le hĂŠrault de la culture urbaine
# 4 // SEPT - OCT 2014 // Montpellier // FREE
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Sommaire
Edito
danse zoom sur la danse krump → page 4 l’agenda de la danse → page 6
street art BAULT → page 8 L’expo de ouf Interview de Cédric Crouzy → page 12 l’agenda des expos → page 14
musique montgroove → page 16 CHINESE MAN Interview de High Ku → page 19 l’agenda des concerts → pages 22
et aussi... Une double-page culture → page 26 Un glossaire → page 28 La page shopping → page 30
Vous parlez d’un été de chien ? Parce que la météo s’est montrée hargneuse comme un roquet ? Parce que l’été à Montpellier, on tourne en rond dans les ruelles comme des chiens errants, en quête d’une bonne soirée ? (Les artistes se reposent. Montpellier dort...) Ou parce que Busk n’a pas montré le bout de sa truffe cet été ? Il se reposait lui aussi... Allez, on zappe l’été ! Voilà la rentrée ! Et si pour certains la rentrée rime avec « travailler », « fini les grasses matinées », « déjà fatigué » et « on va bientôt se les cailler ! », moi ce que je flaire, c’est qu’à la rentrée les petites scènes vont faire du bruit à Montpellier, que les expos vont colorer nos rétines et que la danse Hip-Hop reprend la bataille ! (Là aussi, ça excite la rétine !) Pour ce numéro de rentrée, Busk continue de creuser et de mettre la patte sur des artistes émergents comme confirmés, connus ou encore trop anonymes. Avec toujours le même objectif, inébranlable : mettre la lumière sur la culture urbaine. Pour ce faire, je vous propose une mise au point énergique sur la danse Krump. De découvrir Bault, un « faiseur d’images » made in Rodez qui a fait ses armes sur Paris. Une petite excursion à Nîmes pour voir une Expo de Ouf. De lire l’interview de High Ku, fondateur du mythique groupe aixois Chinese Man. Et de partir à la rencontre du groupe montpelliérain Montgroove. Tout cela agrémenté d’agendas, histoire de rester à l’affût des bons plans post-estivaux. Si ça c’est pas une rentrée qui a du chien ! Bonne lecture à tous, Amélie SALES
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Busk Magazine est un bimestriel gratuit. Ne le jetez pas sur la voie publique ! Faites-le plutôt tourner ! Directrice de Publication : Amélie Sales Adresse : 49 Rue de Messine, Montpellier E-mail : contact@busk-magazine.com Tirage : 5000 exemplaires Rédaction : Guillaume Rizzo - Amélie Sales Diffusion : Montpellier et son agglomération Imprimerie Tomoe : 169 rue G. Auric, Montpellier Couverture : Illustration de BAULT
Toute reproduction même partielle des articles, photos, visuels ou dessins parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable de la direction. Les articles insérés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La direction décline toutes responsabilités pour les publicités insérées qui n’engagent que les annonceurs. ©2012-2014 Busk Magazine
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Danse
- YOU KANE KRUMP ! Texte & Photos : AMÉLIE SALES
A quoi reconnait-on un danseur qui a le krump dans la peau ? C’est simple, il fait des mouvements de bras saccadés, se décroche l’épaule et se tord les poignées pendant qu’il attend son tram. Ou encore pendant qu’il marche dans la rue ! Bref, j’ai rencontré Kane : krumpeur montpelliérain de 24 ans qui m’explique l’histoire de cette danse made in Los Angeles, encore trop méconnue en France. 4 l Busk Magazine
V
‘‘le krump, c’est raconter une histoire, exprimer ce que l’on ressent avec son corps !’’
oilà une danse toute jeune, à peine âgée de 14 ans, en pleine croissance. Né à South Central, au sud de Los Angeles, le krump (Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise) a vu le jour grâce à ses deux fondateurs Tight Eyez et Mijo. Si le documentaire RIZE de David LaChapelle a mis en lumière cette discipline en pleine expansion en Californie, elle pâtit encore d’une réputation mitigée. Parce qu’elle est issue d’un quartier virulent ou parce que la force de ses mouvements favorise une image de violence ?
Pour Kane, interdiction de parler de violence ! Mais surtout, de confondre violence et intensité. Si les mouvements sont secs, abruptes et puissants, ils racontent d’abord une histoire. Car le krumping, c’est avant tout l’expression de ce que l’on ressent. « L’énergie est violente mais les krumpeurs ne le sont pas. Et les histoires qu’ils transcrivent par leur danse ne le sont pas forcément non plus. Moi, je peux exprimer la joie quand je danse ! » Moyen d’expression extraordinaire, le krump se fonde sur trois bases : les stomps (taper du pied),
le chest pop (gonfler la poitrine) et les arm swings (mouvements des bras). A partir de ces bases, le krumpeur influence sa danse avec d’autres styles. Pour le jeune étudiant qui a fait ses premiers pas dans la danse africaine à l’âge de 6 ans avant de continuer sur le New Style et le break, le krump reste donc la danse la plus complète et en constant développement. Basé sur l’univers de chaque danseur et de leur imagination, « quand tu évolues, ton krump évolue aussi. Je ne finirai jamais d’explorer tout ce qu’il a à offrir ! »
S.U.N.R.I.S.E.
Le krump, c’est aussi une histoire de famille. Le mouvement est hiérarchisé. Kane lui, appartient à la famille de Grichka, sacré champion d’Europe de krump en 2012. Il porte son nom, défend sa danse. On dit qu’il est le ‘‘Lil’Homie’’ de Grichka. Mais il est aussi ‘‘Big Homie’’ de sa propre famille et co-leader dans son crew S.U.N.R.I.S.E. aux côtés de Nightwing. Accronyme de « Street Universe Nobly Raised to Illuminate Surrounding Enemies », le crew montpelliérain fait figure de pilier dans la ville. Il faut dire que les krumpeurs sont peu nombreux, tout juste une trentaine à Montpellier, tous crews confondus.
Encore marginalisé, le krump reste street, underground. Les trainings se déroulent au Triangle, à l’ancien Hôtel de Ville ou encore au Corum « et ça, c’est quand on ne se fait pas virer par les flics ! » (Danser est devenu un crime ?) Les battles aussi ont lieu dans la rue. Les compétitions en salle sont rares et c’est dans les battles All Styles que S.U.N.R.I.S.E. se déplace pour représenter le krump. Difficile encore de faire reconnaitre la discipline à sa juste valeur et de trouver un lieu de référence pour pouvoir pratiquer, donner de la visibilité, prôner des valeurs positives et enseigner ailleurs que sous des porches ! C’est pour cela que Kane a créé son asso Krump Art Montpellier. Une structure qu’il présentera d’ailleurs à l’Antigone des associations le 14 septembre prochain. Avec en prime : une chorégraphie de krump. L’occasion d’approcher ce mode d’expression de plus près et pourquoi pas, de le tester dans les cours que Kane dispensera aux Studios Swing Cat à Mauguio. « Pour connaître le krump, il suffit de venir voir, de découvrir, comprendre cette danse et d’essayer ! C’est très physique mais tout le monde peut le faire, il faut juste s’accrocher ! » Alors, prêt à krumper ? Busk Magazine l 5
Actu Danse
cours d’essai gratuits du 8 au 19 septembre // lattes Les Studios Swing Cat proposent des cours d’essais gratuits pour la rentrée. Parmi le Lindy Hop, le rock ou encore les claquettes, la danse Hip-Hop n’est pas en reste ! Testez le breakdance avec Rémi Lopez, le pop/lock avec Rémi Lil’Rem ou encore le krump avec Kane et le ragga dancehall. La gratuité des essais donne l’occasion de trouver la danse qui vous correspond le mieux ! Studios Swing Cat : 6 Rue R. Garros Maugio - Montpellier sud - Lattes 04 67 654 738 / Swingcatcie.com
battle européen de break
la rentrée de lez arts urbains
14 sept// BAGNOLS-sur-cèze
17 septembre // Béziers
L’association Da Storm et le SMJ de Bagnols-sur-Cèze présentent la 6ème édition du Battle Européen de Breakdance. Au programme : un battle 2 vs 2 où s’affronteront les meilleurs danseuses et danseurs de l’Hexagone et d’Europe. Pour cette nouvelle édition, le battle aura lieu dans le cadre enchanteur du Théâtre de Verdure du Mont Cotton, à une petite heure de Montpellier. Entrée gratuite Plus d’info : Dastorm.fr
Rendez-vous dès le 17 septembre pour la reprise des cours de danse Hip-Hop : Popping, Locking, Hip Hop (Newstyle), Toprock, Break et Waacking. Nouveau : Cours Waacking et Hip-Hop «Girly» pour toutes les femmes et surtout pour les mamans motivées ! Deux cours d’essai gratuits. Association Lez Arts Urbains : 5 Rue Debès / Lez-arts-urbains.com
proviedanse ouvre ses portes du 15 au 20 sept. // montpellier Faire découvrir aux gens les bienfaits de la danse, tel est l’objectif de Maamar Cheranti, fondateur du centre de formation Proviedanse Sud. Avec son équipe composée de profs spécialisés, ils vous feront partager leur passion de la danse à travers de nombreux programmes adaptés à tous âges : Hip-Hop, waaking, street dance, popping, krump, house dance ou encore girly style ! Portes ouvertes du 15 au 20 septembre ! Proviedanse : 12 rue Meyrueis / Proviedanse.com
FESTIVAL tout simplement HIP HOP du 17 OCTOBRE au 2 NOVEMBRE // NîMES Le festival Tout Simplement Hip Hop est né en 2007, de la volonté de représenter au mieux la culture Hip Hop dans toute sa diversité (dj, danse, rap, graffiti et beatbox), lui donner la place qu’elle mérite et remettre au premier plan les valeurs qui lui ont permis d’exister : Peace, Love, Unity and Having fun. Le 17 octobre, Da Storm lancera la 8ème édition de ce festival. S’en suivront 12 dates d’événements, basés sur Nîmes et ses alentours. Le festival Tout Simplement Hip Hop ce sont des Expos et du live painting, des ateliers (Break, Rap, Dj, Beatbox), des concerts, des battles, un spectacle de danse Hip Hop et un Battle international breakdance « Only Bboying » avec circuit de qualification en France et à l’étranger. Plus d’infos : Dastorm.fr 6 l Busk Magazine
Colle, pinceaux, peinture... pour la rentrĂŠe, Zoulette fait le mur !
Š Zoulette - Facebook.com/zoulette.streetart
Street Art
- BAULT Texte : A.SALES // Photos : BAULT
Repéré par Busk au cours de l’année à la Galerie Ephémère de Villeneuve-lès-Maguelone ou encore durant le K-Live 2014 à Sète, Bault compte parmi les artistes phares que l’on chérit, qui nous intrigue et nous questionne. Avec ses persos imaginaires, ces drôles de bestioles aux corps décharnés et au style mi-académique mi-enfantin, Bault sort des codes du graffiti pour dépeindre son univers hybride... 8 l Busk Magazine
‘‘je ne suis pas un street artist. Je suis un faiseur d’images sur tous supports !’’
C
’est à la Pointe Courte à Sète que je pars à la rencontre de Bault alors qu’il échafaude une fresque avec Kashink. Avant de s’assoir sur les berges du quartier des pêcheurs et tandis que le soleil pré-estival cogne de plus belle sur l’étang de Thau, le graffeur originaire de Rodez, adopté par la capitale, tient à me faire visiter les bassins que cache le mur en voie de colorisation...
Des rangées de piscines abritent une centaine d’anguilles. Les voilà qui s’agitent et serpentent le long de leur résidence aquatique pendant que Bault les filme avec son téléphone portable. « Je fais de la vidéo 3D en plus de faire du son et de la peinture ! Je ne me cantonne pas à une seule discipline, je touche à tout ! Viens voir, il y a une raie plus loin ! » Cette raie m’est familière, j’ai reconnu son portrait sur le mur dehors ! « Oui, je m’inspire des lieux tant qu’à faire ! » Non content de s’inspirer du contexte dans lequel il s’exécute, le gaillard de 36 ans joint alors à ses illustrations une pincée de surréalisme, son grain de folie, un soupçon d’humeur. Au 10 l Busk Magazine
poisson minutieusement détaillé peuvent s’ajouter des roues aux pieds et des cheminées d’usine en guise de couvre-chef. C’est la touche Bault. Sa marque de fabrique. Son message crypté qui s’affranchit de toute morale à travers un code obscure, « politiquement pas clair ! ». A l’intérieur de cet écrin artistique se glissent donc d’étranges personnages, hybrides (mi vache-mi saumon par exemple), biomécaniques, humanoïdes mais pas toujours humains, quand parfois les œuvres débutent d’un trait particulièrement précis avant de s’achever sur une peinture brute, influencée par l’art dégénéré. Inspiré aussi des dessins d’enfants. Une dualité et une ambivalence des modes de représentations qui font la patte singulière de ce féru de BD underground, et à travers lesquelles il tient à caricaturer le monde qui l’entoure.
multi supports, multi médiums Pour faire naître sa critique de la société, l’antre de son imagination, sa vision de l’espace dans lequel il se pose, ce diplômé des Arts Déco de Strasbourg fait appel à divers
médiums. Tagueur au balbutiement du mouvement graffiti en France, « à l’époque où sortaient les premiers albums de NTM et Assassin ! », si Bault manie la bombe avec dextérité, affectionne les supports muraux et les nombreuses connexions avec d’autres artistes, il adopte également la tablette graphique pour acheminer son art. « On pense que c’est plus facile de travailler avec une tablette, mais c’est faux ! Je travaille mon croquis à la main puis le scanne avant de le magnifier en numérique. Je ne me considère pas comme un street artist mais comme un faiseur d’images ! » Et un passionné avant tout qui n’a pas hésité à quitter son CDI de graphiste pour revenir à ses premières amours : la peinture. Le pari était osé quand on connait les rouages d’une carrière d’artiste mais semble plutôt bien remporté. En témoignent les multiples collaborations et autres expos qu’il tient de l’Hexagone en passant par Vienne... « et ma chouette se vend comme des petits pains ! » Nul doute ne subsiste : Bault est résolument un talent à suivre et à (re)découvrir au plus vite à L’Expo de OUF de Nîmes. En voir plus : Bault.tumblr.com
MA RE NOST R U M , M R 110 VO LT S E T G D F S UEZ P R ES EN TEN T :
STREET ART FAUBOURG MEDITERRANEE SEPTEMBRE 2014 C O LL AG ES D ANS LES RUES E T EX P O DE L’ ART ISTE MADA ME VERN IS S AGE JEU DI 1 1 S EPTEMBRE 201 4 / 1 9 H L E BIST ROT 12 12 R U E DU PONT DE LATTES MON T PE L L IER
Interview
- L’EXPO DE OUF -
Expo 2 OUF
Propos recueillis : AMÉLIE SALES // Photos : FRED MORTAGNE & CÉDRIC CROUZY
Skateur activiste, hyperactif, touche-à-tout, boute-en-train, photographe, voyageur, colleur dans la rue, fédérateur d’artistes, allumeur d’étincelle bien entouré, son esprit est sans cesse en ébullition, il carbure à tout ce qui le passionne, se shoote à la convivialité, vit à 1000 à l’heure et se lève tôt pour que le monde lui appartienne ! Bref, on comprend mieux pourquoi son blaze est ‘‘Patate’’ ! Rencontre avec Cédric Crouzy, le père des Expos de Ouf qui ont fait bouger la cité nîmoise au cours des deux précédentes rencontres. Avec la troisième édition Cheval de 3, Patate compte bien poursuivre la conquête des esprits avec une Expo de Ouf qui siègera le quartier Gambetta de la ville romaine du 6 au 28 septembre. 12 l Busk Magazine
Comment a démarré l’aventure des Expos de Ouf ? A la base, tout ça n’était pas prévu. Je voulais faire une soirée pour le fanzine de mon asso Bullshit qui a pour but de promouvoir et développer les cultures alternatives. Mais faire ça dans un bar n’avait rien d’alternatif. Du coup, je me suis mis à chercher un lieu original et j’ai repensé à un appart’ dont on m’avait parlé et qu’on pouvait repeindre. Le Parcours à Montpellier m’a aussi inspiré ! L’idée m’est donc venue de faire participer et exposer les artistes qui étaient dans le fanzine. Je me disais : « on va faire une expo de ouf dans ce lieu ! » C’est de là qu’est né le nom et la première Expo de Ouf en avril 2013. Le fanzine qu’on distribuait gratuitement à l’entrée n’avait plus rien à voir : l’expo avait pris le dessus sur le mag ! Un mois après, il y a eu l’ouverture de La Ruche et le soir du vernissage, le proprio du Spot m’a donné carte blanche pour une expo. En septembre, on faisait donc l’Expo de Ouf 2. Encore une fois, c’était pas du tout prévu. Depuis, je fais en sorte de garder cette spontanéité. Pour la troisième édition, Un toit pour tous (opérateur privé de logement social HLM) est venu nous proposer un lieu de 600 m² : des anciens logements rue Fléchier qui sont destinés à la démolition. On l’a baptisé ‘‘La Casbah’’ !
En quoi elle sera plus ouf que les deux premières expos ? Il y aura pas mal d’animations tout au long de l’événement comme un ‘‘défilé de ouf’’, des battles de danse Hip-Hop, une démo de parkour... Il y aura beaucoup de trucs dans la rue et puis c’est plus gros. On investit des lieux d’expo atypiques en plus de la Casbah et on garde aussi le Spot, qui fera office de galerie. On aura un parcours et pas mal de collages et de pochoirs se feront dans la rue. Une cinquantaine d’artistes se
‘‘le but, c’est de fédérer les assos comme les artistes et de garder l’esprit street !’’ Comment se goupille la troisième Expo de Ouf ? Pourquoi l’appeler ‘‘Cheval de 3’’ ? L’esprit de l’expo de ouf, c’est de rester street avant tout. C’est ce que j’aime dans le skate : me réapproprier le milieu urbain. On fait pareil pour l’art : on retourne à la rue. C’est pas forcément que du graff et du street art d’ailleurs ! Il y a aussi des installations, des gens qu’ont rien à voir avec le milieu street, ça peut être issu de la culture punk, de la culture ‘‘Do it yourself’’, histoire de faire un truc sans prétention, entre potes, avec un bon esprit cool ! Il n’y a pas de ligne directrice, pas de contrainte. Je n’aime pas enfermer les gens dans des règles, même si ça peut pousser les artistes dans leurs retranchements ! Pour l’instant, c’est un joyeux bordel, et ça marche ! L’idée de Cheval de 3, c’est de revenir dans la rue donc, envahir un bâtiment. En septembre, ça fait un an qu’on a Le Spot (rue Enclos Rey) et voir tous ces bâtiments fermés depuis des années nous donne envie de faire vivre notre quartier, de le faire bouger dans le positif car il a aussi une très mauvaise réputation : par rapport à la drogue, les violences, surtout conjugales... C’est un peu le quartier des cas soc’ : il y a beaucoup de schizos qui sortent de l’hôpital, plein de tarés qui sont devenus mes potes ! Tu crées plus facilement des liens dans ce quartier populaire qu’ailleurs dans la ville. En l’animant, on veut montrer que c’est cool ici malgré les a priori.
prêtent au jeu : ceux qui étaient déjà là aux autres Expos de Ouf et des nouveaux, d’univers et de notoriété différents. On veut pas forcément faire tourner des grosses têtes d’affiche qu’on voit dans tous les festivals. Le but c’est aussi de mettre en avant des artistes peu connus. Comment sont-ils sélectionnés justement ces artistes ? Ce sont mes coups de cœur avant tout. Et jusqu’à l’instant T, il y en a toujours qui s’ajoutent. C’est grâce à Facebook que je les repère, grâce au bouche-à-oreille aussi. Les connexions se font vite mais je privilégie la proximité géographique. A mes retours de voyages, je retombais à chaque fois amoureux de la France. Je me suis rendu compte que l’herbe n’était pas forcément plus verte chez le voisin. Et pour les artistes c’est pareil : pourquoi chercher loin ce qu’on a tout près ? Je voulais rassembler des gars d’Avignon et des petits bleds qui n’ont pas forcément la lumière sur eux alors qu’il y a de sacrés talents ! Une quatrième Expo est en vue ? Oui, avec mon équipe de ouf on s’est dit qu’on allait partir sur un rythme annuel. On continuera toujours dans le même état d’esprit. Et si pour l’instant on est centralisé sur le quartier Gambetta, on aimerait envahir toute la ville de Nîmes l’année prochaine et faire changer les mentalités... un gros challenge ! Connaître tout le programme : Expodeouf.fr Busk Magazine l 13
Les Expos
L’expo de ouf ! du 6 au 28 SEPTEMBRE // Nîmes
smash137, tilt & zeSt DU 12.09 au 1.11 // Montpellier Le toulousain Tilt est une figure internationale du graffiti qui a développé sa pratique dans les rues et sur les trains. Zest est montpelliérain qui a marqué les esprits par les fresques qu’il a réalisées sur les murs des capitales d’Europe et de New York au début des années 2000. Son style figuratif laisse place à une abstraction de ses personnages où l’attitude prime sur le réalisme. Quant au Suisse-allemand Smash137, il a affiné un style inspiré par un wild style new-yorkais qu’il a très vite apprivoisé pour le réinventer. Il fait disparaître le contour des lettres pour plonger dans une peinture libérée de toute contrainte. Vernissage le 11 septembre à partir de 18h en présence des artistes à la Galerie At Down : 20 Rue du Plan de l’Olivier
Jamais deux sans trois ! L’Expo de Ouf revient pour la troisième fois mettre son joyeux bazar au Spot de Nîmes avec la complicité d’une cinquantaine d’artistes ! Le Spot sera saturé de toiles tandis que la Casbah (anciens logements en voie de démolition) sera investie par graffeurs, colleurs et coloristes en tout genre ! Le quartier Gambetta sera également pris d’assaut au cours de ces trois semaines de remue-ménage entre graffitis, pochoirs, collages, installations, skate et danse Hip-Hop. La visite du Spot sera gratuite tandis que celle de la Casbah sera de 2€ symboliques. Vernissage au Spot le 6 septembre. Voir le programme complet et connaître tous les artistes sur Expodeouf.fr Le Spot : 8 Rue Enclos Rey / La Casbah : 27 Rue Fléchier
ART PROJECT 2.0 19 SEPTEMBRE // LE CRès L’agence Âiko Creative Vision présente sa première exposition interactive. L’occasion de découvrir des créations originales technologiques avec présentation et test des nouvelles applications Âiko sur tableaux. Art by PSKTEAR & ASTO // House & Lounge music by DJ DÄÄSO et Wor’king. Vernissage à partir de 18h. Le Delta : 1 Rue de la Sauvagine
tout l’agenda des expos sur BUSK-magazine.com/agenda-expos DARK // ENERGY FROM THE CHAOS DU 5 SEPTEMBRE AU 4 NOVEMBRE // MONTPELLIER Dark, c’est la touche underground montpelliéraine ! Un pur, un real comme on les aime. Graffeur, tagueur, il fait exploser la couleur, mixe les médiums, joue à la bombe comme au rouleau. De ces éclats de pigments jaillissent les graffs reconnaissables de Dark, mêlant force et abstraction. Son exposition inédite Energy from the Chaos est une des rares que l’on pourra admirer de cet artiste émérite et méritant. Plus enclin à peindre sur les murs que sur des toiles, l’exercice promet toutefois de belles surprises ! Runthings Shop & Gallery : 35 Rue de Faubourg du Courreau
14 l Busk Magazine
‘‘j’ai peint un personnage avec un poulpe qui s’échappe de sa tête. Un clin d’œil pour rappeler l’identité de cette ville tournée vers la mer !’’
→ Busk-magazine.com/interview-seth
- JULIEN ‘SETH’ MALLAND -
Peinture de Julien "Seth" Malland à Sète Par Guillaume Rizzo
Musique
- MONTGROOVE Texte & Photos : A.SALES
Ecouter Montgroove, c’est comme boire un bon rhum arrangé à l’heure du coucher de soleil, sur la plage. C’est doux, ça passe tout seul, ça enivre et apporte le piquant exotique qui donne l’impression de voyager. La recette : mélangez une pincée de rap, un carré de swing, une rondelle de reggae, quelques gouttes de jazz, une cuillère de Caraïbes en poudre, une gousse de Hip-Hop et laissez macérer le tout dans du groove. A savourer sans modération… 16 l Busk Magazine
‘‘c’est notre énergie positive qui nous unit !’’
U
n rappeur, deux chanteurs, un beatboxeur et deux guitaristes... Montgroove, c’est la preuve par six que l’on peut être aussi différents que complémentaires. La formation montpelliéraine, née il y a trois ans d’un rendez-vous improvisé sur la scène de la Pleine Lune à Figuerolles, a su trouver l’accord parfait pour mettre tout son public d’accord.
On a Mic Lee, le beatboxeur qui fait office de batterie humaine. Le flow rap dicté par Black G ajoute la note Hip-Hop au groupe. On trouve la douceur créole sous la carrure de Dawchy. La douceur tout court, incarnée par la soul de Sawé, la seule fille du groupe. Puis on a Mao et Namo qui grattent les sonorités jazzy façon Manouche. Bref, vous l’aurez compris, le métissage est de rigueur ! Alliance de ‘‘Montpellier’’, ‘‘mangrove’’ et ‘‘groove’’, Montgroove porte la mixité, la prône à bon escient et véhicule sans conteste un message d’unité. Leur crédo « Free our mind » (libérons notre esprit) - comme un de leurs titres phares - laisse présager un groupe à l’esprit positif. Que ce soit en créole, en anglais ou en français, que les thèmes traitent d’amour, de politique, de différences, de
société de consommation ou encore d’individualisme, les textes qu’ils arborent n’ont qu’une ligne directrice : rester optimiste, « apporter de l’espoir » ! Que l’on se rassure, il ne s’agit pas là de psaumes évangéliques doucereux mais derrière la bonne parole, il y va avant tout de s’amuser sur scène pour eux, et de danser pour nous. Certains viennent pour le rap, d’autres pour le swing mais finalement, Montgroove reste une vitrine de différents courants musicaux. Et tous les publics y trouvent leur compte, découvrent parfois des styles qu’ils ne connaissaient pas. « Quand on arrive à plaire à des mamies comme à des gens qui n’écoutent que du reggae, faire découvrir du beatbox à des personnes qui écoutent généralement Django Reinhardt... c’est que le pari est gagné ! »
un premier album Le pari remporté, c’est d’abord d’avoir su composer leur propre groove à partir des différents univers musicaux des six artistes. Le deuxième pari en cours : graver leur répertoire musical sur galette. Après avoir sélectionné une dizaine de titres parmi leurs trente morceaux bien rodés, travaillé plus d’un an sur la préparation du futur projet, Montgroove peut d’ores-et-déjà l’annoncer : un album sortira courant octobre ! Et que s’appelorio : Vini.
« Vini » veut dire « venez » en créole guadeloupéen. Parce qu’il y a trois Antillais sur six chez Montgroove, parce que Vini est une de leurs chansons et parce que le sextuor reste fidèle à son désir de fédérer, rassembler, réunir. Cet album - garni de photos du photographe et street artist Al Sticking et dont la pochette a été concoctée par le graffeur Salamech - c’est un peu le fruit de ces trois années passées ensemble. C’est aussi le bilan de leur travail artistique et la concrétisation de leur projet musical. C’est pour le public l’occasion de découvrir un groupe montpelliérain indépendant pour ceux qui ne le connaissent pas encore. L’occasion pour ceux qui le connaissent déjà de ne plus attendre de le voir sur scène pour apprécier le cocktail. Pour Montgroove, sortir un album c’est obtenir un passeport primordial pour partager davantage leur musique, décrocher des scènes et autres festivals, approcher les Maisons de disques et pouvoir diffuser leur groove sur les ondes hertziennes. Après ça, ce qui est sûr pour l’avenir du groupe, c’est qu’il ne fera rien sans plaisir : « ce n’est pas l’esprit Montgroove ! » Avant de pouvoir écouter leur premier album dans votre voiture et pour ne rien rater de leur actu, rendez-vous sur leur page Facebook : Montgroove. Busk Magazine l 17
Interview
- CHINESE MAN Propos recueillis : GUILLAUME RIZZO
Au carrefour entre rap américain, reggae et jazz, Chinese Man a créé un style inclassable dans l'univers du Hip-Hop. Le groupe aixois, qui fête ses 10 ans cette année, a posé ses platines au festival Lives au Pont le 10 juillet dernier. L'occasion pour High Ku, membre fondateur du collectif, de revenir sur le parcours et la philosophie du label Chinese Man Records. Busk Magazine l 19
‘‘il n’y a pas de problèmes d’égo entre nous ! ce qui est important, c’est le collectif. ça fait partie de notre adn !’’ Joyeux anniversaire ! Vous fêtez les devait être une vingtaine sur scène à la maintenant. Quand on entend une 10 ans de Chinese Man cette année, fin du show et le public était bouillant. phase qui nous plait, on la note, on la sample et on la met de côté jusqu’à ce C’est un très bon souvenir. qu’est-ce-que ça vous fait ? qu’on ait l’inspiration pour la réutiliser. On n’a pas trop eu le temps de réaliser Un orchestre de cuivres vous C’est un travail de fourmi, parfois on encore. Ça fait plusieurs mois qu’on accompagne sur scène durant cette passe 4 ou 5 heures à écouter des sons, mais c’est toujours un plaisir, on prépare cette tournée anniversaire. On tournée, qu’est-ce que ça apporte ? aime ça. Finalement, c’est notre métier, n’a pas vraiment pu se poser et faire le point là-dessus. Pour l’instant, c’est que Avoir de vrais instruments sur scène dénicheurs de samples ! du positif ! On a préparé un grand show avec nous, ça transforme complètement pour fêter ça, avec une nouvelle mise nos titres. Ça nous permet de retirer Vous représentez une alternative en scène, un groupe de cuivres et pas les boucles électroniques habituelles dans le paysage du hip-hop français mal de guests pour nous accompagner. pour faire un son plus acoustique. Ça mais tous vos textes sont en anglais. L’accueil du public a été excellent et rajoute de la chaleur, ça donne une Pourquoi ? c’est ce qui est important pour nous, de autre couleur à notre musique. C’est mettre en avant le collectif. C’est notre un peu comme si on jouait un nouveau C’est un choix de notre part. D’abord, leitmotiv depuis 10 ans, et aujourd’hui morceau, il y a une ambiance vraiment parce qu’on est fan de hip-hop ça porte ses fruits. On partage nos différente. Et puis d’un autre côté, ça américain depuis toujours et c’est ça concerts avec Deluxe, Taiwan MC nous permet de sortir de notre routine qu’on veut produire. Mais c’est aussi et d’autres et le public aime ça ! On et de renouveler notre set, de l’adapter à cause de la dimension revendicative a réussi à rendre possible le projet à cette musicalité pour en faire quelque d’un texte en français. Le message qu’on avait imaginé en 2004, et ça fait chose de neuf. C’est une musique un serait trop brutal. On accorde plus peu plus mature avec un vrai groupe de d’importance à la musicalité de nos vraiment plaisir. musiciens et ce côté parfois aléatoire titres plutôt qu’aux textes et l’anglais Un moment marquant en particulier des notes de musique qui n’existe pas est plus mélodieux pour nous. Si on a des messages à faire passer on le fait avec les samples. durant sur cette tournée ? en anglais. Même si tout le monde ne Toutes les dates ont été des grands Votre «matière première» ce sont les les comprend pas à cause de la barrière moments... Peut-être le Zénith de Paris samples justement, c’est un peu votre de la langue, c’est pas grave, nous on plus particulièrement. C’était le dernier marque de fabrique. Quel est votre sait qu’ils sont là. C’est un peu ce qu’on a fait avec le morceau Independent concert de notre tournée, un petit peu secret pour les trouver ? Music. On affiche nos convictions mais son apothéose. Le label Chinese Man Records était presque au complet, on C’est presque devenu un reflexe toujours en anglais. 20 l Busk Magazine
Quel regard portez-vous sur le rap que l’on veut, à notre rythme, sans français aujourd’hui ? avoir la pression d’une Maison de disques ou d’actionnaires. Il y a quelques groupes qui sortent du lot comme 1995, par exemple. Mais Notre système de fonctionnement, pour moi, le rap français est presque c’est notre façon de militer contre le devenu un mouvement à part, il s’est système. On essaye d’établir une forme dissocié du hip-hop traditionnel un d’équité au sein du collectif. Quand on peu comme le gangsta-rap californien, part en tournée, on est tous payés la dans les années 1990. Des artistes même somme, artistes et intermittents. comme Booba ou Rohff ne défendent On se rémunère en tant qu’artiste et pas vraiment les mêmes valeurs que tous les bénéfices sont reversés dans le nous. Ils sont dans le culte de l’image, label, pour pouvoir assurer la suite et de l’individualisme, de l’argent et de la continuer de produire la musique qu’on célébrité... aime. En quelque sorte, on montre l’exemple dans notre coin, sans en faire Nous c’est tout l’inverse, on ne cherche des tonnes et ça fonctionne très bien pas à être sous les feux de la rampe comme ça. ou à gagner des millions, il n’y a pas de problèmes d’égo entre nous et Est-ce qu’on peut espérer un nouvel ce qui est important c’est d’abord le album de Chinese Man bientôt ? collectif, ça fait partie de notre ADN. Et puis, ça nous permet de garder notre Oui, il faut qu’on s’y mette (rires) ! On indépendance face aux majors. va d’abord finir les tournées d’été et d’automne, on a aussi quelques dates La force du collectif, c’est l’alternative à l’étranger sur lesquelles on doit aux majors ? travailler et après on va se pencher sérieusement sur ce nouvel album. On C’est l’alternative tout court ! Aux a beaucoup d’idées et on a accumulé majors, aux intermédiaires, au pas mal de «matière», il faut juste système... Le collectif, ça nous permet qu’on se pose et qu’on prenne le temps d’être totalement indépendants, de tout mettre en forme pour faire d’avoir la liberté de faire la musique quelque chose de cohérent.
Photos : G.Rizzo & C.Crochet
Busk Magazine l 21
Les Scènes
montpeul’zoo vol.2 11 SEPTEMBRE // montpellier
lino / Ärsenik 24 septembre // montpellier Lino est membre du groupe Ärsenik, fondé avec son frère Calbo en 1992 et qui a véritablement marqué l’âge d’or du rap français. Le groupe a sorti deux albums classiques : Quelques gouttes suffisent en 1998 et Quelque chose a survécu en 2002. En 2005, Lino entame une carrière solo avec l’album Paradis assassiné. Il marquera son retour au printemps 2014 avec un nouvel opus très attendu. La scène du Rockstore sera un mix entre le répertoire solo de Lino et les classiques d’Ärsenik. Le retour du groupe sur une scène est un rendez-vous incontournable ! Rockstore : 20 Rue de Verdun
Le Traitement revient pour la seconde édition de Montpeul’Zoo et présente la scène Hip-Hop underground de Montpellier et ses alentours. Pas moins de cinq formations fouleront la scène de l’Antirouille et vous transporteront dans leurs univers distinctifs : Melis & Dj Rolex, Le Traitement, Vice V3rs4, Monotof et Mer2Crew. La soirée débutera par un concours Open Mic. Les prestations seront jugées par un membre de chacun des groupes présents ce soir-là. Le vainqueur repartira avec un pack de prods exclusives, concoctées par les beatmakers des groupes présents. Paf : 5€ L’Antirouille : 12 Rue Anatole France
dirty south 13 septembre // montpellier Pour cette première date de la saison, FTP Krew propose une soirée placée sous le signe «made in France» avec pas moins de 4 artistes de l’Hexagone qui marqueront à coup sûr les esprits ! Les artistes : PHAZZ (Hip Hop /Electronic), GLITCHY MC FLY (Trap), DECEITFUL (Uk House - Uk Garage) et BOOTSY (Electro). L’Antirouille : 12 Rue Anatole France
SWAÏ 25 septembre // mauguio SWAÏ est une formation nu live music née en décembre 2002. A la base, un duo : Sam & Maya. Samuel : ses « beat » Hip-Hop- Électro, sa MPC, une guitare et ses percussions électroniques. Maya : ses cordes vocales, son Kaos pad et sa basse... Ensemble, ils laissent place à l’improvisation et aux grooves naturels qu’ils possèdent ! Retrouvez-les dans le cadre du festival Fleurs de vie, fleurs de jazz pour découvrir ou redécouvrir une musique aux doux accents « Soul » qui vous coulera somptueusement dans les oreilles... Plus d’info : Legam.fr Le Gam : 46 Rue Roland Garros – ZAC Fréjorgues-Ouest 22 l Busk Magazine
JOKE
naâman + PAPA STYLE
16 OCTOBRE // montpellier
18 OCTOBRE // Nîmes
Originaire de Montpellier, Joke fait partie du collectif «Les Monsieur» composé de Titan, Bip’s, Leknifrug et Kidi Ben. Pas facile d’innover en rap français surtout quand on est un jeune Mc débarqué de sa province montpelliéraine. Pourtant, en quelques mois, notamment avec le morceau MTP Anthem, Joke a retourné la tête du public comme de ses pairs. Cet hymne à notre ville, blindé de références musicales et visuelles d’outre-Atlantique touche autant les fans de rap que d’électro. Il était donc temps pour le jeune homme de 23 ans de sortir un vrai beau EP. Ca s’appellera Kyoto. Acclamé par la critique comme par le public, le jeune rappeur montpelliérain signe son premier contrat en major chez Universal/ Def Jam en 2013 et sort enfin son premier album Ateyaba le 2 juin dernier. Rockstore : 20 Rue de Verdun
Depuis 2010 Naâman illumine la scène reggae française avec un flow groovy, une voix claire et vivifiante. Le jeune chanteur s’attache à faire revivre des légendes du reggae empruntant au hip-hop et au raggamuffin leurs rythmiques incessantes et leurs messages engagés. Après avoir été élu Révélation de l’Année 2013 aux Victoires du Reggae, il revient avec son nouvel album Deep Rockers, Back A Yard ! Papa Style quant à lui, a fait de la scène son meilleur terrain de jeu et a su s’imposer rapidement et sans complexe sur cette bouillonnante nouvelle scène reggae française. Actif depuis plus de 7 ans au sein du duo Papa Style et Baldas, il maîtrise les mots et les rimes avec une rare efficacité, toujours prêt à déverser son flow si caractéristique alliant le « fast style/sing jay/rub a dub style/ hip hop ». Paloma : 250 Chemin de l’aérodrome
CASSEURS FLOWTERS 1er octobre // Nîmes Derrière les Casseurs Flowters se cache une paire d’experts du rap français : Orelsan et Gringe. Leur album est un vrai pari artistique qui recèle des trésors d’inventivité, des punchlines, des barres de rire, des sons béton et de la virtuosité rapologique. En première partie du concert : Perfect Hand Crew. Paloma : 250 Chemin de l’aérodrome
STROMAE 22 OCTOBRE // MONTPELLIER Après être passé au Zénith de Montpellier en mars dernier, le jeune compositeur belge revient dans notre ville à l’Arena ! Le chanteur à l’image soignée détonne dans le paysage du rap et de la dance avec ses textes réalistes. La musique de Stromae influencée par l’electro, spécialement la new beat (née en Belgique), le Hip-Hop et la world music. Il est présenté à la presse comme «le nouveau visage de la génération new beat». Il est aussi très influencé par la musique congolaise qui a bercé son enfance. Son premier album Cheese paru en 2010 convertit le grand public. Trois ans plus tard, après les clips remarqués de Formidable et Papaoutai, Stromae devient incontournable avec la sortie événementielle de Racine Carrée. Park&Suites Arena : Route de la Foire, Pérols Busk Magazine l 23
SOLE & dj pain 1 10 OCTOBRE // montpellier
©Gana Léger
L’un est le fondateur bien connu d’Anticon, a signé une dizaine d’albums qui ont tous contribué à faire de lui un personnage emblématique du Hip-Hop expérimental et avant-gardiste. L’autre évolue depuis plusieurs années dans une toute autre sphère, celle des millions de ventes qu’il a connu en produisant pour le compte de Young Jeezy, 2 Chainz ou 50 Cents, sans pour autant tourner le dos à d’autres artistes plus crédibles que populaires (Public Enemy, Kool G Rap). Black Sheep : 21 Boulevard Louis Blanc
OZ CORPORATION 23 OCTOBRE // montpellier Oz Corp est une formation montpelliéraine qui se distingue par l’originalité de sa proposition : un Hip-Hop qui casse les barrières, tant entre les styles musicaux qu’avec les musiciens qu’elle invite lors des concerts, venus d’horizons musicaux divers (jazz / rock / Hip-Hop) . Son style se situe à mi-chemin entre le alt-rock et le Hip-Hop acoustique, influencé par le Old School sur fond de performance vocale assurée par beatbox, loopstations et arrangements vocaux. A la manière d’un Saïan Supa Crew branché sur la guitare d’un Keziah Jones... La spécificité du projet est qu’il propose des compositions dont toutes les instrus sont faites en live, acoustiquement, vocalement et sans sons préenregistrés. La Oz Corporation est un mélange des genres détonant, sculptant son propre style, défrichant des territoires pas encore tout à fait explorés, entre rythme scalpés et mélancolie urbaine. Le groupe révèle une énergie explosive en live, où la performance vocale et instrumentale prend toute son ampleur ! Le Jam : Rue Ferdinand de Lesseps
BUSK-magazine.com/ agenda-soirees-concerts 24 l Busk Magazine
blitz the ambassador 25 OCTOBRE // montpellier Leader d’un nouveau mouvement musical, mélangeant sonorités africaines, comme l’Highlife et l’Afrobeat, avec un son Hip-Hop lourd et originel, Blitz The Ambassador ne transforme pas seulement le paysage musical, il amène une nouvelle voix au monde. Né et élevé à Accra au Ghana, Blitz The Ambassador a grandi bercé par des influences diverses, allant du Jazz à la Motown en passant par le Highlife. Mais quand, encore enfant, son grand frère lui fit écouter l’album mythique de Public Enemy, It Takes A Nation of Millions to Hold Us Back, sa vision de la musique changea à tout jamais. Accompagné de son live band, The Embassy Ensemble, qui lui apporte une dimension supplémentaire sur scène, Blitz commence à être reconnu comme un des artistes les plus talentueux de notre époque. Le Jam Montpellier : Rue Ferdinand de Lesseps
la fine équipe 25 octobre // montpellier La Fine Equipe est un groupe de djs/Beatmakers composé de oOgo, Chomsk’, Blanka et Mr Gib originaires de Marseille et Paris. Abordant le Hip-Hop, l’électro, la soul, la funk ou encore le trip hop, ils ont réalisé les albums La Boulangerie 1&2, Fantastic Planet et le EP Gremlins sur le label Nowadays Records. Rockstore : 20 Rue de Verdun
Culture
vinie graffiti par jérôme deiss
ENTHROPIE PAR VHILS
Originaire de Toulouse, Vinie s’exprime aujourd’hui sur les murs de la capitale… À l’aise sur toiles comme sur murs, elle y expose des séries de personnages féminins surprenants, à mi-chemin entre poupées et pin-up, toutes aussi touchantes par leur expression qu’impressionnantes par leur format. Cette artiste complète ne s’arrête jamais et réalise des projets de décoration intérieure et extérieure, des démonstrations lors d’événements, des expositions et autres installations… en plus de son travail de directrice artistique dans une agence de communication parisienne. Critères Eds // Coll. Opus Délit
Le terme entropie est dérivé d’un mot grec signifiant « transformation ». Il rend parfaitement compte du travail de l’artiste VHILS qui, en sculptant des portraits d’anonymes sur des murs délaissés, cherche à leur rendre une seconde vie, à inverser le processus de dégradation, rendant toute sa valeur à un support abîmé. Sa spécialité, c’est le sgraffito, une technique de gravure. Il enlève des couches au lieu d’en ajouter, et de cette soustraction naissent ses figures. « Ce qui me fascine, explique-t-il, c’est la possibilité de détruire et de créer en même temps. » Avant de commencer son travail de sculpture, l’artiste esquisse à la peinture ses portraits. C’est à l’aide de burin, marteau piqueur et autres ustensiles qu’il commence à gratter la surface du mur, à révéler successivement les différentes couches qui le constituent. Petit à petit, un portrait se révèle. Mais son travail ne se limite pas aux murs. L’artiste explore et expérimente d’autres techniques et d’autres médiums : bois, métal, papier, polystyrène... Toutes ses œuvres ont tout de même un point commun, celui de montrer les influences réciproques entre une ville et ses habitants. Editions Alternatives // En librairie le 18 septembre
les plus beaux graffitis de suissE PAR hélène koch Hélène Koch aborde de façon simple et concise les différents éléments qui entourent la pratique du graffiti : vocabulaire spécifique, histoire, mais aussi outils, styles ou questions de légalité. Illustré de nombreuses photos prises aux quatre coins de la Suisse romande par l’auteur, ce livre est destiné aux novices comme aux amateurs de graffitis. Les premiers y trouveront des explications qui permettent de mieux comprendre cet art urbain encore méconnu, tandis que les seconds y découvriront des graffitis originaux, à l’existence parfois éphémère. Si vous vous êtes un jour posé la question de la différence entre un tag et un graffiti, si vous vous demandez quelles sont les motivations de ces graffeurs qui défient parfois la loi ou encore si vous souhaitez savoir où trouver de beaux graffitis en Suisse romande, cet ouvrage saura satisfaire votre curiosité. Editions Favre 26 l Busk Magazine
COSMONOMETRY PAR PRO176
TAÏRO STREET TAPE VOL.4
Après avoir baigné dans les comics américains quand il était petit, Pro176 découvre l’existence du graffiti en 1989, en regardant Mode2 et Colt à l’œuvre lors d’une peinture des maîtres de l’époque dans un festival. Mordu, il ne tarde pas à s’y mettre et très tôt, il se focalise sur le travail de la lettre, faisant notamment ses armes à Paris et sa banlieue sous le nom de Puzle.
Artiste établi sur la scène reggae-dancehall depuis une dizaine d’années, Taïro est un auteur-interprète d’origine franco-marocaine nourri au reggae et aux sound-systems. Après plusieurs années d’apprentissage dans les très formateurs sound-systems, Taïro fait des rencontres. L’une d’elles lui permettra d’enregistrer sa première maquette d’une demi-douzaine de titres au studio des Sages Poètes de la Rue. Cette démo finira entre les mains d’Akhenaton qui prépare l’enregistrement de la B.O.F. de «Taxi 2». Taïro fera partie de cette aventure et sera membre du groupe One Shot avec Disiz la Peste, Nuttea, Faf Larage, Vasquez et Jalane. Il fait par ailleurs énormément de concerts, entre autres avec Assassin sur toute la tournée Touche d’Espoir qui l’emmènera à travers le monde Découvrez sa dernière mixtape dans laquelle il fait des featurings avec Kenyon, Dragon Davy, Sir Samuel, ou encore Tiwony et Mardjenal.
Le livre Cosmonometry édité par Wasted Talent est un hymne photographique à l’œuvre de Pro, de ses premiers graffs à ses dernières productions. En plus des clichés grand format, de nombreux textes viennent éclairer l’univers de cet acteur atypique de la scène française et européenne.
Made in Montpellier
Sous-titré A Space Odyssey by Pro176, le livre est un bel objet indispensable aux fans de graffuturism, et qui saura de manière plus générale satisfaire ceux qui apprécient un graffiti différent, qui pousse les codes esthétiques du mouvement hors de leurs retranchements... Éditeur : L’Œil D’Horus
REMISE à flow NOUVEL ep DU MER2CREW Dix ans à mener leur barque dans les méandres du Hip-Hop, il n’en fallait pas plus aux 4 compères du Mer2Crew (Tekilla, Lost, Salas et Ketshow) pour mettre leur grain de sel et balancer leur nouvel EP : Remise à Flow. Naviguant entre Montpellier, Arles et Marseille, le crew composé de deux Djs et deux MCs maintient le cap et embarque dans sa chaloupe d’autres artistes tels Demi-Portion, Vice V3rs4 ou encore Denise King pour la note jazzy de la compilation. Sortie prévue le 27 octobre en digital et numérique Stay tuned : Facebook.com/Mer2Crew Busk Magazine l 27
Dico Même si la culture urbaine se démocratise, son jargon n’est pas toujours compris de tous ! Voici donc le « lexique du Hip-Hop pour les nuls » Liste non-exhaustive... Battle : « bataille » en anglais. Confrontation verbale entre deux rappeurs ou compétition entre breakeurs. Bboy : servait de terme générique dans les années 70 pour représenter tout breakeur. Aujourd’hui, désigne un membre actif du mouvement Hip-Hop. Beat : mot anglais signifiant « battement ». En musique c’est le temps de la mesure, le rythme. Beatboxing : discipline où le corps, notamment la bouche, sert d’instrument. Le terme human beatbox signifie littéralement « boîte à rythmes humaine ». Blaze : pseudonyme dont se servent les tagueurs ou les graffeurs pour signer. Breakdance / BBOYING : danse enchaînant des figures acrobatiques et des pas de danses. BUSK : du verbe anglais ‘’to busk’’ : jouer, chanter dans la rue dans le but de gagner de l’argent. cap : le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il en existe de différentes sortes et régule le débit de peinture. Chrome : lettrage réalisé à la bombe aérosol, en noir et chrome. COLLAGE : affichage des éléments de toute nature sur n’importe quel support urbain : photos, images, dessins sur papier, coupures de journaux... Crew : littéralement « équipe ». Groupe réunissant rappeurs, graffeurs, DJs, danseurs... Cut : « coupure » en anglais. Technique de DJ qui consiste à couper et rétablir très rapidement le volume, par à-coups, pour obtenir une rupture franche dans la musique. Ego trip : style de morceau de rap dans lequel le rappeur se met en valeur et cherche à se distinguer des autres MCs. end to end : graffiti réalisé d’un bout à l’autre d’un wagon de métro ou de train, de gauche à droite. Flow : terme servant à définir la façon dont un MC pose les syllabes par rapport au rythme, la qualité d’élocution et le groove. Freestyle : à l’origine un texte de rap, dans lequel l’artiste n’a aucun thème précis à respecter. Sert aujourd’hui couramment à désigner une improvisation d’un MC, d’un danseur, d’un artiste en général. Hip-Hop : regroupement de manifestations artistiques 28 l Busk Magazine
très liées entre elles autant sur le plan musical (rap), chorégraphique (breakdance) ou graphique (tags, fresques,…) et formant un mode de vie à part entière. Locking : danse debout Hip-Hop, très expressive, faisant partie du funk style, inventée par le danseur américain Don Campbell, dans les années 70. Lyrics : « paroles » en anglais. Mainstream : adjectif désignant le rap populaire et commercial, vendant beaucoup d’albums. MC : abréviation de Master of Ceremony. Rappeur. Mixtape : compilation regroupant plusieurs chansons provenant de plusieurs artistes ou d’un seul artiste. Cette compilation est mixée par un ou plusieurs DJs et généralement distribuée dans un but promotionnel. Old School : artistes de la vieille ou ancienne école dans le milieu Hip-Hop. POCHOIR : la technique du pochoir par le pochoiriste consiste à peindre des personnages, des animaux ou encore des lettrages avec un pochoir en papier, carton ou en métal qui sera ré-utilisé maintes et maintes fois ! rooftop : « toit » en anglais. Graffiti réalisé sur un toit. Sample : échantillon sonore emprunté à un disque ou tout autre bande sonore pour être incorporé à une nouvelle composition. Le procédé est le sampling et la machine est le sampler. Scratch : bruitage effectué par le DJ, grâce à la manipulation en avant et en arrière du disque vinyle. Tag : signature simple du graffeur. Throw-up : tag auquel on donne du volume en traçant un contour direct. Aussi appelé flop en terme courant. toy / toyer : faire un trait, repasser, taguer un graff d’un autre graffeur. TURNTABLISM : l’art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. Underground : « souterrain » en anglais. Adjectif désignant les hip-hopeurs travaillant hors des circuits commerciaux. Désigne aussi plus généralement un style moins accessible, par opposition au mainstream. Whole car* : graffiti réalisé sur toute la surface d’un wagon de métro ou de train, de haut en bas et de gauche à droite.
©Jérôme Almes
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