BRETONS SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Mai 2015
n°109
Michel-Édouard Leclerc
“Certains patrons bretons sont coupables du massacre de l’emploi” En Avant de Guingamp La fierté de toute une ville
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Sommaire
n°
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10 E NTRETIEN ACTU Yvon Le Men 14 S OCIÉTÉ Gwen Pennarun 16 SOCIÉTÉ Anaïs Kerhoas 18 ÉDITION Thierry Jamet 20 M ÉDIAS Franck Annese 22 GASTRONOMIE Erwan Gestin 24 SOCIÉTÉ Jil Quillevere 28 R ENCONTRE Denez Prigent 32 E NQUÊTE Le K barré 36 R EPORTAGE L’En Avant de Guingamp 40 P ORTRAIT Thierry Lemétayer 44 R EPORTAGE La naissance d’un salon du livre 48 M A BRETAGNE Michel-Édouard Leclerc
2, place de la République – BP 43950 – 56039 Vannes Cedex 02 97 47 22 30 www.bretons-mag.com redaction@bretons-mag.com Rédacteur en chef : Didier Le Corre Rédactrice en chef adjointe : Maiwenn Raynaudon-Kerzerho Directeur artistique : David Yven Ont collaboré à ce numéro : Erwan Chartier-Le Floch, Tugdual Denis, Marine Druet, Adélaïde Haslé, Tangi Kermarrec et Fabien Lécuyer. Photographes : Emmanuel Pain et Gwénaël Saliou Relecture : Nathalie Perrot Publicité, promotion : Cécile Derré, Claire Guillemot, Stéphanie Le Borgnic et Clotilde Augu pub@bretons-mag.com
BRETONS est édité par :
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Les Éditions Blanc et Noir Directeur de la publication : Didier Le Corre Imprimeur : Calligraphy-Print – 35220 Châteaubourg Distribution : Ouest-France / MLP Dépôt légal : à parution Commission paritaire : 1115K87235 ISSN : 1775 - 8246
PROCHAIN NUMÉRO LE 29 MAI
BRÈVES HERVÉ RONNÉ
Le sel de Guérande est bien produit en Bretagne !
Les 10 ans d’Ai’ta Le collectif Ai’ta milite par des actions de désobéissance civile pour plus de place à la langue bretonne dans l’espace public. Des opérations de démontage de panneaux ou d’affichages nonbilingues qui lui valent parfois des ennuis : Vannes agglo a porté plainte contre l’un de ses militants pour avoir démonté des lettres en plastique du fronton du centre nautique de Séné… Pas de quoi refroidir leurs ardeurs : Ai’ta prépare pour les 23 et 24 mai une fête pour ses 10 ans. À Trémargat (22) sont invités pour des concerts et des débats “tous ceux qui veulent que notre langue progresse dans la société”.
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a présence de la coopérative de producteurs de sel de Guérande au stand des Pays de la Loire lors du Salon de l’agriculture avait semé le trouble dans l’esprit de certains. Mais les paludiers l’ont réaffirmé par la suite : même s’ils sont situés en Loire-Atlantique, ils tiennent à rester membres du réseau Produit en Bretagne. “La question ne se pose pas et ne s’est jamais posée”, a même précisé Ronan Loison, le directeur de la coopérative dans les colonnes d’Ouest-France. “Les Salines de Guérande sont un adhérent historique de Produit en Bretagne et une pièce maîtresse du rayonnement international de la qualité et de l’image bretonne.”
Les touristes se soucient peu des découpages administratifs. Le comité régional du tourisme a donc décidé de travailler en utilisant des noms bien identifiés : Brocéliande, QuimperCornouaille… “Ces destinations touristiques forment une carte de Bretagne qui se détache des contours administratifs pour répondre aux attentes des visiteurs”, explique le CRT. La dixième de ces destinations s’appelle Bretagne Loire Océan et regroupe toute la façade maritime de la Loire-Atlantique. “Quand les touristes viennent ici, ils viennent en Bretagne et se fichent des limites administratives”, a ainsi expliqué Jean-Marc Birrer, du CRT Bretagne.
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À côté du désormais célèbre Breizh Cola figurent maintenant Breizh Tea et Breizh Agrum, ainsi qu’une version Breizh Cola Zéro sucre. Des nouvelles boissons que les clients et cafetiers demandaient à la brasserie du Roc-Saint-André, qui fête cette année ses 25 ans.
La Vallée des saints s’agrandit
4 000 .bzh EMMANUEL PAIN
À Pornic ou à La Baule, “les touristes viennent en Bretagne”
Breizh Cola étend sa gamme
À Carnoët, le site de la Vallée des saints a accueilli plus de 100 000 visiteurs l’année dernière. Et ce nombre va croissant. Pour y faire face, l’association qui le gère voudrait construire un nouveau hall d’accueil, comprenant une boutique, des sanitaires et une salle de réunion. Pour cela, il lui faut réunir un budget de 420 000 €.
Ouverte à tous depuis le 4 décembre 2014, l’extension Internet de la Bretagne .bzh compte désormais plus de 4 000 noms de domaines enregistrés. Tous les sites en .bzh doivent avoir une adresse en Bretagne ou une activité permettant la valorisation du territoire ou encore faire référence à la culture bretonne. Les cinq départements bretons représentent 84 % d’entre eux, les autres sites Internet étant localisés pour 8 % en Île-de-France, 6,5 % dans les autres régions françaises et 1,5 % à l’international.
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BRÈVES EMMANUEL PAIN
Le Pen, Français depuis 1 000 ans ?
“V
alls est Français depuis trente ans, moi, je suis Français depuis mille.” Les récentes déclarations de JeanMarie Le Pen à Rivarol, et notamment son allusion aux origines catalanes espagnoles du Premier ministre, ont créé quelques remous dans sa famille politique. En dehors de toute polémique, force est de constater que le président d’honneur du Front national se trompe sur un point : non, les Le Pen ne peuvent être Français depuis 1 000 ans. Car la Bretagne n’a été intégrée au royaume de France qu’il y a à peine 500 ans…
C’était un cri d’alarme qu’avait poussé la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) l’année dernière, voyant l’avenir des subventions attribuées par les collectivités locales compromises par la réforme territoriale. Soulagement le 11 avril, son président, Xavier de La Gorce, a confirmé les engagements pris en décembre par le Premier ministre Manuel Valls : les régions et départements pourront toujours soutenir l’organisme, et l’État devrait lui attribuer 1,5 M€ cette année.
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Le RC Vannes se rapproche de l’élite Victorieux du derby face à Saint-Nazaire le 12 avril dernier, le club vannetais conforte sa première position au classement de Fédérale 1, la troisième division nationale. L’accession en Pro D2 sera à confirmer lors des playoffs et des huitièmes de finale, le 26 avril, contre Bourg-enBresse. Aucune équipe bretonne n’a encore connu un tel niveau...
Le fort du Petit Bé sur Airbnb ALEXANDRE LAMOUREUX / CRTB
La SNSM rassurée
À Saint-Malo, le fort du Petit Bé s’ouvre aux voyageurs. Depuis le 24 avril, il est désormais possible d’y séjourner en réservant par Internet, via la plate-forme Airbnb. Jusqu’à seize personnes pourront être accueillies. Les revenus seront utilisés pour finaliser la restauration de ce monument historique datant du 17e siècle.
Réunifier la Bretagne ?
Pour le collectif Géographes de Bretagne, le débat sur la réforme territoriale n’est pas clos. Et ils veulent y faire entendre leur voix. Sous la direction d’Yves Lebahy et Gael Briand, un petit ouvrage vient de paraître, baptisé Réunifier la Bretagne ?, dans lequel ils développent leurs arguments en faveur d’une région à cinq départements. Économie, mais aussi démocratie, projet de société, enjeu d’avenir… Ce sont des questions de fond que ces géographes abordent.
À l’Aise Breizh s’agrandit À l’Aise Breizh, l’entreprise à la Bigoudène, est connue pour ses vêtements et accessoires attachés à la Bretagne, mais aussi pour sa chaîne de cafésrestaurants. Récemment, elle a racheté Gagnant, une filature du Maine-et-Loire. La petite usine de tissage employant dix salariés, spécialisée dans le linge de table, appartenait à la même famille depuis cinq générations. Elle rejoint le groupe breton qui compte aujourd’hui dix-huit magasins et 250 distributeurs à travers la France, pour un chiffre d’affaires de 8,5 M€ en 2014.
En Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour ! Le reste du temps, mettez votre coupe-vent Bretons... En cadeau avec l'abonnement, rendez-vous page 56 ! Ou en vente sur www.bretons-mag.com
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RENCONTRE : DENEZ
Le jardin enchanteur de Denez Douze ans après Sarac’h, Denez Prigent revient avec un nouvel album. Le très attendu Ul liorzh vurzhudus, An enchanting garden rassemble douze compositions, où le chanteur habille ses gwerz enracinées de sonorités venues d’ailleurs. PAR MAIWENN RAYNAUDON-KERZERHO PHOTOS EMMANUEL PAIN
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l a décidé que, désormais, ce serait Denez, tout simplement. Son nom de famille, il l’a abandonné comme un bagage inutile, pour ne conserver que son prénom comme nom de scène : Denez, où sonne à la fois den, homme, ene, âme et enez, île. Ça lui plaît, lui qui ne fait que ça, jouer avec la poésie de la langue, ses sonorités, son identité. “Je pense en breton”, confie-t-il de sa voix rocailleuse, où les mots en français semblent à l’étroit dans l’accent sec du Léon, qui fait claquer les syllabes et rouler les sons. Douze ans : cela faisait plus d’une décennie qu’il n’avait pas sorti de nouvel album. Depuis son mariage réussi entre la gwerz traditionnelle et les musiques électroniques, puis le remarqué Sarac’h et sa collaboration avec quelques-unes des plus grandes voix féminines du monde, Denez avait entretenu une attente discrète. Quelques dizaines de concerts, toujours à guichet fermé. Et, entre chaque apparition, un silence tranquille. Jusqu’à la sortie, le 7 avril dernier, d’Ul liorzh vurzhudus, An enchanting garden. “Pendant ces douze ans, j’ai été pris dans un flot de compositions. Je ne m’y attendais pas. J’ai écrit pratiquement tous les jours. Même la nuit, je me réveillais. Quand j’avais fini une gwerz, une autre venait aussitôt. J’ai composé énormément. J’ai eu l’impression que c’était quelque chose d’important pour moi. Les concerts me permettaient de sortir de ça, de prendre du recul, mais c’était ponctuel. J’ai essayé de ne pas lâcher prise, tant que ça me venait.” UN SENTIMENT DE SACRÉ
En douze ans, Denez aura donc composé exactement 116 gwerz. Ces chants qui résonnent comme “des pleurs” et dont l’origine remonte à la nuit des temps : “La gwerz est d’une poésie nettement supérieure à la complainte. Il y a une notion de sacré et de fantastique, des références à la mythologie celtique. Le thème de la mort est omniprésent. C’est une façon d’exorciser ses angoisses et ses peurs. La gwerz a une profondeur unique. Quand on chante, on est pris dedans, le chant nous envahit jusqu’à la moindre cellule. C’est un chant qui touche à l’âme”. Et l’âme de Denez s’enracine dans cette musique traditionnelle. “C’est ma structure de pensée. Dès que j’ai entendu le premier chant de ma grand-mère ou que j’ai découvert le Barzaz Breizh, j’ai eu un sentiment de sacré, de quelque chose qui me correspondait pleinement. La gwerz est dans mon ADN. Le texte des gwerz que j’invente défile dans ma tête en octosyllabes naturelles. Je ne sais pas écrire la musique mais ça me vient simplement. L’autre jour, j’ai entendu trois notes d’oiseaux.
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REPORTAGE : L’EN AVANT DE GUINGAMP
En Avant de Guingamp
Le bonheur de la ville foot
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Mais quelle est donc la potion magique qui fait courir les Guingampais depuis une quarantaine d’années ? L’En Avant défie une nouvelle fois les lois de l’économie et de la démographie sportive en bouclant une saison exceptionnelle, malgré son élimination en demi-finale de la Coupe de France. Plongée dans la ville de l’Armor foot. PAR ERWAN CHARTIER-LE FLOCH PHOTOS GWÉNAËL SALIOU
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013-2014 : une saison historique” : le slogan sur les mugs vendus à la boutique du club avait anticipé la belle année de l’En Avant de Guingamp, même si ce dernier n’ira pas au Stade de France pour une deuxième finale consécutive. “C’est une saison exceptionnelle”, commente Christophe Gautier, ancien journaliste et cadre du club. “On a eu droit à un match de gala à Pékin, au championnat de Ligue 1, à la Coupe d’Europe, à une demi-finale de Coupe de France… On n’a pas arrêté de parler de Guingamp avec même des photos du kop publiées dans le Los Angeles Times au moment des attentats de Charlie. C’est génial, même s’il faut que les gens comprennent que ce ne sera pas tous les ans comme cela.” “On sait bien que cela ne durera peut-être pas, mais, en tant que supporters, on profite. On ne va pas se plaindre de vivre des années comme celle-là”, rigole JeanMichel Le Boulanger. Vice-président du conseil régional de Bretagne, il a écrit deux ouvrages sur le club de son cœur et son histoire fort originale. Il descend d’une autre gloire locale, le capitaine Gouicquet, qui défendit une ville attachée à l’indépendance bretonne lorsque le roi de France envahit le pays en 1487. Cité puissante au Moyen Âge, l’une des premières de Bretagne à obtenir des franchises communales avec Nantes, Guingamp n’a ensuite jamais connu le développement qu’aurait pu espérer cette place commerciale entre basse et haute Bretagne, entre Argoat et Armor. Avant que le football ne lui donne une renommée inédite depuis une quarantaine d’années. ALLEZ TRINCAMP !
Le club a été fondé en 1912 par des instituteurs laïques plutôt “bouffeurs de curés”. Jusqu’aux années 1960, Guingamp ne se passionne d’ailleurs pas pour la venue de tel ou tel club huppé, mais pour les derbys entre l’En Avant et le Stade Charles-de-Blois, le rival clérical. Les choses changent dans les années 1970 avec l’arrivée d’un nouveau président, Noël Le Graët, et d’une génération de jeunes joueurs qui bousculent les équipes de haut niveau en Gambardella (la Coupe de France juniors),
puis en Coupe de France. En 1977, le club accède à la deuxième division qui fait alors figure de nirvana. Il se professionnalise, recrute quelques “vedettes”, comme Raymond Keruzoré ou le Polonais Szarmach. Originaire de Bourbriac, Noël Le Graët, qui venait au stade avec L’Huma et dénonçait l’argent fou dans le foot, se lance dans les affaires dans les années 1980. Patiemment, il va construire un puissant groupe agroalimentaire qui emploie plusieurs centaines de personnes dans la région. C’est d’ailleurs Guingamp qui inspire Jean-Jacques Annaud pour son film mémorable, Coup de tête, avec le Briochin Patrick Dewaere en joueur de… Trincamp. Dans les années 1990, le club tombe en troisième division et fait appel à une nouvelle génération de jeunes. Les Guivarc’h, Carnot, Coridon, Roussel, Laspalles ou l’inoxydable Coco Michel vont créer l’exploit et faire monter l’En Avant en première division. En 1996, l’En Avant se qualifie en Coupe d’Europe UEFA et reçoit l’Inter de Milan. Quelques mois plus tard, c’est la première finale de Coupe de France, perdue contre Nice. Entre-temps, Noël Le Graët, devenu président de la Ligue de football puis maire de Guingamp, a vu l’un de ses grands projets se concrétiser avec l’agrandissement progressif du stade
“Ici, on respecte l’adversaire. On sait combien il est difficile d’être à ce niveau et on n’oublie pas que c’est extraordinaire d’avoir pu voir des équipes aussi prestigieuses à Guingamp.” Julien Bonny, fondateur du Kop rouge BRETONS
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Ma Bretagne
Michel-Édouard Leclerc
“Je ne suis pas un Breton identitaire” Le PDG de l’enseigne de grande distribution est sur tous les fronts. Militant de la guerre des prix, cible des petits producteurs, briseur de monopoles, passionné par la bande dessinée, amoureux de l’art contemporain… Michel-Édouard Leclerc est bouillonnant d’idées et n’hésite jamais à prendre position sur un sujet. Pour Bretons, il revient sur son enfance et livre son analyse de la Bretagne d’aujourd’hui. PROPOS RECUEILLIS PAR DIDIER LE CORRE PHOTOS EMMANUEL PAIN
BRETONS : Vous êtes né le 23 mai 1952, à Landerneau… MICHEL-ÉDOUARD LECLERC : Les deux familles, Leclerc et Diquélou, dont je suis issu, étaient un peu les Montaigu et les Capulet de Landerneau. La famille Leclerc, au nord de Landerneau, était terrienne... et remuante. Mon grandpère paternel était un ancien militaire, d’origine protestante et franc-comtoise, converti au catholicisme et à la Bretagne pour épouser une Kerouanton. Il était bel homme, grande gueule, ligueur, Croix-de-Feu, se déplaçait à cheval. Il en imposait. Mais agrégé de lettres, dans la tradition d’une droite cultivée, misant beaucoup sur l’éducation de ses enfants,
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quinze enfants, la moitié dans les ordres, il savait s’impliquer dans la vie collective. Il soutenait La Landernéenne, le club de foot municipal et laïc. Du côté maternel, mon grand-père était un des aviateurs de la Guerre 14-18, établi comme photographe. Les Diquélou étaient des environs de Landerneau et de Brest, chrétiens-sociaux, tendance Marc Sangnier, le Sillon. Pierre Diquélou supportait Les Gars d’Arvor, l’équipe de foot catho. Donc, rien ne prédisposait ces deux familles à fusionner, ni Édouard et Hélène à s’établir dans le commerce… Si ce n’est qu’ils se sont connus à l’école primaire et se sont retrouvés dès l’âge de 20 ans pour partager une aventure épique qui n’arrête pas de faire du bruit dans Landerneau. Vous êtes né trois ans après l’ouverture, en 1949, du premier magasin de votre père ? En 1949, mes parents se sont établis, sans le sou, rue des Capucins à Landerneau, dans une maison prêtée
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Ma Bretagne
par la famille de mon père. Hélène tient alors boutique dans la cuisine, et n’hésite pas à me confier aux bras d’anciennes Landernéennes qui s’en souviennent encore avec émotion ! Mon père sillonne les routes en camionnette pour vendre au détail du sucre, des biscuits, de la confiture, de l’huile, du savon… mais à prix de gros, aux collectivités, aux séminaires, aux écoles… Moi, je nais en 1952. Un grand cru, je crois ! Vous avez des souvenirs précis de ces débuts ? Sauf à affabuler inconsciemment, j’ai une mémoire qui remonte très loin. Justement, dans la première maison où se sont établis mes parents, on n’avait qu’une chambre familiale, une cuisine et une salle à manger qui servaient de magasin. On a quitté assez vite cette maison parce que le plafond menaçait de s’effondrer, il faut dire que les marchandises étaient stockées dans le grenier. On a déménagé dans une deuxième maison, qui sert aujourd’hui de siège social à la fondation culturelle des Capucins. Entre-temps, mon père a construit son propre magasin en moellon recouvert d’un toit en éverite, le magasin qu’on voit sur les premières photos de Paris Match. Vous avez quitté Landerneau pour aller au petit séminaire ? Je n’étais pas un élève très motivé. J’étais pétri des contes et légendes de Bretagne. Je programmais mes rêves en début de cours, j’étais Perceval ou du Guesclin et j’étais sans cesse rappelé à l’ordre par mes profs. J’étais solitaire, hyper sensible mais passionné par tout ce qui m’entourait. Il y avait beaucoup de tensions agricoles dans Landerneau. J’allais à la gare regarder le bal des tracteurs venus de Saint-Pol pour embarquer les artichauts sur Paris, il y avait déjà des manifs sur le prix du lait à la coopérative de Landerneau. Beaucoup de visites aussi à la maison, des journalistes, des commerciaux. Vers l’âge de 10 ans, mes parents m’ont proposé de partir en pension à Châteaulin, Rennes ou Paris. Et je suis allé en région parisienne, à Viry-Châtillon, dans une école formidable, dans le château du conte de Perrault, avec son réseau de souterrains, sa classe de sciences nat’, son musée des colonies… Un séminaire
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dont les profs étaient les anciens de classe de mon père. Je suis resté dans la région au gré des fusions d’établissements par manque de vocations, passant des prêtres du Sacré-Cœur aux Assomptionnistes pour terminer à Notre-Dame de Sion, à Évry-GrandBourg. Imaginez : 15 garçons, 300 filles. On leur avait dit : n’y touchez pas, ils sont promis à Dieu. Comme dans le conte de
Shakespeare ou Marlowe sur les tréteaux. Mes profs étaient des types extrêmement rayonnants, merveilleux. Les Assomptionnistes éditaient la revue Record, moderne pour l’époque, et des bandes dessinées cathos (Perlimpinpin). Mes profs de français publiaient aux Cerfs et aux Éditions du Centurion. On avait le droit de tout lire, il fallait commenter à tour de rôle le JT de 20 heures. On allait voir toutes les grandes expos, on fréquentait les cinémas d’art et essai. Je suis quelqu’un qui ne dira jamais : ni Dieu ni maître. De la foi, j’ai toujours l’espérance, mais des maîtres
“Après le bac, je voulais apprendre l’économie, transformer le monde, à défaut d’être missionnaire.” Perrault, Barbe bleue, en désignant la porte interdite, on ne faisait qu’attiser la curiosité. C’est à ce moment-là que j’ai pris deux hauteurs de toise, en découvrant naïvement qu’entre la Vierge et Marie-Madeleine, il y avait un univers féminin passionnant à conquérir. Fin des vocations, nouvelle orientation ! Plus sérieusement, je bénis le ciel qui m’a donné de si bons profs. J’ai appris l’anglais en écoutant les Beatles sur 33 tours, ou en déclamant
aussi exceptionnels, j’en serai éternellement débiteur. L’atmosphère du magasin vous manquait ou étiez-vous un peu indifférent ? Landerneau, la Bretagne me manquaient. Les derniers sabliers ou transporteurs de bois qui remontaient l’Elorn, le champ de foire, la place du marché… Mes parents étaient vraiment contents que j’aille me consacrer à mes études ailleurs, mais néanmoins m’envoyaient les articles découpés dans Le Télégramme, pour que je puisse suivre à la fois ce qu’ils faisaient et ce qui se passait dans la région. Quand
Vous disiez être un assez mauvais élève, mais vous avez eu votre bac… Une surprise pour vos parents ? Faut pas exagérer ! En Bretagne, on a toujours eu un taux de réussite au bac important, avec un système éducatif très fort, très inspiré des frères Lamennais. J’aurais vraiment déçu mes parents si je n’avais pas eu une mention au bac. Comment avez-vous vécu Mai 68 ? J’avais 16 ans, mon école parisienne a fermé et j’ai vécu Mai 68 en Bretagne. Ça m’a permis de vivre une expérience très intéressante de ces mouvements sociaux. Impressionné par les premiers mouvements de foule que je découvrais, j’ai vu les étudiants qui faisaient des sitin devant le centre Leclerc, rue JeanJaurès à Brest, en dénonçant d’une manière un peu naïve, un peu hippie, le commerce comme étant le stéréotype du capitalisme. Et le soir, à la maison, à l’inverse, des leaders syndicaux venaient voir mes parents pour demander de ravitailler les ouvriers en grève ou d’amener à la Maison du peuple à Brest de quoi manger, etc. J’aidais mon père à transporter des pâtes et des meules de gruyère. On ne pouvait que constater l’impossible conciliation entre l’utopie étudiante et le réalisme des mouvements ouvriers.
je rentrais, tous les trimestres, oui, je passais du temps dans le magasin. D’abord dans leurs pattes, puis en connivence avec quelques salariés que j’aimais bien. L’été, je faisais quelques petits boulots d’étudiant au magasin, aux fruits et légumes, à l’entrepôt pour décharger les camions ou pour aider ma mère au textile. J’allais aussi dans les fermes de mes copains de pension ramasser les pommes de terre à SaintRenan ou Ploudalmézeau.
Vous êtes allé jusqu’au doctorat de sciences éco. En même temps vous avez fait des études de philosophie et de sciences politiques… Après le bac, je me suis inscrit à la fac de Brest. Je voulais apprendre l’économie, transformer le monde, à défaut d’être missionnaire. J’avais déjà tout lu : Raymond Aron, Alfred Sauvy, Jean Fourastié… Turgot, Marx et Keynes. Malheureusement, la fac de Brest avait choisi de se démarquer de ses grandes sœurs parisiennes en se spécialisant dans les mathématiques appliquées à
l’économie, l’économétrie. J’étais largué, moi qui avais fait latin-grec… Je ne suis resté qu’un an à l’université de Brest. J’ai finalement passé plus de temps dans la Rade à faire de la planche ou à apprendre aux femmes d’officiers à faire de la voile au club de la Marine. Mais je me suis rattrapé à Paris. Pendant six ans, j’ai voulu tout apprendre. J’ai fait un doctorat de sciences éco : enseignement classique piloté à la Sorbonne par Raymond Barre, juste avant qu’il ne devienne ministre. J’allais aussi à Paris-Dauphine écouter Rocard et Delors. En philo, j’ai eu la chance de fréquenter Jérôme Garcin, qui anime aujourd’hui Le Masque et la plume, et Alain Etchegoyen, des enseignants passionnants comme Jankélévitch, la fille de Gaston Bachelard ou Michel Serres avec qui je suis resté longtemps ami. Vous vouliez être prof ou journaliste ? C’est ça ? J’ai d’abord été chargé de travaux dirigés en éco à Panthéon-Sorbonne, puisque quand on faisait notre thèse, cela permettait d’enseigner. Et j’ai été pigiste pour plusieurs journaux : Que choisir ?, Libé, La Gueule ouverte, La Baleine… Il faut dire que la période était culturellement très riche. Les militants de 68 plaidaient la déconstruction des grands systèmes, ils s’appuyaient sur Derrida, Bourdieu, Foucault. Même les “nouveaux philosophes” voyaient des totalitarismes partout. Les facs de Nanterre et de Vincennes continuaient de véhiculer un esprit d’insurrection. Par opposition, j’ai adhéré au PSU, imbibé de l’expérience yougoslave, du modèle suédois et norvégien, de l’échec des modèles cubains et algériens, et j’y rencontrais des militants qui voulaient ré-enchanter le monde, qui revendiquaient une nouvelle utopie. Pour moi, il était évident que le social et le politique primaient, au sens étymologique, le programme économique. On pouvait être solidariste en politique et libéral en économie. Depuis cette époque, je suis resté militant de l’économie sociale de marché. Ah, si Strauss-Kahn n’avait pas explosé en vol !
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AGENDA SONIK
ART ROCK
Quimper, du 19 au 23 mai
Saint-Brieuc, du 22 au 24 mai
Le théâtre de Cornouaille accueille pour sa quatrième édition le festival Sonik. Durant cinq jours, neuf concerts et dixsept compositeurs célébreront la musique traditionnelle ou contemporaine à travers plusieurs concerts. Le premier, intitulé Sonneurs, composé par Wolfgang Mitterer, mettra à l'honneur quatre années de collaboration avec le joueur de cornemuse Erwan Keravec.
LES POLYPHONIES Rennes, du 29 au 31 mai La maison de la poésie de Rennes accueille pour la huitième année consécutive le festival de poésie contemporaine de Bretagne. Une dizaine d'auteurs venus du Japon, d'Angleterre, du Maroc, de Belgique... se réuniront pour lire et rencontrer le public durant trois jours. Ryōko Sekiguchi, auteure japonaise, sera présente également pour animer divers ateliers autour de la culture de son pays.
CAP SUR LES ÎLES, MÉHEUT ET SES CONTEMPORAINS Lamballe (22), jusqu’au 31 décembre Le musée Mathurin Méheut met l'accent cette année sur les îles bretonnes les plus appréciées de l'artiste en exposant ses peintures de Batz, Sieck, Ouessant et Sein, ainsi que celles de ses contemporains. L'exposition propose de découvrir les centres d'intérêt de ces artistes à travers divers sujets : côtes sauvages, ports, vie religieuse.
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Yeah !!! La Mode est le thème de cette nouvelle édition du festival Art Rock avec à l'affiche le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac pour un défilé en musique. Seront présents sur scène cette année des artistes internationaux tels que Placebo, Christine and the Queens, Shaka Ponk... Au programme, une trentaine d'artistes se succéderont pour cette trente-deuxième édition du festival.
DES HOMMES ET DES PLANTES QUI SOIGNENT Ploëzal (22), du 8 mai au 27 septembre Grâce à divers dispositifs multimédia, sonores, olfactifs et interactifs, cette exposition polysensorielle conçue par le domaine départemental de la Roche-Jagu met à l'honneur les plantes médicinales que l'homme a utilisées depuis les plus anciennes civilisations. Située dans un château du 15e siècle classé monument historique, l'exposition associe histoire, ethnologie, botanique et art contemporain.
ÉTONNANTS VOYAGEURS Saint-Malo, du 23 au 25 mai Le festival international du livre et du film fêtera ses 25 ans, du 23 au 25 mai. Vous pourrez y découvrir plus de deux cents écrivains du monde qui, chaque année, se donnent rendez-vous à Saint-Malo pour trois jours. Trois cents rencontres thématiques et une centaine de projections se tiendront dans vingt-cinq lieux à travers la ville. En préambule au festival, un livre album publié aux éditions Hoëbeke est paru spécialement pour revenir sur les vingcinq années de cette aventure littéraire et humaine.
FÊTE DE LA BRETAGNE Du 16 au 25 mai La fête de la Bretagne se déroulera pour la septième fois autour de quatre grandes valeurs : la convivialité, la mutualisation, la mise en avant de la créativité bretonne et la modicité des tarifs. Musique, danse, théâtre et jeux rassembleront Bretons et amis de la Bretagne à travers le monde pour faire la fête pendant dix jours lors de plus de cent cinquante évènements.
AVIS DE TEMPS FORT Pays de Lorient, les 14 et 15 mai Le festival des Arts de la rue rive gauche sera de retour à Gâvres, Locmiquélic, PortLouis et Riantec pour une nouvelle édition. Au programme de ces deux jours : danse, cirque, musique... De nombreuses compagnies sont invitées pour célébrer les arts de la rue : Les Grands Moyens, Les passeurs d'Oz, Hydragon, Casus Délires et bien d'autres.
ITINÉRAIRES Morbihan, du 22 au 31 mai L'Académie de musique & d'arts sacrés organise, pour la troisième édition du festival Itinéraires, une série de onze concerts dans quelques-uns des plus beaux lieux du Morbihan : la basilique de Sainte-Anned’Auray, l’église de Surzur, la cathédrale de Vannes... Une cantate celtique sera créée spécialement pour l’évènement en partenariat avec le Festival interceltique de Lorient. Le reste du programme sera varié, musique baroque, musique romantique et chants seront au rendez-vous.
ANCIENS NUMÉROS
Commande 5 € le numéro
BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS 20364 - 2309 - 04,90 E
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Un magazine proposé par
Octobre Novembre 2011 2011
Yves Pelle, président du Parti Breton
Vers une Bretagne
autonome ?
Samuel Le Bihan Retour à ses racines bretonnes
69 - VERS L’AUTONOMIE ?
20364 - 2309 - 04,90 E
20364 - 2810 - 04,90 E
n°69 70
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Un magazine proposé par
Jean-Yves Le Drian
Après les déclarations chocs d'Eva Joly, la montée au créneau des patrons bretons, l'idée d'une autonomie des régions revient en force
Un magazine proposé par
Marc Le Fur
Jean-Jacques Urvoas
Octobre 2011
n°69
Un magazine proposé par
Peu présents dans le passé, pratiquement absents depuis dix ans, ils devraient faire leur retour en avril prochain...
Des ministres bretons au prochain gouvernement ? Benoît Hamon
Jean-Marc Ayrault
Anne-Marie Idrac
70 - DES MINISTRES BRETONS ?
Octobre Janvier 2012 2011
magazine proposé par 20364Un - 2309 - 04,90 E
72 n°69
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Un magazine proposé par
Le climatologue prix Nobel
Jean Jouzel
CLIMAT L’Île de Sein risque de disparaître, Saint-Malo et Redon sous surveillance, Quiberon redeviendrait une île...
Xavier Grall Ce qui va changer
20364 - 2511 - 4,90 E
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L’écorché vif
Yvan Colonna le Corso-Breton Entretien exclusif
François Cuillandre
Stéphane Le Foll
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30 ans après sa mort, que restet-il de l’écrivain qui a sublimé la Bretagne ?
Bernard Poignant
François Goulard
Décembre 20364 - 2309 - 04,90 E 2011
Les frères Peyron Le défi de l’America’s Cup
71 - XAVIER GRALL
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Un magazine proposé par
en Bretagne Carhaix La ville la plus rebelle ?
L’Union de la Bretagne à la France
72 - JEAN JOUZEL
Octobre Février 2012 2011
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Un magazine proposé par
Un magazine proposé par
Octobre Avril 2012 2011
Un magazine proposé par
75 n°69
20364 - 3003 2309 - 04,90 E
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Un magazine proposé par
“Aujourd’hui, les Bretons n’ont plus honte d’eux-mêmes”
20364 - 2701 - 04,90 E
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Nantes est-elle une ville formidable ?
François de Rugy Vers un destin national ?
73 - YVAN LE BOLLOC’H
Un magazine proposé par
20364 - 2402 - 04,90 E
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Y aura-t-il toujours des habitants sur les îles dans 20 ans ?
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
20364 20364- -2309 2505- -04,90 04,90EE
77 n°69
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Un magazine magazine proposé proposé par par Un
Octobre Juillet 2012 2011
20364 20364- -2309 2906- -04,90 04,90EE
78 n°69
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Un magazine magazine proposé proposé par par Un
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre Août-Septembre 2011 2012
Octobre 2011 2012
Pierre Méhaignerie se retire de la scène nationale
Brest racontée quartier par quartier
74 - ALAN STIVELL
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
20364 - 2809 - 04,90 E
Ils aiment Lorient et ils le disent
75 - LA VIE SUR LES ÎLES
80 n°69
79 n°69 20364 - 2707 - 04,90 E
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Un magazine proposé par
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Alors que l’artiste breton le plus talentueux prépare son nouvel album, il nous raconte sa Bretagne
Cercles celtiques, bagadoù, pourquoi les jeunes s’y intéressent toujours ?
Denez Prigent
“Sans le breton la Bretagne n’existe plus” La maison néo-bretonne Pourquoi ?
Élections Pourquoi Rennes est si différente
77 - DENEZ PRIGENT
Olivier de Kersauson
Tradition moderne La Bretagne de Jean-Yves Lafesse
Jean-Yves Le Drian raconte sa prise de fonction
78 - CERCLES ET BAGADOÙ
En 1902, le breton est interdit !
Mona Ozouf
Jean Rohou
sont-elles compatibles ? Les 10 chansons qui ont marqué la Bretagne
Quiz de l'été Testez votre culture bretonne !
79 - OLIVIER DE KERSAUSON
Un magazine proposé par
1932 à Rennes Le premier attentat politique breton
80 - MONA OZOUF
Le Vauban Histoire d’une légende brestoise
76 - LES BRETONS INTELLOS
Un magazine proposé par
n°69 84
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Un magazine proposé par
Notre sondage
Ifop-Bretons :
Martial Ménard
Langue, réunification, identité... Ce que pensent les Bretons
Parler breton, à quoi ça sert ?
69% des Bretons ignorent leur histoire
Alors que
publie un impressionnant Dictionnaire français-breton, resurgit l’éternelle question
Erwann Créac’h nous raconte À L’Aise Breizh
Bernard Poignant Le conseiller influent de Hollande
81 - JEAN ROHOU
Skol Vreizh L’édition militante
société ⁄ culture ⁄ politique ⁄ économie
Comprendre les noms de lieux, le monde qui nous entoure Réussir à l’école Trouver un emploi...
“Les Bretons ont rejeté l’Église, pas le message de générosité de l’Évangile”
Jean-Guy Le Floch Le patron d’ArmorLux se raconte
Octobre Février 2013 2011
20364 - 2311 - 04,90 E
82 n°69
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Après le succès de Fils de Ploucs, voici son nouveau livre Catholiques et Bretons toujours ?
Bretagne et République
“En Bretagne, on n’est pas dans le paraître”
81 n°69
L’historienne revient sur le succès de son livre Composition française
Un magazine proposé par
Octobre Décembre 2011 2012
20364 - 2610 - 04,90 E
les plus intellos ?
bretons
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre Novembre 2011 2012
Unmagazine magazineproposé proposépar par Un
Les Bretons sont-ils Ondine Morin et son père, François, habitants d’Ouessant
BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS BRETONS Octobre Juin 2012 2011
20364 20364- -2309 2704- -04,90 04,90EE
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Ils sont les meilleurs au bac Ils lisent plus de livres Ils lisent plus de quotidiens Ils vont plus au cinéma...
Baisse de la population Peu d’activités économiques Coût de l’immobilier Désengagement des pouvoirs publics
Alan Stivell
Un magazine proposé par
Octobre Mai 20122011
76 n°69
Jean Ollivro Professeur à Sciences-Po Rennes
40 ans après
Yvan Le Bolloc’h
Michel Guyot Le Stade Brestois dans la peau
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De retour à l’Olympia
Il a marqué 2011 avec son Breizh Tour
“Être Breton, c’est défendre un esprit, une résistance”
20364 - 2309 - 04,90 E
74 n°69
20364 - 2309 - 04,90 E
73 n°69
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre Mars 2012 2011
Et un résultat surprenant
Louis Élégoët Histoire du mystérieux Pays Pagan
82 - MARTIAL MÉNARD
L’analyse de Romain Pasquier, politologue
Hervé Lossec nous raconte sa Bretagne
20364 - 2501 - 04,90 E
Octobre 2011
n°69
Loïk Le FlochPrigent Il se raconte
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
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SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Zones commerciales : Les centres-villes vont-ils mourir ?
83 - LE GWENN-HA-DU
84 - NOTRE SONDAGE IFOP
91 - RENÉ PÉTILLON
92 - IRÈNE FRAIN
BRETONS SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre 2011 Août - septembre 2013
20364 - 1109 - 5,90 E
n°69 90
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Un magazine proposé par
Ils chantent depuis 1958 et sont toujours programmés dans les festivals majeurs
Les frères Morvan
Les Blues Brothers bretons Carnac Naissance d’une station
85 - L’ÉMIGRATION BRETONNE
86 - FOOT : DES ÉQUIPES BRETONNES ?
87 - LES BRETONS ET L’HUMOUR
88 - YANN QUEFFÉLEC
89 - JEAN FAILLER
90 - LES FRÈRES MORVAN
BRETONS BRETONS BRETONS SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre 2011 Décembre 2013
n°69 93
20364 - 2911 - 05,90 E
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Plogoff, le FLB, les paysans du Léon...
Octobre2014 2011 Janvier
Un magazine proposé par
n°69 94
Jean-Paul Ollivier nous raconte sa Bretagne
Le maire de Carhaix mène la fronde
Octobre2014 2011 Février
“Les Bonnets rouges ne lâcheront rien !” Mais qui était vraiment Anne de Bretagne ?
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
n°69 95
Thomas Fersen Pourquoi il a choisi la Bretagne
94 - CHRISTIAN TROADEC
20364 - 2504 - 05,90 E
n°69 98
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Un magazine proposé par
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Un magazine proposé par
Il y a 50 ans,
Yves de Kerdrel, directeur de Valeurs Actuelles
sa première victoire sur la Transat anglaise révolutionnait le monde de la voile
Langue, patrimoine, histoire, identité, territoire, tradition...
Ils sont attachés à des valeurs dites conservatrices
Les Bretons sont-ils réacs ? Jean-Luc Mélenchon “Je combats le régionalisme”
Pourquoi il n’y a pas de péages en Bretagne
95 - LES BRETONS SONT-ILS RÉACS ?
Octobre 2011 Juin 2014
20364 - 3005 - 05,90 E
n° n°69 99
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Un magazine proposé par
L’ancien sélectionneur vit aujourd'hui dans les Côtes-d’Armor
Éric Tabarly
Sur la route avec Jérôme Kerviel
Une île rock’n’roll
ro 100 t 2014 - NUmé Juillet-aoû
cation, lé, réunifi Beurre sa
n°
Raymond Domenech
“Comment La naissance je suis devenu de la légende Breton” Loïc Hénaff Hoëdic nous raconte sa Bretagne
96 - LES PARTIS BRETONS
kevredigezh ⁄ seveNadur ⁄ poLiTikerezh ⁄ ekoNomiezh
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre Mai 20142011
20364 - 2401 - 05,90 E
Christian Troadec :
Ils sont passés par les lycées de Vannes
93 - LES BONNETS ROUGES
20364 - 2712 - 05,90 E
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Pourquoi la Bretagne se révolte
BRETONS BRETONS bretons
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Un magazine proposé par
Le club breton de Jean-Yves Le Drian
minoë... gadoù, No Crachin, ba
voir ! ’il faut sa Tout ce qu 100 façons d’être Breton Un magazine proposé par
Le phénomène des tee-shirts identitaires
20364 - 2706 - 05,90 E
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Les 100 Bretons qui comptent Ce que les autres nous envient Les mots bretons à connaître...
97 - JEAN-YVES LE DRIAN
98 - ÉRIC TABARLY
99 - RAYMOND DOMENECH
100 - SPÉCIAL N°100
105 - LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
106 - LOÏCK PEYRON
107 - LE BAGAD DE VANNES
108 - LES BRETONS ET L’ALCOOL
bretons BRETONS BRETONS BRETONS société ⁄ culture ⁄ politique ⁄ économie
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre 20112014 Septembre
Octobre Octobre2011 2014
n° n°69 101
Non, il n’y a pas qu’Anne de Bretagne !
n°69 102 n°
La
Vallée des Saints Le
Pourquoi les Bretons ignorent leur histoire
20364 - 2609 - 05,90 E
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Marc Le Fur raconte sa Bretagne
Stade Rennais Le retour de René Ruello
101 - LES BRETONS ET LEUR HISTOIRE
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre 2011 Décembre 2014
n°103 69
20364 - 3110 - 5,90 E
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Un magazine proposé par
Christian Guillemot cofondateur d’Ubisoft
chapelles
Et Nominoë, Jean V, La Rouërie, Cadoudal, Le Chapelier, alors ?
Un magazine proposé par
Tro Breizh La sauvegarde des
SOCIÉTÉ ⁄ CULTURE ⁄ POLITIQUE ⁄ ÉCONOMIE
Octobre 2011 Novembre 2014
20364 - 2509 - 5,90 E
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Un magazine proposé par
Philippe Abjean “Les gens ont besoin de sacré” Roland Beaumanoir Le patron malouin se raconte
Maël de Calan La nouvelle droite bretonne
102 - PHILIPPE ABJEAN
“Si on ne fait pas attention, nous allons devenir des Grand-Ouestiens” Jean-Yves Le Drian “Je suis toujours pour la réunification”
La bataille d’Auray La naissance de l’État breton
103 - CHRISTIAN GUILLEMOT
n°104 69
20364 - 2811 - 05,90 E
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Un magazine proposé par
Après la disparition de Maria Lambour, retour en images sur ces femmes exceptionnelles
Hommage aux Bigoudènes Douze pages de reportage et un portrait hommage grand format
Quand Saint-Malo était une République
104 - HOMMAGE AUX BIGOUDÈNES
Commandez-les aussi sur notre site www.bretons-mag.com Vous y retrouverez également les premiers numéros (du n°4 au n°68). Bon de commande à découper et à envoyer aux Éditions Blanc et Noir - 2, place de la République – BP 43950 – 56039 Vannes Cedex - 02 97 47 22 30 Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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CP. . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHÈQUE À L’ORDRE DES ÉDITIONS BLANC ET NOIR
x5€ =
Une exposition immersive et ludique
Pour ses 25 ans, Océanopolis crée et met en place une nouvelle exposition temporaire sur le thème de l’océan à destination des enfants de 6 à 10 ans. Explorer et découvrir des écosystèmes marins insoupçonnés, observer et comprendre leur fonctionnement, prendre conscience de la richesse et de la fragilité de la biodiversité marine, tel est le voyage sensoriel inoubliable proposé avec l’aide précieuse d’un copépode – crustacé planctonique le plus abondant de notre planète – nommé Cyclops. Cette exploration immersive et ludique, pédagogique et scientifique, éveillera la curiosité, suscitera un questionnement chez l’enfant, lui permettra de mieux comprendre le monde marin qui couvre près de 70 % de la surface de notre planète. Le voyage proposé sera planctonique, polaire, abyssal, tropical, littoral, mais aussi cartographique et amènera le visiteur jusqu’à la découverte d’un laboratoire. « Cyclops, explorateur de l’océan », exposition de 400 m² présentée dans le Pavillon Biodiversité d’Océanopolis. Suivez notre actualité sur
oceanopolis.com
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La programmation sur
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