Le DVD «Krav Maga Recherche et Développement» est né de la volonté de 4 spécialistes du Krav Maga et des sports de combats, Christian Wilmouth et Faustino Her nandez, Dan Zahdour et Jérôme Lidoyne. Ces derniers sont à ce jour à la tête de plusieurs clubs et d’un groupe d’une vingtaine d’instructeurs et moniteurs multi-disciplines allant du Krav Maga au MMA. Ce DVD n’a pas pour but de mettre en avant, ni une nouvelle méthode ni un courant spécifique de Krav Maga. Il s’agit juste là, de présenter un programme de Krav Maga axé sur l’importance du «contenu» et le partage de nos expériences.
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CINEMA D'ARTS MARTIAUX
KRAV MAGA RED
Chorégraphies d'action made in Hong Kong & Amérique. Spectacularité ou crédibilité. Anciennement, les Américains ne croyaient pas dans la continuité et la spectacularité, ils préféraient baser leurs idées chorégraphiques sur quelque chose de plus réel et crédible. Les Chinois, et en particulier Jackie Chan, offrirent un style sans répits, avec des mouvements, des chutes, recevoir et frapper en même temps, puis une grande scène où l'acteur se jouaient littéralement la vie, suivi d'un autre combat frénétique… vous étiez fatigués rien que d'y penser.
COMBAT HAPKIDO
CINEMA D'ARTS MARTIAUX
Les points de pression tactiques du Combat Hapkido - Activation de la cible. Dans ce dernier article sur les points de pression tactique (PPT) du Hapkido, Combat Pellegrini va nous parler des méthodes et des principes d'activation de la cible anatomique appropriée, ainsi que de l'importance de l'intention. LE LIVRE DU THE Une attention particulière et un examen constant de ce matériel vous permettront d'améliorer considérablement et de perfectionner vos techniques et leurs applications au combat.
THE SHIZEN TRADITION Voir au-delà des formes Comme on dit : « Que serait le monde si nous aimions tous le jaune ! ». Autrement dit, il est très important que chacun ait une pensée, une idée et un raisonnement sur la vie et ses manifestions. Sous le regard des spécialistes orientaux, cela nous conduirait peut-être au concept du karma, comme ligne divisoire des événements.
Le KMRED s'est lui aussi construit en repensant et en mélangeant différentes approches de Krav Maga conçues au cours de ces dix dernières années. Mais il y a un point sur lequel nous insistons. Il s'agit des bases dont doit disposer le pratiquant de Krav Maga moderne.
Qissi est un acteur caméléonesque qui a incarné un certain nombre de personnages secondaires dans les premiers films de Van Damme. En plus de donner vie à Tong Po dans Kickboxer, il interpréta le boxeur thaï brésilien dans Bloodsport qui affronte, dans un combat effrayant, Chong Li/Bolo Yeung. Mais qui est ce personnage ? Qui est Mohamed Qissi ? HANKIDO
Parmi les éternelles lectures recommandées pour connaître l'esprit oriental, en particulier celui du Japon, ne peut manquer le classique de Kakuzo Okakura, Le Livre du thé. Cette merveille de texte, écrit d'abord en anglais pour qu'une minorité découvre le sens profond du thé en Orient, est devenu une œuvre littéraire de premier rang et un best-seller.
KAPAP COMBATIVES L'un des plus grands malentendus de la légitime défense, c'est que, si on se sent menacé, il faut attaquer. Il s'agit d'une idée absolument fausse. Pour illustrer cela, Avi Nardi sous expliquera les différents types d'engagement. Il existe essentiellement trois types : militaire, policier et civil.
Hoonsanim Alberto Gamboa est l'un des pionniers du Hankido dans le monde. Son intérêt, son amour et son dévouement pour la culture coréenne à travers le Hankido lui ont valu le titre de Hoonsa, autrement dit professeur traditionnel de Hankido qui domine les huit chemins (Hosindobop, Muyedobop, Sujokdobop, Kiokkidobop, K i h a p d o b o p , Byongsooldobop, S o o c h i m d o b o p , Hwansangdobop).
BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.
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DMITRI SKOGOREV SYSTEMA Cela fait des années que Dmitry Skogorev diffuse ce système dans le monde entier et il a déjà la reconnaissance de la communauté martiale, mais beaucoup de lecteurs ne sont pas familiarisés avec son travail. Je pense que ce nouveau DVD sera une excellente occasion d'admirer et d'apprendre, beaucoup plus en profondeur que dans ses précédentes vidéos, les thèses et les concepts qui rendent ce système si différent et ont déjà étonnés les pratiquants d'autres styles.
SDS-CONCEPT Créez votre propre arme improvisée ! L'utilisation d'un objet quotidien pour la défense personnelle peut améliorer considérablement vos possibilités durant une attaque. Dans cet article, je vais parler des armes improvisées et je vous donnerai quelques exemples de la manière de les confectionner.
WINGTSUN Avez-vous besoin d'un professeur toute votre vie ? Il y a quelques mois, j'ai lancé dans mon association, la TAOWS Academy, un projet qui j'avais déjà à l'esprit depuis un certain temps. J'ai l'appelé TAOWS Lab. Dans le laboratoire, nous essayons de faire des progrès dans l'étude de cet art de combat fascinant.
WENG CHUN KUNG FU Andreas Hoffmann est le représentant officiel pour l'Allemagne de Rickson Gracie. Lorsque le premier Ultimate Fighting Championship (UFC) a eu lieu à Denver le 12 Novembre 1993, l'attention de tout le monde des arts martiaux fut attirée sur un nouveau style, alors inconnu pour la plupart, le Jiu-Jitsu brésilien de la famille Gracie.
ESKRIMA
La self-défense pour les femmes doit répondre à certaines exigences. Elle doit être simple, efficace et réaliste. L'Eskrima peut être très simple, efficace et réaliste, mais peu de femmes pratiquent l'Eskrima. L'une des raisons, c'est que beaucoup de femmes semblent penser qu'elles ne peuvent pas porter un bâton dans la rue. L'Eskrima est souvent pratiqué par des personnes ayant déjà une expérience dans d'autres sports de combat.
WKF
SHAOLIN HUNG GAR KUNG FU L e s techniques du L é o p a r d exercent la vitesse, la coordination et l'endurance. Elles sont basées sur la philosophie de l'élément métal et sont utiles en c o m b a t rapproché. Le léopard se bat puissamment et en courte distance. Contrairement au tigre qui utilise son immense pouvoir d'attaquer, le léopard est plus agile et explosif.
Notre collaborateur régulier Salvador Herraiz, fervent défenseur de Karaté traditionnel en accord avec les principes de Dojokun, nous apporte aujourd'hui un duel dialectique amical avec le principal représentant du Karaté sportif, Antonio Espinos Ortueta, président de la Fédération mondiale de Karaté.
REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: budo@budointernational.com • Directeur de publication: Alfredo Tucci, e-mail: budo@dimasoft.es • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Service publicité: (+34) 91 549 98 37. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.
« Le destin mêle les cartes et nous jouons. » Arthur Schopenhauer
L’
« Quand nous sommes capables de nous connaître nous-même, nous nous trompons rarement quant à notre destinée. » Germaine De Staël
e-bunto est une science et l’art d’apprendre à utiliser de manière ordinaire les forces invisibles et les habiletés extraordinaires que possèdent tous les êtres humains. Nous sommes tous faits de la même pâte. Nous sommes des masses vibrantes d’énergie et de conscience qui possèdent un parcours unique, celui de l’esprit qui nous alimente et nous anime. Nous parcourons les laps d’espace-temps qui nous correspondent et que nous appelons vie, nous nous mélangeons, nous interagissons et nous nous réajustons et, dans le meilleur des cas, nous apprenons comment polir le diamant brut que nous sommes et qui nous a été remis. Comme le sculpteur qui cisèle la pierre, nous retirons petit à petit les parties qui occultent la merveille qui cache notre essence en son intérieur, terminant chacun notre œuvre avec une empreinte particulière. Les être humains sont capables de perceptions merveilleuses, au-delà de nos sens habituels. Nous pouvons entrer en contact avec des dimensions qui habitent le monde spirituel, avec des énergies mystérieuses, avec des forces colossales et interagir avec elles. De fait, nous le faisons continuellement, activement ou passivement, mais la plupart du temps sans en avoir conscience. L’extraordinaire pourtant, met parfois en lumière ces ressources, de façon inattendue, faisant briller la magie de l’invisible, au-delà de la normalité que nous nous sommes octroyé. Parce que la réalité n’est rien d’autre qu’un consensus culturel dans un cadre biologique et social. À travers elle, nous communions continuellement avec ces cercles vicieux que sont la culture et l’éducation. Transgresser les limites de ce patrimoine est la base sine qua non de toute sagesse, le commencement de la compréhension pour toute personne éveillée. Le monde est cependant peuplé d’endormis qui mangent, boivent, chient et se reproduisent continuellement, sans questionner le moins du monde leur cadre d’existence et de conscience. L’e-bunto enseigne à reconnaître les énergies et les tensions qui interagissent dans l’Univers et comment les toucher. Il nous permet de reconnaître la nature et les tendances de ces forces, de toutes les traiter sans les juger, avec respect et lucidité. L’objectif de l’e-bunto a transcendé leurs intentions primaires, comme outil d’une culture assiégée par des ennemis supérieurs en nombre, pour devenir avec les années un véhicule de perfectionnement, de sagesse et de croissance personnelle. Mais contrairement à d’autres outils de sagesse, l’idée d’amélioration qui émane de l’e-bunto n’est pas celle d’un perfectionnement par rapport à un modèle ou à une morale, il s’agit plutôt d’agir de manière responsable et conséquente dans les choix que chacun fait. Cette idée apparaît clairement exprimée dans leur manière particulière d’affronter la philosophie, le Huzu (littéralement, l’intégration avec le spirituel). Contrairement à l’idée qui se dégage de la philosophie occidentale (un échantillon continu de pensées plus ou moins brillantes de nombreux personnages sur tout ce que vous pouvez imaginer), les Shizen développèrent un système d’outils pour que quiconque, à sa manière, puisse construire sa réalité à partir de ses propres valeurs. Voyons, en guise d’exemple, l’un de ces points pour comprendre ce à quoi nous faisons référence.
Pour le Huzu, tout, absolument tout, peut être encadré dans l’un de ces trois points d’appui qu’ils appelèrent les trois piliers de la vie : le temps, le mouvement ou la stagnation. Face à n’importe quoi : soit vous intervenez, soit vous vous abstenez d’intervenir, soit vous laissez le temps faire son travail. Ces encadrements, apparemment simples, contrairement aux formulations des philosophies occidentales, parviennent à faire en sorte que l’individu puisse analyser n’importe quel aspect de lui-même ou de ce qui l’entoure pour situer lucidement la « réalité » à l’endroit exact où lui-même le décide. Il ne s’agit pas de trouver « la solution » pour ensuite indéfectiblement s’efforcer de l’imposer ou la confronter à d’autres. Ce type de posture serait considéré comme arrogante ou stupide pour un sage Shizen, même s’il l’étudierait sûrement avec intérêt après l’avoir soigneusement décomposée. Pour les sages Shizen, comprendre signifiait voir depuis plusieurs angles ; construire le monde depuis l’autre également produit des hommes sages, humbles et conscients, le tout d’un seul coup de plumet. Le Huzu possède trente analyses primaires comme celle que nous présentons ici et de nombreuses autres postérieures. L’idée, c’est de donner à chaque individu les conditions et les raisonnements pour qu’il puisse lire sa réalité avec lucidité et sagesse. Les hérauts de ces savoirs étaient de vénérables vieillards que l’on appelait Oita qui, enrichis par leur expérience, consacraient leurs dernières années à la distiller dans tout un matériel intellectuel capable de permettre à quiconque de tronçonner la réalité pour pouvoir ensuite la recomposer avec sagesse et brillamment. Ce que chacun faisait d’elle lui appartenait en propre et était en relation avec son histoire personnelle, son destin et sa liberté. J’ai consacré ces dernières années à l’étude de l’e-bunto, par besoin personnel et par fascination. Le destin a également joué ses cartes, qui peut le nier. Quel que soit le nombre d’années qui me reste à vivre (et pourvu qu’elles soient nombreuses), elles seront toujours insuffisantes pour apprendre tout ce que l’e-bunto contient dans la profondeur de sa richesse et de sa sagesse, mais je regarde avec plaisir et sans hâte le trajet parcouru et je soupèse ses effets avec satisfaction. Je le fais particulièrement maintenant, alors que mon cheminement sur leur parcours initiatique m’a conduit jusqu’à une ligne de démarcation importante au sein de leur propre tradition, puisque j’ai été nommé Joho (Shidoshi), la dernière étape des initiations de l’e-bunto. Entrer dans la règne de Donu Tengu, le seigneur des chemins, ne signifie pas que vous sachiez tout de l’e-bunto (il y a shidoshi et shidoshi), mais cela représente de pouvoir en initier d’autres sur cette même voie. Sachant les responsabilités que cela implique et sans le moindre intérêt ni conviction dans les bontés d’un prosélytisme que je déteste, n’attendez pas de moi grand-chose à ce sujet. Je ne crois pas qu’il vaudrait mieux que tout le monde fasse ce que je fais, simplement parce que je le fais ; bien au contraire, les multitudes me dérangent. En outre, je crois sincèrement que ce n’est et ne sera une voie que pour quelques-uns, mais elle deviendra pour ces élus, comme elle l’est pour moi, une source incomparable de réalisation personnelle et spirituelle. En tant que divulgateur de son existence, j’ai déjà écrit deux ouvrages. J’y présente le fruit de mes études et de mes
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Alfredo Tucci est General Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. E-mail : budo@budointernational.com
entendements sur le sujet, sans entrer dans ce qui concerne ses rituels et ses pratiques. On y trouve les « quoi », mais pas les « comment ». Leurs secrets seront en sécurité entre mes mains, parce que j’ai compris la valeur et le besoin de ceux-ci. Cependant, partager ce que leur sagesse distille d’universel n’est pas seulement un noble objectif, c’est aussi une nouvelle stratégie dans leur histoire. Jusqu’à aujourd’hui, les Shizen furent persécutés, alors qu’ils auraient dû être admirés et à une époque où tout est accessible, la meilleure manière de cacher quelque chose, c’est probablement de le laisser en vue. Les temps changent et parfois il faut changer les choses pour que rien de change et que l’essentiel puisse rester vivant. S’adapter ne signifie pas renoncer à sa nature même, mais explorer ses ressources cachées et inconnues dans un nouveau cadre. On ne peut dénaturer une culture en changeant sa robe, car l’habit ne fait pas le moine, mais on peut le faire quand on méprise ses raisons, ses principes, ses valeurs ou ses enseignements. Connaître quelque chose en profondeur signifie définitivement l’aimer ; et comme une culture se distingue et se construit depuis les formes, celles-ci constituent aussi un bien indispensable. Celui qui va à Rome devra sembler romain et celui que cela ne plaît pas, il sait où se trouve la porte. Tout cela me situe, moi et mes frères, sur une ligne d’action très fine pour pouvoir parvenir à bon port. Avec le sens de la responsabilité (et avec lucidité, j’espère), nous continuerons notre périple avec deux objectifs simples : nous perfectionner en tant qu’individus, pour vivre notre destin dans le meilleur des contextes possibles, et perpétuer et conserver les sagesses de la spiritualité et de la culture Shizen, tant pour ceux qui y sont destinés dans le présent ou dans le futur, que pour le contentement et la libération de ceux qui ont vécu par elle dans le passé, afin qu’ils trouvent le soulagement et le repos dans une reconnaissance bien méritée de leur magnifique tradition. Que leurs esprits les plus illustres, les Hikarushin, nous viennent en aide ! J’écris ces mots le dernier jour de ma retraite de Shidoshi, conscient de leur signification et de leur valeur. Demain, je retournerai dans le monde du quotidien, là où j’ai tracé pour moi-même ces objectifs il y a quelques années, ou peut-être depuis bien plus longtemps… qui sait ? Il n’y aura donc pas de surprises, et ce ne sera pas une déclaration basée sur un enthousiasme passager. Je ne peux aujourd’hui mesurer les conséquences de cette étape, peu m’importe, car je chemine sereinement sur la crête de quelque chose de plus grand que moi, qui me précède et me survivra, et parce que j’ai la certitude d’être mieux préparé aujourd’hui qu’hier pour mener à bien ce rêve. Mon Giri envers Shidoshi Jordan et Shiniyuke Sensei, son maître. Sans eux, tout cela se serait certainement perdu, il y a longtemps. Mentionner ici Shidoshi Juliana Galende n’est pas seulement juste, mais nécessaire, car sa force a imprégné chaque pas et chaque croisée du destin dans les années les plus difficiles. Nous continuerons d’apprendre et de faire le mieux possible notre travail, le reste est entre les mains de forces plus importantes et plus puissantes. Est orgueilleux l’homme qui se croit indispensable, mais est également idiot celui qui se déprécie en ce qui concerne sa détermination et son destin. L’orgueil de ce qui a été justement obtenu ne doit pas se dissoudre derrière le masque de la fausse humilité. La reconnaissance des signes de ce destin, tout particulièrement quand il cadre avec votre objectif personnel, est une chance accordée à bien peu. J’ai de la chance… moi, Joho Goemon Kawazuki, je suis de ceux-là…
Systema Une couverture juste et bien mérité pour ce guerrier russe qui a conquis l'attention de la communauté internationale avec son travail martial sur le Systema. Le Systema est cer tainement l'une des révélations de ces der nièr es décennies dans les arts martiaux… et nous avons eu beaucoup ! Son originalité est aussi rafraîchissante que l’efficacité de sa démarche, une formule qui défie les concepts rigides plus violents de se situer face à des scénarios d'autodéfense. Cela fait des années que Dmitry Skogorev diffuse ce système dans le monde entier et il a déjà la reconnaissance de la communauté martiale, mais beaucoup de lecteurs ne sont pas familiarisés avec son travail. Je pense que ce nouveau DVD sera une excellente occasion d'admirer et d’apprendre, beaucoup plus en profondeur que dans ses précédentes vidéos, les thèses et les concepts qui rendent ce système si différent et ont déjà étonnés les pratiquants d'autres styles. Naturel, détente et efficacité, combinés à un système qui va à la rencontre avec une défense sensitive et indiscutablement naturelle pour laquelle, étant programmé, nous avons juste besoin d'ouvrir nos esprits. À ne pas manquer, Messieurs ! Alfredo Tucci
Arts de Combat
Interview : Asa Malyutina Texte et photos : Dmitry Skogorev
L’art martial qui change la vie Le combat russe n'est pas aussi commun que le Karaté, le Taekwondo ou le Wushu. Mais cette vieille tradition slave a été pratiquée en Russie pendant longtemps. Dmitry Skogorev, directeur de l'école de lutte de Russie « Sibirskiy Viun » (RMA système SV), nous a parlé un peu de certains points intéressants de ce style de combat particulier. B.I. : Quelle est la particularité du combat à mains nues russe ? D.S. : Sa particularité c’est qu'il est basé sur les traditions martiales russes qui comprennent de nombreux aspects. Et pas seulement les militaires, mais aussi ceux qui sont associés aux traditions du combat de poings, au combat Stenoshnogo (quand on combat «wall to wall ») et aux éléments de jeu. Nous pensons généralement qu'il s'agit là d'un jeu populaire, mais il était, il y a longtemps, utilisé pour former des milices à leurs services futurs et à la défense de leur patrie. La canne de combat, différents types de lutte et l’art de la guerre actuel, la possibilité d'utiliser une épée, un couteau, une arme à feu… toute cette formation a été longuement mise en place depuis le début et les enfants, les adolescents, et puis les hommes peuvent participer aux jeux. Nous ne connaissons pas son histoire et nous entendons rarement parler du combat russe. On en sait beaucoup plus grâce au cinéma sur les arts martiaux orientaux. Mais les traditions martiales ont existé dans tous les pays et la Russie ne fait pas exception. Un autre problème c’est qu’il n’existe pas assez d'information documentée. Nous ne pouvons que supposer de quoi il avait l’air, en nous basant sur le folklore, mais on ne peut guère parler de reproduire une identité complète, malgré le folklore, les jeux rituels et beaucoup d'informations sur l'art martial traditionnel russe. Et comme il est inextricablement associé au folklore, son étude est inextricablement associée la compréhension de la façon dont les Russes se protégeaient eux-mêmes et à leur histoire, leurs racines. Par conséquent, dans nos cours, nous étudions à la fois la lutte, les aspects philosophiques des arts martiaux et l'histoire du peuple russe. Et c’est intéressant pour nos élèves, parce que les gens viennent ici au départ pour apprendre l'art de l'auto-défense, mais ils se rendent compte ensuite que le combat russe a toute une philosophie. Surtout les adultes. Les enfants viennent sans idées profondes sur la vie et sans désir d'apprendre quelque chose d’autre, ils sont juste intéressés par une manière de bouger. Mais les adultes viennent souvent consciemment, sachant que ce qu'ils veulent obtenir, ce n’est pas seulement des compétences de combat, mais aussi la connaissance de notre culture, de notre histoire et de notre philosophie. Dans nos cours, nous devons étudier beaucoup de choses liées au folklore, à l'histoire, à la danse en tant que culture du mouvement intégral, à la philosophie, et c’est absolument nécessaire, car dans le combat au corps à corps russe, il y a beaucoup de mouvements qui ressemblent à ceux d'autres arts martiaux, mais quand nous commençons à les examiner, on comprend que leur orientation interne diffère. Cela est dû à de nombreux aspects, comme notre type génétique ou la manière de bouger qui ne peut être différente des autres peuples. B.I. : Y a-t-il une limite d'âge pour utiliser le combat au corps à corps russe ? D.S. : Les plus jeunes ont 4 ans et demi, 5 ans, les plus âgé, l'âge de la retraite. Oui, nous ne sommes pas une section sportive, nous ne fixons pas des objectifs et nous ne travaillons pas « pour obtenir des résultats ». Donc, beaucoup viennent chez nous juste pour bouger, communiquer avec leurs pairs, pour leur santé. Et les avantages pour la santé de ces activités est énorme, parce que nous faisons un mouvement tridimensionnel, qui ne consiste pas seulement à développer les muscles, mas qui utilise des exercices dans lesquels notre corps est constamment tordu, étiré, plié, permettant son expansion dans toutes les directions. Il exerce l’appareil vestibulaire et bien sûr, accroît le tonus général du corps, car il fait travailler le corps tout entier, même les muscles qui ne sont généralement pas utilisés. B.I. : Y a-t-il des restrictions quant à l'état de santé ? D.S. : Pour les enfants de moins de 12 ans, nous avons juste besoin d’une déclaration
Arts de Combat
« Les gens viennent souvent à nous tendus. Le stress s'accumule non seulement dans le corps, mais aussi dans la vie, et nous enseignons à libérer votre corps, le stress s’en va, la personne commence à réagir différemment aux difficultés de la vie. Autour de la personne, moins de problèmes apparaissent parce qu'elle les résout et ne les accumule pas. L’individu prend le monde tel qu'il est et a la force de lui faire face et ne pas se rendre. » médicale affirmant que l'enfant peut participer à des activités sportives. Quant aux adultes, la responsabilité leur incombe. Dans ce cas, vous avez juste besoin de connaître vos faiblesses et d’éviter les exercices qui peuvent vous nuire. Par exemple, si quelqu’un a eu une blessure à la colonne vertébrale, il ne devrait pas effectuer les exercices où l’on tombe sur un sol dur. Sinon, tout le monde peut y prendre part. B.I. : Avec qui est-il plus facile de travailler, les enfants ou les adultes ? D.S. : Chaque âge a ses propres caractéristiques et nos programmes sont donc conçus en fonction de l'âge. Par exemple, avec les enfants, nous ne pouvons pas analyser certaines choses plus approfondies telles que la mécanique du corps, parce qu'ils ne comprennent pas encore. Mais les enfants sont enclins à se bagarrer avec leur voisin, de nombreux enfants se battent, ils en ont besoin, leur corps a besoin. Pour les adolescents, la compétition est importante parce qu'ils veulent se démarquer de la foule, se prouver à eux-mêmes. Avec eux, les cours sont construits différemment. En général, nous avons des programmes de tutorat, ils existent depuis des années et sont constamment perfectionnés. Et en septembre, quand l'année scolaire commence et que de nouvelles personnes viennent s’inscrire chez nous, ils commencent par apprendre les bases. Ils apprennent à reconnaître
les mouvements, la mécanique du corps, ils apprennent à se déplacer correctement, à tomber. Nous étudions également les principes fondamentaux de la frappe, nous travaillons les possibilités de frappe, la résistance aux coups. Et nous compliquons progressivement les cours, on commence par la défense de couteau, le bâton, évitant les saisies. Un grand nombre d'aspects du programme sont vastes et bien sûr, on ne donne pas tout d’un coup aux débutants, tout cela est présenté progressivement. Pendant le cours, nous faisons un combat à mains nues, un sparring, dans lequel nous apprenons à mettre en pratique tout ce que nous avons appris. Ceci est très important si vous devez appliquer ces connaissances dans la vie quotidienne, et de telles situations se produisent. Bien qu'il soit intéressant de noter que lorsque vous commencez à travailler les arts martiaux, votre perception change en général, et dans une situation où vous souhaitez appliquer vos connaissances et entrer en contact avec l'agresseur, vous vous rendez compte que le corps lui-même répond et fait ce dont vous avez besoin. Le fait est que nous ne nous concentrons pas sur la mémorisation des techniques individuelles, nous nous efforçons de tester le système des mouvements, de comprendre la psychologie de l'ennemi et de développer la possibilité de sortir d'une situation dangereuse. Par conséquent, au moment voulu, vous n'avez pas besoin d'analyser les méthodes qui doivent être appliquées, le corps luimême réagit à la situation et sélectionne l'action la plus appropriée. Mais pour y parvenir, il faut parfois vous transformer vous-même, intérieurement. Le corps et l'esprit agiront alors conjointement, comme une unité.
« Les cours de combat au corps à corps visent à développer les compétences pratiques pour lutter contre un ennemi au corps à corps, ils développent le courage, la détermination, l'initiative et la débrouillardise. »
Arts de Combat
B.I. : L’apprentissage du combat au corps à corps russe change la vision intérieure que l’homme a du monde ? D.S. : Oui. La perspective change très souvent et en même temps la vie de la personne. Ce n'est pas surprenant, parce que si quelqu’un change intérieurement, tout ce qui l’entoure change également. Pour beaucoup, la vie se reconstruit radicalement. L’individu commence à se développer et par conséquent à améliorer sa vie, sa carrière, sa formation. En outre, les gens viennent souvent à nous tendus. Le stress s'accumule non seulement dans le corps, mais aussi dans la vie, et nous enseignons à libérer votre corps, le stress s’en va, la personne commence à réagir différemment aux difficultés de la vie. Autour de la personne, moins de problèmes apparaissent parce qu'elle les résout et ne les accumule pas. L’individu prend le monde tel qu'il est et a la force de lui faire face et de ne pas se rendre.
Sessions d’entraînement au Close Combat Objectifs, principes et méthodes d'étude Les cours de combat au corps à corps visent à développer les compétences pratiques pour lutter contre un ennemi au corps à corps, ils développent le courage, la détermination, l'initiative et la débrouillardise. Le contenu des cours comprennent des exercices préparatoires ; le développement de la vitesse, de la force, de l'endurance et de la souplesse ; des techniques de corde, leurs lancements et déplacements ; des techniques de poing et de pied et comment vous protéger ; des saisies douloureuses et des renversements ; le désarmement, la protection et l’escorte ; la manière d’utiliser des moyens improvisés (ceinture, corde, etc.). L'instruction au sens large désigne un transfert cohérent de connaissances, pour développer les compétences nécessaires pour développer et améliorer les capacités physiques et psychologiques des élèves. La formation se fait généralement en groupes, parfois individuellement. Les partenaires d’apprentissage des
techniques sont du même poids et de la même taille. Par la suite, les partenaires pourront être de poids et de taille différents. L’apprentissage de la manière de se déplacer dans les grandes séries techniques en vue de la maîtrise de soi commence dès la première leçon et se poursuit dans les séances ultérieures. Toutes les techniques sont effectuées sans l'utilisation d'une force excessive, elles sont immédiatement stoppées au signal du partenaire (vocal ou coup sur le tapis ou sur le corps), les renversements se font depuis le centre vers les bord du tapis. En raison de la nature du combat rapproché, il est recommandé d'acquérir des compétences pratiques dans un ordre strict. Il y a un développement progressif commun des 13 points suivants : 1. Posture, positions de combat (explicite, implicite). 2. Méthodes de mouvements. 3. Méthodes de déséquilibrage du corps. 4. Collisions et corde. 5. Méthodes de libération des saisies (circonférence). 6. Méthodes de protection contre coups de poing et coups de pied. 7. Façons d'attaquer mains vers le bas. 8. Projections, poussées, rejets. 9. Matchs d’entraînement (thèmes propres et tâches assignées). 10. Méthodes d'armes. 11. Méthodes de désarmement. 12. Méthodes de menottage et d’accompagnement. 13. Unité de travail (deux, trois, cinq).
Les quatre premiers thèmes sont la base des thèmes suivants Le processus éducatif pour le combat rapproché comprend la planification, la logistique, la formation des formateurs et des instructeurs à donner des cours et des formations, ainsi que le suivi périodique de l'élaboration du matériel sur le combat au corps à corps (certification). Les études de planification sont effectuées sur la base de documents d'orientation. Les écoles de combat russe de Viun s i b é r i e n possèdent un documentguide pour les instructeurs et
Arts de Combat
du simple au complexe, du facile au difficile, autrement dit on augmente progressivement le niveau de difficulté de la matière, tout en effectuant un retour constant à la matière déjà vue. La force principe de l'assimilation signifie la répétition des éléments et de l'ensemble de l'action dans diverses combinaisons et dans diverses circonstances, avec le test obligatoire et l'évaluation des connaissances acquises. Tous ces principes sont interdépendants et peuvent être appliqués dans une seule leçon. En plus de ces principes, il y a trois groupes de méthodes de transfert de connaissances : verbales, visuelles et pratiques. Les techniques verbales comprennent une explication du contenu de l'histoire ou une combinaison des actions impliquées dans le discours. Les méthodes visuelles sont basées sur les sensations visuelles et auditives. Il s'agit notamment des programmes de
« Nous ne nous centrons pas sur la mémorisation des techniques individuelles, nous nous efforçons de tester le système de mouvements individuels. » offre un programme de formation de quatre ans. L’organisation des séances sur le combat rapproché doit considérer : • Associer le processus éducatif en matière de combat rapproché avec la nature du travail et les objectifs personnels des élèves (armée russe, application de la loi, agences de sécurité et les entreprises, sécurité personnelle, auto-défense personnelle, orientation sportive) ; • Cours systématiques et réguliers de combat sans armes ; • Uniformité de la distribution de l'activité physique et du matériel de formation au cours de la semaine (mois, trimestre, année) ; • Conditions locales et conditions de développement physique des élèves, ainsi que soutien logistique. La formation au combat à mains nues est basée sur le respect de plusieurs
principes : clarté, systématisation, progression, compréhension et rétention. Le principe de visibilité se réalise de trois manières (méthodes) : • Démonstration avec explication ; • Démonstration de la répétition simultanée ; • Utilisation des aides visuelles, des vidéos et d'autres outils pédagogiques. Le principe des systèmes implique une certaine cohérence dans la formation. Le nouveau matériel doit et peut être une continuation de l’ancien et les cours doivent être réguliers. Le matériel doit être correctement placé et méthodiquement utilisé pour assimiler toutes les types d'emploi. Le principe de progression et d'accessibilité est la transition successive
Arts de Combat Régulation des charges de travail en classe Les cours de combat au corps à corps sont similaires à d'autres études de formation physique. Ils sont composés de phases préparatoires, primaires et finales. Les manières d’organiser les exercices peuvent être très diverses. Tout dépend des buts et des objectifs. Il est important que cette manière soit strictement compatible avec les enseignements. Les préparatifs incluent : l'organisation (thème des leçons, clarifier objectifs et cibles) ; marcher, courir, se déplacer dans des positions de combat (explicite et implicite), simulation de la protection et de l'impact comme un tout (développement général, entrée et exercices). Les exercices préparatoires doivent correspondre aux tâches effectuées dans la partie principale de l'étude. Les exercices secondaires sont réalisés principalement en binômes, par exemple, porter un partenaire sur le dos, à cheval sur les épaules, faire des exercices de yoga dans les gradins, assis, en utilisant des éléments du combat couchés, à genoux, etc. Les exercices spécifiques comprennent : des bascules vers l'avant, vers l'arrière et de côté, du saut périlleux, le rétablissement de chutes dans différentes directions. La partie principale de la séance concerne les tâches les plus difficiles. Nous étudions les
démonstration, des vidéos etc., et de la formation visuo-motrice. Les méthodes pratiques sont axées sur le sens kinesthésique et comprennent la répétition des actions à différents niveaux avec différents degrés de complexité. On retrouve également la formation à et l'utilisation de techniques d'enseignement tels que les tests, mutuelle, assurance, etc. Dans la formation au combat rapproché, on adopte une séquence méthodique.
principes de l'élimination de l'équilibre physique, les méthodes de protection, les techniques de percussion, les saisies douloureuses, les renversements, ainsi que la libération de saisies, les méthodes de premiers secours, la relation et la maintenance. La majeure partie de la formation devrait commencer par les actions et les méthodes les plus complexes. L'exécution de la partie principale dépend du volume et de l'intensité de la charge de travail, de l'âge, de la tâche, du temps consacré au début et à la fin du cours. Elle dure la plupart du temps de 45 à 60 minutes. L’activité fonctionnelle de la dernière partie de la formation est réduite progressivement en effectuant les exercices suivants : jogging lent, marcher avec des exercices de respiration et des exercices de relaxation. À la fin de chaque séance, il faut toujours
la fréquence cardiaque (FC) permet de caractériser tout à fait objectivement l'état du système cardio-vasculaire pendant l'exercice. Il faut calculer la fréquence cardiaque avant, pendant et immédiatement après le cours pendant 15 secondes, puis multiplier par quatre. Vous pouvez vous orienter avec ces données moyenne : début du cours, fréquence cardiaque de 6070 battements par minute ; milieu de l’exercice de 80 à 140 battements ; après le cours, de 70 à 80 battements. La fréquence cardiaque varie selon les personnes et dépend de l'âge, de la condition physique, de la santé, etc. Pour déterminer la valeur reçue par la charge dans les cours de combat martial, il faut tenir compte les niveaux d’impulsions du système cardiovasculaire. La charge de travail peut être : faible (la fréquence cardiaque est de 120-130 battements par minute) ; moyenne (130-150 battements/min) ; élevée (150180 battements/min) ; très élevée (plus de 180 battements/min). Ces indicateurs devraient être davantage pris en compte dans les cours avec les groupes plus âgés. Dans ces groupes, il faut effectuer moins d'exercices exigeant des mouvements brusques ou des charges très puissantes et statiques. Il faut en outre consacrer plus de temps à la préparation et à la dernière partie du cours.
résumer : mesurer les étapes parcourues afin de permettre la tâche individuelle d'auto-préparation. Chaque séance doit être suivie par un entraîneur. Celui-ci évaluera la progression au bout de quelques leçons et au bout d’un an. L'ensemble des méthodes quantitatives de mesure des performances est ergométrique. Les mesures ergométriques sont généralement effectuées par divers indicateurs : l'intensité (puissance) lors de l’application des efforts et le volume des tâches exécutées (distance parcourue, travail mécanique réalisé, etc.) lors de l'exécution des tâches motrices. Diverses tâches motrices peuvent être comparées les unes aux autres afin de planifier le travail effectué en classe. L'état du corps humain permet une évaluation des indicateurs externes : décoloration de la peau, fréquence respiratoire, type de la transpiration. La méthode la plus commune de calcul de
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MU TO YU Voir au-delà des formes Comme on dit : « Que serait le monde si nous aimions tous le jaune ! ». Autrement dit, il est très important que chacun ait une pensée, une idée et un raisonnement sur la vie et ses manifestions. Sous le regard des spécialistes orientaux, cela nous conduirait peut-être au concept du karma, comme ligne divisoire des événements. Nous pourrions alors l’illustrer au moyen d’une simple analogie : c’est comme si la flamme d’une bougie était utilisée pour allumer une autre bougie et qu’au cours de ce processus la première bougie s’éteignait. Ainsi, les deux flammes ont une connexion, mais ne sont pas identiques. Ainsi sont les manières de considérer les arts martiaux… et la vie. Une personne est un ensemble de matière et d’esprit. Le corps peut être considéré comme une combinaison de quatre éléments : terre, eau, chaleur et air. L’esprit est la combinaison de la sensation, la perception, l’idée et la conscience. Le corps physique – en réalité toute la matière dans la nature – dépend du cycle formation, durée, détérioration et fin. Un jour, l’empereur Liang s’en alla voir Bodhidharma et lui dit : « J’ai construit un grand nombre de temples, j’ai traduit de nombreux sutras et j’ai aidé beaucoup de moines, quels mérites ai-je obtenu ? ». « Aucun mérite ! », lui répondit Bodhidharma. Nous possédons différentes idées sur un même sujet et c’est cela qui nous conduit à la juste mesure de l’entendement, car, en réalité, cela nous ôte le privilège de nous croire spéciaux d’une certaine manière. Par la voie de la sagesse, nous pouvons dire qu’il n’y a pas de doute : le grand travail que les lois de la vie doivent réaliser sur le plan évolutif humain est celui d’élever l’actuel biotype dominant vers des formes de vie plus avancées jusqu’à ce qu’il lui soit possible de comprendre et de pratiquer
l’éthique de manière rationnelle et consciente. Si la vie commence avec la respiration, la conscience débute avec la réflexion. Ce qui est clair, surtout face au fait martial et aux pratiquants d’arts martiaux, c’est que plus l’individu est primitif dans ses raisonnements et ses observations, plus la deuxième forme de réflexion est puissante et réelle et plus la première est faible, mystérieuse et irréelle. Plus l’être est avancé, plus la réflexion terre à terre, limitée à ce que nous voyons est illusoire… Et plus puissante, réelle et vivante est la vie abstraite, invisible. C’est pour cela que l’être primitif considère la perte de la vie physique comme une grande perte et lutte désespérément pour la conserver, tandis que l’être évolué a la sensation que la mort ne le concer ne pas, car elle n’éteint pas sa conscience éveillée et il reste dès lors vivant. C’est la sensation expérimentée par les grands sages… Rien en dehors de soi ! La mythologie japonaise nous révèle que les anciens fabricants de sabre forgeaient leurs lames pour couper les esprits et les âmes. Nous pourrions dire qu’au sens figuré, l’âme représente l’un des endroits à l’origine du dharma. Le terme « dharma » – qui est en réalité relié à une variété infinie de signifiés – est souvent associé au devoir, surtout dans les enseignements japonais modernes Gendai. Quand nous étions élèves, le Dharma représentait la connaissance que nous pouvions acquérir, sa forme d’expression. Nous constatons cependant que le devoir, tel que beaucoup l’utilisent, est uniquement connecté à une condition individuelle ou à une époque ou un pays en particulier. Nous ne pouvons pas attribuer à cette définition un concept originalement établi comme quelque chose d’éternel, le même pour tous en tout endroit. Il exprime le sens de l’être interne de l’âme. Beaucoup de grands maîtres des écoles traditionnelles parlents du « SenKon »,
Philosophie
« Dans les arts martiaux contemporains – pour prendre quelque chose de palpable – nous trouverons de grands noms qui ont été admirés, honnis, maltraités par la vie, par leurs collèges… »
l’âme de la guerre. Nous pouvons dire que Kokoro, le cœur en tant que sentiment (le terme utilisé en japonais pour le cœur anatomique est différent) est le géniteur de cette vertu de réalisation, surtout sur le champ de bataille. On affirme également que l’endroit où naît le dharma est le cœur. Ce qui émane du cœur comme une idée pure, traduite en action, s’appelle dharma, ou pour les plus experts, « enseignement » dans son sens littéral. Le deuxième sens est normalement associé à la forme des choses. Les maîtres attribuent le succès dans la guerre au dharma de la connaissance… Chaque compréhension est différente, nous chargeons tous le plein et le vide. De nombreux maîtres avec qui nous avons parlé, principalement en Europe, sont arrivés à la même conclusion que nous : lamentablement, les écrits les plus récents ne permettent pas d’éclairer les sens perdus du mot dharma, surtout en ce qui concerne les pratiques de la guerre. Ils ont tendance à ne pas présenter un sens uniforme du mot. Ils ne permettent pas non plus de trouver des manières pratiques de réaliser le dharma. Dans les guerres, qu’elles soient internes ou externes, les attitudes de l’individu face aux difficultés sont différentes pour chaque personne. Mais la perception de la douleur produit un effet plus ou moins commun à tous, elle met à nu et révèle la véritable nature de l’individu. Quelle est la taille de votre dharma ? On le reconnaît au type de réaction, car il
semblerait que devant les réalités les plus profondes de la vie, comme la douleur ou la mort, l’être ne sait pas mentir. Nous pouvons tous revenir à l’original… À la simplicité ! Lao-Tseu disait : « Celui qui connaît sa force et garde sa douceur est la vallée de l'Empire. Étant la vallée de l'Empire, la Vertu éternelle ne l'abandonne pas. Il redevient comme un petit enfant. Celui qui connaît sa lumière et garde son obscurité est le modèle de l'Empire. Étant le modèle de l'Empire, la Vertu éternelle ne vacille pas en lui. Il revient à l'Illimité. Celui qui connaît sa gloire et reste dans son opprobre devient la vallée du Monde. Étant la vallée du Monde, la Vertu éternelle le comble et il revient à la Simplicité originelle. C'est cette Simplicité qui, en se divisant, a formé toutes choses. » C’est cette simplicité qui a formé toutes les choses. C’est comme un gros rocher d’où surgissent toutes sortes de récipients en pierre. Le sage ne fait rien sans simplicité, il dirige noblement et ne porte préjudice à personne. C’est ça la règle du « retour à la simplicité originale ». L’histoire a montré que l’homme avait de grande difficulté à admirer son semblable. Peut-être par peur, par envie. Dans les arts martiaux contemporains – pour utiliser quelque chose de palpable – nous trouverons de grands noms qui ont été admirés, honnis, maltraités par la vie, par leurs collèges… L’intéressant de tout ceci, c’est qu’au fond, ils étaient admirés par leurs détracteurs et leurs
Philosophie
« Les anciens fabricants de sabre forgeaient leurs lames pour couper les esprits et les âmes. Ainsi, nous pourrions dire qu’au sens figuré, l’âme représente l’un des endroits à l’origine du dharma. »
agresseurs. C’est arrivé à Funakoshi, Takeda, Kano, Ueshiba, Bruce Lee, Steven Seagal... Quel besoin avons-nous d’admirer intérieurement et de détester extérieurement ? Nous pouvons trouver cette même attitude chez les jeunes qui tombent amoureux au collège, où le garçon ou la fille, quand quelqu’un leur plaît et quand ils ne veulent pas révéler leur secret, traitent mal celui ou celle qui leur plaît. Les plus sages croient que, même adultes, nous continuons d’avoir une grande quantité de comportements infantiles pour ne pas dire de méchancetés infantiles. L’adolescence est une période de changements internes et externes profonds, de l’organisme global, physiquement et mentalement. Pour le pratiquant d’art martial, c’est l’étape de son développement physique : force, résistance, vitesse… C’est également l’âge préféré pour l’éclosion de la majorité des dérangements émotionnels. Il y en a qui diront que c’est l’âge de l’ennui. La véritable voie martiale, la vraie pratique, est en général une voie de beaucoup d’efforts et de renoncements. Il est naturel que surgissent les rêves, les inquiétudes, les désirs… et plus tard, la frustration, qui doit également être considérée comme quelque chose de normal. Mais tous ne se libèrent pas de cette frustration et certains deviennent des personnes amères et immatures.
Justifier le comportement humain comme étant la conséquence de telle ou telle cause fut un exercice inlassable au cours des temps et dans de nombreux aspects de la connaissance. Pour les maîtres, tout fait partie de chacun : nous offrons à peine ce que nous possédons. Il semblerait finalement que le seul innocent, libre complètement de responsabilités vis-à-vis des actes humains, soit la personne même. Il semblerait que l’on méconnaisse totalement la volition humaine, la volonté, cette particularité complètement souveraine de notre caractère. Il est étrange de voir des professionnels se prêter à parler mal d’autres compagnons, incitant d’autres personnes à transmettre de fausses informations ou accusations. En fin de compte, c’est également un comportement humain normal. L’admiration est la face cachée de l’agresseur. Sur ce point, nous préférons la maxime de Jean-Paul Sartre : « Je ne suis pas responsable de ce que l’on a fait de moi, mais je suis responsable de ce que je fais avec ce que l’on a fait de moi. » Avec le passage des ans, nous nous rendons habituellement compte que nos pensées ne sont plus les mêmes et que nos vérités se sont petit à petit modifiées. Et il ne faut pas en avoir honte ! Il y a quelques jours, un ami nous commenta qu’il était honteux d’admirer maintenant un musicien. Son passé de « métal radical »
Philosophie « L’être primitif considère la perte de la vie physique comme une grande perte et lutte désespérément pour la conserver, tandis que l’être évolué a la sensation que la mort ne le concerne pas, car elle n’éteint pas sa conscience éveillée et il reste dès lors vivant. »
avait évolué et il se permettait maintenant d’admirer d’autres facettes de la guitare à laquelle il s’était tant consacré au cours de sa vie. Il adorait maintenant le jazz et ses artistes. Le temps chemine et nous essayons d’une manière ou d’une autre, parfois involontairement, de l’accompagner. C’est le processus naturel de la maturité ! Aujourd’hui nous détestons, demain nous admirons ! Et c’est la même chose dans d’autres domaines. Nous découvrons qu’il existe d’innombrables sujets, d’innombrables univers, au-delà de notre compréhension. Ce grand ami comprend maintenant que quand ce phénomène de libération du passé se produit, il y a une altération profonde de la manière de voir la vie et de l’exprimer. L’époque qui précède cette découverte est une époque de révolution et de tourments. Ensuite, tout le monde désire tout connaître par soi-même. Et comme avant cela, nous ne possédons pas ce désir, nous restons dans le monde des limites. Nous croyons qu’il n’existe qu’une seule vérité, que seul une voie peut être la bonne voie ! Ainsi, quand on m’interroge sur le processus de la conscience, de libération, je dis que nous devons, en premier lieu, nous libérer des incrustations des siècles, nous défaire de tous les idéaux et idéologies… Regarder en nous et, par conséquent, à l’extérieur de nous, diviser toute chose en ce qu’elle devrait être et ce qu’elle est, est la manière la plus illusoire d’affronter la vie.
Le bol de bois (Auteur anonyme) Un homme âgé s’en alla vivre avec son fils, sa bellefille et son petit-fils de quatre ans. Le grand-père avait les mains tremblantes, la vue fatiguée et les pas vacillants.
La famille se mit à table pour manger. Mais les mains tremblantes et la vue fatiguée du grand-père ne lui facilitaient pas la tâche. Les petits pois s’en allaient rouler par terre. Quand il prenait son verre, il renversait du lait sur la nappe. Son fils et sa belle-fille n’énervaient… – Nous devons résoudre ça, papa, disait le fils. – Il y a déjà suffisamment de lait renversé, de bruits de gens en train de manger et de nourriture par terre. Ils décidèrent alors de mettre une petite table dans un coin de la cuisine. Là, le grand-père mangeait tout seul, tandis que les autres membres de la famille mangeaient tranquillement à table. Depuis que le grand-père avait cassé une ou deux assiettes, ils lui servaient sa nourriture dans un bol en bois. Là, assis tout seul, le grand-père avait de temps en temps les larmes aux yeux. Les seules paroles qu’on lui adressait étaient des réprimandes revêches quand tombait l’un de ses couvert ou un peu de nourriture. L’enfant de quatre ans observait tout cela en silence. Un soir, avant de dîner, le père remarqua que son enfant était assis par terre, en train de travailler des morceaux de bois. Il demanda à l’enfant : – Qu’es-tu en train de faire ? L’enfant répondit doucement : - Rien, je vais un bol pour que vous puissiez manger, toi et maman, quand vous serez plus âgés. Et l’enfant poursuivit son travail. Ces mots eurent un impact si grand sur son père qu’il ne put articuler aucun mot. Puis, des larmes coulèrent sur ses joues. Ce soir-là, il conduisit le grand-père jusqu’à la table familiale. Depuis ce jour-là et jusqu’à son dernier jour, le grand-père partagea toujours le repas de la famille. Peu importe si un couvert tombait, si le lait se renversait ou si la nappe se salissait…
Philosophie
« Regarder en nous et, par conséquent, à l’extérieur de nous, diviser toute chose en ce qu’elle devrait être et ce qu’elle est, est la manière la plus illusoire d’affronter la vie. »
CrĂŠez votre propre arme improvisĂŠe
Texte : Peter Weckauf, Irmi Hanzal & Thomas Schimmerl Photos : Mike Lehner
L’utilisation d’un objet quotidien pour la défense personnelle peut améliorer considérablement vos possibilités durant une attaque. Dans cet article, je vais parler des armes improvisées et je vous donnerai quelques exemples de la manière de les confectionner.
Les objets quotidiens pour la self-défense – L’avantage des objets improvisés Au cours de ces dernières années, j’ai souvent entendu dire que j’avais été capable d’inspirer les gens à utiliser des objets quotidiens à des fins d’auto-défense. Dans le SDS-Concept, nous utilisons toutes sortes de choses pour nous défendre. Cela inclut les armes réelles, les outils de self-défense et des objets quotidiens ainsi que des outils adaptés, des armes improvisées. Les armes improvisées sont des objets qui ont été adaptés ou construits et qui sont utilisés conjointement à d'autres objets.
Armes improvisées Il y a certaines choses qui ne sont en rien des armes efficaces. Pourtant, il peut y avoir des situations où c'est une bonne idée de combiner ces objets dans une arme qui sera plus fonctionnelle et efficace que ses parties. Cela exige un grand temps de préparation, mais il y a un certain nombre d'avantages à cette approche, les mêmes avantages que pour les objets quotidiens. Dans de nombreux pays, la loi ne vous permet pas de transporter une arme ou un outil de self-défense, et les armes improvisées peuvent ne pas être immédiatement reconnues comme des armes. Utiliser des armes improvisées pour la self-défense est une idée particulièrement bonne contre les attaques qui peuvent entraîner des blessures ou même menacer votre vie, surtout quand elles sont menées avec des armes. Je vous conseille de vous armer afin d'augmenter l'efficacité de votre défense. Tout comme les objets quotidiens, des armes improvisées peuvent être utilisées pour amplifier les coups de
poing, les pressions et les clés et peuvent être utilisées pour poignarder, couper, faire pression ou fouetter, elles peuvent même être lancées contre un agresseur. Comme je l'ai déjà dit, le grand avantage des armes improvisées c’est que – juridiquement parlant – vous n'êtes pas vraiment armés, mais c’est toujours mieux que d'être désarmé. Il ne faut pas ignorer le fait qu'une arme improvisée peut facilement être démontée et ne sera alors pas considérée comme dangereuse. Il y a pourtant quelques règles de base à suivre. Attention aux caractéristiques de l'objet ! Lorsque vous décidez de construire votre propre arme, ayez ceci en tête : la résistance des matériaux, la longueur et la taille, la forme (pointu, émoussé, tranchant), le poids, la souplesse, le danger pour vous-même et, last but not least, la disponibilité. Toujours tenir compte du danger de se blesser et de l'efficacité de l'arme. Vous devez également être
en mesure d'utiliser l'objet plus d'une fois. Il ne doit pas casser ou se démonter si l'effet désiré ne peut pas être atteint immédiatement. Tactiques – Utilisez tout ce que vous avez pour vous défendre ! Cela inclut les coups de poing, les coups de pied, les coups de coude et les coups de genoux en combinaison avec votre arme improvisée. Une autre option, c’est de tromper votre adversaire jusqu'à ce qu'il se sente en sécurité pour l'attaquer quand il s'y attend le moins. Ne terminez votre action de défense que lorsque le ou les attaquants ne constituent plus une menace ou lorsque vous pouvez vous enfuir en toute sécurité. L'esprit sportif ne compte pas ici. C’est votre vie qui compte !
Qui devrait utiliser ce type de défense ? Grâce à son concept simple, l'utilisation des armes improvisées est une possibilité pour tout un chacun. Les outils sont particulièrement utiles pour les personnes qui se sentent généralement en situation d’infériorité dans un combat ou une attaque.
Comment obtenir une arme improvisée ? Si nous voulons être prêts et préparés à tout moment, et en particulier quand il le faut, nous devons appliquer une technique préventive appelée « radar de danger ». Il s’agit de reconnaître les situations, les personnes et les circonstances dangereuses aussi rapidement que possible. Ce n’est qu’alors qu’il est possible d'évaluer une situation et de réagir de manière appropriée. D'autre part, cependant, nous avons besoin de suffisamment de temps pour acquérir une arme, que ce soit un objet quotidien ou une arme improvisée. Le « radar de danger » inclut aussi la reconnaissance des objets qui peuvent être utilisés comme arme ou être transformés en arme. Cela demande de la pratique et la connaissance de l'usage de certains outils ainsi qu'une bonne dose de créativité. « Utilisez ce qui fonctionne ! », telle est la devise. Utilisez ce que vous considérez comme une arme utile dans une situation donnée.
Objet quotidien ou arme improvisée ? N’importe quel objet quotidien peut être utilisé pour se défendre s’il est facilement disponible et peut être utilisé tel qu'il est.
Nous allons également : • Inclure des objets atypiques qui ne sont pas clairement destinés à des fins d'auto-défense (torchons de cuisine, chaussettes, journaux…) • Améliorer l'efficacité d'un objet • Modifier et adapter un objet pour en faire un outil de défense approprié dans une situation donnée • Améliorer la portée, la force et la souplesse de l'objet • Améliorer la durabilité d'un objet afin de permettre une utilisation multiple • Améliorer notre protection en faisant en sorte de ne pas nous blesser • Améliorer la saisie de l'objet. Ajoutons que la construction d'une telle arme nous aidera également à comprendre comment l'utiliser, ce qui, à son tour, se traduira par une défense sûre, pleine et attentive.
Que sont les armes improvisées ? Problème : situation potentiellement dangereuse, peu de temps pour la préparation. Solution : développer la créativité pour s'adapter, construire, assembler un objet
de sorte qu'il puisse être utilisé efficacement comme : - arme tranchante ou contondante - fouet - projectile - outil coupant - entrave, etc.
Par exemple : 1. Projectile ou « missile de frappe » (une chaussette remplie de pierres, un foulard noué, un sac avec son contenu, un torchon avec des pièces de monnaies, etc.) 2. Arme de mêlée ou arme contondante (un journal enroulé, un morceau de papier ou de carton enroulé, plié et collé pour créer un objet type bâton, un stylo avec support de saisie) 3. Outil coupant (carte de crédit ou règle)
Première arme improvisée - torchon avec pièces de monnaies Pour construire cette « arme », vous aurez besoin d'un torchon de cuisine et d’une poignée de monnaies. Placez les
pièces au milieu du torchon et enroulez-le. Faites un nœud autour des pièces de monnaie afin qu'elles ne s’échappent pas quand vous utiliserez votre arme. Maintenant, nouez les bouts du torchon pour avoir une bonne prise.
Deuxième arme improvisée – magazine Cette « arme » est loin d'être un nouveauté, bien sûr. Je voudrais cependant vous la présenter, car un journal, un morceau de carton ou des feuilles de papier peuvent être les seules choses à votre disposition. Un carton peut être pressé et plié, un magazine ou un tas de papiers peuvent être enroulés. Utilisez du scotch ou du papier collant pour améliorer la robustesse et la résistance de votre bâton improvisé. Vous pouvez également ajouter un objet pointu à l’extrémité. Pour plus d’informations sur les stages et les cours d’instructeurs, visitez la page: HYPERLINK http://www.sds-concept.com" www.sds-concept.com
Emploi de la force et mentalité défensive En tant qu’instructeur d'armes à feu civil, je rencontre souvent une idée absolument fausse à l'égard de l'application de la force dans la défense de soi ou d'autres personnes. Les lois varient selon les États et beaucoup de gens ont intériorisé cela que parce que la loi leur permet d'utiliser la force meurtrière dans certains cas, comme par exemple lors d’une intrusion dans le domicile. Mais dans la plupart des cas, ces personnes n'ont pas pensé aux répercussions d'être impliqué dans une fusillade. Même si ce choix est considéré comme justifié, et n'y a donc pas des conséquences juridiques, il existe de nombreux effets psychologiques et sociaux qui en découlent et qui changeront leur vie. Je ne m'attarderai pas sur ces derniers dans le cadre de cet article, mais je vais expliquer quand la force peut être utilisée. Je ne suis cependant pas
avocat. Si vous portez une arme à feu pour vous défendre, je vous recommande de consulter un avocat dans votre juridiction pour obtenir des conseils juridiques. Je parle ici strictement d'un point de vue de défense tactique. L’un des plus grands malentendus, c'est que, si on se sent menacé (puisque les lois utilisent généralement cette terminologie dans leur utilisation de critères de force), il faut attaquer. Il s'agit d'une idée absolument fausse. Pour illustrer cela, je vais vous expliquer les différents types d’engagement. Il existe essentiellement trois types : militaire, policier et civil. Dans le cadre du premier type d’engagement (militaire), une menace est identifiée et notre objectif est clair : attaquer et neutraliser la menace. Nous n'avons pas le pouvoir de décider si l’engagement doit avoir lieu ou pas, quand l'ordre est donné, nous ne pouvons pas nous retirer (sauf à la suite d’un engagement de type tactique), et
nous devons utiliser tous les moyens à notre disposition afin de neutraliser la menace. Notre objectif ici est de mettre l’objectif hors combat, soit en le blessant sérieusement (ce qui exigera d’avoir des troupes supplémentaires sur le champ de bataille pour l’assister), soit en le tuant. Notre deuxième type d’engagement est un engagement destiné à préserver l'ordre public. Contrairement à l'armée, le mandat d'application de la loi, quand une menace est perçue, n'est pas de neutraliser en le tuant, mais de l'appréhender et de le traduire en justice. Comme dans le premier type de rencontre, dans l'application de la loi n'a pas le choix, leur travail c'est d’appréhender la menace. Les méthodes peuvent varier, leur laissant le soin de savoir où, quand et comment mener cette action. Alors que normalement, il n'est pas conseillé de rompre le contact avec la menace, dans certains cas, une décision tactique peut être de rompre le contact tout en
Texte et photos : Avi Nardia & Benjamin Krajmalnik - KAPAP Combatives -
Self-défense maintenant la surveillance et d’appréhender la menace dans des conditions qui sont plus favorables aux agents ou quand sera présent un niveau de menace inférieur pour le public. Si, au cours de l'appréhension, le sujet est tué, ce sera alors une question qui devra être étudiée par le ministère afin d’évaluer l’usage correct des niveaux acceptables d'utilisation de la force. Le type d’engagement qui nous concerne est un engagement civil, et je vais aller plus dans le détail. Quel que soit le jargon juridique de tout statut régissant l’usage de la force dans la défense de soi (ce qui est plus critique quand les individus peuvent sentir que la loi est « de leur côté »), nous devons être capables d'articuler une défense pour notre usage de la force. Pour cela, il existe trois éléments qui doivent être abordés, le triangle capacité, opportunité et intention. Si nous pouvons prouver que l'agresseur avait la capacité, la possibilité et l'intention d'infliger des lésions corporelles graves ou la mort, alors le déploiement de la force meurtrière sera justifié. Ces trois facteurs ne se rapportent pas seulement à l'agresseur, mais aussi à la personne qui utilise la force dans la légitime défense. Contrairement aux engagements militaires et des forces de l'ordre, en tant que civil, nous avons un objectif : la survie. Chaque fois que vous utilisez la force en légitime défense, vous allez avoir un certain niveau de responsabilité juridique, de sorte que le meilleur plan d'action sera toujours de vous enfuir. Nous ne portons pas une arme à feu pour notre ego et nous ne tirons pas pour marquer des points. Peu importe combien nous croyons être habile, quand un engagement se produit, le résultat est inconnu, et vous pouvez vous retrouver du côté des perdants de l'affrontement. Votre meilleur plan d'action est toujours la fuite et ce, quel qu’aurait été l'usage de la force, avec une arme à feu ou les mains vides. Je vais vous présenter un scénario hypothétique. Vous vous réveillez au milieu de la nuit en entendant quelque chose qui se brise dans votre cuisine. Vous pourriez agir de plusieurs manières.
Grands Maîtres Option 1 Vous prenez votre pistolet et vous allez jusqu'à la zone où vous avez entendu le bruit pour affronter la menace perçue. Quand vous arrivez à la cuisine, vous voyez une silhouette inconnue, et « craignant pour votre vie », vous tirez un coup de feu contre la menace et vous l’abattez. Le suspect at-il eu la possibilité d'infliger des lésions corporelles ? Cela dépend. Prenons le cas où vous avez rencontré un homme baraqué. Après qu’il soit tombé par terre, vous voyez qu'il est beaucoup plus fort que vous et à côté de son corps vous découvrez une barre de fer qu'il avait utilisée pour s'introduire dans votre maison. Dans ce cas, il aurait la capacité, car il avait à la fois le potentiel physique ainsi que les moyens de le faire. En a-t-il eu l'occasion ? Absolument pas, à moins que vous ne vous soyez approché de lui pour lui parler, il était hors d’une distance qui lui en aurait donné l'occasion. En avait-il l'intention ? Eh bien, à partir des données que nous avons en ce moment, sa seule intention était de vous voler, il n’y a pas eu de menaces claires. À moins que le sujet n’agisse de manière menaçante en vous voyant, si vous deviez tirer, ce pourrait très bien être considéré comme injustifié et vous
pourriez être pénalement responsables. Mais maintenant, nous allons rendre les choses encore plus intéressantes. Après avoir tiré et vous être rapproché, vous voyez que celui que vous venez de tuer est l'ami de votre fils qui, à votre insu, était rentré d’une soirée légèrement ivre et avait trébuché en essayant de trouver un peu d'eau. Maintenant, nous entrons dans les effets sociaux et psychologiques à la suite de la fusillade. Vous venez de prendre la vie d'un innocent, et plus encore de quelqu'un de proche de vous. Pensez-vous que vous serez capables de vivre avec ça sur la conscience ? Qu'en est-il des ramifications dans vos cercles sociaux ? La vie deviendra en effet très compliquée pour vous après cela.
Option 2 Vous prenez votre arme et vous descendez prudemment en essayant de vous enfuir. Mais le suspect vous voit et vous menace. Le suspect est totalement ivre et incapable de marcher droit. Il tient un de vos couteaux de cuisine. Vous êtes à un mètre et demi de la porte et il est à 10 mètres de vous. Allez-vous tirer ? Tout d'abord, en essayant de fuir, vous avez déjà démontré que vous n'aviez pas l'intention d’utiliser la force. Maintenant, analysons le sujet sur la base de nos trois
critères. En avait-il la capacité ? Ce serait discutable. Il avait une arme qu'il brandissait et peut être aurait-il pu se rapprocher assez rapide, mais tant qu’il ne le fait pas, ce serait difficile pour lui. En a-t-il eu l'intention ? Absolument, il a menacé manifestement en brandissant une arme. En a-t-il eu la possibilité ? Dans ce cas, c’est très proche de sa capacité, s'il commence à se rapprocher de vous plus rapidement que vous ne pouvez échapper, alors oui. Autrement, non. L'utilisation de la force meurtrière dans ce cas dépend de la posture que le suspect a prise quand il a vu que vous étiez en train de fuir. Toute tentative de s'approcher de vous indiquerait que le cambriolage n'était pas son seul but.
Option 3 La disposition de votre maison est telle qu’il vous est impossible de vous échapper sans être détecté. Vous faites le 112 et vous appelez la police. Vous les informez de votre position exacte dans la maison, de la menace qui est à l'intérieur de votre maison et du fait que vous êtes armé. Vous gardez la ligne ouverte et vous criez à celui qui est en bas que vous êtes armés et que toute tentative de monter à l'étage sera interprétée par vous comme une menace mortelle impliquant de l'utilisation de la force
Self-défense meurtrière. Vous prenez tactiquement position à l'étage de manière à avoir l’avantage si la menace en vient à tirer sur vous. En suivant ces étapes, vous vous êtes donné le maximum de couverture que vous pourriez avoir. Vous avez appelé la police pour qu’eux se chargent de l'agresseur, vous avez émis l’avertissement – qui est maintenant enregistré – de votre décision d'utiliser la force meurtrière dans le cas où il viendrait vers vous, et vous avez pris une position tactique avantageuse. Le suspect commence à monter les escaliers dans l'obscurité la plus totale. Vous voyez un objet dans sa main. Il a été averti de ne pas monter à l'étage. Vous êtes déjà dans un état d'esprit défensif. Il se rapproche et il a été averti, il a donc la capacité et la possibilité, et comme il a l'objet dans sa main, il a aussi l'intention de faire du mal. Vous tirez ? Règle n° 1 : Vous ne tirez pas tant que vous n’avez pas identifié votre cible. Le « suspect » qui s’approchait était votre fils, revenant de l'université pour le week-end, à l'improviste. L'objet dans sa main était son IPod, il était en train d’écouter de la musique et n’entendait donc pas vos avertissements. La perception et la réalité, surtout en situation de stress, sont très différentes. Mais avoir un plan prévu, le suivre, et suivre une série de règles de sécurité tactiques permettra de minimiser le risque d'avoir à recourir à la force meurtrière. Il est toujours préférable d'avoir la menace qui vienne vers vous et non l'inverse. Vous ne savez pas ce que la menace peut faire. En adoptant une posture tactique, vous réduisez vos chances d'être du côté des perdants de l’affrontement. Vous ne serez pas pris au dépourvu. Mais même si vous avez pris toutes les mesures correctes comme dans notre option 3, ne tirez jamais tant que vous n’avez pas identifié votre cible. Il y a quelques mois, un célèbre coureur sud-africain a tué sa petite amie. Elle était dans la salle de bain. Il a raconté qu’il s’était réveillé en entendant du bruit dans la salle de bain et il a pensé que quelqu'un était entré chez lui pour voler. Il a tiré avec son fusil à travers la porte fermée et l’a tuée. Je n'aimerais pas être son avocat. On ne peux pas savoir si ce fut un assassinat ou pas. C'est aux tribunaux de décider, mais il est absolument coupable d'homicide, car il a tiré sans identifier sa cible.
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« Karaté : Images d’une histoire » est l’ouvrage qui possède la plus grande quantité de documents d’archives historiques de l’histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres, les grands des générations suivantes, Nakayama, Yamagushi, tout cela dans des documents inédits ou peu connus, des photos qui font partie de l’histoire du Karaté. Un livre merveilleux. Le terme « philosophe » est largement utilisé quand on parle du Karaté traditionnel et classique, mais pour mieux comprendre à quoi se réfère cette philosophie du Karaté sans se perdre en vaines élucubrations, il n’y a rien de mieux que de connaître les opinions et les pensées des grands maîtres à propos de la signification de l’objectif de cet art martial et de sa pratique.
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Reportage
Points de pression tactiques du Combat Hapkido – Activation de la cible Dans ce dernier article sur les points de pression tactique (PPT) du Combat Hapkido, je vais parler des méthodes et des principes d'activation de la cible anatomique appropriée, ainsi que de l'importance de l'intention. Une attention particulière et un examen constant de ce matériel vous permettront d'améliorer considérablement et de perfectionner vos techniques et leurs applications au combat. Chaque cible a une méthode spécifique d'activation et, bien que plusieurs (pas toutes) peuvent être stimulées de diverses façons, elles ont toutes une méthode plus efficace. Nous montrons cela en détail pour chaque cible tout au long des cinq niveaux de la série de DVD d’instruction PPT. Ce concept d'activation spécifique approprié peut d'abord sembler complexe, mais une fois qu'il est compris et pratiqué, il devient une seconde nature. Comme nous activons différents types de nerfs, il nous faut parfois utiliser un autre type de stimulus (méthode d'activation), par exemple, lors de l'attaque d'une structure telle que les fibres nerveuses de l’organe tendineux de Golgi. L'anatomie physique de ces fibres peut être comparée à un groupe de germes de luzerne. L'activation de ces fibres exige un type particulier de stimulus. Ces fibres sont plus profondément et plus facilement stimulées par un mouvement de frottement alors que les frapper est très inefficace. L'inverse s'applique aux fibres nerveuses fusiformes : là, le frottement a peu d'effet et la meilleure méthode et la plus efficace, c’est de les frapper.
« Je vous recommande donc vivement d’investir un peu de temps à étudier la puissance de l'intention pour améliorer chaque étape de votre développement. » Voici les clés générales d'activation des cibles, autrefois considérées comme les « secrets » des points de pression du combat : • Frappe • Pression ou toucher • Frottement ou pression variable • Angle (presque toujours de 45 degrés) • Direction (suivre le flux du méridien pour un effet maximum) • Intention appropriée avec la quantité et le type d'énergie corrects • Attaquer une cible molle avec une arme dure et vice versa (parfois appelé le Yin-Yang) • Inclure le son, la visualisation et l'émotion • La relaxation est essentielle pour fournir de l'énergie dans la cible (ne pas tendre votre corps). • Fluidité et contact. Un coup doit être donné de sorte que la cible soit touchée et que l'arme utilisée pour frapper reste en contact pendant au moins un dixième de seconde, afin de conférer toute l'énergie cinétique du coup. Voici en outre quelques conseils supplémentaires donnés par le grand maître George Dillman pour la sélection, la localisation et l'activation des cibles anatomiques :
« On entend ou on parle souvent, dans les medias, du mantra mental-corps-esprit, mais il est rarement vraiment compris et encore moins utilisé dans les applications pratiques. »
• Plus le nerf est grand, plus la douleur est grande. • Attaquer les petites articulations avec la même force que les grandes articulations augmente la douleur (et le risque de blessures). La force est répartie autour des tendons et des ligaments, ce qui se traduit par une plus grande torsion sur la zone. • At t aquer les po int s d’o rig ine et d’int ers ect io n des t endo ns s t imulent les récepteurs d'étirement, ce sont généralement des cibles de « frottement ». • Attaquer les ligaments au niveau des récepteurs d'étirement des nerfs en frappant pour étirer et tordre la cible. • Attaquer les organes tendineux de Golgi (récepteurs nerveux spéciaux) permet de contourner le cerveau et d’envoyer des signaux directement à la moelle épinière créant une réaction involontaire. Ces clés, conseils et méthodes physiques généraux vous aideront à améliorer l'efficacité de votre travail. Cependant, l'intention (malheureusement souvent négligée) est peut-être le principe le plus efficace dans tous les efforts lorsqu'elle est appuyée par l'inclusion et l'application d’actions cohérentes. On entend ou on parle souvent, dans les medias, du mantra mental-corps-esprit, mais il est rarement vraiment
Reportage « L’intention attire toute la puissance ou l'énergie nécessaire pour physiquement, spirituellement et mentalement atteindre ou manifester un quelconque résultat. » compris et encore moins utilisé dans les applications pratiques. Dans le programme PPT, l'alignement de vos pensées (le mental), de vos sentiments (l'esprit) et de vos actions (le corps) est essentiel pour l’activation correcte de n'importe quelle cible ou technique. Pensez-y comme un effet synergique où le résultat de la somme est supérieur à la somme des parties. L’intention attire toute la puissance ou l'énergie nécessaire pour physiquement, spirituellement et mentalement atteindre ou manifester un quelconque résultat. On en a la preuve avec le simple placebo (une substance chimique inerte, souvent rien que du sucre). Lorsqu’un sujet croit que le placebo est autre chose, il est prouvé qu’il est le produit pharmaceutique le plus efficace. Le placebo (ou plus exactement la croyance du sujet, son « intention ») a guéri plus de maladies que toute autre substance chimique dans l'histoire de l'humanité. Une fois qu’un placebo crée une réaction physique ou physiologique, il n’est évidemment plus inerte. Nos croyances et nos pensées ont des effets profonds sur les réactions neurohormonales et chimiques de notre corps. À titre d'exemple, comment est-il possible qu’une mère (ou une grandmère) de constitution légère soit capable de soulever une voiture ou un objet pesant pour libérer un enfant pris au piège ? Combien de fois avons-nous entendu ce types d'histoires ? Qu'est-ce donc, sinon l'alignement des
pensées, des sentiments et des actions qui permettent cet exploit miraculeux ? Maintenant, imaginez que vous pouvez exploiter ce type d'énergie dans vos compétences de self-défense. « Un cadeau ne réside pas dans ce qui est fait ou donné, mais dans l'intention de celui qui donne ou qui agit. » – Sénèque (1er siècle après J.-C.) Pour ceux qui peuvent être sceptiques, il est utile de comprendre que, biologiquement, le corps est surtout composé de nombreuses protéines et que ces protéines répondent à certains signaux. Ces signaux génériques sont physiques, chimiques et énergétiques. Un coup peut être à la fois physique et énergétique (intention), un peu comme un cachet d'aspirine peut être à la fois chimique et énergétique (rappelez-vous l'effet placebo). Dans ces deux exemples, c’est la réponse synergique qui crée le plus grand résultat. Nous remettons souvent en question l'aspect énergétique comme étant « New Age » ou « mystique », mais nous continuons de reconnaître les réactions physiques et chimiques sans plus y réfléchir. Saviez-vous que s’il n'y avait pas de signal énergétique dans le corps (autrement dit de conductivité électrique comme les nerfs), notre cœur ne battrait pas ? Il est au-delà du champ d'application de ce programme
d'explorer en profondeur ce concept unique, je vous recommande donc vivement d’investir un peu de temps à étudier la puissance de l'intention pour améliorer chaque étape de votre développement. Démystifier ce domaine est essentiel pour reconnaître que c’est notre intention qui guide l'énergie (connue sous le nom Chai, la force de vie, Ki, Qi, Prâna ou Chi dans différentes cultures) qui assure le succès. Bien sûr, cet article ne peut saisir ce sujet dans son intégralité et vous êtes encouragés à l’approfondir pour mieux comprendre cet important domaine de la self-défense. Dans les prochains articles, je continuerai de développer cet important sujet. Mais bien sûr, vous n'avez pas à attendre. Toutes ces informations sont disponibles dans le livre des points de pression tactiques du Combat Hapkido et la série de DVD d'instruction, que vous pouvez commander directement à travers de Defensive Services International au HYPERLINK "http://www.dsihq.com" www.dsihq.com et de Budo Inter national au HYPERLINK "http://www.budointernational.net" www.budointernational.net Entraînez-vous en toute sécurité, vivez dans l’honneur et portez-vous bien ! Pour tout ce qui concer ne les certificats, les livres, les DVD, les stages ou toute autre question, s'il vous plaît contactez : HYPERLINK "mailto:info@dsihq.com" info@dsihq.com
« Saviez-vous que s’il n'y avait pas de signal énergétique dans le corps (autrement dit de conductivité électrique comme les nerfs), notre cœur ne battrait pas ? »
Une fois révisés et ajustés les concepts et les méthodologies d'une école qui provient d'une méthode de combat réel, la Zen Nihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei (ZNTIR) s'efforce actuellement de maintenir cette tradition vivante et de conserver les formes originales à travers un système qui unifie le corps, la pensée et l'esprit de manière réaliste et efficace. Ce DVD a été créé à la demande des pratiquants de la filiale espagnole de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei (ZNTIR - Spain Branch) afin de faire connaître au monde entier un style de combat avec une vraie épée, créé au XXème siècle dernier, mais dont les racines plongent dans les anciennes techniques guerrières du Japon féodal. Il vous présente la structure de base de la méthodologie qui est appliquée dans le style, depuis les exercices d'échauffement et de préparation codifiés, en passant par les exercices de coupe, les gardes, les katas de l'école, le travail avec un partenaire et l'initiation au Tameshigiri, les exercices de coupe sur une cible réelle, la pierre angulaire sur laquelle se base le Toyama-Ryu. Nous espérons que la connaissance de l'existence d'un style comme le Toyama-Ryu Batto-Jutsu soit un stimulant envers ce style traditionnel, très différent des disciplines de combat actuelles et qu'il attire ceux qui désirent aller plus loin dans leurs pratiques martiales. Ce DVD sera utile à tous ceux que le sabre japonais intéressent, amateurs ou professionnels, pour appuyer leur apprentissage ou comme objet de consultation.
REF.: • TOYAMA1
Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.
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On définit le point vital en Taekwondo comme n’importe quelle zone du corps sensible ou fragile, vulnérable à une attaque. Il est essentiel que l’élève de Taekwondo ait une connaissance des différents points afin de pouvoir utiliser l’outil adéquat pour attaquer ou bloquer. Toute attaque indiscriminée doit être condamnée, elle est inefficace et c’est un gaspillage d’énergie. » Général Choi Hong Li, Encyclopédie du Taekwondo, Volume II, page 88. Le Taekwondo est l’un des arts martiaux les plus importants et professionnels dans le monde aujourd’hui. Fondé le 11 avril 1955 par le général Choi Hong Hi, il continua de prospérer, même après la mort de son fondateur en juin 2002. Avec le temps, les facteurs sportifs l’emportèrent et beaucoup d’autres aspects furent ignorés ou rejetés dans le secteur des méthodes de self-défense originales. Dans les écrits originaux du général Choi, le ciblage, la structure et même l’usage des points vitaux « Kupso » (Kyusho), ainsi que le développement des armes pour y accéder, sont décrits, mais ils n’ont jamais été entièrement enseignés. Le Kyusho International a développé un programme pour expliquer, instruire, intégrer et développer cet incroyable art martial en revenant à ses concepts fondateurs. Ce nouveau programme a tout l’appui du fils du fondateur, Choi Jung Hwa. L’objectif de cette série est d’étudier les formes (Tul) réalisées en fonction des préceptes du fondateur de « l’Encyclopédie du Taekwondo » (15 volumes écrits par le Général Choi Hong Li, incluant leurs points vitaux). À travers cette structure, le Kyusho s’intégrera initialement de nouveau dans le Taekwondo. Le Kyusho international est fier d’apporter son aide à cette tâche de collaboration monumentale et historique.
REF.:¥ KYUSHO20
Tous les DVDs produits par Budo International sont scellés au moyen d’une étiquette holographique distinctive et sont réalisés sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même, l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphies suivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s’agit d’une copie pirate.
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Alberto Gamboa, le précurseur du Hankido dans les pays hispanophones Hoonsanim Alberto Gamboa est l'un des pionniers du Hankido dans le monde. Son intérêt, son amour et son dévouement pour la culture coréenne à travers le Hankido lui ont valu le titre de Hoonsa, autrement dit professeur traditionnel de Hankido qui domine les huit chemins (Hosindobop, Muyedobop, Sujokdobop, Kiokkidobop,
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Kihapdobop, Byongsooldobop, Soochimdobop, Hwansangdobop). Son dojang central, l’un des plus grands du Chili et – pourquoi ne pas le dire – du monde, est situé à Santiago du Chili. Il y enseigne personnellement à plus de 100 élèves, des enfants, des femmes, des hommes et des personnes âgées.
N’ayant aucun intérêt à être considéré comme une «vache sacrée», il n’a pas peur de l’échec, ni de mettre son dobok et de passer toute la jour née à s’entraîner. Né en 1952, il remporta très jeune, après la séparation de ses parents, une bourse pour aller étudier en Europe. Sa mère émigra avec lui et après une année d'études dans un pensionnat en Angleterre, il termina son parcours scolaire en Espagne. Comment avez-vous débuté dans les arts martiaux ? C'est une question très fréquente, évidemment nous avons certainement tous un début et le mien fut la survie. J'étais un enfant étranger dans une école populaire d'un grand quartier de Madrid et bien qu’aujourd’hui, ce soit devenu à la mode, il y avait aussi du harcèlement à l’époque. À la demande de ma mère, j'ai commencé à apprendre la Boxe et d'autres style de légitime défense de rue, jusqu’à me retrouver dans une école de Judo. Plus tard, au Chili, à l'école navale (la Marine chilienne), j'ai été sélectionné dans l'équipe de Judo et d'Escrime spécialité sabre. Et comment êtes-vous arrivé au Hankido ? Après avoir quitté la Marine, j'ai pratiqué le Karaté pendant de nombreuses années, deux styles très durs, le Kyokushin avec le Sensei Victor Valdivia, à qui je dois la base de ma formation martiale et plus tard le Shorin Ryu avec le Sensei Brickman, qui m'a même offert de prendre en charge son école au Chili. Mais la dureté de ces styles m’ennuyait et je me suis mis à chercher quelque chose de plus spirituel, souple et malléable. C'est ainsi que j’ai abouti au dojang de Maître Choi, le premier maître coréen qui introduisit le Hapkido au Chili et qui, plus tard, fit venir le maître Byong Chung Moon qui vint, envoyé par Kuksanim Myong Jae Nam pour « évangéliser » avec un art martial qui est en réalité une transition vers le Hankido. Ces deux maîtres se séparèrent dans le milieu des années 80 et moi, j’ai continué dans la lignée de l'IHF avec le maître Moon, mais il m’a fallu une année
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entière avant de pouvoir y entrer, parce que j'avais déjà un haut grade avec Maître Choi. À la fin des années quatre-vingt, le maître Moon a décidé d'émigrer aux États-Unis et m'a autorisé à me rendre en Corée afin de prendre en charge l'IHF au Chili. Parallèlement, le maître Choi qui enseignait le Hapkido au Chili disparut dans des circonstances mystérieuses. C'est ainsi que j'ai vendu ma voiture et que je suis parti à la rencontre de Kuksanim Myong Jae Nam. Vous avez eu la chance d'être un disciple direct du grand maître Myong Jae Nam Kuksanim et le privilège de vivre avec lui pendant longtemps. Racontez-nous, comment était-il ? Je pense que ma connexion à Kuksanim a marqué ma vie. Il « m’attrapa » de façon magistrale. La première fois que je suis allé en Corée, je suis revenu sans aucun papier ni parchemin disant que j'allais avoir une position dans la Fédération. Mais la deuxième fois que j’y suis allé, il se comporta comme un père pour moi, je ne me suis jamais senti plus protégé par la Fédération que quand il était vivant. Il me téléphonait et me parlait longuement en coréen et, bien que ni l’un ni l’autre ne parlions la langue de l'autre, nous étions tous les deux heureux de nous entendre. Quand je l'ai accompagné lors de sa tour née en Hollande et en Espagne en 1995, il s’inquiéta même de ma mère, ce qui agaça d'autres Coréens parce qu'il était alors très inhabituel dans la culture coréenne de montrer du respect envers les femmes (même si aujourd'hui, ça l’est moins). Kuksanim fut quelqu’un qui suscita l’amour et la haine de nombreuses personnes, ce qui veut dire qu’il n’est pas resté indifférent au monde. Kuksanim est le Hankido. Comment se fait-il que Kuksanim vous demanda de l'accompagner lors de sa tournée européenne en 95 ? Kuksanim vit que je désirais anxieusement passer plus de temps avec lui, avide d'apprendre. Je n'avais alors aucune intention de me faire remarquer, enseigner ne m’intéressait même pas, mais je voulais apprendre. Je me suis efforcé d’épargner chaque
Interview
année pour ne perdre aucune des occasions qui pourraient se présenter à moi. Cette année-là, je me suis allé en Corée et je me suis entraîné pendant plusieurs mois avec Kuksanim. Et il a dit simplement : « Pourquoi ne m'accompagnerais-tu pas en Europe ? » Et, bien que je n’eusse pas les conditions économiques de le faire, une passion est une passion et je suis parti l'accompagner en l'Europe. Ce fut difficile pour moi en Hollande, parce que personne ne me connaissait. J'ai eu du mal à gagner le respect des Coréens responsables du Hapkido en Europe. Mais quand je suis arrivé en Espagne, ce fut autre chose, je me suis senti comme chez moi. Pour moi, la chose la plus importante, c’est que le lien entre Kuksanim et moi se renforça, ce qui accrut plus encore ma loyauté envers lui. Passant à la question technique Hoonsanim… Qu’y a-t-il de traditionnel et de moderne dans le Hankido ? C'est un point assez contesté et pour moi cette discussion n’a pas de sens. Tout le monde connaît l'histoire des arts martiaux coréens et l’époque où disparurent les arts guerriers de la région, en raison de l'occupation japonaise. Et c'est précisément à ce moment-là qu’apparurent des personnes qui durent recomposer le puzzle des arts martiaux coréens. Dire qu'ils l’ont bien fait ou les critiquer parce qu’ils ne l’ont pas bien fait est une autre histoire. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de défendre fidèlement tout ce que représente l'entrée du Hankido dans le monde moderne, en tant qu’art martial moderne et novateur et en tant qu’un art martial possédant une tradition. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas traditionnel. En fait, on a trouvé les documents d'un prince de la dynastie Shilla réalisant des techniques de Hankido, il y a 5000 ans. La tradition du Hankido appartient à la culture coréenne, au sauvetage de ses racines ancestrales. Mais nous devons revenir à ce moment historique actuel. Kuksanim était un homme moderne. Il est mort en 1999, il avait 60 ans. Et, au cours de cette période, il a fait beaucoup de choses, mais sans aucun doute la chose la plus importante, c’est qu’il a transformé un Hapkido traditionnel en un Hankido renouvelé avec la culture coréenne. Beaucoup de gens chercheront à couper les cheveux en quatre, ils cherchent la polémique entre arts martiaux coréens et japonais. Tous les mouvements de tous les les arts martiaux sont communs. Il n’existe pas d’arts martiaux qui n’aient pas de mouvements uniques, la différence réside dans le fond philosophique, et dans le cas du Hankido, on a les taoïstes, les confucéens et les bouddhistes. Les héritiers de ce Hankido doivent se concentrer sur les mêmes principes que ceux qui animèrent Kuksanim : tradition et innovation. Le Hankido un art martial possédant solidité, art, fiabilité et surtout identité…
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D'un point de vue pratique, Kuksanim a envoyé des émissaires dans le monde entier avec une idée de transition du Hapkido… vers ce qui allait devenir le Hankido. Ces personnes formèrent d'autres professeurs, mais ce n'était pas encore le Hankido. La première vision ou présentation du Hankido eut lieu aux premiers jeux internationaux à Séoul en
Interview 1990. Kuksanim prépara une exhibition avec une équipe de démonstration constituée de gens âgés (adultes). Il montra ainsi au monde que le Hankido était un art martial qui possédait solidité, fiabilité et art, mais surtout identité. Cette équipe de démonstration était loin de ce qui est maintenant présenté en compétition, où les démonstrations sont marquées par les sauts et les pirouettes. C’est dans les années 90 que se formèrent la plupart des professeurs
pionniers qui acceptèrent de participer à ce défi (et dont je fais partie). Le fondement de cette époque était l'unification, mais de nombreux professeurs eurent du mal à comprendre la transcendance que représentait l’unification du Hapkido avec le Hankido… À cette époque, on ne parlait même pas du Hankumdo. À partir de ce moment-là, commença la mission de modifier ou de transformer l’IHF en HKD, un concept qui intègre le Hapkido,
le Hankido et le Hankumdo. Ma manière de comprendre le désir de Kuksanim se résume en un mot : l'intégration. Il voulait que tout soit inclus dans un seul concept : le Hankido. Avez-vous eu du mal à insérer ce nouveau concept dans la société des pratiquants d’art martiaux dans le monde, étant vous-même responsable pour les pays de langue espagnole ?
Quand j’ai passé mon examen de KwanJang pour être représentant du Hankido pour l'Amérique latine devant Kuksanim, plusieurs années après mes débuts, on me donna tous les documents dans un dossier qui disait en Hanja (caractères chinois), HAN KI DO. En dessous, il y avait l'insigne de l’IHF qui était utilisé à l’époque, qui disait « International Handiko Federation ». Je suis alors arrivé au Chili et j'ai présenté tous ces documents devant un comité d'experts martiaux de renom organisé par le Ministère de la Défense, afin de m’accorder ou de révoquer mon autorisation à être le représentant d'un style au Chili. Parmi eux, il y avait même un maître de Hapkido, un Coréen, qui était arrivé, il y a quelques années, au Chili. La première chose qu'ils ont tous dit ce fut : « Ils se sont trompé ! Ils ont mal écrit ! Il y a la même erreur sur votre dossier et votre diplôme ! Ils ont remplacé le “p” par un “n” ! ». Ces réactions générales mettaient en évidence le manque de connaissances et de culture qu’il y avait là-bas. Je vous raconte cette anecdote pour souligner le fait que les gens critiquent et disqualifient sans même savoir de quoi ils parlent. Un art martial n'est pas seulement une forme, c'est une manière de vivre. Cela veut dire que je dois me cultiver, je dois apprendre à connaître leur culture, que je dois savoir au moins comment unir une consonne et une voyelle. Kuksanim disait toujours : « Premièrement, le Hankido doit être simple. Ensuite, vient le rythme. Et enfin, il est fait pour des gens qui sont capables de penser. » En 2010, le Hankido a été officiellement reconnu par le gouvernement coréen comme un art martial traditionnel… La grande contribution du fils héritier de Kuksanim à travers le Doju Myong Sung Kwan, c’est qu'en 2010, nous avons finalement obtenu que le gouvernement sud-coréen reconnaisse officiellement l'héritage culturel laissé par Kuksanim à travers son travail de sauvetage des racines de son peuple. C’est ainsi qu’aujourd'hui, le Hankido est le deuxième art martial traditionnel de Corée. Il est ainsi culturellement situé au même niveau que le Taekwondo traditionnel. Mondialement sont alors devenues « à la mode » les alliances et les coopérations entre ces deux arts martiaux. C’est ainsi, qu’en Corée, il a plus de 600 professeurs de Taekwondo qui ont veillé à apprendre parallèlement les techniques de Hankido et de Hankumdo. Aux États-Unis et en Europe est également arrivée cette « mode » et Hoonsanim Alberto Gamboa a également une opinion sur le sujet. Que pensez-vous des alliances stratégiques qui sont faites entre les écoles et les organisations de Hapkido, Hankido, Hankumdo et Taekwondo ? Voyez-vous un avenir à ce type d’union… ? Du point de vue théorique, le Hankido et le Taekwondo n'ont pas de point commun, chacun fonctionne indépendamment et ils ne partagent aucun organe. D’après ce que je vois donc, il n'y a aucun problème pour qu’ils se complètent et forment des alliances et des stratégies. Mais dans ce type d’alliances, il n’y a pas seulement des idées et des esprits, mais aussi des hommes et chez les hommes, on trouve toujours l'ambition et le pouvoir, en plus des rivalités concernant ce qui vient en premier : l'œuf ou la poule.
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Interview Bref, si l'on regarde les choses d'un point de vue positif, ce n’est pas seulement bon, c’est nécessaire. Tout dépend de nous, de nos attitudes et de l'examen des futures alliances stratégiques répondant aux objectifs de partage des connaissances et laissant de côté les objectifs émotionnels.
Et enfin Hoonsanim… nous savons que cette année, vous vous trouverez début de mai en Espagne pour donner un séminaire ouvert mais aussi pour évaluer la façon dont y évolue le Hankido. Que vous attendez-vous à voir en Espagne et quels sont vos projets ou vos prévisions ? Je vois très clairement les choses en ce qui concerne l'Espagne, en termes pratiques et sur le plan émotionnel. Certes, le travail de tous ceux qui sont impliqués dans la réhabilitation du Hankido en Espagne doit être pratique, méthodique et avec le pied sur terre. Beaucoup de gens ont apprécié les changements, mais ça leur en coûte pour des raisons égoïstes d'ambition et peut-être d’orgueil aussi. Parfois, le changement implique aussi un sacrifice, autrement dit des heures d’entraînement, mais aussi parfois de descendre à un rang inférieur. Il y en a qui n'acceptent pas cela. Ils préféreraient sans aucun doute que le changement soit plus doux ou plus léger et avec un soutien administratif plus rapide. Dans le cas de l'Espagne, la progression a été bonne. Je n'ai aucune possibilité de m’y rendre plus régulièrement… seulement une fois par an. Mais depuis ma première visite en Espagne, j'ai été prêt prêt à donner le maximum de moi à tous ceux qui veulent bien faire des changements, aux courageux. Des gens qui sont des transformateurs et qui, dans la magie bien sûr de ce qu’est le Hankido, et amicalement, sans rechercher la médaille ou la reconnaissance, luttent pour quelque chose qui, à long ou à court terme, est la porte d’entrée vers un monde différent. Et nous avons réussi à créer ce monde différent grâce à dix professeurs qui travaillent actuellement avec beaucoup de foi et de sacrifice. Des sacrifices de toutes sortes, parce que je dois aussi tenir compte de l'évolution économique de l'Espagne, qui n'est pas particulièrement bonne et cela marque certainement la vie de tout Espagnol. Néanmoins, ils travaillent selon leurs possibilités. De mon côté, je fais un maximum d’efforts pour obtenir le plus d’échanges possible, pour transmettre toutes les connaissances élémentaires afin d’avoir une bonne base et surtout pour partager l’expérience que nous avons acquise dans ce domaine depuis quelques années et créer l’envie de développer réellement les préceptes de base de Myong Jae Nam Kuksanim. Je suis un défenseur de la lignée traditionnelle de mon professeur. Je ne suis pas partisan des objectifs sportifs. J'accepte le processus des championnats comme un moyen d'intégrer le Hankido d'une manière plus massive, pour que les gens nous connaissent, mais je ne suis pas enclin à créer des parallèles entre les concepts martiaux et le sport, je l'accepte parce que je dois l’accepter et parce que je suis un bon soldat et cela implique également que mon attitude envers ma manière d'enseigner soit martiale à cent pour cent. Je crois que les Espagnols sont capables de le comprendre et d'y croire, parce que les vicissitudes dans les pratiques sont comme les vicissitudes de la vie, on ne sait pas ce qui arrivera demain, mais il faut continuer de se battre pour ce en quoi on croit ou ce que l’on désire, même si l'avenir est incertain.
Kung Fu
Les technique du Léopard du Shaolin Hung Gar Kung Fu Leopard (
)
Les techniques du Léopard exercent la vitesse, la coordination et l'endurance. Elles sont basées sur la philosophie de l'élément métal et sont utiles en combat rapproché. Le léopard se bat puissamment et en courte distance. Contrairement au tigre qui utilise son immense pouvoir d'attaquer, le léopard est plus agile et explosif. La rapidité de son pouvoir de réaction et son agilité font du léopard, un redoutable chasseur dans la nature. Ses attaques sont inattendue et rapides comme l'éclair. D'autre part, il est capable de se replier rapidement en sautant et en esquivant. Le léopard est plus petit que le tigre et donc moins fort. C’est l’un des prédateurs les plus rapides de la terre. Une fois qu’il a choisit une cible, il chasse avec une vitesse stupéfiante. Il tue ses victime inexorablement, d’une morsure au cou simple et rapide. Dans votre habileté à combattre, la rapidité est l'un des facteurs-clés. De nombreuses attaques rapides, courtes et agressives frappent l'adversaire comme une grêle de balles et la contre-attaque est presque impossible. Les photos suivantes montrent le grand maître Martin Sewer faisant une démonstration des mouvements de base du style du Léopard.
“Las técnicas del Leopardo pueden ayudar para el combate de cercanía, en el cuerpo a cuerpo”
Kung Fu Les mouvements sont comparables à deux meules, les mains sont ouvertes (pour comprendre l'idée de base de la technique). Le mouvement circulaire va vers l'avant.
Ces photos nous montrent la position typique de la main du style du Léopard du Kung Fu. C'est un demi poing. Autrement dit, le poing est à moitié fermé. L'important, c’est la tension musculaire dans cette position de la main. De cette façon, la zone de contact du poing est plus petite et donc plus douloureuse pour l'adversaire.
Kung Fu
Voici le mouvement de base. Des changements de direction brusques sont, bien sûr, possibles pour changer à nouveau la direction juste après. Je recommande de pratiquer le mouvement de base d’abord en détail pour ensuite passer au changement de direction. Et le mouvement continue dans la direction originale. Une fois que ces mouvements sont compris, les applications au combat doivent ressembler à ce qui suit :
La direction change au cours du combat. … et une fois de plus dans l’autre direction… Comme le lecteur intéressé peut le voir, ces techniques sont extrêmement rapides, très efficaces et simples à apprendre. Les techniques de Kung Fu traditionnel sont dangereuses et mieux vaut ne pas les sous-estimer.
La self-défense pour les femmes doit répondre à certaines exigences. Elle doit être simple, efficace et réaliste. L’Eskrima peut être très simple, efficace et réaliste, mais peu de femmes pratiquent l’Eskrima. L’une des raisons, c’est que beaucoup de femmes semblent penser qu’elles ne peuvent pas porter un bâton dans la rue. L’Eskrima est souvent pratiqué par des personnes ayant déjà une expérience dans d'autres sports de combat. Pourtant, mes séminaires sont très populaires auprès des femmes. Elles ont d'abord pensé que l'Eskrima était bizarre, parce que nous commençions avec le maniement des armes. Quand je commence à expliquer les principes de l’Eskrima, elles comprennent sa beauté et son efficacité. Ainsi, elles apprennent à comprendre qu'elles peuvent réellement utiliser n’importe quelle arme, que ce soit un dossier ou un sac à main. Je vois les sourires sur leur visage quand elles commencent à comprendre. Je pense que n'importe quelle femme peut pratiquer et apprendre l’Eskrima.
Eskrima pour les femmes Leonora lutteuse d’arts martiaux philippins Quand je pense aux femmes de l’Eskrima, je pense à ma première visite à l'école Pares Eskrima Doce à Cebu. J'ai vu deux eskrimadors au combat, plein contact, et se frappant l’un l'autre avec des combinaisons dures et rapides. Ce qui m'a surpris, c'est la force et la forme agressive de combattre des deux combattants. Le plus petit eskrimador fit une série de combinaisons de solides coups à la tête et donna une série de coups au corps le plus grand combattant. Ce fut le moment d'arrêter le combat et le plus grand des deux est tombé sur les genoux. Et à ce moment-là, je suis resté abasourdi ! Le petit combattant ôta son casque et à ma grande surprise, j'ai vu une longue chevelure noire tomber et le visage d'une jeune femme avec un grand sourire. Elle m'a vu et s'est présenté comme Leonora Rentuma. Ensuite, j'ai fait
quelques recherches et j'ai découvert qu’elle était plusieurs fois championne des Philippines, championne du monde de combat plein contact et plusieurs fois championne du monde de Sayaw (katas). Elle fit partie de l'équipe militaire à Manille et fut championne invaincue. À cette époque, je n'aurais jamais imaginé que Leonora allait être ma femme, mais ça, c'est une autre histoire.
toujours un bâton d’Eskrima. Je lui ai dit qu'il ne comprenait pas le concept de l’Eskrima. Le bâton ressemble à d'autres armes, comme une épée courte. Mais l'incident m'a fait réfléchir. Je vais donc souligner ce qui est vraiment de l’Eskrima et ce qui ne l'est pas. Il est important de comprendre les principes et pourquoi s'entraîner avec des bâtons et à quoi ils ressemblent et l’assimiler.
Une fausse idée de l’Eskrima
Bénéfice de l’Eskrima
Il y a quelques années, un élève me dit qu'il avait voyagé en train et avait réussi à vaincre deux gars dans un combat. Il avait utilisé ses bâtons d’Eskrima. J'avais lu l'histoire dans le journal, mais je n’avais jamais pensé qu’il s’agissait d’un de mes élèves qui s'entraînait avec moi depuis des années. Bien sûr, je n'étais pas content de cette situation et j’ai demandé à l'élève pourquoi il voyageait avec ses bâtons d’Eskrima. Je trouvais cela étrange. Il me répondit qu'il emportait
L’Eskrima est adéquat pour la self défense, pour le combat armé et non armé. Mais la manière d’apprendre l’Eskrima est différente des autres arts martiaux. En Eskrima, nous commençons par les armes. La raison est très simple : lorsque vous êtes dans un combat et vous devez lutter pour votre vie, vous aurez un avantage si vous savez comment manier les armes, et ça ne doit pas nécessairement être un bâton. Vous pouvez utiliser une variété d'armes légales que l’on peut emporter partout, comme un
parapluie, un stylo, un sac, des lunettes de soleil, un foulard (sarong), etc. Bien sûr, vous ne pouvez pas bloquer les coups très efficacement avec un foularde, mais vous pouvez l'utiliser comme une distraction et frapper votre adversaire au visage et vous enfuir. Une veste est également une excellente arme pour se défendre. Pensez à ce scénario : envoyer une veste à la tête et donner un coup de pied sur le genou ou à l'aine.
Armes dans la rue Dans la rue, il y a toutes sortes d'armes à portée de main. Des pierres, des bâtons, du sable, toutes très efficaces. On peut utiliser un vélo pour se défendre comme un bouclier entre soi et l'adversaire. La pompe de la bicyclette est une arme qui peut être utilisée comme un bâton d’Eskrima. Pensez-y, les armes sont autour de vous. Peut-être n’y avez-vous jamais fait attention. Regardez autour de vous combien d'armes il y a en ce moment. Des ordures, des pierres, du
sable. Basiquement, tout qui peut devenir une arme. Le seul obstacle, c’est un petit esprit. Penser en grand et regardez autour de vous, regardez les armes cachées que la rue vous offre.
Armes chez vous Très souvent, les femmes me demandent ce qu’elles peuvent faire quand elles sont attaquées dans leur propre maison. Ma première réponse c’est : vous devez vous sentir en sécurité dans votre propre maison, mais malheureusement, il est de plus en plus commun de voir des voyous entrer dans d'autres maisons pour voler et souvent tabasser ses occupants ou pire, même ici en Hollande. C'est un gros problème et le problème s'accroît. Je réponds donc : regardez autour de vous dans la maison et observez le nombre d'armes qu’il y a. Couteaux, fourchettes, pots, tables, chaises, n’importe quelle chose que vous puissiez utiliser, il n'y a pas de règles pour la protection de soi et celle des enfants et des proches. Aux
États-Unis, l'utilisation des armes à feu est autorisée lorsque quelqu'un entre dans votre maison. En Hollande, il n'est pas permis d'avoir une arme à feu et si vous le faites, il y a beaucoup de chances que vous alliez en prison à la place de l'intrus. Un bon conseil, c’est de faire beaucoup de bruit, par exemple, en lançant un cendrier ou un vase à travers la fenêtre. Faites autant de bruit que possible, les intrus détestent cela.
Armes fixes à la maison En raison de mes séminaires et de mes cours d’instructeur, je dois souvent quitter la maison et ma femme reste seule avec les enfants. Je vis actuellement dans un village où il n'y a pratiquement pas de délits et où il n'est pas vraiment nécessaire de cacher des armes (faut pas être paranoïaque). Mais avant, nous vivions dans un quartier avec beaucoup de trafic de drogue et il fallait prendre des mesures. L’une de ces mesures fut l'installation d'armes fixes comme des
bâtons et des couteaux. Ma femme Leonora (philippine) a bien sûr grandi avec les armes. Ses frères et les membres de sa famille pratiquaient l’Eskrima. Le bâton et le couteau étaient leurs armes favorites. Dans chaque pièce, il y avait une arme dissimulée (les enfants, bien sûr, ne pouvaient pas atteindre ces armes). Leonora pouvaient facilement s’en saisir en cas de besoin. Je conseillais toujours à Leonora de faire tout ce qu’il fallait, même aller aux extrêmes, pour se protéger et protéger les enfants.
Plus de femmes en Eskrima Je suis convaincu que l’Eskrima est un art martial bon pour les femmes. Pour l'autodéfense surtout, il a tout ce qu’il faut. Il est bon de s'entraîner avec toutes sortes d’armes et de prendre conscience de l'impact des armes à feu, de s'habituer aux armes et à la formation, à la fois physiquement et mentalement. Dans le Pangamot (plein combat sans armes), tous les éléments qui ont été appris avec
l’entraînement des armes sont ici utilisés sans armes. Les low kicks, les coups à l'entre-jambe, les coups de genoux, les coups de poing, de coudes, les coups avec les mains ouvertes, enfoncer les doigts dans les yeux… même un coup de tête d'une femme peut être étonnamment efficace. En fait, l'ensemble du corps peut être utilisé pour la défense. Bien sûr, vous pouvez pratiquer l’Eskrima comme un art martial, car il a beaucoup à offrir. Pensez aux beaux Sayaw (katas) et aux Arkos, aux élégants mouvements de clés et aux
nombreuses techniques de désarmement qui ne fonctionnent pas que dans la salle de gym, ou au combat avec un sarong (foulard). En fin de compte, l’Eskrima a beaucoup à offrir et est à juste titre considéré comme l'un des arts martiaux les plus efficaces jamais inventés. Pour les femmes qui lisent ceci, j'espère que mon article aura attiré leur attention et éveillé leur désir d'en savoir plus sur l’Eskrima pour peut-être commencer à le pratiquer. Pensez à tous les bénéfices de l'Eskrima en tant que système extrêmement perfectionné d'auto-défense qui est, d'autre part, bon pour la santé et la forme physique. Tout ce que vous devez faire, c’est trouver un bon professeur. Le style n'a pas d'importance tant que vous vous rendez compte que ce qui est appris peut être appliqué aussi dans la réalité.
Camp couteau en Allemagne J’aimerais vous inviter à mon prochain camp couteau à Bielefeld en Allemagne du 16 au 18 mai 2014. Vous pourrez pratiquer et apprendre la défense contre couteau, le désarmement de couteau, l’attaque au couteau, des exercices de couteau, le Karabit, la hache, l’épée, différentes méthodes d’entraînement contre couteau, le couteau contre mains nues et bien d’autres choses. Ceux d'entre vous qui voudraient faire partie du système de combat Stroeven, qui sont intéressés à suivre des cours d'instructeur ou à s’inscrire à des camps ou des stages peuvent me contacter à HYPERLINK "mailto:sekan@zigoo.nl" sekan@zigoo.nl Je vous souhaite beaucoup de succès dans votre formation et peut-être nous rencontrerons-nous dans l’un de mes nombreux séminaires ! Bienvenue dans mon monde, le monde de l'Eskrima !
REF.: • KAPAP7
Le major Avi Nardia, l'un des principaux instructeurs officiels pour l'armée et la police israéliennes dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le Close Quarter Combat (CQB), et Ben Krajmalnik ont réalisé un nouveau DVD basique sur les armes à feu et la sécurité et sur les techniques d'entraînement dérivées de l'IPSC (Instinctive Point Shooting Combat). Le tir instinctif en combat est une méthode de tir basée sur les réactions instinctives et cinématiques pour tirer en distance courte dans des situations rapides et dynamiques. Un discipline de self-défense pour survivre dans une situation où la vie est menacée, où il faut une grande rapidité et une grande précision, où il faut sortir le pistolet et tirer en distance courte, sans utiliser la mire. Dans ce premier volume, nous étudierons : le maniement des armes (revolver et semi-automatique), la pratique du tir à sec et la sécurité, le Point Shooting ou tir instinctif en distance courte et en mouvement, des exercices de rétention de l'arme en situation de stress et avec plusieurs attaquants, des exercices de recharge avec chargeur, à une main… et finalement des pratiques en galerie de tir avec pistolets, fusils K-74, M-4, mitraillette M-249 et même lance-grenades M-16.
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Notre collaborateur régulier Salvador Herraiz, fervent défenseur de Karaté traditionnel en accord avec les principes de Dojokun, nous apporte aujourd'hui un duel dialectique amical avec le principal r eprésentant du Karaté spor tif, Antonio Espinos Ortueta, président de la Fédération mondiale de Karaté. Herraiz, en plus de fournir les informations, pose à Espinos certaines des questions qui sont abordées dans les cercles de Karaté, sans être peut-être ouvertement discutées. Intéressant échange de vues daavecns cette interview historique de l'homme qui travaille sans relâche pour introduire le Karaté dans le programme olympique.
Le président de la WKF interviewé par Salvador Herraiz
Karaté Notre rencontre a eu lieu à Madrid au siège de la Fédération mondiale de Karaté. Dès le premier moment, Espinos Antonio fut tout disposé. Nous avons toujours maintenu de bonnes relations et il sait que, bien que pensant évidemment de manière différente, ce que je fais, je le fais avec le cœur et avec la garantie du sérieux. Personnellement, j'ai rencontré Antonio Espinos le jour de son élection en tant que président de la Fédération espagnole de Karaté. J'étais membre de l'Assemblée plénière de la Fédération, l'organe suprême qui le choisit. Le favori ne semblait pas être lui mais celui qui avait été jusque-là président, Celestino Fernández, pourtant il gagna les élections. En 1988, Espinos fut présent au Tournoi des exhibitions qu’il organisa à Guadalajara. Depuis l'année antérieure, j'écrivais dans la revue
« Karateka », publiée par la Fédération espagnole de Karaté qu'il présidait. J’y ai écrit pendant plusieurs années jusqu'à ce qu’elle disparaisse. Ma relation avec Espinos, à la fin des années 80 et au début des années 90 était très bonne, en partie parce que, à l’époque, j’étais le directeur des activités de la Fédération de Karaté de Castilla La Mancha (régionale appartenant à la Fédération espagnole). Quelques mois plus tard, Antonio Espinos vint même à mon mariage à Guadalajara. Notre relation, en dépit de nos différences claires, a toujours été cordiale et respectueuse des deux côtés, comme il se doit. Des années plus tard, en février 2001, Antonio Espinos écrivit même la préface de mon livre sur l'histoire de la WKF et de l'olympisme dans le Karaté. Il dédicaça ces perles et je l’en remercie : « Tout d'abord, je tiens à reconnaître le travail impressionnant de collecte réalisé par Salvador Herraiz ainsi que l'effort et le dévouement que tout cela a dû représenter pour lui, j’en suis sûr. Je dois dire que la qualité de son information documentée est admirable. Je voudrais te remercier une fois de plus Salvador, pour ton travail passionné, ton énorme travail de recherche. En tant que président de la WKF, mais surtout, comme quelqu'un pour qui le Karaté est quelque chose de si spécial et de si important. Je te remercie et je t’encourage à continuer de travailler comme tu l’as toujours fait. Si n’avions pas quelqu’un comme toi, Salvador, nous devrions l’inventer. » Antonio Espinos est né à Bilbao, le 13 octobre 1947, il reçu son diplômé en 1963 à l'Institut allemand de Madrid, où il devint également ingénieur industriel en 1973 et où il réside actuellement. Espinos fut compétiteur et membre de l'équipe nationale de la section espagnole de Karaté au sein de la Fédération espagnole de Judo, de 1971 à 1974, et professeur de Karaté de 1975 à 1978. Cette année-là
naquit la Fédération espagnole de Karaté en tant que telle (avant le Karaté était du ressort de la Fédération de Judo) Celestino Fernandez fut son président jusqu'en 1984, année où Antonio Espinos fut élu son successeur et également membre du Comité olympique espagnol. « Le seul championnat du monde auquel je n’ai pas assisté fut celui de 1988, au Caire, parce que mon père était très malade et, de fait, il décéda. Je m’en suis souvenu l'autre jour, quand j'ai appris la mort de ton père, toutes mes condoléances. Dans mon cas, j’étais avec toi à Guadalajara, chez toi, quand il était à l'hôpital. À cette époque, on n’avait pas de téléphone mobile comme ça sous la main et j’étais inquiet à propos de mon père. Les deux souvenirs sont associés. Plus de 25 ans ont passé et il a bien plu depuis ! » Sa grande capacité de gestion et de travail, sans doute, a permis à Antonio Espinos de se faire aussi un nom dans le domaine de la politique internationale de Karaté. De 1989 à 1995, Antonio Espinos fut Secrétaire général adjoint de l'Union européenne de Karaté (Fédération européenne de Karaté plus tard). En 1994, il est devenu premier viceprésident de la Fédération mondiale de
Karaté (WKF) et un an plus tard également de la Fédération européenne, dont il fut élu président en 1997. « J'ai quitté la Fédération espagnol en décembre 1996, lorsque j'ai été élu à l'Union européenne en mai à Tenerife. Puis, en octobre 1998, j'ai été élu président de la Fédération mondiale, à Rio de Janeiro. » Je me souviens que quelques jours avant cela, nous parlions au téléphone de l’un de mes livres, “Karaté, plus qu'un sport”, qui était pratiquement déjà sous presse, mais je voulais y inclure le fait qu’un Espagnol était président de la Fédération mondiale de Karaté. Et il en fut ainsi. Comment se fait-il que tu aies posé les yeux sur les fédérations européennes et mondiales ? « Tout commença à Grenade, aux Championnats du Monde de 1992. J’ai été happé. Avant cela, en réalité, je n'y avais jamais pensé. Jamais. Je n'avais même pas pensé être un jour au Comité exécutif de la Fédération mondiale. Je n'avais pas de telles préoccupations. J'avais ma vie bien remplie, mon travail, la Fédération espagnole… Mais les événements surgirent de manière imprévue et très vite en plus. A également contribué à cela le fait que nous avions perdu la
reconnaissance du COI, avec Jacques Delcourt qui n'avait aucune possibilité d'accès au COI. Ce qui se passa avec l’ITKF fut plus une question personnelle contre Delcourt, qui n'était pas bien vu. En réalité, nous n’avions aucune possibilité de reconnaissance, que ce soit en rejoignant ou sans rejoindre l’ITKF. Et quelqu'un comme moi est arrivé et regarde ce qui s'est passé. » En effet, cette affaire, qui semblait exiger une unification entre la Fédération mondiale et l'organisation du maître Hidetaka Nishiyama, a toujours été étrange, car en dehors de la grande valeur en tant que maître de Nishiyama (comme d'autres), il semblait étrange qu’elle fasse le poids dans la question olympique. C’est une organisation comparable, en termes de taille et de position mondiale, à la Fédération mondiale. D’autre part, il a toujours semblé étrange qu'un maître si traditionnel comme Nishiyama lutte autant pour une question de Karaté sportif. Il était clair que tout cela était un peu rocambolesque. En 1997, Espinos reçoit la médaille d'argent au mérite sportif, et l'année suivante, en 1998, il est finalement élu président de la Fédération mondiale de
Interview Karaté. Antonio Espinos, récompensé en 2002 par la médaille d'or du mérite sportif en Espagne, avait été réélu en 2001 en tant que président de la Fédération européenne et en 2004, également réélu en tant que président de la Fédération mondiale, un poste qu'il occupe encore aujourd'hui et qu’il mène, avec beaucoup de travail, les idées claires, des objectifs bien formulés et… un peu de main lourde, pour conduire le Karaté sportif à cet olympisme qu’il recherche depuis tant d’années. Antonio Espinos est à la tête du Karaté sportif inter national depuis de nombreuses années. Autant d’années en tant que président de la Fédération mondiale… Quel fut le meilleur et quel fut le pire ? « La meilleure chose fut l'expérience, être en mesure de faire ce que je pensais qu'il fallait faire depuis mon poste de président de la Mondiale. Prendre ces décisions qu’on peut prendre seulement depuis ce poste. Le pire ? Je ne sais pas. En regardant en arrière, il y a eu beaucoup de bonnes et de mauvaises choses. Le pire c’était sûrement le fait que le Karaté soit toujours incapable de devenir un sport olympique, parce que c'est une grande injustice. Le Karaté le mérite amplement. Nous avons travaillé dur, non pas pour être olympique, mais pour avoir une fédération comme nous l'avons. Comparé à d'autres sports du programme olympique, nous avons amplement et clairement mérités d'être olympiques. Nous n'avons pas réussi parce que… Il y a un dicton en Espagne qui dit : “C’est peu de se lever matin, il faut encore arriver à l’heure”, et nous sommes arrivés à un moment où l'expansion du programme olympique était terminée et où il y avait beaucoup moins de chances d'obtenir une place pour un sport comme nous le souhaitions. Ce fut la raison principale, car tout le monde reconnaît que le Karaté, et la WKF, remplit largement tous les paramètres pour l'être. Parce que finalement, ce que le programme olympique reconnaît, ce n'est pas un sport mais une fédération inter nationale représentative. Autrement dit, ce que le COI n'a pas reconnu ce n’est pas le Karaté, mais la WKF en tant que représentante du Karaté dans le monde. C'est précisément l'une des choses qui doivent être changées, selon les plans du nouveau président du COI. Il faut le faire pour les différents sports plutôt que pour les fédérations internationales, et cela nous donnerait une nouvelle opportunité, non seulement pour le Karaté, mais aussi pour d'autres sports. » Je veux dire que la raison que tu donnes… ne semble pas justifier le fait que le Karaté ne soit pas olympique alors
que le sont d'autres qui, avec tout le respect, ne sont pas comparables quant aux données. Comme tu le sais, je ne sais pas si les Jeux olympiques seront bons ou si ce sera tout le contraire pour le Karaté traditionnel que je pratique et que j'aime. Mais, même si l’on ne considère que l'aspect sportif de Karaté, il est très étrange que le Karaté ne soit pas aux Jeux olympiques. Qu’est-ce qui se cache derrière l'attitude des membres du COI après le récent fiasco ? Il doit y avoir quelque chose de très étrange derrière tout cela pour que le Karaté, avec le nombre de pratiquants dans le monde, son implantation, etc., ne soit pas olympique. « Oui, il y a une raison très claire, c'est qu'il y a trop de sports de combat dans le programme et certains membres du Comité international olympique croient qu'il devrait y avoir un équilibre entre les différentes familles de sports qui sont dans le programme. Et la vérité c’est que là… le Taekwondo pèse lourd. Ce fut un obstacle pour nous que le Taekwondo soit arrivé avant nous, qu’il nous devance, parce qu’en principe, le Karaté venait bien avant le Taekwondo dans le thème olympique. Le COI nous a donné la reconnaissance en juin 1985, il n'y avait alors même pas de Fédération inter nationale de Taekwondo comme aujourd'hui. Mais le COI a retiré sa reconnaissance de la Fédération de Karaté en Juillet 1992. Il nous a tout pris ! C'est quelque chose qui n'est pas arrivé souvent. Mais il nous l’a retirée. Et nous n’allons pas pleurer sur le lait renversé. » Antonio Espinos ne mentionne pas ce que je vais dire, mais moi j'y ai toujours pensé, et je le reflète ainsi dans mon livre sur le Karaté et l'olympisme, un livre dont – cela dit en passant – le prologue est d’Espinos. Dans le livre, je mentionne que les dirigeants de Taekwondo, très puissants au COI, auraient pu faire pression pour le Karaté ne parvienne pas au programme olympique et éviter ainsi une concurrence importante dans des disciplines qui, bien que très différentes, ne sont pas sans une certaine ressemblance avec yeux des profanes. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et l’on estime que les karatekas fédérés dans le monde sont similaires en nombre, aux judokas et aux pratiquants de Taekwondo ensemble ! En Asie, les données sont plus comparables, mais dans le reste du monde les pratiquants de Karaté sont très clairement plus nombreux que ceux des deux autres disciplines. Antonio, je crois aussi que, bien que le Taekwondo ait toujours été fortement soutenu par le gouvernement de son pays, la Corée, le Karaté n'a en revanche pas été une priorité pour le Japon, n’estce pas ? « Oui. Le Taekwondo est le sport d’un pays et d’un gouvernement avec des ressources, etc. Et face à
cela, on ne peut pas rivaliser. Mais je ne crois pas que ce fut la raison. En 1985, le programme olympique avait une vingtaine de sports et il y avait de la place pour d'autres, mais nous l’avons gaspillée. Ces sept années de 1985 à 1992 ont été fatidiques dans l'histoire de la Fédération mondiale. Mais si cela n'était pas arrivé, je ne serais pas non plus ici aujourd'hui, je suivrais Delcourt ! Finalement, tout dépend de la façon dont on regarde les choses. Ça aurait été une continuité avec Delcourt ou avec son successeur, qui n’aurait été ni bonne ni mauvaise, mais c'est ce qu’il y aurait eu. La perte de la reconnaissance est l'un des facteurs, ce n’est pas le seul et probablement pas le plus important. Finalement, pour qu’il y ait un changement comme en 1998, il doit y avoir plusieurs circonstances et au même moment. Et c'est ce qui s'est passé. Peut-être que si je n'étais pas venu, même avec ce qui s'est passé, il n’y aurait pas eu de changement, mais… je suis apparu. C'est comme maintenant, si personne ne se présente avec les caractéristiques et les circonstances concrètes que les gens attendent pour être président de la WKF, je pourrais l’être toute la vie, mais… » Maintenant te sens-tu impatient de continuer ou as-tu été un peu déçu ? Parce que cette récente décision négative, je suppose que tu ne t’y attendais pas, non ? « J'ai été déçu, très déçu. Je n'ai jamais pensé que je serais ici pour toujours. Tu sais que je suis ingénieur civil et que je me suis toujours consacré à ma profession. J'ai eu du mal à la combiner avec les activités de la Fédération. Énormément. J'ai toujours eu à faire d'énormes efforts pour pouvoir le faire. Ma priorité a toujours été mon travail, et c'est ce qui m'a permis de mener la vie que j'ai eue et de soutenir ma famille. » Antonio Espinos a passé de nombreuses années à travailler pour l'entreprise Dragados y Construcciones, dont il était directeur à Madrid avant de passer au département développement international. L'été 2013, a surgit un énorme problème entre toi et ton principal collaborateur, ton ami même, le secrétaire général George Yerolimpos. Le Grec Yerolimpos t’a, dit-on, demandé des explications sur ton travail en faveur de l’olympisme, tu as perçu un manque de confiance de sa part et que tu l’as démis. Qu'est-il arrivé ? Vous étiez ensemble depuis le début, non ? « Oui. Depuis le début. Je n'ai jamais pensé qu’à niveau personnel ou professionnel, il aurait pu faire ce qu'il a fait. Cela faisait déjà quelques mois qu’il faisait des choses qu'il n'avait jamais fait auparavant. Il prenait des décisions sans compter sur moi et qui ne lui correspondaient pas. Je lui avais
À gauche, la première sortie internationale de l’équipe nationale espagnole en 1971, à Paris. Antonio Espinos, au centre, près de Fernando Franco de Sarabia, Jésus Pasteur, Yong Hoon Cho et Antonio Oliva.
déjà dit que ce qu'il faisait ne me semblait pas correct. Tout a commencé avec une lettre de moi au Comité exécutif (CE) pour savoir ce qu’ils pensaient de l’idée d’avoir, à Guadalajara 2013, un congrès extraordinaire pour expliquer ce qui s'est passé en ce qui concer ne l’olympisme. Après les importantes décisions du COI, nous avions toujours eu un congrès ou un déjeuner de travail. Il envoya alors une autre lettre au CE disant que ce qu’il fallait faire, c’était des élections anticipées à Guadalajara pour tous les postes. Ce fut un démarcage très clair. Les membres du CE ont répondu qu'ils n'étaient pas très chauds. Il est devenu nerveux et a commencé à appeler les gens du CE en leur disant de m’inciter à démissionner. Et tout cela sans m'appeler, étant lui un secrétaire général, une personne ayant la plus grande confiance du président et en plus, c’est moi qui l’avait proposé. Il n'a pas été élu pour sa responsabilité. Il fut proposé par moi. Fin juillet, j'ai confirmé qu'il y n’y aurait pas de congrès extraordinaire et il devenu nerveux. Il a envoyé une lettre au trésorier, avec copie pour moi et le CE, demandant des explications des comptes, des contrats conclus avec une entreprise, espagnole, qu’il qualifiait d’incompétente, et affirmant
que cela avait conduit à la défaite de la candidature olympique. Il disait également qu'il avait demandé à plusieurs reprises les comptes et que je ne les lui avais pas donnés. Tout des mensonges et d'ailleurs, ce n’était pas à lui de demander des comptes, puisqu’il était le secrétaire général. Puis, il a envoyé une copie de cette lettre à toutes les fédérations nationales membres de la WKC. Le lendemain, je l’ai renvoyé. » Logiquement, puisqu’il y avait une telle perte de confiance entre les deux et qu’il était ton secrétaire général. « Oui, logiquement, mais ayant mes doutes parce que c'était une démarche très violente. Je crois que c'était la seule chose que je pouvais faire et, devant toute autre option, ce que j'aurais fait, c'est m'aller avant. Il a résisté, il a dit que je n'avais pas l’autorité pour le faire… Les statuts disent que le président élu propose au CE les postes de secrétaire général pour que ce der nier les approuve et ils lui donnent également le pouvoir de les révoquer à tout moment. Il y a aussi une disposition qui permet au président, en cas d'urgence, de prendre des décisions attribuées au CE, à condition que la réunion suivante du CE les ratifie. Il n’y avait pas plus urgent que cela ! Il a interjeté en appel à la Cour d'arbitrage de Lausanne
demandant des mesures provisoires qui paralysent la décision jusqu'à une semaine plus tard, lorsque le tribunal déciderait. Ils les lui donnèrent sans même demander de renseignements, d’explications, d’informations à nos avocats. Il a ensuite déclaré qu'il était toujours secrétaire général et je n'avais pas d'autre remède que de demander un vote par courriel aux membres du CE, ce qui est également prévu dans les statuts. Ce fut fait et ma décision fut ratifiée par 16 voix contre 1. Je n'ai pas voté et j’aurais pu faire, ce qui aurait donné 17 contre 1. Trois autres personnes n'ont pas voté. Par conséquent, il a été renvoyé du secrétariat de la Fédération mondiale. Et de l’Européenne aussi. Car on vota là également avec un résultat de 7 contre 1, car là le Comité exécutif n’est que de 10 personnes. » Il ne reste donc aucune décision en attente à la Cour d'arbitrage de Lausanne ? « Rien, absolument rien. Un dossier a été ouvert et il est suspendu. Il a fait appel et quand l'appel interne sera résolu, on le verra également à la Cour d'Arbitrage du Sport de Lausanne. » Vous êtes vous revus personnellement ? Parce qu’il est aussi triste de penser que vous étiez amis, et cette situation… « Nous nous sommes vus une fois parce qu'il a un poste également à l’Association générale des fédérations
Interview internationales de sports et il est apparu dans les Combat Games voulant représenter le Karaté. Il a été immédiatement expulsé par moi. » Tu es également vice-président de l’Association générale des fédérations internationales de sports… « Oui, mais je suis surtout président de la Fédération mondiale de Karaté à laquelle il n'est pas le bienvenu. Nous n'avons pas reparlé, et il ne m’a pas donné d’explications sur ce qu'il a fait. Que peut-il dire ? George Yerolimpos était aussi un fervent défenseur de la campagne « The K is on the Way » avec un moment important le 7 Octobre 2012, avec la célébration du Jour mondial du Karaté, non ? « Ce fut la meilleure campagne que nous ayons faite. 500 villes de 90 pays participèrent et nous avons dépensé beaucoup moins d'argent que ce qu’on aurait pu utiliser. Il l’appuya. » À Guadalajara (Espagne), la Fédération espagnole a participé avec une belle manifestation publique en présentant, avec lui, la ville comme siège du Mondial de Karaté 2013 juniors et cadets. Pour terminer le sujet Yerolimpos, comment est-il considéré en Grèce, dans son pays ? Parce que je crois qu'il a là aussi des problèmes internes, non ? « Peut-être, mais il contrôle toujours la Fédération, bien que je ne sais pas pour combien de temps. Il a perdu le contrôle des Balkans, qui sont une poignée de pays. Il voulait à partir de là devenir président de la Fédération européenne en faisant pression sur moi… mais il a perdu ce contrôle également. Il est tout à fait seul. » La WKF a maintenant comme secrétaire général par intérim Tony Mendez de Puerto Rico. « En effet, il occupe le poste temporairement, c’est ce qui fut approuvé à Guadalajara 2013, jusqu'à ce qu’on en choisisse un au Congrès de Brême en 2014. Ils modifièrent également un peu les statuts pour alléger le processus, même si c’est de manière cooptée (nominations inter nes que toute organisation peut réaliser de ses propres membres sans dépendre de critères externes). Maintenant, par exemple, à Guadalajara, nous avons coopté une personne comme membre du Comité exécutif, pour qu’elle se familiarise avec la WKF. Il s’agit de Toshihisa Nagura, c’est l'une des options les plus fortes pour le nouveau secrétaire général de la WKF. » Nagura est un grand ami. Je l'ai rencontré il y a quelques années, il est maître au club de Karaté de l'Université Keio à Tokyo. Bien qu’il soit très traditionnel, il aime aussi la compétition et y participe même encore parfois dans l’un ou l’autre tournoi de vétérans. Je pense que c'est quelqu’un de très noble
“… Ce n’était pas à lui (George Yerolimpos) de demander des comptes, puisqu’il était le secrétaire général… Le lendemain, je l’ai renvoyé.” qui va bien faire ce que vous avez à faire. « Je l'ai rencontré en Janvier 2013, quand j'étais à Tokyo. C'est quelqu’un de très éduqué, très instruit, il parle un anglais parfait, a vécu en Amérique, est étroitement liée au Karaté… Il me fit une forte impression même si je n'ai pas eu grande influence sur sa proposition, qu’ils me firent depuis la Fédération asiatique. Tout ce que je voulais, c'était essayer de faire en sorte que le nouveau président soit asiatique, puisque le président de la WKF est européen et l'ancien secrétaire général également. Il n’a pu être élu à Guadalajara car il n’était pas membre du CE, seulement coopté, et que les statuts ne le permettent pas (nous sommes en train de changer, je le répète, certaines choses des statuts). » En outre, un personnage important depuis des années à la Fédération espagnole de Karaté, bien que très influent aussi dans la gestion de la Fédération mondiale, Francisco Alegrete, vient d’assumer le poste, nouvellement créé de directeur général de la WKF. Il soutiendra le président Espinos dans la réalisation de nouveaux projets. « Je connais Francisco Alegrete depuis de nombreuses années. Quelqu'un me l'a présenté alors que j’étais déjà président de la Fédération espagnole. Antonio Torres (président de la Fédération de Madrid) me présenta Emilio Garcia Manrique, secrétaire de la Fédération de Madrid. Lorsque j'ai été élu président de la FEK, j’ai pris les deux. Francisco Alegrete a travaillé au Conseil supérieur des sports. C'est un excellent travailleur. Nous avons été ensemble pendant 12 ans à l'Espagnole, puis il a continué de très bien travailler avec moi à la Mondiale. Il a fait énormément de choses importantes ici. Sans lui, la Fédération mondiale de Karaté serait loin d’être ce qu'elle est aujourd'hui. » Je l'ai rencontré aux alentours de 1987, à l’époque du magazine Karateka, tu te souviens ? « Oui. Bien sûr, je me souviens très bien. » Il était édité par
la FEK et j’y écrivais des articles comme tu le sais. Comment est financée la WKF actuellement ? « Et bien, c'est simple. Nous avons un budget qui est constitué des revenus des adhésions et de la participation aux championnats, de nos fédérations, et d’autres revenus, plus élevés, qui proviennent des sponsors, de l'approbation des équipements sportifs, karategis, tapis, etc., et certains autres revenus. » Quelle est la santé économique de la WKF ? « Elle a une bonne santé économique. Nous avons de bonnes réserves et nous n'avons aucun type de problèmes à cet égard. » Mais… peux-tu donner un montant spécifique de budget annuel ? « Environ 1 million de francs suisses (plus ou moins 810.000 euros). Mais nous ne devons pas donner de l'argent aux fédérations membres, ni rien du genre. Nous l’avons structuré de sorte que les fédérations nationales supportent certaines dépenses et elles ont avec ça également un certain droit à des revenus. Cela nous permet de faire des grands championnats avec des dépenses très limitées à la Fédération mondiale. » Que fait la WKF avec l’argent qu’elle récolte ? « Nous faisons nos cours de développement dans le monde entier. » Raconte-nous quelque chose à ce sujet parce que je crois que ce n’est pas un sujet très connu par les gens en général. « Nous faisons une cinquantaine de cours par an, des sujets comme l'arbitrage, les techniques, nous aidons pour les équipements sportifs, les tatamis… mais surtout nous organisons des cours dans certains pays d’Afrique ou d’Asie… pas en en Europe. Le seul pays d’Europe comparable au plus pauvre du Monde est la Moldavie. Nous avons aussi un programme d’aide aux pays défavorisés pour les Championnats du Monde seniors. Nous aidons certaines associations qui remplissent les critères en payant les billets d'avion pour la participation d'un compétiteur et d’un responsable ainsi que l'hébergement pour une semaine. Le critère que nous utilisons pour ça, est celui d’un revenu annuel harmonisé de 4000 dollars par habitant. Ça semble très peu mais plus de quarante pays sont dans cette situation, trente d'entre eux en Afrique. Grâce à cela, nous avons eu 116 pays participant au Mondial de Paris en 2012. La première fois dans l'histoire où nous avons dépassés les 100. » Et le Mondial juniors 2013 de Guadalajara, où se situe-t-il dans le classement des participations ? « Il est deuxième avec la plus grande participation de pays dans l'histoire, après Paris en 2012. » Et le premier en participants, non ? « Le premier. Bien
Espinos, à droite sur la photo, en 1973 près du prince (à l’époque) Juan Carlos, de Dominique Valera, Adam Czartoryski, Tino Fernandez et d’autres karatékas illustres de l'époque.
sûr chez les juniors et les cadets, le nombre des catégories est plus élevé et bien que la participation soit limitée à un compétiteur par catégorie et par pays… il y a eu beaucoup de participants. À Guadalajara, nous avions près de 1400 compétiteurs. Il y en a toujours plus chez les cadets et les juniors que chez les seniors. Chez les premiers, il y a près de 30 catégories tandis que chez les seniors, il y a 16 catégories avec quelque 850 compétiteurs. Et nous allons augmenter à quatre les catégories aux Mondiaux juniors en 2015. » Combien de membres y a-t-il à la WKF actuellement ? « 188 fédérations membres dont près de 100 qui participent régulièrement à des activités. » À combien la WKF estimet-elle le nombre de karatékas qui existent dans le monde, à l'intérieur et à l'extérieur des fédérations nationales membres du Karaté WKF ? « 119 millions, selon une étude qui a été faite sur la base des associations membres. » Combien au sein des fédérations nationales membres ? « Quelque 10 millions. Il s'agit d'une étude qui transcende les fédérations et les clubs de ces fédérations. Elle est faite en fonction du nombre de pratiquants fédérés, de la population, du pays, à partir desquels on estime les données. » Il s'ensuit que les karatékas affiliés aux fédérations membres de la WKF représentent à peine… « 10% », lâche Espinos. Il est vrai que j'ai des doutes quant à ces données aussi dévastatrices, du fait de mes contacts internationaux dans différentes organisations de types très différents. Je ne crois pas non plus que les caractéristiques de l'étude peuvent permettre une fiabilité extrême. Dans tous les cas, même si les données ne correspondent pas exactement à la réalité, le pourcentage
« On estime qu’il y a 119 millions de pratiquants de Karaté dans le monde, 10 millions d’entre eux font partie de la WFF. » de fédérés semble être assez faible. Aux organisations de styles opérant en dehors du cadre sportif (bien que certaines font les deux, mieux ou moins bien), il faut ajouter depuis 1996 la scission qui produit la nouvelle WKC et que dirigent d’anciens hauts représentants de la Fédération mondiale de Karaté (anciennement appelée WUKO jusqu'en 1993) comme l’Allemand Fritz Wendland, l'Italien Carlo Henke et le Serbe Marco Nicovic… Après cette WKC fut créée, en 2004, la nouvelle WUKO (qui reprend l'ancien nom de l'original) que dirigeront Henke et le Brésilien Oliveira jusqu'en 2008, lorsque le Brésilien créera pour sa part la WUKF. Et de cette estimation des karatékas fédérés et non fédérés que la Fédération mondiale a faite récemment, comment considère-t-on cette donnée à la WKF ? Je veux dire… lui donne-t-on une importance quelconque ? Considère-t-on cela comme quelque chose de normal qui n'a pas plus d'importance ? Comment interprète-t-on cette information ? « Eh bien, dans énormément d’endroits, les gens qui s’affilient sont
seulement ceux qui participent activement aux compétitions. La plupart des gens qui aiment le Karaté entrent dans un club pour pratiquer un certain nombre de jours par semaine. C'est la seule lecture que nous pouvons faire. » Selon les données, il semble qu’il en soit ainsi, mais quoi qu’il en soit, on ne donne pas beaucoup d'importance à la question. Ce n’est pas considéré comme un problème ? On considère cela comme normal ? Je dis cela considérant que vous développez logiquement l’aspect éminemment sportif compétitif. On pourrait dire alors, d’après toi, que les gens qui ne se soucient pas de l'aspect sportif se situent hors de la fédération sportive ? «Oui, parce qu’en outre la législation n’oblige les karatékas des clubs à s'affilier à la Fédération que dans quelques pays. » Je pense que ce commentaire t’honore. Cela semble être plus important pour les fédérations nationales et régionales, probablement parce que les karatékas hors de ces fédérations ne paient pas leurs affiliations et leurs licences et logiquement ça fait mal. Chaque organisation a un type de fonctionnement et l'organisation idéale est celle qui correspond le plus étroitement avec vos idées, avec les idées et le fonctionnement du groupe auquel on appartient… L'organisation est le costume que l'on porte et il doit être le plus en accord avec ce qu'on fait. Je crois sincèrement qu'un excès de perspective sportive compétitive pourrait gâcher les valeurs morales et techniques du Karaté traditionnel. De fait, c’est ce qui est en train de se passer. Honnêtement, je pense que les fédérations sportives, en particulier aux niveaux national et régional, sont obsédées par l’idée d'être contre les
Interview groupes qui fonctionnent en dehors d’elles, alors qu'elles devraient se demander pourquoi. Ces groupes préfèrent être en dehors et ils le sont, dans de nombreux cas, sans complexes et sûrs de savoir où et pourquoi ils se trouvent là, agissant en accord avec leurs idées. Je pense que si on parlait, on trouverait des points de rencontre. Que peut-on faire pour que ces groupes aient envie d’être à l'intérieur et non à l'extérieur ? Ce sont généralement des questions de grades de ceinture noire, beaucoup de gens pensent que cela devrait être géré par les associations du style… car il s’agit d’une question qui appartient à l'aspect martial et non à l’aspect sportif du Karaté. Je me réfère toujours, bien sûr, aux organisations qui, légalement constituées, sont soutenues par de prestigieuses organisations internationales, ou par de grands maîtres, ou par des années à faire leurs preuves… Concevons des systèmes pour arriver à des accords avec ces groupes importants ou vétérans, au lieu de lutter contre eux. « Je ne peux pas être en désaccord avec toi », admet Espinos. Je pense que nous devrions avoir de la tolérance, du respect, de la reconnaissance, de la générosité… et pas le contraire. Peutêtre les fédérations sportives devraient faire d'autres activités techniques liées à l'histoire et à la philosophie du Karaté, des conférences, des publications techniques (sujets parallèles, mémoires, etc.). Les photos que nous avons montées, par exemple, pendant les Championnats du Monde à Guadalajara ont beaucoup plu et ont fourni une reconnaissance de l'histoire, des pionniers… « Cette exposition fut très belle, magnifique, incroyable », commente le président de la WKF. Ce fut un attrait
« Certains groupes soutiennent que le COI n’en a reconnu qu’un kartéka sur quatre et que 75% des karatékas, étant en dehors de la WKF, n’auraient pas accès aux Jeux olympiques… sous-entendu qu’ils sont tous dans un autre même groupe ! » supplémentaire qui permit de minimiser un peu cette déconnexion entre les deux facettes du Karaté. En ce qui concer ne des pays importants dans le monde, et en Karaté, comme les États-Unis, le Japon, le Brésil, la Chine, l'Iran… cette faible proportion d’affiliés aux fédérations nationales membres de la WKF varie-t-elle ou est-elle similaire ? « Aux États-Unis, elle est plus faible. Elle est plus faible que partout ailleurs, je pense ! En Iran cependant, elle est plus élevée, au Japon elle est plus
élevée, en Indonésie elle l’est beaucoup plus, ils ont énormément de gens, en France aussi ». Et en Espagne ? « En Espagne, moins, je pense qu'il y a beaucoup plus de gens pratiquant le Karaté que de gens qui sont à la Fédération, beaucoup plus ». Mais pas dans ce pourcentage, non ? « Non. Pas dans ce pourcentage. Je pense qu’en Espagne, on doit avoir de l'ordre de 30% d’affiliés. Pas plus, je crois. Je pense qu’un pratiquant sur 3 ou sur 4 est affilié. Pas plus. Bien sûr, vu de l'extérieur. Du point de vue d’autres organisations, ils considèrent que la WKF ne représente qu’un karatéka sur quatre dans le Monde, et que donc, eux, ont les 75% restant. C'est la conclusion qu’ils tirent et ce n'est pas comme ça ». En effet, pour être juste, je dois dire que ces 75% de karatékas qui sont hors des fédérations sportives nationales sont dans différents petits groupes et ne sont pas unis en un seul, comme parfois semblent le prétendre certains face au Comité inter national olympique, etc. « Bien sûr. Certains de ces groupes soutiennent que le COI n’en a reconnu qu’un sur quatre et que 75% des karatékas, étant en dehors de la WKF, n’auraient pas accès aux Jeux olympiques… sous-entendu qu’ils sont tous dans un autre même groupe ! » Mais, c'est faux. « Oui, mais c'est ce que disent certains. » En fait, cela change peu le vrai problème (cela ne changerait, quoi qu’il en soit, que l'approche de certaines de ces organisations). Et au Japon, malgré le thème des styles, etc., il semble qu'il y ait beaucoup de membres, non ? « Eh bien, selon les données, il semble y avoir environ un million d’affiliés à la Fédération. » La Fédération japonaise a également été pendant des années sur le point de sortir de la WKF du fait
Gauche : Antonio Espinos salue Salvador Herraiz en 1988. Centre : Avec Jacques Delcourt au Mondial de Grenade en 1992. Droite : Avec le maire Juan Manuel Pérez très ému, quand l’Espagne remporta le titre mondial par équipe en 1992.
de certains problèmes mais… nous verrons cela plus tard. En fait, il est relativement habituel que, dans certains pays, l'organisation affiliée à la WKF n'ait pas toujours été le même. En Angleterre, par exemple, il y a eu assez bien de mouvements à cet égard, et il y a même eu des organisations créées délibérément pour ça. Il y a une question importante sur le Comité exécutif de la WKF. On dit dans certains groupes, que ses membres, ou certains d'entre eux, sont de pays peu importants dans le Karaté, peu représentatifs, et que toi, en tant que président, simplement en les contentant dans leurs fonctions avec des voyages payés, les hôtels, etc., tu pourrais t’assurer leur voix dans toutes tes décisions. Je ne les connais pas tous et j'ai vu qu’il pourrait y avoir de tout. Que peux-tu dire à ce sujet ? « Parmi les membres du CE 16 sont élus, 5 correspondent aux fédérations continentales, un actuellement coopté, et le président. Plus de 20 membres. Les élus vont par continents. Les Européens ont la Finlande, la Norvège, la Turquie, la Grèce, la GrandeBretagne, la France et l'Espagne, c'est moi. Je ne sais pas s’ils sont importants. Je ne sais pas s’ils sont petits ou grands mais il y a de tout. En ce qui concer ne l’Afrique, il y a l'Algérie, qui est un pays très important en Karaté, le Congo, le Sénégal et la Tunisie. Quels sont les
« Cela empêche, par exemple, que n’arrive quelqu’un de l’extérieur avec 20 millions, prenne 40 pays d'Afrique, leur donnent de l'argent et que ceux-ci votent pour lui et qu’il gagne. » autres pays importants en Karaté ? L’Égypte, par exemple, mais elle n'a jamais déposé sa la candidature et change de président tous les deux ans, elle n'a donc pas de stabilité. L’Afrique du Sud est un autre pays important, mais c’est presque la même chose. En Amérique, sont représentés les États-Unis, l'Argentine, Porto Rico, Curaçao et le Venezuela. Je ne sais pas s’ils sont importants ou non, mais… » Certains critiquent également la représentante du Venezuela, Carmen Diaz, mère du
champion Antonio Diaz, qui n’est pas karatéka et ne serait donc peut-être pas une représentante moralement légitime, politisant à outrance la WKF. « Je ne sais pas s’il est important d’être karatéka ou pas, mais ce qui n’est pas bien, c'est que pour certaines choses c’est important et pour d’autres ça ne l’est pas. C'est comme avoir un arbitre de Karaté qui est karatéka et un arbitre de football qui ne l’est pas. » Je suis totalement d'accord avec toi sur ce point. La politique, même sportive, est la politique. Et je crois que l'exemple de l'arbitrage est très bon, bien que là, je pense aussi que les arbitres de Karaté sont également mieux préparés pour arbitrer étant également karatékas, et que c’est une garantie supplémentaire de leur bon travail, que je défends habituellement. « Je ne pense pas que l’on doive disqualifier quiconque pour ce genre de chose. Tout comme on ne pourrait pas non plus me disqualifier pour ne pas être toujours un karatéka en activité, pour être ingénieur civil et avoir exercé ma profession. On ne peut disqualifier à la légère car en fin de compte, si nous exigeons que vous soyez un pays important, que vous soyez karatéka, que vous soyez… ce que l’on veut alors que c’est que le taureau vous attrape. Carmen Diaz est là et, bon, c’est comme ça. Ensuite, il y a le président de Curaçao, qui a aussi été pendant vingt ans le président des Jeux panaméricains, depuis 1993, élu,
Interview battant George Anderson, des ÉtatsUnis, qui prit sa retraite finalement. » Tu te réfères à William Millerson ? « Oui, Millerson. » Je le connais car c'est un 8ème Dan de mon école, Wado Ryu. « Eh bien Millerson était, jusqu'au mois de mai de l'an dernier, aux Jeux panaméricains, quand il fut remplacé par l'Argentine. Je ne sais pas si ce que je te dis c’est important ou pas, mais c’est là. Le Brésil pourrait aussi être représenté et il ne l’est pas actuellement, mais il le fut jusqu'à s’être retiré, de son propre gré, il y 4 ans, c’était Oliveira. En Asie, il y a les Émirats, la Chine, le Japon, Taipei. Et celui de Taipe est président de la Fédération asiatique. En Océanie, il y a l’Australie et Fidji, qui est présidente de la Fédération continentale. » Je suppose qu’avec 180 pays membres, il est difficile de choisir une vingtaine de représentants. Vous ne pouvez pas avoir un comité exécutif de 50 personnes ! « Non, bien sûr. Mais je veux dire qu'il y a des représentants de beaucoup de pays et que les gens votent pour eux. Ceux qui disent ce qu'ils disent, c'est qu'ils n'ont pas lu la liste. Il est vrai que le Mexique n’est pas là aujourd’hui, mais il s’y trouva de nombreuses années. J'espère être qu’il y aura bientôt l’Allemagne, parce que son président, qui le fut de 1993 jusqu'à l'an der nier, n’a jamais présenté sa candidature parce qu'il n'a pas voulu ou parce que ça ne l’a pas intéressé pour des raisons particulières… Mais maintenant,
il y a un nouveau président et il veut faire partie du CE et j'espère qu’il en sera ainsi après le Congrès de Brême 2014. » Comment se fait-il que certains pays qui appartiennent en fait à d’autres, puissent participer aux championnats séparément ? Le Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles, Écosse, Irlande, îles Vierges britanniques), les Pays-Bas (avec Curaçao, Aruba, SaintMartin), la Chine (avec Macao, Hong Kong, Taipei), la France (Guadeloupe, Guyane française, Martinique)… « La Grande-Bretagne, par exemple, a un accord spécial et peut être au Congrès WKF avec un vote, mais ensuite, elle a quatre équipes et paye son affiliation séparément. Cela arrive aussi dans d'autres sports et à la Fédération mondiale depuis des années, et ce n’est pas un mal. » C’est la même chose pour d'autres, comme la France, la Chine, etc. ? « Tous les cas ne sont pas les mêmes. Cela se passe pour la France avec les colonies d’Océanie, mais elles peuvent participer au championnat d’Océanie mais pas aux Mondiaux. C’est la même chose pour l'Asie avec Macao, qui est reconnu par les comités olympiques asiatiques. » Tous ces cas semblables ont la reconnaissance de leurs comités olympiques respectifs ? « Il y a beaucoup de cas. Hong Kong a le même statut que Macao. C’est la Chine. Mais son Comité olympique est reconnue par le Comité olympique inter national et Macao n'est pas
Pendant les Championnats du monde 2008 à Tokyo.
reconnu par le COI, juste par l’asiatique, l'OCA. J'étais à la réunion du Comité olympique asiatique en movembre 2012 et Macao était là, en tant que membre à part entière, mais il n’a pas la reconnaissance du Comité olympique inter national. » Une embrouille, de toute manière, mais il semble évident qu'il y aurait une base pour que la Fédération mondiale de Karaté reconnaisse ces pays séparément. « Oui. Un autre cas est celui de Curaçao, dont, jusqu'à il y a un an et demi, le Comité olympique était reconnu par l'International, et plus maintenant. » Et, n'était-ce pas justement William Millerson, viceprésident de la WKF, le président du Comité olympique de Curaçao ? « Oui, bien sûr, et il l’est toujours, et ayant un Comité olympique, mais qui n'est plus reconnu par l'International. Cependant Aruba, qui est encore plus petit que Curaçao, a un Comité olympique reconnu par le COI, et a un membre qui est un membre du COI, et a un secrétaire qui est également membre du COI. » !!??!! Cela dit, si les politiques sportives de la Fédération mondiale de Karaté ont leurs curieuses complications, ne parlons pas au niveau du Comité international olympique, où logiquement tout est beaucoup plus… étrange et même incompréhensible parfois. « En ce moment, il y a beaucoup de femmes qui, parce que ce sont des femmes… ont certains droits. Il y a des cas où, parce que ce sont des femmes, elles
ont moins de droits que les hommes, arrivées à un certain niveau, mais quand vous passez ce niveau, vous avez plus de droits. Il y a une ligne divisoire très éthérée, et si vous la passez… Dans le Comité olympique inter national, être une femme aujourd'hui est un plus. Il y a des femmes qui, si elles n’avaient pas été femmes, ne seraient pas membres du COI. On cherche l'équilibre et c’est ce qui se passe. C’est une discrimination à l’égard de certains hommes qui ont plus de mérites et ne sont pas membres du COI. C'est la vie. » Je suis d'accord. Il y a des cas et des groupes où la recherche de la parité a fait monter des femmes plutôt que des hommes ou bien leur a permis d’atteindre des postes ou des rangs qui peut-être ne leur correspondent pas en termes de valeur, d’ancienneté… Pour atteindre certains rangs ou certains postes, il faut les années d'expérience qu’il faut, et si les femmes se sont incorporées au travail dans ce domaine beaucoup plus tard que les hommes, comment la parité sera-t-elle juste ? Il ne peut y avoir de femmes général, ni 10ème Dan, pour citer un exemple, si historiquement, et quelles que soient les raisons, justes ou non, elles n’ont pas développé leurs activités le nombre d'années suffisant. Mais… ne nous dispersons pas. Il y a un cas, celui de Gunnar Nordahl, de Norvège, dont on a critiqué qu’il soit membre du CE de la WKF alors qu’il vit hors de son pays, concrètement aux ÉtatsUnis. Nordahl a été nommé, en 2005, premier vice-président de la Fédération européenne de Karaté. « Nordahl vit aux États-Unis, mais il est en contact intime avec la Fédération norvégienne et le Karaté nordique. Si je devais ordonner les membres du CE en fonction de ce qu’ils représentent pour la WKF ou pour moi, Nordahl serait l'un des premiers. Il est très professionnel et il connaît le Karaté en profondeur. Il a été d'un grand soutien pendant longtemps. Il est vrai qu’il vit aux États-Unis depuis de nombreuses années, mais il est pleinement informé de tout. Il a une grande valeur. Il est ingénieur et a beaucoup d’expérience. C’est un grand atout. Il a aussi de très bonnes relations avec la Fédération du Canada et des États-Unis. J’aimerais avoir beaucoup de gens comme lui. Le Comité exécutif a toujours cherché un équilibre entre les présidents siégeant membres des fédérations nationales et ceux qui ne sont pas. Il s'agit d'un équilibre dynamique. En 4 ans, il y a beaucoup de changements et je veux des gens qui soient bien vus quand ils sont présidents et aussi quand ils ne sont pas. Il y a des gens qui sont présidents quand ils sont élus mais qui ensuite cessent de l’être… et quand ils cessent de l'être, ils ne sont plus toujours bien vus dans les fédérations.
« Nos normes disent que les hôtels ne doivent pas être des hôtels de luxe, ça doit être des 4 étoiles, pas des 5. » C'est quelque chose par rapport auquel je suis très prudent et j’essayer de maintenir un équilibre. » Y a t-il beaucoup de mouvements d’entrée et de sortie ? « Oui. Beaucoup. On ne dirait pas, parce qu’on vit au jour le jour, mais si tu voyais des photos ou des données d’il y a quatre ans, tu verrais les changements et ils sont généralement nombreux. » Que dirais-tu à ceux qui pensent que tu peux éliminer ceux qui ont atteint les quatre ans dans le CE et qui pourraient mettre en danger ton poste ? Parce que, pour se présenter à président de la WKF, il faut avoir un minimum de quatre ans en tant que membre du CE, n'est-ce pas ? « Oui, c’est comme ça. On ne peut se présenter au porte de président que si on a été présent au moins 4 ans au Comité exécutif au cours des trois derniers mandats, autrement dit des 12 dernières années. Et sans nous être mis d’accord, c’était déjà ce que faisait la Fédération asiatique, et tout le monde a accepté. Ça a toujours été comme ça. » Il ne s'agit pas d'une norme récente ? Il en fut toujours ainsi ? « Toujours. Et avant, quand je suis entré, ils demandaient même d’être 4ème dan. J’ai supprimé cette règle parce qu’elle n’avait pas de sens, bien que certains la défendait. Pour être éligible, il faut être familiarisé avec le sujet et en effet, il faut avoir été au moins quatre ans au CE. » On pourrait alors de penser qu’en effet, tu peux éliminer ceux qui pourraient se présenter pour occuper ton poste ? « Oui. Évidemment. Pouvoir, on pourrait. Ça a toujours été comme ça et ça n’a jamais été posé de cette façon. Quoi qu'il en soit, si on veut chercher la petite bête… Ceux qui critiquent ces choses n'ont pas bien lu les statuts, car il y a une chose pour laquelle je n'ai pas été critiqué, pas encore, et ils pourraient le faire. Pour voter au Congrès, il faut avoir eu une activité sportive à la WKF l'année antérieure et l'année en question. Il y a sûrement des gens qui pensent que ce n’est pas bien que les pays qui n'ont pas eu d'activité sportive n’aient pas le droit de voter, mais… cela empêche, par exemple, que n’arrive quelqu’un de
l’extérieur avec 20 millions, prenne 40 pays d'Afrique, leur donnent de l'argent et que ceux-ci votent pour lui et qu’il gagne. Ça me paraît bien. L'idée a été changée en 2006 quand il y eut de grands changements dans les statuts. J’ai emprunté cela à la législation espagnole, quand j'étais président de la Fédération espagnole. Cela me semble logique. On évite ainsi des masses de gens qui n'ont rien à voir avec le fonctionnement de la Fédération. Les fédérations doivent être gérées par ceux qui sont à l'intérieur et y travaillent, pas par ceux qui pourraient venir en masse avec des raisons… inconfessables. Dans d'autres domaines, c’est déjà arrivé. Les normes s’instaurent quand les choses arrivent. » Cela me semble correct, car il y a des fédérations membres de la WKF de plus de 180 pays, mais seule une centaine environ participent aux compétitions. Je considère qu’il est logique que les autres n’aient pas le droit d'influencer. La WKF en demande-t-elle trop pour organiser son propre Championnat du Monde de manière très claire ? « On dit que nous avons demandé de grandes quantités d'argent pour organiser un Championnat du Monde WKF, et une caution… Tout dépend de la façon dont on considère les choses. Je pense que nous demandons très peu et que nous donnons beaucoup. Nous avons demandé 30.000 francs suisses en billets d'avion pour le comité organisateur, certains membres des commissions, certains du Comité exécutif (peu), et quelques nuitées, 240 pour le Juniors et 280 pour le Seniors. Le reste est payé par la WKF. Nous demandons une caution de 40.000 francs que nous augmenterons un peu probablement prochainement. Écoute Salvador, récemment au cours d’un gala sportif où étaient présents certains présidents d'Amérique du Sud – comme ils vont organiser là-bas les Jeux panaméricains de 2019 –, celui du Pérou m’interrogea à propos de la possibilité de faire là-bas le Mondial de Karaté Juniors. Quand je lui ai dit ce que nous demandions et ce que nous donnions, il a trouvé cela trop bon marché ! Et je lui ai expliqué qu’il y avait les droits d’image chez le Seniors, que nous produisions la télévision, le signal international, que nous avions distribués les espaces publicitaires… Cela lui sembla extrêmement bon marché ! J'ai eu l'impression que j’aurais dû lui en demander plus pour qu’il me considère ! Certains pensent que nous demandons pour être dans le luxe. Depuis que je suis là, l'hôtel officiel, le QG (Quartier général), par exemple, doit être un hôtel pour tout le monde. Nos normes disent que les hôtels ne doivent pas être des hôtels de luxe, ça doit être des 4 étoiles, pas des
5. Ça doit être de bons hôtels, avec de bonnes salles pour pouvoir faire le cours d’arbitrage, le Congrès, que les salles permettent l'enregistrement des délégations, les réunions… mais rien de plus. Ensuite, pour les Championnats d'Europe, c’est pareil, mais tout beaucoup plus modérée, aussi bien la caution demandée, qui descend à 6000, que le nombre de chambres qui est réduit à moins de la moitié. » Il est bon que l’on connaisse ces informations, parce que parfois on peut penser des choses qui ne sont pas. « Oui, mais je pense que certains critiquent non pas par manque d'informations mais en étant mal intentionné. Je ne sais pas pourquoi ils ne s’ajustent pas à l’information si elle existe. » Parce que tout le monde ne conserve de l'information que ce qui sert ses desseins. Chacun prend ce qu’il veut prendre. Si on connaît de quelqu’un quatre bonnes choses et deux mauvaises et qu’on souhaite le critiquer, on ne se souviendra que des deux mauvaises. « Je donne les données, l'information, que tout le monde pense ensuite que 30.000 francs suisses pour les billets d'avion, c’est scandaleux, c’est du vol… Ça m’est égal. Que chacun tire ses conclusions. Si 240 nuits dans le QG, c’est du vol… Ce sera du vol. Que chacun décide. Mais ce sont des informations. » De toute manière, nous ne devons pas oublier que c’est de la haute politique sportive. Pour nous qui sommes dans un Karaté traditionnel dans lequel seul nous importe (à quelques exceptions près) le jour après jour dans l’intimité du dojo, tout cela est perçu de très loin. En ce qui me concer ne, à l'exception du Mondial de la WKF dans ma ville, Guadalajara, toute ce petit monde me semble bien loin de ma manière de vivre le Karaté, mais je comprends qu’au niveau de la haute compétition, de la haute politique sportive… on fonctionne ainsi. C'est comme parler différentes langues. En raison du Mondial de la WKF dans ma ville en 2013, j'ai réalisé combien tout cela était un mouvement qui affectait financièrement tout le monde, toutes les parties. Ceux qui organisent, ceux qui ont mis de l'argent… Pas d'objection. Autre chose est, comme je l’ai dit, que certaines personnes se soucient très peu de tout ce mouvement pour comprendre la pratique du Karaté étrangère à eux. Antonio, comment as-tu concilié ton travail dans une grande entreprise de construction, avec tes En haut et au centre : Espinos lors de l'ouverture du Mondial de Paris, 2012. En-dessous : Pendant le Congrès WKF préalable.
responsabilités à la WKF et ta famille ? Parce que tu as quatre enfants, n’est-ce pas ? « Quatre enfants. Deux filles dont l’une avec deux petits-enfants et l’autre avec un. 35 ans l’une et 33 l'autre. Et deux autres fils, âgés de 27 et 23 ans, qui vivent encore avec moi. Comme tu le sais, je suis ingénieur civil et j'ai continué de travailler comme tel jusque l’an dernier, quand j'ai pris sa retraite. » Comment as-tu concilié ton travail et les voyages continuels pour la WKF ? « Et bien, en faisant moins de voyages que depuis que je suis à la retraite. Et avec beaucoup de travail et de dévouement. Ce fut très dur. J'ai terminé mes études en 1973 et j’ai travaillé depuis, 39 ans sans manquer un seul jour, à temps plein. Ils ne m’ont pas laissé prendre ma retraite avant. » Pourquoi ? « Ça ne les intéressait pas. J'ai géré la filiale de Madrid dans l'entreprise, mais j’ai passé ensuite de très nombreuses années à la filiale inter nationale, et peu de gens pouvaient réaliser ce travail avec une telle expérience… Ils ne m’ont donc pas laissé partir avant les 65 ans. Et ils auraient voulu que je continue ! Mais non. » Tu n'as jamais eu un salaire en tant que tel à la Fédération mondiale de Karaté, n’est-ce pas ? « Non. Jamais. » Nous allons maintenant revenir en arrière, à tes débuts dans le Karaté, comme pratiquant. Quels sont tes premiers souvenirs de Karaté ? « Nous devons remonter à 1969. J'ai commencé avec les Coréens. D'abord
« Oui, mais je pense que certains critiquent non pas par manque d'informations mais en étant mal intentionné. Je ne sais pas pourquoi ils ne s’ajustent pas à l’information si elle existe. » avec Kim au gymnase Samuraï de la rue Juan Bravo. Après Kim a quitté le Samouraï et s’est associé avec un autre Coréen, Cho, et ils ont formé le gymnase Kimicho. On appelait alors ce qu’ils faisaient du Karaté coréen. Nous faisions de la compétition à Madrid, avec les élèves de Yamashita, Ishimi et d'autres Japonais. » Comment fut ton premier contact avec Antonio Oliva, avec qui tu as eu ensuite beaucoup de relations ? « Oliva était avec Cho. J’ai fait sa connaissance pour la première fois au gymnase Kimicho. On était en 1969 ou 1970. Ensuite, ces deux Coréens se
séparèrent et arriva un frère de Cho nommé Shik et ils formèrent le Shikicho ». Dans l'exposition historique que j’ai montée au cours du Mondial de Karaté à Guadalajara, j’ai mis une photo de toi dans une sortie internationale. « Oui. C’est la photo de la première sortie internationale que nous avons faite avec le propriétaire du Samouraï, qui était Fer nando Franco de Sarabia, directeur du Département de Karaté à la Fédération espagnole de Judo. Lors de cette première participation internationale nous sommes allés à Paris pour concourir au stade Pierre de Coubertin en 1971. Il y avait trois compétiteurs, Antonio Oliva, Jésus Pasteur, architecte, et moi. Trois. C’est curieux, je me suis rendu au Coubertin en tant que compétiteur, puis en tant que président de la Fédération espagnole, de l'Européenne et de la Mondiale. » Et tu as commencé à avoir plus de relations avec Antonio Oliva ? « Oui. En 1973, je suis allé avec Oliva à son gymnase qu’il ouvrit rue Bravo Murillo. » Et où se rendait Dominique Valera de temps en temps parce qu'ils étaient associés… « En effet. Dominique Valera, qui avait également été notre entraîneur à l'équipe nationale. J'ai terminé mes études d’ingénieur en 1973 et je suis allé travailler ailleurs. J'ai fait l’une ou l’autre incursion de plus dans le Karaté, mais je ne pouvais plus m'entraîner, et en 1974… je l’ai laissé. » Définitivement ? « Non, parce que j’ai donné des cours à Cullera, tout en travaillant dans
Interview l'autoroute de la Méditerranée que nous étions en train de construire. J'ai travaillé sur la partie sud, de Valence à Gandia, et puis j'ai aussi été vivre à Benicassim à partir de 1978. J'ai donné quelques cours de Karaté dans un gymnase de Castellon, deux jours par semaine. Ils m'ont donné 60% des revenus pour mes cours et avec ça, je gagnais plus que le salaire de mon travail. Ils m’offrirent plus de cours, mais je n’ai pas voulu. Je faisais cela parce que ça me plaisait et je ne voulais pas en devenir esclave. » J’imagine que tu le faisais déjà sous le nom de Karaté et plus de Karaté coréen. « Oui. C'était du Karaté, Shotokan. Comme j’avais été avec Antonio Oliva… c'était du Karaté. De là, j’allais à Madrid pour suivre les cours de moniteur et d’entraîneur régional qui se faisaient à l'école industrielle, place San Juan de la Cruz. J'ai eu ma ceinture noire en 1973. » Et quand as-tu finalement définitivement quitté le Karaté alors ? « En 1978, quand j'ai commencé à travailler à Madrid, j'ai commencé à être trop occupé et maintenant… rien. Je pratiquais de temps à autre avec Oliva mais… j’avais beaucoup de mal. » Et comment as-tu été repêché en 1984 pour ta candidature à la présidence de la Fédération espagnole de Karaté ? « Il a fallu attendre plusieurs années, de 1978 à 1984, et un jour, avant l'été 1984, Oliva Antonio et Pepe Perez sont venus me voir. Ce dernier était aussi un peu loin de tout ça mais… il est
venu. Ils étaient assez contrariés par les actions de Celestino Fernández, alors président FEK. Je n’en connais pas la raison, parce que j'étais alors vraiment loin de tout ça. Ils se mirent à m'encourager à me présenter. Ils ont beaucoup insisté. Un jour, ils vinrent avec Antonio Torres, Matias Romo et Enrique Guerra. Il ne manquait que quelques mois pour l’élection du président. Ils me parlèrent d'une réunion qui se tiendrait à Alicante un mois plus tard. Ils m’encouragèrent à y aller pour que je me fasse une idée. Les jours passèrent et j’avais oublié le sujet et je pensais qu'ils avaient aussi oublié mais, quelques jours avant, en août, ils m'appelèrent et me dirent : “Hé, tu n’aurais pas oublié la réunion ?” J’ai dû y aller, presque forcé. Comment devaient être candidats ! » Et en quoi consista la réunion ? « Il y avait là-bas une vingtaine de personne, toutes à fond dans les affaires fédératives, et moi qui n’avais aucune idée de rien. Ils me demandèrent… “Quels sont vos projets ?” Et je leur ai répondu… “Moi, absolument aucun.” Ça a dû leur plaire. Je crois que tout ce que j’aurais pu leur dire leur aurait plu. Il était devenu impossible d’arrêter cela. Ils me convainquirent. Je n’ai fait aucune campagne. J’ai juste été un jour à Valladolid, avec Matias Romo et Enrique Guerra. Rien de plus. » Puis arriva le jour de l’élection, où d'ailleurs je me trouvais en tant que membre de la plénière de la Fédération
Gauche : Antonio Espinos visite les dirigeants de la Fédération japonaise de Karaté à Tokyo en Janvier 2013. Droite : Giuseppe Pellicone, membre honoraire du Comité exécutif WKF et Antonio Espinos, avec le K de la campagne « The K is on the way ».
espagnole, avec un droit de vote, que j’ai exercé. Que retiens-tu de ce jour historique ? « De ceux qui votaient, je ne connaissais pratiquement personne. Certains assis à côté de moi firent même quelques commentaires désagréables sur moi. » Mais savaientils que c'était toi qui étais à côté d’eux ? « Bien sûr, qu’ils le savaient. C’est pour ça qu’ils l’ont fait, pour que je les entende. J’en ai pris un coup. Qu’avaisje donc fait pour ça ! Je ne voulais pas être là, dans une élection impossible à gagner et en plus de ça… Eh bien… j’ai gagné par 53 voix sur 58. Je ne pouvais pas le croire. J’ai pensé : “Et qu’est-ce que je fais maintenant !” Je suis d'abord allé au siège de la Fédération, rue Martinez Campos, étant son président. » Et comment furent ces débuts ? « Très difficiles parce que j'ai rencontré deux problèmes extrêmement graves que je suis entré. Tino Fernandez avait déjà touché la totalité de la subvention de 1984 et l’avait entièrement dépensé. Quelques semaines plus tard, nous devions aller au Championnat du Monde de Maastricht et nous n'avions pas d'argent. Finalement, ils nous prêtèrent ou nous avancèrent de l’argent à l’agence de voyage et nous avons pu y aller. Et il y avait un autre gros problème avec la Fédération catalane, à qui on avait attribué les Championnats d'Europe Juniors de février 1985. Les Catalans étaient de Celestino et avaient voté contre moi.
Ils étaient contre moi parce que j’étais d’un autre style et pour d’autres raisons. Ils avaient organisé des examens de ceinture noire pour leur propre compte. J'ai essayé d’empêcher ça, mais ils le firent de toute manière. Puis j'ai voulu leur enlever le Championnat d'Europe. J’ai envoyé Adan Czartoryski me faire un rapport pour pouvoir leur supprimer le tournoi sur cette base. Comme j’étais naïf ! Adan est revenu en me disant qu'ils avaient tout très bien organisé, mais il a quand même été supprimé. Finalement, il eut lieu à Madrid, au Palais des Sports, avec ses hauts et ses bas, mais… le fait est qu’une guerre commença. Il se forma une Coordinatrice en Catalogne qui, en vérité, fonctionna très bien pendant longtemps, mais il y eu beaucoup d’histoires. » Oui, je me souviens. Tu fus « très aimé » là-bas pendant un certain temps… Je me souviens avoir vu des pancartes sur toi, dans un championnat à Barcelone, très peu tendres. « Je ne sais plus comment tout cela fut résolu. » Et Josep Bosch était déjà là ? Il est aujourd'hui toujours là. « À cette époque, c’était Casanova qui présidait, ce qu'il a fait jusqu'en 1986, et Bosch est président depuis. Il fait un peu… ce qu’il veut, à sa façon. » Ensuite les problèmes, qui ne cessent jamais, se centrèrent sur les maîtres japonais en Espagne, qui avaient jusquelà bénéficié d'un grand pouvoir dans le Karaté, logiquement, mais toi, en tant que nouveau président FEK, tu les as progressivement réduits. « En 1984, il y avait des Japonais, comme Yasunari Ishimi… très puissant. On pourrait presque dire qu'il aurait pu installer et éliminer le président. En 1988, ce n’était plus comme ça, et aujourd'hui, ce n’est presque rien, tu le sais, les choses ont beaucoup changé. En 1988, il y eut un moment clé. Cela me valu certains désaccords avec Antonio Torres, à propos d’Ishimi. Ça représenta un tour nant en ce qui concerne l’influence des Japonais dans le Karaté en Espagne. Ce fut fini. Il me semblait que ce n’était plus pertinent. Avec tout mon respect, mais c'était une chose à changer, c’était quelque chose qui avait été accepté,
« Je ne voulais pas être là, dans une élection impossible à gagner et en plus de ça… Eh bien… j’ai gagné par 53 voix sur 58. Je ne pouvais pas le croire. » mais… qui ne convenait plus. Et je le respecte beaucoup, je suis allé, il y a deux trois ans, à l'hommage qu’on lui a rendu. » Oui, des moments très délicats pour lui personnellement. « Oui. Je reconnais ce que les Japonais ont fait pour le Karaté, mais ils ne pouvaient pas influencer dans des questions qui, je crois, ne leur correspondaient pas… Ils ne voulaient pas perdre ce pouvoir. Ils ont été forcés. Maintenant, je pense qu'ils sont à leur place et que c'est bon pour le Karaté, pour son universalisation. Et là, je crois que j'ai joué un rôle. Le Karaté a un air différente de celui qu’il aurait. » Je suis d'accord avec toi parce que la fédération est sportive (si s’agissait de Karaté traditionnel, ce serait autre chose). Là où je ne suis pas aussi d'accord c'est dans l'oubli dans lequel sont tombés des personnages importants de l'histoire du Karaté en Espagne (Tino Fer nandez, Adam Czartoryski, etc.). L'histoire est l'histoire. Comment fut l’étape de Faustino Soria à la tête de la Fédération espagnole et l’Ibéro-américaine ? « Elle ne fut pas très agréable quant à mes relations avec la FEK parce que je crois que Faustino n'a jamais été capable de se libérer de mon ombre. Je n'ai jamais voulu imposer un candidat après ma présidence, mais c’est moi qui ai suggéré que ce soit Faustino. J'ai pensé à lui en 1996.
J'hésitais au début aussi avec Enrique Guerra, mais finalement, comme Faustino vivait à Madrid et avait été huit ans avec moi, dans mon équipe, en tant que directeur du Tribunal nationale des grades, j’ai pensé qu’il était la personne qui convenait. Je ne sais pas si je me suis trompé ou pas. On ne sait jamais dans ces cas-là, ce qui se serait passé avec un autre, mais finalement les choses n'allèrent pas comme je l’avais pensé. Je pense qu'il était au-dessus de ses forces d'être influencé par moi. Il n'a pas été capable d'être le président qu’il aurait dû avoir été, un président qui appuie le président de la WKF parce qu’il est espagnol… Il y avait en lui une sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde qui l’en empêcha toujours. Il ne m'a jamais pardonné des choses qui, en réalité, étaient dues à sa propre incapacité. » D’où venait son insécurité ou cette tension avec toi ? « Nous avons un jour été ensemble à Andorre et, au retour, il m'a demandé ce que je pensais du fait qu’il se présente comme membre du Comité exécutif de la WKF. Ce n’était, de toute évidence, pas la bonne question. Quand une question n’a qu’une seule réponse possible, c’est une mauvaise question. Je lui ai dit que cela me paraissait bien. Que pouvais-je dire ? Si je lui réponds que non parce qu’il n’a pas de possibilités, il peut se fâcher contre moi ou ne pas se présenter, et ensuite me le faire payer toute la vie. Qui suis-je pour dire non ? Je lui ai dit : “Fais campagne. Travaille ça bien. Ce n’est pas si facile parce que j'ai déjà mes gens et je ne vais pas cesser d’appuyer quelqu'un pour t’appuyer. Ne m’oblige pas à indisposer mes gens. » Quand cela se passa-t-il ? « Vers les années 2000 ou 2001. Puis, en 2002, lorsqu’eut lieu à Madrid le Championnat du Monde, il se présenta à membre du CE et perdit. Il ne fut pas élu. Il a vécu ça très mal et rejeta la faute sur moi. Il m’en fit responsable. J'ai eu la courtoisie de le nommer représentant de la Fédération européenne. Ce fut sans doute une faiblesse de ma part et il ne m'en a jamais remercié. Il fut pendant quatre ans membre coopté nommé par moi. En tant que président de la Fédération européenne, j’avais le droit d'être
Interview au CE, mais j’y étais déjà en tant que président de la WKF, je pouvais donc nommer une autre personne et c’est lui que j’ai nommé. Il ne m’en a jamais remercié. Puis à Tampere, il se présenta de nouveau au CE sans même me le dire et il a de nouveau perdu. Il me voyait déjà comme un diable avec des cornes et tout. Dommage parce que les dernières années furent désagréables. Il en est même venu à me dire qu’il avait perdu pour la deuxième fois, mais qu’il voulait être membre du CE et que je fasse ce qu’il fallait pour cela. » Et qu'as-tu fait alors ? « Eh bien, tu sais, à cette époque, à la WKF, nous partagions les bureaux avec de la Fédération espagnole, rue Francisco de Sales. Nous partagions même une secrétaire. C’était une autre époque. Il m'a dit qu'il était président de la Fédération ibéro-américaine et qu’en tant que tel, je devais faire ce qu’il fallait pour qu’il soit au Comité exécutif de la WKF. Je lui ai expliqué que l’Ibéroaméricaine n’était qu’une fédération de plus, égale aux autres, et que si je nommais le président de la Fédération ibéro-américaine, je devrais aussi nommer les présidents des autres fédérations et ce n’était pas possible. C’était moi en plus qui l’avais mis au poste de président de l’Ibéro-américaine. Il m'a dit d’y réfléchir et je lui ai dit qu’une semaine plus trad, je m’en allais de là-bas. La WKF cessa de partager les bureaux avec la FEK. Ce fut ma réponse et nous avons déménagé dans nos propres bureaux. Depuis lors, nous sommes restés séparés et pour toujours. » Et comment se fait-il qu’il perdait, qu’il ne soit pas élu ? « Il y avait quatre ou cinq candidats. Je ne me souviens plus très bien car nous avons changé de système. Avant, il y avait un vieux système, de l’an 2002, quand il y avait Karaté K et Karaté T. » Le K était le sportif qui venaient de l’ancienne WUKO et le T était celui de l’ITKF du maître Nishiyama, après un temps de tentatives d'unification, n’est-ce pas ? « Correct. Nous avons éliminé cela en 2006. Le fait est qu'il y avait quatre ou cinq candidats, Nordahl, Faustino, Dinsdale et Rita Rairama qui était très bonne. » Elle est partie ensuite. Rita Rairama a démissionné en 2006 et a postulé pour son poste à Yrsa Finn (Finlande). « En effet, elle est partie ensuite. Elle était très bizarre, mais très bonne. Ils étaient tous très bien préparés, parlaient très bien anglais, on les connaissait bien… En réalité, Faustino n’avait aucune possibilité, mais il m’en accusa. Il eut cette désagréable obsession. En 2006, après ne pas avoir été élu pour la deuxième fois, j'ai pensé que je n’allais pas le coopter, mais je l’ai fait avec le Français Francis Didier. » Et avec Didier, quelle était votre relation ? Il me semble qu'il y eu des hauts et des bas à un moment donné, à cause de questions en relation avec le directeur d'arbitrage Tommy Morris, non ? « Non, il n’y a rien eu. Tout s'est bien passé avec Didier. Je lui ai demandé s’être responsable de toutes les questions relatives à la
Gauche : Alejandro Blanco, président du COE, Antonio Espinos, président de la WKF et Antonio Moreno, président RFEK pendant le Mondial Guadalajara 2013. Centre : Le président de la Fédération mondiale à l’hommage au maître Yasunari Ishimi. Droite : Salvador Herraiz, Antonio Espinos et Antonio Moreno lors du Congrès mondial WKF 2012 à Paris.
Premier League… Ce qui se passa, c'est que Morris et Didier ont toujours eu beaucoup de rivalité, mais sans grand problème. » D’où venait cette tension entre les deux, entre Morris et Didier ? « Morris était très immobiliste. Il ne voulait jamais changer quoi que ce soit. » Pourquoi Morris a-t-il finalement quitté la Fédération ? « En 2006, nous avons fixé à la WKF une limite d'âge de 70 ans pour les postes. Morris les faisait. Nous avons alors établi une disposition transitoire de quatre ans pour ceux qui étaient dans ce cas. Entre-temps, Morris quitta l’Européenne et on mit à sa place Tommaso Mini. Morris a continué à la Mondiale et puis, je l'ai convaincu de s’en aller au printemps 2010, quelques mois avant la date prévue, de sorte que le nouveau nommé, Kassis, d'Australie, puisse se faire connaître aux Championnats continentaux avant le Mondial de Belgrade pour que làbas tout le monde le connaisse déjà. À Belgrade, Morris fut invité par moi, mais il n’y fut pas très à l’aise et commença à se distancer. » Parlons du Japon et de son rôle dans une discipline (je me résiste encore à l’appeler un sport) qui y est née. Le Japon est-il aujourd'hui pour la WKF un pays de plus ou est-ce un pays spécial puisque le Karaté est d'origine japonaise ? « Maintenant, avec la Fédération japonaise de Karaté, les choses vont très bien. Nous avons le directeur technique qui est japonais, Tsuguo Sakumoto. Bientôt le secrétaire général
« Les Japonais ont eu beaucoup de mal à s'adapter aux changements, mais ils l'ont fait et l’ont bien fait. » sera japonais, Nagura Toshihisa. Le Japon est une référence. Mon premier voyage important de l'année dernière fut à Tokyo. Nous savons tous d'où nous venons et il est important que nous sachions. Il est également important que les Japonais perçoivent que nous le savons. » Mais il y a des années, il y eut un moment où la Fédération japonaise connut des hauts et des bas, des tensions avec la Fédération mondiale de Karaté, non ? « Il y eut un moment très critique au Mondial de Munich en 2000. Nous avons changé les règlements de compétition du Kumite et la Fédération japonaise ne les a pas aimé du tout. Ils ont même dit que si on approuvait ces changements, ils quitteraient la WKF. Keiichi Hasumi et Toru Arakawa étaient alors à la tête. » Je les connais tous les deux. Hasumi fut pendant des années vice-président de la JKF, et dès lors la main droite de Sasagawa dans le Karaté. Arakawa, quant à lui, est 9e
Dan Wado Kai et à l’époque le plus haut directeur technique. « Et bien, au Congrès mondial, c’est Arakawa qui prit la parole à ce sujet. À la fin, les changements furent quand même approuvés et rien ne se passa. » Et il n'y a plus d’attention spéciale envers Japon, outre cette courtoisie mentionnée avant ? « Il n’y a plus maintenant d’attention spéciale envers le Japon. Dans toute entreprise ou groupe, il arrive un moment où on doit choisir, soit le contrôle, soit la croissance. Pour grandir, il faut lâcher du lest et perdre une partie du contrôle. En nous libérant du contrôle japonais, ce que nous avons fait, c'est que universaliser le Karaté japonais. Nous en avons déjà parlé avant. » Mais le Karaté est japonais et il faut avoir certaines valeurs associées au Japon. « Nous conserverons les valeurs qui ont fait du Karaté ce qu'il est aujourd'hui. À cet égard, les Japonais ont bien fait. Le Japon est un membre, mais un membre important et ils sont tout en haut quant aux médailles. C'est une puissance, avec des hauts et des bas, mais une puissance. » En effet, pendant quelques années au début de la compétition internationale, le Japon avait évidemment les meilleurs, mais ensuite il y eut un moment où ils passèrent par une époque de une sécheresse à ce sujet. Pourquoi d’après toi ? « Les Japonais ont eu beaucoup de mal à s'adapter aux changements, mais ils l'ont fait et l’ont bien fait. Maintenant, la JKF, son président
Interview Sasagawa… sont bien avec la WKF et c'est important pour moi. De toute manière, les Japonais ont une culture très différente. Les Chinois aussi, et les Asiatiques en général. C'est un autre monde. Nous ne réalisons pas, mais ils sont encore loin de nous et c'est une question en suspens pour nous, dans les affaires comme dans de nombreux domaines. Nous n'avons pas su les conquérir comme nous l'avons fait avec d'autres pays, même en Amérique. Nous avons encore beaucoup de mal à nous entendre. » Une question importante dans le Karaté de compétition est certainement celui de l'arbitrage et de la réglementation. Y a t-il des changements d’arbitrage prévus ? « Nous avons une Commission permanente des règlements qui prend l'initiative et propose certains changements au Comité exécutif. Elle s’est réunie récemment à Guadalajara et se réunira également prochainement en Hollande. Je suis très prudent avec les changements dans le règlement car ils provoquent parfois de nombreux problèmes pour les petites fédérations. Vous devez faire attention à l'impact que ces changements peuvent avoir sur l'éducation des arbitres. Parfois, les changements nuisent à plus de personnes qu’ils n’en favorisent. » Mais… as-tu quelque chose en tête en ce moment ? « Il y a des choses. Par exemple, ne pas ponctuer les pénalisations, autrement dit, si tu as trop de pénalisations, on peut te disqualifier, sinon, que personne ne puisse gagner par pénalisations. Dans ce cas, c’est une modification importante, mais ce n’est pas trop laborieux pour les arbitres, parce que c'est quelque chose d’intuitif en réalité. Nous pensons aussi créer d'autres catégories… mais bon, ça, ça n’appartient pas au règlement. Nous pensons également, pour le Hantei, à un critère supplémentaire pour que ce ne soit pas ce que les juges veulent. Par exemple, que le premier qui marque soit le vainqueur en cas d'ex-æquo. Ce serait un stimulant. Ou encore, passer de 4 et 3 minutes dans les catégories masculines et féminines à 3 et 2, respectivement. Que l'arbitre central gère seul les pénalisations, parce que consulter les juges dans ce cas conduit à la confusion. Très importante aussi sera la révision de la vidéo. L'entraîneur aura une carte, rouge et bleue, et il pourra l’utiliser s’il n’est pas d’accord avec quelque chose de très palpable. Cela se fait déjà en Taekwondo et ça fonctionne bien. On ne perd pas beaucoup plus de 25 secondes entre le moment où l’entraîneur sort sa carte et la reprise du combat. Si l'entraîneur a raison, on la lui rend et sinon, on la lui retire, pour
« Si le Karaté n'avait pas évolué, qui connaîtrait le Karaté ? Le Karaté est universel, car il a été développé comme un sport. » qu’il y pense à deux fois et fasse un usage approprié de la formule. » Bien sûr, il ne l’utilisera que si ça vaut le risque de se tromper. « Cela donna de bons résultats dans les tests que nous avons faits. » Intéressant. Je dois dire que l'élimination de katas obligatoires, Shitei, est, à mon humble avis, une réussite. Je crois qu’ils n’auraient jamais dû exister, « Pourquoi ? » Dans mon école, la Wado Ryu, par exemple, dans certaines catégories affectées par le Shitei Kata (avec les katas Seishan et Chinto), les karatékas devaient faire des katas qu’ils ne devraient en principe pas encore pratiquer, compte tenu de la progression correcte de leur apprentissage dans le Karaté, du point de vue d'un Karaté dosé, avec une progression, et d’un Karaté pour la vie ! Dans les tournois de styles, surtout il y a des années, on était obligé de faire certains kata, mais qui étaient précisément ceux qui correspondent à cette catégorie, à ce niveau. Quelqu'un voulut voir comment une chenille devenait un papillon. Il la chauffa avec son haleine pour accélérer son développement ; résultat : le papillon prématuré sorti avec les ailes collées et inutilisables et il mourut. Il ne faut pas rompre l’ordre patient de la nature par impatience. Le dosage et la confiance dans le Sensei sont peutêtre des qui choses ne comptent pas pour beaucoup, mais qui personnellement m’importe beaucoup. « Je suis content que tu me dises cela parce que nous avions des doutes. De fait, comme nous en parlions avant, nous avons eu avec la Fédération japonaise de Karaté une déférence spéciale et au cours de la première réunion que nous avons eue pour décider des changements – ce fut à Tenerife en mai 2012 – en plus des membres de la Commission chargés de décider de ces choses, il y avait une personne désignée par la Fédération japonaise pour la Commission permanente. Outre Sakumoto, ils nommèrent Inoue qui intervint comme envoyé spécial de la JKF. Nous avons été sensibles et la
À gauche, le président de la WKF lors de l'ouverture du Mondial Guadalajara 2013.
JKF eut une opinion spéciale. Cela s'est avéré très positif. Inoue accepta la suppression de Shitei. Il valut mieux le faire avec lui que sans lui. » Et je pense que pour l'image, il est mieux également de compter sur eux. « Tout cela fut l’idée d'un cerveau qui vit aux États-Unis… » Et qui devrait vivre en Norvège, n’est-ce pas ? Ha ha ha… « C'est ça, ha ha ha… Mon succès c’est de m'entourer de gens comme Nordahl… » Et de qui fut, en son temps, l'idée de faire les tests appelés Bunkai pour les demi-finales et les finales du Kata par équipe ? Parce que ça a eu un énorme succès. « De Tommy Morris. » Eh bien, ce fut une très bonne chose. L'esthétique du Karaté et de ses katas en particulier, leur “étrange élégance” est une conséquence de leurs mouvements et de leurs techniques, mais l'esthétique ne doit jamais être l'objectif recherché. Aujourd'hui, et du fait de la compétition, les positions sont souvent agrandies, on baisse les hanches, on ajoute des changements de rythme inutilement, à la recherche de plus d’esthétique. C'est complètement aberrant, on crée une esthétique fabriquée, exagérée et artificielle, qui n'a rien à voir avec l'efficacité des positions ou des mouvements. Le kata est, entre autres, le lien entre le passé, le présent et l'avenir. Il ne faut pas le modifier. Les juges “obligent” (parfois sans même s'en rendre compte et pris par la dynamique générale) à exagérer les choses à l’extérieur, esthétiquement, et quand les individus ne peuvent plus le faire, pour une question d’âge, de diminution des capacités physiques, de blessures ou pour mille raisons, beaucoup cessent de pratiquer et perdent donc les avantages qu’ils auraient pu en obtenir intérieurement et physiquement. Essayez d'être le meilleur, c’est se faire du tort à long terme. Si, en revanche, vous cherchez dans la pratique une efficacité physique, une défense personnelle et des bienfaits mentaux et spirituels qui vous aident à être heureux, peu importe cette esthétique extérieur. Vous pratiquerez le Karaté avec joie et avec vos limitations quelles qu’elles soient, mais toute votre vie. C'est une erreur de faire un Karaté pour qu’on le voie de l'extérieur. Le Karaté se voit à l'intérieur, il faut le sentir. Les gens différencient le combat et les kata, mais en réalité il y a beaucoup de choses entre les deux facettes, il y a beaucoup de Karaté dans les techniques établies avec un partenaire. Cela a donné un nouvel air. « Je suis d'accord. Morris est quelqu’un de bien préparé, il travaille très bien. » Ce fut donc une très bonne idée. C'est juste mon opinion.
Rien de plus. Et je te commente ceci que j’aime bien tout comme je te dis que je n’aime vraiment pas ces petites secondes qu’on laisse au corps à corps et qui permettent les projections… « Mais le règlements dit “deux ou trois secondes” et on en laisse souvent cinq ou six. Il faudrait d'abord appliquer correctement le règlement avant d'envisager de le changer… Supprimons alors les saisies ? Pourquoi ? Appliquons d’abord correctement les règles et peut-être ne faudra-t-il pas les changer ». Est-ce donc la faute des arbitres ? Parce que tu sais qu'il y a beaucoup de commentaires à ce sujet. Ça ne plaît pas beaucoup dans de nombreux domaines de Karaté. Nous savons que le corps à corps fait partie de la lutte, mais c’est du Karaté, pas du Judo… et en plus, ce sont souvent des tentatives d’un mauvais Judo, logiquement. « Oui. C'est vrai. » C’est pour ça aussi qu’est à la mode le coup de pied qu’a popularisé le Japonais Matsuhisa… « Oui, Aghayev fait aussi ce genre de ruade » Oui, le coup de pied du scorpion comme l'appellent certains. « Oui, c’est que c’est vraiment comme ça, ils sont saisis et à partir de là… On voit beaucoup cela en Asie et dans les pays arabes. Bon, en réalité partout déjà. » Dans certains cas, c'est très bien, mais dans d'autres, la distance n'est pas bonne pour cela, il y a des déséquilibres… Je re spe c te la c ompé tition e n Karaté, mais comme tout le monde le sa it, je suis plus d'un Ka ra té traditionnel, intime et centré non seulement sur des formes techniques diffé re nte s, ma is a ussi sur une manière différente d'agir, avec des valeurs pour la vie quotidienne qui incluent également une perspective c ulture lle e t historique . « C 'e st l'éternel débat entre le Karaté sportif et le Karaté martial. J'ai mon opinion sur le sujet. Si le Karaté n'avait pas évolué, qui connaîtrait le Karaté ? Le Karaté est universel, car il a été développé comme un sport. Celui qui veut le développer comme un art martial a plus de possibilités de le faire du fait qu’il se soit développé comme un sport. Il s'agit d'avoir un équilibre. » Ce qui se passe, c’est qu'il y a souvent un déséquilibre é vide nt, e t il y e n a qui pourr a it penser : “Ça m’est égal que le Karaté soit plus ou moins connu ! Tout ce que je veux, c'est le pratiquer, un point c’est tout, sans avoir besoin que plus ou moins de personnes le pratiquent." « Et bien, il se fait que les valeurs morales inculquées par le Karaté sont assez bonnes pour qu’on les connaisse et qu’à travers elles, la jeunesse s’améliore. » Certes, ce serait idéal, ce qui se passe, c'est
« Je ne sais pas si je vais m’en aller en 2016. J’aimerais bien. Bien sûr, je ne vais pas terminer les six prochaines années. Ça, c’est clair. Il se peut que je présente ma candidature pour 2017, mais ce serait jusqu'en 2018. » que la réalité de la compétition est très différente. Il est clair que, techniquement, la compétition est différente, pratique (sans inclure la grande richesse technique du Karaté). Spirituellement, la compétition est nulle, méprisant les valeurs de respect, l'humilité, la tolérance… Le salut est simplement un geste vide que part du dos, pas du cœur. D’autre part, essayer plus d'être le meilleur semble joli pour le dépassement de soi, mais pour que cela se produise beaucoup doivent être écartés et souvent le résultat est la frustration et des conflits à différents niveaux, ce qui conduit à l'abandon de la pratique. La compétition en elle-même est limitée à un certain âge alors que la Karaté devrait être compris comme une pratique pour toute la vie. Les bases du Karaté doivent être le respect, l'humilité, la tolérance, la reconnaissance, la loyauté… plus de dojo et moins de gymnase ! Je pense que, dans la compétition, on devrait plus soigner les détails. Je c o m p re n d s que quand un compétiteur gagne, il se réjouit et même qu’il fasse un geste d’euphorie, mais on voit des sauts, des gestes exagérés. Les cinq juges attendent alignés tandis que le vainqueur fait un saut périlleux, se jette par terre… je ne sais pas si ces choses sont bien, dans n'importe quel sport, mais je pense que, dans le Karaté, vanté pour ses caractéristiques d'humilité, je crois que ça n’a pas lieu d’être et que ce
ne devrait pas être permis. « Je suis d'accord avec toi, Salvador. » Que va-t-il se passer, d’après toi, dans les mois ou les années à venir, en ce qui concer ne aussi bien la WKF que la question de l'olympisme ? Remarque que je ne te demande pas ce que tu veux qu’il se passe, mais ce que tu crois qui va se passer. « Eh bien, je pense que cette année, il y aura des décisions importantes de la part du COI en termes de changements dans le programme pour 2024. On ira probablement à un programme par modalités, plutôt que par fédérations internationales, et s’il en est ainsi, avec un peu de restructuration, il y aura plus de possibilités pour le Karaté. Il y a 28 sports et 300 modalités sportives différentes et nous aurons donc certaines possibilités et nous pourrions revendiquer la nôtre. Pour 2020, on a le même programme, parce que même si la Lutte est partie, elle est ensuite revenue. Pour 2012, le softball et le base-ball étaient sortis et aucun ne rentra. Pour 2016, le rugby et le golf entrèrent, mais le fait est que, dans les trois processus depuis 2005 jusqu’à aujourd’hui, seuls deux sports ont pu rentrer. Une chose très importante, c'est que le Karaté est dans les Jeux multisports du COI, tout comme il n’y a pas longtemps, il était dans les Européens, et ça, c'est important. C'est la seule Fédération non-olympique dans les Jeux. La seule des 18 présentes ! Parce qu’ensuite, il y a des modalités non olympiques de sports olympiques, mais ça c'est autre chose. La situation ne pourrait être meilleure. Nous continuerons d'essayer, car c’est aussi notre devoir et notre destin. Et je suis optimiste ! » Tu as le poste jusqu’en 2016 (après Belgrade 2010), que se passera-t-il alors ? Tu le quittera ou pas ? « Je ne sais pas si je vais m’en aller en 2016. J’aimerais bien. Bien sûr, je ne vais pas terminer les six prochaines années. Ça, c’est clair. Il se peut que je présente ma candidature pour 2017, mais ce serait jusqu'en 2018. Je n’ai jamais envisagé d'être ici toute une vie et encore moins maintenant, où cela fait plus de quinze ans que je suis président de la WKF. Lorsque les élections arriveront en 2016, cela fera dix-huit ans, et vingt à la Fédération européenne, de 1997 à 2017, quand terminera mon mandat. À l’Européenne, je n’ai pas l'intention de continuer, et à la Mondiale, il est très probable que je m’en aille en 2016. » Et avec qui, pense-tu, qu’elle serait en de bonnes mains ? « Je n'ai pas l'intention d'imposer quoi que ce soit. La seule chose que j’aimerais c’est ne pas la laisser à quelqu'un qui représente le contraire de ce que je suis. » Mais vois-tu quelqu'un de préparé ou de bien placé pour te succéder ? «Non. Il y a beaucoup de gens préparés, mais
Interview je n’en ai aucun à l'esprit. Certaines personnes disent que je devrais avoir un successeur. Mais je ne crois pas. Imagine que je sorte dans la rue et qu’une voiture m’attrape et me tue. Il auraient sûrement très vite un remplaçant en tête. Je serais encore chaud et ils auraient déjà pensé à quelqu’un. Comme il se doit. Ne dramatisons pas. Lorsque viendra le moment, il apparaîtra. Ce que j'ai à faire, c’est faire les choses avec soin, de manière à ce qu'il y ait une continuité et c’est cela l'idée de la nouvelle restructuration que nous sommes en train de faire au bureau de la WKF, pour que cela se base plus sur des entreprises et des services, sur un fonctionnement, que sur des personnes. Nous voulons aussi qu’une partie du personnel du bureau soit exportable et que si un nouveau président veut avoir son bureau ailleurs – et c’est ce qu’il voudra – qu’il puisse le faire avec une certaine continuité, avec le moins d'impact possible. Nous voulons que les services Web soient externalisés, ils sont déjà, et que les services des championnats, de la Premier League, ils le sont déjà eux aussi. Nous continuerons également avec Sportdata, qui est une bonne compagnie, et nous espérons que les trois championnats d'Europe à l’année et le championnat du Monde puissent se faire avec Sportdata. Je n'ai pas de successeur en tête ni ne veux l’avoir. Ce qui doit arriver arrivera. Mon expérience me dit que quand tu essayes de décider quelque chose en sachant que tu as seulement une petite partie de l'information dont tu auras besoin le moment venu…. mieux vaut ne pas commencer. Il vaut mieux ne pas passer du temps à cela ni avoir tous ces maux de tête. Je sais, par exemple, qu’à Brême, l'année prochaine, j’aurai plus d'informations. Maintenant n'est pas le moment. Bien sûr, que je pourrais avoir une idée claire, mais ce
n’est pas nécessaire. Regarde, Salvador, en 1998, lorsque j'ai été élu président de la WKF, j’ai dû convoquer le lendemain le Comité exécutif pour décider du viceprésident, du secrétaire général, du trésorier… J'avais une idée pour certains, mais pas pour le trésorier, par exemple. J’avais travaillé de nombreuses années avec George Popper, mais au Brésil, il ne fut pas élu, et en plus, c'était un homme de Delcourt, et on ne voulait pas. En 48 heures, j'ai eu à prendre une décision. Lorsqu’on en avez besoin, on se débrouille. J'ai regardé la liste du Comité exécutif et j'ai commencé à voir qui cela ne pouvait pas être. Ce fut
miraculeux. Il ne res ta que deux personnes et j’ai choisi Halvin, qui s’y trouva jusqu'à sa mort en 2007. Ce fut la meilleure décision que j'ai prise. J'av ais bes o in de la prendre. Maintenant, il est préférable de ne pas me demander cela. » Eh bien, je te remercie pour tes paroles et j'espère que cette conversation intéressera les karatékas. « Je te remercie pour ton temps. Tu as plus qu’assez d’expérience et tu sais bien refléter ce que j'ai dit. Je suis en de bonnes mains avec toi. » En tout cas, c’est ce que j'essaie. « Tu y parviens. »
Krav Maga
Krav Maga RED et Sports de combat Les sports de combat sont de nos jours plus incontournables que jamais. Ces 15 der nières années ont vu la montée en puissance du MMA qui a bousculé beaucoup de certitudes dans le monde des arts martiaux. Parallèlement, le nombre de pratiquants, toutes disciplines confondues, n'a cessé d'augmenter du fait de l'engouement créé par certaines disciplines, mais aussi en raison d'un contexte mondial où il devient nécessaire de savoir se défendre. Le Krav Maga fait partie de ces disciplines à la mode car il privilégie l'aspect réflexe et la rapidité d'acquisition de moyens simples d'auto défense. Cependant, ce dernier tel qu'il est enseigné dans nos sociétés moderne est en train, lui aussi, de subir une mutation nécessaire au maintien de son efficacité en passant du statut de close combat, qui était enseigné en 3 ou 4 semaines à des soldats qui devaient disposer de bases combatives simples leur permettant de faire face à un combat au corps à corps, à une
discipline sportive enseignée au sein de structures tout au long de l'année et destinée désormais à 90 % à un public civil. Cela a amené un grand nombre de personnes à modifier et ou à enrichir le contenu du Krav Maga d'origine. Le KMRED s'est lui aussi construit en repensant et en mélangeant différentes approches de Krav Maga conçues au cours de ces dix dernières années. Mais il y a un point sur lequel nous insistons. Il s'agit des bases dont doit disposer le pratiquant de Krav Maga moderne. En effet, nous pensons que les révolutions qu'ont connues les arts martiaux et les sports de combat avec l'avènement du MMA doivent intervenir dans le milieu du Krav Maga. Sans briser les fondements du Krav Maga d'origine, ce dernier se doit de devenir le MMA de la self défense. Et quelle meilleure façon de faire évoluer cette discipline que d'élargir les compétences des pratiquants en utilisant ce qui a fait ses preuves. Les retours d'expériences sur les modes de combats sportifs, les modes d'agressions à mains nues ou avec armes n'ont jamais été aussi nombreux. Alors, il est de notre devoir de s'appuyer
Krav Maga
dessus pour faire évoluer notre Krav Maga afin de ne pas se laisser dépasser par des situations nouvelles ! Le KMRED accorde une part importante à l'apprentissage correct de toutes les techniques de percussions issues, par exemple, de disciplines comme la Boxe anglaise, la Boxe thaïlandaise, ainsi que les techniques des sports de préhension comme le Judo ou la Lutte pour construire un bagage technique solide chez ses pratiquants. Quoi de mieux dans un combat que de savoir gérer une distance et envoyer des directs de Boxe anglaise, quoi de mieux que de maîtriser un coup de coude ou de genou de Boxe thaïlandaise ou de savoir projeter, chuter ou lutter au sol comme un judoka ou un pratiquant de Ju-Jitsu brésilien, ou bien enfin de disposer, et cela est très important, d'un mental à tout épreuve tel un commando d'élite. Une fois l'acquisition de bases solides, notre programme prévoit de les mettre en œuvre dans un travail de combat afin de confronter le pratiquant à la réalité, à l'apprentissage des coups et à la complexité de gérer une situation conflictuelle. Un combattant lorsqu'il monte sur un ring ou un tatami ou bien
rentre dans une cage, doit gérer ses craintes, ses peurs, son stress et les mettre de côté pour faire face à son adversaire. Le programme KMRED dispose d'un programme permettant aux élèves de ressentir tout ça afin de les préparer au combat avec pour seule différence que, dans la rue, il n'y a pas de règles ni d'arbitres. Le pratiquant de Krav Maga moderne tel que nous le concevons chez KMRED doit pouvoir disposer d'un arsenal complet allant du travail de percussions au travail de lutte debout et au sol, mais en gardant à l'esprit qu'il ne s'agit pas de sport, mais de self défense et que le combat ne doit pas durer. Ses acquis doivent seulement lui permettre de s'extraire d'une situation difficile ou de pouvoir assister une personne en difficulté. C'est pour cela que tous les enseignants KMRED sont, en plus d'être des spécialistes du Krav Maga, des pratiquants, des combattants ou bien encore des enseignants en sports de combat et, pour la plupart également, des personnes issues des milieux professionnels de la sécurité disposant d'une longue expérience dans les conflits réels.
JIU-JITSU BRÉSILIEN : ANDREAS HOFFMANN, CE
EINTURE NOIRE 3E DEGRÉ
REPRÉSENTANT OFFICIEL POUR L’ALLEMAGNE DE RICKSON GRACIE 1994-2000
Lorsque le premier Ultimate Fighting Championship (UFC) a eu lieu à Denver le 12 Novembre 1993, l'attention de tout le monde des arts mar tiaux fut attirée sur un nouveau style, alors inconnu pour la plupart, le Jiu-Jitsu brésilien de la famille Gracie.
« Fils d’Helio Gracie, le fondateur du style, Rickson a appris le Jiu-Jitsu brésilien dès le berceau et a grandi avec les arts martiaux. » Les compétiteurs de Jiu-Jitsu brésilien renversaient avec facilité tous leurs adversaires quel que soit leur style et les obligeaient à se rendre. En 1994, j'ai été invité aux États-Unis pour enseigner le Weng Chun Kung Fu. J'ai saisi l'occasion et j’ai appelé Rickson Gracie, le meilleur combattant de la famille Gracie, pour organiser un combat amical. J'étais curieux de savoir s’il parviendrait à me renverser ainsi. Au cours des dix années précédentes, j'avais appris les arts martiaux en Chine, où il était de pratique courante parmi les artistes martiaux de se rendre visite l’un l'autre et de faire des entraînements amicaux, selon la tradition des « chevaliers errants » qui voyagent pour perfectionner leur art martial. C’est dans cet esprit que je voulais tester les compétiteurs de l’Ultimate Fighting. À notre arrivée à Los Angeles, nous avons été pris à l'aéroport par Rickson et sa femme Kim Gracie et conduits à son domicile, une belle résidence à Pacific Palisades, près de l’une ou l’autre star de cinéma. Il m'a invité dans son légendaire « garage », où beaucoup de grandes vedettes célèbres de la scène des arts martiaux, comme Paul Vunak ou Fabio Gurgel, s’étaient entraîné. Nous avons immédiatement commencé avec un combat debout
de manière très respectueuse : Rickson envoyait des coups de pied latéraux, essayant de déjouer mes coups de pied et mes coups de poing pour lui-même écourter la distance au moment opportun. Je connaissais déjà le contrôle de la distance grâce au Weng Chun Kung Fu et au cours de ce sparring lent et détendu, j'ai réussi à neutraliser ses techniques de renversement. Ensuite, nous avons décidé de continuer de combattre dans une position à genoux sans coup de poing. C'est alors que Rickson a vraiment commencé à me surprendre. Je pouvais essayer quoi que ce soit, il utilisait ma force, essayant de m’obliger à me rendre. Même quand il lâchait ses bras, je n'avais aucune chance au combat au sol. C'était incroyable. Et j'ai réalisé que je devais apprendre cela moi aussi. Nous avons alors organisé la première leçon particulière. Après le sparring, il m'a invité à me baigner dans sa piscine. Avec sa femme et ses quatre enfants, Ri cks o n Graci e s e détendi t complètement dans sa villa de l'État ensoleillé de Californie. Il s’entraînait et enseignait dans son g arag e et à l'académie, mai s qu and les v ag u es s embl aient appropriées, il quittait tout et allait s urf er. Dan s la f amil l e Graci e, Ricks o n es t trai té comme l e
champion de champions, comme un maître parmi les ceintures noires. Au Brésil et dans le monde, il a défendu avec succès et protégé la renommée de la famille, même contre des adversaires extrêmement dangereux. Après sa victoire sur Zulu, le champion de Vale Tudo brésilien qui était resté invaincu en 120 combats, Rickson est devenu, en une nuit, une star dans tout le Brésil. Fils d’Helio Gracie, le fondateur du style, Rickson a appris le Jiu-Jitsu brésilien dès le berceau et a grandi avec les arts martiaux. Il avait six ans quand il commença à faire de la compétition et, à l’âge de 15 ans, il a commencé à enseigner. Âgé de 18 ans, il a obtenu sa ceinture noire et a, depuis lors, participé à plus de 400 combats, que ce soit des tournois de Jiu-Jitsu, de Judo ou de
Sambo, des combats ultimes, ou des combats de rue en plein jour. Mes leçons avec Rickson débutèrent le lendemain. Il commença par un type d’échauffement assez particulier, une combinaison spéciale associant la respiration, la puissance, l’endurance, les étirements et les exercices d’équilibre, adaptée des exercices de base du Jiu-Jitsu brésilien ainsi que du yoga. Ce système est devenu célèbre dans sa forme la plus avancée appelée gymnastique naturelle, mise au point par l'ami de Rickson, Alvaro Romano. Rickson ne m'étonne pas seulement comme combattant, mais aussi comme instructeur, et il n'enseigne pas seulement des techniques d'arts martiaux, mais il insiste également sur une alimentation équilibrée, le yoga, les exercices de respiration, la spiritualité ainsi que « le contrôle des émotions ». Son « contrôle émotionnel » est devenu particulièrement célèbre grâce au film « L’Incroyable Hulk », dans lequel Rickson joue le rôle d’un maître d'arts martiaux qui enseigne au protagoniste, Bruce Banner (Hulk), le « contrôle émotionnel » à travers une technique de respiration et le teste en le frappant au visage.
« Rickson ne m'étonne pas seulement comme combattant, mais aussi comme instructeur, et il n'enseigne pas seulement des techniques d'arts martiaux, mais il insiste également sur une alimentation équilibrée, le yoga, les exercices de respiration, la spiritualité ainsi que le contrôle des émotions. »
AUTEUR: SALVATORE OLIVA
REF.: DVD/TV2
TITRE: J.K.D. STREET SAFE: REF.: DVD/SALVA • DVD/SALVA2 TITRE: KNIFE FIGHTING: • DVD/SALVA3 • DVD/SALVA4 TITRE: PROFESSIONAL • DVD/SALVA5 FIGHTING SYSTEM: • DVD/SALVA6 TITRE: PROFESSIONAL • DVD/SALVA6 FIGHTING SYSTEMKINO • DVD/SALVA7
REF.: DVD/BL
AUTEUR: B. RICHARDSON
MUTAI: TITRE: BRUCE LEE: L’HOMME ET SON HÉRITAGE
AUTEUR: RANDY WILLIAMS
AUTEUR: JOAQUIN ALMERIA
REF.: DVD/ALM2 TITRE: JKD TRAPPLING TO GRAPPLING
REF.: DVD/ALM3 TITRE: FILIPINO MARTIAL ARTS
TITRE: HOMMAGE BRUCE LEE AUTEUR: TED WONG & CASS MAGDA
REF.: DVD/ALM4 TITRE: STREETFIGHTING! JEET KUNE DO
REF.: DVD/RANDY1 REF.: DVD/RANDY2 TITRE: WING TITRE: WING CHUN KUNG FU: CHUN KUNG FU: SIU LIM TAO CHUM KIU Anglais / Espagnol / Italien
TITRE: JKD STREET DEFENSE TACTICS: TITRE: EXPLOSIVE DUMOG TITRE: JKD STREET TRAPPING”
Anglais / Espagnol / Italien
Anglais / Espagnol / Italien
TITRE: JEET KUNE DO BRUCE LEE’S YMCA BOXING
REF.: DVD/YAW2 TITRE: YAWARA KUBOTAN AUTEUR: MASTER PEREZ CARRILLO
TITRE: JKD EFS KNIFE SURVIVAL AUTEUR: ANDREA ULITANO
REF.: DVD/DP1 TITRE: 5 EXPERTS EXTREME STREET ATTACKS AUTEURES: VICTOR GUTIERREZ, SERGEANT JIM WAGNER MAJOR AVI NARDIA, J.L. ISIDRO & SALVATORE OLIVA
AUTEUR: BOB DUBLJANIN
TITRE: JEET KUNE DO ELEMENTS OF ATTACK
REF.: DVD/SILAT3
TITRE: JEET KUNE DO
DVD/RANDY4 TITRE: CONCEPTS & PRINCIPLES
REF.: DVD/EFS1
TITRE: JKD ”
REF.: DVD/RANDY3 TITRE: WING CHUN KUNG FU: BIU JEE
REF.: DVD/SILAT
REF.: DVD/JKDTIM
REF.: DVD/JKDTIM3
AUTEUR: TIM TACKETT
REF.: DVD/JKDTIM4
REF.: MUKRANDY4 REF.: MUKRANDY6
REF.: MUKRANDY5
REF.: MUKRANDY3
ANGLAIS
AUTRES STYLES
REF.: DVD/JKDTIM2
REF.: MUKRANDY1
REF.: MUKRANDY2
TITRE: THE WOODEN DUMMY ANGLAIS / ITALIEN
TITRE: PENTJAK SILAT
REF.: DVD/SILAT4
REF.: DVD/BURTON REF.: DVD/BURTON2 TITRE: JEET KUNE DO TITRE: JEET KUNE UNLIMITED DO UNLIMITED
TITRE: TITRE: ESPADA Y DAGA BUKA JALAN SILAT
Chorégraphies d’action made in Hong Kong & Amérique Spectacularité ou crédibilité Anciennement, les Américains ne croyaient pas dans la continuité et la spectacularité, ils préféraient baser leurs idées chorégraphiques sur quelque chose de plus réel et crédible. Mais au milieu des années 90, quand Jackie Chan Jackie fit fureur avec « Rumble in the Bronx », le public américain commença à accepter des combats plus longs et spectaculaires. Ainsi, « Bloodsport » de Van Damme offre des coups violents, tandis que « Knock Off » présente des combats plus complexes et élaborés. Sur le marché américain, Bruce Lee est resté pendant longtemps la référence, avec un mouvement principal spectaculaire et peu de conséquences. L'idée générale c’est que les bons frappent et les mauvais encaissent, sans grand-chose de plus. Les Chinois, et en particulier Jackie Chan, offrirent un style sans répits, avec des mouvements, des chutes, recevoir et frapper en même temps, puis une grande scène où l'acteur se jouaient littéralement la vie, suivi d’un autre combat frénétique… vous étiez fatigués rien que d’y penser. La différence réside dans le temps consacré aux séquences de combat. Alors qu’à Hong Kong, il fallait trois mois pour faire une chorégraphie d'action, aux États-Unis, on n’y consacrait que trois jours.
Image et habileté martiale Un autre aspect à faire remarquer, c’est qu’aux USA (et nous pouvons dire en
Cinéma Martial
Occident en général) on accorde plus d'attention à l'image du personnage qu’aux qualités de l’acteur. C’est ainsi que le protagoniste sera un acteur qui ressemble à un combattant. Il aura ensuite une doublure ou un spécialiste qui fera les scènes difficiles. La masse musculaire, les traits du visage, c’est ce qui importe le plus lors du choix d'un acteur, son habileté martiale reste au second plan. En Asie, on ne fait pas comme ça. Vous pouvez avoir une vedette qui n’est pas un modèle, comme Samo Hung, mais dont les compétences martiales sont de haut niveau. Personnellement, j'ai eu la chance de travailler dans différentes productions asiatiques et américaines (ou pour le marché international). Et, alors qu’en Amérique, vous avez quelqu’un qui vous conseille dans l’interprétation des scènes et essayera tout le temps de faire en sorte que vous exprimiez vos émotions au maximum, en Asie, vous aurez un directeur d'action et son équipe de spécialistes qui ne laisseront aucun détail au hasard en termes de séquences d'action.
Continuité des scènes Un autre détail du point de vue cinématographique, c’est la continuité filmique. Lorsque vous filmez une scène, la
scène suivante doit donner l'idée que tout se passe au même moment. Les productions occidentales ont généralement une femme qui s’occupe de cela exclusivement, on l’appelle la script. Et pourquoi est-ce toujours une femme ? Pour le simple fait qu'elles sont plus attentives aux détails que les hommes, elles remarquent tout : les vêtements, comme se déplace chaque acteur, quel pied il utilise en premier pour monter les escaliers, sur quelle main il s’est appuyé quand il a perdu l’équilibre, le moindre détail pour conserver la continuité. Mais, même ainsi, il y a toujours des détails qu’on ne voit pas, et quand le film est terminé, ils constituent des perles pour les fans de cinéma. Dans les productions asiatiques, je n'ai jamais vu de script et je connais de nombreux acteurs occidentaux qui ont beaucoup de problèmes lors du tournage, car les réalisateurs ne font pas attention à ces choses-là. Quant aux combats, je pense que la continuité n'est pas aussi importante. Les productions en dehors de l'Asie y accordent tellement d'importance que tout semble très statique, lorsque la séquence est éditée. Les Asiatiques
Cinéma Martial ont un style de montage qui peut faire des merveilles avec un acteur plus âgé et de peu d'expérience dans les scènes de combat. Dans cet esprit, nous allons observer maintenant un autre détail essentiel : la position de la caméra.
Les angles de la caméra Le cinéma asiatique est spécialiste pour montrer l'action d'une manière différente. Si au type de montage, nous ajoutons des angles de caméra inhabituels, nous aurons des scènes d'action frénétiques d’un style unique. À Hollywood, l’action est fonction de l'endroit où se trouve la caméra et il semble que tout doit se déplacer autour de sa position… D'autre part, à Hong Kong, par exemple, la caméra est positionnée en fonction de l’action qui se déroule. Yuen Woo Ping est un spécialiste dans ce domaine et sa contribution la plus importante pour le public occidental fut peut-être dans Matrix, où l’Orient et l’Occident se complétèrent dans des scènes qui firent date, associant la technologie
numérique la plus avancée de l'époque, avec d’excellentes séquences de combat.
Vitesse cinématographique Il s'agit d'un aspect crucial dans les scènes de combat. Les Orientaux préfèrent ajouter de la vitesse aux combats, alors que les Occidentaux sont des adeptes du ralenti… À titre d'exemple, je peux citer les films de Jackie Chan réalisés en Asie, qui ont une vitesse et une synchronisation incroyables. Ses productions américaines sont pourtant un peu plus « crédible » même si les mouvements ont une vitesse considérable. Cela se doit peut-être à son âge, Jackie Chan a près de 60 ans, mais il continue de captiver l’intérêt de ses fans. Pour donner un exemple clair de films qui
utilisent le ralenti pour ajouter du spectaculaire, nous pouvons citer rien moins que certains des films de Van Damme. Ainsi « Bloodsport » contient de nombreuses scènes au ralenti, qui permettent aux techniques de jambes de JeanC l a u d e Va n D a m m e d e f a i re u n maximum d’effet. U n e a u t re v e d e t t e , c e t t e f o i s féminine, qui manifestait brillamment ses habiletés aux ÉtatsUnis et à Hong Kong, c’est Cynthia Rothrock. Et si vous regardez ses films produits en Asie du Sud-Est, vous verrez des scènes à couper le souffle alors que dans son travail sur le territoire américain, la qualité n'est pas la même. Nous pouvons dire que la mentalité américaine cherche à ce que vous compreniez tout ce qui arrive, à première vue, pendant le combat, où il y a des combats et des ralentis pour faciliter
la captation des actions. En re v a n c h e , à H o n g K o n g , o n recherche des actions frénétiques, continues et impressionnantes. Et vous devrez peut-être revoir les combats plus d'une fois pour percevoir chacun des mouvements réalisés.
Est ou Ouest J'ai personnellement travaillé dans les deux secteurs et je peux dire que c’est comme l'eau et l'huile à de nombreux égards. D’un côté, à Hong Kong, vous avez une chorégraphie détaillée, avec des mouvements qui doivent être précis et dans l’angle correct par rapport à la caméra. C'est ce que j'ai vécu en travaillant avec Antony Szeto dans « The Fist of the Dragon », un film qui n'est pas encore sorti et dont vous pouvez juste voir le trailer sur
Inter net. Aux États-Unis, vous pouvez filmer dans d’excellentes conditions, avec un catering que vous ne trouverez pas en Chine ou à Hong Kong, mais le niveau des chorégraphies dépendra tout le temps du tournage et de la vision du réalisateur, sans prêter beaucoup d'attention aux détails martiaux ou aux angles de la caméra. En Chine, on commence actuellement à faire des co-productions a v e c l e s É t a t s - U n i s e t d ' a u t re s p a y s occidentaux. Peut-être pourrons-nous, dans un avenir pas trop lointain, apprécier des films qui réunissent ces deux manières s i p a r t i c u l i è re s d e f a i re d e s f i l m s , l’occidental et l’oriental. Andrew Dasz acteur/chorégraphe de combats andrewdasz@facebook.com andrewdasz@gmail.com http://www.imdb.me/andrewdasz http://www.facebook.com/andrewdasz? http://www.alivenotdead.com/AndrewDasz
Fu Shih Kenpo Le Fu-Shih Kenpo et sa relation avec le Kosho Shorei-Ruy Kenpo
Kenpo signifie « loi du poing ». Le Kenpo est un art martial qui vise le développement de l'être humain dans tous ses aspects (physique, mental et spirituel). Il poursuit la connaissance intérieure, l'équilibre, l'harmonie et la coexistence pacifique et respectueuse avec tous les êtres qui nous entourent et nous accompagnent sur notre chemin. Le Kosho Shorei Ryu Kenpo est divisé en deux branches différentes, qui sont elles-mêmes tout un art, les techniques spirituelles et les pugilistiques ne pouvant être étudiées indépendamment. Les arts physiques sont divisés en trois systèmes de combat indépendants, qui sont : « l'art
d'étirements et de poussées, de coups aux extrémités. Ce ne sont pas des techniques mortelles, mais elles sont efficaces pour lutter contre un adversaire sans faire plus de mal que nécessaire. - La véritable auto-défense se base sur les techniques de sauts et les déplacements d'esquive, en plus d'enseigner l'utilisation de n’importe quel objet pour se défendre. L'ordre d’apprentissage du système Kosho commence par l'enseignement des arts spirituels, et plus tard, quand l'élève est prêt, on enseigne les techniques physiques. La raison de cet ordre vient de l'idée que, dans un vrai combat, l’élève donnera la priorité à ses arts spirituels avant d’utiliser des techniques physiques les plus meurtrières. De cette manière, il met en pratique le vrai sens du Kenpo Kosho. La véritable self-défense est l'art de l'anticipation, prévoir les situations dangereuses et les éviter. La plus grande et la véritable self-défense c’est de vivre et de construire autour de nous un monde de paix et d'harmonie. Un véritable élève de Kenpo évite la violence, respecte la loi et cherche à vivre en paix et en harmonie. Mais s’il le faut, dans une situation de grand danger pour la vie, il est parfaitement qualifié pour repousser l'agression et mettre en œuvre ses techniques dévastatrices et meurtrières pour l'intégrité physique de son agresseur. Physiquement, sortir victorieux de l'autodéfense est l'essence de l'art de Kenpo. Dans la défense personnelle, on vainc avec le rythme qui naît du vide, avec la cadence qui naît de l'intelligence et
la longévité et n'est pas dangereuse pour les pratiquants. Peu importe qui le pratique, homme ou femme, jeune ou vieux, faible ou fort. Vous devez toujours préserver vos ressources physiques et utiliser votre force et votre énergie avec sobriété. Le Kenpo développe la confiance en soi, nos sens et notre esprit pour agir et juger rapidement et être toujours en alerte. L'art du Kenpo est une aide précieuse dans notre vie quotidienne. Le véritable pratiquant de Kenpo doit avoir un esprit large et ouvert, être patient, humble, poli et faire preuve d’un calme intérieur absolu. Il doit entraîner son esprit en permanence à la stratégie et à la tactique. Il doit rechercher la simplicité, qui est la clé de la maîtrise, la perfection, la pureté, la sincérité et l'engagement dans chaque technique, dans chaque mouvement, dans chaque geste. Il faut intérioriser la technique de manière à qu’elle surgisse de l'inconscient comme un mouvement naturel. Celui qui parvient à apprendre le pouvoir du mouvement naturel sera maître de n’importe quelle situation. Pour cette raison, la technique ne doit pas être une mécanique routinière, parce qu’ainsi nous limitons notre esprit et cette limitation la rend rigide et dépourvue d'esprit. L’entraînement continu devrait faire partie de la vie normale pour que le corps et l'esprit restent inchangés et alertes dans n’importe quelle situation. « Entraînez-vous tous les jours avec l’enthousiasme, la passion, la joie et la mentalité de votre premier jour. Vivez chaque séance d'entraînement, comme si c’était le dernier moment de
de la guerre du monastère Kosho-Ji », « les arts symétriques » et « l'art de la véritable auto-défense ». - L'art de la guerre du monastère Kosho-Ji inclut des techniques de base d'attaque avec les poings, les jambes, les mains, les doigts, les coudes, etc., y compris l'aspect formel du « kata ». Avec ces techniques, on recherche à frapper les points vitaux dans l'intention de nuire et d'éliminer un adversaire potentiel. - Les arts symétriques se réfèrent à l'enseignement des techniques
avec la connaissance du rythme de l'adversaire. Mais faire mal, blesser ou tuer n'est pas la voie de l'humanité. La partie interne, le véritable esprit de Kenpo, réside dans l'humilité, la simplicité, l'autocontrôle constant. Être humble signifie être respectueux, responsable et équitable pour les autres et nous-mêmes. Une personne humble ne se rabaisse devant personne et ne permet pas non plus à quiconque de se rabaisser devant elle. La pratique persistante et continue du Kenpo améliore la santé, augmente
votre vie et travaillez comme si vous deviez vivre éternellement. » Rappelez-vous que le vrai guerrier n’a qu'un seul adversaire : lui-même. La voie du guerrier est le libre parcours de la connaissance, sans s'accrocher à rien ni à personne. C'est cela la voie du Kenpo authentique et pur. Tout le monde façonne son propre chemin. La voie est dans notre cœur, à la source de notre conscience, dans notre esprit. Convertir le cœur de l'univers en son propre cœur est la voie du guerrier.
La technique Le Kenpo Kosho base son efficacité technique sur l'utilisation des Atemi, ou coups, mais est riche en systèmes de projections et renversements, un chapitre très important du Kosho Ryu Shorei et aussi complexe qu’en Aïkido ou en Ju-Jutsu, ces derniers étant un « concept » élémentaire du système. En sécurité, avec l'art du non- conflit, on utilise ce qu'on appelle « les blocages féminins » et les « coups féminins » (Onna no Atemi). Des blocages et des coups qui ne sont réalisés que pour causer un certain degré de douleur et de confusion sans faire trop de dégâts.
Philosophie et esprit du Kenpo Kosho-Ryu
Grands Maîtres Le Kenpo se pratique également comme un sport, mais il faut toujours garder à l'esprit la philosophie du véritable et du pur Kenpo. Pour maîtriser l'art du combat, il faut approfondir la philosophie, l’esprit. Le pouvoir physique et la maîtrise des techniques ne sont rien sans la vigilance de l'esprit. Vous devez conserver un esprit impartial, équilibré, juste, compréhensif et condescendant dans n'importe quelle situation. Un vrai maître de Kenpo se bat toujours pour la justice, même si les circonstances sont défavorables. Gagner ou perdre, ou se mesurer avec d'autres, n'est pas le vrai Kenpo. Le but n'est pas de vaincre ou d’être vaincu, mais d’atteindre la perfection et la simplicité dans chaque technique et dans chaque acte de notre vie. N’oubliez jamais que le poing est un trésor dans une poche. Il ne doit jamais être montré en public. Réfléchissons sur les énoncés suivants, nous y trouverons le secret du véritable art martial. Dans l'art de Fu-Shih Kenpo, nous nous identifions pleinement à cette philosophie Kosho du maître Mitose. Entre le grand maître Thomas Barro Mitose et moi, il y a une grand respect, de l'amitié, de l'harmonie et la fraternité. Merci…
Fu Shih Kenpo
Grands MaĂŽtres
Kyusho (le point vital) du développement de l'énergie Posture 13 « Posture du gros orteil » – Angusthasana Cette nouvelle posture est une voie d’ouverture de l'énergie incroyable, que nous pouvons maintenant ajouter à notre série une fois que nous avons correctement préparé le corps, physiquement et énergétiquement. Dans la posture précédente, nous avons commenté la pression sur les organes et mis l'accent sur l'étirement de la cage thoracique inférieure et des nerfs lombaires, ceci afin de permettre le plein potentiel de cette nouvelle posture. Sur le plan physique, c'est une posture très exigeante pour votre équilibre et la force des pieds en particulier, développée lentement à travers les postures antérieures. L’équilibre que nous avons découvert a non seulement augmenté les communications entre les hémisphères droit et gauche de notre cerveau, mais il communiquait aussi continuellement à nos muscles les innombrables réactions musculaires antagonistes, de tension et de détente qui se produisaient. Cette « tension et détente » continue peut être considérée comme un exercice dynamique même si les postures sont stationnaires. Par exemple, dans le cas des muscles de la jambe qui se tient en équilibre lorsque les pieds sont rapprochés, nous avons vu comment l'avant et l'arrière (ou l'extérieur et l’intérieur) des muscles des jambes étaient constamment activés en passant de la tension à la relaxation pour maintenir cette position. C'est comme faire des répétitions avec un poids qui provoque une tension quand nous l’élevons et une détente quand nous l’abaissons. Cette fois, le poids est notre corps… avec l'avantage supplémentaire de la dynamique du fonctionnement droitegauche du cerveau en conjonction avec les muscles qu'il contrôle. Les pieds expérimentent la posture préalable en se préparant pour la distribution du poids, l’étirement, l'équilibre et,
maintenant, dans cette posture plus avancée, la force musculaire complète pour supporter le poids du corps entier en collaboration avec la demande d’équilibre. Ceci est nécessaire pour ouvrir de manière plus productive les canaux énergétiques qui se déconnectent presque du sol. Il est particulièrement important que nous soulevions nos talons du sol pour empêcher la mise en terre de l'énergie et pour permettre que seul un aspect proportionnel de nos organes s’ouvre plus complètement pour les renforcer pour un plus grand développement futur, comme nous l'avons fait physiquement jusqu'à présent. Notre travail énergétique antérieur a renforcé la communication nerveuse de notre corps, notre cerveau, avec la terre et l'atmosphère de sorte que nous pouvons maintenant intensifier le développement d’une plus grande capacité énergétique. L’entraînement adéquat des postures antérieures pendant un certain temps jusqu'à ce qu’à savoir effectuer de manière correcte chacun des exercices successifs (les postures sont à la fois des exercices internes et externes), nous permet de gérer maintenant plus d'énergie sans les graves conséquences que cela aurait pu avoir si nous n'avions pas été préparés. Commentaire à part, ces conséquences sont, brièvement : anxiété, stress, insomnie, troubles émotifs, confusion, tremblements, hystérie, etc. Cela est dû à la libération incontrôlée de la Kundalini ou sans y être préparé. Cette posture ouvre les trois canaux de la colonne vertébrale de Shushuma, Ida et Pingala ainsi que les canaux de la jambe intérieure, permettant à l'énergie de monter complètement jusqu’à la glande pinéale. Quand les talons des pieds sont levés, l'énergie peut seulement monter, quand les talons sont serrés à l'arrière des jambes et que l’on comprime la région du genou arrière, on scelle et on empêche également la mise à terre. La plante des pieds et les jambes intérieures sont étirés comme le périnée. Cela ouvre le chakra de base (l’ouverture de cette porte d'énergie est cruciale car elle est le point de communication
Texto: Evan Pantazi Instructora de Yoga: Carolina Lino - Ponta Delgada, Azores Foto: Tiago Pacheco Maia - Ponta Delgada, Azores
pour la montée et la mise en terre des énergie) et force également la base de la colonne vertébrale à être le point focal de l'organisme. C'est là que la Kundalini commence son ascension à travers le sacrum où elle s'inscrit également dans Ida et Pingala. L’équilibre latéral exige de lancer le mouvement d’énergie quand le cerveau droit communique et contrôle la musculature à gauche et le cerveau gauche contrôle à droite, recevant et envoyant à la fois les transmissions neuronales. Ceci est accompli à travers le tronc principal de la moelle épinière et de manière périphérique par l'intermédiaire des nerfs rachidiens sortant de la colonne vertébrale latéralement au niveau de l'espace entre chaque vertèbre. On retrouve le même modèle d'hélice de cette représentation de l'énergie des serpents d'Ida et Pingala dans la forme de l'ADN, ainsi que dans le symbole plus moderne de l'infini. Cette forme du sablier et de la bobine a également été traduite par les arts martiaux chinois dans la forme appelée Sanchin qui se base sur ces mêmes énergies (Prana) des anciennes pratiques indiennes, les cultive et les utilise. Elles étaient considérées comme la voie de la santé et de l'illumination et le sont encore dans la culture moderne. Elles ont même été représentées dans la médecine moderne quand celle-ci adopta le caducée pour incarner la bonne santé et sa récupération. « Caducée » vient du mot grec kerukeion, qui signifie « baguette de héraut », le bâton du messager publique. Il est en relation avec les mots kerux et kerusso, qui appartiennent à celui qui transmet l'information au public, tout comme le médecin vous indique la manière de récupérer la santé.
Il n’y a pas tant de symboles que ça qui se rapportent aux cultures anciennes de l'Égypte, de la Grèce et de l'Inde qui aient survécus comme ça à travers le temps jusqu’au début du XXème siècle, lorsque la profession médicale a adopté ce symbole. Si nous regardons de plus près cet ancien symbole, on observe qu’il est divisé en plusieurs parties distinctes et solidaires : - La bâton : Le bâton représente la colonne vertébrale (Shushuma) et l'énergie qui transporte la vie hors du cerveau et les communications du monde au cerveau. Cette énergie dans les pratiques indiennes du Yoga représente la Kundalini. - Les serpents : Les serpents enroulés formant un double hélice (représentant l'ADN et le domaine de l'énergie électromagnétique qui s'enroule autour et le long d'un trajet d'écoulement rectiligne) sont les représentations de l'énergie d'Ida et Pingala, car ils représentent le positif et le négatif, le yin et le yang, le masculin et le féminin ou la vie et la mort (avec leur bataille pour l'ascension). Ils concernent aussi le déplacement de l'énergie du cerveau droit à la gauche du corps et vice versa. - La glande pinéale : La boule au sommet du bâton est la partie la plus protégée du corps humain, encapsulé au milieu du cerveau en dessous de la pie-mère, l'espace sous arachnoïdien, l’arachnoïde, l’espace sous-dural, la dure-mère, la boîte crânienne, le périoste et la peau extérieure. La glande pinéale relie le système endocrinien avec le système nerveux où il convertit les signaux nerveux du système sympathique du système nerveux périphérique en signaux hormonaux. Elle est considérée par de nombreuses cultures depuis les premiers textes écrits comme le « principal siège de l'âme » ou le lien entre l'intellect et le corps. Quand elle s'ouvre en même temps que le chakra couronne, notre conscience s’étend. - Les ailes : Elles sont le signe de cet accès à une plus grande prise de conscience et aux royaumes au-delà du physique, quand le développement, le bon fonctionnement et la pratique de l'ensemble du système apporteront la fluidité de la vie dedans et dehors. Cette réalisation énergétique et la connexion avec les vibrations de l'univers rayonneront ensuite vers les autres et nous donneront la liberté symbolisée par les ailes. Le caducée n'est pas simplement un symbole de santé physique, c’est aussi un plan pour y parvenir. C'est la clé de la guérison, soulageant le stress et devenant sensibles à notre place dans l'univers. Pour vraiment guérir (nous éveiller), nous devons d'abord comprendre ce symbole antique, ce qu'il enseigne et pourquoi il ne représente pas seulement une méthode correcte de Chi Gung, Yoga, Ki et Prana… mais notre existence même et notre bonne santé.
Posture du gros orteil – Angusthasana Quand nous avons terminé les positions équidistantes de la posture précédente, nous amenons lentement le pied arrière sous la hanche et nous ajustons le pied opposé à la même position. Les talons se soulèvent et les jambes sont repliées, ce qui empêche la mise à terre et stimule le transfert vers le haut de l'énergie à travers l'intérieur des cuisses maintenant ouvertes et le périnée. De là, elle monte à travers les trois canaux. Les exigences d'équilibre de cette position provoquent une augmentation des communications neuronales pour maintenir le corps droit. Les mains sont élevées à partir des genoux vers la version plus avancée représentée ici. Les paumes sont jointes à plat verticalement (ce qui représente Shushuma ou la Kundalini) et les coudes sont levés vers l'extérieur. Les pieds montrent la connexion avec les énergies négatives de la terre alors que les mains montrent la direction du flux.
Nous voyons les pieds, les jambes, le torse, les bras, les mains et la tête dans une représentation étrangement exacte du caducée. Les ailes seraient les chakras et le champ aurique de l'énergie partant de la tête comme les rayons du soleil (éveil, conscience, spiritualité, l'expansion et de la lumière). Lorsque vous maintiendrez cette posture, vous sentirez comment la concentration et la puissance des pieds, de la colonne vertébrale, des épaules et de la tête… comment tout cela se redresse et renforce la colonne vertébrale qui transmet la vie. Vous pourrez également commencer à ressentir une énergie croissante qui débute au milieu de votre tête (cerveau glande pinéale) et s’étend vers l'extérieur. Ne surchargez pas trop le physique lorsque vous baignez dans la joie et l'émerveillement de ce que vous vivez, prenez votre temps et augmentez progressivement la longueur de la posture et son effet pour éviter les problèmes de santé qui pourraient en résulter.
Respiration et intention À partir de la « posture de la fente » – Janurasana lorsque vous placez le pied arrière vers l'intérieur, inspirez profondément par le nez. Sentez le périnée s’étendre vers le bas vers les talons comme si vous poussiez le périnée à travers les pieds vers le sol. Une fois dans la position de base avec les mains sur les genoux, expirez lentement et à nouveau par le nez. Sentez la contraction et la poussée vers le haut du périnée à mesure que vous sentez l'énergie tirer les pieds, monter par la colonne vertébrale et les trois canaux énergétiques. Répétez l'inspiration comme avant en sentant les vibrations remplir les jambes et les pieds. Ensuite, en expirant, amenez vos mains dans la position plus avancée (si c’est possible et si c’est confortable). Au cours de cette respiration et de ce positionnement, vous vous sentirez un plus grand transfert de vibrations et une plus grande concentration dans la glande pinéale. Répétez encore une fois la procédure d’inhalation et les concentrations d'énergie, mais maintenant en percevant mieux la légèreté dans le bas du corps et le périnée qui se dilate vers le bas. En expirant, répétez la prise de conscience faite antérieurement, vous sentirez une augmentation substantielle de l'énergie tout au long des trois canaux et dans le centre du cerveau. Laissez tout cela s’étendre vers l'extérieur au-delà du crâne, comme si vous développiez un halo. Une dernière mise en garde pour cette procédure : veillez à permettre l'expansion hors de la tête… Ne concentrez pas ou ne conservez pas l'énergie à l'intérieur, car cela peut conduire à des problèmes tels que ceux que nous avons mentionnés plus haut. Prochaine Posture, nº 14 « Posture de l’arc » Dhanurasana
Avez-vous besoin d’un professeur toute votre vie ? l y a quelques mois, j'ai lancé dans mon association, la TAOWS Academy, un projet qui j’avais déjà à l'esprit depuis un certain temps. J'ai l’appelé TAOWS Lab. Dans le laboratoire, nous essayons de faire des progrès dans l'étude de cet art de combat fascinant. Le WingTsun est un style de boxe chinoise qui ne ressemble à aucun autre. Dans mes articles et mes livres, je me réfère à lui comme un style « hybride ». Ce mot définit très clairement les caractéristiques et les particularités du système lui-même. Dans mon expérience de l'enseignement et de la pratique de ce style, il y a un mot qui décrit, d’après moi, parfaitement le Wing Tsun : subtile. Ce petit mot et celui Wing Tsun ont beaucoup en commun. Le dictionnaire définit d’abord subtile comme « mince, délicat et fragile… », puis comme « aiguisé, perspicace, plein d'esprit… ». Sans aucun doute, cette deuxième directrice définit mieux ce qui, d’après moi, rend si difficile la compréhension de ce système. À de nombreuses reprises, le Wing Tsun a souffert une simplification vulgaire qui a mis d'excellents pratiquants dans un culde-sac, attrapés par les règles inflexibles de certains professeurs ou gurus qui prétendaient posséder le
I
« Ce que nous entendons par élémentaire n’est pas toujours plus facile à comprendre ou à appliquer que ce que nous appelons avancé. » brevet de la vérité (la leur bien sûr…). C’est très triste et cela va contre tout ce que je manifeste depuis des mois. Mais situé dans la dynamique de construire et de poser des situations, je voudrais utiliser tous ces éléments négatifs pour l'étude d'un art et essayer de les transformer en éléments positifs. Le LAB de la TAOWS Academy est un moyen de réunir les pratiquants de WingTsun, dans un endroit pour pratiquer et étudier ce que j'appelle le Wing Tsun avancé. Bien que je ne sois pas très friand des phrases grandiloquentes, j’ai dû les utiliser finalement. Ma réflexion veut inviter tous les pratiquants de cet art à réviser tout ce qu’ils étudient avec une certaine
« Dans le panorama de Wing Tsun, il est très fréquent d'entendre les instructeurs des différentes branches du Wing Chun affirmer qu'il est nécessaire d'étudier l'art martial pendant plusieurs dizaines d’années. »
perspective afin de les aider dans leur pratique. « Avancé » c’est ce qui succède à « élémentaire ». En Wing Tsun, je ne suis pas toujours d'accord avec ce que l'on entend par élémentaire ou avancé pour une question très simple. Ce que nous entendons par élémentaire n’est pas toujours plus facile à comprendre ou à appliquer que ce que nous appelons avancé. Ce serait, à mon avis, la seule raison pour étiqueter d'une façon ou d'une autre les techniques, mais plus je pratique ce système, plus je me rends compte que les choses apparemment élémentaires sont les plus difficiles à appliquer dans des situations réelles. Dans cette recherche de la « simplicité apparente », on n’a pas toujours compris que ce que nous cherchons à faire, c’est à rendre simple ce qui est très compliqué (battre un adversaire qui ne coopère pas et qui essaye de nous frapper ou de nous soumettre de toutes ses forces). Nous avons sûrement été trompés par les films d'action ou par les centaines de démonstrations ou d’exhibitions de compétences dans les écoles d’arts martiaux ou par le désir de pouvoir battre des adversaires avec une technique « magique », permettant de vaincre un adversaire qui essaye de tout faire et possède une force supérieure avec
Wing Tsun
« Il est gratifiant de voir comment il y a chaque jour plus de professeurs courageux qui osent proposer de nouvelles idées (certaines vraiment géniales). » seulement deux-trois trucs… Mais, après avoir essayé cela pendant vingt ans… je regrette vous dire que ce n’est pas possible ! Après cette « déception », je me suis demandé quelles choses pouvaient être changées, ou peutêtre orientées différemment afin que nous puissions combattre en utilisant le style auquel certains d'entre nous ont consacré plus de la moitié de leur vie… Pour beaucoup des pratiquants d'autres styles qui ont lu mes articles et me consultent par email ou sur mon site, mon affirmation leur paraîtra sûrement étrange ou semblable aux problèmes d'autres styles dits classiques. Mais l'essentiel c’est d'essayer d'introduire dans la pratique un chose souvent oubliée : le bon sens. Il y a quelques jours, je préparais une séance de LAB pour mon équipe et l'un les canaux de télévision que j’ai coutume de regarder pour étudier des éléments du combat et les arts martiaux, diffusait un documentaire sur les légions romaines. Le documentaire décrivait de façon très concise quelles étaient les différentes stratégies et
techniques que les légions romaines utilisaient au cours de la bataille et quelles étaient les raisons pour lesquelles ce corps militaire était devenu la machinerie de guerre la plus redoutée de son époque. Ils commentaient quelle était la formation individuelle du légionnaire. Le fait que a le plus attiré mon attention fut la période de formation : de six mois à un an. Je me suis interrogé, surpris de la période relativement courte de formation des soldats de l’Antiquité les plus redoutables, par opposition à la formation d'un pratiquant d’art martial aujourd'hui. Dans le panorama de Wing Tsun, il est très fréquent d'entendre les instructeurs des différentes branches du Wing Chun affirmer qu'il est nécessaire d'étudier l'art martial pendant plusieurs dizaines d’années. Je trouve un peu plus curieux que il y ait des gens qui prétendent que quelqu’un a besoin de 20 ans pour compléter un système alors qu’un légionnaire romain était parfaitement formé au combat en un peu moins d'un an. Quelle est la conclusion que je tire de cette contradiction ? Eh bien… c'est simple. Dans tout processus de formation d'une compétence, il y a une part de la formation et une autre d’expérimentation. La partie formation ne peut, en aucun cas, durer 20 ans ! C'est vraiment offensant pour l'intelligence des personnes normales. Cependant, après une période de formation, la période d'expérimentation peut et doit durer autant d’années que possible pour améliorer la capacité et la compréhension des principes ou des techniques.
C’est là que surgit le TAOWS Lab, où compléter dès que possible l’apprentissage du système Wing Tsun et expérimenter avec le système lui-même dans de nombreuses situations différentes qui nous obligent à nous adapter à des scénarios changeants et à des situations qui échappent à notre contrôle. L'expérience qui en résulte est très enrichissante. Tant et si bien que certains des exercices, des séries et des sections que j'enseigne dans mes séminaires et formations ont surgi de ce processus de travail et de recherche que je fais avec mon équipe de proches collaborateurs. Tout cela en cherchant à appliquer un style de combat au combat. À ce point de mon article, je vais maintenant me référer au titre du mois : avons-nous besoin d'un professeur toute notre vie ? Pour moi, non. Je pense de fait que c'est vraiment négatif pour le développement individuel d'un pratiquant. Je ne voudrais pas que ce soit mal interprété. Je ne parle pas de rompre avec votre professeur, votre père ou votre instructeur, bien au contraire. Simplement de tout regarder depuis une perspective différente. L'un des professeurs, que j'admire et relis souvent, affirma sans rougir qu’il arrivait un certain moment où il fallait « tuer » le maître… Je suis totalement d'accord. Ne pas le faire ne permettra pas un travail d’auto-découverte et d'expérimentation personnelle qui enrichira notre pratique. Ce changement de perspective dans les relations professeur-élève
« Dans cette recherche de la simplicité apparente, on n’a pas toujours compris que ce que nous cherchons à faire c’est à rendre simple ce qui est très compliqué. »
« Je voudrais vous inviter à ne pas confondre tradition et immobilité. À ne pas confondre le respect envers votre professeur avec le manque de courage dans les propositions visant à améliorer la pratique. » est à mon avis ce qui devrait définir le passage du statut d'étudiant à enseignant quand, s’étant développé jusqu’à un certain niveau à tous points de vue, il reçoit le titre de Sifu. À partir de ce moment, le nouveau « père » doit re g a rd e r d i ff é re m m e n t l a f a ç o n dont il entre en relation avec son professeur et commencer à laisser son empreinte, son propre style dans le style ; en bref, c’est la période où les pratiquants doivent s'engager dans la pratique et l'expérimentation et proposer de nouvelles idées.
Il est vrai qu’il existe actuellement des groupes de travail qui font un travail très intéressant (et pas seulement dans mon association). L'ère des télécommunications nous permet de voir ce qui se passe dans d'autres pays ou sur d'autres continents en ce qui concerne la pratique des arts martiaux. Il est gratifiant de voir comment il y a chaque jour plus de professeurs courageux qui osent proposer de nouvelles idées (certaines vraiment géniales). Une belle perspective s’ouvre parmi tant d’obscurité. Arrivé à ce point, je voudrais inviter ceux qui veulent travailler, à étudier et à oser s'aventurer dans le Wing Tsun avancé. Celui-là même qui constitue les phases les plus avancées du système BZT, MYC, BCD et Pole. Je voudrais vous inviter à ne pas confondre tradition et immobilité. À ne pas confondre le respect envers votre professeur avec le manque de courage dans les propositions visant à améliorer la pratique. Ressemblons plutôt aux légionnaires romains… Quelques années d'apprentissage et beaucoup d'autres de pratique et d’évolution. Cette grande famille de pratiquants vous en remerciera. Merci beaucoup à tous pour votre attention et votre soutien.
Wing Tsun
« Ressemblons plutôt aux légionnaires romains… Quelques années d'apprentissage et beaucoup d'autres de pratique et d’évolution. »
Sueyoshi Akeshi Le Japon est un pays de tradition et une ancienne culture. Les arts martiaux du Japon le sont aussi, mais il y a un maître d'arts martiaux qui est très différents des autres. Son nom est Sueyoshi Akeshi. Maître Sueyoshi Akeshi est le dirigeant du Raku Yu Kai Iaido. Il domine aussi le Naginata (hallebarde), le Yari (lance), le Kenjitsu (combat à l'épée), le Jo-Jitsu (un bâton de 128 cm), le shuriken et plusieurs autres arts de samouraïs. Il a également pratiqué le Tai Ki Ken, une forme japonaise d'auto-défense. Lorsque nous avons demandé au maître Sueyoshi comment il percevait les
katas dans les arts martiaux, il a dit qu'il croyait que 99% des katas dans les arts japonais étaient, au mieux, inutiles. Il ne s’ajuste pas aux enseignements traditionnels des arts martiaux, pourtant il est également moine Tendai, possédant le rang de Gon Rishi. Et dans le bouddhisme Shingun, il a obtenu le titre d’Ajari signifiant qu’il s’agit d’un moine qui a été illuminé. Il est également moine Shugendo. Au cours de sa formation, il a été mis à l’épreuve de nombreuses façons, il a dû, entre autres, vivre dans un trou creusé dans le sol de 4 x 4 x 8 mètres pendant 10 jours sans nourriture ou encore répéter le même mantra nonstop pendant 21 jours ne se reposant
que pour se laver et manger. Ces types de moines étranges sont appelés Yama Bushi, ce qui est traduit par beaucoup comme « samouraï de montagne » quand en réalité ce terme se réfère à un moine faisant son entraînement dans les bois ou à l'extérieur. Il a déclaré que, pour sa formation au bouddhisme, il passa plusieurs périodes différentes dans le principal temple du bouddhisme Shingun. Lors de son séjour dans le trou, il est presque devenu fou, mais il parvint à atteindre le satori ou l'illumination et commente qu'il comprend maintenant ce qui est pure énergie. Il faut savoir qu’on le sortit du trou sur le point de mourir de
Grands Maîtres palpitations cardiaques et pouvant à peine respirer. Revenant à ses arts martiaux, il fut élève de différents arts samouraïs sous la tutelle de Kono Yoshinori et fut ainsi formé par le célèbre fondateur du Tai Ki Ken, le maître Sawai Kenichi qui était légendaire pour ses habiletés techniques qu’il avait apprises en Chine avec le maître Wang Xiang Zhay. Son Honbu dojo se trouve à Tokyo au Japon et, bien qu'il vive encore à Tokyo, c’est un grand voyageur qui a visité et enseigné ses arts martiaux et le bouddhisme dans plus de 20 pays différents. Lorsque nous lui avons
demandé pourquoi il était à Los Angeles, il nous a dit qu'il voulait essayer de percer dans l'industrie du cinéma, pour propager à la fois son bouddhisme et les arts martiaux. Pourvu que nous ayons un jour un temple aux États-Unis. Il a actuellement des élèves au Portugal, en Espagne, en Norvège, en Autriche, au Brésil, en Angleterre et aux États-Unis. Il est l’instructeur d'épée particulier de Dave Lee Roth, du fameux groupe Van Halen. Ses passions dans la vie sont au nombre de trois : le bouddhisme, les arts martiaux et la fauconnerie. Il possède deux oiseaux rares, un aigle royal et une effraie des clochers. Et dans son
appartement de Tokyo, il a aussi un furet qui, il l’admet, vit en enfer. Bien que le furet n'ait jamais été attaqué par les deux oiseaux de proie. Son habileté avec le katana est inégalée en vitesse et en singularité, comme le démontrent ses techniques réalisées à la vitesse de l'éclair et dont il est parfois difficile de comprendre la véritable utilité tant qu’on ne les a pas vues au ralenti contre une attaque. Une fois qu’on les a vues, le sens pratique des mouvements devient évident pour tous. Ses techniques de prédilection sont ses Ina Zuma ce qui se traduit par foudroyer en simulant la foudre quand on frappe. Il
aime également beaucoup Gun Dari qui se traduit par le dessin de la Kundalini. Il appris ces techniques avec son professeur d’Iaido, il y a près de 30 ans. Sueyoshi Sensei, comme il préfère qu'on l'appelle, croit que les capacités physiques qu'il a acquises au cours de sa formation pour devenir un véritable moine l’ont aidé dans ses arts martiaux et inversement, car la l'objectif de la répétition de mantras est de réveiller l'énergie cachée que nous avons tous en nous. En faisant des arts martiaux et/ou des mantras, nous serons capables de nous détendre complètement pour que cette force vitale ou énergie puisse circuler librement à travers tout notre corps. Lorsque nous lui avons demandé qu’il nous explique, en tant que moine
bouddhiste, pourquoi la fleur de lotus était le symbole de l'illumination, il nous a dit que, dans la vie, les êtres humains devaient passer par toutes sortes de difficultés pour, à la fin, devenir de meilleures personnes grâce à ces épreuves et ces tribulations. De la même manière, la fleur de lotus grandit dans un étang rempli d’eau sale et dans des conditions terribles et finit par devenir une belle fleur qui embellit le monde. Il est l'auteur de plus de 4 livres et de 20 DVD sur les arts martiaux, il continue de montrer et d’enseigner son art à travers le monde, mais sans jamais oublier de se rendre régulièrement chaque année au temple Kinpusenji pour ensuite revenir au temple de Nachi Seigantoji en passant par les montagnes japonaises.
Cette année, seules six personnes osèrent faire cette route qui existe depuis 1200 et seules trois personnes purent parcourir toute la distance d'environ 124 kilomètres à travers certains des terrains les plus traîtres du Japon. Certains jours, on ne peut faire plus de 15 ou 16 km et d'autres on peut aller jusqu'à 30 km tout au plus. En résumé, il est évident que Sueyoshi Akeshi est un véritable homme de contrastes, il est capable de parcourir cette fine ligne qui existe entre la manière de vivre japonaise et le mode de vie occidental et peut se déplacer librement de l’un à l’autre et dans l’un et dans l’autre, suivant les véritables pas d'un maître du bouddhisme et d’un maître d’arts martiaux.
Grands Maîtres « Dans la vie, les êtres humains doivent passer par toutes sortes de difficultés pour, à la fin, devenir de meilleures personnes grâce à ces épreuves et ces tribulations. De la même manière, la fleur de lotus grandit dans un étang rempli d’eau sale et dans des conditions terribles et finit par devenir une belle fleur qui embellit le monde. »
Gracie Jiu-Jitsu Principes fondamentaux du Jiu-Jitsu : La précision Comment parvenir à une précision naturelle ? Aller régulièrement et systématiquement aux entraînements peut être un problème pour beaucoup. Au début, la plupart des débutants de Jiu-Jitsu sont tellement contents de pouvoir s’entraîner qu’ils vont pratiquer presque tous les aprèsmidi. Au bout d’un certain temps, ils se rendent compte que ce n'est pas seulement la quantité mais aussi la qualité qui est cruciale ici, de sorte que certains réduisent leur rendezvous sur le tapis à une ou deux fois par semaine. S'entraîner dur ou beaucoup ce n'est pas nécessairement améliorer son Jiu-Jitsu,
souvent c’est tout le contraire qui se produit, car celui qui s’entraîne dur ou beaucoup croit qu'il a la victoire dans sa poche, et si elle ne se produit pas, la déception est si grande qu’il cesse souvent de pratiquer le Jiu-Jitsu à cause de la défaite. Quand je suis allé quelques jours à Rio de Janeiro, je suis passé par une école de Jiu-Jitsu qui disait : « Le deuxième est le premier des perdants ». On peut observer cette mentalité dans de nombreuses écoles de Jiu-Jitsu sportif. Leurs membres sont alors extrêmement compétitifs. On sentait souvent la peur et la déception dans l'air. Vous devez considérer, cependant, la défaite comme une expérience
d'apprentissage et le faire pour vousmême. Il est préférable en effet d'analyser, de tirer les leçons et de considérer l'expérience négative comme quelque chose de positif permettant de progresser, vous pourrez alors réellement bénéficier de l'expérience. Si vous êtes sur la voie des sportifs d'élite et que vous considérer le JiuJitsu comme un style de vie, vous devrez affronter les succès et les échecs. Il serait donc préférable dès le début d'aborder l'étude de Jiu-Jitsu comme une formation à long terme et d'affiner le répertoire technique mettant la connaissance au premier plan. Les gens consacrent souvent beaucoup d’efforts à la compétition de Jiu-Jitsu à la recherche du prestige, parce qu’ils ont peut-être eu une enfance difficile ou parce qu'ils veulent attirer l'attention. La réussite et la
renommée arrivent, mais elles terminent vite et sont dépassées par la réalité. Bien peu parviennent à réussir l’exploit de transformer cela de nouveau en quelque chose de positif et d’aider les autres, parce que ça, ce serait vraiment gagner quelque chose, partager leur expérience et atteindre ainsi dans la joie le sommet du Jiu-Jitsu. Si vous lisez d'aujourd'hui les magazines de sports de combat ou d’arts martiaux, en particulier des magazines américains, vous pourriez croire que près de 85% des pratiquants de Jiu-Jitsu dans le monde pratiquent d'autres arts du grappling. Or nous ne représentons peut-être que 5% de tous les sports de combat. Mais on offre du Jiu-Jitsu une image qui donne l’impression que seuls les types durs le pratiquent, ou plutôt que chaque entraînement de Jiu-Jitsu est vraiment dur. Le grand-maître Helio Gracie se retour nerait probablement dans sa tombe s'il pouvait voir l’image du sport aujourd’hui… Il a toujours souligné
que son Jiu-Jitsu n'était pas fait pour le perfectionnement des athlètes, mais au contraire que quiconque pouvait apprendre le Jiu-Jitsu. Les bienfaits utiles réels de Jiu-Jitsu, le bien-être physique, la force mentale, la joie de la vie, le respect et la discipline, doivent rester au premier plan, sinon le Jiu-Jitsu est tout simplement un sport de masse sans grand esprit et sans racines. Le JiuJitsu est un véhicule que nous utilisons pour le développement personnel. La pratique du Jiu-Jitsu avec ses différences subtiles nous pousse à observer toute chose dans la vie de la manière la plus exacte et précise possible comme on observe un match ou une technique d’entraînement.
À mon avis, le principe de la « précision » dans le Jiu-Jitsu reste caché dans de nombreux aspects de la formation. Nous sommes constamment divisés entre les nuages du succès et la terre ferme qui nous rappelle qu'il y a encore du travail à faire. Les tour nois peuvent être utilisés pour travailler la technique, indépendamment de si vous gagnez ou si vous perdez, mais ils ne devraient pas être le but ultime. C’est cependant trop souvent le véritable objectif de beaucoup. Mais si nous voulons considérer cela du point de vue de la perspective de l'amélioration constante des techniques (à long terme), les tournois sont des épreuves intermédiaires très utiles si pas absolument nécessaire pour soi-même. On peut peut-être expliquer cela comme le fait de participer à des petites courses pour se préparer pour le marathon de New York. L'objectif du Jiu-Jitsu devrait être le développement personnel, pour atteindre les objectifs les plus élevés. Ce n’est pas une tâche facile. Y parvenir exige beaucoup de travail et de temps. Souvent, nous nous éloignons du vrai chemin et nous croyons que nous pouvons prendre un raccourci, pour ensuite nous rendre compte une fois de plus que ces voies ne sont pas réelles. Je pense que l'une des leçons les plus importantes que j’ai apprises avec mon Jiu-Jitsu, c’est l’ « ici et maintenant », le présent.
L'un des aspects les plus intéressants du Jiu-Jitsu, ce sont, bien sûr, en plus du grand nombre de techniques, les combinaisons et les variantes que nous apprenons et que nous pouvons, avec le temps, développer par nous-même. Après avoir observé l'adversaire, son poids, son mouvement et sa dynamique, vient l'action suivante, la nôtre ou celle de l’adversaire. Dans la tête, c’est souvent comme voler en pilote automatique, jusqu'à ne plus savoir où aller. Le corps peut se mouvoir de manière neutre et d’une situation à l'autre pendant une longue période, jusqu'à ce que l'ennemi ou vousmême réalisiez l’action suivante. C’est ici que se produit alors l'action précise qui déterminera le succès.
La pression et la théorie de la connexion Le professeur Pedro Hemetério parlait souvent de l'adaptation et de la théorie de la connexion qui veut que si vous utilisez 80% de votre poids contre votre adversaire, vous pouvez facilement obtenir sa soumission. Il ne faudrait peut-être pas prendre à la lettre les 80%, mais on comprend que dans le Jiu-Jitsu, la connexion (angle de connexion) est très importante, car on peut tout simplement se sentir comment l'ennemi se comporte. Il commenta également à plusieurs reprises qu'il ne pouvait y avoir une technique précise sans une véritable connexion entre les combattants. La
position en relation avec la pression contre votre adversaire permet de ramener le bras sous contrôle pour pouvoir faire encore une clé de bras tendu. Cela peut cependant se faire en quelques secondes. Je pense à un combat que j'ai vu l'autre jour… le combat, une compétition de Jiu-Jitsu Pro, a duré plus de quinze minutes et juste avant la fin, le compétiteur de Gracie Jiu-Jitsu a évité la position montée d'un adversaire très fort et l’a battu avec une clé de bras. On peut vraiment qualifier cela de « meilleure manœuvre de l’année », parce que ça fait vraiment longtemps que je n'avais pas vu ça dans un grand événement de Jiu-Jitsu. Donc, on peut dire que le Jiu-Jitsu ne tourne pas autour de la technique, mais qu’il a à voir avec tout. Dans ma carrière, j'ai eu la chance de pouvoir m'entraîner avec les meilleurs et apprendre d'eux. Ma formation personnelle avec Gracie a commencé dans un petit garage à Santa Monica, puis je suis allé rencontrer Sylvio Behring à Rio. De retour à Los Angeles, j’ai travaillé avec les cousins des Gracies, les f r è re s M a c h a d o e t , l o r s d e m e s nombreux voyages, j'ai pu continuer m o n a p p re n t i s s a g e a v e c P e d ro Hemetério excellente champion de Jiu-Jitsu, qui n’est malheureusement plus parmi nous. L'homme qui m'a le plus influencé dans la construction de mon image d u J i u - J i t s u f u t p ro b a b l e m e n t Rickson Gracie. J'étais fasciné non
seulement par ses compétences en tant que combattant, mais aussi par son style de Jiu-Jitsu. Quand on parle des concepts de base au plus haut niveau, c'est lui qu’il faut voir. Je n’ai jamais eu envie, ni même tout au début de mon apprentissage des techniques de Jiu-Jitsu, de mémoriser une centaine de pas. J'ai e s s a y é d ' a m é l i o re r c e q u e j e connaissais plutôt que d'apprendre des mouvements inutiles qui compliquaient mon savoir. Mais je ne suis pas un grand théoricien, je m’occupe plutôt de la pratique. Quiconque veut atteindre la plus grande précision en Jiu-Jitsu doit d'abord comprendre qu’il ne s’agit pas de la soumission effective (finalisation), mais de comment arriver jusque là. Nous allons brièvement proposer quelques techniques comme exemples : - Comme jiujitsuka, j'ai appris presque le premier jour avec les Gracie l’étranglement croisé (choke cross). Et cela parce que : a) J'ai compris que l'on faisait cet étranglement avec le « pouce » et pas en tirant le cou en tordant le kimono, b) Je ne devais pas maintenir la hanche dans la position de garde, mais la déplacer légèrement pour pouvoir rester plus près de la nuque de mon adversaire, et c) Je pourrais avoir besoin d'utiliser un étranglement croisé comme une feinte pour « inverser » la garde de l'adversaire, afin de me mettre sur son ventre (en montée).
- Dans plus de 80% des combats de Jiu-Jitsu, on adopte plusieurs positions de garde. Et cela n'est pas facile pour beaucoup. Mais qui d i t q u ’ i l d o i t e n ê t re a i n s i ? L e maître Pedro a mis l'accent sur la nécessité de conserver la garde. Vo u s d e v e z d o n c v o u s p l a c e r comme si réellement vous vouliez être dans la garde. L’adversaire devra alors maintenant se déplacer e t e s s a y e r l ’ u n e o u l ’ a u t re technique et vous pourrez alors exploiter ce moment et rompre sa garde. Mais, vous devez ici aussi apprendre à lire entre les lignes. L a i s s e z d o n c v o t re ( p u i s s a n t ) a d v e r s a i re f a i re l e p re m i e r mouvement, puis contrer le avec m o i n s d e f o rc e , m a i s a v e c précision et persistance. - Si vous êtes couché et que l’adversaire vous domine en position montée, vous devez alors essayer de faire en sorte que l'adversaire se sente instable, autrement dit, il doit essayer de maintenir l'équilibre. Le mouvement de la hanche également, appelé « Upa », fut, pour le maître Pedro et de nombreux autres experts en Jiu-Jitsu, un élément très important. Le mouvement Upa cependant ne fonctionne pas seulement pour la défense de la position montée, mais aussi pour la défense du contrôle latéral (100 kilos) et de la montée croisée. Avec cette technique, nous pouvons créer une ouverture pour nous libérer. Par conséquent, il s'agit d'une technique
qui peut être utilisée dans différentes situations. - Nous allons rester dans la position pontée et contrôler maintenant l'adversaire d'en haut. Ici, nous avons la possibilité de faire des techniques de bras et la clé d’épaule. L'américaine est l'une des techniques les plus efficaces. Pourquoi ? Supposons que nous sommes dans la position montée avec une américaine et que l'adversaire puisse maintenant se déplacer tellement que je ne puisse pas conserver ma position (montée). Bien sûr, nous pourrions faire une technique différente, mais nous pouvons également passer à la position suivante (contrôle latéral, 100 kilos) et conserver ainsi l’américaine et la force pour vaincre l'adversaire. Dans ce cas, je viens d’optimiser la position, plutôt que d'avoir à appliquer une technique complètement différente. Ainsi, nous pouvons dire de façon concluante qu’une technique doit être appliquée à tous les niveaux, quel que soit le niveau de l'élève, qu’une technique doit rester efficace quelle que soit la taille et le poids du pratiquant et enfin, mais ce n’est pas moins important, qu’une technique doit être utilisable par tous, autant par les hommes que par les femmes. www.triangleacademy.ch www.graciejiujitsu.ch Texte et photos : © Sandra Nagel & Franco Vacirca
Pour beaucoup, Mohamed Qissi, ami personnel de Jean-Claude Van Damme depuis l’enfance, fut une pièce cruciale dans la carrière de l’acteur belge. C’est lui qui l’accompagna dans son rêve américain en plus d’intervenir activement dans les chorégraphies de Bloodsport, Kickboxer et Full Contact, les films qui firent sa renommée. Il participa conjointement à Van Damme au montage final de Bloodsport et inter vint même dans son casting… De par son aspect, cer tains ne le reconnaîtront pas. Qissi est un acteur caméléonesque qui a incarné un certain nombre de personnages secondaires dans les premiers films de Van Damme. En plus de donner vie à Tong Po dans Kickboxer, il interpréta le boxeur thaï brésilien dans Bloodsport qui affronte, dans un combat effrayant, Chong Li/Bolo Yeung. Dans Full Contact, il donne vie à un légionnaire français qui poursuit Van Damme le déserteur. Mais qui est ce personnage ? Qui est Mohamed Qissi ?
Tong Po et l’ombre du caméléon Texte : Gladys Caballero & Pedro Conde. Photos : Melissa Qissi, Lily Almazan & Pedro Conde.
Cinéma d’arts Martiaux
Mohamed Qissi Plus connu peut-être sous son nom artistique de Michel Qissi, l’acteur et chorégraphe est né à Oujda (Maroc) en 1962. Deux ans plus tard, ses parents émigrèrent à Bruxelles. À l’âge de 7 ans, il commença à pratiquer la Boxe dans un centre sportif. C’est là que j’ai connu Jean-Claude, dans le même centre sportif. Il avait neuf ans et pratiquait le Karaté Shotokan. Avec le temps, Jean-Claude est devenu champion de Karaté. Je lui enseignais des techniques de Boxe. Au début, quand nous nous sommes connus et que nous sommes devenus amis, il m’enseignait des coups de pied et des techniques de Karaté et je lui enseignais d’autres techniques de Boxe. C’est ainsi que commença notre amitié. Nous sommes devenus des frères. Je restais dormir chez lui et lui chez moi. Il appelait mes parents papa et maman et j’appelais les siens maman et papa. Je passais plus de temps avec lui qu’avec mes propres frères. Nous avions la même passion, les mêmes idoles, Bruce Lee au cinéma et Mohamed Ali en Boxe. Ils partagent les mêmes passions depuis leur enfance : les arts martiaux et le cinéma. Nous avions coutume de rester après l’école pour acheter un goûter et le savourer tout en voyant un film au cinéma (où nous entrions toujours par la porte de derrière). Ensuite, nous nous revoyions plus tard au centre sportif. Je me souviens également qu’à cette époque, nous avions coutume de faire du porte à porte pour vendre des savons et des champoings et
en tirer un peu d’argent. Nos deux passions étaient indiscutablement les arts martiaux et le cinéma. Ces deux facettes de notre vie s’incar naient dans une idole commune : Bruce Lee. Son rêve était de devenir, tout comme le Petit Dragon, acteur au cinéma et de montrer son talent à tout le monde. Alors que Van Damme avait 18 ans et Qissi 16 ans, ils allèrent au Festival de Milan pour essayer de connaître des producteurs et rentrèrent chez eux avec une grande quantité de carte de visite et de numéros de téléphone d’importantes personnalités du petit monde du cinéma. Leur illusion grandit et soudain, ils se laissèrent tenter par le rêve américain. C’est ainsi qu’en 1982, ils décidèrent d’aller aux ÉtatsUnis, à Hollywood, pour tenter leur chance dans le septième art. J’ai présenté Van Damme à un styliste qui avait une usine à Hong Kong. Celui-ci lui proposa de travailler comme mannequin pour présenter ses dernières créations dans cette ville asiatique. Là, JeanClaude réussit à connaître Jackie Chan. Mais le plus important peutêtre de cette expérience, fut que Jean-Claude obtint, en plus de son salaire, un billet d’avion aller-retour à Los Angeles. Là, il rencontra un important personnage appelé Tyrone qui lui proposa de nous loger, lui et moi, si nous revenions dans cette ville. Jean-Claude revint à Bruxelles et me proposa d’aller avec lui. Nous partagions tous les deux la même passion pour le cinéma. En 1982, nous eûmes bien du mal à rassembler l’argent nécessaire pour payer notre voyage à Hollywood,
mais nous l’avons fait. Nous sommes parvenus à prendre contact avec Canon Productions et nous avons fait Bloodsport, puis Kickboxer et Full Contact qui sont devenus des films à succès dans le monde entier. Effectivement, ces premières années en Amérique furent vraiment dures pour tous les deux, même JeanClaude fut sur le point d’abandonner son aventure comme acteur et s’il ne l’a pas fait, c’est grâce à Qissi. Quand nous avons atterri, le premier jour à l’aéroport de Los Angeles, en 1982, nous avions un tas de cartes de visite que nous avions récoltées quand nous avions été au Festival de Milan. Là, de nombreux producteurs américains nous avaient invité à leur rendre visite, nous promettant tout sorte de choses. Mais quand nous y sommes allés, personne ne voulait nous donner une opportunité, ils ne voulaient même pas répondre au téléphone. Jean-Claude, très découragé me dit alors : « Regarde, nous avons encore notre billet de retour, rentrons en Belgique ! » Mais je lui ai répondu : « Pas question ! » Parce qu’avant de quitter Bruxelles, Jean-Claude avait dit à tout le monde que nous avions un contrat aux États-Unis et que c’était pour ça que nous y allions. Je préférais donc mourir làbas plutôt que de rentrer les mains vides. Pendant les six premiers mois, nous n’avons rien obtenu de concret. Nous avons fini par dormir dans une voiture car au bout de quelques mois, nous avons décidé de cesser d’abuser de l’amitié de Tyrone à qui nous ne pouvions rien donner pour son logement. Vinrent
ensuite trois années où nous ne sommes même pas parvenus à obtenir un second rôle. Logiquement, nous avons commencé à nous démoraliser. Jean-Claude fut sur le point de rentrer à Bruxelles à plusieurs reprises et de laisser derrière lui cette folle entreprise. Je refusais cela catégoriquement, je préférais crever plutôt que de devoir revenir, humilié, en Belgique. Au cours de quatre années très très pénibles à Los Angeles, ils eurent l’occasion de connaître personnellement Mohamed Ali lui-même, « le plus grand », d’où surgit une relation très spéciale… Nous avons fait la connaissance de Mohamed Ali en 1984, à travers son assistant Abdel Kader. Abdel Kader était marocain et seules quelques personnes du Maroc pouvaient
accéder à lui et nous avons eu la chance de pouvoir le connaître. Nous étions à Hollywood, dans un bar restaurant très simple, en train de prendre un café et nous avons commencé à bavarder avec un homme qui était là. Nous lui avons commenté notre intention de faire du cinéma et il nous a dit que c’était assez difficile, mais d’essayer de faire du mieux que nous pouvions. Nous lui avons alors demandé ce qu’il faisait et c’est alors qu’il nous a dit qu’il était l’assistant de Mohamed Ali. Nous nous sommes alors regardés, JeanClaude et moi, parce qu’il était notre idole, lui et Bruce Lee, et nous lui avons dit que nous serions enchanté de pouvoir le connaître en personne. Il nous dit alors qu’il allait lui en parler et qu’il nous dirait quoi après. C’est
ainsi qu’un jour, alors que nous bavardions avec lui, il nous informa que Mohamed Ali avait accepté de nous parler personnellement. Nous l’avons rencontré, nous étions si heureux de le voir et de pouvoir parler avec lui. Nous nous sommes beaucoup amusés. Jean-Claude et moi avons été chez lui. Il a ouvert une mallette et a commencé à faire des trucs de magie et je dois dire qu’il était très bon. Ensuite, il nous a conduit à son armoire et nous a montré un peignoir de boxe et il nous raconta qu’Elvis Presley le lui avait offert. C’était vraiment un très beau peignoir. Ensuite, nous sommes allés dans son musée et nous avons vu tous les trophées obtenus au cours de sa carrière. Après cela, Jean-Claude et moi sommes allés à l’église et
avons prier Dieu de nous aider, JeanClaude en effet avait grandi dans une famille chrétienne. Quelques jours plus tard, Mohamed Ali nous a invité à son gymnase et quand nous y sommes allés, nous l’avons vu sortir. Jean-Claude a alors dit à Mohamed Ali que j’étais également boxeur et ce fut l’un des moments les plus heureux de ma vie, quand Mohamed Ali me dit de mettre les gants et de monter sur le ring et que j’ai commencé à boxer avec lui. Je me rappellerai toujours, Mohamed s’est arrêté au milieu de l’échange et, devant tout le monde, il a crié : « Waouh, il boxe comme moi ». Tout petit déjà, je me levais à trois ou quatre heures du matin pour voir les combats de Mohamed Ali contre Foreman et Frazier et je me souviens que j’aimais beaucoup sa manière de boxer, je crois donc que j’ai essayé de le copier. Vous pouvez peut-être voir un peu de Mohamed Ali chez moi dans Bloodsport. C’est ça, essentiellement, l’histoire de comment j’ai connu Mohamed Ali et les moments si agréables que nous avons passés ensemble. Au cours de ces années dures, ils rencontrèrent également Chuck Norris, le grand colosse de la compétition américaine et la vedette numéro 1 du cinéma d’arts martiaux en Occident…
Chuck Norris est quelqu’un de merveilleux. JeanClaude et moi l’avons rencontré chez lui à Los Angeles en 1984. Nous nous entraînions avec lui dans son gymnase qui se trouvait dans sa résidence et avec Howard Jackson qui était son assistant. Il l’assistait dans tous les sparrings, c’était un champion de Boxe et de Kick-boxing. Ce fut incroyable de pouvoir connaître Howard Jackson et surtout Chuck Norris. Le miracle tant attendu arriva. Jean-Claude Van Damme obtint pour la première fois un rôle important. Il joua un rôle de méchant dans le film « No Retreat No Surrender ». Ce ne furent que quatre jours de tournage, mais ce fut le premier pas important qu’ils donnèrent dans le monde du cinéma. Peu après, ils parvinrent à impressionner Menahem Golan qui donna à Van Damme le rôle principal d’un projet appelé « Bloodsport » dans lequel Qissi interpréta également un petit rôle. Malgré le peu de poids qu’il eut dans ce film, son travail derrière les caméras fut assez important. C’est cette expérience qui lui a permis de diriger et de chorégraphier ses propres films. Le processus complexe de la réalisation d’un film m’a toujours intéressé. De fait, j’y ai toujours collaboré extra-officiellement même si ensuite mon nom n’apparaissait pas au générique technique. Dans Bloodsport, par exemple, en plus d’aider JeanClaude à chorégraphier les scènes d’action, j’ai également participé à la post-production. Quand nous avons vu le déplorable travail du montage final
Cinéma d’arts Martiaux du film, Jean-Claude et moi avons demandé à Menahem Golan de nous laisser monter de nouveau le film pour ensuite choisir le montage qui lui plaise le plus. Il choisit le nôtre et je crois que nous avons sauvé le film. À partir de là, tout alla mieux pour nous. « Bloodsport » avait un très petit budget, il triompha pourtant discrètement en salles et fit des ravages ensuite dans les vidéos-clubs de monde entier. À quoi se devait un tel succès ? Bien sûr, les arts martiaux et la Boxe nous aidèrent énormément dans le business du cinéma, car il n’est vraiment pas facile de se frayer un chemin à Hollywood. Jean-Claude vendait quelque chose de nouveau et d’innovateur, il ne restait plus qu’à le montrer au public, et un jour, surgit l’opportunité. Dans le cas de Bloodsport, à part le fait que nous avions un bon scénario, nous avions un très grand producteur et un grand réalisateur. Tout cela faisait déjà un bon film, mais le plus important fut Jean-Claude. Incroyable de voir un homme comme lui, avec un grand écart comme le sien, capable de sauter en l’air et de faire le grand écart, la technique qu’il utilise avec ses jambes est unique au monde, surtout à cette époque, en 1986.
Qissi fut une pièce essentielle dans le tournage de Bloodsport. Il le fut même – et cela peu de gens le savent – dans le casting du film… Je me souviens particulièrement d’une anecdote qui se produisit avant d’aller à Hong Kong. Ils voulaient que Body by Jake (Jake Steinfeld) ait le rôle de Ray Jackson dans le film Bloodsport. À cette époque, Body by Jake était plus habitué à l’aérobic. Ce n’était pas un acteur très célèbre, mais il avait fait un peu de cinéma et d’aérobic. Mark DiSalle voulait qu’il participe avec ce rôle dans le film, mais quand je l’ai vu, j’ai su que, même si c’était une bonne personne, ce n’était pas l’acteur adéquat pour ce rôle. Je ne voulais pas quelqu’un qui aurait pu empêcher Jean-Claude de briller. Je le lui ai donc dit, je lui ai dit que c’était un homme bon, mais qu’il ne valait pas pour le rôle et je l’ai dit à Jean-Claude, mais Mark DiSalle avait déjà signé un contrat avec lui et l’avait payé. Je me souviens qu’à cette époque, ils lui avaient offert 60.000 dollars, ce qui était beaucoup d’argent, surtout pour quelqu’un qui n’était pas vraiment un acteur. Maintenant cette quantité pour un acteur, ce n’est rien, mais quand vous commencez dans le business, c’est
quelque chose. Mais alors JeanClaude insista et le réalisateur était préoccupé parce qu’il ne savait pas où ils allaient trouver quelqu’un en trois jours seulement. Le jour suivant, Jean-Claude et moi sommes allés à Sunset Boulevard prendre le petit déjeuner. Nous étions assis l’un à côté de l’autre et en face de moi, je voyais la télévision. Il y avait un programme, avec un homme qui avait bel aspect. J’ai dit à Jean-Claude : « Regarde ce type, c’est un type grand, avec les cheveux longs », il me parut parfait pour le rôle, c’était Donald Gibb. Nous avons parlé avec le propriétaire du restaurant et ceux qui travaillaient là-bas et ils nous dirent qui était cet homme et nous avons pris contact avec lui. C’est ainsi que nous avons trouvé Jackson, le grand homme de Bloodsport. Ils me payèrent douze mille dollars et cela me rendit très heureux, ils ne m’avaient jamais payé avant cela. Une fois à Hong Kong, ils prirent un jeune Chinois pas très grand pour un rôle, et on voyait que c’était un homosexuel. Je n’ai rien contre les homosexuels. Celui-ci accompagnait Jean-Claude et Jackson tout le temps, c’était un mannequin chinois, et ça se voyait. Alors j’ai dit à Jean-
Claude : « Non, Jean-Claude, je t’en prie, pas cet homme pour Bloodsport, s’il te plaît… » Je pensais qu’ils l’avaient pris pour faire le rôle, mais Jean-Claude me dit : « Il ne va pas faire ce rôle, fais-moi confiance. » Jean-Claude le commenta alors à Mark DiSalle. On disait que Mark DiSalle n’était pas très content parce qu’il n’avait pas beaucoup de temps. Alors, ce même jour, nous sommes allés manger et il se passa la même chose que la fois précédente, il avait déjà un contrat et on l’avait déjà payé en partie, la même chose. Nous devions donc trouver quelqu’un car si nous ne le faisions pas, ils allaient prendre cet homme et nous ne voulions vraiment pas de ça. Nous étions donc en train de manger et j’ai vu un homme travailler avec les techniciens, avec les caméras. C’était l’un des assistants du groupe chinois qui travaillait avec nous et j’ai vu comment il travaillait, comme il criait sur quelqu’un et je le regardais, je le regardais… j’ai été le rejoindre et Jean-Claude et moi lui avons demandé s’il avait déjà fait du cinéma. Il nous dit que pas vraiment, mais qu’il avait fait un peu de théâtre et qu’il aimait beaucoup. Nous lui avons proposé de faire un casting, il a
dit que oui et c’est ainsi que cela se passa, c’est ainsi que nous avons trouvé le petit Chinois du film. C’est donc moi qui ai trouvé Jackson et le petit homme. Tout le monde nous a dit que ces deux acteurs pour ces deux rôles, ce fut un casting incroyable. Après le succès de Bloodsport, Jean-Claude Van Damme tour na Cyborg et Black Eagle. Mohamed Qissi ne participa à ces films, mais en plus d’être son ami, il était son conseiller, son entraîneur personnel, etc. Pour lui, la carrière de son ami était prioritaire. En effet, dans ma famille, ils m’éduquèrent avec la conviction que les grands frères passaient toujours avant les petits et Jean-Claude était pour moi comme un grand frère. Je pensais donc toujours d’abord en quoi je pouvais lui être utile. Je croyais en lui et je savais qu’en travaillant beaucoup et durement, il pouvait triompher. Enfin surgit le grand projet où ils pourraient travailler ensemble. Kickboxer était ce projet tant attendu. Là, il donna vie à l’abominable Tong Po, le Thaïlandais méchant et sadique du long-métrage, un personnage qui lui servit de tremplin vers la célébrité. Ce
fut indiscutablement le rôle qui le rendit célèbre, aussi bien pour sa caractérisation du Thaïlandais (beaucoup de gens pensèrent qu’il était un vrai boxeur thaï repêché dans un gymnase de Boxe thaï) que pour son habileté à paraître franchement terrifiant et odieux, causant un puissant impact chez les spectateurs. Kickboxer contient en effet certaines scènes vraiment épiques autour de Tong Po. La plus inoubliable d’entre elles est peut-être celle où l’on voit le Thaïlandais endurcir ses tibias à base de coups contre une vraie colonne, avec sa longue tresse serpentant au rythme de ses low-kick et les morceaux de plâtras pleuvant autour de lui… Au début, le rôle de Tong Po ne m’était pas destiné, ils voulaient un Thaïlandais. Au cours des préparatifs de Kickboxer, je fus chargé de parcourir tous les gymnases enseignant la Boxe thaïe à le recherche de la personne adéquate. Mais tous les Thaïlandais que j’interviewais n’avait aucune capacité interprétative ou n’avaient pas le poids et la musculature qu’exigeait le rôle de Tong Po. Je suis donc parvenu à obtenir ce rôle grâce à la complicité de Van Damme. Celui-ci raconta aux producteurs qu’il trouverait à
Bruxelles la personne idéale pour le rôle de Tong Po. À son retour à Los Angeles, il leur montra des photos de moi, maquillé pour paraître thaïlandais (un magnifique travail de grimage réalisé par le maquilleur de Cyborg) et le crâne rasé. Les producteurs parurent ravis et lui dire d’engager le « Thaïlandais » de ces photos. Je me souviens encore de leur incrédulité quand nous leur avons révélé que ce « Thaïlandais », c’était moi. Mon interprétation d’odieux méchant fut un véritable succès. Pourquoi Kickboxer eut-il tant de succès ? Pourquoi ce film fit-il tant d’effets sur le public ? L’équilibre du tandem Van Damme–Qissi fut-il parfait ? Au début, j’ai donné beaucoup de bonnes idées parce que quand j’ai lu le scénario de Kickboxer, il ne m’a pas plu. J’ai donné de bonnes idées qui plurent beaucoup à Jean-Claude et le film sortit ainsi finalement. C’est définitivement mon film préféré car le personnage de Tong Po est devenu très célèbre et grâce à cela, beaucoup d’enfants m’ont dit qu’ils voulaient faire du Muay Thaï et de la Boxe. Mais je crois que le film dans lequel je suis en train de travailler
« Tong Po est un personnage de film, il n’a rien à voir avec moi. » maintenant sera mon numéro un. Je crois que les producteurs et les scénaristes sont généralement trop obsédés par l’action. Pour moi, l’action est importante, mais l’argument, le drame, les sentiments, les émotions sont beaucoup plus importants. Un film ne peut pas être rien que des coups et encore des coups. L’action fonctionne mieux, est plus passionnante s’il y a une bonne histoire derrière. L’action pour l’action n’a pas beaucoup de sens. Pour faire des films, il faut avoir beaucoup, beaucoup de patience, de constance et de détermination. Le meilleur exemple de cela fut Bruce Lee. Quand il arriva aux États-Unis, personne ne croyait en lui. Il participait à des séries de télévision, mais personne ne lui donnait une
vraie opportunité. Il dut donc aller à Hong Kong pour démontrer ce qu’il valait. Son secret, c’est qu’il ne se rendit jamais, il insista, il insista et il insista, jusqu’à triompher. Dans la vie, il faut laisser du temps au temps pour trouver les personnes adéquates : les bons scénaristes, réalisateurs, producteurs, etc. C’est comme une chaîne, il suffit que l’un des maillons se rompe pour que tout l’ensemble cesse de fonctionner. Le personnage de Tong Po frappa tellement le public que Michel Qissi était plus connu sous son nom de méchant de Kickboxer que sous son nom artistique. Quand ils parlaient de lui, tous les faisaient en utilisant son nom d’infâme méchant. Qissi fut-il tenté un jour de changer son nom artistique pour celui de Tong Po ? Je n’ai jamais eu l’idée de changer mon nom pour celui de Tong Po, parce que Tong Po est un personnage. C’est moi qui ai trouvé ce nom pour le film et je l’adore bien sûr, et je suis très heureux d’avoir été si connu à partir de ce nom, mais je préfère conserver mon nom, Mohamed. Tong Po est un personnage de film, il n’a rien à voir avec moi.
Cinéma d’arts Martiaux
Michel Qissi a changé son nom artistique pour son vrai nom de Mohamed, pourquoi ce changement ? C’est Jean-Claude et son père le père qui commencèrent à m’appeler ainsi quand j’avais neuf ans. Ensuite les gens du quartier ont continué de m’appeler comme ça et à Hollywood aussi. Maintenant cependant, à l’âge que j’ai, et bien que certaines personnes continuent de m’appeler Michel, je préfère revenir à mon nom original et j’aime utiliser Mohamed. Après Kickboxer, ils tournèrent Full Contact. Après sa sortie en salle, des différends surgirent entre Jean-Claude Van Damme et Mohamed Qissi. Ce dernier commença sa carrière en solitaire. Il travailla dans différentes productions à Hollywood. On lui proposa de faire « Kickboxer 2 » et d’interpréter à nouveau l’odieux Tong Po, avec Sasha Mitchell dans le rôle principal. Il tourna également « Extreme Force », « Terminator Woman », « Bloodmatch » avec Benny Urquidez… Quand la mode du cinéma de Kickboxing passa, Mohamed Qissi retourna en Belgique. Je suis rentré en Belgique et je me suis consacré à travailler plus dans le social. À la suite de mon personnage
de Tong Po, j’ai visité de nombreuses écoles. C’est ce que j’ai fait, je me suis un peu éloigné du cinéma, mais on y revient toujours et je suis revenu. Avoir du succès est fantastique, mais le plus important, c’est d’être heureux de faire ce que l’on fait. Si vous faites un film et qu’il a du succès, c’est génial, mais si vous n’avez pas de succès, ce n’est pas grave. Je fais ce que j’aime et c’est ce que je désire pour tout le monde. Dans différents moyens de communication, malgré la grande crise que traverse le cinéma d’arts martiaux, circula l’information d’un possible tournage d’une deuxième partie de Bloodsport auquel participeraient Jean-Claude Van Damme et Mohamed Qissi. Qu’y a-t-il de vrai là dedans ? J’ai entendu qu’existait la possibilité de faire un remake du film, pas une deuxième partie, et donc, oui, c’est vrai, cette possibilité de retravailler ensemble existe. Actuellement, le cinéma d’arts martiaux traverse une grande crise. On ne tourne pratiquement plus aucun film de ce genre en Amérique. Hollywood croit que ces films ne sont actuellement plus rentables. Mais que pense Qissi à ce sujet ? Il y a des films qui ont eu beaucoup de succès pendant des années, de nombreuses années, comme Opération Dragon avec Bruce Lee, Kickboxer avec Van Damme. Des films comme ceux-là ne meurent jamais et j’espère que le film que je suis en train de faire maintenant produira le même effet. Je crois que de nombreux films peuvent être bons, mais il faut un bon scénario, des moyens et des
acteurs adéquats, et c’est très difficile à trouver. De nombreux films d’arts martiaux manquent de scénario et ce genre de film ne va nulle part. Il y a des films d’arts martiaux qui sont bien présentés et ces films sont bons pour les jeunes car il y a beaucoup de jeunes dans la rue qui vont ensuite voir ces films. On sait que pratiquer les arts martiaux vous écarte des mauvais chemins. Certains de ces films peuvent sauver leur vie car certains jeunes pourraient facilement sombrer dans la drogue. Les arts martiaux, et en particulier le Shotokan, les aident à s’éloigner de tous ces mauvais choix. Je pense donc évidemment qu’il y aura un marché pour les films d’arts martiaux. Les gens ne sont pas stupides, ils aiment les films bien écrits. Je répète donc qu’il n’est pas du tout facile de trouver de bons scénarios et le réalisateur approprié – c’est lui qui est chargé de faire des castings aux acteurs indiqués. Je crois donc qu’il y aura toujours un marché pour les bons films d’arts martiaux. Il est curieux que quelqu’un qui pratiqua la Boxe et dont l’idole était Mohamed Ali souligne particulièrement le Karaté, style Shotokan, et ne dise rien de la Boxe. Que pense Qissi de la Boxe actuellement ? Continue-t-il de pratiquer le sport qui lui donna tant de satisfaction ? Depuis tout petit, j’ai aimé la Boxe et Mohamed Ali, mais ça, c’est quand j’étais très jeune. Maintenant, avec l’âge que j’ai, je vois les choses autrement. Je ne laisserais pas mes enfants faire de la Boxe, c’est sûr, je ne conseillerais à personne de faire de la Boxe. Je crois que ça dépend de chacun, mais un sport qui peut blesser quelqu’un d’autre, je
ne le recommanderais à personne. J’ai inscris mes enfants au Shotokan, ce que Jean-Claude faisait, je crois que le Shotokan est le meilleur, la seule chose, c’est qu’il faut trouver le professeur adéquat. Pour moi, le Shotokan, qui vient du Japon, est le meilleur parce qu’il implique respect, amour, paix, au lieu de lutter, vous avez des katas, et dans les combats, vous avez de très bonnes règles, c’est très clean. Je crois que c’est le meilleur art martial que nous puissions conseiller à nos enfants. Ce que j’aime le plus du Shotokan, ce sont les katas et le fait qu’il y ait un peu de blocages, et si vous êtes un expert en Shotokan et que quelqu’un a un problème dans la rue, une femme ou un enfant par exemple, vous pouvez aller les défendre. Cela fait de nombreuses années que je me bats contre les drogues, incitant les gens à faire du sport et le seul sport que je recommande à tous, parce que je sais qu’il est bon pour eux, c’est le Shotokan. Mais malgré cela, je dis toujours qu’il faut faire attention et trouver le professeur adéquat, car en réalité, toutes les fédérations de Shotokan du monde ont en général de bons plans et de très bons professeurs. La seule raison pour laquelle je dis que la Boxe n’est pas bonne pour vous, c’est parce que j’ai pratiqué la Boxe et je sais que vous pouvez vraiment blesser quelqu’un et endommager votre cerveau avec le temps, sauf si vous ne le pratique pas beaucoup. J’ai eu beaucoup de chance parce que je ne l’ai pas beaucoup pratiquée. Pas parce que je le voulais, mais parce que j’avais un problème au coude et j’ai dû cesser de combattre, et je m’en réjouis parce que si j’avais continué de la pratiquer je pourrais avoir maintenant des problèmes plus graves. Mais si je devais choisir pour les enfants entre le ring ou la rue, alors, sans y penser, je choisirais la Boxe (ha ! ha !), si vous comprenez ce que je veux dire. Parce que beaucoup de mauvaises choses peuvent arriver et la pire de toute, c’est la rue, les bagarres de rue, la drogue, vous pouvez vous retrouver impliqués dans un tas de très mauvaises situations, avec les personnes inadéquates. Dans ce cas, la Boxe vaut mieux que la rue. Mohamed Qissi ne pense plus la même chose de la Boxe et de sa pratique, pense-t-il toujours la même chose de Bruce Lee, l’idole de sa jeunesse ? Comme je vous le disais, pour Jean-Claude comme pour moi, notre idole dans le sport était Mohamed Ali et au cinéma, c’était Bruce Lee. Bruce Lee avait un grand charisme et connaissait la caméra, il savait où il devait se trouver, il connaissait très bien la caméra, il était impressionnant, c’est ça pour moi avoir beaucoup de talent. Grâce à lui, de nombreux enfants dans le monde entier abandonnèrent les rues et s’inscrivirent dans les gymnases. Et ça c’est incroyable ! Actuellement, Mohamed Qissi continue de travailler devant et derrière la caméra. Quel est le nouveau projet sur lequel il travaille maintenant ? Je suis en train de réaliser et de coproduire un film appelé « The Pact ». C’est une histoire comme Rocky ou Rambo, mais c’est différent. Mohamed Qissi est décidé à montrer au grand écran tous les idéaux et principes qui englobent les arts martiaux, mettant particulièrement l’accent sur leur philosophie salutaire et le pouvoir qu’ils ont d’aider tous ces jeunes qui, d’une manière ou d’une autre, se sont perdus, que ce soit à cause de la société, de la consommation de drogues ou simplement du fait de l’endroit et du moment qui leur a été donné de vivre. Espérons que Jean-Claude Van Damme et Mohamed Qissi soient à nouveau réunis dans un film et que celui-ci possède le glamour et le charme de leurs premiers longs-métrages car, comme le disait Mohamed Qissi, « les bons films ne meurent jamais ». Ce sont ces films qui permirent au « Belge en or » d’avoir une légions d’admirateurs dans le monde entier.
Le livre du thĂŠ
Classique Parmi les éternelles lectures recommandées pour connaître l’esprit oriental, en particulier celui du Japon, ne peut manquer le classique de Kakuzo Okakura, Le Livre du thé. C’est un classique parce qu’il ne déçoit jamais, parce qu’il traversa l’épreuve du temps. Cette merveille de texte, écrit d’abord en anglais pour qu’une minorité découvre le sens profond du thé en Orient, est devenu une œuvre littéraire de premier rang et un best-seller. Nous allons partager avec vous certains passages de celui-ci. Si vous ne le connaissiez pas encore, vous verrez qu’il s’agit là d’un texte qui ouvre les portes de la compréhension de l’essence de l’esprit des Japonais. Un titre qui ne peut manquer parmi les meilleurs textes classiques tels que L’Art de la Guerre de Sun Tzu ou Le Livre des Cinq Anneaux de Miyamoto Musashi, qui constituent un complément indispensable dans la formation de tout artiste martiale.
Taoïsme et zen Le lien entre zen et le thé est proverbial. Nous avons fait remarquer que la cérémonie du thé était une évolution du rituel zen. Le nom de Lao-Tseu, le fondateur du taoïsme, est intimement lié à l’histoire du thé. Il est dit, dans un manuel scolaire chinois relatif aux us et coutumes, que la cérémonie d’offrir du thé à un hôte remonte à Guanyin, un célèbre disciple de Lao-Tseu, qui, devant le portail du passage Han, offrit pour la première fois au « Vieux Philosophe » une tasse de cet élixir doré. Nous ne nous arrêterons pas ici pour discuter de l’authenticité de ces récits, qui sont précieux cependant pour confirmer l’ancienneté de l’usage du thé par les taoïstes. Notre intérêt ici en ce qui concerne le taoïsme et le zen réside principalement dans les idées concernant la vie et l’art, telles que nous les retrouvons dans ce que nous appelons le théisme. Il est regrettable que, malgré certaines tentatives très louables, il ne semble exister à ce jour aucune présentation pertinente des doctrines taoïstes et zen en aucune langue étrangère. Une traduction est toujours une trahison et aussi bonne soit-elle, elle n’est, comme le fait observer un auteur Ming, tout au plus que le revers d’un brocart : tous les fils sont là, mais il manque la subtilité du dessin ou de la couleur. Mais, après tout, existe-t-il une grande doctrine qui soit facile à exposer ? Les sages d’autrefois ne donnaient jamais leurs enseignements de manière systématique. Ils utilisaient des paradoxes, car ils redoutaient de proférer des demi-vérités. Ils commençaient par parler comme des insensés et finissaient par enseigner la sagesse à leurs auditeurs. Lao-Tseu lui-même, avec son humour particulier, disait : « Si les gens d’une intelligence inférieure entendaient le Tao, ils riraient aux éclats. Ce ne serait pas le Tao s’ils n’en riaient pas. » Tao signifie littéralement le chemin. Il a été plusieurs fois traduit par la Voie, l'Absolu, la Loi, la Nature, la Raison suprême, le Mode. Ces traductions ne sont pas inexactes, car l'utilisation de ce terme par les taoïstes diffère selon le sujet de la question.
Voici ce que Lao-Tseu en disait : « Il y a une chose qui contient tout, qui est née avant l'existence du Ciel et de la Terre. Quel silence ! Quelle solitude ! Elle est unique et immuable. Elle tourne sans danger pour elle-même et est la mère de l'univers. J’ignore son nom et l'appelle donc le Chemin. Je l'appelle l'Infini avec réticence. L’Infini est éphémère, l’éphémère disparaît, la disparition est le revenir. » Le Tao est dans le passage plutôt que dans le chemin. C'est l'esprit du changement cosmique, la croissance éternelle qui revient sur elle-même pour produire de nouvelles formes. Il se recroqueville sur lui-même comme le dragon, symbole cher aux taoïstes. Il se plie et se déplie comme font les nuages. On peut considérer le Tao comme la grande transition. Subjectivement, c’est l'humeur de l'Univers. Son absolu est le relatif. Il convient de se rappeler en premier lieu que le taoïsme, comme son successeur légitime le zen, représente la tendance individualiste de l'esprit chinois du Sud par opposition à l’esprit communautaire de la Chine du Nord qui s'exprime dans le confucianisme. L'Empire du Milieu (NdT : autrement dit, la Chine) est aussi vaste que l'Europe et ses différentes idiosyncrasies sont affectées par les deux grands fleuves qui le traversent. Le Yang Tsé Kiang et Huang He sont comme la mer Méditerranée et la mer Baltique. Aujourd'hui encore, malgré des siècles d’unification, l’homme du Sud diffère par ses pensées et ses croyances de ses frères du Nord autant que les Latins diffèrent des Germains. Autrefois, quand la communication était beaucoup plus difficile qu'aujourd’hui, et en particulier au cours de la période féodale, cette différence de pensée était plus prononcée. L'art et la poésie de l'un évoquent une atmosphère complètement distincte de celles de l'autre. On trouve chez Lao Tseu et ses disciples et chez Qu Yuan, le précurseur des poètes naturalistes du Yang Tsé Kiang, un idéalisme tout à fait incompatible avec les notions éthiques prosaïques des auteurs du Nord qui leur étaient contemporains. Lao-Tseu a vécu cinq siècles avant l'ère chrétienne.
Le germe de la spéculation taoïste existait bien avant l'avènement de Lao-Tseu, surnommé Longues Oreilles. Les archives archaïques chinoises, en particulier le Livre des Mutations, annoncent sa pensée. Mais le grand respect accordé aux lois et coutumes de cette période classique de la civilisation chinoise – qui culmina avec l'établissement de la dynastie Chou au XVIe siècle avant J.-C. – a tenu pendant longtemps en échec le développement de l'individualisme. Et ce n'est qu’après la désintégration de la dynastie Chou et la création d’innombrables royaumes indépendants qu'il a pu s'épanouir dans toute la luxuriance de la librepensée. Lao-Tseu et Zhuangzi, tous deux du Sud, furent les plus grands représentants de la nouvelle école. D'autre part, Confucius et ses nombreux disciples cherchaient à conserver les conventions ancestrales. Le taoïsme ne peut être compris sans une certaine connaissance du confucianisme et vice versa. Nous avons dit que l’absolu taoïste était la relativité. En matière d’éthique, les taoïstes critiquaient vertement les lois et les codes moraux de la société, car pour eux, le bien et le mal n'étaient que des termes relatifs. Une définition est toujours une limitation – le « fixe » et l’
« immuable » ne sont que des termes exprimant un arrêt de la croissance. Qu Yuan disait : « Les sages font bouger le monde. » Nos standards de moralité sont l’héritage des besoins passés de la société, mais la société demeure-t-elle toujours la même ? Le respect des traditions communautaires implique de sacrifier constamment l'individu à l'État. Afin de préserver cette puissante mascarade, l'éducation encourage une race d'ignorants. On n’enseigne pas aux gens à être vraiment vertueux, mais à se comporter correctement. Nous sommes mauvais car nous sommes terriblement conscients de nous-mêmes. Nous soignons notre conscience par peur de dire la vérité aux autres ; nous nous réfugions dans l'orgueil, par peur de nous avouer la vérité. Comment peut-on prendre le monde au sérieux alors que le monde lui-même est tellement ridicule ! L’esprit du troc est partout. Honneur et chasteté ! Voyez ce marchand complaisant vendant le Bien et le Vrai. On peut même acheter une soi-disant religion, qui n’est rien d’autre que la moralité commune, sanctifiée par des fleurs et de la musique. Dépouillez l’Église tous ses accessoires, que reste-t-il ? Pourtant, les affaires sont merveilleusement prospères, car les prix sont ridiculement bas… Une prière pour
entrer au paradis, un diplôme pour une citoyenneté honorable. Cachez-vous vite derrière un buisson, car si votre véritable utilité était connue dans le monde, vous seriez vite attribué au plus offrant par le commissaire-priseur public. Pourquoi les hommes et les femmes tiennent-ils autant à faire leur propre promotion ? Ne serait-ce pas un instinct hérité de l'époque de l'esclavage ? La vitalité de cette idée ne réside pas tant dans son pouvoir de pénétrer la pensée de l’époque que dans sa capacité à dominer les mouvements ultérieurs. Le taoïsme fut une force active pendant la dynastie Qin, cette époque d’unification de la Chine qui est à l’origine de son nom. Il serait intéressant, si nous en avions le temps, de remarquer son influence sur les penseurs de l’époque, les mathématiciens, les rédacteurs traitant de lois et de récits de guerre, les mystiques, les alchimistes et les poètes naturalistes postérieurs du Yang Tsé Kiang. Nous ne devrions pas non plus ignorer ces spéculateurs de la réalité qui se demandaient si un cheval blanc était réel parce qu'il était blanc ou parce qu'il était solide, ni ces orateurs des Six Dynasties qui, comme les philosophes zen, se divertissaient en discutant du Pur et de l'Abstrait. Avant tout, nous
devrions rendre hommage au taoïsme pour son action en faveur de l’homme céleste (NdT : nom donné aux habitant de l’Empire du Ciel, la Chine), en lui conférant une certaine capacité de réserve et de raffinement aussi « chaleureuse que le jade ». L'histoire de la Chine est pleine d’exemples d’adeptes du taoïsme, qu’ils soient princes ou ermites, qui suivirent les enseignements de leur credo avec des résultats divers et variés. Ces récits ne vont pas sans leur quota d’instruction et de divertissement. Ils sont riches en anecdotes, allégories et aphorismes. Nous bavarderions volontiers avec ce charmant empereur qui ne mourut jamais car il n'avait jamais vécu. Nous pourrions chevaucher le vent avec Lieh-Tseu et nous trouverions cela absolument paisible car nous serions devenus nous-mêmes le vent, ou encore flotter dans les airs avec l’Ancien du Huang He, qui vécut entre le Ciel et la Terre, car il n’était sujet ni de l'un ni de l'autre. Même dans cette grotesque apologie du taoïsme que l'on trouve de nos jours en Chine, nous pouvons bénéficier d’une pléthore d'images impossibles à trouver dans tout autre culte. Mais la principale contribution du taoïsme à la vie asiatique appartient au domaine de l'esthétique. Les historiens chinois ont toujours décrit le taoïsme comme « l'art d'être dans le monde », car il traite du présent, de nous-mêmes. C’est en nous que Dieu rencontre la Nature et qu’hier se sépare de demain. Le présent est l’infini en mouvement, la sphère légitime du relatif. La relativité cherche l’ajustement, et l’ajustement est un art. L'art de vivre réside dans un réajustement constant à notre environnement. Le taoïsme accepte le mondain tel qu’il est et, à la différence du confucianisme ou du bouddhisme, il cherche la beauté dans
notre monde de malheurs et de soucis. L'allégorie Song des trois goûteurs de vinaigre explique admirablement la tendance de ces trois doctrines. Sakyamuni, Confucius et Lao-Tseu étaient rassemblés devant une jarre de vinaigre – symbole de la vie – et chacun y plongea son doigt pour goûter au breuvage. Confucius trouva le vinaigre aigre, Bouddha le trouva amer et il sembla doux à Lao-Tseu. Pour les taoïstes, la comédie de la vie pourrait devenir plus intéressante si chacun préservait les unités. Conserver la proportion des choses et accorder de la place aux autres sans perdre la sienne était le secret de la réussite dans la comédie mondaine. Nous devons connaître toute la pièce afin de tenir convenablement nos rôles. La conception de la totalité ne doit jamais se perdre dans celle de l’individu. Lao-Tseu illustrait cela par sa métaphore de prédilection : le Vide. Il assurait que l’on ne trouvait ce qui était véritablement essentiel que dans le vide. La réalité d’une salle, par exemple, se trouve dans l’espace vide contenu par le plafond et les murs, non dans le plafond et les murs euxmêmes. L’utilité d’un broc à eau réside dans ce vide que l’on peut remplir d’eau, non dans la forme du broc ou dans le matériau dont il est fait. Tout est possible dans le vide, car il peut tout contenir. Le mouvement n’est possible que dans le vide. Celui qui sait devenir un vide dans lequel les autres peuvent entrer librement deviendra un maître de toutes les situations. Le tout peut toujours dominer la partie. Ces idées taoïstes ont largement influencé nos théories d’action, même en Escrime ou dans la Lutte. Le JiuJitsu, cet art japonais de la selfdéfense, doit son nom à un passage du Tao Te Ching. Dans le Jiu-Jitsu, on cherche à attirer et à épuiser la force de son ennemi par la non-résistance, le vide, tout en conservant sa propre force pour remporter la victoire dans la lutte finale. Dans l’art, l’importance de ce même principe est illustrée par la valeur de la suggestion. En laissant un non-dit, l’observateur obtient une chance de compléter l’idée. Ainsi, un grand chef-d’œuvre attire irrésistiblement votre attention, au point que nous semblez véritablement devenir une partie de lui. Il y a un vide dans lequel vous pouvez entrer et que vous pouvez compléter avec la pleine mesure de votre sensibilité esthétique. Celui qui a dû devenir un maître dans l’art de vivre est un homme véritable pour les taoïstes. À sa naissance, l’homme entre dans un royaume de rêves et ne s’éveille à la réalité qu’à sa mort. Il tempère sa propre lumière afin de se fondre dans l’obscurité des autres. Il est « réticent
comme celui qui traverse un ruisseau en plein hiver, hésitant comme celui qui craint son voisinage, respectueux comme un invité, tremblant comme la glace sur le point de fondre, modeste comme un morceau de bois encore vierge de toute gravure, vide comme une vallée, informe comme des eaux troubles. » Pour lui, les trois joyaux de la vie sont la pitié, l’économie et la modestie. Si nous nous tournons à présent vers le zen, nous découvrons qu’il insiste sur les enseignements du taoïsme. Le zen est un nom qui dérive du sanscrit Dyana qui signifie méditation. Il affirme que par la méditation consacrée, on peut atteindre sa propre réalisation suprême. La méditation est l’une de six voies par lesquelles on peut atteindre l’état de Bouddha et les adeptes du zen prétendent que Sh?kyamuni (NdT : Bouddha) insistait plus particulièrement sur cette méthode dans ses premiers enseignements dont il transmit les règles à son principal disciple Mahakashyapa. Selon leur tradition, Mahakashyapa, le premier patriarche zen, transmit son secret à Ananda qui le transmit à son tour aux patriarches successifs jusqu’au vingthuitième, Bodhidharma. Originaire du nord de la Chine, Bodhidharma fut, dans la première moitié du VIème siècle, le premier patriarche zen chinois. Il subsiste bien des incertitudes sur l’histoire de ces patriarches et leurs doctrines. Sous son aspect philosophique, le zen des premiers temps présente d’apparentes affinités avec d’une part, le négativisme indien de Nagarjuna et, d’autre part, avec la philosophie de Shankaracharya. Le premier enseignement zen tel que nous le connaissons de nos jours revient au sixième patriarche chinois Eno (638-713), fondateur de la secte zen du sud, appelée ainsi du fait qu’elle était prédominante dans le sud de la Chine. Il est rapidement suivi par le grand Baso (mort en 788), qui fit du zen une influence vivante dans la vie « céleste ». Hiakujo (719-814), élève de Baso, fut le premier à fonder un monastère zen ; il établit le rituel et les règles de son organisation. Dans les discussions de l’école zen après l’époque de Baso, nous retrouvons l’influence de l’esprit du Yang Tsé Kiang qui permet l’adoption des modes de pensées locaux, par opposition à l’idéalisme indien d’origine. Bien qu’une certaine fierté puisse inciter les disciples zen à assurer le contraire, on ne peut s’empêcher de constater les similitudes du zen du sud avec les enseignements de Lao-Tseu et les discussions taoïstes. Dans le Tao Te Ching, nous trouvons déjà des allusions à l’importance de la concentration et au besoin de régler
convenablement sa respiration… autant de points essentiels à la pratique de la méditation zen. Quelques-uns des meilleurs commentaires du livre de Lao-Tseu ont été rédigés par des lettrés zen. Comme le taoïsme, le zen est un culte de la relativité. Un maître définissait le zen comme l’art de percevoir l’étoile polaire dans un ciel du sud. La vérité ne peut être atteinte que par la compréhension des opposés. Comme le taoïsme, le zen est un fervent partisan de l’individualisme. Rien n’est réel sinon ce qui concerne le fonctionnement de notre
propre esprit. Eno, le sixième patriarche, vit un jour deux moines qui observaient le drapeau d’une pagode flottant au vent. L’un dit : « C’est le vent qui crée le mouvement. » L’autre répondit : « C’est le drapeau qui crée le mouvement. » Mais Eno leur expliqua que le véritable mouvement n’était pas celui du vent ou du drapeau, c’était une création de leur propre esprit. De même, Hiakujo se promenait dans la forêt avec un disciple lorsqu’ils virent un lièvre s’enfuir à leur approche. « Pourquoi le lièvre s’enfuit-il devant toi ? », demanda Hiakujo. « Parce qu’il a peur de moi », fut la réponse. « Non, expliqua le maître, c’est parce que tu as un instinct meurtrier. » Ce dialogue rappelle celui du taoïste Zhuangzi. Un jour, Soshi se promenait sur la rive d’un fleuve avec un ami. « Comme les poissons s’amusent merveilleusement dans l’eau ! », s’exclama Zhuangzi. Son ami lui répondit : « Tu n’es pas un poisson. Comment peuttu savoir que les poissons s’amusent ? » « Tu n’es pas moi, répliqua Zhuangzi. Comment peux-tu savoir que je ne sais pas si les poissons s’amusent ? » Le zen s’opposa souvent aux préceptes du bouddhisme orthodoxe, tout comme le taoïsme s’opposa au confucianisme. Dans la vision transcendantale zen, les mots sont un poids pour la pensée, et l’ensemble des divers écrits bouddhiques ne sont que de simples commentaires sur des spéculations personnelles. Les adeptes du zen tendaient à une communion directe avec la véritable nature des choses, les accessoires extérieurs étant considérés comme des obstacles à une perception claire de la vérité. C’est cet amour de l’abstrait qui les amena à préférer les esquisses en noir et blanc aux peintures en couleurs, plus élaborées, de l’école bouddhiste classique. Certains devinrent même des iconoclastes dans leur volonté de reconnaître le Bouddha en eux-mêmes plutôt que dans des images et des symboles. Par un jour de grand vent, Tanka Wosho brisa ainsi une statue de bois de Bouddha pour en faire du feu. « Quel sacrilège ! », s’exclama un passant horrifié. « Je souhaite trouver le Shali dans les cendres ! », lui expliqua Tanka. « Mais vous ne trouverez certainement pas le Shali dans cette image ! » À cette réaction pleine de colère, il rétorqua : « Si je ne l’y trouve pas, alors ceci n’est certainement pas un Bouddha et je ne commets aucun sacrilège. » Puis il se retourna pour se réchauffer près du feu naissant. Une contribution particulière du zen à la pensée orientale fut la reconnaissance du mondain comme étant aussi important que le spirituel. Il soutenait que dans le grand rapport des choses, il n’y avait pas de distinction entre le grand et le petit, un atome possédant autant de possibilités que l’univers. Celui qui cherche la perfection doit découvrir dans sa propre vie la réflexion de sa lumière intérieure. L’organisation des monastères zen était très représentative de ce point de vue. À l’exception de l’abbé, chaque membre se voyait assigné une tâche dans l’entretien du monastère et, curieusement, les corvées les plus légères revenaient aux novices et les travaux les plus pénibles et les plus fastidieux, aux moines les plus avancés et les plus respectés. De tels services faisaient partie de la discipline zen et le moindre geste devait absolument être accompli à la perfection. Ainsi, nombre de longues discussions naissaient-elles tandis que l’on désherbait le jardin, qu’on épluchait les navets ou qu’on servait le thé. Tout l’idéal du théisme résulte de cette conception zen de la grandeur des plus petites choses de la vie. Le taoïsme avait fourni le fondement des idéaux esthétiques, le zen les mit en pratique.
La puissance empruntée est un « multiplicateur de force » Bonjour, chers lecteurs de Budo International ! Dans l'article de ce moisci, je voudrais expliquer un autre élément très important des 26 concepts clés connus au CRCA comme « l’A à Z de la théorie du combat du Wing Chun ». « La puissance empruntée », ou Jyeh Lick, est considéré comme « Le Saint Graal » du Wing Chun CRCA. Je dis cela parce le Wing Chun est un art martial. Le mot « martial » provient de « Mars », le dieu romain de la guerre. Et en temps de guerre, tout est victoire. Comme l'objectif principal de tout art martial véritable est la victoire dans la bataille, la meilleure façon d'assurer le succès contre un adversaire plus grand et plus fort, c’est de tirer parti de lui pour le vaincre. Avant de pouvoir comprendre pleinement l'idée de puissance empruntée, l’élève de Wing Chun sérieux doit d'abord comprendre les bases de la puissance elle-même, savoir d’où elle vient, où elle va et comment l'exploiter pour son propre profit. Comme on le voit au Wing Chun CRCA, la puissance utilisée pour frapper et bloquer est une force de la nature comme l'électricité, la gravité, le magnétisme, la pression de l'air ou la pression de l'eau, avec des propriétés, des restrictions et des qualités similaires à d'autres de ces forces. Un peu comme l'électricité à certains égards, la puissance vient de la terre (elle provient des talons – « Lick Yau Gyeuk Gun Sahng ») et retourne par le chemin le plus direct possible dans le sol. Quand on charge d’énergie la main avant qui frappe ainsi que la jambe arrière qui pousse et que l’on fait un pas avec le pied avant simultanément, on peut voir facilement que le coup aura beaucoup plus de puissance s’il est exécuté avant que le pied avant ne touche le sol. C'est au cours de ce bref moment de « dynamisation » qu'un coup ou un blocage aura plus de puissance potentielle. Je compare cela au moment où, dans certains jeux vidéo de Boxe, votre propre gant de Boxe commence à clignoter, indiquant qu’un bref instant plus tard, vous aurez un « super punch » qui fera beaucoup plus de dégâts s’il atteint l’adversaire qu’un coup de poing normal qui touche lorsque le gant se trouve dans son état normal de non-clignotement. Et quand vous frappez l’adversaire avec un demi pas glissant (mid-step/slide), votre coup de poing aura beaucoup plus d'effet que si vous attendez que votre pied avant touche le sol ou que si vous ne faites pas de pas du tout. De la même manière, l'adversaire est « chargé » par son propre
« Comme l'objectif principal de tout art martial véritable est la victoire dans la bataille, la meilleure façon d'assurer le succès contre un adversaire plus grand et plus fort c’est de tirer parti de lui pour le vaincre. »
« Avant de pouvoir comprendre pleinement l'idée de puissance empruntée, l’élève de Wing Chun sérieux doit d'abord comprendre les bases de la puissance ellemême, savoir d’où elle vient, où elle va et comment l'exploiter pour son propre profit. »
mouvement, surtout quand il marche, mais aussi quand il fait n’importe quel mouvement, en particulier un mouvement vers l'avant, comme quand il lance un coup de poing ou un coup de pied ou quand il parvient à les bloquer. Je compare aussi cela avec l’un des premiers jeux vidéo « Pac-Man », quand le fantôme clignote, signalant que vous pouvez gagner des points supplémentaires si vous l’attrapez et le mangez pendant qu'il clignote, alors que vous gagnez relativement moins de points si vous faites la même chose quand il ne clignote pas. De la même manière, l'adversaire peut être frappé avec beaucoup plus de force quand il est « chargé » par son propre pas en avant ou par son mouvement de frappe ou de blocage. Quand il comprend de manière approfondie ces principes de puissance, le combattant de Wing Chun peut apprendre à les utiliser à son avantage, c’est ce qu’on appelle, en termes militaires, un « multiplicateur de puissance ». La multiplication de la force se produit lorsque vous êtes en mesure de dérober quelque chose à l'ennemi pour ensuite l'utiliser contre lui dans la bataille. Ainsi, si vous êtes capables de vous faufiler dans le camp de l'ennemi pendant la nuit et de voler toutes ses munitions, puis de tirer sur lui avec ces mêmes munitions le lendemain, vous aurez « multiplié » votre propre force. En combat rapproché, « la puissance empruntée » accomplit la même fonction. Par exemple, vous êtes face à votre adversaire dans une relation ouverte. Il active son pied avant pour avancer et à ce moment précis, vous décrochez votre propre pied avant et vous le frappez avec la main dominante avant que votre pied dominant ne touche le sol. Votre adversaire s’est « chargé » lui-même en faisant un pas et dans votre tête, il a commencé à « clignoter » ; vous avez, à votre tour « chargé » votre main dominante en faisant un pas, et votre propre main a elle aussi commencé à « clignoter » comme pour un « super punch ». En le frappant alors que vous étiez tous les deux « chargés », vous avez « emprunté » toute la puissance qu'il avait créée en marchant et vous l’avez utilisée conjointement à votre propre puissance. De cette façon, la puissance empruntée est comme de l'argent emprunté à la banque. Quand vous empruntez 1000 dollars, vous n'aurez pas à rembourser 1000 dollars. Au lieu de cela, vous rembourserez les 1000 dollars de départ, plus un pourcentage de votre propre argent comme intérêt. Lorsque vous empruntez de la puissance à l'ennemi, vous rendez ce que vous avez emprunté, plus une partie de votre propre puissance, « les intérêts ». Et dans le cas où l'adversaire n'est pas ou
Wing Chun n'est plus en mouvement, vous pouvez le remettre en mouvement par le tirant vers vous. Vous « lui prêtez un peu d'argent » que vous pouvez ensuite récupérer avec un « intérêt » ajouté, en le frappant alors que vous êtes tous les deux « chargés », comme on le voit sur la photo BPc5. Imaginez que vous pourriez engendrer une version transparente de votre adversaire qui sorte de son corps et marche à côté de vous pour l’affronter avec vous côte-àcôte. C'est ce que la puissance empruntée fait pour vous. Cela vous permet de ne craindre aucun adversaire, aussi grand et aussi fort soit-il. Vous et lui, ensemble, pourrez certainement le
provoquant l’effet d'un adversaire « se frappant lui-même ». BPa4 - Déchargeant son poids et tournant radicalement la hanche, Mario poursuit en pivotant à gauche avec Choh Ma Cheh Kuen à la mâchoire.
Puissance empruntée, séquence 2 : BPb1 - Zoltan Bathory, guitariste du célèbre groupe de Heavy Metal « Five Finger Death Punch », fait face à son adversaire dans une position fermée. BPb2 - Sans avancer sa propre position, Zoltan intercepte le jab avant
1 - Mario Lopez, instructeur chef CRCA Allemagne fait face à Thomas Schrödter instructeur CRCA de Duisburg dans une position ouverte. 2 - Alors que Thomas avance avec un
jab, Mario avance aussi sur le côté et « emprunte de la puissance à Thomas » en le frappant au moment précis où la puissance de Thomas était à son maximum, le contact étant effectué avant que le pied de Mario ne touche le sol. Ceci garantit le plus grand impact potentiel possible entre deux forces opposées. BPa3 - Juste quand son adversaire lance le coup avec la main arrière, Mario descend en diagonale avec un jeu de jambes Ngoy Seen Wai (faisant face à l'extérieur) pour augmenter la puissance de son propre coup arrière vers le bas dans les côtes (Chop Kuen), livré au moment précis où il peut profiter le mieux de l’élan de l'adversaire,
de son adversaire en faisant Pock Sau Slap Block avec sa main arrière. Comme il n’avance pas, il n'offre à son adversaire aucune puissance empruntée et il ne diminue pas la distance lorsque le coup de poing s’approche de lui. 3 - Comme l'adversaire poursuit avec un coup de coude arrière à la tête, Bathory recule en angle et pivote avec Hau Chong Ma Chahng Dai Jyeung (Back Bracing Low "Spade" Palm) aux côtes. De cette façon, l'adversaire est obligé d'absorber la totalité des forces combinées des deux combattants dans la région très vulnérable des côtes au moment précis où il essaye de frapper
Zoltan, souffrant ainsi une « puissance multipliée » CRCA. 4 - Comme l'adversaire essaye faiblement de se récupérer avec un coup de hache Fun Sau, Zoltan va plus loin à l'extérieur tout en pivotant avec un coup de contre Chop Kuen dans la région des côtes déjà endommagée, empruntant à nouveau à l'ennemi sa puissance qu’il applique pour riposter. 5-7 - Une fois l'adversaire déséquilibré par le coup final, Zoltan change son bras droit à Dai Boang Sau Wing Arm afin de garder son bras hors de la voie de son Chai Wahng Gyeuk Stomping Sidekick qui, du fait de l'angle de frappe et de la
battre, et vous ne vous retrouverez pas en négatif. Imaginez avoir un double de votre adversaire à vos côtés, travaillant contre lui tandis que vous emprunter sa puissance (Jyeh Lick) pour multiplier votre propre force. Ce concept est une arme précieuse dans l'arsenal de tout artiste martial, peu importe le style.
Puissance empruntée, séquence 1 :
façon dont l'adversaire se tient debout, brisera à la fois la cheville et le genou.
Puissance empruntée, séquence 3 : 1 - John Simons, instructeur en chef du CRCA de Virginie et chef de la sécurité des Five Finger Death prend la position Bai Joang face à son adversaire dans une relation fermée. 2 - Sans faire un pas vers le coup venant en sens inverse, John utilise la protection de sa main dominante Woo Sau pour faire rebondir et dévier le coup
« Lorsque vous empruntez de la puissance à l'ennemi, vous rendez ce que vous avez emprunté. »
de poing de l'adversaire avec un coup circulaire du poignet. 3 - Utilisant Gum Gock Ging (la sensibilité tactile) quand le poing dévié commence à se rétracter, John détecte le coup suivant qui vient et, avec une précision dans le timing d’une fraction de seconde, se penche en arrière pour lancer un coup de pied intercepteur Jeet Wahng Gyeuk qui attrape le coup de poing de l'adversaire à mi-course et l’empale dans le pied de frappe avec une force supplémentaire multipliée par son propre élan. 4 - Maintenant, empruntant sa propre dynamique descendante, John saisit
rapidement le bras de frappe encore tendu et frappe son adversaire à la gorge avant que son propre pied ne touche le sol. 5 - Plutôt que de pousser l'adversaire loin de son coup, John saisit de nouveau rapidement le bras droit de l'adversaire. Ceci déséquilibre Thomas encore plus et l’envoie dans le Chahng Jyeung Spade Palm de John, qui est appuyée par Kau Sau Hooking Trap à l'épaule. Cette action tire l'adversaire directement vers le coup venant en sens inverse et l’y enfonce, donnant ainsi à l'adversaire une certaine dynamique qui peut ensuite être emprunté et utilisée contre lui.
« La multiplication de la force se produit lorsque vous êtes en mesure de dérober quelque chose à l'ennemi pour ensuite l'utiliser contre lui dans la bataille. »
endredi 28 février a eu lieu la cérémonie de graduation de trois nouveaux Shidoshi au siège européen de l'International Society Bugei, à Valence, en Espagne. Des mains des dirigeants de l'école, Shidoshi Jordan Augusto et Shidoshi Juliana, les diplômés ont reçu leur licence de Shidoshi et les 18 makimonos, documents traditionnels qui reprennent l'ensemble du patrimoine culturel de la tradition Shizen de l'école Kaze No Ryu Ogawa Ha. Alfredo Tucci, Luis Nogueira et Luis Alberto Sebastian sont devenu les premiers Shidoshi formés en Europe. C'est pourquoi il s'agit d'une étape sans précédent dans l'histoire récente de la tradition. Dorénavant, conjointement à Shidoshi Jordan et Shidoshi Julian, ils prendront en charge la maintenance et la diffusion de l'école du point de vue martial, culturel et spirituel.
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