Buzbuz #22

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#22

GRATUIT

OCTOBRE-NOVEMBRE 2014

DERRIÈRE LA PORTE

LA MOSQUÉE NOOR E ISLAM PORTRAIT

ERICK, I KOUR ENCORE

typo

DERRIÈRE LA PUB

de popo

ÇA SE PASSE LÀ-BAS

ÉTEINS LA LUMIÈRE

SPORT

POLE DANCE NIMBUS

L’HOMME À LA PREMIÈRE BD

~Ô ~

EXTRAMUROS

OLYMPIQUE VOUS DITES

MON FACTEUR



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ÉDITO

#JEANMOULINTROPSWAG

N

ous vivons une époque formidable. Dormons tranquilles, des millions de personnes se battent, chaque jour, chaque heure, chaque minute, pour la préservation des libertés, l’éradication de la faim dans le monde et contre la guerre. Quand je dis qu’ils se battent, ces bougres-là, c’est peu dire. Armés d’un courage sans faille, ils osent se prendre en photo avec un message à la main, avant de

poster le cliché sur les réseaux sociaux. Comme Britney, habitante de New-York, qui a osé partager un autoportrait dans lequel, l’air contrit, elle tient une feuille de papier A4 demandant expressément la libération des deux cent vingt jeunes filles kidnappées au Nigéria en avril. Dans les dents, Boko Haram ! Tremblez, méchants islamistes, Britney et ses compagnons de lutte vont faire tout un tas de photos avec des affichettes, et vous serez bien embêtés après ! Cette résistance, elle est partout. Tiens, dans les pétitions en ligne, là, sur Internet, qui feront – forcément – de ce monde un monde meilleur. Il suffit de cliquer pour réduire la pollution des

océans ! Quoi, la pétition n’a aucune valeur juridique ? Quoi, le législateur n’examine que les pétitions en format papier avec de vraies signatures ? Bêtises ! Cliquons, cliquons sur nos tablettes ! Regroupons-nous derrière des hashtags vengeurs entre deux visionnages de petits chats jouant avec des capuchons de stylos ! D’ailleurs, la modernité, le futur de la lutte, ils sont là. Pas chez ces imbéciles d’associations, d’ONG, qui manquent de bénévoles sur le terrain. Pas dans les manifs non plus, on est mieux – et plus efficaces – à militer entre le frigo et la télé que dans la rue à s’user les chaussures. Jean Moulin ? Si Internet avait existé à son époque, il aurait pu organiser la résistance depuis Londres avec le hashtag #TropBolossLaGestapo. Il aurait moins eu de soucis ensuite et la France eût été libérée tout pareil.

LA RÉDACTION DE BUZBUZ

RETROUVEZ-NOUS SUR LE NOUVEAU SITE WWW.BUZBUZ.RE RÉDACTION Anne Rochoux, Muriel Weiss, Anne Chans, Leila Patel Raïssa Sornom-Aï, Loïc Chaux, Livy, Bérénice Valck

DIRECTION ARTISTIQUE GRAPHISME Pascal Peloux

SHOPPING Stylisme : Leila Patel, Raïssa Sornom-Aï

MODE COUVERTURE Mannequin : Léna Schreiber Maquillage : Mel make up artist Photo : Romain Philippon

BUZBUZ MAGAZINE Bimestriel N° 22 Octobre - Novembre 2014

Stylisme : Leila Patel Maquillage : Mel make up artist

PHOTOGRAPHES Romain Philippon, Gwael Desbont, Stéphane Repentin

IMPRESSION DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Graphica

Pascal Peloux

PUBLICITÉ

RÉDACTEUR EN CHEF

BuzBuz Magazine Tél. 0692 13 60 08 contact@buzbuz.re

Loïc Chaux

SARL au capital de 3250 euros 1, rue Claude Monet - Apt n°5 97490 Sainte-Clotilde 0692 55 99 98 contact@buzbuz.re

www.buzbuz.re ISSN 2114-4923 Dépôt Légal : 5934 Toute reproduction même partielle est interdite.

VOUS SOUHAITEZ FAIRE CONNAÎTRE UNE BONNE ADRESSE, UN BON PLAN, UNE NOUVEAUTÉ. N’HÉSITEZ PAS À NOUS ENVOYER UN COURRIEL À L’ADRESSE SUIVANTE : CONTACT@BUZBUZ.RE


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LE NEZ DE H O RS TEXTES RAÏSSA SORNOM-AÏ PHOTOS GWAEL DESBONT

VIVE LE TERROIR RÉUNIONNAIS ! On a flairé une nouvelle table qu’il faut tester d’urgence. Localisation : le centre-ville de Saint-Denis, dans une déco industrielle parsemée de pièces végétales et artistiques. Secrets de la maison, des fruits et des légumes fraîchement débarqués du Petit-Marché et d’agriculteurs bio pays, quatre-vingt-dix pour cent de produits réunionnais jalonnent l’étal de la cuisine et une équipe culinaire hors pair. Le chef de la bande : Jehan Colson. Ancien du Palm, il a fait ses armes auprès de grands noms de la cuisine française, Thierry Marx et Jean-François Piège, entre autres. Ses plats : une apologie du terroir réunionnais, magret de canard de Grand-Coude, thon mi-cuit fumé/laqué au “sirop la cuite”, baba au rhum métis de Savanna. Rendez-vous est pris. LA FABRIQUE, 76 RUE PASTEUR, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 19 80 60. OUVERTURE : DU MARDI AU JEUDI, 12H-14H30 ; LES VENDREDI ET SAMEDI, 12H-14H30 / 19H-23H

PRENEZ-EN DE LA GRIMPE ! BAR À JEANS La troisième jeannerie Antidote est enfin dans le sud de l’Île ! Des fringues griffées Pepe Jeans, Guess, Adidas, Replay ou encore Imperial s’étalent sur deux cent mètres carrés. Comme les deux autres boutiques à Saint-Denis, ce nouveau lieu est agencé dans un esprit récup’. Des cagettes et plein d’éléments détonants évoquent la force et la solidité des marques. Un univers masculin, une mise en avant très brute mais aussi des couleurs féminines, auxquelles la partie Scotch and Soda fait écho. Un endroit branché et baroudeur à l’image de la marque Antidote, huit ans cette année et bientôt des événements inédits pour les clients. ANTIDOTE, 2 RUE ARCHAMBAUD, SAINT-PIERRE. TÉL : 0262 22 07 48. OUVERTURE : DU LUNDI AU VENDREDI, 9H-13H ; LE SAMEDI : 9H- 19H

On a repéré l’antre secret dans lequel les grimpeurs, les amateurs de canyoning et même les cordistes aguerris viennent dégoter le matériel qui saura les assurer. C’est aussi un lieu de prédilection pour ceux qui tâteraient le terrain de l’escalade. Karyne, celle qui tient cette boutique aux allures d’entrepôt hype, conseille aussi bien les novices que ceux qui en connaissent déjà un rayon. Que l’on ne s’y trompe pas, les marques sont sélectionnées soigneusement : Petzl, Beal, La Sportiva et bien d’autres, toutes aussi reconnues. RUN OUT, 8 RUE MAHATMA-GANDHI, LA POSSESSION. TÉL : 0262 44 24 83. OUVERTURE : LES LUNDI, MARDI, JEUDI ET VENDREDI, 8H30-12H // 14H-16H30 ; LES MERCREDI ET SAMEDI, 9H-12H


N I E T S L E F r F e k A c a S H E e G +Th

K C O D E R R A B B A M K CE

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LE NEZ DE H O RS

CUPCAKE DANS LA VILLE Le cupcake, il y a ceux qui trouvent ça bon mais qui préfèrent un classique bien français. D’autres qui en sont adeptes et en font un goûter privilégié à l’heure du thé. Et il y a ceux bourrés de clichés. On a donc l’adresse qui va ravir tout le monde, The Little Sweet. Une cupcakerie qui tourne presque à l’heure anglaise, ouvrant ses portes à quinze heures trente. En atelier le matin, Anissa et Faizal confectionnent dans le plus grand secret les gourmandises du jour. On a pioché au hasard dans la dizaine de saveurs… pour tester le citron lemon curdy, sa crème maison ultra légère, délicate et parfumée et sa base vanille fourrée à la crème citronnée. Un vrai morceau de bonheur. THE LITTLE SWEET, 49 RUE ROLAND-GARROS, SAINT-DENIS. TÉL : 0692 68 77 04. OUVERTURE : DU MARDI AU DIMANCHE, 15H30-19H

LE NOUVEAU LIEU DES CLUBBERS

PÉPÉ N’EST PAS QUE GENTIL… … il cuisine bien, en plus. Avec sa traction avant et sa bicyclette fleurie, Le Bistrot de Pépé Gentil à Boucan a de quoi vous donner envie de rentrer. Et ce serait dommage de vous en priver : dans une déco de bistrot chic, on se retrouve à manger des mets en accord avec le cadre. La pièce de bœuf a fondu dans nos bouches, la cuisson de la lotte était parfaite, et les purées de légumes faites maison nous ont laissés pantois. Comme la carte change régulièrement, on a hâte d’y retourner. De plus, et c’est assez rare pour être signalé, les vins proposés au verre sont originaux et sublimes. Vraiment gentil, ce pépé. LE BISTROT DE PÉPÉ GENTIL, 15 PLACE DES COQUILLAGES, BOUCAN-CANOT. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI, 12H-14H30 // 19H-23H

Jeudi soir, tout juste vingt heures, la fête bat déjà son plein. Il y en a qui profitent de l’ambiance cosy des petits salons, d’autres sont accoudés au bar et font tinter les bulles spéciales de la soirée, tandis que certains se dandinent déjà sur le rythme du concert live de la soirée. On a atterri au Mahé, le nouvel endroit qui promet de réveiller la vie nocturne du chef-lieu. Des murs bruts à la déco singulière accueillent des tableaux de Ceet, créant un style chic. L’enceinte avant accueille un restaurant, qui permet d’accéder ensuite aux ambiances bar et discothèque. MAHÉ LA BOURDONNAIS, 14 RUE AMIRAL-LACAZE, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 58 35 51 / 0692 64 30 87. OUVERTURE : DU LUNDI AU MERCREDI, 9H-00H30 ; LE JEUDI, 9H-5H ; LES VENDREDI ET SAMEDI, 9H-6H


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LE NEZ DE H O RS

M, ON L’AIME

MARKETING DE RUE RKE

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La collection M, fraîchement baptisée dans la nouvelle boutique LolaK10, va faire fondre les amoureux des imprimés uniques et hors du commun. Une sérigraphie fine qui se pose sur les vêtements, le linge de maison, les carnets et même les petits coussins. La collection se balade entre Frida Kahlo, les têtes de mort et tous les autres éléments qui font la renommée de la marque de fabrique de la boutique. Entre vêtements kitsch ou vintage, déco design et branchée, l’univers rock’n roll est toujours bel et bien surprenant ! LOLAK10, 30 AVENUE DU GÉNÉRAL-DE-GAULLE, SAINT-GILLES. TÉL : 0262 27 48 33. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI, 10H30-13H30 // 14H30-19H ; LE DIMANCHE : 10H-13H +262 (0) 693 13 51 28

VUE SUR LE SUD SAUVAGE

Si on plaquait tout le temps d’un week-end ? Le lieu pour hiberner en paix: paix : la maison d’hôtes de charme de Véronique et Jarnö. Tout juste quelques kilomètres à gravir au-dessus de la ville. Le point d’arrivée : la terrasse commune avec une vue majestueuse sur le littoral. Vous déclarez officiellement que vous n’allez rien faire, si ce n’est vous prélasser dans le jardin, vous laisser entraîner par le bruit du vent dans les champs de cannes, vous glisser dans l’eau chaude du jacuzzi et savourer de bons petits plats. Trois chambres et une suite bricolées avec soin par les hôtes promettent de ne plus vous revoir pendant le séjour. On aimerait que l’hiver austral dure plus longtemps ! LA PLANTATION, 124 ROUTE DE JEAN-PETIT, SAINT-JOSEPH. TÉL : 0262 56 08 86 / 0693 92 53 01

raissa@abey.re

www.abey.re


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ART, C ULT URE URBA I N E E T M ULT I M ED I A TEXTES ANNE CHANS, LIVY

TOUT EST BON DANS LA PALETTE Peut-on tout faire avec du bois de palette ? À voir le travail de Moustache, fils de bricoleurs professionnels et ancien ingénieur informaticien, on n’en doute plus. Avironnais d’adoption, il empile le bois de palettes dans son atelier ; des palettes qu’il sait reconnaître, et qu’il va qualifier de “sympathiques”

si elles lui conviennent. Qu’en fait-il ? Avec un bon coup de main – merci l’expérience - il met un quart d’heure à la démonter. Ensuite, il “prépare” le bois, nettoie, ponce. Puis il construit bars, bureaux, coiffeuses, lits pour bébés, et kiosque de jardin (résistant aux cyclones !). Dernièrement, une boulangerie de SaintDenis lui a même demandé d’effectuer, à partir de modèles, son mobilier ; l’artisan s’est adapté sans problème. À partir d’un modèle réalisé sur ordinateur, il fabrique des planches, pas forcément droites et identiques. Moustache aime le travail bien fait, il a même des modèles “rationalisés”, dont la création est plus efficace. Toutes ses réalisations sont à voir sur son site Internet (system-d-eco.com) ou sur le terrain, comme au Bazart (festival de la récup’) auquel il participe.

SUR LA TOILE...

UNE CHANSON DOUCE… Enfin un site qui va ravir les parents, nounous et grandes sœurs qui ont oublié les paroles des chansons pour enfants. Avec cette toute première radio musicale juste pour les bébés, on découvre et redécouvre les berceuses de notre enfance. Merci, www.radiodoudou.com, de nous aider à endormir les marmailles.

TU “LIKES” OU TU “NOPES”? Tinder. Depuis quelque temps, on entend parler de cette appli, mais saviez-vous qu’à La Réunion, on compte de plus en plus d’aficionados ? Le principe : liker les profils des personnes qui vous plaisent. Si la réponse est positive, il y a match, la conversation peut commencer. Mais on peut aussi se noper, et là, c’est déjà fini. Plus simple à faire qu’a expliquer, alors essayez.

PARCE QUE LA RANDO, ÇA VOUS GAGNE ! Une appli à télécharger, qu’on soit sportif ou pas, DécatRando Réunion. Vous choisissez un parcours en fonction de la difficulté, de la durée et de la région souhaitée… et là, on vous propose une sélection de balades et randonnées à faire sur l’Île. En bonus, la météo, des conseils pour préparer sa sortie, des plans, et même la possibilité de faire un album photo.

SÉSAME, CONNECTE-TOI ! Pour les mordus d’achat sur Internet, le site qu’il faut connaître, et Réunionnais, en plus : www.magrandeavenue.com. Une vraie caverne d’Ali Baba où l’on peut se perdre des heures : téléphones portables, bagages, articles de sport, de jardin, pièces auto, vêtements pour animaux, maquillage… La livraison est gratuite, entre quarante-huit heures et dix jours !


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NIMBUS L’HOMME À LA PREMIÈRE BD

SI VOUS CONNAISSIEZ LES RÉCRÉATEURS, AVEZ LU BUZBUZ, ÊTES PASSÉS AU CAFÉ ÉDOUARD OU DEVANT LES BULLES DANS L’OCÉAN, VOUS CONNAISSEZ LE TRAIT DE NIMBUS, SES PERSONNAGES CARICATURAUX ET GROSSIERS MAIS QUI NE SE PRENNENT JAMAIS AU SÉRIEUX. L’ANCIEN GRAPHISTE A SORTI SA PREMIÈRE BANDE DESSINÉE DANS LA MÊME LIGNÉE.

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l se lasse un peu des références comme Reiser et Vuillemin, mais Nimbus n’y peut rien : on ne peut s’empêcher d’y penser quand on voit son travail. La parenté ne s’arrête pas là, puisque l’on retrouve chez le bédéiste réunionnais d’adoption (onze ans qu’il est là, quand même) le même humour provocateur, un peu crade, gentiment scatophile et toujours aussi punk. On connaît Nimbus surtout pour ses peintures de bars où l’on retrouve presque toujours une foule de gens avec un “con” (c’est lui qui le dit). Prenez-le dans le sens “idiot”, celui qui réfléchit peu et qui se moque complètement de ce que les autres pensent. C’est, en résumé, la personnalité de M, le héros de la première bande dessinée de Nimbus. Dans Les aventures de M, l’homme à trois jambes, le héros est doté d’une particularité physique étonnante que vous aurez devinée : à la place du sexe, il a une troisième jambe qu’il traîne depuis sa naissance. Loin d’en être dérangé, M revendique ce handicap comme “son identité”. Elle lui a permis de ne jamais travailler, et notre héros buveur, fumeur et fêtard ne se séparera pour rien au monde de “sa différence”. Et puis il a une

copine qui paie son loyer, dont la mère lave le linge, pourquoi devraitil faire autre chose que s’amuser ? C’est sans compter sur D, le méchant capitaliste qui croise la route de notre héros. Commence alors une farce burlesque et décalée, ponctuée de fous rires. Vous ne pourrez plus jamais regarder une pâte à pizza comme avant. Nimbus, auteur et illustrateur, est content d’avoir passé ce cap, sa “première bande-dessinée, sortie dans une belle édition” (Des Bulles dans l’Océan) et en noir et blanc. Ce choix esthétique permet d’aborder d’autres auteurs “un peu plus modernes” que la team de l’Echo des Savanes. On parle alors de Muñoz, auteur argentin et de Manu Larcenet, dont le récent Blast a été un électrochoc dans l’univers du 9e art. Notre auteur local, lui, annonce grandir. Son partenariat avec la galerie Art Factory lui a été bénéfique : grâce à cela, il cherche de nouvelles pistes de dessins (une tentative est à voir au Café Edouard à Saint-Denis), travaille ses couleurs et s’astreint à une nouvelle rigueur. Pris dans la dynamique, il travaille déjà sur sa deuxième bande dessinée. Tant qu’on rigole, on apprécie toujours ce trait différent sur notre scène locale.


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DERRIÈRE LA PUB

Typo de popo

PARCE QUE DANS LA PUB, IL Y A AUSSI DES TALENTS CRÉATIFS, BUZBUZ A DÉCIDÉ D’EN PARLER. POUR COMMENCER, LA CAMPAGNE LUVI POUR LA MARQUE RÉUNIONNAISE DOULUX, BASÉE SUR UNE BONNE IDÉE ET DE LA TYPO. ENTREVUE LOÏC CHAUX PHOTO STÉPHANE REPENTIN

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artagée sur les réseaux sociaux ou affichée dans les toilettes des copains, la dernière campagne de Luvi Ogilvy pour le papier toilette – pardon, le PQ – Doulux a fait son petit ramdam. Nous sommes allés en demander un peu plus à Weena Schneider, la directrice de clientèle, et Pascal Naguin-Coupin, le concepteur rédacteur.

Qui a eu l’idée de délirer sur du PQ ? Luvi ou Doulux ? Pascal : C’est le client qui est arrivé, déjà, avec son packaging “PQ”. Il y avait une volonté, à la base, d’être fun. Ils voulaient déjà être dans l’humour. Weena : Le marché du PQ est particulier : tout le monde en a besoin. C’est pas un achat coup de cœur… P : Coup de cul, plutôt ! W : Dans le rayon hygiène intime, on n’y traîne pas. Et les gens ont tendance à aller vers les rouleaux “compacts”. Pour sa gamme triple épaisseur et parfumée, Doulux avait besoin d’émerger. P : La tendance de l’humour sur ces produits avait bien été amorcée par d’autres marques. Doulux s’est inscrit là-dedans.

C’est original, un client capable d’avoir de la dérision sur son produit… W : C’est sûr qu’ils s’assument complètement ! P : Dès le brief, ils nous ont dit “Allez les gars, faites-vous plaisir !” C’est agréable, mais ça met aussi un peu de pression. La peur de partir dans le grand n’importe quoi ? P : Dans les recherches, on est partis très vite dans du crade… C’est pour cela qu’on a décidé de faire une campagne “typo”, pour éviter de “choquer pour choquer” et de nous retrouver avec du caca en 4x3 juste pour faire parler. W : Y avait de tout. J’ai la connaissance du client, alors j’ai fait le filtre. On avait pensé à des traces de frein effacées avec du PQ, des histoires de prouts… P : Le pipi, le caca, c’est inspirant. Vous avez un visuel où se trouve le mot “merde”. Y a-t-il une hésitation, au moment de l’imprimer ? P : Non, une fierté de pouvoir le faire. Sur la campagne, on le voit peu le produit, non ? P : C’est amusant : on est sur du papier triple épaisseur, parfumé,

avec un nouveau packaging, et on ne met rien de tout ça en avant. C’est du pur impact. Ils ont été contents, chez Doulux ? P : Sans télé, avec une campagne assez simple, sans beaucoup d’argent, avec une idée pure, on a réussi à émerger. Quand on fait ça, on jette une bouée à la mer, et on espère que ça va choper… W : Et ça a chopé ! Les ventes ont augmenté, leurs concurrents ont dénigré. Ça a donc fait réagir. Et vos concurrents à vous ? P : C’est drôle, justement, dans les autres agences, c’est devenu un jeu, ils ont proposé leurs propres phrases … W : A priori, beaucoup de gens nous envient d’avoir un client comme ça. C’est bien de voir que tout le monde s’amuse avec. Avez-vous eu des retours du public sur la campagne en particulier ? W : Oui, on voit que les gens prennent les Flashcards, les gardent, se marrent… P : J’ai eu des messages tous bêtes, qui me disaient : “Ça nous fait du bien, ça change.” Là, on se dit qu’on a fait notre taf.


Unique par son goût, unique par la richesse de ses bulles, unique par la sensation de rafraîchissement qu’elle procure, PERRIER est lié depuis plus d’un siècle à l’histoire de la mixology. La richesse et la stabilité de ses bulles en font un ingrédient idéal pour la préparation des cocktails. Inimitable et irremplaçable, PERRIER ne saurait être substituée par un autre ingrédient. PERRIER permet aux barmen mixologistes du monde entier de créer et de réussir de magnifiques cocktails. C’est ainsi que PERRIER perpétue aujourd’hui cette longue tradition, et continue à faire évoluer cette relation intime avec l’art de la mixology. Les plus prestigieux bars à cocktails du monde choisissent PERRIER pour élaborer leurs compositions, soucieux de la qualité exceptionnelle de leurs produits de base et des résultats qui en dépendent. PERRIER est le partenaire idéal de tous les grands bartenders !

5 cl de Cointreau 1 tranche de gingembre Framboises fraîches Zeste de citron jaune PERRIER Dans un shaker rempli de glace, mélanger le Cointreau, la liqueur de gingembre et trois framboises fraîches. Une fois mélangés, ouvrir le shaker et y ajouter 8 cl de Perrier. Dans une flûte à champagne, utiliser la technique du collage à la gélatine pour fixer une framboise au fond du verre. Ensuite, venir « exprimer » un zeste de citron afin de parfumer les parois intérieures du verre. Remplir le verre avec la préparation en filtrant les glaçons. Décorer avec une brochette de framboises fraîches.

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L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération


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DERRIÈRE LA PO RT E


L A MOSQUÉE N O O R E I S LA M

BUZBUZ

LÈVE LE VOILE

S O N E N TR É E N’ EST NI INTERDITE, N I I N A C C E S S IBLE. POURTANT, NOUS AV ONS T O U T D E M Ê ME VOULU ALLER VOIR CE QU’IL S E P A S S A I T D E R RIÈRE. PARCE QU’ ELLE E S T LA P LU S ANCIENNE DE FRANCE, P A R C E Q U ’ E LLE REVÊT UNE PART ESSE NTIE LLE D E L’ Â M E D E SAINT-DENIS ET SURTOU T P A R C E Q U E NOUS SOM M ES CURIEUX. V I S I TE I N S TI G ATRICE DE LA M OSQUÉE N O O R E I S LA M.

atrimoine incontournable de Saint-Denis, la Grande mosquée n’est pas un lieu chargé d’histoire mais bien un lieu de culte quotidien pour près de sept cent musulmans. Son activité, très liée aux traditions indiennes, est tout ce qu’il y a de plus ordinaire : cinq prières par jour, après le wozou (rite de purification qui précède les prières) et, pendant le ramadan, la rupture du jeûne, au coucher du soleil, avec des dattes, de l’eau de rose et des gâteaux indiens. Pourtant, elle se distingue par de nombreux points : dès le sahn (cour intérieure qui abrite le bassin aux ablutions), ses vitraux bleu, blanc, rouge interpellent. “Une volonté de rappeler que nous sommes Français avant tout”, explique Ahmed Dodakia, vice-président de l’AISD (Association islam Sounnate Djamatte) qui gère la mosquée (ainsi que d’autres petits lieux de culte et des médersas dyonisiens). Sur simple autorisation municipale, le muezzin appelle tous les soirs à la prière. Ici, contrairement à la Métropole, la question de l’autorisation préfectorale ne s’est jamais posée. Mais cela n’aurait sans doute pas été problématique : le maire de Saint-Denis, le préfet et plusieurs membres de son cabinet, ainsi que le chef de police et celui de gendarmerie assistent, chaque année, pendant le ramadan, à l’une des prières du soir.

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TEXTE MURIEL WEISS PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

Leur présence témoigne de l’ampleur de la communauté musulmane de Saint-Denis (environ quinze mille personnes) et de La Réunion (six fois plus) mais aussi, sans doute, de l’importance accordée par les autorités à ces familles zarabes influentes de l’Île. Des familles relativement riches qui font vivre une grande partie de la communauté. Pour exister, la mosquée a besoin de financements importants : des dons octroyés à l’AISD (et qui donnent droit à un reçu fiscal, avec 66 % d’abattement, comme pour toute association) ainsi que des revenus locatifs de commerces environnant la mosquée (les boutiques situées sous les arcades de la rue du Maréchal-Leclerc) et de logements (l’ancien parking de la rue Alexis-de-Villeneuve verra prochainement émerger un immeuble avec des logements et des commerces). Ces ressources sont essentielles car la mosquée est une véritable entreprise, avec cinquante salariés : trente-cinq ministres du culte et quinze personnes qui entretiennent les lieux. Soixante mille euros partent ainsi, chaque mois, dans les salaires. D’autres fonds sont ensuite nécessaires pour sa réfection et sa modernisation : la mosquée a sa page Facebook, son site Internet et même une radio sur laquelle il est possible d’écouter les prières à distance. Sa modernité semble s’arrêter là, car la tradition domine par bien des côtés : les appels à la prière ne sont jamais enregistrés. Avec un micro posé dans un petit coin de la mosquée, les plus belles voix des fidèles se propagent chaque soir dans Saint-Denis. Les femmes aussi ont une place bien délimitée. Si elles ont également accès aux lieux, elles y entrent par une porte dérobée de la rue Jules-Auber et descendent, au sous-sol, dans une salle qui leur est réservée. Quant à la rupture du jeûne en période de ramadan, “elles n’ont pas d’endroit dédié comme les hommes car, avec les enfants, elles préfèrent le faire chez elles.”


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SHOPP I N G STYLISME LEILA PATEL, RAÏSSA SORNOM-AÏ PHOTO STEPHANE REPENTIN

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01. Revue Kanyar 25 €, Librairie Gérard, 5 ter rue de la Compagnie, Saint-Denis. 02. Tête de mort de 18 à 43 €, Leu Tiki Shop, 51 bis rue Général-Lambert, Saint-Leu. 03. Caleçon de matelot 9,95 €, Undiz, E. Leclerc, Portail, Saint-Leu. 04. Panier à frites 10,50 €, Ravate, 131 rue du Maréchal-Leclerc, Saint-Denis. 05. Carnet en cuir 25 €, Melting Pot, 74 rue Général-Lambert, Saint-Leu. 06. Espadrille léopard Namebi 145 €, So, 132D rue Juliette-Dodu, Saint-Denis. 07. Baskets New Balance 109,90 €, Mangrolia chaussures, 153 avenue Ile-de-France, Saint-André // angle des rues du Maréchal-Leclerc et Charles-Gounod, Saint-Denis // 64 rue François-de-Mahy, Le Port. 08. Lampe métal artisanale 139 €, Sergio Neve art’, 0693 13 63 72 // Facebook : Sergio-Nève-Art. 09. Sweat Supreme 98 €, ADN, 13 rue Auguste-Babet, Saint-Pierre.



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SPORT TEXTE LOÏC CHAUX PHOTO ROMAIN PHILIPPON

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es sourires en coin, on n’y coupera pas. Sarah les voit, de toutes façons, quand elle dit pratiquer le pole dance : “Immédiatement, on nous parle de strip-tease. C’est systématique. On doit expliquer pourquoi c’est une erreur.” Les jeunes femmes que nous avons rencontrées ont gardé leurs habits. Des tenues plus sûrement piochées au rayon sport que lingerie : le pole dance est sorti des bars. Ne nions pas, d’abord, la parenté de l’activité avec les pratiques de débits de boissons. Elle a été créée par des danseuses de cirques ou de cabaret, en Amérique du Nord, perfectionnée dans les clubs de strip-tease, à l’époque où ils poussaient comme des champignons dans les années cinquante. Le pole dance a grandi avec Las Vegas.

LA BARRE, ON L’APPRIVOISE

TIENS BON LA BARRE O N A ENTENDU DIRE QUE BUZBUZ É TA I T PARFOIS M ISOGYNE. A LO R S ON EST ALLÉS VOIR D E S PRATIQUANTES DE POLE DA NCE . D E S COM M ENTAIRES ?

Pour beaucoup d’entre nous, le premier souvenir visuel de danse autour d’une barre verticale, c’est une Demi Moore lascive en chemise d’homme dans le Striptease d’Andrew Bergman. Mauvais film qui ne vaut que par les performances scéniques de Moore, époque Proposition indécente et Harcèlement. Dans ce contexte de bars enfumés, de cadres friqués la bave aux lèvres, la symbolique phallique de la barre est transparente. Et le personnage que jouait Demi Moore se produisait bel et bien dans des boîtes à cul. Or, BuzBuz n’est pas Newlook. Et le pole dance dont nous voulons vous entretenir n’a rien à voir avec ce que nous venons d’évoquer. Pas par excès de pudibonderie ; dans sa pratique désormais la plus commune, c’est un sport. Un vrai. D’ailleurs, on nous a donné rendez-vous dans une salle de sport à La Possession et non à l’Overside, à Saint-Denis. Pour parvenir à cette petite salle parquetée, il a fallu traverser les haies de vélos elliptiques et les bancs de musculation. Ce jour-là, elles étaient trois à nous attendre, deux Sarah et une Geneviève, membres du Club pole dance 974. Point de froufrous ; elles s’étirent au sol, longuement. “Faire du pole dance, c’est aimer souffrir, rit une des deux Sarah. Au début, on a des bleus, à cause de la pression de la barre sur certaines parties de la peau.” Le jeu peut être résumé facilement : “Maîtriser le lien entre le corps et la barre”, pour Geneviève. Elle continue : “C’est très technique, il faut savoir gérer les points de contact. Avoir de la force ? Oui, mais cela ne suffit pas.” On ne se bat pas contre cette satanée barre en inox, on l’apprivoise. On ne tourne pas autour, mais avec. Vouloir jouer des muscles serait une erreur. La pratique demande gainage, souplesse, équilibre… et confiance en soi. “Quand tu es en haut de la barre, tête en bas, et qu’il faut te lâcher, tu as intérêt à avoir confiance”, prétend Sarah, l’autre. D’après ce que l’on a vu, la barre est un agrès. Comme la poutre, la barre fixe, les anneaux en gymnastique… D’ailleurs, le pole dance a ses propres compétitions, où il s’agit de présenter des programmes sur fond de musique, où un jury note les aspects techniques et artistiques. Pas étonnant que les instances internationales espèrent intégrer un jour le programme des Jeux olympiques. Pas étonnant, aussi, que tous les âges, tous les sexes s’y essaient. “La souplesse, ça peut s’acquérir, complète Geneviève. Il faut accepter de travailler, de souffrir de temps en temps, d’être motivé. Comme dans n’importe quel sport.”


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EXTRA M URO S

OLYMPIQUE VOUS DITES?

LE STADE PAUL-JULIUS BÉNARD DE SAINT-PAUL EST AUSSI APPELÉ STADE OLYMPIQUE, CAR IL A ACCUEILLI ET ACCUEILLERA LES JEUX DES ÎLES DE L’OCÉAN INDIEN, SORTE DE JEUX OLYMPIQUES À L’ÉCHELLE LOCALE. ET C’EST LE PLUS BEAU STADE DE LA RÉUNION. TEXTE LOÏC CHAUX PHOTOS STÉPHANE REPENTIN


EXT R A MU RO S

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N

e nous y méprenons pas. Malgré son nom, le Stade olympique de Saint-Paul n’a jamais vu, sur son tartan, courir, lancer ou sauter la crème de l’athlétisme mondial. Le Stade Paul-Julius-Bénard – son nom officiel – est pourtant un haut lieu du sport réunionnais, india-océanique, même. S’il prend le qualificatif – pompeux – de “olympique”, c’est grâce à son but premier : accueillir les premiers Jeux des îles de l’océan Indien, en 1979, sortes de mini-JO réunissant les îles de la région. Un concours d’architectes avait été lancé. Il s’agissait de construire une enceinte pouvant accueillir vingt mille personnes, et un vélodrome. Si l’équipe saint-pauloise montée par Christian Tolède allait l’emporter, le rendu final était loin des désirs initiaux : la piste cyclable n’est jamais née – la forme ovoïde du stade la rappelle tout de même, la capacité finale fut réduite à quinze mille places, un tiers offrant de quoi s’asseoir. Mieux, toutes les propositions elles-mêmes de l’architecte n’ont été retenues. Il se souvient : “J’avais proposé une couverture en câbles métalliques pré-tendus (le Stade olympique de Münich en est un exemple, ndlr). Mais cela n’a pu être possible à cause de l’Antenne Oméga et des interférences que cela aurait pu causer. Nous avons changé pour un toit en bois, lamellé collé, premier type de ce genre à La Réunion.” Christian Tolède en est plutôt fier, de cette réalisation. Et des défis qu’il a dû relever : “Nous n’avions pas d’ordinateur à l’époque, nous utilisions une petit machine à calculer lors de la construction. Eh bien, quand les structures des gradins se sont rejointes, il n’y avait que deux centimètres d’erreur. Ce n’est rien !” Les sondages à trente mètres de profondeur, cette “terre armée” soutenant les tribunes non couvertes, ces vomitoires qui permettaient de vider le stade en un quart d’heure, ce garde-corps parsemé de luminaires éclairant l’extérieur – disparus depuis, ces nombreux lieux de stationnement sont autant, en 1979, de raisons de voir le Stade olympique comme un joyau à La Réunion. Concurrencé aujourd’hui, en termes de capacité, par les Stades Michel-Volnay (Saint-Pierre) et Jean-Ivoula (Saint-Denis), il reste cependant, avec ses huit mille places assises suite à sa rénovation en 2012, le seul stade pouvant accueillir une grande compétition multi-sports. Pas étonnant, qu’il ait été choisi pour accueillir, de nouveau, les Jeux des îles de 2015, après ceux de 1979 et de 1998.

“NOUS N’AVIONS PAS D’ORDINATEUR, NOUS UTILISIONS UNE PETIT MACHINE À CALCULER.”


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ERICK I S AN A


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PORTRA I T

ERICK, I KOUR ENCORE

IL SILLONNE LES SCÈNES DE L’ÎLE DEPUIS DES ANNÉES ET SON HUMOUR GRINÇANT NE PASSE PAS INAPERÇU DANS LE PAYSAGE CULTUREL DE L’ÎLE. LE CO-FONDATEUR DE TEAT LA KOUR ERICK ISANA POURSUIT SON BONHOMME DE CHEMIN AVEC UN OBJECTIF : NOUS FAIRE RIRE. TEXTE VICTORIA BANES PHOTO ROMAIN PHILIPPON

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rick Isana fait partie de ces mecs qui ont la comédie et le show dans la peau. Déjà, à l’école, il aimait monter sur l’estrade pour se faire remarquer par ses profs et ses camarades. C’est en CM1, en jouant le rôle de Cosette dans Les Misérables de Victor Hugo, qu’il découvre le théâtre. Mais c’est une phrase prononcée quelques années plus tard qui va le bouleverser. “Quand j’étais en 6e, j’ai joué Sganarelle dans Le Médecin malgré lui et ma prof a dit : “Ce jeune sera un grand comédien à La Réunion !” Ça été une révélation”, se souvient-il. C’est après un service militaire et un diplôme de menuisier qu’Erick se lance réellement dans le monde du théâtre. Tout commence avec Les Improductibles de Jean-Pierre Boucher, en 1992. “Je me suis présenté à un casting où j’ai dû improviser autour du mot “macaroni”. Je m’en suis bien sorti et j’ai été choisi pour interpréter une pièce d’Antoine Rossin au Port.” Coup de chance pour lui, les projets s’enchaînent et il est contacté pour organiser des ateliers au centre d’animation du Chaudron, son quartier natal. En quinze jours, il arrive à créer une vraie synergie et monte un spectacle avec plusieurs jeunes, dont Lino Rasolonirina. “Nous avons continué à jouer ensemble à la fin du stage. On s’est produits dans la rue pour se faire connaître, et ç’a fonctionné ! On a ensuite décidé d’aller au camping, le lieu correspondait à nos sketches. Nous avons simulé une bagarre pour attirer les gens vers nous, puis j’ai sorti une pancarte avec notre nom en leur disant qu’on était une troupe et qu’on allait essayer de les faire rire.”

À partir de 1997, tout s’enchaîne très vite. Le Teat La Kour fait un carton plein au Théâtre Fourcade (devenu le Grand-Marché) puis à Champ-Fleuri. “Je me suis ensuite fait remarquer par Vollard qui m’a proposé de participer à Millenium, ç’a duré deux ans. Je suis parti à Paris, au Théâtre des Abbesses, je ne connaissais pas cette salle et ne savais pas à quoi m’attendre ! Mais aussi en Norvège, au Printemps des Comédiens à Montpellier... C’était dingue !”

L’ASCENSION D’UN HUMOUR URBAIN

Il va relancer le spectacle Dans kèl trin nou lé ! et présenter son one-man-show qu’il aime appeler “one-man-frais”. Il y abordera son enfance à travers une multitude d’anecdotes et les préoccupations actuelles de notre caillou. Il veut aussi continuer à se produire dans les quartiers et à mettre en l’air la nouvelle génération, grâce à la création d’un Erick Isana Comédie Club et d’une nouvelle édition du Saint-Denis du rire.

SA PLAYLIST

BLUE TRAIN

DE JOHN COLTRANE Cet autodidacte passionné de jazz s’est penché sur les grands textes et a participé aux différents projets du Centre dramatique tout en poursuivant l’aventure avec ses dalons. Depuis deux ans, la compagnie est en standby et se réorganise suite au départ de Lino. Les deux hommes se sont embrouillés et ne se donnent plus de nouvelles depuis décembre. Les raisons ? Erick refuse d’en parler, lâchant un “tout finit par se savoir” énigmatique. En parallèle de son travail au centre d’animation et de prévention de Saint-Denis, Erick en profite pour plancher sur ses futurs projets.

GIBRALTAR

D’ABD AL MALIK

RÉEL

DE KERY JAMES

MIDI 20

DE GRAND CORPS MALADE

MAYOK FLÉR

DE ZANMARI BARÉ


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MICRO- T RO T T ’ TEXTES ANNE CHANS PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

DE QUI AIMERIEZ-VOUS RECEVOIR UNE LETTRE, UN COUP DE TÉLÉPHONE ? QUINZE MILLE ÂMES À PITON SAINTE-ROSE LE 15 AOÛT POUR PÉNÉTRER LES VOIES DU SEIGNEUR… TIENS, D’AILLEURS, PLUS CONCRÈTEMENT, DE QUI AIMERAIENT-ILS AVOIR DES NOUVELLES, CES FERVENTS FIDÈLES ?

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1 - Nicolas (Saint-Joseph) Pourquoi chercher compliqué ? C’est de ma famille dont j’aimerais avoir des nouvelles. J’ai un garçon, Il habite la même commune mais c’est souvent quand on est le plus près qu’on se donne le moins de nouvelles. Et pourquoi pas recevoir un coup de téléphone de ma chérie ? Cela fait quarantesept ans qu’on est mariés et c’est toujours la même !

2 - Claire-Annicia (Le Tampon) C’est avec plaisir que je lirais une lettre du pape François. Il m’exhorterait à militer pour la paix dans les cœurs. Et c’est sûr que je répondrais que je suis partante. 3 - Bernard (Saint-Pierre) Je suis volontaire pour recevoir une lettre d’une personne malheureuse, comme ça, je pourrais la soutenir. C’est un juste retour des choses pour les personnes qui m’ont protégé par le passé. Mais attention, il ne faut pas que cela soit mal interprété, ma copine est très jalouse.

4 - Maximin (Vincendo) J’aimerais bien recevoir une lettre de la Vierge Marie. Elle me dirait qu’elle veut la paix et me demanderait de mes nouvelles. Elle me confirmerait qu’elle chasserait tous ceux qui font du tort aux gens et aiderait ceux qui font le bien. Il y a trop de gens méchants aujourd’hui. 5 - Perle (Saint-Pierre) Je voudrais recevoir une lettre de Thiago Lacerda, celui qui joue le docteur dans la telenovela Une vie volée. Ce serait bien d’apprendre que malgré son succès, il reste quelqu’un de gentil qui aide les gens qui souffrent. Et moi je lui répondrais qu’il est très beau.


M I C R O- T RO TT’

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6 - Jérémy (Saint-Benoît) Je voudrais recevoir une lettre de ma grand-mère, décédée il y a deux ans. Elle m’y raconterait le tan lontan, me parlerait un peu de ma mère jeune, à mon âge. 7- Mathias et Jonathan (Saint-André) Matthias : J’aimerais que Booba m’appelle et me dise : “Hé j’ai besoin de quelqu’un, tu viens ?” Jonathan : Moi ça serait Mickael Jackson, il me dirait : “Allons danser.”

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8 - Anna et Ramon (Saint-Denis) Je voudrais que Tatane, de New Generation, m’écrive tout ce qu’il y a à savoir sur lui. Qu’il me dise qu’ils viennent faire un concert privé juste pour moi serait le rêve. Je suis une fan depuis le début. 9 - Gislaine (Saint-Pierre) Sans hésiter je voudrais des nouvelles de ma famille en Métropole. On se raconterait nos vies.

10 - Dominique (Saint-Leu) Je voudrais recevoir une lettre de Johnny Hallyday avec sa nouvelle chanson. 11 - Christophe et René (Saint-Joseph) Christophe : Je recevrais bien une lettre de Guy Hoarau, le prêtre qui se fait ordonner aujourd’hui. Je voudrais savoir ce que, dans son cœur, il pense. Il y a trop de méchants sur terre, c’est pour ça qu’on peut avoir besoin d’un prêtre.


SOCIÉTÉ

AL AI N M U CY, FA CT E U R À L A R I V I È R E - D E S- P L U I E S


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SO C I É T É

~Ô ~ MON FACTEUR

O N L’ I M A G I N A I T S E U L E M E N T E N D I S T R I B U T E U R D E L E T T R E S . GARANT DU LIEN SOCIAL, IL EST UN PERSONNAGE INCONTOURNABLE DE NOTRE QUOTIDIEN. BUZBUZ S’EST PENCHÉ SUR LA QUESTION DANS UN REPORTAGE GARANTI 100% SANS ANGELO THIBURCE. TEXTES LOÏC CHAUX PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

étenteur du record du monde du 50 km marche, candidat LCR à la présidentielle, héros de film porno ou joué par Kevin Costner, voilà un métier qui suscite, sinon des vocations, au moins une affection particulière. Facteur : parmi les personnages préférés des Français, il a en tous cas l’avantage d’être largement plus estimé que le banquier ou le journaliste, partageant sa cote d’amour quasi inégalable avec le pompier. Et ce n’est pas seulement parce que ces deux-là s’amusent à vendre des calendriers en fin d’année en Métropole. Sans doute, plutôt, car les Français ont bien compris leur utilité dans le bon fonctionnement de la société. Avec un avantage certain pour la facteur : il crée du lien. Finalement, pensons-y. Y a-t-il quelqu’un, dans votre entourage – autre que celui qui partage votre couche ou votre frigo – qui passera tous les jours chez vous, six jours sur sept, quel que soit le temps ? “Il y a des personnes âgées, qui vivent seules, pour qui je suis la seule visite de la journée. Symboliquement, c’est fort”, pose Alain Mucy, facteur à la Rivière-des-Pluies. Les yeux pétillants de la dame à qui il ira distribuer le courrier à côté de l’église le confirmeront. Le facteur vient souvent briser des solitudes : “Il est devenu comme un

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enfant pour moi”, dira-t-elle avant de lui demander s’il n’était pas en congés, n’ayant vu que son remplaçant depuis quelque temps… “C’est un métier de contacts. Moi-même, dans mes tournées, si je remarque qu’une maison a ses volets fermés depuis un moment, je peux être amené à vérifier qu’il n’y a pas de problème.” Tiens, à qui demande-t-on son chemin quand on est perdu ? Qui connaît le mieux les situations et les noms des rues ? C’est assez fou de constater le rôle que joue le facteur dans nombre de foyers. Chez les plus anciens, surtout, pour qui le facteur “pouvait être l’équivalent du curé ou de l’instituteur” se souvient David Huet, facteur retraité et auteur d’un excellent livre sur l’histoire de la Poste réunionnaise. Il se souvient de ce qu’il appelle la “grande époque des facteurs”, jusqu’aux années quatre-vingt… “Nous étions invités aux mariages, aux baptêmes. Les enfants, dans les familles, on les voyait naître, on les voyait grandir.” Plus encore que leur présence quotidienne dans les foyers, il faut chercher une autre explication dans l’amour inconsidéré que la population porte à son facteur. Une explication plus terre-à-terre : “Les mandats ! Quand c’était le moment de la distribution des aides, des retraites, je peux vous dire que les gens nous attendaient sur le pas de la porte. Et si on s’acquittait bien


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SOCIÉT É

CENT RE DE T RI DE SAI NT E- S U ZA N N E

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“NOUS ÉTIONS INVITÉS AUX MARIAGES, AUX BAPTÊMES. LES ENFANTS, DANS LES FAMILLES, ON LES VOYAIT NAÎTRE, ON LES VOYAIT GRANDIR.”

de la tâche, nous avions nos petites récompenses. Dans les Hauts, quand on tuait le cochon, il y en avait toujours un bout de côté pour le facteur. On le remerciait aussi avec un petit verre, un casse-croûte, on en prenait soin, c’est lui qui amenait beaucoup d’argent…” Dangereux, dans certains endroits isolés ? “Je pense qu’on ne se rendait pas vraiment compte du danger, parce qu’on en avait, des sous, sur nous…” À La Réunion, La Poste a plus de deux cents ans, le facteur moins encore ; il est né ici en 1829. C’est sa création qui a fait prendre conscience à l’Île qu’il manquait quelque chose aux maisons : des numéros. Il faut savoir se rendre compte de l’importance du facteur dès ses débuts, dès ses premiers balbutiements. Le tampon entre la Métropole et les Réunionnais, c’est lui. Le chef de la communication dans l’Île, c’est lui aussi. C’est par exemple par les bureaux de Poste que les Réunionnais passaient des coups de téléphone en urgence à n’importe quelle heure. L’employé des Postes de garde devait prendre les communications à travers la porte et téléphoner à qui de droit… Il joignait ainsi la police, les médecins qui, eux, étaient équipés : nous avons retrouvé, dans les archives des PTT, les documents d’ouverture de la ligne téléphonique d’un certain docteur Raymond Vergès dans les années trente, preuve s’il en était besoin du rôle des postiers dans la vie de tous les jours. C’est à cette époque que va naître le folklore autour du facteur. Les anciens documents des PTT, conservés aux Archives départementales, qui contiennent les courriers de réclamation des usagers, permettent de s’imaginer les premières heures du transport du courrier à La Réunion. Ces missives, charriées entre Saint-Denis et La Possession dans de périlleux voyages en chaloupe. Ces sacs de jute, chargés d’embruns et d’odeurs de semaines de voyage en mer, déchargés à la main par les détenus de la prison Juliette-Dodu dans des conditions effroyables. Ces capitaines de bateau étourdis, amenant denrées et voyageurs dans l’Île, mais oubliant de déposer le courrier, débarquant à Djibouti sur le voyage du retour et trouvant à leur arrivée un télégramme virulent les informant de leur bévue. La distribution du courrier elle-même a droit à ses histoires rocambolesques. Des histoires d’attaques par des brigands entre La Redoute et La Montagne, avec des facteurs délestés de leur chargement, laissés inconscients au bord du sentier. Des courriers de réclamation, nombreux, se plaignant de disparitions d’argent dans les bureaux de Poste. Ou celle, encore plus cocasse, d’un agriculteur fâché d’avoir retrouvé dans son champ de cannes un facteur endormi apparemment suite à une halte prolongée dans la boutique d’à côté… Celle, encore, à la fin du XIXe siècle, d’une chaloupe venue de la Possession et arrivant en vue de Saint-Denis, devant faire face à une tempête, finissant par se réfugier à… Tamatave ! Et malgré ces “couacs”, le facteur a toujours joui d’une image superbe. Image d’abord véhiculée par une tenue en grosse toile kaki du plus bel effet, casque colonial en liège sur la tête. Mais aussi, et surtout, parce que l’utilité du facteur n’était pas une légende. David Huet n’en


S O CIÉ TÉ

B OÎ T ES AU L ET T RES À CI L A OS, M A N A PA N Y, R I V I È R E S- D E S- P L U I E S E T D OS D ’ Â N E

“IL EN SAIT, DES CHOSES, LE FACTEUR.”

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SOCIÉT É

ON NE PARLE PLUS D’USAGERS MAIS DE CLIENTS. CE N’EST PAS ANODIN.


S O CIÉ TÉ

doute pas : “Imaginez quand même qu’il y a cinquante ans, peu de monde, voire personne, n’avait le téléphone. Pour communiquer, les gens utilisaient les lettres. On avait même un rôle d’entremetteur : on savait parfois qu’on amenait les lettres de leurs amoureux aux jeunes filles qui nous attendaient sur le pas de la porte, alors on leur donnait le mot en leur conseillant de l’ouvrir en cachette de leurs parents… On était l’ami de la famille, le confident.” Et ça n’a pas changé ! Sandrine Emmanuel est jeune factrice, et s’en étonne presque : “Les personnes âgées, surtout, attendent notre passage, et s’inquiètent lorsqu’il y a un remplaçant. Les gens s’attachent vite à nous, et ils se confient aussi assez facilement. Je pense qu’on nous fait confiance…” Emmanuelle Maillot, du service communication à La Poste, confirme d’ailleurs que “la présentation, l’aisance dans le contact, sont des qualités recherchées auprès des futurs facteurs.” Et que cette fameuse confiance que les clients portent à leurs facteurs ne repose pas sur rien : “Les facteurs prêtent serment, la main sur le cœur, jurant de respecter la confidentialité du courrier. Ça peut paraître un peu bizarre, vu de l’extérieur…” Rassurant, bien au contraire ! Dans un sourire entendu, Alain Mucy confirme : “Oh, oui, il en sait, des choses, le facteur. Mais il se doit aussi d’être discret. S’il racontait tout ce qu’il voyait !” Oui, cher lecteur, votre facteur a des accusés de réception entre les mains, des enveloppes barrées d’un “RELANCE” inquiétant, et il a bien vu cette voiture stationnée dans votre cour tous les mardis à la même heure quand votre femme est au travail. Mais soyez tranquilles, il a juré de ne rien répéter. Alors, on pourrait arrêter là, dans ce monde merveilleux où le facteur est un copain, suivi par des troupes d’enfants joyeux, charriant avec lui son monde de bonnes nouvelles et de lettres enamourées. Hélas, trois fois hélas, le lecteur attentif aura remarqué que ce texte est écrit trop souvent au passé. L’auteur de ces lignes n’ayant pas envie de passer pour un vieux con, il laisse ce rôle à David Huet, du haut de ses quatre-vingt-deux ans – qu’il nous pardonne cette trivialité : “Les jeunes, ils n’envoient plus de lettres, si ?” Non. Moins, en tous cas : le trafic du courrier diminue sans cesse. Plus que les attaques de brigands il y a cent ans, plus que les chiens hargneux avides des mollets dodus des fonctionnaires, c’est bien l’Internet qui pourrait avoir raison du facteur. Pire encore : les dernières avancées technologiques annoncent pour un futur pas si lointain l’arrivée de drones-livreurs. Google et Amazon sont en train de tester les leurs, une pierre de plus dans le jardin postal. Au niveau des rapports humains, ça n’augure rien de bon. Du coup, La Poste, désormais plus “entreprise” que “service public” , doit s’adapter. “Nous faisons face à une diminution constante du courrier”, confirme d’ailleurs Emmanuelle Maillot. Alors, le métier de facteur change. En Métropole, il amène déjà des produits culturels, des médicaments, aux personnes ne pouvant se déplacer. À La Réunion, en plus de la distribution des prospectus publicitaires, il vend timbres, colis, enveloppes… Le facteur découvre les joies du métier de commercial. Avec commissions, objectifs de ventes à atteindre et tout le toutim. Alain Mucy : “Cela nous fait découvrir d’autres domaines, cela ne me dérange pas, bien au contraire. Et puis cela nous permet d’avoir un complément de salaire.” Un jeune chef d’entreprise croisé sur la route en profitera d’ailleurs pour louer ces nouveaux services – payants – qu’il considère comme un “plus”, puisque, après tout, le facteur passe tous les jours chez lui. Alors, tout va bien ? Nous sommes allés rencontrer Jean-René Maillot à SaintLouis. Facteur lui aussi, il est délégué CGTR au sein de La Poste, on se doutait qu’il pourrait nous apporter quelques précisions. “Notre métier est en danger”, pose-t-il d’emblée. Dans la conversation, il ne cesse de répéter qu’il aime son

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métier. Qu’il l’adore, même. Mais il s’interroge : “À quoi va ressembler le facteur de demain ? J’aimerais bien qu’il continue à exister, au moins pour le lien qu’il crée.” Conscient de l’évolution de son métier, il n’est pas contre l’aspect commercial de son activité. Il en voit même le potentiel : “Quelle entreprise peut se targuer d’avoir des employés qui vont tous les jours chez des clients ? Les facteurs sont le fer de lance de La Poste, ils sont en première ligne. Hélas, nous manquons de reconnaissance, c’est nous qui avons les plus bas salaires… Le facteur a un énorme potentiel au sein de l’entreprise.” Entreprise publique jusqu’en 2010, La Poste a dû s’adapter à la concurrence. L’ouverture du marché pour les courriers de moins 50 grammes, l’évolution d’Internet, sont les principales raisons qui ont poussé La Poste à devenir une société anonyme à capitaux publics. Une entreprise, avec des impératifs de rentabilité. En MéDepuis un décret datant de tropole, la fermeture de bu1993, “Les personnels de La reaux jugés “peu rentables” fait encore grincer des dents. Poste doivent, à leur entrée La Réunion n’en est pas là, en fonctions, prêter serment” pas encore. Mais le change(Article 1). Ce serment doit être ment est palpable. “Déjà, on prononcé devant le chef de ne parle plus d’usagers mais service, et signé devant celuide clients. Ce n’est pas anoci (Article 3). On ne rigole donc din” , argue Jean-René Mailpas du tout avec ça, à La Poste, lot. Surtout, les différences se et voici ce que chaque nouvel font jour lors de l’arrivée des entrant doit prononcer à voix nouveaux facteurs. Eux ont haute, la main sur le cœur : été formés certes au métier et “Je fais le serment de remplir à ses valeurs, mais pas que. Lors des concours d’entrée, avec conscience les fonctions l’aspect commercial de la qui me seront confiées. fonction, la stratégie markeJe m’engage à respecter ting de l’entreprise, ses objecscrupuleusement l’intégrité des tifs, sont aussi mis en avant. Et objets déposés par les usagers les clients semblent le remaret le secret dû aux corresquer : les jeunes ont tendance pondances, aux informations à moins discuter sur leur tourconcernant la vie privée dont née. Est-on en train de perdre j’aurai connaissance dans les facteurs qui, tel notre Alain l’exécution de mon service. Mucy, fait la bise aux boulanJe m’engage à exécuter avec gères, demande des nouvelles du genou du quidam, probité les opérations finandépanne le patron de la boucières confiées à La Poste. tique en timbres, sans savoir Je m’engage également à exactement à quelle heure va signaler à mes responsables finir sa tournée ? Peut-être. hiérarchiques toute infraction Ses conditions de travail, en aux lois et règlements régissant tous cas, se sont améliorées. La Poste.” Les vélos sont électriques – et vu la topographie de La Réunion, ce n’est pas plus mal, l’ergonomie des matériels utilisés est étudiée, les déplacements sont calculés et les pathologies, du coup, sont moindres. Le facteur du siècle dernier, qui terminait sa carrière avec le dos en compote, risque de devenir un lointain souvenir. Les facteurs ne sont plus les mêmes, certes, mais ils sont encore là. “Pour combien de temps ?”, demande Jean-René Maillot. Difficile à dire. Espérons encore longtemps : il y a des gens, pour qui le petit bonhomme en voiture jaune est l’ami, le confident, le rayon de soleil. Parfois, le seul.

LE SERMENT DES POSTIERS


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CARNET DE V O YAG E

AMSTERDAM EXPRESS EDEN POUR CERTAINS, ENFER POUR D’AUTRES, AMSTERDAM SE VEUT LIBÉRALE, LIBÉRÉE ET LIBERTINE. IMAGINEZ DES PROSTITUÉES ATTENDANT LE CLIENT DANS DES VITRINES... DEVANT L’ÉGLISE HISTORIQUE DU CENTRE VILLE... SOUS LES YEUX EMBRUMÉS DES FUMEURS DES COFFEE SHOPS. MAIS AMSTERDAM, CE N’EST PAS QUE ÇA. TEXTES & PHOTOS VIRGINIE TRESSENS

QUARTIER DES MUSÉES

LES TRUCS EN +

Musée d’Art moderne Stedelijk On peut y admirer des œuvres de Mondrian, Warhol, Haring, Sherman ou Klein. Museumplein 10 Musée Vincent Van Gogh Parce qu’on est pros chez BuzBuz, il fallait bien vous parler de Van Gogh. Malheureusement, la file d’attente interminable devant le musée nous a quelque peu refroidis. Paulus Potterstraat 7 Brasserie Van Baerle Cette brasserie Art déco est idéale pour une pause entre deux musées. Vous pourrez déguster les produits de la mer dans une cour arborée. Van Baerlestraat 158 Rijksmuseum À voir pour La Ronde de Nuit de Rembrandt ! Museumstraat 1

QUARTIER DE PIJP Heineken experience La Heineken est aux Néerlandais ce que la Dodo est aux Réunionnais (au passage, c’est le même groupe). La famille fondatrice a transformé l’usine qui borde les canaux en musée… Stadhouderskade 78

QUARTIER JORDAAN Idéal pour flâner, le quartier Jordaan est très populaire auprès des Amstellodamois. Un grand marché bio - le noordermarkt (marché du nord) - s’y tient le samedi et le lundi. Les modeux trouveront également leur bonheur chez American Apparel. Et pour ceux qui ont le mal du pays, il y a même un Jumbo local !

Pour information : dans les coffee shops, seul le cannabis pur peut être fumé, le tabac étant interdit dans tous les lieux publics clos. De plus, les coffee shops ne servent que des boissons non alcoolisées, histoire d’éviter les mauvais mélanges.

LES VÉLOS QUARTIER RED LIGHT DISTRICT C’est évidemment le quartier le plus marquant de cette escapade. Après un tour des rues aux néons rouges, le mieux est de rester à la terrasse d’un café et de faire une modeste étude sociologique avec une pinte d’Amstel et un verre de genièvre (alcool fort surnommé kopstoot, “coup sur la tête”). Grouillant de groupes de Néerlandais provinciaux venus s’encanailler, de minets BCBG, de touristes, de couples trendy et de babas cool, ce quartier est le cœur d’Amsterdam. Tout le monde s’y croise et cohabite sans problème : le trottoir en face de l’église Oude kerk héberge les vitrines aux néons rouges, qui se reflètent dans les saints vitraux… Musée de la prostitution Ce petit musée à visée pédagogique a pour dessein de faire comprendre aux visiteurs la vie des prostituées du Red Light District. Les propriétaires ont reproduit grandeur nature des chambres de prostituées. Ils ont même poussé l’expérience jusqu’à installer une vitrine aux néons rouges et proposer aux visiteurs de s’y installer quelques secondes… De quoi réaliser la difficulté du quotidien de ces femmes exerçant le plus vieux métier du monde. Oudezijds Achterburgwal 60

Cette ville est le paradis des vélos : la majorité des Amstellodamois en possède un, soit 500 000 vélos pour 800 000 habitants ! En revanche, le flux incessant des deux-roues accompagné des va-et-vient des trams et taxis rend périlleuse toute traversée de rue !

Hash marihuana & Hemp museum Le musée explique l’utilisation de la plante à travers les âges et expose une importante collection de fioles médicinales qui avaient pour composition principale le cannabis. Il est même possible de voir une serre où pousse en direct la plante controversée… Oudezijds Achterburgwal 148



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MODE STYLISME LEILA PATEL MAQUILLAGE MEL MAKE UP ARTIST PHOTOS STEPHANE REPENTIN

CORALIE Chemise à cœur, Pantalon huilé noir Mango Escarpins rouges Aldo Chapeau en cuir Melting Pot Bandeau de tête fleuri Claire Bourdon La Tête dans les Étoiles


CORALIE Robe Bash Soline Sautoir Joséphine Crève Cœur La Tête dans les Étoiles Bottines noires L’Atelier de Nessetelle


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ÇA SE PAS S E LÀ- BA S

ÉTEINS LA LUMIÈRE! DEPUIS QUELQUES ANNÉES, DES GROUPES D’ACTIVISTES LUTTENT E N M É T R O P O L E C O N T R E L E S E N S E I G N E S É C L A I R É E S I N U T I L E M E N T L A N U I T. À C O N D I T I O N D E T R O U V E R L’ I N T E R R U P T E U R …

TEXTES LIVY

MAIS QU’EST CE QUE C’EST, LA “LUTTE CONTRE LA POLLUTION LUMINEUSE”? Il s’agit d’actions concrètes, non-violentes et non dégradantes, que mènent des groupes de militants. Le but : en atteignant les “interrupteurs pompiers” placés en hauteur, ils éteignent les enseignes lumineuses (magasins, banques, panneaux publicitaires…) qui restent allumées toute la nuit.

D’OÙ ÇA VIENT?

ET À LA RÉUNION?

Le premier groupe qui a revendiqué ces actions est Le Clan du Néon en 2007. D’autres groupes tels que Zérowatt mènent aussi régulièrement dans plusieurs villes de France des actions similaires.

Nous n’avons pas eu connaissance de ce type d’actions. Cependant, d’une manière plus officielle, chaque année, un week-end est consacré à la suppression des éclairages nocturnes en tous genres, pour protéger les pétrels, désorientés par ceux-ci.

À QUOI ÇA SERT? La démarche première n’est pas de lutter contre la publicité en général, mais de limiter la pollution lumineuse nocturne qu’ils jugent non seulement inutile, mais en plus énergivore et coûteuse.



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MA BULLE TEXTES BÉRÉNICE VALK PHOTOS GWAEL DESBONT

À MONTGAILLARD, UN HAVRE DE PAIX MARIÉS DEPUIS UN AN ET DEMI, YANNICK ET NÉO NE PASSENT PAS UNE SEMAINE SANS ACHETER DE LA DÉCO POUR LEUR APPARTEMENT DINOYSIEN. HEUREUSEMENT, ILS PARCOURENT AUSSI LES BROCANTES POUR SE DÉBARRASSER DES OBJETS QUI NE LEUR PLAISENT PLUS… ET TOUT PEUT Y PASSER : CHAUSSURES, VÊTEMENTS DE SPORT, DÉCO, LIVRES, ETC.

NOTRE DERNIÈRE ACQUISITION


M A BU L L E

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L’INTERVIEW EXPRESS

MON OBJET FÉTICHE

Yannick, vous êtes marié avec Néo depuis peu, que reste-t-il de votre vie de célibataire ? Les canapés ! Ils sont explosés parce qu’avant, on a eu un chat, décédé il y a deux mois. D’où vient votre déco ? Je voyage beaucoup pour mon travail : Chine, Vietnam, Indonésie, Népal… d’où je ramène des souvenirs. Pas vraiment de la déco, plutôt des bricoles. Tout ce qui vient de Thaïlande, on l’a ramené ensemble. Pour les plantes, c’est Néo qui les a choisies, elle les bouge régulièrement. Parfois, elle part avec une amie et revient avec une plante. Elle fait pousser des aromates aussi : citronnelle, basilic, persil... On a même des poissons ! Dans quelle pièce restez-vous le plus ? La véranda. Il y a une belle vue et on a même des jumelles pour admirer les baleines. En plus, on a réussi à la fermer. Avant, il n’y avait pas de baie vitrée, et avec le vent du sud, c’était insoutenable. La dernière chose que vous avez achetée ? Un éléphant en porcelaine. Qu’est-ce que vous ne pourriez pas avoir chez vous ? Un serpent ! Non, en déco ! Pas de couleurs flashy ! On n’aime pas du tout ça, sauf pour la cuisine. On voulait un mur qui bouge un peu mais on a eu du mal à se mettre d’accord. On a acheté quatre peintures avant d’être satisfaits : deux vertes, une bleue et finalement, on a opté pour du fuchsia. Qu’est-ce que vous aimez dans la décoration ? Lorsque l’on voyage, on aime acheter des objets typiques. On fait les marchés d’objets, les marchés aux puces. Mais pas les attrapetouristes. C’est toujours au feeling, on ne prévoit rien. Qu’aimeriez-vous changer dans votre appartement ? On a pour projet de l’agrandir. Si vous deviez vivre ailleurs ? Dans le nord-est de la Thaïlande. Néo a une maison là-bas avec un terrain et une ferme. Votre dernier livre de chevet ? Atom[ka] de Franck Thilliez. Terminé en une semaine. Je suis assez vorace. La dernière chanson écoutée ? Save room de John Legend, dix minutes avant que vous n’arriviez.


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CU LTU RE G TEXTES LOÏC CHAUX ILLUSTRATIONS MATTHIEU DENNEQUIN

La première webcam permettait aux employés du département des sciences informatiques de l’université de Cambridge en 1991 de surveiller le niveau de leur cafetière.

À Madagascar, les mots inventés après la colonisation française se sont formés à partir du Français. Ainsi, en Malgache, “téléphone” se dit “telefaonina” ; “ordinateur”, “ôrdinatera”.

La voiture-balai a fait son apparition sur le Tour de France 1910, pour veiller à ce que les coureurs attardés ne prennent pas de raccourcis.

CU

Thierry Lincou a été le premier joueur de squash non issu du Commonwealth à atteindre la place de numéro 1 mondial.

L

Au Moyen Âge, l’Église excommuniait régulièrement des animaux, par exemple des charançons ravageant les cultures.

T

UR

E

G

POUR FAIRE LES MALINS DEVANT LES AMIS, VOICI QUELQUES INFOS QUI VOUS DONNERONT LA CLASSE DANS LES DISCUSSIONS.

Nelson Mandela a été retiré de la liste américaine des terroristes en 2008.

La bière Phoenix n’est présente à La Réunion que depuis 2006.

En 2003, USA Today a considéré que frapper une balle de baseball avec une batte était le geste sportif le plus difficile à accomplir, devant le fait de conduire une voiture de course et sauter à la perche. Le meilleur batteur de l’histoire avait un taux de réussite de 36,6%.

Le Pic Adam doit son nom à M. Adam qui, au XIXe siècle, a tenté d’établir une liaison optique entre les Hauts de la Bretagne et l’Île Maurice, sans succès et dans l’indifférence générale.

Benoît Trémoulinas n’avait jamais mis les pieds à La Réunion avant ses quinze ans.



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AGEND A O C T O BRE - N O V E M BRE

OK, JE SORS PAS DE FÊTE DE LA BIÈRE CETTE ANNÉE À SAINT-DENIS, HÉLAS. ON VA DEVOIR TROUVER AUTRE CHOSE, ET IL Y A DE QUOI FAIRE.

MUSIQUE

MAUDIT TANGUE À l’occasion de la sortie de leur deuxième compilation, les rockeurs indé de Maudit Tangue participent à deux soirées, où les galettes seront en vente. Cool. LE 3 OCTOBRE À SAINT-DENIS (POT’IRONS), LE 10 OCTOBRE À SAINT-LEU (LE ZINC)

CINÉMA

NEAR DEATH EXPERIENCE Toujours un peu compliqué, de voir les films de Délépine et Kervern à La Réunion. On a hâte, pourtant, d’aller regarder Houellebecq perdu dans la montagne en tenue de cycliste. SORTIE DÉBUT OCTOBRE

CINÉMA

NINJA TURTLES Un – vrai – film avec les Tortues Ninja, le premier depuis 1993, époque jeu vidéo sur la NES et figurines en plastique. On ne demande qu’une chose : qu’il soit aussi bon que le premier film, celui de 1990, avec Shredder et Casey Jones. SORTIE COURANT OCTOBRE

LITTÉRATURE

SALON DU LIVRE DE JEUNESSE DE L’OCÉAN INDIEN C’est assez peu connu, mais il se trouve que La Réunion est très active dans le domaine de la littérature pour les jeunes. Pour s’en convaincre, direction le Port DU 15 AU 19 OCTOBRE AU PORT. (HALLE DES MANIFESTATIONS)

CINÉMA

FURY Cinq hommes dans un tank face à tout un tas de nazis. Du bon gros film de guerre comme on aime. SORTIE FIN OCTOBRE

FESTIVAL

BIG UP 974 La Fouine et Major Lazer, certes, mais surtout un festival consacré au hip hop, donc à toutes ses composantes. Et c’est riche. Très riche. DU 17 AU 25 OCTOBRE À SAINT-DENIS


CONCERT

SOLIDAIRE

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Spectacle musical écrit et dirigé par Audrey Dardenne.

25€

Petit Stade de l’Est - Saint-Denis - www.monticket.re ou 0892 707 974 Les Z’ACHarnés - www.leszacharnes.re

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AGEND A O C T O BRE - N O V E M BRE

MUSIQUE

ZEBDA Le collectif toulousain joue aux Indiens dans un spectacle qui n’a pas de rock’n roll que l’esprit. Avec en plus un peu de funk, ces types-là arrivent encore à se renouveler. LE 24 OCTOBRE AU PORT (KABARDOCK)

SPORT

GRAND RAID À La Réunion, il y a Danyel Waro, les cirques, le volcan, les cyclones et le Grand Raid. Plus vraiment une diagonale, mais toujours aussi fou.

MUSIQUE

FFF

DU 23 AU 26 OCTOBRE, SUR TOUTE L’ÎLE

La Fédération française de funk, c’est quand même un tantinet mythique pour ceux qui écoutaient de la musique dans les années quatre-vingt dix. LE 21 NOVEMBRE À SAINT-DENIS (PALAXA),

FÊTE RELIGIEUSE

LE 22 NOVEMBRE AU PORT (KABARDOCK)

TOUSSAINT Un simple rappel pour les étourdis qui n’ont pas calé leur 1er novembre. N’oubliez donc pas d’aller fleurir les cimetières, et préparez-vous à y passer la journée, il y aura du monde. LE 1ER NOVEMBRE DANS TOUTE L’ÎLE

SPORT

ODYSSÉA Le plus gros rassemblement sportif de La Réunion est en plus pour la bonne cause, la lutte contre le cancer du sein. Faut aussi aimer le rose.

AIRE SOLIDRE 20H

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De toutes façons, il y a trop de courses de trail. Alors, pour changer, ça prend exemple sur les courses à obstacles dans la boue, et ça a l’air rigolo, en plus d’être dur. LE 30 NOVEMBRE À SAINT-ANDRÉ (PARC DU COLOSSE)

LES 8 ET 9 NOVEMBRE À L’ÉTANG-SALÉ (BLUE BAYOU)

MUSIQUE

LES ZACHARNÉS SOIRÉE

BEAUJOLAIS NOUVEAU Rue de la Victoire fermée, des flonflons, des tables en bois, de la charcuterie, tout cela pour fêter un pinard au goût de banane : les Caves de la Victoire remettent ça. LE 20 NOVEMBRE À SAINT-DENIS (RUE DE LA VICTOIRE)

Un concert caritatif au profit de l’ACH, sur le principe des Enfoirés, au Petit stade de l’Est. Ils seront une quarantaine d’artistes à participer. C’est donc pour la bonne cause. LE 14 NOVEMBRE À SAINT-DENIS (PETIT STADE DE L’EST)



RCS Nanterre 414 842 062

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Née à Amsterdam en 1873, Heineken est aujourd’hui exportée à travers le monde et vendue dans plus de 170 pays. * Ouvrir une Heineken, c’est consommer une bière vendue dans le monde entier.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.


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