Busk magazine n°1 décembre janvier 2014

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DécEMBRE // janv. 2014 Montpellier #1 GRATUIT


© Samuel GUIGUES

handicap-international.fr

Ne l’abandonnez pas tout nu dans la rue

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Sommaire

Edito

danse

Busk troque sa toile contre la rue !

M.H.B.C Le collectif qui fédère les danseurs Hip-Hop → page 4 l’Agenda de la Danse → page 9

street art SALAMECH & mr garcin Les supers héros s’aventurent à Montpellier → page 11 INTERVIEW Al Sticking : de la rue à l’institution → page 14 Actu STREET-ART → page 17

A

près presque deux ans sur le Net, le « Hérault » de notre culture urbaine prend enfin ses quartiers libres dans les rues de la ville !

Dans ce premier numéro de Busk, je vous invite à partir à la rencontre d’artistes locaux, d’acteurs inconditionnels et incontournables de la culture urbaine, du mouvement Hip-Hop, qui voit ces derniers temps un essor considérable et la reconnaissance qu’il mérite ! Parfois méprisée, souvent marginalisée, cette culture se démocratise heureusement de plus belle, touchant un plus large public. C’est pourquoi Busk Magazine a vu le jour en février 2012 et se bât aujourd’hui pour gagner sa place au sein de la presse papier locale. Terreau de nombreux talents émergents et confirmés, Montpellier est loin d’être une ville laissée pour compte dans la street culture et c’est ce que nous essaierons de démontrer par A + Busk ! Bonne découverte à tous... et un profond remerciement aux artistes, aux annonceurs et à tous ceux qui soutiennent et contribuent à cette aventure !

musique Mighty sober & dj bastos Le reggae/Hip-Hop à portée de doigt → page 18

Joyeuses fêtes de fin d’année ! Amélie SALES

Actu Musique → page 21

et aussi... Une double-page culture → page 24 Une page shopping → page 27 Un glossaire → page 29 Le zoom sur OckeFilms → page 30

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Busk Magazine est un bimestriel gratuit. Ne le jetez pas sur la voie publique ! Faites-le plutôt tourner ! Directrice de Publication : Amélie Sales Adresse : 49 Rue de Messine, Montpellier E-mail : contact@busk-magazine.com Tirage : 5000 exemplaires Diffusion : Montpellier et son agglomération Imprimerie Tomoe : 169 rue Georges Auric, Montpellier Illustration : Grégoire le Graffeur ©Sophie Fourcadier Couverture : Mighty Sober & Dj Bastos ©Benjamin Fourcade - Détail affiche Just Heroes - Bboy Law ©A.Sales

Toute reproduction même partielle des articles, photos, visuels ou dessins parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable de la direction. Les articles insérés n’ engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La direction décline toutes responsabilités pour les publicités insérées qui n’engagent que les annonceurs. ©2012-2013 Busk Magazine

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danse

M.H.B.C.

le collectif qui fédère les danseurs hip-hop Texte & photos : A.Sales

H pionnier de la danse hip-hop à montpellier, la quarantaine pétante, trente ans de BREAK et presque autant d’années d’activisme... il n’en fallait pas moins à lahouari maachou pour imaginer le m.H.B.C. : montpellier hérault breaking club

uitième ville de France, Montpellier accueille une population aussi jeune que dynamique avec un engouement prononcé pour la culture Hip-Hop. Des milliers de jeunes âgés de 12 à 25 ans en moyenne se sentent concernés et/ou pratiquent cette danse urbaine offrant alors à la ville un grand nombre de danseurs, de compagnies ou encore d’enseignants issus de la discipline. Pourtant, la ville manque cruellement de moyens et souffre d’une carence en identité autour de cette danse. C’est en partant de ce constat que Lahouari Maachou alias Bboy Law, militant de la première heure (tout comme le chorégraphe Kader Amzret qui le seconde), voudrait remédier aux difficultés que rencontrent les acteurs locaux de cette culture artististique et sportive.

Busk Magazine l 5


Il a pensé le collectif Montpellier Hérault Breaking Club, mais comme son terme l’indique, c’est « tous ensemble qu’il se fait ! Le but justement, c’est de ne plus être seul dans mon militantisme et de porter les actions de façon collective plutôt qu’individuellement ! ». Homme de terrain, accro à la danse Hip-Hop et plus particulièrement au breakdance, si Bboy Law a déjà tenté un sevrage à un moment donné de sa vie (femme et 6 l Busk Magazine

enfants obligent ?), la danse le rattrape aussitôt ! En réalité, elle ne l’a jamais quitté. Seulement, avec plus de 20 ans de militantisme dans les pattes, après avoir tenu sa propre compagnie (Darklight) pendant dix ans, parcouru les compétitions de break, acquis la reconnaissance de ses pairs et sillonné le milieu Hip-Hop en long, en large et en travers, Lahouari pose le constat : « le mouvement est en perte de vitesse

depuis quelques années ! ». Et le Bboy de craindre que Montpellier ne devienne une cité dortoir lors des grandes manifestations de danse qui s’y déroulent. Allié à ce manque de visibilité s’ajoute de faibles moyens techniques et financiers pour que les danseurs puissent évoluer. C’est donc pour répondre à ces problématiques, comme à d’autres, que le MHBC s’est créé il y a tout juste un an !


danse Où sont les danseurs Hip-Hop à Montpellier ? Les Montpelliérains, pas ceux que l’on voit sur la place de la Comédie venant principalement de Paris. Qui peut dire combien il y a de compagnies, de danseurs au total ? Selon le recensement du MHBC, ils seraient entre 100 et 150 danseurs confirmés à Montpellier « sans compter le reste de la région ! » Seulement, il est parfois difficile de les identifier. « Certaines compagnies de danse cherchent des danseurs mais ne savent pas où les trouver ! » explique Bboy Law qui, au-delà de porter la casquette de breakeur, porte également celle de directeur de la Maison pour tous George Sand (quartier des Aubes). Forcément, avec cette double étiquette, ce passionné est d’autant plus confronté aux difficultés qui font défaut à la grande famille de la danse Hip-Hop à Montpellier. Un manque de visibilité évident donc, une communication défaillante parfois, une déficience de structuration et une absence d’accompagnement des compagnies... bref, c’est un peu le capharnaüm et chaque danseur, chaque crew, chaque compagnie tentent de se démener seuls dans leur évolution respective. Or, dans cette configuration, on est loin d’une des valeurs de la culture Hip-Hop qui est : l’unité. C’est donc pour retrouver cette unité que le MHBC s’empare du problème à bras le corps. Et tâche de re-booster l’essor de la danse à Montpellier. « Montpellier a le potentiel pour aller plus loin ! Si l’association Attitude a tiré la ville vers le haut avec le Battle of The Year (organisé pendant 10 ans dans la ville), c’est aussi à nous de maintenir cette dynamique ! »

UN LIEU Dédié aux danseurs Hip-Hop

‘‘la danse hip-hop, c’est pas seulement le fait d’aimer danser. C’est aussi rechercher la reconnaissance. C’est toutE l’histoire du hip-hop ! C’est mon histoire.’’

Donner des cours de danse, former les danseurs, créer des événements tout au long de l’année autour de la discipline, accompagner les équipes et les associations dans leurs démarches administratives ou encore médiatiser les actions de chacun font partie des projets du collectif en plus de son rôle fédérateur. Mais le MHBC ne peut répondre à toutes les attentes de ses adhérents sans le soutien des élus locaux. « En 2013, on voit encore des danseurs s’entraîner le soir dans la galerie du Triangle ! Officieusement, je leur prête la salle de danse de la Maison pour tous dès qu’elle est dispo ! Officialiser tout ça via le collectif MHBC, c’est aussi pour redonner une cohérence dans cette organisation aléatoire et demander à long terme un lieu dédié à la danse Hip-Hop, une Maison ouverte et vouée aux danseurs ! ». Une Maison donc, qui centraliserait la communauté des artistes et offrirait une réelle visibilité au mouvement. Voilà que l’appel est lancé ! Avec toutes ces missions que le collectif accomplit au fil des mois dans le but de valoriser la street dance locale, la consécration serait aussi un festival à Montpellier « pour mettre en lumière tout le travail effectué dans l’année ! » Une vitrine idéale dont a bien besoin la danse urbaine montpelliéraine ! Busk Magazine l 7



actu danse

BREAKIN’WORLD SERIES 7 DéCEMBRE // montpellier Les amateurs de Hip-Hop ont rendez-vous le samedi 7 décembre pour la 1ère édition du Breakin’World Series. Un nouveau concept de rencontre internationale de danse Hip-Hop où la vidéo fait partie intégrante de l’événement ! 8 équipes de 8 Bboys/Bgirls venues du monde entier, accompagnées d’un caméraman-monteur et d’un beatmaker disposent d’une semaine à Montpellier pour réaliser une vidéo de leur performance. Les vidéos, diffusées en public le 7 décembre au Zénith Sud, seront jugées par des pro de la vidéo et du bboying et détermineront l’ordre de passage des traditionnels battles. Ce nouveau format de battle innovant et moderne, appelé Breakin’Video Series est initié par l’association Attitude, organisatrice du BOTY France depuis 13 ans et du BOTY International depuis 3 ans. L’objectif de ce nouvel événement est de positionner à court terme le Breakin’World Series au même niveau que les plus grandes manifestations mondiales du circuit Hip-Hop. Zénith Sud : 2733 Av. Albert Einstein // Breakinworldseries.com

tout l’agenda Danse : busk-magazine.com/ agenda-danse

BATTLE OF THE YEAR, le film

SHOWCASE AU COCONUTS

rdk 5th anniversary / battle

sorti le 13 novembre au cinéma

6 décembre // montpellier

12 janvier // montpellier

Synopsis : Le Battle Of the Year, tenu chaque année à Montpellier, est certainement la plus grande compétition mondiale de Breakdance, seulement aucune équipe américaine n’a gagné depuis 15 ans. Dante, un des meilleurs danseurs de Californie, compte bien faire remonter le pays initiateur du Hip-Hop sur la première marche du podium. Acteurs : Chris Brown, Josh Holloway, Laz Alonso

Showcase exceptionnel et inédit avec EMANA (Zouk / 974) et NETNA (Dancehall / Hip-Hop) suivi d’une démonstration de deux danseuses Dancehall Queen : DHQ PRECIOUS PINKY et LESTYI DANCER. Une tombola sera organisée avec tirage au sort et de nombreux cadeaux à gagner ! Entrée 12 € + Conso // Gratuit pour les filles avant 00h30 Coconuts : Espace Latipolia, Lattes

L’association HAVING FUN a l’honneur d’organiser les 5 ans du groupe montpelliérain ROCKERZ DELIGHT. Une édition spéciale pleine de surprises ! Au programme : Cypher (les sélections se feront dans les cercles par 4 jurys) et All Battle All (4 teams de 15 Bboys). Entrée : 5€ - Tarif famille : 10€ (+ de 2 personnes) A partir de 14h - Maison de Quartier Jean-Pierre Caillens : 1 Place de Tibériade (ZI Tournezy) Busk Magazine l 9



expo

Salamech & Mr Garcin Les supers héros s’aventurent à montpellier Texte : A.sales // Photos : AL, salamech & Mr garcin

Q Les artistes Salamech et Mr Garcin s’envolent poings droit devant en direction de la galerie Saint-Ravy à Montpellier. Retrouvez leur expo « just heroes » du 20 décembre au 12 janvier prochain

ui n’a jamais rêvé de conduire la Batmobile, de grimper comme Spider-Man ou n’a jamais sauté d’un muret les bras levés pour imiter Superman ? Les supers héros font un retour en force depuis quelques années, sur nos petits comme grands écrans, sur les sacs à dos des bambins et autres costumes de carnaval. Ces justiciers bien bâtis qui laissent présager sans complexe leur soif de combattre le crime dans une paire de collants chamarrés ont su braver le succès des mangas et traverser les époques depuis 1932 : date de la création de Superman. A travers leur exposition commune, Salamech et Mr Garcin nous invitent à découvrir ces héros masqués mais aussi d’autres aspects de ces mythiques personnages de fiction qui, au-delà d’être dotés de pouvoirs (innés ou de technologie de pointe), sont aussi des citoyens à la vie banale, qui bossent, payent probablement leurs impôts (l’ISF pour Batman), ont des faiblesses... En somme, nous ressemblent. Bref, ce sont Just des Heroes. Busk Magazine l 11


Photos / Page 11 : extrait affiche « Just Heroes » Pages 12 et 13 : RER paint par Salamech ©Salamech (en haut). American Flag Rider de Mr Garcin (à gauche). Détail de mur exposition «Parcours» par Salamech ©Al Sticking (à droite) 12 l Busk Magazine


expo Du 20 décembre au 12 janvier prochain, la galerie Saint-Ravy accueillera de supers héros ! Ces Batman, Wonder Woman et autre Captain America qui ont dilaté nos pupilles et l’envie de posséder leurs dons improbables seront les vedettes privilégiées de Just Heroes : une exposition de Salamech et Mr Garcin. Deux artistes qui, a priori, ne sont pas du même monde... Salamech, issu du graffiti, a troqué l’univers du vandalisme contre celui des galeries. On le connaît notamment grâce à l’expo Parcours aux côtés de Smole et Al Sticking. Mr Garcin quant à lui, côtoie un domaine moins risqué, ciselant ses comics books pour en reconstituer des tableaux. Un travail minutieux qui n’a d’ailleurs pas échappé à Marvel ! C’est en reproduisant l’œil de Spider-Man à partir d’illustrations finement incisées et assemblées que l’artiste s’est fait remarquer par la grande Maison d’édition américaine, faisant de cette reproduction la couverture des 50 ans de Spider-Man. Bref, si Salamech et Mr Garcin ne longent pas le même itinéraire, ils se retrouvent toutefois sur une même passion : les comics. Alors, quand Salamech s’est vu remettre les clés de la salle située place Saint-Ravy avec la ferme intention d’aborder le thème de ces bandes-dessinées US, il ne lui en fallait pas moins pour convier Mr Garcin à agrémenter les murs de la galerie municipale à ses côtés.

« graffiti et comics sont deux cultures graphiques et populaires ! » C’est parce que les personnages de comics ont servi de modèles de dessin à Salamech quand il était gamin avant de les réutiliser dans ses graff’ pour offrir un impact visuel plus fort. C’est également parce que les comics font partie des influences du graffiti que Salamech a voulu leur consacrer une exposition à part entière. Aussi, les lettrages des graffitis « rappellent ceux des onomatopées dans les comics ! » souligne Mr Garcin. Autre point commun : l’espace urbain dans lequel ces BD et le graffiti évoluent. Deux mondes qui se juxtaposent donc et que les deux exposants veulent réunir dans une même exhibition. Si pour nous, les héros, l’intrigue et la nature des supers pouvoirs ont une certaine importance, pour Salamech et Mr Garcin, c’est davantage l’histoire de ces redresseurs de torts ainsi que l’esthétisme qu’offrent les dessins de comics qui sucitent leur intérêt. Scindée en deux parties, l’exposition Just Heroes proposera alors une vision des personnages tels que nous les percevons dans leurs costumes de surhommes ainsi qu’une vision sociétale. « La première partie traitera l’univers du comics dans sa dimension sociale à travers les différents médias qui y sont représentés : télévision, journaux... » explique Salamech. Ainsi, entre collages, installations et graffitis, les justiciers camouflés seront démasqués par les deux artistes montpelliérains ! Ceux-là mêmes qui caressent le fol espoir de voir un jour les comics élevés au même rang que la mythologie antique : avec ses héros hérculiens, ses histoires et ses morales... En savoir plus : Salamechgraffiti.com // Mr.garcin.free.fr Busk Magazine l 13


interview

Al Sticking

de la rue à l’institution : le double-emploi est-il possible ? Photos & propos recueillis : A.Sales

Il a fait la une du TéléramA languedocroussillon EN OCTOBRE DERNIER. reconnu pour ses collages XXL que l’on a pu voir dernièrement à la ZAT des Beaux-Arts. C’est notamment son poste de commissaire de l’expo «3P2A» qui a propulsé sa notoriété.

Al Sticking, jeune street-artiste de 29 ans s’investit donc autant dans la rue qu’auprès des institutions. Seulement, à la sortie du vernissage de 3P2A (expo collective hébergée par le Conseil Général de l’Hérault à pierresvives), l’artiste dresse un collage surprenant situé place St-Roch. Un collage qui dénonce l’entrée des arts urbains en institution ? Al Sticking s’explique… différentes interviews auxquelles je réponds (et le collage « Scandale » à St Roch est probablement la meilleure réponse que je puisse y apporter), alors que le phénomène n’est pas nouveau, on a vu entrer le graffiti et d’autres arts urbains en galerie dès la fin des années 90. J’ai l’impression que les médias tournent en rond sur cette question, alors qu’ils devraient aujourd’hui admettre que ces arts ont désormais un public important, qu’ils soient amateurs et/ou collectionneurs, et qu’après une existence de plus de 40 ans, il était logique de les voir accéder à des lieux plus nobles, habituellement réservés aux arts plus « conservateurs ».

Comment te retrouves-tu artiste de favorablement afin de mettre en place rue à commissaire d’expo dans un un évènement qui soit à la hauteur de cadre institutionnel ? mes espérances en termes d’Art de Rue, tout en cherchant à toucher un En travaillant ! De petits collages public large, tant novice qu’aficionado. vandales à de plus importants dans des cadres évènementiels, j’ai pu Les institutions s’emparent du street apprendre différentes manières art : effet de mode, outil de commude mettre en place des projets nication ou réelle intégration de ce construits, et collaborer avec des mouvement dans les mœurs ? équipes compétentes. Après, je dois admettre que ce «poste» n’était pas Je pense que tu y réponds toi-même, de vraiment prévu au programme, c’est par ces 3 directions. Tout d’abord, tout une opportunité qui s’est présentée le monde en parle en ce moment, cette et à laquelle j’ai souhaité répondre question revient très souvent dans les 14 l Busk Magazine

Pour répondre plus précisément à ta question, et sur la place d’une expo d’arts urbains (3P2A) à pierresvives, qui est géré par le conseil général de l’Hérault, en effet ce qu’on appelle le « street art » a le vent en poupe en ce moment, les institutions en sont bien conscientes et cherchent probablement autant à redorer leur blason qu’à capter l’attention du plus grand nombre. Et c’est sur ce dernier point qu’il me semble important d’insister ! Si je travaille dans la rue, que je cherche à être vu du plus grand nombre, à avoir un public populaire car je crois éperdument que ce que


Exposition 3P2A : Cleps / Koralie / Smole

interview

j’ai, et nous, artistes de rues, ayons à apporter aux gens est bon pour eux, que ça les change du lot d’informations sans intérêt qui est proposé dans les différents médias (internet, télévision, radio, presse...). Alors, pouvoir gérer un événement aussi important que celui-ci ne sera que bénéfique, car il captera l’intérêt de nouvelles personnes. J’ai longuement réfléchi avant d’accepter ce poste, je me suis posé les mêmes questions que toi, et la réponse la plus honnête que j’aie pu trouver a été : si ce n’est pas moi qui m’en occupe, alors ça pourrait tomber sur une personne avec une multitude de diplômes, certainement très cultivée en histoire de l’art et en marketing, mais probablement sans réelle connaissance du terrain, la Rue. Alors j’y suis allé !

des arts urbains en institution. A qui ? Eh bien aux médias en particulier, le crieur représentant ici ces derniers. Je ne vais pas m’étendre, je n’ai pas trop l’habitude de mettre un cartel sous mes collages, et je me suis assez étendu sur le sujet précédemment. Ton point de vue sur l’entrée des arts urbains en institution ?

Et voilà qu’on y revient ! Ecoutes, c’est aux artistes de maitriser la situation, à ne pas se laisser entrainer dans un système qu’ils ne contrôleraient pas, à tenir les rênes des différents événements relatifs aux arts urbains, à ne pas être de simples « marionnettes ». Le défi est osé, je te l’accorde, mais c’est maintenant ou jamais si l’on veut rester crédibles aux yeux du grand public, nous devons garder une constance Concernant ton collage à st Roch : entre ce que nous proposons dans l’action n’était-elle pas un peu risquée ? la rue et l’accessibilité à des lieux Quel message as-tu voulu faire passer ? couverts prestigieux. Et à qui ? Enfin, porter la casquette de Non, je ne vois pas pourquoi elle aurait commissaire d’expo au sein d’une été risquée. Un peu d’auto-dérision institution et continuer l’art urbain n’a jamais fait de mal. Et comme je te est-il possible et sans conséquences ? l’ai dit plus haut, c’était en réponse à un ras-le-bol concernant la fausse Bien sûr ! Je ne veux pas créer de question qui persiste depuis une barrières à la création. Et je ne veux bonne quinzaine d’années sur l’entrée pas qu’on m’en impose non plus. Je

prends autant de plaisir à aller placer un perso en vandale une nuit à Berlin, qu’à gérer un projet institutionnel à Montpellier. Le but principal étant, je le répète, de toucher le peuple, et de lui apporter des alternatives de réflexions. Je ne vends pas mon âme au diable en collaborant avec une structure culturelle qui offre un accès gratuit à d’innombrables sources d’enrichissement personnel (allez faire un tour aux archives de pierresvives, ainsi qu’à sa médiathèque, quand vous vous rendrez à l’exposition 3P2A). J’estime être cohérent avec mon éthique de départ tout en abordant d’autres supports. Tu pourras me reposer la question si tu me vois un jour participer au salon du tuning ou en prêtant mon blase à une multinationale qui exploite les plus démunis. On est loin d’en être là, et il serait peut être temps de se poser les bonnes questions, plutôt que de tourner en rond avec des interrogations qui ne font pas avancer la problématique dans la bonne direction. Les Arts urbains sont présents en institutions depuis de nombreuses années, bien plus encore sur les murs du monde, et je leur souhaite une longue et heureuse vie. Que j’essaierai d’accompagner aussi longtemps que ma foi en l’humanité le permettra. Busk Magazine l 15


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actu street art

Serum jusqu’au 24 décembre // chez ouam Jeune artiste prometteur originaire de Montpellier, Serum démarre le dessin et le graffiti en 2008. Avec la pratique accumulée durant quelques années, il entame la réalisation de toiles et de murs mêlant graffiti, personnages et typographies. Chez Ouam : 5 Rue Alexandre Cabanel, Montpellier

just heroes du 20 déc. au 12 jan. // galerie st-ravy

EXPOSITION 3P2A Le CG34 propose à pierresvives une entrée des arts urbains. L’artiste montpelliérain Al a ainsi été invité à mettre en place une exposition inédite. Conçue en 2 parties, elle propose le travail de 14 artistes : Space Invader, Ernest Pignon Ernest, Nasty, Supakitch & Koralie, Vhils, Evol, Zest, Smole, Salamech, Ella & Pitr, FKDL, Chifumi, Cleps, Lagoutte. Pierrevives : 907 av. du Professeur Blayac, Montpellier

Les artistes Salamech et Mr Garcin se réunissent autour d’une exposition dédiée au thème des Comics. Entre collages, graffitis et installations, les deux artistes vous proposent de découvrir le monde des supers héros de ces bandes dessinées américaines autrement ! Vernissage le jeudi 19 décembre à 18h30 en présence des artistes. Galerie Saint-Ravy : Place Saint-Ravy, Montpellier.

home street home

THE WIZARD

JANVIER // MONTPELLIER

jusqu’au 27 décembre // KULTE Montpellier

Du 17 au 19 janvier 2014, l’association le Projet FMR organise un événement de Street art et une galerie éphémère sur Montpellier. La 1ère édition intitulée Home Street Home aura lieu à Montpellier au sein d’une maison atypique sur 2 étages, du 17 au 19/01 pour le vernissage et la vente des œuvres, puis jusqu’au 31/01. Une quinzaine de street-artists se sont lancés dans l’aventure, apportant chacun un univers différent. Pour en savoir plus et découvrir au fur et à mesure les performances et le nom des artistes invités, mais aussi le lieu tenu confidentiel pour l’instant : facebook.com/leprojetFMR

Artiste montpelliérain, THE WIZARD puise son inspiration dans les paysages urbains et s’y intègre en y collant ses affiches. Il poursuit son travail en atelier et réalise des tableaux mettant en scène personnages et objets familiers dans un quotidien décalé et poétique. Aux couleurs acidulées et aux rondeurs des formes s’oppose la cruauté de saynètes qui sont autant de petites fables sociales contemporaines. Kulte : 8 Rue de la Croix d’Or.

JUSQu’au 31 décembre // PIERREsVIVES

Busk Magazine l 17


musique

Mighty Sober & Bastos le reggae/hip-hop a portée de doigt Texte : A.Sales // Photos : b.fourcade

S ils seront présents le 6 décembre au bar la belle époque à Montpellier. ET Pour cette 5ème session reggae/Hip-Hop, les deux compères promettent du lourd derrière leurs platines ! Rencontre avec MighTy Sober et Dj Bastos

18 l Busk Magazine

i pour vous une soirée réussie est une soirée où l’on transpire, rit, danse, s’amuse, l’on se déleste du stress de la semaine ou encore se laisse envahir par la douce transe musicale du rap, reggae, ragga, Hip-Hop, du scratch et autres coquetteries à la sauce turntablism… Si pour vous une soirée réussie est une soirée où l’atmosphère est tout aussi hétéroclite que bon enfant et où la convivialité abreuve un public assoifé de bonne humeur. Alors c’est sûr, les sessions en compagnie de Dj Bastos et Mighty Sober auront pour vous la définition d’une soirée réussie ! Zoom sur le duo montant des nuits montpelliéraines qui, s’il n’a toujours pas trouvé son blaze, a certainement dégoté la clé du succès !


musique

Graffeurs, skateurs, débutant le deejaying à 17 ans, originaires de Paris tous les deux, accros au Hip-Hop comme au reggae, ils ont le même âge (32 ans) et même leurs prénoms riment ! A croire que Mighty Sober (Julien) et Dj Bastos (Bastien) étaient faits pour se rencontrer ! Forcément, avec de telles similitudes, les parallèles ont fini par se croiser au cours de la fête de la musique en 2010, alors qu’ils jouaient dans un même lieu. Les voilà depuis réunis pour le meilleur et pour le beat ! Ils vécurent heureux et… eurent beaucoup de projets ! C’est un beau roman, c’est une belle histoire de deux artistes qui jouent depuis quelques mois à la Belle Epoque (quartier Louis Blanc). Vinyles au bout des doigts, micro en main et un seul mot d’ordre : « Peace, love, unity & having fun ». Bref, la devise internationale du Hip-Hop !

avec Dj Crabees, Mister Colfer et Groliver, Mighty Sober quant à lui, se démarque par son style reggae, raggadancehall. Et parce que, comme le précise Bastos, « Sober aime autant le Hip-Hop que moi j’aime le reggae », l’alliance de ces deux cultures consolide la réussite de leurs soirées. Car la recette qui fait mouche, c’est justement cette fusion de styles musicaux aussi riches que variés et qui crée sans conteste l’alchimie du binôme.

ouvert aux MCs régulièrement présents dans leurs soirées. Toute la valeur ajoutée est là : faire participer le public comme apporter son petit plus à chaque session. « On essaie de faire graviter le mouvement en intégrant du graffiti, de la danse Hip-Hop, en faisant participer nos potes rappeurs ou chanteurs de reggae, en invitant des têtes d’affiche... Le tout pour divertir le public et lui envoyer de bonnes vibes ! » Pour l’heure, en attendant de s’expatrier

« Le public, c’est le reflet de à l’étranger comme dans d’autres villes toi-même. si t’as la patate, Il te de France, de se produire au Zoo Bar le 11 janvier prochain et en espérant le rend bien ! »

L’ambiance est donc au partage, à l’instar des sound systems reggae. Pas question pour Mighty Sober et Dj Bastos de piquer du nez devant leurs platines ! « On danse, on stimule le public, on prend le micro parfois pour faire monter la Si l’on connait davantage Bastos dans sauce ! » Et pour que la mayonnaise le milieu Hip-Hop pour son association prenne de plus belle, le micro reste

monter d’ici cet été un festival Reggae/ Hip-Hop à Montpellier, Mighty Sober et Dj Bastos vous donnent rendez-vous le 6 décembre à la Belle Epoque, avec de la bonne humeur en perspective ! Plus d’infos : djbastos.bandcamp.com Myspace /ifeelhighsoundsystem Photographe : esdiweb.fr Busk Magazine l 19


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actu musique

IAM

Appel à candidatures !

7 décembre // nîmes

disk’air compilation rap // languedoc-roussillon

Un quart de siècle au service du hip-hop, à empiler des sons, à construire des édifices rapologiques en groupe, en solo, pour d’autres artistes. Une carrière exemplaire qui n’est pourtant qu’une esquisse, car comme tous les grands artistes, IAM n’existe qu’en mouvement. Les fans attendaient depuis des mois un projet pharaonique. Avec ce nouvel album, IAM déploie fièrement le drapeau d’un rap adulte, intense, plus actuel que jamais. Paloma : 250, Chemin de l’aérodrome Mas des Noyers

Uni’Sons œuvre depuis 15 ans à l’émergence et à la professionnalisation des groupes de musiques rap en Languedoc-Roussillon. Dans ce but, l’AIR (Aide à l’Initiative Rap) lance ce 2ème appel à candidature afin de promouvoir les nouveaux talents. Les Lauréats bénéficient de la promotion de leurs œuvres, d’un prix, d’une série de concerts et d’un accompagnement artistique. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 21 décembre ! Voir conditions sur www.unisons.fr / diskair@unisons.fr

DJ BASTOS ET MIGHTY SOBER 6 Décembre // montpellier Dj Bastos et Mighty Sober sont toujours au contrôle des platines ! Et ils ne sont pas prêts de lâcher l’affaire ! En effet, vu le succès des dates antérieures, les désormais inséparables selekta et deejay vont encore mouiller le maillot pour votre jouissance auditive ! Au programme : deux Djs, quatre platines, du Hip-Hop, du reggae, ragga-dancehall et des Mcs. Pour cette 5ème session, rendez-vous toujours au même endroit, même heure ! De 20h à 1h du mat’ / Entrée gratuite Bar la Belle Epoque : 4 Boulevard Louis Blanc Busk Magazine l 21


actu musique

khalid

SCRED CONNEXION + REDK

KELLYLEE EVANS

13 décembre // montpellier

14 Déc. // Saint Jean-de-Védas

18 JANVIER // Béziers

Artiste Hip-Hop natif de Montpellier, Khalid grandit à la Paillade où il commence à écrire ses premiers textes dès l’âge de 8 ans. Il donne naissance à son premier projet solo à 18 ans : La Paix dans l’Ame, qui reflète son état d’esprit. Plus tard, il sort un 5 titres en téléchargement libre intitulé Ancienne Ecole. Finaliste du Buzz Booster 2011, ce résultat lui permet de se construire une notoriété auprès des professionnels de la région. Dans la même année, le jeune rappeur sort un projet Rap Full HD, téléchargeable sur toutes les plateformes légales. En 2013, il intègre le réseau Hip-Hop Languedoc-Roussillon et prépare son maxi à venir qu’il travaille sur Paris. Jamaïca Pub : 129 av. de Palavas

La Scred Connexion est un collectif de rap français, formé en 1998. Composé d’Ahmed Koma, Morad, Mokless et Haroun, il se distingue par la qualité de ses textes et des valeurs que prônent les 4 rappeurs. Le collectif a su créer sa propre identité portée par son célèbre slogan : « Jamais dans la tendance toujours dans la bonne direction ». Quant à REDK, il est un rappeur marseillais, issu du groupe Carpe Diem. Composé de 5 Mc’s complémentaires, aussi bien par leur flow que par leur grain de voix, le groupe a fait ses classes pendant plus de 10 ans au sein de l’underground marseillais. Concert organisé par Art2Vivre et Stand’art. Victoire 2 : Domaine du Mas de Grille, Route de Sète

La chanteuse de jazz Kellylee Evans, canadienne d’origine jamaïcaine, est considérée comme l’une des plus belles voix de sa génération. Après un album hommage à Nina Simone, encensé par la critique en 2010, elle nous présente I Remember when : son nouvel opus. Capable de reprendre des airs signés Eminem, John Legend ou Kanye West et de les amener dans son monde jazz, soul, hip-hop et même d’y ajouter quelques classiques d’hier (Gladys Knight) et d’adapter le décalé « And So We Dance » (« Alors on danse » dans la V.O. signée Stromae). 2013 sera-t-elle l’année de la révélation ? Théâtre Sortie Ouest : Route de Vendres, Domaine de Bayssan le Haut

naâman & le Deep Rockers Crew 21 décembre // montpellier Naâman continue son ascension fulgurante, que ce soit sur scène, sur le net, ou dans les bacs, la formule reggae/ Hip-Hop fonctionne à merveille ! Après un été à sillonner les routes en passant par le Garance Reggae Festival, le Reggae Sun Ska et le Rototom Sunsplash, le crew en remet une couche ! Fatbabs, beatmaker et compagnon de toujours du jeune chanteur sera désormais sur scène, aux platines et aux machines avec tous les musiciens pour faire partie intégrante du show ! Fatbabs apporte cette touche Hip-Hop qui caractérise tant le projet et l’esthétique de Naâman. L’Antirouille : 12 Rue Anatole France 22 l Busk Magazine



culture

Vous avez aimé Paris, De la rue à la galerie ? Voici enfin l’édition revue et augmentée de ce titre regroupant le travail de 35 artistes français incontournables, dont 7 nouveaux artistes. Paris, De la rue à la galerie présente les œuvres de ceux qui ont fait leurs armes sur les murs parisiens. Graffs, fresques, affiches, pochoirs, leurs créations sont multiples. Le point commun de tous ces artistes est leur investissement dans les rues de Paris durant les années 2000, mais aussi leur évolution en galerie en France et à l’étranger. Différences de supports, de contextes, de publics et d’enjeux : l’ouvrage met en avant les rapports complexes entretenus par ces artistes avec le marché de l’art. • paris, de la rue à la galerie • Auteurs : nicolas chenus & samantha longhi • Editions : pyramyd

Pendant les 20 dernières années du siècle dernier et les dix premières de celui-ci, rock et rap ont façonné la culture mondiale sur tous les plans, exprimant, entre colère des ghettos et mal de vivre bourgeois, des modes de vie standard aux tréfonds de l’underground, toutes les colères, tous les désirs. Simon Reynolds poursuit son travail de réflexion sur l’histoire monumentale du rock et du rap, les évolutions et les croisements de genres, et raconte, d’interviews en concerts, l’Histoire et les histoires des groupes et des mouvements émergents. On y croise les Smiths, Public Enemy, PJ Harvey, Radiohead, Nirvana, The Clash, Kanye West ou les Beastie Boys, mais aussi des styles comme la jungle et la drum’n’bass. • Bring the noise • Auteur : S. Reynolds • Ed. Au diable Vauvert

Vingt ans de carrière, plus de 2 millions d’albums vendus, deux rappeurs charismatiques, des chansons mythiques comme « Laisse pas traîner ton fils », des concerts à guichets fermés mémorables... : NTM a marqué à jamais la scène du rap français des années 90. Véritables bêtes de scène, Kool Shen et JoeyStarr ont laissé à leurs fans des souvenirs mémorables lors de leur dernier concert, il y a trois ans déjà. Avec les photographies de Nathanaël Mergui, NTM Live offre aux fans des rappeurs du 93 une plongée dans l’ambiance survoltée de leurs concerts, de l’Olympia au Parc des Princes. Proche des chanteurs, le photographe nous montre aussi l’envers du décor : les backstages, les balances, les moments partagés par les chanteurs et leur staff en coulisse. Un livre incontournable pour tous les fans de NTM ! • NTM LIVE • Auteur : Nathanaël Mergui • Editions gründ 24 l Busk Magazine


Pour la 1ère fois, les stars internationales du graphisme et du graffiti 123KLAN nous offrent une vision complète de leurs productions dans un artbook « de luxe ». 20 ans de graffitis, de créations vectorielles, de designs de streetwear et de designer toys sont condensés dans les 320 pages de ce livre ! 123KLAN, composé de Scien et Klor, est un duo français de graffeurs qui vient de fêter ses 20 ans d’existence. Ils ont commencé le graffiti au début des 90’s en France. L’utilisation de l’ordinateur leur a permis de créer leur propre univers graphique composé de certains codes graffiti. Des marques comme Nike, Adidas ou encore MTV ont ouvert leurs portes au style 123KLAN. • 123 KLAN, Respect & Love by the worst mother fuckers • Collection : Label 619

Dénoncé comme acte de vandalisme ou reconnu comme art, le graffiti ne laisse personne indifférent ! L’auteur de ce manuel pédagogique relève le défi d’en présenter un enseignement raisonné et complet. Quiconque souhaite s’adonner au graffiti y trouvera des notions théoriques indispensables sur le contexte historique de la discipline, des conseils pratiques et techniques. Comment réaliser un tag ? Quels sont les effets qu’un graffeur peut apporter à un lettrage ?.. Autant de questions auxquelles Graffiti School apporte des réponses claires et étayées d’exemples. Complété par des exercices et un chapitre destiné aux enseignants qui souhaitent intégrer le graffiti à leur pratique éducative. • graffiti school • auteur : c.Ganter • éditions pyramyd

Made in Montpellier

culture

On l’attendait avec impatience depuis plus d’un an, ils ont fini par le sortir après plusieurs années d’acharnement et grâce au coup de pouce du Conseil Général de l’Hérault ! Le premier EP Première Pression du duo Dj Crabees et Mister Colfer voit enfin le jour ! Ces deux passionnés, un architecte du scratch et un disciple de la rime, tentent de faire revivre l’ambiance conviviale des soirées Hip-Hop d’antan, en apportant avec humour une critique réfléchie de leur quotidien. L’album est en écoute sur Bandcamp.com mais aussi disponible en CD pour la modique somme de 5€ ! A demander sans plus attendre auprès de Mister Colfer : colfer@live.fr • première pression • Artistes : Mister Colfer, Dj Crabees, dj bastos et groliver

Pour comprendre le langage graphique qui sert aujourd’hui de repère à chaque writer, il faut ausculter l’ossature des six voyelles et vingt consonnes qui composent notre alphabet. Ce livre se divise en 3 parties : la 1e partie retrace la naissance du graffiti et l’émergence du dessin des lettres. La 2e partie explore à la loupe les 26 lettres de l’alphabet. Toutes les formes des lettres sont expliquées, commentées, décodées. Ce chapitre est illustré par des caractères originaux dessinés par l’auteur, et d’autres, empruntés aux writers parmi les plus influents de la scène internationale. L’auteur interroge, dans la troisième partie, les 10 graffeurs contemporains les plus pertinents sur leur pratique de la typographie dans leurs créations • alphabeatz • auteur : woshe • éditions pyramyd

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shopping

Lunettes

cet hiver, on vise les montures VINTAGE ET hip-hop ! S’il fut un temps où l’on se ruait sur les lentilles de contact pour éviter d’avoir à porter des lunettes ingrates, aujourd’hui, les temps ont bien changé et les styles de lunettes aussi ! Elles sont d’ailleurs devenues les accessoires DE MODE indispensables pour un look hors pair !

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1. Cazal 163, 390 € // 2. Cazal 650, 390 € // 3. Cazal 607, 364 € 4. Cazal 6004, 325 € // 5. Cheap Monday - Loaded, 146 € // 6. Waiting for the sun - UNE, 140 € 7. Waiting for the sun - Summer Love, 140 € // 8. Waiting for the sun - T2, 140 € // 9. Waiting for the sun - Data, 140 € Une Histoire de Lunettes : 21 Rue des Balances, Montpellier - Unehistoiredelunettes.com Busk Magazine l 27


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lexique

Glossaire

LE DICO DE LA CULTURE HIP-hop même Si la culture urbaine se démocratise, son jargon n’est pas toujours compris de tous ! voici donc le « lexique du Hip-Hop pour les Nuls ». Liste non-exhaustive... Battle : littéralement « bataille ». Confrontation verbale entre deux rappeurs ou compétition entre breakers. Bboy : servait de terme générique dans les années 1970 pour représenter tout breaker. Aujourd’hui, désigne un membre actif du mouvement Hip-Hop. Beat : Mot anglais signifiant battement. En musique c’est le temps de la mesure, le rythme. Beatboxing : discipline où le corps, notamment la bouche, sert d’instrument. Le terme human beatbox signifie littéralement « boîte à rythmes humaine ». Bishop : style vestimentaire consistant à porter son pantalon bas. Blaze : pseudonyme dont se servent les tagueurs ou les graffeurs pour signer. Breakdance / BBOYING : danse enchaînant des figures acrobatiques et des pas de danses. BUSK : du verbe to busk : jouer, chanter dans la rue dans le but de gagner de l’argent. cap* : le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes et régule le débit de peinture. Chrome : lettrage réalisé à la bombe aérosol, en noir et chrome. Crew : littéralement « équipe ». Groupe réunissant rappeurs, graffeurs, DJs, danseurs. Cut : « coupure ». Technique de DJ qui consiste à couper et rétablir très rapidement le volume, par à-coups, pour obtenir une rupture franche dans la musique. Ego trip : style de morceau de rap dans lequel le rappeur se met en valeur et cherche à se distinguer des autres MCs. Flow : terme servant à définir la façon dont un MC pose les syllabes par rapport au rythme, la qualité d’élocution et le groove. Freestyle : à l’origine un texte de rap, dans lequel l’artiste n’a aucun thème précis à respecter. Sert aujourd’hui couramment à désigner une improvisation d’un MC, d’un danseur, d’un artiste Hip-Hop : regroupement de manifestations artistiques

très liées entre elles autant sur le plan musical (rap), chorégraphique (breakdance) ou graphique (tags, fresques,…) et formant un mode de vie à part entière. Locking : danse debout «hip-hop», très expressive, faisant partie du «funk style», inventé par un danseur américain Don Campbell, dans les années 70. Lyrics : paroles. Mainstream : adjectif désignant le rap populaire et commercial, vendant beaucoup d’albums. MC : abréviation de Master of Ceremony. Rappeur. Mixtape : compilation regroupant plusieurs chansons provenant de plusieurs artistes ou d’un seul artiste. Cette compilation est mixée par un ou plusieurs DJs et généralement distribuée dans un but promotionnel. New School : deuxième génération d’artistes de la culture hip-hop; Old School : artistes de la vieille ou ancienne école dans le milieu hip-hop; Rap : texte scandé, improvisé ou non, souvent rythmé par les platines du DJ. Sample : échantillon sonore emprunté à un disque ou tout autre bande sonore pour être incorporé à une nouvelle composition. Le procédé est le sampling et la machine est le sampler. Scratch : bruitage effectué par le DJ, grâce à la manipulation en avant et en arrière du disque vinyle. Tag : signature simple du graffeur. Throw-up : tag auquel on donne du volume en traçant un contour direct. Aussi appelé « flop » en terme courant. TURNTABLISM : l’art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. Underground: de l’anglais signifiant littéralement « souterrain ». Adjectif désignant les hip-hoppers travaillant hors des circuits commerciaux; Désigne aussi plus généralement un style moins accessible, par opposition au mainstream. Whole car : Graffiti réalisé sur toute la surface d’un wagon, métro, train. Busk Magazine l 29


zoom sur...

Ocke Films objectif danse !

Texte : A.Sales // PhotoS : cédric ALIMA

C’est en postant ses vidéos de danse sur sa chaîne OckeFilms que Cédric Alima, 23 ans, a su asseoir sa notoriété, sa vision du Bboying et l’étendue de son talent.

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lieux toujours plus insolites, en décalage avec l’univers urbain : la plage, la forêt. Et depuis sa première vidéo lancée il y a deux ans, cet ancien étudiant des Beaux-Arts de Montpellier arpente les événements tels l’IBE (Pays-Bas) ou le Break the Floor (Cannes) en proie à de nouveaux danseurs. Désormais, il ne se limite plus à nos artistes locaux car dans Avec un brin d’autodidactie, un ses archives qui comptent pas moins de simple reflex et un trépied, le jeune 60 vidéos, on peut y retrouver des Bboys des quatre coins du monde : Montpelliérain use des je fais cohabiter plans de coupe, joue avec la américains, japonais, la danse, l’image et la marocains… lumière naturelle des lieux, appréhende l’architecture musique en utilisant la environnementale et danse comme un art Bref, quand on sait que sa retouche la colorimétrie et non pas comme une première vidéo partait d’un offrant à ses films la performance physique ! devoir d’école, on peut dire dimension artistique qu’il que Cédric a décroché une manquait aux vidéos de danse. « Quand bonne mention et les félicitations du je regardais des vidéos de danse, je les milieu Hip-Hop. Aujourd’hui en partetrouvais trop strictes et de mauvaises nariat avec World of Dance, Cédric nous qualités ! » Utilisant la danse Hip-Hop invite à rester connecter sur sa chaîne pour ses qualités artistiques plus que pour découvrir sa prochaine vidéo avec pour les performances physiques qui Pick Up, un danseur israélien. en émanent, le vidéaste cherche des www.ockefilms.com Avec plus de 10 000 abonnés sur sa chaîne YouTube/OckeFilms et plus de 110 000 vues de sa vidéo sur le danseur Khalil (Legiteam Obstruxion crew), il n’aura pas fallu beaucoup de temps à Cédric pour s’imposer dans l’univers de la danse Hip-Hop en tant que vidéaste de qualité.



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