le hĂŠrault de la culture urbaine # 3 // MAI - JUIN 2014 // Montpellier // FREE
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Sommaire
Edito
danse
le changement, c’est maintenant ?
FURIES Un crew à la rage de vaincre → page 4 l’agenda de la danse → page 8
street art k-live Zoom sur le festival sétois → page 10 HAZO Du graffiti monstrueusement pop ! → page 14 l’agenda des expos → page 16
musique MER2CREW « On s’éloigne des codes du rap !» → page 20 PATRICE L’interview du père du Sweggae → page 20 l’agenda des concerts → pages 22
et aussi... Une double-page culture → page 26 Un glossaire → page 28 La page shopping → page 30
Ces dernières semaines, Montpellier a connu un retournement de situation historique dans sa vie politique. Des rebondissements qui ont mené le dissident présumé outsider à la tête de la Ville et de son agglomération. Un pied-de-nez exemplaire, récompensé par une détermination inébranlable. Preuve que croire en ses convictions, même lorsque tout semble perdu d’avance, paye toujours ! C’est dans cette même veine de persévérance que Busk, quant à lui, poursuit sa campagne pour la promotion de la street culture ! Avec de nouveaux élus à chaque numéro, ces colistiers garants de la culture Hip-Hop, fidèles partisans d’une culture qui fait encore débat, quoi qu’on en dise ! Justement, c’est pour répondre à une demande toujours plus forte d’un (é)lectorat avide de culture urbaine, mais aussi convaincre les groupes d’opposition, que Busk maintient son activisme, coûte que coûte. Chères Montpelliéraines, chers Montpelliérains, trêve de long discours ! J’espère que ce troisième rassemblement d’artistes au programme de Busk Magazine saura défendre à vos yeux ce que vous escomptez d’un fanzine Hip-Hop. Et remportera votre approbation au suffrage culturel ! Bonne lecture à tous, Amélie SALES
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Busk Magazine est un bimestriel gratuit. Ne le jetez pas sur la voie publique ! Faites-le plutôt tourner ! Directrice de Publication : Amélie Sales Adresse : 49 Rue de Messine, Montpellier E-mail : contact@busk-magazine.com Tirage : 5000 exemplaires Rédaction : Guillaume Rizzo - Amélie Sales Diffusion : Montpellier et son agglomération Imprimerie Tomoe : 169 rue Georges Auric, Montpellier Couverture : ‘‘Fumeur de Trains’’ par Hazo
Toute reproduction même partielle des articles, photos, visuels ou dessins parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable de la direction. Les articles insérés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La direction décline toutes responsabilités pour les publicités insérées qui n’engagent que les annonceurs. ©2012-2014 Busk Magazine
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danse
Furies
un crew à la rage de vaincre Texte : A.Sales // PHotos : GHOSTOGRAPHIC & p.martinez
É téméraires, soudés et combatifs, les bboys ont su défendre le nom ‘‘furies’’ au fil des années !
quipe de Bboys hyperactifs, Furies compte parmi les plus anciens crews de breakdance de Montpellier. À vrai dire, la team reste la seule formation de la ville encore très engagée. Son crédo : remporter un maximum de battles en France et former la relève montpelliéraine ! Rencontre avec Val, 30 ans, la tête pensante de la troupe.
Ils étaient sélectionnés pour représenter Montpellier lors du Battle Of The Year France qui se déroule à la fin du mois de mai, mais Val, qui tient son escadron d’une main de maître, est finalement revenu sur la candidature du crew. « Cette année, nous n’avons pas eu le temps de préparer notre show chorégraphique pour le Boty. Ca ne sert à rien de présenter quelque chose de mal abouti ! On ne se présente pas au Battle of The Year juste pour le fun ! » Pierre de Coubertin nous aurait-il induit en erreur ? L’essentiel n’est donc t’il pas de participer ?!
DES BATTLES à la chaîne ! Il faut dire que le crew perfectionniste s’est principalement focalisé sur les battles français tout au long de l’année en pêchant un tantinet soit peu sur la préparation du Boty. Et quand on sait que la France est le pays qui connaît le plus grand nombre de compétitions de danse Hip-Hop dans le monde, on imagine aisément les multiples déplacements effectués par l’armada montpelliéraine à travers l’Hexagone pour représenter notre ville ! Alors, on ne lui tiendra pas rigueur de cette absence sur 4 l Busk Magazine
la scène du Zénith Sud le soir du 24 mai. Ce n’est que partie remise ! Et que l’on se rassure, Mew, un des membres de la compagnie, participera toutefois au battle 1vs1 lors du festival A change of Direction qui précède la grande finale. Ouf, tout n’est pas perdu ! Mais il est vrai que Montpellier comptait sur Furies pour porter haut ses couleurs lors du contest national de breakdance car le collectif demeure un des plus prolifiques de l’agglomération. Comptant une vingtaine de membres dont une dizaine d’actifs issus de contrées différentes (Montpellier, Toulon, Perpignan, La Réunion…), l’équipe reste une valeur sûre à Montpellier. Val, Khalifa, Mew, Boujard, Tizy, G-Kill, Samir, Maurad, Ilhan, Ghost, Hamid, Kenji, Fafou, Samsung et Bricks... sont autant de soldats que recrute Furies pour défendre la cause du Bboying local. Une formation sortie de l’école R2Rue : association fondée en 1999 à Montpellier. Mais comment s’explique la longévité du crew passé 15 ans d’activisme quand d’autres pourraient s’essouffler après une poignée d’années ?
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danse
La complicité qui fait office de ciment dans l’équipe est certainement la clé de sa pérennité. Car, comme le souligne Val : « on est de vrais potes avant tout ! On fait tout ensemble : on sort ensemble, on s’entraîne ensemble, on vit même ensemble pour la plupart d’entre nous ! » Bref, il ne s’agit pas là d’un ‘‘boys band’’ préfabriqué à des fins de dream team contrefaite mais une véritable famille aux liens soudés et au mental d’acier ! Quant à la recette de leur succès, Val, sous couvert d’humilité sans doute, ne saurait que répondre : « Je ne sais pas, on n’a rien de plus qu’un autre crew je pense ! » Rien, si ce n’est un entraînement quotidien quasi militaire : pas moins de 3h par jour. Entre trainings, cardio et endurance, le bataillon ne lésine pas sur une préparation physique avertie et s’offre les services d’un coach sportif. 6 l Busk Magazine
« Miloud, c’est notre coach sur Montpellier. Avec lui, on travaille le cardio au maximum car en danse, on a besoin de renforcement musculaire et d’endurance ! »
créer la relève
des cours ci-et-là dans les Maison pour Tous ou encore dans les écoles de la ville et de l’agglo avec l’espoir de posséder un jour un espace de danse attitré. « On aimerait avoir notre propre salle de danse pour ne plus avoir à changer constamment nos horaires et lieux d’entraînements. Mais aussi pour donner des cours, des workshops et organiser des événements pour les gamins montpelliérains ! »
Militant pour le crew, actif pour représenter Montpellier, Furies écume les battles en France et à l’international, les théâtres et autres MJC, se produisant également sur scène durant les matchs sportifs qui se Pour l’heure, la milice qui poursuit son activisme sera présente le 18 déroulent au Park&Suites Arena. mai prochain au Battle Sand pour Autre pan de leurs activités : créer Sand avant de repartir vers Lyon, les futurs danseurs de demain. Faire Vauvert ou encore Roman en quête germer les nouvelles générations qui de compétitions et de reconnaissance. prendront le relai. « Depuis 2007 à Et cet été, Furies prévoit des street Montpellier, on peut dire que Farid shows sous le signe de la performance, (alias Fafou) a su sensibiliser de du côté de la Place de la Comédie. nombreux jeunes à la discipline et ses L’occasion d’apprécier de plus près les valeurs ! » Toujours dans cette optique prouesses de l’équipe ! de transmission, le crew dispense alors En savoir plus : Facebook.com/furies34
actu danse
STAGE DE DANSE HIP-hop
FESTIVAL HIP HOP
du 6 au 9 MAI // montpellier
du 7 au 10 MAI // VAUVERT
Ysier, de l’association Street Way, propose une initiation pour adulte à la danse Hip-Hop (breakdance, popping, locking) étalée sur 4 jours. 15€ la journée / 40 € les 4 jours de stage. Réservation : streetway@free.fr Providanse : 16 Rue Bonnard
L’association Rives propose depuis de nombreuses années plusieurs activités liées à la culture Hip-Hop en direction des jeunes de Vauvert et alentours. Notamment : le Festival de danse Hip-Hop. Pour cette nouvelle édition, retrouvez le Battle Mino le 7 mai et le battle 1vs1 le 9 mai sur la Place des Halles. Enfin, le Battle international du 10 mai clôturera le festival au gymnase Gourdon. Plus d’infos : Rives.asso.fr
BATTLE PROVIEdanse tremplin chorégraphique 8 MAI // montpellier Dans le cadre du Festival Sand pour Sand, la Maison pour tous George Sand organise un tremplin chorégraphique de danse Hip-Hop. Les groupes présenteront un show de 3 à 5 minutes. Le vainqueur aura l’opportunité de reproduire sa chorégraphie au Zénith Sud de Montpellier lors du gala de la Maison pour tous. Dossiers et informations : MPT George Sand - 25 bis avenue Saint André de Novigens 8 l Busk Magazine
17 MAI // GRABELS Le Battle Proviedanse se déroulera le 17 mai à 20h à la salle polyvalente de Grabels. Parce que la nouvelle génération de danseurs Hip-Hop reste toujours plus motivée, cet événement promet à coup sûr un pur moment de danse et de partage. La bonne nouvelle pour tous les aficionados de danse Hip-Hop, c’est que l’événement est gratuit ! Salle polyvalente de Grabels : Rue des Bugadières / Bus : arrêt Grabels Centre
BATTLE SAND POUR SAND 18 MAI // MONTPELLIER Le collectif MHBC (Montpellier Hérault Breaking Club) présente la 2ème édition du Battle Sand pour Sand, devenu un incontournable avant l’été ! Au programme : compétition de Bboying 3vs3 et battle Bboying Junior 2vs2. Quatre crews du sud de la France (Furies, Body Talk, Rockerz Delight de Montpellier et Force Obscure de Marseille) viendront s’affronter avec quatre autres crews : Freshit (Barcelona), Subskillz (Reims), 1er Avertissement (Paris) et Bad Trip (Paris). Le jury qui séléctionnera les crews vainqueurs de cette deuxième édition du Battle Sand pour Sand est composé de : David Colas, Samir Arabiq Flavour et Adil Dilem Prod ! Aux commandes, c’est Dj Help qui assurera l’ambiance musicale. Quant à Youval et BK, les deux MCs se chargeront de présenter l’événement et tout le kiff de la danse qui l’accompagne ! Bonne humeur assurée. 17h / 5€ - MPT George Sand - 25 bis av. St André de Novigens
actu danse
gala de danse L’hip-hopée battle of the year FRANCE
24 juin // béziers
24 MAI // montpellier
L’association Lez Arts Urbains vous donne rendez-vous le mardi 24 juin à 20h30 à la salle Zinga-Zanga de Béziers pour vous faire découvrir son dernier gala de danse Hip-Hop : « l’Hip-Hopée ».
Organisée par l’association Attitude, la Finale France du BOTY 2014 montrera une nouvelle fois que la scène bboying française est l’une des plus actives et originales dans le monde. Le festival A Change Of Direction, prélude à la grande finale, évolue et propose aux amateurs quelques nouveautés : exit Circle Vibes et Battle Beat Box, place à une soirée Rap et côté battle, le 1vs1 Bboy intègre le tout nouveau circuit international Undisputed et accueille les 16 meilleurs Bboys français du moment. Plus d’infos : Botyfrance.com Zénith Sud : Domaine de Grammont
spectacles de danse 24 mai // castries L’association Street Way et le CSM de Castries vous présentent : Contemplhiphop et La dure loi du Ghetto Blaster. Deux spectacles de danse la même soirée, danse Hip-Hop et danse contemporaine. 19h / 5€ (gratuit pour les moins de 5 ans) Plus d’infos : http://streetway.free.fr Foyer Hippolyte Paulet : Route de Sommières
Les tickets sont disponibles au Studio Danse et Création (121 avenue Maréchal Foch) et au Club Fitness Planète (1 rue Jacques Brel). Tarif normal : 10 euros // Tarif réduit (-12 ans) : 8 euros. Attention, aucune entrée ne sera vendue sur place le jour du spectacle ! Plus d’infos : Lez-arts-urbains.com Zinga-Zanga : Traverse de Colombiers
TOUT L’agenda de la danse sur Busk-magazine.com
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festival
K-live
QUAND la peinture coule à flot... Texte : guillaume rizzo // Photos : k-live
L du 22 au 25 mai, le k-live reprend ses quartiers libres au sein de l’île singulière. l’occasion de déambuler sur les sentiers de l’art urbain !
e K-Live c’est reparti ! Pendant quatre jours, Sète rouvre ses portes et ses rues aux arts urbains. Et pour cette nouvelle édition, les équipes de l’association Sun’Steel, organisatrice du festival, ont encore prévu du lourd ! Petit tour d’horizon de ce qui vous attend pour cette 7ème édition du MaCO (Musée à Ciel Ouvert).
Seth sur Sète Avec Julien Malland alias Seth GlobePainter, en tête d’affiche, le festival s’offre les services de l’un des street-artistes français les plus populaires du moment. Les connaisseurs auront sûrement reconnu le ‘‘Nouvel explorateur’’ qui peint dans le monde entier pour le compte de Canal +, du Brésil au Sénégal en passant par le Cambodge. Depuis ses premiers coups de bombe sur les murs du XXème arrondissement de Paris dans les années 90, et son diplôme de l’ENAD (École Nationale des Arts Décoratifs) en 2000, le graffeur de 42 ans a fait beaucoup de chemin. La curiosité comme leitmotiv, Seth choisit, dès 2003, de mettre de côté son activité d’illustrateur pour commencer son périple à la rencontre d’artistes muraux du monde entier. Un «Globe-painter» est né ! Ses voyages enrichissent son style et sa technique, alliant le moderne à l’ancestral, créant un pont entre le graffiti et la peinture traditionnelle. Un road-trip artistique relaté dans ses carnets de voyage, parus aux Éditions Alternatives : Globe-painter en 2007 et Extramuros en 2012. Cette philosophie de la découverte poussera Canal + à intégrer Julien Malland au sein de ses ‘‘Nouveaux explorateurs’’ en septembre 2009, seule émission du PAF donnant un réel espace d’expression au street-art. Le métissage graphique et culturel
que propose Seth rend chacune de ses pièces unique, même si son passe-muraille, la tête coincée entre deux mondes, reste sa signature. Ses personnages, issus du monde de l’enfance, à la fois oniriques et colorés, viendront rejoindre ceux d’Alëxone, Chanoir et autre C215 dans les rues de Sète. Des œuvres proches de l’univers du manga et de la BD, accessibles à tous, amateurs d’arts urbains comme néophytes.
Kashink : entre quatre yeux ! Le K-Live laisse également la part belle aux femmes, grâce au retour de Kashink et de ses personnages à quatre yeux, aux allures de masques de catch mexicains déjantés. Après sa participation à l’exposition KLASH, lors de la dernière édition du K-Live, ou encore au sein de l’expo Home Street Home à Montpellier en janvier dernier, la valeur montante du street-art investit cette année les rues de Sète pour apporter sa touche perso au MaCO. Son style pop et atypique, sa moustache maquillée et sa banane à la Elvis comme signes de reconnaissance ont fait de Kashink une artiste internationalement connue et reconnue. Pourtant, la parisienne de 33 ans ne se destinait pas forcement à cette vie. Après un passage par l’université, elle se lance dans une formation de peintre en décors, avec le rêve secret de vivre de ses créations. D’abord avec ses stickers, puis Busk Magazine l 11
très vite avec ses bombes, Kashink impose son style dans le milieu du street-art encore trop masculin. Aujourd’hui, elle peint et expose un peu partout dans le monde et s’est illustrée l’an dernier aux Etats-Unis, dans une fresque monumentale de 2000 m², au Art Basel de Miami : l’une des plus prestigieuses foires d’art contemporain. Son rêve est devenu une réalité. Peintre prisée mais aussi femme engagée, Kashink a pris fait et cause pour de nombreux combats de société : les droits des homosexuels, l’égalité homme/femme ou encore la lutte contre la pauvreté. Pour elle, le graffiti, ce n’est pas seulement pour faire joli, ça sert aussi à faire passer un message 12 l Busk Magazine
et ouvrir le débat. Par ses peintures imposantes aux couleurs criardes, Kashink met en scène ses personnages dans des situations insolites pour stimuler l’imagination du public, casser les codes et faire tomber les tabous.
Monsieur Qui en guest Probablement le moins connu, Monsieur Qui, troisième artiste invité à rejoindre le MaCO, est sûrement le plus «dark» de cette édition 2014. Ancien graffeur vandale des années 90 à Marseille, Éric Lacan de son vrai nom, a choisi de se diriger vers les collages après une longue pause loin de la rue et des bombes. Après Claire, en 2013, le K-Live mise donc, une nouvelle fois,
sur les «affichistes» pour défendre les valeurs du street-art, mais dans un style diamétralement opposé. Parfois dérangeantes, les œuvres de Monsieur Qui expriment l’anxiété de l’auteur. Entre cadavres exquis et écorchés, il mélange figures de mode féminine des sixties, crânes humains et amas de plantes hirsutes, pour exprimer son univers qu’il définit lui-même comme romantique et pessimiste. Au travers de ses créations en noir et blanc au réalisme morbide, Éric Lacan cherche à provoquer la réaction du public de la rue, même si parfois, on est proche du malaise. Rendez-vous au K-Live, à Sète, dès le 22 mai, pour vous faire votre propre opinion !
festival
Outre le Musée à Ciel Ouvert qui fait toute la richesse du festival sétois, le K-Live propose des expositions à huis clos le long du parcours afin de multiplier les artistes comme les curiosités. Et réitère pour l’occasion l’exhibition KLASH qui a remporté un vif succès l’an passé.
Deloye. Viendront s’ajouter les œuvres de Goddog, Paul Loubard 1980 & Martin Rautureau 1980, Honet et Thomas Canto. Parmi ces hommes, trois femmes poseront leurs griffes dont Virginie Amo Biondi, Aurélie Piau et la Parisienne Madame Moustache, que l’on ne présente plus et que l’on a pu récemment apercevoir à Montpellier durant l’exposition Home Street Home.
Toujours sous l’égide du street-art, KLASH réunit des artistes d’horizons différents et offre aux visiteurs la possibilité de découvrir des talents émergents comme confirmés de la scène urbaine. Pour KLASH 2 donc, l’exposition collective qui réunit pas moins d’une dizaine d’artistes viendra s’installer à La Fondation. Lieu atypique, minimaliste et altéré par le temps, l’espace fait écho aux lieux précaires et périphériques, empruntés par des graffeurs. L’artiste Bault, que l’on a pu découvrir cet hiver à la Galerie Ephémère de Villeneuvelès-Maguelone exposera auprès du Montpelliérain Gérald
Deux autres espaces viendront accueillir des expositions. Le prestigieux Hôtel de Paris hébergera Colagene. Pensée comme une «clinique d’illustration», Colagene offre des œuvres conçues autour du concept de “Positive side effects / Effets secondaires positifs”. Enfin, le Théâtre de la Mer sera l’écrin d’exception de l’artiste Sébastien Preschoux. Artiste autodidacte profondément marqué par l’art optique, Sébastien crée inlassablement des dessins de plus en plus complexes pouvant rivaliser avec ce qu’une machine pourrait produire en quelques instants. Plus d’infos : K-Live.fr
LES EXPOS IN SITU...
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interview
Hazo
du graffiti monstrueusement pop ! figure montante de la scène graffiti montpelliéraine, hazo est passé par ‘‘home street home’’ avant de récidiver à la ‘‘galerie éphèmére’’ et expose jusqu’au 5 mai chez runthings. l’artiste montpelliérain revient pour busk sur son univers artistique aussi coloré que déjanté ! Des personnages à plusieurs visages, des bestioles à plusieurs yeux, des mutants extraordinaires... mais que se passe-t-il dans ta tête Hazo ? Les créatures imaginaires m’ont toujours fasciné. Je trouve que les monstres amusent la jeunesse et terrorisent les adultes. Je vois à la fois mes personnages comme des amis funkys, et travaille aussi avec eux dans un esprit de désacralisation vis-à-vis de thèmes inquiétants. Mes crânes aux couleurs pop étonnent plus qu’ils ne terrorisent et mes monstres sont plus ridicules qu’impressionnants. Comme on dit, on voit mieux avec trois yeux. La force du dessin est de créer des choses impossibles. En bref, j’essaie de ne pas être narratif dans mes productions et d’explorer des compositions imaginaires faisant écho à des conceptions enfantines de la vie.
Humungus... Ou le fils caché de Wolverine et d’une Tortue Ninja ! Si j’étais un personnage de dessinateur, je choisirais une créature de Jim Phillips en train de rider ! Tu utilises divers supports, techniques et médiums pour créer. Lesquels et pourquoi ? J’aime changer de rythme lorsque je crée. Par exemple, le fait de peindre en grand sur des murs me permet de bourriner et de bien me lâcher. A contrario, quand je travaille un bois gravé, un modelage ou un dessin à la plume pendant une semaine, le temps permet de composer différemment, il y a une dimension évolutive mais tout autant enivrante.
Tu es un artiste urbain qui expose actuellement en galerie. Que réponds-tu à ceux qui pensent Détourner la peur par un regard qu’exposer en galerie dénature l’art enfantin, c’est une façon d’affronter et corrompt l’artiste ? tes craintes d’adulte ? J’ai du mal à me catégoriser. Ce à quoi Peut-être parfois, mais le fait de défier je tiens, c’est ma liberté. Corrompu ? ses peurs, la vie, la mort ne se fait Les gens ont tendance à penser que pas en dessinant. Pour ça, il y a les le fait de peindre dans la rue doit épiceries de nuit et les débats jusqu’au forcément aller avec le fait que c’est petit matin ! (rires) underground et gratuit. Même si c’était le cas, qu’est-ce qui dénature Si tu étais un de tes personnages, un travail tant qu’il est fait in situ et comment serais-tu ? sans contrainte ? Pour ma part, je pense que mon travail d’atelier est Alors... peut-être le fumeur de trains en lien étroit avec mes murs, ils sont mais avec la dégaine du Seigneur complémentaires et reflètent mon 14 l Busk Magazine
interview
univers. Le premier me permet de creuser un peu plus alors que les grosses peintures me permettent de me défouler. Tu fais des connexions dans ta peinture à ciel ouvert et dernièrement avec Wizard dans ta dernière expo. Qu’est-ce que tu aimes dans ces collaborations ? Je pense qu’il faut jouer avec les contradictions. Le graffiti vient d’une pensée individualiste via un délire d’égotrip. Paradoxalement, les collaborations créent des univers et multiplient la créativité. Deux univers en créent un troisième. Le fait d’avoir travaillé avec Kloze, Nils Bertho et Wizard m’a aussi permis de sortir des collabs habituelles avec des graffeurs. Même si la démarche est similaire (trouver une bonne idée, un code couleur, s’adapter, équilibrer...), ces collabs m’ont permis de faire avancer mon travail. Quels sont tes futurs projets ? Quel projet aimerais-tu que l’on te propose ? Ou quel est le truc le plus fou que tu aimerais réaliser ? Quelques plans d’expo (le projet HOME, avec mon collectif le Moulin Crew, à Toul en Lorraine, du 26 avril au 25 mai, la Maison pour tous Paul-Emile Victor à Montpellier, du 5 au 17 mai), des peintures de bord de route et voie ferrée à aller cartonner. Un projet que j’aimerais faire ? Plein, tant qu’il y a de la peinture et des copains ! Un truc fou ? Peindre sur les nuages ! Photos : ©Hazo // Propos recueillis : A.Sales Busk Magazine l 15
agenda expos
tasty sound le 31 mai // montpellier
société de consummation
FUCK THE BUFF // PYRATE
du 3 mai au 8 juin // aniane
du 10 MAI au 12 JUIN // mTP
Au sein de l’exposition street-art Ici et Maintenant, l’association L’Etabli présente : ‘‘Société de Consummation’’. Entre peintures, grafitis et sculptures, cette exposition d’arts urbains rassemble les oeuvres des deux artistes montpelliérains Jeaze et Psico. Elle se déroulera au sein de la belle chapelle des Pénitents Saint-Esprit d’Aniane, datant du 16ème siècle. Le vernissage de l’exposition aura lieu le 3 mai en présence des artistes ! Chapelle des Pénitents Saint-Esprit : 6 Rue des Arnauds
Passionné d’art pictural, Pyrate a acquis depuis 14 ans ses lettres de noblesse au contact de graffeurs de plusieurs pays (France, États-Unis, Brésil, Belgique, Angleterre, Italie…) L’art du graffiti est pour lui non seulement un fabuleux moyen d’expression, mais également un mode de communication et d’intégration qui lui a permis, par exemple, d’être accepté dans les favelas de Récife, au cours de l’un de ses voyages. Il a développé des techniques particulières, lui permettant de renforcer les possibilités d’expression artistique, faisant du portrait, sa spécialité. Runthings Shop & Gallery : 35 Rue du Faubourg du Courreau
L’agenda des expos sur Busk-magazine.com Agenda-expos
Tasty Sound propose un mariage inédit entre arts graphiques, musiques électroniques et produits du cru. Fruit de l’envie d’un groupe d’amis, tous passionnés, artistes ou entrepreneurs, de partager leur travail avec le public, Tasty Sound propose une exploration sonore des terroirs languedociens. Pour sa cinquième édition, Tasty Sound confie sa sélection graphique à une street-artist de renom, et fait la part belle à deux Dj’s montants, issus de la scène parisienne et résidents du célèbre Batofar. Un rendez-vous qui débutera au moment du déjeuner (à 11h) pour se terminer en début de soirée. La suite, plus intimiste, aura lieu au Zoo Bar (place Laissac) dès 22h. Au sein du Salon du Belvédère, retrouvez les expositions des street artists Zoulette, Sunny Jim, Miss Tiki, PSKTEAR, Asto et les clichés urbains d’Amélie Sales (éditrice de Busk Magazine). Salon du Belvédère (accès par le toit du Corum) : Esplanade C. De Gaulle
sketch or die // mist du 15 mai au 2 juillet // montpellier C’est à la fin des années 80 que Mist découvre le graffiti le long des chemins de fer du RER à Paris avant de réaliser son premier graff en 1988. Ses peintures aux couleurs acidulées et Wildstyle ne laissent personne indifférent. Très vite il est reconnu comme un des plus talentueux graffeurs de la capitale. Aujourd’hui, les spécialistes le placent dans le top cinq mondial. Après avoir récemment ravalé la façade de 200m² sur la place Rondelet à Montpellier, il revient à la galerie At Down pour la seconde fois. S’il avait déjà posé auprès de Tilt et Alëxone, cette fois-ci, c’est en solo que le graffeur viendra poser ses toiles et autres art toys. Galerie At Down : 20 Rue du Plan de l’Olivier 16 l Busk Magazine
musique
Mer2Crew
« on s’éloigne des codes du rap ! » Texte : A.Sales // Photos : MER2CREW
L deux rappeurs, deux djs, le mer2crew prend ses racines de marseille à montpellier en passant par arles. une équipe ambitieuse qui ne manque pas de punch à son parcours artistique !
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e Mer2Crew, ce n’est pas un crew de m**** mais plutôt celui d’une équipe de « merdeux » qui se sont rencontrés sur les bancs du lycée il y a 10 ans. Bien sûr, tout cela est à considérer à des degrés supérieurs mais voilà une façon bien directe toutefois de s’autoproclamer comme une bande de potes qui n’a que faire des conventions. Après avoir chauffé les bars de Montpellier à la région marseillaise, bondé leurs tiroirs de plus de 400 titres après 5 ans de professionnalisation, la fine équipe a travaillé d’arrache-pied pour la sortie imminente de leur prochain EP.
musique
Tributaires d’un rap festif, fervents défenseurs de l’autodérision, engagés dans leurs textes, Tekilla, Lost, Salas et Ketshow se penchent sur des thèmes universels tels que la guerre, la paix, l’introspection ou encore la politique. Toujours avec humour et optimisme, jamais partisans d’une quelconque morale, les quatre comparses qui composent le Mer2Crew s’affranchissent de toute catégorie : « on fait du rap sans étiquette ! ». Un rap qui s’éloigne des protocoles traditionnels et qui dans ses beats n’hésite pas à faire fusionner des sons parfois plus jazzy, s’offrant même quelques incartades vers le reggae. Une arme bien aiguisée pour varier les plaisirs et ouvrir sans conteste la musique Hip-Hop à un plus large public. « A la sortie des concerts, il y a des enfants comme des mamies qui viennent nous rencontrer. Ca fait toujours plaisir ! ». Des sons fédérateurs et multi-générationnels donc qui laissent une plus grande marge de manœuvre pour intégrer le
public dans l’univers du Mer2Crew. « On ne cherche pas à satisfaire les gens mais à les faire rentrer dans notre délire avant tout ! »
« on fonde nos espoirs sur le prochain projet ! »
fait donc appel à Demi Portion, Vice V3rs4 ou encore La Méthode pour agrémenter les futurs tracks. Préférant les « featurings aux clashs », le quatuor poursuit son enrichissement en faisant également participer Denise King dans la compilation à venir. Une des plus belle voix gospel au répertoire jazz et soul venue tout droit de Philadelphie a su séduire les quatre acolytes au cours d’une émission radio à Paris. « On s’est retrouvés à la radio avec elle, on a freestylé ensemble sur des instrus rap/ragga, elle a tout déchiré ! Et elle a de suite accepté de poser sa voix sur notre prochain EP ! » Un Ep qui laisse entrevoir un futur album ? L’avenir nous le dira !
Si les deux MCs Tekilla et Lost se sont déjà aventurés dans des mixtapes solo, le crew qui se réunit sur scène pour mouiller le maillot à chacun de leur concert prêche aussi pour le même projet : la sortie d’un EP. D’ici la rentrée prochaine, un nouvel EP verra le jour en CD et sur la Toile, téléchargeable en quelques clics. A l’intérieur de ce mini album : la promesse d’une dizaine de compositions originales qui graveront un peu plus le talent et le savoir-faire Pour l’heure, le crew continue son des quatre compères. ascension cet été du côté des festivals, En proie à progresser, s’inspirant glanant un maximum de scènes pour du parcours et de l’expérience « représenter au mieux le sud ! ». Et nous d’autres artistes, le crew ne boude invite à liker sa page Facebook.com/ pas son plaisir face à de nombreuses Mer2Crew afin de ne rien manquer de collaborations. Dans le projet qui son actu et de l’arrivée du bébé « qui viendra bientôt titiller nos oreilles, il glissera tout seul dans les iPod ! » Busk Magazine l 19
interview
Patrice
« ma religion c’est l’art ET chanter, c’est ma façon de prier ! » photos et propos recueillis : guillaume rizzo
À l’occasion de son concert au Zénith de Montpellier, le 10 avril dernier, Patrice, auteur-interprète aux multiples facettes, s’est confié à Busk. Le chanteur allemand de 35 ans, d’origine sierra-léonaise, livre une vision poétique de son univers musical, le métissage comme maître-mot. Pour commencer, explique-moi ce qu’est le « sweggae » ? Le sweggae, c’est mon style musical. C’est une fusion de tout ce que j’aime, un métissage de roots, de reggae, de dub, modernisés avec des éléments folk. J’essaie d’utiliser des sons modernes et intemporels. Aujourd’hui, c’est de plus en plus difficile de classer tel ou tel artiste dans une catégorie particulière... Il ne faut pas oublier que certains styles dits «purs», comme le blues, le jazz ou le rock, sont des métissages musicaux à la base. Chaque artiste s’adapte à son époque et essaie de faire grandir la musique. Le sweggae, c’est ma contribution à cette évolution. Je suis métis, j’ai grandi en Europe, j’ai des racines africaines, j’ai beaucoup voyagé, au final, je n’ai pas de frontières... Je choisis ma propre culture ! Ma religion c’est l’art et chanter, c’est ma façon de prier. 20 l Busk Magazine
Justement, qu’est-ce qui t’a inspiré pour ton dernier album The Rising Of The Son ? Beaucoup de choses. C’est d’abord un hymne à la renaissance et au fait que tout se transforme, tout le temps. À chaque album, je veux découvrir, faire quelque chose de frais. Je suis excité, je veux trouver quelque chose qui m’amuse, de nouvelles manières de faire de la musique. J’oublie l’ancien système, je casse la routine et je me mets dans des situations différentes, dans lesquelles je ne suis pas à l’aise. Je me lance des défis, j’essaye de nouvelles choses, il faut prendre des risques ! The Rising Of The Son, c’est une renaissance à ce niveau-là. C’est aussi un hommage à mon grand-père qui est mort le jour de ma naissance. Mon surnom, c’est Babatunde, ça veut dire « Le retour du vieux », comme un lien entre lui et moi, encore une histoire de renaissance. Et
puis, c’est une référence au soleil qui se lève chaque matin, un petit renouveau quotidien. Pour la promo de cet album, tu as fait les ‘‘Sunrise Sessions’’ : des concerts à l’aube. Comment t’est venue cette idée ? On fait toujours les concerts le soir, pourquoi jamais le matin ? J’ai proposé à mon équipe de faire des représentations au lever du soleil. On m’a dit : « ça ne va pas marcher ! », « c’est trop tôt ! », ou encore : « il n’y aura personne ! » On a essayé une première fois à Nantes et finalement, le public a répondu présent. Ça a été un succès ! Les gens sont venus avec leurs croissants et leur petit-déjeuner, on a vu le soleil se lever en musique, ensemble. C’était vraiment super, autant pour le public que pour moi. Et ça me fait d’autant plus plaisir que personne n’y croyait. Ça motive encore plus !
interview
Après six albums, c’est la première fois que tu fais des featurings, pourquoi avoir attendu si longtemps ? Je fais de la musique pour moi avant tout, sans penser à quelqu’un d’autre ou à une autre voix que la mienne. Mais j’ai essayé quelque chose de nouveau, j’ai cassé mes habitudes. Ça fait partie de mes nouveaux défis ! Et ça a été une très bonne expérience, notamment avec Selah Sue pour Faces. Elle a une vraie vibe, j’ai beaucoup appris avec elle ! Tu es un artiste accompli et aussi un producteur qui a du flair, notamment avec l’album de Selah Sue. Quelle est ta prochaine pépite ? En ce moment, je travaille avec Cody ChesnuTT. Son premier album, The Headphone Masterpiece est mon album préféré au monde ! Mais après avoir disparu pendant plus de 10 ans, je me demandais pourquoi il ne faisait
plus rien. Un jour, un ami m’annonce que Cody est en concert à Cologne, la ville où j’ai mon studio. Il avait besoin d’une pièce de batterie en dépannage pour son concert. Je lui ai apporté personnellement pour le rencontrer. La connexion s’est faite de suite. On a discuté et on a décidé de faire son nouvel album ensemble. On est parti à Memphis dans le studio d’Al Green. On a tout enregistré en analogique et ça a donné Landing On A Hundred. C’était vraiment énorme ! Une très belle rencontre. Y’a t’il des artistes français avec qui tu aimerais travailler ? J’ai déjà fait quelques titres avec le Saïan Supa Crew et avec Féfé. Après, il y a beaucoup de bons artistes en France, mais je ne sais pas si je veux spécialement travailler avec eux. Quand j’aime un son, c’est qu’il ne manque rien, il est déjà parfait. Même
si je suis fan de quelqu’un, je ne vais pas dire que je veux faire une chanson avec lui, parce que je ne vois pas ce que je pourrais lui apporter de plus. Il y quand même des groupes intéressants, comme Fauve par exemple. Dernière question : quels sont tes projets après cette tournée ? Je vais finir les albums que je suis entrain de produire. Celui de Noraa, qui fait mes premières parties pendant la tournée et aussi le nouvel opus de Rox qui est presque terminé. J’ai aussi tourné un court-métrage, The Rising Of The Son, qui est terminé mais pas encore sorti. On attend le bon moment. Et puis, j’aimerais écrire. J’en ai un peu marre des ordinateurs, des portables, d’Internet et tout ça. Je voudrais tout virer et repartir à la base : du papier, un stylo, du temps, du calme et écrire quelque chose qui me ressemble. Mais bon, ça reste un projet pour l’instant. Busk Magazine l 21
concerts
HIP-hop / reggae / dancehall 3 MAI & 7 JUIN // montpellier Dj Bastos et Mighty Sober sont toujours au contrôle des platines et ils ne sont pas près de lâcher l’affaire ! Les inséparables selekta Mighty Sober et deejay Bastos vont continuer de mouiller le maillot pour votre jouissance auditive tous les premiers samedis du mois ! Désormais, tous les premiers samedis du mois, ces soirées mélangent l’ambiance des sound system et la technicité du mix Hip-Hop, le tout agrémenté de scratch set et de live MC’s ! Entrée gratuite. Bar la Belle Epoque : 4 Bvd Louis Blanc
chinese man, deluxe et taiwan mc + guests 17 MAI // Montpellier Pour célébrer les 10 ans de Chinese Man Records et à l’occasion de la sortie en avril dernier des Groove Sessions Vol.3, tous les artistes du label préparent un retour fracassant pour le printemps 2014 ! Chinese Man, Deluxe et Taiwan Mc se retrouveront sur scène pendant un mois de tournée exceptionnelle qui les emmènera sur les routes de France, avec une escale à Montpellier ! Zénith Sud : Domaine de Grammont 22 l Busk Magazine
montpellier street live #2 9 MAI // Montpellier
montpeul’ zoo
1ère partie Rap Local (34) + Showcase MOKLESS Pour cette 2ème édition, l’association Longueur d’ondes accueille des groupes et des artistes tels que : Halio, Jenuis, Jawaad (Mete’Or Crew), Melis, Yomakasy, Il aka La.K (La Sentence) + Mokless de la Scerd Connexion. Aux Platines : Dj B-Dave & Dj Mad Habits. PAF : 7€ / Arrêt de tram : Garcia Lorca Jamaïca Pub : 129 Av. de Palavas
Cette soirée vous présentera la scène Hip-Hop Underground de Montpellier et alentours ! Au cours de la soirée, pas moins de 4 groupes fouleront la scène de l’Antirouille, et vous transporteront dans leurs univers distinctifs : 16 Milligrammes, Le Traitement, Vice V3rs4 et La Classic Records. Un open mic’ débutera et clôturera la soirée ! Paf : 5€ L’Antirouille : 12 Rue Anatole France
14 MAI // Montpellier
la rumeur + khalid 21 mai // montpellier Groupe militant, La Rumeur distille un rap urbain, sombre et engagé. Depuis ses débuts, ses textes bien affutés font mouche, mais La Rumeur ne plie jamais ! // Jeune rappeur montpelliérain de 25 ans, Khalid joue avec les mots, les phrases, les rimes, comme d’autres jouent au ballon. Il propose un rap conscient où il évoque la vie de quartier, ses injustices et ses inégalités, tout en posant un regard moderne et original. Rockstore : 20 Rue de Verdun
HIGH TONE / DOPe D.O.D LES 23 ET 24 MAi // Sète A l’occasion du festival K-Live à Sète, deux soirées sont programmées les 23 et 24 mai. Le premier concert sera tenu par High Tone + Panda Dub et Ondubground. La deuxième nuit musicale : DOPE D.O.D, THA TRICKAZ et Special Guests. Plus d’infos : K-live.fr Théâtre de la Mer : Promenade Maréchal Leclerc
concerts
ROHFF - PDRG Tour
run mtp
assassin
28 MAi // montpellier
30 MAI // montpellier
6 juin // montpellier
Après deux ans de silence depuis son dernier album La Cuenta, Housni Mkouboi aka Rohff est de retour en habit de lumière dans PDRG : Pouvoir, Danger, Respect et Game. L’étoile noire de la Foolek Empire s’apprête à inonder le Zénith de ses lyrics meurtriers et de ses beats assassins. Les amateurs de rap ne vont pas être déçus. PDRG va faire bouger les têtes comme un coq ! Pour ceux qui doutaient encore de la force de frappe du MC de Vitry-sur-Seine, les premières mesures du concert effaceront définitivement leur scepticisme et nettoieront le cérumen obstruant leurs oreilles. Zénith Sud : 2733 Av. Albert Einstein
Apparu dans les années 2000 à travers le mouvement Dirty South, la trap n’est plus seulement rattachée au Hip-Hop, elle est un phénomène électronique à part entière. Découvrez ou redécouvrez Ollie O’neil, jeune prodige de la trap made in UK, bien connu sous l’alias Hucci. Considéré actuellement comme l’artiste le plus influent et novateur en trap, HUCCI, du haut de ses 18 ans, a déjà obtenu le respect et le soutien de ses pairs. Après n’avoir joué qu’une seule fois en France à Paris, au Social Club en 2013, c’est à Montpellier qu’il nous fera l’honneur d’apparaitre sur scène le 30 mai prochain. Rockstore : 20 Rue de Verdun
Egal à lui-même, Assassin se montre encore comme l’un des groupes les plus politisés du rap français, s’attaquant au racisme, à l’exclusion, au sexisme, à l’endettement des pays du tiers-monde, à l’écologie comme à la lutte des classes. Bref, ils continuent à leur manière d’éveiller les consciences, multipliant leurs déplacements jusque dans les prisons ou leurs coups de main dans l’organisation de concerts de soutien pour des causes politiques. Avec Assassin, on ne fait donc pas que causer, on agit. Il suffit d’ailleurs de les voir sur scène pour ne pas avoir à en douter. Rockstore : 20 Rue de Verdun
rap my bitch up 28 JUIN // Nîmes L’association ALL RIGHT présente une soirée dont la modeste ambition est d’être la date Hip-Hop la plus dansante de l’année. PERFECT HAND CREW constitue le noyau d’une fine équipe montpelliéraine dont l’objectif est de réunir fans de Hip-Hop, grime, trap, garage, basseline et amoureux du dance floor. SHISH x SKONK est un duo Hip-Hop de contre-culture constitué des rappeurs parisiens RIMCASH alias SHISH et NAÏ alias SKONK. DJ BIONIK offre un mélange de Hip-Hop américain, scratch, beat juggling sous l’influence de musique électro et de danse “twerk”. DTWICE DE BEL’AIR collabore avec de nombreux artistes de la scène du rap français. Paloma : 250, chemin de l’aérodrome 24 l Busk Magazine
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culture
Christophe Aguirre Schwarz, dit ZEVS, est né en 1977. Son pseudonyme — prononcé Zeus — a été choisi en hommage au nom du RER A ZEUS, qui faillit l’écraser en 1992 alors qu’il réalisait un graffiti. Une interprétation complémentaire fait du pseudonyme un acronyme : « Zone d’Expérimentation Visuelle et Sonore ». À la fin des années 1990, Zevs forme avec Space Invader, un mini collectif, les @nonymous. Duo réalisant de petites vidéos, ils envahissent ensemble la ville de Montpellier en 1999. Depuis, les interventions de l’artiste sont multiples et en juillet 2009, il est incarcéré à Hong Kong pour avoir peint un liquidated logo Chanel sur une boutique Armani. Il est finalement condamné à deux semaines de prison avec sursis après avoir nettoyé le mur de la boutique... • zevs, l’éxecution d’une image • Auteur : Toke Lykkeberg • éditions alternatives
Première étude détaillée consacrée à l’histoire d’un art qui se crée dans la rue depuis plus de 40 ans et ne cesse de modifier notre expérience de la ville, Street art et graffiti dresse le portrait d’une pratique artistique qui ne ressemble à aucune autre. En effet, quel autre art joue avec la notion d’illégalité, dialogue avec l’environnement bâti et interroge à ce point le concept d’espace public ? Quel autre art est né aussi spontanément et produit des œuvres destinées à disparaître ? Voilà un phénomène sans précédent apparu hors des cadres traditionnels que sont la galerie, le musée ou l’école d’art. Banksy, Blek le Rat, Faile, Invader, Miss Van ou encore Os Gêmeos sont quelques-uns des street artists dont les créations sont analysées dans cet ouvrage • street art et graffiti • Auteur : Anna Waclawek • éditions thames & hudson
Né à Marseille, c’est dans une MJC toulonnaise que Deen gratte ses premières rimes sous le pseudonyme d’Ahmadeen. Parcours pour le moins classique, il forme les groupes La Relève puis Retorist avec lesquels il écume scènes, open mic et autres tremplins musicaux de la région. Prêt à conquérir la scène rap française, Deen s’expatrie en 2010 à Paris faisant la rencontre des membres de ce qui deviendra rapidement l’un des crews les plus prometteurs d’Ile de France : L’Entourage. Véritable vivier de talents, L’Entourage aura eu vite fait de devenir des incontournables de la scène rap hexagonale. Aujourd’hui valeur montante du rap français, Deen Burbigo récidive avec la sortie de son 2ème EP Fin d’après-minuit. Huit titres inédits dont des featurings avec Nemir, Effgee, Skreally Boy ou encore Infinit’. • ALBUM ‘‘fin d’après-minuit’’ • interprète : deen burbigo • éditeur : only pro 26 l Busk Magazine
Giant, de son vrai nom Michael LeSage, est un artiste multi-facettes basé à San Francisco. En plus d’être un writer accompli depuis de nombreuses années, il s’est imposé comme une référence dans le monde de l’illustration et du tatouage. Son art tire ses sources dans l’imagerie Cholo et les typographies line-art des gangs hispaniques de Californie. Il va ainsi mélanger iconographie religieuse, art urbain avec les classiques du tatouage pour obtenir un résultat qui lui est propre et l’appliquer sur ses trois supports de prédilection : la feuille, le mur et le corps humain. L’éditeur Gingko Press propose avec Eternal la monographie la plus complète de Giant à ce jour. • MIKE GIANT : eternal • dispo chez runthings shop, rue du courreau à Montpellier
Si ce touche-à-tout de génie est inclassable et percute aussi bien le coeur des mômes, les victimes de chagrins d’amour ou les fêtards, c’est qu’il ne se contente pas d’apporter sa rime : il la déclame. Du rap à l’électro, de la rumba à la salsa, il est l’incarnation même du groove. Stromaé fait sonner les mots comme personne. Il les façonne comme les flèches d’un sorcier primitif. A ces mots taillés sur mesure, dans un français classique que tout le monde comprend, Stromaé ajoute juste cette pointe de gouaille qui fleure bon la modernité. Ce livre vous propose de visiter son univers, ses origines, ses goûts, ses passions, tout ce qui a façonné cet ovni qui enchante et réconcilie toutes les générations. • stromae • auteur : claire lescure • éditions exclusif
Made in Montpellier
culture
Avec plus 750 illustrations, cet atlas nous aide à mieux comprendre les enjeux de cette forme d’art populaire, aux influences multiples : le spray can art, le pixãçao brésilien, le pop art et le land art américains, les pochoirs politiques argentins... et aux manifestations diverses : du graffiti traditionnel à l’intervention sculpturale, de l’affiche à la performance et de l’abstraction géométrique à la figuration photo réaliste. L’Atlas du street art et du graffiti constitue l’ouvrage le plus approfondi et le plus complet sur le sujet. Il présente 113 artistes majeurs, originaires de 25 pays, 16 portraits de villes rédigés par des spécialistes de ces régions, et 12 cartes spécialement créées pour le livre. • ATLAS DU STREET ART ET DU GRAFFITI • RAFAEL SCHACTER • éd. FLAMMARION
ASTROFATCAP est la communion de deux architectes du Deejaying et deux disciples du Emceeing. Dj Crabees, Mister Colfer, Dj Bastos et Groliver sont donc quatre passionnés qui tentent de faire revivre l’ambiance conviviale des soirées Hip-Hop d’antan, en apportant avec humour une critique de leur quotidien. Préparant tous ensemble un nouvel album (aboutissement d’une longue amitié et d’une passion commune) et afin de mettre l’eau un peu plus à bouche, la fine équipe divulgue tous les mois un son inédit sur le Net. Après le titre Graffiti, avec une introduction samplée de la voix de Smole, ils ont balancé en avril le track La Dent Dure. Pour découvrir les deux prochains morceaux qui verront le jour aux mois de mai et juin, il ne vous reste plus qu’à vous abonner à leur page Facebook.com/astrofatcap34, si ce n’est pas déjà fait ! Busk Magazine l 27
lexique
Glossaire
LE DICO DE LA CULTURE HIP-hop même Si la culture urbaine se démocratise, son jargon n’est pas toujours compris de tous ! voici donc le « lexique du Hip-Hop pour les Nuls ». Liste non-exhaustive... Battle : littéralement « bataille ». Confrontation verbale entre deux rappeurs ou compétition entre breakeurs. Bboy : servait de terme générique dans les années 70 pour représenter tout breakeur. Aujourd’hui, désigne un membre actif du mouvement Hip-Hop. Beat : mot anglais signifiant battement. En musique c’est le temps de la mesure, le rythme. Beatboxing : discipline où le corps, notamment la bouche, sert d’instrument. Le terme human beatbox signifie littéralement « boîte à rythmes humaine ». Bishop : style vestimentaire consistant à porter son pantalon bas. Blaze : pseudonyme dont se servent les tagueurs ou les graffeurs pour signer. Breakdance / BBOYING : danse enchaînant des figures acrobatiques et des pas de danses. BUSK : du verbe anglais ‘’to busk’’ : jouer, chanter dans la rue dans le but de gagner de l’argent. cap : le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes et régule le débit de peinture. Chrome : lettrage réalisé à la bombe aérosol, en noir et chrome. Crew : littéralement « équipe ». Groupe réunissant rappeurs, graffeurs, DJs, danseurs... Cut : « coupure ». Technique de DJ qui consiste à couper et rétablir très rapidement le volume, par à-coups, pour obtenir une rupture franche dans la musique. Ego trip : style de morceau de rap dans lequel le rappeur se met en valeur et cherche à se distinguer des autres MCs. Flow : terme servant à définir la façon dont un MC pose les syllabes par rapport au rythme, la qualité d’élocution et le groove. Freestyle : à l’origine un texte de rap, dans lequel l’artiste n’a aucun thème précis à respecter. Sert aujourd’hui couramment à désigner une improvisation d’un MC, d’un danseur, d’un artiste. Hip-Hop : regroupement de manifestations artistiques 28 l Busk Magazine
très liées entre elles autant sur le plan musical (rap), chorégraphique (breakdance) ou graphique (tags, fresques,…) et formant un mode de vie à part entière. Locking : danse debout Hip-Hop, très expressive, faisant partie du «funk style», inventée par le danseur américain Don Campbell, dans les années 70. Lyrics : paroles. Mainstream : adjectif désignant le rap populaire et commercial, vendant beaucoup d’albums. MC : abréviation de Master of Ceremony. Rappeur. Mixtape : compilation regroupant plusieurs chansons provenant de plusieurs artistes ou d’un seul artiste. Cette compilation est mixée par un ou plusieurs DJs et généralement distribuée dans un but promotionnel. New School : deuxième génération d’artistes de la culture Hip-Hop. Old School : artistes de la vieille ou ancienne école dans le milieu Hip-Hop. Rap : texte scandé, improvisé ou non, souvent rythmé par les platines du DJ. Sample : échantillon sonore emprunté à un disque ou tout autre bande sonore pour être incorporé à une nouvelle composition. Le procédé est le sampling et la machine est le sampler. Scratch : bruitage effectué par le DJ, grâce à la manipulation en avant et en arrière du disque vinyle. Tag : signature simple du graffeur. Throw-up : tag auquel on donne du volume en traçant un contour direct. Aussi appelé « flop » en terme courant. TURNTABLISM* : l’art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. Underground : « souterrain » en anglais. Adjectif désignant les hip-hopeurs travaillant hors des circuits commerciaux. Désigne aussi plus généralement un style moins accessible, par opposition au ‘‘mainstream’’. Whole car : graffiti réalisé sur toute la surface d’un wagon, métro, train.
©Amélie Sales
-turntablism-
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