REF.: • KAPAP7
Le major Avi Nardia, l'un des principaux instructeurs officiels pour l'armée et la police israéliennes dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le Close Quarter Combat (CQB), et Ben Krajmalnik ont réalisé un nouveau DVD basique sur les armes à feu et la sécurité et sur les techniques d'entraînement dérivées de l'IPSC (Instinctive Point Shooting Combat). Le tir instinctif en combat est une méthode de tir basée sur les réactions instinctives et cinématiques pour tirer en distance courte dans des situations rapides et dynamiques. Un discipline de self-défense pour survivre dans une situation où la vie est menacée, où il faut une grande rapidité et une grande précision, où il faut sortir le pistolet et tirer en distance courte, sans utiliser la mire. Dans ce premier volume, nous étudierons : le maniement des armes (revolver et semi-automatique), la pratique du tir à sec et la sécurité, le Point Shooting ou tir instinctif en distance courte et en mouvement, des exercices de rétention de l'arme en situation de stress et avec plusieurs attaquants, des exercices de recharge avec chargeur, à une main… et finalement des pratiques en galerie de tir avec pistolets, fusils K-74, M-4, mitraillette M-249 et même lance-grenades M-16.
Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.
COMMANDES : Budo international. net
WING CHUN
CHOSHIN CHIBANA KARATE Dans cette colonne, Randy Williams nous parle du concept de « Facing » (faire face), du CRCA Wing Chun (Close Range Combat Academy Wing Chun). Le terme de Facing (Ying Sai) en Wing Chun se réfère à l'orientation frontale d'un combattant par rapport à l'autre. En d'autres mots, Ying Chiu se réfère à la posture frontalement orientée d'un combattant par rapport à l'autre.
CINÉMA D'ARTS MARTIAUX Le 29 juin 2013, est mort celui qui fut l'indiscutable vedette noire du cinéma d'action des années 70. Découvert lorsqu'il apparut dans Opération Dragon avec son mentor Bruce Lee, ce personnage qui s'estompa ces dernières années mérite cependant un article spécial tel que celui que nous a préparé notre spécialiste Pedro Conde. Un reportage fantastique que nous vous offrons ce mois-ci, pour le plus grand plaisir des collectionneurs, passionnés de cinéma martial et du bon vieux temps.
Salvador Herraiz a rencontré Joki Uema peu avant sa mort, dans son dojo Shubukan de Shuri. Il nous fait aujourd'hui le portrait de ce personnage attachant, dans un autre de ses magnifiques reportages sur les origines et les personnalités clés du Karaté d'Okinawa. Un nouvel article qui fera les délices des passionnés de l'anthropologie d'un art martial qui a conquis le monde.
UFC GYM
INTERNATIONAL BUGEI SOCIETY Il n'est pas étonnant que de nombreux pratiquants cherchent aujourd'hui dans les arts martiaux voisins de quoi compléter ce qu'ils croient déficitaire. Nous voyons cela clairement dans les innombrables pratiquants qui se forment à quatre ou cinq arts martiaux différents. C'est fini l'époque où la fidélité à la voie symbolisait l'honneur du pratiquant. Les temps ont changé et aujourd'hui, on peut tout faire. On cherche à satisfaire toutes les envies et les frustrations.
Le plus grand gymnase d'arts martiaux mixtes et de fitness de la Côte Est. L'inauguration d'une nouvelle salle de sport, l'UFC Gym, à New Hyde Park, Nassau, NY, est une étape importante vers la reconnaissance des arts martiaux mixtes comme un sport légal à New York.
GRAND MASTER PAOLO CANGELOSI Au cours de sa profession, le sifu Paolo Cangelosi pu pratiquer plusieurs sortes de self-défense, entrer en contact avec des organismes spécialisés dans la sécurité et dès lors acquérir une expérience en tactiques de combat. Réunissant son expérience et sa passion, il a aujourd'hui créé un programme d'entraînement adéquat pour tous et qui, à travers le concept de la self-défense, inclut les armes à feu.
BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.
Une production de: Budo International Publishing Company
SDS-CONCEPT Le S.D.S. Concept est un concept holistique d'autodéfense créé par des femmes ainsi que des experts de la selfdéfense, des officiers de police, des avocats et des pédagogues avec, à l'esprit, les besoins et les compétences spécifiques des femmes de tous âges.
PANGAMOT
SDS-CONCEPT La hache, utilisée avec une main comme le tomahawk américain, ou avec les deux mains comme la hache de combat, est l'une des armes les plus anciennes. Les Romains, les Vikings, les Celtes, les Écossais, les Germains et bien d'autres ont utilisé la hache de combat aux effets redoutables et dévastateurs. Dans cette première partie, nous nous centrerons sur les fondements, les caractéristiques particulières et les concepts.
Le Pangamot, l'art martial philippin est peu connu, mais c'est un combat très réaliste, efficace et agressif, d'après moi. Réaliste, dur, rapide et efficace, voilà comment je décrirais le Pangamot, le combat de rue philippin. Pangamot signifie « combat total », en lui, tout est permis.
KARATE NO KOKORO Sensei Taiji Kasé a été l'un des plus grand maîtres de Karaté du XXème siècle. Connu dans le monde entier comme un combattant hors pair et un enseignant de haut niveau, il n'a jamais cessé de perfectionner son art et de le faire évoluer jusqu'à créer son propre style. Avant de s'éteindre en 2004, il a créé une Académie Internationale (Kase Ha Shotokan Ryu Karate-Do Academy) à la tête de laquelle il a placé ses plus fidèles élèves, dont Sensei Pascal Lecourt (pour la France), 6ème dan, l'un de ses plus proches assistants pendant près de trente ans.
TOYAMA-RYU BATTO-JUTSU Dans cet article, Sergio Hernández Beltrán récupère de la mémoire récente un style de combat qui peut nous inciter à considérer d'une autre manière les véritables arts martiaux du Japon : le Toyama-Ryu Batto-Jutsu
REDACTION: c/ Andr s Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. T l: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: budo@budointernational.com ¥ Directeur de publication: Alfredo Tucci, e-mail: budo@dimasoft.es ¥ Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Service publicité: (+34) 91 549 98 37. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.
« Le réalité n'est rien d'autre que la capacité que possèdent nos sens à se laisser tromper. » Albert Einstein
« Le seul vrai réaliste est le visionnaire. » Federico Fellini « Je déteste la réalité, mais c'est le seul endroit où on peut manger un bon steak. » Woody Allen
L’
inconscient collectif l'annonçait déjà. Des films comme Matrix frappèrent fortement l'axe central de la conscience de beaucoup. Les artistes et les visionnaires le disent depuis longtemps. Aujourd'hui, la science elle-même ouvre les portes de nouveaux scénarios qui nous obligent à reconsidérer la réalité et le réel. Je voudrais ici partager avec vous cet aspect du changement des consciences et nous devons, pour cela, commencer par le début. Le mot « réalité » vient du mot latin « realitas » dérivé du mot « res ». « Res » a beaucoup de significations : chose matérielle, être, fait, objet, matière, affaire, circonstance, expérience, pouvoir, cause et autres. L'adjectif « realis » et l'adverbe « realiter » étaient habituellement utilisés au Moyen Âge. Thomas d'Aquin considéra le « res » (la chose) comme un « transcendantal ». Les transcendantaux étaient, dans la doctrine classique, des propriétés que l'on pouvait attribuer à n'importe quel être. Finalement, Duns Scot introduisit le néologisme « realitas » pour se référer à ce en quoi les différents types d'êtres concordent. Le plus curieux de cette introduction étymologique, c'est qu'en donnant au terme son juste sens original on le décrit d'une manière très différente de la manière dont nous le comprenons habituellement. Le réalité n'est pas quelque chose de monolithique, d'univoque, ce n'est véritablement rien d'autre qu'un simple consensus. Pour utiliser les mots de Castaneda : « Le monde est une description ». Carl Jung le dit d'une autre manière : « Tout dépend de comment nous voyons les choses et pas de comment elles sont en réalité. » Le réel, au-delà du pouvoir terrible de ce mot, n'est paradoxalement rien d'autre qu'une simple convention, messieurs. Surprise !!! Tout ce en quoi vous croyez les yeux fermés, produit de vos sens et de votre apprentissage, peut ne pas exister de cette manière au-delà de votre propre sujétion particulière à cette description des choses, bien que convenue par la majorité de manière répétée par ceux qui vous entourèrent au cours de votre processus d'apprentissage, ajustée à votre nature particulière, croisée avec votre destin, vos besoins évolutifs, vos occasions de transformation, l'énergie qui vous entoure et vous enveloppe à chaque moment et celle que vous croisez sur votre chemin, en vertu de ceux avec qui vous entrez en relation et des ambiances par lesquelles vous passez jusqu'à ce moment-ci ici. Ça vous semble une formule bien compliquée ? Et bien, sachez qu'elle est pourtant pour incomplète ! Qui a dit que comprendre était facile ? Face à cela, comme elle est simple et facile la description plate de la réalité unique, univoque et abrupte de notre paradigme actuel. Mais même celui-ci est en train d'être rongé sur les bords ! Et même au centre, si on considère les dernières expériences quantiques ! Le paradigme dominant de la planète, la science et sa méthode, est en train d'atteindre son propre niveau d'incompétence, autrement dit, la science est en train de remettre en question les bases de son propre schéma descriptif de la réalité. Ce n'est pas nouveau. Au sein même de son discours et de sa méthode, l'univers newtonien fut détruit par Einstein et
maintenant, le pauvre Einstein est lui-même phagocyté par ses propres contradictions. Dieu ne joue pas aux dés… mais, et s'il le fait ? Je m'explique (pour autant que ce soit possible), et croyez bien que je le lamente car cette affaire exige des entendements plus solides que les miens et d'un moyen peut-être plus adéquat pour pénétrer dans ces sphères. En d'autres mots, l'endroit où je m'exprime n'est apparemment pas le plus adéquat pour ce sujet. Ou peut-être l'est-il ? Mais que faire si la vie m'a placé dans cette chaire (et pas ailleurs) ? L'expérience d'entrelacement quantique du professeur Blake T, Dotta de l'Université Laurentienne du Canada, semble prouve l'existence d'une espèce d'ordinateur central, un « lieu commun » où est emmagasiné l'information provenant de l'activité des particules élémentaires. Le professeur Gaona, collaborateur dans cette expérience, affirme que cet « endroit commun » est un « espace » auquel non seulement recourent les particule pour « garder » leurs informations, mais aussi la conscience (parlons-nous des archives akashiques ?). L'expérience en elle-même consista à créer deux situations quantiquement identiques, mais séparées de plusieurs kilomètres. Dans cette expérience, deux substances inoffensives l'une avec l'autre, mais qui répondent par de la lumière en présence d'un troisième élément radioactif, furent activées en même temps, mais d'un seul côté. Quand on plaça le réactif d'un côté, l'autre émit également de la lumière, mais sans la présence de celui-ci. Les conséquences de cette expérience sont extraordinaires et pourraient ouvrir la porte à la vérification de connaissances que les anciennes cultures élaborèrent dans leur étude de l'invisible. Elle expliquerait également scientifiquement ce que nous appelons vulgairement « la télépathie » et ouvrirait un champ d'études sur des concepts comme les trous de ver ou la communication inter-dimensionnelle. Même sous le poids de cette abrupte imposition de ce qui est ou pas réel, nous avons tous vu ou entendu des histoires extraordinaires de synchronie dans notre vie ou dans celle des autres. Nous allons appeler quelqu'un et il nous appelle… une mère qui sait que quelque chose ne va pas chez son enfant juste au moment où il a un accident… un jumeau qui a la certitude que son frère vient de mourir… un fils qui voit l'image de sa mère qui se trouve à 10.000 km passer par la porte de sa chambre juste au moment de sa mort… etc. Comme à d'autres moments de l'histoire, plusieurs découvertes entrelacées et pratiquement synchrones sont en train de se produire. On dirait que la conscience du groupe humain s'étend tout à la fois et touche des points spécifiques de l'entendement. Il y a peu, nous avons pu lire dans la revue « Nature » un article sur la première téléportation quantique obtenue par l'équipe du professeur Nicolas Gisin de l'Université de Genève. Aussi incroyable que cela paraisse, pour la première fois de l'histoire, on est parvenu à téléporter un photon sur une longue distance. Tout ça, qui était considéré comme de la pure science fiction, il y a quelques années seulement, est en train de se produire aujourd'hui. Curieusement, les spécialistes des connaissances hermétiques, spirituelles ou occultistes ont affirmé tout cela depuis des siècles. Alors qu'ils étaient considérés comme
des hérétiques démoniaques, des sorciers ignorants, des fous, et désignés par toutes sortes de qualificatifs négatifs, il se fait que non seulement ils avaient raison, mais encore qu'ils expliquaient, à leur manière, mais sans équivoque, ce que la science aujourd'hui commence seulement à entrevoir. Le visible n'est qu'une catégorie de la réalité. La réalité est un consensus, mais d'autres réalités coexistent, s'entrecroisent et rencontrent la nôtre continuellement. Dans mon dernier livre, « Au seuil de l'invisible. E-bunto, le chamanisme japonais de la culture Shizen » (édité en espagnol et en anglais), je situe le lecteur à la porte d'entrée de la connaissance de l'invisible de la culture Shizen, une culture ancienne qui approfondit l'étude de ces mystères de manière extraordinaire. La barrière entre l'univers physique et métaphysique se craquelle de toutes parts. L'aventure de la conscience humaine vit un nouvel éveil. Alors qu'aujourd'hui la science ouvre ses portes, c'est le moment de reconsidérer, d'écouter d'une autre oreille et de voir avec des yeux nouveaux comment certaines cultures comme les Shizen eurent le courage moral, l'audace et l'infini courage de naviguer en ces mers houleuses afin de nous léguer une carte de l'invisible aussi détaillée que pratique. Mon livre est un petit, un infime témoignage de l'immense sagesse occulte qu'ils possédèrent et conservèrent et que je continue d'étudier. Envoyer un photon à travers l'espace-temps n'est qu'un petit pas. Les anciens chamans s'en allaient eux-mêmes dans d'autres plans dimensionnels ou les faisaient venir à eux à volonté, ils sautaient entre les mondes comme un enfant saute à la corde, ils touchaient des forces de haute tension sans que ces forces ne les touchent, ils parlaient avec les destins, négociaient avec des forces immenses ou déplaçaient des personnes à la limite de la vie et de la mort. Les exploits et le pouvoir de ces prêtres shizen furent légendaires. Une fois les limites conceptuelles rompues, même les plus bêtes pourront se permettre de concevoir et même d'essayer de faire ce saut quantique du possible et de l'impossible. Alice s'en alla de l'autre côté du miroir, mais nous pouvons tous le faire, parce qu'y parvenir fait partie de nos attributions et de nos potentiels. Nous sommes des êtres spirituels vivant une existence matérielle et pas le contraire. Atteindre la connaissance et le pouvoir de faire de tels sauts est une autre affaire parce qu'en ce domaine, comme en tant d'autres, rien n'est gratuit. Les véritables voies spirituelles engendrent toujours des besoins de transformations dans nos structure et fonction énergétiques, préparant ainsi nos bulles d'énergie et de tension pour ce saut entre les mondes. La vieille réalité se dilue dans une mer de réalités multiples. L'Univers plat devient un Univers aux multiples dimensions. Le temps en tant que concept linaire ne se soutient pas sous la relativité universelle. Le monde, notre réalité abrupte et univoque s'écroule. Quelle grande aventure, les amis ! Il est temps d'apprendre à regarder et à voir avec de nouveaux yeux.
Alfredo Tucci est Général Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. E-mail : budo@budointernational.com
https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5
Texte : Sergio Hernández Beltrán Photos : © www.budointernational.com
Toyama-Ryu Batto-Jutsu L'Escrime de l'Armée impériale japonaise L'obscurité entoure de ténèbres leur avancée. Des mouvements lents et silencieux, jusqu'à arriver à moins d'une centaine de mètres de l'ennemi. Seules les respirations entrecoupées agitent les poitrines de ceux qui savent qu'ils vont vivre là très probablement leur dernier lever de soleil. Ensuite l'attente, tandis que la brise marine et la sueur provoquée par la tension et l'effort trempent les corps, mouillant les vêtements. La clarté laisse entrevoir les figures postées en face, on entend les conversations et les bruits du camp qui se réveille. Soudain, tout est mouvement. Un bruit assourdissant et des centaines de gorges lançant des cris déchirants. La mort saisit le camp et la bataille commence. Il se redresse, l'épée à la main et, en criant, il donne des ordres, tout en se mettant à courir. Il est jeune. Les corps cherchent le contact. Certains tombent et ne se relèvent pas. D'autres trébuchent, halètent, se traînent. Les yeux désorbités, les poumons sur le point d'éclater, sans cesser de courir désespérément, ils écourtent les distances en redoublant les cris. Les premiers arrivent à leur objectif. À deux mains, à droite et à gauche, le jeune armé d'un sabre recourbé, poignarde et taille au milieu d'un tas de membres et d'armes. Le sang jaillit et l'épée accomplit froidement et sans pitié l'objectif des bras qui la brandissent… Cette séquence semble tirée d'une bataille parmi les nombreuses qui secouèrent le Japon féodal, et pourtant elle se produisit à Saipan, le 7 juillet 1945, autrement dit, au cours des derniers jours du dernier grand conflit mondial, en plein milieu du XXe siècle, et le jeune officier, n'était autre que Sakae Oba (1), capitaine de l'Armée impériale japonaise. C'est l'un des milliers d'exemples où des hommes d'une autre époque affrontèrent anachroniquement à l'épée des ennemis pourvus d'armes à feu modernes. Quels types de techniques utilisaient-ils ? Où apprirent-ils à utiliser les sabres modernes, copiant leurs ancestrales et efficaces katanas ? Nous espérons pouvoir donner une réponse à ces questions et à bien d'autres dans cet article, récupérant de la mémoire récente un style de
combat qui peut nous inciter à considérer d'une autre manière les véritables arts martiaux du Japon : le Toyama-Ryu Batto-Jutsu (1) Le 11 février 2011, est sorti au cinéma le film « Oba: The Last Samurai », racontant les combats d'Oba et de son groupe à Saipan, ainsi que l'implacable persécution des Marines. Il fut produit par Toho Pictures et réalisé par Hideyuki Hirayama, une production Japon, États-Unis et Thaïlande. Avec Yutaka Takenouchi dans le rôle du capitaine Sakae Oba.
La Rikugun Toyama-Gakko, le lieu de naissance du style Toyama-Ryu En l'an 6 de l'ère Meiji (1873), parmi les restes de ce qui avait été le village du clan Owari - et qui est aujourd'hui la quarter de Shinjuku à Tokyo -, démarra la Rikugun Toyama Gakko (Académie militaire Toyama). Elle y resta jusqu'en 1937, quand elle fut déplacée à 40 km au sud-est, près de la ville de Zama, préfecture de Kanagawa. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l'Académie Toyama devint la Camp Zama, un détachement de l'armée des États-Unis dans le Japon occupé. L'école avait diverses spécialisations pour former les cadres de commandement de l'armée : pratiques de tir, préparation physique, self-défense et maniement de l'épée. La finalité de l'Académie militaire Toyama depuis sa fondation en 1873 était que l'Armée impériale japonaise atteigne le plus rapidement possible le même niveau que les armées occidentale. On invita pour cela des officiers de l'armée française. Ils devaient apporter l'éducation militaire unifiée nécessaire aux officiers japonais qui deviendraient la base de chaque régiment et transmettraient les connaissances acquises de manière à atteindre l'objectif d'actualiser et d'unifier les critères dans toute l'armée.
Gunto Soho - L'Escrime militaire La plupart des programmes d'éducation physique pour la guerre des officiers de l'infanterie de l'Armée impériale japonaise (IJA) furent créés au département d'entraînement
Arts du Japon physique de l'Académie militaire Toyama. Au début, la technique du combat au corps à corps (Hakuei) enseignée à l'Académie était basée sur le style militaire français, avec le combattant d'épée tenant habituellement le sabre avec une seule main. Mais avec la guerre sinojaponaise (1894-1895) et la guerre russo-japonaise (1904-1905), la fiabilité du sabre japonais, le Katana, fut réexaminée et l'on considéra également son côté spirituel ainsi que l'ancienne attraction psychologique que sentait le peuple japonais vis-à-vis de lui. Victorieux dans ces deux guerres, l'Armée impériale japonaise évolua au point de se mettre à niveau des autres puissances mondiales et, au cours de cette période, le port du sabre passa d'une main à deux mains. Dans ce contexte, au cours de la période Taisho, l'Académie militaire Toyama commença à étudier une escrime japonaise plus traditionnelle et à développer une épée militaire totalement japonaise, destinée à être introduite à l'armée. On invita pour cela des maîtres traditionnels du combat d'épée (Katana). Dans le domaine du maniement du sable, plus concrètement, on réunit les maîtres de chaque école - styles d'Iaijutsu - de Kenjutsu, formant un nouveau style qui plus tard fut appelé Toyama-Ryu. L'Académie Toyama avait six grands dojos pour la pratique du Kendo et un pour le Jukenjutsu, la pratique de la baïonnette. Tous les dojos mesuraient 60 m de long pour 12 m de large. En l'an 4 de l'ère Taisho (1915), ils évoluèrent dans le maniement des sabres à une main de type occidental, passant à des épées militaires appelées Gunto et utilisées avec les deux mains. Dans les années 8 et 9 de l'ère Taisho (19201921), les recherches commencèrent pour améliorer la capacité d'attaque dans les combats au corps à corps et l'enseignement du maniement de l'épée courte ou Tankenjutsu (Wakizashi et baïonnette). Parmi ceux qui développèrent les techniques d'épée courte, on choisit les meilleurs pour améliorer les techniques de Ryote Gunto Jutsu (maniement à deux mains du Gunto). En l'an 13 de l'ère Taisho (1925), avec l'inauguration du dojo principal du collège militaire Toyama, les enseignements furent mis en pratique afin d'offrir des techniques et des stratégies pour leur utilisation dans le combat de guérilla à tous les soldats
Reportage qui portaient un Gunto. En l'an 14 de l'ère Taisho (1926), on donna au style le nom de Toyama Ryu Iai Jutsu. En 1925, Morinaga Kiyoshi, premier lieutenant et directeur du Kenjutsu Kenkyu Kai (Comité de recherche de la technique avec épée de l'Académie Toyama) fut chargé d'aider à créer un système pratique pour l'usage de l'épée japonaise sur le champ de bataille moderne afin de l'incorporer comme un discipline d'étude à l'Académie. L'idée était d'utiliser les techniques les plus efficaces des styles classiques d'Iaido, Iaijutsu et Kenjutsu. Au nom de l'armée japonaise, il entra en contact avec les maîtres Zenya Kunii (Kashima Shin-Ryu) et Nakayama Hakudo, célèbre en tant qu'important maître du style Muso Jikiden Eishin Ryu Iaido et fondateur du Muso Shinden Ryu. Il leur demanda de l'aider à réunir dans un système les techniques d'épée qui pourraient être utilisées sur le champ de bataille. L'étape suivante dans la création de ce style militaire fut d'analyser les rapports des experts dans les grandes batailles de l'histoire récente du Japon. Se basant sur les blessures et les morts de la bataille de Satsuma en 1877, ils arrivèrent à la conclusion que la coupe la plus habituelle et la plus efficace était « Kesa Giri », une coupe réalisée diagonalement vers le bas, qui avait été la cause principale de presque toutes les blessures mortelles. La conclusion de tout ce travail fut donc que la base technique du nouveau style serait « Kesa Giri ». Le résultat du travail de la Kenjutsu Kenkyu Kai et du sensei Nakayama fut un nouveau style qui naquit en 1925 et qui, au début, s'appela Gunto no Soho. Ce style comportait cinq katas en Tachi-Waza, autrement dit, des séquences de mouvements pour la guerre moderne à partir d'un position debout, allant vers l'avant, vers la droite, vers la gauche et en arrière, conçues de manière similaire à celles du moderne Iai-do, créé par le maître Nakayama, lui ajoutant le Tameshigiri (preuve de la technique de coupe). On utilisait pour cela des « makiwara », des rouleaux de paille de riz plongés dans l'eau de manière à être solides et humides et à avoir la consistance d'un corps humain. Ces katas furent pratiqués à l'Académie, mais ils ne furent cependant pas diffusés auprès du reste de l'armée. En 1934, l'Armée impériale japonaise changea officiellement son épée similaire au sabre occidental pour une autre de style japonais traditionnel appelée épée militaire Gunto modèle 94, créant avec elle le Gunto no Soho, premier style japonais avec une épée militaire similaire au katana. En l'an 15 de l'ère Showa (1940), le Gunto non Soho fut redéfini. La raison de cette réforme fut son peu d'utilité au cours de la guerre de Manchourie entre le Japon et la Chine. Le sensei Morinaga avait plusieurs fois servi, accomplissant son devoir d'instructeur destiné à l'Académie militaire de Toyama (Rikugun Toyama Gakko) sous le grade de lieutenant (Rikugun Ch_i), capitaine (Rikugun Taii) et commandant (Rikugun Sh_sa). Plus tard, à partir de 1939 et jusqu'en 1945, étant alors lieutenant colonel (Rikugun Ch_sa), Morinaga Kiyoshi fut nommé directeur de l'Académie Toyama. En tant que tel, il fut responsable d'élargir à sept katas, le programme d'études de l'Iai à partir des cinq katas établis. Il y parvint en supprimant la version de l'année 1925 du kata numéro 5 et en ajoutant un nouveau kata numéro 5 ainsi qu'un sixième et un septième kata. Les précurseurs de ce changement en 1940 furent Seiji Mochida et Goro Saimura. Mandatés en tant que maîtres de Kendo de
l'Académie, ils adoptèrent officiellement sept katas en Tachi-Waza. Ces katas furent inclus dans un chapitre supplémentaire du Kaiko-Sha (une organisation officielle d'officiers de l'armée), sous le titre de « Manuel de novembre 1940. Les Techniques et le Tameshigiri avec Gunto » (épée militaire). Les manuels furent distribués à tous les officiers de l'armée de telle sorte que le Gunto no Soho, développé par l'Académie militaire Toyama, fut connu par toute l'Armée impériale japonaise. En janvier 1942, Hisakazu Tanaka de l'Académie militaire Toyama créa un abrégé qui fut publié et appelé « Manuel d'entraînement intensif avec Gunto - Tuer d'un seul coup » (Tanki Sokusei Kyoiku Gunto Kunren -Ichigeki Hissatsu). L'objectif principal de cet enseignement intensif était d'enseigner le maniement du Gunto à des personnes ne connaissant pas le Kenjutsu. Dans le combat réel, on se centrait sur trois techniques : 1. Ryote Shomen Giri (coupe verticale de face à deux mains) 2. Ryote Shitotsu (estocade avec les deux mains) 3. Hidari Kesagiri (coupe diagonale gauche) En mars 1944, le « Manuel d'entraînement intensif avec Gunto - Tuer d'un seul coup » fut révisé et réédité sous le nom de « Gunto no Soho nº 1 » et l'original Gunto no Soho comme « Gunto no Soho nº 2 ». L'Académie militaire Toyama combina les deux et, après quelques corrections, les publia comme « Gunto no Soho et Tameshigiri de l'Association Kokobu Budo ».
Il y eut trois phases d'évolution et de développement du Gunto Jutsu 1. Jusqu'à l'an 4 de l'ère Taisho (1916), définition et développement des techniques de Gunto Jutsu en général (Kenjutsu). 2. En l'an 14 de l'ère Taisho (1925), développement du Batto Jutsu, dégainage, rengainage et taille avec les Gunto, en plus de cinq katas faciles à apprendre. 3. Jusqu'à la fermeture de l'école militaire Toyama, ils se centrèrent sur le Tameshigiri (tests de coupe), les points à prendre en compte du point de vue du protocole et ils fixèrent sept katas qui furent la base de ce que l'on connaît aujourd'hui comme le Toyama Ryu Iaido. Pour mettre en évidence dans le détail l'efficacité pratique des techniques d'épée de l'école Toyama, il nous suffit de faire référence à une publication américaine appelée « The Jap Soldier », publiée en 1943, dans laquelle on donne des explications et des conseils aux officiers de l'Armée des États-Unis face à la possibilité d'une rencontre avec des officiers ennemis sur le champ de bataille. La revue disait ceci : « Les officiers japonais portent encore de vieilles épées. Vous les verrez conduire leurs troupes en agitant leurs sabres, tout comme dans les vieux films. Tirez-leur dessus aussi vite que vous le pouvez, car ces épées peuvent trancher un homme du cou
« En 1934, l'Armée impériale japonaise changea officiellement son épée similaire au sabre occidental pour une autre de style japonais traditionnel appelée épée militaire Gunto. »
« TOYAMA-RYU Batto-Jutsu. Le style du sabre de l'Armée impériale japonaise. »
Reportage jusqu'à la hanche en un seul coup net vertical. » Cette citation à propos de l'habileté des officiers japonais avec l'épée se base probablement sur les témoignages de témoins directs, provenant des champs de bataille, qui transmirent cette information aux responsables de créer de nouveaux manuels d'entraînement. Il peut également venir des événements qui se produisirent avec le « Nanpo Heidan Yamashita Kirikomitai » ou le « Southern Yamashita Army Group Assault Force » (Groupe Yamashita d'assaut de l'Armée du sud), envoyé en Manchourie au cours de la dernière guerre. Ce groupe d'élite entra au combat armé seulement de sabres, contre une infanterie équipée d'armes modernes, et malgré ses minimes probabilités, il causa un dommage physique et psychologique sévère à l'ennemi. L'un des instructeurs de ce groupe disait qu'une fois qu'ils étaient
approximativement à 90 pieds des lignes ennemies, le feu des armes légères dirigées contre eux devenait plus imprécis et l'avantage semblait tour ner en leur faveur. Quand l'ennemi voyait les spadassins experts tomber sur eux, décidés à atteindre leurs positions malgré leurs faibles probabilités de succès, ils se démoralisaient et sombraient dans le chaos et le désordre, permettant ainsi au groupe d'attaque de serrer rapidement la distance, sans trop de difficultés. Dans le combat rapproché, l'avantage du spadassin entraîné anéantissait dramatiquement ceux qui l'éprouvaient. Les caractéristiques les plus remarquables du style Toyama Ryu furent et sont encore aujourd'hui :
- Un apprentissage facile, de sorte que quiconque, sans connaissances préalables, puisse le dominer. - Des techniques efficaces et réelles, on ne pratiquait et on ne pratique que des techniques réelles. - Comme il s'agit d'un style pour le combat réel, destiné à être utilisé sur le champ de bataille, on se pratique que des techniques en position debout. - Mais la caractéristique la plus notable est peut-être ce que l'on appelle « Ichi Geki Hisatsu » (tuer d'un seul coup). - Les techniques souffrirent de continuels changements car les expériences du combat incitèrent à en modifier les points faibles. - Il y eut également des modifications dans la nom du style :
Arts du Japon « Toyama-Ryu Batto-Jutsu », « Toyama Ryu Iai-Do » ou « Batto-Do ».
Histoire de la Zen Nihon Toyamaryu Iaido Renmei La Zen Nihon Toyamaryu Iaido Renmei se consacre à des activités de promotion des arts martiaux et de la culture japonaise, particulièrement à travers l'apprentissage et la pratique du style Toyama-Ryu Iai-Do, non seulement au Japon, mais aussi à l'extérieur. Conjointement à ces activités, l'organisation inclut des échanges internationaux avec des élèves d'arts martiaux d'outremer, de pays tels que les États-Unis, la Chine, Hong-Kong, Taiwan, l'Espagne, le Venezuela et Andorre. Le Toyama-Ryu Iai-Do se base sur le Gunto Soho, une méthode d'escrime consolidée, améliorée et officiellement adaptée au katana par l'Académie militaire Toyama de l'Armée impériale japonaise. Après la Deuxième Guerre mondiale, il fut appelé Toyama-Ryu et s'établit comme une école d'escrime japonaise traditionnelle d'Iai-do, qui se modifia continuellement et est actuellement considéré comme un art martial. Tout le processus d'établissement, de consolidation et d'amélioration du Gunto non Soho dura approximativement 20 ans à partir de la période
Taisho jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Des maîtres de l'épée de diverses écoles s'impliquèrent dans son développement au cours des différentes étapes, de ce fait, le Toyama Ryu n'est pas attribué à un seul fondateur. Le traité de paix avec le Japon (Traité de paix de San Francisco) fut signé en 1951 et entra en vigueur en 1952. C'est alors que le Japon récupéra son indépendance et que l'interdiction de la pratique des arts martiaux fut levée. Morinaga Kiyoshi, qui fut directeur d'escrime au sabre de l'Académie militaire Toyama, Yamaguchi Yuuki, Nakamura Taizaburo et d'autres, commencèrent à appeler l'escrime basée sur le Gunto non Soho « Toyama-Ryu » et à le faire connaître dans tout le Japon. L'actuelle Zen Nihon Toyamaryu Iaido Renmei (ZNTIR) fut créée en tant que « Toyama-Ryu Shinko-Kai », établie par Tokutomi Tasaburo et Nakamura Taizaburo, qui enseignaient le Gunto Soho à l'armée. Au fil du temps, la « Toyama-Ryu Shinko-Kai » fut rebaptisée « Zen Nihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei » et une autre organisation, la Zen Nihon Batto-Do Renmei (ZNBR), fut établie afin d'inclure d'autres écoles de l'art du Batto-Do, étant ces deux fédérations d'Iai-Do comme les deux roues d'un même chariot. En 2001, la Zen Nihon Batto-Do Renmei et la Zen Nihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei se séparèrent. Alors que la Zen Nihon Batto-Do Renmei est une organisation qui inclut plusieurs écoles d'Iai-Do, la Zen Nihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei est une organisation indépendante, bien que membre de la fédération précédente, et avec des activités indépendantes.
L'Association Toyama Ryu Espagne (Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei - Spain Branch) Grâce à l'intérêt du Sensei Sergio Hernández Beltrán, pratiquant et chercheur connu de Karaté et de Kobudo d'Okinawa, ainsi que pratiquant d'Iaido depuis 1983, le style commença à être diffusé en Espagne en 2007. À partir d'un premier cours célébré à Madrid sous la direction technique de Robert Steele, Sensei provenant des ÉtatsUnis, et convaincu que le style Toyama-Ryu Batto-Jutsu répondait largement à ses nécessités, Sergio Hernández décida de le faire connaître autour de lui, de manière indépendante mais complémentaire à la pratique du Seitei Iaido de la Zen Nippon Kend_ Renmei. Profitant des infrastructures et des amitiés d'autres organisations de Karaté et de Kobudo, une série d'entraînements commencèrent afin de faire connaître le style. Avec certains articles publiés dans la presse spécialisée, en juillet 2008, vit le jour l'Association Toyama-Ryu Espagne, avec pour numéro de registre le 14251 du Consell Català del Esport. Un an plus tard, en mai 2009, le Sensei Bob Elder d'Orlando en Floride (USA), maître de Robert Steele, le premier représentant en Espagne, fut invité. Cette étape fut
Reportage
« La plupart des programmes d'éducation physique pour la guerre des officiers de l'infanterie de l'Armée impériale japonaise (IJA) furent créés au département d'entraînement physique de l'Académie militaire Toyama. »
Arts du Japon indispensable pour formaliser les relations avec le maître Mitsuo Hataya, président de la Zen Nihon ToyamaRyu Iaido Renmei. La confirmation et l'acceptation se produisirent l'année suivante, avec la venue en Espagne du maître Hataya, en mai 2010. Les deux années qui suivirent, l'activité se développa substantiellement, et en 2011, l'association Toyama-Ryu Espagne (ATE), à travers le Ryubukan Dojo dirigé par Sergio Hernández Sensei, reçut l'acception officielle en tant qu'organisation responsable en Espagne de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei (ZNTIR). Sergio Hernández Sensei fut, quant à lui, nommé Spain Branch-Director (directeur de la filiale en Espagne de la ZNTIR). Cette même année, Bob Elder Sensei fut invité en février à Andorre. Pour conclure l'événement, Elder Sensei concéda à Sergio Hernández le grade de Shodan de la branche américaine de Toyama-Ryu, ce qui fait de lui le premier gradé du style de notre pays. Une équipe de trois membres, qui comptait sur la présence de Cristóbal Gea Sense, secrétaire de l'ATE, se rendit à la Côte Est des États-Unis afin de participer pour la première fois à l'Orlando Taikai 2011, où Sergio Hernández Sensei fut classé premier en Batto kata, positionnant ainsi l'organisation espagnole dans le contexte mondial. Un mois plus tard, en juillet 2011, Hataya Mitsuo Sensei, président ZNTIR et Masaharu Mukai Sensei, vice-président ZNTIR, se rendirent de nouveau en Espagne. Mais c'est au cours d'un mois de février 2012 glacé, après une semaine d'entraînement personnel intense au Honbu Dojo de la ZNTIR à Machida, Tokyo, que Sergio Hernández Sensei, alors responsable de la diffusion du style en Espagne et dans la Principauté d'Andorre, obtint à la suite d'un examen très exigeant la catégorie de Shodan (1e dan) par la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei, devenant, de nouveau, le premier Espagnol Yudansha dans le style Toyama-Ryu au sein de la ZNTIR. Cette même année 2012, et pour la deuxième fois, on invita les maîtres Mitsuo Hataya et Masaharu Mukai, qui offrirent un stage hors pair à la Principauté d'Andorre. Deux derniers faits proclament l'âge de la majorité de l'Association Toyama-Ryu Espagne et en font un référent international : le premier,
c'est le voyage au Venezuela de son président et directeur technique, Sergio Hernández Sensei, et de son secrétaire, Cristobal Gea Sensei, invités par Pasqualino Sbraccia Sensei qui est en train de faire connaître le style dans ce pays, afin d'y donner divers stages, incluant la tutelle de ce nouveau groupe au Venezuela sous la direction de la ZNTIR. Et le deuxième eut lieu en octobre 2012, avec la publication du libre : « Toyama-Ryu Batto-Jutsu. Le style du sabre de l'Armée impériale japonaise », avec un prologue de Maître Hataya, son auteur ne pouvant être autre que Sergio Hernández. Les objectifs de l'Association Toyama-Ryu Espagne sont l'étude et la diffusion de l'Iaido/Iai-Jutsu (Battodo/Battojutsu) en général et plus particulièrement la diffusion de la ligne développée au sein de la Zen Nihon Toyama Ryu Iaido Renmei présidée par le Sensei Hataya Mitsuo et basée sur le style Toyama-Ryu, mettant l'accent sur les concepts différenciateurs transmis traditionnellement depuis ses origines et veillant à conserver sa pureté et son authenticité. Afin d'atteindre ces objectifs, l'Association s'occupe de la formation et de la promotion de son groupe d'instructeurs, en particulier, et de tous ses affiliés, en général, à travers l'organisation d'actes repris dans son calendrier annuel d'activités ainsi que de n'importe quel autre événement ou service complémentaire pertinent au bénéfice de ses affiliés. Tous les membres ont le droit et l'obligation d'être affiliés et enregistrés à la Zen Nihon ToyamaRyu Iaido Renmei, avec les bénéfices, avantages et devoirs que cela comporte. L'Association accrédite, au moyen d'un certificat de l'organisation, ses responsables de dojo et, à travers celui-ci, la reconnaissance des dojos que ceux-ci dirigent comme des Dojo-cho via la Zen Nihon ToyamaRyu Iaido Renmei.
Masaharu Mukai - 7e Dan Kyoshi - Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei - 7e Dan Kyoshi - Zen Nihon Batto Do Renmei - 4e Dan - Zen Nihon Kodachi Goshindo Renmei - 2e Dan - Kendo Masaharu Mukai Sensei est né le 1er janvier 1949, à la préfecture
d'Okayama (ouest du Japon, l'un des endroits d'origine du sabre japonais les plus célèbres). Après avoir terminé ses études, il devint agent de police à la préfecture de Kanagawa et se spécialisa dans la régulation du trafic, les problèmes dérivés de la circulation et le conseil aux officiers de police. Après avoir accompli son devoir pendant 36 ans, il prit sa pension en 2009 en tant que commissaire de police. Il travailla ensuite pendant 2 ans comme consultant à la ville de Sagamihara. Il est marié à Yoshiko et a deux enfants et quatre petits-enfants (deux garçons et deux filles). Le maître Mukai pratiqua le Kenpo pendant de nombreuses années à l'école de la police, atteignant le 2e dan. Il fit un jour connaissance de Yoshitoki (Mitsuo) Hataya Sensei, actuel président de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei et entra dans son dojo de Machida et son groupe Seizankai en 1985. Ce fut pour lui une révélation car ce qu'il cherchait à faire depuis longtemps, c'était de la pratique réelle avec un sabre japonais, ce qu'il rencontra grâce à Hataya Sensei. La ZNTIR sait qu'il existe dans le monde un intérêt partagé par beaucoup de gens pour la pratique de la coupe réelle avec un Nihon-to (sabre japonais), surtout parmi les pratiquants de Kendo et d'Iaido. Mukai Sensei était personnellement très intéressé à faire connaître le Toyama-Ryu et son esprit aux personnes qui désiraient apprendre un vrai maniement de l'épée japonaise. Tant et si bien, qu'il fut nommé par Hataya Sensei en tant que son plus haut responsable en Europe pour la diffusion du style. Son objectif principal est de trouver des instructeurs qui dirigent la diffusion et l'expansion du style dans leur région et leur pays, afin de les former et de les appuyer pour qu'ils puissent faire connaître correctement le Toyama-Ryu et le Batto-Do à niveau mondial. Avec l'appui de l'Association Toyama-Ryu Espagne, il croit pouvoir utiliser sa structure et ses éléments comme base de diffusion du ToyamaRyu en Europe. Le maître Mukai pratiqua également le Takeda Ryu Yabusame de 1995 à 2000. Il est actuellement vice-président et directeur générale de la Zen Nihon Toyama Ryu Iaido Renmei ainsi que son directeur technique.
Web de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei http://toyamaryuiaido.jp/index_en.html Blog de l'Association Toyama-Ryu Espagne http://zntirate.wordpress.com/
Arts du Japon
Ont participé au DVD Toyama-Ryu Batto-Jutsu : Masaharu Mukai Vice-président et directeur général de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei
Sergio Hernández Beltrán Président de l'Association Toyama-Ryu Espagne Spain Branch Director Zen Nihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei Responsable du Ryubukan Dojo C/ Barri, 7 La Parroquia D'Hortó 25714 (Lerida) ryubukan@hotmail.com
Cristóbal Gea Gea Secrétaire de l'Association Toyama-Ryu Espagne Responsable du Yoshikan Dojo C/ San Salvador 9, bajos Ripollet 08291 (Barcelone) yoshikandojo@yahoo.es
Victor Herrero Perez Relations internationales de l'Association Toyama-Ryu Espagne Responsable du Ken-Zen Dojo C/ Berenguer, 3 - Santa Margarida I Els Monjos (Barcelona) dojokenzen@gmail.com
José Miranda Mateo Directeur adjoint de l'Association Toyama-Ryu Espagne TADAIMA DOJO C/ Juli Garreta, 18 - 17600 Figueres (Gerona) josemiranda.tadaima@gmail.com
Grands Maîtres
D
epuis des temps immémoriaux, l'homme a toujours eu besoin d'armes pour sa survie. Pour chasser ou se défendre des ennemis, il construisit des armes rudimentaires utiles pour une distance longue ou courte et d'autres destinées à être lancées afin d'atteindre un objectif plus lointain. Bois, pierres, os, tendons et fibres végétales furent quelques-uns des matériaux qui servirent à l'élaboration de leurs armes jusqu'à la découverte de la poudre. En effet, après des milliers d'années de développement des armes primitives et des siècles de perfectionnement des lances, flèches, arcs, hallebardes, épées, couteaux, etc., on arriva à une révolution technique et stratégique avec la poudre. C'est précisément à cause de cette invention que l'ancien guerrier s'associe au nouveau soldat, mais l'esprit du pratiquant d'art martial ne change pas. Le passé et le présent s'unissent en une seule méthode d'entraînement de l'esprit et du corps. Les arts martiaux nous enseignent ceci : ils sont divisés en des centaines de styles, avec différentes techniques, mais la vie intérieure, les stimuli, les sensations et les émotions qui surgissent et qu'expérimente l'individu sont similaires. Le point à atteindre est le même, conquérir un contrôle de la sphère émotionnelle, dépasser les limites du départ, développer des habiletés et perfectionner la technique, obtenir une concentration parfaite qui donnera forme à notre énergie et perfectionnera notre esprit. Beaucoup de ces armes ne sont pas restées enterrées dans le passé, elles ont au contraire croisé les continents et découvert de nouvelles raisons d'exister. D'autres inventions plus récentes ont trouvé leur place dans une nouvelle dimension de la vie, fusionnant l'ancien et le moderne, éliminant les frontières et laissant le corps et l'esprit
s'élargir jusqu'à dissoudre les différences entre l'être humain et son environnement pour découvrir ce qui maintient uni l'Univers.
Un art qui est entré plusieurs fois dans ma vie À l'âge de cinq ans, j'ai décidé que, plus grand, je voulais être pilote de course. Je passais des heures à jouer avec les cartons sur lesquels on pose les pizzas et qui étaient parfaits pour moi. Je pouvais dessiner un volant et un compteur kilométrique qui marquait souvent 1000 km/h. Quand j'étais enfant, nous formions des bandes d'enfants et nous construisions des armes rudimentaires comme des lances, des bâtons, des frondes et des arcs à flèches que nous utilisions dans les affrontements que nous avions avec d'autres bandes de districts ou de pays différents et souvent, nous finissions par prendre le jeu au sérieux. C'est à cette même époque, à l'âge de 9 ans, que j'ai commencé à pratiquer les arts martiaux qui marquèrent ma vie pour toujours. Au cours de ce parcours, j'ai même connu les armes à feu, une petite passion que j'ai pratiquée dans les polygones industriels utilisant toutes sortes d'armes à feu. Au cours de ma profession, j'ai pu pratiquer plusieurs sortes de self-défense, entrer en contact avec des organismes spécialisés dans la sécurité et dès lors acquérir une expérience en tactiques de combat. Réunissant mon expérience et ma passion, j'ai aujourd'hui créé un programme d'entraînement adéquat pour tous et qui, à travers le concept de la selfdéfense, inclut les armes à feu, le combat avec arme blanche à main nue, conduire une voiture des services de sécurité et les techniques sportives. Bien sûr, les professionnels des forces de l'ordre, les gardes du corps, les détectives et le personnel de la
Grands MaĂŽtres
sécurité acquerront avec ce programme un entraînement complet de capacitation et de spécialisation, mais les gens passionnés et le secteur privé pourront également s'entraîner et vivre l'expérience de ces pratiques à travers divers cours qui comportent différents niveaux et pénétrer dans le monde infini de la pratique martiale et sportive.
Le F.A.D. Full Action Defense (gymnase-polygone-piste) est devenu notre centre d'entraînement Notre programme se divise en différents niveaux, ouverts à tous. Le cycle comprend trois degrés. Le premier degré prévoit : pistolet, arc, dynamique et posture du corps. Pour le pistolet et l'arc, on parle de tir fixe ou de tir dirigé classique, une sorte de tir qui vous permet de connaître les armes et tous les aspects de la sécurité et de la prévention
contre les erreurs qui pourraient être dangereuses pour le pratiquant. On passera aux positions des techniques corporelles et des techniques de tir afin de développer les bases de ces deux armes. L'équilibre, la coordination motrice, la posture corporelle et la concentration constituent l'aspect le plus important de ce premier niveau. Par la suite, nous passerons à un deuxième degré, développant la dynamique du corps avec des techniques de couteau, seul et avec un partenaire, traitant également l'aspect de la défense de la même arme et pas seulement l'attaque avec celle-ci. Le pistolet élargira son programme en passant au tir dynamique et instinctif et, en tir à l'arc, nous développerons l'aspect dynamique et les différentes positions de l'archer. Dans le cas du tir à l'arc, nous conserverons le tir fixe pour mieux développer la composante méditative dans le geste technique, un peu comme en Kyudo japonais. Nous arriverons pas à pas au troisième niveau où ces trois armes ainsi que la self-défense à main nue continueront à se spécialiser dans la stratégie, la technique et les circuits de la formation opérationnelle et tactique pour le combat réel. La grande nouveauté du troisième degré est l'ajout de la voiture de course avec l'apprentissage de la conduite sportive sûre afin de garantir la sécurité et la technique d'entraînement appropriée pour ceux qui doivent faire un travail de conducteur d'escorte, de garde du corps ou de pilote particulier. Et non seulement les professionnels, mais aussi les gens ordinaires pourront accéder à cette partie de notre programme qui, en plus d'être importante dans la vie quotidienne pour ceux qui utilisent une voiture, complète l'entraînement psycho-physique. N'oublions pas que conduire une voiture avec une certaine technique implique un entraînement et exige de mettre en mouvement des impulsions nerveuses, stimuler des réflexes sensoriels, maîtriser l'adrénaline et obtenir une meilleure connaissance de soi-même. En plus de ces trois niveaux, accessibles à quiconque, on passera à des programmes spécifiques et individuels avec des circuits adaptés aux besoins et aux capacités des personnes. Un cocktail de techniques sportives et artistiques qui peut offrir divertissement et introspection dans la formation afin d'assurer la propre sécurité et qui pourra nous amuser et nous enthousiasmer comme les jeux de notre enfance. J'ai créé le F.A.D. en cherchant de nouvelles idées, mettant à disposition toute mon expérience et demandant la collaboration de professionnels amis tels que Nocholas Tesini, champion et directeur technique de l'école Drift Fun Day, ou Joseph Amatruda, inspecteur en chef de la police spécialisée en armes à feu, qui m'appuieront dans les cours de niveau supérieur pour mieux couvrir des domaines de spécialisation sur le circuit et au polygone national. Tout ce qui sera utilisé comme équipement, armes, voitures et endroits divers, sera fourni par notre école et apporté en fonction du niveau de l'élève, le faisant croître progressivement et sereinement, en l'immergeant dans une dimension à la Rambo. Grand maître Paolo Cangelosi Pour plus d'information sur le cours F.A.D., contacteznous : www.sifupaolocangelosi.com E-mail : cangelosipaolo@libero.it Téléphone : +39 010 8391575 - mobile : +39 347 4645070
Joki Uema, 10e dan, fut, jusqu'à sa mort en 2011 à l'âge de 91 ans, le principal disciple de Choshin Chibana, le fondateur du Kobayashi Shorin Ryu. Salvador Herraiz a rencontré Joki Uema peu avant sa mort, dans son dojo Shubukan de Shuri. Il nous fait aujourd'hui le portrait de ce personnage attachant, dans un autre de ses magnifiques reportages sur les origines et les personnalités clés du Karaté d'Okinawa. Un nouvel article qui fera les délices des passionnés de l'anthropologie d'un art martial qui a conquis le monde. Texte et photos : Salvador Herraiz, 7e Dan de Karaté Shuri (Okinawa)
Joki Uema Le Karaté de Choshin Chibana au Shubukan La journée est magnifique à Maha, comme la plupart des matins ici, sur l'île du Karaté. Après être sorti du dojo de Masahiro Nakamoto, je me promène à l'endroit où Choshin Chibana a eu sa maison et son jardin et où il a pratiqué et enseigné son Karaté. Je vais vers la maison et le dojo de Joki Uema, le Shubukan, qui se trouve également au cœur de Shuri, là où le monorail a sa dernière station et où, avec un peu d'imagination, on peut respirer et imaginer… le Karaté des ancêtres. Quand je me trouve devant Joki Uema, un frisson me parcourt. Il est le disciple le plus ancien (et vivant alors) du légendaire Choshin Chibana. Le maître m'invite immédiatement à entrer chez lui, une petite maison, comme la plupart des maisons ici, pleine de meubles, de décorations et de ventilateurs (ce qui l'on apprécie beaucoup par les très chaudes journées d'été à Okinawa). Près du salon, il y a une sorte de jardin, originalement à l'extérieur peut-être, mais maintenant couvert, rempli de plantes vertes. Il apporte à la pièce une fraîcheur dont je ne saurais dire si elle est réelle ou psychologique. Quoi qu'il en soit, c'est très agréable. Joki Uema, 10e dan de l'Okinawan Shorin Ryu Karate-do Association, est né le 3 juin 1920 à Shuri. Il a étudié le Karaté avec son père, Kama Uema (1855-1926), et 1. Joki Uema descendant l'escalier de son dojo en 2010. 2. Yasuhiro Uema, fils et successeur de Joki, dans le dojo en 2012. 3. Joki Uema près de Seitoku Ishikawa. 4. L'un des prix octroyés au maître. 5. Choshin Chibana. 6: Joki Uema et Salvador Herráiz, en 2010.
Tombe de Chibana Choshin en Hantagawa, près de celle de Tawada Meigantu, de sa famille et également expert martial. Le fils de Tawata Meigantu, Shinsuke, avait épousé Kamado, la sœur de Chibana. Par ailleurs, l'épouse de Shinjo, un autre fils de Tawata Meigantu, et l'épouse d'Itosu, étaient sœurs.
les maîtres Chotoku Kyan (1870-1945), Choshin Chibana (1885-1969), Shinpan Gusumuka (1890-1954), Taro Shimabukuro (1906-1980) et le Chinois Won Fuen (1864-1954). Excepté le dernier mentionné, tous les autres étaient d'importants élèves d'Anko Itosu (1831-1915) qui fut lui-même élève de Sokon Matsumura (1809-1899). Il compléta cette lignée technique de Karaté, alors encore appelé To De (ou même Okinawa Te), avec les enseignements de Kobudo qu'il reçut de maîtres tels que Choen Oshiro (1888-1939), Chuei Uezato (1899-1945) qui lui enseigna le maniement du bo et son propre père Kama Uema, qui furent tous également disciples d'Itosu dans cet art martial qui, dans ce cas, venait, à travers Sokon Matsumura, du premier maître okinawaiien de l'histoire : Kanga Sakugawa (1762-1843). Mais c'est indiscutablement Choshin Chibana l'ancêtre martial principal de Joki Uema, le maître dont l'esprit et la technique sont sauvegardés dans ce dojo. Chibana Choshin (1885-1969) est natif de la ville de Torihori, à Shuri. Il fut le deuxième fils de Chohaku et de Nabi et descendant du roi Sho Shitsu (1652-1701). Choshin Chibana fut l'un des élèves les plus important d'Itosu. Comme détail curieux, mentionnons qu'on croit que Chibana avait tout particulièrement entraîné son gros doigt de pied droit dont il en avait fait une arme dévastatrice. Cela semble vrai. En 1920, Chibana créa le Kobayashi Shorin Ryu. « Shorin Ryu » fait référence au temple chinois de Shaolin ; en langue okinawaiienne, cela signifie « petit bois ». Chibana ouvrit en 1929 su dojo à Gibo (Shuri), plus concrètement au Nakijin Goten de Teishi Yoshitsuga (Nakijin Gima), qui était le
1. Le sympathique et tendre maître Joki Uema prenant congé. 2. Salvador Herraiz et le maître Yasuhiro Uema, aux côtés de Victoria Ambite et Jose L. Pastor, élèves de l'auteur. 3. Joki montre une position caractéristique du Shorin Ryu. 4. Shubukan dojo, de Shuri. 5. Joki Uema, maître vénéré.
jardin du baron Nakijin (photo de gauche). Aujourd'hui, cet endroit est complètement détruit et perdu. Pour toute une vie consacrée au Karaté, il lui fut concédé l'Ordre de 4e classe de l'Empereur. Bien que furent également élèves de Chibana, mais dans une moindre mesure, Masahiro Nakamoto, Katsumi Murakami et Fumio Nagaishi, les principaux élèves de Chibana furent Chozo Nakama (Shubokan), Yuchoku Higa (Kyudokan), Katsuya Miyahira (créateur du Shidokan et élève également d'Anbun Tokuda et de Choki Motobu), Shoshin Nagamine (fondateur du Matsubayashi et également disciple de Choki Motobu, Ankichi Arakaki et de Chotoku Kyan), Shuguro Nakazato (Shorinkan) et notre personnalité d'aujourd'hui Joki Uema, du dojo Shubukan. Je suis ravi d'être à côté de Joki Sensei. « Connais-tu mon dojo ? », me demande-t-il rapidement. En réalité, j'y ai déjà été, mais je lui dis que non (un petit mensonge à me pardonner) en voyant que le maître veut me l'enseigner. On y accède par un escalier extérieur. Uema Sensei est déjà très âgé, 90 ans (et de fait, il mourra seulement quelques mois plus tard), mais il me traite avec une affection et une joie qui me va au fond du cœur. Il me conduit lui-même vers le tatami, une
« L'ancêtre martial principal de Joki Uema est indiscutablement Choshin Chibana, le maître dont l'esprit et la technique sont sauvegardés dans ce dojo. » bonne occasion d'approfondir les dessous de l'endroit et de ses souvenirs, avec le meilleur guide qui soit. Uema Joki, malgré son grand âge, ne se contente pas de saluer debout en entrant sur le tatami, il s'agenouille comme il peut et s'incline complètement dans une profonde révérence. En réalité, j'ai déjà vu ce respect profond et plein de contenu chez d'autres maîtres ayant des limitations physiques : Sogen Sakiyama, Seiko Itokazu,… mais je ne cesse d'être en admiration devant cela. Le dojo Shubukan fut ouvert officiellement vers 1974, quant Yasuhiro
Uema, alors 6e dan, l'enregistra dûment à l'Okinawan Shorin Ryu Kyokai. Le dojo avait déjà fonctionné jusqu'alors sans aucun type d'affiliation, libre comme l'esprit du véritable Karaté, loin des politiques, des encadrements, des pressions et des étiquettes. Tandis que je promène mes yeux sur les photos et souvenirs qu'Uema conserve dans son dojo et qu'il me montre patiemment, le maître m'observe ravi et se réjouit de ce que je reconnaisse les gens des photographies. Situé au début dans le quartier d'Haebaru, à Onna, le Shubukan déménagea des années plus tard à son endroit actuel, au cœur de Shuri, à Torihor. Logiquement, le dojo Shubukan d'Uema est présidé par une grande photo de Chibana Choshin. Il ne pouvait en être autrement. Comme les lecteurs le savent, le Shorin Ryu utilise un type de respiration (nogare) et des mouvements souples et naturels. L'aspect sportif du Karaté n'est absolument pas considéré car ils considèrent leur art martial comme un Budo centré sur soi-même et sur le développement de l'esprit. En tant que partie de ce Budo, le Karaté doit avoir dans sa pratique ce même objectif unique. Kata, kihon dosa, makiwara et sagi makiwara (sac de sable) sont les pratiques qui sont réalisées dans le Karaté du Shubukan, auxquelles fut
ajouté dans le passé, de manière dissimulée, une pointe de Ju Kimite, en cachette du maître. Quand Uema décida de passer le dojo du deuxième au troisième étage de l'édifice qu'il occupe actuellement, la pratique du Karaté ne s'interrompit pas pour autant et se poursuivit à l'air libre. Bien qu'à Okinawa logiquement, personne ne s'effraie à la vue du Karaté dans la rue, certains curieux viennent s'ajouter à la pratique, dans des conditions très dures du fait de la chaleur de l'été, du froid en hiver et de la dureté du sol… des éléments qui, d'après Uema Sensei, influencent la pratique du Karaté et même sa technique. La patience de Joki Sensei avec le petit Espagnol éperdu d'Okinawa que je suis est énorme et quand je dois m'en aller, non seulement il m'accompagne jusqu'à la porte, mais encore il me suit sur le trottoir où il continue de s'occuper de moi, comme s'il voulait que je reste. Cela m'émeut. Je me retour ne et je continue avec lui quelques minutes de plus qui me semblent exquises… Je rentre à nouveau chez lui et là, il me montre des positions caractéristiques du Shorin Ryu. Son kime est fantastique pour son âge et son regard concentré, pénétrant et même destructeur se réfugie derrière un visage presque angélique. Pardon pour ma mièvrerie. En réalité, je crois qu'Uema a envie d'avoir de la compagnie et de partager un sujet comme le Karaté qui fut toute sa vie. Je ne me sens donc pas coupable de lui soutirer certaines informations des photos et des souvenirs qui remplissent la pièce.
Tandis que je m'éloigne, je sens que j'ai connu de tout près l'un de ces maîtres légendaires les plus attachants… en phase d'extinction. Je pense, et malheureusement j'ai raison, que ce sera également la dernière fois que je vais le voir. Joki Uema meurt en juillet 2011. Un coup de massue pour moi car, bien que je ne le connût pas profondément, il était allé au plus profond de mon âme de karatéka. Un certain temps près sa mort, je suis retourné au dojo de Joki Uema. Cette fois, ce fut son fils Yasuhiro qui m'accompagna au tatami. Nous nous sommes souvenus de son père. De fait, je lui remets quelques-unes des photos que je fis à Joki Sensei et qui accompagnent cet article. Yasuhiro Uema, né le 15 août 1945, juste au moment de la fin de la Deuxième Guerre mondiale qui fit tant
de dégâts à Okinawa, a pris sa pension après plus de 40 ans de travail, de sorte que maintenant le Karaté occupe toute sa pensée, tout son temps et tous ses efforts. Yasuhiro sensei est le Kancho du Shorin Ryu Karatedo Kyokai Shubukan Uema dojo. Le futur du dojo semble être assuré également avec le fils d'Yasuhiro, Takeshi Uema, né en 1975 et actuellement 6e dan. Le temps passé au Shubukan dojo avec la famille Uema fut pour moi un moment franchement agréable. J'ai donc voulu esquisser un petit portrait de cet important karatéka, aujourd'hui disparu, que fut, est et sera… le maître Joki Uema. 1. Joki Uema, jeune, en face d'un groupe d'élèves. 2. Le vieux maître salue en entrant sur le tatami de son dojo. 3. Taro Shimabukuro. 4. Un autre des nombreux titres et décorations qu'a reçus le maître au cours de sa vie.
Grands MaĂŽtres
Arts Martiaux Chinois « Mizong signifie “Ne pas perdre la propre stratégie ni la position” ou “Boxe de la trace perdue”, pour mettre l'accent sur la mystification et la distraction de l'adversaire. »
D
ans l'histoire du temple de Shaolin, on a enregistré 708 formes, dont seules quelques-unes sont parvenues jusqu'à nos jours. Par ailleurs, certains styles que l'on croyait perdus ont été récupérés. Voici certains des styles qui ont marqué l'histoire du temple de Shaolin et qui continuent d'être pratiqués aujourd'hui encore : Taizu Chang Quan, Da Hong Quan, Xiao Hong Quan, Da Tong Bei Quan, Liu He Quan, Luohan Quan, Pao Quan (poing canon) et Mizong Quan, pour ne citer qu'eux. Aujourd'hui, nous parlerons de Mizong Quan. Le Mizong Quan est l'un des styles de Shaolin les plus anciens et les plus efficaces. On le connut dans le monde entier grâce au fameux maître Huo Yuan Jia, qui fut l'un des fondateurs de l'Association Chin Woo et, pour beaucoup de citoyens chinois, un héros national qui lutta en faveur du peuple chinois. Hua Yuan Jia possédait une grande maîtrise du style Mizong Quan. Beaucoup de gens pensèrent donc que le style Mizong Quan appartenait à la famille de Huo Yuan Jia, même ses disciples se référaient au style Mizong Quan comme le Kung-Fu de la famille Huo. Le style Mizong Quan s'étendit dans toute la Chine, mais son foyer fut toujours le temple de Shaolin. Nous pouvons donc dire que le Mizong Quan provient de notre temple. La famille de Huo Yuan Jia développa le style et le rendit célèbre génération après génération. On raconte que le grand-père de Huo Yuan Jia se rendit au temple de Shaolin et étudia pendant des années le style, qu'il transmit au père de Huo, mais ne fut connu comme tel que lorsque le célèbre Huo Yuan Jia le développa et le perfectionna, devenant l'un de ses plus grands représentants. D'après les registres historiques du temple de Shaolin, le style Mizong Quan fut créé par un moine et enseigné pendant longtemps dans le temple lui-même. Mizong signifie « Ne pas perdre la propre stratégie ni la position » ou « Boxe de la trace perdue », pour mettre l'accent sur la mystification et la distraction de l'adversaire. Certains des spécialistes les plus célèbres du style Mizong Quan au cours de la dynastie Song (960-1279) furent Zhou Dong, Lin Chong et Lu Jun Yi. Au cours de la dynastie Qing, à l'époque de l'empereur Qian Long (1735-1796), le style Mizong Quan s'étendit jusqu'à la province d'Hebei. À cette époque, un homme du nom de Sun Tong, originaire de la province de Shandong, qui s'était entraîné durement pendant de nombreuses années dans le temple de Shaolin, était parvenu à atteindre un haut niveau de perfection dans le style Mizong Quan. L'histoire raconte que Sun Tong avait commis un délit et qu'il décida de s'enfuir de la ville pour se diriger vers le nord-est. Sur sa route, il passa par la frontière du district Qing et du district Jing Hai et enseigna le Mizong Quan dans les villages de Da Tun et Xiao Nan He. C'est pour cela que, dans les deux régions, deux sectes de Mizong Quan se développèrent qui conservèrent la tradition pendant de nombreuses générations. Une des caractéristiques essentielles du Mizong Quan, ce sont les mouvements rapides et les changements de direction pour confondre l'adversaire, lui faire croire qu'on attaquera par la droite et frapper par la gauche. Nous pouvons donc dire que c'est un style qui utilise les faux pas pour contre-attaquer l'adversaire et obtenir ainsi un avantage dans le combat. Au cours de la pratique, on exige un travail fluide, naturel et harmonieux, combinant force et souplesse. Une fois qu'on a dominé les techniques de Mizong Quan, on pourra les utiliser dans n'importe quel cas et appliquer le mouvement ou la technique comme on le désire. Autrement dit, les changements de techniques pourront être illimités dans les différentes situations de combat.
Texte : Shi De Yang Traduction du chinois : Yan Lin & Bruno Tombolato
KOBUDO AIKIDO/KENDO/IAIDO 10171
Ref. 11145
Ref. 11160
Kyokushinkai Compétition. Écru. Coton
Veste Kendo. Toile spéciale Japon
Hakama Japon noir
Ref. 11170
Ref. 11140
Hakama Japon bleu nuit
Ref. 11152
Ref. 11141
Keikogi. Giacca Blu Marine
Keikogi.
Ref. 11150 Veste d'Aikido blanche
Veste Aikido blanche. Coton
Ref. 11220
Ref. 11151
Armure Kendo. Japon.
Kimono Aikido
Ref. 11231
KUNG-FU
Tenugui (foulard)
Ref. 11153 Giacca Aikido. Bianca. Speciale "grana di riso". Estate
Ref. 11109
Ref. 11234
Hakama Noire. Polyester-Rayon
Ref. 11210
Ceinture "Obi" Iaido. Noir ou Blanc. 320cm x 8cm.
TAICHI
Armure Kendo. Japon.
Ref. 10650/51/52
Ref. 11230
Veste de Kung Fu Bleu
Sac Armure. Japon
Ref. 10816 Kimono Tai Chi . Gris
Ref. 10632 Kung Fu. Satin Noir. Liseret rouge
Ref. 10611 Veste de Kung Fu noire. Boutons Noirs.
Ref. 10640 Kung Fu rouge/noir. Coton
Ref. 10820
Ref. 10830
Kimono Tai Chi. Entraînement. Noir
Kimono Tai Chi. Entraînement. Blanc
Ref. 10620 Ref. 10815
Kung Fu Wu Shu. Coton
Ref. 10612 Veste Kung fu Blanche. Boutons Blancs
Kimono Tai Chi. Beige
Ref. 10671 Pantalon de Kung Fu Noir. Coton
Ref. 10610 Kung Fu boutons Blancs. Coton
Ref. 10630 Kung Fu passepoilé blanc
NINJA/PENJACK SILAT Ref. 10870 Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc
Ref. 10831 Pantalon Tai Chi Blanc
Ref. 10821 Pantalon Tai Chi Noir
YOSEIKAN/SHIDOKAN Ref. 13651
Ref. 10840 Kimono Tai Chi. Entraînement. Orange
Ref. 13652 Ref. 10910 Ref. 13311 Ref. 10920 Kimono Ninja. Noir. Avec renfort
Ref. 13400 Ref. 13351 Ref. 10190
Ref. 10175
Ref. 11800
NOUVEAU LIVRE !
« Karaté : Images d’une histoire » est l’ouvrage qui possède la plus grande quantité de documents d’archives historiques de l’histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres, les grands des générations suivantes, Nakayama, Yamagushi, tout cela dans des documents inédits ou peu connus, des photos qui font partie de l’histoire du Karaté. Un livre merveilleux. Le terme « philosophe » est largement utilisé quand on parle du Karaté traditionnel et classique, mais pour mieux comprendre à quoi se réfère cette philosophie du Karaté sans se perdre en vaines élucubrations, il n’y a rien de mieux que de connaître les opinions et les pensées des grands maîtres à propos de la signification de l’objectif de cet art martial et de sa pratique.
Prix : € 33,00
Commandes : Budo international. net
Les arts martiaux et le chemin intérieur l n'est pas étonnant que de nombreux pratiquants cherchent aujourd'hui dans les arts martiaux voisins de quoi compléter ce qu'ils croient déficitaire. Nous voyons cela clairement dans les innombrables pratiquants qui se forment à quatre ou cinq arts martiaux différents. C'est fini l'époque où la fidélité à la voie symbolisait l'honneur du pratiquant. Les temps ont changé et aujourd'hui, on peut tout faire. On cherche à satisfaire toutes les envies et les frustrations. À travers une observation approfondie, nous pouvons dire qu'il s'agit d'une époque de sauvegarde interne, de sauvegarde des valeurs de communion, lorsque l'on voit l'intense mouvement que la globalisation est en train de produire dans le monde. En Europe, c'est très palpable. On ne forme plus des maîtres d'un seul art. De ce point de vue, les maîtres de Bujutsu de l'ancien Japon étaient en avance sur notre temps et nos découvertes martiales. Ils exaltaient la conscience des propres déficiences et établissaient comme objectif l'ouverture d'esprit dans la recherche de la perfection des techniques de combat. Le concept même du « Bugei SanJuropan » établit cette ligne de croissance militaire, préétablie sous forme de Seiteigata. Plusieurs formes, plusieurs versants, plusieurs écoles… Chacun avait sa propre manière de faire et chacun devenait parfait à sa façon. Quel était le plus correct ? Et le plus vrai ? C'est le même discours que celui des systèmes militaires actuels ? Peut-être la différence se situe-t-elle dans la recherche de la sagesse, la manière de bien utiliser ce que l'on a. À ce sujet, pour le zen, la sagesse n'est pas notre connaissance commune, c'est la connaissance innée, notre connexion innée et intuitive comme le principe fondamental de continuité qui s'appelle Tsuzukeru en japonais. C'est l'acte de pratiquer profondément. Nous pourrions traduire par « persévérer », persévérer profondément dans la perfection de la sagesse. Ainsi, pratiquer est un bon mot pour « persévérer ». Persévérer signifie, à l'époque actuelle, continuer. Continuer de chercher, d'étudier, d'expérimenter, de s'ouvrir… Devenir un !
I
« Quel que soit l'endroit où tu vas, vas-y de tout cœur ! » Sagesse orientale C'est aussi un nouveau temps pour la recherche. Ce qui était caché remonte à la surface pour y être découvert. Combien d'anciennes écoles ne sont-elles pas en train de renaître, de se réorganiser, de se rétablir sur la scène des pratiques martiales ? C'est ça la voie ! Analysant brièvement et rapidement, ce sont notre orgueil et notre égoïsme qui ont provoqué les guerres, les massacres des croisades, les bûchers de l'inquisition et les horreurs de l'esclavage. Ainsi, au cours des siècles, nous avons bien plus avancé dans le progrès matériel extérieur que dans l'évolution éthique, intime de l'esprit. Il est parfaitement naturel que les titres et les désignations fonctionnent dans la vie publique et privée, établissant des lignes de respectabilité aux situations des individus ou des groupes, dans le cadre dans lequel ils se
« Aspirer à être heureux et se garder d'être malheureux est possible si nous faisons que notre volonté et ce que nous désirons soient au-delà de ce qui nous vient du monde sensible, changeant et instable, et également si nous ne nous affligeons pas de ce qui nous échappe du monde sensible. » (Poésie sufi)
Arts Martiaux Traditionnels manifestent. Il y a cependant des gens qui font du concept un objet permanant d'idolâtrie, solennisant ses conditions de telle sorte qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils sont tombés dans un esclavage et un formalisme désastreux. Espérons que ce nouvel échange avec les arts martiaux anciens incite l'homme moderne à cultiver la courtoisie. Et échappons de la superficialité et du calcul en matière d'expérience commune. Dans les arts martiaux anciens, cette observation de l'intérieur n'était pas toujours agréable pour l'élève et rompait le conventionnalisme occidental. Shiken est un mot japonais qui signifie test, c'est le moment où le professeur, ou le maître, impose certains sacrifices dans la vie de l'élève pour observer comment celui-ci réagit. Cela peut aller de la perte d'un poste important à une situation coercitive. Il y avait des maîtres qui allaient plus loin. Ils n'admettaient pas l'élève à un certain examen, l'obligeant à abandonner cette voie pour observer alors son honneur et son caractère. De nombreuses histoires se réfèrent à ce type de pratiques. Certains disent que ce type de moment était fondamental pour prouver que l'on faisait complètement
confiance au maître. D'autres que c'était la preuve obligatoire pour le grade d'Okuden. Ce que l'on peut conclure cependant, c'est que toutes ces pratiques surgirent au cours de la période Sengoku, une période marquée par les trahisons et les conflits et où il était habituel que certains individus d'autres clans infiltrent une école déterminée afin de démoraliser ou de déstabiliser ses forces. Beaucoup de mythes sont nés de ce genre de pratiques pour observer les élèves, de nombreux mensonges qui ont consolidé les arts martiaux plus modernes, considérant ce type de tests comme des signes de folie ou de démence de la part des maîtres, de conduites gratuites et offensives, etc. Différentes phases marquèrent les intenses révolutions au cours des périodes martiales classiques. Il existait dans le passé différents types de Shiken, les deux plus connus sont : • Uke Ireru : Preuve par laquelle le maître accepte l'élève comme apprenti. • Nori Koeru : Preuve par laquelle l'élève surmonte une crise, un trouble émotionnel. Il est encore courant de nos jours que les maîtres utilisent ce type de référent pour observer des étudiants prétentieux qui viennent démontrer leur bonne intention. Il existe différentes classifications des individus, bons et mauvais : Shinjitsu (individu qui possède la vérité intérieure, mais ne possède par l'esprit de recherche) et Honmono (individu légitimement vrai et prêt pour la poursuite de ses rêves et de ses objectifs) ; Itsuwari (personne fausse, trompeuse) et Damasu Hito (personne qui vient avec l'intention de mentir).
D'une manière ou d'une autre, que ce soit vrai ou faux, les informations d'origine historique et anthropologique nous permettent de comprendre qu'en tant qu'élève, pour découvrir le vrai, chacun doit regarder en lui, objectivement et de façon critique. Regarder avec cet intérêt personnel que nous avons quand nous traversons une crise dans notre vie, quand tout autour de nous est un défi. La question centrale, c'est la libération complète et absolue de l'homme, d'abord psychologiquement ou intérieurement et ensuite extérieurement. Il n'y a en réalité pas de séparation entre l'intérieur et l'extérieur. « Ne compte pas sur moi, si tu manques de courage. » Inscription gravée sur un ancien poignard Il y a deux points très importants dans la relation maître-élève étant donné que le premier (le maître) est responsable de diriger (conduire) la personnalité de l'élève quant à l'orientation de sa voie martiale. En effet, par rapport à la vie et à ses activités, la liberté d'action doit être poursuivie librement et véritablement par le second (l'élève) qui, à travers ses expériences, construira ce qu'il croit être meilleur pour son existence. Anciennement surtout, il y avait beaucoup de confusion en ce qui concerne la relation Senpai-Kokai du fait de l'influence du Bushido. « Le vassal n'est rien sans son seigneur » apporte une indescriptible sensation de faiblesse de la part de l'élève qui se reflétait en général dans l'image d'un maître parfait et sans faille. Cependant, si nous sommes porteurs d'une légende personnelle qui cherche à évoluer, nul n'est parfait, ni infaillible. Fortifier signifie, d'après le dictionnaire, rendre fort ou robuste, rendre plus solide, renforcer, conforter, rendre quelqu'un plus sûr de lui. En d'autres morts, le maître doit fournir à l'élève les conditions qui lui permettent de chercher à développer sa pensée critique, ses vérités, les qualités qui lui confèrent la capacité de penser par luimême, libre d'influences, libre d'illusions exterieures. Nous devenons fragiles quand nous croyons que nous sommes incapables, malheureux, quand nous attribuons seulement à quelque chose ou à quelqu'un la raison de notre bonheur. Quand l'homme s'éloigne de lui-même, il devient dépendant. Et c'est l'un des problèmes, quand l'élève est soumis à la vanité des maîtres et des écoles, il n'y a pas d'espoir d'évolution interne. La force et la faiblesse sont deux plateaux qui contiennent des matières premières différentes mais qui nous mènent au même héritage sublime, l'apprentissage. Les hommes pourtant identifient trop vite la première à l'aliment délicieux de la victoire et la seconde à l'infâme pitance de la défaite. Les erreurs, cependant, ont beaucoup à nous apprendre. Elles nous fournissent des occasions remarquables pour la croissance intérieure. Lorsque nous établissons certains de nos besoins, nous établissons également nos références. Il n'existe un côté que s'il en existe un autre. Il n'y a pas de maître s'il n'y a pas d'élève. Aucune école traditionnelle ne survit que par la volonté du maître. Il n'existe pas de besoin sans un référentiel. Aucun maître cependant n'est maître de son propre gré. Le maître, tout comme l'élève, se construit à travers le processus de relation qui s'établit. Quand nous traduisons l'inconnaissable dans ce que nous savons, ce que nous avons traduit n'est plus
« Il n'est pas étonnant que de nombreux pratiquants cherchen aujourd'hui dans les arts martiaux voisins de quoi compléter ce qu'ils croient déficitaire. Nous voyons cela clairement dans les innombrables pratiquants qui se forment à quatre ou cinq arts martiaux différents. C'est fini l'époque où la fidélité à la voie symbolisait l'honneur du pratiquant. Les temps ont changé et aujourd'hui on peut tout faire. »
nt
s
Artes Tradicionales l'inconnaissable. Et l'inconnaissable continue d'être la cible de nos aspirations. À tout moment, nous voulons savoir parce que nous aurons ainsi une continuité. Quand nous regardons devant nous, nous aspirons à un meilleur moment que celui que nous sommes en train de vivre. Le moment présent est différent de toute l'extension du futur. Il est juste un fragment de cette aspiration. Quand je veux juste un moment, je ne veux pas le tout. À partir de ce moment, d'autres moments viendront. Petit à petit, l'un après l'autre. Si ce moment est meilleur, il est possible que les autres également soient meilleurs. Beaucoup des conflits qui affligent l'être humain moderne proviennent des modèles de comportement qu'il adopte dans sa vie quotidienne. Il est habituel de copier les modèles du monde, qui enthousiasment pour peu de temps, sans analyser les conséquences que ces modes de comportement peuvent engendrer. Il est également naturel que les conséquences mêmes de ces modèles s'installent chez ceux qui les adoptent. Toute action en cours est, par conséquent, basées sur d'autres qui la précèdent, imprimées profondément dans les archives de notre être. Martialement parlant, nous avons de plus en plus oublié les anciens enseignements de l'interaction maître-élève. Tout est devenu un produit ! Je ne veille plus à regarder devant à travers le prisme intérieur. Tout est en rapport avec ce produit que je veux acquérir. Et demain, j'en voudrai un autre, puis un autre, puis un autre… En général, c'est un produit à la mode qui se présente comme le vrai ou le meilleur. Les grands maîtres des écoles traditionnelles savent que la mauvaise habitude enracinée s'incruste, imposant ses caractéristiques un moment après l'autre, incitant l'homme à maintenir cette continuité. De même, les efforts salutaires dans le bien et la vertu manifestent les plis de l'âme et conduisent à la victoire les exercices intérieurs d'évolution et de croissance. « Celui qui désirent des choses éphémères, peut être considéré comme un homme malheureux tandis que celui dont la volonté s'accomplit, est un homme heureux. » Les théories de prise de conscience de l'équilibre, du respect, de la rationalité, du non besoin d'interaction avec le négatif, de l'usage cohérent de la raison, nous permettent de percevoir que tout ce qui nous arrivons de bon ou de mauvais sur notre route a son point de départ dans nos attitudes. Notre action est l'expression d'une force de notre personnalité intérieure, spirituelle, sur le monde extérieur. Cette force suit une trajectoire particulière et subit les lois du monde dynamique. Notre responsabilité est également une force lancée sur le chemin de l'évolution. Ce parallèle avec le monde dynamique nous indique ce qui se passe dans le monde impondérable de notre personnalité. Dès lors, chercher des moments, des instants constructifs est le premier pas pour se débarrasser des doutes et des cauchemars qui envahissent les arts martiaux. L'important parfois, n'est pas de changer de chemin, mais de façon de marcher.
Le dilemme du désarmement
D
epuis que le premier homme des cavernes saisit une branche d'arbre pour l'utiliser comme massue, puis aiguisa une pierre pour l'utiliser comme couteau ou pointe de lance, les êtres humains ont utilisé des armes pour chasser et pour se battre contre d'autres. Au cours des siècles, les classes guerrières des différentes cultures développèrent des pratiques armées spécifiques et intensives et des systèmes pour varier les degrés de complexité scientifique. Dans notre société moderne, l'entraînement avancé et professionnel avec les armes est réservé aux militaires et aux forces de sécurité. Mais comme, historiquement, leurs racines se situent dans les classes guerrières, de nombreuses écoles modernes d'arts martiaux incluent une pratique des armes dans leurs programmes d'étude. Malgré leurs différentes origines ethniques, la pratique martiale avec les armes peut se diviser en trois catégories :
Armes traditionnelles On peut trouver ici les armes types « Kobudo » des samouraïs, les armes exotiques des ninjas, les instruments des agriculteurs et de pêcheurs transformés en armes par les habitants d'Okinawa ainsi que le bâton tribal et les systèmes d'arts martiaux philippins et indonésiens.
Armes modernes Ce groupe inclut les armes à feu, les couteaux techniques modernes, les bâtons rétractiles, les lumières tactiques et les sprays chimiques.
Armes improvisées Comme, virtuellement, on peut utiliser n'importe quoi comme arme en cas d'urgence (une bouteille, une pierre, un portable, etc.), je me réfère ici aux objets qui sont réellement inclus dans les programmes d'entraînement avec des techniques spécifiques et, dans certains cas même, une certification d'un expert. Elles incluent canne, ceinture (ou corde), parapluie (long ou court) et certains types de porte-clés. Maintenant que nous avons vu le plus élémentaire sur la pratique des armes, le moment est venu de nous consacrer à la délicate question du désarmement. Cette question a divisé les instructeurs d'arts martiaux et les experts du combat de tous les styles et est restée sans solution pour toujours. D'un côté, il y a ceux qui croient que les techniques de désarmement réalistes, sûres et efficaces, peuvent et doivent être enseignées par d e s instructeurs
compétents. Et de l'autre, se trouve ceux qui sont convaincus que lutter à mains nues contre n'importe quel type d'armes est stupide, inutile et même suicide et que l'on ne doit même pas considérer cette possibilité. Les deux parties peuvent présenter des arguments logiques et puissants pour défendre leur posture, mais il n'y a pas d'ultime réponse, seulement des préférences individuelles basées sur des expériences personnelles. Dès lors, quelle est la posture du Combat Hapkido à ce sujet ? En tant que fondateur, je me place sans hésiter du côté de ceux qui croient au désarmement. D'après notre philosophie, un système moderne de self-défense doit inclure des techniques de désarmement efficaces et réalistes qui ne se basent pas sur la tradition ou la théorie, mais sur la recherche et l'efficacité prouvée dans des situations de la vie réelle. Avec mon bagage, une expérience de plus de 40 ans dans les arts martiaux qui inclut 20 ans de travail intense avec la police et les services de sécurité et les unités militaires dans le monde entier, je me considère qualifié pour inclure notre système de Combat Hapkido comme un système possédant un fort composant de techniques de désarmement et, dans cet article, je partagerai avec vous une série de règles élémentaires que j'ai développées au cours des ans. Humoristiquement, nous nous référons à elles comme « les dix commandements du désarmement ». 1. Le désarmement est toujours dangereux et il y a une grande probabilité de blessure. S'il y a une autre stratégie (fuite, négociation, arme improvisée, etc.) plus faisable, plus sûre et possédant une plus grande probabilité de succès, utilisez-la. 2. Si vous n'avez pas été entraînés adéquatement par un instructeur compétent et qualifié dans cette matière en particulier, n'essayez pas. 3. Si vous n'avez pas vraiment confiance en vos capacités ou si vous n'êtes pas à l'aise avec ce que vous devez faire, n'essayez pas. N'utilisez les techniques que si vous avez confiance dans votre dextérité et si vous avez le courage « d'exploser » sauvagement et avec détermination. 4. Essayez-le seulement à la distance adéquate. Vous ne pouvez pas prendre l'arme de quelqu'un si vous ne pouvez pas l'atteindre avec vos mains. 5. Pratiquez les techniques souvent et intensément. Faites des centaines de répétitions. Cherchez à atteindre la vitesse de l'éclair. La puissance n'est pas une option. 6. Pratiquez seulement avec les armes de manière réaliste. Les couteaux et les pistolets d'imitation bon marché, légers, en plastique, en bois ou en caoutchouc n'ont pas l'apparence, la sensation ou le poids des vraies armes. Ce n'est pas un jeu, n'utilisez donc pas de jouets ! 7. Ne pratiquez pas les techniques de désarmement avec un uniforme d'art martial ou déchaussés. Les vêtements de rue et les chaussures sont essentiels pour un entraînement réaliste. 8. Souvenez-vous de la différence entre contrôler des armes blanches aiguisées et émoussées et contrôler des armes à feu et vous pourrez contrôler les deux types d'armes. 9. Pratiquez les techniques de désarmement aussi bien dans des endroits éclairés que dans des endroits obscurs et peu éclairés. Vous verrez la différence. 10. Pour rendre efficaces des techniques de désarmement, le mieux, c'est de connaître le type d'arme que vous avez à affronter et son fonctionnement, pour comprendre ses applications techniques et ses limites. Il est très recommandable de recevoir au moins un entraînement de base quant au maniement des bâtons, des couteaux et des armes à feu. En conclusion, les techniques de désarmement ne sont pas pour tout le monde. C'est un choix beaucoup plus complexe intellectuellement et possédant une charge émotionnelle bien plus grande que la défense contre une attaque avec les mains nues. Le désarmement est potentiellement beaucoup plus mortel. Il s'agit dès lors seulement d'un choix personnel finalement.
BIENTÔT DISPONIBLE!
REF.: • TOYAMA1
Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.
COMMANDES : Budo international. net
Texte : Gladys Caballero & Pedro Conde Photos d'archives : Pedro Conde
Le 29 juin 2013, est mort celui qui fut l'indiscutable vedette noire du cinéma d'action des années 70. Découvert lorsqu'il apparut dans Opération Dragon avec son mentor Bruce Lee, ce personnage qui s'estompa ces dernières années mérite cependant un article spécial tel que celui que nous a préparé notre spécialiste Pedro Conde. Un article plein de détails, d'anecdotes et de curiosités de la vie d'une vedette, unie à la figure de Bruce Lee et qui rompit des barrières pour la communauté afro-américaine. C'était une époque où Bruce Lee, un Oriental, et Kelly, un Noir, ne pouvaient pas être le centre d'attention d'Hollywood et pourtant, ils ouvrirent de nouveaux marchés, donnant lieu à une innombrable quantité de suites, séries et films, la plupart de série B, mais avec un impact au niveau des entrées en salle qui étonnerait. Un reportage fantastique que nous vous offrons ce mois-ci, pour le plus grand plaisir des collectionneurs, passionnés de cinéma martial et du bon vieux temps. Alfredo Tucci
Cinéma Martial Jim Kelly, le samouraï noir Jim Kelly (James Milton Kelly) est né le 5 mai 1946 à Paris dans le Kentucky bien qu'étant originaire de Millesburg, qui était à l'époque une localité tellement petite et humble qu'il n'y avait pas d'hôpital. Au bout d'un certain temps, ses parents s'installèrent à San Diego où son père dirigeait un magasin de vêtements militaires. C'est là qu'il commença sa carrière sportive, à l'école secondaire, pratiquant le basket-ball, le football américain et l'athlétisme. Alors qu'il était en dernière année dans son Institut, il fut élu meilleur athlète de San Diego. Du fait de sa grande capacité pour le sport, il obtint une bourse en football américain pour aller à l'université de Louisville, mais il l'abandonna la première année. À ce sujet, Kelly explique : « Mes parents divorcèrent et j'ai dû choisir entre rester à San Diego avec mon père ou retourner avec ma mère à Kentucky. Je ne voulais pas rester avec mon père car je ne m'entendais absolument pas avec lui. Il y avait un problème car mon père ne voulait pas que je sois sportif, il voulait que je sois avocat ou médecin. Kentucky est une ville plus au sud, et à cette époque, il y avait beaucoup de racisme, mais sur le moment, je ne pensais pas à cela, simplement je croyais que j'allais être plus heureux avec ma mère. » Du fait des problèmes raciaux dans le sud, Kelly commença à s'intéresser aux arts martiaux : « J'ai commencé dans le monde du Karaté à travers les livres, car à cette époque, il n'y avait pas une figure claire à suivre. » Avec le temps, il déménagea à Lexington et commença à pratiquer le Karaté du style Shorin-Ryu sous la direction de Parker Sheldon. Plus tard, il pratiqua avec Gordon Doversola, instructeur d'Okinawa-Te -dont il conserva un bon souvenir - et il fit également un peu de Kempo Karaté avec Steve Sander. En 1971, Kelly démontra être une excellent combattant, il gagna quatre championnats prestigieux, entre autres l'International de Long Beach, sponsorisé par Ed Parker. Se rendant compte qu'il avait un grand potentiel dans les arts martiaux, Kelly décida d'ouvrir un gymnase de Karaté. Pendant qu'il enseignait et faisait de la compétition dans la région de Los Angeles, il rencontra Hug Robertsin, réalisateur de cinéma, qui était en train de préparer un film intitulé « Melinda » (1972) avec certaines scènes d'arts martiaux. Le cinéaste demanda à Kelly de collaborer comme conseiller technique et chorégraphe. Il lui donna finalement un petit rôle dans le film, faisant de lui la première vedette afro-américaine du cinéma d'arts martiaux. Quant à sa participation à ce film, Kelly commenta : « Ma participation dans Melinda fut presque accidentelle. Je n'étais pas prêt à
être acteur, mais j'étais décidé à tirer un maximum de parti en tant qu'instructeur, surtout après avoir gagné les Internationaux de Long Beach. » Sans aucun doute, son apparition dans Opération Dragon fut crucial pour sa carrière et pour sa vie, mais comme cette opportunité se présenta-t-elle ? Ce fut très certainement un de ces avatars du destin. Rockne Tarkington se retira du projet d'Opération Dragon deux jours avant de commencer le tournage et le producteur, Fred Weintraub, prit contact avec lui. À ce sujet, Kelly se souvient : « Après Melinda, tout le monde me disait que j'avais été fantastique, que les offres allaient pleuvoir, etc. En réalité, personne ne m'appela en six mois, je continuais donc d'enseigner le Karaté dans mon académie. Un jour, un agent m'appela et me dit : « Jim, on est en train de commencer à tourner un film à Hong Kong et il y a un problème avec l'un des acteurs. Je veux que tu ailles à la Warner Brothers. Je ne crois pas qu'ils vont te donner le rôle, mais ils vont faire plus de films dans le futur et il serait bon qu'ils te connaissent. » Et j'y suis allé et j'ai rencontré Fred Weintraub et Paul Heller. Ils m'ont demandé de leur montrer mon Karaté et je me suis mis à sauter et à donner des coups de pied comme un fou. Finalement, ils me dirent : « Tu connais Bruce Lee ? » Je leur répondis que non, car on ne me l'avait jamais présenté, bien que j'eusse entendu parler de lui avec « Le Frelon vert ». Fred Weintraub me dit alors : « Quand peux-tu partir pour Hong Kong ? Tu as obtenu le rôle… » Au début, le projet était très attirant. Jim Kelly jouait le rôle de Williams, un personnage qui, avec Bruce Lee et John Saxon, participait à un tournoi sur l'île de Han et qui était simplement le paravent d'un syndicat de l'héroïne et de la prostitution… Pourtant, malgré les apparences, Kelly n'était pas tout à fait satisfait. Voici ce qu'il déclara peu après la sortie du film : « Ils me tuèrent dans les 60 premières minutes du film et je ne suis pas content ! John Saxon (qui était ceinture marron de Karaté et de Tai Chi Chuan) aurait dû être assassiné, d'après le scénario original, mais on modifia ce point ainsi que certains de mes dialogues. Il resta alors en vie et acquit une plus grande importance dans le film. » Tous ces changements dans le scénario furent motivés par plusieurs raisons, entre autres les questions raciales : en 1973, il n'y avait pas à Hollywood de films dont les acteurs principaux étaient un afro-américain et un oriental. Par ailleurs, John Saxon, croyant qu'il avait été engagé comme l'acteur qui allait donner un peu de qualité ou de prestige au film (il était le seul à avoir un bagage cinématographique), prit beaucoup de liberté. Parallèlement à cela, il y eut beaucoup d'autres changements. « Quand ils me donnèrent le rôle pour Opération
Cinéma Martial Dragon, je suis allé à Hong Kong. J'aurais dû y rester 4 ou 5 semaines et finalement j'y suis resté trois mois. Le producteur du film a prit tout son temps, ça n'avait rien à voir avec Melinda. J'aimais beaucoup Hong Kong, mais après plus d'un mois, je commençais à sentir la nostalgie. » Malgré tous les contretemps, Kelly se sentit très à l'aise au cours du tournage en travaillant avec Bruce Lee : « Quand j'ai travaillé avec lui, il m'a enseigné certaines techniques. Nous pratiquions différentes matières et techniques de combat. “La vache, me suis-je dit, Bruce Lee est un type très dur !” Ses techniques étaient très dynamiques et très puissantes pour la taille qu'il avait. C'était incroyable. Il développait souvent une puissance qui ferait pâlir un poids lourd. Pendant le temps que j'ai passé à Hong Kong, nous avons été très unis. Nous avions une véritable amitié. Même au travail, Lee respectait mes idées. Dans une scène de combat que nous tournions ensemble, Lee me dit : “Jim, veux-tu que nous fassions la scène que tu l'avais prévues ? Je sais que tu as été chorégraphe d'un film et que tu as de l'expérience dans l'art de la chorégraphie, tu as donc toute ma confiance pour faire ce que tu veux. Et bien entendu, si tu as besoin de mon aide, tu sais que je suis à ton entière disposition.” J'ai donc fait la chorégraphie de mes propres scènes de combat, même s'il me faut reconnaître que, dans de nombreux plans et dans certaines techniques,
Lee me conseilla et me fit gagner réellement beaucoup d'éclat devant la caméra. Souvent, Lee m'appelait et me disait pendant le tournage : “Jim, qu'est-ce que tu penses de ça ?” Et je le regardais et je lui disais : “Je crois qu'il faut changer ceci pour cela !” Et nous le faisions. Nous voyions les points positifs et négatifs, nous analysions la mécanique des coups et nous décidions toujours quelle était la meilleure. Lee n'est jamais venu vers moi en me disant de manière impérative : “Jim, fais ça comme ça ! Tu dois le faire parce que je suis Bruce Lee, le directeur technique du film !” Bruce n'était pas comme ça. Il me donna toujours la liberté absolue pour que je puisse changer complètement certaines choses dans les combats que je devais livrer dans le film. Cela m'aida en réalité à me sentir très à l'aise devant la caméra. »
Avec Opération Dragon, Kelly accomplit plusieurs rêves, parmi eux celui de connaître, parler et enfin pratiquer avec Bruce Lee. « Je me souviens d'un grand compliment que me fit Bruce Lee quand finalement je me suis retrouvé avec lui. Je lui ai raconté que j'avais cherché une école pour m'entraîner avec lui et que, quand je l'avais trouvée, elle était fermée. Il me dit alors : “Jim, c'est très dommage, si je t'avais entraîné, aucun champion de l'époque n'aurait pu te toucher ” » Kelly sentait qu'il était en train de faire du bon travail, mais il n'aurait jamais pu imaginer que ce longmétrage allait devenir le classique par
excellence du cinéma d'arts martiaux. Il dit à ce sujet : « À cette époque, nous ne pouvions pas l'imaginer. Nous essayions seulement de faire un grand film, mais nous ne pouvions pas savoir qu'il aurait tant de répercussion. » Le film eut un succès extraordinaire en Occident. Bien que le rôle de Kelly fut court, le personnage de Williams toucha profondément le public et lui valut le statut de vedette. Il fut pour cela engagé par la Warner pour participer à trois films. Tel que le reconnut l'acteur dans certaines interviews, grâce à la chorégraphie de Bruce Lee, il était parvenu à faire en sorte que ses techniques gagnassent beaucoup dans les scènes et, d'une certaine manière, il fut l'acteur que l'on remarqua le plus, après Bruce Lee. Il n'en demeure pas moins, qu'après la mort du Petit Dragon, la Warner misa sur lui pour être son
Cinéma Martial
successeur aux États-Unis, lui offrant le rôle principale de « Black Blet Jones » où de nouveau, il serait dirigé par Robert Clouse. Le tandem Kelly & Clouse ne fonctionna cependant pas comme on l'attendait, il manquait la vedette, il manquait Bruce Lee. Le film ne parvint pas à percer dans le public américain, même s'il eut beaucoup de succès parmi les Afro-Américains et dans le reste du monde. Bien sûr, ce ne fut pas comparable à Opération Dragon, mais il faut connaître qu'il surpassa en qualité les productions orientales que l'on projetait à l'époque sur les écrans du monde entier. Kelly n'accorda pas beaucoup d'importance à cet échec, comme on le voit dans certaines déclarations : « Je ne désirais pas faire un film à message, je voulais seulement amuser les gens. » Il se montra également fâché contre le studio : « J'ai participé et collaboré à la chorégraphie et mon nom n'apparaît pas au générique du film… Cela ne se reproduira pas ! À partir de maintenant, on stipulera que mon nom doit apparaître au générique. » Dans le film, apparaît comme seul chorégraphe Pat Johnson (« Karaté Kid », « Les Tortues Ninjas »). Il se plaint également de ce que les cascadeurs qui participèrent à celui-ci n'étaient pas qualifiés pour ce travail. « J'ai cassé le crâne d'un jeune et la mâchoire d'un autre, car ils n'étaient pas prêts pour se battre contre moi. Ce que je fais à l'écran n'est pas réaliste, parce que je fais devant la caméra le contraire de ce que je crois. Si les gens utilisent ce qu'ils voient à l'écran pour se battre dans la rue, ils finiront par se faire tuer. » Après ce film Kelly obtint un petit rôle dans « Golden Needles », de nouveau réalisée par Robert Clouse. Tourné à Hong Kong, l'apparition de l'acteur ne dépassa pas les cinq minutes, où il ne montra que sommairement ses habiletés. L'acteur principal de ce film fut Joe Don Baker et, bien qu'il y eût certaines scènes d'arts martiaux, il s'agit en réalité du typique film d'action des années 70. Ce long-métrage ainsi que le précédant fut produit par Fred Weintraub, qui essayait de reproduire le succès
Cinéma Martial d'Opération Dragon. Bien qu'il n'y parvînt jamais, il obtint en revanche un succès considérable avec la saga des « Karaté Kid ». En ce qui concerne son travail dans « Golden Needles », Kelly, déçu, déclara : « Je joue le rôle d'un propriétaire de magasin d'antiquités qui n'a qu'un combat pour une statue d'acupuncture que beaucoup de gens poursuivent dans le monde entier. » Après un tiède accueil de la part du public, il n'y eut pas de troisième tournage avec la Warner et il signa un contrat avec Jim Brown et Fred Williamson pour tour ner un film typique du genre « Blaxplotation » intitulé « Three the Hard Way ». Malgré un scénario simple et ingénu (un homme blanc, fou, projette d'exterminer tous les Noirs, en introduisant une bactérie dans le système d'approvisionnement en eau principales villes des trois américaines), les scènes d'action furent acceptables et celles d'arts martiaux, évidemment jouées et chorégraphiées par Jim Kelly, le furent également. Le film eut donc un certain succès auprès du public, surtout le public afro-américain. Kelly déclara : « J'ai énormément appris avec eux, mais je ne vais pas dire ce que j'ai appris… Il est clair pour moi que je ne veux pas être Jim Brown ni Fred Williamson, je veux seulement être Jim Kelly et devenir le premier acteur noir du grand écran. » Son travail suivant fut « Take a Hard Ride », un western tourné en Espagne, plus précisément aux Canaries. Quand il se trouva dans ce pays, il fut plusieurs fois interviewé et il expliqua ceci quant à sa filmographie : « Ça fait seulement deux ans que je travaille dans le cinéma. Jusqu'à présent, j'ai fait cinq films, le plus célèbre de tous étant Opération Dragon avec Bruce Lee. » Quand on lui demanda quels types de rôles il interprétait, il répondit : « D'action. Tous mes films sont des films d'action. Je crois qu'à travers eux, on peut influencer les gens de manière positive. » Dans toutes les interviews, surgissait toujours la même question : « Pouvez-vous nous dire quelque chose à propos de Bruce Lee ? ». « Si, bien sûr ! Nous étions de grands amis, très unis par cette passion commune : les arts martiaux. Bruce Lee était quelqu'un d'extrêmement productif, autrement dit, il était toujours en train de faire quelque chose de positif. Je crois surtout qu'il fut le plus grand de tous les experts martiaux qui ait jamais existé. » Quant aux raisons de la mort de Bruce Lee, il déclara : « Je crois que rien n'est très clair. Il est possible qu'il se soit suicidé
parce que, comme j'étais son ami, je peux le dire : il avait beaucoup de problèmes. Il se peut également que la mafia chinoise l'ait tué pour avoir révélé les secrets du style de combat du Kung-Fu. Ce qui est certain, c'est que Bruce Lee n'est pas mort, comme certains le dirent, au cours du tournage d'une scène. » Kelly avait les idées très claires à propos de ce qu'il voulait faire de son existence et de son temps. À ce sujet, il commentait : « Pour moi, le plus important, c'est vivre le moment, sans se préoccuper du pouvoir blanc ou noir, mais seulement du pouvoir vert (argent). C'est ce que tout le monde fait aujourd'hui. Je ne pense pas non plus au passé, car il est mort, ni à demain, car il se peut que je n'arrive pas jusque-là. » L'acteur, dans les déclarations qu'il fit en Espagne, faisait référence au pouvoir noir ou blanc, parce que dans sa jeunesse, il sympathisa avec certains groupes extrémistes comme les Black Panthers. Il était avant tout très intéressé par les mouvements de libération noire. De fait, il fit partie de la Black Karate Federation (BKF), fondée par Steve Sanders, qui défendait et appuyait ces idéaux. On peut voir le logo de l'école au fond du dojo de Jim Kelly, au début d'Opération Dragon. De ce fait, quand il devint célèbre, conscient de ce qu'il représentait pour les Afro-Américains, il rencontra beaucoup de leurs sympathisants parmi eux, Cassius Clay, qu'il respectait profondément pour ce qu'il représentait pour leur race. « Il représente tout pour le peuple noir. C'est un symbole, un héros, un leader. Il inspire un grand respect, mais c'est quelqu'un qui suscite des attitudes extrêmes : il y a des gens qui l'adorent et d'autres qui le détestent. Il n'y a pas de moyen terme. » Les journalistes espagnols furent surpris par ses déclarations et par les habiletés martiales de ce combattant de deux mètres de haut et 81 kg, dont l'apparence - tous coïncidaient - réunissait tous les ingrédients nécessaires pour faire de lui une idole de masse. Dans « Take a Hard Ride », il travailla de nouveau avec Jim Brown et Fred Williamson, acteurs principaux de celui-ci, conjointement à Lee Van Clief. Dans ce film, Kelly eut un rôle secondaire. Il interprétait un métis, expert en combat. Son rôle ne fut pas très long, mais intense. Dans le film suivant, il travailla de nouveau avec Jim Brown et Fred Williamson, un film qui portait le nom de « One Down, Two to Go », film
hybride qui ne parvint pas à atteindre la catégorie de Blaxploitation. De nouveau, le poids du film retombait sur ses camarades, le reléguant à un second plan. Ensuite, il s'impliqua de nouveau dans un tournage avec Fred Weintraub, l'un des producteurs d'Opération Dragon. Le long-métrage s'intitula « Hot Patato ». Le film fut tour né en Thaïlande, réalisé par Oscar Williams et distribué par la Warner Bross. Mélange de comédie et de film d'action, il ne plut à personne, ni même aux propres acteur, d'après ce que déclara Kelly : « Nous avons tous commis des erreurs, le scénario était intéressant, mais le film… ». « Black Samurai » n'alla pas mieux que ses antécesseurs. La carrière de Kelly n'arrivait pas à décoller aux États-Unis. Il décida donc d'accepter une proposition de faire un film à Hong Kong, qui s'intitula : « The Tattoo Connection ». Il y travailla avec Tao Tan Liang, célèbre acteur du Sud-Est asiatique bien connu pour sa dextérité avec les jambes. Le film fut réalisé par Lee Tso Nam, un réalisateur un peu surfait. Y travailla également Bolo Yeung. Le long-métrage, pour être une production de la colonie, était assez intéressant, mais il passa « presque » inaperçu en Asie et en Occident. Indiscutablement, l'acteur allait de film en film régressant clairement. Kelly accepta de tourner un film partageant la vedette avec George Lazenby, qui substitua Sean Connery quand ce dernier cessa de tourner la saga des James Bond. Le film s'intitula « Death Dimension », une production de série B qui n'eut pas plus de chance que les précédentes. Déçu, il décida de n'accepter que les rôles qui soient vraiment intéressants… Entre-temps, il consacra son temps et son attention au tennis et il tint parole… Kelly commença à pratiquer le tennis en 1975 et devint un professionnel. Il parvint à être numéro 2 au ranking de Californie, dans la catégorie de double masculin et à se situer parmi les 10 premiers de l'État dans la catégorie individuel masculin. Par la suite, il ouvrit un club de tennis dans la région de San Diego où, outre la direction du club, il se consacra à donner cours. Parmi ses élèves se trouvaient certaines célébrités de la ville. À partir de là, bien qu'il continuât de pratiquer les arts martiaux, il s'inclina vers la raquette et resta pendant des années quasiment absent des arts de combat, n'apparaissant que de forme sporadique dans certains magazines ou au cours d'un événement sportif. Kelly déclara à ce sujet : « C'est incroyable comment beaucoup de
gens se souviennent encore de moi pour Opération Dragon. Des années ont passé et ils ne m'ont pas oublié. » À partir du moment où il ouvrit son club de tennis, Jim Kelly se retira pratiquement du septième art. Il fit un caméo dans « Mr. No Legs » (1979). Il participa en tant qu'artiste invité à un chapitre de « Les Routes du Paradis » (1985) et pour une promesse, il se remit devant une caméra dans « Afro Ninja » (2009) dans un rôle très court, mais important pour l'histoire. Dans toutes les interviews, il disait la même chose : « Si on m'offre un bon rôle, un projet solide, je referai du cinéma… » Ce projet n'arriva jamais. Si Jim Kelly avait été bien dirigé, s'il avait eu un bon chorégraphe expérimenté et talentueux, peut-être serait-il devenu un acteur du cinéma d'arts martiaux de la taille de Chuck Norris ou de Steven Seagal. Cependant, son seul et grand succès se doit à sa participation dans le film « Opération Dragon » et à Bruce Lee. Conscient de cela, il le reconnut et en parla tout sa vie. Curieusement, la première fois que Kelly vit Bruce Lee en action, ce ne fut pas dans « Le Frelon vert ». « J'ai entendu parler de Bruce Lee pour la première fois quand il était en train de faire la série du Frelon Vert. Tout le monde parlait de cette série et j'ai eu un jour envie de voir le programme, mais je n'ai en réalité jamais eu l'occasion de le faire à cause des heures auxquelles il était programmé à la télévision. Avant de connaître Lee, j'avais lu certains articules sur lui, dans différents numéros du magazine “Black Belt”. À part ça, j'avais également entendu beaucoup de gens parler de lui, de sa qualité. “Caramba, me dis-je, si ce type est aussi bon que le disent tous ces gens et si tant de personnes parlent si bien de lui, c'est que ça
doit être quelqu'un de vraiment magnifique.” J'ai eu l'occasion de le voir un jour dans un film intitulé “La Valse des truands”, j'ai assisté à sa projection par hasard, je ne savais pas que Lee y jouait un petit rôle. Ce que j'ai vu m'a impressionné : Lee semblait très froid. J'avais une idée préconçue de Bruce Lee bien avant de le connaître personnellement. » À cette époque, la communauté martiale était très petite et il était facile de coïncider au cours d'un championnat ou d'un événement. Le cas de Kelly ne fut pas une exception. « Lee m'a connu avant que je ne le connaisse, dans une compétition de Karaté à laquelle je participais. On avait annoncé qu'il serait parmi les spectateurs et effectivement, je l'ai vu, même si je n'ai pas eu l'occasion de parler avec lui. La première fois que nous l'avons fait, ce fut sur le plateau d'Opération Dragon. » Kelly avait entendu beaucoup d'histoires à son sujet, hormis ce qu'il avait vu au cinéma. Il s'était créé une image de Bruce Lee très éloignée de la réalité… « Quand j'ai eu l'occasion de le connaître, j'ai vraiment pu me rendre compte que Bruce Lee n'était pas comme je l'avais imaginé et j'ai reconnu en lui un certain charisme, quelque chose qui l'entourait et que je ne suis pas parvenu à déchiffrer. Au cours du tournage, j'ai eu l'occasion d'échanger avec lui et de le connaître. À ce moment là, il était Bruce Lee, la super vedette, mais malgré toute cette réputation qui l'accompagnait, je me suis rendu compte que c'était quelqu'un de très naturel, un homme authentique et honorable, un homme loyal, et j'ai pensé qu'il était vraiment magnifique. Le jour où nous nous sommes connus, nous sommes allés déjeuner ensemble et nous avons parlé de différentes choses. Je développais une théorie dont il pouvait parler des jours et des nuits entières. Ça concernait les arts martiaux, il s'agissait de pouvoir abstraire différentes techniques de différents arts martiaux afin de pouvoir créer chacun notre propre
Reportage style de combat. En réalité, c'était un thème qui le passionnait. Il parlait également de lui-même, mais à ce sujet, il avait peu à dire. Chaque fois que je l'entendais parler, je ne pouvais éviter de penser qu'il ressemblait énormément, à Mohamed Ali (Cassius Clay) quant à son comportement. À grands traits, ils étaient identiques. Je peux donc dire que j'ai eu beaucoup de plaisir d'écouter parler Bruce Lee. C'était le genre de personnes qui
devait toujours être en train de faire quelque chose : ainsi, s'il était en train de parler, même de lui, il devait gesticuler, il expliquait les choses avec des gestes des mains, de la tête, etc. J'avais énormément de plaisir à être avec lui car c'était quelqu'un de vraiment intéressant, et ses conversations étaient assez profondes. » Plusieurs fois, Kelly commenta les s i m i l i t u d e s d e c a r a c t è re e n t re
Mohamed Ali et le Petit Dragon : « Pour moi, Bruce Lee était comme Mohamed Ali. Il avait ce même type de charisme qui attirait les masses. » Kelly fut surpris de la capacité de Bruce Lee à tout analyser et à en extraire l'essentiel et curieusement, cela se dût à Mohamed Ali : « J'étais un jour en train de lire un article sur Mohamed Ali, il me le prit immédiatement, le lut, le relut, et le détailla au point d'en extraire la
Cinéma Martial grain de la paille. Lee était comme ça avec tout, dans les arts martiaux, quand il lisait, à l'entraînement. Il allait toujours au f o n d d e s c h o s e s , a u c e n t re , à l'essentiel de toutes les choses. » Plus d'une fois Kelly les compara devant les journalistes : « Lee avait un ego aussi grand que celui de Mohamed Ali. La majorité des gens n'est pas parvenus à l'atteindre mais moi, j'ai pu apprécier ce qu'il
avait fait pour lui, pour sa famille et pour ses gens. Ces films chinois de Kung-Fu ont fait plus pour les Chinois que ce qu'a pu faire Henry Kissinger. » Kelly, tout comme Bruce Lee, souffrit beaucoup d'oppressions et de mépris pour des questions raciales. Ils voulaient tous les deux rompre certaines barrières pour aider leur peuple et ouvrir une voie à ceux de leur race. À ce sujet, Kelly commenta :
« Je me souviens que pour la série Kung-Fu, ils présentèrent le scénario à Bruce, car il avait été écris pour lui et il adora, mais quand ils le présentèrent aux producteurs, ceux-ci ne voulaient pas que l'acteur principal soit un Chinois, ils voulaient que le projet soit réalisé par un homme blanc et ils choisirent finalement David Carradine. C'est alors que Bruce Lee s'en alla à Hong-Kong. » Apprenant cela et deux ou trois autres choses, Kelly dit à Bruce Lee : « Je voudrais que tu saches que je te respecte beaucoup pour ce que tu as fait avec ta personnalité, ta propre connaissance de la vie et ce que tu fais pour les tiens et pour ton peuple. Ce type d'image que tu as donné aux tiens, en leur offrant quelqu'un qu'ils peuvent voir, regarder de haut et dont ils peuvent se sentir fiers est vraiment admirable. » « Je lui disait ça très sérieusement et avec un air un peu solennel. Il savait la grande responsabilité qu'il avait et me disait : “Jim, j'espère qu'un jour tu pourras faire la même chose pour les tiens et pour ton propre bien !” Bruce Lee et moi avions souffert dans notre chair le grand mépris racial qui existait aux États-Unis envers les gens qui n'étaient pas de race caucasienne. Il savait que ce qu'il avait fait pour sa race était grand et que derrière lui, il y avait toujours un tas de gens qui voulaient voir ce qu'il faisait pour ensuite le critiquer ou louanger ses exploits. Lee était sous une grande tension et il le savait. C'était trop de pression pour des épaules aussi petites ! Je pense qu'il fut plus difficile pour lui d'entrer dans le monde du cinéma que pour moi. Il faut reconnaître que Lee livra une lutte terrible pour obtenir qu'on le respecte et qu'on reconnaisse sa dignité d'Oriental. Il était chinois et je dois dire avant tout que je ne connais aucune vedette chinoise aux États-Unis. Lee fut la première et jusqu'à présent le numéro 1. Lee fut le premier Oriental qui rompit la barrière qui existait pour les acteurs chinois à Hollywood et c'est une chose envers laquelle ses compatriotes doivent lui être reconnaissants. Dans ma race, il y eut des gens qui rompirent cette barrière avant moi, des acteurs noirs comme Sidney Poitier, Jim Browm, Fred Williamson et d'autres… Ils furent les premiers à parcourir le chemin et à ouvrir des portes. En revanche, Bruce n'eut personne avant lui. Les compatriotes de Lee doivent lui être reconnaissant, non seulement pour le respect qu'il
Reportage obtint envers eux dans le monde entier, mais aussi parce qu'il a facilité le chemin à des acteurs de son même groupe ethnique. » L'un et l'autre non seulement étaient d'accord dans la lutte contre les problèmes raciaux, mais encore ils partageaient les mêmes idées et les mêmes concepts martiaux : « Lee et moi étions semblables d'une certaine manière. Nous savions tous les deux ce que nous voulions faire et nous le faisions. Tous les deux nous avions des idées différentes sur le Karaté et la voie à suivre, car mes techniques sont très différentes du système traditionnel, je me réfère au type de blocages, coups de poing, mouvements avec les pieds, etc. Je pensais à toutes ces choses quand j'obtins la ceinture noire et ensuite j'ai commencé à analyser tout cela. Je me suis dit : “En étudiant la boxe de Mohamed Ali, en essayant de copier ses mouvements de jambes, j'étudierai également les différents types d'arts martiaux qui peuvent exister pour les combiner dans un même système de combat. En faisant cela, je serai heureux, parce que personne ne l'a fait avant et que je serai un novateur”. Mais j'ai découvert que Lee faisait la même chose et qu'il avait commencé avant que je n'eusse l'idée de tout cela. Quand nous avions l'occasion de parler d'art martiaux et des différents systèmes de combat, nous avions souvent de longues discussions qui duraient des heures et des heures. La voie que Lee croyait la plus correcte pour lui était la même que celle que je pensais suivre. C'est comme quand vous avez besoin de faire quelque chose et que personne ne vous comprend. Tout votre être doit découvrir les pas à faire pour atteindre cet objectif, c'est alors que vous pouvez y parvenir. Peu importe que vous soyez noir ou blanc, oriental ou de n'importe quelle race. C'est ce que Lee pensait et j'étais du même avis que lui. Lee est mort très jeune, mais en trente ans, il est parvenu à faire ce que beaucoup ne sont pas parvenus au cours de toute leur vie. Lee savait ce qu'il voulait et comment y parvenir. Il lutta et atteint son objectif. C'est pour ça que je crois que, même s'il nous a laissé trop tôt, il se sentira fier de lui là où il se trouve, car il n'a pas quitté ce monde comme un simple végétal ou comme un être médiocre, il a laissé une trace inoubliable pour beaucoup de gens et tant que les arts martiaux existeront, Bruce Lee vivra dans le cœur de tous. » Évidemment, pour toutes ces raisons et quelques autres, naquit entre eux une grande amitié. Kelly fut même invité par Bruce Lee à pratiquer chez lui, dans son gymnase. À propos de ces entraînements il se souvient : « Quand je me suis entraîné avec Lee, il m'a enseigné certaines techniques car j'étais habitué à travailler avec celles du Karaté et pas avec celles du Kung-Fu. Il n'y eut cependant aucun problème d'adaptation. Je me souviens qu'il m'a dit un jour : “Jim, attaque-moi avec ta main avant.” Et je l'ai fait deux trois fois. Il m'a dit : “Eh, tu as une main vraiment rapide et efficace. Laisse-moi maintenant t'attaquer avec la mienne.” J'étais prêt quand il m'attaqua et je suis parvenu à le parer. Lee en fut très surpris et avec son sens de l'humour typique, il me commenta que personne jusqu'alors n'y était parvenu. Je me suis vraiment senti très fier, car je l'ai cru. À partir de ce moment, les relations se firent de plus en plus étroites et en plus d'un professeur, je me suis fait un bon ami. Au cours du tournage d'Opération Dragon à Hong Kong, j'ai eu l'occasion d'être souvent avec lui et de le voir travailler et s'entraîner hors des heures de tournage. C'est ainsi
que j'ai acquis un grand respect pour lui, surtout en tant qu'expert martial. Il ne m'a jamais imposé quoi que ce soit dans une scène de combat. Il savait quel était mon niveau de Karaté, mais malgré tout, il me laissait travailler librement, pour autant que je ne m'écartât pas de la situation. Il fut indiscutablement un grand camarade de travail. Je lui dois beaucoup. Ce fut un grand maître de trente ans seulement. » Bruce Lee n'avait pas que des admirateurs, il avait également des détracteurs. Kelly devenait nerveux quand on traitait ce sujet : « Il est aujourd'hui très facile pour moi de trouver du travail, grâce à ce que Lee a fait pour tous les pratiquants d'arts martiaux. Les gens qui ne le connurent pas personnellement, ont pour lui un grand respect. Ce fut un grand leader pour beaucoup d'autres groupes ethniques marginaux, particulièrement pour les noirs. Ils voyaient trois ou quatre fois ses films et il devenait pour eux leur idole. Un jour, un professeur qui avait un gymnase de Karaté vient au mien et me dit : “He, Jim, comment il est, Bruce Lee ?”. Je lui ai répondu : “Tu fais du Karaté. Ça veut dire que tu as des connaissances martiales. Tu peux voir combien il est bon.” Mais il me dit : “Beaucoup de gens disent qu'il n'est pas bon, que ce n'est que du cinéma.” Je lui ai répondu : “Beaucoup de gens sont envieux et jaloux des succès des autres.” Il faut avoir un esprit très fort comme le sien pour pouvoir ignorer ce type de personnes, ils ne disent ça que pour renverser le grand mythe qu'est en train de devenir Bruce Lee. Il y a beaucoup de pratiquants d'arts martiaux qui l'envient simplement parce que leurs élèves viennent à leur école pour Bruce Lee et qu'une fois là, ils l'admirent plus que leur propre professeur. Cela peut parfois être très dérangeant. L'arme des professeurs consiste alors à lui ôter son prestige, croyant que l'admiration que leurs élèves ressentent pour lui se retournera contre eux… Mais je crois qu'ils se trompent, car Lee était vraiment fait d'une pâte spéciale, celle que seule possèdent les grands mythes, et contre cela, on ne peut lutter. Je crois que tous les gymnases qui existent et tous les instructeurs d'arts martiaux qui essayent de discréditer Bruce Lee doivent reconnaître que c'est grâce à ses films, qu'ils mangent aujourd'hui. Car il est clair que c'est grâce à lui s'ils ont du travail. Et chaque fois que l'on projette l'un de ses films, leurs élèves sautent de joie et d'euphorie et beaucoup de spectateurs, à la sortie du film, cherchent un gymnase. Et pour ça, on ne le remerciera et on ne le reconnaîtra jamais assez. » Bruce Lee ne participa jamais à aucun tournoi. C'est pour cela que de nombreux maîtres et experts le traitent
de « héros de papier » ou de « champion du grand écran ». Évidemment, on a souvent posé cette question à Kelly : « Il y a beaucoup de choses que les gens qui l'ont connu ne désirent pas mentionner à propos de l'habileté qu'il possédait. C'est une manière de protéger leurs élèves, leur réputation, leurs associations et leurs egos. Ils préfèrent se taire… même s'ils le savent. Comme acteur, il avait tout : l'âme, l'habileté, le magnétisme. Il avait du style. Il n'y a personne actuellement qui peut l'approcher. Je ne veux pas dire qu'ils ne sont pas bons, mais Lee était incroyable. Les gens me demandent pourtant : “Qui est pour vous le meilleur combattant de championnat de l'histoire ?” Et j'aimerais bien dire Bruce Lee, mais je ne peux pas… parce qu'il n'a jamais participé à un championnat. Lee faisait du combat, mais la compétition c'est différent. Il y a des gens qui, sur un tatami de compétition, ne fonctionnent pas de la même manière. Il y a des gens qui sont meilleurs dans les tournois que dans les entraînements, simplement parce qu'il y a quelque chose à gagner. De ce dont je suis sûr, c'est que Lee aurait été très bon dans les championnats, très bon… et je pourrais parier ma vie. De fait, je doute beaucoup que quelqu'un eut été capable de le battre. » Et avec tout ça, il relève et souligne : « D'après moi, il n'y a jamais eu personne d'aussi incroyable… »
« Réaliste, dur, rapide et efficace, voilà comment je décrirais le Pangamot, le combat de rue philippin. Pangamot signifie “combat total”. En lui, tout est permis. La victoire est son seul but. »
Pangamot - Créé pour la rue Le Pangamot, l'art martial philippin est peu connu, mais c'est un combat très réaliste, efficace et agressif, d'après moi. Réaliste, dur, rapide et efficace, voilà comment je décrirais le Pangamot, le combat de rue philippin. Pangamot signifie « combat total », en lui, tout est permis. La victoire est son seul but. Le style de combat philippin sans arme est également appelé « Panatkan », « Panajakman » ou « Mano Mano ». Il a tant de noms differents car il y a sur chaque île différents dialectes.
Translation du bâton et du couteau Il y a beaucoup de professeurs qui combinent la boxe avec des techniques de coudes, les coups de tête, un peu de travail au sol et qui appellent cela Panantukan ou Sikaran. Ce n'est évidemment pas la manière d'enseigner les arts martiaux
traditionnelle. En Dirty Boxing, nous utilisons une autre méthode. Nous tournons le poing au moment d'entrer en contact avec l'adversaire. Nous utilisons l'anti-boxing quand nous bloquons avec notre coude et que nous essayons de détruire le poing. Depuis nos mains jusqu'aux épaules, nous pouvons utiliser 10 armes de manière très efficace. Une partie importante du Pangamot est décrite par ce mot : « Anti », comme anti-boxing, anti-clinching, anti-grappling. En fait, nous essayons de briser le rythme de l'adversaire avec toutes ces techniques. Si vous combattez un boxeur et que vous suivez le rythme de la boxe, il est très probable que vous perdiez. C'est très simple, n'essayez pas de boxer, essayer d'utiliser les coudes, votre tête, les épaules, les doigts, utilisez les saisies et les clés.
Distances Les distances que nous utilisons dans le Pangamot sont les mêmes que les distances que nous utilisons avec le bâton ou le couteau. La distance longue est la distance qui permet de bloquer les coups de poing avec votre coude. La distance moyenne est celle qui vous permet de feinter et d'utiliser les coups de pied sur la ligne basse et les techniques de chute. Et la distance rapprochée est la distance où vous pouvez utiliser tout votre corps comme une arme : vos genoux, la tête, les coudes, les épaules et les doigts. Vous pouvez également utiliser ici les clés, les projections, les coups de poing ou utiliser les techniques de saisie appelée Sirada, vous pouvez tout utiliser.
Comment combattre philippins. Le combat sans arme doit être une transposition du combat philippin avec bâton et couteau. Vous ne pouvez revendiquer le nom de Panantukan, Mano Mano ou Pangamot que si vous appliquez les principes des arts martiaux philippins. Les mouvements dans le Pangamot sont presque les mêmes mouvements que ceux qu'on utilise avec le bâton ou le couteau, réalisés avec les adaptations nécessaires.
Dirty Boxing Dans le Pangamot, nous utilisons le Dirty Boxing. Ce n'est pas comparable à la boxe
En Pangamot, il est important de créer un flux dans vos mouvements. Ce principe de mouvements fluides est le même que pour le bâton ou le couteau. Souvent, dans les arts martiaux philippins, quand l'adversaire envoie un coup de poing droit, on contre avec un coup coude de notre droit au biceps de l'adversaire. Si vous ne contrez pas rapidement et immédiatement, le coup de poing gauche de l'adversaire traversera votre défense. Si vous contrez rapidement avec votre bras droit en utilisant le principe du zonage et en frappant le visage de l'adversaire, vous faites suivre immédiatement le coup de coude d'un coup de poing gauche au visage. Nous appelons cela une manipulation du corps, ce qui veut dire qu'une série de blocages, de contres et de coups suivront rapidement une défense initiale.
Dumog Le Dumog est le grappling philippin. Le Dumog traditionnel a des techniques simples pour envoyer l'adversaire au sol et conclure aussi vite que possible. La raison est simple. La
majorité des Philippins ont un couteau sur eux. Aux Philippines, les couteaux sont les premières armes que l'on choisit. Les utiliser au combat fait partie de leur culture. Le combat au sol aux Philippines est très risqué. Après tout, il y a de nombreuses armes par terre telles que du sable, des pierres ou des morceaux de bois. De nos jours, le Dumog est complété par des techniques d'autres arts martiaux.
Le stylo comme arme J'ai été témoin d'une bagarre entre deux types. La bataille a commencé avec des coups de poing et des coups de pied. L'un des Philippins était clairement un pratiquant de Judo ou de Jiu-Jitsu, il a attrapé son adversaire et l'a amené au sol avec une technique de projection parfaite. Au moment où ils étaient tous les deux couchés par terre sur le dos, l'homme qui était derrière lui a pris un stylo et le lui a planté dans l'œil. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais le combat fut terminé. Donc, tout peut être utilisé comme arme.
Modernisation J'ai créé un Pangamot différent. Utilisant les principes traditionnels, j'ai modernisé les techniques pour la rue et je les ai adaptées aux temps modernes. Mes principes dans le Pangamot sont basés sur Espada y Daga, Tapi Tapi, la figure huit et autres. Aujourd'hui, c'est un art martial très réaliste et facile à apprendre. Si vous voulez apprendre le Pangamot ou si vous désirez un instructeur dans ce type de self-défense, vous pouvez prendre contact avec moi, vous êtes bienvenus dans mon monde, le monde de l'Eskrima.
Photo : Mike Lehner Texte : Peter Weckauf & Irmi Hanzal
L
« Et ce ne sont pas seulement les clés, les porte-clés (Kubotan) ou les téléphones mobiles qui peuvent être utilisés pour se défendre efficacement. »
es crimes violents contre les femmes sont parmi les actes les plus odieux jamais commis. Comme les femmes ne sont généralement pas aussi fortes physiquement, nous avons considéré qu'il était important de mettre au point un instrument qui puissent permettent aux femmes de se défendre avec succès contre un agresseur. Le S.D.S. Concept est un concept holistique d'auto-défense créé par des femmes ainsi que des experts de la self-défense, des officiers de police, des avocats et des pédagogues avec, à l'esprit, les besoins et les compétences spécifiques des femmes de tous âges. Les statistiques de la criminalité montrent que dans près de 90% des cas d'agression contre les femmes, les assaillants ont arrêté leur actes agressifs quand ils ont rencontré une résistance massive, qu'elle soit physique ou verbale. Les conséquences de ces attaques furent dès lors relativement sans gravité. Ces chiffres nous ont encouragé à enseigner aux femmes les moyens d'auto-défense adéquats. L'utilisation d'objets quotidiens est cruciale pour la self-défense des femmes. Contrairement aux hommes, qui utilisent presque naturellement leurs poings, les femmes essayent d'éviter le contact direct avec l'agresseur autant que possible. Cela fait de n'importe quel objet se trouvant entre la femme et son agresseur une intéressante alternative. En plus de cela, quelqu'un qui utilise un objet pour se défendre est moins
susceptible de se blesser que quelqu'un qui se bat à mains nues. Les individus physiquement faibles ont toujours utilisé des armes ou d'autres objets qui les aident à se sentir plus forts et plus sûrs d'avoir une chance réaliste de lutter contre l'agresseur.
Objets quotidiens ou armes de self-défense
Les objets quotidiens utilisés pour la self-défense ne sont pas des armes. On ne les achète pas chez l'armurier, ils ne sont pas considérés comme dangereux et ils ne sont pas facilement identifiés comme des armes, ils sont juste des objets tout à fait normaux. Tout cela crée un certain nombre d'avantages pour nous. Surmonter les problèmes liés aux limites personnelles, d'une part, et probablement un trop grand respect envers les armes réelles, d'autre par, peuvent être les raisons pour lesquelles les femmes ont tendance à ne pas acheter d'armes. En plus de cela, si vous achetez et possédez une arme et que vous l'utilisez ou menacez de le faire, vous pouvez déclencher des réactions excessivement brutales chez l'agresseur, qui ne se seraient pas produites s'il n'y avait pas eu d'armes impliquées. Les pistolets à blanc, le gaz poivré et les Taser sont des armes qui provoquent chez l'attaquant une action encore plus agressive, rendant la situation encore plus dangereuse. « Bluffer » est souvent utilisé come élément tactique dans la self-défense féminine. Autrement dit, nous brouillons d'abord notre volonté de nous défendre lorsque nous utilisons des objets discrets pour en faire une utilisation efficace quand les choses se gâtent.
Et ce ne sont pas seulement les clés, les porte-clés (Kubotan) ou les téléphones mobiles qui peuvent être utilisés pour se défendre efficacement, mais aussi les sacs à main, rouges à lèvres, cuillères, stylos, parapluies, livres, magazines et bien d'autres choses qui fonctionnent également plutôt bien.
Esprit combatif - technique - tactique Les femmes doivent tenir compte de deux choses importantes dans le contexte de la légitime défense. Avant tout, la volonté de se défendre est la base la plus importante dans toute situation de self-défense. Se vendre le plus cher possible, lutter inconditionnellement pour son intégrité physique et ne pas abandonner tant que la menace n'a pas pris fin sont les piliers du genre d'esprit combatif qui est une condition préalable à toute action. Ensuite, il est important de considérer ce qu'il faut utiliser et comment l'utiliser, autrement dit comprendre et utiliser des techniques et des tactiques. Comprendre, pratiquer et intérioriser les principes de la selfdéfense féminine est plus important que l'entraînement des séquences de techniques.
Si nous avons un plan d'urgence, que nous pouvons suivre dans une situation de self-défense, nous ne serons pas impuissant. Nous aurons accès à un programme automatisé que nous pouvons utiliser dans n'importe quelle situation. Seules les techniques les plus directes et les plus simples doivent être utilisées dans la self-défense féminine. Une bonne saisie solide de l'objet, un coup de poing en marteau, l'attaque des points faibles de l'adversaire, l'entraînement sur différentes distances et même le combat au sol peuvent faire partie d'un programme de formation fructueux. Pour résumer, la formation tactique devrait inclure une formation au bluff mimer l'impuissance jusqu'au moment d'exécuter les techniques de self-défense -, les bases du langage corporel et de l'attitude confiante, ainsi que l'usage de la voix et des tactiques verbales qui seront utilisées de manière immédiate et inflexible.
Que faire si on n'a rien sous la main ? Logiquement, on devrait toujours avoir un objet approprié à portée de la main, avoir toujours une clé ou un téléphone mobile, par exemple, mais il est également nécessaire d'entraîner
votre esprit à percevoir dans les objets autour de vous ceux qui peuvent être des armes potentielles et comprendre comment les utiliser à des fins d'autodéfense. Une poignée de cailloux ou même un truc récupéré dans une poubelle pourrait vous faire gagner quelques précieuses secondes. N'importe quel système de défense doit cependant être conçu pour permettre une self-défense efficace à mains nues, autrement dit sans utiliser d'objets. Le S.D.S. Concept est un concept de défense qui répond à tous ces critères. Des grands experts de la défense enseignent le S.D.S. Concept à des hommes et des femmes partout dans le monde. Comme il peut être facilement inclus dans les systèmes existants et qu'il ajoute un autre aspect aux systèmes à mains nues, de plus en plus d'instructeurs de self-défense apprécient le S.D.S. Concept et participent à des cours en Europe. Pour plus d'informations sur la manière de revenir instructeur de S.D.S. Concept, visitez : www.sds-concept.com Les prochains cours d'instructeurs auront lieu en mars 2014. Pour plus d'informations : www.sds-concept.com
AUTEUR: SALVATORE OLIVA
REF.: DVD/TV2
TITRE: J.K.D. STREET SAFE: REF.: DVD/SALVA • DVD/SALVA2 TITRE: KNIFE FIGHTING: • DVD/SALVA3 • DVD/SALVA4 TITRE: PROFESSIONAL • DVD/SALVA5 FIGHTING SYSTEM: • DVD/SALVA6 TITRE: PROFESSIONAL • DVD/SALVA6 FIGHTING SYSTEMKINO • DVD/SALVA7
REF.: DVD/BL
AUTEUR: B. RICHARDSON
MUTAI: TITRE: BRUCE LEE: L’HOMME ET SON HÉRITAGE
AUTEUR: RANDY WILLIAMS
AUTEUR: JOAQUIN ALMERIA
REF.: DVD/ALM2 TITRE: JKD TRAPPLING TO GRAPPLING
REF.: DVD/ALM3 TITRE: FILIPINO MARTIAL ARTS
TITRE: HOMMAGE BRUCE LEE AUTEUR: TED WONG & CASS MAGDA
REF.: DVD/ALM4 TITRE: STREETFIGHTING! JEET KUNE DO
REF.: DVD/RANDY1 REF.: DVD/RANDY2 TITRE: WING TITRE: WING CHUN KUNG FU: CHUN KUNG FU: SIU LIM TAO CHUM KIU Anglais / Espagnol / Italien
TITRE: JKD STREET DEFENSE TACTICS: TITRE: EXPLOSIVE DUMOG TITRE: JKD STREET TRAPPING”
Anglais / Espagnol / Italien
Anglais / Espagnol / Italien
TITRE: JEET KUNE DO BRUCE LEE’S YMCA BOXING
REF.: DVD/YAW2 TITRE: YAWARA KUBOTAN AUTEUR: MASTER PEREZ CARRILLO
TITRE: JKD EFS KNIFE SURVIVAL AUTEUR: ANDREA ULITANO
REF.: DVD/DP1 TITRE: 5 EXPERTS EXTREME STREET ATTACKS AUTEURES: VICTOR GUTIERREZ, SERGEANT JIM WAGNER MAJOR AVI NARDIA, J.L. ISIDRO & SALVATORE OLIVA
AUTEUR: BOB DUBLJANIN
TITRE: JEET KUNE DO ELEMENTS OF ATTACK
REF.: DVD/SILAT3
TITRE: JEET KUNE DO
DVD/RANDY4 TITRE: CONCEPTS & PRINCIPLES
REF.: DVD/EFS1
TITRE: JKD ”
REF.: DVD/RANDY3 TITRE: WING CHUN KUNG FU: BIU JEE
REF.: DVD/SILAT
REF.: DVD/JKDTIM
REF.: DVD/JKDTIM3
AUTEUR: TIM TACKETT
REF.: DVD/JKDTIM4
REF.: MUKRANDY4 REF.: MUKRANDY6
REF.: MUKRANDY5
REF.: MUKRANDY3
ANGLAIS
AUTRES STYLES
REF.: DVD/JKDTIM2
REF.: MUKRANDY1
REF.: MUKRANDY2
TITRE: THE WOODEN DUMMY ANGLAIS / ITALIEN
TITRE: PENTJAK SILAT
REF.: DVD/SILAT4
REF.: DVD/BURTON REF.: DVD/BURTON2 TITRE: JEET KUNE DO TITRE: JEET KUNE UNLIMITED DO UNLIMITED
TITRE: TITRE: ESPADA Y DAGA BUKA JALAN SILAT
Reportage
Texte : Peter Weckauf & Irmi Hanzal Photos : Mike Lehner
La hache, utilisée avec une main comme le tomahawk américain, ou avec les deux mains comme la hache de combat, est l'une des armes les plus anciennes. Les Romains, les Vikings, les Celtes, les Écossais, les Germains et bien d'autres ont utilisé la hache de combat aux effets redoutables et dévastateurs. Même de nos jours, la hache est utilisée par de nombreuses unités militaires spéciales. Mais trouver des endroits pour se former à l'usage de cette arme n'est pas facile. Dans cette première partie, nous nous centrerons sur les fondements, les caractéristiques particulières et les concepts.
Self-défense
« Les progrès techniques dans l'élaboration des armes ont engendré la disparition de nombreux arts martiaux anciens, en particulier l'art du combat à la hache. Mais ils ont également permis de développer un nouvel art martial qui associe une arme ancienne aux méthodes et structures de formation modernes. »
Le Concept du combat à la hache et au tomahawk (AFTC) Les progrès techniques dans l'élaboration des armes ont engendré la disparition de nombreux arts martiaux anciens, en particulier l'art du combat à la hache. Mais ils ont également permis de développer un nouvel art martial qui associe une arme ancienne aux méthodes et structures de formation moder nes. L'adaptation aux circonstances d'aujourd'hui est fondamentale pour nous. Apprendre à se battre avec de grandes haches à cheval n'est pas très approprié pour le 21e siècle. Il faut donc développer des idées nouvelles et plus modernes. Mais qu'on ne s'y trompe pas, nous avons toujours pris en compte les
enseignements et les résultats d'autres arts martiaux, ainsi que les principes, les caractéristiques, le maniement particulier et, bien sûr, les faiblesses de la hache. Et c'est ce qui rend notre système si intéressant car on peut atteindre un haut niveau de dextérité avec cette arme. La hache peut être utilisée en situations extrêmes, par exemple, pour se défendre contre un agresseur armé. Savoir faire face à des attaques non mortelles comme des étranglements ou des techniques de contrôle, est aussi important pour l'utilisateur que savoir se défendre face à une hache. L'AFTC (concept du combat à la hache et au tomahawk) n'est pas vraiment un système de self-défense, il s'agit plutôt d'un certain concept des arts martiaux basé sur des principes. Cela nous permet d'enseigner des concepts plus avancés tels que l'usage parfait de l'arme.
Pourquoi la hache est-elle meilleure que d'autres armes en distance courte ? • Sa portée est plus grande : Comparée au couteau, la hache a une plus grande portée, et si vous changez la saisie, elle est également utile en distance courte. • Plus de possibilités : La hache offre beaucoup plus de possibilités que la plupart des armes de distance courte. Pouvoir exécuter aussi bien des coups de hache, des tailles, des blocages, des estocs, que faire des manipulations, des saisies, des techniques de contrôle, est un très grand avantage.
• Impact dévastateur : Les coups très puissants peuvent avoir un effets dévastateurs sur les extrémités, la tête et les autres parties du corps, et cela n'exige pas de techniques sophistiquées. Le bras de la hache est un objectif difficile : Du fait de sa forme, la hache est assez difficile à attaquer et désarmer est encore plus difficile. • Psychologie : Une hache a un aspect très menaçant et donne à son utilisateur un avantage psychologique. • Outil : Tout comme le couteau, une hache est également un outil très utile.
Pourquoi apprendre à se battre avec une hache ? L'une des pierres angulaires de ma philosophie c'est que nous ne faisons pas d'exercices avec une arme en particulier, nous formons des corps. L'arme est un outil qui nous aide à apprendre les mouvements, à mieux comprendre les distances, à améliorer notre mécanique corporelle. Toute arme a ses propres caractéristiques et ressources. La hache est pour cela une autre facette des arts martiaux, surtout du fait de ses énormes avantages sur les autres armes. N'oublions pas que le combat à la hache est un art martial redécouvert et que nous sommes les premiers à enseigner que c'est quelque chose de particulier.
Parties de la hache • Manche : On peut l'utiliser pour bloquer, frapper et poignarder. • Contre-taille : On peut l'utiliser pour frapper, couper, pousser, manipuler ou donner des coups de haches. • Tranchant : On peut l'utiliser pour couper, manipuler et donner des coups de hache. • Œil : On peut l'utiliser pour poignarder.
Saisies Nous faisons la différence entre : • Saisies à une ou à deux mains • Saisie longue • Saisie courte • Saisie moyenne • Saisie avec les deux mains (pour bloquer/coup central) • Saisie avec les deux mains (zone plus basse)
Techniques de hache Tailles, coups de traction, coups de marteau (en retirant la hache), coup de traction de marteau, coups d'estoc, coups de marteau avec la contre-taille, tailles courtes, poussée et manipulation avec la manche de la hache, usage de la lame comme d'un crochet. Bien sûr, la taille et le poids de l'arme ne permettent que certaines techniques.
Principes de l'ATFC Les principes sont des idées élémentaires et des règles fixes qui se situent au-dessus de tous les autres procédés, concepts et stratégies. Ce sont les conditions et les bases nécessaires pour comprendre et appliquer un système déterminé. Les principes peuvent dès lors être considérés comme la colonne vertébrale d'un système. Les principes aident à comprendre et à appliquer un système déterminé.
• Le Concept du combat à la hache et au tomahawk ne connaît pas de règles. C'est un principe de base qui permet toutes sortes d'attaques et de mouvements de défense et ne limite pas les possibilités de l'élève comme ça peut être le cas des sports et de la self-défense (adéquation). • Lutte agressive. L'AFTC ne comporte pas de mouvements de défense passive ou de techniques modérées. • L'usage d'armes corporelles (mains, coudes, jambes, genoux, tête) conjointement à celui de la hache fera de vous des adversaires difficiles. • Attaquer l'agresseur jusqu'à éliminer le danger. • Se déplacer souplement. Chaque mouvement débute le suivant. • L'entraînement d'habiletés telles que la vitesse, la puissance ou l'explosivité est une partie importante de notre concept de formation. Les techniques en elles-mêmes ne vont pas gagner un combat. Les habiletés sont tout aussi importantes, surtout en combinaison avec les techniques. Nous enseignons donc des programmes pour améliorer les habiletés.
Certains concepts de la lutte à la hache Un concept est un schéma de la manière de se comporter dans une situation d'urgence. Les concepts ne doivent pas être confondus avec les principes, la possibilité d'alterner les c o n c e p t s d o i t t o u j o u r s e x i s t e r. C e r t a i n e s s t r a t é g i e s p e u v e n t ê t re plus utiles dans certaines situations que dans d'autres. Un concept dès lors ne peut être qu'une version qui peut être remplacée si la situation change. • Perturber ou détruire l'attaque. Détruire le bras ou la jambe attaquante annule la possibilité d'une attaque postérieure.
• Contrôle des mains. C'est un programme de défense contre un attaquant armé. Comme nous supposons toujours que l'agresseur est armé, il est crucial de contrôler la main d'attaque. • Changer les angles. Utilisez tous les angles et tous les niveaux. • Attaquer l'objectif le plus proche. L'arme la plus longue (hache) contre l'objectif le plus proche. • Manipulation du corps. Poussez ou tirez sur un attaquant pour le déséquilibrer. Placez-le dans une position qui vous permette d'attaquer ensuite. • Interception. Intercepter l'attaque avant qu'elle ne se produise, pendant qu'elle se produit ou même après qu'elle se soit produite. Attaque en haut/en bas. Changez le niveau de vos attaques. • Créer des espaces. Ouvrez la défense ou la garde de votre adversaire en utilisant les manipulations, les saisies ou les feintes. • Contre-attaquer immédiatement. Tout mouvement défensif (déviation, parade, blocage) doit être utilisé pour commencer une contre-attaque. • Comprendre les distances. Lisez les distances de votre adversaire correctement, estimez la portée, le timing, la préparation et la fermeture de la distance. • Simultanéité dans la défense. Blocage/parade et attaque en même temps.
Défense contre les attaques à la hache Il y a deux concepts contre les attaque de hache : « Frappe et court » et « défense et contrôle ». « Frappe et court » est un concept simple. Arrêter
Self-défense l'attaquant avec une contre-attaque et fuir. « Défense et contrôle » au contraire, se base sur un mouvement défensif, comme bloquer, esquiver ou dévier l'attaque. L'étape suivante est une tentative de contrôler la main armée et d'attaquer massivement l'agresseur. Ensuite, essayer de contrôler l'arme et de détruire le bras qui tient l'arme.
Contenus de l'entraînement L'entraînement contient les principes, concepts et attributs de l'ATFC ainsi que les techniques, transport, maniement de la hache, position/distance, les applications, le contrôle de main, de défense et de contre, la défense contre les armes blanches, la défense contre les armes légères, la défense contre les armes de poing et les fusils, les concepts et les applications du désarmement, les saisies, les attaques, le combat en distance longue, le programme de combat contre le contrôle (exercices d'énergie, attaquant le flux), des exercices de combat, des exercices pour augmenter la dextérité, formation, hache unique/hache de guerre, double hache/hache, hache/hache et couteau.
En résumé Mon intention principale en tant qu'instructeur d'AFTC est d'être
un bon maître pour mes élèves et de leur apprendre quelque chose de significatif et d'utile. L'ATFC ne s'oppose en aucune manière à d'autres systèmes, il les enrichit plutôt et les complète. Pour beaucoup de pratiquants d'arts martiaux, l'ATFC est une manière d'améliorer leurs habiletés et leurs capacités pour d'être parmi les premiers et les meilleurs dans ce domaine.
« Le Concept du combat à la hache et au tomahawk ne connaît pas de règles. C'est un principe de base qui permet toutes sortes d'attaques et de mouvements de défense et ne limite pas les possibilités de l'élève comme ça peut être le cas des sports et de la self-défense (adéquation). »
Self-défense
« Il y a deux concepts contre les attaque de hache : « Frappe et court » et « défense et contrôle ». « Frappe et court » est un concept simple. »
2
« Je suis une Grue Blanche » Un jour, un élève me demanda pourquoi la manière dont je pratiquais la Boxe de la Grue Blanche était complètement différente de la manière dont elle était enseignée et étudiée. Ma réponse fut simple et directe : « Vous faites de la Grue Blanche, pas moi. » Il me regarda perplexe, essayant de découvrir le sens caché de mes paroles. Il me dit qu'il ne comprenait pas. Que voulais-je dire ? Je lui ai dit de regarder les autres élèves et instructeurs de notre Grue Blanche et d'apprendre d'eux puis de venir alors me dire s'il avait compris ce que je voulais dire. Quand il revint me voir, il me dit qu'il lui semblait que réaliser les mouvements exigeait un grand effort à beaucoup d'entre eux, alors que je dominais sans faire de grands efforts les formes et autres mouvements quand je les montrais aux élèves. Je lui ai alors demandé pourquoi il en était ainsi et il me répondit qu'il ne savait pas. J'ai alors abrégé ses souffrances et j'ai finalement répondu à sa première question : « Tu vois que je ne pratique pas la Boxe de la Grue Blanche. Je ne m'efforce pas à pratiquer l'art martial. Je n'en fais pas une démonstration pour le plus grand plaisir des autres ou pour satisfaire mon ego. Simplement, je suis la Boxe de la Grue Blanche ! » Je lui ai expliqué que si on continuait tout simplement à « faire » de la Boxe de la Grue Blanche, on ne saisirait jamais les niveaux les plus essentiels de l'art martial. On deviendra compétent, mais on ne parviendra jamais à incarner l'art luimême. On ne comprendra pas les combats, ni les aspects énergétiques de l'art. L'expression de l'essence, de l'énergie et l'esprit de l'art de la Boxe de la Grue Blanche. Une action forcée n'est pas une action naturelle et quoi de plus naturel que la Grue Banche dans la nature ? Quand voiton une magnifique Grue Banche se déplacer de manière statique ? « Notre Grue Banche provient de la tradition Zhenlan du maître Lin Yuan Dun de Fuzhou en Chine. C'est un art martial basé sur la tradition et centré sur le côté pratique qui ne cherche pas à développer des capacités athlétiques ou une souplesse extraordinaire car il est conçu pour des personnes réelles qui se défendent dans des situations du monde réel. La Boxe de la Grue Blanche a évolué au fil du temps comme doit le fait tout bon art martial. Mais ses styles et ses écoles sont restés fidèles à la tradition d'utiliser la Grue comme un style de Boxe, imitant son apparence externe et s'appropriant son essence interne, fusionnant la forme avec l'esprit », dit le Shifu Goninan. Le Zhenlan White Crane Gongfu partage des similitudes techniques avec la forme originale mais il incarne aussi des méthodes et des théories uniques. L'accent est primordialement placé sur l'entraînement fondamental qui se compose des habiletés, des théories, des concepts et des principes transmis par Fang Qiniang, le fondateur de la Grue Blanche. La simplicité et la profondeur cachée du système Shenlan contraste de manière frappante avec la plupart des arts
martiaux enseignés aujourd'hui. En effet, puisque beaucoup de soi-disant pratiquants d'arts martiaux professionnels vivent de l'enseignement, il est compréhensible que certains changements de type commercial aient eu lieu dans ces enseignements et ces styles. Cette situation compromettante quand la culture surgit traditionnelle entra en collision frontale avec l'économie de marché menant à l'avènement du pratiquant d'art martial professionnel et de l'école d'arts martiaux professionnelle. On ne peut que déplorer ce triste état des choses. Les mouvements du Zhenlan Gongfu sont beaux, gracieux, souples, et naturels. Ils sont élégants et passent continuellement de l'un à l'autre. Les mouvements peuvent être amples ou courts, hauts ou bas, lents ou rapides, en fonction du mouvement le plus naturel pour chaque individu. Le corps se tient droit et les mouvements sont circulaires, légers, rapides, souples et vivants. Le pratiquant de Zhenlan Gongfu doit se déplacer comme une rivière qui coule en douceur ou comme un nuage qui dérive légèrement. Goninan expliquait aux élèves que le Zhenlan Gongfu de la Grue Blanche était plus circulaires que d'autres styles et que c'était là que résidait une grande partie de sa grâce et de son énergie. « Les cercles engendrent de l'énergie. Quand vous essayez de frapper dans ces cercles, votre bras a la sensation d'avoir été capturé par un puissant cyclone d'énergie. Il y a des techniques de main continues où on ne ramène pas la main. En même temps, Le Zhenlan offre une économie de mouvements qui rend ses applications uniques, limpides, discrètes et mortelles, parfaites pour se défaire des attaquants. »
J'ai dit à l'élève, que pour incarner cette action naturelle, il devait s'efforcer de comprendre le Qiujin comme un éveil de l'esprit à la fois sensitif et sensoriel, parfois entendu comme une forme de Qi complet et circulaire qui est naturel, pénétrant et rapide et peut se manifester à tout moment. On reconnaît surtout le Qiujin au fait que l'on n'a pas besoin de rétracter le corps ou les membres. Sa force de pénétration complète est transmise librement et pleinement à travers de simples mouvements du bras ou de la jambe. En connectant les mouvements du corps avec notre intérieur, on acquiert la capacité d'agir selon une sensation intuitive. À travers le processus d'apprentissage (qui est de reconnaître et de réaliser, pas d'accumuler ou d'imiter), l'élève doit commencer à comprendre comment le mental et le physique s'affectent l'un l'autre et développer l'habileté de les unifier et de les coordonner. Vous vous entraînez à travers le processus de compréhension du mouvement musculaire, de la structure du corps (squelette, ligaments et tendons), incorporant le Qi (énergie) et votre processus mental. La relaxation est une composante essentielle de l'art martial. La relaxation implique un processus de relâchement, douceur, élasticité et Fa Jing (libération de la puissance). Dès que la pratiquant de Zhenlan touche les mains ou le corps d'un adversaire, il peut instantanément sentir où se trouve le poids et le centre de gravité de l'adversaire et quel coup ou quelle technique l'adversaire va utiliser.
En fin de compte, le pratiquant de Zhenlan est capable de détecter l'intention de l'adversaire, sans contact, grâce à la prise de conscience. Il peut rediriger la force et l'utiliser contre l'adversaire ou incorporer l'utilisation du Ga Jin (coups qui libèrent de l'énergie) en fonction du niveau de la menace. J'ai souvent regardé les autres pratiquer leur Grue Blanche et leurs arts martiaux. Ils se déplacent vite et puissamment, mais ils se déplaçaient également comme des robots, manquant de la connectivité essentielle de la technique. Beaucoup faisaient des démonstrations pour la gloire de leur propre ego, cherchant à être adulés par ceux qui les regardaient. Leurs mouvements étaient flamboyants et voyants, durs et externes, manquants d'action naturelle et de fluidité, dépourvus d'essence véritable, d'énergie et d'esprit. Même lorsque leurs mouvements deviendront doux, ils devront travailler pour qu'ils deviennent plus naturels. Quand ils auront atteint leur état d'être, leurs mouvements deviendront très naturels et ils pourront commander leur énergie à volonté. Il faut comprendre que nous sommes tous connectés à tous ceux qui nous ont précédés. Le psychologue suisse, Carl Jung a redécouvert cela et il l'a appelé « inconscient collectif ». La réalité est toujours physique, elle se trouve entre nous et le monde, en partie à l'intérieur en partie à l'extérieur, en partie personnelle, en partie impersonnelle, en partie matérielle, en partie immatérielle. C'est pourquoi, dans un monde où la raison est censée prévaloir, plus de la moitié du monde croit en l'esprit et dans le spirituel. Dans les arts martiaux, tout est énergie. Cherchez cette énergie et toute votre vision du monde changera tout comme vos arts martiaux. Ce n'est pas de la philosophie, c'est de la physique. Parfois, au cours de notre étude des arts martiaux, nous avons des « flashs », ce que j'appelle plus simplement des « éclairs de génie », de compréhension, de la technique ou d'applications non envisagées ou connues. Ce sont des moments où nous vivons quelque chose de vraiment spécial à propos des arts martiaux. Ils viennent subitement et nous apprennent quelque chose
de spécial. C'est presque comme si la porte du Temple s'ouvrait pendant quelques secondes pour nous permettre de voir ou d'expérimenter quelque chose de merveilleux… une nouvelle façon de penser, de nous déplacer, de comprendre ! Quand notre subconscient et notre conscient se rejoignent, ces flashs se produisent et nous voyons les choses sous une toute nouvelle lumière. La connexion entre l'esprit et le corps humain était la seule technologie avec laquelle l'ancien maître devait travailler. Faut-il s'étonner qu'ils connussent si bien les vérités que nous redécouvrons aujourd'hui. Les maîtres du passé comprenaient réellement les pensées et transformaient leur intention en action. L'ancienne voie des arts martiaux étaient beaucoup plus profonde et comportait beaucoup plus de connaissances vraies que celle que nous suivons aujourd'hui. Aristote disait : « Éduquer l'esprit sans éduquer le cœur n'est pas éduquer. » Un véritable maître se forme lui-même avant tout. Il ne se soucie pas de savoir si quelqu'un suit ses enseignements ou ses idées. Faire attention à cela serait avoir un ego. Le véritable maître fait ce qu'il a à faire, pas ce que les autres disent qu'il doit faire ou attendent de lui qu'il fasse. Si personne ne l'écoute, il ne désespère pas. Il est sûr de lui. J'en suis à un point de ma vie où je crois que j'ai appris à être « simplement humain », sans effort inutile et sans ego. Je n'ai pas besoin de rang, de titre ni d'autres décorations du genre. Je suis tout simplement heureux d'être. On ne trouve pas cela dans le succès ou l'échec ou en s'efforçant à chaque moment de la vie, car ce qui importe vraiment appartient au cœur et à l'esprit. Ce n'est pas ce qui se passe dans la vie qui importe, mais comment vous y faites face. Cessez d'autant vous efforcer, soyez tout simplement. C'est là l'essence, l'énergie et l'esprit de la Boxe de la Grue Blanche. Le Zhenlan Gongfu de la Grue Blanche est plus doux, plus fluide, plus gracieux et les mouvements semblables à une danse incarnent une nature subtile qui conduit l'individu à être naturel et complexe, subtil et complexe. À la fin, « on devient la Grue Blanche ».
À propos de l'auteur : Vous pouvez contacter Ron Goninan par e-mail : shifu@whitecranegongfu.info Le site web de la WCRI est le suivant : www.whitecranegongfu.info Il est toujours disponible pour les représentants et les chercheurs intéressés par cette Voie.
Photo 1. Maître Lin Yuan Dun en action. Photo 2. Statue de Fan Qiniang, le fondateur de la Grue Blanche. Photo 3. Le Shifu Ron Goninan et son élève numéro 1, Wayne Jacobson.
Les techniques du Serpent dans le Shaolin Hung Gar Kung-Fu Serpent (Snake) : Les techniques du Serpent augmentent la vitalité et la force interne. Elles ont à voir avec la philosophie de l'élément Eau. Le Serpent est toujours en mouvement. Il utilise la force du Chi pour ses attaques rapides et efficaces avec les doigts sur les parties plus fragiles du corps de l'adversaire, par exemple les parties molles. Les techniques du style du Serpent sont très précises et moins sauvages. Il est très important d'imiter les mouvements souples et doux du serpent. Le serpent se meut tranquillement, mais ses attaques sont directes et rapides. Les doigts atteignant leur cible symbolisent la tête ou les dents venimeuses.
Le Kihon Waza (techniques de base) est la partie la plus importante de l'entraînement de tout art martial. Dans ce DVD, le maître Sueyoshi Akeshi nous montre divers types d'entraînement du Kihon avec Bokken, Katana et à mains nues. Il explique dans tous les détails chaque technique afin que le pratiquant ait une idée plus claire de chaque mouvement et de la manière dont le corps doit correspondre au travail de chaque Kihon. Toutes les techniques ont comme base commune l'absence de Kime (force) afin que le corps puisse se développer en accord avec la technique du Battojutsu et, bien que cela puisse paraître étrange à première vue, tout le corps doit être détendu pour atteindre une capacité de réponse rapide et précise. Toutes les techniques de base sont effectuées à la vitesse réelle puis sont expliquées afin que le pratiquant puisse atteindre un niveau adéquat. L'absence de poids dans les pieds, la détente du corps, le fait de laisser tomber le centre de gravité, sont des éléments importants sur lesquels le maître insiste et qui permettent d'obtenir un bon niveau technique et une relation directe entre la technique de base et l'application réelle.
REF.: • IAIDO7
Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.
COMMANDES : Budo international. net
Wolf Extreme Defense est un système de selfdéfense éclectique, créé par le maître David Buisan, ceinture noire 6e Dan de Fushin Kenpo et instructeur de self-défense. Son système reflète son parcours martial qui fut assisté par deux grands maîtres : Santiago Velilla du Karaté et Raúl Gutiérrez du Kenpo. Son système est efficace, simple et rapide à apprendre car il combine la versatilité du Kenpo, la concentration du Karaté et du Ju-Jutsu, les déplacements de l'Aïkido, le coup et le travail défensif et offensif du KickMuay et de la Boxe, le travail de l'énergie interne en plus de l'attention particulière portée sur les aspects psychologiques de la self-défense. Dans ce travail, le maître Buisan nous présente un arsenal complet de techniques contre les coups de poing droits et circulaires, les saisies de cou, de revers, les saisies frontales, latérales, de dos, et le travail d'anticipation et des points de pression. Un excellent exemple d'une génération de maîtres qui développent la nouvelle selfdéfense du XXIème siècle, en se basant sur l'innovation, la simplicité et l'efficacité.
REF.: • WOLF1 Tous les DVDs produits par Budo International sont scellés au moyen d’une étiquette holographique distinctive et sont réalisés sur support DVD-5, format MPEG2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même, l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphies suivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s’agit d’une copie pirate.
Commandes : Budo international. net
Karaté Sensei Taiji Kasé a été l'un des plus grand maîtres de Karaté du XXème siècle. Connu dans le monde entier comme un combattant hors pair et un enseignant de haut niveau, il n'a jamais cessé de perfectionner son art et de le faire évoluer jusqu'à créer son propre style. Avant de s'éteindre en 2004, il a créé une A c a d é m i e Internationale (Kase Ha Shotokan Ryu Karate-Do Academy) à la tête de laquelle il a placé ses plus fidèles élèves, dont Sensei Pascal Lecourt (pour la France), 6ème dan, l'un de ses plus proches a s s i s t a n t s pendant près de tr ente ans. Tout l'héritage de l'enseignement de Sensei Kasé vit encore. Un témoignage rare. Texte : François Lehn Photos : François Lehn & Sensei Christian Leromancer, 5º Dan
Interview Sensei Pascal Lecourt 6ème Dan. Assistant de Maître Kasé.
Interview Sensei Taiji Kasé : La quintessence de la voie du Karaté Sensei Pascal Lecourt 6 ème Dan. Assistant de Maître Kasé. À l'occasion de la sortie du DVD « Les Fondamentaux de l'école Kasé-Ha », nous avons rencontré Sensei Pascal Lecourt, 6ème dan, qui enseigne à Rouen et est instructeur international. Il fut l'élève et l'assistant de Maître Kasé durant près de 30 ans et nous livre un témoignage unique sur la quintessence de la pratique et de l'enseignement de Maître Kasé et sur l'homme qu'il a été. L'un des plus grands combattants de Karaté du XXème siècle, épris de recherche et de perfectionnement et un homme plein de richesse de cœur et d'humilité. Budo International : Sensei Kasé est considéré comme l'un des plus grands maîtres de Karaté du XXème siècle et un combattant hors pair. D'où lui vient cette réputation ? Sensei Pascal Lecourt: Avant d'être un grand maître, un grand expert et un pionnier du Karaté en France, Sensei Kasé a surtout été un très grand combattant. Il a non seulement été à l'origine des premières règles de compétition de Karaté au Japon de JKA (Japan Karaté Association), après la mort de Maître Funakoshi, mais il a aussi été celui qui répondait aux défis que tous les combattants d'autres sports de combat lançaient au Karaté. À l'époque, ça se faisait beaucoup et comme le Karaté commençait à peine à se faire connaître, il fallait en montrer la valeur. Il était envoyé de par le monde par la JKA pour promouvoir le Karaté avec un groupe d'experts dont les Sensei Enoeda, Shirai, Kanazawa. Il a dû, pour cela, livrer des combats réels, sans arbitres, sans règles, face à des boxeurs, des catcheurs, des lutteurs, etc. Pour lui, il ne s'agissait pas tant de se battre pour le plaisir ou pour tester sa technique que pour l'honneur du Japon et celui du Karaté. Dans le DVD, Mme Kasé nous en parle, et d'après elle, il n'a jamais
perdu aucun combat. Cet aspect de sa vie a contribué à forger sa réputation de combattant hors pair, ce qui était vrai. Il y a tellement d'anecdotes sur les combats réels qu'il a livrés. Lorsque l'on entend dire parfois que le Karaté traditionnel, et surtout celui de Sensei Kasé, n'est pas réaliste, je ne vois pas de quoi il s'agit… « Pendant les entraînements, il est arrivé qu'il y ait des morts » Sensei Kasé a été formé à l'époque où le Japon était en guerre, la vie et la mort ne tenaient qu'à un fil. Le Karaté était alors enseigné de manière rigoriste et réaliste. Il nous racontait que pendant les entraînements, il est arrivé qu'il y ait des morts tant les karatékas s'investissaient et tant le Karaté était tourné vers le réalisme. Le ministère fermait les yeux, il fallait s'entraîner pour résister à l'invasion américaine. L'esprit militariste de l'époque et le Japon en guerre ont contribué à donner un esprit dur et impitoyable à l'entraînement. À 16 ans, Sensei Kasé s'était engagé dans la marine, dans les kamikazes. Il reçut son ordre de vol le jour de l'armistice. Il avait reçu la préparation militaire, il y serait allé. Je suis bien content que l'Histoire l'ait épargné.
Une technique doit tuer De cette époque, de ce style d'entraînement, il a gardé quelque chose d'essentiel qui a marqué son Karaté tout au long de sa vie. D'une part, un instinct de vie et de combat très fort, mais aussi un attachement à « l'Ippon shobu », qu'il privilégiait beaucoup. C'est-à-dire la victoire sur une technique, donner un coup et mettre hors de combat son adversaire en une seule action, parfaite et décisive par sa rapidité, sa puissance et sa précision. « Une technique doit tuer », disait-il. Maître Kasé n'avait pas d'égal dans cette façon de pratiquer. Il était connu et reconnu pour son Kime inégalé. Il savait concentrer une énergie maximale dans chacune de ses techniques. Par ailleurs, son éducation, sa famille ont aussi contribué à forger sa personnalité d'homme et de combattant. Je me souviens qu'il m'a raconté un jour que son père, qui était très rigoureux, lui interdisait de se plaindre. Une fois, étant enfant, il est tombé en rentrant de l'école et s'est fait mal aux genoux, il a pleuré tout au long de la route. Devant chez lui, il a séché ses larmes, est passé devant son père sans pleurer, est allé dans sa chambre et a pleuré de nouveau. Les
KaratĂŠ
Interview anecdotes personnelles de sa vie ou le contexte historique que je donne ne sont là que pour situer quelques éléments qui l'ont construit dans sa pratique à un certain moment de sa vie. Mais s'il a atteint le statut de Grand Maître, c'est parce qu'il a dépassé ces paramètres durs et qu'il a toujours cherché à améliorer son Karaté. Tout au long de sa vie, il s'est surpassé pour parvenir à se rapprocher de l'essence même du Karaté. B.I. : Quelle sont les spécificités qui ont fait de son Karaté un style unique ? Sensei Pascal Lecourt : Sensei Kasé était un génie du Karaté. Sa vision de la pratique était unique. Il est le seul, par exemple, à avoir fait fusionner les principes de l'école des deux sabres « Ninten Ryu », celle de
Miyamoto Musashi, appartenant à l'histoire du Japon féodale, avec le Karaté moder ne, celui de Maître Funakoshi. Cette recherche l'a amené à développer beaucoup de techniques avec les mains ouvertes, comme si les bras et les mains ouvertes devenaient des sabres. Cette découverte se décline aussi bien dans les gardes, adaptées à plusieurs hauteurs selon la circonstance, que dans les blocages et doubles blocages, les contre-attaques, les attaques dans les déplacements ou le timing. Cette particularité technique est propre à sa
recherche. Il a également élaboré plusieurs enchaînements dédiés à l'approfondissement de cette découverte, aussi bien avec les mains ouvertes qu'avec les poings fermés. Les différentes techniques O-Wasa, Chu-Wasa et Ko-Wasa (longue, moyenne ou courte distance) caractérisent également sa pratique. Une autre particularité de sa recherche est la fine connaissance et la parfaite maîtrise de la respiration. Son énergie s'appuyait beaucoup sur sa respiration. C'était pour lui, l'élément déterminant pour augmenter sa puissance, la circulation de l'énergie qui en découle était primordiale. Les quatre principes respiratoires, avec leurs ramifications, qu'il a développés et décrits dans le DVD, en sont la clé. Par ailleurs, Maître Kasé était capable d'un profond relâchement du corps qui lui donnait une incomparable disponibilité de mouvement, de déplacement et favorisait une pure expression de l'énergie. Il enseignait comment partir de 0 (relâchement) pour arriver à 100 (contraction) en une fraction de seconde, puis revenir à 0 tout aussi rapidement. Il y a également tout un aspect énergétique et vibratoire qui est propre à sa recherche. Il insistait beaucoup sur la connexion au sol : « ten shin jin », répétait-il souvent : ciel-terre-homme. L'unification de l'homme, au ciel et à la terre permet de développer une grande énergie à travers la technique. Les pieds sur terre, la tête droite vers le ciel, une inspiration qui permet de capter l'énergie du ciel et un ancrage des pieds pour une captation de l'énergie du sol, des émanations de la terre. « L'homme est comme un trait d'union entre les deux, l'homme est l'expression des deux énergies. Plus l'expiration est concentrée en un point et plus
Karaté votre technique sera efficace», disait-il. Sensei Kasé enseignait également que si l'Esprit est dispersé alors l'énergie est perdue dans l'univers, il insistait aussi beaucoup sur la visualisation, c'était un point primordial. Mais il y aurait tant d'autres choses à dire sur les découvertes prodigieuses de sa recherche.
Son enseignement était pour tout le monde Il ne se souciait ni de la gloire ni de la reconnaissance. Il n'aimait pas trop les interviews, il n'aimait pas non plus se
B.I. : Vous avez connu l'homme, comment était-il dans la vie ? Sensei Pascal Lecourt : Maître Kasé disait souvent que le Karaté c'est la vie et que la vie, c'est le Karaté. L'art ou la vie ont les mêmes mécanismes. Il a poussé cet adage le plus loin qu'il a pu. C'était un homme humble, déterminé, épris du désir de recherche et de perfectionnement, ouvert aux autres et plein de bienveillance pour ses élèves. Il aimait les hommes. Il n'y avait aucune vulgarité ou brutalité dans sa pratique, le plan artistique, au sens profond, était valorisé. Je veux dire que l'énergie agressive est vulgaire, l'énergie du maître est positive, créative, elle permet d'aller vers l'autre alors que l'énergie négative détruit l'autre. Dans le kumité par exemple, lorsque l'ego prend le pas, c'est l'agressivité qui répond à une agressivité. Sensei Kasé nous disait : « Mieux vaut casser le bras de son adversaire avec des techniques de mains ouvertes (Shuto), que de détruire l'intégrité physique de la personne ». On protège la personne et on se protège. C'était paradoxal pour un maître de Karaté mais aussi la marque unique de son travail intérieur et de son évolution dans la compréhension de l'essence du Karaté. Maître Kasé vivait pour la recherche, il a été le plus pointu des maîtres de sa génération dans cette quête. Comme beaucoup d'artistes, ce sont des individus qui se nourrissent de leur recherche. Peu importe les retombées, peu importe la reconnaissance mondiale. Il ne savait pas combien il gagnait d'argent, combien de personnes assistaient à ses stages, quelle gloire il en tirait. Il n'avait pas d'intérêt pour l'intérêt. Il était un maître internationalement reconnu et très demandé et pourtant, son propre frère, le jour de ses obsèques au Père Lachaise, a dit qu'il ne savait pas à quel point son frère était connu dans le monde. Il ne cherchait pas de « poste important ». Je me souviens, en 1987, alors que j'étais au Japon avec lui, et que la JKA se cherchait un vrai leader, je lui ai demandé s'il était intéressé par ce poste. Il a répondu que s'il devait reprendre cette organisation, jamais plus il ne porterait son kimono mais aurait juste « un costume, une cravate et un stylo ». Il voulait toujours pratiquer et aller au plus profond de sa recherche. En France non plus il n'a jamais convoité de poste. Il disait souvent « numéro 1 : liberté ».
7
Interview mettre en avant. Quand on lui disait qu'il était un grand maître, il souriait et… continuait sa route. C'était sa réponse. Un jour, je lui dis : « Sensei, tôt ou tard vous allez mourir et il n'y a rien de vous, pas de livre sur vous, votre recherche ou votre conception de la pratique, pas de DVD, rien. » Il me répondit : « Le jour où j'écrirai un livre, c'est que je n'aurai plus rien à dire. Si j'écris maintenant, je devrai peut-être me contredire dans dix ans ». Seule la recherche sur l'essence du Karaté lui importait dans sa pratique. La recherche et l'enseignement, son enseignement était pour tout le monde, sans aucun élitisme, il fallait en revanche se surpasser pour y accéder.
Amour, indulgence, bienveillance, honneur Un dernier aspect de sa personnalité atypique : il n'aimait pas les conflits. Je me souviens q u e , lors
d'un stage, on s'entraînait vraiment très fort. Un groupe d'individus s'est subitement assis en plein milieu du gymnase, comme ça. J'étais hors de moi de les voir se comporter ainsi. J'ai voulu y aller et le maître m'a arrêté d'un mouvement de tête. Une autre fois, en Finlande, en 1996, il faisait beau, nous étions dehors après un stage et il me dit : « Je suis bien ici parce qu'il n'y a pas de conflits, c'est comme des vacances. » C'était par ailleurs, un bon père de famille. Il était également passionné d'appareils photos (il en avait plusieurs chez lui), d'astronomie, de littérature classique française, russe ou japonaise. Il recherchait toujours l'équilibre dans les différents aspects de sa vie. Un dernier point me revient. Lors de ses funérailles en France, un moine zen qui connaissait bien Sensei Kasé a lu une oraison funèbre. Il est de tradition que le défunt soi renommé selon ses qualités majeures. Le moine l'a renommé : amour, indulgence, bienveillance, honneur. Je garde ces vertus dans mon cœur et tente, quant à moi, aussi fidèlement que possible, de les redonner à mon tour dans mon enseignement et dans la perpétuation du Karaté de Maître Kasé.
La vie de Maître Kasé en quelques dates Sensei Taiji Kasé est né le 9 février 1929 à Tokyo. En février 1944, à 15 ans, il se rend au Honbu Dojo Shotokan où il s'entraîne avec Yoshitaka Funakoshi. En mars 1945, il intègre l'école de la Marine dans la section des pilotes kamikazes. Il y restera jusqu'à la fin de la guerre. En 1949, Sensei Kasé est, à 20 ans, le plus jeune au grade de Sandan. Il devient un professeur responsable de la formation en kumité et entraîne de jeunes instructeurs : Enoeda, Shiraï, Kanazawa, Ochi. En 1965, mandaté par le président de la JKA, également ministre japonais des Affaires étrangères, il a le droit de propager le Karaté-Do à travers le monde. Il arrive à Paris en août 1967 où il s'installera avec sa famille et restera tout au long de sa vie.
Karaté À partir de 1976, il donne des stages partout dans le monde. En mai 1999, Sensei Kasé a une première attaque cardiaque et après six mois de repos forcé, il reprend l'enseignement et l'entraînement. En 2004, création de l'Académie Internationale (Kase Ha Shotokan Ryu Karate-Do Academy). Le 24 Novembre 2004, décès de Sensei Kasé. Les obsèques ont lieu au crématorium du cimetière du Père Lachaise, à Paris. Sa famille, ses proches et de nombreux élèves venus du monde entier sont là pour lui rendre un dernier hommage.
Sensei Pascal Lecourt : un DVD et des stages pour transmettre l'héritage Après trente six ans de pratique dont trente passés comme élève puis assistant de Sensei Taiji Kasé et nommé par lui directeur technique (France) de « Kase Ha Shotokan Ryu Karaté Do Academy », Sensei Pascal Lecourt, 6ème Dan, a rassemblé et expliqué pour la première fois dans un DVD, les fondamentaux de l'école Kasé-Ha, tout l'univers de techniques et d'expressions de l'énergie qui sont devenus la griffe de l'école Kasé-Ha. La science inégalée du combat et la finesse des recherches de Sensei Kasé, développées jusqu'à sa mort justifiaient bien qu'un des experts l'ayant le mieux connu et suivi durant de longues années prenne le temps d'expliquer à tous les passionnés d'Arts Martiaux, l'essence du Karaté de Sensei Taiji Kasé. On retrouve notamment dans ce DVD une interview très vivante de Sensei Pascal Lecourt, racontant sa proximité avec le Maître et toute la transmission intérieure, spirituelle et philosophique qui s'est opérée en trente ans de relations étroites. Ainsi qu'une interview de Madame Chieko Kasé, l'épouse de Sensei Taiji Kasé, racontant la vie du Maître depuis les années d'après guerre au Japon jusqu'à son dernier souffle. Ce DVD a été réalisé avec la participation de Sensei Christian Le Romancer, 5ème Dan. Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Sensei Pascal Lecourt pour vous informer des stages qu'il donne en France et à Paris sur son inter net : http://www.lecourtpascal.fr/ et dialoguer avec lui pour toute information sur sa page Facebook : Pascal Lecourt Kase-Ha
« Un moine zen qui connaissait bien Sensei Kasé a lu une oraison funèbre. Il est de tradition que le défunt soi renommé selon ses qualités majeures. Le moine l'a renommé : amour, indulgence, bienveillance, honneur. »
MMA
L'inauguration d'une nouvelle salle de sport, l'UFC Gym, à New Hyde Park, Nassau, NY, est une étape importante vers la reconnaissance des arts martiaux mixtes comme un sport légal à New York.
Le plus grand gymnase d'arts martiaux mixtes et de fitness de la Côte Est
Vue de face de l'UFC Gym. UFC Champion, Joe James Maurice Elmalem Champion de l'UFC, Forrest Griffin. DĂŠmonstration. Champion UFC Frankie Edgar.
Texte et photos : GM Maurice El Malem
Nouveau gymnase de l'UFC, le plus grand de la Côte Est L'UFC Gym est le plus grand gymnase d'arts martiaux mixtes et de fitness de la Côte Est avec 35.000 mètres carrés d'installations à pied de rue et son propre parking. Cette salle de sport exceptionnelle, équipée d'une grande quantité d'appareils d'exercices spécialement conçus pour la nouvelle ère du sport et du travail corporel, est adaptée à toute personne qui peut et veut l'utiliser pour perfectionner son corps et son esprit. Il y a des tapis de course, des vélos, des sacs de boxe, des poids et haltères, des bancs de musculation et des appareils de gymnastique pour travailler toutes les parties du corps. L'établissement possède un élément spécial, un club d'entraînement de Jiu-Jitsu pour apprendre les arts martiaux brésiliens qui sont une partie importante de tous les entraînements de l'UFC pour pouvoir combattre postérieurement sur l'octogone. Quand je suis entré pour tester le ring, on le sentait sûr pour la pratique. Le sol est rembourré pour absorber tous les éléments qui font partie des combats UFC tels que les chutes dures sur le sol, les balayages, les renversements, les clés et les coups de coude. Cette technologie de plancher rembourré est excellente pour éviter les blessures qui sont un sujet de préoccupation pour tout ceux qui pratiquent les sports de contact. La zone de punching-ball a plus de 30 sacs qui sont placés à différentes hauteurs pour permettre aux pratiquants de s'efforcer d'atteindre le maximum quand ils frappent les sacs du pied ou du poing. Le sol est également rembourré pour la sécurité. Le nouveau UFC Gym dispose d'un grand hall d'accueil, d'un café et de boutiques de sports qui vendent des uniformes, des T-shirts et tous les équipements d'arts martiaux mixtes. Le prix pour s'inscrire au gymnase est de 50 $ par mois pour la formation de base et de 100 $ pour les programmes intensifs. Il y a des entraîneurs personnels pour chaque section, spécialisés dans plusieurs arts martiaux mixtes qu'offre le gymnase. Les installations fonctionnent 24 heures sur 24 et sept jours sur sept et se trouvent tout près de l'autoroute de Long Island. Cette journée fut spéciale pour moi car les vedettes de l'UFC sont venues me soutenir et ce fut pour moi une occasion de revoir certains de mes vieux amis. J'ai eu l'occasion d'interviewer le champion du monde de l'UFC, Chuck Liddell, originaire de Californie et qui reçut le surnom de « The Iceman » pour avoir mis KO certains des meilleurs combattants de l'UFC tels que Tito Ortiz à l'UFC 47, Jeremy Horn à l'UFC 54 et Randy Couture à la revanche de l'UFC 43. J'ai profité de ce bref momento pour lui faire une petite interview. Budo International : À quel âge avez vous commencé à pratiquer les arts martiaux ? Chuck Liddell : À l'âge de 12 ans. J'ai pratiqué le Wrestling (la lutte) très activement et je suis passé aux arts martiaux mixtes, m'entraînant sept jours sur sept. B.I. : Quel fut le combat le plus passionnant et le plus mémorable de votre carrière dans les arts martiaux mixtes en tant que champion de l'UFC ? C.L. : Je me souviens particulièrement du combat contre Randy Couture à l'UFC 52. Je devais récupérer la ceinture de champion mi-lourd de l'UFC et prouver au monde que j'étais le champion ultime en devenant le premier et seul homme à avoir mis KO Randy Couture. Je ne pouvais pas souffrir une autre défaite comme celle que j'avais soufferte contre Randy à l'UFC 43. B.I. : Que faites-vous maintenant que vous êtes un champion de l'UFC à la retraite ? C.L. : Je profite de ma famille, j'entraîne des lutteurs et j'aide à promouvoir l'organisation UFC dans le monde entier. Je donne également des stages et je visite les gymnases de l'UFC. B.I. : Quel conseil donneriez-vous aux nouveaux venus de l'UFC ? C.I. : Disciplinez-vous, pratiquez et exercez-vous tous les jours. Soyez bons avec vos amis et votre famille et donnez l'exemple, ne prenez pas de drogues. B.I. : Merci pour votre temps, je souhaite tout le meilleur pour vous. Parmi les autres vedettes de l'UFC présentes, il y avait Jon Jones, Forrest Griffin, Frankie Edgar et B. J. Penn. Jon Jones, champion de l'UFC, était occupé à signer des autographes et à faire des photos avec tout le monde, en souriant, un gentleman indiscutablement. Jon est un grand champion de l'UFC, il a battu Rashad Evans à l'UFC 145, Mauricio Shogun Ria par KO technique à l'UFC 128, Stephan Bonnal à l'UFC 94 et Andre Gusmao à l'UFC 87. Il est encore très actif comme champion UFC d'arts martiaux mixtes. Forrest Griffin, ancien champion mi-lourd avec un record de 19-7-0, originaire de Columbus, Ohio, est un ancien officier de police qui se consacre maintenant à l'UFC à temps plein. Frankie Edgar est un ancien champion poids léger, un homme vraiment charmant qui traite tout le monde avec respect et professionnalité. Et B. J. Penn, le favori, est un ancien champion de l'UFC, pratiquant de Muay Thaï et de Jiu-Jitsu, ambitieux et très charismatique. C'est une étoile montante du MMA.
Wing Chun Facing - Faire face Re-bonjour tout le monde ! Dans cette deuxième colonne pour Budo International, je voudrais vous parler du concept de « Facing » (faire face), du CRCA Wing Chun (Close Range Combat Academy Wing Chun). Le terme de Facing (Ying Sai) en Wing Chun se réfère à l'orientation frontale d'un combattant par rapport à l'autre. En d'autres mots, Ying Chiu se réfère à la posture frontalement orientée d'un combattant par rapport à l'autre. Un avantage de Facing se produit lorsque l'un des combattants « Facing » se trouve frontalement orienté par rapport à son adversaire qui, lui, se trouve dos à lui ou de côté. Cette posture avantageuse ne représente pas une victoire en elle-même, il s'agit simplement d'une posture avantageuse pour attaquer ou défendre. On peut illustrer cette position avantageuse en faisant un parallèle avec la manière dont les anciens navires de guerre se battaient en haute mer. Comme leurs canons étaient montés sur les deux côtés, orientés à 90º de la proue ou de la poupe, pour tirer sur l'adversaire, ils devaient se situer à côté de l'ennemi avant d'ouvrir le feu. L'inconvénient, c'était que même s'ils pouvaient concentrer leur puissance de tir sur l'ennemi, cet ennemi était aussi bien placé qu'eux pour contre-attaquer simultanément. Ce même positionnement entraînait de lourds dommages aux deux parties, indépendamment de celui qui était finalement coulé. Après plusieurs expériences avec ce type de bataille en mer, un stratège malin trouva la solution, utilisant une stratégie qu'on appela « croiser le T ». Ce terme se réfère au fait de positionner le côté de votre propre navire, directement devant ou derrière le vaisseau ennemi, ce qui vous permet ainsi de tirer librement sur l'ennemi sans risquer d'être frappé par son feu en retour. Ses armes étaient ainsi pointées vers la mer, tandis que la moitié des vôtres se trouvaient directement sur la cible. Cette idée est l'essence de l'avantage du Facing : vous positionner de telle manière que vos armes sont sur lui tandis que les siennes sont dirigées « vers la mer ». L'avantage du Facing - Lorsque le pratiquant de Wing Chun est capable d'obtenir un avantage de Facing en faisant face à son adversaire qui se trouve, lui, de côté ou de dos, on dit qu'il s'en approche du Côté Mort. Tout l'espace autour de la Zone Vivante - le spectre de 90º avec son sommet dans l'axe et symétriquement orienté à 45º de chaque côté -, est considéré comme le Côté Mort. Cette zone est la plus difficile à défendre et c'est un endroit d'où il est également très difficile de contre-attaquer. Dès lors, le Côté Mort de l'adversaire est la zone la plus sûre en face de laquelle se trouver en cas d'attaque. Le diagramme adjacent montre une perspective aérienne de la Zone Vivante et du Côté Mort depuis trois positions de combat différentes. On dit que vous avez l'avantage du Facing quand n'importe quelle fraction de votre Zone Vivante (même petite) se trouve sur une partie de son Côté Mort et quand aucune fraction de sa Zone Vivante ne coïncide avec votre Côté Mort. Dans une analogie typique du Wing Chun, les 90º de la Zone Vivante sont comparés aux projecteurs utilisés par les gardiens de prison pour éclairer un prisonnier évadé qui traverse un champ. Dans un combat, le combattant de Wing Chun joue les deux rôles. Il est le prisonnier qui s'est échappé, quand il utilise son jeu de jambes et sa technique pour éviter
d'être illuminé par les projecteurs de l'adversaire. Et il est également le gardien de prison quand il essaye de conserver toujours sous ses projecteurs la Zone Vivante de l'adversaire. Il existe dès lors, entre deux combattants de Wing Chun de haut niveau, une lutte constante pour la position dans le Chee Sau (mains collantes), le sparring et les exercices pratiques. L'importance du Facing pour le pratiquant de CRCA Wing Chun est dès lors clairement illustrée. Comme on le voit dans de nombreuses techniques de combat, dont celles illustrées ici, le combattant de CRCA Wing Chun prendra toujours en considération le rapport de Facing résultant avant de faire n'importe quel jeu de jambe qui modifiera cette relation. Chaque fois que possible, il fera toujours un pas dans la direction qui lui donnera un avantage de Facing, aussi petit soit-il. La raison de cette stratégie, c'est que le moindre avantage de Facing créé par le combattant de Wing Chun dans un premier temps peut être accru par l'adversaire, peut-être même sans le vouloir. Ainsi, à partir d'une position de départ dans une relation ouverte, même si vous allez juste faire un petit pas à l'extérieur de la jambe avant de l'adversaire pour obtenir un petit avantage, l'adversaire pourrait l'accroître en faisant un pas à l'intérieur, peut-être même sans savoir qu'il nous donne un avantage de Facing quand il se déplace dans la seule direction qui n'est pas bloquée par votre pied. Il suit la voie qui est dégagée et qui le conduit toujours à un désavantage de Facing pour autant que vous ayez fait le pas correct pour l'y installer. L'adversaire peut même ne pas être conscient qu'un tel avantage existe. Par exemple, quand on exécute une technique depuis une relation ouverte (vous avec la gauche en avant et lui avec la droite), vous devrez presque toujours faire un pas avec votre gauche avant à l'extérieur de son droit avant. Bien que l'avantage inhérent du Facing que vous êtes en train de construire puisse ne pas être évident, si vous continuez votre mouvement ou s'il continue d'avancer son pied, il finira par se retrouver avec son dos vers vous, exposant son Côté Mort. Depuis une relation fermée à gauche (les deux combattants dans une position de pied gauche en avant), il vaudra mieux faire un pas à l'intérieur de sa jambe gauche avant tout en exécutant Tan Dan pour stopper son jab avant gauche. Faire un pas à l'extérieur serait lui donner votre dos. Ce concept fonctionne avec la théorie de l'axe central, dont nous parlerons dans une prochaine colonne de Budo International. Le but ultime est d'obtenir au moins un avantage si pas les deux chaque fois que vous exécutez une technique de jeu de jambes. Les pas exécutés en veillant à un correct Facing fonctionnent extrêmement bien dans une structure personnelle appliquée. Dans l'exemple précédent de Tan Da, si vous aviez fait un pas à l'extérieur, vous auriez également affaibli le Tau San et le coup de poing en déplaçant votre corps loin de la direction qui les aurait renforcés, créant une faiblesse et un déséquilibre. Au lieu de cela, le pas à l'intérieur permettant d'obtenir au moins un avantage de Facing aurait en fait augmenté la puissance et la structure angulaire des deux mouvements. En effet, plus vous faites votre pas loin à l'extérieur, plus il sera « barré » et poussé hors de l'équilibre par le Tan Tau et plus votre coup de poing sera dirigé vers l'axe central (jusqu'à un certain point). La théorie du Facing définit également la limite du spectre au sein duquel vous pouvez pivoter par rapport à l'adversaire -
La Zone Vivante et le Côté Mort. Dans les trois figures (image numéro 1), la Zone Vivante, la zone à partir de laquelle on peut le plus efficacement attaquer et défendre, est illustrée par le secteur ouvert du cercle. Toutes les autres régions autour du cercle correspondent au Côté Mort. Remarquez l'effet qu'un différent Facing a sur l'angle que suit la ligne médiane par rapport à la Zone Vivante.
vous ne devez jamais pivoter au-delà du point où, soit la limite extérieure de votre Zone Vivante coïncide avec la ligne centrale, soit vous donnez à l'adversaire l'avantage du Facing. On voit donc qu'il est normalement dans l'intérêt du combattant de conserver sa propre ligne centrale orientée directement vers le Côté Mort de son adversaire. Ce positionnement non seulement lui permet d'avoir au moins les mêmes chances à l'attaque, mais encore maintient son propre Côté Mort orientée à 45º ou plus par rapport au Facing de l'adversaire.
C'est pourquoi la partie supérieure du corps du combattant de Wing Chun est toujours située dans un spectre angulaire de 90º introduit par la position pivot Choh Ma, quelle que soit la position des pieds. En d'autres termes, si toute le moitié inférieure du corps de la taille vers le bas était enveloppée dans un épais brouillard, l'adversaire n'aurait aucun moyen de savoir si vous êtes dans une position pivotée, renforcée, avant ou arrière, il saurait simplement que vous lui faites face quelque part avec vos 90º de Zone Vivante.
On peut donc voir que l'utilisation correcte de la stratégie du Facing peut être un atout pour les pratiquants d'arts martiaux de n'importe quel style. Le concept de Facing et sa relation à l'axe central a été analysé plus en détail dans le volume II de ma série de livres, quand je décris, dans mon essai sur le Ma Boh, le Loy Seen Wai et le jeu de jambe Ngoy Seen Wai. Vous trouverez plus d'informations sur ces livres dans ce même numéro.
Wing Chun
Séquences 1 Photo 1A - Les combattants prêts dans une relation ouverte. Photos 1B - Lorsque Thomas essaye de faire un Jab du droit avec sa main avant, Mario Lopez utilise Ngoy Seen Wai, un pas de Facing et un pivot à l'extérieur avec son pied avant tout en lançant un contre du poing droit Chop Kuen vers le bas, vers les côtes vulnérables de Thomas. Remarquez que ce coup de poing doit l'atteindre tandis que Thomas lance son coup et avant que le pied avant de Mario ne touche le sol afin de maximiser le Jyeh Lick (la puissance empruntée) en frappant l'adversaire pendant qu'il essaye de vous frapper. Photo 1C - Thomas tente de continuer avec un Cross arrière gauche, mais celui-ci s'avère être trop court du fait du Facing supérieur de Mario. Mario est ainsi de nouveau en mesure « d'emprunter sa puissance » avec un petit Loy Seen Wai (pas de Facing à l'intérieur et pivot) afin d'améliorer encore son avantage de Facing en lançant un Cheh Kuen du gauche (rétraction/extension du poing) à la mâchoire. Photo 1D - Depuis son avantage de Facing très clair désormais, situé presque derrière l'adversaire, Mario continue de le châtier avec un coup de poing diagonal du droit Loy Doy Gock Kuen.
Deux séquences qui illustrent comment obtenir instantanément l'avantage du Facing à partir de deux relations de départ différentes en utilisant les mêmes mouvements.
Séquence 2 Photo 2A - Les combattants prêts, cette fois dans une relation fermée. Photo 2B - Lorsque Thomas essaye de faire un Jab du gauche avec sa main avant, Mario utilise Ngoy Seen Wai, un pas de Facing et un pivot à l'extérieur avec son pied arrière droit et envoie un contre du poing gauche Chop Kuen vers le bas dans les côtes de Thomas. Encore une fois, ce coup de poing doit l'atteindre pendant le coup coup de Thomas et avant que le pied avant de Mario ne touche le sol afin de maximiser le Jyeh Lick (la puissance empruntée) en frappant l'adversaire tandis qu'il essaye de vous frapper. Photo 2C - Thomas essaye de continuer en lançant un Cross arrière droit qui s'avère être de nouveau trop court du fait du Facing supérieur de Mario. Mario emprunte sa puissance en faisant un petit Loy Seen Wai (pas de Facing à l'intérieur et pivot) afin d'améliorer son avantage de Facing tout en lançant un Cheh Kuen du droit (rétraction/extension du poing) à la mâchoire. Photo 2D - Depuis son avantage de Facing clairement supérieur désormais, presque derrière l'adversaire, Mario termine le combat avec un poing diagonal pivoté du gauche Choh Ma Loy Doy Gock Kuen exactement comme il le fait dans la séquence précédente.
WING CHUN GUNG FU:
L’ART EXPLOSIF DU CLOSE RANGE COMBAT
DVD 1 : “Bot” Jom Doh : les bases La forme « Bot » Jom Doh complète, les 108 mouvements, des informations historiques sur les sabres du Wing Chun, les techniques de blocages et de frappes détaillées, les déplacements du « Bot » Jom Doh, les détails sur l’orientation des déplacements de la forme, les éducatifs en solo du Bot « Jom » Doh. DVD 2 : “Bot” Jom Doh, Applications, Educatifs, Concepts et Principes
Une vaste collection de livres sur le Wing Chun en 6 volumes par Sifu Randy Williams. La série contient l’histoire du Wing Chun, la théorie et la description en détail de toutes les formes du Wing Chun, le tome 6 est axé sur l’instruction du système et fournit des informations supplémentaires de A à Z à propos de la théorie du combat en Wing Chun ! Ce grand ouvrage, écrit à l'origine en 1988 et récemment révisé et mise à jour est un must pour la bibliothèque de tout étudiant sérieux de cet art. Vous pouvez commander la série des 6 livres, ou chaque volume individuellement. Les nouveaux DVD peuvent également être commandés individuellement ou tous ensembles directement auprès de notre site:www.shop.crca.de Un Volume 1seul DVD (armes) Biu Jitsu DVD Série des 5 DVD
Cinq nouveaux DVD de Wing Chun
€ 49,90 € 39,90 € 25,90 € 149,90
Les frais d'expédition et de manutention ne sont pas inclus pour plus d'informations n'hésitez pas à nous contacter: Copyright © 1989 CRCA Enterprises Publisher CRCA-Lopez / Mario Lopez, Atroper Str. 56, 47226 Duisburg, Germany E-Mail: info@crca.de
Applications des mouvements de la forme « Bot » Jom Doh, couteau contre couteau, couteau contre bâton, éducatifs, concepts et principes, éducatifs au couteau spécialement créés pour le mannequin de bois, blocages et frappes détaillés, les techniques de couteau comparées à leurs homologues à mains nues, les principes de coupe 1 DVD: CRCA Wing Chun “Biu Jitsu” combat au sol Contient : le concept de « l'ingénierie inverse », les étouffements : les « Guillotines » debout, arrières et frontales, le tête-et-bras, l’étouffement « side-mount Shoulder », et beaucoup d’autres éducatifs et techniques. Série de 2 DVD : “Look Deem Boon” Gwun Volume 1 ( 55 min. ) Contient : les détails de la perche, les éducatifs à la perche, les déplacements, la présentation de la forme, la forme « Look Deem Boon » Gwun, les frappes 6 ½ de la perche, les applications perche contre perche.
“Look Deem Boon” Gwun Volume 2 (60 min.) Educatifs au sac loud, éducatifs au mannequin, éducatifs à deux, présentation de la forme, perche contre couteau