BuzBuz#48

Même chez le plus solitaire des hommes, la communauté sera présente sous une forme ou une autre. Elle endosse un rôle important dans nos parcours de vie, la construction de nos identités, le partage des territoires physiques ou symboliques. En marge, elle sera amenée à recréer des lieux d’expression libre comme le ballroom scène pour la communauté Queer, récemment débarqué à La Réunion. Parfois, elle devra composer intelligemment avec d’autres êtres vivants présents dans la nature, la communauté des surfeurs et les requins. Des alliances singulières – une communauté de croyants et celle du jeu vidéo - font naître des projets audacieux. Une marque, son histoire et son image peuvent rassembler aussi bien adeptes que détracteurs, Pardon! Une communauté de fan peut propulser un artiste : Staark, le premier mangaka réunionnais. Pourtant, sans l’apport de chacun, la communauté ne peut rien. L’individu sera sans cesse renvoyé à sa propre vie, ses pensées et désirs, dans un mouvement inéluctable de découverte, d’acceptation et de plénitude. L’humain aura toujours à combattre à la fois ses démons intérieurs et la tyrannie du regard des autres. Quand il partage aux autres ses victoires, pas en arrière et éternels recommencements, c’est toute la communauté qui avance et y voit plus clair.

10 Société

La Ballroom est un espace dédié au spectacle et à la performance queer qui prend la forme d’une compétition où les participant.e.s “marchent” pour remporter le trophée de leur catégorie.

12 Portrait

L’entreprise Pardon! créée par Peter Mertes en 1984, c’est aujourd’hui 135 employés. La marque compte dans le paysage réunionnais, portée par des équipes engagées et un patron pas plus sage avec l’âge...

14 Dans l’air du Temps

Ils s’appellent Chat GPT, Bard, ou encore Chinchilla, les outils de l’intelligence artificielle sont partout et de plus en plus avancés. L’objectif de ces IA ? Imiter l’intelligence humaine et réaliser certaines actions à sa place.

22 The place To Be

Le Vavang’art est lieu unique et atypique comprenant 6 boutiques d’artisans, un café-restaurant, un espace de coworking et une riche programmation de concerts et spectacles tout au long de l’année.

28 V.I.P.

Auteur de Redskin dont le premier tome a été publié en 2018 par des Bulles dans l’Océan, Staark de son vrai nom Yvan Soudy nous a accordé un entretien.

LA RÉGION 40 ANS RÉUNION A 2023

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LE DODO DE RETOUR ?

Redonner vie au fameux volatile mauricien disparu au 17e siècle, c’est le projet un peu fou de la start-up américaine Colossal Biosciences. L’entreprise a déjà levé plus de 150 millions de dollars pour ses recherches. Pour recréer cet oiseau endémique - qui n’a jamais volé - les scientifiques veulent modifier le génome du pigeon de Nicobar, son plus proche semblable encore en vie. Si le procédé interroge, la start-up assure vouloir réparer les méfaits de l’humain via le concept de “dé-exctinction”. Alors, dodo lé bientôt la ?

PERDRE LA BOULE

NEMO ET LES ASTRONAUTES

Avez-vous déjà entendu parler du point Nemo ?

Rien à voir avec le petit poisson orange mais plutôt le héros de Jules Verne. Le point Némo est l’endroit le plus isolé sur terre, le pôle maritime d’inaccessibilité. Cette zone située au milieu de l’océan Pacifique est à 2700 km de la première terre et il faut atteindre le Chili ou la Nouvelle-Zélande pour trouver les humains les plus proches. Ou bien l’espace. En effet, à 400km au-dessus de la surface de la terre, ce sont les astronautes de la station spatiale internationale qui sont les plus proches du point Nemo.

CHASSE AU MOAI À (L’ÎLE DE) PÂQUES

C’est une découverte scientifique majeure, une nouvelle statue a été identifiée sur l’île de Pâques. Ce moai, comme on appelle ces grandes statues de pierre aux traits reconnaissables, se trouvait dans une lagune asséchée du cratère du volcan Rano Raraku. La statue a été repérée sur le sol, couchée sur le côté et mesure 1m60. Un petit modèle comparé à ses quelques 800 comparses présentes sur l’île chilienne, dont la taille peut atteindre 20m et le poids… 80 tonnes !

Une mystérieuse boule de métal d’1m50 s’est échouée sur une plage du Japon. La BNI, boule non identifiée, a d’abord créé l’inquiétude mais une équipe de démineurs a permis d’affirmer qu’elle ne représentait aucun danger et pour cause, les rayons X ont prouvé qu’elle était vide. En plein contexte de ballons espions envoyés par la Chine aux quatre coins du monde cette option n’est pourtant pas privilégiée. La thèse d’une bouée d’échouage qui se serait égarée n’est pas écartée mais, pour l’heure, l’origine de l’objet reste totalement inconnue.

L’OMBRE DE LA TIMIZE

C’est une créature volante, large et sombre, dont les cris perçants ont terrorisé des générations d’habitants de Grand Bassin. Ils sont nombreux à raconter avoir été approchés par la bébête pendant la nuit. Mais le mystère a finalement été résolu. Pas question de monstre de science-fiction mais bien… du Pétrel noir de Bourbon ! Cet emblématique oiseau réunionnais a semble-t-il trouvé refuge dans ce petit havre de paix où deux colonies ont encore été découvertes en 2016. Pas sûr que les gramouns soient prêts à croire que la Timize de leur légende ne soit en réalité qu’un oiseau en danger.

D.R.

UN MONDE DE GAMER

3,2 milliards de personnes jouaient aux jeux vidéo dans le monde en 2022, soit près de la moitié de l’humanité ! C’est le chiffre avancé par DFC Intelligence, une société d’étude stratégique spécialisée dans les jeux vidéo. Parmi les gamers, la moitié sont des femmes. Et contrairement aux idées reçues, les jeux vidéo ne sont pas nécessairement mauvais. D’après une étude américaine publiée dans Scientific Reports, ils augmenteraient même le QI des enfants dès une heure de pratique par jour. À vos manettes !

300 ANS

AVANT L’ÉGALITÉ : ÇA VAAAAA

Nous avions quelques doutes sur les avancées réelles en matière d’égalité femme-homme, l’ONU est venue les conforter avec ce chiffre déprimant. Au rythme actuel des réformes et actions entreprises pour lutter contre les discriminations, il faudra attendre 300 ans pour atteindre l’égalité.

“À ce rythme, notre génération et les douze suivantes ont peu de chances de vivre dans une société où tout le monde peut effectivement exercer ses droits a déclaré l’ONU femmes à l’occasion du 8 mars. À quand une réaction, une

BOUCHONS Y DÉCAL… LE CERVEAU !

Deux heures passées dans les bouchons suffisent à engendrer des dégâts sur votre santé et créent des lésions cérébrales importantes. Ce n’est pas le stress qui est en cause mais bien la pollution de l’air. Une équipe de chercheurs canadiens de l’University of British Colombia et de l’University of Victoria ont démontré pour la première fois les séquelles causées par l’inhalation prolongée du diesel. Une étude publiée dans la revue Environmental Health qui ne rassure pas quand on pense à tout le temps perdu dans les embouteillages réunionnais.

TOUT, TOUT, TOUT, VOUS SAUREZ TOUT SUR LE ZIZI

La taille des pénis en érection a augmenté de 24% entre 1992 et 2021, passant d’une moyenne de 12,1 cm à 15,24 cm selon la très sérieuse étude de l’université de Stanford publiée dans la revue HYPERLINK “https://wjmh.org/search. php?where=aview&id=10.5534/ wjmh.220203&code=207

4WJMH&vmode=FULL” \t “_blank”The World Journal of Men’s Health en février dernier.

Loin d’être une bonne nouvelle, c’est plutôt inquiétant. Parmi les causes avancées de cette évolution rapide, l’exposition aux produits chimiques et notamment aux pesticides.

“Cela signifie que quelque chose de puissant se produit dans notre s’inquiète le Dr Michael Eisenberg, professeur d’urologie à Stanford et co-auteur de l’étude.

ET TOI, T’ES DE QUEL SIGNE ?

Plus la peine de préparer votre entretien d’embauche, de lister vos qualités et défauts ou de soigner votre look, les recruteurs se fient… aux astres ! Enfin, c’est le cas de 5% d’entre eux qui affirment prendre en compte le signe astrologique du candidat lors d’un entretien d’embauche d’après une étude du cabinet Oasys datant de 2007. Vous savez ce qu’il vous reste à faire ? Croire en votre bonne étoile.

V

LA BALLROOM SCENE DEBARK À LA RÉUNION

One, two, three & hold that pose for me !!!

Vous êtes peut-être plus familier.e.s à la pride ou aux drags show, mais connaissez-vous la culture ballroom ? Cette pratique vient des années 70 aux États-Unis et arrive sur notre île depuis quelque temps. C’est un espace dédié au spectacle et à la performance queer qui prend la forme d’une compétition où les participant.e.s “marchent” pour remporter le trophée de leur catégorie. Pensé et développé par les membres de la communauté LGBTQIA+, ce “safe space” est un lieu d’expression où l’on célèbre le corps comme espace de subversion des genres dans une démarche de performance artistique. On y retrouve du cat walk du drag, du voguing, mais surtout un show exceptionnel alliant élégance et extravagance.

Dans les années 70, les personnes queer se retrouvaient parfois à la rue en raison de leur orientation sexuelle ou de genre, et c’est ainsi que les premières house ont émergé. Une house ou maison, est un lieu de recueillement alternatif où les personnes victimes de queerphobie pourront se rassembler et former une nouvelle famille. La house, généralement dirigée par une mother, devra former ses enfants à la ballroom scene pour qu’iels remportent les trophées des compétitions. Durant cet événement, les différentes houses s’affrontent dans diverses catégories mixant danse et performance : voguing, face, realness, baby vogue, best-dressed, runway ...

À la rencontre des mother de La Réunion Petit à petit, les houses font surface sur notre île et imposent leur identité, dont Luna Ninja à l’origine de la Maison Laveaux, Sarraffinna mother de la House of Opulance, et Kaïa Hennessy mother de la House of Hennessy.

Iels font partie de celleux qui se font remarqué.e.s sur les premières ballroom scene de la Réunion :

En 2017, Luna Ninja découvre la danse du voguing à Paris, puis intègre la culture ball avant de lancer sa propre house ici à La Réunion. Iel l’appellera “Maison Laveaux” en référence à Marie Laveaux. Iel nous confie le caractère spirituel et ancestral de la Maison Laveaux, à la mémoire de la sorcière créole, voodoo queen, femme noire et affranchie, connue pour ses dons divinatoires et hypnotiques...

C’est par le modern jazz et le

hip-hop que Sarraffinna entame ses débuts dans la danse au conservatoire de Mayotte. Passionné.e par le pageant, les fashion runway et les défilés, iel lance en 2021 lors du Live in Colors Miniball de Luna Ninja sa propre house qu’iel appellera “House of Opulance”. Ayant du mal à trouver un terme qui qualifiait sa house, Mother Sarraffinna Opulance profère : la House of Opulance, c’est be expensive ! Djaden, ou Mother Kaïa Henessy, vivait à Paris avant de retourner à la Réunion et sait comment faire trembler la ballroom scene en nous offrant un spectacle digne des major scene qu’iel a pu observer à Paris. C’est lors du Live In Colors Miniball de 2021 de Luna Ninja également qu’iel lancera sa propre house : House of Hennessy. Empruntée à la marque Hennessy, cette house vous enivre de son parfum élégant, chic, et séduisant.

Un espace créé par nous, pour nous Phénomène non conformiste, la culture ballroom s’enracine dans la provocation et la nécessité. Pour l’époque, ce safe space était un moyen pour les personnes lesbiennes, gay, bisexuels, trans et queer de se réunir et de former un mouvement de rébellion. Porter par l’amour des un.e.s et des autres, cet espace était un lieu de célébration où l’on visait l’utopie de la beauté dans la richesse des corps et des genres. Le bal travesti permettait notamment aux hommes gay de défiler et contrer l’interdiction de se travestir, c’est-à-dire porter des vêtements du genre opposé.

Phénomène non conformiste, la culture ballroom s’enracine dans la provocation et la nécessité

À la Réunion, la première marche des visibilités pour les personnes queer a eu lieu en 2021. La même année, l’association Requeer et Luna Ninja s’allient pour offrir aux réunionnais.e.s la première Ballroom : Live in Colors Miniball 2021 à la Cité des Arts. Puis, Ball la Poussière Kiki édition 2022 à la Cité des Arts, Futur Nostalgia Kiki Ball 2022 aux Électropicales, The White Cat Kiki Ball 2022 & Fashion Show Kiki Ball 2023 au Passage du Chat Blanc, & Carnaval VS Circus Kiki Ball 2023 à la Terrasse Bourbon.

PETER MERTES

L’entrepreneur provocateur L

L’entreprise Pardon! créée par Peter Mertes en 1984, c’est aujourd’hui 135 employés. La marque compte dans le paysage réunionnais, portée par des équipes engagées et un patron pas plus sage avec l’âge, politiquement incorrect pour mieux dénoncer des injustices, passionné de culture.

’histoire de Peter Mertes est mouvementée. Avec l’île intense, elle démarre en 1984 lorsque le jeune d’origine allemande y débarque “pieds nus et avec mille francs en poche”. Sans formation mais très bricoleur, Peter ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Question de survie, il travaille d’abord comme chauffeur livreur. Pour le fun, il personnalise ses propres chemises avec la reproduction d’un petit diable noir. Elles plaisent. Il pense à imprimer ce dessin puis d’autres (des bananes) sur des T-shirt. La marque Pardon! est lancée. T-shirt en boîtes de conserve, dessins sur des pochettes de 33 tours, T-shirts à message. “Au départ, j’ai fait cela pour m’amuser. Je voulais voir si ça décollerait”, précise Peter Mertes qui aiguise son savoir-faire de sérigraphe. L’entreprise se développe. Mais en 1989, un incendie criminel détruit les ateliers de production et lui fait perdre beaucoup d’argent mais pas la rage de poursuivre. Grâce à l’aide d’un ami en particulier, il peut ouvrir sa première boutique à Saint-Denis. Elle vend des T-shirt aux messages politiques et humoristiques. Les produits trouvent leurs publics et leurs détracteurs. “À chaque fois qu’une chose m’énerve, je fais un T-shirt”, lâche l’anarchiste. Tout le monde en prend pour son grade : l’église catholique, la régie des transports de Marseille, hommes et partis politiques, personnalités, enseigne de fastfood, etc. L’identité de la marque affiche une liberté de ton et d’expression osée : “Il est normal de contester les choses injustes”. Peter Mertes appuie là où ça fait mal.

Se mouiller la chemise

À l’inverse, il soutient des causes et des personnes et défend la culture réunionnaise. Les étudiants chinois massacrés à Tian’anmen, contre les essais nucléaires à Mururoa, opération “Nique pas ta Terre”, défense de Valérie Bègue, parrainage d’une école à Madagascar, etc. Au-delà du tout politique, le chef d’entreprise diversifie son offre de produits (eau de toilette, collection de postbook, papiers cadeaux, sous-vêtements, sacs, lunettes, guide non officiel de l’île…). Il innove et ouvre une dizaine de franchises en Métropole et à Maurice. La crise de 2008 mettra un coup d’arrêt à cette croissance. Mais l’image de la marque ne prend pas une ride. En 2007, le musée Léon Dierx lui ouvre ses portes consacrant ainsi la marque et l’inscrivant au patrimoine réunionnais. L’avenir de l’entreprise passe par la croissance de ses ventes en ligne et son investissement dans la réhabilitation du Carré Cathédrale. Redynamiser le centre-ville dionysien et y ramener la culture, c’est le but de l’opération. Le désir de surprendre est toujours aussi fort chez Peter Mertes. “J’aime les gens qui se mouillent la chemise”, avoue-t-il. Se mouiller la chemise avec des fringues branchés et engagés fallait le faire.

TEXTE > ÉMILIE TÉVANÉ PHOTOS > PARDON!

POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE

Ils s’appellent Chat GPT, Bard, ou encore Chinchilla, les outils de l’intelligence artificielle sont partout et de plus en plus avancés. L’objectif de ces IA ? Imiter l’intelligence humaine et réaliser certaines actions à sa place. Entre prouesses et gâchis, elles nous font passer de la fascination à l’angoisse.

C’est un peu comme quand on écoutait la voix sensuelle de Scarlett Johansson sortir de l’écran du salon de Joaquin Phoenix dans le film Her. Lui, Theodore, cherche désespérément l’amour, il le trouve avec elle, Samantha. Enfin “elle”, si on peut dire puisqu’il s’agit d’une intelligence artificielle qui n’existera jamais physiquement. Si on est d’abord effrayé, outré, dubitatif devant cette love story hors norme, on comprend finalement que Theodore tombe sous le charme et toutes limites entre virtuel et réalité sont alors brouillées. Depuis ce film sorti en 2014, la fiction a rattrapé la réalité. D’abord méfiants face aux intelligences artificielles, on est nous sommes devenus fascinés. Le fameux Chat GPT, disponible pour tous depuis novembre dernier a fait l’objet de milliers d’articles ces derniers mois. Chat GPT, c’est cet outil conversationnel développé par OpenAI, une société américaine. Concrètement, il est capable de rédiger n’importe quel texte : résumé de livre, devoir de physique, compte-rendu de réunion… Tout cela grâce aux centaines de milliers de données qu’il a ingurgitées, ainsi l’IA est entrainée, éduquée pour être sans cesse améliorée. Une prouesse et un gain de temps me direz-vous. Sauf que les données qui lui permettent de produire du contenu sont prises sur le web, elle engrange donc du vrai, du faux, du raciste, du xénophobe et du sexiste sans toujours faire le tri. Autre problème, Chat GPT menace des dizaines de métiers tels que scénariste, professeur, secrétaire, graphiste ou encore journaliste. Et inquiète les enseignants qui voient déjà leurs élèves rendre des dissertations rédigées par l’IA.

Puissance Technologique

Mais le développement des intelligences artificielles n’est pas nouveau, leur utilisation dans les entreprises a augmenté de 270% entre 2015 et 2019, surtout dans le domaine de l’informatique, de la santé et de l’industrie. Elles mènent

d’ailleurs parfois à des avancées prodigieuses, comme celles de cette nouvelle-née sur le marché qui permet de détecter automatiquement les décharges sauvages grâce à un système de vidéo automatisée ou bien cet outil développé par une ONG néerlandaise et qui vise à chasser les braconniers. L’IA a ainsi été briefée pour différencier les espèces d’animaux et les humains, dans une réserve naturelle, elle peut donc alerter quand elle voit des hommes à proximité d’espèces protégées. Un travail de vitesse et une omniprésence qui pourraient difficilement être assurés par un humain. Le gouvernement français mise aussi sur l’IA, il a lancé dès 2018 une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle. Plus d’1,5 milliards investis pour développer l’IA dans la recherche, l’économie ou encore la modernisation de la vie publique. Mais aussi pour en encadrer l’éthique. Car on le voit bien, les enjeux liés aux intelligences artificielles sont énormes, ils bouleversent nos apprentissages, l’avenir du monde du travail et même les questions de bioéthique. Utilisées en santé, ces innovations peuvent faire des miracles dans le diagnostic des cancers, la gestion des équipes ou encore l’accompagnement de certaines opérations pointues. Mais elles inquiètent aussi. La preuve, l’OMS – organisation mondiale de la santé – vient d’éditer six principes pour que, dans tous les pays, l’IA œuvre dans l’intérêt public dont le premier rappelle l’essentiel : “Les individus doivent rester maîtres des systèmes de soins de santé et des décisions médicales”. Et le grand public n’est pas très serein non plus, dans un sondage Odoxa, 47% des français annoncent avoir peur des IA. Même si 52% pensent tout de même qu’elles peuvent être une chance, preuve de l’ambivalence de notre rapport à la technologie. Mais au fond une chose est sûre, celle-ci ne remplacera jamais l’intelligence humaine : ni les débats sans fin jusqu’au bout de la nuit, ni le câlin d’un gramoun à ses marmailles, ni le plaisir de regarder l’être aimé dormir. Et même Steeve Jobs – pape de la tech – l’a dit : “J’échangerai toute ma technologie pour un après-midi avec Socrate”

les données qui lui permettent de produire du contenu sont prises sur le web, elle engrange donc du vrai, du faux, du raciste, du xénophobe et du sexiste sans toujours faire le tri...

Créé en 2020 par Lionel Darie en partenariat avec l’Église 2.0, le jeu vidéo continue sa croissance avec deux niveaux supplémentaires mis en ligne chaque année. Entre 7 et 8.000 personnes dans le monde dont 4.500 Réunionnais ont déjà téléchargé le jeu accessible sur l’App Store en français et en créole.

AVEC ZISTOIR BONDIÉ, REVIVEZ L’HISTOIRE DE JÉSUS

“Le bon Dieu m’a donné tellement de choses ! Je désire en redonner un peu”, avoue Lionel Darie, professionnel du jeu vidéo à La Réunion. L’idée de lancer un jeu vidéo qui parle de la Bible lui est venue lors du premier confinement alors qu’il bénéficiait des messes du père Sébastien Vaast retransmises en direct sur Facebook. Pratiquant, le jeune père de famille voulait s’investir pour l’Église. Il s’est alors tourné vers le père jésuite qui s’est tout de suite dit intéressé. “Je proposais de faire mon travail de créateur de jeu vidéo et lui pouvait apporter son expertise sur la connaissance biblique, les sources et l’authenticité du message chrétien”, explique Lionel. Le jeu

permet de s’immerger dans la vie Jésus depuis sa naissance jusqu’à sa mort et sa résurrection. On y trouve les tentations au désert, le baptême du Christ, le choix des 12 apôtres, la Cène, les Béatitudes et la naissance de Jésus. Développer le chemin de croix et la mort de Jésus vont être un sacré challenge. “L’amusement doit être minime lors de ces étapes mais je dois trouver comment rendre cela interactif”, cogite Lionel. Il est aussi aidé par l’équipe jeune de l’Église 2.0 composée de musiciens, techniciens son et lumière, etc., qui donne des idées et teste régulièrement le jeu.

Les raisons du succès

L’ancrage du jeu dans la culture réunionnaise n’est pas étranger à son succès. Lionel a mis sa “patte” piment avec “un rougail de choses que les Réunionnais apprécient, de la musique, des paysages, des proverbes et des plats péi”. Gérant de la société Darie Productions, le développeur n’est pas inconnu dans le domaine du gaming à La Réunion (not. par son jeu phare Speed Intense Island). Il défend le secteur et contribue à sa structuration. Et cela a fait grandir la visibilité du projet. Même l’évêque de La Réunion, Mgr Aubry, a salué cette initiative en disant qu’elle pourrait être le catéchisme de demain. De quoi rassurer le jeune croyant, accusé par ailleurs de “blasphème” par quelques rares personnes lors de son lancement. Le père Sébastien y voit un décalage culturel et générationnel. “Pour certains, on ne devrait pas parler de la religion ou se prendre pour Jésus dans un jeu vidéo. Mais rien d’anormal à ce que le premier jeu vidéo mondial chrétien soulève des interrogations”. Lionel donne bénévolement son temps pour développer le jeu vidéo. Le père Sébastien souligne : “Il est rare de prendre du temps gratuitement de cette manière. Je suis très heureux d’avoir rencontré Lionel, et de contribuer indirectement à ce projet ludique et évangélisateur”. L’ancien professeur de SVT rappelle que “tout ce qui n’évolue pas, meurt”. Aumônier de l’Université de La Réunion, il tient à rejoindre les jeunes là où ils sont, sûr que certains d’entre eux seront touchés à travers ce jeu. La foi n’a pas de limite. Celle de Lionel non plus. Additionnée à celle de tous les Réunionnais d’ici et d’ailleurs, et aux croyants du monde entier, Zistoir Bondié va continuer à faire le buzz.

TEXTE > ÉMILIE TÉVANÉ PHOTOS > DARIE PRODUCTIONS

“Formidables est un collectif audio-visuel fondé en 2020. Leur éclectisme leur permet de travailler autant pour des partenaires institutionnels que des sociétés commerciales ou des artistes. Ainsi ils ont été sollicités par Orizon, le Planning Familial, Sosh, Orange Réunion et ont également signé des réalisations pour Okuna, Lil’Jooe, Kanasel, Nicko et Alaza, DJ Seb ou encore Maya Kamaty

!”

“MAIS C’EST FORMIDABLE

CE QUI NOUS ARRIVE !”

Trois ans plus tard, BuzBuz rencontre Formidables et revient sur sa naissance :

C’est à l’ILOI (l’institut de l’image de l’océan Indien) que nos membres s’unissent pour la première fois pour collaborer sur des projets d’études vidéo, clip et court-métrage. Ils rencontrent en 2019 Sandro Agénor scénariste, réalisateur et producteur français connu des partenaires institutionnels, qui leur propose de faire des soirées de projection pour permettre aux étudiants de l’ILOI de diffuser leur projet d’études plus largement. Et c’est ainsi que notre collectif se retrouve pour la première fois réuni sur scène : Alois Fructus, Majid Rivière, Grégoire Jahan et Élisa Genevey. Ils qualifient cet événement comme quelque chose de formidable ! Ce soir marque la vie de nos jeunes artistes vidéastes et s’avère être un réel tremplin puisqu’ils remporteront de multiples prix pour leur fiction : mention spéciale du Jury au Festival Court Derrière en 2020 pour “Démavouz Mon Kor” réaliser par Alois Fructus & Marcelino Méduse, et mention du coeur des saint pierrois au Festival du Film Court en 2020 pour “Rien que nous deux” réaliser par Grégoire Jahan.

Un métier de passion

Formidables abordent des sujets sensible comme la rencontre ou les thématiques queer, et définit le cinéma comme un art qui touche : il y a énormément de travail au niveau de la composition sonore, autour de l’esthétique de l’image, du script et de l’histoire. Avant le résultat final, Buzbuz est allé chercher les secrets de tournage hors cam. Nos chers membres nous rappellent vivement qu’il s’agit avant tout d’un métier de passion et qu’il faut user de patience et de compréhension pour pouvoir aboutir à de formidables projets. C’est avec les jeunes passionnés que notre collectif souhaite s’allier pour avoir accès à de nouvelles visions et univers. Formidables a donc pour but de rassembler des jeunes réunionnais amateurs autour d’une expérience de tournage, afin de former, apprendre et créer entre créatifs et techniciens de l’île.

À DÉCOUVRIR OU REDÉCOUVRIR

Premier projet à l’origine de Formidables : Démavouz Mon Kor (2018)

FICTIONS

■ 2019, France Ô achète et diffuse DMK (mention spécial du Jury, au Festival Court Derrière en 2020)

■ 2019, Grégoire Jahan réalise un court métrage “Rien que nous deux” (mention du cœur des saint pierrois au Festival du Film Court de Saint Pierre en 2020)

■ 2020, Elisa Genevey réalise “Petites Bêtes”

■ 2020, 1er prix Canal + lors du “Même pas peur international film festival” Gayar Laniversèr (réalisé par Marcelino Meduse et Aloïs Fructus).

CLIPS VIDÉO

■ Okuna - Last Night (réalisation Aloïs Fructus)

■ Lil’Jooe feat Klowdy - Nout 2 (réalisation Aloïs Fructus)

■ Nicko et Alaza - Kaz en tol (réalisation Paul Maillot et Renaldo Lasaone)

■ Kanasel et Marie Lanfroy (Saodaj) - Tiane Aou (réalisation Aloïs Fructus et Marcelino Meduse)

■ PLL, Abdoul, Junior, Black T, DJ Sebb - DONPB (réalisé par Renaldo Lasaone)

■ Maya Kamaty - Kartel (réalisé par Aloïs Fructus)

■ Maya Kamaty - Meute (réalisé par Aloïs Fructus)

■ Maya Kamaty - ATR (réalisé par Grégoire Jahan et Aloïs Fructus)

TEXTE PHOTOS > GUILLAUME HAURICE

Les yeux de la mer Les yeux de la mer

EMBARQUEMENT AVEC LA VIGIE REQUIN RENFORCÉE

En réponse à la crise requin et pour permettre aux surfeurs de pratiquer de manière plus sécurisée, La Réunion s’est dotée depuis plusieurs années d’équipes de surveillance. Immersion dans le dispositif de vigie requin renforcée de la ligue réunionnaise de surf.

C’est le rituel, chaque matin, l’équipe de la vigie requin renforcée – VRR - fait le tour des sept spots de Saint-Paul, de Boucan Canot à La Barrière. Du mercredi au dimanche, entre 9h et 16h, c’est elle qui donne le “go” aux surfeurs. Objectif : observer les conditions pour décider ou non de déployer la vigie et, donc, d’autoriser légalement la pratique du surf. Car c’est bien en réponse aux attaques de requins et à l’arrêté préfectoral réglementant les activités en mer que ce système a été pensé pour permettre aux passionnés de continuer à rider malgré tout. Le dispositif VRR a été officialisé en 2015 et emploie désormais une vingtaine de salariés. Plus au sud, c’est un autre dispositif, celui de la Water Patrol du Leu Tropical Surf qui est déployé.

“Il y a un squale d’1m80 !”

Ce matin-là, alors que l’équipe maritime se prépare au déploiement sur le spot des Brisants, à Trois-Bassins, Youri, vigie et ancien surveillant de baignade fait une rencontre surprenante lors de sa mise à l’eau : un requin bouledogue d’1m80. “Probablement un juvénile”, assure l’équipe avant

TEXTE > LOLA FOURMY PHOTOS > GUILLAUME HAURICE

de le voir s’éloigner au large. “C’est le premier que je vois en quatre ans !” s’exclame le Réunionnais originaire de Saint-Gilles. À quelques dizaines de mètres, une vingtaine de surfeurs n’a pas attendu la présence de la vigie pour attraper les vagues dès l’aube. Première étape pour l’équipe de ce bateau : évaluer la visibilité grâce au test de Secchi, une grande perche immergée qui permet aux plongeurs de jauger la turbidité de l’eau. Aujourd’hui, les 8m réglementaires sont respectés, le coup d’envoi est donné, ça va surfer. “25% du temps de l’année on ne peut pas travailler à cause des conditions, alors pour les 75% restants le reste du temps on fait tout pour se déployer. Mais on n’est pas des têtes brûlées non plus”, rassure Norbert Sénescat, l’un des trois encadrants de la VRR. Particularité de l’équipe : ici toutes les vigies ont des parcours différents, passionnés de pêche, surfeurs, ou bons nageurs, ils ont été formés et échangent de poste chaque jour.

Un triple système de surveillance

Aux Brisants, l’équipe de la VRR installe un premier niveau de sécurité avec un filet posé dans la passe. Puis elle est rejointe par le reste de la team. Là, trois binômes de plongeurs et plongeuses se répartissent en amont des

25% du temps de l’année on ne peut pas travailler à cause des conditions, alors pour les 75% restants le reste du temps on fait tout pour se déployer. Mais on n’est pas des têtes brûlées non plus

surfeurs pour avoir le temps de réagir en cas de besoin. Le long d’une ligne dessinée par des bouées, ils effectuent des allers-retours à la nage pendant toute la durée de la surveillance. “Ça demande beaucoup de concentration”, confie l’une d’entre elle, mais tous l’affirment, ils ne plongent pas la peur au ventre. “Si on était dans cet état d’esprit, on ne le ferait même pas”. Encore plus au large, deux vigies sont postées sur le bateau technologique où elles scrutent les images des quatre caméras immergées. Des vidéos retransmises en direct sur terre, au poste terrestre de la VRR. Là, deux autres personnes étudient les images projetées par un rétroprojecteur. À leur côté, Sébastien Boulle, l’un des encadrants, patrouille audessus de l’eau grâce à un drone afin de repérer une éventuelle présence de squale. Sur la plage, le but est aussi de faire de la prévention : expliquer l’arrêté préfectoral, présenter le dispositif de la vigie, c’est aussi là que les licenciés inscrits au dispositif se signalent à leur arrivée. “On a une fiche avec leurs coordonnées et leur groupe sanguin, en cas de problème”, explique Billal, l’une des vigies.

Une expérience efficace

À terre, un poste de secours avancé est aussi installé, “il y en a un autre sur le bateau et on est diplômé formé pour pouvoir intervenir sur un accidenté” précise Sébastien Boulle. “En cas d’alerte, la zone est évacuée en 30 secondes” détaille-t-il. Si l’alerte a été donnée une dizaine de fois en près de neuf ans, aucune attaque n’a jamais été constatée par la VRR. “Aucun accident en près de dix ans. Nous avons je pense qu’on a prouvé que le dispositif était est efficace”, conclut Jo Besson, lui aussi encadrant. “L’e seul enjeu, c’est que tous les soirs, tous ces gens rentrent en vie. Depuis 2015, on a acquis de l’expérience et une certaine expertise, c’est pour cela que ça marche”, tranche-t-il. Évidemment, tous les surfeurs ne pratiquent pas uniquement quand la vigie est déployée, s’exposant du coup à une amende, mais la sécurisation a permis la réouverture de plusieurs écoles de surf et, avec elles, la reprise de toute une économie. Mieux encore, elle dessine des perspectives pour l’avenir. Olivier, l’une des vigies, compte bien ouvrir une nouvelle zone surveillée pour les surfeurs de l’Est. Cet adepte du dropknee, variation du bodyboard (1), qui a perdu des proches dans les attaques de requins, s’en fait un défi : surfer oui, mais, en sécurité.

(1) Le pratiquant plutôt que s’allonger sur l’abdomen contre la planche, se tient en équilibre sur celle-ci en posant à l’avant un pied à plat et à l’arrière le genou de son autre jambe.

Le seul enjeu, c’est que tous les soirs, tous ces gens rentrent en vie. Depuis 2015, on a acquis de l’expérience et une certaine expertise, c’est pour cela que ça marche

LE VAVANG’ART

Untiers-lieu coopératif, artisanal et culturel

Ouvert en 2017 à l’Entre-Deux, le Vavang’art est lieu unique et atypique comprenant 6 boutiques d’artisans, un café-restaurant, un espace de coworking et une riche programmation de concerts et spectacles tout au long de l’année. Organisé en société coopérative, il fédère des bénévoles, dégage une ambiance décalée et attire irrésistiblement.

Tout est parti d’un souhait de la mairie de l’Entre-Deux, celui de valoriser la production locale des hauts de La Réunion. Elle a alors lancé un appel d’offres pour occuper le lieu dans ce sens avec une orientation écologique. Un petit noyau a planché sur le projet et il en est ressorti l’idée d’un tiers-lieu, idéal pour favoriser la coopération citoyenne, redynamiser la commune et son territoire. Le Vavang’Art est géré par 4 personnes et rassemble 12 associés, indépendants et associatifs. Il s’inscrit dans le courant de l’économie sociale et solidaire et travaille avec un réseau de bénévoles et de producteurs locaux pour l’approvisionnement des aliments cuisinés par le chef du restaurant (pain, boucherie, primeur).

Les kaz à fabrik

Six boutiques sont présentes sur la place. La gourmandise des moches récupère des fruits et légumes en surplus et les transforme en confitures, compotes, soupes et jus. Nout’Boutik est un commerce d’artisanat local, avec des articles de mercerie, cosmétique, éco-responsables. La savonnerie fabrique et vend des savons made in Réunion où fleurs, fruits et racines cultivent leurs bienfaits. L’Entre 4 est un atelier de production et de création animé par quatre artistes aux univers complémentaires (recyclage, peinture, dessin, textile, toile et verre, photographie). La BIB est une micro-brasserie dont la production se vend principalement à l’Entre-Deux. Elle propose de brasser sa propre bière avec du

TEXTE > ÉMILIE TÉVANÉ PHOTOS > BUZBUZ & VAVANG’ART

matériel performant et des ingrédients de qualité. Entre deux saveurs est une épicerie fine issue de la rencontre d’une pâtissière et d’un confiseur qui confectionnent des produits aux saveurs peï telle la rillette au combava, les sablés à l’ail ou les Dodolissons.

Augmenter la jauge

Le café-restaurant Le comptoir des arts constitue le cœur du tiers-lieu avec sa carte originale aux saveurs locales, revisitée tous les mois, et la programmation culturelle qui produit des artistes de l’île, des Mascareignes et de Métropole.

“La dynamique de la coopérative implique l’entre-aide et le savoir-vivre ensemble. C’est un endroit entre le travail et la maison où l’on peut venir se poser, travailler, discuter, manger”, explique Melissa Moreau-Jovet, co-gérante. Un coin “livres voyageurs” met à disposition des livres, un autre des jouets pour les marmailles, un autre encore expose des œuvres d’artistes. À l’arrière se trouve même un poulailler afin de tendre vers le zéro déchet. “Vis-à-vis de l’équipe, nous avons fait ce pari – gagnant – d’être transparent au niveau des chiffres et essayons de prendre en compte les souhaits de chacun. L’idéal serait de faire davantage de bénéfices afin d’augmenter les salaires et pérenniser l’emploi”, confie Melissa qui exprime tout le plaisir qu’elle a à venir travailler ici.

Le Vavang’Art a déposé une demande pour revoir sa jauge à la hausse lors des concerts. On lui souhaite une réponse positive pour permettre au maximum de gens de découvrir ce lieu qui répond aux nouvelles aspirations citoyennes.

Contact : 06 92 60 99 28  contact@vavangart.com / Vavangart.com

L’ananas farci, plat phare de la carte du restaurant Le comptoir des arts

SEA, SURF & SUN

Des airs de Californie à La Réunion, c’est un peu ça l’ambiance de l’Aloha. Un surf-shop et un snack healthy postés sur une terrasse à quelques pas du spot de surf de Trois-Bassins. Au menu : des petits dej’ gourmands et sains à base de pancakes, œufs brouillés ou açaï bowl, des déjeuners simples et délicieux autour des tartares de poissons, wraps & salades. L’Aloha, c’est le petit coin décontracté où l’on aime se retrouver en tout simplicité.

Aloha Tropical Café

Ridinbox - 6 allée des palmistes - 97426 Les Trois-Bassins

Du mardi au samedi, de 9h à 18h, brunch uniquement le samedi

Téléphone : 0262 26 17 31

LUMINEUX TRESSAGES

Lampes, abat-jours, suspensions ou miroirs… le tout à base de feuilles de coco, de latanier et de vacoa, voici l’œuvre d’Olivier Guyot. L’atelier de ce créateur tresseur est niché dans le marché artisanal de Saint-Leu où il travaille minutieusement ces pièces. Les thématiques des collections de ses luminaires “éclosion, méduses ou coupoles” sont inspirées directement de La Réunion : des arches des temples indiens à la flore endémique. Olivier Guyot réalise aussi des pièces sur-mesure, à la demande, mais toujours à partir de ressources locales et renouvelables.

Opalme

Marché Artisanal - 112 rue du Général Lambert - 97436 Saint-Leu

Téléphone : 0692 79 09 43

Contact : opalme.creation@gmail.com

APPRENDRE À FAIRE

Dans ce vaste espace, les bénévoles s’activent : réparation d’électroménager, création de boissons fermentées, cours de couture, ateliers low tech... Ce tiers-lieu propose différentes activités pour découvrir l’écologie pratique. L’objectif : que celleci ne soit plus une contrainte mais une façon de se faciliter la vie. Ici on vous apprend par exemple à réparer vous-même. Moins cher, émancipateur, c’est gagnant-gagnant ! Un espace boutique propose aussi les produits réparés à prix cassés.

Récup’R 12 avenue Grand Piton - 97460 Saint-Paul

Boutique ouverte les mercredis et jeudis de 9h à 17h

Ateliers sur réservation, après adhésion

Contact : recupr@ekopratik.fr

NOUVEAUX LOOKS POUR VOS ANCIENS HABITS

Dépoussiérer l’image du dépôt-vente, c’est le pari réussi des Poupées Russes. Ni friperie, ni boutique de luxe, on y trouve des pièces de tous les jours triées sur le volet. Robes, chaussures, sacs, bijoux, il y a de tout. On y chine du Sandro, Mango ou Maje à des prix accessibles et le dépôt dure maximum deux mois pour garantir un renouveau. Alors pour vider vos placards ou les remplir, n’hésitez pas à vous laisser séduire.

Les Poupées Russes

93 rue Francois de Mahy - 97410 Saint-Pierre

Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h

Dépôt sur rendez-vous

Téléphone : 0693 10 51 76

LA PAUSE DOUCEUR

C’est sa passion pour le thé qui a poussé Stéphanie Cuvelier à ouvrir ce petit temple en l’honneur de la boisson la plus consommée au monde (après l’eau !). À la fois salon de thé et boutique, les odeurs de rooibos, thé vert, thé noir et tisanes de la marque Origines vous enivrent. Et tant mieux car c’est bio ! Onze références de cafés torréfiés artisanalement à Bordeaux sont aussi disponibles. À emporter ou à déguster sur place. Le petit plus : la boutique met en avant les talents locaux avec des illustrations, photos et poteries d’artisans peï.

L’Instanthé

76 rue Antoine de Bertin - 97434 Saint-Paul

Du lundi au samedi de 9h à 18h

Téléphone : 0692 71 96 33

BAR POUR TOUS

Un bar qui propose aussi bien des pintes de bières que de citronnades, des pizzas au jambon et des tapas végé, des ateliers macramés et des soirées Mario Kart, c’est ça le Paradoxe. Un lieu bienveillant, où l’on assume la contradiction. Qui que vous soyez, les quatre garçons de l’équipe vous accueillent avec le sourire car ici pas question de rentrer dans des cases. Pour déguster les bières artisanales peï dans la verrière d’inspiration indus’ ou bien les eaux florales faites maison face à l’océan, venez comme vous êtes comme dirait l’autre !

Le Paradoxe

2 rue Auguste Babet - 97410 Saint-Pierre  Du mardi au samedi de 16h à 23h

Téléphone : 0262 86 69 26

UNE TENDANCE D’AVANCE

Vous connaissiez peut-être So Hype, voici désormais So Hype Studio. En plein centre-ville de Saint-Denis ce temple de la mode urbaine s’est offert une nouvelle jeunesse. Et un nouveau concept : une boutique plus épurée, une sélection encore plus pointue de produits sophistiqués mais toujours streetwear. Dans les rayons, des marques peu connues mais reconnues à l’image d’Arte Antwerp ou Daily Paper. Vêtements, chaussures, vinyles ou objets d’art… Tout a été pensé pour vous plonger dans une atmosphère toujours plus tendance.

So Hype Studio

51 rue Jean Chatel - 97400 Saint-Denis

Du mardi au samedi

Téléphone : 0262 80 01 78

UNE COIFFEUSE PAS COMME LES AUTRES

Vous détestez les salons de coiffure bruyants et impersonnels ? C’est tout l’inverse que propose Blandine. Un rendez-vous en tête à tête, sans miroir, dans une pièce chaleureuse en dégustant thé et chocolats. Aloe, miel ou shampoing solides, les produits utilisés par les Ciseaux Voyageurs sont naturels, le moins transformés possible. Le salon propose des soins, des couleurs, des coupes ou des coiffures, mais ici, on prend le temps, et ça fait la différence.

Les Ciseaux Voyageurs

93 bis avenue Raymond Barre - 97427 L’Étang-Salé Réservation en ligne : www.ciseauxvoyageurs.fr ou sur Instagram : lesciseauxvoyageurs

CASQUE AIRPODS MAX APPLE

iShop Sainte-Suzanne, Saint-Denis, Saint-Gilles, Saint-Pierre

LAMPE À POSER BIANCA

MAISON SARAH LAVOINE

Origine Saint-Denis

BULDAIR PURIFICATEURS D’AIR AIR & ME

Air & Me Réunion La Possession

FIGURINE DRAGON BALL SON GOHAN - BLOOD OF SAIYANS BANPRESTO

Koonaï boutique Saint-Denis et Saint-Pierre

GALAXY S23 SAMSUNG

Zeop Store, boutiques Orange… Sur toute La Réunion

SAC À DOS

ZEDE

Librairie Autrement Saint-Denis

CASQUETTE L’EFFET PÉI

EFFET PÉI

Dans les 10 boutiques de La Réunion

BASKETS RUN STAR HIKE HI CONVERSE

Magasins Moderny’s sur toute l’île

COFFRET AQUARELLE DE POCHE

COTMAN WINSOR & NEWTON

Librairie papeterie Gérard Saint-Denis

ATLAS MONDIAL DU TATOUAGE ÉDITIONS PYRAMYD

Librairie Autrement Saint-Denis

MONTRE EN CÉRAMIQUE

RADO

Bijouterie Kalidas Saint-Denis

CRÈME OXYGÉNANTE / LOTION TONIQUE / ANTI-ROUGEURS

Dr JANKA

Le Boudoir soins et beauté Saint-Gilles les Hauts

qui monte qui monte

STAARK le mangaka

Auteur de Redskin dont le premier tome a été publié en 2018 par des Bulles dans l’Océan, Staark de son vrai nom Yvan Soudy nous a accordé un entretien. D’abord connu et soutenu par une communauté de fans en ligne et en Métropole, son œuvre est devenue une référence à La Réunion et dans le secteur. Preuve en est sa présence médiatisée au dernier Festival d’Angoulême.

Passionné par les arts, Yvan Soudy a grandi à Bras-Panon. “Il n’y avait pas grand-chose à faire à cette époque. Alors, pour tuer l’ennui, je regardais les dessins animés du Club Dorothée comme beaucoup de ma génération”, raconte Yvan. Le jeune garçon recopie les dessins de ses héros préférés : Dragon Ball Z, Les Chevaliers du Zodiaque, Ulysse 31. Plus tard, un camarade lui fait découvrir Enfer & Paradis. Il trouve dans les boutik chinois les produits dérivés inspirés des plus gros succès d’édition et des magazines de mangas. Le temps de mener ses études en architecture puis dans le jeu vidéo, il laisse le dessin de côté. Puis Naruto arrive en France. Son énorme succès pousse Yvan à renouer avec sa première passion. Il apprend les codes de la BD auprès du dessinateur Shovel (auteur chez Delcourt). Il poste les premières planches de Redskin sur la

plateforme de mangas en ligne Mangadraft. Assez vite, son histoire arrive dans le top 3 du nombre de vue. Il signe alors son premier contrat et bascule sur la version payante de la plateforme. Une communauté de fan se créée. Lors d’un festival à Monaco, ses lecteurs impriment Redskin et façonnent un fanzine qui circule et tombe dans les mains d’un éditeur japonais. Ce dernier le lit et prédit le succès du manga. Plusieurs éditeurs se réveillent et l’approchent mais avisé Staark choisi de signer en 2018 avec Jean-Luc Schneider, libraire et éditeur Des Bulles dans l’Océan.

Le jour de la sortie du premier tome, Staark dédicace 400 exemplaires. Du jamais vu. Avant ce décollage, il avait essuyé une dizaine de refus d’éditeurs. Les traductions de Redskin en japonais et en flamand sont en cours de négociation. Staark a été approché par le Département pour faire un animé de son manga mais l’auteur estime qu’il est encore trop tôt. Il a mené de brillantes collaborations artistiques pour réaliser des covering impressionnantes sur une moto et une voiture. Jusqu’au 4 juin, ne manquez pas d’aller admirer ses immenses fresques qui mêlent, sur les murs extérieurs de la Cité des Arts, les héros de Redskin à de grandes œuvres artistiques. Son credo ? Promouvoir l’art pour tous.

Redskin est un shōnen (manga pour jeune garçon) même s’il est aussi lu par des filles et des anciens. Publié à l’international (France, Canada, Belgique, Afrique du Nord), dans la tradition du manga japonais avec de nombreuses références à la culture créole, Redskin raconte l’histoire d’Agatho, dernier descendant d’un peuple mystérieux disparu. Son objectif est de devenir le plus grand Redskin au monde (guerrier aux pouvoirs incroyables) afin de rétablir la civilisation de ses ancêtres où la nature est reine et les animaux rois.

Yvan Soudy alias Staark à concrétisé son rêve, celui de devenir Mangaka. Redskin est devenue une référence à La Réunion et dans le secteur.

Elle a mauvaise presse la politesse. On dit qu’elle s’est perdue. Pourtant, elle est l’huile essentielle des relations sociales, un ciment appelé de tous nos vœux dans une société fracturée en des temps bousculés. Associée au respect, à la courtoisie, à la civilité, la politesse se cultive et s’apprend, toujours.

De la politesse… du cœur

Apparu au 14ième siècle, le mot “politesse” vient de l’italien politezza qui signifie “propreté” et aussi “élégance, raffinement”, terme lui-même dérivé de polito qui veut dire “lisse, poli”. La politesse sert donc à l’origine à polir les relations sociales, bien souvent rugueuses. Comme le fait remarquer le philosophe André Comte-Sponville dans son Petit traité des grandes vertus, la politesse est la première des vertus, mais aussi la plus pauvre, la plus superficielle, la plus discutable. “Un salaud poli n’est pas moins ignoble qu’un autre, et peut-être il l’est davantage”. Mais elle est tout de même la première au sens chronologique, parce que c’est celle que l’on apprend en premier à nos enfants. Et au sens logique aussi, parce que c’est celle qui engendre les autres vertus (prudence, tempérance, générosité, gratitude, humilité, tolérance, etc.).

Voici quatre principes fondamentaux nécessaires à la politesse, proposés par la psycho-sociologue Dominique Picard :

LA SOCIABILITÉ. Toujours privilégier le confort des groupes à son confort personnel. La politesse nécessite d’observer ceux qui nous entourent et de faire preuve de retenue. Il ne faut donc pas céder à ce que l’on pourrait prendre pour de l’authenticité égoïste. L’ÉQUILIBRE. S’assurer que tout le monde donne et reçoive.

LE RESPECT D’AUTRUI. Garantir que l’autre se sente bien et reconnu. Les individus peuvent être gênés lorsqu’une personne en face d’eux prend trop de place.

“On ne doit pas montrer ce que l’on a à l’intérieur de soi. On n’a pas à imposer aux autres sa mauvaise humeur ou son trop plein d’amour. La politesse est un ensemble de règles faites pour que tout aille bien en surface entre les gens”, dit Dominique Picard. Mais elle insiste sur l’importance de la reconnaissance de nos pairs. “On a besoin d’être reconnus par les autres pour se sentir exister. Quand on dit bonjour à quelqu’un, ce n’est pas pour lui souhaiter une bonne journée, c’est simplement pour lui signifier qu’on le reconnaît, qu’il existe à nos yeux. Si on ne lui dit pas bonjour ou si on ne répond pas à son bonjour, c’est une façon de lui signifier qu’il n’existe pas pour nous. C’est une forme de violence symbolique”.

LE RESPECT DE SOI. “Se présenter devant les autres comme une personne respectable, c’est aussi une façon de les honorer”, précise la psychologue. Pour éviter à la politesse d’être accusée d’hypocrisie, il convient de cultiver la politesse du cœur, le respect des bonnes manières dictée par des sentiments sincères et pas uniquement des usages. Une forme d’écoute, de gentillesse, d’attention à l’autre, le programme d’une vie entière, qui aurait des conséquences prodigieuses si elle faisait davantage le buz sur les réseaux sociaux.

Sources : “Les bienfaits de la politesse”, Grand bien vous fasse ! France Inter, 03/05/22

POUR ALLER PLUS LOIN

DOMINIQUE PICARD Politesse, savoir-vivre et relations sociales Coll. Que sais-je, PUF, 2019

JEAN PRUVOST

La Politesse – Au fil des mots et de l’histoire Tallandier, 2022

LAURENCE CARACALLA

Le Savoir-vivre pour les nuls First, 2011

TEXTE > ÉMILIE TÉVANÉ PHOTOS > D.R.

La nature se rit des souffrances humaines ; ne contemplant jamais que sa propre grandeur, elle dispense à tous ses forces souveraines et garde pour sa part le calme et la splendeur

Regardez profondément dans la nature et alors vous comprendrez tout beaucoup mieux

Albert Einstein

Charles Marie René Leconte de Lisle