Bretons spécial Saint-Brieuc

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NUMÉRO SPÉCIAL

VIVRE DANS LE PAYS DE

SAINT-BRIEUC

ET SI C’ÉTAIT LE BONHEUR ? Un cadre de vie préservé Des festivals dynamiques Une ville qui se transforme…

CE MAGAZINE VOUS EST OFFERT PAR


LÉONIE SCHLOSSER

CÔTESD’ARMOR

Vers Paimpol, Perros-Guirec, Lannion

TRÉVENEUC

FINISTÈRE

SAINT-QUAYPORTRIEUX PLOURHAN

MORBIHAN

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Vers Guingamp, Morlaix, Brest

Étang de Bosméléac Vers Loudéac, Pontivy

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VIVRE À SAINT-BRIEUC, ET SI C’ÉTAIT LE BONHEUR ?

P. VI SPORT

PIERRE LE COQ

P. X GASTRONOMIE

NICOLAS ADAM P. IV MUSIQUE

YELLE

P. VIII CULTURE

JEAN-MICHEL BOINET

P. IX CULTURE

LUDOVIC LORRE P. XI GASTRONOMIE

ROCK’N TOQUES

P. XII ÉCONOMIE

BLANC AÉRO TECHNOLOGIES

2 h 13.

P. XIII PATRIMOINE

L’ARCHITECTURE DE SAINT-BRIEUC

Depuis le 2 juillet, c’est le temps que met la LGV pour relier Paris à Saint-Brieuc. 2 h 13, pour atteindre les jolies plages de la baie. Moins de trois heures pour flâner sur le front de mer à Saint-QuayPortrieux, découvrir les anciennes demeures de Quintin, parcourir les rues du centre de Saint-Brieuc… Car Saint-Brieuc et les trentedeux communes qui composent son agglomération ont des atouts à faire valoir. Certes, la région est sans doute moins célèbre que la cité corsaire de SaintMalo ou ses voisines du Golfe du Morbihan. Pourtant, elle offre un

cadre naturel préservé, permettant de multiples activités. À 1 h de Rennes, elle présente aussi des possibilités de se loger plus abordables : à Saint-Brieuc, une maison se négocie à 1 560 € en moyenne le mètre carré, bien loin des 2 762 € de Vannes ou des 2 050 € de Lorient, deux villes de taille comparable. Ce supplément vous propose de partir à la découverte de l’agglomération de Saint-Brieuc. Au gré des rencontres avec des gens qui l’aiment et qui y vivent, la question finit par être posée : vivre à Saint-Brieuc, et si c’était le bonheur ?

P. XIV COMMERCE

BENOÎT LE REST

P. XV TRANSPORTS

SORAYA MORVAN

2, place de la République - BP 43950 56039 Vannes Cedex 02 97 47 22 30 www.bretons-mag.com redaction@bretons.bzh Conception graphique : David Yven Textes : Adélaïde Haslé Photographes : Emmanuel Pain et Gwénaël Saliou Relecture : Nathalie Perrot Publicité, promotion : Cécile Derré, Claire Guillemot pub@bretons-mag.com BRETONS est édité par : Les Éditions Blanc et Noir Directeur de la publication : Didier Le Corre Imprimeur : Calligraphy-Print 35220 Châteaubourg Magazine réalisé en partenariat avec

PHOTOS DE COUVERTURE : EN HAUT : EMMANUEL BERTHIER - EN BAS À GAUCHE : OLIVIER MARIE EN BAS AU CENTRE ET À DROITE : JACQUELINE PIRIOU


PAYS DE SAINT-BRIEUC / MUSIQUE

SAINT-BRIEUC, LE JOLI “PIED-À-TERRE” DE YELLE

IV

B R E T O N S / NUMÉRO SPÉCIAL


EMMANUEL PAIN

LA CHANTEUSE POP YELLE, TOUJOURS ENTRE DEUX AVIONS, N’AIME RIEN TANT QUE REVENIR À LA MAISON, À SAINT-BRIEUC, OÙ ELLE PREND LE TEMPS DE PROFITER DE SA VILLE.

pas très grande et, à 34 ans, affiche des airs d’adolescente. Yelle rentre tout juste d’une tournée en Asie avec le French Miracle Tour qui permet à des groupes pop français de se produire sur ce continent au cours d’un road trip. “Une tournée folle”, de la Corée à Singapour, en passant par la Thaïlande. “ON REDÉCOUVRE LA VILLE”

C’

est sur la pointe du Roselier que la chanteuse Yelle aime aller se ressourcer. Tout au bout du port du Légué. Avec en contrebas une petite crique dont elle taira le nom parce qu’elle n’a pas trop envie de donner ses secrets. Qu’il fasse beau ou mauvais temps, elle y vient régulièrement : “On y a une vue à 180 degrés jusqu’à Erquy. On y voit l’entrée du port, des pêcheurs, des parapentistes, j’aime bien regarder tout ça”, raconte-t-elle. Yelle, c’est Julie Budet, fille du chanteur François Budet, auteur du fameux Loguivy-de-la-Mer. Et Yelle, on la connaît tous. La jeune Briochine est devenue célèbre via son tube Je veux te voir, balancé, comme ça, sur Myspace en 2006. C’est entre Saint-Brieuc et Quintin que Julie Budet a grandi avant de partir suivre des études d’art à Rennes. Tout en étant emploi jeune à Quessoy, elle fait de la musique avec son compagnon, Jean-François Perrier, alias Grand Marnier. Des tubes pop électro acidulés qui font danser les fluo kids, des salles françaises jusqu’aux ÉtatsUnis. Après la déferlante Je veux te voir se sont enchaînées une multitude de tournées. Son premier album, Pop-up, sort le 3 septembre 2007. En 2011, Yelle revient avec un deuxième opus, Safari Disco Club, avant d’en sortir un troisième en 2014, Complètement fou. Elle est, aujourd’hui, l’une des seules artistes françaises de pop électronique à avoir un vrai succès à l’étranger. L’avait-elle imaginé ? Ce métier, elle en rêvait. Avec ses tubes et ses clips déjantés, elle s’est créé un terrain de jeu où elle évolue sans prise de tête. Son univers à la Mondrian intéresse même les plus grandes marques, et Yelle signe des collaborations avec la marque Reebok, est habillée par Jean-Charles de Castelbajac ou devient l’égérie d’une collaboration entre Kitsuné et Petit Bateau. Rien que ça. Ce jour-là, rendez-vous est donné au port du Légué. Elle débarque en vélo électrique et porte un sweat rose et des baskets argentées. Elle n’est

Saint-Brieuc, elle y habite toute l’année, mais quand elle en parle, elle évoque un “pied-à-terre”. C’est joliment dit. Comme des vacances toute l’année. Yelle partage son temps entre ici et les États-Unis, à Los Angeles, où elle part enregistrer ses tubes, faire une pause chez des amis sur Venice Beach, avant de rentrer en Bretagne. “La qualité de vie est parfaite. On a besoin de partir régulièrement tout comme nous avons besoin de revenir.” Elle s’est parfois posé la question d’aller habiter Paris au début de sa carrière, il y a dix ans. “Ça ne s’est jamais fait. Tout au plus, cela aurait duré six mois. Nous avons aussi pas mal d’amis qui sont partis et qui reviennent. Et puis la nouvelle ligne à grande vitesse va changer pas mal de choses.” Elle aime habiter ici et peste contre les zones commerciales aux “vitrines pleines”, tout en expliquant comment, en quelques années, Saint-Brieuc a retrouvé le goût de vivre : “Du côté de la rue Saint-Guillaume, ça bouge pas mal, des choses se font. On redécouvre la ville. Le centre-ville est chouette. Et puis culturellement, il se passe des choses. Il y a le festival Art Rock, qui est un moment fort, mais aussi les festivals Photoreporter, Banc Public, etc. On sent une nouvelle dynamique, c’est très net”. Après cette grande tournée en Asie, Yelle est revenue à la maison travailler sur son nouvel album qui sortira l’an prochain : “On fait de l’expérimentation cette année. On part de rien. On crée des petites choses qui s’enchaînent avec d’autres. Et puis ça se transforme en titres. Quand ils sont prêts, on les met sur Internet, mais petit à petit. C’est pour cela que l’album ne sortira qu’en 2018”. Savoir prendre son temps, parce que “c’est dur de garder sa liberté quand on est un groupe. Beaucoup d’entre eux font tout trop vite. Nous, on prend le temps de redescendre”, sourit-elle.

B R E T O N S / NUMÉRO SPÉCIAL

V


PIERRE LE COQ EST CHAMPION OLYMPIQUE DE PLANCHE À VOILE. MAIS LE JEUNE HOMME DE 28 ANS EST SURTOUT UN PASSIONNÉ DE NAUTISME QU’IL PRATIQUE TOUS LES JOURS DANS LA BAIE DE SAINT-BRIEUC.

PIERRE LE COQ

“PEU DE GENS SAVENT QU’ON PEUT PRATIQUER TOUS LES SPORTS NAUTIQUES DANS LA BAIE” VI

B R E T O N S / NUMÉRO SPÉCIAL

CHRISTOPHE LAUNAY

PAYS DE SAINT-BRIEUC / SPORT


paddle, kite, voile... Peu de gens le savent, mais on peut pratiquer tous les sports nautiques dans la baie”, explique-t-il. Et, quand il ne s’entraîne pas, Pierre Le Coq aime aller prendre un café sur le port du Légué, un endroit qu’il affectionne tout particulièrement. Il observe lui aussi une prise de conscience collective de la part des Briochins de la chance de vivre ici : “J’ai pas mal d’amis qui sont partis faire des études ailleurs. Tout le monde revient. Le cadre de vie est idéal et il y a énormément d’opportunités professionnelles. On observe une réelle nouvelle dynamique économique”, analyse-t-il. “Et puis, c’est tellement facile d’aller faire de la voile après une journée de travail. La culture maritime est peu développée, mais on sent un changement. Les Briochins redécouvrent que leur ville est bordée par la mer. Et que ça ouvre de nombreuses possibilités.”

LE-GAL-YANNICK - CRT BRETAGNE

P

ierre Le Coq a 28 ans. En mars dernier, il a passé sa thèse de médecine et est, aujourd’hui, dentiste. Mais Pierre Le Coq est surtout champion olympique. En 2016, il a rapporté une médaille de bronze des Jeux Olympiques de Rio. Le Briochin a toujours eu une passion dévorante pour la planche à voile. “Dès l’âge de 5 ans, j’étais sur l’eau. On pratique beaucoup de sports nautiques dans ma famille”, raconte-t-il. À 9 ans, la passion se transforme en virus, et Pierre Le Coq passe alors son adolescence sur l’eau. Il débute la compétition et s’enflamme pour les grands championnats. “L’épreuve de planche à voile aux Jeux Olympiques, c’est l’épreuve reine. C’est un sport peu médiatisé mais ça me faisait rêver. Je me suis dit à ce moment-là que, moi aussi, un jour, je pourrais remporter une médaille”, continue-t-il. Durant près de deux ans, il met sa vie estudiantine de côté et se concentre sur les entraînements et la préparation physique. L’objectif, ce sont les Jeux Olympiques de Rio en 2016. Pierre Le Coq va vivre cette expérience à 100 % : “C’est un super moment. On profite de chaque seconde. Il n’y a aucune compétition au monde qui ressemble aux Jeux Olympiques. C’est absolument unique”. Le jeune Briochin revient en France avec la médaille de bronze et un petit coup de blues. “Le retour à la réalité est progressif mais c’est difficile. Ce qu’on a vécu est tellement fort. Pendant près de deux mois après mon retour, il s’est encore passé beaucoup de choses. Ça s’est fait en douceur.” UN TERRAIN DE JEU MAGIQUE

Pierre Le Coq termine alors ses études de médecine et passe sa thèse en mars dernier. Aujourd’hui, il est dentiste mais il n’a pas dit son dernier mot : “J’aimerais bien recommencer. J’ai goûté à quelque chose qui m’a plu. J’ai envie d’y retourner et de viser la médaille d’or. C’est une émotion qu’on a du mal à trouver ailleurs”, sourit-il. Son objectif ? Recommencer les entraînements : “On a tout ce qu’il faut pour s’entraîner, ici. C’est un terrain de jeu magique”. Pierre Le Coq a toujours navigué dans la baie, la météo y est bonne et l’endroit est “cool”. Il aime également faire du kite et partir surfer du côté du Val-André, quand il ne s’aventure pas à vélo dans les terres. “Tous les week-ends, il est possible de faire des choses ici :

LE NAUTISME À SAINT-BRIEUC On peut pratiquer l’intégralité des sports nautiques dans la baie de Saint-Brieuc. Longe-côte, catamaran, kitesurf, paddle, planche à voile, plongée ou encore surf, il est possible de tout tester ici. De nombreux clubs de nautisme proposent ces activités : celui des Rosaires, de Tournemine, mais aussi le pôle nautique Sud Goëlo à Binic-Étables-sur-Mer et Saint-Quay-Portrieux. Ces structures proposent des activités pour tous : des moussaillons (5-7 ans) avec une approche du monde maritime, au paddle XL, à pratiquer en famille ou entre amis.

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VII


PAYS DE SAINT-BRIEUC / CULTURE

JEAN-MICHEL BOINET

“ON ESSAIE D’ALLER AU BOUT DE NOS IDÉES”

populaire et la taille de la ville fait qu’on a accès à tout. Il y a une vraie connivence avec la ville. Comment se démarque-t-on dans une région où les festivals sont nombreux ?

EMMANUEL PAIN

En Bretagne, on a des grosses machines, Fête du Bruit dans Landerneau, Les Vieilles Charrues à Carhaix ou le Festival du Bout du monde à Crozon. Nous avons aussi des machines hivernales comme les Trans Musicales. Nous sommes dans un même champ concurrentiel et, en même temps, pas tant que ça. Nous sommes les seuls à faire aussi de la littérature, par exemple. Nous avons aussi été les premiers à faire jouer un jazzman (Ibrahim Maalouf, ndlr) sur la grande scène. On essaye d’aller au bout de nos idées. Où aimez-vous vous ressourcer ?

JEAN-MICHEL BOINET EST LE FONDATEUR DU FESTIVAL ART ROCK, À SAINT-BRIEUC, L’UN DES PLUS GRANDS FESTIVALS BRETONS. BRETONS :

Comment expliquez-vous le suc-

cès d’Art Rock ?

Art Rock, c’est un peu le festival qui ouvre le bal des festivals d’été. Cela fait trente-quatre ans que notre festival pluridisciplinaire fait la part belle à la musique mais aussi à la littérature, à la danse ou au théâtre. Près de 76 000 festivaliers se sont déplacés cette année. JEAN-MICHEL BOINET :

25 000 spectateurs par jour, douze lieux de spectacle et d’exposition et près de soixante-dix concerts dans treize bars du centre-ville. C’est un festival dans la ville, un festival urbain grâce à l’éclectisme de la programmation. À Art Rock règne une ambiance particulière. C’est une belle fête mais le but est avant tout de présenter le travail des artistes. Blur, Björk, Miles Davis, Franz Ferdinand, M, tous sont passés par Art Rock. Ils y sont bien accueillis parce que le public est cool et parce qu’on aime recevoir, ici. C’est un festival

Sans hésiter : la plage des Rosaires, et à côté celle de Tournemine. Saint-Brieuc est une ville moyenne. Ce n’est pas Rennes, ce n’est pas Brest, et nous n’avons pas les avantages climatologiques de Quimper ou de Lorient. La vie y est parfois rude mais on y vit très bien et on y retrouve tout en termes de culture, avec des salles de spectacle dans toute l’agglomération, une salle de concert... Tout au plus, il manque peut-être un lieu d’art contemporain. La réhabilitation du bâtiment des meubles Morice en salle de sports, par exemple, est une vraie réussite, ainsi que l’esplanade Georges Pompidou à Charner.

LE FESTIVAL PHOTOREPORTER : OUVRIR LES YEUX SUR LE MONDE

photographie

de John Trotter

- MAPS

Le festival briochin Photoreporter permet depuis six ans à des photographes du monde entier d’exposer en inédit leurs travaux journalistiques. Chaque année au mois d’octobre, les amateurs de photos documentaires se donnent rendez-vous en baie de Saint-Brieuc pour découvrir le monde à travers l’objectif de dizaines de talentueux photographes.

© D’après une

Festival Photoreporter, www.festival-photoreporter.fr. Du 7 octobre au 5 novembre. Gratuit. REPORTER.FR WWW.FESTIVAL-PHOTO

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EMMANUEL PAIN

LUDOVIC LORRE

“ON SE SENT HONNÊTE, LÉGITIME ET SINCÈRE DANS CE QU’ON PROPOSE” LUDOVIC LORRE EST LE FONDATEUR DU BINIC FOLKS BLUES FESTIVAL, UN ÉVÈNEMENT QUI PROPOSE, CHAQUE ANNÉE, UNE AFFICHE QUI NE RESSEMBLE À AUCUNE AUTRE. CE GRAND GAILLARD AUX YEUX CLAIRS ET QUI N’A PAS LA LANGUE DANS SA POCHE NOUS PARLE DE SON PARCOURS, DE MUSIQUE ET DE BINIC. Le Binic Folks Blues Festival est un festival gratuit qui a lieu dans la ville de Binic-Étables-sur-Mer, qu’est-ce que ça change ? BRETONS : Comment est né le Binic Folks Blues

Festival ?

LUDOVIC LORRE : Jamais je n’aurais

créé un festival dans un champ avec une programmation trop lisse, tout ça pour remplir une jauge. Le festival de Binic, c’est un vrai pari, depuis le début, puisque les groupes programmés ont d’abord été les petits pointus du quartier avant d’aller chercher les grandes pointures. Durant trois jours, on rassemble des styles musicaux qui ne sont pas universels mais incontournables, et on regroupe tout ce qui fait sonner la musique blues, folk, country ou rock depuis quatre-vingts ans.

C’est bien sûr autre chose que le podium But des années 1980 avec Carlos. Les grands soirs, on compte 15 000 personnes à un instant T dans le village. C’est énorme. L’évolution du festival est limitée par la mer et ses marées, on ne peut pas s’étendre plus. On arrive à quelque chose de convenable en termes de sécurité et d’hygiène. On a monté ce festival avec 5 000 €. Cette année, le budget total est de 300 000 € avec très peu de subventions. Chaque année, on risque la timbale. Qu’est-ce qui vous plaît à Binic-Étables-sur-Mer ?

Il y a quelques années, j’étais journaliste à Paris. J’en avais marre que mes papiers sur les groupes

que j’aimais ne passent pas parce que ça ne plaisait pas au service pub. J’ai tiré au sort entre Binic et l’Australie. C’est Binic qui est sorti. J’y ai acheté un bistro, Le Chaland qui passe. J’ai une vraie culture du bistro, mon père avait un bar à Saint-Brieuc (Le Piano bleu, ndlr), j’y ai croisé des musiciens, tout vient de là. Avec le festival, on rassemble plein d’associations qui veulent donner un coup de main, c’est bluffant. On se sent légitime, sincère, honnête et droit dans ce qu’on propose. On n’imagine pas le potentiel démesuré de cette petite station qui est sous-exploitée, je pense. Il y a encore six ou sept ans, quand on parlait de Binic à un Américain, il confondait avec Marseille. Aujourd’hui, la ville a une aura qui dépasse les frontières.

LES SIESTES MUSICALES DE JULIEN TINÉ Julien Tiné est DJ et Briochin. Il y a deux ans, il a mis sur pied des siestes musicales dans divers endroits de la ville. Le principe : se poser dans un transat, se relaxer, lire ou simplement dormir. Farniente, décompression et détente sont au programme de ces siestes, accompagnées d’une sélection musicale aux petits oignons. Des siestes musicales auront ainsi lieu tout l’été à Saint-Brieuc. Renseignements auprès de l’office de tourisme de Saint-Brieuc sur www.baiedesaintbrieuc.com

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EMMANUEL PAIN

PAYS DE SAINT-BRIEUC / GASTRONOMIE

femme, Solange, qu’il avait rencontrée dans le sud de la France. Ensemble, ils achètent le restaurant La Vieille Tour et le chef obtient sa première étoile en 2003. Objectif ? La garder : “Si je devais la perdre, je serais vraiment très malheureux. L’étoile Michelin, c’est le Graal. Certains tueraient père et mère pour l’obtenir”, explique-t-il. Pour autant, il ne court pas après les honneurs. Pour Nicolas Adam, la cuisine reste un moment de convivialité, de partage et de copains. LA BRETAGNE COMME UNE ÉVIDENCE

NICOLAS ADAM

“SAINT-BRIEUC, C’EST UN PEU L’ELDORADO” LE CHEF ÉTOILÉ NICOLAS ADAM AIME, NON SEULEMENT LA CUISINE, MAIS AUSSI LE PORT DU LÉGUÉ, LA MER ET CE TEMPS QUI CHANGE TOUT LE TEMPS…

N

icolas Adam a la voix calme et des yeux bleus délavés. Ses souvenirs de cuisine remontent à un âge lointain qu’il ne se rappelle plus bien. Au fond, il sait qu’il a toujours aimé ça. C’était à Cherbourg. Avec sa grand-mère, tout d’abord, puis sa mère, il allait à la criée chercher du rouget qu’ils cuisinaient ensuite ensemble avec des pommes de terre et des oignons. Nicolas Adam se souvient aussi de la magie de voir des œufs battus en omelette, de la confiture de mûres et de la pâte à gâteau pas cuite. Après avoir appris la cuisine, Nicolas Adam a traversé le Couesnon pour venir en Bretagne rejoindre sa X

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Le chef briochin parle beaucoup de la mer et de “ce temps qui change tout le temps”. La Bretagne est vite devenue une évidence pour lui. Ici, il n’aime rien de tant que flâner au port du Légué, son quartier préféré avec son calme et ses jolis bateaux. C’est d’ailleurs ici qu’il a ouvert Portland – du nom de la ville où ils vécurent quatre ans, dans l’Oregon –, une boulangerie-pâtisserie haut de gamme : “Tout le monde se côtoie, c’est ça qui est intéressant avec ce nouveau quartier”, poursuit-il. Habitants du Légué ou de Saint-Brieuc, ils descendent tous ici chercher leur pain maison, boire un petit noir avant d’aller travailler ou avaler un wrap express à l’heure du déjeuner. L’après-midi est consacré au goûter des familles et des amis avant de s’éterniser, le soir venu, devant un verre de vin au son d’un DJ set. UNE VILLE GASTRONOMIQUE

Nicolas Adam a enfin trouvé son point de chute : “La Bretagne n’est jamais plus belle que quand elle est visitée”. Lui, le cuisinier parti aux ÉtatsUnis, œuvre pour l’ouverture de cette ville qui tourne le dos à la mer mais qui ouvre les yeux sur le monde : “Saint-Brieuc, c’est un peu l’Eldorado aujourd’hui, comme une nouvelle Riviera de la côte nord. Nous avons été trois chefs étoilés ici. Fut un temps, c’était la ville la plus gastronomique de la région”. Lui, en tout cas, le Normand, ne quitterait plus ce petit bout de terre qui lui plaît tant. Portland by Nicolas Adam 02 96 68 41 97 La Vieille Tour 02 96 33 10 30 - www.la-vieille-tour.com


OLIVIER MARIE

OLIVIER MARIE

Nicolas Adam avec Gaëtan Roussel (ci-dessus) et avec Julien Doré (à droite).

ROCK’N TOQUES

DES STARS AUX FOURNEAUX

R OLIVIER MARIE

ock’N Toques est né il y a onze ans, au détour d’une conversation après un dîner arrosé entre deux chefs étoilés briochins : Jean-Marie Baudic et Nicolas Adam. “Nous nous sommes rendu compte que les festivaliers étaient mal nourris, entre des barquettes de frites grasses et des chips trop cuites. À l’époque, on ne leur proposait pas grand-chose de séduisant”, explique Nicolas Adam. Ils décident d’élever la streetfood au rang d’art culinaire au festival

Art Rock. Et c’est devenu une sorte de minifestival au cœur d’un évènement déjà pluridisciplinaire. Au programme de la streetfood : des hot-dogs, des burgers haut de gamme aux recettes imaginées par des chefs. Mais Rock’N Toques, c’est également des stars qui se mettent aux fourneaux comme Julien Doré ou Joey Starr. Aujourd’hui, Rock’N Toques, c’est 17 000 repas servis sur trois jours. Et dix ans plus tard, “une force et des moments extraordinaires”, souligne Nicolas Adam.

AUX PESKED, L’AUTRE ÉTOILÉ BRIOCHIN Avec Nicolas Adam, Mathieu Aumont est l’autre chef étoilé de Saint-Brieuc. Il est lui aussi un Briochin d’adoption. Après avoir fait ses armes chez Pierre Gagnaire, ce Brestois est revenu à ses premières amours, le travail

du poisson, celui des légumes oubliés et des produits de saison... Il propose sa cuisine dans un décor résolument contemporain, dans une salle aux larges baies vitrées ouvrant sur la vallée du Gouët.

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PAYS DE SAINT-BRIEUC / ÉCONOMIE

BLANC AÉRO TECHNOLOGIES

EMMANUEL PAIN

L’ENTREPRISE DE POINTE QUI CARTONNE

pour créer une qualification supplémentaire dans le domaine de l’aéronautique”, explique Didier Godin, le directeur de l’entreprise. Ainsi, Blanc Aéro Technologies consacre aujourd’hui 50 % de son activité à l’aéronautique. UNE QUALITÉ DE VIE

FLEURON DE LA VIE ÉCONOMIQUE BRIOCHINE, L’ENTREPRISE BLANC AÉRO TECHNOLOGIES, FILIALE DU GROUPE LISI, EMPLOIE PRÈS DE 170 PERSONNES ET PROPOSE DES PIÈCES MÉCANIQUES DE PRÉCISION POUR L’AÉRONAUTIQUE.

L’

entreprise Blanc Aéro Technologies est située au calme, à cinq minutes du centre-ville de Saint-Brieuc, sur les bords du Gouët. Dans une vallée qui aurait presque des allures de Silicon Valley, on fabrique ici des pièces mécaniques de précision. L’entreprise a été créée en 1850, puis a été rachetée par le groupe Lisi en 1974. À cette époque, la société est à son apogée. Elle travaille pour les grandes écuries de

la Formule 1 et fabrique des pièces de luxe pour Maserati ou Ferrari. Mais, en 2008, c’est la crise. La restriction des essais privés et la diminution des cylindres en Formule 1, sans compter la fermeture de deux célèbres équipes, font chuter le chiffre d’affaires de 50 %. C’est la douche froide : “Nous travaillions pour toutes les écuries haut de gamme. Quand la crise est arrivée, il a fallu réfléchir. Nous avons alors étudié de façon plus précise nos savoir-faire

Et les perspectives de croissance de l’entreprise sont importantes, les locaux viennent tout juste d’être agrandis pour accueillir de nouvelles machines. L’entreprise, qui comptait 130 personnes avant la crise et qui avait dû licencier, emploie désormais près de 170 salariés. “Nous avons une réelle volonté d’aller de l’avant et de faire venir les talents à Saint-Brieuc. Nous avons un environnement de travail exceptionnel, on ne le mesure pas assez ! Sans compter la qualité de vie, incomparable ici”, poursuit Didier Godin. Bruno Joncour, président de l’agglomération et député de SaintBrieuc, appuie ces atouts de la ville, qui seront renforcés par l’arrivée de la LGV plaçant Paris à seulement 2 h 13 de trajet. Blanc Aéro Technologies ? “C’est là un exemple concret qui prouve qu’une entreprise de pointe trouve parfaitement son équilibre et sa rentabilité en baie de Saint-Brieuc. Plus besoin d’être nécessairement à Paris ou dans de grandes métropoles ! Notre agglomération a su accompagner efficacement cette entreprise comme d’autres ici et permettre également à une multitude de salariés de vivre près de la mer, tout en travaillant dans un domaine pointu.”

QUAND SAINT-BRIEUC ATTIRE LES START-UP Syci est une jeune start-up industrielle spécialisée dans la conception et la fabrication de gammes de mobilier personnalisable, pour intérieurs de voiliers et de yachts. Pour Philippe Coroller, le directeur, installer sa

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B R E T O N S / NUMÉRO SPÉCIAL

jeune entreprise à Saint-Brieuc, c’était tout naturel : “La ville propose un accès direct à une route nationale et un TGV à un peu plus de deux heures de Paris. Les infrastructures d’accueil comme le centre d’affaires Cap Entreprises sont de qualité. Les

prix des terrains industriels sont très attractifs. Toutes les compétences techniques sont disponibles aux alentours immédiats, des fournisseurs et sous-traitants spécialisés, le lycée Freyssinet et ses promotions de jeunes designers”.


EMMANUEL PAIN

PATRIMOINE

DOMINIQUE BONNOT

QUAND LES BRIOCHINS REDÉCOUVRENT LEUR PATRIMOINE DOMINIQUE BONNOT EST ARCHITECTE À SAINT-BRIEUC. PASSIONNÉ PAR LE PATRIMOINE DE SA VILLE, IL EN CONNAÎT L’HISTOIRE SUR LE BOUT DES DOIGTS.

N

é à Perros-Guirec, Dominique Bonnot est directeur de la conception chez SABA-Architectes. Il s’intéresse depuis longtemps à l’histoire architecturale de sa ville et en dresse un constat. “À Saint-Brieuc, nous sommes préoccupés par l’idée qu’il faut embellir la ville, et ce, depuis près de cent ans. C’est ce qui explique qu’ici, on construit puis on détruit avant de reconstruire. Les Briochins n’ont pas pris conscience de la beauté de leur ville. Et ils ne se font pas assez confiance”, explique-t-il. Au début du 20e siècle, on rase ainsi de multiples maisons, perdant

un patrimoine qui aurait fait de Saint-Brieuc la ville bretonne avec le plus grand nombre de maisons à colombages. Tout au long de ce siècle, Saint-Brieuc, ville modelée par le train et le chemin de fer, alternera architecture moderne

et plus ancienne. L’exemple le plus frappant en est le boulevard Clémenceau où l’on perçoit toutes les architectures différentes que la ville a connues. Les architectes Louis Harel, Jean Fauny, David Cras ou Jean Guervilly apporteront chacun leur patte à l’architecture de la ville entre néo-moderne et néo-breton. Saint-Brieuc arbore des couleurs plutôt atténuées : du blanc, du bleu et du gris, ainsi que des éléments de construction bruts comme la pierre, l’ardoise ou le béton. LA BEAUTÉ DE LA VILLE

Cette ville parfois rude, qui tourne le dos à la mer, a pourtant des atouts charme incontestables. Avec le temps, les Briochins prennent, peu à peu, conscience de la beauté de leur ville. Les différentes architectures mal aimées par certains se font le témoin de tant d’époques traversées dont il découle une histoire forte. En flânant, on découvre des rues aux allures de ville médiévale ou des avenues larges typiques de la fin du 20e siècle. Riche d’une architecture multiple, Saint-Brieuc traverse le temps sans prendre une ride.

LES CAFÉS DE L’ARCHITECTURE En partenariat avec la scène nationale de La Passerelle, la Maison de l’architecture et des espaces de Bretagne, la ville de Saint-Brieuc et le CAUE, un groupe d’architectes organise chaque trimestre les Cafés de l’architecture, afin de promouvoir l’architecture locale et contemporaine auprès du grand public. À chacune de ces rencontres autour de projets d’architecture, d’urbanisme et de paysage, le public termine sa promenade sur le marché du samedi pour s’imprégner des exposés des ingénieurs passionnés par leur métier. Après le débat, le café se poursuit par une visite de projet ou de lieu à proximité de Saint-Brieuc. Prochain rendez-vous le 7 octobre à 13h30, avec pour thème les micro-habitats.

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EMMANUEL PAIN

PAYS DE SAINT-BRIEUC / COMMERCE

BENOÎT LE REST

“IL Y A DE LA GAIETÉ ET DE LA BEAUTÉ EN CENTRE-VILLE” TRAVAUX D’EMBELLISSEMENT, ARRIVÉE DE NOUVELLES ENSEIGNES, ÉVÈNEMENTS CULTURELS, LE CENTRE-VILLE DE SAINTBRIEUC N’A PAS DIT SON DERNIER MOT.

B

enoît Le Rest est opticien à Saint-Brieuc. Ce natif du Centre-Finistère a vécu “plusieurs fois” à Saint-Brieuc. Il en est parti à différentes occasions pour y revenir. À chaque fois. Propriétaire de deux boutiques d’optique, une en centre-ville et une dans le centre commercial Les Champs, il a vu la ville évoluer : “C’est vrai qu’on sent que quelque chose se passe ici depuis quelque temps. On observe l’ouverture de nouvelles petites XIV

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boutiques en centre-ville, et des travaux d’embellissement ont lieu en ce moment. La ville est en travaux un peu partout”, remarque-t-il. UN NOUVEAU DYNAMISME

“Avec l’ouverture de la zone de Langueux, nous avons eu peur que le centre-ville se désertifie. Mais les gens reviennent. Ils viennent en famille y flâner, faire un peu de shopping, aller au restaurant... ”, observe-t-il. Selon lui,

plusieurs raisons peuvent expliquer ce récent dynamisme : les grands projets initiés en termes d’urbanisme qui sont en train de changer le visage de SaintBrieuc, des travaux d’embellissement, ensuite, un peu partout. Benoît Le Rest remarque aussi l’arrivée de nouvelles enseignes connues comme la Fnac, une grande salle de sport low-cost et un restaurant en centre-ville. La LGV a permis également de développer des structures haut de gamme comme le Novotel, un hôtel luxueux près de la gare. Tous ces changements sont le signe d’un certain renouveau qui fait du bien. “La ville a toujours eu du mal à trouver sa place parmi les grandes villes bretonnes. Coincée entre Brest et Rennes, elle a eu du mal à se développer et a souffert de la proximité avec ces deux villes”, sourit-il. Difficile aussi de briller quand les touristes accordent plus facilement leurs faveurs aux stations balnéaires comme Pléneuf-Val-André, tout près d’ici. Mais des actions ont été menées. “Le port du Légué, par exemple, est une vraie réussite”, continue-t-il. “La ville a su mettre en valeur des choses pour remettre de la beauté et de la gaieté avec de nombreux évènements tout au long de l’année, comme Art Rock ou la Coupe Florio, une course de voitures anciennes, qui a lieu fin août.” Benoît Le Rest aime, ici, le mélange d’architecture : “Dans le centre-ville, on peut voir de tout, des bâtiments nouveaux qui se mêlent avec de très vieilles maisons à colombages”. Flâner en ville après un détour au marché du samedi ou au parc de Rohannec’h avec ses jardins à l’anglaise, Saint-Brieuc n’a donc rien à envier aux autres. “Au final, ce qui est important, c’est que toutes ces villes différentes sont finalement plutôt complémentaires.”


TRANSPORTS

SORAYA MORVAN-SMITH

EMMANUEL PAIN

“LA LGV, C’EST UNE NOUVELLE NOTION DES DISTANCES”

à l’IUT de Lannion, l’un des quatorze établissements reconnus par la profession et le seul en Bretagne. Elle l’estime d’ailleurs plus ouvert, car “présentant un groupe hétérogène d’étudiants moins formatés que les Parisiens”. Pour preuve, dit-elle, “le prix journalistique le plus prestigieux, le prix Jean-d’Arcy, a été remis, cette année, à un étudiant de Lannion”. LA MESURE DU TEMPS

LA JOURNALISTE PREND RÉGULIÈREMENT LE TRAIN POUR VENIR ENSEIGNER À L’IUT DE LANNION. ELLE NOUS RACONTE CE QUE LA LGV VA CHANGER POUR ELLE.

S

oraya Morvan-Smith est journaliste à France 24. Cette Bretonne, originaire de Morlaix, a grandi dans un univers baigné par les médias : “Chez mes parents, la radio était constamment

allumée, la BBC, Radio France... dans toutes les pièces de la maison. Ça avait un côté magique”, explique-t-elle. De quoi susciter l’envie plus tard de raconter le monde. Après avoir été formée à l’IUT de journalisme de Lannion, qui venait d’ouvrir ses portes – Soraya Morvan-Smith fait partie de la deuxième promotion de l’école –, elle effectue quelques stages à Radio France, puis intègre RFI en 2002 pour une expérience qui durera six ans. En 2009, direction France 24 pour un poste de chef d’édition. À côté de cela, elle intervient comme maître de conférences

Soraya Morvan-Smith effectue souvent des allers-retours en train entre Paris et la Bretagne, trois fois par mois ou par session d’une semaine par mois. Quand elle donne un cours à 9 h, elle monte dans son train à 4 h du matin et met près de cinq heures pour venir : “Quand je prends le train très tôt, je dors un peu, je travaille ou lis la presse. Le train a un côté pratique pour cela. Je peux travailler tout le temps, la nuit, le jour”. Avec la LGV, elle va gagner près d’une heure sur son temps de trajet. C’est énorme. Mais son cas particulier n’est pas ce qui la frappe le plus : “Ce qui est nouveau avec ce gain, c’est la mesure du temps. Un salarié qui habite Melun, par exemple, peut être à deux heures de son travail. Avec un rythme de vie moins simple et un quotidien qui n’est pas pratique. Avec la LGV, celui-ci pourrait finalement habiter Rennes et aller travailler au même endroit en moins de temps. Cette courte distance Rennes-Paris, c’est vraiment nouveau”.

FAVORISER L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE La seconde édition des Assises de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation aura lieu le 10 novembre prochain à Saint-Brieuc. Organisé à l’initiative du Département des Côtesd’Armor, l’évènement témoigne de la volonté de “favoriser une

dynamique entre entreprises innovantes, formations de pointe, chercheurs et laboratoires de renom”, indique Alain Cadec, président du Département. “Nous souhaitons montrer qu’il est possible de poursuivre ou de venir faire ses études supérieures en

Côtes-d’Armor, où nous disposons de formations de grande qualité, à l’image des campus de Lannion, de Guingamp ou de Saint-Brieuc. C’est pourquoi nous avons choisi de doubler le budget consacré à cette politique à notre arrivée à la tête du Conseil départemental.”

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