Numero 2 Busk Magazine // Février - Mars 2014

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Le hérault de la culture urbaine NUMéro 2 // Février - Mars 2014 // Montpellier



Sommaire

Edito

danse

BIENVENUE à bord !

hamid el kabouss Fondateur de la compagnie MimH → page 5 un diplôme de la danse hip-hop ? → page 8 l’agenda de la danse → page 10

graffiti smole Lettre ouverte au graffiti → page 12 Loko En tête à tête avec la rue → page 16 l’agenda des expos → page 18

musique oz corporation Hip-Hop acoustique → page 20 l’agenda des concerts → page 22

et aussi... Une double-page culture → page 26 Un glossaire → page 28 Le street-art au féminin → page 30

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B

oucler un numéro, c’est comme fermer sa valise à la veille d’un long voyage. On n’est jamais certain de n’avoir rien oublié. Il y a toujours cette angoisse lancinante qui nous pousse à vérifier sans cesse et jusqu’à la dernière seconde, que rien n’a été négligé.

Envoyer les fichiers à son imprimeur préféré (ça c’est pour gratter une ristourne au prochain numéro !), c’est comme passer les portiques de sécurité d’un aéroport avec un goût d’inachevé. Pourtant, avant de partir, on aura passé en revue une trentaine de fois sa check-list de « trucs à prendre ». Mais rien n’y fait, on n’est jamais rassuré. Livrer son PDF à l’impression, c’est comme pénétrer dans un avion. Les portes se referment derrière nous, le steward nous somme de nous asseoir et le décollage immédiat fait monter la pression. Il est trop tard désormais pour faire marche arrière. La machine est en route ! Au cours du voyage, on pense déjà à l’atterrissage et à ce qui nous attend de l’autre côté du chemin. Car boucler un magazine, c’est s’aventurer à chaque fois vers une destination inconnue. On ne sait pas où l’on va atterrir ni même comment l’on sera reçu. A la première édition de Busk, vous avez été nombreux sur le tarmac à me tendre vos colliers de fleurs. Pour ce nouveau numéro, j’espère que vous réserverez le même accueil à Busk et aux artistes qu’il a embarqués dans ses bagages ! Merci à tous ceux qui soutiennent l’expédition et aux partenaires qui contribuent au prix du voyage ! Bonne lecture à tous,

buskmag

Busk Magazine est un bimestriel gratuit. Ne le jetez pas sur la voie publique ! Faites-le plutôt tourner ! Directrice de Publication : Amélie Sales Adresse : 49 Rue de Messine, Montpellier E-mail : contact@busk-magazine.com Tirage : 5000 exemplaires Diffusion : Montpellier et son agglomération Imprimerie Tomoe : 169 rue Georges Auric, Montpellier Couverture : Smole ©A.Sales

Amélie SALES

Toute reproduction même partielle des articles, photos, visuels ou dessins parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable de la direction. Les articles insérés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La direction décline toutes responsabilités pour les publicités insérées qui n’engagent que les annonceurs. ©2012-2014 Busk Magazine

flashez pour

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Festival organisĂŠ par


danse

Hamid El Kabouss chorégraphe de la compagnie mimh Texte : A.Sales // PHotos : martres & matet

R hamid el kabouss est un montpelliérain de 35 ans. originaire de casablanca au maroc, Danseur hip-hop et chorégraphe, il a monté sa compagnie de danse en 2009 : la compagnie mimh

encontré en janvier dernier à Montpellier Danse où Hamid était en résidence pour la préparation de son spectacle, le danseur de 35 ans revient sur son parcours d’intégration. Ses déboires aussi qui en ont fait sa force. La fondation de sa compagnie MimH. Et ses expériences qui l’ont servi à écrire son triptyque dont il vient tout juste de présenter une partie au CDC d’Avignon puis à Toulouges. Un triptyque, une œuvre chorégraphique sur trois volets… comme autant de fenêtres ouvertes sur l’œuvre de sa vie.

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danse

Hamid El Kabouss, Alex Tuy et Kenji - Représentation Hachia

Avec son statut d’intermittent du spectacle en poche, Hamid est un homme comblé ! Néanmoins, si le statut affirme une certaine reconnaissance, il n’éclipse pas pour autant le sentiment de précarité de la vie d’artiste et la connotation d’instabilité qui en émane. Alors en attendant que le monde du spectacle et le Bboying en particulier trouvent une place solide et crédible dans les mœurs comme dans la paperasse administrative, Hamid roule sa bosse pour vivre de sa passion. Il faut dire qu’au Maroc d’où il est originaire, sa vie de danseur était déjà bien établie. Co-fondateur et interprète dans la compagnie Salama, le jeune casablancais parcourait son 6 l Busk Magazine

pays et l’Europe en habit d’Aladdin dont il tenait le rôle. En 2006, après avoir débarqué non loin de chez nous à Frontignan, de l’autre côté de la Méditerranée, tout était donc à refaire. A commencer par son parcours d’artiste...

les premiers pas à montpellier Danseur étranger, comment migrer vers le Bboying local ? Hamid le sait ! Il descend alors les marches du Triangle à Montpellier pour s’entraîner avec ses pairs au cœur de la galerie marchande. Première approche difficile mais remarquée, où la timidité ne trouve pas résidence parmi les autres crews. Entre

vrilles au sol et sueur au front, le jeune breakeur gratte un peu plus le respect. Peu à peu, il parcourt les battles de la région, les perd, les remporte aussi, se bat, s’accroche, plus que les autres sans doute, et commence les shows de rue à mesure qu’il crée son cercle. Quand on sait qu’au Maroc les street-shows frisent l’impudeur, la Place de la Comédie offrait un goût de liberté. Mais le Bboy l’a bien compris, « pour réussir ici, il fallait que je crée ma propre compagnie de danse ! » Une compagnie au nom étrange : MimH, prononcer ‘‘Mim-Hâ’’, « qui signifie ‘‘gomme’’ en arabe. Comme pour gommer les préjugés auxquels j’ai été confronté ! »


danse Meneur dans l’âme, animé par la danse, chamboulé par le interprété par cinq danseurs, la pièce chorégraphique break, Hamid crée son premier triptyque. Trois spectacles souligne ce qui rassemble et divise les hommes au quotidien, qui puisent leur source dans le vécu du chorégraphe : à travers leurs pensées, leurs choix, leurs expériences ou Sauce, Hachia et Va, vis et deviens. « En été 2009, avec encore leurs émotions. Le spectacle Hachia, illustré par trois une vingtaine de danseurs, nous sommes partis un mois en danseurs, traduit une société où des êtres individualistes Avignon pour faire des shows de rue durant le célèbre festival s’affrontent et se confrontent, se côtoient et se rencontrent de la ville. Vivre tous ensemble sous le même toit, c’était dans l’espoir de trouver un sens à leur existence. Enfin, Hamid se met en seul en scène dans Va, vis devoir composer avec des personnalités, des caractères, des cultures et des religions ‘‘ COMMENT TROUVER et deviens, jouant finalement son propre rôle : celui d’un jeune homme qui a choisi différentes. Il fallait trouver sa place ! On partageait les galères et les joies aussi. C’était SA PLACE DANS UNE de s’exiler de son pays natal en quête d’un monde meilleur. une expérience unique qui m’a fait mûrir et je tenais là mon histoire pour écrire mon SOCIété qui ne cesse avoir mis en scène ses créations à spectacle ! » de bouger ? ’’ Après Toulouges et en Avignon, la compagnie C’est en rentrant de cette improbable cohabitation MimH retrouvera le sol montpelliérain le 24 avril prochain qu’Hamid jette alors les premières esquisses de son pour présenter son deuxième et troisième volet. Ensuite, le triptyque sur le thème du « vivre ensemble ». Questionné 17 juin pour Hachia. Et le 10 mai, ce sera au tour de Va, vis par une aventure humaine sans précédent, le danseur et deviens d’être révélé aux Montpelliérains. Après ça, une décline ses créations à la croisée du Hip-Hop et de tournée est justement prévue au Maroc en fin d’année ! la danse contemporaine où la mise en scène marie Retour aux sources... habilement technicité, humour et sensibilité. Avec Sauce, Plus d’infos : www.compagnie-mimh.com

TEAser de la création hachia Busk Magazine l 7


on en parle

Un brevet Hip-Hop ? filipPetti fait flipper les danseurs ! Texte, recueil & photos : A.Sales

il divise les opinions et interpelle les plus sceptiques. le diplôme d’état de la danse hip-hop qui pourrait bien voir le jour sous les réformes de la ministre de la culture, déstabilise le monde de la danse. On en parle du bout des lèvres ou plus ouvertement entre danseurs et sur les réseaux sociaux. On distribue des commentaires, des avis. On partage des opinions, fait tourner des pétitions. Le Diplôme d’Etat de la danse Hip-Hop fait débat au sein de la communauté des Hip-Hopeurs français. Qu’ils soient lockeurs, breakeurs ou autres danseurs debout, tous se sentent concernés de près ou de loin par la réforme que la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, voudrait instaurer : la réglementation de la danse Hip-Hop par un Diplôme d’Etat (DE), au même titre que pour la danse classique, jazz ou contemporaine. Un décret tant redouté pour les uns, attendu pour d’autres. Certains l’ignorent peut-être mais la question d’un diplôme officiel de la danse Hip-Hop se pose depuis une vingtaine 8 l Busk Magazine

d’années déjà dans les hautes sphères de la bureaucratie ministérielle. Seulement, la jeune ministre semble faire aboutir le débat depuis l’automne dernier. Et comme les statuts ne sont pas encore écrits ni établis, le doute s’empare des danseurs de l’Hexagone.

Un diplôme, mille questions La crainte d’un diplôme s’immisce alors dans les esprits comme le loup dans la bergerie. Faut-il en avoir peur ? Faut-il le rejeter en bloc ? Sera-t-il bénéfique ou au contraire, une entrave à la liberté ? Fermera-t-il ou ouvrira-t-il des portes ? Sera-t-il cohérent avec les valeurs de la culture Hip-Hop ? Va-t-on sacrifier le Hip-Hop sur l’autel de la législation ? Pourra-t-on continuer à enseignement librement ? Est-il vraiment indispensable ce diplôme alors que le Hip-Hop évolue en marge des normes sociales depuis plus de 30 ans en France ?

Les puristes montent au créneau à coup de pétitions et revendications, quand d’autres attendent de voir la constitution exacte du diplôme, confiants, méfiants, mitigés. Si certains sont plutôt favorables au diplôme, d’autres y voient là un danger imminent. En témoigne le collectif Moovement qui fait circuler actuellement une pétition intitulée « Ne tuez pas la danse Hip-Hop avec un diplôme d’Etat ! » et qui a récolté pour l’heure près de 4000 signatures. Ce comité a pour but « d’ouvrir un vrai dialogue pour s’assurer que si diplôme il y a, celui-ci sera le reflet de l’expression de tous et surtout qu’il sera dans l’intérêt des gens que nous formons, en respectant au mieux les fondements de notre culture.» Alors, pour ou contre le Diplôme d’Etat de la danse Hip-Hop ? Busk a posé la question à quatre danseurs montpelliérains...


on en parle

KADEr, compagnie mcr

Danseur Hip-Hop, chorégraphe, 40 ans Moi je suis pour le Diplôme d’Etat car je pense surtout aux gamins à qui on enseigne le Hip-Hop. J’en ai vu arriver avec des séquelles au bout de 10 semaines que moi-même je n’ai eu qu’après 10 ans de danse ! Tout ça parce qu’ils ont eu des profs incompétents. Si tu veux enseigner, il faut que tu enseignes bien. Je ne sais pas pourquoi les gens flippent à cause de ce diplôme alors qu’il permettra d’acquérir une formation super enrichissante. Pour ma part j’ai un diplôme en jazz. J’ai appris beaucoup grâce à la formation même si c’est pas mon truc à la base le jazz ! Avec le DE, on ne parle pas d’arrêter l’évolution de la danse mais de poser les bases, instruire et clarifier les choses et de donner les clés nécessaires pour être un bon prof. Un prof qui pense à l’avenir de ses élèves !

Farid, Furies crew

Danseur Hip-Hop, prof de danse, 32 ans Je vois ce diplôme avec du recul comme une tentative des institutions de légiférer sur tout. Le problème c’est qu’on nous le présente comme un moyen de structurer la danse mais à mon sens, ça contribue surtout à une privation de liberté. Dans chaque action que tu mèneras, il faudra toujours qu’il y ait une institution derrière. Ca peut être bien pour tous ces profs qui n’y connaissent rien à la pédagogie et aux caractéristiques des enfants mais j’ai peur que le contenu de ce DE soit restreint tellement la danse Hip-Hop est vaste. Moi j’ai un BPJEPS mais c’est mon expérience qui m’a appris à être intuitif et attentif aux gamins, pas ce brevet. Pour ma part, ce diplôme est voué à l’échec et je crains que s’il passe, eh bien la danse Hip-Hop ne sera plus un art mais un sport...

ysier, association street way

Danseur break et contemporain, 27 ans Je pense qu’instaurer un DE Hip-Hop permettrait de mieux gérer la sécurité des pratiquants et aux organismes de se référer à quelque chose de plus solide qu’aux simples dires de leurs intervenants. Cependant, j’ai peur qu’un DE stoppe la croissance de cet art qui pourrait se retrouver enfermé dans une certaine forme afin d’être jugé de façon impartiale pour octroyer ou non le DE aux élèves. Il parait que le jazz et le contemporain se sont formatés au fil des années après la mise en place de leur diplôme respectif. Alors, le DE est un bien pour un mal ou un mal pour un bien ?! Moi, j’ai le DE de danse contemporaine, j’ai su me prendre au jeu du formatage mais j’ai su sortir du chemin une fois le diplôme en poche ! Il faut savoir ne pas rester cantonné dans ce qu’on nous apprend...

ben&lock Danseur Locking, 29 ans Je suis plutôt contre le Diplôme d’Etat pour la danse Hip-Hop, sauf si l’on m’explique l’utilité de ce diplôme car le Hip-Hop a toujours été libre et n’a pas eu besoin de brevet pour évoluer ou être cadré. Il a toujours plus ou moins grandi en marge de la société, de toute institution. Alors, si le but est d’éviter d’éventuels « imposteurs » en danse Hip-Hop, cela ne servirait pas à grand chose étant donné que ça ne fonctionne pas avec les autres danses actuellement. Je me pose également les questions suivantes : qui sera apte à décerner le fameux diplôme de danse Hip-Hop partout en France (sur Montpellier par exemple…) ? Et sur quels critères sera-t-il basé ? Busk Magazine l 9



actu danse

KADER ATTOU - THE ROOTS les 25, 26 et 27 février // montpellier Kader Attou plonge dans le passé pour revenir aux racines du Hip-Hop et interroger son avenir. Ce dernier est là, sur le plateau, dès la première image. Car ces figures fluides et spiralées, ces mouvements flottants et limpides n’appartiennent pas au vocabulaire du break des années 80 mais signent bien une avancée dans le travail du chorégraphe. Bientôt pourtant, le passé le rattrape et le spectacle s’organise comme un immense flashback dans l’histoire de la discipline : breakdance, smurf, electric boogaloo ou popping, onze hommes en costard, dans un espace délimité par le rêve ou les souvenirs, s’essaient à toutes les techniques. La nostalgie du salon élimé aux couleurs fanées ne suffit pas à retenir la danse qui tricote ses racines un point à l’endroit, un point à l’envers, et finit par fondre dans une seule et même matière les entrelacs d’un parcours multiple : l’acrobatie, le rap, le cirque, le Hip-Hop et même le ring, et les parfums d’un ailleurs toujours renouvelé. Béton de la rue, Sidney à la télé, et bientôt les scènes, les tournées, et les codes encore et toujours remaniés. La danse est alors celle de la mémoire des muscles, de celle qui vous colle à la peau et invente une poétique du corps. Lenteur et rapidité, puissance et retenue se dissolvent dans les vibrations de chacun. Les interprètes de très haut niveau servent à merveille une chorégraphie sensible et inspirée, au Hip-Hop subtilement complexifié, dont la virtuosité ne le cède jamais à une dramaturgie aussi intelligente qu’exigeante. Opéra Comédie : 11 boulevard Victor Hugo www.montpellierdanse.com / Photos : ©Joao Garcia

tout l’agenda Danse : busk-magazine.com/agenda-danse

pockemon - SILENCE, ON TOURNE ! stage de breakdance

STAGE URBAN DANCE

20 Février // carcassonne

du 3 au 7 MARS // MONTPELLIER

29 MARS // MAUGUIO - lattes

Pockemon, le collectif lyonnais né à la fin des 90’s est aujourd’hui le crew le plus titré au monde. Se consacrant à la création chorégraphique, leur virtuosité en fait des danseurs emblématiques d’une nouvelle génération Hip-Hop. Silence, on tourne ! se situe entre deux univers artistiques, celui du cinéma d’avant guerre et celui des danses urbaines d’aujourd’hui. Théâtre Jean-Alary : 6 Rue Courtejaire

Durant la première semaine du mois de mars, Farid du Furies Crew et de l’association R2Rue donnera son dernier stage de break pour les amateurs de Hip-Hop. A la Maison pour Tous Voltaire, une semaine sera entièrement dédiée à la danse + une virée au Mont Aigoual en prime ! Tarif : 40€ ou 30€ pour les adhérents. Plus d’infos : fafour2rue@hotmail.com MPT Voltaire : 3 Square Jean Monnet

Lil’Rem présente une après-midi 100% danse à ne rater sans aucun prétexte ! Au programme : des ateliers break, pop, lock, Hip-Hop et chorégraphie L.A. Intervenants : Soso - Hip-Hop, Rémi - break/Top rock & footwork, Sadeck - Pop lock & animation, LilRem - Hip-Hop/L.A. De 14h à 18h. Studios Swing Cat – Centre Culturel le GAM : Esp. Com. Fréjorgues Ouest – 46 Rue Roland Garros Busk Magazine l 11


expo

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expo

Smole

lettre ouverte au graffiti Texte & Photos : A.SALES

I entre saturation de lettres, personnages à la moustache toujours plus folle et couleurs vitaminées, près de 30 pièces inédites de smole occupent les murs de la galerie at down. Découvrez l’expo « il brigante » jusqu’au 29 mars.

l aura terminé l’année 2013 en grande pompe en participant à l’expo collective 3P2A à pierresvives. Il aura su se repentir de ses péchés en édifiant une fresque XXL sur les palissades de la Cathèdrale Saint-Pierre. Mais sa plus grande fierté, c’est certainement la disctinction reçue du magazine Graffiti Art qui, dans son dernier guide annuel d’art contemporain urbain, classe l’artiste parmi les ‘‘huit talents émérgents à suivre’’. Chez nous à Montpellier, Smole est bien plus qu’un artiste nouveau, il est un artiste confirmé et un modèle de réussite pour la jeune génération... n’en déplaise à sa modestie légendaire ! Pour 2014, Smole est donc remonté à bloc avec des projets plein la tête et démarre cette nouvelle année par une expo solo grandement saluée par la critique. Un joli pied de nez pour le jeune homme qui, le matin même du vernissage d’«Il Brigante», sortait tout juste de garde à vue pour un tag mal venu à Montpellier... Busk Magazine l 13


Dans son petit atelier, les toiles s’alignent comme s’empilent les livres sur le graffiti. Une étagère supporte les bombes aérosols, méticuleusement triées par couleur. Ca sent la glycéro, les Posca inondent le bureau et les tags ici et là ponctuent la décoration ambiante. En fond sonore : Renaud, Oxmo ou Seth Guecko, quand l’humeur n’est pas à Brassens. La musique rythme les heures de travail dans sa bulle, son antre où la place n’est jamais suffisante pour s’exprimer. Pour cet artiste adepte 14 l Busk Magazine

des grands espaces, des terrains vagues, des gares et des larges parois, difficile de rester enfermé entre quatre murs. Mais puisqu’il faut se prêter au jeu du marché de l’art, le jeune pérolien met son cœur à l’ouvrage pour concocter des toiles qui termineront en galerie. Son art, c’est sur les supports roulants qu’il l’a fait grandir. C’est dans la rue qu’il revient à ses premières amours avec le tag. Et c’est dans les villes européennes dont il connait tous

les noms de gares qu’il préférait jouer à coup de peinture et de shoot d’adrénaline. Une drogue nécessaire pour continuer à créer. Car si pour la plupart des artistes entrés en galerie la vie de vandale reste un lointain souvenir, Smole tient à converser son authenticité et l’essence même qui fait de lui un graffeur, un artiste de rue avant tout ! Il faut dire que ses 16 dernières années d’activisme l’ont marqué au fer rouge. Chez Smole, le graffiti est gravé en lui comme un tag à l’acide sur une vitre de métro...


expo Le 6 février dernier, pour apprécier les œuvres de l’artiste, il fallait se frayer un chemin dans la foule qui submergeait la galerie. At Down, qui vient de fêter sa première année d’ouverture dans l’Ecusson, n’avait sans doute jamais connu tel succès le soir d’un vernissage. Le tout Montpellier semblait s’être précipité pour ne rien louper des dernières créations de Smole, l’enfant du pays ! A l’intérieur de la galerie aux pierres apparentes, l’exposition Il Brigante offre aux visiteurs un kaléidoscope de l’univers de Smole. Entre toiles, photos, dessins et illustrations, l’artiste de 31 ans décline son talent et son monde coloré sur une trentaine de pièces en multipliant les techniques. Cet homme de lettres épèle l’alphabet complet, joue avec les mots, signe de son blaze Smolito, détourne des photographies de ses premières heures dans le graffiti et pousse l’esthétisme du lettrage, la base de son art. Il reprend un titre d’IAM (« Demain c’est loin ») ou encore de Brassens (« Je suis un voyou »). Des dessins de trains vandalisés et collés sur des photos de la gare de Montpellier font écho à son engouement pour ces engins roulants qui ont longtemps servi de support de prédilection. Chaque pièce fait la part belle à la couleur, parfois vive, parfois plus douce. Mais la clé de l’exposition reste le fameux moustachu, ce brigand que l’on pourrait croire être un autoportrait. Le personnage à la moustache folle s’illustre en graffeur, sur un métro, une bombe à la main ou encore caché derrière des lettres. Si certains comparent Smole à Miró, Di Rosa ou encore au graffeur parisien Horfée, sa pâte reste toutefois facilement identifiable. Et l’artiste de plaire au plus grand nombre. La preuve en est que les œuvres d’Il Brigante s’arrachent comme des petits pains. Prouvant une fois de plus que Smole devient sans conteste une valeur sûre dans le marché de l’art contemporain urbain.

du graffeur anonyme à l’artiste RECONNU Le boute-en-train de la scène artistique montpelliéraine reste toujours étonné de son succès. Lui qui n’agit que par passion se surprend que cette même passion puisse le faire vivre. Bien sûr, la route est encore longue mais toute l’intelligence de l’artiste repose sur le fait que son travail est en perpétuelle évolution, en constante progression. Face à cette propulsion sur le devant de la scène, l’artiste aussi sollicité que convoité n’oublie pas pour autant les graffeurs de son adolescence qui lui ont mis le pied à l’étrier. Il reste fidèle à son crew TF1 qu’il a créé en 2001. A Barcelone, sa ville d’adoption qui demeure à ses yeux l’Eldorado du graffiti. Il continue et continuera les connexions à ciel ouvert avec ses potes. Il peaufine également des projets de décoration à la demande d’une clientèle friande de street-art et en parallèle, ses fresques dans le Verdanson. Bref, c’est avec brio que le graffeur crée des ponts entre la rue et un univers plus conventionnel de sa discipline. Avec le désir accru d’exposer un jour dans la capitale. Ca ne saurait tarder ! Busk Magazine l 15


interview

Loko

en tête à tête avec la rue Artiste prolifique de Montpellier, loko joue avec les pigments pour redonner des couleurs à nos rues. Facétieux et discret, le graffeur à l’univers singulier offre un visage souriant à un mobilier urbain particulièrement dépourvu d’humanité : les poubelles de la ville. Quel âge as-tu Loko ? « Je n’ai pas l’âge Bien sûr, il faut les techniques de grand-mère pour la réussir. Dédicace à de mes artères ! » mes grand-mères ! Quel est ton parcous dans le graffiti ? Ma sœur me met mon premier Que représentent les visages que marqueur dans les mains, le temps tu peins ? Des lunes, des soleils, d’un soir où elle avait monté le YO ton autoportrait ? Les gens voient Crew vers 1994. Ensuite, j’ai pris beaucoup des lunes ou des soleils. un nom quand on m’a appris les C’est marrant, je les ai jamais vus rudiments en 98, avec l’équipe du Petit comme ça. Il y a un peu de moi Pont. Premiers pas dans le Verdanson, sûrement. Et puis un peu de ce qu’on à déchiffrer les wildstyles fumants de est sans notre masque d’humain. l’époque. Quelques tags à droite à Tu peins sur des murs, des bennes, gauche, façon-façon, rien de sérieux. des poubelles ? Sur d’autres supports Après, il y a eu la connexion de mes aussi ? Comment et pourquoi potes avec Kent via le rap. Ca donnait choisir ces supports ? Les poubelles, les Myxomycètes et la peinture s’est elles m’ont nourri pendant 5 ans et mise à couler. La même quand je suis m’habillent depuis 10. Je leur dois bien parti vivre avec le Twis, les épingles ça ! Je les aime, elles m’aiment, tout va à nourrices en plus ! Et puis des tas bien ! Il n’y a que Nicollin qui essaye de rencontres, les gens de la rue, les de ruiner notre couple en les effaçant. peintres, les polices... des cools et des Parfois, je peins des choses trouvées dans la rue, que je laisse sur place ou abrutis dans chaque catégorie. bien je peins sur des véhicules quand Comment définirais-tu ton univers on me le demande. Et puis les murs, artistique ? Je n’ai pas trop de recul parce que c’est vertical ! là-dessus, je suis obligé de créer pour vivre. Je change de technique Quels médiums utilises-tu et où selon les moments : sculpture, les trouves-tu ? Le plus grand des découpage, peinture, dessin… mais ça médiums : Gustavo Rol. Sinon, tout ce tourne toujours autour des visages. qui marque ! Quand je peux avoir des Si c’était une tortilla, tu remplaces sprays, je suis content. Sinon je me patates et oignons par cyclothymie débrouille avec ce qui traîne. Ca amène [trouble de l’humeur] et syllogomanie à faire des choses différentes : si j’ai [accumulation compulsive d’objets], que des craies, je fais des marelles. les œufs par la catharsis, l’huile d’olive Mais bon, j’essaie de m’arranger pour par la créativité. Moi, je fais la poêle. ne pas avoir que des craies en général. 16 l Busk Magazine

Tu peins de jour, de nuit ? Tu prépares tes croquis et repères les lieux à l’avance ? Je peins quand j’en ai le besoin ou l’envie, là où je peux. Je fais des sketchs, mais j’en ai jamais reproduit. Je préfère l’improvisation avec sa part de ratés et de surprises. Pour les lieux, j’aime partir au hasard. On s’oublie quand on se perd, et la peinture a une meilleure saveur. Trouver des terrains vierges, défrichés, les partager, ils prennent un nom… on s’y attache ! Tu fais des connexions avec d’autres graffeurs ? Hormis mes potes, ça m’arrive oui ! C’est sympa de partager un mur. En général, ça donne que des additions, mais il arrive que les forces se multiplient. Là c’est vraiment intéressant ! Quels projets aimerais-tu que l’on te propose ? J’aime les projets qui mêlent diverses pratiques. Après, je peux faire n’importe quoi si je m’entends avec les gens, ou à défaut, si je suis payé. Que penses-tu de l’effervescence autour du street-art/graffiti ? Le marché de l’art s’intéresse à nous. Ca excite certains. Moi ça me fait un peu peur. Ça attire des arrivistes qui utilisent le mouvement pour blanchir nez et billets ! Mais ça pousse aussi des talents à monter le niveau et à en vivre, tant mieux ! Photo et propos recueillis : A.Sales




agenda expos

le retour // ERIC LIOT

hibernation // cone

l’oeil & le coeur 2

jusqu’aU 28 Février // montpellier du 1er mars au 4 avril // mtp

JUSQu’au 27 AVRIL // montpellier

A la fois peintre, sculpteur, assembleur et collagiste, Eric Liot s’amuse à jouer les récupérateurs d’images pour nous transporter dans son univers. Il se nourrit d’images et de personnages du quotidien pour fixer nos icônes contemporaines. Il use et abuse de nos héros préférés, des figures usuelles de la consommation pour construire toutes sortes de métaphores représentatives de notre époque. Cette expo sition confirme le retour à un travail plus décomplexé, moins organisé où les œuvres sont plus brutes et où l’artiste est toujours guidé par son goût inné de la dérision... AD Galerie : 40 Allée Giacometti

« L’œil & le cœur 2 » est un hommage à ces montpelliérains qui, au long d’une vie et parfois contre toute raison, bâtissent une œuvre unique, une œuvre de l’esprit, une chimère : leur collection. Découvrez les collections privées d’amateurs, entre autres, de graffiti et street-art. Parmi les pièces présentées : C215, Jonone, Mist, Gum, Smole, Jonnystyle, Crash, Dran, Seen, Space Invaders, Speedy Graphito, Jef Aerosol, Smash 137, Polar ou encore Alexöne ! Carré Sainte-Anne : 2 Rue Philippy

Né à Munich, Cone débute le graffiti en 1993. Passionné depuis son plus jeune âge par les différents styles de personnages, ces derniers prennent le pas sur son travail. Inspiré par les comics, la littérature, ou encore les peintures surréalistes, il peint depuis 2006 presque tout le temps en noir et blanc afin de laisser place au style pur. Cone, qui a déjà laissé sa marque dans la plupart des pays d’Europe, expose à présent au niveau international. En 2011, avec les artistes Nychos, Look, DXTR, Vidam et Low Bros, il crée le collectif The Weird. Runthings Shop : 35 Rue Faubourg du Courreau

l’agenda complet des expos : busk-magazine.com/agenda-expos

IL BRIGANTE // SMOLE jusqu’au 29 MARS // montpellier Peintures sur toiles, dessins, interventions sur photos, détournements de dessins, Smole démontre une nouvelle fois l’étendue de son talent en intervenant sur différents supports. « Il Brigante » en italien, allie la notion d’illégalité avec celle de bonté. Avec l’activité de Smole depuis presque deux décennies, un parallèle peut être fait : des actions artistiques souvent illégales pour embellir le quotidien de ses contemporains. Comme le disait Bando à la fin des années 80 : « Graffiti is not vandalism but a very beautiful crime. » Au vu du travail artistique de Smole, on ne peut qu’abonder dans ce sens ! Galerie At Down : 20 Rue du Plan de l’Olivier Busk Magazine l 19


musique

Oz Corporation LES MAGICIENS DU hip-hop acoustique Texte : A.Sales // Photos : Ganaëlle Léger

J Toutes leurs instrus, samples, beats ET AUTRES scratchs sont faits acoustiquement, vocalement, en live et sans sons préenregistrés. LE 21 février prochain, oz corporation prendra possession du Black Sheep à MONTPELLIER. Envoûtement garanti !

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ulien, Lucas et Jérôme étaient ‘‘Oz Trio’’. Trois amis qui naviguaient en pèr’peinards sur la grande mare du Hip-Hop, entre compositions personnelles, répétitions et écrémage des bars de la ville depuis trois ans. Jusqu’à ce qu’ils croisent la route de Charlène aka Charley Cha. Belle brune de 27 ans, chanteuse de formation classique, férue de rap et de lyrics poignants. Son univers est sombre, ses textes défendent la cause des femmes et dressent le tableau des amours maudites. Le coup de foudre est artistique. Les violons s’accordent. Charlène, c’est la touche féminine qui, finalement, manquait à la bande de compères. Oz Trio devient alors Oz Corporation depuis l’été dernier. Et la magie ‘‘Oz’’ opère de plus belle !


musique

Quand un groupe musical est mené à décliner des dates de concert pour cause de surbooking, est-ce le signe d’un groupe qui cartonne ? Si c’est le cas, alors on peut dire que Oz Corp. est un groupe qui prospère ! Deux guitares, du chant, du rap, du beatboxing, de la soul, du jazz, du rock et le tout sous l’égide du Hip-Hop... il faut dire que Oz Corp. a les arguments convaincants pour charmer les esgourdes des Montpelliérains. Le groupe est une formation de Hip-Hop acoustique « militant pour le don d’orgasme sonore » mais à vrai dire, sa musique ne « s’explique pas, elle s’écoute ! » Alors on se dépêchera de cliquer sur Bandcamp, Souncloud ou YouTube d’abord, pour ouïr ses compos originales et textes habilement ficelés en français, en anglais et parfois en portugais brésilien. Abordant des thèmes existentiels et sociologiques comme les relations humaines, l’amour ou encore le temps qui passe, Julien, qui écrit la plupart des lyrics, s’amuse

de son statut de thésard en philosophie pour créer un « rap métaphysique ». On découvre des partitions menées à bien par le souci du détail. « On peut passer des heures juste pour créer le tintement d’une cloche ! » Une minutie qui consolide la qualité de chaque track. On se laissera aussi séduire par le claquement des cordes de la guitare de Jérôme, le flow de Julien, le beatboxing de Lucas et le groove de Charlène. Ensuite, on dénichera les prochaines dates de concert pour prendre son pied en live ! Par exemple, le 21 février prochain...

alors avec fraicheur Cry me a river de Justin Timberlake ou encore Gloomy Sunday de Billie Holiday. Dicté par des influences musicales éclectiques mais complémentaires, mêlant plages de freestyles et sets bien léchés, Oz profite de l’alchimie avec d’autres artistes issus d’univers différents. « On a fait venir une saxophoniste ou encore un accordéoniste. Mais cette année, on aimerait avoir Magic Malik, joueur de flûte traversière ! » C’est là aussi toute la richesse du crew qui, avec adresse, n’hésite pas à enjamber les frontières du Hip-Hop.

« on aimerait faire un feat avec magic malik ! »

Si 2014 ne présage pas la sortie officielle d’un album gravé au laser (autre que leur EP accessible sur Bandcamp et lors des lives !), l’année promet toutefois de beaux moments artistiques pour ces amoureux de la scène. Prochain tour de passe-passe prévu par ces prestidigitateurs du Hip-Hop acoustique : viser la Victoire 2 et d’autres villes de France ! En savoir plus : Facebook.com/OzTrio

Sur les planches de la Petite Scène, du Babajalé et bientôt du Black Sheep, Oz Corp. dégaine une quinzaine de morceaux. On distingue les sons de leur EP découverts auparavant sur la Toile. Mais le groupe influencé par les Roots, NTM et autre Led Zeppelin a plus d’une formule dans son grimoire ! Il revisite

Busk Magazine l 21


actu musique

OlDELAF + ZOB’ OPEN MIC + KOMA 20 février // Montpellier L’association Longueur d’Ondes en partenariat avec Mad Habits World Wide présente l’Open-Mic, nouvelle formule ! Aux Platines : Dj B-Dave & Dj Mad Habits. Au Micro : c’est toi ! Tout le monde peut prendre le micro à condition de kicker sur l’instru qui tournera. En prime : un show-case exclusif de KOMA de la Scred Connexion. Le Jamaïca Pub : 129 av. de Palavas

21 Février // Saint Jean-de-Védas Encensé et remarqué avec La Tristitude, Oldelaf revient avec un nouvel album Dimanche, un nouveau spectacle, de nouvelles chansons et une nouvelle équipe pour une couleur musicale plus personnelle. Après Oldelaf, ce sera au tour du Nîmois zoB’ de monter sur la scène de la Victoire 2. Slameur, poète, rappeur déjanté et décousu aux textes bien ficelés et à la musicalité tout aussi bien brodée, zoB’, alias Benoît Bastide, promet un concert singulier ! Victoire 2 : Domaine du Mas de Grille

DRAKE 21 février // montpellier Artiste devenu incontournable de la scène Hip-Hop en quelques années seulement, Drake annonce aujourd’hui qu’il se produira à la Park&Suites Arena de Montpellier. La première partie sera assurée par les non moins talentueux : The Weeknd. Son dernier album, ”Nothing Was The Same”, l’un des plus acclamés par le public et la critique cette année, a fait du jeune canadien Aubrey Drake Graham, l’un des artistes les plus influents dans le monde. Park&Suites Arena : Route de la Foire, Pérols

HIP-hop / reggae / dancehall oz corp. + MINUIT RECORDS & dj help 1ER MARS // montpellier

buzz booster + DISIZ

21 Février // montpellier

14 MARS // Nîmes

Composé de quatre membres d’influences musicales diverses Oz Corporation est une formation originale de musique urbaine acoustique, à mi-chemin entre le rock et le Hip-Hop, en se permettant même quelques incursions lyriques ! Quant à Minuit Records, le crew est composé de 2 MC’s, un DJ-Beatmaker et un Beatmaker : Youssef, Yocko Roi Layon, Dajaz et Dj Bionik. Partageant le goût de la musique en y ajoutant une dimension esthétique, Minuit Records s’éloigne des clichés habituels du rap ! The Black Sheep : 21 Bvd Louis Blanc 22 l Busk Magazine

Dj Bastos et Mighty Sober sont toujours au contrôle des platines et ils ne sont pas près de lâcher l’affaire ! Au vu du succès des dates antérieures, les désormais inséparables selekta Mighty Sober et deejay Bastos vont mouiller le maillot pour votre jouissance auditive tous les premiers samedi du mois ! Pour cette 7ème édition, les deux compères organisent un contest de MCs autour d’un thème commun : la belle époque. A chacun d’utiliser le thème comme il le souhaite. Un t-shirt collector sera offert aux 2 meilleurs MCs. Donc à vos plumes et que le kickeur gagne ! Bar la Belle Epoque : 4 Bvd Louis Blanc

Le Buzz Booster est l’un des tremplins rap les plus importants en France qui se décline en sélections régionales. Le concept propose au public de découvrir des artistes dans la veine de la culture Hip-Hop qu’ils soient DJ, beatboxer, rappeur ou autres et qui seront départagés par un réseau de professionnels. Le vainqueur partira pour la finale à Paris et sera accompagné par le réseau Hip-Hop LR. Après un virage musical et une escapade rock, Disiz revient sur le devant de la scène rap et sera le guest prestige de la soirée. Paloma : 250 ch de l’aérodrome


Patrice ©Amélie Sales

Flashez pour l’agenda des concerts


actu musique

ROBERT GLASPER FEAT MOS DEF + SET& match

dry

stromae

29 MARS // Saint Jean-de-Védas

28 MARS // MONTPELLIER

23 MARS // Nîmes

DRY, trois lettres, un flow, un destin. Dry (de son vrai nom Landri Delica) est né en 1977. D’origine congolaise, il grandit en banlieue parisienne. Evoquer Dry, c’est à la fois se souvenir de l’âge d’or du hardcore et évoquer l’actualité rapologique grand public. De la Mafia Kainfry jusqu’à Wati B et Sexion d’Assaut, ce vétéran du rap français traverse les époques avec succès et revient présenter sur scène son nouvel album Maintenant ou Jamais. Dry fonce vers le succès avec l’assurance d’un ancien et l’enthousiasme d’un rookie. Maintenant Ou Jamais, c’est le futur de Dry, et c’est maintenant. Victoire 2 : Domaine du Mas de Grille

Le jeune compositeur belge remporte un franc succès avec le single Alors on danse, classé n° 1 des ventes en France en 2010. Le chanteur à l’image soignée détonne dans le paysage du rap et de la dance avec ses textes réalistes. Son premier album Cheese paru en juin 2010 convertit le grand public. Trois ans plus tard, après les clips vidéo remarqués de Formidable et de Papaoutai, Stromae devient incontournable avec la sortie événementielle de Racine Carrée fin août. Evidemment, son concert au Zénith est déjà complet mais il reste encore des places pour son retour à l’Arena en octobre prochain ! Zénith Sud : 2733 Av. Albert Einstein

Robert Glasper mène ses aventures multiples, jazz ou Hip-Hop, avec une insolente facilité. L’artiste américain semble avoir assimilé tout le spectre moderne du jazz, d’Herbie Hancock (son idole), à Roy Hargrove, pour le mixer à ses influences actuelles. Robert Glasper expérimente donc les genres et les interprètes en invitant la figure emblématique du rap new-yorkais : Mos Def pour un live assurément mémorable. Set & Match se feront quant à eux les représentants d’un Hip-Hop à la cool avec un son qui se frotte sans hésitation à l’électro-funk, au crunk et au rap old-school. Paloma : 250, chemin de l’aérodrome

s-Crew + vICE V3RS4 20 MARS // montpellier Mené par Nekfeu (ancien du collectif L’Entourage et de 1995), le combo rap S-Crew navigue entre textes sombres et mélodies irrésistiblement dansantes et festives pour un cocktail qui devrait les placer en bonne place de la nouvelle génération du rap français aux côtés de 1995 ou Big Flo et Oli ! Vice V3rs4 (3 et 4 en référence à notre département !) fait partie du collectif La Caravane Records où naissent vidéos, productions (instrumentales) et visuels du groupe. Influencé par l’ancienne comme la nouvelle école, ce groupe vous plongera dans son univers Hip-Hop particulier. Le Rockstore : 20 Rue de Verdun 24 l Busk Magazine



culture

Dans cet ouvrage illustré, Christophe Genin, agrégé de philo et docteur ès lettres et sciences humaines, envisage le street art comme un phénomène culturel planétaire, traversé de courants multiples, voire contradictoires. Il examine sa généalogie, comme ses évolutions actuelles les plus précipitées. Il aborde ses conditions d’existence, entre la résistance des autorités politiques au « vandalisme », et la reconnaissance de diverses instances, comme le marché de l’art ou les sciences humaines. Il dresse un panorama de tous les champs investis par le street art, le graphisme, le cinéma, la performance, les jeux urbains, les représentations culturelles, la politique et le tourisme. • le street art au tournant • Auteur : christophe genin • éditions : les impressions nouvelles

À mi-chemin entre art urbain et art conceptuel, Rero interroge d’un côté le contexte de l’art, de l’autre les codes de l’image et de la propriété intellectuelle à travers un acronyme qui apparaît souvent dans ses œuvres : WYSIWYG (What You See Is What You Get). Détournement et auto-censure – il barre ses messages d’un épais trait noir – sont les maîtres mots de ses recherches sur la négation de l’image. L’artiste questionne les limites de l’intime avec ce que nous rendons public, volontairement ou pas, consciemment ou pas, notamment sur Internet. Par une construction radicale, où tout doit être montré et rien ne doit être caché, Rero détermine la limite entre l’intérieur et l’extérieur. • erreur dans le titre... • Auteur : rero • éd. alternatives

Dès que l’on parle de Street Art, cet artiste est dans toutes les bouches. Il est probablement l’un des pochoiristes les plus prolifiques. Ses grands visages multicolores sont allés se poser aux quatre coins du monde pour en dire toute la beauté, mais aussi toute la tristesse et la mélancolie. La poésie de C215 est le fruit de sa propre histoire. Un passé tumultueux qui donne beaucoup à dire et à montrer dans ses oeuvres. Ses visages sont tantôt le reflet de la souffrance, tantôt celui de l’innocence. Ils représentent des réfugiés, des SDF, ou au contraire, c’est le visage joyeux de sa fille, Nina, que l’on croise au détour d’une rue. D’années en années, de pochoirs en pochoirs, l’art de C215 s’étoffe, s’affirme et continue de nous étonner. Voilà pourquoi il était impensable de ne pas consacrer un nouvel et second Opus à C215 offrant ainsi aux lecteurs le privilège d’observer l’évolution de l’artiste. • c215, métamorphose d’un artiste • collection opus délits 26 l Busk Magazine


D*Face est un artiste Londonien qui s’est intéressé dès son plus jeune âge au Graffiti grâce au photographe Henry Chalfrant. Aujourd’hui on le compare à son compatriote Banksy de par ses oeuvres satiriques sur la société de consommation. Il réfute cette comparaison car pour lui, sa démarche est radicalement différente. Dans ses oeuvres, il inscrit la notion de mortalité à travers ses portraits d’icônes tels que Marylin Monroe ou Andy Warhol, restés vivant de part leur notoriété. Il invite le public à se questionner sur l’image véhiculée par ces célébrités élevées au rang de légendes. C’est également le mouvement pop-art que D.Face réinterprète à sa manière. • the art of d.face • auteur : d*face • éditeur : laurence king

Unframed est un projet en cours depuis 2010, réalisé à partir d’images de photographes célèbres ou anonymes et d’images d’archives que JR interprète et re-contextualise à l’échelle d’un lieu, d’un quartier ou d’une ville. À la Belle de Mai, quartier de Marseille, JR s’est intéressé à l’identité du lieu et a invité ses habitants à se pencher sur la mémoire de celui-ci en plongeant dans leurs albums personnels. Ces photos, anciennes ou actuelles, recadrées, agrandies, et collées in situ forment une oeuvre monumentale. Elles convoquent sur les façades des immeubles l’histoire de ce quartier populaire et métissé, nichée dans les albums et la mémoire des habitants. • unframed, belle de mai/marseille • auteur : JR • éditions alternatives

Parution le 20 mars

culture

Que vous songiez à vous faire tatouer ou que vous soyez juste curieux de savoir jusqu’où les autres sont allés, voici le livre qu’il vous faut. Cette édition spéciale de 1000 Tattoos explore l’histoire de cet art dans le monde entier grâce à de nombreux motifs et photographies et vous offre un aperçu fascinant de l’art du tatouage. Les auteurs : L’historien d’art Burkhard Riemschneider dirige une galerie d’art à Berlin et a publié plusieurs monographies sur des artistes contemporains. Henk Schiffmacher est considéré comme l’une des stars du monde du tatouage et son atelier d’Amsterdam attire un nombre incalculable de pèlerins du tatouage. • 1000 TATTOOS, true love • B.Riemschneider & H.Schiffmacher • éditions TASCHEN

140 piles est un florilège des tweets d’Oxmo Puccino, rappeur français dont la notoriété a dépassé nos frontières. Fervent utilisateur des réseaux sociaux et enfant de son siècle, il utilise tweeter comme un journal adressé à ses 184.000 followers (ses flowers), à la manière de Jules Renard ou Chateaubriand, mais aussi comme un chargeur d’énergie quotidien ! Plus qu’un simple recueil de bons mots, d’aphorismes, de réflexions ou de vers, 140 piles retrace trois ans de vie, de concerts, d’émotions ou de rencontres, chaque moment étant exprimé sous la contrainte du médium : un maximum de 140 signes, pile, et pas un de plus. Et s’affirme comme une fabrique des vers, du verbe d’un authentique poète d’aujourd’hui. • 140 PILES • AUTEUR : OXMO PUCCINO • éditions : au diable vauvert

Busk Magazine l 27


lexique

Glossaire

LE DICO DE LA CULTURE HIP-hop même Si la culture urbaine se démocratise, son jargon n’est pas toujours compris de tous ! voici donc le « lexique du Hip-Hop pour les Nuls ». Liste non-exhaustive... Battle : littéralement « bataille ». Confrontation verbale entre deux rappeurs ou compétition entre breakeurs. Bboy : servait de terme générique dans les années 70 pour représenter tout breakeur. Aujourd’hui, désigne un membre actif du mouvement Hip-Hop. Beat : mot anglais signifiant battement. En musique c’est le temps de la mesure, le rythme. Beatboxing : discipline où le corps, notamment la bouche, sert d’instrument. Le terme human beatbox signifie littéralement « boîte à rythmes humaine ». Bishop : style vestimentaire consistant à porter son pantalon bas. Blaze : pseudonyme dont se servent les tagueurs ou les graffeurs pour signer. Breakdance / BBOYING : danse enchaînant des figures acrobatiques et des pas de danses. BUSK : du verbe anglais ‘’to busk’’ : jouer, chanter dans la rue dans le but de gagner de l’argent. cap : le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes et régule le débit de peinture. Chrome : lettrage réalisé à la bombe aérosol, en noir et chrome. Crew : littéralement « équipe ». Groupe réunissant rappeurs, graffeurs, DJs, danseurs... Cut : « coupure ». Technique de DJ qui consiste à couper et rétablir très rapidement le volume, par à-coups, pour obtenir une rupture franche dans la musique. Ego trip : style de morceau de rap dans lequel le rappeur se met en valeur et cherche à se distinguer des autres MCs. Flow : terme servant à définir la façon dont un MC pose les syllabes par rapport au rythme, la qualité d’élocution et le groove. Freestyle : à l’origine un texte de rap, dans lequel l’artiste n’a aucun thème précis à respecter. Sert aujourd’hui couramment à désigner une improvisation d’un MC, d’un danseur, d’un artiste. Hip-Hop : regroupement de manifestations artistiques 28 l Busk Magazine

très liées entre elles autant sur le plan musical (rap), chorégraphique (breakdance) ou graphique (tags, fresques,…) et formant un mode de vie à part entière. Locking : danse debout Hip-Hop, très expressive, faisant partie du «funk style», inventée par le danseur américain Don Campbell, dans les années 70. Lyrics : paroles. Mainstream : adjectif désignant le rap populaire et commercial, vendant beaucoup d’albums. MC : abréviation de Master of Ceremony. Rappeur. Mixtape : compilation regroupant plusieurs chansons provenant de plusieurs artistes ou d’un seul artiste. Cette compilation est mixée par un ou plusieurs DJs et généralement distribuée dans un but promotionnel. New School : deuxième génération d’artistes de la culture Hip-Hop. Old School : artistes de la vieille ou ancienne école dans le milieu Hip-Hop. Rap : texte scandé, improvisé ou non, souvent rythmé par les platines du DJ. Sample : échantillon sonore emprunté à un disque ou tout autre bande sonore pour être incorporé à une nouvelle composition. Le procédé est le sampling et la machine est le sampler. Scratch : bruitage effectué par le DJ, grâce à la manipulation en avant et en arrière du disque vinyle. Tag : signature simple du graffeur. Throw-up* : tag auquel on donne du volume en traçant un contour direct. Aussi appelé « flop » en terme courant. TURNTABLISM : l’art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. Underground : « souterrain » en anglais. Adjectif désignant les hip-hopeurs travaillant hors des circuits commerciaux. Désigne aussi plus généralement un style moins accessible, par opposition au ‘‘mainstream’’. Whole car : graffiti réalisé sur toute la surface d’un wagon, métro, train.


©Amélie Sales


zoom...

Sous les jupons du Street-Art un bouquet de femmes dans la culture urbaine Texte : A.Sales

elles sont rares donc précieuses ! ces femmes graffeuses, pochoiristes, colleuses mais pas collantes, créatrices de projets originaux en lien avec le street-ART et la culture hip-hop ONt SU IMPOSER LEUR STYLE AU cœur DE LA JUNGLE MASCULINE. PETIT TOUR D’horizon de ces nanas au caractère coloré... UN TRAMWAY MAQUILLE PAR MISS.TIC Preuve que femmes et street-art font bon ménage à Montpellier, c’est l’artiste parisienne Miss.Tic qui signera la prochaine rame de tramway en circulation dès 2017. Connue et reconnue pour ses pochoirs de femmes et ses slogans aussi humoristiques qu’accrocheurs depuis les années 80, cette poète de la rue a été retenue pour griffer les rames de la ligne 5. Photo : ©Montpellier Agglo

UN DéCROCHé PAR MISS VENENO Petit détour exceptionnel par Nantes à la découverte de Miss Veneno. Troquant ses sprays contre une paire d’aiguilles, cette graffeuse habille les bombes frileuses quand elle ne tricote pas des ghetto-blasters, vinyles et autres sneackers jusqu’à en perdre ‘‘à laine’’ ! Photo : ©Miss Veneno Legraffitivuparmamie.blogspot.fr

LES SONPINETTES DE LADY SONP Sur les murs de Montpellier et du Verdanson, la graffeuse Lady Sonp affiche son univers ostrogénique où les Sonpinettes abusent de leurs charmes pour appâter le regard des passants. Photo : ©A.Sales

LA SALE GOSSE DE ZOULETTE Si certains font des attentats à la bombe, Zoulette elle, fait « des attentats à la peinture ! » A Montpellier, sa ‘‘sale gosse’’ en papier déambule et joue dans la rue comme dans une cour de récréation. Photo : ©A.Sales

LIZY BROWN, LA PERLE DU GRAFFITI Si les graffitis se posent sur les murs de la ville, entre les mains de Lisa Brebion, ils s’imposent en total look pour les femmes. Dans un écrin de résine, elle saisit ce qu’il y a de plus fugace dans l’œuvre des graffeurs principalement montpelliérains. A travers ses créations, découvrez comment l’art de rue s’inscrit dans des parures uniques. Photo : ©Lizy Brown / Lizybrowncreation.bigcartel.com 30 l Busk Magazine


La culture urbaine, c’est aussi une affaire de femmes !



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