Btendance JUIN 2017

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Interview GILLES TOURE

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Interview GILLES TOURE

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RESPONSABLE DU READING Ilias KONE-SORY REDACTEUR EN CHEF Georges AMARI RESPONSABLE ARTISTIQUE Patrick Edooard KITAN RESPONSABLE CREATIF Daniel JURADO PHOTOGRAPHES Oronce HOUNKPONOU - Jean GOUN Ibrahim TOURE MAKE-UP ARTISTS Masha Glamourissime - Fatou DIABY REDACTEURS ET CONTRIBUTEURS Loane Alonzeau - Sandrine METAN - Sonia GUIZA - Jeannine CHAPLIN Fréderic FELINI - Maxime COURTIER - Claire FAUCHET - Idriss KONE Lamine TOURE - Georges AMARI - Patrick Edooard KITAN

Merci à toutes les marques qui ont collaboré au READING: LA MAISON YHEBE DESIGN - MONSIEUR D - NIKAULE SAMARRA - NACKISSA SMARTLOOK - MAWUSE SALMA B www.btendancewebzine.com JUNE 2017

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SOMMAIRE

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6 / EDITO LOOKBOOK 14 / Summer 22 / Shirt is something cool LES DOSSIERS DE HIP HIP 30 / Interview Nunshack 36 / Interview DJBDK 38 / Interview Paola AUDREY 41 / Interview Charles Tanoh 44 / Interview Ozone MODE 46 / Open your eyes INTERVIEW 50 / Interview Suspect 95 52 / Interview Stelair 54 / Interview Shayden 58 / Interview Fireman 62 / Interview Alex DIBY 62

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JUNE 2017

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67 / À la découverte de Villa Savoia 70 / Comment Associer les couleurs ? 74 / GIRL ALOUD.... LA MAISON KORIME !!! 78 / BOMBERS BY MELYJAH!! BEAUTÉ 82 / Masha AKRE - Fatou DIABY CULTURE 89 / Kenzo celebre la jeunesse nigeriane 91 / Afros in San Juan 94 / La Fondation Louis Vuitton se met à l’heure africaine 98 / L’afrique s’invite dans le mois de la photo


Interview

edito

GILLES TOURE

Le hip-hop n’est plus cette musique

de quartier à base de gangsters et de violences. Le genre musical est révolutionnaire et relève d’une maîtrise artistique plus complexe qu’on ne le pense. Il était donc temps de se libérer des stéréotypes qui pensaient mode et rap incapables de cohabiter.

Si Pharrell a ouvert les portes, Kanye West les a explosés. Le fils spirituel de Jay-Z a fait de ses apparitions télévisées et de ses concerts de véritable événement mode. Qui aurait cru qu’un garçon de Chicago régnerait autant sur l’industrie ? En citant les marques de luxe dans ses chansons («Touch the Sky») il a fait exploser la popularité des maisons. Sans lui, Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, ne susciterait pas autant d’attention. En s’associant à cette figure montante de la mode, Kanye a fait du jeune Bordelais le créateur le plus populaire de ces dernières années.

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Et si les modeux parlent de révolution des années 2000, les puristes de hip-hop n’oublient pas les vrais précurseurs du mouvement. Tupac Shakur et sa chaîne Versace, Andre 3000 et ses looks old school travaillés, et bien sûr, les chapeaux melon de Run DMC. Preuve que les liens entre le monde de la mode et celui du rap sont bien plus anciens qu’on ne veut bien nous faire croire... Tous nos choix vestimentaires sont en effet guidés par une mode qui est changeante au fil du temps et même parfois dictée par des courants musicaux. Vous me direz non mais je vous inviterai à bien regarder votre garde robe. Vous constaterez que certains de vos vêtements vous feront bien sûr penser à une époque certes mais à une chanson précise qui vous a marqué. Certains stylistes nous diront qu’ils ont même été inspires par ces génies de la musique pour leurs collections montrant ainsi l’alchimie présente entre la mode et la musique. De ce fait, si la mode s’inspire d’un courant


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musical, elle sait influer sur l’histoire. Si de nombreux arguments attestent des caractéristiques qui peuvent rapprocher la mode de la musique, elle est encore dans une phase de transition pour être entièrement assimilée à la musique. Pour en revenir à chez nous, la mode se démarque également par le dépassement de codes trop longtemps ancrés dans les esprits. La mode ivoirienne se veut sophistiquée, moderne mais tout en gardant son brin de traditionalisme inspiré de l’art contemporain. Nous avons ce mois-ci rencontré plusieurs artistes chanteurs et professionnels du milieu qui nous ont entretenus sur leur conception du sujet mais aussi de leur passion qui est la musique Rap. Comment chacun a son niveau arrive à bouleverser ce monde en perpétuel changement ? A l’occasion de la fête de la musique, ils nous le diront dans des interviews réalisées par nos soins. BONNE FETE DE LA MUSIQUE AVEC BTENDANCE WEBZINE !!!

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Interview

L’APRÈS TELE RÉALITÉ

L’A P R È S T E L E R É A L I T É

DENISE

Denise a marqué de part sa voix le concours de télé réalité musical ISLAND AFRICA TALENT, elle était à Abidjan et nous avons voulu la rencontrer et essayer de faire un bilan de son succès depuis le carton de l’émission. Denise Bonjour, nous te rencontrons aujourd’hui afin de parler de ta musique et de ton travail d’artiste africaine, Alors première question comment ta carrière musicale a débuté ? Bonjour BTENDANCE ! Ma carrière a commencé à 14 ans, sur les bancs de l’école. A l’époque, je faisais déjà pas mal de concours de chant dans mon quartier et c’est comme ça que j’y ai vraiment pris goût. Ensuite, j’ai commencé à fréquenter les studios d’enregistrement, j’ai rencontré pas mal d’artistes et depuis, j’en ai fait ma carrière ! Avec de la distance comment tu perçois ton avancée dans la musique ? Je pense que j’ai déjà fait du chemin, même s’il me reste encore beaucoup à accomplir. Mais jusqu’ici, j’ai pu me focaliser sur ce que j’avais envie de faire, j’ai fait de belles rencontres et des partages artistiques. Le passage à l’émission Island Africa Talent a t’il pu t’apporter véritablement l’attention que tu recherchais ? Sans hésitation, oui ! Grâce à l’émission,

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j’ai été prise beaucoup plus au sérieux. J’ai également pu voyager et m’ouvrir à des cultures que je ne connaissais pas, et cela a vraiment enrichi ma musique en plus de me faire connaître hors de mon île. Allo Fo est un ton premier Single qui marche super bien, alors qu’elle a été le processus d’élaboration d’un tel morceau? Pour la petite histoire, «Allo Fo» est la première chanson que j’ai écrite après ma victoire à Island Talent Africa. J’ai pu travailler avec des artistes et beatmakers incroyables comme Black Kent, High P., 2B et KimFu. Y avait une belle alchimie en studio, donc ça s’est fait très facilement. Tu es Auteure-compositrice, quelle est ta source principale d’inspiration lorsque tu écrits une chanson? Je puise mon inspiration dans ce que je vois, ce que j’entends et ce que je ressens. Ce qui se passe autour de moi m’inspire également beaucoup. A quoi devons nous nous attendre tres prochainement? Des tournées? Un prochain clip? Actuellement, je suis en pleine promotion de mon 1er single «Allo Fo» . Il y aura des scènes très bientôt, ainsi que de nouveaux titres à découvrir, extraits de mon premier projet.


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Interview

L’APRÈS TELE RÉALITÉ

L’A P R È S T E L E R É A L I T É

Michel KOTCHA Finaliste de l’émission THE VOICE ROUMANIE, Michel Kotcha a marqué toute une génération d’ivoiriens mais également de Roumains de part sa voix endiablée et son charisme exceptionnel, nous l’avons rencontré lors de son passage à Abidjan.

Bonjour M. KOTCHA, présentez-vous aux lecteurs. Salut, je me nomme Michel Kotcha, j’ai la bonne vingtaine, je suis issu d’un parfait métissage apollo-ehotilé, donc ivoirien, je suis ingénieur de formation et Chanteur de passion. 2. D’où vous vient la passion pour la Musique ? La Musique est bien plus qu’une passion pour moi, c’est un mode de vie. Depuis tout petit j’ai toujours été attiré par tout ce qui est musical (les génériques de dessins animés, publicités, etc.…).

A l’église également, j’ai ma mère qui était membre de la chorale de l’église et étant membre du groupe d’enfants, on avait des représentations musicales chaque année pour la noël. Il faut également noter que dans ma famille tout le monde chante: mon père, ma mère mes sœurs. A l’école aussi, j’étais toujours impliqué dans des projets musicaux. La musique est donc partie intégrante de ma personnalité depuis que je me connaît et toute cette ribambelle d’expériences depuis mon enfance m’a forgé et a fait de moi l’artiste que je suis.

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Interview

MICHEL KOTCHA

3- Expliquez-nous Roumanie

votre

aventure

en

La Roumanie a été l’étape après l’obtention de mon baccalauréat en 2009. Désireux d’entrer dans le monde de l’ingénierie et curieux de découvrir les pays de l’Europe de l’est, je me suis lancé dans cette aventure qui au début était assez difficile car problème d’adaptation ; (en effet, passer de nos climats doux a -25 degrés surtout quand on est jeune et que toute la famille compte sur toi pour un rendement universitaire excellent n’est pas tache facile)

Donc une fois au karaoké, après avoir interprété « all of me de john Legend », la salle qui était au début vide s’est remplie et c’était un tonnerre d’applaudissements qui m’entourait, j’ai donc été approché par un monsieur qui travaillait dans le domaine de la télévision et m’a demandé si ca m’intéressait de faire un concours télévisé. J’ai tout de suite refusé, et une amie qui nous écoutait, m’a ensuite inscrit à mon insu et c’est comme ca que tout a commencé. 5- Pensez-vous avoir atteint vos objectifs dans cette aventure ?

Ensuite s’est posé le problème d’apprentissage de la langue et d’intégration. Ma vie était donc une routine quotidienne entre la fac et la maison car je voulais me perfectionner pour mieux apprendre, mais je n’oubliais pas de m’amuser avec mes frères de la communauté ivoirienne se trouvant en Roumanie. C’est en somme une expérience unique qui forme obligatoirement et jusqu’à présent, elle reste encrée dans ma mémoire.

Pour ma part, le simple fait d’avoir participé à un concours de cette ampleur et d’être arrivé en finale est déjà un très grand accomplissement mais j’ai toujours visé plus haut et je pense qu’il y a encore des échelons à gravir mais je suis prêt à relever ce défi car je suis également un « Go Getter »

4- Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter à « THE VOICE ROUMANIE » ?

Je pense que c’est un peu normal vous savez, je suis au début de ma carrière et même si par le biais du concours j’ai réussi a me faire connaître un temps soit peu, il y a beaucoup de travail à faire pour me faire connaître sur le plan national et international, j’y travaille (attention, Michel Arrive).

Rien ne m’a poussé a m’y inscrire, vous savez, je suis le genre de personne qui fait sa bête de scène sous la douche et qui devant un public a toute la trouille du monde, du coup, je le répète : RIEN ne m’a pousse a m’y inscrire, tout s’est fait a mon insu. Tout s’est passé en été 2015 à Bucarest, ou, après une soirée agitée entre amis, on a décidé sur un coup de tête de partir faire un karaoké, quelques uns d’entre eux savaient que je chantai mai rien de plus car ils n’avaient rien entendu de spécial).

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6- Sur le plan national, il semble que vous êtes un « inconnu », pourquoi ce fait ?

7- Que comptez-vous faire pour passer ce cap (être plus vu) ? Sorties de singles, de maxi single, d’albums pourquoi pas. En somme avoir du contenu, pleins de choses intéressantes pour ces personnes qui me suivent (« fans » mais j’aime


Interview

MICHEL KOTCHA

pas utiliser ce terme , c’est un peu narcissique pour moi) et qui ne se lassent pas de m ‘envoyer beaucoup d’ondes positives. Vous savez, mon but n’est pas d’être célèbre, mais de faire de la musique qui inspire, qui touche, que mon message arrive à bonne destination. 8- Quelles récompenses avez-vous eu de votre passion ? Ma passion m’apporte tout d’abord la paix intérieure et l’équilibre, le chant me soulage et me met toujours de bonne humeur. Le concours The Voice m’a ouvert les portes de l’industrie de la musique , car j’ai eu la possibilité de travailler avec des grands noms de la musique roumaine et j’ai eu des offres de contrats avec de grandes maisons de disques, aussi , j’ai remporté le prix du meilleur espoir masculin aux ADAR ( cérémonie qui récompense la diaspora ouestafricano – roumaine), et l’enfin l’engouement qu’il y a eu autour de mon « BUZZ» m’a permis d’être directement contacté par des personne désirant m’avoir pour chanter à leur mariage, pour des cérémonies privées, et autres évènements du genre. 9- Quels sont vos projets immédiats et à long terme ? Mes projets immédiats sont les sorties de singles. Mon single « Foutaise 2.0 » qui est sorti récemment se comporte très bien, ce qui me réjouis énormément. Aussi j’ai en vue de faire des collaborations avec des chanteurs ivoiriens et africains (Meiway, Josey, Revolution, Shadocris, kiff no beats, Suspect 95 etc… la liste est longue)

A long terme, j’espère avoir mon concert à moi au palais de la culture et pleins d’albums à mon actif, aussi je rêve d’avoir une fondation venant en aide aux enfants malades du cancer, les projets humanitaires me tiennent beaucoup a cœur. 10- Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui décident de suivre votre voie ? Tout d’abord, ALLEZ A L’ECOLE, je pense que l’éducation est une arme qui de nos jours est plus qu’indispensable, il est bon d’être passionné mais il est encore mieux d’être un passionné éduqué. Aussi, je leur dirai de ne pas se laisser abattre par les rouages de ce domaine qui font que beaucoup renoncent aujourd’hui. Il faut être également assidu et ne jamais manquer de demander des conseils car ils forment, c’est plus tard qu’on s’en rend compte. Enfin je leur dirai de s’y mettre à fond, sans relâche avec hargne et courage. Le succès est au bout du chemin. 11- Quels mots pouvez-vous adresser à l’encontre de nos lecteurs ? Merci Btendance , je profite de l’occasion vous exprimer a quel point vos articles me fascinent, votre façon d’aborder la mode ivoirienne et de la valoriser fait de vous l’un des meilleurs webzines en Cote d’ivoire , c’est une joie que d’avoir discuté avec vous. Vive Btendance pour que vive la mode ivoirienne, cœur sur vous :)

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LOOK

Sum

Pour cet été BTEND

les look du mom

devrez tenter afi

Photographe D.A: Patrick E Assistant Shoot MUA: Fat Mannequins: Koro C, Am Fabien N’Dri Marvin Larry Gozan Arna

Jacket jean et combinaison Envy Boutique


KBOOK

mmer

DANCE met en avant

ment, ceux que vous

fin d’être always in.

: Ibrahim Toure Edooard Kitan t: Ilias Kone-Sory tou Diaby mi Kone, Vanessa Loraine, y Yann David Akpa Landry aud Tarerro.

Vetements et chaussures Envy Boutique Collier Imane Beauty, Pochette Oyo Accessories


Interview GILLES TOURE

Robe verte Envy Boutique

Robe Melyjah

Bomber Envy Boutique et Robe Melyjah


Interview GILLES TOURE

Reotra

Envy Boutique et Chaussures Yhebe Design


Interview GILLES TOURE

Tenues Nackissa


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Tenues SMARTLOOK Boutique


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Combinaison Yes sir Design

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Smarlook Boutique


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Lewis Mardochee

Yetedi

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Interview GILLES TOURE

LOOK

SHIR SOME COO

Photographe: JEAN GO Directeur Artistique: MUA: F Mannequins Tony Sant’Anna, Fab Samy Samhat, Saindou Kangoute, M T 22 BTENDANCE JUIN 2017


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KBOOK

RT IS ETHING OL !!

UN (Sélection photos Vidéos) : PATRICK EDOOARD KITAN FATOU DIABY bien N’Dri, Yannick Keita, Marvin Larry, Mathieu Kouakou, David Adje, Boubacar Traore 23 BTENDANCE JUIN 2017


Interview GILLES TOURE

La chemise est un des vêtements indispensables chez un homme qui se veut bien habillé ou veut se donner une allure plus responsable! Cependant et de nos jours elle est devenue le vêtement cool qui peut être décliné de diverses façons. Le but: Décomplexer le style vestimentaire et lui donner une touche de fun. A BTENDANCE, nous avons voulu faire un shoot mettant en avant les différentes facettes de la chemise qui met tout le monde d’accord.

Chemise2 NACKISSA


Interview GILLES TOURE

Chemise GRIOT


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Chemise NIKAULE

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Chemise VINTAGE NATION

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Chemise MELYJAH

Chemises YALERRI et SMARTLOOK

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Chemise TRIPLE K


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Chemise YHEBE

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Interview GILLES TOURE

BTENDANCE

LES DOSSIERS DU HIP HOP

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Interview NUNSHACK

Interview

Nunshack Bonjour Nunshack, avant tout propos, comment te définirais-tu dans le milieu de la musique ? Bonjour à vous ! J’aimerais déjà vous remercier pour la considération que vous m’accordez à travers cette interview. Je suis un producteur (entre autre l’un des producteurs et membres fondateurs de Dope Skwad Entertainment), auteur, compositeur,

arrangeur, réalisateur, sound designer, sound writer et directeur artistique dans l’ombre de talents et de diverses oeuvres produites aussi bien au plan local qu’international. Je fais partie de ceux qui dans l’industrie, préfèrent vivre loin des projecteurs et des médias autant que possible. Je souhaite que mon travail parle pour lui-même et soit mon meilleur avocat (rires). Depuis peu, je suis également l’un des responsables artistiques de la maison de disques Keyzit. A part ça, il m’arrive d’être interprète et de rapper de temps en temps... Quel est ton analyse sur la question du rap ivoire depuis son apparition en Côte d’ivoire jusqu’à présent ? Dans l’ensemble, le rap ivoirien a connu bon nombre de mouvements et une constante évolution. Pas toujours dans le bon sens, mais je pense qu’aujourd’hui plus que jamais, nous ne sommes pas loin d’imposer ce genre musical et d’exporter notre rap comme il faudrait. En fait, ce qui manquait au delà des moyens financiers, c’était la vision, l’organisation et les grandes ambitions. Je suis content de voir que nos plus jeunes frères ont appris des erreurs de leurs devanciers. Il est évident qu’aujourd’hui, la nouvelle génération de rappeurs arrive à faire la différence, surtout par leur professionnalisme. A l’époque, quand un rappeur se déplacait, il était entouré d’autres rappeurs. Aujoud’hui, je les vois avec des managers et tout un staff, c’est plutôt remarquable. D’ailleurs ça commence à bien payer au niveau du business, bien qu’il reste encore du boulot à faire au


Interview NUNSHAK

plan artistique… En tout cas, je salue tous les efforts des uns et des autres. Le rap ivoirien est de plus en plus consommé ici et hors de nos frontières. C’est une grande fierté. Les années 80 et 90 ont été des périodes durant lesquelles le Rap avait une importance considérable chez nous. Qu’est qui a causé ce léger relâchement? À vrai dire, plusieurs facteurs sont entrés en ligne de compte, et le tout va dans le sens dans lequel notre monde évolue. Déjà à l’époque, à travers ses différentes disciplines (djing, danse, rap, graffitis…), le Hip Hop dans sa forme revendicative permettait à la jeunesse de rompre avec les normes établies par les plus anciens. Face à toutes les choses auxquelles la jeunesse ne se retrouvaient pas forcément, le Hip Hop a permis de bien s’affirmer, et ce n’est plus forcément le cas. Aujourd’hui, le nouveau public qui consomme du rap est beaucoup plus hybride, avec des influences plus Pop que Hiphop, en plus du jazz, du gospel ou d’autres genre musicaux dits black. Et les raisons sont multiples. Le public rap qui portait haut le rap avait la vingtaine à l’époque. Aujourd’hui ce public se trouve dans la quarantaine voire dans la cinquantaine, et il ne se retrouve plus dans le discours du jeune rappeur qu’on nous présente partout. Ce public qui achetait des cassettes et CDs, qui allait remplir les salles de spectacles pour assister aux concerts de nos rappeurs locaux est maintenant en déphasage avec les valeurs et la réalité mensongère que prônent de plus en plus les rappeurs plébiscités par les médias. Les artistes qu’ils suivaient ont soit jetté l’éponge, soit peu d’expositions dans les nouveaux canaux de communication tels que les réseaux sociaux. Le départ de MC Claver et d’autres devanciers a aussi été un coup dur, surtout qu’ils jouaient

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le rôle précieux de fédérateurs de la scène rap (bien au delà de l’émission «Zone Rap»). Nos aînés qui ont voulu le faire par la suite n’ont pas su tenir le relai, entre problèmes d’ego, manque d’organisation et surtout de vision sur le long terme. On s’est donc retrouvé limite dans un coma malgré le fait qu’il y avait et qu’il y ait TOUJOURS EU DES TALENTS CHEZ NOUS. Ensuite, avec la montée en force du coupé décalé, le verbe et la rime ont perdu leur sens. Et ce, bien au delà du rap/hiphop, toute la musique ivoirienne en a souffert. Quand on repart à nos classiques de rap ou de zouglou, c’est indéniable! Le soin qui était porté à la plume s’est envolé. Apres, il y a eu une prolifération de la pop music, grâce à l’accès plus facile à l’internet et aux medias internationaux. Ce qui a offert des alternatives plus attrayantes aux yeux et aux oreilles du nouveau public. Chose regrettable à ce niveau, c’est que le bon rappeur local n’a plus été aussi valorisé qu’à l’époque, et certains ont fini par abandonner. L’avènement du mp3, cet accès facile à la musique été un coup dur pour ceux qui n’ont pas su s’adapter aux nouvelles règles du marché. On dira aussi que la crise politique a joué un rôle dans l’étourdissement de notre société. Et comme un peu partout ailleurs, quand le beat est devenu l’élément clé de la production du rap, le «lyricism» a pris du plomb dans l’aile. Remarquez que ce qui met le public en transe maintenant ce n’est plus le couplet bien écrit, mais plutôt un refrain de bourrin, avec des mots en boucle, à défaut d’entendre du nonesense comme «dêguê braisé» au milieu d’un tas de charabia. Je ne parlerai même pas du mot “punchline” utilisé à tort et à travers sans parvenir à enchanter les amoureux de parole (rires). Ce n’est pas forcément mauvais, vu qu’il est question de divertissement, mais le public qui a connu l’âge d’or du rap reste

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Interview NUNSHACK

aujourd’hui soit bloqué sur le rap de cette époque, soit tourné vers d’autres genres musicaux ou d’autres formes d’art. Nous sommes en 2017, au-delà du succès du hip hop chez nous, il souffre malheureusement encore d’une dépréciation parentale, pourquoi? La faute aux médias ? La faute aux médias oui clairement, mais aussi la faute aux consommateurs, parents inclus. Il faut qu’on arrête avec l’hypocrisie et l’amnésie sélective, parce qu’en vérité, les artistes ne sont que des produits de leur environnement. Je préconise donc qu’on ose parler de la société, sans pointer le doigt dans la mauvaise direction. La culture hiphop, sa musique en particulier, est depuis longtemps associée aux images violentes de gangs, de dealers, mais aussi aux soirées chaudes arrosées d’alcool et de drogues bien qu’elle vaille bien plus. Ces vilains stéréotypes qu’on lui associe sont utilisés, et pas qu’ici, à but commercial ou dans une logique de contrôle par des personnes qui connaissent la force positive que représente le hip hop en réalité, en terme d’éveil de conscience et de mentalité. Il y a tellement d’artistes de cette culture qui font du «edutainment» et qui tiennent un langage riche et plein de valeurs, mais ceux-ci restent absents des médias de masse. On le sait, une jeunesse qui a trop les «yeux dédja» sur la réalité n’arrange pas les classes dirigeantes donc, il vaut mieux mettre en avant les artistes qui divertissent les plus jeunes et autres personnes influençables.

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Ce n’est donc pas le hiphop le problème, le vrai problème se trouve dans la société. À ceux parmi les personnes qui vomissent tout ce qui est rap mais qui prendront le temps de lire cette interview, j’aimerais dire que si à l’époque ils avaient le réflexe de fouiller et trouver des pépites dans des disques, il n’y a pas de raison qu’ils crachent systématiquement sur le hiphop à l’heure d’internet. La qualité musicale et les bonnes valeurs ça existe également dans le rap. De MC Solaar à Defty en passant par Kella et Garba 50 (pour ne citer qu’eux), il y a même de la matière aussi bien pour les amateurs de dance que pour universitaire, de la belle prose pour relaxer, mais aussi des solutions à plein de problèmes d’ordre social. Il suffit juste de creuser un peu, pas de saboter le genre. Parlons du RNB? Qu’est qui empêche ce genre musical d’être valorisé par notre communauté comme le sont les autres genres?! C’est simple, tant que le modèle chez nous “francophones” sera la France, on est mal barré (rires). Eux-mêmes manquent d’authenticité en termes de style dans le RnB. Pourtant, ce ne sont pas les voix qui manquent… Le RnB, devrait s’imprégner de notre patrimoine culturel, comme le rap local qui le fait de plus en plus, dans le style de chant ou dans la coloration musicale. Il faut de l’originalité ! Le Mali, la Guinée, le Nigéria nous donnent de beaux exemples. Il faut que l’on sorte du complexe réducteur qui fait qu’on ne se limite qu’au français standard ou à l’anglais dans les chansons qu’on entend jusque là par ici. Oser apporter avec subtilité une touche de nouchi ou des mots de nos langues à notre RnB nous


Interview NUNSHACK

fera certainement du bien. Mais pour ce fait, il faut que les artistes acceptent d’être artistes et pas des pâles copies de stars d’ailleurs.

Après niveau rap/hiphop... Faire un seul choix c’est carrément mission impossible pour un fan de cette culture.

Nous avons appris que le hip hop était, à la fois respecté mais surtout hyper apprécié à l’intérieur du pays depuis toujours. Pourquoi selon vous? Qu’est qui fait que ce n’est pas le cas à Abidjan ?

Alors en Afrique, pour ceux que je n’ai pas encore rencontré j’aurais dit Le Fantôme (Naftaly), Bony (de RAS). sinon le groupe Mauvaise Haleine du Gabon ou Daara J du Sénégal.

Contrairement à Abidjan où l’accès aux médias... Disons où le style de vie moderne offre de façon plus générale beaucoup de possibilités, à l’intérieur du pays, les choses n’ont pas vraiment évolués depuis longtemps. J’ai pu constater que la radio a un gros impact et elle s’est bien imposée dans les habitudes rurales dans plusieurs régions. Du coup, depuis l’âge d’or du hiphop, à travers ce moyen de diffusion/communication, la musique hiphop se porte bien.

RAP US même si je réduis la liste à KRS-One, Busta Rhymes, Nas, Snoop Dogg, Dr Dre, DJ Premier, Andre 3000, Pharoe Monch c’est chaud de n’en choisir qu’un seul... Côté FR ce serait entre MC Solaar, IAM, NTM, Assassin, Oxmo Puccino, Dadoo, Dany Dan ou Kery James.

À Abidjan, avec les bouquets de chaînes de plus en plus accessibles, le public est plus exposé à la musique et à la culture pop. Ou encore, on a plus accès aux artistes d’autres pays contrairement à l’intérieur où il est plus facile de découvrir et d’apprécier un talent local. Malheureusement, le fait d’avoir une préférence quasi-systématique pour ce qui vient d’ailleurs nuit encore au hiphop d’ici. Pourtant ce n’est pas la qualité qui manque.

Franchement, il y a trop de Grands que je voudrais rencontrer ! Quoique à tous ceux là, je dirai la même chose. “NunShack et tant d’autres n’auraient pas existés sans vous. MERCI!!!” Ensuite je demanderai... “Now, quand est-ce qu’on met le feu ensemble sur scène ou au studio?!?” (rires)

Dernière question, si tu avais une légende du rap ou du rnb que tu aimerais rencontrer ce serait laquelle? Et que lui dirais tu? Violentes questions! (rires) RnB je dirais R.Kelly.

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Interview GILLES TOURE

Interview

DJ BDK Il est quasiment plus à presenter tant les artistes du moment l’ont cité dans leur tube à succès. DJ BDK est une des références des platines en Côte d’ivoire. Il nous parle du Hip-hop made in 225.! Bonjour Dj BDK, avant tout propos, comment te définirais tu dans le milieu de la musique ? Bonjour à l’équipe de Btendance et à tous les lecteurs. Je vous dirais que je suis un promoteur de musiques à travers mon humble activité de Disc Jockey / Video Jockey. De nombreux artistes en herbe, mais aussi confirmés, me font par exemple parvenir leurs œuvres en

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exclusivité afin que je les insère dans mes playlists afin que le public les découvre. Puis je leur fais un feedback sur la manière dont le public réagit à l’écoute du son avec quelques recommandations parfois sur la manière dont il serait possible de ré-orienter l’œuvre. C’est une grande marque de considération de leur part envers le travail de promotion que nous abattons. Quelle est ton analyse sur la question du rap ivoire depuis son apparition en Côte d’ivoire jusqu’à présent ? Le Rap Ivoire était à l’époque réservé à ceux qui se définissaient comme branchés, parfois un public issu de la classe moyenne. Puis il a


commencé à toucher des catégories sociales plus larges. C’est ainsi qu’on est passé du Rap à la sauce typiquement U.S. avec comme pionniers les Yves Zogbo Junior, les MC Claver (flow, danse, deejaying) et j’en passe puis le Rap champagne avec les M.A.M. pour arriver au Rap fanfare avec les R.A.S. Entre tout ça, on retrouvait la flotte impériale et le Ministère Authentik. Puis Nash et les autres Billy Billy ont ensuite ajouté une saveur locale en intégrant le Noushi au Rap. Après une longue période d’accalmie, tel un phoenix le Rap renaît enfin en terre d’Eburnie. Aujourd’hui, la nouvelle vague de rappeurs intègre de plus en plus de noushi à ses textes et ça donne une coloration particulière à ce Rap sur des rythmiques à l’image de ce qui se fait en ce moment de l’autre côté de l’Atlantique. Les années 80 et 90 ont été des périodes durant lesquelles le Rap avait une importance considérable chez nous. Qu’estce qui a causé ce léger relâchement? La situation sociale a beaucoup influencé les tendances musicales en Côte d’Ivoire. Début 90, le Zouglou et ses textes de revendication parlait plus à la population car les textes de Rap à cette période étaient plus orientés ego trip (le rappeur faisait ses propres éloges dans ses chansons). Les rappeurs n’ont pas su anticiper le vent qui changeait de direction. Puis avec les crises militaires de fin 99, le Couper Décaler est venu apporter du baume au cœur des mélomanes qui ne voulaient rien d’autre que d’oublier les difficultés du quotidien. Voici ce qui, selon moi, a désintéressé les mélomanes du Rap durant ces périodes charnières. Nous sommes en 2017, au-delà du succès du hip hop chez nous, il souffre malheureusement encore d’une dépréciation parentale, pourquoi? La faute aux médias ?

de contre-courant, de révolte, d’insoumission. Bref, tout ce qui représente un frein à une bonne éducation d’un point de vue parental. Parlons du RnB? Qu’est-ce qui empêche ce genre musical d’être valorisé par notre communauté comme le sont les autres genres?! Les musiques populaires locales ont fait que le mélomane lambda n’est pas enclin à se tourner systématiquement vers des chanteurs dits «à voix». Du moment qu’il a de bons rythmes à portée d’oreille, une mélodie accrocheuse cela fait son bonheur. Le RnB est juste pour une niche. Tout comme le Zouk car ce sont des musiques de séduction et ici, on a plutôt recours à d’autres moyens pour toucher le cœur de sa dulcinée ou de sa chérie. Nous avons appris que le hip hop était, à la fois respecté mais surtout hyper apprécié à l’intérieur du pays depuis toujours. Pourquoi selon vous? Qu’est-ce qui fait que ce n’est pas le cas à Abidjan ? Le Rap est à nouveau de plus en plus apprécié par les Abidjanais, ne nous y trompons pas. Et c’est justement ce qui pousse les jeunes de l’intérieur à faire comme ceux d’Abidjan pour montrer qu’ils sont branchés, au courant de tout ce qui se fait de bon à Abidjan. Bref, quand il pleut à Abidjan, l’intérieur du pays est trempé. Dernière question, si vous aviez une légende du rap ou du rnb que vous aimeriez rencontrer ce serait laquelle? Et que lui diriez vous? Mr. Rober Sylvester «The pied piper» KELLY, the king of RnB dont j’ai la discographie intégrale à ce jour. Grande voix, grands textes (comme le classique I WISH dédié à nos disparus), grand compositeur (pour Celine DION ou Michael Joseph Jackson pour ne citer que ceux là) et j’en passe. Ce que je lui dirait est «Kells, you’re the greatest (vous êtes le sommet)»

Je dirais plutôt que cela a attrait à l’essence rebelle du Rap. Une musique de contestation,

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Interview PAOLA AUDREY

Interview

Paola AUDREY Paola Audrey est l’une des boss women de la musique Urbaine en côte d’ivoire... Consultant en image, douée en Relations Publiques, elle nous fait part de son analyse sur le milieu du rap en Côte d’Ivoire. Bonjour Paola, avant tout propos, comment te définirais tu dans le milieu de la musique ? Bonjour ! Je dirais que je suis un couteau suisse créatif avec un fort penchant pour le marketing. J’ai créé une agence de conseil spécialisée notamment en Relations Publiques et Marketing, et les labels ou personnalités issues du milieu musical constituent une importante partie de notre clientèle. Je supervise les relations entre un artiste et les médias, mais je peux également réfléchir à une stratégie de promotion ou de développement, négocier des collaborations, obtenir des partenariats, penser à des concepts, faire de la direction artistique sur un clip etc. Quelle est ton analyse sur la question du rap ivoire depuis son apparition en Côte d’ivoire jusqu’à présent ? De ce que j’ai pu observer, le rap ivoirien - comme dans d’autres pays africains dès la fin des années 80 - a connu un succès underground et organique à ses débuts, puis une popularité qui s’est cristallisée avec le succès de certains que l’on peut considérer comme des pionniers aujourd’hui (Crazy

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B., Stezo….). Entre temps, je pense - et c’est une analyse personnelle - que le mouvement n’a pas su se renouveler assez vite au courant des années 2000, malgré le succès d’un groupe comme Garba 50 qui était probablement un peu en avance sur son temps. L’éclosion du coupé-décalé a porté un coup sévère au rap ivoirien, et les effets perdurent encore jusque maintenant. Les années 80 et 90 ont été des périodes durant lesquelles le Rap avait une importance considérable chez nous. Qu’est ce qui a causé ce léger relâchement ? Comme je l’ai dit précédemment, de façon globale et un peu plus que dans d’autres courants musicaux, le rap n’est pas une musique statique. Elle doit se réinventer constamment, tant elle est arrimée aux tendances, à l’actualité voire à la situation socio-politique d’un pays. À ce niveau, le Rap ivoire a vraiment raté un tournant et cela a été aggravé par l’arrivée d’un nouveau genre musical qui a siphonné le coeur de la fanbase du rap: la jeunesse issue des classes populaires. D’ailleurs, le coupé-décalé a emprunté pas mal de choses à la musique congolaise mais également au rap et au Hip Hop (les pas de danse, le deejaying…). Plus ce phénomène s’est étendu, plus le rap ivoire a perdu du terrain jusqu’à devenir un genre musical « de niche ».



Interview PAOLA AUDREY

Nous sommes en 2017, au-delà du succès du hip hop chez nous, il souffre malheureusement encore d’une dépréciation parentale, pourquoi? La faute aux médias ? Les médias ont leur part de responsabilités dans la dépréciation du rap mais ne sont pas les seuls à accuser. Dans l’absolu, les chanteurs de coupé-décalé n’ont pas une image forcément plus reluisante mais puisqu’ils ont plus de visibilité que leurs confrères rappeurs, ils sont paradoxalement plus rassurants pour les parents. Parlons du RNB? Qu’est ce qui empêche ce genre musical d’être valorisé par notre communauté comme le sont les autres genres?! À ce niveau, je crois qu’il y a d’abord un problème de diffusion de ce genre et surtout, un manque de culture musicale. Le R&B connaît un passage à vide dans plusieurs pays, même en France où il a pourtant eu un véritable âge d’or. Je pense aussi qu’il y a probablement un problème d’identité. Nous sommes dans une époque « afrocentrique », où le public ivoirien comme africain, a besoin de se reconnaître dans un style musical. Il faut apporter une touche locale sans dénaturer les origines (étrangères), c’est un véritable exercice artistique. Le rap ivoire l’a réussi en s’appuyant sur l’usage du nouchi, le mélange entre sonorités (T)rap et Zouglou, pour ne citer que ça. Le R&B à l’ivoirienne par contre, n’a pas (encore) de touche particulière, ni de porte-drapeau qui représenterait son renouveau. Nous avons appris que le hip hop était, à la

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fois respecté mais surtout hyper apprécié à l’intérieur du pays depuis toujours. Pourquoi selon vous? Qu’est ce qui fait que ce n’est pas le cas à Abidjan ? Le rap a effectivement pas mal de succès hors d’Abidjan, et je pense que les raisons sont multiples. Je dirais notamment que c’est peut-être parce que l’intérieur du pays, le rap y a presque gardé la même puissance qu’il avait dans les années 80-90: une musique pour les jeunes par les jeunes, plus authentique et moins commerciale, une musique de revendication… À Abidjan, la jeunesse est bien plus exposée à d’autres genres musicaux et surtout, à d’autres réalités. Dernière question, si vous aviez une légende du rap ou du rnb que vous aimeriez rencontrer ce serait laquelle? Et que lui diriez vous? Une légende décédée ? Probablement Notorious BIG. Je ne lui dirais pas grand chose qu’il ne savait déjà de son vivant, mais j’aurais eu beaucoup de questions sur son écriture. Il est vraiment un des plus grands lyricistes que l’histoire du rap aura jamais connu. Une légende vivante ? Probablement Steve Stoute ou L.A. Reid, parce qu’ils correspondent à un certain idéal du pouvoir pour moi: ils ne sont pas forcément connus du grand public, mais leur expertise leur permet d’avoir autant de poids que les artistes ou stars avec lesquels ils travaillent.


Interview

CHARLES TANOH

Interview

Charles Tanoh Charles Tanoh est un des Dj et Beatmaket de talent qui depuis des années mix dans les meilleures soirées et place to be à travers le monde... il nous donne sa vision du hip hop et nous fait part également de son analyse sur le sujet. Bonjour Charles, avant tout propos, comment te définirais tu dans le milieu de la musique ? Je suis DJ/ Beatmaker, résident au Bao Café. Quelle est ton analyse sur la question du rap ivoire depuis son apparition en Côte d’ivoire jusqu’à présent ? On a eu un très bon début avec des groupes comme MAM, RAS, Wansh Way, Almighty et Steezo, Roch bi, Garba 50 pour en citer quelques uns, après le contexte socio politique a créé une cassure. Aujourd’hui on voit une émergence d’une nouvelle génération de rappeurs dirigés par Kiff no beat. C’est très intéressant ce qui se passe sur la scène du hip hop Ivo, mais je trouve qu’on manque encore d’identité Ivoirienne. Notre rap est une copie de la scène occidentale et là où il y avait une diversité à notre époque (année 90), aujourd’hui tous les artistes semblent avoir tous les mêmes styles. Même si certains ajoutent notre nouchi national à leur texte, cela reste une copie du rap occidental. Les

nouvelles technologies et la privatisation si on peut le dire dans le milieu ont fait qu’il y a un certain professionnalisme en terme de production, de vidéos mais la route est encore très longue. Les années 80 et 90 ont été des périodes durant lesquelles le Rap avait une importance considérable chez nous. Qu’est ce qui a causé ce léger relâchement? Comme je l’ai précisé plus tôt le contexte socio politique, la situation a forcé plusieurs acteurs clé du milieu à partir en exil, et sans eux sur place ce relâchement a eu lieu. Derrière, les acteurs de l’industrie n’ont pas misé sur le hip hop (comme les autres genres notamment le zouglou, le reggae ou plus tard le coupé décalé), pour diverses raisons, stéréotypes associés au hip hop etc... Mais ca reprend aujourd’hui avec la venue de grandes maisons de production dans notre pays. Nous sommes en 2017, au-delà du succès du hip hop chez nous, il souffre malheureusement encore d’une dépréciation parentale, pourquoi? La faute aux médias ? Oui et non...C’est bien facile de blâmer les medias, mais derrière ils ne sont qu’un reflet de la volonté consommatrice de l’audience. Si les gens veulent entendre un certain style


Interview GILLES TOURE

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Interview

CHARLES TANOH

de musique, les medias vont le leur proposer, ce qui est tout aussi dangereux parce que les medias ont une fonction éducatrice aussi (tout comme le rap d’ailleurs). Nous ne savons pas vraiment faire cette part des choses ici à mon avis. Nos medias vont miser plus sur la popularité que sur le contenu et le message. Vu ce que le hip hop est devenu aujourd’hui (libre à tout un chacun d’y faire son opinion) il est tout a fait normal qu’il soit déprécié des parents. Cependant je tiens à préciser que tout hip hop n’est pas mauvais nous avons des artistes ici qui vont à contre courant de la tendance en offrant une image et un message positif dans leur musique, nos medias se doivent de montrer cet aspect du hip hop également. Parlons du RNB ! Qu’est ce qui empêche ce genre musical d’être aussi peu valorisé par notre communauté comme le sont les autres genres? Pour diverses raisons qui sont un peu paradoxales. Je risque de me créer des ennemis en disant ceci mais nous n’avons pas la culture du chant ici. Ce que je veux dire c’est que les stars de rnb américaines viennent du gospel en plus de programmes de musique intenses pendant leur cursus scolaire. Notre gospel ici est très diffèrent de celui américain. Apres ceux qui viennent de ce milieu ne font pas la reconversion vers le RnB. Je parle de paradoxe parce que nous avions à l’époque post indépendance de très belles voix. Un des aspects qui a un peu nuit au développement d’une potentielle scène RnB locale est entre autre le playback, l’auto tune (technique de mastering qui «nettoie» la voix) et comme je le disais tantôt le manque d’éducation musicale dans nos programmes scolaires. Cependant

j’applaudis ces chanteuses qui se battent pour faire valoir leur talent, parce qu’elles en ont. (Un gros coucou à nos représentatives de «The Voice Africa) Nous avons appris que le hip hop était, à la fois respecté mais surtout hyper apprécié à l’intérieur du pays depuis toujours. Pourquoi selon vous? Qu’est ce qui fait que ce n’est pas le cas à Abidjan ? Honnêtement je ne pourrais répondre vraiment à cette question, ne connaissant pas vraiment l’intérieur du pays. Je suis d’avis quand même car plusieurs personnes m’ont fait part de scènes très intéressantes (malgré la différence entre la vie à l’intérieur du pays et celle d’Abidjan) notamment avec du hip hop en langue vernaculaire qui est très intéressant, culturellement parlant. Apres le hip hop est comme le reggae, hormis le cote bling bling, c’est d’abord dans la misère (pas pour être péjoratif) qu’il s’exprime. Sachant la dureté de la vie à l’intérieur du pays (encore une fois sans être péjoratif) il est tout a fait normal qu’il se manifeste à sa forme pure la bas. Dernière question, si vous aviez une légende du rap ou du rnb que vous aimeriez rencontrer ce serait laquelle? Et que lui diriez vous? Sans hésitations ca serait Tupac Shakur. Malgré son cote Bad boy et hardcore, le gros de sa musique parlait de la condition black. On discuterait de ce sujet, de comment développer nos sociétés, conscientiser nos frères.

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Interview OZONE

Interview

OZONE Animateur de références en Côte d’Ivoire et en Afrique subsaharienne, OZONE fait office de lanceurs de stars dans le milieu du Hip Hop ivoirien... nous avons pu nous entretenir avec lui sur la question du Rap ivoire.

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Bonjour Ozone, avant tout propos, comment te définirais-tu dans le milieu de la musique ?

les villes. C’était d’ailleurs la seule culture urbaine qui existait réellement en dehors des médias et c’est toujours le cas .

Bonjour, je ne suis qu’un mélomane qui met toute son énergie au service de sa passion qui est la musique, la culture HIPHOP. Tu peux aussi m’appeler « L’OFFICIER SUPÉRIEUR » du HIP HOP IVO.

Nous sommes en 2017, au-delà du succès du hip hop chez nous, il souffre malheureusement encore d’une dépréciation parentale, pourquoi? La faute aux médias ?

Quelle est ton analyse sur la question du rap ivoire depuis son apparition en Côte d’ivoire jusqu’à présent ?

Je crois que certains journalistes feraient mieux de se former ou de faire leur travail en tapant juste « HIPHOP » dans la barre de recherche sur Google pour savoir que cette culture est la réelle vitrine de l’humanité. ça m’énerve de voir des personnes qui sont censées informer le peuple dire qu’il faut forcément porter des « gros pantalons » pour être HIPHOP. On est 2017 et le HIPHOP a dicté beaucoup de lois vestimentaires. Ils doivent le savoir et informer les parents de ses jeunes qui aiment le HIPHOP au point d’en faire leur métier .

Je donnerai plutôt mon analyse sur le HIPHOP dans toute son entièreté depuis le début. Cette culture a beaucoup influencé les habitudes musicales, vestimentaires et sociales des jeunes dans ce pays des années 90 à 2000, le HIPHOP a occupé toutes les scènes et les ondes à travers la 1ère émission « ZONE RAP » animée par MC CLAVER et MAXXIMUM animée par BABA COOL. Nous avons constaté une espèce de vide artistique en Côte d’ivoire après le coup d’état militaire, ce qui a constitué une grande porte ouverte à l’émergence de plusieurs genres musicaux. Cependant le HIPHOP a continué de vivre dans les lycées, collèges et les quartiers. Aujourd’hui, grâce à internet et des émissions comme HIPHOP XPRESS à la radio et 100%HIPHOP à la télé, ces jeunes profitent de la démocratisation des espaces d’expressions d’où la montée en puissance actuelle du HIPHOP. Les années 80 et 90 ont été des périodes durant lesquelles le Rap avait une importance considérable chez nous. Qu’est qui a causé ce léger relâchement? Il n’y pas eu de relâchement. Je pourrai dire que le HIPHOP a reculé pour mieux sauter. Comme je le disais plus haut, il a toujours vécu dans les lycées, collèges et les quartiers. J’ai énormément exploré le pays profond durant cette période dite de « relâchement » mais il n’y avait que du HIPHOP dans toutes

Parlons du RNB? Qu’est qui fait que ce genre musical soit aussi peu valorisé par notre communauté comme le sont les autres genres?! Je crois que le RNB est victime de l’auto thune. Depuis que chacun peut chanter en mettant l’effet qu’il veut, personne ne fait appel aux chanteurs de RNB. Nous avons appris que le hip hop était, à la fois respecté mais surtout hyper apprécié à l’intérieur du pays depuis toujours. Pourquoi selon vous? Qu’est qui fait que c’est pas le cas à Abidjan ? Parce qu’à l’intérieur du pays, les seuls vrais artistes qui existent sont des rappeurs . Dernière question, si vous aviez une légende du rap ou du rnb que vous aimeriez rencontrer ce serait laquelle? Et que lui diriez vous? Il s’appelle AFRIKA BAMBAATAA. Je lui dirai M E R C I.

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Interview GILLES TOURE

MODE

Open Your Eyes..! L’un des accessoires ultimes durant ces vacances ce sont clairement les lunettes de soleil. Ronds, carrés ou extra forme nous avons voulu leur rendre hommage. En collaboration avec La Boutique en Ligne BABASAN et la marque SEE CONCEPT, BTENDANCE a voulu réaliser un shoot à la fois sexy et sensuel pour un effet «relaxant» Photographe: ORONCE HOUNKPONOU Directeur Artistique: ILIAS KONE-SORY MUA: FATOU DIABY Mannequins: Ami Koné & Fabien N’Dri 46 BTENDANCE JUIN 2017


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Interview GILLES TOURE

Interview

Suspect 95 Suspect 95 nous te rencontrons avec Stelair Shayden et Fireman pour cette couverture de BTendance le Reading, es tu prêt pour notre petite série de question pour mieux te connaître ?

Si Suspect 95 était un titre rap ? Get up by 50 Cent, il y a une telle hargne et une telle force dans ce morceau. ça me caractérise en gros.

Oui, on y go.! Si Suspect 95 était une marque de vêtements StreetWear, ce serait laquelle?

Quel clip Hip hop t’a marqué et pourquoi?

SUPREME....ils représentent l’essence même du streetwear , ils s’implantent sur tout s’adaptent à tout, leur collaboration récente avec Louis Vuitton a donné quelque chose d’unique.

Tupac ‘’California Love’’ feat Dr Dre Le clip est un chef d’oeuvre visuel les décors, les figurants, les costumes gores portés par des noirs tout es juste innovant ‘’as f**k’’, jusqu’à aujourd’hui je ne me lasse pas de le regarder ,

4 Singles qu’une personne doit écouter pour ces vacances ?

Quelle est la musique indémodable en matière de drague selon toi?

Laissez nous chercher tous les wey by moi même (rire)

MDR je ne drague pas sur de la musique moi , mais c’est forcément une musique de Singuila (rire)

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Interview GILLES TOURE

Tenue SMARTLOOK


Interview GILLES TOURE

Tenue SMARTLOOK

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Interview GILLES TOURE

Interview

Stelair Bonjour Stelair, nous te rencontrons dans le cadre de ta couverture pour BTENDANCE que tu partages avec Fireman, Suspect 95 et Shayden. Notre interview nous permettra de mieux te connaître. So let’s go ! Si Stelair était un instrument de musique ce serait lequel et pourquoi? -Je serai une guitare acoustique à cause des nombreux genres musicaux qu’elle traverse ( rock , blues , métal , pop musique ) cela ce caractérise à mes changements rapides d’humeur. - une guitare parce qu’il faut beaucoup du temps pour la comprendre , souffrir pour en sortir le meilleur et l’apprécier cela se caractérise au temps que je met chaque jour pour garder le meilleur de moi même. 5 Producteurs US que tu respectes? 1- Dr.Dre 2-T-Pain 3- Timberland 4- Lex Luger 5- Metro Booming

Ton Top 3 des singles à écouter avant de mourir? Wizkid - Ojuelegba J.Cole - Can I holla at ya Major Lazer - Run Up (feat. PARTYNEXTDOOR & Nicki Minaj Le Rap ivoire en une expression? Un style de musique avec un langage typiquement ivoirien qui a vraiment vu le jour grâce au groupe Kiff No Beat. Comment te définirais tu face à une fille que tu voudrais séduire ? Je suis compliqué et j’ai beaucoup honte. Je ne drague pas et je n’approche pas comme ça les femmes. Quel artiste africain ferais tu écouter aux aliens afin qu’ils nous découvrent? La reine mère. Stelair en 4 Mots? Persévérance , travail , rêve et silence.

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Interview SHAYDEN

Interview

Shayden Hello Shayden, cela fait plusieurs années que tu es considérée comme l’une des princesses de la Soul et du RnB ivoirien. Aujourd’hui tu es en couverture de ce mois de Juin de Btendance. 6 questions te seront posées afin de mieux te connaître... 1) 6 chansons indémodables de Beyonce qui te berceront éternellement ?

3) 3 éléments que l’on ne sait pas sur Shayden et que tu aimerais bien partager concernant ta musique? Je suis quelqu’un d’assez excentrique artistiquement parlant. Je déteste suivre les codes ou les règles du jeu j’adore mélanger les différents genres de musique. Créer et inventer tout un tas de scénarios derrière chaque œuvre aussi minime soit elle.

Sans hésiter je dirais Beyoncé : me myself and I Beyoncé : sandcastles Beyoncé : rocket Beyoncé : dissapear Beyoncé : dangerously in love Beyoncé : scared and lonely

Mon métissage culturel m’offre aussi une large palette de sons et d’idées à explorer. J’ai hâte de présenter mon album en 2018. -Je suis prête à me montrer encore plus telle que je suis dans toutes mes cinquante nuances artistiques Loool.

2) Quelles artistes Afro Soul te fait vibrer et pourquoi?

4) Une chanteuse que tu considères comme ta Queen Intemporelle ?

Erykah Badu et Alicia Keys. Ce sont des femmes créatives, engagées, déterminées, sans barrières. J’aime Erykah Badu pour sa personnalité excentrique. Elle à l’air d’être venue d’une planète voisine et sa musique est un havre d’originalité et de singularité. Elle assume qui elle est, malgré le temps et les nouvelles tendances elle est restée la même .Quant à Alicia Keys son humanisme, sa simplicité et sa voix soft mais puissante atteint même les endroits les plus inaccessible de mon âme.

Erykah Badu sans aucun doute suivie de près par Alicia Keys. 5) 2 Singles à écouter en boucle pour faire oublier un garçon ? Irremplaçable de Beyoncé pour toujours me rappeler qu’on peut trouver mieux (rires) et I don’t need a man des pussycat dolls 6) Shayden en 4 mots? Passionnée, déterminée, simple et têtue

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Interview GILLES TOURE

Tenue Yhebe

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Interview GILLES TOURE

Bomber Elie Kuame Pantalon Nackissa Bijoux Pichulik

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Tenues Yhebe Design Bijoux Pichulik

Interview GILLES TOURE

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Interview

Interview

/ FIREMAN

GILLES TOURE


Interview FIREMAN

Tenues SMARTLOOK


Interview FIREMAN

Interview

Fireman Bonjour Fireman, nous avons eu le plaisir de te découvrir l’année dernière en promotion de ton spectacle et de tes singles, aujourd’hui nous sommes avec toi dans le cadre de ta couverture BTENDANCE, nous te poserons 6 questions afin de mieux te connaitre... tu es ok?

5 points qu’on doit absolument découvrir sur ton Groupe?

OK

Si tu devais montrer ton côté sensible à une fille quelle musique lui ferais tu écouter ?

Talib Kweli ou Jay Z ? Plus 1 son à écouter en boucle ? -Jay-z, c’est le meilleur il a fait ses preuves et jusqu’à présent il est toujours aussi constant. En plus c’est un modèle de réussite, il a su allie musique et bizness à la perfection… pour le titre de Jay-z à écouter en boucle je dirais DIRT OFF YOUR SHOULDER. Ton Top 5 des rappeurs us qui peuvent nous faire aimer le hip Hop? -Mon top 5 rappeurs US en premier 50 Cent (même sil n’est plus d’actualité ! Rire) ensuite Rick Ross, Jeezy, Young Thug et Migos (pour le nouveau souffle qu’ils apportent).

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-5 points à découvrir sur le groupe SOFA SABA, d’abord le métissage musical ensuite la profondeur des lyrics, la complémentarité, la polyvalence et pour finir la fraicheur.

-Rire ! ca c’est une question à risque. Je lui ferais écouter NANA CHERY de FABRICE SERVIER Tu es plus Rap 80 ou Rap 90 ? Et pourquoi ? -Je suis plus rap 90 parce que c’est la décennie qui m’a vu naitre, c’est dans les années 90 que j’ai connu le Hip Hop, de 2PAC à B.I.G en passant par le secteur A et même des Will Smith et des Shaquille O’Neal qui faisaient du rap aussi. Fireman en 4 mots -Si je dois me définir en 4 mots je dirais PATIENT, SOCIABLE, TETU et DROLE


Interview GILLES TOURE

Tenues SMARTLOOK et Collier Jean Servais Somian

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Interview GILLES TOURE

Interview Alex DIBY

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Interview GILLES TOURE

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Interview GILLES TOURE

Alex Diby est un des influenceurs du moment. Responsable de la marque VINTAGE NATION, nous l’avons interrogé sur ses goûts et les tendances du moment Bonjour Alex Diby tu es une des références dans le style urbain. Nous discuterons ensemble de tout ceci. A part le style urbain avec quel look tu te sentirais à l’aise? Lifestyle dandy ou Bcbg je pense que je peut m’y plaire Nous allons te poser 6 questions concernant

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Abidjan et notre pays mais aussi quelques unes sur toi pour mieux te connaitre? Ready? Quel restaurant conseillerais tu as une personne qui a jamais connu Abidjan? Je conseillerais le Bushman pour la décoration en grande partie mais aussi pour la nourriture Ton top 3 des marques ivoiriennes qui te rendent dingue. Loza maleombho , Yhebe Design , SUPERYAYA


Interview ALEX DIBY

3 espaces où se détendre en Côte d’ivoire? Le Sofitel hôtel ivoire à Cocody , le Coucoue Lodge à Assinie et l’hôtel l’autre rive à Dabou 5 rappeurs ivoiriens qui en valent la peine? Kiff No Beat ,Weedgunz ,Davidoff, Terely , Geezy RBM

S’il devait y avoir une seule marque à venir sur Abidjan ce serait laquelle pour toi? SUPREME à Abidjan sa aurait été un truc de fou Vintage Nation en une expression? Le Chic Sans Fric

Photographe: Ibrahim Toure Directeur Artistique: Patrick Edooard Assitant Shoot:65 Ilias Kone-SoryJUIN 2017 BTENDANCE


Interview GILLES TOURE

A LA DÉCOUVERTE DE LA VILLA SAVOIA

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Son nom s’inspire des origines du Chef. Jadis le Royaume du Piémont Sardaigne ne formaient qu’un avec ses deux Savoie et le Comté de Nice. Ce passé historique explique cet attachement aux plats à base de poisson et tout ce que la Méditerranée peut nous offrir. Aujourd’hui ce voyage culinaire se poursuit à Abidjan... Rossa et Jean-Marc, des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration vous accueillent dans une Villa avec un concept de restaurant comprenant différents univers: Une épicerie fine de produits italiens que vous retrouvez dans vos assiettes, sélectionnés lors de visite de salons italiens de l alimentation, des vins piémontais de la famille Marrone qui a remporté cette année la médaille d’or pour le Barolo au concours d’œnologue à Verona, des pâtes fraîches faites maison dans leur laboratoire de pâtes avec des farines

spéciales et des sauces que l’on peut acheter en partant ou revenir pour ça... Le chef est toujours là pour partager avec vous ses astuces de recettes pour que vous puissiez exceller chez vous dans la préparation et la dégustation de ses produits uniques sur la place. Un potager d’herbes aromatiques bio dans le jardin, permet de remplir vos assiettes de saveurs subtiles, de vous proposer des infusions naturelles et bienfaisantes. Un bar donnant sur un patio méditerranéen avec des arbustes d’agrumes et une petite fontaine de Moustier vous fera voyager. Une salle de restaurant feutrée et discrète pour partager un moment d’intimité ou un repas d’affaire dans un cadre élégant et raffiné. Une terrasse et des salons extérieurs donnant sur un jardin et une piscine où l’on peut prendre un verre, fumer un cigare et diner avec volupté.

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Le chef italien, 35ans de métier, disciple d’Auguste Escofier et membre de la «Fédération Italienne de Cuisine» et son équipe vous propose une cuisine italienne á connotation piémontaise, ses origines, faite exclusivement de produits frais, de grande qualité, en associant ses recettes aux produits locaux riches de leur diversité et de leur saveur... En plus de sa carte classique qui vous ravira par son originalité, jean-Marc vous propose des suggestions qui changent en fonction de son marché du jour et le respect des produits de saison. Vous pourrez savourer cette cuisine en

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dégustant des vins piémontais venant d’entreprise familiale et productrice de vins d’exception ou choisir d’autres vins originaux italiens ou français sur la carte des vins. Rossa, la maîtresse de maison, une enfant du pays, vous accueille avec son équipe à la fois de façon chaleureuse et professionnelle pour que l’on se sente dans ce lieu comme á la maison. Le service de qualité et l’ambiance qui émane de cet établissement reflètent bien l’engagement, l’exigence et l’authenticité de tout un chacun.


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Interview GILLES TOURE

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Interview GILLES TOURE

COMMENT ASSOCIER LES COULEURS ? Nous avons tous lu des règles sur les couleurs du genre, les cheveux clairs se marient bien avec les couleurs sombres ou encore les peaux bronzées doivent porter des couleurs chaudes, et les peaux claires des couleurs froides. Certaines de ces règles peuvent s’avérer justifiées dans des contextes précis, mais elles restent trop générales et s’attaquent au problème sous le mauvais angle.

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En tant qu’hommes, nous avons une palette de couleur assez réduite à notre disposition. Bien plus réduite que les femmes, pour sur. Les tons pouvant servir de couleur principale d’une tenue sont le blanc (risqué), le noir (encore plus risqué), le bleu, le gris le sable et leurs différentes déclinaisons. Si un expert en mode vous dit que d’après votre complexion il va falloir que vous vous habilliez en orange ou en rouge pour le reste de votre vie fuyez ! Mais alors quelle est la bonne approche des couleurs à adopter ? et peut on simplement éluder la question ? En fait les couleurs restent un sujet vraiment important mais ce qui compte ce n’est pas tant les couleurs elles mêmes que la manière dont elles interagissent entre elles. Vous l’aurez compris tout et question de contraste.

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Les tons d’une tenue doivent présenter le même niveau de contraste que celui qui existe entre votre peau et vos cheveux et tout ceci pour mettre en valeur votre visage. Mais attention quand on parle de contraste, on ne parle pas forcement de porter des couleurs différentes mais des tons de couleur différents. Les teintes de couleur vont du bleu au rouge en passant par toutes les couleurs de l’arc en ciel. A l’inverse, un ton va du clair au foncé. Par exemple une veste bleu marine et une chemise bleu ciel contrastent BEAUCOUP. Certes la teinte est la même mais pas le ton. Une veste gris clair et un tee shirt crème contrastent PEU. Les teintes ont beau être différentes, c’est le ton qui compte.


A retenir • Ne faites pas de la couleur une priorité absolue. La coupe et le style du vêtement sont plus importants. • Ne raisonnez pas en terme de couleur tendance ou de la saison. Commencez par des couleurs simples et intemporelles comme le blanc, le gris, le bleu et ses nuances et le beige. • Tout aussi importante que la couleur du vêtement, la texture de la matière joue beaucoup sur l’aspect d’une pièce. Donc plutôt que de vouloir varier les couleurs, variez les textures et les matières. • Les hommes qui se plaignent de ne pas savoir quelles couleurs porter sont ceux qui n’en essaient jamais. Forcez vous absolument a essayer des pièces colorées en boutique !

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GIRL ALOUD.... LA MAISON KORIME !!! Photographe : Jean Goun (Sélection Photos Vidéos) Directeur Artistique : Patrick EDOOARD KITAN MUA : Fatou Diaby Mannequin : Awa Sanoko

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Awa Sanoko est l’icône de la mode ivoirienne, belle, fougueuse et sexy... elle ne fini pas de nous étonner et nous éblouir par sa mélanine toujours étincelante. BTENDANCE en collaboration avec le magasin LA MAISON KORIME, a voulu sublimer le Top d’une façon originale et sensuelle. Immense merci au Restaurant LA VILLA SAVOIA pour son accueil et son amabilité.

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Interview GILLES TOURE

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Interview GILLES TOURE

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Interview GILLES TOURE

BOMBERS BY MELYJAH!!

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Interview GILLES TOURE


Interview GILLES TOURE

Photographe : Oronce Houkponou Directeur Artistique : Patrick Edooard et Ilias Kone-Sory MUA : Tyty Shu Mannequin : Katoucha Fabien et Leila


La Marque MELYJAH fait depuis plusieurs années office de référence stylistique, autant dans ses créations que dans l’élaboration de ses produits toujours aussi adaptés à sa clientèle. Elle a lancé depuis peu des bombers qui sont devenus des must have à Abidjan et qui sont d’une beauté et d’une originalité exceptionnelle.... Bomber Mixte que nous avons eu le plaisir de shooter de façon sexy et décalée.... c’est l’été... why not!

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BEAUTÉ

Masha AKRE - Fatou DIABY

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Elles sont Jeunes, ambitieuses, dynamiques, intelligentes, battantes, et surtout indispensables dans leurs milieux. Dans cette édition du mois de Juin spécial culture urbaine BTendance porte un coup de projecteur sur ces deux jeunes MakeUp artists qui ont su s’imposer dans le milieu de la beauté et du chic. Découvrons ensemble Fatou DIABY et MASHA AKRE.

Photographe : Said WORDSMITH

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Interview MASHA AKRE

Interview MASHA AKRE Bonjour, avant tout Présentez-vous à tous nos chers lecteurs. Bonjour je suis Masha Akré maquilleuse professionnelle depuis 2012, fondatrice de Glamourissime (mon atelier de maquillage), bloggeuse, vlogueuse, rédactrice et coach beauté ; et maintenant CEO d’Afrodict cote d’Ivoire (plateforme de réservation de prestation beauté en ligne). Pour entrer dans le vif du sujet, parlez-nous de ce qui a créé la passion du maquillage en vous. Je dirai qu’on l’a en nous ou pas. Le maquillage c’est de l’art avant tout. Je ne sais pas exactement ce qui a créé cette passion mais je sais que j’ai toujours été attiré par le monde de la beauté depuis toute petite. Alors si vous parlez d’attirance depuis votre enfance, jusqu’à quel point pouvons-nous estimer votre amour pour ce domaine ? Au point où j’ai mis de côté ma carrière professionnelle dans un organisme international après ma soutenance. Ce domaine homme ?

d’activité

nourrit-il

son

Oui ce métier nourrit son homme, d’ailleurs tout métier nourrit son homme quand la passion s’y ajoute. Le plus important c’est de travailler de manière organisée et se surpasser à chaque fois. Parlons de votre make-up que vous nous avez proposé, qu’est-ce que vous avez voulu

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mettre en avant à travers ce maquillage ? J’avais envie de créer un look différent, un look « mermaid » qui fait allusion à une créature marine d’où la prédominance de bleu. Parlez-nous de vos plus beaux jours dans le domaine du maquillage J’ai pour habitude de dire que chaque nouvelle expérience ou chaque nouvelle collaboration est une victoire et en même temps un des plus beaux jours pour moi en tant que make-up artist pro. C’est tout cela qui me donne la force d’avancer. Une anecdote à nous raconter concernant ce domaine ? Ma première conférence beauté en 2014 au salon international de la beauté africaine, j’avais à peine 24 ans .personne ne me calculait j’attendais patiemment mon tour avec mon assistante je me fondais parfaitement à la foule jusqu’au moment où j’entame et je finis ma conférence, ma toute première d’ailleurs, là j’étais devenu une star, j’étais entourée, j’ai eu tellement de cartes et j’en ai tellement donné également. Conseil au débutant dans ce domaine Ne vous précipitez pas dans ce milieu juste parce que c’est devenu le nouveau métier à la mode, c’est un beau métier certes mais il a plusieurs revers, prenez en conscience avant tout. Formez-vous au quotidien, il n’y a que comme ça que vous allez vous améliorer. Persévérez car rien n’est facile au début.


Interview MASHA AKRE


Interview GILLES TOURE

Interview FATOU DIABY FATOU DIABY Bonjour, avant tout présentez-vous à tous nos chers lecteurs. Bonjour cher tous, Je suis Fatou ‘’Ninnin ‘’ Diaby, bloggeuse et maquilleuse ivoirienne. Alors pour entrer dans le vif du sujet, parleznous de ce qui a créé la passion du maquillage en vous. Tout a commencé quand, après avoir passé un moment dans la dépression, j’ai décidé de me reprendre en main et de réapprendre à être coquette. Au départ, me maquiller se limitait à mettre du « gloss ». A cette époque, je me suis dit que si je décidais de changer je ne ferai rien à moitié. J’entrepris donc « taper dans la barre de

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recherche YouTube » : comment se maquiller comme une pro. J’ignorais qu’en lançant cette recherche, j’entrerai dans un nouveau monde qui me permettra d’avoir une nouvelle passion qui est un art à part entière. A voir votre réponse nous nous efforçons de vous demander donc, à quel point pouvons-nous estimer votre amour pour ce domaine d’activité ? (Rire…) Je ne saurai estimer. Je dirais infini. Je suis devenue une vraie ‘’Beauty Junkie’’ et je ne cesse à chaque fois de chercher à me perfectionner et à apprendre.


Ce métier se voit un métier noble certes, mais pouvez-vous nous dire si Oui, ce domaine d’activité nourrit son homme ? Je dirai Oui, ce domaine nourrit bien son homme. Certains vivent de cette activité. Mais pour le moment elle est mon activité secondaire. Il faut juste, comme tout business, avoir un bon plan et une vision dynamique. Parlons de votre make-up que vous nous avez proposé, qu’est-ce que vous avez voulu mettre en avant à travers ce maquillage ? Ce make-up… Il peut être interprété de 2 manières : - D’une part, il parle des personnes ‘’fausses’’ à 2 visages qui sont hypocrites dans l’âme. - Et d’une autre, il vous dit, surtout aux hommes, ne vous fiez pas aux apparences, sous un beau maquillage se cache peut-être votre pire cauchemar… Vos plus beaux jours dans le domaine du maquillage J’ai eu la chance de découvrir ce métier sous plusieurs angles. Mise à part le service

classique qui est de maquiller les particuliers, j’ai participé à l’aventure ‘’l’Afrique à un Incroyable Talent’’ en tant que maquilleuse pour Maybelline New York et j’ai maquillé en coulisse pour la 2ème édition du festival N’Zassa Mode. Et pour couronner le tout, les magnifiques covers de BTendance sur lesquelles j’ai collaboré. Avez-vous une anecdote à nous raconter concernant ce domaine ? Je vais plutôt donner 2 conseils : - Aux futures mariées, la prière sera votre meilleure dame de compagnie. - Aux hommes, quand vous êtes en couple, évité de draguer les maquilleuses et surtout en vous faisant passer pour des célibataires, vous ne connaissez pas toutes leurs clientes… Nous sommes au terme de notre rencontre, avez-vous un conseil au débutant dans ce domaine ? Si vous êtes débutant la passion et la patience doivent être vos meilleurs alliés car votre foi et votre enthousiasme seront mis à l’épreuve.


Interview GILLES TOURE

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KENZO CELEBRE LA JEUNESSE NIGERIANE

Décidément les directeurs artistiques de

Kenzo, Carol Lim et Humberto Leon, ne cessent de nous surprendre. Ils viennent de dévoiler une nouvelle vidéo splendide et puissante sur laquelle ils ont collaboré avec un trio d’artistes nigérians. Le réalisateur Akinola Davies Jr, la photographe Ruth Ossai et le styliste Ibrahim Kamara qui a réalisé la campagne printemps-été 2017. Cette nouvelle campagne s’intitule «Gidi gidi bu ugwu eze», un proverbe igbo signifiant «l’union fait la force». Le court-métrage

(disponible en ligne) a été entièrement filmé au ralenti – un parti pris qui apporte de la douceur, de la force et l’unicité qui semblent définir cette communauté. C’est avec du strass sur le front, des couleurs chatoyantes et un goût prononcé pour un style mêlant kitsch et modernité que les protagonistes nous invitent à découvrir leur univers. On est plongé dans un monde coloré qui lie à la perfection futurisme et tradition, kitsch et contemporain, ainsi qu’excentricité et humilité. La jeunesse nigériane, et plus particulièrement celle de la ville de Nsukka,

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située à l’est du pays est ici célébrée. “Nous voulions nous concentrer sur les corps noirs et juvéniles des Nigérians, capturer ces âmes célébrant les traditions et la culture igbo pour montrer que dès lors que l’on s’implique dans la célébration d’une culture il en ressort quelque chose de beau.” explique Akinola Davies Jr et le pari est réussi.

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Ce projet inédit lance également le premier numéro de Kenzo Folio, un trimestriel consacré aux projets éditoriaux de la marque, mené par Akinola Davies Jr. qui a imaginé ces œuvres autour de la dernière campagne été 2017 Kenzo. Pour cette occasion, les boutiques Kenzo de Paris et Londres ont aménagées des galeries éphémères pour présenter les clichés de la photographe Ruth Osai.


Culture

PHOTOGRAPHIE

AFROS IN SAN JUAN : L’INSTAGRAM ET

LE HASHTAG DEDIÉ A LA POPULATION NOIRE DE PORTO RICO

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Culture

PHOTOGRAPHIE

Originaire du Vénézuela, Valérie Moreno a quitté Montréal pour s’installer avec son compagnon sur l’île de Puerto Rico en 2013. Professeur de français et d’anglais à temps partiel, elle pratique la photographie en amateur - mais non sans talent - pour documenter les cheveux bouclés et crépus vus au quotidien dans les rues de San Juan à Puerto Rico. Avec le compte Instagram Afros in San Juan, elle célèbre l’héritage africain de l’île et rend visible une partie de la population. Projet débuté en août 2016, il a une dimension politique et sociale importante dans un pays où la population noire n’a qu’une image médiatique stéréotypée et est souvent rendue invisible. «This project exists in order to give visibility to the afro-latino beauty that you come across daily on the streets of San Juan, Puerto Rico and beyond.» : voilà l’idée qui résume l’existence de ce projet. A peine arrivée sur l’île, Valérie Moreno était surprise par l’étendue de la diversité raciale présente à Porto Rico. La raison de tout cela ? Son manque d’information mais surtout parce que l’image de la population porto-ricaine dans les films et la pop culture ressemble beaucoup à Jennifer Lopez. Ce projet, c’est une façon pour elle de participer à l’évolution des représentations et des mentalités des personnes qui résident en dehors de l’île. Son travail montre également la diversité, la beauté et les talents dont recèle cette île des Caraïbes.

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Pays où plus d’un quart de la population est noire et métisse, où il n’y a pas de représentant.e politique noir.e à la chambre représentative et où les afro-portoricains sont perçus comme des étrangers, ce travail est une initiative nécessaire pour penser différemment et déconstruire les mythes et clichés qui ont la peau dure autour de cette population. Les photos prises dégagent des portraits captivants mêlant les femmes et leurs cheveux naturels avec les couleurs vibrantes des rues de San Juan. Une certaine complicité se tisse avec chaque modèle car toute personne qui passe sous son objectif est interviewée. Ce travail personnalisé permet également à Valérie Moreno de prendre de la distance car n’étant pas afro-descendante, elle souhaite malgré tout laisser derrière elle un héritage qui a du sens. “I simply want to document the people I’ve seen around me and their words, so that when people look back at this generation and our contributions, they remember some of the beautiful, real faces that were here at this point in time. Because, why should a black person be a hidden figure in their own country?” Avec Afros in San Juan, les afro-portoricains et leur cheveux commencent enfin à avoir l’attention qu’ils méritent. Ce compte Instagram a d’ailleurs tapé dans l’oeil du compte Instagram du magazine Teen Vogue.


Interview GILLES TOURE

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Interview GILLES TOURE

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Culture

ART CONTEMPORAIN

LA FONDATION LOU

SE MET A L’HEURE A

L’art

contemporain africain poursuit sa conquête de la capitale française en s’exposant à la Fondation Louis Vuitton. Du 26 avril au 28 août 2017 « Art/ Afrique : le nouvel atelier » réunit deux expositions. La première, « Les Initiés » présente pour la première fois en France une sélection d’oeuvres issues de la collection d’art contemporain de Jean Pigozzi. Quinze artistes y sont représentés parmi lesquels le photographe malien Seydou Keïta, le peintre congolais Chéri Samba et le sculpteur béninois Romuald Hazoumè. Jean Pigozzi a commencé à constituer cette collection dès la fin des années 1980 à l’aide du marchant d’art André Magnin. A l’époque, l’homme d’affaires souhaitait constituer une collection d’oeuvres contemporaines d’artistes vivant et travaillant en Afrique subsaharienne. Les oeuvres présentées à la Fondation Louis Vuitton ont été réalisées entre 1989 et 2009. La seconde exposition « Etre là » est un focus sur l’Afrique du Sud et son dynamisme artistique. Exposition collective, elle présente seize artistes contemporains incarnant trois générations. Les pionniers comme David Goldblatt, William Kentridge, David Koloane et Sue Williamson, qui bénéficient aujourd’hui d’une stature internationale et jouissent d’une grande influence sur les jeunes artistes grâce à leur engagement socio-politique.

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UIS VUITTON

Culture

ART CONTEMPORAIN

AFRICAINE

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Culture

ART CONTEMPORAIN

Une deuxième génération, née dans les années 1970, représentée par les artistes que sont Nicholas Hlobo, Moshekwa Langa et la photographe Zanele Muholi. La troisième génération est née dans les années 1980. Leurs œuvres reflètent de nouveaux enjeux identitaires liés à la période post-apartheid (1994 à nos jours) tels Jody Brand, Kudzanai Chiurai, Lawrence Lemaoana, Thenjiwe Niki Nkosi, Athi-Patra Ruga et Kemang Wa Lehulere. Utilisant des médium différents pour exprimer leur créativité (installations, photographies, peintures, œuvres textiles, vidéos…), ces artistes réinterprètent l’histoire, écrite

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notamment pendant la colonisation. Parallèlement, ils s’inscrivent dans le présent en allant au-delà de la race, de la couleur et du genre. Affranchie du militantisme de leurs ainés et impulsant un nouvel activisme, cette génération d’artistes tire profit d’une ouverture internationale pour affirmer et revendiquer une identité spécifique noire et sud-africaine qu’elle contribue à redéfinir. La visite se termine sur une présentation d’oeuvres de la collection Louis Vuitton liées à l’Afrique, selon un propos élargi au-delà du continent africain incluant des artistes qui travaillent hors de leurs pays d’origine ainsi que des artistes afro-américains.


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Culture

EXPOSITIONS

L’AFRIQUE S’INVITE DANS LE MOIS DE LA PHOTO DU GRAND PARIS

L

a photographie africaine ne cesse de faire parler d’elle ces derniers temps à Paris. Après Art Paris Art Fair - événement qui s’est tenu au Grand Palais du 30 mars au 2 avril - qui conviait cette année l’Afrique en invité d’honneur, un deuxième rendez-vous international consacré à la photographie fait une belle place aux photographes africains : le Mois de la Photo du Grand Paris. Festival ancré dans le paysage culturel parisien depuis sa création en 1980, il est organisé cette année dans 36 communes de la région parisienne et 96 expositions sont au programme tout au long du mois d’avril. Festival résolument ouvert sur le monde, 4 expositions ont comme sujet le continent africain et/ou ses habitants.

FACE A FACE de Laurence PRAT Laurence Prat photographie Zanele Muholi. Zanele Muholi, photographe sud-africaine militante LGBT devient à son tour sujet d’une série de 21 portraits illustrant sa personne et son oeuvre. Laurence Prat photographie souvent des personnes engagées comme des féministes, des écrivaines ou des intellectuelles. Elle a rencontré Zanele par une amie commune lors de Paris Photo en 2011. Soutenue par la galerie Stevenson de Johannesburg, Zanele Muholi réalise des portraits de sa communauté : noire, lesbienne et transsexuelle afin de rendre visibles les invisibles. Si vous êtes sur Paris : Studio photographique Laurence Prat, 43 Rue de la Plaine, 75020 Paris. Du 6 au 30 avril 2017.

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AFRIQUES CAPITALES Exposition collective organisée dans le parc de la Villette, une trentaine d’oeuvres sont présentées tel un parcours disséminé à travers le parc. Cette exposition dans le cadre du Mois de la Photo vient en complément de celle organisée dans la Grande Halle de la Villette jusqu’au 28 mai. On visite cette exposition comme on déambule dans une ville-monde utopique où chacun trouvera un repère. Sont exposées, entre autres, des oeuvres d’Hassan Hajjaj (artiste marocain), Pascale-Marthine Tayou (artiste camerounais), du photographe sud-africain Zwelethu Mthethwa, l’artiste franco-algérienne Katia Kameli ou encore l’artiste ivoirien Ouattara Watts. Véritable exposition-expérience, des artistes issus des quatre coins du continent sont exposés. Si vous êtes sur Paris : Grande Halle de la Villette, 75019 Paris. Du 29 mars au 28 mai 2017.

NAMSA LEUBA de Namsa Leuba De mère guinéenne et de père suisse, Namsa Leuba travaille ici sur la mise en scène des corps dans la nature afin d’interroger la représentation de l’identité africaine à l’aide d’accessoires, de couleurs et de gestuelles. Riche d’un double héritage, son travail s’inscrit dans une démarche personnelle où elle croise éléments traditionnels et regard occidental. Si vous êtes sur Paris : galerie In Camera, 21 rue Las Cases, Paris. Du 6 avril au 27 mai 2017.

BLACK EYES de Denis Rouvre Le portraitiste Denis Rouvre, dont le travail est souvent lié au monde du sport, a réalisé une série de photographies intitulée Lamb sur les lutteurs au Sénégal. Pendant cette exposition, d’autres séries sont également présentées : une sur les rugbymen du XV de France ainsi qu’une sur les lutteurs au Japon. Si vous êtes sur Paris : Hélène Bailly Gallery, 25 quai Voltaire, 75007 Paris. Du 31 mars au 13 mai 2017.

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