Busk Magazine #6

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le hĂŠrault de la culture urbaine

#6 // fĂŠv - mars 2015 // Montpellier // FREE



Sommaire danse street way → page 4 l’agenda de la danse → page 6

graffiti sweo & marlène Pour l’amour de l’art → page 8 depose Interview du graffeur sétois → page 12 matières urbaniques L’expo de Salamech → page 14 verdanson Portfolio du graffiti → page 18 l’agenda des expos → page 20

musique kussay & the smokes Portrait du parolier → page 22 l’agenda des concerts → pages 24

et aussi... Une double-page culture → page 26 Un glossaire → page 28 Un zoom sur un caricaturiste US → page 30

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Busk Magazine est un bimestriel gratuit. Ne le jetez pas sur la voie publique ! Faites-le plutôt tourner ! Directrice de Publication : Amélie Sales Adresse : 49 Rue de Messine, Montpellier E-mail : contact@busk-magazine.com Tirage : 5000 exemplaires Rédaction : Guillaume Rizzo - Amélie Sales Diffusion : Montpellier et son agglomération Imprimerie Tomoe : 169 rue G. Auric - Montpellier Couverture : Illustration de Depose

Chers lecteurs,

Edito

Une de mes amies m’a demandé un jour par où commencer quand on voulait monter son entreprise. Je lui ai répondu : « La première chose à faire, c’est de ne pas te poser de questions, sinon tu ne te lanceras jamais ! » (elle a du s’en poser puisqu’elle ne l’a jamais créée...) En tout cas pour ma part, c’est comme ça qu’a débuté l’aventure Busk Magazine, qui fête ses trois ans ce mois-ci ! Voilà trois ans déjà que j’ai franchi le pas vers l’inconnu, partie de rien. Avec un simple balluchon, des feuilles vierges à l’intérieur, un dictaphone, beaucoup de motivation, d’insouciance et surtout donc, aucune question qui, pour ma part, se transforme facilement en barrières. Trois ans déjà que je n’écoute que mon inspiration, mon feeling, mes envies, égoïstement peut-être, et que j’avance sur un sentier parfois semé d’embûches. Mais qu’importent les obstacles, mon tote bag grossit d’expérience à mesure que j’évolue, confiante. J’ai appris à ne plus compter mes heures, à ne plus culpabiliser non plus quand je fais une grasse mat’. J’ai appris à passer après mon magazine : on ne m’appelle plus Amélie mais Busk, Bubusk, Buskinette... On ne demande plus de mes nouvelles mais celles du fanzine. C’est d’ailleurs lui qu’on embrasse sur les cartes de vœux : « Un bisou à Busk Magazine ! » (Ok, j’lui transmettrai !) J’ai appris à faire des sacrifices aussi, à me serrer la ceinture et à accepter les compliments (c’est pas tout à fait gagné !) Tous vos témoignages de soutien sont autant d’eau fraîche dont je m’abreuve mais les mots doux des haters (oui, il y en a eu quelquefois. De temps à autres, les Bisounours et leur bande de potes foutent le camp de ce monde de névrosés !)… bref, je disais, les messages hostiles sont aussi un carburant de luxe pour tenir trois ans de plus ! Par pur esprit de contradiction sans doute... Quoi qu’il en soit, quand je regarde dans le rétroviseur et que la seule question que je m’accorde est « Si c’était à refaire, est-ce que je le referais ? », je réponds « oui », sans hésiter ! Car dans cette vie de bohème, j’ai rencontré des gens formidables sur ma route, et ça... ça n’a pas de prix !

Merci à tous, Amélie SALES

Toute reproduction même partielle des articles, photos, visuels ou dessins parus dans ce numéro est interdite. La direction décline toutes responsabilités pour les publicités insérées qui n’engagent que les annonceurs. ©2012-2015 - Busk Magazine


Danse

- STREET WAY Texte & Photo : AMÉLIE SALES

Créée en 2009 avec le désir de conjuguer les trois branches de la culture Hip-Hop, si la compagnie rassemblait à ses débuts les disciplines graffiti, deejaying et danse, c’est peu à peu cette dernière qui a pris le pas sur les deux autres. A la tête de cette association : Cyril Ysier, Montpelliérain de 28 ans. Rencontre avec le danseur aussi passionné que déterminé ! 4 l Busk Magazine


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éalisation de spectacles de danse, organisation de battles Hip-Hop, des cours de Hip-Hop et de danse contemporaine dispensés de Montpellier à Sussargues en passant par Castries... Bref, l’agenda de Street Way est plutôt bien rempli !

Cyril Ysier, c’est celui qui mène la barque de cette association qui compte une quinzaine de bénévoles : famille, amis, tous unis pour faire évoluer le collectif. Il faut dire que pendant les spectacles que délivre la compagnie ou les battles qu’elle organise, Cyril est bien entouré ! Une aide précieuse à l’heure où les subventions s’amoindrissent et que l’autofinancement devient seule ressource possible. Mais il ne lâche rien, signe et persiste à trouver des fonds pour faire bouger sa danse un peu partout dans la région. Lui qui a débuté le Hip-Hop à l’âge de 12 ans, s’attelant dans un premier temps à la danse debout (locking et popping) avant de s’essayer au break, a le don de fédérer les gens à ses côtés. Mais aussi le goût de l’écriture, en témoignent les six créations qu’il a déjà montées ces dernières années.

‘‘écrire des spectacles de danse, pour moi, c’est comme faire une thérapie !’’

« Faire des spectacles, c’est comme faire une thérapie à chaque fois. Les projets que j’écris expriment plus ou moins là où j’en suis psychologiquement ! » Le grand timide se soigne par la danse donc, s’exécute et se transcende. Lorsqu’il a écrit un des ses tous premiers spectacles Comment osez-vous ?, il avoue être à ce moment-là un jeune homme réservé « qui n’osait pas danser pendant les battles ». Voilà qui explique le titre ! Il faut croire que le traitement de choc agit positivement sur cet ancien farouche qui n’hésite plus aujourd’hui à défier et à danser en public. Car s’il écrit des chorégraphies, il les interprète aussi, en solo, en duo ou en trio. La particularité de sa danse : allier Hip-Hop et danse contemporaine. Cyril a découvert cette dernière à la fac de sport de Montpellier. Une discipline différente de celle qu’il connaissait jusqu’alors et qui lui a appris à ouvrir ses mouvements différemment, à différencier les énergies de son corps et à exprimer ses gestes autrement. Une richesse supplémentaire qu’il glisse donc dans ses créas. « Je cherche sans cesse à peaufiner le lien étroit entre ma danse Hip-Hop et ma danse contemporaine ! Je dis ‘‘ma’’ danse car je pense qu’il y a autant de danses qu’il y a de danseurs ! »

street way, sur la bonne voie Soucieux de transmettre un message au même titre que d’offrir un spectacle visuel et esthétique, Ysier s’inspire de ses moments de vie pour écrire ses projets. En novembre dernier, il présentait d’ailleurs en avant-première sa création PACC Men dans le petit cinéma du village de Prades-le-Lez. Acronyme de Populaire Artistique Culturel et Commercial, la production interprétée par Thibault Bages, Antonin Garrone et Cyril lui-même dénonce les choix que l’on suit pour « faire comme ses potes » ou guidé par un quelconque effet de mode. Proposant alors une autre alternative : avancer sur son propre chemin ! « L’idée générale de tous mes spectacles, c’est de trouver sa voie ! » Habile fusion de danse Hip-Hop et de danse contemporaine à laquelle Cyril ne déroge pas, PACC Men est emprunt d’humour, de poésie et surprend par la musicalité servie par deux musiciens, tantôt au clavier, à l’accordéon ou encore à la guitare. A voir le 14 mars sans aucun prétexte à la Maison pour tous Mélina Mercouri... dont vous trouverez sûrement le chemin ! En savoir plus : Streetway.free.fr Busk Magazine l 5


BATTLE CONTRAINTE[S]

Actu Danse

SAMEDI 28 Février // montpellier De la contrainte naît l’originalité. De l’originalité naît la danse. Battle One vs One All Dances. 14h - Gratuit pour danseurs / 5€ public Proviedanse : 12 Rue Meyrueis

pacc men SAMEDI 14 mars // montpellier Savant mélange de danse Hip-Hop et contemporaine, avec des inspirations Populaires, Artistiques, Culturelles et Commerciales, la compagnie montpelliéraine Street Way présente sa nouvelle création intérprétée par Cyril Ysier, Antonin Garonne et Thibault Bages. Chorégraphe : Cyril Ysier. 20h30 - PAF : 5€ / 8€ Maison pour tous Mélina Mercouri : 842 Rue de la Vieille Poste

cours all style & krump tous les lundis // lattes S.A.F.E Art organise tous les lundis soir « Xpression - Le cours ». Cours de Krump et All style (Animation Hip-Hop/Pop, Experimental, inspiré du Krump). Amateurs de Freestyle et de chorégraphies d’un autre genre, c’est le moment de vous exprimer ! Premier cours gratuit. Move Addict Studio : 260 Rue du Puech Radier

BUSK-magazine.com /agenda-DANSE

bucktown south & stage de krump avec crush samedi 28 mars // lattes Le krumpeur américain Crush vient pour la première fois à Montpellier pour un stage exclusif. A cette occasion, une grosse session Bucktown South aura lieu sur les rives du Lez à partir de 18h. Le stage sera de 14h à 17h. Move Addict Studio : 260 Rue du Puech Radier

cours de break - khalifa

cours DE BREAKDANCE

TOUS LES MERCREDIS // MONTPELLIER

tous les lundis et mardis // MONTPELLIER

Cours de break avec Khalifa de l’association Furies. Le mercredi de 12h40 à 14h45 pour les moins de 10 ans. Puis de 14h45 à 15h45 pour les jeunes de 10 à 15 ans. Inscription : 07 62 39 65 80 MPT Voltaire : 3 Square Jean Monnet

Tous les lundis et mardis, le crew Body Talk dispense des cours de break de 17h à 18h. Pour tous niveaux. 150€ à l’année. Cours d’essai gratuit. Infos et inscriptions au 04 67 79 22 18 ou par mail : bodytalkcrew@gmail.com Maison Pour Tous George Sand : 25 Avenue Saint-André de Novigens

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Graffiti

- SWEO & MARLÈNE Texte : GUILLAUME RIZZO // Photos : MARLÈNE ET SWEO & G.RIZZO

L’histoire de Séb et Marlène, c’est d’abord celle de deux autodidactes passionnés. Lui, c’est Sweo, un des graffeurs mythiques de la scène montpelliéraine des années 90, avec un lettrage 3D inclassable. Marlène, alias Nikita, peint d’abord ses persos sur toile avant de sévir sur terrain. Une complémentarité qui leur a permis de perfectionner leurs styles respectifs, l’union à la fois de deux personnes et deux univers très différents. Rencontre avec le couple. Busk Magazine l 9


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arlène est longtemps restée à peindre seule chez elle, avec ses palettes et ses pinceaux, un peu dans sa bulle. « Au début, ça fait un choc de quitter son atelier, de faire une pièce éphémère, puis de rentrer chez soi avec une simple photo. Mais le fait de sortir, de monter des projets collectifs, de laisser sa marque dans des endroits insolites, ça m’a tout de suite plu. » Elle peint surtout des femmes. Certaines semblent tout droit sorties d’un manga ou d’une estampe japonaise. D’autres ont des coupes afro à la Jackson Five et rappellent les persos de Vinie. Mais toutes ont la même expression de femme fatale aux airs de guerrière. Sweo quant à lui, c’est la culture du graff à l’état pur. Il commence par du vandal, toujours avec l’obsession du mouvement dans ses réalisations. « Je voulais mettre de la dynamique dans mes lettrages, faire des trucs fluides mais aussi agressifs, sans avoir cet aspect bloc comme la plupart des autres graffeurs. Mon but, c’était de voir mon

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nom partout, le mieux placé possible et de faire des pièces qui pètent et qui marquent les gens ! » Avec un petit coup de pouce de Marlène, qui l’aide à comprendre les volumes et le déplacement dans la peinture, il passe à la 3D et développe son style proche de celui de Daim et Peeta : deux de ses principales sources d’inspiration. « On a commencé à échanger nos techniques et ça nous a rapprochés, sourit-il. Elle m’a permis de perfectionner ma 3D et je lui ai appris à peindre à la bombe. » Ensemble depuis 2003, le couple enchaîne petits boulots saisonniers et road-trip, de Melbourne à Montréal en passant par Londres. Ils vont graffer un peu partout où se posent leurs valises, notamment au fameux Five Pointz de New York, qui fut « la Mecque du graffiti » avant d’être détruit en 2014. Au gré de leurs aventures « graffitistiques », ils croisent la route de grands pontes de la discipline comme Sofles, Dfek


‘‘marlène m’a permis de perfectionner ma 3d. Moi je lui ai appris à peindre à la bombe !’’

ou encore Meres One, et peignent avec la plupart d’entre eux. La trentaine approchant, ils décident de revenir vivre à Montpellier et créent leur entreprise de décoration en 2010. « À ce moment-là, soit on ouvrait un resto, soit on se lançait à fond dans notre passion, précise Marlène. Au début, les commandes se comptaient sur les doigts de la main, surtout des chambres d’enfant et des petits projets.» Mais leur talent combiné à l’essor du street-art dans les médias et sur Internet, leur permet de se faire rapidement un nom et de multiplier les commandes. « On est arrivé au bon moment, sans agent ni sponsor, juste grâce au bouche-à-oreille ! » Toujours à la recherche de nouveaux défis, les deux artistes montent plusieurs expos autour de Montpellier et s’aventurent dans de nombreux projets. Avec son ami Des3, Sweo se lance dans l’anamorphose en 2012. « J’essaie toujours de me démarquer des autres et d’améliorer ma technique. Vu que le niveau est de plus en plus élevé, je

joue sur les textures et les ambiances pour ajouter un supplément d’âme à mes œuvres. » Ensemble, ils réalisent une pièce mystique et spectaculaire qui fera le tour du web grâce aux réseaux sociaux : La Bougie (photo de gauche). Ils collaborent également avec Dens, Jeaze ou encore avec le groupe Astrofatcap pour le clip Bankebeul. En 2014, Sweo remporte le Battle international de graffiti étape Sud sur le thème du flou. Aujourd’hui, Sweo et Marlène vivent leur passion à fond. Fin janvier, ils ont pris part à la Galerie Ephémère à Villeneuvelès-Maguelone, aux côtés d’une dizaine d’autres artistes, peintres et photographes. Pour l’occasion, ils ont investi une maison abandonnée au bord de la plage, pour partager leurs créations avec le grand public, gardant toujours le voyage dans un coin de la tête. Il ne tient d’ailleurs pas à grand chose pour que le duo se laisse tenter, à nouveau... Busk Magazine l 11


Interview

- DEPOSE Propos recueillis par A.SALES // Photos : DEPOSE

Artiste sétois de 37 ans, Depose manie la bombe depuis plus de 20 ans, influencé par les Montpelliérains Dech, Eone ou encore Uble. Le dernier week-end de janvier, on le retrouvait à Villeneuve-lès-Maguelone dans le cadre de l’exposition collective de la Galerie Ephémère avec une dizaine d’autres artistes. Friand de ce genre de collaboration, l’artiste multi-casquettes (car il est aussi Dj !) revient sur son parcours, sa personnalité et ses désirs... Comment es-tu tombé dans le graffiti au début des années 90 ? J’ai commencé à pratiquer le skate à 11 ans. J’étais donc souvent dans la rue, ce qui m’a rapidement tiré vers la culture urbaine, Hip-Hop. Plus tard, à l’école à Montpellier, j’ai fait la rencontre de EONE. On avait 16 ans. Il graffait déjà, m’a pris sous son aile et m’a transmis sa passion. Mon blaze, c’était Crime jusqu’en 94 puis c’est devenu Depos/ Depose parce que j’aimais ces lettres et pour le côté « poser sa signature ». J’ai fait beaucoup de vandal, de lettrages, de tags, de voies ferrées, de rues à Sète, Béziers, Montpellier, Avignon et tous les endroits où je bougeais ! Quelques trains aussi mais pas tant 12 l Busk Magazine

que ça car j’aimais par-dessus tout faire de la fresque. J’aimais dessiner... Tu étais plus attiré par le fait de dessiner que par l’adrénaline du vandal ? J’étais attiré par les deux. L’adrénaline, j’en avais déjà une bonne accoutumance avec le skate. Mais j’avais envie de faire les deux, faire partie des deux écoles pour connaître un peu toutes les facettes du graffiti. C’est important de faire du vandal et de la fresque en même temps. Je respecte ceux qui ne font que de la fresque mais moi je reste sur les vieilles valeurs du graffiti : le tag, s’approprier un mur sans autorisation et garder la démarche première du graffiti.


‘‘QUAND JE PEINS EN EXTérieur, jE m’adapte à mon environnement. je suis très influencé par ma ville !’’

Comment se caractérise aujourd’hui ton travail sur toile ? Je fais pas mal de figurations et de lettrages mais depuis un an, je sors un peu du graffiti pour ne pas m’enfermer dans ce mouvement, pour évoluer et faire évoluer mon art vers des illustrations, de la couleur. Ma peinture est simpliste, ce sont des formes assez graphiques, universelles, colorées, en rapport avec la nature et influencées par la culture urbaine. La bulle que je revisite à ma sauce est une forme simple qui fait partie du graffiti ! Tu es toi-même quelqu’un de simple ? Oh non, je suis justement une personne plutôt compliquée ! Je ne transmets pas tout le temps mes frustrations, mes angoisses et mes questions dans mon travail, mais ma peinture en ce moment est saturée et simple à la fois au niveau des formes. C’est de la saturation ordonnée, donc on peut quand même entrevoir qui je suis... Tes toiles sont ordonnées, cadrées. Pas comme toi non plus ? Dans la vie j’ai tendance à être un peu désordonné mais quand je peins ou je bosse, je suis

sérieux, concentré et carré. Dans le graffiti et la peinture, j’aime que ce soit propre et net. J’essaie toutefois d’avoir une ligne de conduite un peu plus adulte dans ma vie de tous les jours car je me suis beaucoup perdu dans la fête, les excès, les soirées... Mais je reste un grand rêveur avec une âme d’enfant par moment...

à la galerie Open Space, en juillet. J’ai également une collection d’habits pour enfants qui va sortir à La Boutik à Lily, toujours sur Sète. J’ai dessiné trois motifs qui ont été sérigraphiés sur bavoirs, t-shirts d’enfants ou encore sur des robes pour femmes.

Quel est le projet le plus fou que tu aimerais faire ? Dans mes projets La peinture, c’est un exutoire ? Oui, ça classiques, j’aimerais faire plus de me permet de défouler toute l’énergie gros murs, d’expos, toujours plus de que j’ai en moi. Je suis hyperactif peintures et de collaborations ! donc la peinture m’aide à canaliser le stress. Je peins sur toile mais toutes les Le projet le plus fou : partir au Maroc en semaines, je sors faire un mur autorisé sac à dos avec mes bombes ! Me faire ou non. Soit seul, soit avec mes potes un petit parcours de village en village Etik, Yntru... et je me régale toujours et travailler avec les gosses sur place. Les gamins ont un sacré potentiel autant, même à 37 ans ! artistique, imaginaire, contrairement Tu as des projets pour les prochains aux adultes qui se mettent des mois à venir ? Je suis convié à barrières… Quoi qu’il en soit, j’adore Marseille par Les jardins suspendus. transmettre mon savoir et ma culture Ils invitent des street artistes à faire à un maximum de gens, de tous âges des performances live pendant les et horizons. Ma mère est marocaine soirées. Ils vont me faire faire une série et j’suis jamais allé au Maroc. Ce ne de t-shirts qui seront vendus durant la serait donc pas que de la peinture mais soirée en question. J’ai une expo solo aussi une belle façon de retrouver mes sur Sète en juin au Street Market puis racines, voir d’où je viens… Busk Magazine l 13



Expo

- MATIÈRES URBANIQUES Texte : AMÉLIE SALES // Photos : SALAMECH

Il a bidouillé une clé spéciale pour ouvrir les panneaux publicitaires qui trônent sur nos trottoirs. Appelés ‘‘sucettes’’, ces supports deviennent des cadres privilégiés pour Salamech qui y insère ses œuvres : « des messages difficilement lisibles mais qui ont du sens », à l’inverse des réclames initialement prévues à cet effet. Un joli pied-de-nez pour le graffeur montpelliérain. Un beau coup d’audace et de pub à quelques semaines de son exposition Matières Urbaniques.

C

’est à Parcours que Salamech s’est fait connaître du grand public en 2012 auprès de Smole et Al Sticking. C’est dans cette bâtisse toujours, depuis transformée en atelier d’artistes, qu’il conçoit ses futures œuvres.

devient un véritable tableau ! De la peinture, du tag, le tout glissé dans des encadrements publicitaires, là encore dérobés aux murs extérieurs, et voilà une pièce de plus pour l’expo à venir ! Jeu de mots entre ‘‘matières urbaines’’ et ‘‘matières organiques’’, Matières Urbaniques s’amuse donc avec les richesses de la rue : lieu éveillant inspiration, actions et créations. Pour ce faire, Salamech a récupéré du mobilier citadin pour se le réapproprier, le sublimer et l’intégrer à la vingtaine de productions que comptera son expo solo. Parmi les toiles et les photos, les éléments urbains seront sans conteste les pièces maîtresses de cette exhibition inédite qui réserve bien des surprises !

Dans un coin de son espace de travail, un gigantesque tas de papier gît au sol. A y voir de plus près, il s’agit d’affiches, minutieusement arrachées à la rue, extirpées des murs, quelque peu déchirées. Mine de rien, dans cet amoncellement, elles sont triées par couleur, par thème. C’est dans cette collection personnelle que Salamech sélectionne des morceaux de choix. Une typo par-ci, une iconographie par-là... et voici que Du 12 mars au 16 mai - Runthings Shop & le puzzle que reconstitue l’artiste Gallery, Montpellier Busk Magazine l 15




Le

Verdanson - Graffiti Walls -

Autrefois nommé le « Merdanson » à l’époque médiévale, le canal du Verdanson qui longe les quais éponymes de la ville de Montpellier devient depuis plus de 20 ans le terrain de jeu et d’expression chéri des artistes graffeurs. Terreau de l’art, berceau du graffiti, quand les plus jeunes échauffent leurs premières bombes, d’autres artistes aguerris continuent de pigmenter les parois du canal.

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/verdanson-le-canal-du-graffiti-montpellierain

Artistes présents : Zion, Arck, Ceaf, Momies, Tost, Rezo, Fode et Honk. Murs shootés en février 2015 ©A.SALES Busk Magazine l 19


Les Expos

heta-uma jusqu’au 1er mars // sète

cauchemar paradisiaque jeudi 26 février // montpellier

mear one

Exposition inédite des deux artistes graffeurs de Montpellier : Hazo et Batart. Vernissage le 26 février à partir de 18h dans le nouveau shop Art Dressing : 1 Rue de la Friperie

L’exposition Heta-Uma immerge le visiteur dans une rue sublimée de Tokyo où les univers underground tokyoïstes se téléscopent dans une surenchère visuelle et sonore. Le Heta-Uma se caractérise par une technique volontairement maladroite, un jeu de l’iconographie populaire, créant une forme de pop art brut. MIAM : 23 Quai de Lattre de Tassigny

jusqu’au 28 mars // Montpellier

salamech // matières urbaniques

Artiste américain engagé, Mear One est à la pointe du graffiti de Los Angeles et de la culture de l’art mural depuis plus de 25 ans. Mélangeant réalisme et surnaturel, il crée de puissantes images afin de pousser ses contemporains à s’interroger sur l’évolution de l’humanité. Très connue aux USA, l’exposition personnelle Sketches of Babylon II permet au public français de découvrir un artiste important dans l’histoire de l’art du graffiti. Galerie At Down : 20 Rue du Plan de l’Olivier

du 12 mars au 16 mai // montpellier Le Montpelliérain Salamech présente son premier projet solo intitulé Matières Urbaniques dans la toute jeune galerie Runthings de Montpellier. Entre mots et matériaux, couleurs et superpositions, l’artiste nous plonge dans un dialogue où signes et empreintes de la ville se mêlent à une poésie de l’instant. Runthings Shop & Gallery : 35 Rue Faubourg du Courreau

tout l’agenda des expos sur BUSK-magazine.com/agenda-expos balades urbaines - à la rencontre du street art les 28 février, 7 et 14 mars // MONTPELLIER De l’Écusson en passant par le Verdanson et jusqu’au cœur des galeries street-art montpelliéraines, venez apprécier l’univers de l’art de rue dans son contexte, à ciel ouvert comme à huis clos. Sur les chemins de l’art, vous croiserez peut-être les artistes qui façonnent le mouvement. N’oubliez pas votre appareil photo, l’occasion sera idéale pour capturer les œuvres éphémères ! Trois balades prévues, de 14h à 18h. Inscription gratuite mais obligatoire auprès de la Maison pour tous Paul-Emile Victor : 1247 Av. du Professeur Louis Ravas

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Musique

- KUSSAY & THE SMOKES Texte : AMÉLIE SALES // Photos : C.DUCHESNAY & S.BERNARD (Sinje Prod.)

Il a mouillé le maillot pour faire mouiller dans les culottes, en se mettant en scène dans un clip plutôt hot. Par pure provocation, direz-vous ? Kussay rétorque : « pas du tout ! » Son dernier titre Sex addict se veut d’abord être un hymne à l’amour à l’heure où « il est plus facile d’haïr que d’aimer ». Hasard du calendrier, la vidéo qui a fait le tour de la Toile arrive d’ailleurs peu après les événements qui ont terrorisé la France en ce début d’année. Apprécié par les mélomanes, décrié par les « mal baisés », le clip sulfureux à lire au second degré brandit le message ‘‘faites l’amour, pas la guerre !’’ C’est donc la fleur au fusil que le groupe montpelliérain Kussay and The Smokes (Kussay, Siryel, Yann, Tom et Jalley) formé il y a cinq ans, promulgue un rock décomplexé aux sonorités blues, soul et jazz. Portrait du chanteur et parolier. 22 l Busk Magazine


‘‘la scène, c’est une drogue. Mais c’est aussi le dernier endroit où l’homme peut poser ses tripes !’’

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a barbe affûtée et l’œil qui frise. Le t-shirt près du corps laisse deviner des biceps sculptés aux arts martiaux. Les stigmates d’une nuit de débauche se lisent au creux de son cou, comme signe ostentatoire d’une sexualité affirmée. Preuve, s’il en fallait une, que Kussay ne s’invente pas un personnage dans ses chansons. Tatouages et bagouses aux doigts finissent la dégaine du rocker.

Sa voix est éraillée par les excès ou les American Spirit qu’il grille après en avoir extirpé le filtre. C’est également sans filtre que Kussay débite sa vie, à fleur de peau, jouant de la métaphore parfois pour décrire tout ce qu’il est, sans pudeur : « un homme du 21ème siècle qui se pose des questions existentielles ! » Lui qui craint les gens lisses ne cache donc rien de ses aspérités, « avec ses parts d’ombre et ses pics de grandeur ! » Il a ‘‘l’âge du Christ’’ mais compte bien « crever vieux », trop avide d’une existence que le baroudeur sillonne en quête d’un idéal. Celui de l’équilibre parfait, le Saint-Graal que l’on cherche jusqu’au trépas. En constante évolution, ce conteur d’histoires vit mille et une vies, brûlant et curieux de goûter les multiples possibilités que lui offre sa destinée. Sans limite et sans tabou, c’est toute sa philosophie et son vécu que le rocker-rappeur montpelliérain répercute dans ses textes.

« ON PRéVOIT trois ep pour 2015 ! » Femmes, alcool, famille sont autant de sources d’inspiration pour cet épicurien. Ses écrits résonnent comme des cris du cœur, clairs, sans fioriture ni pédantisme afin de « se faire comprendre de tous ! » Primant l’émotion à la technique, pointilleux dans la musique, il a donc pris le temps nécessaire avec son groupe pour concocter trois projets de cinq titres qui verront le jour au cours de l’année. Voodoo Woman rendra hommage à la femme dans « ce qu’elle a de plus mystérieux, salvateur et apaisant ». Sur le second EP Blackout Mariachi, le ténébreux promet de sortir la grosse artillerie pour parler de son monde débordant de testostérone, où baston, boisson et travail seront les thèmes principaux de cet album plus pêchu. Enfin, dans Mascarade, Kussay s’interroge sur les masques que l’on porte au point d’en oublier son identité. Un triptyque musical qui viendra surprendre et bousculer le public, et dessiner un peu plus l’univers éclectique du poète aux lyrics optimistes. A découvrir à compter du mois de mars. Et puisque Kussay confesse ne pas revenir sur les planches montpelliéraines avant d’avoir prêché sa musique partout en France et autres pays francophones, il faudra donc rester à l’affût sur la page Facebook.com/KussayKats pour découvrir les sons, les clips, les sessions acoustiques du groupe ! Busk Magazine l 23


Les Scènes

asm - a state of mind 26 février // saint jean-de-védas

boston finest mc’s

Après de multiples tournées en compagnie d’artistes prestigieux tels que Wax Tailor ou Chinese Man, le collectif A State of Mind (ASM) revient en ce début d’année pour nous faire vibrer avec leur son, mélange de Hip-Hop, funk et reggae. La Victoire 2 : Domaine du Mas de Grille - 2 Rue Théophraste Renaudot

13 février // montpellier 4 MCs originaires de Boston, la crème du Hip-Hop East Coast réunis pour un concert exceptionnel ! Talent des premières heures du Hip-Hop, Edo G a collaboré avec les plus grands dont Pete Rock et DJ Premier. Après ses premières amours dans le break, Reks s’est démarqué au micro auprès de DJ Premier et Large Professor. Un des MCs les plus underground de Boston, Akrobatik a rappé aux côtés de Guru et Mr Lif. Proche de Statik Selektah ou The Alchemist, Termanology c’est l’héritage du Wu-Tang ! En deux ans le talentueux groupe de Montpellier VICE V3RS4 a déjà multiplié les scènes auprès de The Four Owls ou encore des Split Prophets. Le Rockstore : 20 Rue de Verdun

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instinctiv 27 février // montpellier Pour ce nouveau retour aux sources, URBANBASS vous propose une soirée en deux temps. Première partie : Busdriver. Un concert Hip-Hop avec l’un des fers de lance de la scène underground US. MC insatiable, un flow à la Busta , des lyrics littéraires, des architectures sonores aventureuses, des shows burlesques... il pousse le rap dans ses retranchements les plus cinglés. En seconde partie : Urbanbass, qui continue sa quête originelle de Drum’n’Bass, Dubstep, Trap… et reprend la formule qui fait son identité et la renommée de ses soirées avec entre autres Bounce et Mr Chat ! L’Antirouille : 12 Rue Anatole France


virus syndicate + al’tarba & dj nix’on 6 mars // St jean-de-védas Collectif de dubstep grime originaire de Manchester, Virus Syndicate a hérité du titre d’Ambassadeur mondial du dubstep. Son dernier album The Swarm, sorti en 2014 contient des collaborations avec DJ Muggs, Maztek (Dope D.O.D), Grems ou encore Son of Kick. Al’Tarba est auteur, compositeur et interprète. Presque 10 ans de carrière, 5 albums, 2 EP et des collaborations à la pelle (Onyx, Swift guad, Zoxea etc..). Sur scène, il sera accompagné de VJ TomZ et de DJ Nix’on qui apporte avec lui ses scratchs dévastateurs ! La Victoire 2 : Domaine du Mas de Grille

set&match 21 mars // montpellier

klub des loosers 20 mars // montpellier Klub des Loosers est formé en 2000 par le versaillais Fuzati. Accompagné au départ par DJ Orgasmic le Toxicologue, Fuzati fait de Klub des Loosers une place forte du l’originalité du rap alternatif français. Après les EP Baise les Gens et La Femme de Fer en 2003, Klub des Loosers se révèle à la face de tous avec Vive la Vie en 2004. DJ Orgasmic le Toxicologue rejoint alors TTC et est remplacé par DJ Detect. En 2006, Klub des Loosers fait partie des créateurs du collectif Le Klub des 7. Klub des Loosers sort son deuxième album en 2012 avec La Fin de l’Espèce. Il est suivi un an après par Last Days. Fuzati ne se produit jamais en public sans un masque, ajoutant ainsi une touche de mystère à l’aura de Klub des Loosers. Le Rockstore : 20 Rue de Verdun

BUSK-magazine.com/agenda-soirees-concerts

Set&Match, c’est Jiddy Vybzz, Bunk & Faktiss, trois Montpelliérains aux punchlines percutantes qui ont les crocs et se battent pour un Hip-Hop ouvert à de multiples influences. Un crew authentique, des MCs accrocheurs aux personnalités hautes en couleur et des beatmakers allant du Rap Jerk ou Newyorkais vers la house en passant par la pop : voilà l’essence de cette bande qui revendique un « rap du sud » qui dynamite les codes. Pas de gangsta rap, pas de textes moralisateurs ou démoralisants, juste des textes à leur image, s’inspirant simplement et honnêtement du quotidien. Rockstore : 20 Rue de Verdun

volodia / phases cachées + mer2crew 2 avril // montpellier C’est parti d’une blague sur un banc en 2006, c’est devenu un des groupes à surveiller de très près en 2013. Phases Cachées c’est trois voix, trois identités dont les différences forment l’unité. Attention, ceci n’est ni un groupe de rap, ni un groupe de reggae, c’est bien plus ! Lui aussi fondé sur un délire de potes de lycée, le Mer2Crew puise ses origines dans une profonde amitié et un amour partagé du Hip-Hop. Mélange des différentes influences de chaque membre, le groupe qui navigue entre Marseille, Arles et Montpellier, essaie de proposer une musique novatrice, fraîche mais solidement ancrée dans ses fondamentaux. L’Antirouille : 12 Rue Anatole France Busk Magazine l 25


Culture

brusk PAR Muriel Gutierrez

je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux par sarah dahan Ce livre est une plongée dans le monde de la musique française, au sens le plus large du terme : de la variété jusqu’au rap. Il met l’accent sur les travers de cette grande « famille » avec dérision, mais toujours avec bienveillance. Tout est passé au crible : paroles, looks, carrières, déclarations… et personne n’en sort complètement indemne ! Éditions J’ai Lu

« Brusques » les œuvres de Brusk ? Vivifiantes plutôt, saisissantes certainement, percutantes à n’en point douter. Car malgré ce pseudonyme provocateur, l’artiste fait preuve d’une réelle sensibilité face à la société dans laquelle il vit : « Mon nom correspond à ma manière d’être, de peindre ; comme mon style, il est tout a fait en phase avec le monde qui nous entoure : brusque ! » Artiste lyonnais, Brusk est passé par l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne. Son style est issu d’un mélange d’inspirations diverses, au carrefour entre cultures graffiti et hip-hop. Il allie un travail calligraphique, en 3D, avec des personnages et des mises en scène. L’équilibre des compositions repose sur un subtil jeu de gestion de l’espace, des vides et des accumulations, des matières, des superpositions de plans… Colorées, rebelles, les fresques de Brusk dénotent un véritable sens artistique tout autant qu’une liberté de pensée atypique. Présent sur les murs d’ici ou d’ailleurs, son art apporte une lecture fraiche et audacieuse de l’actualité. Préface de Henri Thuaud. Critères Éditions // Opus Délit

miss.TIC, femme de l’être PAR christophe genin Une femme s’expose, se met en scène et prend la parole. Une artiste paraît. Cette féminité fait corps avec son art. Elle est la proclamation d’une identité. Pour exister au regard des autres, elle se donne un nom : Miss.Tic. Cette artiste se joue avec humour du désir et de ses images de séduction stéréotypées. Son œuvre est l’affirmation d’une femme d’esprit contre toutes les formes de soumission. Christophe Genin, par cet essai, veut cerner l’originalité de Miss.Tic, artiste polymorphe qui allie le mot et l’image, l’aphorisme et le graphisme, et dont la technique particulière – le pochoir – lui permet de passer du poème au dessin, des arts plastiques au design, du musée à la communication visuelle. Cette nouvelle édition comporte un cahier supplémentaire, qui revient sur les cinq dernières années de la carrière de l’artiste et enrichit cette première étude publiée sur Miss.Tic, nourrie de nombreux entretiens avec l’artiste et de photographies originales. Éditions Les Impressions Nouvelles 26 l Busk Magazine


street marketing PAR marcel saucet

jonone, the chronicles

Quel futur pour le marketing ? Découvrez les nouvelles tendances du marketing alternatif et non conventionnel de demain (ambient, ambush, stealth et viral) ainsi que de précieux conseils pour optimiser votre campagne de street marketing - et le buzz qui va avec ! Dérivé de la street culture, du guerilla marketing et du street art, le marketing puise aujourd’hui son inspiration dans la rue pour accrocher l’individu dans son environnement et son quotidien. Nouvelle voie prometteuse - et encore relativement peu explorée - le street marketing offre des opportunités pour tout manager désireux de promouvoir son offre à moindre frais et auprès d’une clientèle toujours plus délicate à séduire. Les recherches sur le marketing ont été réalisées avec l’aide de Bernard Cova, professeur à Kedge Business School.

À l’initiative de David Pluskwa, galeriste à Marseille, la première monographie bilingue de JonOne est enfin disponible en librairie. Cet ouvrage retrace la carrière de cet immense artiste. John Perrello, dit JonOne, est né à New York de parents originaires de Saint-Domingue. Enfant de Harlem, il grandit dans la 156e rue. Il fait ses premiers pas dans le graffiti en 1979 et réalise peu après ses premiers graffs sur les rames du métro. Il se démarque rapidement par un style abstrait en peignant et projetant de la peinture. Il débarque à Paris en 1987. Il continue à développer son style en privilégiant la couleur, l’improvisation et l’abstraction. JonOne est aujourd’hui l’un des artistes les plus prisés du monde du graffiti. Cette monographie revient sur ce parcours hors du commun, illustré par des photos d’époque et par plus de 300 peintures réalisées lors de ces 30 dernières années. Art Contemporain Éditions

Marcel Saucet est docteur en marketing, professeur et chercheur associé à l’université de San Diego. Il dirige LCAconseil, laboratoire de conseil spécialisé dans l’innovation marketing. Préface de Michel & Augustin. Éditions Diateino

- Produit local ! -

DRAGON RASH par DEMI-PORTION Rachid dit Demi-Portion est passé dans la catégorie poids lourd en octobre 2011 avec un album maîtrisé du début à la fin, bourré de références à ses aînés et riche en textes pertinents. Les EP Sous Le Choc, Vol. 2 en octobre 2012 et Petit Bonhomme en juillet 2013 nous ont prouvé que le Sétois n’est pas prêt de rengainer son bic. Bien au contraire, sa bille noircit encore quelques belles pages dans son second album Les Histoires qui depuis novembre 2013 s’est écoulé à plus de 5000 exemplaires. Après une tournée 2013-2014 partout en France ainsi qu’en Suisse, Belgique et au Québec, il nous revient avec un projet un peu plus Hip-Hop, un peu plus violent, intitulé Dragon Rash qui comprend de nombreux featurings dont un avec Oxmo Puccino. Busk Magazine l 27


Dico Même si la culture urbaine se démocratise, son jargon n’est pas toujours compris de tous ! Voici donc le « lexique du Hip-Hop pour les nuls » Liste non-exhaustive... Battle : « bataille » en anglais. Confrontation verbale entre deux rappeurs ou compétition entre breakeurs. Bboy : servait de terme générique dans les années 70 pour représenter tout breakeur. Aujourd’hui, désigne un membre actif du mouvement Hip-Hop. Beat : mot anglais signifiant « battement ». En musique c’est le temps de la mesure, le rythme. Beatboxing : discipline où le corps, notamment la bouche, sert d’instrument. Le terme human beatbox signifie littéralement « boîte à rythmes humaine ». Blaze : pseudonyme dont se servent les tagueurs ou les graffeurs pour signer. Breakdance / BBOYING : danse enchaînant des figures acrobatiques et des pas de danses. BUSK : du verbe anglais ‘’to busk’’ : jouer, chanter dans la rue dans le but de gagner de l’argent. cap : le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il en existe de différentes sortes et régule le débit de peinture. Chrome : lettrage réalisé à la bombe aérosol, en noir et chrome. COLLAGE* : affichage des éléments de toute nature sur n’importe quel support urbain : photos, images, dessins sur papier, coupures de journaux... Crew : littéralement « équipe ». Groupe réunissant rappeurs, graffeurs, DJs, danseurs... Cut : « coupure » en anglais. Technique de DJ qui consiste à couper et rétablir très rapidement le volume, par à-coups, pour obtenir une rupture franche dans la musique. Ego trip : style de morceau de rap dans lequel le rappeur se met en valeur et cherche à se distinguer des autres MCs. end to end : graffiti réalisé d’un bout à l’autre d’un wagon de métro ou de train, de gauche à droite. Flow : terme servant à définir la façon dont un MC pose les syllabes par rapport au rythme, la qualité d’élocution et le groove. Freestyle : à l’origine un texte de rap, dans lequel l’artiste n’a aucun thème précis à respecter. Sert aujourd’hui couramment à désigner une improvisation d’un MC, d’un danseur, d’un artiste en général. Hip-Hop : regroupement de manifestations artistiques 28 l Busk Magazine

très liées entre elles autant sur le plan musical (rap), chorégraphique (breakdance) ou graphique (tags, fresques,…) et formant un mode de vie à part entière. Locking : danse debout Hip-Hop, très expressive, faisant partie du funk style, inventée par le danseur américain Don Campbell, dans les années 70. Lyrics : « paroles » en anglais. Mainstream : adjectif désignant le rap populaire et commercial, vendant beaucoup d’albums. MC : abréviation de Master of Ceremony. Rappeur. Mixtape : compilation regroupant plusieurs chansons provenant de plusieurs artistes ou d’un seul artiste. Cette compilation est mixée par un ou plusieurs DJs et généralement distribuée dans un but promotionnel. Old School : artistes de la vieille ou ancienne école dans le milieu Hip-Hop. POCHOIR : la technique du pochoir par le pochoiriste consiste à peindre des personnages, des animaux ou encore des lettrages avec un pochoir en papier, carton ou en métal qui sera ré-utilisé maintes et maintes fois ! rooftop : « toit » en anglais. Graffiti réalisé sur un toit. Sample : échantillon sonore emprunté à un disque ou tout autre bande sonore pour être incorporé à une nouvelle composition. Le procédé est le sampling et la machine est le sampler. Scratch : bruitage effectué par le DJ, grâce à la manipulation en avant et en arrière du disque vinyle. Tag : signature simple du graffeur. Throw-up : tag auquel on donne du volume en traçant un contour direct. Aussi appelé flop en terme courant. toy / toyer : faire un trait, repasser, taguer un graff d’un autre graffeur. TURNTABLISM : l’art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. Underground : « souterrain » en anglais. Adjectif désignant les hip-hopeurs travaillant hors des circuits commerciaux. Désigne aussi plus généralement un style moins accessible, par opposition au mainstream. Whole car : graffiti réalisé sur toute la surface d’un wagon de métro ou de train, de haut en bas et de gauche à droite.


©A.Sales

- COLLAGES -


Zoom sur...

- LES CARICATURES DE RODNEY PIKE -

A l’heure où certaines caricatures excitent les kalachnikovs, d’autres titillent sans conteste les zigomatiques ! Petit zoom express sur Rodney Pike : performer américain de la caricature qu’il façonne en manipulant des photographies. Cet humoriste de l’illustration n’hésite pas à refaire le portrait de Mr. Bean, Obama, Oprah Winfrey ou encore des Rolling Stones. Bref, aucune star n’échappe à sa vigilance, et surtout pas les rappeurs US ! Allez faire un tour du côté de son portfolio sur RodneyPike.com 30 l Busk Magazine




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