CITAD'ELLES N°13

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N°13

LE FÉMININ SANS BARREAUX

CADEAU LE TAROT

Réalisé au Centre Pénitentiaire pour Femmes de Rennes - PRINTEMPS 2017 - GRATUIT


CITAD'ELLES Revue éditée à 600 exemplaires • COORDINATION GÉNÉRALE : Les Établissements Bollec Ligue de l’enseignement d'Ille-et-Vilaine • COORDINATION ARTISTIQUE : Les Établissements Bollec • COMITÉ RÉDACTIONNEL : Anic RCP Cloépâtre Mogwli Mina Xavi Dominique Bettina Corine C Choupinette Sisi Ata 22 Nouchine Ina • INTERVENANTS : Audrey Guiller Agathe Halais Alain Faure Magali Arnal Delphine Marie Louis Mickael Marellec Christophe Bouchard • PARTENAIRES : SPIP 35 Ligue de l'enseignement d'Ille-et-Vilaine Centre pénitentiaire des femmes de Rennes Fondation La Poste Fondation Raja Joop Stoop Fondation Agir Sa Vie • REMERCIEMENTS : Anne-Héloïse Botrel-Kerdreux Riwanon Quere Le local des Femmes Enjeux d'enfants Setro Louis-Marie Durand Pierre Mathieu Vincent Dedienne Jacky Léo Jean-Pierre Lemouland Stéphanie Davalo Colette David La médiathèque Les surveillantes du bâtiment J Merci à Mika pour sa relecture efficace ! Merci à tous ceux qui nous ont généreusement apporté leurs compétences pour la réalisation de ce numéro. Illustration Couv : istock Imprimerie Chat Noir - Rennes

itad'elles n°13 ??? Ouhlala !!! Cela ne va pas nous porter bonheur ! Ou si, cela va nous porter chance ! Je ne sais plus. Si je lis ce n°13 en passant sous une échelle et en marchant du pied gauche dans un caca de chien sur le trottoir, que va-t-il se passer ? Si en rentrant de la boulangerie je pose le pain à l'envers ? Si des corbeaux se posent sur le toit de ma maison ? Si je cassais un miroir en voulant ouvrir mon parapluie dans l'entrée ? Si je passais le balai et que je me coupais les ongles après 18h ? Si je décidais de porter des vêtements verts en écrivant cet édito dans un bateau transportant des lapins ? Que va-t-il se passer ? Pour conjurer le sort, il me suffit peut-être de verser du sel fin sur mon épaule, de trouver un trèfle à quatre feuilles, de toucher du bois ou de jeter une pièce dans une fontaine. A vous de voir. En tous les cas, je me méfie, car si vous regardez bien en bas à droite, un chat noir se balade dans votre magazine. Ce projet est ouvert à toutes, n'hésitez pas à venir rejoindre l'équipe pour nous proposer vos idées d'articles et d'illustrations. Citad'elles est un projet mené conjointement par le SPIP 35, la Ligue de l'enseignement d'Ille-et-Vilaine et l'association rennaise les Établissements Bollec. Il n'existerait pas sans le soutien de nos partenaires privés que nous remercions au passage. Tous les numéros de Citad'elles sont lisibles gratuitement sur le site etablissementsbollec.com Alain Faure, coordinateur du projet.


Sommaire On vous explique Des juristes sont là pour vous aider............................................................ p.4 Yamina raconte son passé dans la rue........................................................ p.6 Les grands-parents, des soutiens pendant l'incarcération .......................... p.8 Graffiti, c'est trop beau............................................................................. p.10 Cafe ' Philo Le temps, allié ou ennemi ?...................................................................... p.16 Pleine forme Pratiquer la méditation pour retrouver le calme......................................... p.19 La masturbation, lever les tabous et préjugés........................................... p.22 Gymnase + Bonne humeur + Jacky = Zumba .......................................... p.24 Un pied dehors Dossier Télé ! Cyril Hanouna, on l'aime ou on le déteste.................................................. p.26 Vincent Dedienne, l'humour à la Une......................................................... p.28 Citad'elles dans le viseur.......................................................................... p.30 Quand je serai grand, je serai...producteur ............................................... p.32 Cuisine et dependance ' Stéphanie Davalo, la gourmande alimente son blog.................................. p.34 Let's brunch together............................................................................... p.36 Cult ur'elles Jeux......................................................................................................... p.40 Petits portraits de grands dieux................................................................ .p.42 Le chiffre 13 dans le tarot......................................................................... p.44 Libres Expressions.................................................................................... p.46


On vous explique

sont là pour vous aider Vous êtes perdue dans une démarche administrative ? Vous êtes en litige ? Vous avez du mal à écrire un courrier ? Rencontrez l'association « Aide juridique d'urgence » dans le cadre des permanences "Point d'accès au droit". Par Mina et Nouchine ON A TOUS DES DROITS L'association « Aide juridique d'urgence » a été créée le 10 septembre 1998 par des avocats p our sou ten ir d es per s o nn es vulnérables. Elle intervient aux Restos du cœur, dans des foyers et des centres sociaux, mais aussi au CPF. L'objectif est d’informer les publics en difficulté sur leurs droits et de leur en favoriser l’accès. « Nous avons accompagné 731 personnes à Rennes en 2015 », explique Riwanon Quere. Agent d'accès au droit, elle a commencé à travailler dans l’association en septembre 2016. AIDES AUX DEMARCHES En tant que juriste, Riwanon Quere peut vous rencontrer lors de permanences. Ils conseillent, renseignent, accompagnent et orientent. Ils aident aussi à accomplir les démarches : par exemple, en jouant le rôle d'écrivain public pour rédiger une demande de changement de cellule, d'aide juridictionnelle, etc. L’association

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intervient aussi sur les questions qui concernent les droits de la famille - séparation, garde et maintien des liens parentaux-, pour gérer un contentieux ou enclencher une procédure de demande d'aide, ou en cas de litige, même avec l'administration pénitentiaire. NEUTRALITE ET CONFIDENTIALITE La permanence traite tout, sauf du dossier pénal car il est souvent déjà en cours avec un avocat. « L’association est là comme médiatrice pour orienter vers un avocat. Elle peut fournir des listes d'avocats, mais pas en conseiller un en particulier, car elle doit rester neutre. Je ne sais pas tout, mais je sais où chercher », assure Riwanon Quere. Le contenu des entretiens est confidentiel. On peut aussi échanger par courrier avec un membre de l’association. JOURS DE PERMANENCE Les permanences se tiennent au CPF le deuxième et quatrième lundi du mois, de 14h à 17h, bâtiment D,

1er étage. L’'avocat du point d'accès au droit intervient le deuxième lundi du mois, de 14h à 17h. Autres permanences ont lieu à Vezin et Saint-Malo. PRENDRE RENDEZ-VOUS On peut écrire au BGD ou directement à l'association sous pli non fermé. Attention : il n'est pas obligatoire d'écrire le motif afin de conserver la confidentialité. La convocation s’effectue sous deux semaines. Pour contacter l'association par l'extérieur : CDAD, Centre Départemental de l'accès au droit, Cité Judiciaire, 7 rue Pierre Abélard, 35000 Rennes.



On vous explique

raconte son passé dans la rue A Grenoble, le Local des Femmes est un espace d'accueil de jour pour les femmes en errance, créé par l'association "Femmes SDF". C'est là que Yamina a trouvé beaucoup de soutien, alors qu'elle était à la rue. Elle témoigne. Article collectif, sur une idée de Sabrina. "Je suis arrivée dans la rue à cause du psoriasis. Je travaillais en maison de retraite, en cuisine, depuis cinq ans. Je servais les plats, en salle, je faisais la plonge, la cuisine, on servait dans les étages. On était en conflit avec le gérant du resto, il a tout fait pour me virer. Il a pris le prétexte de mon psoriasis pour me licencier. J’ai été aux Assedics, je vivais dans à l'hôtel social au mois, je n’avais pas d’appartement. Au bout d’un certain temps je me suis retrouvée au RMI ; je ne pouvais plus payer l’hôtel je me suis donc retrouvée à la rue, à Paris. 5 ans dans la rue à Paris, gare de Lyon. J’ai rencontré mon mari à 16 ans. J’ai quitté la Normandie, où je suis née, à cause de lui, parce qu’il me harcelait,

sans arrêt. Je suis partie à Paris en 1982. Ça m’a coûté cher parce que j’ai perdu mes gosses. J’avais 2 enfants. Il a tout fait pour que j’aie pas la lettre du tribunal pour le jour du divorce. Je ne les vois plus du tout, mes enfants. J’ai revu ma fille et mon fils en 2004, quand j’ai fait ma première cure. C’est là que j’ai su que j’avais une petite fille. Et depuis j’ai continué à picoler donc je les ai perdus à nouveau, mais c’était de ma faute.

rien vu que j’avais mon chien. C’était un choix. Quand j’étais sur Paris, mon dernier fils venait me voir régulièrement dans la rue mais il n’a pas vécu avec moi. Il m’aidait à acheter à manger. Disons qu’il volait pour me donner à manger ! L’hiver, je me réchauffais sous une bonne couverture et sous les porches. Les maraudes nous donnaient des couvertures et puis le chien me tenait chaud aussi.

A Paris, j’ai travaillé dans une centrale nucléaire. Je vivais en caravane, après j’ai travaillé en intérim dans la restauration. Je vivais d’hôtel en hôtel. Après mon licenciement : la rue. J’avais pas le droit au foyer, j’avais le droit à

Je ne m’occupais pas du regard des gens. On ne m'a jamais insultée. Plusieurs fois on m’a demandé pourquoi je travaillais pas. Et il y en a qui me donnaient des liasses de billet pour aller… enfin tu vois ce que je veux dire. Je ne serais pas dans la rue si j’étais une prostituée. Prostituée, ça gagne plus que faire la manche. Il y a aussi des gens sympas, je vais raconter l’histoire d’un costard-cravate qui travaillait dans une agence immobilière. Tous les soirs il me donnait 10 Francs. Un samedi il m’a demandé de boire un verre avec moi. J’ai accepté et quand les gens ont vu ce monsieur assis sur mon sac à dos, ils nous ont regardés bizarrement. On buvait du rosé. Je lui ai donné mon sac pour qu’il soit pas assis par terre. Les gens étaient bouche-bée. Ils me donnaient des sous parce qu’ils voyaient qu’il était avec moi. Je suis sûre qu’il serait content s’il savait que je m’en suis sortie. J’ai des bons souvenirs dans la rue. Il y avait un couple, il me donnait les

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tickets restaurant la semaine et 100 F le week-end. Il y avait un fleuriste qui me donnait tous ses pourboires, c’était 10F par jour. Un jour, un couple dans la rue passe avec une rose. Je dis : c’est gentil ça de m’offrir une rose. Ils sont revenus et ils m'ont offert la rose ! Il suffit d’être cool avec les gens. D’être cool, d’être sympa, simple quoi, naturelle. La rue ça m’a épanouie, ça m’a appris à parler librement aux gens, à me laisser aller à rigoler, ou raconter des bêtises. Je n'avais pas peur jusqu’au jour où je me suis fait agresser. Avant, on dormait toujours à deux copines. Un jour je suis partie seule et, ce jour-là, je me suis fait agresser. Mon chien n'a pas pu me défendre parce qu’il était attaché. J'ai été trahie plusieurs fois. On peut pas avoir d’ami dans la rue. Un copain m'a emmenée faire la manche à la gare de Grenoble. Je vendais des perles, des colliers, des épingles à linge aussi… Et puis un jour on avait décidé d’aller à Valence, parce qu'ils ont des foyers pour couples avec animaux ; finalement le contrôleur m’a virée du train à Tullins. C’est marrant parce que, un mois avant, j’avais

acheté une tente de camping. Je me suis retrouvée au camping de Tullins. Ça c’était il y a 15 ans, en 2002. A Tullins, j'ai travaillé dans une entreprise de réinsertion. J’ai eu un appartement. Je me suis remariée et au bout de 5 ans j’ai divorcé et j’ai reperdu mon logement. C’est très difficile de trouver un travail quand on est SDF. Pour trouver un travail il faut une adresse stable. Combien de fois je l’ai eu dans la tronche le « t’as qu’à travailler ! », comme si c’était si simple. J’ai fait deux cures pour l’alcool. Une fois, j'ai pensé au suicide. A cause du ras-le-bol, la solitude, le regard, l’humiliation, la vie aussi, tout court. Mon soutien, ça a été mon chien. On a passé 17 ans ensemble. Et mon fils. Il me soutient toujours ! Il est très méfiant, très réservé. Avec la vie qu’il a eu avec moi, je comprends, ça a pas été simple non plus. Je n'ai pensé qu'une fois au suicide. Parce qu'il y a plutôt des gens qui m'ont donné confiance, qui m'ont dit « tu t’en sortiras ». Et c’est vrai. Au bout de 15 ans mais je m’en suis sortie. Je ne regrette pas.

J’ai fait du chemin, il le fallait. C’était pas anodin si je m'étais retrouvée là. J'ai arrêté l’alcool, la cigarette, j'ai un appartement. Grâce à l’aide que j'ai eue. Le Secours Catholique et surtout du Local des femmes. Ils sont solides et fiables et ils n'ont pas baissé les bras par rapport à ce que j’ai fait. Ils ont toujours eu confiance en moi, même quand moi je n’y croyais pas. La vie est un combat et il faut la vivre, il faut se battre. Ne jamais refuser l’aide qu’on peut nous apporter. La famille c’est pas celle que tu as, c’est celle que tu crées."

EN SAVOIR PLUS

Le Local des femmes 16 Boulevard Jean Pain 38000 Grenoble 04 76 70 35 29 association-femmessdf.fr/ lassociation


On vous explique

­Les grands-parents, des soutiens pendant l'incarcération

d'une

Quand une mère est incarcérée, son enfant doit trouver de nouveaux repères. Et ses parents aussi ! Même si leur place n'est pas facile, ces grands-parents peuvent devenir un soutien pour les petits. Par Choupinette. des enfants ? Que devient l’appartement ? La détenue a besoin qu'on lui amène des vêtements. Beaucoup de questions se bousculent. Même si la famille n’a pas envie de s’impliquer dans ces affaires, elle peut se sentir contrainte de le faire.

parents peuvent accepter de jouer le rôle d’intermédiaire. Il peut y avoir besoin d’un tiers, de quelqu’un qui mette du réel, qui objective, qui désaffective. Quand c'est trop lourd pour les grands-parents, mieux vaut faire appel à des tiers extérieurs à la famille, comme Enjeux d’Enfants.

VÉCU. Une dame avait le sentiment que l’incarcération avait changé des choses avec sa petite-fille, raconte l'association. Sentiment qu’elle l’évitait au téléphone. On a remarqué en discutant avec elle qu’à chaque appel, cette grand-mère relançait sa petite-fille: "Ton père attend ton courrier. Tu pourrais lui faire une lettre". Peut-être était-ce difficile pour la mamie que son fils se sente mal. Mais s’adressait-elle au bon endroit en demandant à sa petite-fille d’aider son père ? Il y a une différence entre le fait de relayer une envie : "est-ce que tu as envie d’écrire à ton père?" et l’injonction "tu pourrais écrire à ton père quand même !".

VÉCU. Témoignage de Mamie B : "Un jour, nous avons reçu le courrier de notre gendre, tout juste incarcéré. Il nous a contacté car il n’avait pas de famille ici et parce que nous sommes les grands-parents de son fils. On a dû s’arranger pour récupérer la clef de chez lui. Nous avons dû faire le ménage dans son appartement : les aliments pourrissaient dans le frigo. On l’a fait car il n’avait personne d’autre, il n’y avait pas le choix. Mais nous aurions pu être en porte à faux avec notre fille et notre petit-fils. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'on peut parfois être un tiers pour nos petits-enfants, car on essaie de ne pas juger, de ne pas accabler "en plus" le parent détenu, ni d’ailleurs l’autre parent".

QUELS CONSEILS AUX GRANDS-PARENTS ? L'association est contactée par des grands-parents qui cherchent des renseignements pour eux ou pour leur enfant incarcéré : faut-il faire entrer l’enfant en détention ou pas ? Comment en parler avec les petitsenfants ? L'association les écoute et les aide à réfléchir, car chaque cas est différent. C’est par le biais des grands-parents que certains enfants conservent le contact avec la famille (tatas, cousins, etc…) du parent incarcéré. C’est positif pour l’enfant quand il voit que le lien qu’il a avec son parent incarcéré n’est pas remis en cause et que tout ne reste pas tout le temps dans le conflit.

LES GRANDS-PARENTS PEUVENT ÊTRE UN SOUTIEN La famille doit se réorganiser rapidement : qui va s’occuper

VÉCU. Un père est incarcéré. Son excompagne, la mère de l’enfant, est dans la crainte de ce qu’il pourra dire ou faire à son enfant. Les grands-

LES PLACES CHANGENT "Ce n'est pas toujours le cas, mais l’incarcération peut parfois engendrer des complications dans la relation entre grands-parents et petits-enfants", explique l'équipe de l'association rennaise Enjeux d'Enfants, dont l'une des missions est de maintenir les liens entre un enfant et son parent détenu.

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LIBÉRER LA PAROLE Quand les parents ont un problème, comme l’incarcération, cela devient un problème pour l’enfant. Mais souvent il ne le montre pas car les enfants protègent leur parent. Ils


' vecu

sont capables de devenir le parent de leur parent. Pour cela, ils sont prêts à se montrer fort ou à taire ce qu’ils pensent. C’est peut-être plus facile pour l’enfant de se confier à des grands-parents qui peuvent l'écouter. VÉCU. Mamie B : "Mon petit–fils ne faisait des cauchemars que chez moi, jamais chez lui. Il me réveillait et on en parlait. Il a pu rêver que quelqu’un voulait le tuer… Il me demandait de lui trouver la solution à son cauchemar. Il en parlait avec nous, mais pas chez sa mère. Peut-être parce que chez lui il ne se relâchait pas, ou pour ne pas en rajouter ? Nous avons même fait des frises de monstres. Pour nous, il est très important qu’il y ait des mots et de la parole auprès des enfants. Parfois ce n’est pas possible pour le parent de parler. Les grands-parents sont peut-être mieux placés. Avec l'enfant, on peut choisir une belle boîte et la décorer. On propose à l’enfant la possibilité d’y mettre ce qui lui fait penser à sa maman ou

à son papa ; quelque chose qu’il a envie de lui dire, bientôt ou plus tard. C’est une manière ludique de parler du parent… ou des envies et besoins de l'enfant." LES ENFANTS ONT DROIT DE VOIR LEURS GRANDS-PARENTS L’article 371.4 du code civil dit que "l’enfant a le droit d'entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Seul l'intérêt de l'enfant peut faire obstacle à l'exercice de ce droit." Les grands-parents qui se sentent lésés dans les relations familiales peuvent faire valoir leurs droits en justice, en s’adressant au juge aux affaires familiales. Ou en ayant recours à un médiateur familial. Le mieux est de prendre conseil auprès d’un juriste spécialisé en droit de la famille ou auprès d’un avocat. En Ille-et-Vilaine, il existe des permanences juridiques gratuites (Voir article Aide Juridique d'urgence, p.4). N’hésitez pas à prendre également conseil auprès de votre CPIP.

"Je suis maman d’un petit garçon qui vient de fêter ses 6 ans. Cela fait 1 ans que je suis au CPF de Rennes. Mon fils était alors en vacances chez mes parents, je n’ai donc pas eu trop de souffrance en le quittant. Après, cela a été plus dur, car ni mes parents ni moi ne savions comment annoncer cela à mon fils. Au début, ils ont dit "Maman est partie se reposer, mais elle t’aime et pense fort à toi". Un mois après mon incarcération, j’ai enfin pu avoir mes parents et mon fils au téléphone. Le plus dur c’est d’éviter de pleurer, mais comment faire quand son fils nous demande si on l’aime toujours et quand est-ce qu'on rentre ? On ne connait pas la date de sortie. Mon fils est allé vivre chez son père, que nous ne voyions plus depuis un an et demi. Ça a été très dur pour mes parents, qui ne le voient plus aussi souvent qu'ils le veulent. Le père de mon fils ne lui dit pas de bonnes choses sur moi. Quand mes parents le récupèrent pour le week-end, mon fils leur pose donc plein de questions et mes parents ont du mal à répondre. Moi, je ne baisse pas les bras et cela me donne encore plus envie de me battre et de récupérer mon fils pour enfin le rassurer, le mettre à l’abri et en sécurité."

Enjeux d'Enfants - 56 B Bd Jacques Cartier 35000 Rennes - Tél : 02 99 65 19 19


On vous explique

Setro beau ! Vous avez toutes pu admirer le nouveau mur peint d'un graff dans la petite salle du gymnase. En vous expliquant comment il a vu le jour, nous vous proposons un voyage au cœur du graff, avec Setro, artiste rennais. Par Corinne C. et Dominique.

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personne n’écoute personne. Je me trouve un peu déphasée. Je En rentrant dans ma div’, j’ai aperçu suis de loin la plus âgée du groupe le petit papier jaune d’Anne-Héloïse par rapport aux jeunettes. Quelle Botrel, papier toujours annonciateur cacophonie ! Où sont les échanges de quelque chose qui a le pouvoir d’idées, l’écoute et la réflexion ? Je de nous sortir de notre quotidien. me suis sérieusement demandée ce C’était une invitation à participer que je faisais là. Le grand jeunot de 42 balais qui à un "atelier « Cela m’a permis était notre intergraff". Moi qui de découvrir plein de choses venant, graffeur m’exprime plus et d’être une artiste au moins professionnel de facilement à une fois dans ma vie, même son état, gentil, travers le dessin si je suis nulle en dessin » serein et cool, ou la peinture, je Alicia s’efforce de ne pouvais pas passer à côté. Cette activité allait se prêter une oreille attentive à chacune dérouler en deux phases : 7 séances et distille ses conseils sans jamais de conception, puis 7 séances de perdre patience. C'est Setro. Je l’ai réalisation. Au départ nous étions admiré tout en me demandant s’il 12. Il fallait nous mettre d’accord serait de taille à nous mettre toutes sur ce que nous voulions raconter sur d’accord. ce mur de 13m50 de long sur 2m50 de haut : quel message faire passer ? UN PEU REBELLE Quel style de dessin employer ? Qui Au fil des séances nous découvrons allait exécuter tel ou tel motif ? qui est Setro : quelqu’un de très sympathique au regard franc et au contact facile. Il est intègre et ne J’AI FAILLI RENONCER La première séance a été plutôt fait pas semblant, ce qui le rend chaotique. Pas facile de se retrouver très attachant. "Depuis toujours, à 12 nanas dans une petite salle, j’ai été non-conformiste et je refuse qui crient plus fort les unes que obstinément de m’enfermer dans les autres dans l’espoir de se faire des codes rigides, tout en restant entendre. Espoir vain puisque profondément imbibé de la notion LE PAPIER JAUNE DE MADAME BOTREL


du respect de la liberté de chacun", explique-t-il. Il se dit incapable d’imposer ou de dicter une conduite à ses propres enfants, encore moins à ses stagiaires graffeurs et graffeuses. "Je pense que chacun est libre de se construire et d’apprendre de ses erreurs". Là, je comprends mieux son attitude du premier jour ! "Depuis tout petit, j’ai toujours aimé dessiner et de par mon caractère un peu rebelle, dès l’age de 16 ans, le graff s’est imposé à moi". Il n’a pour études artistiques que celles "de la rue". Pourtant, il vit de sa passion depuis l’âge de 22 ans. "J'ai supprimé peu à peu la couleur pour n'employer plus que le noir et des dégradés de gris", ce qui demande une grande maitrise, "on ne peut pas tricher". Setro pratique d’autres formes d’arts… martiaux. Le karaté, en particulier. "Les disciplines ont des similitudes : la concentration, la respiration, et la gestuelle", explique-t-il. Il aime bien travailler avec des filles, car elles sont "plus motivées, structurées et sérieuses". CELA TOMBE BIEN... NOUS SOMMES DES FILLES

Nous sommes tombées d’accord : montrer qu’une femme pouvait être à la fois combative et forte, mais aussi un havre de paix et de sérénité. Nous avons donc séparé le mur en 2 parties bien distinctes : d’un côté il y a le ring qui représente le dépassement de soi, la lutte, la fatigue dans l’effort. De l’autre côté il y a une plage et un coucher de soleil, qui symbolisent la détente, l’évasion par l’esprit. Au milieu un message d’espoir et d’encouragement pour toutes. Chacune s’est exercé à dessiner jusqu’à obtenir le résultat escompté, puis chaque objet ou personnage a été scanné par Setro et

«Depuis toujours, j’ai été non-conformiste…» Setro


placé sur un cache transparent pour être utilisé plus tard avec le retroprojecteur. A NOUS LES BOMBES DE PEINTURE

un extracteur est branché pendant les séances. Ensuite, les dessins sont retro-projetés sur le mur. Chacune bombe les contours puis remplit de couleurs. Nous avions à notre disposition une bonne quantité de nuances de la même couleur, nous permettant tous les dégradés imaginables.

D’abord une petite séance d’initiation sur un morceau de contreplaqué. Pas aussi facile que l’on pourrait le croire. Avec « J’ai beaucoup aimé. la peinture à J’ai été très surprise de la bombe, on PAS DE n'est jamais en la grande quantité de couleurs COMPÉTITION c o n t a c t a v e c et de bombes à notre disposition. Je suis satisfaite Cela m’a plu d’apprendre le support, et fière d’avoir à faire des dégradés. contrairement à tenté cette Setro nous a guidées en nous un dessin avec expérience : d e s c r a y o n s laissant de l’espace pour nous j ’ y a i a p p r i s débrouiller par nous-même. ou avec un les bases de la J‘ai apprécié l’ambiance pinceau. Cela technique du d’entraide et de partage ». change tous les graff et vécu de Marina repères connus. joyeux moments Il faut savoir de rigolade, de doser le geste, la pression du doigt communication, d’échange et aussi sur la buse. Plus on s’approche d’évasion. Ça m'a aussi ouvert les du mur, plus le trait est fin, plus yeux sur la tolérance et la patience. on s’éloigne, plus il est large. La Cela n’était pas une compétition, peinture sent très fort et dans une mais bien une coopération. Grâce salle fermée, elle peut être toxique. à la motivation et au travail d’une En plus du masque que l'on porte, poignée de filles, nous avons créé

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quelque chose d’agréable à regarder, quelque chose de décoratif qui améliore le lieu. Etant conditionnée à vivre dans cet univers très restrictif et hyper contrôlé qu’est la prison, je trouve paradoxal, mais aussi tellement formidable, d’avoir la possibilité de m'exprimer en toute liberté.



L

e graffiti, d’origine italienne, est une inscription ou un dessin tracé, peint ou gravé sur des biens publics ou privés (monuments, murs, métro, WC publics). Les artistes qui illustrent les graffitis sont appelés « graffitiartist », « writers », ou plus simplement « graffeurs ». Le graffiti a longtemps été considéré comme un acte de vandalisme, mais l’évolution lui a permis de trouver sa place dans l’art contemporain. Il existe deux sortes de graffitis : la mise en avant des couleurs et de la forme globale ou bien la mise en avant du lettrage. Le graffiti est un moyen d’expression, de revendication, de transgression des règles.

DANS LES GROTTES DE LASCAUX

Le graff est associé au « street art » (art de la rue) et à la culture hip hop. Les premiers graffitis datent de plus de 45 millions d’années : ce sont les peintures rupestres dans les grotte de Lascaux. Bien plus tard, on retrouve leurs traces en Italie (Pompéi), en Grèce (Athènes), en Irlande (Viking), en Amérique du Sud (Maya). Ces graffitis sont le reflet de civilisations parfois oubliées. MARQUER SON TERRITOIRE

Au fil du temps, le graffiti gagne de l’ampleur. Il s’est développé durant les guerres, les révolutions et prend véritablement son essor au XXème siècle. A la fin des années 1960, le graffiti apparaît à New York et produit un effet spectaculaire : les rames du métro new-yorkais sont gravées de noms, plus précisément de tags (signatures) d'auteurs qui

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veulent laisser la trace d’un style, d’une identité ou d’une appartenance à un milieu. Par cette méthode d’écriture, les graffeurs obtiennent la célébrité et cherchent la reconnaissance des autres graffeurs. Puis avec le temps, ce n’est plus celui qui prend le plus de risque qui obtiendra une reconnaissance mais c’est aussi celui qui réalisera les plus magnifiques œuvres. Des groupes de graffeurs (crew) se forment et s’affrontent artistiquement avec d’autres groupes. UN ART À PART ENTIÈRE

Vers 1970, le milieu de l’art intègre le street art comme un art à part entière. Les graffs sont exposés dans les galeries et les musés. Plusieurs artistes connaissent alors le succès comme Futura 2000, Mode 2, Boxer ou Crash. Le graffiti new-yorkais apparait en France dans les années 1980. On le découvrira sur des lieux privilégiés comme les quais de Seine, les palissades du Louvre ou au centre Pompidou. Il s’étendra dans les banlieues où la culture hip hop est très populaire. Des groupes de rap sont d’anciens « writers » comme Assassin ou 93 NTM connu pour sa chanson « Paris sous les bombes », qui parle de l'invasion des graffitis à Paris.

«"Depuis tout petit, j’ai toujours aimé dessiner et de par mon caractère un peu rebelle, dès l’age de 16 ans, le graff s’est imposé à moi"» Setro


AU GYMNASE, LE GRAFFITI ET... LES PROFS DE SPORT Nicolas Margely est surveillant moniteur de Sport, il a un DEUG de "gestion et management des entreprises" option ingénierie du sport. Il ne porte pas d'uniforme puisque les moniteurs ont "une dotation annuelle pour une tenue sportive de la part d'Adidas", explique-t-il. Il exerce au CPF de Rennes depuis 4 ans, motivé par "la passion du sport, le partage et le contact". Faire du sport dans le milieu carcéral, c'est une approche différente "surtout chez les femmes, car la plupart d'entre elles découvrent le sport pour la

première fois en prison. Dans un premier temps, elles ne recherchent pas la performance". Selon lui, le sport est, pour les détenues, une soupape qui permet "d'oublier leurs ennuis. Un équilibre obligatoire pour une détention plus saine". Nicolas trouve compliqué, parfois, d'attirer les détenues vers le sport : "On a déjà tenté la gym douce destinée aux femmes qui ne sortent pas de leur cellule, mais ça n'a pas marché". Pour faire venir des intervenants sportifs extérieurs, les professeurs ont un budget

annuel qui est calculé au prorata du nombre de détenues dans l'établissement. Ensuite, des conventions sont signées entre l'AP et le comité départemental olympique et sportif, qui fournit des intervenants, quand ils en ont "sous la main" (comme pour la Zumba par exemple). Il y a aussi des sorties extérieures : "Nous sortons les détenues permissionnables, qui ont un bon comportement en détention, qui sont sportives et ont bon feeling avec nous !"


Café Philo

allié ou ennemi ? L’homme agit de plus en plus vite mais paradoxalement, il a toujours l'impression de manquer de temps. Ça s'accélère... Mais pas pour tout le monde. S’il vous plaît, pour déguster cet article, prenez tout votre temps… Par RCP LA MOUCHE 20 JOURS

FOURMI (REINE) 15 ANS

PAPILLON 1 JOUR

L’

animal sait marcher avec le temps. Si l’on interviewait une tigresse royale du Bengale, elle nous dirait : « Pour nous autres, le temps ne fait que passer, mais vous, vous dépecez cette simple modalité de la nature ». Comme il se renvoie une image narcissique de lui-même, comme il se sent omnipotent, l'homme croit qu’il peut dompter un élément de la nature : le temps. Et la tigresse poursuivrait : « Vous, les hommes, divisez le temps naturel en années, mois, jours, heures et construisez des

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calendriers et des horloges ! D’un côté, vous dites que le temps ne revient jamais et de l’autre, « tiens, le beau temps est revenu !» Ah, en parlant d’horloge, je me souviens d’un propos du chercheur allemand spécialiste de la gestion du temps, Karlheinz Geissler : « Les montres sont des dictateurs modernes. » Il dit également que la société moderne a une conception capitaliste du temps. Par exemple, les distributeurs de billets fonctionnent 24h/24, on peut acheter n’importe

quel objet sur Internet à n’importe quel moment. Il y a plus de 300 ans, Benjamin Franklin disait déjà : Time is money (Le temps, c'est de l'argent). Ce professeur d’économie constate que le temps se détache de plus en plus de sa mère nature. Ce n’est plus un rythme naturel, mais un item à « gérer », comme on gère ses ressources financières. TUER LE TEMPS, CET ENNEMI

Un autre point de vue m’a été livré par mes compagnes de réclusion. Le


MOULE D’EAU DOUCE 100 ANS

SAUTERRELLE 8 MOIS ORANG-OUTANG 40 ANS SÉQUOIA GÉANT JUSQU’À 3500 ANS

LE CHAT, 22 ANS.

LE VER DE TERRE 8 ANS. remix de leurs propos m’amène à la conception suivante : le temps de la journée carcérale ne se déploie pas vers un horizon, mais il bée. Béance d’abîme qu’il faut combler n’importe comment, à n’importe quel prix, sous peine, croit-on, de sombrer. Je demande à une codétenue : est-ce que tu comptes le temps qui passe ? « Oui, tous les jours ! Je totalise 1696 jours d’incarcération ». Il faut s’occuper, vivre sans trou de temps. A croire qu’en prison, l’homme est condamné à tuer le temps, car le temps c’est l’ennui !

CARPE DIEM, CUEILLE LE MOMENT PRÉSENT

Le temps, la naissance et la mort sont intimement liés. C'est le temps qui passe qui définit la qualité de votre vécu. Un proverbe indien dit : Ce qui important, ce n'est pas combien de temps on a vécu, mais ce qu'on a vécu. Le philosophe Pascal confirme que l'homme qui ne sait pas se reposer et se faire conduire par le temps est malheureux : « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pouvoir rester en repos ».

Nous pourrions faire du temps notre allié, en changeant seulement notre rapport à celui-ci... C’est bien peut-être pour cela que de grandes entreprises occidentales commencent à proposer des séances de yoga, de méditation et de taï-chi à leurs « hommes-machines » et à aménager des salles de repos au sein de leurs locaux… On peut peut-être y lire, sur les murs, la célèbre phrase du poète Horace : "Carpe Diem", cueille le jour.


LE TEMPS EST IRRÉEL 3 questions à Carlo Rovelli, physicien italien travaillant au Centre de physique théorique de Luminy, à Marseille. Citad'elles : Le temps, qu’est-ce, selon vous ? Carlo Rovelli : C'est une notion complexe. Elle fait référence à une expérience assez élémentaire et immédiate que nous avons : l'expérience du changement, du passage. De la mémoire, de la prévision du futur.

VER À SOIE 15 JOURS

ROSSIGNOL 10 ANS.

ABEILLE (REINE) 4 ANS

C : Existe-t-il différentes manières de percevoir le temps ? CR : Oui. On perçoit directement le passage du temps dans l'observation du mouvement, ou des flux de pensées. On le perçoit indirectement en regardant un horloge qui "mesure le temps". Généralement les gens séparent le temps en 3 époques : passé, présent, futur. Peut-on réellement cantonner le temps, ainsi, dans des cases ? La physique moderne nous a appris que cette division du temps n'est qu'une approximation de la réalité. Dans la réalité, le fait d'être passé, présent ou futur change selon les références de chacun : ce qui est présent ou passé pour moi ne l'est pas nécessairement pour toi. Cette découverte nous a forcés à reconsidérer notre compréhension du temps. Il n'y a pas un seul temps universel, partout, avec le même présent partout. Il y a des temps individuels pour des observateurs différents, qui ne vont pas ensemble. Par ailleurs, il n'y a pas de bonne ou mauvaise perception du temps. Une perception est toujours bénéfique, parce qu’elle nous donne des informations en plus. Que nous pouvons utiliser. C : L’horloge biologique serait-elle influencée par notre perception du temps ? CR : Je dirais plutôt le contraire : notre perception du temps est déterminée par notre biologie (par quoi d'autre?). Dans notre corps, il y a des nombreuses structures qui tiennent compte du temps. Au niveau moléculaire, au niveau des cellules, au niveau des neurones, etc : nous avons toute une batterie d'horloges en nous. Et elles ont toutes des rythmes différents.

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Pleine Forme

Pratiquer la méditation pour retrouver Il n’est pas nécessaire d’être religieux pour pratiquer la méditation. En travaillant simplement sur votre respiration et en étant attentive à vos sensations, vous cessez de ruminer des pensées et vous vous apaisez. Par Sisi.

L

ouis-Marie Durand, 68 ans, pratique la méditation depuis 30 ans. Il est président de l’association "Méditation Rennes" (meditationrennes.org) et est venu nous rencontrer. Citad'elles : Qu'est-ce que la méditation ? Louis-Marie Durand :C’est atteindre un état de conscience sans pensée. Quand le stress nous asphyxie, quand les mauvaises pensées nous envahissent, nous pouvons vitaliser notre force mentale par la méditation. Au lieu de ruminer nos pensées, on devient pleinement attentif à ce que l’on fait au présent, et alors on gagne en sérénité. Dans la tradition du yoga, la méditation, c’est la maîtrise du souffle et du corps. C : Quel est son intérêt ? LMD : Il y en a plusieurs : trouver un calme intérieur, prendre de la distance avec ses pensées pour se sentir apaisé. Avoir moins de stress en se concentrant sur sa respiration. Ou encore mieux rentrer en contact avec ses émotions et son intuition.

C : Comment ça marche ? LMD : On a de l’énergie qui circule en nous. Dans trois canaux invisibles, qu’il faut équilibrer. Le côté gauche, c'est le désir : le Yin, la terre. Le côté droit, c'est l’action : Yang, le Solaire, la relaxation. Le canal central, qui part du sacrum et va jusqu’à la fontanelle, gère l’intensité de nos émotions. La méditation permet de réguler et de maintenir en équilibre le canal central. Enfin, à la base de la colonne vertébrale, il y a l’énergie Kundalini, maternelle, bienveillante mais en sommeil. La méditation éveille cette énergie qui va se dérouler dans le corps sous forme de chakras (boule d’énergie). C : Quelle position prendre ? LMD : On médite n’importe où et n’importe quand dès que l’on ressent le besoin de se rassembler. Mieux vaut trouver un endroit apaisant et quelques accessoires (un tapis, une bougie, de l’encens) pour créer son atmosphère. Si l'on médite régulièrement, on s’inscrit dans une meilleure conscience de soi. Il n’y a pas de position particulière, il faut


seulement être confortable. Sur une chaise ou au sol, en position lotus ou non, votre position permet de vous sentir stable et ouvert d’esprit. Ensuite, on peut suivre plusieurs étapes. Dans tous les cas on garde le dos droit en cambrant légèrement les reins pour déployer la colonne vertébrale, libérer le plexus solaire, relâcher les épaules. Les mains peuvent se placer sur l’abdomen sous forme d’un œuf, symbole de l’origine de la vie. Ou sur les genoux, paumes ouvertes. La méditation en groupe peut constituer un soutien à la méditation individuelle. La musique peut être un support. On peut écouter des musiques sacrées mais aussi du Mozart, Bach, Vivaldi, Haendel, ou de la musique indienne comme le râga. La musique apaise par la succession des sons qui sont en harmonie. C : Comment ça sa passe ? LMD : Avant et après la méditation, on peut faire "gassho" : joignez les mains à hauteur du visage et inclinez-vous en signe de respect. On commence par un temps de relaxation. Les yeux fermés, en respirant régulièrement par le nez, concentrez-vous sur chaque partie de votre corps, des talons jusqu’au sommet de votre crâne. On ferme les yeux pour se recentrer tout en restant relié au monde. Pendant la méditation, notre regard reste posé. Une fois qu'on est dans une posture immobile et détendue, on se concentre sur notre respiration, uniquement sur notre inspiration et expiration. Cela permet d’éviter la dispersion de notre pensée. Et nous permet d'être attentif à l'instant présent. Même si on arrive à rester concentré et présent à sa respiration 5 minutes seulement, c'est très bien.

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A FAIRE AU QUOTIDIEN POUR S'APAISER Dans la journée, on peut se concentrer sur sa respiration, pendant deux à cinq minutes. Faire une "météo intérieure" en observant comment on se sent. S'abstenir de faire plusieurs choses à la fois. On peut aussi faire des méditations où l'on "scanne" son corps : on prend conscience de ce qui se passe dans ses pieds, ses genoux, ses cuisses, etc. Ou bien faire des gestes de yoga simples et lents pour prendre conscience de ses mouvements. Ou des marches méditatives où l'on est attentif à son corps, son souffle et à ce que l'on perçoit de l'extérieur.


' vecu "J'ai été très stressée par la cour d’assises, j’avais très peur pour la peine, j’avais très peur de perdre mes enfants. Quand j'ai commencé à avoir des permissions, j’étais inquiète car j'avais honte de voir ma famille et mes amis. Je ne savais pas comment leur dire. J'aurais aimé trouver quelque chose pour me déstresser, me sentir plus légère. Puis j'ai pensé que la méditation pouvait m'aider. Pour me rassurer, pour jeter un problème, ou me débarrasser d'un mauvais rêve terrible où je fais une bêtise, pour diminuer ma tension qui est très haute, car je suis souvent énervée".

UN EXERCICE POUR ACTIVER SON FLOT D’ÉNERGIE ET COMMENCER UNE MÉDITATION 1 - Je place ma main gauche devant la partie inférieure de mon abdomen, paume vers le haut. 2 - J’élève ma main gauche lentement du bassin jusqu’au sommet de la tête. 3 - Dans le même temps, ma main droite tourne autour de la main gauche, jusque ce que les deux mains arrivent au somment de la tête. Les mains moulinent en montant. 4 - Je fais un nœud symbolique, comme si je nouais un ruban, au-dessus de ma tête. 5 - Je fais trois fois ce geste. Puis je recommence, en faisant deux nœuds au-dessus de la tête. Et encore une fois, en faisant trois nœuds.


Pleine Forme

' vecu VECU

"Notre éducation ne nous a pas amenées à parler de ça. Pour ma famille, pour ma religion, c'est tabou. Moi je n'aime pas en parler, ça touche trop l'intimité, ça peut gêner une personne. C'est vulgaire." "Autant la masturbation masculine, on blague avec. Autant pour les femmes, c'est bien plus tabou. Comme si chez un homme, c'est normal depuis toujours et chez une femme, ce serait sale. Ça amène l'image de la prostitution." "C'est important d'en parler parce qu'on est en 2017. Il n'y a pas une couverture de magazine qui ne parle pas de sexe aujourd’hui. C'est complètement légitime parce que ça parle de notre corps : on est faites comme ça." "Ça peut choquer, ça peut faire rire. Certaines détenues ont aussi du mal à en parler car elles le vivent comme une stigmatisation de la femme en prison : quand on ne peut pas avoir de relation sexuelle pendant longtemps, la masturbation est le seul moyen d'avoir un orgasme. Mais moi, j'ai pas décidé de rentrer dans les ordres en rentrant en prison. Parler de ma sexualité, ça fait partie de ma dignité." "C'est bien de désacraliser, la masturbation. Dans un lieu de solitude comme la détention, c'est bien de se faire plaisir et ne pas avoir honte de connaître et d'explorer son corps. C'est le moment où jamais de se mettre au clair sur ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas, d'arrêter de tout faire par rapport aux autres". "C'est difficile d'en parler parce que les femmes se jugent entre elles. Une femme qui cantine une courgette ou concombre obtient des regards moqueurs. "Je suppose qu'en prison c'est une pratique largement utilisée. Mais je n'en ai jamais parlé. Ce n'est pas facile à aborder, on a peur d'être un peu déplacé. C'est peut-être aussi lié à la génération, avec l'évolution des droits et des libertés, ou bien à l'âge. Avant, j'étais plus pudique."

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La masturbation

les tabous et les préjugés Se masturber n'a rien d'anormal, c'est même une stimulation des hormones sexuelles intéressante pour la santé, selon les sexologues. Pourtant, ce n'est pas facile d'en parler. Pourquoi est-ce tabou ? Que faut-il savoir au sujet de la masturbation ? Dossier collectif.


P

ierre Mathieu est sexologue, psychanalyste et conseiller conjugal à Paris. Il fait le point sur tous les préjugés qui circulent autour de la masturbation. Selon lui, se masturber est bon pour la santé. C'EST NORMAL DE SE MASTURBER.

Pour les femmes aussi. Une pratique régulière de la sexualité, que ce soit en partage ou en solo (c'est-à-dire la masturbation) présente de nombreux avantages. Elle augmente l'espérance de vie et renforce le système cardiovasculaire. L'orgasme clitoridien ou vaginal associé à des caresses sur les seins préserve du cancer du sein. Cela permet aussi d'éliminer le stress et apporte du bien-être. Ceux qui jugent la masturbation "perverse" ont des blocages sexuels, religieux ou autres. LA MASTURBATION STIMULE LES HORMONES SEXUELLES.

II est indispensable que les hormones sexuelles circulent dans notre corps, ne serait-ce que pour rester en bonne santé. Une immobilisation sexuelle est toujours dangereuse pour notre santé. Toutes les hormones du corps humain sont dépendantes des hormones sexuelles, elles ont donc besoin d'être stimulées... Leur

stimulation fait partie du cycle de la vie. IL Y A PLUSIEURS FAÇONS DE SE MASTURBER

Au moins de trois façons. D'abord, la masturbation clitoridienne, qui se fait avec la stimulation des lèvres vaginales et du clitoris avec les doigts. L'objectif est d'obtenir un orgasme clitoridien. Ensuite, il y a la masturbation vaginale. Il s'agit d'introduire dans le vagin quelque chose qui a la forme du sexe masculin. Les doigts (propres) peuvent faire l'affaire. Enfin, la masturbation anale : cela peut paraître choquant pour certaines mais si vous consultez un manuel d'éducation sexuelle, vous constaterez que l'anus fait partie des organes génitaux. IL FAUT RESTER RAISONNABLE.

Si les règles d'hygiène élémentaires sont respectées, il n'y a aucun danger d'attraper une maladie, ni de se blesser en se masturbant. Si vous utilisez vos mains ou un objet, veillez à ce que l'objet soit parfaitement propre, vos mains aussi. N'utilisez pas d'objets en verre qui pourraient provoquer des lésions dangereuses. Une jeune femme peut

se masturber 3 fois par jour, car son taux d'hormones sexuelles est au maximum. Avec le temps, le taux d'hormones sexuelles va diminuer petit à petit et la femme éprouvera moins le besoin de se masturber si souvent. L'ABSENCE DE RAPPORTS SEXUELS

On entend parfois que l'hymen se reforme en l'absence de rapports sexuels. C'est faux. Une fois que l'hymen est enlevé, il est enlevé définitivement, comme une peau morte. Il ne se reformera jamais. En revanche, s'il n'y a pas de rapports sexuels pendant plusieurs années, les muscles du vagin vont se rétracter peu à peu et entraîner des pénétrations difficiles au moment de la reprise d'un rapport sexuel. D'où l'intérêt de la masturbation pour entretenir la mécanique sexuelle et la souplesse des muscles du vagin. Par ailleurs, se masturber n'empêche pas de bien faire l'amour avec quelqu'un. Bien au contraire, quand on est privé d'un partenaire, la masturbation permet d'entretenir la mécanique sexuelle et donne encore plus envie de rencontrer un partenaire. Vous pourrez lire d'autres articles sur la sexualité sur le site www.pierre-mathieu.com


Pleine Forme

Gymnase + Bonne humeur + Jacky = Originaire de La Réunion, Jacky, 49 ans et heureux papa de 2 enfants, est notre prof de Zumba les jeudis à 16 h. Et de l’avis de toutes, il est "vraiment bien bâti" ! En l'interviewant sur son parcours, j’ai récolté quelques informations sur cette pratique sportive qu’est la Zumba. Par Bettina.

J

acky quitte son île natale pour la Bretagne en août 2016. Qui est-il ? "Sportif, souriant et consciencieux, j’aime voir les gens heureux. J'éprouve peu d'intérêt à observer les défauts chez les autres." Quand il ne dispense pas de cours, il écume les salles de cinéma et consacre un peu de temps à la lecture. Au CPF, il est prof de Zumba. Mais pourquoi la Zumba ? : "C’est arrivé par hasard. J'étais éducateur sportif dans une collectivité, une adhérente m'a parlé de cette nouvelle activité. J’ai effectué des recherches et j'ai été complètement séduit", nous confie-t-il. Tout a démarré à La Réunion il y a bientôt 6 ans, je m'étais spécialisé dans la gymnastique d'entretien pour les enfants, les adultes et les seniors. Cette activité est venue compléter mon BEESAPT (1)» Il parfait son apprentissage par une formation au CREPS de Dinard, où il obtient son brevet d'état 1er degré football. ENGOUEMENT ET ENTHOUSIASME Jacky a d’abord été employé communal de 1993 à 2006, puis professeur indépendant jusqu’en

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2016. Aujourd’hui il a un statut de salarié : "J'interviens auprès d’associations à Rennes et aux alentours, l'activité Zumba au CPF a pu être mise en place grâce à une fédération de gymnastique volontaire EPGV. J'étais déjà intervenu auprès d'un public malentendant et je souhaitais e n c a d re r u n a u t re p u b l i c . » Appréhendant un peu au départ, il s’est parfaitement intégré et savoure aujourd'hui l'engouement et l'enthousiasme que procure cette activité au CPF : "Merci à toutes de m'avoir accordé votre confiance". Il nous explique qu’il prépare ses chorégraphies devant son ordinateur : "Il reste mon principal outil de travail" En calquant ou adaptant les mouvements en fonction de la difficulté des enchaînements pour que chaque participant puisse tirer le maximum de bénéfices. "Je teste mes chorégraphies d’abord à mon domicile et ensuite devant le public". Cela demande une parfaite condition physique. Pour lui, la Zumba, c'est 5 heures par semaine dont 1 heure avec des enfants de 7 à 12 ans. "Je suis membre ZIN (Zumba Instructor Network), abonné à Zumba fitness et je reçois de nouvelles chorégraphies tous les deux mois." Mais la Zumba, c’est aussi et surtout de la musique : "Je suis plutôt friand des musiques sudaméricaines. J'intercale souvent


QU'EST-CE QUE LA ZUMBA ? C'est un programme d’entrainement physique complet alliant cardio et préparation musculaire, équilibre et flexibilité. Les chorégraphies sont généralement inspirées de danses latines (salsa, samba, tango, flamenco, etc…), mais aussi d’autres styles variés comme les danses orientales ou africaines.

une musique «dance» entendue fréquemment sur les ondes radio. Mes recherches de la bonne musique peuvent être longues : une journée pour trouver 3 ou 4 morceaux de musique." LE SECRET DE SA BONNE MINE Pour bien pratiquer la Zumba, pas de formule miracle, le contenu d'une séance n'a pas pour but d'expliquer, de démontrer ou de corriger. Jacky nous rassure : "Les participants viennent pour s'amuser et dépenser des calories. En moyenne, 15 chorégraphies sont effectuées, la séance dure une heure et est répétée pendant 8 semaines. La meilleure façon d'assimiler, c'est la répétition." Pour mémoriser une chorégraphie, il faut compter de 30 à 45 minutes. "Il n'y a pas de cours débutants ou avancés. Le public est certes hétéroclite, mais je reste vigilant sur le contenu de ma séance et aux risques de blessure liés à cette activité sportive intense." Jacky donne 28 heures de cours de sport par semaine. Le secret de sa bonne mine ? "Une activité sportive est indissociable d’une bonne hygiène alimentaire, il faut donc veiller à bien se nourrir et à boire beaucoup d’eau". (1) Brevet d'état d'éducateur sportif 1er degré activités physiques pour tous.

La paternité en revient au danseur et chorégraphe Alberto Beto Perez dans les années 1990. Un jour, il a oublié sa musique pour son cours d’aérobic. Il a dû improviser avec ce qu’il avait sous la main : de la musique latine. Alberto quitte sa Colombie natale pour importer la Zumba à Miami, puis dans le monde. Il créé la compagnie Zumba Fitness et dépose la marque. Les instructeurs de Zumba doivent donc payer une licence puis un abonnement mensuel pour accéder aux derniers morceaux et chorégraphies de Zumba Fitness. La pratique de cette activité permettrait de brûler de 500 à 1000 calories par heure. Elle serait également bienfaisante pour des personnes avec des conditions de santé plus spécifiques (handicap physique, syndrome d’Asperger, Parkinson).

PETITE ENQUÊTE AUPRÈS DES SPORTIVES : 1 MOT POUR QUALIFIER JACKY ?


Un pied dehors r 1 Animateu

Dossier Télé !

' vecu rs u e t a m i n A 2 eur t a s i l a é R 1 ur 1 Producte

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"Je regarde TPMP et j’aime bien Cyril Hanouna, parce que c’est une personne entière, le cœur sur la main. Il fait rire, c’est le rayon de soleil de ma soirée. C'est vrai que parfois, il est un dur dans ses propos."


Cyril Hanouna,

on l’aime ou on le déteste L'animateur vedette de "Touche pas à mon poste", sur C8, en fait sourire certains et carrément hurler d'autres. Mais pourquoi ? Par Choupinette. D’EXPERT-COMPTABLE À COMÉDIE

Cyril est né le 23 Septembre 1974 à Paris d’un père médecin et d’une mère vendeuse tous deux originaires de Tunisie. Rien ne le prédestinait à être animateur : son bac S en poche, Cyril a suivi des études d’expertcomptable. Ce n’est qu’en 1998 qu’il se lance dans la télévision sur France 2 en coécrivant le scénario d’une série. En 1999, il trouve une place comme stagiaire au sein de la chaîne Comédie pour réaliser les bandesannonces. La même année, il est auteur avec le présentateur Nicolas Deuil. Toujours sur Comédie, il présente La Grosse Emission dont les comiques étaient Kad et Olivier. Cyril change d’émissions, de chaînes, et se fait connaître. DÉFIS DÉLIRANTS ET CLASHS PRÉMÉDITÉS

Touche pas à mon poste, créée en avril 2010 , est aujourd’hui diffusée sur C8 . Alors que l’âge moyen des téléspectateurs ne fait qu’augmenter partout ailleurs, TPMP reste l’une des dernières émissions fédératrices pour les ados et jeunes adultes. La recette de TPMP ? Humour populaire, proximité avec les téléspectateurs devenus « Fanzouzes » et rejet du conformisme lisse des émissions traditionnelles… et ça marche, défis

toujours plus délirants et clashs prémédités. « Hanouna qui se fouette avec un poisson, les strip-teases d’Enora Malagré, les pâtes dans le caleçon de Matthieu Delormeau : son programme plaît car ce n’est pas commun de voir les séquences qu’il nous propose », explique Marie Lhéraut, sociologue des médias et auteure du livre La télévision pour les Nuls. IMPERTINENT OU VULGAIRE ?

Hanouna, les jeunes le kiffent. Ainsi Léo, 17 ans, : « Il est drôle, impertinent. Il fait des choses qu’on ne voit pas d’habitude. Il change des autres animateurs. Il innove en se filmant en vacances, par exemple. Il réalise des rêves des spectateurs : partir à Ibiza avec le public à la fin de l’émission, offrir des cadeaux dingues. Je ne trouve pas qu’il va loin dans ses propos, il ne se retient pas. Moi, ça ne me choque pas. C’est juste de l’humour, ça n’est pas sérieux ». Le père de Léo, la quarantaine, n’aime pas du tout Cyril Hanouna, lui. « Il ne me fait pas rire, je le trouve un peu vulgaire ». « Mon père est trop sérieux. Il ne sait pas regarder les choses avec humour. Il ne comprend pas l’humour de ma génération, rétorque le fils. Hanouna déplaît aux gens qui sont jaloux de sa réussite, de l’argent qu’il gagne ».

Nouchine, 32 ans, est aussi agacée par le présentateur : « Il passe son temps à rire de ses propres blagues. Sous couvert d’humour, il rabaisse et il casse les gens. Il occupe trop de place sur la chaîne, c’est l’overdose. » SANCTIONNÉ POUR SEXISME

Le gendarme de l’audiovisuel, le CSA, a constaté une récidive en matière de sexisme de la chaîne C8, notamment accusée de véhiculer une image dégradante de la femme. En 2016, Touche pas à mon poste arrive en tête du classement des émissions ayant suscité le plus de plaintes auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Selon l’association des journalistes LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuel & Trans), une cinquantaine de propos stigmatisants ou humiliants ont été tenus sur le plateau de TPMP durant le mois de novembre. Après des centaines d’avertissements, l’Autorité a engagé fin novembre une procédure de sanction contre la chaîne C8, pouvant aller jusqu’à la suspension. Cyril Hanouna ponctue chacune de ses émissions par sa phrase fétiche, que le public reprend en chœur : «La télé, c’est que de la télé ». Mais cela n’autorise pas à dire ou faire n’importe quoi…


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Vincent Dedienne

L'humour à la Vous pouvez le voir dans Quotidien, l'émission de Yann Barthès, en semaine, à 19h10 sur TMC. Vincent Dedienne, c'est l’humoriste qui donne un peu (beaucoup) de peps à la revue de presse, pour notre plus grand plaisir. Par Ata 22.

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e p u i s u n a n , Vi n c e n t Dedienne gère la chronique "Q comme Kiosque" dans Quotidien, l'émission de Yann Barthès. Vincent a commencé la télé en 2014, dans Le Supplément sur Canal+. Dans ses "bios interdites", il dressait les portraits d'hommes et de femmes politiques français. Il en a sorti un livre (1). Et si l'on rembobine encore plus loin, l'homme est né 1987 à Mâcon. Petit, il veut devenir humoriste : "Je regardais beaucoup de spectacles de Palmade, de Robin, de Desproges, et ça me faisait rêver". Puis il change d'avis et étudie le théâtre classique à Saint-Étienne. COUP DE CŒUR PLUTÔT QUE COUP DE GUEULE

Vincent se dit "plus calme et timide dans la vie que sur les plateaux". Nous, il nous réjouit avec son humour enjoué et décalé. Son thème fétiche ? "L’absurde". Drôle de nature, il peaufine sa fibre humoristique en regardant Muriel Robin (Eh oui, il est fan !). Son dada, c’est de faire rire son public de bon cœur. Il n’aime pas choquer les gens. Lui, ce qui le choque, c’est l’injustice. Positif, il n’aime pas rire du

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malheur des autres, ni même de la maladie et encore moins de la mort. D’ailleurs pour booster Citad'elles, il nous donne le conseil suivant : "Il ne faut pas hésiter à parler de ses enthousiasmes et surtout de ses coups de cœur, pas seulement de ses coups de gueules". Ses rubriques sont toujours bien écrites et quelquefois poétiques, c’est donc sans surprise qu’il nous dit que s’il n’avait pas était humoriste, il aurait était libraire. POUR L'HISTOIRE D'AMOUR TORRIDE...

Vincent Dedienne se définit comme "gentil, décalé et rigolo", mais moi je rajouterais aussi bosseur, car ses rubriques sur TMC lui prennent beaucoup d’heures de préparation (de 9h à 19h) et il a encore beaucoup de projets pour l'année à venir : Il veut reprendre le théâtre et le cinéma. Et côté cœur ? Il écrit luimême sur son site Internet : "pour l’histoire d’amour torride, on verra plus tard". "Mon rêve absolu, c'est de faire une comédie musicale... et d'avoir une belle maison au bord de la mer", rigole-t-il. Comme il nous le dit lui-même : "Quand j’étais

adolescent, j’étais complexé, et le fait d’être drôle m’a sauvé la vie". Et maintenant, tout ce qu’on lui souhaite, c’est que le fait d’être drôle lui permette de réaliser ses rêves. (1) Les Bios (très) interdites (FlamNouchine).


VINCENT DEDIENNE EN TOURNÉE Vincent Dedienne est actuellement en tournée dans toute la France avec son spectacle "S’il se passe quelque chose", jusqu'en décembre 2017. "J’adore la tournée, j’adore me promener, j’adore être dans les trains et j’adore la voiture la nuit". Dépêchezvous, victime de son succès, une bonne partie des spectacles affichent déjà "complet".


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dans le viseur

A chaque séance de ce numéro, il a été là : Pierre-François Lebrun achève le tournage d'un documentaire sur Citad'elles, diffusé sur France 3. Son travail de réalisateur est guidé par une question : comment font les gens pour vivre ensemble ? Par Ata 22 "Il y a un an, j'ai entendu l'équipe des Etablissement Bollec présenter le magazine au public. Des rédactrices qui avaient une permission étaient aussi venues témoigner. J'ai eu un coup de foudre pour ce projet et je me suis dit que ce pourrait être un formidable projet de film". Pierre-François, 50 ans, est documentariste : il est titulaire d'une licence de cinéma et

d'audiovisuel et formé à l'écriture de films documentaires. Il vient de réaliser "Feuilles libres", une série de cinq épisodes de sept minutes. Il s'est infiltré, caméra à la main, au sein de la rédaction du 13e numéro de Citad'elles. Son objectif : faire découvrir le vivre ensemble au cœur de la détention. Plus précisément au cœur d'un espace de liberté derrière les barreaux.

LAISSER LE SPECTATEUR SE FAIRE SON IDÉE

Atelier après atelier, Pierre-François a su se fondre dans le décor et surtout s'intégrer à l'équipe. Il nous a filmées sans voix off, de manière à permettre au téléspectateur de se faire leur propre idée, de faire la part des choses entre la réalité et les a priori. "Je m'attendais à découvrir un univers très sombre avec beaucoup d'agressivité et de méfiance. J'avais des idées préconçues sûrement influencées par le cinéma et la télévision", explique-t-il. Il a été surpris par l'ambiance qui régnait dans la salle : "les rires, les blagues, l'entraide, les gâteaux distribués, la fierté de contribuer au magazine". Il n'oublie pas pour autant le cadre carcéral, avec ses lots de drames, de tragédies et l'épreuve terrible de la privation de liberté : "Même si ce n'est pas le sujet de mon film, j'essaie que dans chaque épisode, on n'oublie pas que nous sommes en prison." DIRE "JE VEUX TE FILMER", C'EST RISQUÉ

Passionné par son travail, son désir a


VOIR OU REVOIR FEUILLES LIBRES

été "d'abolir la distance et de donner aux spectateurs le sentiment d'entrer dans la rédaction chaque semaine, pour voir des femmes exprimer sans concession leurs goûts, leurs révoltes. dans une tentative originale de créer du lien social et de comprendre malgré les barreaux aux fenêtres". Pour lui, le métier de documentariste n'est pas un simple travail que l'on exerce de 9 à 18 h pour passer ensuite à autre chose. "C'est un boulot qui repose sur la relation avec l'autre. On est obligé de s'impliquer personnellement et non pas comme simple professionnel. C'est une prise de risque d'aller vers l'autre en lui disant : je veux te filmer". Lors de la diffusion du premier épisode, certaines personnes se sont étonnées que les détenues ne soient pas en uniforme et que certaines portent des bijoux. Il a même

entendu dire : "mais on dirait des femmes comme nous"! Il s'en amuse. "Au-delà du côté choquant de cette réflexion, je me suis dis, qu'après tout, je n'avais pas trop raté mon but si les spectateurs arrivaient à cette conclusion. Et oui, vous êtes des femmes comme nous !"

Le grand BaZHart - France 3 Bretagne le dernier mercredi de chaque mois - Rediffusion sur Tébéo et TvRennes Sur le site de France 3 bretagne : france3-regions.francetvinfo.fr/ bretagne/emissions/grand-bazhart Sur le site de Kub le webmedia breton : www.kubweb.media/ kub-web-media-breton-culture/


ur 1 producte

Quand je serai grand, je serai…

On a tous l'image du producteur hollywoodien plutôt gras, aux lunettes fumées et gros cigare cubain, affalé sur le pneumatique d'une piscine aux dimensions olympiques. Avec vue panoramique sur Hollywood. Cliché... Quand tu nous tiens ! Derrière cette image idyllique, il y a la réalité : Jean-Pierre Lemouland est producteur de films d'animation, à Rennes, et créateur de la société JPL Films. Par Mowgli Citad'elles : Qu'est-ce qu'un producteur ? Jean-Pierre Lemouland : Le producteur est celui qui va chercher, auprès des financiers, l'argent à mettre au service d'un projet de film. Il est donc le lien entre les financiers et l'ensemble artistique (réalisateurs, auteurs littéraires ou graphiques, musiciens). En France, une entreprise est une entité morale représentée par une personne physique. Or, une personne physique ne peut pas s'autoproduire. On réfère alors à un producteur, qui est une autorité morale, un garant de la bonne fin d'un film, du point de vue financier et juridique. C : Un producteur est plutôt saltimbanque ou école de commerce ? JPL : En ce qui me concerne, mon premier métier était compositeur de musiques de films, après avoir étudié les arts plastiques aux Beaux-Arts. Ma carrière de producteur a débuté il y a 30 ans grâce au "Plan Jack Lang" de réindustrialisation du cinéma

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d'animation français. J'ai pu ainsi suivre différentes formations pour me former au métier de producteur. C : Est-ce que la logique économique prévaut sur l'intérêt artistique ? JPL : Un producteur est différent d'un milliardaire… Il est d'abord là pour équilibrer le budget alloué à un projet, sans option de bénéfice. Ensuite, il assure la diffusion du film auprès des distributeurs. L'important dans ce métier est d'être en adéquation avec l'auteur. C : Vous est-il arrivé de supporter un film pour son intérêt artistique en sachant que la rentabilité ne sera pas au rendez-vous ? JPL : Oui. Mais ce n'est pas très fréquent. Je ne suis pas un mécène, ni un fou furieux. J'ai une société avec six employés à temps plein. Je travaille aussi avec une centaine d'intermittents. C : Pourquoi avoir choisi ce

secteur particulier du film d'animation ? JPL : J'ai eu le déclic pour le style des films d'animation pour adultes. Avant de basculer de la musique au cinéma, je ne connaissais rien au cinéma et encore moins au cinéma d'animation. Le secteur de l'animation est dominé par les EtatsUnis, mais la production française se porte plutôt bien. Elle se classe première en Europe et troisième dans le monde. C : Quel est selon vous l'événement marquant qui a changé le regard du public sur les films d'animation ? JPL : On peut dire que Kirikou a été incontestablement un momentclé. Il a complètement décomplexé les réalisateurs. Avant ce film, on comptait une cinquantaine de projets de films d'animation par an. Maintenant, on en est à 5 000 annuels. Aujourd’hui, beaucoup d'écoles se développent autour des métiers du cinéma d'animation, voire beaucoup trop… Cependant,


À VOIR Le premier long métrage produit par la société de Jean-Pierre Lemouland (JPL Films) est totalement réalisé en France : Louise en hiver de Jean-François Laguionie. Il avait déjà réalisé, pour les connaisseurs, Le tableau ou L'île de Black Mór.

le public du cinéma d'animation pour adultes est encore à éduquer. C'est à nous de changer l'image du cinéma d'animation considéré a priori comme destiné aux enfants et post-ados. C : Comment les techniques d'animation ont-elles évolué depuis que vous êtes dans le métier ? JPL : La technique a beaucoup évolué depuis Le Roi et l'Oiseau, film datant de 1979. Moi, par exemple, j'ai commencé comme gouacheur. L'apport de l'ordinateur a beaucoup fait évoluer la technique. Maintenant, on travaille beaucoup

sur des "Syntiq" qui sont des sortes de tablettes numériques au format raisin (50 x 64 cm) qui, tout en apportant une meilleure qualité graphique, permettent une grande liberté de création. Wallace & Gromit, qui a eu un très gros succès, utilise par exemple une autre technique : la création de personnages en pâte à modeler et une utilisation de la 2D/3D. C : Que pensez-vous de la fuite des créateurs français vers les US ? JPL : Il y a eu effectivement une fuite il y a quelques années, mais maintenant beaucoup reviennent en

France. La création est dynamique en France. Il faut toujours renouveler, mélanger les techniques et les propositions. C : Les techniques de cinéma ont beaucoup évolué. Où se fait l'innovation ou la recherche ? JPL : Au CNC (Centre National de la Cinématographie), qui est très impliqué en matière de recherche et d'innovation. Le fonctionnement y est collégial ; Il y a un détachement du ministère de la Culture qui permet de travailler en amont sur la recherche en écriture ou sur de nouvelles techniques.


Cuisine et dépendances

La gourmande alimente son blog Stéphanie Davalo, rennaise, a créé le blog culinaire www.dansmacuizine.com. C'est l'invitée des pages Cuisine de ce numéro. Par Mina. Citad'elles- Une blogueuse, c'est quoi ? Stéphanie Davalo : Difficile d'en faire un portrait-type ! C'est quelqu'un qui anime un espace en ligne, à son image. J’adore cuisiner, écrire, et faire partager ces passions. J’ai commencé en avril 2006. Il y a onze ans, la préhistoire des blogs… A l'époque, nous étions beaucoup beaucoup moins nombreux, c’était très artisanal.

C : Quels sont vos aliment et plats préférés ? SD : J'aime essayer de nouveaux pains, sans doute parce que j'adore les bons sandwichs. Et le maquereau et la tomate, l'été. Ou le gingembre et l'ail ! J'adore les lasagnes maison et des plats d'autres pays : Japon, Maroc, Thaïlande... Mais je ne boude pas non plus les classiques : la sole meunière, par exemple.

C : Comment vous organisez-vous ? SD : L'hiver, je galère parce que c'est compliqué de faire de belles photos le soir. C'est mon principal souci. Je passe au grand minimum deux heures par article pour cuisiner, photographier, écrire et publier.

C : Comment rendre un blog plus attractif ? SD : D'abord, en se faisant plaisir, afin de ne pas se lasser. Et puis, trouver sa voie et son sujet. Ce n'est pas facile de sortir du lot aujourd'hui

C : Comment avez-vous appris à cuisiner ? SD : En me débrouillant avec les livres, les magazines et Internet. Quelques cours quand l'occasion s'est présentée... Je ne suis toujours pas une super technicienne, mais je mets du cœur à l'ouvrage et on apprend beaucoup en faisant beaucoup !

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C : Etes-vous soumise à la mode culinaire ? SD : Comme je m'intéresse beaucoup à ce qui est publié sur les réseaux sociaux comme Pinterest et Instagram, cela influence forcément mes envies... Mais j'ai plutôt bien résisté aux macarons ! Facile, je reste définitivement un « bec salé ».

C : Que faites-vous quand vous n'êtes pas sur votre blog ? SD : Je travaille dans une agence web où je passe aussi pas mal de temps à écrire, à définir des plans d'action pour les réseaux sociaux, à former... C : En trois mots, comment vous définiriez-vous ? SD : Mais c'est beaucoup trop dur (Rire). Sex, drugs, et Rock'n'Roll ? Amour, gloire et beauté ? Moi, moche et méchant ? Je sèche...


«Toutes les recettes ont été testées et approuvées consciencieusement mais je n’ai jamais dirigé une brigade (en dehors de donner des ordres à ma sœur ou de faire découper des trucs chiants à mes enfants). »


Let’s brunch together !

5€90

par personne

LE PUDDING À LA POMME Pour 4 personnes

On émiette le pain dans 3 grands saladiers. On ajoute dans chaque saladier deux jaunes d’œuf. On bat les blancs en neige. On ajoute dans chaque saladier du lait, suffisamment pour que le pain soit mouillé mais pas trop non plus. On ajoute du sucre. On mélange bien, bien, bien. On ajoute des raisins secs et des pommes coupées en dés. De la cannelle si on en a. On ajoute les blancs battus en neige, on mélange à la cuillère en bois en essayant de ne pas casser complètement les blancs. On fait cuire 1h à 180 degrés. On laisse refroidir avant de démouler. On coupe les puddings en tranches et on les fait dorer à la poêle avec du beurre.

ET SA SAUCE CARAMEL

Pour un petit pot de caramel au beurre salé, on verse 100 g de sucre en poudre dans une petite casserole. On verse 50 g de crème (ou même du lait entier) dans un bol. On coupe 10g de beurre en morceaux. On mouille le sucre avec 2 cuillères à soupe d'eau et on le fait chauffer. Quand le caramel a une jolie couleur ambrée, on ajoute le beurre. On retire la casserole du feu et on ajoute la crème ou le lait et on mélange. On remet la casserole sur feu vif pour faire bouillir le tout et faire fondre les petits morceaux de caramel. On retire du feu, on laisse refroidir avant de verser dans un pot et conserver au frigo 1 mois.

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PUDDING 3 pommes 200 g de pain rassis 50 cl de lait 50 g de raisins secs 125 g de sucre 2 œufs

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CARAMEL 100 g de sucre 10 g de beurre salé 50 g de crème épaisse


Detox Water Kiwi-Menthe Pudding à la pomme et sa sauce caramel

Blinis champignons Roquefort Salade « toute verte » Œufs cocotte en nid de brick

SALADE " TOUTE VERTE "

Alerte recette hyper compliquée ! On coupe les kiwis et les avocats en morceaux. On les arrose de jus de citron. On ajoute le thon, les oignons émincés et on sale et on poivre légèrement. On rince la mâche. Pour dresser, on mettra un peu de mâche dans chaque assiette, puis la salade.

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SALADE 3 kiwis 3 avocats 1 boîte de thon 1 bottes d’oignons blanc 1 « boîte de mâche » Jus de citron

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DETOX WATER KIWI-MENTHE

On épluche le kiwi courageusement parce que c’est assez chiant puis on le coupe en morceaux. On rince la menthe. On prépare des carafes d’eau et on y met quelques morceaux de kiwis et quelques feuilles de menthe. On veut obtenir une eau parfumée : le résultat est assez subtile mais vraiment agréable quand il fait chaud.

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BLINIS AUX NOIX

On mélange 2 jaunes d’œuf, 2 yaourts et 250g de farine (on peut « corriger » la consistance de la pâte avec un peu de lait). On sale. On concasse les cerneaux de noix (avec un pilon, ou le manche d’un couteau ou un vieux soulier). On ajoute les 2 blancs battus en neige puis les cerneaux de noix. On verse sur une poêle chauffée pour former des blinis de la taille d’une soucoupe de tasse à café (à peu près). Quand la pâte fait des bulles, on retourne les blinis et on termine la cuisson.

SAUCE FROMAGE ET CHAMPIGNONS

On nettoie les champignons, on les coupe en 4 (ou plus selon la taille) et on les fait sauter à la poêle dans un peu d’huile. On fait fondre le fromage avec la crème dans une casserole. Quand le fromage est bien fondu, on passe la sauce au chinois pour la rendre lisse. On fait réchauffer la sauce à la casserole.

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BLINIS 6 oeufs 6 yaourts 1kg de farine 3 sachets de levure 2 paquets de cerneaux de noix

+ SAUCE 400g de fromage type roquefort 8 briques de crème épaisse 4 barquettes de champignons

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Pour dresser, on mettra un blini, quelques champignons et un peu de sauce.


ŒUFS COCOTTE

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On découpe des carrés dans les feuilles de brique, pour chemiser chaque moule à muffins. On casse un œuf par moule (en enlevant un peu de blanc si nécessaire. On ajoute un peu de crème, on sale et on saupoudre de curry. On ajoute le bacon en lamelles. On passe une dizaine de minutes au four à 180 degrés.

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Attention, pour la cuisson, c’est assez variable en fonction du four donc on surveille :) On veut un jaune coulant et un blanc bien pris et c’est pas si facile…

ŒEUFS COCOTTE 4 tranches de pain de mie ou 4 feuilles de brick 4 œufs 4 tranches de bacon 1 briques de crème épaisse curry en poudre

SUGGESTION DE PRÉSENTATION, DANS CHAQUE ASSIETTE, ON DRESSE : UNE TRANCHE DE PUDDING AVEC UN PEU DE SAUCE CARAMEL UN BLINI AVEC DES CHAMPIGNONS ET DE LA SAUCE AU FROMAGE UNE PART DE SALADE AVEC DE LA MÂCHE UN ŒUF COCOTTE


Jeux

7 objets relatifs aux superstitions sont cachĂŠs dans l'image !

les 5 er reurs

Cherchez l'intrus 1 2

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3

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Mais que dit-il ?

6 Son ombre n'en fait qu'à sa tête, retrouvez les 5 différences ! RÉPONSES PAGE 46


Cultur'elles

Petits portraits de grands dieux

La mythologie de l’Antiquité comporte un très grand nombre de dieux, de déesses, de demi-dieux ou de héros. Chaque puissance naturelle peut être représentée par une divinité. Voici quelques-uns de ces personnages d’un autre temps. Par Bettina.

Dionysos/ Bacchus : Fils de Zeus et d’une princesse thébaine Sémélé. Zeus sortit le bébé du ventre de sa mère après que celle-ci eut été tuée par Héra et le cacha dans sa propre cuisse pour le protéger et pour qu’il continue de grandir. (Dionysos veut dire : celui qui est né deux fois). Il est l’unique dieu dont les parents ne sont pas tous les deux divins. C’est un dieu errant, vagabond. Dieu de l’ivresse, du plaisir et de la joie, il enseigna aux hommes l’art de cultiver la vigne. Emblème : le raisin.

à savoir Les Romains ont adopté la plupart des dieux grecs et leurs légendes. Seuls les noms changent.

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Héra/Junon : Épouse et sœur de Zeus. Elle est la protectrice du mariage. Elle s’en prenait aux nombreuses femmes que Zeus honorait de ses faveurs, les châtiant même si elles avaient été contraintes ou abusées par le dieu. Emblèmes : la vache et le paon.


Phoibos Apollon/Apollon Fils de Zeus et de Léto. Dieu solaire de la lumière et de la vérité. Il est le musicien qui charme l’Olympe quand il joue de sa lyre dorée. Il est le seigneur à l’arc d’argent, le dieu-archer, le guérisseur aussi, qui le premier apprit aux hommes l’art de la médecine. Emblèmes : le laurier, le dauphin et le corbeau. Ares/Mars Fils (détesté) de Zeus et d’Héra. Dieu de la guerre, de la mêlée meurtrière. Arès apparaît rarement dans la mythologie, il n’est que le symbole de la guerre, il ne semble pas avoir de personnalité distincte. (Les Romains honoraient Mars bien plus que les Grecs n’aimaient Arès.). Emblème : le vautour.

Zeus/Jupiter Olympien, souverain des Dieux. Vainqueur des Titans et des monstres qui menacent l’ordre cosmique qu’il a institué en tant que souverain de l’univers. Emblème : la foudre.

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Cultur'elles

COCCINELLE Une coccinelle qui se pose

LUNE Astre inerte, la lune ne produit pas sa propre lumière. Elle ne fait que refléter celle du soleil. Un peu comme le miroir n’a de réalité qu’avec l’image qu’il renvoie.

sur vous vous portera chance.

PORTER UN PENDENTIF EN FORME D’ŒIL ÉLOIGNE

DU MAUVAIS ŒIL.

LE CHIFFRE

cette superstition vient du fait que Jésus et ses apôtres étaient treize à table, le soir de la Cène. Le 13e était Judas.

CHAT NOIR

En occident, le chat évoque l’hypocrisie et la sournoiserie. Le chat noir est réputé pour être le compagnon des sorcières et du diable.

ABEILLE

TRÈFLE

L’abeille est synonyme de travail, d’activité, de justice et d’espérance.

Si vous trouvez un trèfle à quatre feuilles, glissez-le dans la poche de l’être convoité, il ne pourra vous résister.

Miroir

Il évoque, en ce bas monde, le mensonge et l’illusion. Plus subtilement, il rappelle à chacun le décalage fondamental entre l'idéal et la réalité.

CHAPEAU

IL INDIQUE UNE FONCTION, UNE QUALITÉ OU UN GRADE. IL S’AFFIRME COMME UN OBJET D’IDENTIFICATION.

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POMME

Dans la mythologie celte, la pomme incarne le fruit de la connaissance, de la science et de la magie.


Le chiffre 13 dans le tarot Par RCP

Dans les arcanes majeurs, le 13 est "l'arcane sans nom" et signifie la mort. INTERPRÉTATION POSITIVE

Transformation, nouveau départ, rupture des habitudes pour vivre différemment. Changement total et rapide qui peut intervenir aussi bien sur le plan professionnel que sentimental. INTERPRÉTATION NÉGATIVE

Séparation éprouvante. Echec lors de responsabilité de la personne. Changement lent. Tristesse, défaite. Dans les arcanes mineurs : le 13e arcane correspond à la Reine, que ce soit pour le bâton, l’épée, la coupe ou le denier. REINE DE BÂTON

La chance est révélée par cet arcane. Cette reine est dynamique ! REINE D’ÉPÉE

Cet arcane est celui d’une femme qui a subi des épreuves telles qu’un veuvage ou une séparation. Ou encore, une femme plus âgée marquée par la solitude. REINE DE COUPE

Il symbolise une femme active, mais aussi spirituelle, généreuse et honnête. Il symbolise aussi une femme ayant le pouvoir et l’autorité, essentiellement dans le domaine affectif. REINE DE DENIERS

Cette carte représente une femme qui entre dans la vie du consultant et qui lui cause des ennuis et des perturbations. Cette femme attache beaucoup d'importance aux biens matériels et aucune à la vie affective.


Cultur'elles

Dis moi (chanson) par Cloépatre

Dis-moi tout Ne me cache rien Livre-moi tous tes secrets Comme si c’étaient les miens Je te donnerai mon cœur si tu le veux bien J’implorerai les dieux pour t’avoir toujours sous mes yeux Cette nuit, je l’ai tellement rêvée, attendue, espérée Je ne veux pas te laisser t’en aller, t’évader Nous sommes ensemble pour l’éternité REFRAIN : Je serai ta muse et toi mon Apollon Et notre vie s’étendra jusqu’à l’horizon… Jusqu’à l’horizon… RAP : Car j’ai beaucoup souffert Même si je n’en ai pas l’air Ça m’a fait mal Cette rupture sentimentale Les mensonges atteignent mon cœur comme une balle Alors ne laisse pas passer ta chance Ne ferme pas ta porte à la providence De rencontrer l’âme sœur De faire vibrer ton cœur Mais ne fais pas comme moi les mêmes erreurs De t’accrocher à quelqu’un qui joue avec tes sentiments Et ne fais pas semblant de ne pas comprendre Ce que je veux te faire entendre REFRAIN Jamais je ne me lasse De te dire la vérité en face Alors ne reste pas de glace par Ina A ma prose Car je te propose Une relation sincère et profonde Dans une cage d’oiseaux Si tu l’oses... Un petit moineau REFRAIN Blotti tout au fond De la cage. Une petite boule de plumes Tremblante Devant la foule. Mais la foule S’en fout Du petit moineau. Sans couleurs exotiques Sans chants mélodiques Une petite boule triste Dans sa cage grise Jamais soumise.

Cage

RÉPONSES • Le code : « C’est mon jour de chance » • L’intrus est le 3 • Les 5 erreurs : La faute d’orthographe Les boucles d’oreille - Le grain de beauté - Le nombre de boutons de la veste - Le nombre de perles du collier • Les 5 différences : La banane - La casquette qui n’est pas du même côté - Le t-shirt qui dépasse - La mèche de cheveux - Le lacet • Les objets relatifs aux superstitions : Le chat noir - Le trèfle à 4 feuilles - Le miroir brisé - La crotte de chien (du pied gauche) - La coccinelle - Le fer à cheval - L’échelle

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Rêve interdit par Ina Dans la nuit silencieuse J’écoute le bruit tourmenté Des jets d’eau. La seule vivante au creux de la nuit. J’écoute dans la nuit étoilée le bruit silencieux d’une forêt enchantée. Le vent doux qui caresse et embrasse les feuilles Des chênes dorés. Je m’allonge sur la plage ensoleillée. Le sable doux et tiède enveloppe et caresse mon corps comme un amant. L’eau est limpide. Elle chante en se faufilant entre les pierres. Le silence chantant caresse mon visage. Je sens les larmes tièdes qui brûlent ma peau… « Mais c’est bien. Et ça apaise ! », me rassure le psy de la prison. C’est toujours le même rêve qui me hante depuis quatre ans. Depuis que je suis derrière les grilles.

Amour, un mirage silencieux par RCP

Pourquoi ne laisses-tu pas fleurir tes sentiments Arrose-moi de tes mots d’amour doux, l’aube nous approche de ses pieds de lotus. Pourquoi cette distance, aride tels mille déserts ? Mon cœur te respire et tisse mille rêves enveloppés de ton regard et ta fragrance ; Laisse nos corps s’adresser en silence Je te respire en l’étreinte de la brise qui t’a caressé avec véhémence. Si ce n’est l’amour qu’est-il ? Si ce n’est-ce, qu’est l’amour ?


Souvenir par Ina

Le petit canard vilain par Ina Il fait nuit Et la pluie tombe Agaçante et monotone. Je m’ennuie… Il était une fois… Ecoute, raconte -moi ! Quoi ? Un conte de fées. Pourquoi ? J’aime les contes. Ça finit toujours à merveille. Et j’aime les princes. Ils sont beaux (même transformés en crapauds). Et j’aime les princesses. Mais pas les capricieuses. J’aime Blanche-Neige. J’aime aussi Cendrillon… Il fait nuit Et la pluie tombe Agaçante et monotone. Je m’ennuie. Aime-moi ! Embrasse-moi ! Raconte-moi Un dernier conte Avant de m’endormir. Il était un fois… Un petit canard vilain… Fais-moi un câlin. J’aime tes doigts Qui sentent La pluie

Tu te souviens ? On jouait à cache-cache Dans la vieille cabane du passé Heureux et nus Emus Etendus sur la plage Tu te souviens ? Le sable était vierge Gardien à jamais De nos corps Et nos identités Tu te souviens ? Le vent, le temps, l’oubli… Tu te souviens ? Nos visages, Le ciel, l’infini. L’éternité. Nos mains sur le cœur De l’océan. Une promesse. Enfin, on croyait Tu te souviens ?

Solitude par Ina Je regarde le gel Il est frêle Et fragile Comme mon cœur Je regarde la neige Qui tombe sans bruit Sur le gel. Elle est blonde et légère Comme le voile Sur le visage D’une vierge Je regarde la neige Blanche Légère Et vierge. Et je marche. Vers la SOLITUDE.

Comme la rose Anonyme La terre est ronde comme un bel arc-en-ciel et j'en ferai le tour habillée en papillon. La terre est belle comme la rose essentielle dans le jardin sans fin du grand univers. Je cueillerai une branche de soleil et mon chemin sera parfum de miel. Je soulagerai ma vie humaine de ses haillons. Je partirai sans rien, nue comme un verre. Mais avant de partir sans oser ne rien dire, j'aimerais près de son corps me recueillir. Regarder son visage dans sa foi resplendir comme la rose que l'on vient de cueillir. Papillons roses et arc-en-ciel, tout n'est qu'éphémère pastel sur cette terre substantielle où seul l'amour est éternel.

Tu t'es vu ? Anonyme "Tu t'es vu quand t'as bu ?" Combien de fois ai-je entendu cette question ? Trop souvent hélas. Évidemment la réponse était non, même devant une glace. Lorsqu'on a bu, on refuse de se voir. Ce n'est qu'une fois derrière les barreaux que je m'en suis rendu compte. Mais hélas trop tard ! Quand je sortirai enfin de cet endroit lugubre et que je rencontrerai quelqu'un qui me dira "eh, tu te souviens ?" Oui je me rappelle les réveils difficiles, les terribles migraines, les petits-déjeuners qui ne passent pas, les sautes d'humeur dans la journée, j'en passe et des meilleures. Quand je sortirai enfin d'ici, si le hasard met sur mon chemin quelqu'un qui boit, je pourrai enfin lui dire "oui je me vois quand je buvais".



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