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LA CROIX Kevin
DeYoung Richard
Coekin Yannick
ChristosWahab
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EN QUATRE MOTS
Dans La croix en quatre mots, les auteurs livrent un exposé clair, rafraichissant et stimulant de l’œuvre de Jésus-Christ. À partir de textes bibliques majeurs, ils font résonner dans nos cœurs quatre mots qui définissent notre salut et notre vie nouvelle. Un livre facile à lire qui nous rappelle la beauté de l’Évangile et nous pousse à le partager. Vincent BOURREL Pasteur de l’Église Baptiste Toulouse Métropole
Ce petit livre amène à méditer sur les privilèges qui découlent de la croix. Laissez votre cœur s’émerveiller en réalisant tout à nouveau la grandeur de ce que Jésus a accompli pour vous ! J’ai particulièrement apprécié le lien qui est fait entre la croix et la mission, dans le dernier chapitre. Benjamin EGGEN Auteur de Soif de plus ? et Une vie de défis
L’Évangile de Jésus-Christ répondra toujours aux besoins les plus fondamentaux de l’être humain, liberté, pardon, justice. Quelle que soit la culture, ou l’époque le but de notre existence ne trouve tout son sens qu’à la croix. Cette méditation contemporaine de l’œuvre de Christ fait du bien à l’âme. Yanick ETHIER Pasteur, Président de Sola, Coalition pour l’Évangile, Canada
La croix de Christ vous intrigue ? Votre cœur a besoin de s’émerveiller à nouveau ? La Croix en quatre mots est un excellent ouvrage. Court et facile à lire, ce livre vous plongera au cœur du mystère de l’amour réconciliateur de Dieu. Tim CHESTER Pasteur de la Grace Church (Boroughbridge, Royaume-Uni) membre de la faculté Crosslands Training Auteur de L’Église au quotidien
Ce petit ouvrage invite à poser nos regards sur ce qui est au cœur même de la foi chrétienne : la mort de Jésus sur la croix, son sens et sa portée pour chacun de nous. L’approche des orateurs, pédagogique et concise, est particulièrement adaptée à ceux et celles qui font leurs premiers pas dans la foi chrétienne. Mais ces quatre chapitres font aussi du bien au lecteur chrétien affermi, en le recentrant sur l’essentiel : l’œuvre de Christ et la nouvelle vie qu’elle implique pour chacun de nous. Matthieu SANDERS Pasteur de l'Église évangélique baptiste de Paris-Centre
C’est un livre vraiment utile et je vais largement le diffuser. Je l’ai lu d’une traite en prenant beaucoup de notes. Alistair BEGG Auteur, pasteur de l’Église Parkside Church (Ohio, États-Unis)
« Redites-moi l'histoire ! » Quel rappel magnifique, et accessible aux personnes qui ne connaissent pas encore le Christ, du cœur du glorieux Evangile – de la rédemption, de la propitiation et de la justification. James HELY HUTCHINSON Directeur de l’Institut Biblique de Bruxelles
Nous perdons notre joie lorsque nous oublions la croix ou que nous ne saisissons pas que nous avons absolument besoin de son œuvre de réconciliation. La Croix en quatre mots redirige notre regard vers « Christ crucifié ». Ce livre nous rappelle l’amour qui a porté notre péché afin que nous puissions connaître la vraie liberté, le pardon, la justice et reconnaître le sens qu’il donne à notre vie. Cet ouvrage très utile renouvellera votre cœur et votre esprit en vous faisant redécouvrir les merveilles d’un si grand salut. Melissa KRUGER Auteure, directrice du contenu à The Gospel Coalition Auteure de Quoi que tu fasses, je veux que tu saches (BLF, 2021)
Ce remarquable petit livre est à la fois profondément biblique et intensément concret, facile à lire, réconfortant et stimulant. Je reconnais bien là les ministères des auteurs. Ils livrent une explication limpide de la croix. Ils définissent fidèlement la mission et en donnent des applications précises, chacune agrémentée d’illustra-
tions nouvelles, très bien choisies. Ce petit livre est excellent. Il mérite d’être acheté en plusieurs exemplaires et offert à tous les chrétiens, jeunes convertis ou disciples de longue date. Je l’ai beaucoup aimé et il m’a été très utile. Il m’a poussé à louer Dieu, une fois de plus, pour la croix de Christ ! Trevor JOHNSTON Recteur, Église All Saints de Belfast (Royaume-Uni) Président de la Irish Men’s Convention [Convention des hommes irlandais]
Chacun des quatre mots choisis par les auteurs (liberté, pardon, justice, sens) évoque une étape fondamentale de ce que représente la croix dans la foi chrétienne. Par un style dynamique et des illustrations bien choisies, quatre exhortations nous encouragent et s’achèvent par une série de questions à méditer, pour s'approprier concrètement chacun des sujets-chapitres. Ce livre devrait faire tressaillir nos cœurs de la joie d'être libérés, nous faire pleurer sur notre péché effacé et nous faire aimer celui qui nous a justifié sans déroger à la justice parfaite de Dieu. Il veut enfin nous encourager à consacrer toutes nos forces à vivre et à proclamer l'Évangile de Jésus-Christ. Fred BICAN Pasteur de l’Action Biblique de Grasse, Président de l’Action Biblique France
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EN QUATRE MOTS
Édition originale publiée en anglais sous le titre : The Cross in four words • Co-Mission © 2020 • The Good Book Company Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Édition publiée en français : La croix en quatre mots • Co-Mission © 2021 • BLF Éditions • www.blfeditions.com Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : E2m • Entre2mondes@gmx.com Couverture et mise en page : NouvelleCreation Impression n° XXXXX • Evoluprint • 10, rue du Parc • 31151 Fenouillet Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Nouvelle version Segond révisée (Bible dite « à la Colombe »), © 1978 Société biblique française. Avec permission. Les caractères italiques sont ajoutés par les auteurs du présent ouvrage. Les autres versions employées sont indiquées en lettres abrégées et concernent la Nouvelle Bible Segond (NBS), la Bible version Segond 21 (S21), la Bible du Semeur (BDS), la Bible en français courant (BFC) et la Bible « Nouvelles éditions de Genève » (NEG). Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés. Une coédition BLF Éditions et Évangile21 978-2-36249-588-5 978-2-36249-589-2
Broché Numérique
Dépôt légal 1er trimestre 2021 Index Dewey (CDD 23) : 234 (index alternatif : 232.96) Mots-clés : 1. Salut et grâce. Évangile. Pardon. Justification. 2. Crucifixion et résurrection de Christ. 3. Pâques
SO MMAIRE Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.. Liberté.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Comment Dieu rachète son peuple
2.. Pardon.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Comment Dieu pourvoit à la propitiation pour le péché
3.. Justice.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Comment Dieu déclare juste le coupable
4.. Le sens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 Comment la croix nous appelle à la mission Les auteurs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 À propos d’Évangile 21. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
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PRÉFACE Mike Evans Président de Évangile 21
Ce refrain du remarquable chant de Getty et Townsend, La Puissance de la Croix, saisit en peu de mots le thème de ce livre : Ô puissance de la croix, Christ s'est fait péché pour moi, Prend sur lui la colère, Je suis pardonné à la croix.
La croix est au centre de l’histoire biblique et elle est aussi son point culminant. Depuis la chute, cette rébellion impardonnable et ingrate du premier Adam, toute l’histoire biblique et toutes les histoires de la Bible pointent d’une manière ou d’une autre vers la croix ou le second Adam. La croix seule satisfait parfaitement la justice de Dieu, et offre par pure grâce le pardon. Bref, la croix est la seule solution au problème de la séparation de l’homme avec son Créateur.
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La croix, selon le plan souverain de Dieu, était prévue de toute éternité (1 Pierre 1 : 19-20). Elle n’est en aucun cas la réponse d’un Dieu démuni, pris au dépourvu par la rébellion de l’homme. Bien au contraire, elle figure dans le projet éternel de notre Dieu trinitaire. Dieu le Père nous a choisis avant la fondation du monde pour être ses enfants d’adoption (Éphésiens 1 : 4-5) ; Dieu le Fils, conformément à la volonté de son Père, s’est livré volontairement au supplice de la croix pour nous racheter et nous pardonner (Éphésiens 1 : 7-8) ; Dieu le Saint-Esprit nous a régénérés en nous apposant son sceau, signe de notre appartenance irréversible à la famille de Dieu et arrhes de notre héritage futur (Éphésiens 1 : 13-14). La croix est le lieu où un échange historique, sans précédent, a eu lieu. Dieu a imputé à Christ mon péché en le regardant et en le traitant comme je le méritais, en déversant sur lui toute sa juste colère contre le péché pour qu’ensuite il puisse m’imputer sa justice. Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait (devenir) péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. 2 Corinthiens 5 : 21
Nul homme ne peut comprendre ou sonder le mystère de la croix. À partir de cet échec apparent, alors que Jésus a affronté la souffrance, l’obscurité et l’abandon, qui aurait pu imaginer l’œuvre de dimension
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cosmique qu’il a accomplie ? À bout de forces, sur le point de rendre l’âme, Jésus a prononcé le mot de la fin : « Tout est accompli » (Jean 19 : 30). Les auteurs de ce court livre ne disent pas tout mais, avec pertinence, ils saisissent l’essentiel. Chaque chapitre est, soit un appel à l’adoration en réponse au « tout est accompli », soit un appel à l’action pour faire connaître cette solution unique et suffisante au problème de l’être humain. Les questions posées à la fin de chaque chapitre constituent une partie essentielle du livre pour enraciner ou approfondir notre compréhension du sujet abordé. Ce livre rassure et rétablit l’équilibre à une époque, où trop souvent les messages sont empreints d’un anthropocentrisme coupable, où l’épanouissement, le bien-être et le ressenti de l’homme se substituent à la gloire et la majesté de Dieu et à l’appel solennel de porter sa croix en acceptant les souffrances qui découlent d’une vie de disciple. Je ne peux que recommander la lecture « slow » de ce livre, car il ravive notre foi en nous ramenant au cœur de l’Évangile ! Cette citation d’un sermon de John Stott est éloquente : Face à la croix, nous pouvons donc nous dire à la fois : « Je l'ai fait, mes péchés l'ont envoyé là » et « Il l'a fait, son amour l'a emmené là ».
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IN T RODUCTION Richard COEKIN
Le thème principal du ministère et de la prédication des premiers chrétiens était : « Christ crucifié ». Or, au premier siècle, proclamer « Christ crucifié » paraissait insensé : ––Le mot « Christ » signifie « oint ». Il fait référence au Roi sauveur que Dieu a choisi et qu’il a promis depuis des siècles par l’intermédiaire des prophètes de l’Ancien Testament. Les gens s’attendaient à ce que le Christ arrive avec une puissance et une gloire auxquelles personne ne résisterait. ––Le mot « crucifié », quant à lui, renvoie à la crucifixion, le châtiment que les Romains infligeaient aux criminels. Il était conçu pour que la personne connaisse la mort la plus horrible, la plus cruelle et la plus infamante qu’on puisse imaginer. Proclamer « Christ crucifié », c’était donc aussi absurde que de vanter les mérites d’une « eau sèche ».
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L’apôtre Paul lui-même écrit que ce message est comme une « cause de chute » (quelque chose de révoltant) dans son propre milieu juif et une « folie » (quelque chose d’absurde) pour les autres peuples : Les Juifs, en effet, demandent des signes, et les Grecs cherchent la sagesse. Or nous, nous proclamons un Christ crucifié, cause de chute pour les Juifs et folie pour les non-Juifs ; mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, un Christ qui est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. 1 Corinthiens 1 : 22-24, NBS
De nos jours effectivement, le message de Christ crucifié reste révoltant et insensé pour le monde qui nous entoure. Paul explique que « les Juifs demandent des signes » parce qu’à l’époque, ils avaient du respect pour tout ce qui est pouvoir et grosse influence. Ils aspiraient à ce qu’un puissant guerrier les libère de l’occupation romaine et ils étaient attachés aux rituels impressionnants du temple. Le monde n’a pas vraiment changé. Il classe les gens selon leur pouvoir et leur influence dans la société, selon ce qu’ils gagnent ou ce qu’ils possèdent. Notre culture est fascinée par les célébrités et les familles royales. Nos discussions tournent autour de certaines personnes, non parce qu’elles sont vertueuses, mais parce qu’elles sont célèbres. Dans le monde reli-
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gieux, on tend à révérer des chefs de file puissants et très connus, comme le pape. Encore de nos jours, il est difficile d’admirer un homme qui se faisait un devoir de mourir dans d’atroces souffrances et dans le déshonneur, sur une croix, pour nos péchés. Le monde a du mal à respecter les Églises qui prêchent un tel homme. Hier comme aujourd’hui, le message du Christ crucifié semble être une « cause de chute » pour beaucoup. Paul disait aussi que « les Grecs cherchent la sagesse » parce que la société gréco-romaine avait du respect pour les connaissances impressionnantes – elles étaient gages de succès dans la vie. La culture de l’époque encourageait à admirer les philosophes religieux. C’étaient des érudits talentueux et des orateurs agréables à écouter. Là encore, les choses ne sont guère différentes de nos jours. Notre monde révère ceux qui ont suivi de hautes études et obtenu les meilleurs diplômes. Nous préférons les gourous spirituels qui, tel le Dalaï-Lama, écrivent des best-sellers promettant le bien-être sans remettre en cause notre moralité. Encore de nos jours, il faut vivre à contre-courant pour vénérer un artisan de Galilée qui nous alerte sur l’enfer et divise l’opinion publique. Beaucoup ont du mal à respecter les chrétiens qui suivent un tel homme. Hier comme aujourd’hui, le message du Christ crucifié ressemble pour beaucoup à une folie sans queue ni tête.
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Richard Dawkins, un brillant biologiste d’Oxford, mais athée, décrit dans son best-seller Pour en finir avec Dieu, la mort de Jésus en ces termes méprisants : J’ai qualifié l’expiation, doctrine centrale du christianisme, de vicieuse, sadomasochiste et repoussante. Il faudrait aussi la taxer de folie furieuse* […].
L’expiation, à savoir la réconciliation des pécheurs avec Dieu sur la croix, est clairement une cause de chute et une folie pour Dawkins. Il ne l’a pas comprise. La croix n’a rien à voir avec un prétendu Dieu horriblement « sadomasochiste », qui se plairait à souffrir. Au contraire, l’expiation raconte le sacrifice extraordinaire d’un Dieu en faveur de l’humanité. Dawkins n’a pas compris que la croix ne parle pas de la « folie furieuse » de Dieu, mais de son amour passionné. Pour beaucoup, le Christ crucifié sera toujours une cause de chute et une folie. Certains de vos proches la trouvent peut-être ridicule ou choquante. Pour certains de vos amis, elle est pitoyable ou stupide. Mais cela ne fait rien. Ce dont ils ont le plus besoin d’entendre parler, c’est de Christ crucifié. En effet, Paul explique ensuite que Dieu a délibérément choisi de nous sauver par la crucifixion de Christ pour saper la haute opinion que nous nous faisons de notre personne et la couvrir *
Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu, Paris : Robert Laffont, 2009, p. 374.
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de honte. Depuis toujours, il a prévu de révéler sa puissance divine et sa sagesse en nous sauvant d’une façon qui nous semble bizarre et déroutante afin que nous nous confiions en lui plutôt qu’en nous-mêmes. Pour Paul, le message du « Christ crucifié » ne démontre rien de moins que « la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu ». C’est sa manière efficace et cohérente de sauver, parmi toutes les nations, ceux qui se détournent du péché pour se confier en Jésus. La croix tout au long de la Bible
Beaucoup de chrétiens connaissent probablement l’enseignement de base au sujet du Christ crucifié. Mais mieux nous comprenons la croix, plus nous nous réjouissons de l’impressionnante grâce de Dieu et mieux nous serons à même de l’expliquer aux membres de notre famille, nos amis ou nos collègues incroyants. Le Christ crucifié se trouve au centre du christianisme. La croix est au centre de la création. Elle est le tournant de l’histoire, l’instant décisif au cœur de la Bible et de notre foi. C’est la révélation la plus haute de la gloire de Dieu et la joie la plus profonde de notre éternité. Pour l’éternité, elle va inciter les immenses foules du ciel à adorer l’Agneau de Dieu immolé (Apocalypse 5 : 6-10) ! La croix imprègne toute la Bible, du début à la fin. Par exemple, le mot « bois » qui renvoie à la croix (en
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Actes 10 : 39 et Galates 3 : 13) est également mentionné au début de l’Écriture. Il désigne, dans le jardin d’Éden, « l’arbre de vie » qui maintient les enfants de Dieu en vie (Genèse 2 : 9). À la toute fin, dans une vision magnifique de la nouvelle création de Dieu, on retrouve le même « arbre de vie », guérissant et nourrissant le peuple de Dieu éternellement (Apocalypse 22 : 2). Ce vocabulaire montre la position absolument centrale du Christ crucifié. Un survol de toute la Bible révèle que par sa mort, Christ a glorifié son Père de bien des façons extraordinaires. Elles sont trop nombreuses pour les détailler ici. Par exemple, sa mort a couronné une vie exemplaire qui est un modèle pour nous. Sa mort a aussi réduit à néant les prétentions de Satan sur nous, car Jésus a subi à notre place la peine exigée par la loi de Dieu. Enfin, sa mort nous a sauvés en nous faisant entrer dans une humanité nouvelle. Mais le plus grand exploit accompli par la mort de Jésus, c’est d’avoir satisfait la justice sainte de Dieu. Jésus, comme un paratonnerre, a choisi de prendre sur lui toute la colère de Dieu envers notre péché. Par notre foi en lui, notre péché n’est plus compté à notre crédit. Trois thèmes, trois magnifiques fils rouges, qui parcourent tout l’Ancien Testament donnent l’explication de cette œuvre extraordinaire. C’est pourquoi le Christ ressuscité s’est lui-même tourné vers l’Ancien
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Testament pour expliquer sa mort aux deux disciples désemparés, sur le chemin d’Emmaüs : Alors Jésus leur dit : Hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte et entrer dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. Luc 24 : 25-27
Paul a, lui aussi, souligné l’importance de la croix dans la Bible : Je vous ai transmis, avant tout, ce que j’avais aussi reçu : Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures. 1 Corinthiens 15 : 3
Vous désirez vous émerveiller davantage de la beauté de la croix ? Vous aimeriez annoncer plus clairement qui est le « Christ crucifié » ? Alors, suivez ces trois fils rouges de l’Ancien Testament pour découvrir comment la mort de Christ offre liberté, pardon et justice. La liberté
La plupart des gens aspirent à une forme ou une autre de liberté. Ils veulent, par exemple, se libérer des contraintes sociales, de l’oppression politique ou d’un comportement addictif. La Bible révèle que la
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véritable liberté commence lorsqu’on est libéré du péché pour servir Dieu. Cette libération s’obtient à travers la mort rituelle de Jésus. C’est ce qu’on appelle la « rédemption ». On découvre l’origine de notre rédemption libératrice dans le récit de la Pâque, en Exode 12. Par le sang d’un agneau, Dieu a racheté son peuple de l’esclavage du pharaon et de la mort qui le menaçait. Il lui a donné ainsi la joie d’être libre de l’adorer. Ce récit préfigure la croix. C’est là que, par le sang de Jésus, Dieu nous a rachetés de l’esclavage du péché. Par la croix, nous obtenons la joyeuse liberté de l’adorer à travers notre être tout entier. Le pardon
Beaucoup d’entre nous connaissons bien ce sentiment écrasant de culpabilité et de peur après avoir commis un acte – isolé ou répété – qui a définitivement brisé une relation. La Bible révèle que, si nous sommes prêts à nous détourner de notre péché, Dieu a rendu possible le pardon de tous nos péchés, aussi épouvantables soient-ils, ainsi que la restauration de notre relation avec lui. On découvre l’origine du pardon des péchés dans le récit du jour des Expiations (jour du Grand Pardon), en Lévitique 16. Dans ce texte, nous apprenons que Dieu purifiait son peuple de la culpabilité au moyen d’une
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cérémonie où le sang d’un bouc était versé tandis que l’autre bouc (le bouc émissaire) était chassé au loin. Ce rituel détournait la colère de Dieu (ce qu’on appelle en théologie, la « propitiation ») et octroyait aux Juifs le privilège d’accéder à la présence de l’Éternel. Ce récit, une fois de plus, annonce la croix. C’est là que Dieu nous a purifiés de nos péchés à travers le sang versé de Jésus et en faisant de lui notre bouc émissaire chassé au loin. En conséquence, nous avons l’immense soulagement de recevoir un pardon total ainsi que le privilège d’un accès constant à Dieu au ciel en tant que son peuple pardonné. La justice
Lorsque quelqu’un nous accuse d’avoir mal agi, nous sommes tous très tentés de nous justifier. La Bible montre tout d’abord que nous sommes coupables de nombreux péchés. Si cela ne tenait qu’à nous, nous n’aurions aucune chance que Dieu nous déclare justes au jour de son jugement. Mais ensuite, elle révèle que Dieu a prévu le moyen de nous déclarer justes sans renier sa justice. C’est ce que l’on appelle « être justifié » par la grâce de Dieu au moyen de la foi en Jésus. Plusieurs textes font remonter cette justification à l’Ancien Testament. Le plus magnifique d’entre eux est probablement celui du Serviteur souffrant, en Ésaïe 53. Nous y apprenons comment Dieu a prévu de nous
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admettre au ciel, bien que selon la loi divine, nous, son peuple, soyons coupables. Dieu réalisera cet exploit par le biais d’un serviteur innocent qui mènera une vie juste, avant d’être puni pour nos péchés. Puis il ressuscitera pour nous donner le droit d’aller au ciel grâce à la vie juste qu’il aura menée pour nous. Là encore, ce texte renvoie à la croix. C’est là que Dieu a couronné, en Jésus, la vie parfaitement droite qui nous fait défaut à tous. Cette justice nous est « imputée », c’est-à-dire portée à notre crédit, pour nous rendre aptes à aller au ciel sans altérer la justice parfaite de Dieu. Les chapitres suivants détailleront ces aspects magnifiques de la croix de Christ. Mais j’aimerais vous parler d’une vérité commune entre ces trois notions. Une vérité toute simple mais qui explique très bien ces formidables passages : le principe de la substitution. L’échange des places
Chacun de ces passages fait appel à une substitution dans le cadre d’un sacrifice rituel – un simple échange de places. L’agneau pascal, les boucs du jour des Expiations et le Serviteur souffrant illustrent tous l’échange qui a eu lieu lors du sacrifice de Christ. En effet, à la croix a eu lieu un échange entre Christ et son peuple. Dieu le Fils est devenu l’un d’entre nous, un homme ordinaire, afin de pouvoir échanger sa place
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avec la nôtre sur la croix. Là, il a été traité comme l’un de nous. Il a dû souffrir la pleine mesure de notre châtiment – les tourments, la honte et l’enfer que nous méritions – afin que nous puissions être traités comme si nous étions lui : de dignes héritiers du ciel, les saints enfants de Dieu. Tous ces passages sous-entendent un échange à la fois simple et beau. Jésus est venu échanger sa place avec nous. Pour illustrer ce phénomène, laissez-moi vous raconter l’héroïsme extraordinaire dont a fait preuve Bill Deacon. L’histoire se passe à Bristow, dans les îles Shetland, au nord-est de l’Écosse. Bill Deacon s’occupait de l’hélitreuillage à bord d’un hélicoptère des secours en mer. En novembre 1997, un cargo, le Green Lily, s’est brisé sur des rochers au milieu d’une mer démontée. Des canots de sauvetage avaient été envoyés, mais ils ne pouvaient pas s’approcher suffisamment du navire en détresse pour sauver l’équipage prisonnier à bord. Bill Deacon a compris que le seul espoir de sauver ces hommes était de quitter l’hélicoptère pour descendre sur le navire. Une fois sur le pont, et dans des conditions terribles, il a attaché les membres de l’équipage les uns après les autres pour qu’ils soient hélitreuillés et mis à l’abri à sa place dans l’hélicoptère. Mais quand les deux derniers marins se sont retrouvés en sécurité à l’intérieur de l’appareil, une énorme vague a emporté Bill Deacon. Son corps a été retrouvé le
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lendemain. Il a reçu à titre posthume la médaille George pour son courage. De même, Christ est descendu du ciel pour sauver son peuple en péril. Contrairement à Bill Deacon, Jésus ne prenait pas seulement le risque de mourir pour le bien des autres. Il savait qu’il allait perdre la vie après avoir souffert non seulement physiquement, mais aussi spirituellement. Il a vidé la coupe de la colère de son Père. C'est comme si un verre d’acide se répandait dans son âme. Mais il l’a fait pour nous offrir la liberté, le pardon et la justice dont nous avions besoin. Pourquoi Jésus a-t-il fait une chose aussi folle ? Parce qu’en dépit de tout, Jésus nous aime… passionnément ! Que Dieu permette un tel sacrifice, c’est une grâce. Que Dieu pourvoie à un tel sacrifice, c’est une grâce infinie. Que Dieu devienne un tel sacrifice, c’est la grâce que nous n’aurions jamais espérée même dans nos rêves les plus fous. Liberté, pardon et justice. Trois mots qui dévoilent la façon dont Dieu répond aux profondes blessures de notre cœur et aux grands problèmes du monde. Trois mots magnifiques qui nous inondent de joie quand nous pensons à « Christ crucifié ». Trois mots passionnants que les chapitres de ce livre vont étudier, expliquer et appliquer à notre vie d’aujourd’hui. Mais il y a un quatrième mot.
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Le sens
Le dernier chapitre raconte l’appel que Jésus nous adresse à suivre ses pas, en vivant, comme lui, pour le bien des autres (Marc 8). Renoncer à soi-même, se charger de sa croix et le suivre, non dans un renoncement qui ne rime à rien, mais en vue du salut des perdus. D’où notre quatrième mot : « sens ». Dans un monde en pleine crise existentielle, la croix de Christ donne du sens à nos vies et à nos Églises. Elle nous mandate pour une mission qui exige tout de nous, mais qui nous donne une raison d’être profondément satisfaisante. C’est en ce sens que nous avons été créés et recréés : pour nous charger de notre propre croix et suivre Jésus dans une vie de service, une vie où l’on fait des sacrifices pour le salut des autres. En tant que chrétiens, nous nous efforçons d’aimer notre entourage de toutes les manières que nous ordonne la Bible. Nous nous opposons à l’injustice, aux préjugés et aux atteintes à l’environnement. Nous cherchons à soulager les victimes de la criminalité, de la pauvreté et de la traite des êtres humains. Nous luttons pour la liberté d’expression, la protection des enfants à naître et la réforme des dénominations religieuses. Mais le don le plus précieux que nous ayons à offrir aux gens de ce monde et à nos villes, c’est le message salvateur du « Christ crucifié ». C’est la puissance de Dieu pour sauver les pécheurs des horreurs de l’enfer
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et les transporter dans la sainteté du ciel où ils seront heureux éternellement. Alors, bonne lecture ! Comme nous, laissez-vous émerveiller par « Christ crucifié », « la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » – en quatre mots. NB : ce livre est le fruit d’une série de conférences données lors de REVIVE, la convention annuelle de Co-Mission, un réseau d’implantation et d’édification d’Églises à Londres. Ces Églises ont toutes une même détermination à proclamer le glorieux message du « Christ crucifié » à toutes les communautés de leur ville.
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Au commencement De tous les récits de l’Ancien Testament, l’Exode est celui qui définit le mieux la relation de Dieu avec son peuple. Longtemps auparavant, Dieu avait promis à Abraham de très nombreux descendants. Il a tenu parole et ceux-ci étaient désormais suffisamment nombreux pour former une nation. Sauf qu’au début d’Exode, cette immense famille s’est retrouvée asservie aux Égyptiens. En Exode 6 : 6-7, Dieu promet de la libérer pour en faire son peuple. Il veut la racheter pour lui. Cette promesse s’est accomplie à la Pâque juive. Dieu, pour convaincre les Égyptiens de libérer les Israélites, leur a envoyé une série de plaies, mais ils ont refusé de les laisser partir. Pour finir, Dieu a fait mourir le premier-né de chaque famille. C’est ce fléau qui va finalement pousser les Égyptiens à s’exécuter. Pour permettre aux Israélites d’échapper à la malédiction qui allait frapper les Égyptiens, Dieu leur a ordonné de sacrifier des agneaux et d’en badigeonner le sang sur les montants de leur porte. L’ange de la mort allait « passer au-dessus* » de leur maison sans s’arrêter et aucun de ses habitants n’allait succomber. En même temps, ils devaient se préparer à quitter l’Égypte. Les instructions de Dieu pour la Pâque se trouvent en Exode 12.
*
NDT : le mot « Pâques » vient d’un verbe hébreu signifiant « passer au-dessus ».
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LIBERTÉ
Comment Dieu rachète son peuple
Kevin DEYOUNG
Vos erreurs vous suivront toute la vie. C’est ce que le monde enseigne. Nous sommes censés vivre à une époque de relativisme moral, mais il suffit de passer un peu de temps sur internet pour se rendre compte que très peu de personnes en font preuve. C’est un espace impitoyable, un lieu de culpabilisation, d’humiliation, de haine collective sur Twitter. Si quelqu’un a dérapé sur les réseaux sociaux, s’il a publié quelque chose de mal à seize ans, cela restera à jamais dans les archives numériques. Un jour, son employeur le retrouvera. Ses nouvelles connaissances consulteront son profil et le verront. Il n’échappera jamais à son passé. Ses erreurs le suivront toute la vie. Impossible pour lui de revenir en arrière.
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Or, qui n’a jamais commis de fautes ? Les réseaux sociaux ne font qu’amplifier un problème qui existe depuis la nuit des temps. Nous avons tous fait des erreurs. Nous avons tous dit ou fait ce qu’il ne fallait pas à un moment donné. Nous sommes tous des pécheurs. Imaginez que quelqu’un installe un grand écran, puis invite tous vos amis et vos voisins à regarder toute votre vie. Oui, tout ce que vous avez vu, fait, dit et même pensé. Si vous êtes comme moi, vous seriez effondré. Vous feriez tout pour les empêcher de voir ce film, même si vous aviez accompli de nombreuses choses qu’ils pourraient juger formidables. Nul n’aurait envie que l’intégralité de son passé soit étalée aux yeux de tous. Or, en 1 Corinthiens 5 : 7-8, Paul écrit à ses lecteurs qu’ils ont pris un nouveau départ. Ils ne sont plus comme du vieux pain, fabriqué à partir du « levain de perfidie et de méchanceté » (v. 8). Au contraire, ils sont « une pâte nouvelle » et « sans levain ». Ils peuvent oublier leurs erreurs passées et se tourner vers un avenir entièrement nouveau. Pourquoi ? Paul explique qu’ils peuvent prendre ce nouveau départ, « car Christ, notre Pâque, a été immolé » (v. 7). Jésus est mort sur la croix pour nous sauver de nos péchés. Par conséquent, nous, les chrétiens, nous savons ce que le monde ignore : nous pouvons repartir à zéro. Nous faisons partie du peuple de
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Dieu, un peuple libéré du péché. Notre passé ne définit plus notre identité. Qu’est-ce qu’au juste cette liberté ? De quoi sommes-nous libérés ? De quelle manière et dans quel but ? Pour répondre à ces questions, examinons Exode 12. Dans ce chapitre, Dieu donne ses instructions pour le sacrifice de la Pâque. Celui-ci annonce le sacrifice ultime, qui aura lieu des milliers d’années plus tard. Un nouveau départ
L’Exode est l’événement le plus important de toute l’histoire du peuple hébreu. Il en est le tournant – un nouveau départ. Voici les premières instructions de Dieu : Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l’année. Parlez à toute la communauté d’Israël et dites : le 10 de ce mois, on prendra un agneau pour chaque famille, un agneau par maison. Si la famille est trop peu nombreuse pour un agneau, on le prendra avec son voisin le plus proche de la maison, selon le nombre des personnes ; vous répartirez cet agneau d’après ce que chacun peut manger. E xode 12 : 2-4
Les Hébreux formaient un peuple d’esclaves. Ils ne décidaient pas de leur temps. Or, grâce à Dieu, une ère
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nouvelle s’ouvre à eux. C’est pourquoi il dit : « Ce mois sera pour vous le premier des mois ». Ils entrent dans une nouvelle ère. La Pâque marque la fin de la vie qu’ils connaissaient en Égypte et un nouveau départ, en tant que nation d’Israël. C’est en Exode que le mot « communauté » apparaît pour la première fois dans la Bible. Ceux que l’on appelait « les Hébreux » ou « les fils d’Israël » sont désormais qualifiés de « communauté », d’assemblée – c’est exceptionnel. Ce ne sont plus des esclaves, mais un peuple, une nation. Ils peuvent partager un agneau avec d’autres familles, parce qu’ils sont unis en un seul corps. Ils deviennent une nouvelle nation, avec une nouvelle identité, un nouveau nom, un nouvel avenir. Ils peuvent recommencer à zéro. Ils sont libres. Libérés par la foi
En cette soirée de Pâque, les instructions de Dieu à son peuple révèlent qu’il n’existe qu’un seul moyen d’être libre : la foi. Toute l’assemblée de la communauté d’Israël l’immolera entre les deux soirs. On prendra de son sang et l’on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau (de la porte) des maisons où on le mangera. Cette même nuit, on en mangera la chair, on la mangera rôtie au feu avec des pains sans levain et des herbes amères. […]
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Voici comment vous le mangerez : une ceinture à vos reins, vos sandales aux pieds et votre bâton à la main ; et vous le mangerez à la hâte. C’est la Pâque de l’Éternel. E xode 12 : 6 b -8, 11
Pensez à la foi qu’il leur a fallu, non seulement pour quitter l’Égypte, mais pour la quitter précipitamment. Cela faisait 430 ans (v. 40) qu’ils étaient esclaves. Soudain, voilà qu’ils devaient se dépêcher. Ils ne devaient faire preuve d’aucune hésitation. Par la foi, ils ont compris que le moment était venu. La suite des événements révèle la difficulté de ce pas de foi pour les Israélites. Dans le reste d’Exode, ils se plaignent souvent. Quelques semaines après la Pâque, ils regrettent déjà ce à quoi ils ont dû renoncer : « Quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété » (Exode 16 : 3). Puis plus tard, à nouveau : « Nous nous souvenons des poissons que nous mangions gratuitement en Égypte, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l’ail » (Nombres 11 : 5). Des concombres ? Ils avaient la mémoire bien courte ! Mais c’est tout à fait compréhensible. En effet, tout ce qu’ils connaissaient, c’était l’esclavage. Ce n’était pas une vie agréable, mais c’était la leur. Ils suivaient un rythme de vie et une routine. Ils savaient à quoi s’attendre. Ils savaient ce que la journée, le lendemain et même l’année suivante leur réserveraient. Quelqu’un
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leur donnait à manger, leur fixait des objectifs et leur disait quoi faire. Au moins, les choses étaient claires. C’est la raison pour laquelle, dans le désert, ils aspiraient à reprendre leur ancienne vie en Égypte. Ils préféraient retourner à la servitude qu’ils connaissaient plutôt que de faire confiance au Dieu qu’ils ne voyaient pas. Ils regrettaient d’avoir accepté que Dieu les rachète. Toutefois, au début de leur périple, en Exode 12, ils avaient la foi pour percevoir qu’ils avaient besoin de liberté et que l’occasion leur en était donnée… et « ils firent exactement ce que l’Éternel avait ordonné » (Exode 12 : 28). Ils ont obéi à tout ce qu’on leur avait dit. Ils sont sortis d'Égypte par la foi et ont trouvé la liberté. Libérés pour adorer
Imaginez cette première journée. Les gens se réveillent en se disant : Je peux faire ce que je veux. Je peux décider moi-même. Je n’ai plus à fabriquer de briques ! Les Israélites allaient posséder leur propre territoire et avoir leur propre nation. Ils étaient libres. Mais ce n’était pas la liberté au sens où notre société la conçoit. C’est moi qui décide qui je veux être : voilà un idéal bien occidental. Les gens discutent longuement de liberté sexuelle ou de façon de vivre : « Tu es tout à fait libre de choisir. C’est toi qui décides. Ne laisse personne
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d’autre te dire ce que tu dois faire ou penser, qui tu dois être ». C’est ce qu’on nous dit. La Bible conçoit la liberté autrement. La vraie liberté, ce n’est pas de pouvoir être qui nous voulons être. La vraie liberté, c’est celle de pouvoir être qui nous devons être. Il existe une bonne façon de vivre. Autrement dit, notre liberté nous est donnée dans un but précis. Le moment où Moïse pénètre dans la cour du pharaon pour lui transmettre un message de la part de Dieu est un moment crucial dans le récit de l’Exode. On s’imagine souvent une scène impressionnante. Moïse s’avancerait d’un pas solennel et dirait d’une voix tonitruante : « Laisse partir mon peuple ». Il répéterait encore et encore cet ordre sans concession : « Laisse partir mon peuple ! ». Mais nous oublions souvent le reste de ses paroles : « Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : “Laisse partir mon peuple, pour qu’il célèbre une fête en mon honneur au désert” » (Exode 5 : 1). Autrement dit, le but de leur liberté, c’était d’adorer Dieu. Ils étaient libérés de l’esclavage des Égyptiens dans le but d’entrer au service de Dieu. Une fois dans le désert, les Israélites allaient recevoir la loi, qui leur dicterait leur conduite. Autrement dit, ils allaient apprendre à servir Dieu et à lui rendre un culte. Vous remarquerez toutefois que l’on ne sert pas Dieu comme on sert les Égyptiens. Dieu n’impose à per-
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sonne de le servir pour être secouru ou protégé. Il donne la loi après le salut. Dieu sauve gratuitement. Quand les Hébreux ont imploré Dieu d’intervenir en leur faveur, il n’est pas venu leur dire : « Bon, vous, les esclaves, je peux peut-être vous secourir. Je vais vous donner dix commandements, puis je reviendrai dans un an pour faire le point. Si vous les respectez, disons, à 80 %, j’ai quelques plaies en réserve qui devraient vous aider. Mais montrez-moi d’abord comment vous vous comportez ». Eh bien non ! Ce n’est pas comme ça que le salut fonctionne. Ce n’est pas comme ça que la rédemption a lieu. Dieu leur a dit : « C’est moi, l’Éternel, votre Dieu » (Exode 6 : 7). Il les a acceptés comme son peuple, avant qu’ils aient fait quoi que ce soit pour le mériter. Il les a sauvés dans sa grâce, puis leur a donné la loi. La loi ne visait pas à les rendre captifs, mais à préserver leur liberté. Imaginez que vous preniez un virage en épingle à cheveux sur le flanc d’une montagne. Vous roulez au bord d’un grand précipice. Si vous voyez une glissière de sécurité entre ce précipice et votre voiture, qu’allezvous penser dans votre for intérieur ? Allez-vous vous dire : Je déteste ces garde-fous. J’ai horreur qu’on me dicte ma conduite ? Non, vous penserez plutôt : Quelle bonne idée ! Je pourrais avoir ici un grave accident, mais heureusement que quelqu’un a pensé à en mettre.
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Ces barrières vous protègent en vous aidant à suivre la bonne direction. Elles préservent votre liberté. Il en va de même pour la loi de Dieu : elle est donnée au peuple de Dieu non pour le réduire à nouveau en esclavage, mais pour protéger sa liberté. Nous ne sommes pas vraiment libres quand nous cédons à toutes nos envies. Comme les Israélites dans le désert, nous finirons par choisir la voie de l’esclavage. Nous finirons esclaves de l’opinion des autres. Nous serons les esclaves de nos propres aspirations. Nous laisserons nos erreurs passées nous dominer et déterminer notre avenir. La vraie liberté, en revanche, consiste à faire la volonté de Dieu à notre égard, car il sait ce qui est bien. Il est bon d’être libres d’adorer Dieu à cause de sa personne. Dieu dit : « J’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Égypte. Je suis l’Éternel » (Exode 12 : 12). Chaque fois que vous lisez « l’Éternel », il s’agit du nom divin en hébreu : Yahvé. C’est le nom que Dieu s’est donné lorsqu’il s’est révélé à Moïse dans le buisson ardent (Exode 3). Ce nom signifie : « Je suis qui je suis ». Il n’est pas n’importe quel dieu, il est Dieu lui-même. Il a envoyé les dix plaies pour vaincre les dieux d’Égypte et pour montrer à Israël et au monde entier que lui seul, l’Éternel est Dieu. Chacune des plaies s’est abattue sur un élément qui représentait un dieu ou une déesse d’Égypte. Les Égyptiens avaient une déesse du Nil, une autre pour les grenouilles, une autre pour le bétail, etc. Par ces plaies,
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Dieu disait que ces soi-disant dieux et déesses n’étaient pas Dieu. Ils ne sont pas Dieu. Ils ne sont pas Dieu. Ils ne sont pas Dieu. Seul l’Éternel est digne d’adoration. Seuls ceux qui le suivent connaissent la vraie liberté. Ils connaissent la rédemption, celle pour laquelle JésusChrist mourra, des siècles plus tard, afin de nous offrir la vraie liberté. Libérés de la mort
Le sacrifice de la Pâque a opéré ce que Dieu avait promis : il a poussé le pharaon à libérer ses esclaves. Les Israélites sont partis dans le désert, prêts à rendre un culte au Dieu qui les avait sauvés. Les Israélites n’avaient cependant pas uniquement besoin d’être libérés d’un esclavage physique. Pour nous non plus, la liberté dont nous avons le plus besoin n’est pas de cette nature. L’épître aux Hébreux dirige notre attention sur un autre type de servitude. Jésus a accepté d’être crucifié pour « délivrer tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l’esclavage » (Hébreux 2 : 15). Les gens sont toujours esclaves de la peur de la mort. Ils font de l’exercice, mangent sainement, prennent des comprimés et font tout leur possible parce qu’ils veulent absolument continuer à vivre. Pourtant, si nous prenons un peu de recul, la vérité nous apparaît :
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cent pour cent des vivants décéderont. Oui, chacun d’entre nous. Si nous voulons trouver la vraie liberté, une liberté durable, une liberté à vie, nous devons résoudre le problème de la mort. Les Égyptiens étaient eux aussi esclaves de cette peur. Ils avaient une multitude de dieux pour les récoltes, la fertilité, la santé et pour leur permettre de franchir en sécurité les portes de la mort. Ils disposaient de tout un panthéon pour les aider à affronter la mort et se sentir préservés de celle-ci. Mais Dieu, l’Éternel Dieu, a vaincu toutes ces divinités. Le dernier des fléaux, le meurtre des premiers-nés, a montré aux Égyptiens que leurs dieux ne pouvaient pas les libérer de la mort. Poussés par la peur, ils ont fini par libérer les Israélites, « car ils disaient : nous périssons tous » (Exode 12 : 33). La Pâque enseigne aussi une autre vérité : il y a un Dieu qui peut libérer de la peur de la mort. Quand l’Éternel traversera l’Égypte pour frapper et qu’il verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l’Éternel passera par-dessus la porte et ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour (vous) frapper. E xode 12 : 23
Les Israélites ont dû choisir un agneau le dixième jour du premier mois (v. 3). Il leur a fallu le tuer au soir du quatorzième jour (v. 6). Puis, ils ont dû en
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badigeonner le sang sur le montant de la porte et sur le linteau de leurs maisons pour éviter l’ange de la mort (v. 7, 13). L’agneau sacrifié a pris la place du premier-né dans leurs maisons. En accomplissant ce sacrifice, ils ont pu être libérés de la mort. Les Israélites ont peut-être trouvé cela injuste. Après tout, c’étaient eux les opprimés et c’étaient les Égyptiens les oppresseurs. On aurait pu leur pardonner de penser que les Égyptiens étaient les méchants et eux les gentils. Mais désormais, les voilà eux aussi menacés de mort. Ils sont eux aussi soumis au jugement de Dieu, sauf s’ils accomplissent ce sacrifice. Ils ont besoin d’être sauvés. Pourquoi ? La vérité, c’est que les Israélites sont eux aussi des pécheurs. Pécher, c’est se détourner de Dieu. C’est refuser de l’adorer et de vivre selon sa loi. C’est préférer être esclave d’autres choses. C’est enlever les glissières de sécurité au bord du précipice. Cette attitude mène à la mort. Non, le monde n’est pas partagé entre méchants et gentils, entre oppresseurs et opprimés. Non, ce ne sont pas seulement les méchants oppresseurs qui méritent d’être jugés. C’est tout le monde. Oui, chaque personne est coupable de péché et esclave de la mort. C’est pourquoi les Israélites ont dû faire le sacrifice de la Pâque. Dès le tout début de l’histoire de leur nation, Dieu leur a inculqué, à eux qui formaient son peuple, cette vérité singulière : un agneau doit mourir si vous voulez vivre.
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Notre Agneau de Pâques
Il est très facile d’établir le parallèle entre ce premier agneau de la Pâque juive et la croix du Calvaire. Paul le fait quand il écrit aux Corinthiens : « Christ, notre agneau pascal » (1 Corinthiens 5 : 7, S21). En effet, les mêmes réalités se retrouvent dans la croix et dans le tombeau vide. Pour que la mort les épargne, les Israélites devaient avoir confiance dans le sang de l’agneau qu’ils badigeonnaient sur les montants de leur porte. Nous aussi, pour que la mort nous épargne, nous devons avoir confiance dans le sang de l’Agneau qui a été versé sur le bois de la croix. Les Israélites ont mis leur foi en l’agneau et se sont préparés avec assurance à une nouvelle vie. Nous, disciples de Jésus, nous avons foi en l’Agneau et nous nous préparons avec assurance à la vie éternelle. La croix marque un nouveau départ. Un nouveau départ pour Jésus, qui allait ressusciter d’entre les morts. Un nouveau départ pour les disciples, qui étaient envoyés dans le monde. Un nouveau départ pour le monde, qui a commencé à entendre ce message. Et un nouveau départ pour vous. C’est pourquoi Paul décrit les chrétiens comme « une pâte nouvelle », car « vous l’êtes déjà en réalité » (v. 7, BFC). Nous n’avons plus à nous efforcer de devenir nouveaux puisque nous sommes nouveaux. Paul répète
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ailleurs la même idée : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création » (2 Corinthiens 5 : 17, NEG). Vous avez pris un nouveau départ. Vous disposez d’une nouvelle liberté. En Romains 6, Paul affirme que nous ne sommes plus esclaves de la méchanceté et du péché, mais dorénavant esclaves d’une justice qui ne cesse de croître. Selon la philosophie du monde, nous ne pouvons pas nous empêcher d’être ce que nous sommes. Notre identité est d’une importance capitale, car elle régit tous nos actes. Êtes-vous un homme ou une femme ? Êtes-vous noir ou blanc ? Qui êtes-vous ? Voilà votre identité. Comme le chante Lady Gaga, nous sommes « nés comme ça ». Vous êtes né comme ça et vous ne pouvez qu’être ainsi. Vous ne pouvez pas vous en empêcher. Ce que vous devez mettre en avant, c’est ce qui fait votre propre identité. En fait, ce n’est qu’une demi-vérité. Paul n’a de cesse de le répéter de différentes manières : « Soyez ce que vous êtes ». Mais, qui sommes-nous ? Pour les chrétiens, l’identité dont doivent découler toutes nos identités possibles, celle qui revêt le plus d’importance, c’est de savoir si nous sommes en Christ ou non. C’est l’identité fondamentale. Nous devons savoir si nous avons, oui ou non, mis notre foi dans son sacrifice et avons été libérés par Christ.
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Nous sommes nés comme ça. Nous sommes nés pécheurs. Nous sommes nés dans l’esclavage. Mais la bonne nouvelle de l’Évangile est que nous pouvons naître de nouveau, naître autrement. Nous bénéficions d’un nouveau départ, d’une liberté nouvelle, d’un nouveau pardon. Entre la Pâque et la croix
Toujours au sujet du sacrifice de Jésus, observons la différence entre la croix et le sacrifice de la Pâque. La croix accomplit ce que l’agneau pascal préfigurait. Le sacrifice de Jésus libère définitivement. Dieu s’était acheté les Israélites. Ils lui appartenaient. Mais, comme nous l’avons vu, les Israélites n’avaient pas seulement été esclaves des Égyptiens, ils étaient aussi esclaves du péché. Ils devaient donc continuer à accomplir des sacrifices. La loi décrivait comment les sacrifices d’animaux expiaient les péchés du peuple. Le prêtre posait la main sur l’animal et déclarait : « La culpabilité est sur la tête du substitut » (voir Lévitique 1 : 4). L’animal prenait la place du coupable qui retrouvait alors la liberté de rendre à nouveau un culte à Dieu. Ces sacrifices devaient se répéter sans cesse, parce qu’encore et encore, les gens ne parvenaient pas à servir Dieu et à vivre comme ils le devaient. Même s’il arrivait que l’autel reste vide, parfois, les prêtres devaient l’ali-
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menter en permanence pour ne pas laisser la flamme s’éteindre (Lévitique 6 : 12-13). Siècle après siècle, le peuple de Dieu voyait le feu s’élever de l’autel. Année après année, rassemblé au tabernacle, il voyait un autre de leurs moutons conduit à l’abattoir et sentait flotter dans l’air l’odeur tenace du sang. Tout au long de l’histoire d’Israël, jour après jour, cela devait rappeler aux Israélites qu’ils étaient des pécheurs qui avaient besoin d’un Sauveur. Libérés pour toujours
Puis, un jour, est apparu un prophète au regard farouche. Il se nourrissait d’insectes dans le désert. Il s’appelait Jean-Baptiste. Quand il a vu Jésus, il l’a pointé du doigt en disant : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1 : 29). Ce qu’il voulait dire, c’est que cet homme allait mettre un terme à tout cela. La croix de Christ n’a pas seulement payé une dette unique. Elle les a toutes payées. Elle nous a donc rachetés définitivement du péché. Jésus est l’accomplissement de tout ce que le récit de l’Exode annonçait. En lui, nous prenons un nouveau départ. En lui, une nouvelle liberté nous est offerte. Et le plus important, c’est que tout cela, nous le possédons définitivement. Dieu n’observe pas notre conduite dans le but de nous dire : « Et voilà, tu as recommencé ! Tu vas devoir
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vraiment m’obéir pendant une bonne semaine si tu veux rester mon fils ou ma fille ». Non, nous sommes libérés de l’esclavage du péché tout comme les Israélites ont été libérés de l’esclavage physique. Nous avons été rachetés, au prix du sang de Christ. Désormais, nous lui appartenons. Voici le grand paradoxe du christianisme. Vous n’avez plus de dette à payer, mais vous appartenez à quelqu’un d’autre. Vous avez été racheté, ce qui signifie que vous devez dire à votre sujet : « Je ne dois rien, mais je ne suis pas à moi ». Vous êtes libre tout en étant serviteur de Dieu. Arrivez-vous à concilier ces deux notions ? Notre monde en est incapable. Pour lui, vous n’avez que deux options : ––Soit vous devez mériter votre rédemption, faire des efforts, vous tirer vous-même d’affaire. Vous devez prouver à Dieu que vous êtes digne qu’il vous rachète. ––Soit vous êtes libre de faire tout ce que vous voulez parce que Dieu s’en moque. Parce qu’il ressemble à un gentil père Noël qui nous regarderait d’en haut et distribuerait des cadeaux. Ces deux conceptions sont fausses. Voici l’un des passages bibliques les plus à contre-courant de notre culture :
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Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été rachetés à un grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps. 1 Corinthiens 6 : 19-20, S21
Votre corps n’est pas à vous. Votre vie ne vous appartient pas. C’est la sienne. Sur la croix, vous avez été racheté de l’esclavage. Vous avez été libéré, mais libéré pour servir Dieu. C’est la seule liberté qui vaille la peine d’être vécue.
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G UIDE DE DISCUSSION 1. Quand avez-vous souhaité
un nouveau départ ? 2. Quelles sont les libertés auxquelles aspirent les personnes que vous connaissez ? 3. En quoi la liberté biblique est-elle différente de ce que le monde considère d’habitude comme la liberté ? 4. Pourquoi les Israélites ont-ils dû sacrifier un agneau ? 5. Que nous apprend le récit de la Pâque juive sur la nature et les implications de notre rachat par le Christ ? 6. Quelles sont les principales différences entre la Pâque et la croix ? 7. Si vous appartenez à Dieu, comment devez-vous vous comporter ?
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La suite de L’histoire Une fois les Israélites hors d’Égypte, Moïse les conduit au mont Sinaï. C’est là que descend la présence de l’Éternel. Les Israélites savent qu’il s’agit du Dieu qui les a sauvés de l’esclavage, qu’il les aime et les considère comme ses propres enfants. Mais sa présence est terrifiante. Le mont Sinaï était tout en fumée parce que l’Éternel y était descendu au milieu du feu. Cette fumée s’élevait comme la fumée d’une fournaise et toute la montagne tremblait avec violence. (Exode 19 : 18) C’est là que Dieu fait part à Moïse des instructions sur la façon dont les Israélites devront se comporter en tant que nation. Il indique, entre autres, qu’il va habiter parmi son peuple, dans son camp. Dieu donne des consignes pour la fabrication d’une arche. Il s’agit d’un coffre en bois plaqué d’or et couvert d’un « propitiatoire », et qui sera le lieu où, dorénavant, Dieu rencontrera Moïse et lui parlera (Exode 25 : 10-22). Cette arche sera conservée dans le lieu saint, un endroit réservé du tabernacle que le peuple doit construire. La présence de Dieu, qui sur le mont Sinaï s’était manifestée sous la forme d’un énorme incendie combiné à un tremblement de terre et à une tempête, allait se trouver là, au milieu d’Israël.
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PARDON
Comment Dieu pourvoit à la propitiation pour le péché
Yannick CHRISTOS-WAHAB
Personne n’est parfait. Nous sommes humains, nous commettons tous des erreurs. Nous savons ce que c’est que de pécher contre d’autres personnes ou quand d’autres pèchent contre nous. C’est un problème quotidien et qui affecte toutes nos relations. Parfois, ce sont des incidents mineurs que nous laissons tout simplement passer. Un passant, dans la rue, qui nous donne un coup de coude sans le faire exprès. Un conducteur qui nous coupe la route. Cependant, même des choses sans importance peuvent perturber nos relations. Si nous irritons quelqu’un, il aura moins envie de passer du temps avec nous. Et comment réagir quand quelqu’un nous a vraiment fait du mal ? Ou quand c’est nous qui avons profondément blessé quelqu’un ? Comment résoudre ce problème relationnel ? En déversant notre colère sur la personne ? Cela ne ferait qu’engendrer un cercle sans fin de vengeance. Essayer