BTENDANCE NOVEMBRE 2019

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Interview GILLES TOURE

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REDACTEUR EN CHEF Sharon FACOUNDÉ DIRECTEUR ARTISTIQUE Patrick Edooard KITAN RESPONSABLE CRÉATIF Daniel JURADO PHOTOGRAPHES PIMI, JEAN Goun REPORTERS ET PIGISTES Loane ALONZO, Carolyne ASSEMIAN, Sharon FACOUNDÉ, Patrick Edooard KITAN, Etser EMMANUEL Merci aux marques et Boutiques: NIKAULE, COULEUR CONCEPT, CURVILICIOUS, J’AI DIT OUI, TONGORO www.btendancewebzine.com NOVEMBRE 2019

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edito C’est la rentrée chez Btendance et, ce mois-ci, nous vous mettons

dans l’ambiance ! Une ambiance de découvertes, de cultures et bien entendu de tendances. Dans ce numéro, nous vous emmenons à la rencontre de 4 jeunes femmes toutes aussi inspirantes les unes que les autres. Musique, Mode, Entertainment, elles ont, chacune, su se démarquer dans leurs domaines respectifs malgré la difficulté de la tâche et entendent bien continuer sur cette lancée. Vous découvrirez leurs parcours et leurs objectifs futurs ainsi que leurs analyses sur leurs différents secteurs d’activité et l’avenir de ceuxci. Nous vous emmenons également en immersion dans le domaine de l’art visuel à travers une rétrospection des œuvres singulières du photographe Hassan Hajjaj et en vous mettant dans le bain de la prochaine édition des Rencontres de la photographie à Bamako. Un numéro de découvertes, découverte de la dernière collection croisière de Dior mais aussi et surtout découverte du nouveau visage de Btendance. Sharon FACOUNDÉ

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SOMMAIRE

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11 / Jahelle be Flehmi

17 / La mode a Nikaule

20 / Pretty Little Gem

26 / Arafat

32 / Oryah Creations

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36 / The world of Paola

45 / Fabienne Dervain

53 / Hassan Hajjaj

59 / Rencontres Africaines de la Photographie

61 / DIOR x UNIWAX

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Interview JAHELLE

JAHELLE BE FLEHMI

Bonjour Jahelle, comment vous portez-

vous après votre concert événement ? Bonjour BTendance, je me sens comme sur un petit nuage. Ce concert a vraiment été l’un de mes meilleurs moments de scène en cette année 2019. C’est le deuxième que vous avez réalisé, qu’est-ce qui a fait la différence ? C’est important de noter qu’il y a eu plusieurs showcases de présentation pour l’album BE FLEHMI depuis mai 2018 au Sofitel Hôtel ivoire. Ensuite il y eut le Bao café, la Fabrique culturelle et la Casa, entre autres. L’institut français est, pour ainsi dire, le tout premier concert en terme de salle de ce standing. Je ne pourrai pas dire exactement ce qui a

fait la différence. C’est peut-être la prise de risques, le travail, le soutien indéfectible de ma fan base ou la providence. Toujours estil que je suis vraiment heureuse que tout se soit bien passé. Nous avons joué à guichet fermé, ce qui me fait comprendre qu’il y a de véritables fans de ma musique à Abidjan et qu’ils sont nombreux. Ça fait chaud au cœur. La musique vous a boosté depuis plusieurs années. Avec le recul, qu’est-ce qu’elle vous apporte aujourd’hui ? La musique me soigne, m’équilibre. J’espère que j’arriverai à transmettre mon amour pour la musique à un maximum de personnes afin

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Interview JAHELLE

qu’elles puissent ressentir le bien fou qu’elle me procure. D’un autre côté, la musique est un véritable métier et un puissant canal d’échanges et de partage. Votre dernier album est sorti depuis un moment déjà, de quoi parle-t-il et qu’estce que vous souhaitiez apporter à ceux qui l’ont acheté ? Mon album, c’est mon bébé, c’est la somme de mes différentes influences. Cet album parle d’amour, de l’impact négatif que peut avoir l’argent dans les relations interhumaines, de l’acceptation de soi et de ses origines, du gentleman et divers autres sujets. Aux mélomanes, j’espère leur apporter un maximum de conseils, de réconfort, d’émotions et de partage. Le Jazz est un genre musical très peu populaire en Côte d’Ivoire, comment avezvous réussi à vous imposer avec ce style durant toutes ses années ? Je ne dirai pas encore que j’ai réussi à m’imposer. On y travaille et il y a encore du chemin. D’ailleurs, merci à BTendance qui

contribue fortement à la promotion de ce genre musical et des artistes. Sachez que Le Jazz est certes une musique peu populaire ici, mais elle est beaucoup pratiquée en underground. Chacun a son « bonijazz » (mon jazz). A l’écoute, beaucoup ignorent encore ce que c’est que le jazz ou pour la plupart se font une idée très éloignée de ce que c’est mais en réalité, le jazz est partout. C’est un genre musical très libre qui peut être associé à tout courant, comme l’afro soul, le hip hop, la musique traditionnelle, l’afrobeat (dans mon cas). On espère le porter encore plus haut et au-delà des frontières. Quels sont les objectifs de Jahelle, le MASA EN 2020... et une tournée ? Pour 2020, le MASA, j’ai juste hâte d’y être. On a en perspective la sortie de singles, de clips, encore des scènes, des collaborations et des voyages. Surtout un deuxième album, pourquoi pas ? Wait and see ! Merci Jahelle

Photographe: PIMI Directeur artistique: Patrick Edooard Bijoux: Bee’S Tenues: CURVILICIOUS, YALERRI, NACKISSA MUA: Raph Métamorphose

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La mode à Nikaule Photographe: PIMI Directeur Artistique: Patrick Edooard Mannequins: Ariel & Yoan

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PRETTY LITTLE JEM Interview

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Photographe: PIMI Directeur artistique: Patrick Edooard Mua: Raph Métamorphose Tenues: J’AI DIT OUI Bijoux: ORYAH

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Interview JEMIMA

Bonjour

Jemima, nous sommes avec vous dans le cadre de votre interview pour la couverture du mois de novembre, comment vous sentez-vous ? Bonjour BTendance, Je suis hyper contente et honorée d’être en couverture pour ce mois d’octobre, qui est d’ailleurs mon mois d’anniversaire. 2018, vous avez été élue 1ère Dauphine Miss Côte d’ivoire. Votre mandat a pris fin il y a quelques mois, quel bilan en faitesvous ? Mon mandat m’a permis de vivre des expériences uniques et inoubliables, de faire des rencontres exceptionnelles et bien sûr de représenter mon pays que j’aime tant. Qu’est-ce que ce concours vous a apporté en terme d’opportunités ? Ma notoriété est passée d’artiste danseuse à personnalité publique, ce qui m’a value de plus gros contrats publicitaires, des rencontres exceptionnelles qui ont débouchés sur des business talks assez intéressants. Donc, la plus grande opportunité, c’est le titre. Avez-vous pu réaliser vos objectifs ? Je dirais que non. Pas tous, en tous cas. L’objectif principal était d’être la Miss CI 2018 (Lol). Mais le sous objectif était de pouvoir représenter mon pays à l’international et je suis bien contente d’avoir été choisie pour cette mission. Une chose est sûre, dans la vie, il est primordial de se fixer des objectifs mais pas nécessaire de les atteindre. Le plus important, c’est le processus de travail qu’on se fixe pour atteindre ces objectifs,

celui-ci ne sera jamais perdu. Avez-vous des choses à déplorer, principalement durant votre parcours de 1ère Dauphine à Candidate au titre de Miss Internationale ? Je ne remercierai jamais assez l’équipe personnelle qui était composée de mes amis et ma famille. Les plus grands soutiens logistiques et financiers venaient d’eux. Avez-vous conscience d’être aujourd’hui un modèle pour de nombreuses jeunes filles ? Je le remarque avec les messages que je reçois. C’est très flatteur ! Et je suis contente que mon parcours puisse inspirer. J’aimerais et j’espère pouvoir faire plus pour les guider. Comptez-vous études ?

vous

focaliser

sur

vos

Je continue mes études dans l’ingénierie pétrolière et je travaille en tant que chargée de comptes dans l’entreprise financière Abidjan.Net. Mais j’ai plusieurs autres activités, notamment dans le social. Avec le comité Miss CI, nous avons eu un projet social commun, dans un centre de maternité, avec le quinté 2018. Aussi, avec Unicef, nous prévoyons une action sociale pour la journée de l’enfance afin de mettre en avant la voix des tous petits, le 20 Novembre prochain. Personnellement, j’aimerais mettre sur pieds, un projet social focalisé sur la jeune fille, l’éducation scolaire ou l’apprentissage de métiers, le développement de la confiance en soi et l’intégration dans le milieu professionnel. Bonne Continuation Jemima.

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Arafat DJ : Légende urbaine en Côt

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e de la musique te d’Ivoire Le

12 Août 2019, Arafat DJ nous quittait à seulement 33 ans. Ce jeune débrouillard qui a fini par écrire son nom dans l’histoire culturelle de son pays avait pourtant toute la vie devant lui. On le croyait tous immortel. En fait, il avait lui-même déclaré avoir plus de 100 ans de protection. Hélas, grande fut la surprise de savoir qu’il n’était pas si invincible qu’il en avait l’air. Une enfance tumultueuse Houon Ange Didier, de son nom à l’état civil, est né le 26 janvier 1986. Son père, Houon Pierre (Wompy) était lui-même artistemusicien et ingénieur de son. Il avait à son actif six albums et était avec Marcellin Yacé, acclamé pour sa virtuosité. Batterie, clavier, percussions, … cet « homme-orchestre » a filé la fibre artistique et musicale à son fils Arafat DJ. Sa mère, Tina Glamour (ou encore Tina Spencer) quant à elle, aussi artiste chanteuse était plutôt critiquée. En effet, elle était réputée pour ses spectacles obscènes entre dénudement et mimiques de l’acte sexuel dans les années 90. Aujourd’hui encore, cette femme fait parler d’elle par son franc-parler et son caractère bien trempé. Arafat a donc grandi dans un milieu artiste. Toutefois, délaissé par des parents absents entre tournées et studio, il se retrouve livré à lui-même et enclin au banditisme dès l’âge de 11 ans. Dans les années 2000, il se retrouve à faire le DJ dans l’un des plus grands maquis ivoiriens, le Shangaï. Là, il est repéré par le producteur, Roland le Benguiste. C’est ainsi qu’il sort en 2003 « Hommage à Jonathan ». Cette chanson avec son célèbre « gricatta

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pan pan » devient un tube et fait asseoir Arafat à la table des artistes ivoiriens. La révolution du Coupé-décalé et naissance d’une légende Après avoir rallongé un séjour en France de manière illégale en 2005, DJ Arafat est rapatrié en Côte d’Ivoire. Entre temps, il avait fait sorti quelques singles comme « Ma chérie faut pas pleurer » qui lui ont permis de maintenir son nom dans les esprits des ivoiriens. L’année 2008 marque son grand retour sur la scène ivoirienne mais aussi le début d’une révolution du genre urbain qui a fait danser les ivoiriens et fait oublier la guerre en 2002. Arafat collabore avec Debordo et sort « Kpangor ». C’est un nouveau concept de danse qui nait mais aussi un grand changement dans le genre qui devient un peu plus rock et hardcore avec des « roukasskass (jeux de batterie / boite à rythme) désordonnées ». Dans un laps de temps, il enchaine les tubes et les atalakus (freestyle) qui retentissent dans les maquis et boites de nuit. « Lèbèdè », « 25 25 Arachide », « 202 », « Bouddha », « Zrôpôtô », « Djessimidjéka » … des titres qui se sont enchaînés et on fait de DJ Arafat, l’un des artistes les plus populaires de Côte d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest. Dès lors, l’univers du coupé décalé a complètement changé. Les prestations scéniques sont accompagnées de danseurs qui effectuent des pas de danses dignes de cascadeurs ou tels des breakdancers. C’est aussi la prolifération des onomatopées incompréhensibles chantées uniquement

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pour l’ambiance, des textes trash un peu comme avec le Hip-Hop. Le 13 août 2010, il devient le 1er DJ artiste du coupé-décalé à faire un concert en solo dans la plus grande salle de Côte d’Ivoire qui est le Palais de la Culture d’Abidjan. La popularité d’Arafat dépasse les frontières. En 2012, il reçoit deux prix : celui du meilleur artiste africain de l’année et celui du meilleur artiste masculin de l’Afrique de l’Ouest au Kora Awards. Un sacre qui le positionne comme un ambassadeur de la musique africaine dans le monde. Il multiplie les collaborations avec des artistes panafricains : Davido, J-Martins, Toofan, Fally Ipupa… Il s’impose également en France avec « Oulala » en collaboration avec Mokobé. En 2015, il remporte le titre d’artiste africain le plus influent à l’international par Forbes Afrique et TRACE Africa. Il crée la Yôrôgang, une structure de production et d’événementiel comportant de jeunes artistes comme Ariel Sheney qu’il prend sous son aile. Frasques d’un jeune sous les feux des projecteurs Arafat DJ est un vrai « bad boy ». C’est un peu une suite logique vu l’enfance qu’il a eu. Cependant, étant sous les feux des projecteurs, il est clair que cela allait considérablement nuire à son image publique. Il est devenu dès lors, un artiste qu’on aimait et détestait à la fois ou un artiste qu’on adorait détester. En effet, il a plusieurs fois été sujet plusieurs polémiques. L’une des plus importantes est la vidéo dans laquelle on le voit casser une assiette sur la tête de son ancienne campagne Alexia Vody qui, finalement a décidé de ne pas porter plainte contre lui. On lui reprochait


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aussi de faire un peu trop de bruits partout il allait, ses conduites hasardeuses à moto et ses nombreux clashes. Pour beaucoup, Arafat n’était pas un modèle et n’avait pas une image éducatrice. C’est ce qui lui a valu d’être banni de l’émission ivoirienne pour enfants « Wozo vacances ». Roi contesté et difficulté à rester dans le coup Vers 2015, avec la venue et la popularité de Serge Beynaud qui s’accroît, le trône d’Arafat devient on ne peut plus fébrile. Pour cause, la population se laisse de plus en plus séduire par un coupé décalé plus posé et mélodieux proposé par son rival ; que par cette version hardcore qui était venu révolutionner le genre. Ses chansons à lui, perdent l’efficacité qu’elles avaient dans le temps. Arafat se met dès lors à dos et clash tous ceux qui pourraient le détrôner. Durant des années, il multiplie les clashes avec plusieurs artistes tels que Serge Beynaud, son ex-partenaire de scène Debordo, Franky Dicaprio, et plus récemment avec Ariel Sheney son ex-poulin de la Yorogang… Entre stratégie marketing

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et réelles querelles, au moins Arafat continue de faire parler de lui. Côté musique, Arafat signe avec Universal Africa. Il essaie de se réinventer et faire montre de polyvalence en incorporant plusieurs styles à son coupé décalé : du reggae à la trap. Ce qui n’est pas toujours au goût des mélomanes. Même si, ayant une grande fanbase très farouche qu’il appelle la « chine », Arafat perd un peu la côte chez les mélomanes. Il sort dans la foulée, entre 2016 et 2018 quelques chansons qui fonctionnent bien comme « Agbangnan », « Kpadoompo » … et d’autres single qui ne rencontre pas de gros succès tels que « Mouvement Patata », « Dangereux ». Son mouvement Trap Décalé, un peu construit de manière hasardeuse ne rencontre pas un franc succès. En 2017, plusieurs membres de la Yôrôgang le quittent et Arafat doit y faire face. Fin 2018, il sort son premier album « Renaissance » avec le major Universal duquel est extrait le tube « Dosabado ». La réception de cet album reste mitigée. Pour beaucoup, Arafat n’a plus grand-chose à montrer ; et des sorties telles que « Lekilé » ou « Moto Moto » viennent en quelque sortes confirmer cet avis. En 2019,


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il annonce sa tournée Moto Moto Tour dont l’une des dates importantes est le 27 juillet, jour de son concert au stade d’Angré. Rien ne se passe comme prévu : entre manque d’accompagnement et refus d’affichage sur certains panneaux de la ville ; Arafat crie au boycott. Un Adieu prématuré, un vibrant hommage gâché par la Chine La tournée de DJ Arafat ne se déroule pas comme prévu. Elle n’a pas le succès auquel il était habitué. Le 10 Août 2019, DJ Arafat participe à ce qui sera son dernier concert ; à la même date que celui du groupe de rap Kiff No Beat. Un autre fiasco auquel la star du coupé décalé devra faire face. Hélas, il est victime d’un accident de moto dans la nuit d’après, et décède le 12 Août 2019, à seulement 33 ans. Les témoignages partagés des derniers instants de DJ Arafat le montre terriblement affecté par cet échec. Pour certains, ce dernier « enjaillement » sur sa moto était pour lui une échappatoire. Peutêtre cherchait-il à en finir ? Cette nouvelle a endeuillé la nation entière. La Côte d’Ivoire

venait de perdre une icône. Même ceux qui disaient ne pas l’aimer ont forcément été touché par ce départ. Sur la toile, on voit pleuvoir des vidéos de lui qui montraient un jeune homme drôle, qui n’arrêtait pas de faire rire son entourage et un père aimant envers ses enfants. Parce que derrière son attitude de bad boy et ses frasques, se cachait un grand « enfant » qui aimait la vie et qui savait donner de la joie et de l’amour aux autres. Un concert géant diffusé en direct a été organisé en son hommage. Tout était tellement beau ; mais c’était sans compte sur le fanatisme des chinois qui, voulant s’assurer que leur idole était bel et bien vivante, sont allés jusqu’à profaner sa tombe. Ce fut un bien sombre moment qui a fini par ramener la « chine » à l’évidence. La meilleure suite qu’on aurait imaginé après ses échecs était une petite pause, le temps de peaufiner sa recherche musicale et son fameux Trap Décalé ; mais le destin en a décidé autrement. Arafat DJ par en nous laissant non seulement un héritage musical, mais aussi son histoire et des leçons à en tirer. C’est clair qu’il nous manquera tous.

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ORYAH CREATIONS

Oryah Creations Photographe: PIMI MUA: RAPHAËL MÉTAMORPHOSE Directeur Artistique: Patrick Edooard Tenues: ARLETT Bijoux: ORYAH Mannequin: Ines

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Interview PAOLA AUDREY

The world of Paola Photographe: PIMI MUA: RAPHAËL MÉTAMORPHOSE Directeur Artistique: Patrick Edooard Tenues: ILARÉ, CURVILICIOUS, YALERRI Bijoux: BEE’S ORYAH Lieu: L’IMPRÉVU

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Interview PAOLA AUDREY

Bonsoir Paola Audrey, nous nous revoyons 3 ans après votre première interview pour BTENDANCE, que s’est-il passé depuis tout ce temps ? Quel bilan faites-vous de ces 3 années écoulées ? Bonjour BTENDANCE, effectivement ça fait trois ans. Pour le bilan, je dirais que j’ai passé trois années instructives, à travailler sur différents projets, à voir quels étaient les secteurs qui m’intéressaient, ceux que j’avais envie de développer et ceux, finalement, que je n’avais pas envie d’explorer plus que ça. En somme, ça a été trois années chargées mais avec un bilan positif. Vous avez réussi à vous imposer dans le milieu de la mode et de l’Entertainment depuis plusieurs années. Qu’est-ce qui vous motive au quotidien et vous permet d’atteindre vos objectifs dans ces domaines ? Je ne sais pas si j’ai réussi à m’imposer, mais disons que le fait d’avoir commencé il y a un moment me donne une certaine consistance. Ce qui me motive au quotidien, c’est ma vision. Je l’ai depuis que j’ai démarré, donc j’essaie peu à peu de poser les jalons les uns après les autres. Bien évidemment, ça comprend entre autres d’apprendre et me former au quotidien, ne pas prendre les choses pour acquises. Pour l’instant, ça fonctionne plutôt bien, donc on espère que ça va continuer dans ce sens. 2019 est particulièrement l’une de vos meilleures périodes, vous supervisez le Navire MTV SHUGA BABI en Côte d’Ivoire, vous avez été récompensée par FORBES, vous avez travaillé avec les meilleurs dans le domaine du spectacle et de la musique, vous produisez et animez une émission diffusée par TV5 MONDE Afrique. Avezvous une fois pensé que vous n’y arriveriez pas et que les choses allaient être plus

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difficiles ? Comment percevez-vous ce succès ? Je fais très attention avec les termes « réussite » et « succès » me concernant, parce que c’est très relatif mais effectivement, les choses vont dans le sens que je souhaite. C’est vrai que l’année 2019 a été une année exceptionnelle pour moi. Ceci dit, ce n’est pas vraiment un hasard, mais plutôt le retour de plusieurs années d’investissement dans ce que je fais. Il y a probablement eu un déblocage à un certain niveau et quand on a passé certaines étapes, les choses deviennent en principe un peu moins difficiles à gérer. Ai-je déjà pensé que je n’y arriverai pas ? Bien sûr. Mais question de personnalité, je suis encore là. Je n’abandonne pas facilement, sauf si j’ai l’impression d’avoir tout essayé ou que j’estime que la situation ne m’apportera rien. Sinon, si j’y crois dur comme fer, je n’abandonne pas, quitte à devoir me renouveler ou me réinventer s’il le faut. C’est ma vision sur le long terme qui m’aide à tenir quand les choses ne vont pas forcément dans le bon sens. La musique Africaine continue de gravir les échelons et s’impose de plus en plus comme un genre musical majeur... Beyoncé, Chris Brown et j’en passe l’ont compris ? Quelle est votre analyse sur ce phénomène ? Peut-on parler de boom ? La musique Africaine qui devient internationalement populaire, il faut savoir que ce n‘est pas une nouveauté en soi, c’est un peu cyclique. Ça a été le cas dans les années 70/80 aussi donc c’est quelque chose qui part et revient mais ça prouve que la culture Africaine a vraiment un attrait qui va au-delà du continent. Je peux dire que la culture Africaine peut s’adresser à la planète entière, c’est une source d’inspiration, c’est un vivier d’idées pour tous les créatifs. Dans l’absolu, je ne suis pas surprise que des


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personnalités internationales, des artistes reconnus mondialement s’en inspirent. Je pense aussi que c’est une question de tendance. Ma lecture, c’est que de temps en temps, les tendances musicales dominantes s’essoufflent un peu ; la pop occidentale peut commencer à manquer d’originalité et dans ce cas-là, certains artistes iront chercher d’autres sonorités, d’autres couleurs à ajouter pour avoir un style un peu plus différent. Dans ce sens, on peut parler de la musique africaine comme on peut parler de la musique latine, caribéenne (notamment jamaïcaine) aussi qui a été tendance pendant un certain temps. Au-delà de la dimension commerciale, il ne faut pas oublier que la diaspora joue également un rôle crucial pour ce qui est de mettre la culture Africaine. Qu’est-ce qui manque à la Côte d’Ivoire à ce stade ? Déjà partons du plan local, parce qu’avant qu’un style musical ne devienne international au point d’intéresser les artistes de renom, on commence par le marché local. Il faut d’abord que ce soit très consommé localement, ensuite que les Africains hors de la Côte d’Ivoire s’en chargent et en fassent la promotion. Ensuite la diaspora, et enfin, le public international. Ça a déjà été le cas pour la Côte d’Ivoire, le coupé-décalé s’est très bien exporté. Il n’est pas arrivé au niveau de l’Afrobeats Nigérian en terme d’impact, mais c’est pour d’autres raisons qu’on pourrait évoquer. De mon point de vue, en Côte d’Ivoire il y a un manque de renouvèlement artistique. Si on compare à l’Afrobeats, on voit qu’il y a de nouveaux artistes qui émergent chaque année et pas qu’un ou deux, mais une dizaine. Le volume de production sortant du Nigeria est très élevé, ce qui multiplie les

chances que ce genre s’exporte. Localement en Côte d’Ivoire, si je compare, la production est assez faible donc c’est à peu près les mêmes artistes - pas plus d’une dizaine - qui occupent la scène et ça se renouvelle très peu, on laisse peu de place aux nouveaux artistes ou aux nouveaux courants musicaux. Il n’y a pas beaucoup d’expérimentation sur le plan musical en Côte d’Ivoire non plus. Vous allez avoir à peu près le même type de sonorités (souvent parce que ce sont les mêmes beatmakers), le même type de clips (parce que ce sont les mêmes réalisateurs), les mêmes concepts (qui font du buzz à leur sortie mais dont la durée de vie ne dépasse pas un mois). La Côte d’Ivoire abrite des sièges de grandes maisons de disques, et c’est un pays incontournable dans le secteur du divertissement en Afrique francophone. Il y a plus d’infrastructures ici qu’ailleurs dans la sous-région, et le pouvoir d’achat est un brin plus élevé également. Je pense donc qu’en dehors de plusieurs problèmes qu’on peut évoquer, l’offre musicale devrait déjà se mettre à jour quantitativement et qualitativement. Vous avez une agence de communication, parlez-nous d’elle et quelles sont les actions que vous avez menées jusque-là ? Avec mon agence Pannelle&Co, on a commencé depuis 2013/2014. On a fait beaucoup de relations médias dans le domaine créatif, notamment le domaine musical. Ensuite, on a été approché par des entreprises et donc vers 2017/2018, ça a été du consulting pour des professionnels ou des formations politiques. Progressivement, on a glissé vers la production de contenu. On a pu travailler pour Yves Rocher, avec des influenceuses beauté de plusieurs pays Africains. On a également travaillé en début d’année sur la première campagne « Make up in the cities Africa » avec l’agence

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on revenait sur l’actualité culturelle Africaine. Ils nous ont commandé une saison entière qu’on vient de terminer. Aujourd’hui, Pannelle&Co va très clairement se concentrer sur quasi exclusivement la production et la vente de contenu. Ça sera notre cœur de métier, on est vraiment en train de se repositionner là-dessus. Les activités de conseils et de Relations publiques seront beaucoup moins présentes dans notre portefeuille client. On peut encore exceptionnellement faire quelques missions mais ça sera vraiment très sporadique, voire pas du tout, parce qu’on veut vraiment prendre l’axe production de contenu et pourquoi pas, à l’avenir, devenir une maison de production. Notre ambition est de faire du contenu digital, pourquoi pas télévisuel et aussi audio. Pour terminer, quels sont vos objectifs pour la nouvelle année qui va débuter bientôt ?

Webedia pour Maybelline. On a fait du talent management, donc du conseil sur le choix influenceuses. Une grosse partie de notre tâche consistait également à la prise de contact et la négociation contractuelle. Après cette campagne, on s’est concentrés sur la production de contenu original pour TV5 Monde Afrique. On a produit, réalisé et animé la première saison d’Afrique&Pop, qui est un format court pour les plateformes digitales de TV5 Monde Afrique, dans lequel

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Les objectifs, je viens un peu de les citer. On est en ce moment sur la préparation de pitch d’émissions pour quelques diffuseurs à qui on doit les présenter. 2020 sera principalement consacré à la production d’une émission d’une part, et d’autre part, enfin organiser des masterclass puisque ça fait quelques temps qu’on me réclame d’en faire sur certains sujets (Marketing d’influence, création de média, etc.). Les ateliers de formation pour les créatifs sont en préparation pour l’année prochaine également. Un premier test a lieu bientôt, avec un workshop qu’on organise avec un scénariste professionnel qui expliquera comment écrire une série, comment la vendre, comment faire du placement de produits, etc. Ce sera un premier test pour l’agence, afin de voir comment ce type d’évènement peut marcher et l’année prochaine, on en fera d’autres comme ça sur des thématiques créatives pour vraiment outiller les jeunes professionnels. Paola Audrey, merci.


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Interview

FABIENNE DERVAIN

Fabienne Dervain Business and Fashion Photographe: PIMI Directeur Artistique: Patrick Edooard Maquillage: Raph Métamorphose Bijoux: BEE’S, NAKA et ORYA Tenues: Tongoro, Monica Collection,Victoria Kaiulani, Diarrablu

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Interview

FABIENNE DERVAIN

Fabienne DERVAIN, vous êtes une des businesswomen qui représentent les meilleurs exemples en matière d’entrepreneuriat féminin, comment avezvous réussi à vous imposer dans un milieu si concurrentiel ? Rires ! Merci pour le compliment mais je ne me définirai pas en utilisant ces termes. Je dirai tout simplement que je suis une femme de plus dans ce pays qui essaie de tracer son petit bout de chemin. Ce qui me permet de persévérer, c’est ma foi en Dieu, le soutien indéfectible de ma famille et l’ambition qui me caractérise. Couleur concept est votre nouveau bébé, qui va bientôt avoir 1 an... Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’industrie de la mode ? Une passion ? Ce qui me passionne le plus, c’est de faire des deals ! La naissance de Couleur Concept est dû à un enchainement de difficultés auxquelles j’ai été confrontée. Je perdais de l’argent tous les mois avec Couleur Café et j’étais essoufflée financièrement. Un jour, j’ai donc décidé d’admettre mon échec par rapport à cette belle aventure et donc de fermer Couleur Café. Je me retrouvais alors avec une boutique bien située sur la rue des jardins et, j’ai vu en cette situation, un potentiel. J’ai toujours aimé tout ce qui est en rapport avec la mode. Depuis 2004, je vais assez régulièrement tous les ans au Nigeria et je suis fascinée par leur industrie de la mode. Je me suis donc dit que je pouvais créer un pont entre les Ivoiriennes et les designers du Nigeria, dans un premier temps. Aujourd’hui, à Couleur Concept, on retrouve des designers de la Côte d’Ivoire mais aussi du Sénégal et du Niger. J’espère qu’on aura l’occasion de vendre des créateurs d’autres pays africains dans un futur proche.

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Proposition de changements : J’ai toujours aimé tout ce qui est en rapport avec la mode mais ce qui me passionne le plus, c’est de faire des deals ! La naissance de Couleur Concept est dû à un enchainement de difficultés auxquelles j’ai été confrontée. Je perdais de l’argent tous les mois avec Couleur Café et j’étais essoufflée financièrement. Un jour, j’ai donc décidé d’admettre mon échec par rapport à cette belle aventure et donc de fermer Couleur Café. Je me retrouvais alors avec une boutique bien située sur la rue des jardins et, j’ai vu en cette situation, un potentiel. Depuis 2004, je vais assez régulièrement au Nigeria et je suis fascinée par leur industrie de la mode. Je me suis donc dit, dans un premier temps, que je pouvais créer un pont entre les Ivoiriennes et les designers du Nigeria. Aujourd’hui, à Couleur Concept, on retrouve des designers de la Côte d’Ivoire mais aussi du Sénégal et du Niger. J’espère qu’on aura l’occasion de vendre des créateurs d’autres pays africains dans un futur proche. Plusieurs marques de luxe s’y trouvent, comment se passe le processus de sélection et qu’est-ce qui fait la différence par rapport aux autres concepts stores ivoiriens ? Au début, je contactais les designers mais, aujourd’hui, nous avons la chance d’être approchés par des designers. Pour les critères de sélection, c’est simple, je choisis les créations qui me plaisent avant tout. Cependant, nous sommes arrivés à un point où nous avons plus de demandes que de places disponibles au sein de la boutique. Mais nous aurons une surprise bientôt pour nos clientes et nos (futurs) partenaires ! Quel bilan vous en faites ?


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Interview GILLES TOURE

Un bilan très positif car c’est la première fois que je crée une entreprise qui ne perd pas d’argent ! C’est une activité prometteuse. Maintenant, nous avons beaucoup de travail pour nous améliorer et offrir le meilleur à notre clientèle et nos partenaires. Au-delà du volet mode, vous dirigez une entreprise immobilière du nom de WINDSOR. Depuis quand est-elle établie en Côte d’Ivoire ? Parlez-nous d’elle et quelles sont les actions que vous avez menées ?

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J’ai créé WINDSOR REAL ESTATE en 2016 en partenariat avec le Groupe WINDSOR GLOBAL, basé au Nigeria. Au début, notre but était d’être le pont entre les personnes qui vivent en Afrique et les biens immobiliers de l’étranger (DUBAI, UK, USA etc.) mais on s’est rendu compte que nos clients voulaient principalement investir en Côte d’Ivoire. Par conséquent, nous avons ouvert notre portefeuille et travaillons, désormais, beaucoup plus sur le marché local. Aujourd’hui, WINDSOR REAL ESTATE est une agence immobilière agréée spécialisée dans la location, la


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vente de maisons, d’appartements et de terrains. Nous intervenons aussi dans des projets immobiliers pour les volets conseil et marketing.

le percevez ? Y’aurait-il des choses à faire ?

Devenir une des meilleures agences immobilières de Cote d’Ivoire et pourquoi pas un jour la première, en terme de qualité de service et chiffre d’affaire.

C’est très encourageant. Il y a de plus en plus de femmes battantes et qui osent. Elles m’inspirent et me donnent envie de continuer à me battre car ce n’est pas du tout évident d’entreprendre. Je pense que nous sommes sur une bonne voix parce que je sens une forme de solidarité et de respect entre les femmes qui entreprennent.

Quelle est votre analyse du leadership féminin en Côte d’Ivoire ? Comment vous

Café Choco est une autre vision de Couleur Café que vous aviez lancé, avez-vous

Quels sont vos objectifs à ce niveau ?

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Interview

FABIENNE DERVAIN

l’ambition d’autres Café Choco à Abidjan ? Pensez-vous à ouvrir un restaurant bientôt ? Avec mes 2 associés, Sarya et Malek, nous avons eu la chance d’être choisis par l’Institut Français pour gérer leur cafeteria. C’est encore un travail en cours mais nous trouvons cette aventure très stimulante. L’entreprise qui gère Café Choco s’appelle Eat Bag. Aujourd’hui, Eat Bag gère : - La cafétéria Américaine à Abidjan

de

l’Ambassade

- La cafétéria d’une entreprise à Vridi - La cafétéria du Royal Work Club au Plateau - Un kiosque au Plateau Et organise des pauses cafés et déjeuners au sein d’établissements comme la BAD. C’est sûr que nous n’ouvrirons pas de restaurant parce que c’est un métier beaucoup plus complexe et nous préférons nous spécialiser dans tout ce qui est traiteur (pause-café) et restauration rapide (café et kiosque). Fabienne Dervain, merci.

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Culture

HASSAN HAJJAJ

Première rétrospective en France de l’artiste anglo-marocain Hassan Hajjaj

Du

11 septembre au 17 novembre 2019, la MEP - Maison Européenne de la Photographie - présentera la première rétrospective dédiée à l’artiste anglo-marocain Hassan Hajjaj. L’exposition retrace plusieurs années du travail de l’artiste et photographe

autodidacte à travers de nombreuses séries photographiques, mais également des installations, des vidéos, des pièces de mode, du mobilier et des éléments décoratifs. Au total, ce sont près de 300 clichés qui seront exposés à la Maison Européenne de la Photographie, rebaptisée pour l’occasion Maison Marocaine de la Photographie.

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Culture

HASSAN HAJJAJ

Dans le cadre de cette exposition rétrospective, la RATP, l’établissement public des transports parisiens et partenaire de la MEP, présentera dans une dizaine de stations et gares des oeuvres de l’artiste, de mi-septembre jusqu’à midécembre 2019. C’est donc toute la ville de Paris qui sera immergée dans l’univers ultra-coloré de l’artiste âgé de 58 ans. Né en 1961 à Larache au Maroc et londonien depuis 1973, Hassan Hajjaj vit et travaille entre les deux pays. Il est autant influencé à la fois par les scènes culturelles et musicales londoniennes ainsi que par son héritage nord africain. Son univers artistique traduit sa capacité à créer des ponts entre ces deux cultures, en faisant se croiser les styles et les univers. Avec son point de vue critique et décomplexé sur la société de consommation et sa vision singulière mais universelle du style, Hassan Hajjaj oscille avec justesse entre kitsch et modernité, tradition et glamour, humour et remise en cause. L’humour et l’esthétique kitsch qui se dégagent de ses œuvres comme les séries My Rockstars , Legs et Kesh Angels (série dédiée aux motardes marocaines) ne font que renforcer son propos engagé. Plusieur thèmes constituent le cœur de son

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travail : son intérêt pour l’univers de la mode et du vêtement ainsi que ses contradictions ; les questions de tradition et d’identité comme le port du voile, ou bien encore le quotidien des personnes qu’il côtoie, amis ou inconnus croisés dans le monde entier. Ses oeuvres proposent donc une réflexion sur la société de consommation. La dernière fois qu’il était exposé à Paris, cela se passait dans la boutique Colette. Ses photographies côtoyaient ses Gnawa Bombs, blousons en soie réversibles, ornés d’un côté de broderies traditionnelles et de l’autre de portraits, lancés avec le créateur Amine Bendriouich. Cette rétrospective s’inscrit dans le programme de la troisième Biennale des photographes du monde arabe contemporain, initiée en 2015 par l’Institut du Monde Arabe et la Maison Européenne de la Photographie. Hassan Hajjaj donne également carte blanche à deux artistes marocaines qu’il invite successivement à présenter leur travail au sein du Studio de la MEP : Zahrin Kahlo (11/09 au 13/10) et Lamia Naji (18/10 au 17/11).


Ivonomad Interview DAKAR GILLES TOURE

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12ème édition des Rencontres Biennale de la

La

12e édition des Rencontres Africaines de la Photographie - Biennale de la Photographie aura lieu du 30 novembre 2019 au 31 janvier 2020 à Bamako au Mali sur le thème «Courants de conscience». Le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta, coordinateur pour l’Union Africaine du Patrimoine, des Arts et de la Culture et parrain de cet évènement, a pour objectif de faire de cette édition un véritable outil de développement. « Cette édition est très

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importante pour nous. Elle donne au Mali l’image d’un pays serein et toujours ouvert aux autres pays du monde. La photo est fabuleuse comme invention pour marquer les instants qui ne se répéteront plus jamais, saisir l’instant, mais aussi de fixer un visage, un souvenir très net qui hélas n’est plus. Et tout cela pour montrer le pouvoir de la photographie », a-t-il indiqué. L’édition de l’an dernier avait récompensé les artistes suivants. Athi-Patra Ruga, artiste sudafricain qui travaille sur les frontières entre la mode, la performance et l’art contemporain.


Culture

BIENNALE PHOTO

s Africaines de la Photographie Photographie sociales de son pays et notamment sur les questions de genre et celles liées aux violences faites aux femmes. Créées en 1994, les Rencontres Africaines de la Photographie - Biennale de la Photographie sont aujourd’hui l’une des manifestations artistiques majeures dans le domaine de la photographie sur le continent africain. Cette année, plus d’une centaine d’artistes ont été conviés. Parmi les thématiques qui seront abordées lors de cet événement figurent «La pensée de l’invisible», «La politique et la poétique», «Des écosystèmes», «Le déplacement des migrants», «L’errance» et «Les diasporas de l’avenir». Au cours de cette édition, l’accent sera également mis sur la notion de dialogue entre le continent et ses diasporas, notamment les passerelles qui composent ou animent l’univers artistique africain. À travers la photographie, il s’agit de montrer des courants de conscience qui naissent au-delà des côtes du continent africain.

Julien Creuzet, artiste plasticien et poète d’origine française qui explore les géographies et les héritages caribéens. Fethi Sahraoui, photographe autodidacte algérien qui travaille uniquement avec un iPhone. À travers ses photographies, il cherche à documenter son pays via des chroniques urbaines. Gabrielle Goliath, une artiste pluridisciplinaire originaire d’Afrique du Sud qui par l’intermédiaire de son travail pose un regard critique sur les préoccupations

Événement d’envergure internationale, les Rencontres Africaines de la Photographie Biennale de la Photographie sont aussi une plateforme de découvertes, d’échanges et de visibilité. La manifestation s’affirme comme étant un lieu incontournable de révélation des photographes africains, un temps d’échanges avec le public et les professionnels du secteur. Le “OFF”, intitulé Bamakoff, se tiendra en marge de la 12e édition des Rencontres Africaines de la Photographie - Biennale de la Photographie. L’objectif général du “OFF”e

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DIOR X UNIWAX

DIOR x UNIWAX Dior a dévoilé en avril dernier le fruit de son

partenariat avec la société ivoirienne Uniwax : sa collection Croisière 2020, dont plusieurs pièces sont en wax 100 % made in Africa. Cela signifie que les cotons sont cultivés, filés et imprimés sur le continent africain. La collection a été présentée à Marrakech dans les somptueuses ruines du palais El Badi, détruit en 1696. Le défilé, qui a accueilli près de 800 invités triés sur le volet, était ouvert par le couturier ivoirien Pathé Ouedraogo, dit Pathé’O. Le choix de Marrakech n’est pas anodin : la ville sera la capitale africaine de la culture l’an prochain. Depuis son arrivée dans la maison Christian Dior, en 2016, la directrice artistique des collections femme Maria Grazia Chiuri conçoit ses défilés comme un dialogue ouvert sur les hiérarchies sociales et culturelles, notamment la place des femmes dans la société. La créatrice venue tout droit de Rome a eu l’idée de cette collection après avoir lu Wax & Co : anthologie des tissus imprimés d’Afrique , ouvrage de l’anthropologue Anne Grosfilley. A Marrakech, ville qui fait la jonction entre l’Europe et l’Afrique, la collection Croisière mettait à l’honneur les savoir-faire textiles de la région. La collaboration avec Uniwax et le travail du wax – un textile né en Asie, industrialisé en Europe, et adopté par l’Afrique – souligne une fois de plus l’engagement de la maison française en faveur d’une véritable conversation avec le continent africain. « Il ne s’agit pas d’utiliser un imprimé africain uniquement pour réaliser une collection africaine» , explique Anne Grosfilley. «Il s’agit pour Dior de discuter avec l’Afrique, de

marier ces deux cultures distinctes et de créer quelque chose de nouveau.» Uniwax, filiale du groupe hollandais Vlisco, basée dans la commune de Yopougon, à Abidjan, depuis 1967, s’est vu donner carte blanche pour réinterpréter plusieurs motifs chers à la célèbre maison française. Résultat, ce sont 42 dessins inédits qui ont été réalisé par les dessinateurs d’Uniwax. «L’appropriation culturelle consiste à s’inspirer d’éléments préexistants d’une autre culture, à reproduire ces éléments par ses propres techniques et à les utiliser sans qu’il y ait de retombées économiques pour le pays concerné. Ce n’est pas du tout le cas pour cette collection, où il y a un véritable engagement économique pour promouvoir et valoriser les artisans et les industries associés», détaille Anne Grosfilley aux journalistes présents lors du défilé. Spécialiste des textiles et de la mode en Afrique, cette chercheuse et anthropologue française a été la conseillère principale de la créatrice italienne sur cette collection Croisière. C’est elle qui a suggéré à Maria Grazia Chiuri de travailler avec Uniwax car c’est l’une des seules usines africaines à fabriquer des tissus wax de façon traditionnelle. Le processus de production du wax qui nécessite au moins 20 étapes de transformation et de travail intensif, soit un processus digne de la haute couture - a donc encore de beaux jours devant lui. En effet, Uniwax ne parvient plus à satisfaire la demande alors même que (23 à 24 millions de mètres de tissu y sont fabriqués chaque année.

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