BUSK MAGAZINE #5 Nov-Déc 2014

Page 1

le hĂŠrault de la culture urbaine # 5 // NOV - DĂŠc 2014 // Montpellier // FREE


RCS Lyon B 380 259 044 – Illustrations : © Juan Ramón Pastor.


Sommaire

Edito Chers lecteurs,

danse

Des clowns maléfiques sévissent sur la ville de Montpellier ! Je ne sais pas si Ça est revenu, mais ce qui est certain, c’est que Busk Magazine lui, est bel et bien là !

body talk → page 4 l’agenda de la danse → page 6

street art jeaze → page 8 benoît fesselet Zoom sur le graphiste montpelliérain → page 10 verdanson Portfolio du graffiti → page 12 l’agenda des expos → page 14

musique le traitement → page 18 joke Interview du rappeur made in MTP → page 21 l’agenda des concerts → pages 24

et aussi... Une double-page culture → page 26 Un glossaire → page 28 La page shopping → page 30

busk-magazine.com

buskmagazine

Pour ce dernier numéro de l’année (en espérant qu’il ne soit pas le dernier tout court !), Busk Magazine a posé au pied de l’épicéa quelques articles joliment emballés. Comme toujours, et donc sans mauvaises surprises, Busk a extirpé la culture urbaine de sa hotte et vous la livre en offrande, que vous ayez été sages ou non tout au long de l’année ! De la danse pour faire « parler le corps » avec le crew de breakeurs Body Talk. Du réalisme sous les bombes du graffeur Jeaze. Un zoom sur Benoît Fesselet qui a brodé une couverture sur-mesure pour Busk, histoire d’affronter l’hiver chaudement ! Une double-page en images sur vos quais favoris : ceux du Verdanson. Enfin, on clôture les festivités avec du rap made in Montpellier, brillamment servi par le Traitement et Joke. Et pour ceux qui, à la veille de Noël, n’ont encore aucune idée cadeau à mettre sous le sapin, les pages ‘‘culture’’ et ‘‘shop’’ vous aiguilleront sans nul doute ! Amis lecteurs, je vous laisse donc le soin de déballer votre étrenne chez vous, dans le tram, au boulot ou encore sur le trône. Et vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année ! Bonne lecture à tous, Amélie SALES

buskmag

Busk Magazine est un bimestriel gratuit. Ne le jetez pas sur la voie publique ! Faites-le plutôt tourner ! Directrice de Publication : Amélie Sales Adresse : 49 Rue de Messine, Montpellier E-mail : contact@busk-magazine.com Tirage : 5000 exemplaires Rédaction : Guillaume Rizzo - Amélie Sales Diffusion : Montpellier et son agglomération Imprimerie Tomoe : 169 rue G. Auric, Montpellier Couverture : Illustration de Benoît Fesselet

Toute reproduction même partielle des articles, photos, visuels ou dessins parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable de la direction. Les articles insérés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La direction décline toutes responsabilités pour les publicités insérées qui n’engagent que les annonceurs. ©2012-2014 Busk Magazine

flashez pour

busk-magazine.com


Danse

- BODY TALK Texte : AMÉLIE SALES // Photos : BTC

Monté il y a huit ans par Doomam (ancien R2Rue) et Flow (ancien Darklight), le Body Talk Crew a su défendre et garder son nom au fil des ans. A travers Montpellier, mais aussi au-delà de ses frontières. Rencontre avec Doomam Bathily, à la veille de son départ pour San Diego où il va représenter les couleurs de Body Talk au Freestyle Session Monde. 4 l Busk Magazine


‘‘les bleus avaient zidane. Nous on a riad ! un des meilleurs danseurs en france!’’

«

Il y a de la jalousie partout, mais quand on est numéro 1, c’est normal, on attise forcément la jalousie ! » Les mots sont lâchés ! Sur les affiches du crew qui placardent la ville, même discours : ‘‘Body Talk : best crew in town’’. De quoi émousser la concurrence. Si Furies annonçait en mai dernier dans Busk Magazine être le crew le plus actif de Montpellier, Body Talk rétorque quant à lui : « on est numéro 1 à Montpellier ! » Guerre de pouvoir, c’est à celui qui se placera au-dessus du panier. C’est d’ailleurs un peu l’esprit des battles où il convient de faire figure de plus fort. Alors, qu’est-ce qui différencie Body Talk des autres équipes de breakeurs de Montpellier ? Pour Doomam, proclamer son crew à la première marche du podium est une évidence. D’abord parce que la team s’est démarquée dès la première année en remportant le Battle of the Year Sud en 2007. « Ca a propulsé notre notoriété. Mais ça a fait naître la jalousie autour de nous. Voir les plus jeunes dépasser les anciens, ça dérange ! » Aujourd’hui composé de sept danseurs (Doomam, Riad, Gaël, Josh, Halim, Raph et Benny), Body Talk a aiguisé ses armes en participant à de nombreuses compétitions en France comme en Europe, en passant par les USA. Selon Doomam, c’est justement ce qui distingue son crew de celui de ses confrères : « A l’heure actuelle, on est le seul groupe à Montpellier à faire les Freestyle Sessions Monde. Pareil pour l’IBE aux Pays-Bas ! Nous on bouge partout ! On a pas peur de se confronter aux étrangers ! » A ce jour, l’équipe montpelliéraine compte plusieurs victoires accumulées au cours des huit dernières années dont le Tout Simplement Hip-Hop de Nîmes, le Break The Floor à Cannes ou encore le Battle Hypnotik à Barcelone. La recette du succès : cinq entraînements par semaine, un mode de vie exigeant de travailler ou d’étudier à côté de la danse, de garder l’esprit de famille, d’être ambitieux, de respecter certaines valeurs dont le fairplay avant, pendant et après les battles, mais aussi de ne jamais recopier le mouvement des autres danseurs : « Tu pompes, c’est zéro ! D’ailleurs, le pompage, c’est ce qui a tué le break français ! » Et leur atout non contestable : avoir Riad dans l’équipe ! « Riad a presque 20 ans de danse dans les jambes. C’est lui le meilleur ! Il est au-dessus de beaucoup de gens ici et en France. Personne n’ose le défier pendant les battles. C’est la légende ! »

kushmos, le futur body talk ? Si Body Talk se hisse au sommet et se bat pour rester toujours performant, il n’hésite pas à parrainer un autre crew de Montpellier. Kushmos, c’est l’équipe qui fait gage de future génération de Body Talk. En coachant cette jeune pousse du break local, le crew déjà confirmé compte bien créer la relève. « On les tire vers le haut, les entraîne pour les battles, leur enseigne les valeurs... mais on les prépare surtout à ce qui les attend à l’extérieur ! Et quand ils seront au niveau, ils pourront intégrer Body Talk ! » Luke, à la tête de Kushmos, en est bien conscient : « Cette pression est nécessaire. Aujourd’hui, il faut être le meilleur dans tout ce que tu fais ! » La leçon semble bien assimilée. Et Doomam de conclure : « Cette année, je compte bien inculquer la gagne ! » Toujours dans cet esprit de transmission, Body Talk dispense d’ailleurs des cours de breakdance à la Maison pour tous George Sand, histoire peut-être de former et dénicher les nouveaux talents du break français ! Busk Magazine l 5


Actu Danse

WORKSHOP avec syrin zero

cours de breakdance - khalifa

16 NOVEMBRE // lattes

MONTPELLIER

Pour la première fois à Montpellier, le créateur de nombreux steps dancehall et un des danseurs les plus connus aux USA viendra donner un stage le dimanche 16 novembre à 14h. Full pass : 35€ / Cours à l’unité : 25€ Studio Latino : Route de Boirargues Inscription : chai.jow@gmail.com

Prenez des cours de breakdance avec Khalifa de l’association Furies. Contact et inscription : 07 62 39 65 80 Maison Pour Tous Voltaire : 3 Square Jean Monnet

BUSK-magazine.com/agenda-DANSE

cours DE BREAKDANCE montpellier Tous les lundis et mardis, le crew Body Talk dispense des cours de breakdance de 17h à 18h. Pour tous niveaux. 150€ à l’année. Cours d’essai gratuit. Pour s’inscrire : direction la Maison pour Tous George Sand, quartier La Pompignane/Les Aubes. Plus d’infos au 04 67 79 22 18 et par mail : bodytalkcrew@gmail.com Maison Pour Tous George Sand : 25 Avenue Saint-André de Novigens

i love proviedanse jusqu’au 31 décembre // montpellier La meilleure personne pour parler des cours de danse, c’est vous ! Vous qui les suivez et les vivez quotidiennement chez Providanse, devenez parrain d’un proche ou d’un(e) ami(e) pour partager avec lui ou elle ce moment de plaisir et cette passion qui vous anime. Pour toute adhésion réalisée jusqu’au 31 décembre, recevez un bon de 20 € à valoir sur les stages ou adhésion 2015. Proviedanse : 12 Rue Meyrueis

STAGE DE WAACKING AVEC Jackie BROWN DE PARIS 30 NOVEMBRE // Béziers L’association Lez Arts Urbains invite la danseuse parisienne Jackie Brown pour un stage 100% Waacking à Béziers ! Apparue dans les années 1970 à Los Angeles, s’inspirant de la musique funk et disco, le waacking est à l’origine une danse qui se veut être une imitation de la danse sensuelle et féminine réalisée par des hommes. Deux niveaux, deux horaires : niveau 1 de 14h30 à 16h / niveau 2 de 16h à 17h30. Les inscriptions sont ouvertes à tous à partir de 12 ans. Tarifs : 1 cours = 12€ / 2 cours = 20€ Pour garantir votre place, vous pouvez vous inscrire au stage dès aujourd’hui par courrier ou durant les cours ! Association Lez Arts Urbains : 5 Rue Debès Tél : 06 58 96 68 15 - contact@lez-arts-urbains.com 6 l Busk Magazine



Graffiti

- JEAZE Texte : GUILLAUME RIZZO // Photos : FABIEN PEREZ & G. RIZZO

Tout amateur de street-art trainant un peu sur les réseaux sociaux et les sites internet spécialisés, est forcément tombé sur cette image de citerne transformée en spray géant ! Elle a fait le tour du monde, récupérée par des sites espagnols, allemands ou encore brésiliens. « Un délire balancé sur le net, comme ça, à l’arrache, et ça a bien pris ! » Ce succès viral est l’œuvre de Jordan alias Jeaze, 29 ans, originaire d’Alès, adopté par la ville d’Aniane.

8 l Busk Magazine


‘‘en général, L UNE PEINTURE ME PREND ENTRE 20 ET 25 HEURES. Je veux qu’elle soit Exactement comme je l’ai pensée !’’

a sauce a tellement bien pris que la célèbre marque espagnole de bombes aérosols prend contact avec l’artiste pour utiliser sa photo et lui proposer un projet monumental pour la promotion de ses sprays. « C’est un gros coup de chance, avoue-t-il, j’ai juste eu la bonne idée au bon moment ! » Malgré son humilité, Jeaze a du flair, peut-être quelques restes de ses études en marketing. Avec un graff de Dark Vador, une cannette de 8.6 à la main, rebelote ! il tape dans l’œil de l’enseigne de bière. Il empoche un contrat pour customiser trois immenses cuves à l’effigie de la marque et réaliser un clip publicitaire en stop motion avec son ami photographe Fabien Perez. Il garde quand même les pieds sur terre : « faire ces pubs me permet surtout de pouvoir vivre de ma passion et de mettre en valeur le street-art ! » Une passion devenue vocation au gré des coups de pot et des coups de poker. Jeaze est un autodidacte qui graffe dans la rue depuis 1999, d’abord des lettrages puis des persos. Un jour, il décroche un contrat pour décorer une pièce et décide de tout lâcher pour se consacrer entièrement à son art. Un pari un peu fou qui colle à cet électron libre. D’ailleurs, son cadre de vie et de travail tranche avec les standards habituels des street-artistes. Originaire d’Alès, il est installé depuis 5 ans à Aniane, en pleine campagne héraultaise. Un bled où l’on ne penserait pas vraiment trouver du graffiti. Pourtant, au détour des rues, des enseignes et des commerces du coin, la signature de Jeaze est visible partout. Dans la rue, tout le monde le connaît et le salue. « Aniane est en avance en ce qui concerne le street-art. La mairie me soutient et me laisse beaucoup de liberté ». En mai dernier, la Ville lui a laissé carte blanche pour monter sa première expo à la Chapelle des Pénitents. Il a également pu investir une petite rue, au cœur de la vielle Ville, pour réaliser une œuvre éphémère à la craie avec Christophe Compiano, un autre artiste anianais, dans le cadre des Journées du patrimoine. Sans oublier les stages de découverte du graffiti qu’il organise auprès des jeunes enfants et des personnes âgées. Un artiste engagé donc, un peu à part du microcosme des graffeurs montpelliérains. La plupart de ses œuvres, Jeaze les commet dans un gymnase et une vielle prison laissés à l’abandon, à deux pas de chez lui. Un ‘‘atelier’’ taille XXL qui lui permet de laisser libre cours à ses envies. « En général, une peinture me prend entre 20 et 25 heures. Je veux qu’elle soit exactement comme je l’ai pensée ! J’aime aussi utiliser le mobilier urbain pour ajouter du relief et de la profondeur ». Une obsession de la 3D qui l’a poussé vers l’anamorphose : « j’ai découvert le travail de Papy qui excelle dans cette technique et ça m’a donné envie ». Son souci du détail s’exprime aussi au travers de ses toiles, dans un univers sensuel et ultra coloré où se mélangent visages et courbes féminines. Aujourd’hui, Jeaze est un artiste comblé. Depuis peu, il collabore avec Sweo et Des3, chantres du graffiti 3D dans le Sud. Il a également été contacté par une firme de boisson bien connue des jeunes pour une nouvelle campagne de pub, mais... ça reste secret pour l’instant ! Affaire à suivre... Busk Magazine l 9


10 l Busk Magazine


Graphisme

- BENOîT FESSELET -

Benoit Fesselet est un graphiste illustrateur freelance franc-comtois installé à Montpellier depuis 2005. Passionné de typographie et d’édition, ses travaux s’orientent vers un graphisme simpliste, en noir et blanc. Ayant experimenté diverses techniques, du collage au spray en passant par la mine 0.1, il dirige maintenant ses recherches sur un graphisme précis, riche en détails, mêlant lettres et dessins. Prochaine étape : des t-shirts sérigraphiés en édition limitée en collaboration avec MonsterShop, prévus pour début Novembre (il est encore temps de commander !) Plus d’infos : Benoitf.com

Busk Magazine l 11


Le

Verdanson - Graffiti Walls -

Autrefois nommé le « Merdanson » à l’époque médiévale, le canal du Verdanson qui longe les quais éponymes de la ville de Montpellier devient depuis plus de 20 ans le terrain de jeu et d’expression chéri des artistes graffeurs. Terreau de l’art, berceau du graffiti, quand les plus jeunes échauffent leurs premières bombes, d’autres artistes aguerris continuent de pigmenter les parois du canal.

12 l Busk Magazine


Artistes présents (entre autres !) : Seno, Oups, Ceaf, Sidka, Tost, Honk, Smole, Momies, Maye. Murs shootés en octobre 2014©A.SALES

plus de pix : BUSK-magazine.com/verdanson-le-canal-du-graffiti-montpellierain Busk Magazine l 13


Les Expos

‘‘protection’’ par honet du 7 novembre au 7 DéCEMBRE // montpellier

souredj DU 28 nov au 12 janv // Montpellier Artiste issu de la scène graffiti parisienne, Souredj s’installe dans le Sud. Sa passion du relief et de la matière l’amène à devenir sculpteur modeleur en 1998, travaillant principalement la résine et le plâtre. Il s’inspire de la culture urbaine et de l’hyperréalisme pour mettre son savoir-faire au service de sa créativité, revisitant les personnages de l’enfance, jouant sur les mots, transformant Dark Vador en Dark Vapor ou encore James Bond en James Bomb. Attiré par l’anatomie, il revisite les objets en y intégrant des détails du corps humain, pour créer entre autre la « Tête de caps’ », tête de bombe aérosol dotée d’un cerveau : un des symboles phares de son travail. Runthings Shop & Gallery : 35 Rue Faubourg du Courreau

Les premiers ‘‘artistes de l’invisible’’ sont des artilleurs qui éprouvaient la nécessité vitale de dissimuler au regard de l’ennemi leurs pièces de canon figées par l’avènement de la guerre de positions. C’est le peintre Victor-Lucien Guirand de Scevola, sous-officier de réserve, qui effectue le premier les démarches pour faire connaître et adopter par le commandement les expérimentations des pionniers du camouflage. L’insigne de spécialité adopté par les camoufleurs est le symbole parfait de leur action : il s’agit du caméléon. Pour son exposition Protection à la galerie At Down, Honet nous invite donc à une initiation autour de l’art de l’invisible, des masques et des leurres, de la géométrie irrégulière et l’architecture de la fermeture. Galerie At Down : 20 Rue du Plan de l’Olivier

EXPO ‘‘SKULL’’ BY PSICO 15 novembre // Sète L’artiste montpelliérain Psico présente «Skull». Une exposition 100% graffiti qui se tiendra à partir du 15 novembre au shop sétois Street Market. Vernissage à partir de 18h30 suivi à 21h30 d’une soirée « Let’s fuck » : impro musicale électro-acoustique et le mix set de Charly Cut (Hip-Hop, électro brake, Drum n’ Bass) au bar Le Pub. Street Market : 21 Rue Pierre Sémard

tout l’agenda des expos sur BUSK-magazine.com/agenda-expos ‘‘restrictions’’ de philippe pasqua du 7 NOVEMBRE AU 20 Décembre // MONTPELLIER Pour cette exposition majeure, retrouvez les œuvres de Philippe Pasqua, se distinguant par une peinture figurative singulière où les visages se matérialisent dans la couleur, révélant toute la vulnérabilité de l’être humain : la figure humaine est représentée avec la franchise du réalisme et l’intensité de l’expressionnisme, avec des sujets caractéristiques de l’artiste. Conjointement à l’exposition de peinture sera présenté un autre aspect majeur de son travail : la sculpture en bronze où son goût du monumental prend tout son sens. AD Galerie : 40 Allée Giacometti

14 l Busk Magazine


Busk Magazine l 15




Musique

- LE TRAITEMENT Texte : AMÉLIE SALES // Photos : LE TRAITEMENT

Jeune groupe créé il y a seulement trois ans, le Traitement réunit une dizaine de MCs et un Dj. Le collectif montpelliérain en voie d’expansion dans la région propage son rap en famille et promeut le Hip-Hop local.

S

’ils avouent avoir raté leur départ avec leur le sait, pour aiguiser sa notoriété, il faut multiplier les premier projet 72 heures (qui n’a jamais vu concerts. L’équipe a justement eu une idée... le jour), leur deuxième EP En famille sorti l’an dernier a quant à lui confirmé l’émulsion du ‘‘ Le Hip-Hop local ne bouge pas assez ! collectif. Dans les grandes salles comme la Victoire, on ne voit que des grosses têtes d’affiche ! ’’ Pazzo, Tosmah, Buza, Chinoui, Skoper, Wasck, Yensa, Glaiz, Cost’art, Beazo et Dj Crazy Charly Cuts… ils ont la vingtaine, sont aussi nombreux que dans une équipe de foot et ont l’esprit bon enfant. Adeptes d’un rap sans prétention, guidés par l’esprit convivial que leur apporte la discipline, ils préconisent le rap comme médication contre la mauvaise humeur. Pour ce faire, ils opèrent dans un esprit de famille, et comme dans toutes familles, ils sont différents les uns des autres. Bien qu’issus d’univers musicaux divergeants, c’est toutefois sur l’autel du Hip-Hop que les membres du Traitement ont posé leurs jalons. C’est d’ailleurs cette diversité qui offre au collectif la touche novatrice et identifiable. « Il n’y en a pas deux qui rapperont de la même façon sur une même instru, et qui diront la même chose ! On a des influences différentes mais on reste cohérents ! » Entre les deux premiers projets, le groupe naissant a écrémé les scènes montpelliéraines histoire de se frotter au public. Un public qui n’était pas le sien pour commencer, mais qu’il comptait bien conquérir. Entre Open Mic, tremplins et autres petites scènes sur lesquelles le groupe 16 Milligrammes les invite régulièrement, l’heure est à l’apprentissage du live et à l’appréhension de l’espace à dix MCs. Le Traitement

18 l Busk Magazine

Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, l’association s’est lancée dans l’organisation de soirées. La première édition de Montpeul’Zoo a donc vu le jour en mai dernier. Suivie de la deuxième en septembre. Et en octobre, le Traitement co-organisait la soirée promotionnelle d’Ali Lacraps. Le but de ces événements, outre de faire connaître le Traitement, est de promouvoir la scène rap locale. Remédier à une pénurie de scènes à Montpellier et donner la part belle à des artistes émergents comme le Mer2Crew, Monotof ou encore Vice V3rs4. Le tout, bien évidemment, « dans un esprit de famille ! Aux deux Montpeul’Zoo, on a attiré prés de 200 personnes. A la dernière soirée : plus de 450 personnes ! » L’ambiance est chaude et le succès au rendez-vous. La troisième édition de Montpeul’Zoo semble se profiler pour janvier prochain. Un projet drastique mais excitant pour le Traitement qui prévoit d’ailleurs un album pour fin 2015. Avec à l’intérieur « pas mal de featurings ! Car, quand il y en a pour dix, il y en a pour 15 ! » Qu’on se le dise, tout l’esprit de partage est là, sinon ce ne serait plus du Hip-Hop... Ce ne serait pas le Traitement non plus ! En savoir plus : Facebook.com/LeTraitement


Busk Magazine l 19



Interview

- JOKE Photos & propos recueillis : AMÉLIE SALES

Petit prince de la punchline luxurieuse, Joke est qualifié par les Inrocks comme « en avance sur le rap français ». Le 16 octobre dernier au Rockstore, c’est non sans trac qu’il débutait la tournée pour son premier album Ateyaba. Mais certainement vite rassuré au vu d’une salle pleine à craquer. Qu’on apprécie ou pas son rap, qu’il dérange ou qu’on l’adule, une chose est sûre : Joke galvanise un public de plus en plus nombreux. En témoignent ses concerts qui affichent complet et les 180 000 fans sur les réseaux sociaux qui suivent son ascension fulgurante. Rencontre avec le Montpelliérain de 25 ans. Busk Magazine l 21


Joke, quel bilan peux-tu faire depuis la sortie de ton album il y a 4 mois ? A la sortie de l’album, j’étais mitigé parce que j’avais l’impression de ne pas avoir été compris. Mais maintenant, les gens ont digéré et les retours que j’ai sont plus proches de ceux que j’attendais ! Ca me réconforte dans l’idée que j’ai fait un bon travail. Je suis satisfait ! En quoi n’étais-tu pas compris ? Ce que j’ai fait dans l’album est assez différent de mes précédents EP. Et encore plus de ce que je faisais avant mes EP. Le public que j’ai rassemblé depuis 2009 semblait déstabilisé du coup par cette différence tant du côté du texte que de la musique. Justement, côté paroles, dans l’album Ateyaba… c’est très sex’, tu parles de cul tout le temps en fait !? Je ne comprends pas pourquoi on me fait toujours cette réflexion puisque dans mes projets d’avant c’était la même chose. Les thèmes étaient plus variés, moins de provocation… Moins de provocation… moins violent ! J’ai l’impression qu’il y a eu un amalgame parce que j’ai fait des phases comme « Pour enculer Marianne, faut juste les papiers pour s’essuyer », qui n’ont rien à voir avec le cul. C’est de la revendication ! Mais comme à côté j’ai fait des morceaux vraiment axés sur le cul, les gens ont mis tout ce qui était un peu vulgaire dans le même bac ! Or, 22 l Busk Magazine

dans l’album il y a le morceau Ateyaba qui est le seul morceau de ma carrière où je raconte quelque chose de fort et les médias n’en parlent jamais. On revient toujours sur l’aspect sexuel mais personne ne me parle de ce morceau qui raconte l’histoire de mon grand-père au Front.

des bâtons dans les roues !

Mais alors pourquoi ?! Parce que je suis un artiste, je ne calcule pas ! Un artiste doit s’exprimer comme il a envie de s’exprimer. Après, le public suit ou pas. Mais tu ne peux pas faire selon le bon vouloir du public. Si tu fais ça, t’es plus un artiste un final… Artistiquement, je Pourquoi rester sur l’égotrip et ne n’ai rien à me reprocher ! pas faire plus de morceaux comme Ateyaba ? Parce que dans l’égotrip, tu ne te dévoiles pas, tu parles de toi Comment tu gères ton succès ? Je mais comme d’un super-héro, pas de le gère pas… Par exemple, je n’ai pas ta vie ! Quand j’écoute Booba, je ne de téléphone portable, je ne suis pas sais pas ce qu’il fait chez lui ! Parler trop sur les réseaux sociaux… je ne de moi ne m’intéresse pas, je n’en m’occupe pas trop de ça. Je ne sors pas ressens pas le besoin. Quand je fais de trop. Je reste dans ma bulle, j’essaie la musique, je ne le fais pas en calculant de faire ma musique. Le succès, c’est les choses. Je fais les morceaux que les pas quelque chose qui m’intéresse en instrus m’inspirent au moment où je fait. Etre reconnu pour ma musique et les écoute. Je laisse couler ce que j’ai à en tant qu’artiste, oui ! Mais pas être écrire. Il y a de la profondeur de toute reconnu dans la rue ! J’veux pas être façon dans certains morceaux, mais il Nabilla, quoi ! faut tendre l’oreille… c’est enfoui dans les bêtises ! Tu as des garde-fous autour de toi qui t’alertent en cas de grosse-tête ? Non, Penses-tu que pour être crédible en du tout ! Je peux pas prendre la grosse tant que rappeur, il faut forcément tête ! Il y a des gens qui cherchent la être dans la provocation ? Non, je ne pense pas qu’il faut être forcément célébrité, moi non. On peut dire de vulgaire. Si tu regardes bien, ceux qui moi que j’ai pris la grosse tête parce réussissent le plus ne sont pas les plus que je suis tellement réservé que vulgaires : regarde Maître Gims qui parfois j’esquive les gens, j’aime pas dépasse tous les rappeurs en termes trop discuter dans la rue, qu’on me de vente, il n’est pas vulgaire du tout. prenne en photo... J’aime pas me Black M n’est pas dans la provoc’ non montrer. J’ai l’impression que ce sont plus. Donc finalement, dans mon cas, les gens dans mon entourage qui être vulgaire c’est me mettre tout seul prennent plus la grosse tête que moi !


‘‘il ne faut pas s’arrêter à la première écoute pour comprendre mon album !’’ Etre considéré comme « la relève du rap français », ça te met la pression ? Tout ce que je fais, je le fais en tant qu’artiste, encore une fois ! Donc, qu’on me dise que je suis le « futur du rap français » ou pas, ça ne changera en rien les décisions que je prendrai plus tard. Ca rentre par une oreille et ressort par l’autre...

dans le business. Mais Booba est un artiste que j’ai beaucoup écouté et que j’écoute à chaque fois qu’il sort quelque chose. Mais on ne fait pas la même chose du tout.

Tu prépares un nouvel album ? Je réfléchis à l’atmosphère générale du prochain album oui. Ce sera la suite d’Ateyaba. Prendre deux facettes d’Ateyaba et les exploiter à fond !

Que réponds-tu à ceux qui disent que t’es tombé dans le cliché du rappeur ? Que j’ai toujours été dans le cliché du rappeur ! Mon premier street album s’appelle Prêt pour l’argent. Je comprends pas pourquoi je serais tombé dans le cliché du rappeur alors qu’à la base j’étais déjà là pour dire que je voulais des sous, des meufs, etc. Rien a changé entre temps sauf les instrus et le fait que j’ai grandi. J’étais bien plus dans l’égotrip et sans revendication à l’époque alors que maintenant, j’ai des choses un peu plus sérieuses à dire.

Des projets que t’aimerais faire ? Pourquoi pas lancer une ligne de vêtements. J’aime aussi le cinéma et filmer. J’aimerais réaliser un court-métrage qui ressemblerait à moi et à mon rap. Sur des jeunes comme moi qui cherchent à s’en sortir. Des jeunes qui se rendent compte qu’en France, il est difficile de s’en sortir par soi-même parce que t’es pas forcément aidé par la société.

Pas non plus de pression extérieure depuis que tu es chez Universal/Def Jam ? C’est plutôt une pression que je m’impose. Je veux un peu tout gérer. C’est bien pour moi car je contrôle ce que je fais mais le revers de la médaille, c’est que je dois passer beaucoup de temps sur tout. Quand je dois tourner un clip, j’arrive pas en touriste sur les lieux du tournage. Il faut que je réfléchisse aux placements, etc. C’est comme ça aussi pour les concerts, Tu conseillerais aux artistes les photos, les morceaux… j’ai la tête montpelliérains de partir sur Paris partout. C’est ça la pression que j’ai ! pour percer ? Non, certainement pas ! Moi j’ai signé à Montpellier. Paris c’est Tu as fait pas mal de feats : Set&Match, bien pour les contacts mais t’es pas Pusha-T, Jhené Aiko... On t’en a déjà obligé d’y vivre. D’où que tu viennes refusés ? Je me suis pris un refus, une de toute façon, faut surtout savoir fois ! se démarquer car il y a beaucoup de rappeurs. Faut trouver son truc… De Booba ? Je peux pas dire ! C’est quoi ton truc à toi justement ? Tu lui as déjà proposé ? Je peux pas J’ai pas cherché à me démarquer en dire ! (sourire...) fait, mais malgré moi, ma musique est différente de celle des autres. Au T’es fan de Booba ? C’est un modèle niveau des instrus et de ma musicalité. pour toi ? Ni modèle ni fan. Mes C’est un peu comme une empreinte modèles sont plutôt aux States. Je suis digitale ! J’aurais beau essayer de me plus rap US dans la musique comme différencier, ce sera toujours moi.

Toi tu t’es lancé par toi-même ! Mais moi je suis une exception ! Je pense pas que tous les jeunes ont la force et la détermination pour se lancer dans ce qu’ils aiment vraiment faire. Les jeunes ne sont pas assez entreprenants dans notre pays, mais je pense que c’est parce que c’est dur de l’être ici ! Pour finir : ta meilleure expérience en tant que rappeur ? Le street club à New York, dans le Bronx. C’était magnifique ! Aux Etats-Unis, c’est pas glauque du tout, c’est même bon-enfant ! Et ta pire expérience ? Une que je ne peux pas raconter parce que ça implique d’autres personnes… Des gens connus… des Américains… un truc avec Rick Ross, en France... Mais je ne peux vraiment pas raconter ! (rires) Busk Magazine l 23


Les Scènes

mokless & zesau // montpellier street live #2 12 novEMBRE // montpellier Toujours dans le but de mettre en avant la scène Hip-Hop locale, l’association Longueur D’ondes34 présente : MONTPELLIER STREET LIVE # 2 En première partie : Rap Local (34) suivi du Showcase ZESAU / MOKLESS Pour cette deuxième édition, l’association Longueur D’ondes est heureuse d’accueillir des groupes et artistes tels que : Halio / Jawaad (Mete’Or Crew) / Yomakazy / N.I.C.K / IL aka L A.K (La Sentence) + ZESAU - BAD-GAME Zesau Zoo / MOKLESS - Scred Connexion /Mokless / DJ Veekash Aux Platines : Dj B-Dave & Dj Mad Habits Paf : 10€ sur place L’Antirouille : 12 Rue Anatole France

disk’air - appel à candidatures jusqu’au 25 janvier Dans le cadre de l’action MUSIC SOCIAL CLUB, UNI’SONS œuvre depuis 15 ans à l’émergence et à la professionnalisation des groupes de musiques RAP de la région LanguedocRoussillon. Dans ce but, l’AIR (Aide à l’Initiative Rap) lance ce 3ème appel à candidatures afin de promouvoir les nouveaux talents de la région et proposer une réelle vitrine RAP ! Un véritable tremplin pour les lauréats qui seront sélectionnés par un jury de professionnels dont le rappeur réputé Tunisiano ! Plus d’infos : Unisons.fr

break yuh neck !! 15 novembre // montpellier Dj Bastos et Mighty Sober sont toujours au contrôle des platines et ils ne sont pas près de lâcher l’affaire ! Les inséparables selekta Mighty Sober et deejay Bastos vont continuer de mouiller le maillot pour votre jouissance auditive en mariant l’ambiance des sound system et la technicité du mix Hip-Hop, le tout agrémenté de scratch set ! Entrée gratuite. Babajalé : 18 Rue des Ecoles Laïques

COME TO DADDY #8 14 novembre // montpellier Pour cette 8ème Come To Daddy, nous invitons avec une excitation assumée le dj, producteur américain de trap/electro : Ookay. Habitué des clubs et festivals réunissant des dizaines de milliers d’adeptes tous les week-ends, cet américain natif de San Diego jongle habilement entre dubstep, trap et electro house autant dans ses morceaux que sur ses prestations avec une énergie et une dextérité déjà reconnue par les pairs de la scène bass music. Signé régulièrement sur les plus gros labels du genre, la qualité de ses productions témoigne de sa volonté à soulever les foules, ce qu’il réalise à la perfection lors de ses sets ! L’Antirouille : 12 Rue Anatole France 24 l Busk Magazine


perfect hand crew 15 novembre // saint jean-de-védas Hérault Musique Danse, en coproduction avec Victoire 2 et avec le soutien du Département de l’Hérault, présente les concerts de la 10e édition de 34 Tours. Avec en 1ère partie Julien Fortier et Perfect Hand Crew : les 2 groupes héraultais sélectionnés dans le cadre du dispositif. Ce dispositif d’accompagnement leur permet de bénéficier de résidences de travail, de formations adaptées proposées par Illusion et Macadam, d’une programmation sur le festival et d’un accompagnement personnalisé de leurs projets musicaux. A grand renfort de basses, le Perfect Hand Crew distille un son définitivement anglais à qui veut l’entendre et réunit les fans de Hip-Hop et les amoureux des dancefloors. Victoire 2 : Domaine du Mas de Grille - 2 Rue Théophraste Renaudot

primitiv 6 décembre // montpellier A l’origine était une explosion, un son, une onde qui résonne aujourd’hui encore en toute chose et tout être. Venez ressentir et partager cette vibration... Line Up : Dj Phatt (Drum’n’Bass), Sikis (Dubstep/Glitch Hop), Lil’Fish (Hip Hop/Trip Hop/Indie), Urbanbass Crew, Deposer (Hip-Hop), Sija (Dubstep/Trap), JP Fonky. L’Antirouille : 12 Rue Anatole France

LE PEUPLE DE L’herbe + la canaille 5 décembre // montpellier Les influences électro, orientales, funk, soul, reggae, rock, Hip-Hop, musiques de films... qui ont fait la renommée du Peuple de l’Herbe sont toujours la matière principale de son intarissable moulinette à son mais le groupe, depuis toujours en perpétuelle évolution, explore de nouveaux territoires sonores et le résultat est probant. Dans son nouvel album, il se permet des incartades inattendues dans le Cajun, la ballade ou le dancefloor et on remarque d’entrée la présence nouvelle et parfaitement intégrée de la guitare. Le son est résolument moderne et actuel mais la patte du Peuple est là, reconnaissable entre mille. Rockstore : 20 Rue de Verdun

BUSK-magazine.com/ agenda-soirees-concerts

Busk Magazine l 25


Culture

nosbé horror vacui

planète street art PAR garry hunter

Homme ou démon, mais avant tout dessinateur talentueux, Nosbé remplit les murs de détails grouillants et inquiétants sortis des entrailles de quelque animal imaginaire. Entre street art et graffiti, l’artiste nous emmène dans un univers dense qui inspire des émotions aux frontières du rire et de l’épouvante. « Mes créations sont une concentration de tout ce qu’il y a de plus dérangeant pour moi, dans un système très personnel d’attraction-répulsion. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, j’aime dessiner ce que je n’aime pas ou ce qui m’angoisse, tout en essayant d’y instiller une forme de beauté ou d’humour. » Éd. Critères // Opus Délit

Les villes sont saturées de panneaux publicitaires et de réclames commerciales qui polluent visuellement les rues. En réaction et au fil du temps est apparu un nouveau phénomène artistique qui prend une dimension mondiale: l’art dans la rue, le « Street Art ». Exposé à tous, il est libre et accessible à n’importe qui. Banksy, Blek le Rat, JR, Gaia et de nombreux autres, sont les grands acteurs de ce mouvement né de l’underground et devenu la dernière tendance de l’art contemporain, dont l’oeuvre en perpétuelle évolution est présentée dans ce livre. Fresques monumentales ou miniatures exquises, ces images sont l’exemple le plus représentatif de ce que peut produire l’imaginaire humain quand il est confronté à un paysage urbain aussi fascinant qu’étouffant. L’auteur Garry Hunter est reporter photographe et vit à Londres. Sa passion pour le Street Art l’a amené à faire plusieurs fois le tour du monde en quête de nouvelles images. Il fait partie de la Royal Geographical Society et organise des installations underground dans des « non-galleries », des sites ouverts en plein air. Éditions Desinge et Hugo

le manuel du graffiti Le guide complet pour connaître les styles, maîtriser le matériel et les techniques. Le matériel : peinture en bombe, aérographe, rouleaux et pinceaux, marqueurs et encre, stylos... La technique : réaliser une pièce, le graffiti pas à pas, peindre vite, le photoréalisme, les caps, les techniques mixtes, graffer sur toile, le croquis. Les contributeurs : Abyss (Suède), Akut (Allemagne), Ance (Suède), Bâtes (Danemark), Bios (Ukraine), Cake (Suède), Chob (Italie), Delta (Pays-Bas), Does (Pays-Bas), Egs (Finlande), Func 187um (France), HNR (Suède), Jurne (États-Unis), Kacao 77 (Allemagne), Kaos (Suède), Ket (États-Unis), Mad C (Allemagne), Nastee (Venezuela), Niro (Suède), Riot (Allemagne), Roger (Allemagne), Rosy one (Suisse), Shoe (Pays-Bas), Sken (Suède), Skil (Suède), Smash 137 (Suisse), Soten (Danemark), Swet (Danemark), Track (Suède), Vino (Espagne). Plus de 250 photos et 35 interviews. Éditions Eyrolles 26 l Busk Magazine


DIZE YOME - VICTORY MAKES DAYs PAR VMD

TOUR PARIS 13 PAR MEHDI BEN CHEIKH

Dize & Yome du crew VMD sont deux writers incontournables du graffiti français. Issus de la scène parisienne des années 90, il ont su faire évoluer leur art de manière complémentaire : Dize se concentre aujourd’hui sur ses toiles, tandis que Yome est tatoueur. Ils définissent le graffiti comme un véritable mode de vie, qui les a notamment amenés à se produire ou à exposer dans de nombreux pays comme la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Espagne ou encore les États-Unis.

Une tour, 105 artistes, 30 jours : le manifeste historique du street art ! Tour Paris 13 est un projet éphémère hors normes qui a permis à 105 artistes de 18 nationalités différentes de s’exprimer sur les façades et à l’intérieur d’une tour de neuf étages en plein Paris. Ce livre-événement permet de découvrir en détails, étage par étage, cette tour devenue mythique et aujourd’hui détruite. Un livre-objet spectaculaire à la mesure de cet événement majeur qui a inscrit le street art comme un véritable mouvement artistique mondial. Avec les œuvres de A1ONE, BOM.K, C215, DABRO, DAVID WALKER, eL SEED, HOPNN, INTI CASTRO, KAN, KATRE, ORTICANOODLES, PANTÓNIO, UNO… La plus grande exposition collective de street art au monde ! Mehdi Ben Cheikh est le fondateur de la Galerie Itinerrance qui promeut depuis de nombreuses années des artistes du Street Art. Il a imaginé et conçu le projet Tour Paris 13. Éditions : Albin Michel

Made in Montpellier

Le livre Victory Makes Days est une compilation exhaustive de leurs travaux récents. Sur plus de 200 pages couleur, on retrouve de très nombreux murs, des actions dans la rue (tag, throw-ups), du graphisme, des dessins, des toiles et du tatouage. Une quantité importante de guests à la renommée internationale viennent compléter le menu : Revok, Aroe, Pro176, Jayone, Remio, Rap, Fuzi, Trun et bien d’autres. La production du livre est particulièrement soignée avec notamment 3 types de papier différents (brillant à mat) et un poster central. Éditeur : VMD

SEIZIème sens par 16 milligrammes Seize Milligrammes est un groupe de Hip-Hop montpelliérain composé de Atom, O’Jack et Krokfadeur. Le trio aguérri qui a taffé dur cet été a fait une rentrée en force ! Ayant suivi son intuition, il est revenu en septembre dernier avec un nouveau clip réalisé par Galmy et un nouvel album bien dosé, en téléchargement gratuit sur Bandcamp. L’album Seizième Sens qui contient 10 titres inédits est également disponible en digital et à la demande via la page Facebook du 16MG ! → Facebook.com/seize.milligrammes → Seizemg.bandcamp.com Busk Magazine l 27


Dico Même si la culture urbaine se démocratise, son jargon n’est pas toujours compris de tous ! Voici donc le « lexique du Hip-Hop pour les nuls » Liste non-exhaustive... Battle : « bataille » en anglais. Confrontation verbale entre deux rappeurs ou compétition entre breakeurs. Bboy : servait de terme générique dans les années 70 pour représenter tout breakeur. Aujourd’hui, désigne un membre actif du mouvement Hip-Hop. Beat : mot anglais signifiant « battement ». En musique c’est le temps de la mesure, le rythme. Beatboxing : discipline où le corps, notamment la bouche, sert d’instrument. Le terme human beatbox signifie littéralement « boîte à rythmes humaine ». Blaze : pseudonyme dont se servent les tagueurs ou les graffeurs pour signer. Breakdance / BBOYING : danse enchaînant des figures acrobatiques et des pas de danses. BUSK : du verbe anglais ‘’to busk’’ : jouer, chanter dans la rue dans le but de gagner de l’argent. cap : le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il en existe de différentes sortes et régule le débit de peinture. Chrome : lettrage réalisé à la bombe aérosol, en noir et chrome. COLLAGE : affichage des éléments de toute nature sur n’importe quel support urbain : photos, images, dessins sur papier, coupures de journaux... Crew : littéralement « équipe ». Groupe réunissant rappeurs, graffeurs, DJs, danseurs... Cut : « coupure » en anglais. Technique de DJ qui consiste à couper et rétablir très rapidement le volume, par à-coups, pour obtenir une rupture franche dans la musique. Ego trip : style de morceau de rap dans lequel le rappeur se met en valeur et cherche à se distinguer des autres MCs. end to end : graffiti réalisé d’un bout à l’autre d’un wagon de métro ou de train, de gauche à droite. Flow : terme servant à définir la façon dont un MC pose les syllabes par rapport au rythme, la qualité d’élocution et le groove. Freestyle : à l’origine un texte de rap, dans lequel l’artiste n’a aucun thème précis à respecter. Sert aujourd’hui couramment à désigner une improvisation d’un MC, d’un danseur, d’un artiste en général. Hip-Hop : regroupement de manifestations artistiques 28 l Busk Magazine

très liées entre elles autant sur le plan musical (rap), chorégraphique (breakdance) ou graphique (tags, fresques,…) et formant un mode de vie à part entière. Locking : danse debout Hip-Hop, très expressive, faisant partie du funk style, inventée par le danseur américain Don Campbell, dans les années 70. Lyrics : « paroles » en anglais. Mainstream : adjectif désignant le rap populaire et commercial, vendant beaucoup d’albums. MC : abréviation de Master of Ceremony. Rappeur. Mixtape : compilation regroupant plusieurs chansons provenant de plusieurs artistes ou d’un seul artiste. Cette compilation est mixée par un ou plusieurs DJs et généralement distribuée dans un but promotionnel. Old School : artistes de la vieille ou ancienne école dans le milieu Hip-Hop. POCHOIR : la technique du pochoir par le pochoiriste consiste à peindre des personnages, des animaux ou encore des lettrages avec un pochoir en papier, carton ou en métal qui sera ré-utilisé maintes et maintes fois ! rooftop* : « toit » en anglais. Graffiti réalisé sur un toit. Sample : échantillon sonore emprunté à un disque ou tout autre bande sonore pour être incorporé à une nouvelle composition. Le procédé est le sampling et la machine est le sampler. Scratch : bruitage effectué par le DJ, grâce à la manipulation en avant et en arrière du disque vinyle. Tag : signature simple du graffeur. Throw-up : tag auquel on donne du volume en traçant un contour direct. Aussi appelé flop en terme courant. toy / toyer : faire un trait, repasser, taguer un graff d’un autre graffeur. TURNTABLISM : l’art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. Underground : « souterrain » en anglais. Adjectif désignant les hip-hopeurs travaillant hors des circuits commerciaux. Désigne aussi plus généralement un style moins accessible, par opposition au mainstream. Whole car : graffiti réalisé sur toute la surface d’un wagon de métro ou de train, de haut en bas et de gauche à droite.


©A.Sales

- ROOFTOP -


Shop

1

2

4

5

8

7

3

6

9

1. Salamech : Fight the Rules, 25,10 € // 2. Alëxone : Street Food, 29,10 € // 3. Mr Garcin : Guns’n girls, 23,10 € 4. Fakir : Owl Samurai, 29,10 € // 5. Créole Lizy Brown, 20 € // 6. Gum : Spider Fuck, 20,08 € 7. Apee : Graffiti makes me happy, 18,48 € // 8. Alëxone : T’as le look croco ! 31,28 € // 9. Fode : Somewhere, 25,10 € Shop en ligne : Monstershop.fr 30 l Busk Magazine



www.facebook.com/RunthingsShop


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.