Un dimanche en Durance 2022

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Un Dimanche en Durance 3 juillet 2022 à La Roque d’Anthéron


Le Bureau des guides du GR2013 vous invite à une exploration des multiples flux qui traversent les berges de la Durance dans les pourtours de l’Épi du Fort. Comprendre avec le corps les récits de l’écoulement de l’eau, du long voyage des pierres, ce que nous racontent les trajectoires animales, les épopées végétales, les aventures humaines, et surtout leurs intrications. Quand un berger ramasse une pierre à venin dans le lit majeur de la Durance pour l’accrocher au cou de son mouton, il détourne cette pierre de son cycle millénaire reliant l’Océan, les montagnes et la mer, et dessine une cartographie ancienne de médecine, de gestes de travail et de transhumance. Quand les eaux sont détournées de leur lit pour l’hydroélectricité, pour l’irrigation ou pour l’eau potable, de nouveaux milieux émergent et de nombreux petits bouts d’écosystème viennent avec, la Provence entière devient le bassin déversant de la rivière, et dresse un réseau de solidarité qu’il nous faudra apprendre à réactiver. Alors que la sécheresse aujourd’hui se fait sentir, les ancien.ne.s, les végétaux, les insectes ont inventé des techniques pour créer de l’humidité. Composer avec les rivières et leur vitalité devient un art de plus en plus important… Ces flux multiples s’entremêlent en ce lieu, l’épi du fort, et les communautés locales ont inventé une manière singulière de s’y relier. ​​​​​L’ancien plan d’eau dans le lit de la rivière et son tremplin, la piscine olympique et son toboggan, les cultures dans les Iscles, les jeux

d’eaux inventés dans les jardins partagés, les systèmes d’irrigation, les vestiges de l’ancienne prise du canal de Craponne et ses articulations aux trames anciennes (canal du Moulin) et plus récentes (Bassin de Saint-Christophe, turbine de Sainte-Estève Janson, canal usinier, canal de Marseille), les techniques artisanales liées à la vannerie, à la teinture, aux jardinages et à l’art. Tous sont les personnages d’un récit qui nous parlent de comment, ici, on a tenté de co-habiter avec la rivière.

Au croisement des ces flux et de ces histoires situées que les flux relient émerge une question : comment habite-t-on les berges de la Durance ? Habiter les berges a toujours été cohabiter avec ces flux. La proposition du Bureau des guides du GR2013 se décline en trois parties : une installation artistique et ludique autour de l’eau et de constructions en matériaux rivulaires, une série de balades sensibles et exploratoires ainsi qu’un lieu pour échanger nos histoires de la Durance. Un dimanche en Durance est un évènement organisé par le SMAVD (Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée de la Durance) Une publication du Bureau des guides du GR2013 Illustration de couverture : Joséphine Pinatel Réalisation du livret : Antoine Devillet, Nelo Gevers, Delphine Tourte Dessins : Nelo Gevers, Delphine Tourte Merci à toutes les personnes qui nous ont fait voyager à travers leurs récits de la Durance.



Un film sur 200 millions d’années… PREMIÈRE SCÈNE Durée : temps géologique

Les plaques tectoniques assemblées en un supercontinent, appelé Pangée, s’écartent et un rift, un fossé d’effondrement se crée, semblant deux épaules de part et d’autre d’une faille dans laquelle se glissent des sédiments. Les épaules s’écartent peu à peu l’une de l’autre pendant une phase océanique, durant laquelle s’ouvre la Téthys Alpine, corps d’eau froide logé entre la plaque européenne et la plaque apulienne. Cette phase de divergence, longue de millions d’années, voit une dorsale s’épancher de ses laves qui coulent à n’en plus finir. La brèche continue de s’entrouvrir, les continents s’éloignent, les fissures s’étirent en longueurs saccadées, les recouvrements de magma se détendent et finissent par s’éloigner, sous les eaux froides de l’océan.


Le plan est filmé du dessus, on suit l’eau s’immiscer de par les reliefs pour rejoindre la coupe qui l’accueille. Les coulées de lave qui ne se sont pas encore taries tapissent les fonds de ce nouvel océan, s’empilent et se chevauchent prenant des formes bossues tout en se solidifiant sous les eaux. Coussins de lave subaquatiques.


À la source

La Durance naît près du poétique sommet des Anges et du mont Chenaillet, non loin du col de Montgenèvre dans les Hautes-Alpes. Libre d’abord puis corsetée par digues et barrages, elle irrigue une grande partie de la Provence par un écheveau complexe de canaux avant de se jeter dans le Rhône près d’Avignon, après un parcours de plus de 320 kilomètres. L’Alpe n°89


Durance ou Clarée ? Par là où les humains passent…

Elle aurait pu porter le nom de Clarée, car au confluent, le cours de celleci est plus long et son débit plus important. Mais l’histoire en a décidé autrement. Depuis l’antiquité, les militaires, les marchands et les voyageurs qui passaient le col entre la France et l’Italie lui attribuaient le nom de Druancia qui deviendra Durance, alors que l’amont de la Clarée est un cul-desac dans les hautes montagnes. L’Alpe n°89

218 av. J.-C. : passage d’Hannibal et de ses troupes vers l’Italie, par la Durance et le col de Montgenèvre 2022 ap. J.-C. : migrants de passage à Briançon après avoir traversé les Alpes à pied, en passant par le col de Montgenèvre




Espèces rhéophiles

« Une espèce rhéophile est un organisme qui aime évoluer dans les zones de courant, comme les torrents et les eaux rapides, et ces organismes aquatiques vivent dans les milieux où existe un courant important, des écoulements rapides. La rhéologie étudie la faune et la flore rhéophile vivant en eaux vives d’eau douce. » Aquaportail

Poissons d’eaux vives On pourra rencontrer le Blageon, qui est une espèce accompagnant de la Truite Fario. Il aime les eaux courantes à fond de gravier, il vit en groupe et est carnivore. Il a été introduit par les humains et vient du Danube. Le Toxostome vit également en Durance. Il peut atteindre 30 cm et est considéré comme espèce quasi-menacée à cause de la détérioration de son habitat et des zones de reproduction. Il aime les eaux claires et courantes, à fonds de graviers et bien oxygénées. Il cohabite et s’hybride avec le Hotu.


Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent Courez, courez vite si vous le pouvez Jamais, jamais vous ne la rattraperez Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l’eau vive Elle mène mes troupeaux, au pays des olives Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets Dans le laurier, le thym et le serpolet Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive Vinrent les gars du hameau pour l’emmener captive Fermez, fermez votre cage à double clé Entre vos doigts, l’eau vive s’envolera Comme les petits bateaux, emportés par l’eau vive Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la dérive Voguez, voguez demain vous accosterez L’eau vive n’est pas encore à marier Pourtant un matin nouveau à l’aube, mon eau vive Viendra battre son trousseau, aux cailloux de la rive Pleurez, pleurez, si je demeure esseulé Le ruisselet, au large, s’en est allé. Chanson l’Eau Vive de Guy Béart


DEUXIÈME SCÈNE Durée : 90 millions d’années

Zoom sur les couches épidermiques des déploiements de lave basaltique. La température des laves quand elles surgissent dans l’océan peut atteindre jusqu’à 1100 degrés lorsqu’elles rencontrent l’eau salée. Les ébullitions de volcans subaquatiques forment des formes bullaires, que l’on appelle des coussins de lave. Le basalte refroidit rapidement et les couleurs glissent depuis l’orange bruyant vers des teintes sombres, brunes, argentées, craquelées de rouges mouvementés. Sur les bordures des coussins de laves, apparaissent des taches en pointillé, des petites sphères composées de minéraux blanchâtres ou vert pâles, brillants, témoins du contact entre l’eau et la lave. La caméra caresse ces marques-témoins de l’altération minérale causée par la rencontre. Ce plan dure 90 millions d’années. Les basaltes recouvrent les sols de leurs chaudes lourdeurs, et s’éloignent peu à peu de la dorsale. Les basaltes sont accompagnés et recouverts de sédiments accumulés en mers profondes, de boues et d’argiles.


Les iscles, la Durance et son lit en tresse

ISCLE est un nom occitan (iscla, féminin), variante de isola, « île », du latin insula. Un banc de sable au milieu d’un cours d’eau. Les cartes anciennes montrent une rivière au lit très large, encombrée d’ « iscles », entre lesquels serpentent des multiples bras de la rivière.


La transhumance, “comme une marée depuis la nuit des temps”

« En juin, l’herbe se raréfiant dans la Crau, les grands troupeaux (escarbots) se constituent en vue de transhumer vers les pâturages des montagnes pour l’été. Jadis, cette migration se faisait à pied et était chargée d’émotion par la progression lente mais déterminée du troupeau, les bruits de toute nature et les odeurs. »

La transhumance suivait les chemins (drailles ou carraires) et n’empruntait qu’épisodiquement le sillon dur ancien car les troupeaux ne pouvaient se permettre de franchir la rivière qu’une seule fois au plus. À Mirabeau, le 4 juin 1753, 15 000 bêtes franchissaient la Durance par le bac. Quel spectacle ! »

Henri Joannet, La Durance. Une rivière de légende


Ecoutez cette histoire Que l’on m’a racontée. Du fond de ma mémoire, Je vais vous la chanter. Elle se passe en Provence, Au milieu des moutons, Dans le sud de la France, Au pays des santons. Quand il vint au domaine, Y‘avait un beau troupeau. Les étables étaient pleines De brebis et d’agneaux. Marchant toujours en tête Aux premières lueurs, Pour tirer sa charrette, Il mettait tout son cœur. Au temps des transhumances, Il s’en allait heureux, Remontant la Durance, Honnête et courageux Mais un jour, de Marseille, Des messieurs sont venus. La ferme était bien vieille, Alors on l’a vendue. Petit âne gris, Hugues Aufray


TROISIÈME SCÈNE Durée : plusieurs dizaines de millions d’années

Le mouvement du dessous se retourne sur lui-même, s’inverse, sous la pression de l’ouverture de l’océan Atlantique. Deux plaques sont compressées l’une vers l’autre et un fragment du plancher océanique s’enfonce en glissant vers le bas en un mouvement de subduction. L’Océan Alpin se referme. Les laves et sédiments sont pressés, plissés, charriés les uns sur les autres, puis soulevés et enfin, exondés. La caméra s’accroche et se hisse tant qu’elle peut aux flancs des montagnes naissantes. Un vestige de la croûte océanique échappe à la subduction ; on le trouve à l’est des Alpes, près de la frontière italienne, à Montgenèvre.


QUATRIÈME SCÈNE Durée : 5 ans de roulement, siècle dernier

La caméra est posée sous les remous blancs et jaillissant d’une source à Montgenèvre dans les Hautes-Alpes. L’eau est glacée. Après avoir émoussé les parois internes des montagnes et les avoir dessinées de l’intérieur, l’eau sort et s’écoule en chantant de ses voix vrombissantes. Éclats d’écumes gorgés de lumières. L’eau déferle et porte avec elle des fragments de basalte piqués de leurs couleurs vertes et blanches. Ces corps de laves roulent dans les vallées, la caméra roule avec elles. En roulant, les fragments volcaniques arrondissent leurs angles, s’entrechoquent et s’émoussent en courant avec l’eau. Le fil bruyant des eaux rejoint la Durance.


Traverser

la

Durance, en

large,

Pendant des siècles, les ponts qui furent construits sur la Durance n’eurent qu’une existence éphémère, ne résistant que temporairement aux assauts répétés de la rivière. Impossible de construire des passages à gué : le lit, constitué de galets, était mouvant et traître. Les choses vont d’autant se complexifier au XIVe siècle lorsque le « petit âge glaciaire » amène pluies et chutes de neige fréquentes, intensifiant ainsi le débit et la largeur du cours d’eau. Les bacs vont ainsi être essentiels à la traversée de la Durance et ce jusqu’en 1835, date à laquelle Mr Jules Seguin bâtit le premier pont suspendu de la Durance. Rivières et hommes PACA

Construit à un endroit où le lit de la Durance se resserre, il fut une première fois détruit par la crue de 1843. Il fut reconstruit plus solidement en 1845.


en

long . . .

Les radeliers de la Durance

« La Durance a été longtemps le véritable cordon ombilical entre mer et montagne. Du Moyen-Age au XIXe siècle, l’impétueuse rivière était en effet le seul et unique moyen pour faire transiter par flottage les lourdes et volumineuses pièces de bois nécessaires à la construction maritime en Méditerranée. De même, sapins et mélèzes hautalpins ont été largement utilisés dans l’édification des maisons et bâtiments des cités provençales. Les pièces de bois, ainsi flottées sous forme de radeaux, étaient liées les unes aux autres par les « réortes » (mot provençal qui signifie une façon de travailler des liens végétaux pour les rendre plus souples). Les radeliers, pour guider leurs radeaux entre écueils et haut fonds fréquents sur la Durance, utilisaient des rames fixées à l’avant et l’arrière des radeaux. Les plus gros d’entre eux (15 à 20 tonnes) étaient descendus à la faveur des grosses crues. Les radeaux cessèrent de naviguer sur la Durance peu avant la guerre de 1914. » Extrait du blog de Sylvie Damagnez

Aujourd’hui les amis de l’association des radeliers de la Durance continuent de construire des radeaux et de naviguer sur la Durance… de façon plus occasionnelle et plus amusante !


Détourner l’eau - végétal

Demi-cycle hydrologique

Cycle hydrologique complet


« Un arbre est une énorme surface qui envoie dans l’atmosphère des tonnes de vapeur d’eau, ce qui est presque de sa fonction. Il y a une vingtaine d’années, une équipe de chercheurs dont je faisais partie a travaillé au Gabon et s’est aperçue que chaque espèce d’arbre émettait des molécules volatiles et spécifiques.(...) Très récemment, un chercheur brésilien, Antonio Nobre qui travaille au centre du bassin amazonien à l’INPA (Institut de Recherche sur l’Amazonie), a trouvé le rôle de ces émissions. Il ne suffit pas que de la vapeur d’eau soit présente dans l’atmosphère pour qu’il pleuve. Il faut des germes autour desquels s’agglomèrent des molécules d’eau de plus en plus nombreuses, de sorte qu’elles finissent par former une goutte d’eau qui tombe. Ce sont alors les composés organiques volatiles qui servent de germes. (...) Ainsi, non seulement les arbres envoient la vapeur d’eau dans l’atmosphère, mais ils sont également capables de contrôler le retour de cette eau sous forme de pluie. Quand j’étais tout jeune chercheur en Afrique, je me rappelle avoir aperçu en pleine savane un nuage à l’horizon. Après avoir mis le cap dans cette direction, nous avons découvert une petite forêt en dessous de ce nuage. Quelques hectares de forêt suffisent pour qu’il pleuve. » Extrait de La vie des Arbres, de Francis Hallé

Dessin de Manou Vercruysse


Détourner l’eau - animal

« Non loin du Nord il est un monde Où l’on sait que les habitants Vivent ainsi qu’aux premiers temps Dans une ignorance profonde : Je parle des humains ; car quant aux animaux, Ils y construisent des travaux Qui des torrents grossis arrêtent le ravage, Et font communiquer l’un et l’autre rivage. (100) L’édifice résiste, et dure en son entier ; Après un lit de bois, est un lit de mortier. Chaque Castor agit ; commune en est la tâche ; Le vieux y fait marcher le jeune sans relâche. Maint maître d’oeuvre y court, et tient haut le bâton. La république de Platon Ne serait rien que l’apprentie De cette famille amphibie. Ils savent en hiver élever leurs maisons, Passent les étangs sur des ponts, (110) Fruit de leur art, savant ouvrage ; Et nos pareils ont beau le voir, Jusqu’à présent tout leur savoir Est de passer l’onde à la nage.

Squelette de castor, Buffon, 1760

Que ces Castors ne soient qu’un corps vide d’esprit, Jamais on ne pourra m’obliger à le croire » Jean de la Fontaine, discours à Madame de la Sablière


Détourner l’eau - mécanique

Le mécanisme de la roue élévatrice, ou noria. On sait que ce terme, fréquent dans la toponymie, désigne toute machine élévatrice, à aubes ou à godets, quelle que soit sa dimension et sa fonction exacte.

Noria traditionnelle au Portugal, d’après Schiøler (Th.), Roman and islamic water-lifting wheels, 1973

Jeux d’eau à Croq’jardin, le jardin des Foyers Ruraux 13


Détourner l’eau - irrigation

Schéma des canaux d’irrigation, Larousse agricole, 1921

fiole filiole

caniveau

fossé

rigole

vallat

eygage

Ces rigoles doivent avoir assez de débit pour éviter les pertes d’eau, soit par absorption, soit par évaporation. Tout ce réseau de canaux est équipé de martelières, c’est-à-dire de constructions en maçonnerie avec une glissière recevant une vanne pour distribuer l’eau en respectant les droits acquis. Les pratiques liées à l’usage de l’eau ont construit de nouveaux paysages. Le maillage de canaux a structuré et créé un nouveau parcellaire qui offre une nouvelle donne pour l’agriculture.


CINQUIÈME SCÈNE Durée : un après-midi La caméra est portée par un chien de berger, la maintenant entre ses crocs. La caméra, le chien, circulent ensemble en décrivant des cercles autour d’un troupeau de moutons. Le chien bave un peu, des traînées visqueuses glissent sur l’objectif. Le chien s’arrête. Halète, prend son souffle. On aperçoit une forme aux angles doux à demi-enfouie dans la laine d’un des moutons. La bave sèche sur l’objectif. C’est une pierre de lave, appelée par certain.es pierre à venin, percée d’un trou unique. Elle pend au cou du mouton, maintenue par une corde.


Du foin les pieds dans l’eau en pleine Crau

Son mode de production est ancestral et respecte le milieu naturel. La production se fait sans produits phytosanitaires et sans conservateur. Depuis le XVIème siècle, des canaux amènent l’eau de la Durance et ses alluvions dans la plaine de la Crau. Une irrigation gravitaire régulière à partir de ces canaux peut être réalisée entre mars et octobre, à raison d’une irrigation tous les huit à dix jours. Elle s’effectue par submersion à partir des canaux d’irrigation. Sur ces terres irriguées, les limons déposés créent peu à peu un sol alluvionnaire riche en minéraux et en oligoéléments.


Canal de Marseille

Bassin de Saint-Christophe

Tresses, bassin de Saint Christophe, canal de Marseille et agriculture avant le canal EDF à la Roque d’Anthéron, IGN-remonter le temps, 1949


La source du robinet

Aujourd’hui, le canal de Marseille est géré par la SEM (Société des Eaux de Marseille), filiale de Véolia Eau. La prise actuelle n’est plus à Pertuis, mais à Saint-Estève-Janson, où turbine une centrale EDF.

La source (horizontale) de la vie L’eau conduite à Marseille pour alimenter et permettre le développement de la ville a favorisé, avant que la ville envahisse tout son terroir, l’émergence, dans un interstice de l’histoire, d’un objet économique et culturel unique à cette époque, à cette échelle et dans ce contexte : une sorte de campagne urbaine irriguée, vivrière et de plaisance.


Fée électricité

De toutes les créatures mythologiques que l’on peut apercevoir lors d’errances le long des berges, avez-vous entendu parler d’une fée brillante et récente?

Un folklore de Provence nouvelle, la fée électricité..

Comme beaucoup de fées, elle joue des tours. Et j’ai bien envie de lui poser des questions avec vous,

et d’enquêter un peu quant à la façon dont ses légendes sont véhiculées.


Climatiseur à l’ancienne Jardin d’eau

« Marseille fut peut-être la plus méconnue et extraordinaire “ville-jardin” de Méditerranée pendant un siècle grâce au canal de la Durance. (...) Jusque dans les années 1950, ces parcs humides étaient encore nombreux à Marseille et matérialisaient ce rêve de tout méditerranéen : aménager, grâce à la technique traditionnelle de la huerta, une oasis ayant tous les attributs de la référence absolue en matière de fraîcheur quand on est en plein désert ou en plein cagnard : les torrents, les Alpes, la Suisse. » Christian Tamisier, L’eau et les jardins à Marseille, Figures et enjeux de l’eau dans la production durable du cadre de vie urbain en région provençale


Ripisylve

ripisylve / ripa silva / rive boisée abris frais, fraîcheur de l’eau eau perpétuelle, carrefour, lisière lieux qui se tiennent, antichambre de la rivière hautes herbes, aubépines, ormeaux porosité


Oiseaux migrateurs

Les rivières guident les oiseaux…



SIXIÈME SCÈNE 20 ans plus tard, durée : un soir d’été

Intérieur. Maisonnée. La caméra est posée sur une table en bois épais. Dans le plan : un sac en toile brun, une jarre vide, un pichet. Des bruits d’humaines s’activent hors-champs. Une main vieille et gonflée de veines apparaît, il fait chaud. Les doigts délient le vieux ruban serré à l’embouchure du sac. Le sac s’ouvre, la main y plonge à tâtons. La main refait surface et sort du sac, renfermant au rond de sa paume une poignée de pierres qu’elle dépose dans la jarre. La main saisit le pichet et verse lentement l’eau dans la jarre, jusqu’à ce que les pierres en soient recouvertes.


Le canal en cours de construction à la Roque d’Anthéron. On peut voir les camions amasser de la matière dans le lit de la Durance. La prise du canal de Craponne, historiquement sur le site Les Gontards, se branche sur le canal usinier. IGN-remonter le temps, 1969 Chanson les Petits Cailloux Michèle Bernard Au fond d’ la Durance, y a des p’tits cailloux verts Tachetés de gris À c’ qu’on dit On n’en trouve que là-bas De ces p’tits cailloux verts là C’est tard, les chiens vont s’endormir Pleins de grognements, de soupirs Après la chasse, après la fête Des rêves de chien plein la tête Et moi, je suis comme une pierre Au fond du lit, ma rivière Ventre en l’air, je n’ sens plus mon corps J’ dérive avec les poissons morts (...) J’ vais m’endormir jusqu’à demain Mais c’ soir, prends-moi dans l’ creux d’ ta main J’ suis un p’tit caillou vert d’ la Durance Et je pèse mon poids d’espérance


SEPTIÈME SCÈNE Durée : 3 jours 3 nuits

L’eau se charge des poussières minérales. L’eau s’épaissit. La main vient fréquemment y tremper le bout de ses doigts pour en sentir le changement progressif de consistance. Densification, transformations des repos.


Bassin versant solidaire « Il serait par exemple tentant, l’eau étant le premier de nos communs et sans doute celui dont l’appropriation conduit le plus directement à des situations belliqueuses, de redessiner la carte en fonction des fleuves qui traversent paysages et territoires. Cette perspective, cette mise en aval, autorise à repenser radicalement les relations entre des communautés. Faire pays dans un pays suppose également d’installer un récit commun (pour ne pas dire un récit du commun) se trouvant sur le cours d’un fleuve ou sur les rives d’un de ses affluents en fonction de l’existence d’une ressource commune. Les bassins versants des fleuves, avec leur réticulation d’affluents et de sous-affluents, proposent en tout cas une architecture et une articulation propres à renouveler le regard et à susciter du rêve politique. » Gary Snyder, Faire un pays dans un pays - Marcheuses et marcheurs des temps présents, 2017


Rêver dans les ruines

Les creusements de matière pour la construction du canal ont été transformés en plan d’eau dans le lit mineur de la Durance. Il a été emporté par la crue dévastatrice de 19931994. Images et récits confiés par l’Office du Tourisme de la Roque d’Anthéron.


Un atelier d’expression manuelle et plastique en bord de Durance à la Roqued’Anthéron. Quand je suis arrivée en 1999 nous avons découvert, mon compagnon et moi, ce bâtiment en bord de Durance, l’ancienne base nautique du plan d’eau emporté par la crue. Il était inoccupé sauf par un gardien et sa famille depuis 1994. Nous avons imaginé un monde de possibles, écrit, projeté, demandé, rêvé 1000 projets… Quelques années, quelques rêves plus tard, quelques études avortées, la mairie après de petits travaux a laissé le foyer rural et la fédération des foyers ruraux des Bouches-du-Rhône gérer le bâtiment. Mon rêve d’aménager un lieu permanent d’activité d’expression manuelle et plastique allait se concrétiser, dans une salle dominant la Durance. Le Lubéron en toile de fond aux premières loges pour voir passer les migrateurs Les saisons, peindre le paysage de couleurs variées, le ciel de Provence se nuancer de jour en jour. Une nature riche qui appelait nos regards et nos gestes. Avec le groupe de recherche pédagogique des CEMEA dans le domaine des activités d’expression manuelle et plastique, nous avons réalisé une semaine de résidence afin d’aménager le plus finement possible le lieu en fonction du projet. Depuis septembre 2004, l’atelier ouvre ses portes à des enfants du village et des alentours qui rapidement ont trouvé là un lieu de création, d’invention un lieu où réaliser ses propres projets avec mon accompagnement et mon écoute dans le cadre de petits groupes. Des ateliers adultes, des formations, des séminaires pédagogiques... Un lieu où le rêve rencontre la main La poésie le pinceau Le pensée la technologie Le geste la pensée

Récit de Laurence Decasteker


Des couleurs sur les berges...

Originaire du Moyen-Orient où elle est connue depuis 3000 ans, la garance est introduite en Europe dès l’Antiquité. Elle est cultivée de façon intensive dans plusieurs régions à partir du Moyen-âge, comme les Flandres, la Hollande, le nord et l’est de la France et surtout le Midi, en particulier le Vaucluse dont elle est une source de richesse jusqu’en 1850. Elle sera alors remplacée par des colorants de synthèse. Elle est de nouveau cultivée en France. La racine cultivée est récoltée au bout de trois ans, nettoyée, séchée et broyée elle contient une trentaine de colorants, dont les principaux sont des anthraquinones : l’alizarine et la purpurine aux nuances rouges et roses et la rubiadine aux nuances orangées. Ce complexe de colorants donne la richesse des tons obtenus qui peuvent aller du rose au rouge, de l’orange aux bruns en passant par les pourpres et les violets en fonction des mordants et des modificateurs utilisés. Un rouge célèbre le rouge d’andrinople était obtenu par huilage des cotons avant teinture.

Cette teinture est particulière, lente et longue. Elle demande du savoirfaire et de l’attention de la part du teinturier, mais le résultat est magnifique ! La poudre doit être mêlée aux fibres lors de la montée en température pour l’extraction, puis pour la teinture, lentement et sans atteindre l’ébullition pour éviter les tons bruns.

Extrait du site Couleur Garance: À propos de la Garance


... et de l’osier dans les iscles

Panneau de présentation de certains des outils utilisés autrefois, réalisé par l’association Cadenet Tambour Battant

Autrefois glané dans la vallée de la Durance, l’osier, branche de saule d’un an, servait à fabriquer divers objets de vannerie utiles à l’agriculture. La vannerie est l’art de tresser des matières végétales flexibles. On confectionnait notamment des vans, (qui a donné le mot « vannerie »), pour tamiser les céréales et des contenants pour récolter le raisin, les cerises ou les asperges. Puis, au début du XIXème siècle, la vannerie fine et artistique se développe à Cadenet et des ateliers de vannerie se créent. Jusqu’à 300 vanniers sont décomptés dans le village, qui comptait 2 600 habitants. Des objets sont exportés dans toute la France, en Europe et même outre-Atlantique. Avec l’endiguement de la Durance au milieu du XIXème siècle, les surfaces favorables à la croissance naturelle du saule diminuent considérablement. Extrait de De l’osier en Provence, Condensé, article de vulgarisation scientifique, par Manon Marjot, 2020


HUITIÈME SCÈNE Durée : une vingtaine de minutes

La main tient un rectangle de tissu tout simple. La main plonge d’abord doucement puis rapidement et complètement dans l’eau trouble. La main a désiré ce moment d’immersion. Cela fait des jours que la main frôle du bout de ses doigts la surface de tension de l’eau - la main est saisie par sa propre envie et la main se laisse tremper elle-aussi dans l’eau, la main ressemble presque à une des pierres. La main se ride dans l’eau, elle pâlit. Ses veines s’affinent. La main s’oublie à elle-même. La main fume les poussières de ses journées, la fumée s’étire sous l’eau. Les fibres du tissu qui tiennent la main se chargent de la macération minérale. La main se traîne lentement hors de l’eau, sort du champ, le tissu pleut des gouttes pierreuses que l’on entend tomber au sol alors qu’elle s’éloigne.


Résister à la sécheresse L’eau durancienne alimente actuellement 3 millions d’habitants en eau potable.

« Fin février 2022, le GIEC identifie dans sa dernière publication quatre risques majeurs dus au changement climatique pour l’Europe. Deux sont directement liés à la ressource en eau : la perte de cultures agricoles due aux sécheresses et les pénuries d’eau qui interviennent sur les territoires où la consommation devient supérieure à la ressource. » Extrait de La ressource en eau dans la région s’affaiblit, le SMAVD réagit, sur smavd.org

Crachat du coucou Il est un petit animal connu sous les noms de cicadelle humide, ou cercope des prés, produisant une mousse spumeuse, un amas de bulles que l’on appelle crachat de coucou ou écume printanière. Cet animal se nourrit de la sève des plantes, puis rejette une partie de cette sève qu’il insuffle d’air, s’entourant ainsi d’une matière ressemblant à du blanc d’oeuf en neige. L’écume produite servira alors de protection pour ses nymphes durant trois mois, envers les prédateurs ainsi que pour contrer la chaleur de l’été. C’est une sorte de nid d’écume anti-sécheresse.


LA LÉGENDE DE MAGUELONE ET DE PIERRE DE PROVENCE

« L’ histoire de Maguelone et de Pierre de Provence. C’est une histoire du Moyen-Age, à l’époque des Croisades. Pierre de Provence est un seigneur de la Basse-Durance. Comme tous les jeunes gens de cette époque-là, il part aux Croisades. Son voyage ne va pas aller très loin, il s’arrête à Naples. Il y est reçu lors d’une étape. Il souhaite rencontrer la fille du seigneur de Naples dont la beauté est tant vantée. Elle s’appelle Maguelone. Maguelone, c’est Vénus, c’est l’étoile du Berger : Magalouno en provençal. La Belle Maguelone séduit le jeune chevalier qui restera. Un soir, en allant se balader sur une plage tous les deux, ils sont victimes d’une incursion mauresque. Ils enlèvent Pierre de Provence alors que Maguelone parvient à s’enfuir. Mais le jeune Pierre est un garçon tellement brillant qu’il va très vite se faire une place de l’autre côté de la Méditerranée et devenir conseiller. Il dirigea les armées pendant des années. Il n’aura pas une vie désagréable là-bas, mais il va vouloir revenir sur les terres qui l’ont vu grandir et surtout retrouver Maguelone. Bien sûr, il n’est pas du tout question qu’il ne

s’en aille, il apporte trop de choses là-bas. Il est obligé de s’échapper. Il s’embarque sur une felouque qui, comme bien souvent dans ces histoires-là, sera emportée par une tempête. Il dériva longtemps, accroché à un morceau de bois jusqu’à échouer sur une plage…

Entre-temps, la Belle Maguelone a quitté Naples. Elle est partie sur les traces de celui qu’elle aimait, pour découvrir son pays. Elle va prendre le chemin de la Durance. Elle partira des sources et elle va redescendre tout le cours de la Durance. Elle traversera sur son chemin toutes les villes pour rencontrer le peuple de celui qu’elle aimait. Elle passera par la Roque d’Anthéron, descendra jusqu’à Avignon, et comme l’eau, se laissera couler jusqu’à l’embouchure du Rhônes. A l’époque le Rhône se déplace beaucoup et elle arrive sur une plage où l’on trouve aujourd’hui l’abbaye de Maguelone, au sud de Montpellier. Elle fait construire sur cette plage un hôpital et une petite église dédiée à Saint-Pierre, en mémoire de son ami et souhaite rentrer dans les ordres. C’est cette église qui deviendra l’abbaye. Evidemment, vous pensez bien que ce brave Pierre de Provence, et c’est là qu’on voit bien une


légende puisque les courants du Rhône ne l’auraient jamais amenélà. C’est sur cette plage, la plage de Maguelone qu’il va s’échouer. Elle l’a vu arriver, sur son bout de bois, sans force, malade. Elle le reconnaît tout de suite et va l’emmener dans ce petit hôpital pour le soigner. Lui ne la reconnaît pas. Il est trop malade. Alors, les versions divergent : choisissons la plus douce. Au moment où Maguelone doit prononcer ses vœux, Pierre de Provence finit par la reconnaître avant qu’il ne soit trop tard. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, et tout ça…

plaque océanique est plus lourde que la croûte continentale, elle a tendance à plonger sous la croûte continentale. C’est ce qui donne d’ailleurs l’activité volcanique italienne, par exemple. L’océan a disparu, mais lorsque la plaque océanique plongeait sous terre, des copeaux se sont créés avec le raclement. Des tranches de plancher océanique se sont retrouvées en altitude. Un fond océanique dans les Alpes. Il n’y a qu’un endroit où l’on trouve ça, c’est là, tout au long du trajet de Maguelone. Ces roches, ce sont les variolites. »

Alors, c’est la légende mais, selon un cycle régulier, Neptune et Vénus se retrouvent l’un dans le prolongement de l’autre et Vénus cache Neptune. C’est le cycle de Maguelone, de l’étoile du Berger, qui rejoint tous les quatre ans son amant Pierre dans l’espace intersidéral.

Et pour marquer cet évènement, la nature, le tout-puissant, a fait un petit quelque chose. Vous savez dans les Alpes, il y a cette roche verte, qui est le reste d’un ancien océan qui existait autrefois entre l’Afrique (l’Italie est alors un morceau d’Afrique) et nous. Cet océan s’est ouvert à un moment donné, puis s’est refermé sous la contrainte de la plaque africaine qui remonte vers l’Europe dans le sens du Sud-Ouest vers le Nord Est, et elle écrabouille tout ça. La

Transcription de la version racontée par Lionel Michaud, le 26 avril 2022, à l’Office du Tourisme de la Roque d’Anthéron.


Les pies... ces oiseaux mal aimés et tellement méconnus...et pourtant extraordinaires et remarquables par leur intelligence et leur sensibilité. Des oiseaux extrêmement curieux, joueurs et inventifs. J’ai été appelée pour une jeune pie trouvée au sol. Adorable... Bien sûr les enfants de la maison voulait la garder. Mais il faut savoir que c’est une erreur à éviter à tout prix. Élever soi-même un tel oisillon c’est souvent le condamner à court ou moyen terme. Dans ces cas-là il faut tout faire pour rendre l’oiseau à ses parents, là où est sa vraie place... pour qu’il soit élevé par ses congénères. Alors que faire ?

D’abord j’ai pu repérer où se trouvait le nid : dans un arbre touffu et difficilement pénétrable… mais pas le choix ! Grimper tout en haut de l’arbre avec le bébé pie dans une main en essayant de me faufiler à travers les branches. Arrivée tout en haut, j’ai pu déposer l’oisillon dans son nid... Ouf!! Les adultes, affolés, criaient dans les parages. Et ensuite, vite redescendre de l’arbre pour leur laisser le champ libre.

Je t’envoie aussi une photo magnifique... L’autre jour, à l’occasion d’un affût en Durance... je n’en croyais pas mes yeux ! Voir se poser devant moi... le Martin Pêcheur... Un sacré coup de chance! Texte et image de Monique Rossetti


NEUVIÈME SCÈNE Durée : indéterminée

La caméra est posée à côté de sa jambe. Il y a quatre jours ielle s’est fait.e mordre. Son corps s’est mis à chauffer. Sa peau est moite, la sueur suit les chemins de ses poils en rivières tièdes. Quelque chose brûle au fond d’ielle. Ielle voit les volumes de laves couler sous ses paupières. Son corps tantôt se réfracte et se plisse ou se laisse fondre sous une chaleur qu’ielle n’avait jamais connue. Ielle s’est mise à chanter avec des voix qu’ielle ne connaissait pas. Ces voix viennent de loin. La main entre dans le plan de la caméra. La main pose le linge sur sa jambe. Contact. La fraîcheur du tissu l’apaise. La main passe le tissu sur toutes les surfaces de son corps. Le liquide se fraye un chemin en ielle et petit à petit son corps se refroidit. Ielle déchauffe. Ielle se solidifie à nouveau. Les pores de sa peau semblent devenir des micro-cratères. Ielle se durcit et apparaîssent à la surface de son torse, puis dans le creux de ses genoux, puis sur le lobe de son oreille, puis dans son palais, des taches argentées, vertes et blanches, en constellations désorganisées. Le temps mue autour de son corps. Ielle s’alourdit et sent le sol se courber sous son poids. Les chants des pierres résonnent dans la matière-même. L’image se fige, la pierre résonne d’une fréquence que les oreilles n’entendent pas mais semble vibrer du dedans.

Fin du film —


Dimanche 3 juillet 2022 10:30 INVITATIONS DES RIVES : Balade sensorielle et créative. Comment les rives de Durance nous invitent à entrer dans le domaine d’expression manuelle et plastique ? (Laurence Decaesteker) Durée : 1h. 10:45 SORTIR DU LIT : Balade matinale qui explore le lien entre la Durance et la Roque d’Anthéron, sur les traces de la relation entre la ville et l’écosystème rivière (Antoine Devillet) Durée : 2h. 11:00 ENTRER DANS UN PAYSAGE DE RIVIÈRE PAR LES PLANTES ET Y ENGAGER NOS SENS : Balade guidée par les plantes et leurs façons de faire. Comment nous rendent-elles les espaces traversés sensibles? (Manou Vercruysse) Durée : 1h. 14:30 PRISES D’EAU : Balade d’après-midi qui nous relie à l’ancienne prise d’eau du canal de Craponne, sur les traces des trames de canaux. (Antoine Devillet) Durée : 2h. 14:45 INVITATIONS DES RIVES : Balade sensorielle et créative. Comment les rives de Durance nous invitent à entrer dans le domaine d’expression manuelle et plastique ? (Laurence Decaesteker) Durée : 1h. 15:00 ENTRER DANS UN PAYSAGE DE RIVIÈRE PAR LES PLANTES ET Y ENGAGER NOS SENS : Balade guidée par les plantes et leurs façons de faire. Comment nous rendent-elles les espaces traversés sensibles? (Manou Vercruysse) Durée : 1h. 16:30 INVITATIONS DES RIVES : Balade sensorielle et créative. Comment les rives de Durance nous invitent à entrer dans le domaine d’expression manuelle et plastique ? (Laurence Decaesteker) Durée : 1h. 16:45 ENTRER DANS UN PAYSAGE DE RIVIÈRE PAR LES PLANTES ET Y ENGAGER NOS SENS : Balade guidée par les plantes et leurs façons de faire. Comment nous rendent-elles les espaces traversés sensibles? (Manou Vercruysse) Durée : 1h.


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