Citad'elles N°6 - Le féminin sans barreaux ! by Etablissements Bollec

NOËL 2014

Réalisé au Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes

N°6

Citad ’elles Le féminin sans barreaux

Dossiers

L'alcool au féminin L'isolement

Tout savoir sur

le tatouage Et aussi

LA recette château - gâteau Les porte-bonheur Le jeu du sourire en cadeau !

VOTRE

magazine !

GRATUIT

Cult ur'elles La fin de Rififi en zonzon Comment lire la presse ? Théâtre et rap Poèmes

VOTRE CALENDRIER 2 015

Ci tad'elle s

OFFERT !

Des légumes en fête pour un réveillon à 6€

CITAD'ELLES Revue éditée à 500 exemplaires • COORDINATION GÉNÉRALE : Les Établissements Bollec Ligue de l’enseignement d'Ille-et-Vilaine. • COORDINATION ARTISTIQUE : Les Établissements Bollec. • COMITÉ RÉDACTIONNEL : Jessica Catherine Lady J Davar Mamita ATA 22 Cloé Simone Thérèse Anic Soizic • INTERVENANTS : Audrey Guiller Agathe Halais Johann Le Berre Alain Faure Magali Arnal Delphine Marie Louis • PARTENAIRES : SPIP 35 Ligue de l'enseignement d'Ille et Vilaine Centre pénitentiaire des femmes de Rennes Fondation Macif Fondation La Poste Fondation ELLE Fondation Raja Joop Stoop Fondation Agir Sa Vie. • REMERCIEMENTS : Anne-Héloïse Botrel-Kerdreux Chantal, Françoise, Gilles Morfoisse, Brin de soleil, Christelle Le Dortz, Sœur Alleluia, Frédérique Emily, Miss Atomik, Sœur Thérèse, Jacqueline Kerjean, Marc Leray, Jean-Luc Evin, Hervé Barbot, Arnaud Churin. La médiathèque Les surveillantes du bâtiment J Un grand merci à Enora de la cyberbase pour son aide précieuse. Merci à Nathalie pour sa relecture attentive. Et tous ceux qui nous ont généreusement apporté leurs compétences pour la réalisation de ce numéro. Imprimerie Chat Noir - Rennes

ette année se termine bien puisque votre magazine a obtenu le Prix Coup de Cœur lors de la cérémonie des Raja Women's Awards. Ce prix prestigieux récompense cinq associations pour leurs actions remarquables en faveur des femmes, en France et dans le monde. Pour toute la rédaction, ce prix représente tout le travail et l'investissement de l'équipe rédactionnelle dans ce projet. C'est pour cela que toutes les rédactrices de Citad'elles sont fières de le partager avec vous, fidèles lectrices. Pour ce numéro 6, nous ne dérogeons pas à la règle : 44 pages de sujets graves ou légers, de conseils, de recettes. Plein de rencontres avec des gens qui nous ont passionnés et qui vous passionneront aussi. Bref, de la lecture pour finir cette année en douceur.

Ce projet est ouvert à toutes, n'hésitez pas à venir rejoindre l'équipe pour nous proposer vos idées d'articles et d'illustrations. Citad'elles est un projet mené conjointement par le SPIP 35, La Ligue de l'enseignement d'Ille et Vilaine et l'association rennaise Les établissements Bollec. Il n'existerait pas sans le soutien de nos partenaires privés que nous remercions au passage. Tous les numéros de Citad'elles sont lisibles gratuitement sur le site etablissementbollec.com Alain Faure, coordinateur du projet.

Sommaire Un pied dehors La maison Luciole ....................................................................... p.3 Aménagements de peines ........................................................... p.5 On vous explique Nelson Mandela, la liberté sans violence une utopie ..................... p.6 Loi Taubira .................................................................................. p.8 L'isolement dans tous ses états.................................................. p.10 Tout Tattoo ! .............................................................................. p.14 Le coin bricolage Les porte-bonheur d'ici et d'ailleurs .......................................... p.18 Jeu : Au rythme du sourire ........................................................ p.21 Pleine forme Le sport doux ............................................................................. p.25 L'atelier de re-dynamisation pour positiver ............................... p.27 L'alcool au féminin p.28 ' Cuisine et dependance Hommage aux légumes ............................................................ p.32 Un château-gâteau ! ................................................................. p.35 Cult ur'elles Du rififi en zonzon ..................................................................... p.36 Comment lisez-vous le journal ? ............................................... p.39 L'antiquité, le théâtre et le rap ! ................................................ p.40 Expressions libres ..................................................................... p.42

un pied dehors

La maison Luciole, lumière pour les familles Gérée par l'association Brin de soleil, la nouvelle maison Luciole égaie l'entré du Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes. Avec l'aide de bénévoles, elle accueille chaque jour les familles de détenues rendant visite à leurs proches. Par Mamita

Crayon, Davar.

uand on pousse la porte de Luciole, on découvre une pièce toute en lumière et en couleurs vives. Des fauteuils, des boissons chaudes ou fraîches, un coin jeux pour les petits. La Maison Luciole a ouvert en 2014, sous l'impulsion de l'association Brin de Soleil, avec l'accord et le financement de la Pénitentiaire. Son but est d'accueillir les familles qui viennent visiter une détenue. À Luciole, on peut attendre en prenant un café, rester pendant qu'un enfant visite sa maman, déposer ses affaires à la consigne ou changer un bébé. Av a n t L u c i o l e , l e s f a m i l l e s attendaient les parloirs dans la rue ou dans une petite salle d'attente à l'ambiance froide. "La Maison

Luciole apporte beaucoup aux familles et proches des détenues", expliquent Chantal et Françoise, deux bénévoles de l'association qui sont venues nous rencontrer. Luciole n'est pas qu'un chaleureux lieu d'attente. Tout au long de la journée (les jours de parloirs) c'est un espace d'écoute. Les 34 bénévoles qui y interviennent ont auparavant suivi des formations à l'écoute des personnes au sein de Brin de soleil. "On apporte un réconfort et parfois des réponses aux questions pratiques sur le fonctionnement des visites ou aux questions plus profondes", expliquent Chantal et Françoise. Des questions pratiques comme : comment obtenir un permis de visite, comment réserver un

' vecu

Patrick, 46 ans, vient à Luciole avant les parloirs. "D'abord, il y a le sourire des accueillantes, la clarté et la chaleur du lieu qui nous apporte du réconfort. Puis vient le partage d'une petite boisson avec quelques petites paroles qui me rassurent et m'encouragent quand mon moral est un peu bas en pensant que ce moment à venir avec mes proches va passer trop vite. Il y a aussi le fait que toutes les personnes réunies dans cette pièce éprouvent plus ou moins les mêmes sentiments et me prouvent que je ne suis pas seul. Seul dans cette exclusion temporaire du monde.

un pied dehors parloir, que faire avec les sacs de linge que l'on veut passer pendant les parloirs ? L'équipe de Luciole renseigne et réconforte les familles. Depuis son inauguration, Luciole a déjà accompagné plus de 3500 personnes. Cet anti-stress est très utile dans ce monde particulier qu'est l'incarcération. "Nous accueillons dans le respect de tous, sans aucune discrimination et sans jugement, rappellent les bénévoles. On est plutôt dans la compréhension." Certaines familles ont été tellement touchées par l'accueil de Luciole qu'elles ont pris l'habitude d'apporter du café ou des petits gâteaux pour les autres familles. Parlez à vos proches de cet accueil si chaleureux, qui pourra les rassurer et vous faciliter le lien avec ceux que vous aimez. n

n LUCIOLE, TI TOMM ET ARC-EN-CIEL La maison Luciole n'est pas le seul endroit proposé par l'association Brin de Soleil. Il existe aussi la Maison Ti tomm, à Vezin-le-Coquet et l'Arc-en-ciel. À l'Arc-en-ciel, créé en 1993, on peut être hébergé à petit prix (à partir de 10 euros pour une personne, petit déjeuner inclus) pendant quelques nuits. Les détenues peuvent aussi passer une permission de sortie dans cette maison. "Cela permet aux familles de se poser avant de partager quelques heures au sein du centre pénitentiaire avec leurs proches, expliquent les bénévoles. Ces trois maisons sont des lieux d'échanges et de rencontres avec des personnes qui se posent les mêmes interrogations, qui ressentent les mêmes inquiétudes et qui vivent ce très dur sentiment, celui de l'exclusion." n PRATIQUE Luciole est ouverte tous les jours de parloirs de 8h15 à 17h (fermée le lundi après-midi et le jeudi toute la journée).Vous pouvez joindre la maison Luciole au 02 57 21 14 80 ou en écrivant à luciole@brindesoleil-rennes.fr

Crayon, Davar.

Le mémo

Aménagements de peines Plusieurs types d'aménagements de peines sont prévus par le code de procédure pénale : mesures de semi-liberté, placement sous surveillance électronique, placements extérieurs, libération conditionnelle, suspension de peine. Explications avec Frédérique Emily, juge de l'application des peines à Rennes. Par Lady J ◗➤ Qui ?

Sont concernés par les aménagements de peines les détenues qui, d'une part, sont dans les délais prévus par le code au niveau de l'exécution de la peine et, d'autre part, répondent aux critères relatifs à l'implication dans un projet de réinsertion.

◗➤ Pourquoi ?

L'aménagement de peine présente l'intérêt d'une sortie accompagnée et cadrée. Il est à privilégier par rapport aux sorties sèches. Il ne peut toutefois être automatique et nécessite la réunion de plusieurs conditions au vu desquelles il peut être considéré que la personne est véritablement impliquée dans un projet de réinsertion de nature à prévenir les risques de récidive.

◗➤ Comment ?

Il n'y a pas de critères objectifs garantissant l'obtention d'un aménagement de peine. Chaque dossier est particulier, chaque projet de sortie est particulier. Les demandes d'aménagement de peine sont examinées dans le cadre d'un débat contradictoire, pendant lequel sont entendus les représentants de l'Administration Pénitentiaire, du Ministère Public, l'avocat de la détenue et la détenue elle-même. Tout ces avis sont importants. Le juge de l'application des peines apprécie la recevabilité de la demande (par rapport au délai) ainsi que les garanties

Encre de chine, Lady J. particulières dont peut justifier chaque personne (au niveau de l'hébergement, du projet professionnel, de la poursuite des soins). L'évaluation de l'implication dans un projet sérieux de réinsertion de nature à prévenir les risques de récidive dépend de chaque cas particulier. La partie civile est parfois sollicitée pour faire valoir ses observations sur la demande d'aménagement de peine.

◗➤ Les croix dans

la bonne case ?

Les RPS (réduction de peine supplémentaire) sont essentiellement accordées en fonction de l'activité professionnelle ou de formation, les soins suivis en détention et l'indemnisation des parties civiles sur la période précise prise en compte. Le texte prévoit que le condamné doit démontrer des efforts particuliers de réinsertion. L'indemnisation des parties civiles est appréciée en fonction du montant des revenus. Elle doit au moins atteindre 10% des ressources.

◗➤ Quel projet

professionnel ?

Il est adapté s'il correspond aux capacités de la personne, à sa formation, s'il n'est pas en contradiction avec les

faits commis et certaines interdictions (par exemple interdiction de contacts avec des mineurs ou avec des personnes vulnérables). Par ailleurs, des enquêtes sont souvent diligentées pour vérifier la réalité de l'emploi et les conditions de travail.

◗➤ Appel ?

Le juge de l'application des peines rend sa décision et le procureur de la République a toujours un droit d'appel tout comme le détenu. C'est la chambre de l'application des peines de la cour d'appel qui tranche s'il y a un appel.

◗➤ Les expertises

psychiatriques ?

Elles peuvent être obligatoires avant tout aménagement de peine ou permission de sortie, notamment maintenant, lorsque le suivi sociojudiciaire est prononcé. Le juge de l'application des peines peut également en ordonner une lorsqu'il l'estime opportune. Les experts sont très sollicités et les délais de retour des rapports d'expertise sont parfois longs. Il n'y a pas d'appel possible. Le détenu peut demander éventuellement une autre expertise. n

on vous explique Nelson Mandela, la liberté

sans violence

une utopie ?

Un grand homme qui a bouleversé en profondeur une façon de vivre et a fait progresser de manière considérable un pays bloqué. On l’imagine facilement en sage, plein de douceur et distillant l’harmonie autour de lui. Mais, mais, mais... rappelons-nous ! Par Davar oute ma vie, j'ai lutté pour la cause du peuple africain. J'ai combattu la domination blanche et j'ai combattu la domination noire. J'ai adopté pour idéal une société démocratique et libre où tout le monde vivrait ensemble dans la paix et avec des chances égales. J'espère vivre pour les conquérir, mais c'est aussi un idéal pour lequel je suis prêt, s'il le faut, à mourir."

Johannesburg où il va découvrir la ségrégation. En 1944, il fonde La ligue de la jeunesse de l’ANC (Congrès National Africain) tout en travaillant comme stagiaire dans un cabinet d’avocats. En 1948, il n’est encore qu’un nationaliste radical qui n’envisage pas une quelconque union entre blancs et noirs. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’il commencera à admettre une position multiraciale.

Cette très belle phrase qu’il a prononcée lors de son procès en 1964 reflète sa pensée, mais il ne faut pas oublier que le jeune Nelson Mandela a commencé dans sa vie par un parcours très différent. Car il est justement jugé pour terrorisme et évite miraculeusement la condamnation à mort, grâce à son éloquence lors de son procès.

À cette époque, la position de nonviolence chère à Gandhi fait encore l’unanimité au sein de l’ANC, mais la répression sanglante d’une manifestation de noirs et l’interdiction de l’ANC vont faire exploser la lutte armée. Mandela devient alors un partisan convaincu de cette violence organisée. Des attentats à la bombe artisanale dirigés contre des centres de délivrance de laissez-passer aux noirs sont parmi les premières manifestations de violences de la part de l'ANC.

Nelson Rolihala Mandela, jeune homme, est plutôt un loup qu’un mouton. Il combat toute forme de domination, qu'elle soit exercée par des blancs ou des noirs. A 22 ans, Nelson est un séducteur et les jolies filles sont loin de le laisser insensible. Il boxe avec passion et, refusant un mariage arrangé par sa famille, s’enfuit à

C’est Nelson Mandela qui fonde la branche armée de l’ANC et va chercher du soutien auprès des pays frères en Afrique et auprès des soviétiques.

Terrorisme : une accusation inepte ! Pendant son procès, l'amalgame est vite fait : on l'accuse de terrorisme. Quelle forme de terrorisme ? Nelson Mandela était accusé de tentative de sabotage : de s'attaquer à des biens matériels, ce qui n'a rien à voir avec un terrorisme qui tuerait aveuglément des civils. Après ce procès, Mandela reste vingt-sept ans en prison ! Sur l'île de Robben Island, de juin 1964 à avril 1982, puis à Pollsmoor, jusqu'en décembre 1988, et enfin à la prison Victor Verster, jusqu'au 11 février 1990. Pourtant, dès 1950, l'Assemblée générale des Nations Unies avait déclaré qu'une politique de ségrégation raciale était condamnable. Et que la lutte contre cette ségrégation pouvait être qualifiée de conflit armé international, au sens du droit international humanitaire. En réalité, c'est une discrimination raciale particulièrement cruelle et inhumaine. Les noirs étaient sans droit de vote et pourtant obligés de payer des impôts, des enfants séparés de leurs mères, les répressions sanglantes, la suprématie blanche régnait dans

En bref CITAD'ELLES RÉCOMPENSÉ PAR LA FONDATION RAJA Votre magazine a obtenu le prix coup de cœur du jury de la fondation RAJA et une dotation financière qui permettra de continuer à l'imprimer. 5 projets sur 100 ont été sélectionnés.

Monotypes, Davar. tous les domaines, s'appuyant sur la force brute et assassinant, torturant, éliminant, niant le moindre droit humain aux propriétaires noirs des terres volées par les blancs. Pendant 40 ans, cette tyrannie raciale a anéanti des populations entières avant que l'opinion internationale ne s'en préoccupe vraiment et que des manifestations dans les pays occidentaux commencent à inquiéter le gouvernement sud africain et que ces pressions l'obligent à libérer Mandela, après 27 ans d'incarcération.

Une victoire qui paraissait impossible ! Pendant sa détention, Nelson Mandela étudie la langue et la culture afrikaans à la perfection et s'en sert abondamment pour arriver à convaincre le gouvernement de Fréderick de Klerck, plus ouvert que celui du monstrueux Peter Botah. Le génie de Mandela fut de pardonner l'apartheid et de rassembler noirs et blancs. Il est miraculeux que Madiba

(surnom affectueux de Mandela) ait eu la force, les moyens intellectuels, le charisme nécessaire après ces décennies de bagne, de convaincre tant de peuples et de gouvernements. Et ainsi d'anéantir l'Apartheid. Il est miraculeux qu'un seul homme âgé, noir, sortant de prison, démuni de tout, soit devenu une sorte de prophète et que des centaines de millions, des milliards même d'êtres humains le consacrent et l'assistent dans sa lutte. Il est si facile de détruire. Il est si rare qu'au niveau international, un seul être soit capable, avec sa seule capacité d'amour et de pardon, de vaincre des millions d'autres. Surtout que la richesse et le pouvoir étaient, en plus, du côté des oppresseurs… Mandela a réussi un miracle ! Il nous a redonné l'espoir. Il est donc possible de sauver l'humanité. n À lire : Pensées pour moi-même, 60 ans de citations authentifiées de Nelson Mandela, Editions Points, 8 euros. n

Un sujet "girly activiste" : Who runs the world ? Girls ! Enfin, pour le moment, voici l'histoire (magnifique et non moins vraie) de Rachel Marcovici et Janine Rocher. En 1954, ces deux femmes en avance sur leur époque ont l'idée de monter une entreprise d'équipements d'emballage pour les sociétés. Dans un environnement majoritairement masculin, ces deux amies réussissent à faire fructifier leur entreprise et même à ajouter à ce "monde de brutes" une touche écologique en ajoutant à leur activité du recyclage de carton usagé. Ainsi naît la société RAJA. En 1982, les rênes de l'entreprise sont repris par Danièle, la fille de Rachel, qui lance l’activité à l'international et propose à sa clientèle un service de vente par correspondance. Aujourd'hui, avec 18 filiales dans 15 pays européens, RAJA est leader européen de la distribution de fourniture et d'équipement d'emballages pour les entreprises. "Bon" me direz-vous, en quoi cela nous intéresse ? Où est le coté activiste ? En 2006, les responsables de RAJA, féministes et engagées, ont créé la Fondation RAJA, afin de véhiculer leurs valeurs de parité et soutenir des projets en faveur des femmes de 38 pays du monde. Des projets qui ont impacté la vie de 40 000 femmes. En novembre dernier, la fondation a décerné un prix à Citad'elles. Les rédactrices sont fières, mais sans vous, lecteurs et lectrices, le magazine n'est rien ! n

on vous explique

Loi Taubira

Ce que la nouvelle loi

va changer... En 2013, Christiane Taubira, ministre de la Justice, a présenté un projet de loi très ambitieux sur la prévention de la récidive et l’individualisation des peines. Au fil du temps et surtout des débats, la réforme pénale, en vigueur depuis le premier octobre dernier, est beaucoup moins ambitieuse que prévue. Focus sur les mesures phares. Par ATA 22

a récente loi Taubira crée une nouvelle peine : la contrainte pénale. "C’est une peine en milieu ouvert qui s’accompagnera d’obligations et d’interdictions : réparation du dommage, interdiction de rencontrer la victime, travaux d’intérêt général, obligation de soins ou encore suivi psychologique", explique Gilles Morfoisse, rennais et membre de Brin de soleil, association des maisons d'accueil des proches des détenus. Elle s’appliquera aux personnes majeures, auteurs de délits pour lesquels la peine maximale est inférieure ou égale à cinq ans d’emprisonnement. "Cela jusqu’à 2017, où le dispositif, qui fera l’objet d’une évaluation, sera peut-être étendu à tous les condamnés pour délit".

Adieu, les peines plancher

Le texte supprime les peines minimales, dites "peines planchers", pour les récidivistes et les auteurs

de violences aggravées. Le juge d’application des peines devra procéder à l’examen de la situation des personnes condamnées (à une peine de cinq ans d’emprisonnement au plus) lorsqu’elles ont exécuté les deux tiers de leur peine. "Il appréciera à cette échéance si la personne condamnée peut bénéficier ou non d’une peine de libération sous contrainte dont le régime sera la semi-liberté, le placement extérieur, la surveillance électronique ou la libération conditionnelle. Il s’agit là du retour à l’individualisation des peines qui redonne aux juges le pouvoir d’apprécier la peine à exécuter", souligne Gilles Morfoisse.

Procès en deux temps La loi prévoit une possible césure du procès pénal, qui pourra se dérouler en deux temps. Le tribunal pourra prononcer la culpabilité lors d’une première audience et indemniser les victimes et renvoyer sa décision lors d’une seconde audience. "Cela

permet à un conseiller insertion et probation de faire une analyse de la situation du condamné et une évaluation de son comportement dans un délai de quatre mois, avant que le tribunal ne décide de la sanction."

Victime/agresseur(e) Les parties pourront être informées de la libération de leur agresseur/e. Les députés ont aussi introduit à l’initiative du gouvernement un chapitre consacré à la justice restaurative. Ce dispositif doit permettre à des victimes et auteurs d’infraction de se rencontrer, s’ils le désirent, pour aider les uns à "se réparer" et aux autres "à prendre conscience" du préjudice causé.

Enceinte en liberté "Les députés ont décidé la suspension des peines de prison pour les femmes enceintes en dehors des crimes et délits contre les mineures." La loi Taubira prévoit que la justice

Crayon de couleur, Alain. Monotypes, Lady J.

prenne "toutes dispositions utiles afin qu’aucune femme enceinte ne puisse être placée ou maintenue en détention au-delà de la douzième semaine de grossesse".

actuel de remises de peine", note Gilles Morfoisse.

Longues peines

A l’origine la Ministre de la justice était favorable à ce que la loi englobe les autres peines alternatives à la prison (sursis avec mise à l’épreuve, semi-liberté). Mais François Hollande, à l’été 2013, a refusé cette proposition après un bras de fer entre la garde des sceaux et Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur. "Lors du débat parlementaire, au printemps dernier, la commission des lois de l’Assemblée nationale

En ce qui concerne les longues peines, la loi Taubira prévoit un examen obligatoire afin d’octroyer éventuellement une libération conditionnelle, lors d’un débat contradictoire aux deux tiers de leur peine. "Ceci dit, cet examen obligatoire de la situation du détenu aux deux tiers de la peine n’est guère plus avantageux que le système

Du projet de loi au texte final

a étendu la peine probatoire à l’ensemble des délits (dix ans maximum). Devant la pression de l’Elysée, Christiane Taubira est revenue au compromis d’origine (cinq ans maximum)." La rétention de sûreté que François Hollande et Christiane Taubira s’étaient engagés à supprimer ne font pas partie de la loi votée en août dernier. Elle est reportée à une éventuelle réforme de l’exécution des peines. Pourquoi tant d’abandons ? "Sans doute que la majorité actuelle n’a pas eu le courage politique d’affronter une opinion publique favorable au tout carcéral", pense Gilles Morfoisse. n

on vous explique

' vecu

L'isolement dans tous ses états

En détention, on vit l'isolement. Mais on n'est pas les seules. L'isolement peut être voulu ou non, géographique ou psychologique, libérateur ou créateur. Pour comprendre ce qu'il y a de semblable et de différent dans les diverses expériences de l'isolement, Citad'elles a été poser ses questions dans un hôpital, au quartier disciplinaire, dans un monastère et sur une île. Par Catherine. ◗➤ À l'hopital "Je suis restée quelques mois en hospitalisation complète, témoigne "Mamie poétesse", un petit brin de femme remarquable, aux yeux bleus et cheveux couleur argentée. D'abord dans une chambre partagée, puis une chambre simple. La compagnie de ma voisine me manquait. C'est là que j'ai réalisé que j'appréciais être deux et que j'ai vraiment ressenti l'isolement. Lorsqu'on est face à la maladie, cela peut être dur moralement. Lorsque je suis revenue à la maison, c'était pire ! Il y a deux ans, j'ai perdu mon mari. C'est dur de supporter l'isolement, surtout quand tout vous rappelle votre moitié. Des personnes de mon entourage m'ont donné leur numéro de téléphone pour ne pas être seule. Nous avions de bonnes relations, mais la liste était longue, je ne pouvais pas téléphoner

à tout le monde ! J'ai appelé très peu, voire jamais, pour certains. Du coup, je me suis retrouvée seule. En ce moment, je suis en hospitalisation de jour et je suis confrontée à un vrai dilemme. Je ressens le besoin d'être seule car je suis fatiguée, mais je n'arrive pas à me reposer car j'ai tout le temps du monde autour de moi. En même temps, le soir, quand j'ai besoin d'avoir une présence, je n'ai personne, je reste seule et là ça me pèse. Oui, par moments je demande la solitude et parfois je la subis injustement. Je trouve que nous vivons dans un monde d'individualistes. Dès que vous êtes différent des autres, que vous n'êtes pas dans la "norme" à cause d'un handicap quelconque, les gens changent de trottoir. La différence fait peur." n

Monotype, œuvre collective.

◗➤ Au quartier disciplinaire (QD) Surnommé mitard dans le jargon pénitentiaire, la cellule disciplinaire est une sanction pour les détenus, prévue par les articles R57-7-43 à R57-7-48 du code de procédure pénal. Interview de 3 femmes détenues au CPF, passées par le QD, parlant à tour de rôle. À quoi ressemble le quartier disciplinaire ? Du béton partout, le mobilier est en fer, tout est cloué au sol : lit, tabouret, table. Il n'y a pas d'oreiller. On a un vasistas avec un autoadhésif opaque qui nous laisse dans la pénombre et qui peut être juste entrebâillé.

Comment avez-vous vécu l'isolement ? J'étais trop mal, toute seule et complètement perdue. Franchement, c'est trop dur. Ce qui est dur c'est la solitude, car il n'y a pas de passage, de contact de vie sociale et pas de télé. La nuit, les surveillantes passent toutes les heures et allument la lumière pour voir si tout se passe bien. J'ai vécu ça comme dégradant. Jamais je n'oublierai. Je n'avais jamais pris de médicaments avant, mais j'en ai pris pour tenir le coup. Cet isolement vous semble-t-il bénéfique ?

Je pense que cela ne fait qu'envenimer les choses. On devient encore plus destructeur, envers nous-même, envers les autres. Cela nourrit notre haine. Pensez-vous qu'on peut aimer l'isolement du QD ? L'une : Moi j'aime être seule, je désire être seule. Une autre : Ce n'est pas qu'on aime le QD, c'est plutôt de l'autodestruction. Certaines souffrent d'un tel mal-être, qu'elles veulent s'infliger elles-mêmes la punition. Et font tout pour y retourner. Pour montrer qu'elles sont capables d'endurer pire que ce qu'on leur fait subir. n

on vous explique ◗➤ Au monastère Soeur Alleluia vit au monastère des Dominicaines de Notre-Dame de Beaufort, en Ille-et-Vilaine, près de Dol-de-Bretagne. C’est un vieux manoir breton qui est devenu monastère en 1963, lorsque des sœurs venues de Provence sont arrivées pour fonder une nouvelle communauté de moniales dans l’Ouest de la France. 25 sœurs d’origine et d’âges très divers de 25 à 98 ans, y vivent. Pour la plupart, leurs cellules font moins de 9 m2. "Nous ne parlons pas d'isolement, par rapport à notre vie monacale, nous préférons parler de solitude et de silence. Nous ne vivons pas l’isolement au sens où nous choisirions d’être

coupées de toutes relations extérieures, dans un monde clos. Non, la solitude est pour nous importante, car elle est le moyen d’être en face à face avec Dieu. Nous vivons en communauté et notre temps est partagé entre ces deux axes que sont la rencontre et la communion fraternelle, et les temps où nous sommes seules. Cette solitude est nécessaire pour la prière et permet la communion entre nous et avec tous ceux que nous portons et présentons à Dieu chaque jour. C’est un double choix : le nôtre et celui de Dieu. Nous avons quitté le monde pour prier pour tous ceux qui ne le peuvent pas ou ne le peuvent plus. Nous recevons énormément d’appels au secours

◗➤ Isolement planétaire ? Depuis que l'homme a découvert qu'il pouvait marcher sur la lune, sa quête pour décrouvrir les alentours de notre planète n'a cessé de croître. Sommesnous seuls dans l'univers ? Jim Green, astronome américain à la NASA, est par exemple en quête de vie extraterrestre. Il se base sur les informations reçues par exemple par le satellite Kepler, conçu pour trouver des vies ailleurs. Quant au robot Curiosity il rapporte des molécules organiques, qui pourraient être la preuve qu'il y a eu, ou qu'il pourrait y avoir de la vie sur d'autres planètes ou systèmes solaires. Ce qui donne des conditions propices à la vie, ce sont trois processus indispensables : les molécules organiques, l'oxygène et l'eau. "Un jour, nous trouverons une planète habitable, explique Jim Green, c'est juste une question de temps." n

par courriers, courriels, téléphones et nous les présentons chaque jour à Dieu dans la prière. Cette intercession établit une vraie relation avec toutes ces personnes dans le monde entier. Finalement, ce silence et cette solitude nous rendent plus attentives à ceux que personne n’entend. Nous sommes heureuses en tant que moniales et n’avons pas envie de changer de vie. Chaque semaine nous prions pour tous ceux qui subissent l’état claustral de la prison et nous aimerions que beaucoup se sachent portés par la prière d’une petite communauté de femmes dont la vie cachée et la prière se veulent comme une sève qui irrigue et permet à d’autres d’aimer et de vivre." n

◗➤ Sur une île Christelle Le Dortz vit sur l'Ile de Sein, au large de la pointe du Raz. Elle y a monté son activité de céramique, en plus d'un quart-temps dans la restauration. Entre 80 et 100 personnes vivent à l'année sur l'île, en majorité des personne âgées. Il faut une heure de bateau pour rejoindre l'île. Hors-saison, il n'y a qu'un bateau par jour. Pourquoi avez-vous choisi de vivre sur l'Île de Sein ? Depuis que j'ai quitté Paris (il y a presque 20 ans), j'aime les endroits où l'individu a sa place pour exister, où l'on vit dans une certaine communauté humaine qui se retrouve dans des objectifs communs par rapport à son territoire. Quels sont les avantages et les inconvénients ? Je me sens à l'abri de bien des choses qui me déplaisent dans ce monde : du bruit, des odeurs (pas de voitures), de la consommation, de l'argent et des jeux de pouvoir. J'aime être en lien très fort avec les éléments : ce sentiment que nous avons ici d'être tout petit face à la nature. L'inconvénient, c'est une certaine proximité. Tout le monde sait tout sur tout le monde, s'observe et se permet de juger. On croise tous les jours des gens avec qui on passe un temps fou à parler de la météo (ce qui m'ennuie !). On croise aussi des gens hypocrites ou avec qui on a été en mini-conflit. Mais en hiver, ici, la plupart des gens disent ''Bonjour Christelle, ça va ? ''. Quand je vais sur le continent, ça fait froid, plus personne qui se dit bonjour' dans la rue. Certains diraient peut-être qu'un des inconvénients c'est que tout doit s'organiser, une envie spontanée n'est souvent pas réalisable. "Tiens,

Dessin et crayon de couleur, Catherine. j'ai envie de manger un kébab ! Ben non ! Tiens, j'ai envie d'aller au cinéma ! Ben non... Mais j'ai l'impression que moins on a de choses à disposition, plus on savoure ce qu'il y a et moins on s'invente de besoin." Que ressent-on quand on habite au milieu de la mer ? On ressent qu'on est tout petit, pas grand chose. C'est énormément de beauté permanente aussi : parfois, avec la brume ou le mauvais temps, on ne voit plus le continent qui est à 9 km, et j'ai l'impression qu'on dérive. On vit avec les marées et avec les aller-retours journaliers du bateau qui apporte les provisions, le retour de quelqu'un, le départ d'un autre, l'arrivé du courrier, des journaux, des médicaments. Restez-vous longtemps sans aller sur le continent ? Pourquoi ? Je reste souvent 3 à 4 mois sans aller

sur le continent. Souvent je profite d'un rendez-vous chez le dentiste ou autre spécialiste pour aller voir des amis. Mais je me sens décalée, les choses les plus simples sont tellement inhabituelles : Conduire, prendre de l'essence, la foule dans les grands supermarchés, les odeurs, se souvenir se son numéro de carte bleue. Oui je suis décalée, ce n'est pas plaisant du tout d'aller sur le continent. Seul revoir les gens que j'aime me motive. Les nouvelles technologies ont-elles diminué l'isolement ? Ce qui est étonnant ici, c'est qu'un certain nombre de personnes âgées vont quotidiennement sur Internet, Skype et facebook pour être en lien avec leur famille et amis. Ils sont assez accros ! On se sert beaucoup d'Internet pour se faire livrer par la poste des choses qui ne sont pas en vente sur l'île. En un sens, Internet nous évite d'aller sur la continent. n

on vous explique

Tout

Tattoo ! Vous rêvez de vous faire tatouer ? Miss Atomik, tatoueuse rennaise, explique comment être tatoué sans risque, décrypte les tatouages à la mode et nous parle de ceux qu'elle aime faire. Par ATA 22

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histo Un peu d'

our c e ll es et ce u x q u i auraient loupé le début : La pratique du tatouage existe depuis des milliers d'années dans le monde entier. Le tatouage est un dessin décoratif ou symbolique réalisé en injectant de l'encre sous la peau, à l'aide d'une aiguille ou d'un objet pointu. L'encre est déposée entre le derme et l'épiderme. La profondeur de la piqûre varie de 1 à 4 mm en fonction des types de peau et des parties du corps. From Tahiti... Le mot "tatouage" vient du mot tahitien "tata'u", modifié par les anglais en "tatoo". Longtemps vu, le tatouage s'est démocratisé, jusqu'à devenir tendance. Aujourd'hui, il a surtout un but ornemental, même si beaucoup se font tatouer par rapport à des moments ou personnes marquantes de leur vie. Il existe plusieurs style de tatouage : japonisant, old school, polynésien et bien d'autres.

n LE TATA'U polynésien regroupe une importante variété de motifs codifiés à la symbolique relative au domaine du sacré, du surnaturel, du rapport de l’homme aux éléments naturels qui l’entourent (la mer, le soleil, la lune, les arbres, les plantes, fleurs d’hibiscus, les animaux, l’être humain, les Dieux). n LA PARTICULARITÉ du tattoo Polynésien est d'être géométrique : lignes brisées, étoiles, triangles opposés, cercles, spirales, losanges, zig-zag, chevrons. Beaucoup de ces motifs sont issus d’instruments et d’ustensiles de la vie quotidienne (paniers tressés, feuilles de palme, nattes…) n LE TATOUAGE peut également refléter la vie sociale des polynésiens, en relatant par des motifs les combats et les guerres, les sacrifices et autres évènements importants. Les guerriers ayant prouvé leur valeur au combat aspiraient ainsi à rejoindre leurs ancêtres parmi les dieux. Les hommes les plus abondamment tatoués, souvent sur tout le corps, étaient donc considérés comme des hommes valeureux. Sources : www.tattoo-tatouages.com

Dessin visage crayon, Joann. Crayon de couleur et feutre, ATA 22.

on vous explique

À SAVOIR

Le tatouage est interdit comme pratique en prison car il n’est pas effectué dans les règles de l’art respectant le professionnalisme et les mesures d’hygiène. Il y a donc un risque de contamination par germes dans cet environnement.

Tampon gomme, monotypes, crayon de couleur, ATA 22.

Entretien avec Miss Atomik, tatoueuse de choc aux normes européennes. Nous savons que certaines personnes qui n'ont pas accès à du matériel de tatouage sûr utilisent toutes sortes de produits pour se tatouer, notamment des encre de stylos-billes. Mais ce n'est pas du tout adapté et même dangereux. Au mieux, votre tatouage ne sera pas homogène et s’effacera partiellement. Au pire, vous aurez une très mauvaise cicatrisation, une allergie, voire une infection. C : Peut-on tatouer avec une aiguille à coudre ? MA : En réalité, ce n'est pas l'aiguille qui fait le tatouage, mais le tatoueur. Il est tout a fait possible de réaliser de bons tatouages avec une aiguille à coudre, mais cela serait difficile : cela prendrait énormément de temps et il serai difficile de piquer la peau à la bonne profondeur.

iss Atomik est une tatoueuse à Rennes, spécialisée dans le "old school" (contours épais, fortes ombres noires et dessins souvent d'inspiration rock'n'roll : pin-up, rose, symboles maritimes, etc.). Elle ouvre son premier Tattoo shop en 2005 dans les Yvelines puis s’installe à Rennes, où elle a co-organisé la première convention du tatouage de la ville. Collectionneuse d'images pieuses, communicative et passionnée, elle est venue répondre à nos questions. Citad'elles : Peut-on tatouer avec n'importe quelle encre ? Miss Atomik : Dans les salons de tatouage, nous utilisons des encres

C : Peut-on rattraper un tatouage raté ou une cicatrice ? MA : Oui, soit en recouvrant le tatouage raté ou bien en le redessinant si le graphisme le permet. Pour faire des recouvrements, on re-tatoue par dessus. Aujourd'hui, on à des encres très recouvrantes. Pour cacher une cicatrice par un tatouage, il faut que celle-ci soit totalement cicatrisée, c'est-à-dire qu'elle ne soit plus du tout rosée et qu'elle ne soit pas boursouflée. C : Quels sont les motifs tendance ? MA : L' envolée d'oiseaux, le signe de l'infini, les plumes, les phrases et les chiffre romains. C : Blanc ou couleurs ? MA : Moi j'aime les tatouages en couleur. Un projet de loi a voulu interdire l'encre de couleur en France.

Mais cette loi qui n'avait pas lieu d'être à été abandonnée. Moi je ne fais pas de tatouage blanc. Il y a de trop grands risques de mauvais vieillissement (jaunissement et disparition). Idem pour le tatouage effervescent. Les deux styles ne font pas partie de l'esprit du tatouage, comme moi je l'entends. C : Quelles sont les parties du corps les plus sensibles ? MA : Il n'y a pas de partie plus ou moins douloureuse... Ca dépend des gens. Personnellement, je ne donne pas de réponse pour éviter d'influencer le choix de localisation du tatouage. C : Comment savoir si on a affaire à un bon tatoueur ? MA : Il respecte les normes d'hygiène : locaux propres, port des gants, matériel stérile et/ou à usage unique et utilisation de produits désinfectants (ANIOS) et antiseptiques (SEPTIVON). Vous pouvez demander au tatoueur de visiter les locaux pour vérifier la propreté, voir son travail à travers son book et le choisir grâce à sa réputation. C : Comment devient-on tatoueuse ? MA : Il n'y a aucun diplôme, ni moyen de vérifier le niveau de formation d'un tatoueur. Généralement, on entre dans le monde du tatouage en devenant apprenti chez un tatoueur expérimenté. Avant d'ouvrir son propre salon de tatouage, on s'inscrit à la chambre de commerce ou comme artisan ou profession libérale. On doit passer obligatoirement une formation « hygiène et salubrité » et pour finir on doit s'inscrire à la préfecture. Moi, je ne me lasse pas de tatouer, au contraire ! Avec le temps, je peux me permettre de ne faire que des tatouages que je prend plaisir à faire. n

le coin bricolo Les porte-bonheur

d'ici ou d'ailleurs Janvier, c'est la période des souhaits et vœux... Et si, cette année, on mettait la chance de notre côté ? Citad'elles vous parle de quelques porte-bonheur traditionnels du monde entier, du cœur de morse au fer à cheval. Et vous donne des idées bricolage pour fabriquer des porte-bonheur, à offrir ou à s'offrir ! Par Thérèse

◗➤ Le fer à cheval

Pourquoi le fer à cheval est-il considéré comme un objet ayant des vertus porte-bonheur ? Parce que les forgerons travaillaient avec le feu élémentaire et le fer magique : on pensait qu’ils avaient des pouvoirs spéciaux. De plus, un fer à cheval égaré était souvent revendu au forgeron et permettait ainsi de récolter quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Un fer à cheval était synonyme de gain. Pour porter bonheur, le fer doit être placé les extrêmités vers le haut "pour que le bonheur ne tombe pas". Il faut également qu’il soit trouvé par hasard sur la route et qu'il soit de préférence encore muni de ses clous.

◗➤ L’œil de Sainte-Lucie (Corse)

On l'appelle aussi œil de Vénus ou œil de la Vierge. C'est l’opercule d’un mollusque fréquent sur les rivages méditerranéens, notamment en Corse. Il ressemble à un coquillage avec un spirale de couleur orangée et est utilisé comme pendentif pour ses vertus de porte-bonheur.

Un bracele porte-bonh t eur Sur un br

acelet style brésilien, on ajoute breloques, en des "charms", de petites fo rme de cœur trèfle à quat , d’étoile ou re de simple, on pl feuilles. • Pour faire un bracelet ie si x fils de coton en deux pour (style caneva dé s) une tresse de terminer le milieu, puis on forme 2,5cm à la pl les deux ex iu re. • Réuniss trémités de ez la tr nœud. • Glis sez la boucle esse et faites un da porte-bloc po ns ur maintenir la pince d’un le le tresser ai sément, puis bracelet et double-nœud faites des s.

◗➤ Le cœur de morse (Laponie)

Le Tursaansydan ou cœur de morse est un symbole portebonheur ancien en Europe du Nord, particulièrement en Laponie. Il portait chance et protégeait des sorts. Il était utilisé sur les tambours des shamans Lapons et en tant que motif décoratif sur les meubles en Finlande.

◗➤ Les attrapeurs de rêves

(Amérindiens)

Ils sont considérés comme un symbole de bonne chance car ils attrapent les parties négatives de nos rêves.

◗➤ L’edelweiss

Cette fleur répandue dans les Alpes et les Pyrénées signifie "noble blancheur". La légende veut qu’elle soit née d’un flocon de laine d’agnelet tombé de la quenouille de la Vierge, alors que celle-ci s’était endormie en filant. Ses vertus sont nombreuses : porter cette fleur permet d’être indécelable par les esprits malins à condition de vouloir faire le bien !

abée Un bijou scar yptien

ég Porte-bonheur à sel. te pâ en er is à réal de sel e pâte (1 verre e). un d or ab d’ rin fa de es • Préparez rr u tiède, 2 ve e fin, 1 verre d’ea udin aplati pour le corps, un et bo u) tit ea pe d’ un peu • Formez un u’on colle avec • Avec un (q te tê la ur ux. boule po z le ules pour les ye des petites bo les ailes du scarabée. Glisse ez . in ée ss ab de ar t, sc en du cure-d vers du corps cure-dent au tra e journée, puis cuisez entre un n. • Faites sécher ndant deux heures enviro C pe ez ss pa is pu 75°C et 110° i rc arabée du • Peignez le sc ns le trou laissé par da ré do n lie un le cure-dent.

Daruma en feutrin

e La Darum porte-bonh a est une poupée eur japona inspirant d ise. • un livre à la e photos de Daruma En vous tr médiathèq ue ou sur In ouvées dans un morcea te u rnet, décou d e fe utrine roug • Collez un pez ee o former le vi vale de feutrine rose n forme d’œuf. , à l’horizo sage. • Co nta yeux et de llez deux ro ssin nds blancs le pour pour les avec les ye ez des moustaches. • u pupille noir x blancs. • En coloria Offrez la Daruma e n figurine da , la personne fait un t une première vœu puis p ns un endro lace la it bien visib rappelle l’o le pour bjecti réalisé, elle f à atteindre. Une fo qu’elle lui is le pe un autre vœ int le second œil et re vœu fait u. Attention , on posséder q u'une Daru ne peut ma à la fois !

Monotype et crayon de couleur, Thérese

◗➤ Le trèfle à 4 feuilles

Celui qui en trouve un s'attire la chance ! Trouver un trèfle à quatre feuilles est considéré comme un signe puissant de chance, car sa rareté est bien connue. Il apporte la protection contre la misère et les échecs de tous les jours. La tradition veut que l'on souffle dessus trois fois pour exaucer son voeu de bonheur amoureux. En Gironde, le placer dans la poche de l'être aimé réalise le souhait d'une union réussie avec cette personne. Une jeune fille en ramassant un le jour de la Saint Jean a toutes les chances de se marier dans l'année qui suit.

◗➤ La dent de requin (Cambodge) La dent de requin est une amulette prisée au Cambodge. L’aspect féroce et vorace du requin fascine autant qu’il effraie. Porter en collier une dent de requin permet de s’approprier sa force. Plus que protéger du mauvais œil, la dent de requin le fait fuir.

◗➤ Les Bréchets (USA)

Les bréchets sont devenus une tradition habituelle aux diners de Thanksgiving, de Noël. Après avoir récupéré le bréchet sur la dinde ou le poulet et l’avoir laissé sécher, deux personnes le cassent en faisant un vœu. Chaque personne utilise son petit doigt pour tirer sur une extrémité. Celui qui récupère le plus grand morceau verra son souhait exaucé.

◗➤ La coccinelle

Si cette petite bête à bonheur choisit votre main pour s’y poser, c’est un bon présage pour le succès de vos ambitions futures, ou le signe qu'une bonne surprise va bientôt vous arriver…

◗➤ L’Arc-en-ciel

On raconte que si l’on trouve l’extrémité de l’arc-en-ciel, on trouvera un trésor.

le coin bricolo

Des "fortune cookies"

Ce sont de petits biscuits qu’on trouve dans les restaurants chinois (mais pas en Chine) et qui portent chance. À l’intérieur du biscuit est caché un message de bonheur. • Écrivez vos messages sur des rectangles de papier de 1 x 6 cm. • Réunissez les ingrédients pour les biscuits : 1 blanc d’œuf, 30 g de sucre glace, 25 g de beurre, 30 g de farine.• Faites mousser les blancs, le sucre glace, le beurre fondu et délicatement la farine. • Déposez la pâte en petits cercles de 8 cm sur une plaque recouverte de papier cuisson. • Cuire environ 5 minutes à 180°C. Placez le petit message sur le biscuit. • Pliez les biscuits encore chauds en deux. Collez uniquement les bords et non le centre. • Pliez encore les biscuits en deux.

Feutre, Catherine.

Cartes d vœux-man e dala Symbo

les d’équi et d’harmon libre, de calme sont de jolis ie, les mandalas de envoyer pour ssins à colorier et à so chanceuse. uhaiter une année Cita un Mandala d'elles vous offre à gard comme cart er ou offrir... e de voeux !

Crayon, ATA 22.

Au rythme

du sourire Sourire toute l'année, est-ce possible ? Couvrir l'hiver avec l'humeur de l'été... Avec quelques astuces, on peut bousculer les codes de la morosité. Citad’elles vous propose la tactique ludique : un jeu de l’oie qui devrait vous faire sourire. Texte et illustrations, Catherine.

il me fallait choisir entre la moue et le sourire, sans contestation possible, ce serait le sourire. Il a pour effet de muscler le visage, oui mesdames. Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne. A l'arrivée de l'été, le sourire se fait plus spontanément, le soleil n'y est pas pour rien. Mais pour cet hiver, comment faire ? Dans certaines cultures, comme les pays asiatiques, bien souvent même au fond de petites bourgades, le sourire s'inscrit sur tous les visages.

Les sages y ont l’habitude de dire qu’en souriant, la vie est plus facile. Lors d’un reportage, j'ai entendu une femme vietnamienne dire : « En ville, les gens font tout le temps la tête parce qu’ils ont peur de perdre ce qu'ils ont. Lorsque tu n'as rien, tu peux vivre heureux parce que tu sais que tu n'as rien à perdre. » Certains remplissent des salles de rigolo-thérapie ou de yoga du rire pour retrouver le bien-être. Et si nous en faisions l'affaire d'un jeu ? Un jeu de l'oie qui deviendrait sourire, voire le fou rire. Les jeux de sociétés sont

aussi un moment de loisir, de détente et de rire. Alors laissezvous le champ libre et avançons de trois cases. Jouer, c'est être dans le monde actif et concret. C'est être acteur de nos vies, en enlevant l'agressivité qui dort en nous, pour la remplacer par le rire et devenir de bonnes personnes. L'important c'est de persévérer, car si on veut changer le monde, mieux vaut devenir soi-même ce que l'on veut voir autour de soi. Maintenant à quoi tu joues : à rire ou à faire la soupe à la grimace ? n

À détacher et à découper Jeu de la

Rigolo-Manie

Flèche à découper et à fixer sur le cercle central

48 47

6 4

3 7

27 46

7 6

11 29

RÈGLE DU JEU : • Arrêt sur les cases Impôts et Taxe de luxe : Si vous vous arrêtez sur l’un des n° 5, 18, 32, 50, vous devez payer en laissant passer deux tours. • Si vous tombez sur les cases sourire, n°4, 16, 30, avancez de 6 cases. • Mais attention, si vous tombez sur les n°12, 26, 52, reculez de 4 cases. • Si vous êtes arrivé sur le n°24 sans passer par le 44, la case est considérée comme nullité. • Celui qui arrive au n°37 retourne s’habiller au n°6 Prison : • Vous serez envoyé en prison si : Le joueur qui arrive au n°44, va se placer directement en prison au n° 24, puis attend qu’un autre joueur l’en retire pour sortir et prend la place que ce dernier a quittée. • Tout joueur qui est sur le n°31 ou le n°41 va en prison et libère celui qui s'y trouve et laisse passer trois tours, • Celui qui arrive au n° 42 paie l’amende et recommence la partie. • Attention ! Certaines cases sont porteuses de messages juste pour rire. Mais d’autres sont à prendre en considération. Les n° 22, 33, 39, reculez d’une case. Pour les autres, appliquez le règlement, et le message.

Pour jouer au jeu de la Rigolo-Manie il vous faut : Le jeu de plateau de 53 cases. Le disque numéroté de 1 à 8 La flèche à mettre au centre du disque. Les 4 cartes servant de pions.

Pour une meilleure rigidité vous pouvez couper du carton (boîte de céréales) et coller dessus le jeu. Pour faire tourner l'aiguille mettez une punaise dessous. Chaque joueur joue chacun son tour en tournant la flèche. Suivant le chiffre obtenu, le joueur avance sa carte case par case.

Cartes à découper - pour 4 joueurs

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Tu es triste ? Tu as du chagrin ? Ne te décourage pas ! Regarde le bon côté des choses. C'est difficile ? Laisse changer ton cœur Et tu seras alors comme cela : (Tourne cette feuille de bas en haut)

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pleine forme Testé pour vous

Le sport doux J'ai suivi une vingtaine de séances de kinésithérapie à la Clinique Saint-Hélier. J'y ai appris qu'on pouvait faire du sport sans se faire violence. Comment garder la forme au quotidien ? Voici rassemblés pour vous dix conseils reçus par les kinésithérapeutes de la clinique. L'idée est de construire sa masse musculaire et d'être actif... tranquillement. Essayer, c'est déjà travailler ! Par Catherine

ous pensez "sport" et vous grimacez. Parce que vous ne connaissez pas encore le sport doux ! Il est possible de garder la forme par quelques mouvements, sans forcer. Sans que cela paraisse, ce sont des petits gestes qui font un grand bien au corps, à la longue. Les kinésithérapeutes de la clinique SaintHélier, à Rennes, en décrivent trois types : l'étirement, la mobilité et le renforcement. ◗➤ RESPIREZ : Avant toute chose, apprenez à bien respirer. On inspire par le nez en sortant le ventre avant l'exercice. On expire par la bouche pendant l'effort en rentrant le ventre.

◗➤ VISEZ PETIT : Chaque jour sans vous en rendre compte, vous pouvez faire des petits mouvements simples et efficaces. Étirez-vous chaque matin avant de poser le pied à terre. Puis étirez-vous à la sortie du lit. Faites des mouvements des poignets le temps de vous réveiller. Passez-vous les mains sur le visage pour le stimuler. Marchez sur la pointe des pieds en étirant votre corps vers le haut, bras tendus, comme si vous vouliez toucher le plafond.

Feutres, Catherine.

◗➤ RÉGULIÈREMENT : Ne faites pas ce que vous n'arrivez pas à faire, cela viendra par la suite. Faites les

pleine forme mouvements au moins 3 fois par semaine, si possible à heure fixe : c'est important pour être régulier. Alternez les mouvements suivants, même si ce n'est qu'un mouvement par jour : ◗➤ MOUVEMENT DU BASSIN : Essayez la rétroversion pour soulager votre dos. Cela consiste à faire basculer son bassin vers l'arrière : les lombaires s'arrondissent, le ventre se rentre et le pubis remonte vers le nombril. Il est important de bien serrer le périnée. ◗➤ ÉTIREMENTS : En position assise, une jambe tendue au sol, l'autre fléchie, maintenue par les mains croisées derrière la cuisse. Poussez le talon droit vers le plafond, ramenez les orteils vers vous et maintenez bien la jambe gauche sur le sol. ◗➤ LE CHAT : A quatre pattes, en gardant bien les fesses en arrière des genoux, alternez deux mouvements : creusez le dos en levant la tête. Puis faites le dos rond en vous mettant sur le bout des doigts et en rentrant la tête et le ventre. ◗➤ LA POSITION "PRIÈRE" : assise sur vos talons, glissez les mains au sol, le plus loin possible vers l'avant, en gardant les fesses en contact

avec les talons. Revenez en collant le menton sur la poitrine doucement et en déroulant votre dos, vertèbre par vertèbre. ◗➤ LA PLANCHE (OU GAINAGE) : Départ en appui sur les coudes et genoux. Rentrez le ventre, basculez le bassin en arrière et faites une planche en décollant les genoux. Pour les débutantes, laissez les genoux à terre. ◗➤ PORTEZ (VOUS) BIEN ! Essayez d'adopter une posture adéquate afin de ne pas vous blesser pendant la manipulation d'une charge. Pour diminuer les contraintes sur le dos, rapprochez la charge de vous. Écartez les pieds pour un meilleur équilibre. Pliez les jambes : ce sont elles qui doivent faire l'effort pour remonter la charge. Évitez les mouvements de torsions : le bassin et les épaules doivent être toujours alignés.

◗➤ À ÉVITER : Les situations statiques prolongées (le dos a besoin de mouvements). Les gestes répétitifs, brusques ou extrêmes. Le port de charge en mauvaise position à vos capacités physiques. Quand vous êtes en position statique (surtout debout) pensez à avoir toujours trois appuis (deux pieds et une main posée par exemple) pour soulager votre dos. n

Testé pour vous

L'atelier de re-dynamisation pour

po si ti ver ! Des religieuses proposent un atelier autour de la création manuelle pour que les femmes qui y participent se rendent compte de leurs propres compétences. Par Soizic

œur Thérèse est une des sœurs qui accompagnent l'atelier de redynamisation : "Auparavant, au sein du centre pénitentiaire, les sœurs avaient un rôle d'éducatrices", expliquet-elle. L'organisation a changé. En 1999, pendant six mois, elles ont cherché ce qu'elles pourraient mettre en place pour solliciter celles qui n'avaient pas d'activités et aucun objectif précis. En janvier 2000, elles s'investissent dans de nouvelles missions et ont l'idée de fonder l'atelier de re-dynamisation. "L'objectif est d'aider les femmes à reprendre goût à la vie, à retrouver un rythme pour se préparer à l'avenir à travers les différentes activités proposées telles que la couture, le tricot, le crochet ou la broderie. Les participantes peuvent retrouver des qualités manuelles

' vecu

Laetitia (prénom d'emprunt). "L’atelier de redynamisation est le meilleur atelier que j'ai découvert en arrivant ici. Les trois soeurs qui le mènent sont douées pour les travaux manuels et ont une patience à toute épreuve. Car il en faut pour apprendre à des filles qui, pour la plupart, ne savent rien faire. Tout ce que je sais faire aujourd’hui, c'est grâce à elles."

qu'elles ont sans s'en rendre compte, résume Soeur Thérèse. On s'adapte aux personnes qui nous sollicitent et qui veulent bien entrer dans une démarche de redynamisation." Chacune prend conscience du positif qu'il y a en elle. Elles peuvent oublier l'enfermement et avoir un moyen d'expression. L'espoir des sœurs est de voir toutes les participantes s'épanouir et de leur permettre d'assumer un travail rémunéré dans un des ateliers du centre. n

u Pratiq

n Les sœurs passent à la division "Accueil" au moment des transferts pour expliquer en quoi consistent les ateliers qui se déroulent dans le bâtiment J au deuxième étage, les mardi, mercredi, vendredi de 10h à12h et de 14h à 16h. Ainsi que les jeudi de 10h à 12h. n Lundi : peinture sur soie. n Mercredi : couture. n Jeudi : patchwork. n Vendredi : tricot et broderie. Les ateliers commencent à la mi-septembre et durent toute l'année scolaire.

' vecu

Soizic "J'arrive au deuxième étage du bâtiment J. Je tourne à gauche avec hésitation et je suis soulagée de voir à travers la première porte vitrée la silhouette d'une sœur, bien reconnaissable à son habit ! J'ouvre la porte un peu hésitante mais ravie de mon exploit : j'ai trouvé ma destination à travers le labyrinthe de cette centrale ! Arrivée depuis peu, dans cette grande demeure en forme de monastère, rempli d'un nombre infini de portes et de couloirs qui se ressemblent tous… La salle de redynamisation est si colorée et chaleureuse que je respire une atmosphère humaine et je regarde avec admiration les divers ouvrages faits par les filles dans le passé. La sœur m'accueille et me demande ce qui m'intéresse le plus. Elle m'énumère toute une panoplie de possibilités de la couture passant par la broderie, et bien d'autres activités inconnues au bataillon de mes connaissances ! Mon regard est hypnotisé par deux machines à coudre qui se trouvent sous des fenêtres en bois qui m'ont rappelé de bons souvenirs ; ma mère nous cousait de belles robes tous les étés ! D'un coup, je me suis sentie "redynamisée". Oui ! Cet endroit me donne l'envie de mettre la main à la pâte et de redécouvrir le monde de la couture artisanale. J'aimerais faire un sac à main.Toutes les filles autour de la table rient et me font comprendre que toutes les nouvelles demandent souvent la même chose pour retrouver une alternative à leur manque de sac à main ! "

pleine forme

Dossier

L'alcool

' au feminin Les femmes alcooliques sont souvent montrées du doigt. Jacqueline Kerjean est chef de service addictologie à l'hôpital de Lorient et travaille au centre Kerdudo, centre de post-cure, géré par l'AMAFE (Accompagnement des Malades Alcooliques pour les Femmes et leur Entourage). Elle nous aide à comprendre. Par Anic

n France, 14 % de la population masculine aurait une consommation d'alcool risquant de créer une dépendance, contre 5% des femmes (1). Comme elle sont moins touchées, l'alcoolisme féminin est resté tabou. Qu'est-ce qu'un alcoolique ? Jacqueline Kerjean : Il y a plein de formes d'alcoolismes différents. L'alcoolique, c'est la personne qui n'arrive plus à se passer d'alcool pendant plusieurs jours, pour qui l'alcool n'est plus un plaisir, mais est devenu un besoin. Ce n'est pas une histoire de quantité, parce que les femmes deviennent plus facilement dépendantes à l'alcool que les hommes en absorbant des quantités plus petites. Il ne faut jamais comparer sa consommation d'alcool à celle de son conjoint.

C'est grave, car alcool et drogues mènent trop souvent a des histoires tragiques. De nombreux crimes sont commis sous leur influence. Mais autant l’alcool masculin est perçu comme festif et banal, autant l’alcoolisme féminin reste un sujet très tabou. "Une femme qui boit passe pour vulgaire et indigne de ce nom aux yeux du

monde, témoigne une ex-alcoolique. Incapable de tenir son rôle d’épouse, mais surtout de mère." Quels sont les préjugés concernant les femmes alcooliques ? Jacqueline Kerjean : Il y en a beaucoup. Certains pensent que les alcooliques sont perverses, c'est un vice, elles se sont lâchés dans l'alcool par plaisir. Alors qu'on est toutes susceptibles, dans un trajet de vie, de tomber dans l'alcool, parce qu'on a vécu une succession de choses insupportables. Celles qui n'arrivent plus à réagir par rapport à la dépendance ne sont pas plus faibles ou plus minables que les autres, mais ont souvent eu un parcours de vie très douloureux. Ce sont des gens qui souffrent et qui ont trouvé l'alcool comme médicament. Ils ont surtout besoin d'aide. Car quand le produit s'installe, on a beau vouloir s'en débarrasser, ce n'est plus la fille qui décide, c'est l'alcool.

Hommes et femmes ne sont pas égaux devant l'alcool. L'alcool agit différemment sur les hommes et sur les femmes ? Jacqueline Kerjean : L'alcool est plus toxique pour les femmes, parce que leur corps l'absorbe plus rapidement et l'élimine

moins vite. A consommation égale, les femmes auront une alcoolémie plus élevée que les hommes, parce que leur foie est plus petit, leur masse graisseuse plus importante et la quantité d'eau dans leur corps plus faible. Sans compter l'action des hormones. En conséquences, les femmes sont plus vite dépendantes à l'alcool que les hommes. Par contre, les femmes savent demander de l'aide plus vite, elles acceptent plus facilement le soutien extérieur.

En détention, pas facile d'être suivi pour un problème d'alcool. S'il existe des traitements de substitutions pour les toxicomanes, il n'y a rien de tel pour les alcooliques. En revanche, on peut désormais avoir accès à des traitements de sevrage. Au CPF, le groupe de parole des Alcooliques Anonymes est également présent. Comment accompagnez-vous les femmes pour aller mieux ? Jacqueline Kerjean : Le premier pas est qu'elles prennent conscience d'être alcooliques. Ensuite, nous préconisons l'arrêt complet de la consommation. Le mieux, c'est l'abstinence. On l'atteint progressivement. Il n'existe pas de traitement de substitution. Mais il y a plein de médicaments qui peuvent

' vecu Témoignage-Poème "Ne vous moquez jamais de la femme qui boit. D’ailleurs, elle ne boit pas, elle s’éponge le coeur pour tenter d’adoucir des blessures anciennes dont elle n’a souvenir que des bribes incertaines. Si elle boit toute seule, c’est qu’elle s’est fabriquée une prison, sans mur, ni barreau, ni fenêtre, dont la porte est fermée à triple tour et dont elle ne sait plus où elle a mis la clé. Des heures durant elle boit, elle se remplit d’alcool sans le moindre plaisir, pour connaitre l’ivresse qui seule peut effacer la douleur de sa vie. Quand l’alcool lui aura donné de fausses ailes, de fausses raisons de vivre ou de se nourrir de fausses espérances, elle remplira son verre déjà vide et se saoulera de pleurs, ce vin au goût salé. Après s’être enivrée et saoulée de tristesse, il ne lui restera qu’à prendre un dernier verre pour le remplir de honte. Cette liqueur amère qui peut faire encore pire que tout l’alcool du monde. Et, toute seule, toute honte bue, elle restera chez elle, hideuse et titubante, sous le regard réprobateur de ceux et de celles qui la montrent du doigt. Ne vous moquez jamais de la femme qui boit. Ne l’éclaboussez pas de sourires méprisants. Aidez-la simplement à retrouver la clé pour qu’elle ouvre enfin sa porte au vent de la liberté !"

Bouteille en linogravure, Agathe. Crayon et encre.

En pratique n Madame Ruellan, éducatrice spécialisée en addictologie, reçoit en rendez-vous tous les mercredis de 9h à 12h et de 14h à 17h au SMPR (Service MédicoPsychologique Régional). RV sur demande adressée par courrier au SMPR.

n Au CPF, les Alcooliques anonymes (AA) se réunissent tous les quinze jours, le lundi, de 14h 30 à 17h. Les AA sont un groupe de paroles d’hommes et de femmes qui partagent entre eux leurs expériences et leurs problèmes face a ce fléau. Pour faire partie des AA, il faut d’abord être sûre de vouloir devenir abstinente. Ce n’est ni une secte, ni une confession religieuse ou politique.

pleine forme

aider, notamment des traitements de sevrage. Je ne conseille pas les médicaments ancienne génération qui rendent malade si l'on boit. Ils sont dangereux pour la santé et empêchent de faire un travail psychologique sur soi, nécessaire si l'on veut sortir de l'alcool. Il faut que la femme puisse être au clair sur la place qu'a l'alcool dans sa vie. On la valorise dans tout ce qu'elle est et tout ce qu'elle a d'autre que l'alcool. Les femmes vont mieux quand le produit ne prend plus toute la place dans leur vie. Il y a aussi de nouveaux médicaments, type Baclofène, qui diminuent l'envie de boire. Ce sont des médicaments qui peuvent vraiment aider. Comment faire pour arrêter l'alcool en prison ? Jacqueline Kerjean : L'absence de contact avec l'alcool aide, forcément, mais il faut un soutien. Le sevrage peut être envisagé dans le cadre d'une consultation addictologie. Habituellement, en centre pénitentiaire, il y a un addictologue sur place ou un service ambulatoire qui passe et qui propose une consultation liée à l'alcool. Ils proposent des traitements de sevrage, un soutien psychologique et des médicaments pour traiter l'anxiété. Les groupes de parole

Quand on est en détention, on n'est pas tenté par l'alcool, car l'alcool est absent à l'intérieur des murs. Mais les femmes du CPF qui ont souffert d'alcoolisme craignent, à leur sortie, d'être de nouveau nez-à-nez avec l'alcool.

et avec qui. Mieux vaut boire avec des gens de sa connaissance, avec qui l'on s'entend bien. Pour, une fois ivre, ne pas courir de danger ou en faire courir aux autres. On peut prendre l'habitude de faire ses courses le ventre plein, car si on passe devant un rayon alcool quand on a faim, on sera plus tentés d'acheter. S'éloigner de l'alcoolisme prend du temps et il ne faut pas être seul. Mais c'est possible. C'est pourquoi en sortant, c'est bien de se faire accompagner par des structures ou associations. (1) Source : Inpes.

Et quand on sort ? Jacqueline Kerjean : D'abord, faire très attention à la fête de sortie. Même quand elles ont décidé de ne plus boire à long terme, les femmes peuvent avoir envie de fêter leur libération. Mais il faut faire extrêmement attention, car quand on s'est déshabitué de l'alcool, on peut faire un coma éthylique pour des doses ridicules. Ensuite, l'idéal, c'est l'abstinence. Mais ce n'est pas toujours possible. D'abord, la rechute peut faire partie du trajet de guérison. Donc il ne faut pas baisser les bras à la première rechute. Ensuite, il faut anticiper les situations à risque. Si on boit, on essaie de doser combien

Note de la rédactrice : J'ai vraiment tenu à faire ce dossier car malheureusement, à cause de mon alcoolisme aggravé, j'ai tout perdu ! Ma famille, mes amies, mais surtout mes enfants qui ont été placés très tôt en foyer et je ne les ai hélas pas vus grandir ! Je suis devenue abstinente car ce fléau m'a fait commettre le pire. Ôter la vie à un homme. Lorsque je sortirai de cette prison je sais que tous les jours, ce sera le même combat : ne pas retomber dans ce tourbillon de l'alcool.

proposés en détention sont très aidants : on discute, on se rassure, on se rend compte qu'on est plusieurs face au même problème, que d'autres sont allés plus loin dans l'alcoolisme et qu'ils ont pu s'en sortir.

' vecu Marianne, 55 ans "Je ne vous raconterai pas ma vie pour ne pas vous faire pleurer. Ce que je peux vous dire, c'est que ma vie depuis novembre 1997 s'est arrêtée à cause de l'alcool. Ce soir-là, j'allais à mon travail de nuit, mais avant de m'y rendre j'ai eu un rendez-vous clandestin qui m'a mis plein de bonheur dans la tête et, PAN ! L'accident terrible causé par un jeune alcoolique qui lui rentrait de son travail avec 4 grammes dans le sang ! J'aurais préféré mourir ce soir-là car cet accident sera à l'origine de mon changement de vie, à savoir refaire ma vie avec un homme qui lui me cache son alcoolisme. Je l'aimais, j'ai essayé de l'aider à s'en sortir, c'est moi qui ai plongé avec lui. Et depuis rien n'est pareil car ma famille et moi-même ne retrouverons jamais l'insouciance et la sérénité qui étaient la nôtre."

Hier, aujourd'hui, demain (A.A) Il y a dans chaque semaine, deux jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser, deux jours qui devraient être exempts de la crainte et de l’appréhension. L’un de ces jours est "HIER" avec ses erreurs et ses soucis, ses fautes et ses bévues, ses maux et ses peines. HIER s’échappe à jamais de nos mains. Tout l’or du monde ne peut faire revivre HIER. Nous ne pouvons retirer un seul des actes posés ; nous ne pouvons retirer une seule des paroles prononcées. HIER n’est plus.

Monotype, Anic Crayon, Lady J.

L’autre jour qui ne devrait pas nous inquiéter est "DEMAIN", avec ses misères possibles, ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements. DEMAIN est aussi hors de notre portée. Demain, le soleil se lèvera dans toute sa splendeur ou derrière un écran de nuages… Mais il se lèvera. Jusqu’à cet instant, nous n’avons pas de mise sur DEMAIN, parce qu’il est encore à venir. Il ne reste qu’un jour : "AUJOURD'HUI". Tout homme peut livrer les combats d’un seul jour. C’est seulement lorsque vous et moi ajoutons les fardeaux de ces redoutables éternités : HIER et DEMAIN, que nous sommes vaincus. Ce ne sont pas les épreuves d’un jour qui, rendent les hommes fous, c’est le remord ou la rancœur d’un incident. Ce qui est arrivé HIER et la crainte de ce que DEMAIN peut apporter… VIVONS DONC UN SEUL JOUR À LA FOIS. AUJOURD’HUI.

cuisine et dependance ' De la terre à la table

Hommage aux légumes

à 6€10 par personne

Potage d'automne Crème fouettée au cumin Gougères au fromage l

Émincé de bœuf au paprika Fajitas de légumes Écrasé de pomme de terres au céleri confit l

Riz au lait au chocolat blanc Rapé de pomme à la canelle Croquant au gingembre

Marc Leray a posé ses légumes au CPF de Rennes. Pendant 15 ans, il a écumé différents styles de restauration. De la collectivité au restaurant familial en passant par les repas à thèmes et la gastronomie. Mais cet homme au grand cœur a jeté son dévolu sur un foyer des jeunes travailleurs, pour aider à l'insertion par la cuisine. Il nous reçoit avec des tabliers bleus : sur chacun est brodé un légume. Citad'elles : Quelle est votre conception de la cuisine ? Marc Leray : Je me présente comme cuisinier potagiste : c'est un clin d'œil au début de la gastronomie française. Avant de cuisiner les légumes, on les faisait pousser ! Personnellement, je voulais aussi répondre à ma mère, qui faisait des conserves et du surgelé. Très vite je

Des légumes d'une finesse ! On vous le jure... Marc Leray est le chef invité pour ce numéro de Citad'elles. Il nous a fait oublier nos cauchemars de salsifis et d'épinards et nous a surtout régalés. Par Catherine Illustrations : Joann

suis parti sur la créativité, le travail des produits, avec un vrai savoirfaire et un savoir-être. Le temps que l'on passe à faire à manger n'est pas un temps perdu. C'est aussi une détente. J'aime apprendre à travailler les produits simples, respecter les saisons, laisser place à l'imagination et à la créativité. C : En quoi la cuisine permet de se réinsérer ? ML : Elle apprend les valeurs en équipe, à se lever tôt, être propre, être à l'écoute des autres et des informations. A accepter le retour de l'autre, aussi. En apprenant un savoir faire, on montre à la société que l'on peut être fier de soi. On sort les jeunes du piège ''Je ne sais rien faire''. La cuisine redonne aux jeunes une organisation, pour qu'ils puissent reprendre confiance en eux.

Pour vous, c'est quoi un dîner de fête ? ML : L'équilibre entre le contenant et le contenu. Le contenant c'est la table, les invités, la structure, la décoration. Le contenu, c'est la nourriture. Pas besoin de produits nobles ou de produits chers. Un dîner de fête sait surprendre les gens avec des produits simples et les sublimer. Au dîner, c'est le temps du partage, de l'écoute, des préparatifs en commun aussi. ASTUCES DE CHEF Pour garder tout le goût des légumes, coupez-les en brunoise, en julienne pour plus de saveurs. Pour maîtriser la cuisson, faites revenir à la sauteuse, mouillez à hauteur puis faites une cuisson douce. Vous pouvez ajouter dessus un poisson ou un pavé de viande et finissez la cuisson.

Les entrées pour 4 Potage d’automne

800 g de potimarron, 2 pommes de terre, gros sel. • Éplucher les pommes de terre. Découper le potimarron en dés de 3 cm, enlever les graines au centre. • Laver les légumes. • Déposer ces légumes dans une casserole, ajouter de l’eau à hauteur, ajouter une petite cuillère à café rase de gros sel. • Cuire 1 heure à feu doux, et à couvert. • Mixer et servir.

Crème fouettée au cumin 25 cl de crème liquide, cumin en poudre, sel, poivre. • Verser la crème dans un saladier, ajouter une pincée de sel, de poivre et une demi-cuillère à café de cumin. • Monter la crème en chantilly à l’aide d’un batteur ou d’un fouet. Réserver au frais. • Au moment du service, déposer sur le potage une cuillère à soupe de crème fouettée, déguster aussitôt.

Gougères au fromage Ingrédients : 25 cl d’eau, 80 g de beurre, 150 g de farine, 200 g de gruyère râpé, sel, 3 œufs. • Dans une casserole, verser l’eau, le beurre et une pincée de sel. • Chauffer à feu doux. Quand le beurre est fondu, ajouter la farine et remuer vivement pour dessécher la pâte obtenue. • Débarrasser la pâte dans un saladier et ajouter les œufs un par un, tout en remuant. • Ajouter la moitié du fromage râpé. • Sur un plaque antiadhésive allant au four, dresser des petits tas (la valeur d’une cuillère à soupe) et saupoudrer avec le reste du fromage, et cuire à 180°C. • Ne pas ouvrir la porte du four avant 20 minutes. • Quand les gougères sont dorées et gonflées les sortir du four. • Servir tiède.

Les plats pour 4 Émincé de bœuf au paprika

800 g de paleron de bœuf, 2 oignons, 2 carottes, 1 gousse d’ail, 1 bouquet garni, paprika, sel, poivre, huile d'olive, 1 cuillère à soupe de farine. • Parer (enlever les nerfs, le gras) la viande, tailler des morceaux de 3 cm. • Éplucher, laver les légumes et les tailler en grosse brunoise (dés). • Faire revenir la viande dans un trait d'huile d'olive, ajouter la garniture aromatique (carottes et oignons), la gousse d’ail, le paprika. • Saupoudrer de farine, mélanger et verser de l’eau à hauteur. • Porter à ébullition, réduire le feu, saler et poivrer. Ajouter le bouquet garni, couvrir et cuire 2 heures à feu doux. • La viande doit s’écraser à la pression des doigts en fin de cuisson.

Fajitas aux légumes 250 g de farine, 5 cl d’huile d’olive, 50 g de farine de maïs, sel, poivre, eau, 400g de carotte, 1 poireau, 1 panais, curry . • Dans un saladier, mélanger les 2 farines, le sel et l’huile d’olive. • Ajouter l’eau petit à petit pour obtenir la consistance d’une pâte brisée (ou à pizza). • Étaler des disques de 20 cm de diamètre avec un rouleau à pâtisserie. • Cuire ces galettes dans une petite poêle, avec un trait d’huile d'olive, 1 minute de chaque côté. • Éplucher, laver les légumes. • Tailler les légumes en julienne (fins bâtonnets de 7cm), sauf le poireau, qui sera taillé puis lavé afin d’enlever toute la terre. • Dans une poêle, faire cuire les légumes avec un trait d’huile d'olive, ajouter le curry, le sel, le poivre. Les légumes doivent rester croquants. • Garnir les fajitas et servir chaud.

Écrasé de pommes de terre au céleri confit

500g de pomme de terre, 1/2 céleri boule, 1 petite botte de persil, sel, 30g de beurre, 1 cuillère à café de sucre en poudre. • Éplucher et laver les légumes. • Cuire les pommes de terre dans de l’eau salée, à couvert pendant 20 minutes, la pointe d’un couteau doit s’enfoncer facilement. • Égoutter, et écraser avec une fourchette en ajoutant le beurre. • Tailler le céleri en fine brunoise (petits dés de 0,5 cm), les cuire dans une poêle avec un peu de beurre, le sel et le sucre. • Les petits dés vont cuire et confire. pendant 20 minutes. • Mélanger la pomme de terre au céleri, ajouter le persil finement haché. Rectifier l’assaisonnement si besoin. • Servir.

' cuisine et dependance

Les desserts pour 4 Riz au lait au chocolat blanc 125 g de riz rond, 1/2 tablette de chocolat blanc, 20 g de sucre en poudre, 1/2 litre de lait, 1/2 gousse de vanille. • Dans un casserole, chauffer le lait, le riz et la gousse de vanille fendue et grattée. • Porter à ébullition, remuer. • Cuire 45 min à feux doux, tout en remuant et vérifier la cuisson du riz. • Ajouter le sucre, et le chocolat blanc en morceau. • Remuer et ajouter du sucre si besoin. • Servir tiède.

Râpé de pomme à la cannelle Ingrédients : 4 belles pommes golden, 1 citron vert, 1 cuillère à café de beurre, cannelle. • Éplucher les pommes, les râper (ou avec un économe, détailler des fines lamelles). • Verser le jus d’un citron vert et saupoudrer de cannelle. • Dans un poêle chaude, mettre le beurre, les pommes, cuire 1 minute. • Les pommes doivent rester un peu croquantes. • Servir tiède

Croquant au gingembre Ingrédients : 50 g de beurre, 50 g de sucre, 50 g de farine, 1 œuf, gingembre en poudre. • Dans un saladier, mélanger la farine, le beurre en petits morceaux, le sucre, ajouter l’œuf et malaxer rapidement. • Confectionner un cylindre et le réserver au congélateur 20 min. • Couper des tranches d' 1 cm et les disposer sur une plaque anti-adhésive allant au four. • Cuire 5 minutes à 180°C. • Débarrasser et réserver dans un endroit sec.

En bref UN POTAGER AUSSI AU CPF ! Créer un potager en prison, c'est possible puisqu'il est en train de naître, sur une proposition des détenues et après l'accord de la direction. Un petit rectangle pour le moment encore en friche en face de la médiathèque. Des plantations sont prévues à la belle saison. Apprendre à jardiner apporte du bien-être tout en faisant du sport. C'est une façon d'économiser et aussi de créer des liens de proximité entre des gens qui cultivent ensemble un jardin. Cela donne un équilibre physique et mental, cela responsabilise aussi. Les citoyens travaillant en entreprise, souvent stressés par la course à la productivité disent pouvoir tenir le rythme grâce au jardinage du weekend. "Quand j'arrive le matin dans ce grand jardin octogonal de la prison, mon premier bonheur est de m'y promener, explique une participante au nouveau potager, classée au service général pour l'entretien des espaces verts. Travailler dans ce havre de paix me donne de l'énergie et de la fatigue physique aussi, ce qui m'apporte un esprit combatif pour résister à l'abattement que peut donner la prison." n Par Simone

Citad'elles gourmande

Un château - gâteau ! Ce gâteau de fête se monte ainsi : croustillant, ganache au caramel, feuille de nougatine, un disque de génoise, mousse de coco, disque de génoise, glaçage au chocolat lait et décoration. La cuisinière doit être courageuse ! Par Catherine Croustillant

300g de petit beurre, 70g de beurre, 2 cuil à soupe de miel, 2 zestes d'orange, le jus d'une orange. • Mettez les biscuits dans un sac de congélation. Fermez-le, écrasez avec le rouleau à pâtisserie. • Versez ce sable dans un saladier. • Faites fondre le beurre et ajoutez-le tiède. • Ajoutez le miel, les zestes et le jus d'orange Mélangez avec les mains. Déposez dans le plat à manquer recouvert du disque de papier sulfurisé, étalez bien, puis tassez très fort une couche uniforme d'1 cm d'épaisseur. • Vous pouvez vous aider d'un récipient circulaire. Mettez au frais 2h.

Ganache au caramel

250g de chocolat noir, 30 cl de crème liquide, 40g de beurre demisel, 80g de sucre. • Cassez le chocolat, faites fondre dans 20cl de crème à feu doux. Réservez. • Chauffez le sucre cristallisé à sec dans une petite sauteuse jusqu'à obtenir un caramel. • Ôtez du feu, ajoutez le beurre en dés puis le reste de crème bouillante. • Incorporez la crème au chocolat, remuez. Réservez 3h au frais dans un saladier. • Étalez sur le croustillant, avec la spatule en métal. Remettre au frais 30 min.

Nougatine

70g d'amandes effilées, 250g de sucre, 25cl d'eau. Coupez deux feuilles de papier sulfurisé à la

grandeur du fond de votre moule à manqué. • Mettez tous les ingrédients dans une casserole à fond épais et faites caraméliser. • Versez le caramel sur une des deux feuilles de papier rapidement en faisant attention à ne pas vous brûler. • Juxtaposez l'autre feuille. • Étalez au rouleau pour obtenir un demi-centimètre d'épaisseur. Réservez.

Génoise simplifiée au chocolat

(à faire la veille) 175g de beurre mou, 3 cuil. à soupe de cacao, 175g de sucre, 1 cuil. à soupe rase de gingembre, 175g de farine, 1 cuil. à café de levure chimique, 3 œufs. • Mélangez dans un saladier la farine avec la levure, le cacao, le sucre semoule et le gingembre. • Ajoutez les œufs et le beurre mou, puis fouettez 2 min au batteur électrique. • Versez dans un plat à manqué. • Cuisez 35 min à th.6 (180°C). Laissez refroidir et démoulez. • Coupez la génoise en deux.

• Laissez reposer une nuit au frais. • Étalez sur la génoise • Placez au frais.

Glaçage au chocolat

150g de chocolat au lait, 15cl de crème épaisse, 30g de sucre glace • Préparez le glaçage. Faites fondre le chocolat. • Mélangez-le avec la crème et le sucre glace. • Posez votre gâteau sur une grille, versez le glacage tiède au centre du gâteau. • Laissez couler, étalez si besoin.

Décoration chocolat

16 dominos de nougat tendre, 100g de chocolat noir, 50g de beurre, 10 cl de crème liquide. • Faites fondre le chocolat au bainmarie avec le beurre et la crème. • Trempez-y les nougats un par un et posez-les dessus pour construire la citadelle. Combien pèse le gâteau en kg ? Calculez les quantités à l'aide de la liste des ingrédients !

Mousse Coco

250g mascarpone, 125g de sucre, 3 œufs, 50g de poudre de noix de coco. • Mélangez les jaunes d’œufs avec le sucre et blanchir. • Délayez progressivement avec le mascarpone et la noix de coco. • Battez les blancs en neige puis incorporezles délicatement à la préparation.

Crayons de couleur, Catherine.

Réponse : 2,452 kg ! Si ! Si !

cult ur'elles L’ÉNIGME DE L’ÉTÉ Davar

Du rififi en zonzon

Citad ’elles

ÉDITION

Rappelez-vous la genèse de cette fiction qui se passe dans la division 666 ! A l'occasion d'une fête destinée à rassembler toutes les détenues de la division en effaçant les dissensions, un drame va se produire. Plusieurs détenues, certaines dans d'autres divisions, vont tomber gravement malades. L'une d'entre elles, DATURA, décède à son arrivée à l'hôpital et plusieurs sont hospitalisées dans un état grave. Qui a tué ? Et comment ? Voici la suite des aventures de Pivoine, Daisy, Hydnora, Mimosa Pudica, Desdemonium et Arum Titan. Par Davar

Dernier Chapitre

Suite et fin. Dans la soirée, Pivoine, qui se roule avec délice dans toutes ces histoires plus que glauques, revient transformée de la promenade/cancans. Elle arbore une mine pleine de componction et minaude en se faisant prier par Hydnora pour livrer sa croustillante information ! Finalement, elle prend un air de commisération (Enfin, elle essaye de paraître apitoyée, mais ses yeux pétillent de ravissement.) Pivoine, prenant les mains d'Hydnora (Beurk, elles doivent être froides et glissantes comme une peau d'anguille. Hydnora ayant l'air d'un bête à sang froid, le regard en permanence halluciné), lui explique, d'une voix miséricordieuse : Ma petite chérie, sois courageuse, attends un peu... Je m'occupe de toi, j'ai des nouvelles. Puis elle crie à l'adresse de toutes les "cachetonnées" de la 666, profitant que les surveillantes sont en train de calmer la division d'en face : "Eh ! Les meufs ! Il me faut quelques xanax, ou valium ? Ça urge ! C'est pour Hydnora et c'est pas du cinoche !" Hydnora commence à péter les plombs : "Putain, mais tu vas accoucher, ouais ? Si tu continues à te foutre de ma gueule, j'ten colle une !" Pétunia, vexée, éclate : "Ta Datura, elle a crevé, là ! Hier, en arrivant à l'hôpital". Hydnora est foudroyée. Elle reste immobile un moment puis commence à hurler, à tout casser autour d'elle. Les tables volent, les vitres explosent, c'est un raffut incroyable. L'alarme agression est déclenchée et c'est la cavalcade qui débarque, tous casqués, avec matraques et boucliers. Même à six, ils auront du mal

à la maîtriser et à la traîner au mitard. Comme c'est une détenue cataloguée comme "très dangereuse et violente", on ne discute pas. Le Chef de détention demande ce qui s'est passé. Pivoine a disparu, comme par hasard. La 666 est en ébullition, elles hurlent toutes. En hurlant plus fort encore, le gradé arrive à se faire entendre : "N'écoutez personne ! Il n'y a pas de confirmation pour le moment. On va vous convoquer une par une, avec mon adjoint. La surveillante va vous faire descendre à mon bureau." Le mercredi, une équipe sanitaire composée de médecins, infirmiers et laborantins envahit le Centre de détention. En premier, toutes les détenues de la 666 sont reçues par une médecin accompagné d'une psychologue. La veille, le chef de détention n'avait fait que calmer le jeu en menaçant même les plus virulentes d'être enfermées dans leur cellule si elles continuaient à mettre de l'huile sur le feu ! Les comptes-rendus médicaux sont vagues... La seule certitude étant qu'il n'y aura plus d'autres malades et que l'on n'a pas encore trouvé la bactérie responsable de cette mini-épidémie. Desdémonium et Arum Titan, de l'autre division, sont dans un état critique et c'est bien cela qui pose le plus grand problème, car la fête dominicale à la fin tragique est au centre de toutes les investigation et elles n'y ont pas participé, ni de près, ni de loin. Dans la semaine, Mimosa Pudica, Héliotrope, Zinia reviennent de l'hôpital, amaigries et abattues. A leur demande, elles sont enfermées dans leurs cellules respectives afin de ne pas être dérangées de manière incessante par leurs co-détenues. Le temps passe. Petit à petit, le train-train quotidien se réinstalle dans la 666. Mimosa Pudica

est la seule qui reste complètement déconnectée et qui pleure en permanence. Un jour, Heliotrope s'énerve et la secoue un peu en l'exhortant à profiter du fait qu'elle est sauvée, que Datura est morte, que Daisy, Desdemonium et Arum Titan sont toujours en soins intensifs, mais sans trop d'espoir de les sauver ! Aux noms de Desdemonium et d'Arum Titan, Mimosa explose en sanglots déchirants et balbutie : - C'est moi, c'est moi, c'est de ma faute. - De ta faute ? Quoi, mais tu vas parler ou je te fous une baffe pour te remettre les idées en place ? Mimosa, trempée de larmes et de morve : "Le jour de la fête, j'ai pris à la cuisine quelques petites gâteries pour les donner en promenade à Desdémonium et Arum Titan. J'ai aussi vu Hydnora qui volait des beignets brésiliens pour Datura, je suppose. Mais je n'ai rien dit. - Tu oses dire que as « pris » alors que tu as "volé" ! C'est honteux ! Et arrête de dire "gâteries", tu fais vieille pute ! Si on l'apprend, tu es bonne pour le mitard, tu seras tabassée par les copines de Datura en prime et tes 25 ans font se transformer en perpète si on prouve que l'infection mortelle a été déclenchée par la nourriture. Est-ce que tu en as parlé à quelqu'un d'autre ? « - Non, j'ai trop peur. Heliotrope, je t'en supplie, ne dis rien, j'avais besoin de me libérer et je n'ose pas me confesser ! - Bon, le pire est évité. Moi, je suis libérée dans quelques semaines. Maintenant, tu vas demander un transfert dans une autre prison. Transfert que l'on va t'accorder car tu as été malade, tu es fragile psychologiquement et que la prison a intérêt à limiter la casse. Fais tout de suite une lettre à la Direction, demande un rendez-vous au SMPR et au SPIP. Je vais t'aider à les rédiger. Tu es tellement mollasse que tu ne sauras pas EXIGER ton transfert !» En quelques dizaines de minutes, tout est écrit et envoyé. Le lettres sont tellement affolantes que Mimosa Pudica est convoquée partout dans la semaine et son transfert est accepté. Pour la dernière fois, Héliotrope et Mimosa se retrouvent la veille du départ de cette dernière pour un autre centre de détention. Héliotrope la met en garde : - Surtout, tu M'ENTENDS ? Ne parle jamais de cette histoire dans le nouveau centre. Si cela se savait, tu aurais de graves problèmes. Et dis-moi, qu'est-ce que tu leur as apporté, le dimanche fatal, en promenade ? - Je te jure sur la Bible que je ne parlerai jamais. Je ne sais pas comment te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi. Je te bénis et Dieu te protégera et tu seras

parmi les élues. - Lâche-moi les baskets avec tes bénédictions, je ne suis pas une grenouille de bénitier, tu le sais très bien ! Alors, de quoi est-ce qu'elles se sont goinfrées, surtout Arum Titan ? - Beaucoup de tes beignets, quelques truffes aussi. - Mimosa, je sais que es une personne qui ne voulait pas faire de mal. Je te pardonne et j'oublie dès maintenant tout ce que tu viens de me raconter. Va en paix et oublie toi aussi. Dans le nouveau centre de détention, quelques mois après, on retrouvera Mimosa Pudica pendue dans sa cellule. Les médecins découvrirent enfin que la bactérie responsable était d'origine HUMAINE, ce qui ne s'était jamais vu. Ils en sont toujours aux conjonctures... Héliotrope fut libérée plus tôt que prévu car elle avait fait partie des intoxiquées et avait failli mourir aussi. Depuis, elle est retournée vivre en Afrique, son continent d'adoption. Un coup de foudre pour la culture, la façon de vivre des "blacks" qui est due essentiellement à la facilité des rapports et au fait que, du simple balayeur au ministre, tout le monde sait que le justice n'existe pas, que c'est juste une question de fric et de relations. En Occident, c'est le même système mais enrobé d'hypocrisie, des soi-disant "droits de l'homme", mais au final, c'est pareil. Plus cher, c'est tout. Et la morosité des "blancs" en sus ! Heliotrope, au sein de la tribu BASSA guérit les blessures que la France lui a infligées, refusant sans cesse de rentrer dans le moule et dénonçant les exactions des gouvernants. Elle est très heureuse. Il y a des jours où elle ne peut s'empêcher de sourire en passant à côté d'une tombe fraîchement creusée, avec des militaires africains qui la gardent. L'une des habitudes de cette tribu est de déterrer les cadavres encore frais, de les transporter dans la jungle, de les suspendre dans un arbre et d'attendre leur décomposition. Ils recueillent alors le jus des cadavres et le mélangent à un mets très épicé pour que le convive ne décèle pas un goût bizarre. Les bactéries sont très virulentes et la mort par empoisonnement du sang rapide. Et comme ce sont des toxines humaines, difficile de détecter leur origine.... Héliotrope contemple son auriculaire amputé, se souvient avec amusement de l'unique phalange qu'elle a envoyée au Juge d'Applications des Peines. Elle s'était tranché le doigt jusqu'au ras de la main, après avoir absorbé 5 ou 6 doses d'Acupan (très fort anesthésiant) qu'une détenue soufrant atrocement du

cult ur'elles dos lui avait données, après qu'Héliotrope lui eut fait croire qu'elle avait une sciatique et qu'elle n'arrivait pas à voir un médecin. La drogue avait fait son effet, mais la douleur avait quand même été effroyable. La première phalange avait été mise au frigidaire avant le parloir où Héliotrope la donnerait à son visiteur afin d'être envoyée avec sa lettre "J'ACCUSE..." à la JAP. Les deux phalanges restantes avaient été entortillées dans du plastique afin de hâter leur putréfaction. Elle les avait déposées au soleil sur sa fenêtre de cellule et un jour, un des ses goélands apprivoisés avait failli les emporter... Ah ! Que de bons souvenirs… Et ses fameux beignets brésiliens si goûteux et assaisonnés de l'élixir de sa propre chair corrompue, Datura en a fait les frais ainsi que les diaboliques Desdémonium et Arum Titan. Daisy n'a pas survécu non plus, mais ce n'est vraiment pas une perte pour l'humanité. Seul le souvenir de Mimosa Pudica lui procure une certaine mélancolie. Que Diable, Héliotrope n'est pas un monstre quand même ! Mais mon petit doigt me dit que sa sérénité des derniers mois d'incarcération n'était pas étrangère au fait que ses qualités de cuisinière aient été si appréciées...

fin

extraits Vous avez été quelques unes à nous envoyer vos propositions de Fin ! Merci de votre particiption ! Voici quelques extraits de vos courriers. Chloé (dehors) "J'ai beaucoup aimé la nouvelle de Davar. C'est très agréable à lire. J'ai joué à Sherlock Homes et je pense que l'empoisonnement vient des fleurs décoratives réalisées par les 2 japonaises… Il viendrait des fleurs alimentaires que plusieurs détenues n'avaient pas mangées mais ramenées dans leur cellule... Ça semble tenir la route puisque les deux japonaises qui ont réalisé les fleurs avaient un contentieux avec celle qui a été la première contaminée et qui en est morte." Carole / B3 "Je pense que la coupable est Mimosa Pudica. Elle déteste Datura ! Elle a beaucoup aidé en cuisine à la préparation des mets. Desdémone et Arumtitan ont aussi été intoxiquées (même si elles font partie d’une autre division), car Mimosa Pudica est amie avec elles et les avait rejoint en promenade le matin même de la fête. Elle leur a sûrement rapporté les petites gourmandises qui avaient disparu de la cuisine ; quelques beignets, une dizaine de truffes et des accras. Peut-être que Florise et Lotus sont complices en voulant se venger des filles qui voulaient la virer de la division. Bien entendu, Mimosa Pudica fait partie des malades, mais surement pour brouiller les pistes et ne pas être suspectée de l’empoisonnement." Guylaine / A2 1 - Datura a été empoisonnée. - 2 - Non , elle n’a pas succombé de façon naturelle bien que le procédé soit indétectable. - 3 - Oui ,elle a été tuée. - 4 - La coupable est Héliotrope. - 5 - Elle a voulu se venger de Datura qu’elle considère responsible du suicide de sa sœur. - 6 - Je pense que c’est à partir de son doigt tranché que tout s’est déclenché. - 7 - La septicémie a été provoqué à mon sens volontairement par Héliotrope au moyen d’une contamination des aliments d’origine sanguine.

Crayon et feutre, Davar.

Milica / D1 Pétunia et Souci arrivent des Antilles avec leurs valises personnelles. Ma théorie est qu’elles ont volontairement ramené quelques moustiques connu pour transmettre le Chikungunya. Leurs piqures sur les détenues ont provoqué des fortes fièvres, maux de tête, ventre, frissons et froid. Le Chikungunya est à l’origine du décès de datur a car son corps n’a pas réagit aux soins. Les autres détenues ont guéris. Seuls les moustiques ont pu circuler dans les divisions. Datura n’a pas été assassinée, elle est décédé de mort naturelle provoquée par une piqure de moustique. Tous les organismes ne réagissant pas de la même manière.

Comment lisez-vous

le journal ?

Citad'elles s'intéresse à ses lectrices et ses lecteurs et a voulu comprendre ce qui se passait dans leur tête ! Jean-Luc Evin, directeur des rédactions et de l'information d'Ouest-France et Hervé Barbot, responsable du service recherche et développement du journal, nous aident à comprendre ce qui intéresse les lecteurs. Par Mamita ◗➤ LE TITRE : ESSENTIEL ! Le titre est une partie très importante pour le succès d'un article. Il va tout de suite capter l'attention des lecteurs. "C’est le sujet et la façon dont on le titre où qu’on l’illustre par la photo, qui va déclencher l’envie de lire, d’en savoir plus. Un bon titre est vite lu et vite compris", expliquent Jean-Luc Evin et Hervé Barbot. Ce qui est important c’est la compréhension du titre et la concordance entre le titre et la photo. ◗➤ QUEL ARTICLE D'ABORD ? Ce choix ne se fait pas selon des sondages de lecteurs (on mettrait en premier ce que les gens préfèrent lire) mais par rapport à l’importance d'un sujet pour le lecteur : l'impact dans sa vie quotidienne ou dans sa compréhension du monde. "La couverture de l’actualité régionale et locale est bien sûr une préoccupation importante dans un journal régional". De nombreuses études ont montré que les lecteurs abandonnent si les articles sont trop longs. "Pour les sujets importants, il vaut mieux les traiter en plusieurs articles. Car plusieurs articles, ce sont plusieurs titres, plusieurs façons d’entrer dans le sujet. Le lecteur est libre de débuter sa lecture par ce qui le motive plus". Cette lecture "zapping" est surtout pratiquée par les jeunes, habitués aux écrans.

sens de « Grenelle »(1) dans Grenelle de l’environnement et d’où vient cette expression, d’autres non… Certains savent ce qu’est le FMI (2), d’autres non. Certains savent ce qu’est un cheminot (3), d’autres non…" Pour pallier ce problème, les journalistes reçoivent des consignes d’écriture : expliquer les mots, les expressions, ne pas utiliser du jargon, écrire avec des mots simples, des phrases courtes et aussi rendre compte de la diversité des opinions. "Par ailleurs, Nos études montrent que les lecteurs plus âgés (50 ans et plus) lisent d’abord le titre, puis regardent la photo. Les lecteurs plus jeunes regardent d’abord la photo. Si celle-ci leur parle, ils lisent le titre". EMAIN, PLUS ◗➤ D

DE JOURNAL PAPIER ?

L'impression toujours sur papier du

célèbre Ouest-France montre que le confort de lecture garde toute sa place dans notre société, même si elle se modernise. L'arrivée des journaux numériques a changé le comportement des lecteurs. "Les lecteurs ont multiplié leurs sources d’information. Fini le temps où Ouest-France constituait leur seul moyen de s’informer. Ce qui les amène à comparer les informations et à être plus exigeants." La lecture sur écran favorise le zapping : on ne lit plus un journal mais des articles. "Enfin, et c’est un changement majeur, le lecteur s’est habitué à lire gratuitement l’information sur les sites. Beaucoup de gens n’envisagent pas de payer pour s’informer." n (1) Siège du Ministère du Travail à Paris. (2) Fonds Monétaire International (3) Nom donné aux employés des Chemins de Fer.

◗➤ PAS LE MÊME LECTEUR

À 7 ANS ET À 77 ANS

L'âge du lecteur a une grande importance pour la lecture des articles, mais aussi son niveau d’éducation. "Par exemple, certains savent ce qu’est le

Carte à gratter, Catherine.

cult ur'elles

L'antiquité, le théâtre

et le rap ! L'été dernier, 10 femmes du CPF ont participé à la création d'une pièce de théâtre avec des élèves du TNB : Les Choéphores, mise en scène par Arnaud Churin. Une drôle de rencontre entre le théâtre antique et le rap, avec D' de Kabal. Par Cloé.

uand Eschyle, célèbre auteur de tragédies grecques, a joué les Choéphores, c'était il y a 2500 ans et il n'y avait pas de rapeur à son affiche. Cet été au CPF et pour une première en France, la pièce a été reprise par Arnaud Churin avec une teinte de rap. Ce n'est pas une fantaisie. Il y a 2500 ans, en bas de l'Acropole, le théâtre était une sorte de concours de poèmes, après des tirages au sort. Les Grecs scandaient les mots, presque comme des battles. A cette époque aussi, c'était l'ébullition intellectuelle : le début de la démocratie. On s'échangeait des idées. On parlait des dieux et de la justice des hommes. Citad'elles a interviewé Arnaud Churin, le metteur en scène des Choéphores.

Citad'elles : Quand est né le projet de la pièce ? Arnaud Churin : Le projet est né en 2009, de ma rencontre avec D' de Kabal, qui venait de lire Agamemnon, la première pièce de la trilogie l'Orestie d'Eschyle. J'ai immédiatement entamé avec D' de Kabal une discussion sur le texte

de Nicole Loraux. Cette immense helléniste lance un défi au théâtre occidental qui, selon elle, ne sait pas rendre la tragédie grecque. Car la mise en scène européenne privilégie le sens. Or, la tragédie grecque c'est autant du son que du sens. C : Comment as-tu eu l'idée ? AC : On voulait réunir deux pratiques : le théâtre et la musique. Et donc réunir des personnes qui se pensent différentes et qui ont pourtant beaucoup à partager. Le public de théâtre, comme sans doute le public du hip-hop, est en quête de sens. Mais ce public a besoin du son pour que les histoires racontées se rapprochent de lui. C : Que raconte la pièce? AC : Le retour victorieux du grand Général Agamemnon. Celui-ci a du, pour partir guerroyer à Troie, sacrifier sa fille Iphigénie. Sa femme Clytemnestre ne lui a pas pardonné ce meurtre, même si celui-ci était commis au nom de la raison d'État. Donc Clytemnestre va célébrer le retour de son mari à sa façon : en l'assassinant. Mais Agamemnon n'est pas revenu seul, il a apporté avec lui

un cadeau qu'il a reçu en raison de sa victoire. Ce cadeau est une personne : la fille du roi de Troie. Elle s'appelle Cassandre et la reine Clytemnestre va également l'assassiner, pour pimenter sa délectation, nous dit-elle. À la toute fin de la pièce on voit apparaître Égisthe. On apprend que celui-ci a été l'amant de la Reine pendant l'absence du roi. Égisthe venge ainsi son père, frère du père d'Agamemnon. Bref : embrouille familiale. C : Quels ont été tes choix de mise en scène ? AC : D' de Kabal et moi avons conçu cette mise en scène. Le choix principal a été celui de donner toute la place au choeur. Le choeur, c'est ce drôle de "personnage" composé de plusieurs personnes censées représenter "le peuple" qui parle d'une seule voix. C : Qu'est-ce qui est original ? AC : Ce qui est tout à fait nouveau c'est sans doute de considérer que les parties du choeur sont le centre. C'est-à-dire de penser que la parole collective irradie les paroles individuelles des protagonistes. Notre société manque cruellement

' vecu Cloé "J'ai partagé un moment unique et très spécial en participant à cette pièce de théâtre. C'était riche en émotions. Le texte était très beau. Cela parle de thèmes universels et on a été amenés à créer des mélodies pour certaines phrases. J'ai moi-même créé une mélodie qui se retenait facilement : un air entêtant et d'ailleurs on m'a dit que ma voix traversait le mix ! À un moment, le choeur tournait autour de moi en chantant et je me suis emparée du micro, comme en transe, comme la pythie, cette femme devin de l'antiquité et j'ai dit mon texte : "Mais qui dira l'orgueil de l'homme, son impudence sans limite ? La colère du vent quand il siffle comme des serpents".

Tampon gomme, Agathe. Encre, ATA 22. de cette parole collective. C : Pourquoi un mélange des genres entre théâtre antique et hip hop ? AC : Le hip-hop est un très bon outil pour enchanter la tragédie grecque. La culture hip-hop emprunte à beaucoup de sphères culturelles différentes. Elle se prête à tous les métissages. Et puis les textes de rap se posent sur des boucles musicales et des samples, qui sont propres à créer des climats musicaux. Ici, le son nourrit le sens. C : Comment l'antiquité t'inspire et inspire le hip hop ? AC : L'antiquité m'inspire beaucoup car le theâtre, qui est ma passion, est né dans cette antiquité. La démocratie également : cela continue de me fasciner. Ce qu'il y a de commun entre le theâtre dans l'antiquité et le hip-hop ou le rap c'est cette idée que pour faire groupe, il nous faut des récits fondamentaux, des histoires. C : Il y avait une façon de scander dans la Grèce antique ? Dans le théâtre antique le choeur

utilisait un rythme qui s'appelle l'anapeste : deux coup brefs et un coup long, comme We will rock you, dans la chanson du groupe Queen. On peut parler de battles puisque le theâtre se déroulait sous forme de concours. Par le théâtre, on désignait donc le meilleur poète. C : Les questions d'Eschyle sontelles encore actuelles ? AC : Ce qui nous touche dans le théâtre antique, c'est qu'il est la trace que les hommes se posent les mêmes questions depuis au moins 2500 ans. Dans la trilogie de L'Orestie, Eschyle s'intéresse à ce qui fonde l'idée de justice. D'abord il y a le désir de vengeance qui ne peut s'arrêter, car à une vengeance succédera une autre vengeance, etc. C : Comment as-tu trouvé la pièce au CPF ? AC : C'était un très grand moment et qui a été très important pour D' et moi. Les détenues commédiennes se sont emparé du projet et du sens de la pièce des Choéphores. Les élèves du TNB ont été vraiment formidables et ont permis que nous racontions l'histoire. n

yl h c s tE

es i u Q

Eschyle est l’un des premiers poètes de la tragédie grecque. Il écrit ses premières pièces dans les années 500 av J.-C. Il a écrit au moins 90 tragédies et 20 drames satyriques. Les Perses, écrite en 472, est l’une des plus anciennes tragédies d’Eschyle. Les trois pièces de L'Orestie sont Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides : elles racontent la malédiction des Atrides et le destin d'Oreste, vengeur de son père Agamemnon et meurtrier de sa mère Clytemnestre. La dernière pièce conservée d'Eschyle est Prométhée enchaîné. Elle met en scène des personnages divins, après que Prométhée a été cloué au rocher par Héphaïstos, sur l'ordre de Zeus. Eschyle meurt en 456 à Géla, en Sicile.

cult ur'elles

Expressions My way home I just want…

What every woman wants Warm hands on a cold night, Promises for ever, And wonderful today’s, Silent understanding, And kisses that leave me breathless…

I want

what every woman wants : Soft words in hard times, someone to read my mind, and touch my heart…

I want

a firm hold, When I'm losing my grip, Someone to call me in from the rain and thunder, To be my shield, my pillow, my river, my mountain, my rock,

I want

a raven to feed me in the wilderness…

I want

to be rescued, Lost in an embrace And found not wanting… What do I want? What every woman wants… To find her way home. Lady J.

libres

La citadelle & Citad'elles La citadelle m'a enfermée un soir d'été Néanmoins, elle m'a fait renaître à tout jamais. La citadelle a cru un jour m'isoler, Cependant, j'y ai trouvé la liberté. Ô ! pas celle que tu connais, Ce véritable voyage d'inspiration Où l'écriture offre une vraie révélation, Que poésie et récit, consignent à tout jamais. Elle dévoile avec pudeur Son âme et son ardeur, Elle s'envole avec joie Et dépose tout son poids. La citadelle m'a fait pleurer un jour d'été, Citad'elles m'a offert la joie que j'ignorais, L'écriture est l'occasion d'un nouveau départ, Celui auquel, je ne m'attendais pas. La citadelle m'a condamnée a ressasser, Citad'elles, m'a offert la liberté. Ô ! pas celle que tu connais, La plume où je m'épanouis à tout jamais. Tampon gomme, collective

Je me suis découverte Une vraie conciliation, De justice et de phrases ouvertes La citation est une libération. La citadelle m'a pris dans ses remparts, Citad'elles m'a pris dans ses bras. Elles m'a offert, l'évasion, La liberté d'expression. La citadelle m'a affaiblie de toute part, Citad'elles m'a rassurée et accordée la confiance d'une vie réconciliée ; Pour toute occasion et à tout égard. La citadelle révèle un monde blessé Citad'elles réveille un monde décidé. Adieu préjugés, adieu conflits, Aujourd'hui, je me reconstruis. La citadelle, je la regarderai de loin Citad'elles dont j'ai tant besoin, Un jour je partirai, Jamais je ne t'oublierai.

Catherine

LA SYMPHONIE Partie II Entre vice et vertu le monde évolue Progrès technologiques Guerres bactériologiques Traumas psychologiques Refrain : Mortelle symphonie Le cœur à l'agonie C'est le prix d'la vie C'est la danse des heures La décadence dans l'erreur L'être humain court à sa perte Avec les ailes du temps J'aimerai voler Parfois, je me surprend Dans mes rêves A survoler Quelques instants le futur Dans ce que j'ai vu Il n'y a rien qui me rassure J'entends les cris et les pleurs Des peuples en souffrance En partance Vers un pays, une patrie Où règne la démocratie Les larmes des victimes de la guerre sont amères leurs blessures physiques et mentales Quand il pleut des balles Il meurt, doucement l'enfant Dans les bras de sa mère Spectateurs de la misère Nous ne savons que faire Face à ce désespoir Car l'on voudrait croire A un monde meilleur Sans crainte et sans peur J'écris à l'encre de mon âme Mon esprit erre sur le macadam Je voudrais changer les choses Les femmes sont comme des roses Elles sont fanées, frappées'

Dénudées, dégradées Eve a croqué la pomme Depuis l'homme le lui a fait payer Débauche et luxure Battent la mesure Je vis un rêve au milieu d'un cauchemar Les hommes, prisonniers du château de l'ombre ont vendu leur âmes Les anges se lèvent pour mener le combat Ma symphonie n'est pas finie Triste mélodie, du cœur Regarde les heures Passées au parloir Comment continuer l'histoire ? Est ce que nos corps se retrouveront dehors ? Est ce que nos cœurs seront en désaccords ? Que faire de cette liberté retrouvée ? J'ai la clé de sol Laisse je m'envole Il faudra utiliser ce temps si précieux Réfléchir, faire de son mieux Et toi t'es mineur Cas de force majeur. Tu bois du 10 ans d'âge Tu veux monter sur un braquage Tu as de l'ambition Le savoir comme munition Ne prends pas cette direction Ne te perd pas sur la partition Gardes l'espoir comme horizon Mes notes sont comme des larmes Mes mots sont comme des armes Drôle de partition L'homme en perdition Les maux comme une malédiction Les mots comme une bénédiction Mortelle symphonie Le cœur à l'agonie C'est le prix d'la vie

Encre, ATA 22. C'est la danse des heures La décadence dans l'erreur L’être humain court à sa perte Tout n'est qu'illusion Dans ce monde d'apparence L'esprit est formaté Le travail est robotisé L'amour a court-circuité Panne généralisée La violence est banalisée Ca manque de poésie Pour mon âme en sursis Chaque battement de mon cœur est une note de musique Mortelle symphonie Le coeur à l'agonie C'est le prix d'la vie C'est la danse des heures La décadence dans l'erreur L’être humain court a sa perte J'écris à l'encre de mon âme Mon esprit erre sur le macadam

Cloé

LEXIQUE des techniques graphiques utilisées pour Citad'elles

LES CRAYONS DE COULEUR : Magali Arnal nous a initiées à la technique du crayon de couleur. Une première pour Citad'elles. On a choisi trois couleurs et par petites touches nous avons dessiné des objets.

LA TAILLE DOUCE : on vient dessiner avec une pointe dure une plaque de plexiglas®. La plaque est ensuite frottée avec une encre grasse. L'encre se glisse dans les entailles faites par la pointe. On place ensuite la plaque sur du papier humide pour l'imprimer. LE TAMPON GOMME : Même principe mais l’on travaille sur de la gomme, une matière plus souple et plus facile à graver qui ne nécessite pas de presse pour imprimer. Avec cette technique on peut jouer sur la répétition des motifs pour créer l’image. ENCRE DE CHINE : Nous travaillons particulièrement l’encre de chine au pinceau, ce qui nous permet d’avoir une fluidité dans le dessin, de travailler de manière brute et spontanée et de nous exprimer librement. LA LINOGRAVURE : Sur une plaque de lino on vient dessiner au crayon son image. Avec des gouges on taille la plaque en suivant le dessin. Une fois la gravure exécutée avec un rouleau on encre la plaque de lino et on la passe sous presse pour l’imprimer. LE MONOTYPE : On enduit au rouleau une plaque de plexi avec de l’encre de gravure, ensuite on pose une feuille de papier dessin sur cette plaque et on dessine délicatement en évitant de poser les doigts et les mains sur le papier car tout contact s’imprime sur le papier. Une fois le dessin fini on retire cette feuille où le dessin s’est imprimé.