvéI ». Il serait facile d’en conclure que, pour devenir ou être chrétien, nous n’avons qu’à croire en Jésus. C’est totalement vrai ! Mais il faut bien comprendre ce que la Bible entend par croire. Et pour cela, il nous faut regarder le contexte. Quand Jésus appelle Nicodème à croire en lui, il l’appelle à naître de nouveau : à commencer une vie complètement nouvelle, consacrée à le suivre. Lorsque le gardien de prison croit en Christ, il a conscience qu’il rejoint une communauté de chrétiens battus, fouettés et emprisonnés à cause de leur foi. Le prix à payer Jean 3 : 16 ; Actes 16 : 31 ; Romains 10 : 9

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pour suivre le Christ est évident. Et Paul enseigne aux Romains que croire en la résurrection salvatrice de Jésus, c’est confesser sa souveraineté sur leur vie. Ces versets (et de nombreux autres) montrent que croire en Jésus pour être sauvé signifie bien plus qu’une simple adhésion intellectuelle. En effet, même les démons « croient » qu’il est le Fils de Dieu, crucifié et ressuscité (Jacques 2 : 19). Manifestement, une telle « croyance » ne sauve pas. Elle est pourtant monnaie courante un peu partout dans le monde. Pratiquement chaque drogué ou alcoolique à qui je parle dans la rue me dit « croire » en Jésus. Je rencontre partout des personnes qui reconnaissent un certain niveau de « croyance » en lui : des hindous, des animistes, des musulmans. De nombreux « chrétiens » au cœur partagé aiment le monde et fréquentent l’Église, mais expriment aussi une forme de « croyance » en Christ. Il est possible de témoigner publiquement de sa foi, sans qu’elle soit réelle. Même (ou devrais-je plutôt dire surtout) dans l’Église ! Aux cris « Seigneur ! Seigneur ! » des condamnés de Matthieu 7, le Fils de Dieu réplique : « Ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur !” n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père céleste » (Matthieu 7 : 21). C’est clair que tous ceux qui affirment croire en lui ne sont pas garantis de passer l’éternité avec lui. Seuls ceux qui obéissent à Jésus entreront dans son royaume. En lisant cela, vous avez certainement envie de me poser une question : « David, es-tu en train de dire que notre salut dépend de nos œuvres ? » Que les choses soient claires : ce n’est pas ce que je dis. En réalité, c’est ce que Jésus dit. Mais attention à ne pas transformer l’Évangile ! Jésus n’annonce pas que nos œuvres sont le fondement de notre salut. La grâce de Dieu en est l’unique fondement (une vérité que nous examinerons de plus près au chapitre suivant). Mais dans notre empressement à défendre la cause de la grâce, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qui est évident dans ces paroles du Seigneur (et dans bien d’autres) : n’entreront dans le royaume du Christ que ceux qui obéissent au Christ. Notre vie doit produire le fruit qui 33


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caractérise la vie de quelqu’un qui suit Jésus. Si ce n’est pas notre cas, nous sommes fous de penser que nous sommes de véritables disciples de Jésus.

Dangereusement trompés

Selon une étude récente, quatre Américains sur cinq se considèrent chrétiens. Parmi eux, moins de la moitié participe à une vie d’Église chaque semaine. Moins de la moitié croit que la Bible est vraie. Et la grande majorité d’entre eux n’ont pas une perspective biblique du monde qui les entoure. Les enquêteurs sont allés plus loin avec cette étude. Ils ont essayé d’affiner leur recherche en identifiant les « chrétiens nés de nouveau »… comme s’il pouvait exister une autre sorte de chrétiens ! Selon cette étude, ce sont des hommes et des femmes qui déclarent avoir pris un engagement personnel envers Jésus. Ce sont des hommes et des femmes qui se disent être en route pour le ciel parce qu’ils ont accepté le Christ comme leur Sauveur. Selon cette définition, près de la moitié des Américains se considèrent « chrétiens nés de nouveau ». Mais l’enquête montre que les croyances de ces gens et leur style de vie ne diffèrent quasiment en rien de celles de leurs compatriotes. Bon nombre d’entre eux sont convaincus que leurs œuvres peuvent leur assurer une place au ciel. D’autres pensent que chrétiens et musulmans adorent le même Dieu. D’autres encore que Jésus a péché quand il était sur la terre. Et de plus en plus de ces « chrétiens nés de nouveau » se décrivent comme suivant Jésus marginalement5. Beaucoup ont conclu, à la lecture de cette étude, que les chrétiens ne sont pas très différents des non-chrétiens. Je ne pense pas qu’une telle interprétation soit juste. Ce qui ressort d’une telle enquête, c’est plutôt que beaucoup de gens pensent être chrétiens, mais en réalité ne le sont pas ! Beaucoup pensent être nés de nouveau, mais ils se sont dangereusement trompés. Imaginez que vous et moi nous donnions rendez-vous pour un déjeuner au restaurant. Vous arrivez le premier. Vous attendez, et attendez, et attendez… Une demi-heure passe et je ne suis 34


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toujours pas là. Je finis par arriver, tout essoufflé, et je vous dis : « Désolé pour mon retard mais j’ai eu une crevaison en venant ici. Je me suis arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence et j’ai commencé à changer ma roue. Malheureusement, sans faire attention, je me suis retrouvé sur la chaussée et un camion qui roulait à 130 à l’heure m’a heurté de plein fouet. Ça m’a fait un peu mal, mais je me suis relevé. J’ai fini de changer ma roue et me voilà enfin ! Désolé pour mon retard ». Si je vous racontais une telle histoire, de deux choses l’une : soit que je suis en train de vous mentir délibérément, soit que je suis en train de vivre dans l’illusion la plus complète. Pourquoi ? Parce qu’un individu qui rencontre de plein fouet un poids lourd qui roule à 130 km/h ne ressemble plus du tout physiquement à ce qu’il était avant6 ! De la même manière, je pense pouvoir affirmer ceci : tous ceux qui rencontrent Jésus face à face, lui le Dieu de l’univers fait homme, et qui sont profondément touchés par sa grâce, délivrés de la puissance du péché et dont la vie est transformée afin qu’ils puissent suivre leur nouveau maître, tous ces gens deviennent différents. Très différents. Tous ceux qui se disent chrétiens alors que leur vie n’est pas différente de celle des non-chrétiens ne sont de toute évidence pas des chrétiens. Cette tromperie est très répandue, partout dans le monde. Je prie régulièrement pour les pays du monde entier ; récemment, j’intercédais pour la Jamaïque, un pays censé être chrétien à presque 100 %. Mon guide de prière dit : « Le pays bénéficie du plus grand nombre d’églises au kilomètre carré au monde, mais la majorité des “chrétiens” ne vont pas à l’église et ne vivent pas en chrétiens7 ». En lisant cela, j’étais bouleversé. La conclusion est sans équivoque : une multitude de Jamaïcains pensent être chrétiens, alors qu’ils ne le sont pas. Comme des milliers de personnes à travers le monde qui se disent chrétiens sans suivre Christ. La duperie spirituelle est dangereuse… et accablante. Nous pouvons tous nous tromper nous-même. Nous sommes pécheurs et nous avons tendance à nous voir sous un jour favorable. La Bible dit que le dieu de ce monde (Satan) aveugle l’intelligence des incroyants pour les empêcher de connaître Christ (2 Corinthiens 35


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4 : 4). L’une de ses manières d’agir ne serait-elle pas de tromper les gens ? En leur faisant croire qu’ils sont chrétiens alors qu’ils ne le sont pas ?

L’importance de la repentance

Comment donc réellement suivre Jésus ? Que se passe-t-il quand un individu est percuté par le poids lourd de la gloire et de la grâce de Dieu ? Ce livre essaiera de répondre à cette question. Mais arrêtons-nous d’abord sur une parole du Christ qui résume à elle-même son appel pressant. Les tout premiers mots du Fils de Dieu au début de son ministère, rapportés dans le Nouveau Testament, sont catégoriques : « Repentez-vous ! » ou « Changez d’attitude » (Matthieu 4 : 17). Ce sont les mêmes termes utilisés par Jean-Baptiste en préparant la venue de Jésus (Matthieu 3 : 2). Ce même ordre est la base de la première prédication chrétienne du livre des Actes. Après que Pierre a proclamé la bonne nouvelle de la mort de Christ pour le péché, les gens lui demandent : « Que ferons-nous ? » Pierre ne leur demande pas de fermer les yeux, de répéter une prière ou de lever la main. Non. Il les regarde bien dans les yeux et leur dit : « Repentez-vous ! » (Actes 2 : 37-38). La repentance est un terme biblique très riche qui sous-entend une transformation fondamentale de l’esprit, du cœur et de la vie. Se repentir, c’est faire demi-tour : c’est cesser de marcher dans un sens pour courir dans la direction opposée. Se repentir, c’est commencer à penser différemment, croire différemment, ressentir les choses différemment, aimer différemment et vivre différemment. Le « repentez-vous » de Jésus s’adressait à des pécheurs en rébellion contre Dieu, comptant sur eux-mêmes pour leur salut. Majoritairement juifs, ils croyaient que leur héritage familial, leur statut social, leur connaissance de toutes les lois et leur obéissance à certaines règles suffisaient pour être justes aux yeux de Dieu. Jésus les a donc appelé à se repentir et à changer d’attitude. Cet ordre de Jésus est un appel pressantII à renoncer au péché et à L’expression « appel pressant » traduit le terme anglais summon : convocation, citation à comparaître, sommation. Il souligne le caractère incontournable de l’appel (note de l’éditeur).

II

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cesser de dépendre de soi-même pour son salut. Ce n’est qu’en se détournant de leur péché et d’eux-mêmes et en se tournant vers Jésus qu’ils pourraient être sauvés. De la même manière, le « repentez-vous ! » de Pierre était adressé à ceux qui, peu de temps auparavant, avaient crucifié Jésus. Dans leur péché, ils avaient tué le Fils de Dieu et méritaient à présent le jugement divin. Pierre les a appelé à se repentir : reconnaître leur méchanceté, changer de conduite et croire que Jésus est Seigneur et Christ. La repentance implique donc d’abandonner une certaine manière de vivre pour en adopter une nouvelle. C’est fondamental. Dans l’Ancien Testament, l’Éternel appelle son peuple à se repentir : « Revenez à moi et abandonnez vos idoles, abandonnez toutes vos pratiques abominables ! » (Ézéchiel 14 : 6). Dans le Nouveau Testament, se repentir c’est aussi une question de délaisser les idoles de ce monde pour adorer Dieu seul (voir 1 Thessaloniciens. 1 : 9-10). Il y a quelque temps de cela, je me trouvais dans une église de maison en Asie. Nous nous étions réunis dans un lieu isolé et secret, en périphérie d’un petit village retiré. Les miséreuses maisons de ce village étaient quasiment toutes des entrepôts d’idoles. Les superstitions sataniques abondaient ; les villageois étaient persuadés que leurs multiples dieux les protégeaient du malheur et pourvoyaient à leurs besoins. Durant cette rencontre, une femme a particulièrement attiré mon attention. Elle écoutait avec avidité tout ce que je partageais de la Parole de Dieu. Il était évident que le Seigneur était en train de l’attirer à lui. À la fin de la journée, elle a exprimé le désir de suivre Jésus. Nous étions émerveillés. Le lendemain, cette nouvelle sœur en Christ est revenue. Elle nous a pris à part, le pasteur de l’Église et moi-même. Elle nous a expliqué que sa maison était remplie de faux dieux qu’elle avait adorés toute sa vie. Elle voulait s’en débarrasser. Nous l’avons donc accompagnée chez elle ; quand je suis entré, je suis resté bouche bée… je ne pouvais pas en croire mes yeux !

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C’était une petite maison sombre, de deux pièces. Les murs étaient recouverts de posters noirs et rouges de faux dieux. Des statuettes sataniques, en argile et en bois, trônaient absolument partout dans la maison. Au milieu d’une des pièces, une imposante idole, au regard terrifiant, était adossée au mur. Nous avons immédiatement décroché les posters et ôté les statuettes, en priant à voix haute pour cette femme. Nous avons demandé à Dieu de bénir sa maison pour sa gloire. Puis nous avons emmené toutes les idoles à notre lieu de réunion et allumé dehors un grand feu. Ce jour-là, nous avons étudié la Parole de Dieu dans l’odeur de dieux qui se consumaient lentement ! Cette histoire illustre bien ce qui se passe quand nous nous repentons de notre péché, que nous renonçons à nous-même et que nous courons vers le Christ avec foi. Avec humilité et avec joie, nous brûlons nos anciennes idoles. Nous nous détournons d’elles et plaçons notre confiance en Jésus. Car nous avons compris que lui seul est digne de notre adoration. Devenue chrétienne, cette femme ne pouvait plus se prosterner devant de fausses divinités ; elle savait qu’elle devait s’en débarrasser. De la même manière, Vasu, un frère indien, faisait chaque jour des offrandes et des prières à une multitude de dieux hindous. Quand il a commencé à suivre Jésus, il s’est séparé de ces idoles. Karim, un fervent musulman, a récemment placé toute sa confiance en Christ, son Sauveur et son Roi. Il s’est repenti, s’est détourné des enseignements de Mahomet, et a mis ses pas dans ceux de Jésus. Dans de telles circonstances, le changement d’attitude apparaît clairement. Les chrétiens provenant de milieux animistes, hindous ou musulmans délaissent leurs faux dieux ; leur vie transformée est signe de leur repentance. Mais qu’en est-il des gens issus d’un milieu « chrétien », qui ne se sont jamais agenouillés devant des idoles, qui n’ont jamais offert de sacrifices à de fausses divinités ? À quoi peut ressembler la repentance dans leur vie ? Cette question est extrêmement importante. Elle révèle une lacune majeure dans notre manière de nous percevoir. Quand nous pensons « idoles » et « faux dieux », nous pensons immédiatement aux peuplades asiatiques achetant des statuettes de bois, de pierre 38


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ou d’or ; ou aux tribus africaines exécutant des danses rituelles autour d’un sacrifice sanglant. Mais nous ne pensons jamais aux millions d’Occidentaux accros de pornographie sur l’internet, ou de séries télévisées et films douteux. Nous ne pensons pas aux millions de femmes obnubilées par leur apparence et accro de shopping pour continuellement accumuler leurs possessions matérielles. Nous ne pensons pas à tous ceux qui sont amoureux de leur argent, aveuglés par le matérialisme. Qu’en est-il de tous les efforts que nous déployons pour grimper l’échelle sociale ? De notre adoration passionnée du sport ? De notre mauvaise humeur quand les choses ne vont pas comme nous le souhaitons, de nos inquiétudes quand nous pensons que les choses n’iront pas comme nous le souhaitons ? Nous ne pensons pas à nos excès de table, et nos nombreux autres excès ! Peut-être plus grave encore que tout le reste, nous ne pensons pas à nos propres succès spirituels et notre autosatisfaction religieuse qui nous empêchent bien souvent de reconnaître notre besoin de Christ. Nous ne pouvons pas comprendre comment un chrétien à l’autre bout du monde pourrait croire qu’un dieu de bois pourrait le sauver de quoi que ce soit ! Mais nous n’avons aucun problème à croire que la religion, l’argent, les possessions matérielles, la nourriture, la célébrité, le sexe, le sport, le statut social et le succès peuvent être source de réelle satisfaction pour nous. Et nous pensons avoir moins d’idoles qu’il nous faut abandonner lorsque nous nous repentons ? La repentance est une obligation pour tout chrétien, quelle que soit sa culture. Cela ne signifie pas qu’en devenant chrétiens, nous devenons soudainement parfaits et n’avons plus jamais aucun souci avec le péché8. Mais cela veut dire que lorsque nous commençons à suivre Jésus, nous prenons la décision de nous séparer de notre ancienne façon de vivre et de prendre un tournant décisif vers une nouvelle existence. Nous mourons littéralement à notre péché et à nous-mêmes : à notre égocentrisme, notre autosatisfaction, notre complaisance, nos efforts personnels et notre vanité. Pour paraphraser Paul, nous avons été crucifiés avec Christ ; ce n’est plus nous qui vivons, c’est Christ qui vit en nous (Galates 2 : 20).

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SUIS-MOI

Quand Christ vit en nous, tout commence à changer : Notre manière de penser change. Pour la première fois de notre vie, nous comprenons enfin qui est Dieu, ce que son Fils a fait et combien nous avons besoin de lui. Nos désirs changent. Les choses de cette terre que nous aimions, nous les détestons ; et les choses de Dieu que nous détestions, nous les aimons. Notre volonté change. Nous allons là où Jésus nous demande d’aller, nous donnons ce qu’il nous demande de donner et nous sacrifions ce dont il faut se débarrasser pour vivre une obéissance sans compromis à sa Parole. Nos relations changent. Dans l’Église, nous apprenons à donner notre vie par amour pour les autres alors que nous annonçons ensemble l’Évangile au monde. En fin de compte, notre raison d’exister change. Nos possessions et notre position ne sont plus nos priorités. Nous ne recherchons plus le confort et la tranquillité. Notre sécurité n’est plus notre objectif, parce que notre petite personne n’est plus notre dieu. La gloire de Dieu est désormais plus importante à nos yeux que notre propre vie. Plus nous le glorifions, plus nous avons de plaisir à être en sa présence, et mieux nous comprenons que c’est bien cela « être chrétien » selon la Bible.

Le voyage commence

Nous allons regarder de près tous les bouleversements qui se produisent dans la vie d’une personne qui rencontre Dieu face à face en la personne de Jésus, et qui entend son appel : « Suis-moi ». Nous nous laisserons interpeller par la grandeur du moi dans « Suis-moi ». Nous nous émerveillerons de la beauté de sa grâce. En découvrant comment Jésus transforme ses disciples de l’intérieur, nous ne verrons plus la vie chrétienne comme une série de devoirs pesants organisés, mais comme un véritable plaisir. Nous étudierons de près certains slogans chrétiens et certaines positions souvent considérés comme politiquement corrects dans l’Église ; nous essayerons de comprendre en quoi ils nous empêchent de connaître réellement Christ et de le proclamer avec passion. 40


Des croyants non convertis

Enfin, nous rejoindrons des frères et sœurs d’un peu partout dans le monde pour participer ensemble à la réalisation du grand projet initié par le Seigneur avant même la création de l’univers. Mais ce voyage ne peut commencer que si nous comprenons correctement l’expression « être chrétien ». Annoncer que vous croyez en Jésus sans avoir une vie transformée, c’est passer complètement à côté de ce que signifie suivre Jésus. Ne vous y trompez pas ! Votre relation avec Jésus et votre situation face à Dieu ne dépendent pas d’une décision prise il y a X années de cela, d’une prière que vous avez prononcée, d’une carte que vous avez signée, ou d’une main que vous avez levée. Et la vie chrétienne ne commence pas en invitant le Christ à venir dans votre cœur. Nous le verrons dans le prochain chapitre : l’invitation vient de lui.

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CHAPITRE DEUX

La formidable invitation À travers toute la Bible, Dieu utilise l’image de l’adoption pour décrire sa relation avec son peuple. Ma femme, Heather, et moi avons commencé à saisir la force de cette image quand nous avons décidé d’adopter notre premier fils. Nous avons commencé par choisir le lieu d’adoption. Une carte du monde étalée sur la table, nous avons prié : « Seigneur, guidenous vers l’enfant que tu désires pour nous ». Il nous a conduits au Kazakhstan. C’est tout juste si je savais que ce pays existait ! Mais après des mois d’intercession, nous avons déposé notre demande d’adoption pour un enfant kazakh. Peu de temps après, j’ai raconté à une amie que nous nous apprêtions à adopter un enfant à l’étranger. Elle s’est écriée : « Un vrai ? » J’ai pensé : Mais qu’est-ce que c’est comme question ? Non, on va adopter un « faux enfant », en plastique, et on le posera sur la cheminée pour pouvoir le regarder. Évidemment que nous adoptons un « vrai » enfant ! Rassurez-vous, je lui ai répondu un peu plus gentiment que ça ! Mais pour nous, cela devenait bien réel : nous serions bientôt une vraie maman et un vrai papa. Pour un vrai fils ou une vraie fille jusque-là sans vraie famille. 43


SUIS-MOI

La procédure d’adoption internationale s’avère souvent longue et, à de nombreux égards, exténuante. Certains la décrivent comme une grossesse de paperasses. Il fallait prouver à deux gouvernements que nous étions la famille idéale pour accueillir un enfant. Cela a commencé par une étude de notre milieu familial afin d’obtenir l’agrément des services d’adoption. Un véritable défi pour nous. Notre maison, à la Nouvelle Orléans, venait d’être ravagée par l’ouragan Katrina. Aussi vite que possible, grâce à l’aide de notre famille et de plusieurs Églises des environs, nous avons aménagé un logement de fortune. Une assistante sociale nous a rendu visite. Elle nous a questionnés sur notre vie, notre famille, notre mariage et notre philosophie parentale. Après une telle enquête minutieuse, nous avons le sentiment que nos empreintes digitales sont désormais fichées dans presque toutes les administrations des États-Unis ! Des parents adoptifs se devant d’être en bonne santé, nous avons dû subir une batterie d’examens médicaux. Tout s’est bien passé jusqu’au test de vision. Je continue de penser que la pièce était mal éclairée. La main sur l’œil droit, j’ai facilement lu les grandes lettres avec mon œil gauche. C’était plus difficile pour les moyennes. J’ai pensé : Tu ne vas quand même pas échouer ici et retarder toute la procédure d’adoption. Je me suis mis à transpirer à grosses gouttes. L’infirmière, voyant mes difficultés, m’a suggéré de changer d’œil. En retirant ma main de mon œil droit, je me suis rendu compte que, dans ma nervosité, j’avais certainement appuyé beaucoup trop fort ; tout était maintenant flou. Je ne pouvais même plus lire les grosses lettres du haut ! J’étais visiblement très nerveux et l’infirmière m’a dit : — Monsieur, ne vous inquiétez pas ; allez donc vous asseoir quelques minutes et laissez votre femme passer l’examen. Vous pourrez réessayer juste après. — Bonne idée, ai-je répondu. Et je me suis assis en essayant de retrouver mon calme et ma vue. Une fois que j’y suis parvenu, j’ai parfaitement pu, de ma chaise – avec mes deux yeux ! – lire toutes les lettres. Et je les ai mémorisées. Quand l’infirmière m’a à nouveau fait passer le test, avec un œil couvert, j’ai parfaitement réussi à lire absolument toutes 44


La formidable invitation

les lettres ! Elle était ravie. Et moi je pensais : Eh, si vous voulez, je peux même vous lire toutes les lettres les deux yeux fermés ! Une fois l’agrément obtenu, les multiples empreintes digitales et les examens de santé derrière nous, l’interminable angoisse de l’attente a alors commencé. Nous pensions continuellement à notre enfant. Nous nous demandions si ce serait un garçon ou une fille. Nous rêvions du jour où il ou elle serait enfin dans nos bras. Au bout de presque un an, j’ai reçu un e-mail. C’était la photo d’un garçon. Neuf mois. Abandonné à la naissance. En manque d’un foyer, d’une maman et d’un papa. J’ai imprimé la photo et j’ai couru la montrer à Heather. Nous avons ri, pleuré, prié. Deux semaines plus tard, nous prenions l’avion pour le Kazakhstan. C’était en 2007, le lendemain de la Saint-Valentin. La directrice de l’orphelinat nous a conduits dans une petite pièce. Elle nous a donné toutes sortes d’informations médicales concernant notre fils. Puis, le grand moment ! Une femme est entrée avec, dans les bras, un précieux petit garçon de dix mois. Il n’y a pas de mots pour décrire alors le déferlement d’émotions ! La femme nous l’a tendu. Et pour la première fois, Caleb Platt a plongé son regard dans celui d’une maman et d’un papa. Durant quatre semaines, nous sommes allés voir Caleb à l’orphelinat. Nous l’avons pris dans nos bras. Nous lui avons donné à manger. Nous lui avons chanté des chansons. Nous avons ri avec lui. Nous avons marché à quatre pattes avec lui. Jusqu’au jour où, enfin, nous avons pu l’adopter. Il nous fallait passer devant un juge kazakh. On nous a dit quels vêtements porter, quoi dire et à quoi nous attendre. Dans la salle d’audience, nos cœurs battaient la chamade. Après toute une série de questions et de témoignages concernant l’arrière-plan de Caleb, le juge a déclaré : — J’accède à la requête d’adoption ; cet enfant est désormais le fils de David et Heather Platt. Nous avons quitté la salle les yeux remplis de larmes. Et, pour la dernière fois, nous nous sommes rendus à l’orphelinat où nous sommes allés chercher Caleb. L’Évangile et l’histoire de Caleb ont de nombreux points en commun. J’aimerais en souligner un, particulièrement important. 45


SUIS-MOI

Une adoption commence à l’initiative d’un parent et non d’un enfant. Avant même sa naissance, Caleb avait une maman et un papa qui mettaient tout en œuvre pour l’adopter. Alors qu’il était seul, la nuit, dans un orphelinat du Kazakhstan, sa maman et son papa projetaient de l’accueillir. Quand il s’est enfin retrouvé dans leurs bras, il n’était pas du tout conscient de tout ce qui avait été mis en œuvre pour en arriver là. Lui-même n’avait absolument rien fait. Cela semble évident, mais il est important de le noter. Ce précieux petit garçon de dix mois ne nous avait pas invités à venir l’adopter au Kazakhstan. Il n’aurait pas su comment mettre en œuvre une telle demande. Non. Ce petit orphelin est devenu notre fils chéri grâce à un amour complètement hors de son imagination et de son contrôle. Il ne nous a pas cherchés. Il en était complètement incapable. C’est nous qui l’avons cherché. C’est le cœur même du christianisme. Et nous avons tendance à passer à côté de cette réalité quand nous disons que nous commençons à suivre Jésus en l’invitant dans notre cœur. La réalité de l’Évangile est tout autre : nous ne devenons pas enfants de Dieu à notre initiative. Dieu ne nous accorde pas le salut parce que nous l’avons invité. Au contraire, avant même notre naissance, il mettait tout en œuvre pour nous adopter. Alors que nous étions seuls, empêtrés dans notre péché, il projetait de nous sauver. Seul un amour complètement hors de notre imagination et de notre contrôle nous permet d’entrer dans sa famille. La foi chrétienne ne commence pas quand nous partons à la recherche de Christ. Mais quand Christ nous cherche. La foi chrétienne ne commence pas par une invitation que nous lançons à Jésus. Mais par une invitation que Jésus nous lance.

Les morts ne lancent pas d’invitation

Le premier livre du Nouveau Testament nous raconte l’histoire des quatre premières personnes que Jésus rencontre et invite à le suivre. Quatre personnes en train de nettoyer leurs filets au bord de la mer. Le contexte de cette rencontre remonte loin dans le temps, à la Genèse – premier livre de l’Ancien Testament. Le premier homme et la première femme pèchent contre Dieu et sont séparés de lui. À cause de leur rébellion, ils deviennent orphelins 46


La formidable invitation

de leur Créateur. La suite de l’Ancien Testament raconte l’histoire de leurs descendants, tous pécheurs. Meurtre, injustice, immoralité sexuelle et corruption rempliront bientôt les pages de la Bible. À peine six chapitres plus loin, il devient manifeste que chacun est constamment enclin à faire le mal, et ce dès l’enfance (Genèse 6 : 5 ; 8 : 21). Le jugement divin face à cette corruption humaine est à la fois terrifiant et dévastateur : inondation du monde entier, puis destruction des villes pécheresses. Une lecture attentive de l’Ancien Testament nous révèle la punition sévère du péché et des pécheurs : – Le feu descend du ciel sur Sodome et Gomorrhe. L’Éternel ordonne à Loth et à sa famille de fuir sans regarder en arrière. La femme de Loth désobéit, se retourne et perd instantanément la vie (Genèse 19) ; – Sur le mont Sinaï, après avoir manifesté sa gloire par le feu, Dieu donne sa loi ; il ordonne à son peuple, entre autres, de se reposer le jour du sabbat. Peu de temps après, un homme est surpris en train de ramasser du bois un jour de sabbat. Il est alors amené devant Moïse et Aaron pour être jugé. L’Éternel déclare qu’en conséquence de sa désobéissance et de son péché, il doit être lapidé à mort (Nombres 15) ; – Acan et sa famille subissent le même sort quand ils désobéissent à l’ordre de l’Éternel de ne garder aucun butin après une bataille (Josué 7) ; – Nadab et Abihu apportent dans le tabernacle un feu non autorisé devant l’Éternel. Ils sont brûlés sur-le-champ (Lévitique 10) ; – Uzza tend la main vers l’arche de l’alliance pour l’empêcher de tomber alors qu’il avait reçu l’ordre de ne pas la toucher. Il meurt sur place (2 Samuel 6) ; En lisant ces histoires de l’Ancien Testament, beaucoup sont troublés. Après tout, Dieu n’est-il pas un Dieu d’amour ? Ses punitions pour le péché ne sont-elles pas un peu sévères ? Anéantie pour avoir regardé en arrière ? Lapidé pour avoir ramassé du bois ? Brûlés pour une seule mauvaise offrande et tué pour avoir touché par inadvertance ? 47


SUIS-MOI

De telles questions – bien qu’honnêtes – révèlent un problème fondamental : celui de notre appréciation « humaine » du péché. Nous considérons ces punitions disproportionnées : nous ne réclamerions pas la mort d’un individu qui nous aurait offensés de la sorte ! Mais le salaire du péché n’est pas déterminé par notre propre mesure de la faute. Il l’est par la qualité de l’offensé. Si vous brisez une brindille, vous n’êtes pas très coupable. Si vous faites du tort à un homme ou une femme, vous êtes vraiment coupable. Mais si vous péchez contre un Dieu infiniment saint et éternel, vous êtes infiniment coupable. Et vous méritez une punition éternelle. Azim, un ami arabe chrétien, partageait récemment l’Évangile avec un chauffeur de taxi dans son pays. Celui-ci croyait qu’il finirait certainement au ciel après avoir passé un court séjour en enfer afin d’y expier ses fautes. Après tout, il n’avait pas fait tant de mal que ça ! Azim lui a donc demandé : — Si je vous giflais, qu’est-ce que vous me feriez ? — Je vous jetterais de mon taxi, a répliqué le chauffeur. — Et si je giflais un homme au hasard dans la rue, qu’est-ce qu’il me ferait ? — Il appellerait certainement ses amis et vous donnerait une bonne raclée, a répliqué le chauffeur. — Et si je giflais un policier ? a demandé mon ami. — Vous seriez battu, c’est certain, puis jeté en prison. Puis Azim lui a posé une dernière question : — Et si j’allais voir le roi de ce pays et que je le giflais ? Qu’estce qui m’arriverait ? Le chauffeur, avec un rire un peu gêné, lui a répondu : — Vous seriez exécuté. Azim a alors continué : — Vous comprenez donc bien que le niveau de sévérité de la punition dépend de la personne offensée. Le chauffeur a ainsi compris qu’il avait largement sous-estimé la gravité de son péché contre Dieu. 48


La formidable invitation

Et vous ? Avez-vous aussi sous-estimé le sérieux de votre péché ? C’est triste à dire, mais vous avez probablement contracté cette mentalité dans l’Église. Depuis trop longtemps, nous nous sommes persuadés les uns les autres que nous étions dans l’ensemble des gens biens, qui avons juste parfois pris certaines mauvaises décisions. On se dit que, certes, nous avons tous fait des erreurs, menti, triché, volé ou même prononcé le nom de Dieu en vain. Mais nous avons juste besoin d’inviter Jésus à venir dans notre cœur et il nous pardonnera toutes ces vilaines choses ! Nous ne percevons pas la gravité de notre état si nous pensons ainsi pouvoir lancer à Jésus ce genre d’invitation. Empêtrés dans notre péché, nous sommes totalement incapables de faire appel à Christ. Nous ne pensons qu’à fuir loin de Dieu. Nous sommes ses ennemis, sans véritable besoin de lui. Voilà qui nous sommes réellement ! Mais nous sommes friands de solution miracle : « Ditesnous la prière ou les mots qu’il faut répéter, et nous le ferons ! » En fait, au plus profond de nous-même, notre cœur pêcheur nous manipule. Nous continuons à vivre pour nous-mêmes tout en cherchant un moyen de sauver notre peau. Vous pensez peut-être que j’exagère. Voyez donc ce que la Bible dit de notre péché : – Notre péché nous sépare de Dieu. Nous sommes les ennemis de Dieu (Colossiens. 1 : 21) ; – Nous sommes esclaves de notre péché, dominés par Satan (Jean 8 : 34 ; 2  Timothée 2 : 26) ; – Nous aimons les ténèbres et détestons la lumière (Jean 3 : 20 ; Éphésiens 4 : 18) ; – Nous vivons dans l’impureté et l’injustice (Romains 6 : 19) ; – Notre intelligence est déréglée, aveuglée par le dieu de ce monde (Romains 1 : 28 ; 2  Corinthiens 4 : 4) ; – Nos désirs sont tordus, notre cœur est pécheur, et nos passions malsaines font la guerre à notre âme (Romains 1 : 26 ; 1 Pierre 2 : 11) ;

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– Notre corps est souillé. Nous sommes moralement mauvais et spirituellement malades (Romains 1 : 24 ; Genèse 8 : 21 ; Matthieu 9 : 12). Le témoignage de Paul dans le Nouveau Testament est accablant. Mais il ne fait que reprendre la vérité de l’Ancien Testament : Il n’y a pas de juste, pas même un seul ; aucun n’est intelligent, aucun ne cherche Dieu ; Tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis ; Il n’y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul ; Leur gosier est une tombe ouverte, ils se servent de leur langue pour tromper. Ils ont sur les lèvres un venin de vipère ; leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume. Leurs pieds courent pour verser le sang, la destruction et le malheur marquent leur passage, Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. Il n’y a aucune crainte de Dieu devant leurs yeux. (Romains 3 : 10-18)

Avons-nous conscience de cela ? Notre problème n’est pas juste d’avoir pris quelques mauvaises décisions. Notre problème n’est pas simplement d’avoir fait des erreurs. Notre problème, c’est que nous sommes, au plus profond de notre être, rebelles contre Dieu. Et que nous sommes tout à fait incapables de nous tourner vers lui. C’est ce que la Bible sous-entend quand elle affirme que nous sommes morts dans le péché. Paul a écrit aux chrétiens d’Éphèse : « Vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés, que vous pratiquiez autrefois » (Éphésiens 2 : 1-2). Ce qu’il veut dire c’est que nous étions complètement morts. Pas partiellement morts. Pas presque morts. Pas à moitié morts. Pas en quelque sorte morts. Complètement morts. 50


La formidable invitation

Des morts peuvent-ils inviter quelqu’un à leur redonner la vie ? Avant votre naissance, avez-vous invité vos parents à vous avoir ? Quand un homme meurt, invite-t-il les gens à le ressusciter ? Non. Toutes ces choses sont impossibles aux morts. De la même façon, en tant que mort dans le péché, vous ne pouvez pas inviter Jésus à venir dans votre cœur. Dans votre mort, vous avez besoin que quelqu’un d’extérieur à vous-même vous appelle à la vie et vous donne la capacité de vivre.

Une initiative pleine de grâce

C’est justement ce que Dieu fait dans sa grâce, et c’est ce que nous découvrons à travers toute la Bible. Dans un monde corrompu, l’Éternel appelle Noé et le sauve du déluge. Dans la contrée païenne d’Ur, il appelle Abraham, l’idolâtre, à devenir le père d’une grande nation. À Madian, il appelle Moïse, le meurtrier, à conduire hors d’Égypte son peuple asservi. Après cette délivrance, il déclare au peuple d’Israël : Ce n’est pas parce que vous dépassez tous les peuples en nombre que l’Éternel s’est attaché à vous et vous a choisis. En effet, vous êtes le plus petit de tous les peuples. Mais c’est parce que l’Éternel vous aime, parce qu’il a voulu tenir le serment qu’il avait fait à vos ancêtres, qu’il vous a fait sortir par sa main puissante et vous a délivrés de la maison d’esclavage, de la main du pharaon, roi d’Égypte. (Deutéronome 7 : 7-8)

Les Israélites n’avaient aucun mérite. Mais Dieu était plein de compassion. Et il a choisi de répandre son amour sur eux. Et cela a continué. Parmi une ribambelle de frères, en apparence aussi qualifiés les uns que les autres, l’Éternel a choisi David, le plus jeune, comme futur roi d’Israël. Il a appelé des prophètes comme Élie, Élisée, Ésaïe et Ézéchiel. Il a dit à Jérémie : « Avant de te former dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu naisses, je t’avais consacré, je t’avais désigné prophète pour les nations » (Jérémie 1 : 5). L’Ancien Testament est rempli de pécheurs, mais c’est avec ces hommes et ces femmes que Dieu s’est engagé pour qu’ils reçoivent sa grâce et que sa gloire soit manifestée.

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SUIS-MOI

Nous ne sommes donc pas surpris d’arriver au livre de Matthieu, et de rencontrer quatre Juifs, aussi pécheurs les que les autres, au bord d’un lac. Il n’y a rien en eux qui aurait pu attirer le Christ. J’ai déjà entendu plusieurs prédications basées sur ce passage de Matthieu 4 : 18-22. On nous explique alors souvent pourquoi Jésus aurait choisi des professionnels de la pêche comme premiers disciples : « Les pêcheurs ont habituellement certaines qualités et perspectives de vie essentielles pour devenir disciples de Jésus ». Mais spéculer de la sorte nous fait passer totalement à côté du cœur de l’histoire. Jésus n’appelle pas ces disciples en raison de leurs personnalités, mais malgré leurs personnalités. Ils n’ont pas grand-chose en leur faveur. Issus des classes sociales inférieures, ces Galiléens de la campagne étaient sans instruction. Probablement pas très respectés, et loin de constituer l’élite culturelle de l’époque. De plus, leurs lacunes importantes, leur étroitesse d’esprit, leurs préjugés juifs et leurs rivalités font d’eux les personnes les moins qualifiées spirituellement pour la tâche à laquelle Jésus les appelle. Et c’est bien ça, l’intérêt ! Ces hommes n’ont absolument rien qui puisse expliquer que Jésus aille les chercher. Pourtant, il vient à eux. Il s’approche d’eux alors qu’ils sont en plein travail et les invite à le suivre. Plus tard, il leur dira : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis » (Jean 15 : 16). Ils sont devenus ses disciples uniquement de son initiative – et invitation. Depuis ce jour, décrit en Matthieu 4, chaque homme et chaque femme qui a suivi Jésus partagent la même histoire. Personne n’a jamais été sauvé parce qu’il ou elle aurait cherché Jésus. Tous ceux qui un jour ont été délivrés de leurs péchés savent que c’est Jésus qui les a cherchés. Et que depuis, leur vie a été bouleversée.

Le grand initiateur

Quand nous comprenons que Jésus est celui qui prend l’initiative et que c’est lui qui nous invite à le suivre, tout change ! Nous sommes tout d’abord impressionnés par la grandeur de celui qui nous a appelés. Nous sommes bouleversés par la puis52


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sance de ces mots : « Suis-moi ! ». Et cela tout simplement parce que nous sommes en admiration devant la majesté du « moi » qui prononce ces paroles. Avant de raconter la rencontre initiale entre Jésus et ses premiers disciples, Matthieu dresse un portrait révélateur et fascinant du Seigneur (voir Matthieu 1 à 4). Il le décrit comme le Sauveur, celui qui vient délivrer les hommes et les femmes de leurs péchés. Il le présente comme le Christ, le Messie promis ; celui que le peuple de Dieu attend impatiemment depuis des siècles. Il le montre, dans le récit de sa naissance, à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. Personne ne lui ressemble ou ne lui ressemblera dans toute l’histoire de l’humanité. Une naissance acclamée par des sages qui parcourent des centaines de kilomètres pour s’incliner devant son berceau. Son ministère est introduit par l’annonce de Jean le Baptiste : « Il est arrivé ! » Le Roi Sauveur des nations et juste Juge de tous les hommes ! À la fin du chapitre trois, Matthieu décrit le ciel qui s’ouvre et Dieu le Père qui déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation » (Matthieu 3 : 17). Au chapitre quatre, il montre Jésus en tant que nouvel Israël qui ne succombera pas au péché, le nouvel Adam qui régnera victorieusement sur Satan. Après une telle présentation de Jésus, nous le voyons s’approcher d’un groupe de pêcheurs pour leur dire : « Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Matthieu 4 : 19). Une chose est parfaitement claire alors : Jésus n’est pas un pauvre enseignant religieux qui supplie quelques individus à l’inviter dans leur vie. Oh non ! Il est le Seigneur tout puissant qui mérite la soumission de chaque être humain. J’ai reçu un jour, par e-mail, une invitation de la Maison Blanche. Le courriel était intitulé « Du bureau du Président des États-Unis ». Totalement inhabituel pour moi ! En lisant « Le Président serait heureux de vous recevoir tel jour, à telle heure, dans telle pièce de la Maison Blanche », j’ai pensé que c’était une blague. J’ai donc fait quelques recherches : le mail s’est avéré authentique ! L’invitation était pour la semaine suivante. Bien que mon emploi du temps soit généralement très rempli, j’ai tout laissé tom53


SUIS-MOI

ber pour être au rendez-vous. J’ai rapidement réservé un vol pour Washington, me permettant d’arriver dans les temps pour rencontrer le Président. Son invitation m’honorait et j’ai bouleversé tous mes plans pour y répondre. Une telle réaction (la vôtre aurait sans doute été semblable) par rapport à un dirigeant de ce monde, au pouvoir pour quatre ou peut-être huit ans, semble normale. À combien plus forte raison une invitation du Dieu éternel, qui règne à jamais sur tout l’univers, devrait-elle bouleverser notre vie ! Avons-nous conscience de la grandeur de celui qui nous a invités à le suivre ? Il mérite bien davantage qu’une simple fréquentation d’Église et d’une relation occasionnelle ! Il est digne d’un abandon total et d’une adoration suprême.

Le Roi à la porte

Mais l’image d’une invitation du Président des États-Unis ne ressemble que de très loin à l’invitation du Christ. En effet, Jésus ne nous a pas invités à nous rendre jusqu’à lui ; c’est lui qui a fait le voyage jusqu’à nous. C’est comme si, au lieu de m’avoir envoyé un e-mail, on avait sonné à ma porte ; et que là, le Président en personne m’avait invité à le rencontrer. Frank est un membre de notre Église, et il a déménagé en Thaïlande afin de partager l’Évangile aux étudiants dans ce pays. Un soir, Annan, un étudiant, l’a invité au cinéma. Un reportage sur le roi de Thaïlande a été projeté avant le début du film. Immédiatement, tous les spectateurs se sont levés et ont applaudi, y compris Annan. Certains ont même pleuré de joie. Les gens étaient visiblement émus à la seule vue de leur souverain à l’écran. À la sortie, Frank a demandé à Annan la raison d’une telle émotion. — Oh, Frank ! Nous aimons, nous respectons et honorons notre roi, parce qu’il se soucie de son peuple. Il quitte souvent son palais pour se rendre dans les villages afin d’être avec les gens, les connaître et s’identifier à eux. Nous savons que notre roi aime le peuple thaïlandais ; et nous, nous aimons notre roi.

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La formidable invitation

Frank a compris que cette description préparait le terrain au récit de la vie d’un roi bien plus grand. Il a ainsi pu raconter à Annan comment Dieu, le Roi de l’univers, nous a tellement aimés qu’il est venu jusqu’à nous en la personne de Jésus. Pour s’identifier à nous, au point de prendre sur lui tout notre péché ; afin de nous sauver et de nous permettre de le suivre. Quand il a saisi cette merveilleuse réalité, Annan a commencé à suivre Jésus. Non pas parce qu’il avait cherché le Roi Jésus. Mais bien parce qu’il avait compris que le Roi Jésus l’avait cherché.

Une question d’amour

Quelle merveille ! Admirez la majesté de celui qui a quitté son trône de gloire pour venir jusqu’à vous et moi ! Mais pour des multitudes de gens dans le monde, c’est l’affirmation la plus farfelue qui soit ! « Dieu ne s’abaisserait jamais jusqu’à devenir un homme », m’ont dit des musulmans du Moyen-Orient. C’était pendant le mois de jeûne du Ramadan et nous étions au restaurant. Nous étions en train de dîner (après le coucher du soleil). Ils m’ont demandé ce que je croyais par rapport à Dieu. Je leur ai parlé de Jésus. Quand j’ai dit que Dieu était venu jusqu’à nous en la personne de Jésus, l’un des hommes, Rachid, m’a stoppé net : — Ce n’est pas vrai. Dieu ne ferait jamais ça. Il est bien trop grand. — Je suis d’accord ; mais c’est justement pour cette raison qu’il est venu sur terre en tant qu’homme, ai-je répliqué. — Je ne comprends pas, a répondu Rachid. — Laisse-moi te raconter une histoire, puis je te poserai une question. Rachid a consenti, et j’ai continué : — C’est histoire de moi, et d’une fille. Un jour, j’aimais une fille et je voulais l’épouser. Quand est venu le moment de lui dire à quel point je l’aimais et de la demander en mariage, crois-tu que j’ai envoyé l’un de mes amis pour transmettre le message ? 55


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— Non, bien sûr que non. C’était à toi de le faire. — Exactement. Je devais aller la voir et le lui dire ; parce que, quand il est question d’amour, il faut y aller soi-même, pas vrai ? — Oui, c’est bien vrai. — C’est comme ça que Dieu a montré sa grandeur, ai-je continué. Il n’a pas envoyé cette personne-ci ou ce prophète-là, ce message-ci ou ce messager-là pour nous communiquer son amour. Au contraire, il est venu lui-même ; parce que quand il est question d’amour, il faut y aller soi-même. Rachid a souri. Pour la première fois, son cœur était ouvert à l’idée que Dieu manifeste la grandeur de son amour non pas en restant au loin, mais en venant tout près de nous.

La question au cœur de la Bible

Jésus est venu jusqu’à nous, en tant qu’homme de la même nature que nous, afin de répondre à nos besoins. Il est venu vivre comme nous ne pouvions pas vivre, en obéissant parfaitement et totalement à son Père. Il n’a jamais péché, pas même une seule fois ; c’est ce qui le rend singulièrement capable d’être notre Sauveur. Les soi-disant chrétiens qui nient la pureté de Christ prouvent qu’ils ne le connaissent pas vraiment ; il ne peut nous sauver que parce qu’il est sans péché. Jésus est venu pour vivre la vie que nous ne pouvions vivre et pour subir la mort que nous méritions. Tout péché devant le Dieu infiniment saint et éternel entraîne une punition infinie et éternelle. C’est bien pour cela que Christ est venu : pour endurer la sainte colère de Dieu qui nous était destinée.

Mon précédant ouvrage, Radical, a attiré l’attention de bien des médias. Un jour, un reporter du Birmingham News a écrit la chose suivante au sujet de ce livre : « Alors que l’expression “Dieu déteste le péché, mais il aime le pécheur” est souvent utilisée dans les Églises, Platt prétend que Dieu déteste les pécheurs9 ». C’était bien une citation de mon livre, mais prise totalement hors contexte. Des chrétiens inquiets m’ont écrit à ce sujet : « Pasteur, croyez-vous vraiment que Dieu déteste les pécheurs ? » J’ai reçu

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quelques e-mails pas particulièrement aimables, du style : « Vous prêchez la haine dans votre Église et partout dans notre ville ». C’est ainsi qu’en citant la Bible, je me suis attiré bien des ennuis… Dieu déteste-t-il vraiment les pécheurs ? Lisez attentivement les versets 6 et 7 du psaume 5 : « Les vantards ne peuvent résister devant ton regard. Tu détestes tous ceux qui commettent l’injustice, tu fais disparaître les menteurs ; l’Éternel a horreur des assassins et des trompeurs ». Waouh ! Peut-être que je n’aurais pas dû dire que Dieu détestait les pécheurs. J’aurais plutôt dû dire qu’il les avait en horreur et qu’il les faisait disparaître ! Et ce n’est pas une affirmation isolée dans les Écritures. À quatorze reprises dans les cinquante premiers psaumes, nous voyons la colère de Dieu envers le pécheur, son courroux envers le menteur, etc. Et on ne trouve pas cela uniquement dans l’Ancien Testament. Si Jean 3 contient le verset le plus célèbre concernant l’amour de Dieu (au verset 16), il contient aussi l’un des versets les plus négligés concernant sa colère : « Celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu reste au contraire sur lui » (v. 36). Alors, est-ce vrai que Dieu déteste le péché, mais qu’il aime le pécheur ? Eh bien, dans un sens, oui, bien sûr ! Mais pas tout à fait. Réfléchissez ! Comme nous l’avons déjà vu en Genèse, notre péché n’existe pas en dehors de nous. Il est imbriqué dans l’essence même de ce que nous sommes. Nous ne faisons pas que pécher ; nous existons en tant que pécheurs. Quand Jésus est mort à la croix, il n’a pas simplement payé le prix du péché comme si celui-ci était distinct de nous. Il n’est pas simplement mort pour nos dérèglements sexuels, nos mensonges, nos tricheries ou autres péchés. Il a pris sur lui ce que nous, les pécheurs, aurions dû endurer. Il est mort pour nous, à notre place, en tant que substitut. Comme le dit Ésaïe 53 : « Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes […] et l’Éternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous » (v. 5-6). Quand, sur la croix, Jésus a été pulvérisé sous le poids de la colère divine, il a subi ce que vous et moi méritions de subir. Il a reçu le châtiment qui nous était destiné, à vous et à moi, en tant que pécheurs. 57


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Attention ! Ne nous reposons pas sur des clichés simplistes qui privent la croix de sa vraie signification. Les Écritures sont claires sur ce point : nous sommes des pécheurs. « Nous étions tous comme des brebis égarées » (Ésaïe 53 : 6). Dieu est saint et plein d’une juste colère envers le péché et les pécheurs. Il est également miséricordieux et éprouve un amour saint pour les pécheurs. Mais comment peut-il à la fois manifester cette colère et cet amour ? C’est la question au cœur de la Bible. La réponse, c’est la croix de Christ. C’est là que Dieu manifeste la pleine expression à la fois de sa colère et de son amour. Quand Jésus est blessé, frappé, affligé, meurtri, écrasé et puni, par amour pour les pécheurs. Dieu déteste-t-il les pécheurs ? Absolument ! Regardez à la croix ! Jésus endure ce que nous méritions. Dieu aime-t-il les pécheurs ? Absolument ! Regardez à la croix ! Jésus nous délivre de tout ce que nous méritions. Je pose parfois aux gens la question : « Comment sais-tu que tu es chrétien ? » Ou : « Comment sais-tu que tu es sauvé de ton péché ? » Les réponses les plus courantes sont du type : « Parce que j’ai décidé de croire en Jésus ». Ou : « Parce que j’ai demandé à Jésus de me sauver il y a X années ». Ou même : « Parce que j’ai donné ma vie à Jésus ». Remarquez que chacune de ces réponses commence par : « Parce que je etc. ». De telles réponses ne sont pas fausses, et je peux vous assurer que mon but n’est pas de jouer sur les mots. Mais j’aimerais vous rappeler quelque chose de primordial : vous et moi ne sommes pas délivrés de notre péché parce que nous avons décidé de faire quelque chose il y a X années de cela. Nous sommes avant tout délivrés de notre péché parce que Jésus a décidé de faire quelque chose il y a deux mille ans de cela ! Nous sommes des pécheurs. Totalement incapables de nous sauver nous-mêmes. Mais Jésus, dans sa grâce, sa miséricorde et son amour est venu à nous et nous a invités à le suivre. L’amour de Dieu, manifesté dans la vie et dans la mort de Christ, est le seul fondement valable d’un salut authentique.

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Le Dieu qui cherche

Je vous ai raconté comment Heather et moi-même avions prévu d’adopter notre fils Caleb, bien avant sa naissance ; tout comme Dieu avait prévu d’adopter ses enfants avant même qu’ils ne soient nés. C’est ce que Paul veut dire quand il écrit : Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ […] nous a choisis avant la création du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ. C’est ce qu’il a voulu, dans sa bienveillance, pour que nous célébrions la gloire de sa grâce, dont il nous a comblés dans le bien-aimé. (Éphésiens 1 : 3-6)

Ces paroles suscitent émerveillement et stupéfaction, n’est-ce pas ? Le Dieu tout-puissant s’intéressait à nous avant même d’avoir créé le soleil, les étoiles, les montagnes ou les océans. Une telle vérité est à la fois extraordinaire et époustouflante ! Il a non seulement prévu de nous aimer, mais aussi de nous rechercher. Malgré notre rébellion et notre résistance égoïste, Dieu, en Christ, nous cherche. Comme un berger qui laisse ses quatre-vingt-dix-neuf brebis pour retrouver celle qu’il a perdue, le Seigneur part à la recherche des siens (Luc 15 : 1-7). Cette image a pris un jour une nouvelle signification pour moi. J’étais dans un désert d’Afrique du Nord, en compagnie de Bédouins, qui n’avaient pour la plupart jamais entendu parler de Jésus. Mon ami Marc connaissait le chef de famille d’une tribu bédouine. Il s’appelait Zayed et il nous avait invités, Marc et moimême, à lui rendre visite. Il nous a fallu rouler des kilomètres et des kilomètres, à travers nulle part, pour enfin trouver ces nomades. Dès notre descente de voiture, j’ai eu le sentiment d’avoir fait un bond en arrière dans le temps. Nous avons marché dans le désert et rencontré des hommes et des femmes assis sous de larges tentes qui les protégeaient un peu du soleil de plomb. Nous étions entourés de toutes sortes d’animaux. Zayed nous a invités à nous asseoir auprès des siens, juste à côté d’un troupeau de brebis et de chèvres. Faisant preuve d’une hospitalité chaleureuse, ils nous ont

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offert des choses à grignoter pendant qu’ils faisaient bouillir une sorte de lait sur une cuisinière de fortune construite à même le sol. Et nous avons commencé à discuter. Ils nous ont parlé des différents endroits où ils avaient voyagé ces derniers temps, ils nous ont décrit leurs habitudes de vie, très proches de la terre. Les gardiens de troupeaux bédouins ont l’habitude de conduire leurs familles de lieu en lieu dans le désert. Selon les saisons, ils trouvent eau et nourriture dans des endroits différents ; ils y construisent des abris. Leurs animaux constituent leur gagne-pain et leur principale occupation consiste à s’occuper d’eux quotidiennement. Au cours de la discussion, je leur ai raconté l’histoire de la brebis perdue de Luc 15. Jésus y décrit un berger qui, ayant perdu l’une de ses cent brebis, a laissé les quatre-vingt-dix-neuf autres pour partir à sa recherche. Quand il l’a trouvée, il l’a mise sur ses épaules et l’a ramenée. Et tout le monde a pu se réjouir de la brebis retrouvée. À la fin de mon récit, tous les Bédouins autour de moi acquiesçaient de la tête. Zayed m’a dit : « Chacune de nos brebis a une grande valeur. Si j’en perdais une, je deviendrais complètement fou jusqu’à ce que je la retrouve. Je ne pourrais pas dormir tant que je ne l’aurais pas trouvée. Et quand je l’aurais retrouvée, je serais extrêmement heureux ; et ma famille se réjouirait avec moi ». J’ai souri, puis j’ai ensuite expliqué à Zayed, à sa famille et à ses amis : « Cette histoire est une image de l’amour de Dieu pour nous. Il nous a créés et nous avons une grande valeur à ses yeux. Même si nous nous sommes égarés loin de lui, il vient pour nous chercher. Il a fait quelque chose qui semble absolument fou pour la plupart des gens : il a envoyé son Fils mourir sur une croix pour notre péché, afin que nous puissions être sauvés. Vous vous donnez beaucoup de mal quand vous recherchez une de vos brebis ; sachez que Dieu aussi met tout en œuvre pour rechercher ses enfants ; jusqu’à ce qu’il les trouve ».

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La grâce de Dieu qui fait tomber notre résistance

Certains diront sûrement qu’il nous faut tout de même croire à cet amour divin qui vient à notre rencontre, non ? Il n’y aurait donc pas que Dieu à l’œuvre dans notre salut. Chacun a le choix d’accepter ou de rejeter la miséricorde de Dieu manifestée en Christ, n’est-ce pas ?

Absolument. Le mystère de la miséricorde divine ne s’oppose en aucun cas à la responsabilité de l’homme. Chaque chapitre de ce livre s’articule autour de la décision de suivre Jésus que chacun d’entre nous peut prendre. Mais la Bible dit clairement que cette décision ne commence pas par une invitation à notre propre initiative ; livrés à nous-mêmes, nous serions perdus à tout jamais. Si nous pouvons, en tant que pécheurs, chercher un jour Dieu, c’est uniquement parce que le Christ, notre Sauveur, est d’abord venu nous chercher. Le Dieu de l’univers est allé par-delà la dureté de notre cœur, il a vaincu notre résistance égoïste et notre rébellion, afin de nous sauver de nous-mêmes : voilà toute la gloire de l’Évangile ! Une telle grâce met en lumière la merveilleuse démarche de Dieu envers nous et crucifie une fois pour toutes notre orgueil devant lui. Au Kazakhstan, à notre arrivée à l’aéroport, ma femme et moi avons fait la connaissance de Vitalina. Cette jeune femme allait être notre traductrice durant quatre semaines. Elle nous a accompagnés partout pendant notre séjour dans la ville de Caleb. Elle a commencé par nous conduire jusqu’à un taxi à bord duquel nous avons tous pris place pour nous rendre à l’orphelinat. — Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? m’a demandé Vitalina. — Je suis pasteur. — Pasteur ? Pourquoi êtes-vous pasteur ? Vous ne savez pas que Dieu n’existe pas ? Dieu, c’est pour les faibles, m’a-t-elle brutalement rétorqué. — C’est vrai, ai-je répliqué en souriant. Je suis faible et Dieu est fort. Il a fait quelque chose pour moi et en moi que je n’aurais jamais pu faire par moi-même.

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Depuis cette première conversation dans le taxi, chaque jour, j’ai parlé du Seigneur et de son amour à Vitalina. À chaque occasion qui se présentait, Heather et moi lui avons expliqué que, en Christ, Dieu nous avait aimés au point de nous adopter. Et que cet amour nous poussait à adopter Caleb. Au cours de ces quatre semaines, Vitalina nous a constamment entendus parler de Dieu : celui qui nous cherche avec fidélité, qui vient à nous dans notre faiblesse et nous fascine à cause de son amour. Puis c’est arrivé ! C’était notre dernière soirée dans la ville de Caleb et nous étions à l’aéroport, sur le point d’embarquer. Nous avions enregistré nos bagages et reçu nos cartes d’embarquement. Vitalina m’a alors pris à part. — J’ai besoin de vous dire quelque chose. — Oui, ai-je répliqué. Que se passe-t-il ? — La nuit dernière, j’ai compris que Dieu existe vraiment. Et j’ai reconnu qu’il vous a envoyés ici pour me chercher. Il a fait quelque chose pour moi et en moi que je n’aurais jamais pu imaginer. La nuit dernière, je me suis repentie de mes péchés, et je suis devenue une disciple de Jésus… Je suis maintenant une enfant de Dieu ! a-t-elle ajouté avec enthousiasme. Mon visage s’est éclairé d’un grand sourire, reflet de mon cœur qui bondissait de joie. Je me suis réjoui avec Vitalina, je l’ai encouragée et j’ai prié pour elle. Ce moment a été très court car l’avion était prêt à décoller. J’ai pris Caleb et, alors que Heather et moi montions à bord de l’avion, nous nous sommes retournés ; nous tenions un enfant dans les bras et disions au revoir à une enfant blottie dans les bras du Père. Je loue Dieu de ce qu’il n’a pas voulu que la demande de salut vienne de nous ! Dans notre péché et notre rébellion, nous ne l’aurions jamais choisi. Je le loue de ce qu’il a pris l’initiative de nous appeler à suivre Jésus, et de nous rendre capables de le suivre. Ainsi, à cause de sa grâce qui vient à bout de nos résistances, nous trouvons enfin une satisfaction éternelle pour nos âmes. Être chrétien, c’est être aimé, cherché et trouvé par Dieu. Être chrétien, c’est avoir compris que votre péché vous séparait de Dieu. Vous ne méritiez que sa colère. Et pourtant ! Malgré vos 62


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ténèbres et alors que vous étiez mort, sa lumière a brillé sur vous. Il vous a parlé. Il vous a invité à le suivre. Sa majesté a ébloui votre âme et sa miséricorde a couvert votre péché. Par sa mort, il vous a ramené à la vie. Êtes-vous bien au clair sur cette question : si vous êtes aujourd’hui son enfant, c’est uniquement par la grâce qu’il vous a accordée. Pas à cause du bien que vous auriez pu faire, des prières que vous auriez prononcées, des engagements que vous auriez pris, des bonnes cases que vous auriez cochées. En êtes-vous convaincu ?

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CHAPITRE TROIS

Religion superficielle et régénération surnaturelle Le christianisme est radicalement différent de toutes les autres religions. Je l’ai compris récemment, lors d’un voyage en Inde ; j’y ai fait connaissance de communautés hindoue, musulmane, bouddhiste et sikh. J’ai passé un moment au bord du Gange. C’est un fleuve sacré pour les hindous. Chaque année, ils sont des millions à s’y rendre pour méditer sur ses rives, se baigner ou effectuer des rites religieux. Selon les traditions védiques (fondement des croyances et pratiques hindoues), les hindous croient que le Gange est une source de purification spirituelle ; c’est pourquoi ils s’y lavent régulièrement. Ils croient également que cette rivière constitue le point de passage de la mort à la vie. Ils incinèrent donc leurs défunts sur ses berges, puis dispersent leurs cendres dans le fleuve, leur assurant ainsi un salut immédiat. (Certains se contentent de jeter les dépouilles dans le fleuve.) En quittant ce lieu, les gens em65


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portent un peu d’eau, qu’ils utiliseront lors des rituels de purification dans leurs villes ou villages. L’hindouisme prescrit différents rituels à différents dieux. Les hindous croient que le chemin qui mène à la rémission des péchés et à la libération du cycle de la vie et de la mort est pavé d’hommages au Gange (ou plus précisément à la déesse Ganga, représentée par le fleuve). Dans une autre partie de la région, j’ai entendu, cinq fois par jour, des appels à la prière, par haut-parleurs. Les musulmans y répondent en se rendant à la mosquée ; ils y récitent des prières, d’abord courbés les mains sur les genoux, puis prosternés face contre terre, puis debout. Le prophète Mahomet leur a prescrit, dans le Coran, d’honorer Allah par ces temps de prière ; à des moments précis, de manières précises, dans des conditions précises. J’ai aussi visité un centre de formation de bouddhistes tibétains. Plus de cinq-cents moines vivent dans cette propriété qui comprend un monastère, une bibliothèque, une école et deux grands temples. De tous côtés, des fidèles s’inclinaient devant des statues d’or et de pierre. Certains tournaient en rond en récitant des mantras et en activant des moulins à prières. Ces moines suivent les enseignements de Bouddha et croient qu’il faut suivre le chemin octuple : vision parfaite, pensée parfaite, parole parfaite, action parfaite, moyens d’existence parfaits, effort parfait, prise de conscience parfaite, concentration parfaite. Ils croient qu’en suivant cette voie lente et difficile vers le salut, ils pourront entrer un jour dans le nirvana et connaître une libération du désir et de la souffrance. J’ai demandé à l’un de ces moines pourquoi il faisait tout cela. Il m’a répondu : — Parce que je veux trouver la paix et le repos. — Comment allez-vous les trouver ? ai-je demandé. — Je ne sais pas, je suis toujours en recherche, m’a-t-il répondu. Lors de ma dernière soirée en Inde, j’ai passé un moment dans une communauté sikh. Là des gens étaient réunis pour honorer l’enseignement des dix gurus ayant établi et défini le sikhisme. Les hommes, qui ont interdiction de se couper les cheveux, portaient des turbans de différentes couleurs ; les femmes avaient la tête 66


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couverte. Ils sont entrés dans le temple et se sont inclinés devant les écritures sikhs, le Guru Granth Sahib. Ce livre saint décrit le chemin vers la vérité et la vie ; il est le centre du culte sikh. Les fidèles ont ensuite reçu un petit bol de nourriture : le partage est une tradition de la religion sikh. Ces quatre grandes religions ont un dénominateur commun : dans chacune d’entre elles, un enseignant (ou un groupe d’enseignants) préconise un chemin à suivre pour honorer Dieu (ou différents dieux) et connaître le salut (quel qu’en soit son sens). Dans l’hindouisme, les maîtres antiques ont transmis les traditions védiques et ses rituels. Dans l’islam, Mahomet a dicté (dans le Coran) les cinq piliers que tout musulman doit appliquer. Dans le bouddhisme, le chemin octuple n’est qu’une des quatre nobles vérités enseignées par Bouddha ; les fidèles doivent suivre des centaines d’autres règles. Dans le sikhisme, dix gurus ont indiqué un ensemble de préceptes comme étant la voie vers la vérité et la vie. Le christianisme se démarque radicalement de tout cela. Quand Jésus est monté sur la scène de l’histoire de l’humanité, il a appelé des disciples. Il ne leur a pas dit : « Obéissez à telles règles. Observez telle réglementation. Accomplissez tels rites. Suivez tel chemin. » Non. Il a dit : « Suivez-moi ! » Par ces deux petits mots, Jésus a montré que son but n’était pas de leur enseigner une religion ; mais de les inviter à une relation personnelle avec lui. Il ne leur a pas dit : « Allez par là pour trouver la vérité et la vie ! » Il a dit : « C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 : 6). Son appel était le suivant : « Venez à moi ! Soyez dans ma paix ! Recevez ma joie ! Trouvez en moi un sens à votre vie ! » Cet appel est stupéfiant et complètement révolutionnaire ! Mais c’est le cœur même de la définition d’un disciple de Jésus. Nous ne sommes pas appelé à croire ou à faire certaines choses. Nous sommes appelé à nous accrocher au Christ comme à la source de la vie. Mais nous avons raté quelque chose ! Avec le temps, le christianisme n’est devenu qu’une religion parmi tant d’autres, une option parmi bien des options. Doucement et subtilement, nous 67


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avons laissé la foi chrétienne se transformer en un ensemble de lois, règlements, pratiques habituelles et principes à observer. Les hindous se baignent dans le Gange ; les chrétiens se font baptiser à l’Église. Les musulmans prient le vendredi ; les chrétiens louent Dieu le dimanche. Les bouddhistes récitent des mantras ; les chrétiens chantent des cantiques. Les sikhs lisent leur livre saint et partagent avec les nécessiteux ; les chrétiens lisent leur Bible et donnent aux pauvres. Attention : je ne veux absolument pas dire que nous ne devons pas nous faire baptiser, louer Dieu, lire la Bible ou nous occuper des pauvres ! Mais nous devons être très vigilants, car nous pourrions très bien faire toutes ces choses sans avoir aucun lien avec Jésus.

Le poids des lois

Pensez aux personnes à qui Jésus s’adressait en disant : « Suivez-moi ! » Ces pêcheurs galiléens vivaient dans un monde obnubilé par les lois et les règlements religieux. Les maîtres de la Loi avaient déformé les commandements de l’Ancien Testament ; y obéir était devenu le seul moyen de gagner la faveur de Dieu. Qui plus est, ces enseignants y avaient ajouté diverses instructions que tout Juif pieux devait suivre.

La Loi de Dieu dans l’Ancien Testament ordonnait, par exemple, de ne pas voyager le jour du sabbat. Des enseignants ont commencé à se demander : « Voyons, qu’est-ce qui constitue un voyage ? Peut-on se déplacer à proximité de sa maison ? Peut-on se rendre chez un ami ? Si oui, jusqu’à quelle distance ? » Ils ont alors établi une nouvelle règle : « Le jour du sabbat, vous pouvez vous déplacer dans un rayon d’un kilomètre autour de votre maison. Mais si, à l’intérieur de cette zone, vous avez quelque part de la nourriture prévue pour ce jour de sabbat, alors cet endroit sera considéré comme une extension de votre maison ; et, à partir de là, vous pourrez vous déplacer dans un rayon d’un autre kilomètre ». En bref, en plaçant votre nourriture à des endroits stratégiques, vous pouviez passer le sabbat à voyager dans toute la ville ! La loi interdisait aussi de transporter une charge le jour du sabbat. Les maîtres se sont alors demandés : « Qu’est-ce qui est considéré comme une charge ? Les vêtements en sont-ils une ? » Ils 68


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ont donc déclaré que porter ses vêtements sur soi n’était pas une charge. Mais en transporter un, si ! Il était donc possible de porter sur soi une veste le jour du sabbat, mais il était interdit d’en transporter une ! Un écrivain a dit : Les tailleurs ne gardaient même pas une aiguille avec eux le jour du sabbat, par crainte d’être tentés de raccommoder un vêtement et d’ainsi travailler. On ne pouvait ni acheter ni vendre, on ne pouvait pas non plus teindre ou laver le linge. […] On ne pouvait même pas bouger les chaises de peur de creuser un sillon dans le sol en les traînant ; une femme n’était pas autorisée à se regarder dans le miroir, car elle risquait d’apercevoir un cheveu gris et d’être tentée de l’arracher10. C’est du temps de toutes ces lois (et pas seulement celles concernant le sabbat) que les disciples de Jésus ont vécu. Dans un tel contexte, les paroles de Jésus sont pleines de fraîcheur : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme » (Matthieu 11 : 2829). Quelle douceur ! Quel contraste avec les : « Redoublez d’efforts, travaillez plus dur, faites davantage et améliorez-vous » des religieux de l’époque ! Nous n’avons pas besoin de plus de lois afin de mériter le salut. Nous sommes pécheurs et nous ne pourrons jamais nous sauver nous-mêmes. Ce n’est pas le nombre de plongeons dans un fleuve ou notre bonne manière de prier qui fera la différence ! Ce n’est pas le nombre de pas que nous faisons sur tel ou tel chemin, ou le nombre de pauvres que nous aidons. Le mal est profondément enraciné dans notre cœur. Impossible de le cacher. Nos « bonnes » prières, « bonnes » paroles, « bons » cantiques, « bonnes » offrandes et même notre vie « bonne » s’avèrent impuissants. Ce n’est pas « redoubler d’efforts » dont nous avons besoin. Nous avons besoin d’un cœur nouveau.

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Jongler pour Dieu

Jésus n’est pas venu nous offrir une vie religieuse superficielle. Il est venu nous offrir une vie nouvelle, par une régénération surnaturelle. Quelle est la différence ? La religion superficielle consiste à croire certaines vérités et à faire certaines actions. Comme évoqué précédemment, ce genre de croyances foisonne aujourd’hui. C’était déjà le cas à l’époque de Jésus. Pensez à sa conversation avec Nicodème, un dirigeant du peuple juif. Comme beaucoup de ceux qui se disent chrétiens aujourd’hui, Nicodème croyait d’une certaine manière en Jésus, il le respectait, tout en cherchant à obéir aux commandements des Écritures. Il priait et se rendait au temple pour adorer Dieu ; il lisait la Bible et même il l’enseignait. Sa vie était exemplaire : droite, honorable et vertueuse. Qui plus est, il faisait tout cela pour honorer Dieu. Vu de l’extérieur, c’était tout bon. Mais quelque chose clochait à l’intérieur. Malgré tout son côté religieux, Nicodème n’avait pas de vie spirituelle en lui.

Vous arrive-t-il de vous sentir comme cela ? D’avoir l’impression que votre foi ne consiste qu’à croire certaines vérités, accomplir certains actes et cocher certaines cases ? Et tout cela pour gagner l’approbation de Dieu. Avez-vous le sentiment de ne jamais en faire assez ? Malgré tous vos efforts pour prier, lire la Bible, donner et servir dans l’Église. D’être fatigué d’essayer de plaire à Dieu par vos actions ? Avez-vous l’impression de ressembler à un jongleur d’assiettes qui essaye de maintenir en l’air le plus grand nombre possible d’objets sans les casser ? Votre foi est-elle en fin de compte principalement une obligation, un devoir plutôt qu’un délice ? Voilà le fléau de la religion superficielle ! S’efforcer constamment de faire des choses sans transformation intérieure. Un écrivain a décrit ainsi la version chrétienne de la religion superficielle : Vous […] cherchez à plaire à Dieu en vous soumettant à des lois et des règlements extérieurs et en vous conformant à certains comportements imposés par la société chrétienne au milieu de laquelle vous avez décidé de vivre. Vous espérez ainsi y être « acceptable ». En vivant de la sorte, vous perpétuez la tradition païenne d’une pratique religieuse tout humaine. En cherchant 70


Religion superficielle et régénération surnaturelle à être droit, vous devenez des idolâtres : vous adorez « le christianisme » plus que le Christ11 !

Au mépris de sa parole, de sa pensée, de sa volonté et de ses jugements, des hommes (et des femmes) à travers le monde entier sont prêts à consacrer à Dieu ce qu’il condamne : leurs efforts d’hommes et de femmes. Quoi de plus écœurant et pitoyable que la chair qui tente de se sanctifier12 !

Un cœur nouveau

Jésus a réagi à la religion superficielle de Nicodème par ces mots : « À moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu. […] À moins de naître d’eau et d’Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3 : 3, 5). Que voulait-il dire ? Des centaines d’années auparavant, Dieu, par la bouche du prophète Ézéchiel, avait fait une promesse à son peuple. C’est à cela que Jésus fait référence : Je vous aspergerai d’eau pure et vous serez purifiés. Je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. Je retirerai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. C’est mon Esprit que je mettrai en vous. Ainsi, je vous ferai suivre mes prescriptions, garder et respecter mes règles. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos ancêtres, vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. (Ézéchiel 36 : 25-28)

Comprenez-vous le lien entre naître d’eau et l’Esprit ? Jésus souligne la promesse de Dieu de donner à son peuple un cœur nouveau. Un cœur qui serait, avant toute chose, lavé du péché, purifié de toutes ses impuretés. L’Éternel a fait semblable promesse par l’intermédiaire du prophète Jérémie : « Je mettrai ma loi à l’intérieur d’eux, je l’écrirai dans leur cœur. […] Je pardonnerai leur faute et je ne me souviendrai plus de leur péché » (Jérémie 31 : 33-34). C’est exactement ce que Jésus est venu faire. Le Nouveau Testament le présente ainsi : « C’est lui qui sauvera son peuple de 71


SUIS-MOI

ses péchés » (Matthieu 1 : 21). Quand Jean le Baptiste le voit pour la première fois, il s’écrie : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1 : 29). L’Écriture est pleine d’images de Dieu lavant le péché de son peuple. L’Éternel déclare : « Même si vos péchés sont couleur cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige » (Ésaïe 1 : 18). David prie : « Lave-moi complètement de ma faute et purifie-moi de mon péché » (Psaumes 51 : 4). Ces images de l’Ancien Testament ne sont qu’un avant-goût du pardon qui apparaît finalement, par Christ, dans le Nouveau Testament. Paul s’adresse ainsi à des personnes anciennement connues pour leurs nombreux péchés : « Mais vous avez été lavés, mais vous avez été déclarés saints, mais vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus » (1 Corinthiens 6 : 11). Jean écrit : « Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal » (1  Jean 1 : 9). Une telle purification est un cadeau de Dieu. Tout à fait immérité. Offert uniquement par grâce. Pour reprendre les mots de Paul : « Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été révélés, il nous a sauvés. Et il ne l’a pas fait à cause des actes de justice que nous aurions pu accomplir, mais conformément à sa compassion, à travers le bain de la nouvelle naissance » (Tite 3 : 4-5). Face à la sainteté divine, nous ne pouvons absolument rien faire pour nous purifier. La Bible l’annonce clairement. Notre cœur sera toujours taché par le péché. Même si nous travaillons d’arrache-pied. Même si nous prions avec ferveur. Même si nous donnons généreusement. Même si nous aimons jusqu’au sacrifice. Voici ce que la Bible enseigne : c’est par la foi en Christ, et par la foi seulement, que nous pouvons être sauvés de nos péchés. La foi est anti-œuvres. Avoir la foi, c’est avoir compris que vous ne pouvez rien faire ; mais que Jésus a tout accompli par sa vie, sa mort et sa résurrection. Avoir la foi, c’est avoir compris que le plaisir que Dieu trouve en vous ne sera jamais lié à ce que vous faites pour lui ; mais dépendra toujours de ce que Jésus a fait pour vous. Venez à Christ, il purifiera votre cœur : l’invitation est simple. Elle s’adresse à chaque hindou au bord du Gange comme à chaque 72


Religion superficielle et régénération surnaturelle

lecteur de ce livre. La vérité de l’Évangile est révolutionnaire : nous n’avons pas à nous laver nous-mêmes de nos péchés. Nous avons juste à nous en détourner et à placer notre confiance en Christ. Et recevoir un cœur nouveau et purifié. Alors, Dieu, dans sa grâce, ne se souvient plus de nos péchés.

Aucune trace

Un Anglais avait acheté, à un prix vertigineux, une belle RollsRoyce. La publicité annonçait qu’elle ne tomberait jamais, jamais, en panne. Un jour, à la grande surprise de notre homme, elle est bel et bien tombée en panne ! Il se trouvait très loin de la ville et a donc dû téléphoner chez Rolls-Royce : « Vous savez, cette voiture qui ne devait jamais, jamais, tomber en panne ? Eh bien, elle est en panne ». Un mécanicien est arrivé rapidement, par hélicoptère, sur le lieu de la panne. Il a réparé la voiture et le conducteur a pu reprendre la route. Il s’attendait évidemment à recevoir une facture de Rolls-Royce. Un tel service devait être très onéreux (ce n’est pas tous les jours qu’un mécanicien arrive en hélicoptère à l’endroit où votre voiture est en panne !) Plusieurs semaines après l’incident, la facture n’était toujours pas arrivée. L’homme voulait clore ce dossier, il a donc appelé la société Rolls-Royce : « J’aimerais payer la réparation de ma voiture afin de régler cette histoire une fois pour toutes ». La réponse de Rolls-Royce : « Monsieur, nous sommes désolés, mais nous n’avons absolument aucune trace d’un quelconque problème concernant votre voiture ». N’est-ce pas merveilleux ? Le Dieu de l’univers affirme à tous ceux qui viennent à Christ pour recevoir un cœur nouveau : « Je n’ai absolument aucune trace d’un quelconque problème dans ta vie ».

Notre plus grand besoin

Voilà la Bonne Nouvelle du royaume ! Qui répond au besoin le plus grand de notre vie. Par Jésus, Dieu pardonne nos péchés et nous réconcilie avec lui. Mais si nous ne faisons pas attention, nous pouvons subtilement déformer cette Bonne Nouvelle. Et finir par ignorer notre besoin le plus grand. 73


SUIS-MOI

Aujourd’hui, partout dans le monde, des gens pensent que l’Évangile de Jésus-Christ est synonyme de guérison physique et de prospérité matérielle. « Venez à Jésus, annoncent-ils, et vous serez physiquement récompensés. » Ce n’est pas le cœur de l’Évangile. Oui, Jésus est capable de guérir les corps et oui, Jésus a autorité sur les maladies douloureuses ; mais ce n’est pas le cœur du message de Jésus. Nous n’irons pas proclamer à travers toute l’Europe : « Placez votre confiance en Christ et le cancer disparaîtra ! » Nous n’irons pas crier à travers toute l’Afrique : « Placez votre confiance en Christ et le sida disparaîtra ! » Nous n’irons pas crier à travers le monde entier : « Placez votre confiance en Christ et vous serez riche et en bonne santé ! » Ceci n’est pas la Bonne Nouvelle du Christ. La Bonne Nouvelle du Christ est bien plus extraordinaire que cela ! La Bonne Nouvelle du Christ, ce n’est pas que Jésus vous guérira immédiatement de toutes vos maladies ; c’est avant tout qu’il pardonnera vos péchés pour toujours. La Bonne Nouvelle du Christ, ce n’est pas que si votre foi est suffisamment grande, vous pourriez recevoir une récompense physique et matérielle sur cette terre. La Bonne Nouvelle du Christ, c’est que si votre foi en Jésus est semblable à celle d’un enfant, vous serez réconcilié avec Dieu pour l’éternité. Ne ressemblons pas au paralysé de Matthieu 9 et à ses amis. Ils sont venus vers Jésus comme s’il n’était qu’un faiseur de miracles capable de répondre sur-le-champ à leurs besoins physiques. Ils s’attendaient à une guérison. Mais à leur grande surprise, ils ont d’abord entendu ces paroles : « Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés » (Matthieu 9 : 2). Jésus a ainsi clairement montré que sa priorité n’était pas de soulager la souffrance, mais d’en extirper la racine : le péché. Et c’est notre besoin le plus grand. Durant des années, ma belle-mère a lutté contre un diabète, un cancer du sein, une neuropathie et une maladie dégénérative des yeux ; elle a aussi subi plusieurs opérations de la main et a beaucoup souffert d’un pied. À travers toutes ces épreuves, elle se disait chrétienne. Elle croyait en effet en Jésus. C’était une dame respectable, aimable, bienveillante et généreuse. Elle ressemblait pourtant à Nicodème : elle savait beaucoup de choses au sujet de Jésus, mais elle avait besoin de naître de nouveau. 74


Religion superficielle et régénération surnaturelle

Un jour, tout a changé. Ma belle-mère a compris combien elle avait besoin de la grâce de Dieu. Elle s’est détournée d’elle-même et de son péché ; et elle a placé sa confiance en Christ, le Seigneur de sa vie. Dans sa miséricorde, Dieu lui a donné un cœur nouveau : un cœur purifié de tout péché et plein d’assurance en Dieu. Alors même qu’elle expérimentait une régénération spirituelle, son physique se dégénérait de plus en plus. Ses reins ont commencé à lâcher. Elle a effectué plusieurs séjours à l’hôpital. Finalement, une nuit, elle a fait une hémorragie cérébrale et elle est partie. Que s’est-il passé ? Jésus l’a-t-il laissé tomber quand elle avait le plus besoin de lui ? Pas du tout ! En réalité, il l’avait guérie là où elle en avait le plus besoin, et elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Le témoignage de sa vie (et de sa mort) est simple : vous pouvez faire confiance à Christ quand vous avez du diabète, vous pouvez lui faire confiance quand on vous diagnostique un cancer du sein, vous pouvez lui faire confiance pour votre neuropathie, vous pouvez lui faire confiance pour votre maladie dégénérative des yeux, vous pouvez lui faire confiance quand vous souffrez d’une insuffisance rénale et vous pouvez lui faire confiance quand une hémorragie massive affecte votre cerveau. Parce qu’au beau milieu de toutes ces souffrances, vous savez que Jésus a répondu au besoin le plus fondamental de votre cœur. Vous savez que vous avez été lavé de tous vos péchés et vous n’avez plus rien à craindre de lui. Vous avez uni votre vie au seul homme qui ait vaincu la mort et qui ait extirpé la racine de toute la souffrance, le péché. Vous n’avez donc aucune raison de vous inquiéter. Même si votre corps ne tient plus. Même si vous êtes en train d’exhaler votre dernier souffle. Même si votre cœur cesse de battre. Vous pouvez affirmer la parole de Dieu : « Mort, où est ton aiguillon ? Enfer, où est ta victoire ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et ce qui donne sa puissance au péché, c’est la loi. Mais que Dieu soit remercié, lui qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1  Corinthiens. 15 : 55-57). Le pardon est le plus grand cadeau de Dieu parce qu’il répond à notre plus grand besoin. Nous avons bien plus besoin d’être purifiés du péché que d’être guéris du cancer. Nous avons bien plus besoin du pardon de nos fautes que de l’extraction d’une tumeur. 75


SUIS-MOI

Et c’est exactement cela que le Christ nous apporte : un cœur nouveau, lavé de tout péché. Désormais et pour toujours, nous n’avons plus rien à craindre.

Un esprit nouveau

Nous mettons trop souvent un point final ici, mais la foi chrétienne ne s’arrête pas là. Le pardon de ses péchés est devenu pour beaucoup le cœur de leur vie chrétienne. Bon nombre de « chrétiens » restent ainsi coincés au niveau du pardon. Ils croient que Jésus les a purifiés de leurs péchés ; mais ils ne connaissent toujours pas de changement authentique, radical, réel dans leur vie. Ce n’est pas ainsi que cela devrait se passer. La promesse de Dieu, en Ézéchiel, va plus loin : « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. […] C’est mon Esprit que je mettrai en vous. Ainsi, je vous ferai suivre mes prescriptions, garder et respecter mes règles » (Ézéchiel 36 : 26-27).

Ce qui nous aide à comprendre ce que Jésus disait à Nicodème : naître de nouveau signifie naître d’eau et d’Esprit. C’est extraordinaire ! Non seulement Jésus pardonne vos péchés, mais il vous remplit de son Esprit. Chers amis, laissez-vous interpeller par cette vérité : quand vous venez à Jésus, il dépose la source de sa vie au cœur même de votre vie ! Cette vérité est le cœur de l’appel de Jésus à le suivre. Quand vous devenez chrétien, vous mourez et Jésus devient votre vie. Pour paraphraser Paul : « Vous êtes morts avec Christ, et vous n’êtes même plus vivants. Au lieu de cela, Christ est vivant en vous, et la seule façon pour vous de vivre, c’est par la foi en lui » (Galates 2 : 20). Paul écrira par la suite : « Et si Christ est en vous, votre corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais votre esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, celui qui a ressuscité Christ rendra aussi la vie à votre corps mortel par son Esprit qui habite en vous » (Romains 8 : 10-11). C’est le message renversant du christianisme : Jésus est mort pour vous afin de pouvoir vivre en vous. Il ne se contente pas d’améliorer votre ancienne nature. Il vous en offre une entièrement nouvelle ; et totalement unie à la sienne.

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Religion superficielle et régénération surnaturelle

Quand Heather et moi étions fiancés, nous menions des vies totalement différentes. Je terminais mes études et j’avais à peine de quoi survivre. Je mangeais des pâtes chinoises à quasiment tous les repas ! J’essayais tant bien que mal de m’en sortir. Quand à Heather, elle enseignait dans une école primaire. Elle avait donc un revenu régulier (c’est-à-dire un bon cash-flow) et pouvait s’offrir autre chose que des pâtes chinoises. Au bout de douze mois de fiançailles, nous nous sommes retrouvés devant nos familles et une foule d’amis, prêts à unir nos vies. Ce jour-là, j’ai reçu un tas de magnifiques cadeaux. Le plus important était une épouse resplendissante qui aimait Dieu ! Mais savez-vous ce que j’ai aussi reçu ? Un bon cash-flow. C’était génial ! Avant la cérémonie, je n’avais rien sur mon compte en banque. À l’instant où j’ai dit « oui », j’ai brusquement récupéré tout ce qui se trouvait sur le compte en banque de ma femme ! Sans rien avoir à faire pour le gagner ! Je n’ai pas dû me rendre à son école et enseigner ses élèves. Je n’ai pas dû me trouver un emploi. Tout ce qui appartenait à Heather m’appartenait désormais. Tout simplement parce que j’avais uni ma vie à la sienne. C’est pareil avec Jésus. En beaucoup, beaucoup mieux ! Quand vous venez à lui, quand vous unissez votre vie à la sienne, tout ce qui lui appartient est à vous. Oui, sa justice remplace votre injustice. Mais il y a plus. Quand vous venez à lui, son Esprit remplit votre esprit. Son amour devient votre amour. Sa joie devient votre joie. Ses pensées deviennent vos pensées. Ses désirs deviennent vos désirs. Sa volonté devient votre volonté. Son dessein devient votre dessein. Sa puissance devient votre puissance. La vie chrétienne consiste donc à « laisser sortir » la vie de Christ qui est en vous. Ni plus ni moins. Voilà la différence fondamentale entre religion superficielle et régénération surnaturelle. La religion superficielle, avec ses vérités à croire et ses choses à faire, est une contrefaçon de la vie « chrétienne ». Elle passe totalement à côté de ce que signifie réellement suivre Jésus. Par contre, la régénération surnaturelle, conduit à une vie chrétienne authentique, une vie éveillée par l’Esprit, la vérité, l’amour, la passion, la puissance et le dessein de Jésus. 77


SUIS-MOI

Être un disciple et devenir un faiseur de disciples

C’est exactement ce dont Jésus parle après son « Suivez-moi » aux quatre pêcheurs. Souvenez-vous, il leur a dit : « Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Matthieu 4 : 19). Remarquez bien que, dans cette invitation, il ne leur dit pas ce qu’il les appellera à faire, mais bien de ce qu’il leur fera faire. Les missions données aux disciples ne pourront être accomplies que grâce à son œuvre en eux. Au fur et à mesure que les disciples suivent Jésus, il transforme tout en eux : leurs pensées, leurs désirs, leur volonté, leurs relations, et au plus profond, leur raison même de vivre.

« Suivez-moi, leur dit Jésus, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes ». Il utilise là une image qui leur est familière. Il les appelle, dès le début, à une mission qui exigera toute leur énergie : répandre l’Évangile dans le monde entier ! C’est autre chose que de sillonner un lac pour y chercher du poisson ! Parce qu’ils sont disciples de Jésus, ils feront d’autres disciples. Suivre le Christ conduira chacun d’eux à aller à la pêche d’hommes. À la fin de l’Évangile de Matthieu, nous retrouvons le Fils de Dieu sur une montagne, avec ces mêmes disciples. Logiquement il leur dit : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28 : 19-20). Quelque chose s’est passé entre Matthieu 4 et Matthieu 28 ! Jésus a transformé ses disciples en faiseurs de disciples. Quand ils se sont retrouvés sur la montagne, ils avaient hâte d’annoncer à tous la vie, la mort et la résurrection du Christ. Pardonnés de leurs péchés, et bientôt remplis de l’Esprit de Dieu, ils étaient prêts à sacrifier leur vie ; pas simplement pour être disciples de Jésus, mais aussi pour faire des disciples de Jésus. Pêcher des hommes deviendra capital pour eux. Et cela leur coûtera très cher. À la Pentecôte, Pierre prêche l’Évangile à des milliers de personnes, et par la suite, à des foules un peu partout. Nous l’avons déjà dit : pour avoir refusé de se taire, il est mort crucifié à l’envers, selon la tradition. André prêchait l’Évangile en Grèce : il a aussi 78


Religion superficielle et régénération surnaturelle

été crucifié. Jude faisait de même près de l’actuelle Turquie : il a été battu à mort. Thomas faisait des disciples en Inde et a eu le côté transpercé par une lance. Pour avoir annoncé l’Évangile, Jacques a été décapité, Philippe lapidé et Matthieu brûlé vif. Ces hommes ont littéralement donné leur vie pour faire des disciples de Jésus. Parce qu’ils étaient eux-mêmes des disciples de Jésus. Ces disciples avaient connu une telle transformation en eux que cela se manifestait par une multiplication au travers d’eux. Jésus transformait leurs pensées : ils devenaient convaincus que les gens avaient besoin d’entendre l’Évangile. Jésus transformait leurs désirs : ils désiraient ardemment que chacun entende l’Évangile. Jésus transformait leur volonté : ils se sentaient poussés à donner leur vie pour proclamer l’Évangile. Jésus transformait leurs relations : par amour pour les autres ils leur annonçaient l’Évangile, qu’importe le prix à payer. Ils étaient devenus des faiseurs de disciples au péril de leur vie. Jésus avait transformé leur raison même d’exister : leurs vies en ont été bouleversées à jamais. Et nous ? Avons-nous raté quelque chose ? Christ nous a donné un commandement qui peut coûter cher : « Allez, baptisez et enseignez toutes les nations ! » En observant l’Église aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’une mutation s’est opérée : nous avons transformé l’ordre de Jésus en une invitation plus confortable : « Rassemblezvous, faites-vous baptiser et restez sur place ! » Essayez de demander à des chrétiens autour de vous ce que signifie concrètement « faire des disciples ». Les réponses risquent de ne pas être très claires et vous récolterez probablement beaucoup… d’hésitations ! Il semblerait que nous nous soyons mutuellement exemptés de nos responsabilités de pêcheurs d’hommes ! La majorité de ceux qui se disent chrétiens aujourd’hui n’a pas comme objectif dans la vie de faire de toutes les nations des disciples. En réalité, rien que d’y penser, la plupart sont effrayés. Il est d’ailleurs bien possible que vous soyez tenté, ici, de refermer ce livre en pensant : Ce n’est pas pour moi. S’il vous plaît, ne le fermez pas ! Réfléchissons ensemble. La Bible n’affirme-t-elle pas que tout disciple de Jésus est censé faire d’autres disciples de Jésus ? L’appel de Jésus à le suivre n’était-il pas, dès le début du christianisme, un appel à devenir des pêcheurs 79


SUIS-MOI

d’hommes ? Et n’avons-nous pas l’impression que les premiers disciples l’on fait par envie et non par obligation ? Les premiers disciples dans Matthieu 28 ont-ils dû être contraints par Jésus à obéir à son ordre ? Non. Ils étaient poussés, par une force surnaturelle intérieure, à obéir à cet ordre. Même la mort ne pouvait pas les en empêcher. Mais alors qu’est-ce qui nous empêche, nous, d’obéir aujourd’hui ? Chacun d’entre nous. Pourquoi tant de soi-disant chrétiens restent-ils sur la touche ? Ils sont parfois impliqués dans les rouages du fonctionnement de l’Église mais pas prêts à donner leur vie pour faire de toutes les nations des disciples. Avec amour, passion, sacrifice et joie. Avons-nous fait le choix d’une religion superficielle plutôt que de vivre une régénération surnaturelle ?

Un trop-plein surnaturel

Une liste de choses à faire et à ne pas faire, des principes à respecter et des rituels à observer (pour la plupart semblables à ceux des autres religions) : si la foi chrétienne ne consiste qu’en cela, nous n’avons pas grand-chose à offrir au monde. Pourquoi donc choisir le christianisme plutôt que l’islam ou l’hindouisme s’ils sont fondamentalement identiques ? Tout le monde n’est-il pas en train de suivre des règles en phase avec leurs habitudes religieuses ? Et ne seront-ils pas tous récompensés un jour, d’une manière ou d’une autre, pour l’avoir fait ? Si notre foi chrétienne n’est que religion superficielle, rien ne pourra nous convaincre de renoncer à notre confort, modifier nos priorités, sacrifier nos biens, risquer notre réputation ou même perdre notre vie pour devenir témoins du Christ. Nous avons toutes les raisons de nous cantonner dans une foi strictement personnelle qui nous convient très bien, et qu’on n’imposera ni aux gens de son entourage, et moins encore au monde entier. Une telle approche superficielle du christianisme conduit toujours à une mentalité de spectateur dans l’Église. Mais, si le christianisme est effectivement une question de régénération surnaturelle… Si le Dieu de l’univers a touché notre âme par sa grâce, s’il a pardonné tous nos péchés et nous a remplis 80


Religion superficielle et régénération surnaturelle

de son Esprit, alors, une telle mentalité de spectateurs est spirituellement inconcevable ! Si notre cœur, nos pensées, nos désirs et nos relations ont été radicalement bousculés par le Christ, faire sa volonté devient alors notre priorité absolue. Si vous êtes réellement un disciple de Jésus, vous vous sentirez obligé, de manière surnaturelle, à faire des disciples. Un vrai disciple de Jésus n’a pas besoin d’être convaincu, persuadé ou manipulé. Chaque personne qui suit Jésus selon la Bible devient pêcheur d’hommes. Je vous ai parlé, dans mon premier chapitre, de Tom et de Julie. Tous deux étaient prisonniers d’une foi religieuse et superficielle. Jusqu’au jour où Christ a saisi leurs cœurs et transformé leurs vies. Dès sa nouvelle naissance, Tom a mis sa vie à profit pour conduire les autres à Jésus. Il a animé des études bibliques sur son lieu de travail. Avec sa femme, il a accompagné des couples, les aidant à grandir en Christ. Depuis qu’il est sauvé, il a partagé l’Évangile en Amérique du Sud, en Europe de l’Est et au Moyen-Orient. De la même manière, depuis que Julie est sauvée, elle s’est aussi consacrée à faire des disciples sur son campus. Elle a passé quelques mois en Afrique de l’Ouest ; elle y a annoncé l’Évangile dans une ville de 90 000 habitants, dont 99,8 % étaient musulmans. Après avoir fini ses études, elle s’est mariée et a emménagé avec son mari dans un quartier défavorisé présentant un fort taux de criminalité, pour y annoncer et y vivre l’Évangile. Ahmed est médecin sur l’île la moins évangélisée de la terre. Il est issu d’une famille de musulmans extrêmement fervents et très riches. Il a fait sept fois le pèlerinage à La Mecque. Mais par la grâce de Dieu, il a rencontré, dans le cadre de son travail, des missionnaires chrétiens qui lui ont annoncé l’Évangile. En entendant parler de Christ, Ahmed a découvert une paix qui lui était jusquelà totalement inconnue. Il est devenu un disciple de Jésus tout en sachant que cela lui coûterait cher. Dès que sa famille l’a appris, il a été ligoté et battu. Sa femme l’a quitté et ses enfants l’ont abandonné. Il ne peut plus exercer la médecine. Il vit en permanence sous une menace de mort de sa famille. Mais rien ne peut empêcher Ahmed de faire des disciples. Lorsqu’il a commencé à suivre Jésus, il a demandé à Dieu de se 81


SUIS-MOI

servir de lui pour annoncer l’Évangile à un millier de personnes dans le courant de l’année. À la fin de cette première année, il avait annoncé la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu en Christ à plus de quatre mille personnes ! Sanja vit, dans la pauvreté, en Inde ; elle est maman de deux petites filles. Quand elle est tombée enceinte de la deuxième, son mari l’a abandonnée ; il ne voulait pas avoir à payer de dot, plus tard, pour leurs mariages. Honteuse, Sanja a été obligée de retourner vivre chez ses parents. Enseignée dans la religion hindoue, elle a été surprise de découvrir, dans son village, une Église qui s’occupait des femmes enceintes. Elle y a entendu parler de l’amour infaillible de Dieu en Christ. Elle s’est repentie de son péché et a placé sa confiance en Jésus ; elle savait pourtant que cela augmenterait son déshonneur dans sa communauté. Elle participe aujourd’hui à la vie de son Église en s’occupant des femmes enceintes dans le besoin. Elle partage l’Évangile avec tous les hindous qu’elle connaît. Si vous demandiez à Tom, Julie, Ahmed ou Sanja pourquoi ils sont ainsi devenus des faiseurs de disciples, aucun ne répondrait en vous disant que c’est parce qu’ils sont obligés. C’est bien parce qu’ils le veulent ! Dieu a accordé à ces frères et sœurs un cœur nouveau, un cœur lavé du péché et rempli de son Esprit. Répandre l’Évangile est la conséquence naturelle (ou surnaturelle), non pas d’une religion à laquelle ils adhèrent, mais de leur relation avec Christ.

Êtes-vous né de nouveau ? Qu’en est-il de vous ?

Êtes-vous plongé dans une religion superficielle, ou avez-vous fait l’expérience de la régénération surnaturelle ? Qu’est-ce qui est le plus important à vos yeux : suivre scrupuleusement des pratiques et des principes chrétiens, ou vous cramponner de toutes vos forces au Christ lui-même ? Êtes-vous certain d’être pardonné de vos péchés ? D’être rempli de son Esprit ? En fin de compte, êtes-vous né de nouveau ?

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Religion superficielle et régénération surnaturelle

Tout est nouveau chez le disciple de Jésus : son cœur, sa pensée, ses désirs, sa volonté, ses relations et son objectif. « Suivez-moi, disait Jésus, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes ». Ce n’est pas une invitation à s’engager dans une religion superficielle. C’est une invitation à savourer le bonheur qui n’existe que dans une relation surnaturelle avec lui. Il vous appelle à être captivé par sa grandeur et transformé par sa grâce. Détournez-vous de votre péché et de vous-même ! Et faites-lui confiance, lui le sauveur tout-puissant de votre âme, celui qui satisfait pleinement. Mais attention ! Cela ne veut pas dire : « Faites de Jésus votre Seigneur et Sauveur personnel ! »

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David Platt

QU’A VOULU DIRE JÉSUS PAR CES MOTS : « SUIS-MOI » ?

être réellement disciple de Christ ? Peut-on affirmer croire en Jésus sans avoir saisi le cœur de son message ? Malheureusement, oui. C’est même bien plus fréquent qu’on ne le pense ! David Platt nous exhorte à examiner cette question fondamentale : que signifie suivre Jésus ?

« Suis-moi », dit-il. Deux mots très simples, mais

David Platt est auteur et pasteur de l’Église de Brook Hills à Birmingham (ÉtatsUnis). Il enseigne la Bible et forme des responsables d’Église à travers le monde entier. David est marié et père de quatre enfants.

SUIS-MOI

Peut-on se dire chrétien sans

SUIS-MOI

appel de Jésus, votre vie aura toujours un sens. Vous déborderez de joie! Mais il y aura un prix à payer. Cet appel n’est pas une invitation à réciter une prière. C’est un appel pressant et radical à perdre votre vie.

Un appel à mourir. Un appel à vivre. Avez-vous répondu à cet appel ?

9 782362 491900 ISBN 978-2-36249-190-0 publié au Canada par

9 782905 253248 ISBN 978-2-905253-24-8

14,90 €

David Platt

vous. Si vous répondez à cet

David Platt

qui peuvent tout changer pour

Un appel à mourir. Un appel à vivre. Préface de Francis Chan


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