Les 10 ans du GR2013 : N°3 ATTERRISSAGE FORCÉ

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FORCÉ

N°3 ATTERRISSAGE
AUTOMNE 2023

ÉDITO — INTENTIONS

Il y a 10 ans le sentier métropolitain du GR2013 était inauguré sous une pluie battante, après 3 ans de repérages partagés entre artistes, randonneurs, parfois facteurs, traileurs ou autres adeptes insoupçonnés de la marche en ville et en paysages péri-urbains. Aboutissement d’un pari institutionnel porté alors par la Capitale européenne de la culture, ce sentier faisait lieu de premier projet culturel d’une métropole encore invisible.

La création du Bureau des guides a par la suite permis d’approfondir cette première hypothèse d’un sentier comme outil de lectures partagées des paysages, et aussi d’en proposer d’autres. Dans l’épaisseur du temps, ce sont des dizaines d’actions qui se sont inventées sur le « terrain », des champs de pratiques qui se sont rencontrés, des conversations qui ont émergé, des communautés qui se sont reliées autour de l’idée d’un chemin et de la marche pour habiter plus pleinement nos sols et nos voisinages.

Les artistes-marcheurs.es et randonneurs.ses des premières heures ont peu à peu été rejoint . es par des habitant . es motivé . es à explorer, des chercheurs . ses intéressé . es à tisser autrement les savoirs, des artistes désireux de contribuer à des récits qui soutiendraient notre vie commune, et puis aussi des gammares, des rivières, quelques éoliennes, un étang, des enfants, des roches, des cheminées, des canadairs, des fissures dans les murs ou encore des caprisun…

Voilà 10 ans que nous marchons, à la recherche et à la rencontre des histoires qui constituent et orientent nos quotidiens. En prenant soin de ce morceau de territoire que dessine le chemin, en y voyant pousser peu à peu notre connaissance partagée et nos attachements communs, nous entendons l’urgence d’exercer ce qui reste de nos sens paysans (littéralement « gens du pays ») pour retourner au monde d’aujourd’hui. Et pour cela il va falloir ralentir…

Cette année anniversaire ne sera donc pas l’objet d’une unique grande fête, mais plutôt d’un ensemble d’invitations à se rassembler et à célébrer ce que l’auteur Gary Snyders nommait « le sens des lieux ». Au fil des mois nous vous invitons dans des formes et des formats très variés à venir penser avec vos pieds, vivre dans le dehors, percevoir avec votre dedans, explorer nos dessous et éprouver 10 ans d’aventures buissonnières comme la fabrique d’un sol hospitalier.

Alors en route !

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4 — 5

Figures de marcheureuses périurbains·es : collection remasterisée

Al fonce

6 — 7

Récit d’annéeversaire

Christine Breton

8 — 9

Les Gammares Interview

10 — 11

Le ruisseau

Podcasts et grande fête citoyenne

12 — 13

Carnet d’Arbois Hommage à Hendrik Sturm

14 — 15

Paysages usagés

Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth

16 — 18

Laboratoire Plastique de Pamparigouste

Mission longue

19 — 20

La joie du dehors

Guillaume Sabin

21 — 23

Conseils lecture

2023 : l‘annéeversaire !

Les 10 ans du GR2013, une annéeversaire organisée par le Département des Bouchesdu-Rhône, Provence Tourisme, le Comité Départemental de la Randonnée Pédestre des Bouches-du-Rhône (CDRP13) et le Bureau des guides du GR2013.

3 SOMMAIRE

EN L’AN 2050 CHRISTINE BRETON

Dans l’astronef nommée cairos Récit de l’an 2050.

Nous ne savons ni comment, ni pourquoi, nos concitoyens, qui décollèrent en catastrophe vers la planète Ultima, emportèrent dans leur soute un recueil de textes humains reliés à des « minutes » administratives signées par une rivière ardéchoise nommée Doux. Après la découverte de ces fragments, que nous avons pu déchiffrer facilement, il nous a semblé qu’ils formaient un tout, une sorte de récit de fondation écrit par la rivière elle-même. Si notre hypothèse est bonne la découverte de ces textes remettrait en question bon nombre de certitudes sur notre passé. Voici trois « minutes » extraites de notre reconstitution. Elles couvrent les deux premières années seulement.

MIN A1

...Depuis l’année de création de nos « minutes » en 2021 beaucoup d’eau a circulé dans mon lit. Il faut dire que cette année-là, mon lit, hospitalité de la diversité oblige, a dû accueillir de nouveaux hôtes poussés par la sécheresse. Nous étions là, dans l’eau de nos différences. De plus en plus de traductions simultanées s’y déroulaient, toujours drôles dans tous leurs dérapages de sens, dans tous les bruits possibles, dans les accords miraculeux, dans les surprises de la pensée mise en commun, même si le parler ment.

Tous ces poissons et crevettes bavardes et polyglottes qui remontent de loin, toutes ces fleurs pétulantes et leur bourdonnement d’insectes, toute cette silencieuse maison boisée de Nymphes sur les rives, tous ces mycorhizes, cette symbiose mystérieuse, invisible, souterraine, qui prolonge tous ces arbres et leurs feuilles avec leur langage propre et leurs jeux de mots au gré des vents... et j’ai même vu des humains rejoindre lentement notre communauté.

Nous, avions peut-être créé un poids suffisant avec nos rires et nos controverses pour que ces humains nous voient enfin ; puis ce fut facile de les entrainer dans notre élan.

Nous en avions discuté longuement avec les arbres qui, eux, ne voyaient pas la motivation humaine. Sceptiques, les arbres redoutaient

une nouvelle forme d’aliénation en marche. Ils ne sont toujours pas convaincus. Ils étaient si souvent décimés dans ces années-là partout sur la terre. Alors nous avons décidé de raconter les « minutes » de notre étonnement sans nous mentir, en cherchant comment les humains avaient réussi à nous rejoindre en silence, puis à nous traduire lentement, enfin à partager nos coopérations. J’ai été chargée d’écrire au fil de l’eau, au jour le jour, les « minutes A,B et C » de notre parlement qui porte mon nom si doux. Doux, rivière d’Ardèche, transférante de genres à cette époque-là...

MIN A21

Tout a commencé lors d’une conférence d’humains dans le froid d’une grande tente. Comme toujours mes oreilles étaient dans la bouteille d’eau du conférencier. Un gars et sa femme, ils voulaient ré-ensauvager le monde, ça a fait rigoler tout notre parlement quand je vous ai fait mon rapport. Mais ça nous a aussi mis la puce à l’oreille car j’ai pu leur rapporter le mot rapide saisi lors de leur introduction : une humaine avait dit « Parlement du Doux ». Les mots sont des choses et ces choses qui nous rassemblent avaient été posées humainement ce soir-là.

Minute inoubliable - silence du sens en train de prendre forme.

Nous venions de comprendre toutes les informations, incompréhensibles, qui nous remontaient du monde humain via mes eaux diffusées partout : dans le verre à dents des amants, dans la vapeur des cuisines, dans la sueur des labeurs, dans la neige des montagnes cristallines, dans les retenues de mes eaux collinaires ou dans le barrage de l’Oasis, toutes les eaux de mon bassin versant qui se déversent en gouttelettes partout et qui observent pour nous quand ma quatrième forme d’eau se fait plus fractale.

En silence, saisis par la fulgurante synthèse de ces mots humains ressemblant, si étrangement aux nôtres, nous avons commencé à prendre leurs activités au sérieux.

Finie l’attente tranquille de leur disparition que préconisaient les fourmis, prêtes pour la succession.

Nous venions de traduire une part de la vivante participation humaine en un fulgurant contexte.

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RÉCIT D’ANNÉEVERSAIRE

MIN B22

Une pièce jointe, issue d’archives humaines trouvées en vrac, avec trace d’agrafe rouillée, la fin semble incomplète, sans dates et sans signatures. Premier manifeste du parlement de doux L’An 1 de l’épidémie et de la sécheresse. Le parlement de doux s’invente dans l’urgence visible de l’eau qui s’échappe et de la terre qui s’effrite. Nous ne savons plus d’où nous vient le mot parlement de doux. Nous disions « Parlement du Doux », nous en avons enlevé le « du », les majuscules et les guillemets comme si nous avions entendu ce mot de la rivière elle-même. Le parlement de doux prend l’avis des animaux, des végétaux qui vivent de cette eau, comme nous en vivons humainement. Madame Piston et les écoféministes relèvent même dans l’eau bonne du Doux les avis de nos machines qui machinent ici leurs gabarits et leur mouvement, via canaux, béalières et dérivations de la rivière.

Le parlement de doux sert à entendre toutes ces voix et nous apprenons à traduire ce que nous avions caché sous le mot nature, une boîte retrouvée vide au moment où nous en avions besoin. Le parlement de doux est l’outil juridique nécessaire aux négociations à égalité avec toutes les formes d’Autres vivantes dans l’aujourd’hui, ici. Le parlement de doux prend aussi l’avis de l’eau et de la terre pour redessiner à l’échelle stellaire le contexte global de la sécheresse de plus en plus active.

Nous, humains et humaines ne pouvons plus nous satisfaire de l’illusion que « ça va passer ». Tout simplement, le parlement de doux crée les conditions pour un droit au vivant de tout le bassin versant du Doux avec ses relations polyphoniques qui le font vivre loin des récits du « progrès » et ceux de la « nature », tous les deux aujourd’hui obsolètes et phallocrates.

Le bassin versant du Doux incarne la mise en réseau de tous les Autres dans leurs différences. Il crée une importante réaction chimique capable de pensée commune. Le mot doux y devient un Commun. Une habitation commune autogérée.

sur les réseaux d’eau

Face aux feux et tempêtes

Grâce aux exemplaires actions de sauvetage commencées par les non-humains

Face à l’étalement périurbain hors de contrôle

Face aux citadins fuyant les métropoles dégradées

Face à leurs quêtes de paysages champêtres fantasmés ou livrés aux loisirs

Grâce aux non-humains que nous commençons à traduire.

Le contexte du mot parlement de doux permet la recherche collective afin d’ouvrir les points de vue et les urgences décalés de tous les parlementaires.

Le parlement de doux existe pour dégager des voies de sauvetage inédites passées et à venir. Comme le dit Bruno Latour dans le cadre des timides auditions de Loire que nous avons suivies et que nous pouvons appliquer collectivement au Doux :

« Quels seraient les groupes autochtones et leurs sacralisations qui justifieraient que l’on crée une personnalité juridique Doux ? »

Refouiller dans nos vieux sacs à dos de patrimoines pour répondre à cette question, quitte à y trouver des dragons et des nymphes, des moulins et des gabarits industrialistes, en vrac et lourds à porter.

Extraire de cette fouille collective les matrimoines de la vie là et se réjouir de nos découvertes... Ainsi fut faite la jonction avec l’Internationale des bassins versants.

La première invitation, la première offre d’hospitalité inter-rivières fut pour les Gammares de Marseille du fleuve côtier Caravelle, invitées par le parlement de doux en 2023...

FIN des récits d’année-versaire

Le parlement de doux élabore un droit collectif et fondamental.

Face aux destructions et trous de mémoire

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LES GAMMARES

Les Gammares se sont constituées en collectif en 2019. Ça faisait cependant des années que des pratiques de marches et d’enquêtes avaient été développées par les artistes marcheurs et par Christine Breton avec des habitants. À quels besoins a répondu la création des Gammares et notamment cette forme du collectif ?

Antoine : il y avait pleins de choses qui se faisaient, le collectif a simplement structuré des envies. La Cité des arts de la rue avait le ruisseau dans son enceinte et travaillait déjà autour. L’AESE menait des actions pour lutter contre la pollution industrielle, notamment avec la FNE Paca. L’association Mer Terre organisait des actions de ramassage des déchets sur les cours d’eau. Hôtel du Nord poursuivait le travail patrimonial mené localement. Des premières études scientifiques avaient commencé. Et puis le Bureau des guides proposait les conférences sauvages Voix d’eau. L’idée, c’était d’éviter que chacun fasse des trucs de son côté. Ce qui rend riche le collectif des Gammares, c’est de rassembler des pratiques plus mobiles et des pratiques plus sédentaires, des pratiques plus événementielles ou au long cours.

Agnès : Et puis il y avait de plus en plus de gens qui venaient aux conférences d’un dimanche aux Aygalades, et qui demandaient qui on était. Il a bien fallu qu’on soit quelque chose !

Chloé : L’idée, c’était vraiment d’essayer de créer un outil, un espace qui soit non assigné à une structure particulière, un espace où des personnes qui ne sont pas engagées dans une structure associative préexistante puissent aussi s’y intégrer. Le « collectif citoyen » permettait cela tout en posant un idéal de participation horizontale.

La marche a été historiquement la manière de reprendre corps avec la dimension patrimoniale du ruisseau, où en êtes-vous dans le rapport au corps ?

Agnès : On pense toujours avec les pieds ! Marine : Et certains·es se prennent même pour des gouttes d’eau !

Antoine : Il n’y a presque plus d’usages à ce cours d’eau urbain : plus d’usages agricoles, plus de baignades, plus d’eau potable, plus de jeux de rocailles moussues pour faire des rafraîchissements dans les bastides, et les quelques poissons qu’on pourrait pêcher sont toxiques... Cet été la plupart d’entre nous qui se sont trouvés près d’autres rivières ont quand même dû se dire qu’on s’emballe pour ce petit pipi de chat pollué ! C’est dur d’avoir une vraie relation sans des usages et réciprocités réelles. Pourtant on essaye de réinventer des gestes corporels en lien avec le cours d’eau pour éviter que ce soit quelque chose qui soit uniquement intellectuel… La Machine à renaturer par le geste d’enclencher la cascade. Renouer avec la canne dans l’idée de pouvoir retravailler les berges. Made in the river aussi c’est plonger les mains dans la rivière, en sortir des déchets et les considérer comme de la matière à retravailler. Claire : Même aujourd’hui où il était tout sec, l’usage corporel que je trouve, c’est cette impression de fraîcheur qui donne un sentiment de bien-être malgré tout. Et quand il y a de l’eau encore plus, avec le bruit. Je crois que c’est ce qui lui reste.

Antoine : Oui on peut dire qu’il reste quand même des relations de dépendance pour des questions de fraîcheur.

Chloé : De plaisir aussi, d’évasion.

Marine : Moi, quand j’arrive au ruisseau et que je vois l’eau et même s’il est dégueulasse, je le sais, j’ai quand même envie de me couler dedans. Et quand le bassin est presque tari, ça me met mal à l’aise. J’ai un sentiment d’oppression dans le cœur, un peu comme de la panique.

Agnès : Cet hiver, d’avoir recommencé à faire ces marches avec les institutionnels (cf Podcast du Ruisseau), pour moi c’était bien : ça m’a rabouté le corps et la pensée.

Melvil : Alors à quand la nage ?

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Créer une motivation autour d’un cours d’eau aussi abimé que le ruisseau a nécessité de tisser des liens très spécifiques et très territoriaux avec lui. Aujourd’hui le ruisseau nous amène à tisser des liens avec beaucoup de rivières, fleuves et bassins versants. Comment l’expliquez-vous ?

Agnès : Quand tu étudies toutes les gouttes d’eau d’un ruisseau, tu étudies celle de la terre entière. Moi, je me retrouve dans tous les bassins versants ! Les sources du Rhône, du Rhin, du Danube et du Pô se trouvent au même endroit dans les Alpes, c’est juste une question de vallée pour qu’elles prennent telle ou telle direction.

Antoine : Marcher, se raconter des histoires autour d’une rivière, c’est une des choses les plus simples et sans doute les plus ancestrales de l’humanité. Ce qui est délirant, c’est que ça devient quelque chose de spécial aujourd’hui, presque de l’innovation territoriale ! Alors, qu’on s’insère dans un mouvement historique.

Il y a un besoin vital de faire entrer l’eau comme un enjeu politique majeur. Et ça, c’est un sentiment que toute la société occidentale traverse en ce moment. Il faut faire des alliances pour parler de ce qui se vit dans les autres endroits. La politique, c’est d’arriver à créer des concernements collectifs. On prend soin ensemble : c’est très naturel.

Le Bureau des guides fête les 10 ans du sentier du GR2013. On a longtemps rêvé d’une variante qui passerait le long du ruisseau. Est-ce toujours un imaginaire pour le collectif ?

Agnès : Cette balade qu’on n’avait jamais pu faire à cause du confinement en mars 2020 et qui devait s’appeler Se relier malgré tout, moi j’en suis toujours là. C’est un imaginaire très porteur…

Chloé : Oui, pour faire en sorte que tout ce qu’on a dit avant : qu’un espace qui, bien que très urbain, nous connecte aussi à des enjeux planétaires et à nos propres corps, soit justement plus connu et ouvert possible aux proches.

Éric : On discute pas mal avec Georges de Jardinot pour la partie aval de la Cité des arts de la rue et pour la partie amont on est en train de récupérer - en accord avec la Dirmed - la parcelle derrière la savonnerie. Là dessus, il y a une envie de partager avec le voisinage et voir comment il pourrait s’approprier cet accès à ce petit bout de nature, ce qu’il souhaiterait en faire. Je fais toujours des demandes de financement en pensant à cette parcelle pour pouvoir rendre au public ces zones très fermées et peu accessibles aux visiteurs. Plusieurs options se dessinent : ça peut être du jardin partagé, des jardinières privatisées, un lieu d’installation d’une œuvre d’art monumentale pour être identifiable depuis l’autoroute. D’autres idées viendront, exprimées par le voisinage et accompagnées par les Gammares et les artistes...

Reste à travailler sur le linéaire : une idée d’un pont suspendu est relancée entre les Aygalades et la Viste en passant par la Cité !

Le collectif des Gammares réunit des associations et acteurs actifs le long du ruisseau pour favoriser un meilleur partage des connaissances, relier les initiatives et les territoires du bassin versant, proposer des actions communes et prendre soin du fleuve côtier. Il réunit à ce jour l’association AESE (Action Environnement Septèmes et Environs), l’association Jardinot et l’école de jardinage du jardin du cheminot, la coopérative Hôtel du Nord, les CIQ riverains, les AAA (Association des Amis des Aygalades), Les arts de la crue, le réseau Cap au Nord Entreprendre, Lieux publics- centre national et pôle européen pour la création en espace public, le Bureau des guides du GR2013, le Collectif SAFI et les artistes-voisins de la Cité des arts de la rue.

9 INTERVIEW

LE RUISSEAU

LA FÊTE DU RUISSEAU 30 septembre — 01 octobre 2023

SAMEDI 30 SEPTEMBRE de 9h30 à 21h30

Le Grand Ramassage

Nettoyages du ruisseau

9h30 à 12h30

La Grande marche

La balade du Capri-Sun

10h à 16h00

La Grande confluence à la Cité des arts de la rue

14h à 18h

Des installations artistiques, une balade sonore, un espace d’écoute documentaire pour découvrir le jardin de la cascade et les multiples facettes d’un fleuve côtier dans la ville.

Ateliers du ruisseau pour les petit.es et les grand.es 14h à 16h discussions sur l’eau, création de costumes à partir de déchets ramassés dans le ruisseau, pêche aux gammares, cabinet de curiosité, tarot de l’eau et bien d’autres découvertes !

Performances collectives

16h30 à 21h30

Une grande expérience de danse pour prendre soin ensemble. Le ruisseau s’anime, se transforme et nous invite à écouter les esprits de la rivière. Nos corps jouent, dansent, s’attachent et peu à peu révèlent l’imaginaire des lieux. Les créatures du ruisseau leur répondent… Mathilde Monfreux en collaboration avec Les créatures du ruisseau de Made in the River.

DIMANCHE 01 OCTOBRE de 10h à 16h00

Découverte du Jardin de la cascade et des rives du ruisseau

10h à 16h

Marché de producteurs locaux avec les ateliers du ruisseau

10h à 14h

Conférence Voix d’eau

11h à 12h30

Installation

10h à 14h

Luke Jerram présente Gaïa, une représentation de la planète Terre façonnée à partir d’images haute définition de la NASA.

Kara-eau-ké

14h à 16h

L’ensemble du programme est à retrouver sur www.collectifdesgammares.com

La Fête du ruisseau est organisée par l’ensemble des acteurs du collectif des Gammares en partenariat avec Lieux publics - centre national et pôle européen de création pour l’espace public, le centre social de la Gavotte Peyret, l’Espace jeunes Septèmes et la commune de Septèmes-les-Vallons, Sud Side, le FRAC PACA, les artistes contributeurs, les riverain.es du ruisseau. Elle est soutenue par l’Etablissement Public d’Aménagement et de Gestion des Eaux (EPAGE) des bassins versants Huveaune-CôtiersAygalades (HuCA), l’Agence de l’eau RMC. Elle se déroule dans le cadre d’un Dimanche aux Aygalades et de l’opération Rivières Propres.

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Connaissez vous le ruisseau ?

Les grandes redescentes sont des marches collectives proposant des explorations du cours d’eau sur 4 tronçons distincts aux acteurs et actrices territoriaux : EPAGE, GEMAPI, PAPI, Métropole, acteurs techniques des collectivités, élus en charge des questions de l’eau et/ou de la transformation urbaine du bassin versant.

En mettant en partage leurs connaissances sur le terrain, les marcheurs approfondissent leur relation au ruisseau. Comme un ruisseau est un podcast en 4 épisodes réalisés par Urban prod à partir de balades proposées par le Bureau des guides du GR2013.

Dans le cadre de l’appel à projets participation citoyenne de l’Agence de l’Eau coordonné par Euromed.

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4 PODCASTS
Illustration : Théodora Fragiadakis

HENDRIK STURM

CARNET D’ARBOIS

Artiste-marcheur co-initiateur du GR2013, Hendrik nous a quitté le 15 août dernier. Le samedi 9 décembre 2023, nous irons marcher

Dans les pas d’Hendrik Sturm sur le plateau de l’Arbois.

G. MATHIEU ET B. STOFLETH

Abords du centre d’enfouissement technique de l’Arbois, Aix-en-Provence, 10h19, 21 mars 2012

Abords du centre d’enfouissement technique de l’Arbois, Aix-en-Provence, 15h14, 20 décembre 2022

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Observatoire photographique
Extraits de Paysages usagés,
du paysage depuis le GR2013

PAYSAGES USAGÉS

VENDREDI 8 DÉCEMBRE 2023 À 18H vernissage de l’exposition Paysages Usagés en présence des artistes au Centre Photographique Marseille 74 rue de la Joliette, 13002 Marseille

Comme le belvédère qu’à constitué le GR2013 sur le territoire de la métropole, l’observatoire photographique du paysage depuis le GR2013 a 10 ans. En 2012, grâce à une commande publique de photographie du Centre national d’arts plastiques et de Marseille Provence 2013 - Capitale européenne de la culture, Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth ont parcouru les 365 km du GR2013 en construction. Ils ont ainsi produit la série Paysages Usagés constituée de 100 points de vue sur le territoire métropolitain. Ils ont été reconduits à l’identique pendant 10 ans dans une démarche collaborative incluant artistes, habitants et chercheurs. Un groupe d’habitants que nous appelons Adoptants a assuré les reconductions des points de vue qu’ils ont choisis. Depuis 10 ans, l’observatoire depuis le GR2013 a prouvé ses capacités d’outil de compréhension et de rayonnement du territoire auprès des habitants, des chercheurs comme des élus au travers des institutions.

Qu’est ce qu’un Observatoire photographique du paysage?

En 1991, le Ministère de l’Environnement engage la création de l’Observatoire Photographique des Paysages (OPNP), pour suivre et orienter favorablement l’évolution des paysages. Une méthode nationale est alors définie et un cadre général est donné. Le principe consiste à effectuer des prises de vue sur un territoire donné, qui seront par la suite re-photographiées dans le temps. Un corpus d’image est constitué par un photographe en dialogue avec un comité de pilotage afin de dresser un « portrait » de territoire relevant les dynamiques contemporaines de ses paysages. Les photographies et leurs reconductions produites rendent visible les évolutions du paysage pour mieux les comprendre et les partager. Il est à la fois projet artistique de représentation des paysages, outil pour l’aménagement et support de médiation auprès des populations.

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LABORATOIRE PLASTIQUE

Previously dans Pamparigouste Après la disparition de l’étang de Berre dans l’atlas Michelin, un équipage s’était constitué à la recherche de l’île de Pamparigouste. Cette brèche dans le symbole de la modernité dopée au pétrole avait laissé entrevoir la possibilité d’atteindre l’oasis mystérieuse et féérique que les anciennes légendes provençales situent au large de l’étang de Berre. L’équipage avait donc arpenté les rives de l’étang et le paradoxe de cette disparition en était d’autant plus saillant : toutes les rives de l’étang avaient été remodelées depuis longtemps par l’industrie du pétrole, et surtout par la pétrochimie… L’île paisible de Pamparigouste pouvait-elle disparaître à nouveau derrière les flots ? L’équipage souhaitait comprendre la manière dont nous avions fait société autour du plastique et pour comprendre ceci ne fallait-il pas qu’il devienne plastique luimême ? L’idée d’un laboratoire était née…

En 2023...

Pendant 3 ans l’étang de Berre va être étudié sous tous les angles : sociologique, artistique, physico-bio-géochimique.

En convoquant les habitants, associations et organisations qui peuplent les rives de l’étang, ce projet de recherche-action articulera une étude participative des mouvements des microplastiques dans la lagune ; une recherche par l’expérience sensible et l’imaginaire ainsi qu’une enquête sur les relations actuelles et possibles qu’entretiennent les riverain.e.s de l’étang avec cette matière industrielle.

En replaçant l’étang de Berre dans les dynamiques contemporaines qui préparent les transformations du littoral méditerranéen, le Laboratoire plastique invite à activer de nouvelles solidarités sociales et écologiques dans le bassin versant de l’étang de Berre pour réduire le flux de ces matières problématiques.

L’Institut Écocitoyen des pollutions, le Bureau des guides du GR2013, l’INRAe Montpellier, l’Université de Nimes et le GIPREB qui ont réuni leurs compétences pour bâtir ce projet sont lauréats de l’appel à projet de la Fondation de France « Les futurs des mondes du littoral et de la mer 2022 ». Le projet Laboratoire plastique est soutenu par le Ministère de la culture dans le cadre d’un été culturel 2023 et des Olympiades culturelles 2024.

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SAMEDI

18 NOVEMBRE 2023

Assemblée de l’étang

Une marche entre Istres et Saint-Chamas pour partager les récits des artistes et les premières avancées des recherches scientifiques du Laboratoire plastique de Pamparigouste.

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PAMPARIGOUSTE
19 LA JOIE DU DEHORS

Apprendre au grand air et avec les autres c’est ce que nous proposons depuis trois années à des primaires et des collégiens à travers Lire les sentiers.

Au cours de cette école buissonnière, les élèves sont invités à une immersion dans le territoire par une collecte d’objets, d’observations, de sensations… En stimulant les capacités d’enquête de chacun.e, les manières d’observer ce qui est là ou même de s’imaginer ce qui ne se voit pas, les élèves développent une relation à leur environnement beaucoup plus approfondie.

Kit pédagogique : des chaussures, un Kway, un stylo, un carnet et puis un peu de chocolat !

20 GUILLAUME SABIN

LECTURES À PARTAGER

Le futur vu du passé. Trois États de la côte ouest des États-Unis - la Californie, l’Oregon et l’État de Washington - décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale baptisée Écotopia. Vingt ans après, l’heure est à la reprise des liaisons diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain. Au fil de ses articles envoyés au Times-Post , William Weston décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l’autogestion, la décentralisation, les 22 heures de travail hebdomadaire, le recyclage systématique, le rapport à la nature, etc. Récit utopique d’Ernest Callenbach publié en 1975, traduit depuis dans le monde entier, Écotopia est d’une actualité saisissante. Il offre une voie concrète et désirable pour demain, et ce faisant agit comme un antidote au désastre en cours.

Les objets et nous. Qu’est ce que le consumérisme ? Comment s’habituet-on à surconsommer, au point d’en oublier comment faire sans, comment on faisait avant, comment on fera après ? Pour répondre à ces questions, Jeanne Guien se tourne vers des objets du quotidien : gobelets, vitrines, mouchoirs, déodorants, smartphones. Cinq objets auxquels nos gestes et nos sens ont été éduqués, cinq objets banals mais opaques, utilitaires mais surchargés de valeurs, sublimés mais bientôt jetés. En retraçant leur histoire, Jeanne Guien entend montrer comment naît le goût pour tout ce qui est neuf, rapide, personnalisé et payant. Car les industries qui fabriquent notre monde ne se contentent pas de créer des objets, elles créent aussi des comportements. Ainsi le consumérisme n’est-il pas tant le vice moral de sociétés « gâtées » qu’une affaire de production et de conception. Comprendre comment nos gestes sont déterminés par des produits apparemment anodins, c’est questionner la possibilité de les libérer.

Les prémices de l’écologie. Élisée Reclus, géographe et poète, retrace en vingt chapitres d’un petit livre inclassable l’histoire d’un ruisseau. Et à toutes les pages de ce traité de vulgarisation qui est aussi une méditation morale et poétique, transparaît la vision du monde de l’anarchiste Reclus : la contemplation de la nature, de sa liberté, ne peut qu’inciter l’homme à croire aux vertus du progrès, de l’enthousiasme et du bonheur immanent. C’est bien d’écologie avant la lettre qu’il s’agit dans cet ouvrage paru en 1869.

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LECTURES À PARTAGER

Appréhender le monde vivant. Une forêt ? Un paysage charmant. Un corbeau ? Un sinistre présage. Une rose ? L’être aimé. Le monde vivant est à la fois omniprésent dans notre culture et décidément absent. Car percevoir le vivant comme un décor, un symbole ou un support de nos émotions sont autant de manières de ne pas le voir. Et si nous apprenions à voir le vivant autrement ? Si nous entrions dans un monde réanimé, repeuplé par les points de vue d’autres êtres que nous ? Estelle Zhong Mengual propose d’équiper notre oeil pour saisir le vivant autour de nous comme foisonnant d’histoires immémoriales, de relations invisibles et de significations insoupçonnées. Sur le chemin de cette métamorphose, nous avons pour guides celles et ceux qui ont passé leur vie à apprendre à voir le vivant dans son abondance de signes et de sens : des artistes peintres et des femmes naturalistes du XIXe siècle anglais et américain. Le livre enquête sur leurs arts de l’attention, différents mais complémentaires, qui ont su tisser ensemble savoirs et sensibilité.

D’autres manières d’être vivant. Connaissez-vous la poésie vibratoire des araignées ? l’architecture sacrée des wombats? les aphorismes éphémères des poulpes ? Bienvenue dans la « thérolinguistique », une discipline scientifique majeure du IIIe millénaire qui étudie les histoires que les animaux ne cessent d’écrire et de raconter. En laissant libre cours à une imagination débordante, Vinciane Despret nous plonge au cœur de débats scientifiques passionnants qu’elle situe dans un futur indéterminé. En brouillant les pistes entre science et fiction, elle crée un trouble fascinant : et si, effectivement, les araignées nous interpellaient pour faire cesser le brouhaha de nos machines ? Et si les constructions des wombats témoignaient d’une cosmologie accueillante, offrant ainsi une formidable leçon de convivialité ? Et si les poulpes, adeptes de la métempsychose, se désespéraient de ne plus pouvoir se réincarner du fait de la surpêche et de la pollution des océans ?

Pouvoir et botanique. Tabac, coca, quinquina, cacao, gaïac, peyotl, poisons, abortifs... De 1492 au milieu du XVIIIe siècle, les Européens s’approprient en Amérique d’innombrables plantes médicinales. Au moyen d’expéditions scientifiques et d’interrogatoires, ils collectent le savoir des Indiens ou des esclaves pour marchander des drogues, et élaborent avec elles les premières politiques de santé. Dans le même temps, inquisiteurs et missionnaires interdisent l’usage rituel de certaines plantes et se confrontent aux résistances des guérisseurs. Botanique, fraudes et sorcellerie : entre les forêts américaines et les cours du Vieux Monde, Samir Boumediene raconte l’expansion européenne comme une colonisation du savoir.

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COLOPHON

Comprendre la notion de bassin versant. Chaque goutte coule inexorablement vers la mer. Le trajet qu’elle suit dépend des réseaux tissés par les fleuves et tous leurs affluents, qu’on appelle aussi bassinsversants.

Depuis l’aube des temps, la vie se déploie dans ces bassins-versants. Sortis de la mer, les premiers êtres terrestres ont suivi les rivières. Littoraux, fleuves côtiers, confluents, torrents et sources : c’est en remontant les courants que les vivants ont fait corps avec les sols. Du géographe libertaire Elisée Reclus (France) à l’écoféministe Vandana Shiva (Inde), du biorégionaliste Peter Berg (États-Unis) à l’ostréiculteur Hatakeyama Shigeatsu (Japon), ce livre montre comment la conscience des bassins-versants permet de comprendre les crises écologiques et de les combattre.

Remettre la question de l’eau au centre. Les sécheresses estivales et hivernales que connaît la France mettent de nombreuses régions sous tension hydrique. Loin d’être exceptionnelle, cette situation va devenir notre quotidien. Face au risque d’une crise de l’eau, ressource naturelle la plus menacée par le dérèglement climatique, le « plan eau » du gouvernement propose des ajustements techniques tournés vers le court-terme et quelques intérêts privés. Il y a pourtant urgence à réinterroger les usages de l’eau, son partage et sa gestion, et à déployer une nouvelle politique – déjà à l’œuvre sur de nombreux territoires urbains et ruraux – essentielle à la garantie d’une Terre habitable. En une quarantaine de pages denses et documentées, Anne le Strat repose les enjeux de ce qui risque fort de devenir une de nos préoccupations majeures dans un avenir très proche.

Un carnet réalisé par le Bureau des guides du GR2013

Design graphique : Super Terrain

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L’AGENDA DES 10 ANS

VOIX D’EAU

Aux Aygalades

Dimanche 3 septembre, 1er octobre, 5 novembre, 3 décembre 2023

Conférence

CARING BANQUISE

À la Cité des arts de la rue

Mathilde Monfreux

Week-end du 16 et 17 septembre 2023

Workshop

RANDONNÉE

EN TERRES AGRICOLES

À Berre l’étang

Dimanche 17 septembre 2023

RENOUER AVEC LA CANNE

À Septèmes-les-Vallons

Collectif SAFI

les 22 et 23 septembre 2023

Workshop

RÉCUPÉRER LES RIVIÈRES

À Marseille

Marie Lusson

Dimanche 24 septembre

Projection et marche

FÊTE DU RUISSEAU

À Marseille et Septèmes-les-Vallons

Du 29 septembre au 01 octobre 2023

Fête citoyenne

LES VENANTS

Du Frac au Mucem

Dimanche 15 octobre 2023

Balade sonore

LABORATOIRE PLASTIQUE DE PAMPARIGOUSTE

À Istres

Samedi 18 novembre 2023

Assemblée marchée

GÉOPOLITIQUE DES SENS

Autour de l’étang de Berre

Elsa Dorlin

Dimanche 26 novembre 2023

Conversation marchée

PAYSAGES USAGÉS

Au Centre photographique de Marseille

Vendredi 8 décembre 2023

Vernissage d’expo

DANS LES PAS D’HENDRIK STURM Sur le plateau de l’Arbois

Samedi 9 décembre 2023

Balade

PARASITES

À Sainte-Marthe

Collectif SAFI

Samedi 16 décembre 2023

Balade

PRÉCÉDENTS NUMÉROS : MISSION

TERRE ET OBJECTIF LUNE

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