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Belgium Highline Festival – 2e édition

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Paul De Genst

Paul De Genst

Freÿr fait place à la highline

LAURANE NÉRON & NATALIA VICENTE

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À la verticalité des rochers calcaires, s’ajoutent des lignes horizontales qui traversent le site de Freÿr de part en part : des highlines. Les sangles tendues se mêlent aux cordes d’escalade, le temps d’un festival de 5 jours. Les grimpeurs et les highlineurs se côtoient, s’observent et s’encouragent mutuellement pour parvenir au bout d’une ligne ou d’une voie. Freÿr, ce site d’escalade mythique en Belgique, se trouve aussi être un terrain de jeu exceptionnel pour la highline. La deuxième

édition du Belgium

Highline Festival – BHF, en a été une belle démonstration.

Entre le 13 et le 17 juillet 2022, un total de 18 highlines ont été installées à Freÿr. Elles étaient réparties en 4 secteurs : il y en avait pour tous les goûts !

Les débutants se sont dirigés vers la Jeunesse où ils ont tenté de mettre un pied sur des highlines de 30 à 40 m. Premières sensations de hauteur garanties. Les amateurs de freestyle ont foncé vers le « Bounce corner » entre Cinq Ânes et Mérinos. Ici, l’objectif n’est pas de marcher mais de rebondir. L’élasticité des sangles en nylon permet de jouer avec la ligne et de réaliser de multiples figures, toutes plus impressionnantes les unes que les autres.

Les adeptes de longlines ont trouvé leur bonheur entre l’Al Lègne et Gruyère, où des highlines de 100 à 150 m avaient été installées. En s’aventurant un peu plus loin au bout de l’Al Lègne, ils ont aussi pu accéder à deux lignes secrètes de 70 m. Une belle surprise pour marcher discrètement entre les arbres jusqu’au Pape.

Enfin, les plus expérimentés ont tenté de traverser les « big lines » du festival de 330, 350 et 550 m de longueur. Une grande dose d’endurance et de concentration était nécessaire pour accomplir de si longues traversées.

Une quarantaine de bénévoles ont été impliqués dans l’organisation du festival. Après plusieurs mois de préparation, de réunions, d’installation des nouveaux points d’ancrage et de rassemblement du matériel ; finalement 4 jours ont suffi à l’installation complète des highlines. Un camp de base a aussi été monté sur le parking de Freÿr pour l’occasion, avec une zone d’accueil, une cuisine, un bar, une scène de concert et un feu de camp.

Pendant 5 jours, en pleine canicule et sans le brouillard qui caractérise les matins de Freÿr, la deuxième édition du BHF a accueilli 120 highlineurs venus de différents coins du monde, avec plus de 15 nationalités différentes. Les festivaliers ont été ravis de pouvoir profiter de la magie du site avec la Meuse à leurs pieds.

Pour les plus joueurs, certains esprits créatifs ont développé le « Freestyle challenge ». Dix niveaux, composés de 5 figures de freestyle – ou “tricks” –chacun. Pour valider un niveau, le highlineur doit être capable de réaliser l’ensemble des figures de ce niveau pendant la durée du festival. Ainsi, les highlineurs expérimentés tout comme les débutants ont pu tester leur capacité de freestyle et définir personnellement leur prochain objectif. Et pour tester l’équilibre et la stratégie, d’autres ont participé au défi « pierre-papier-ciseaux ». Le jeu se déroulait sur des lignes parallèles, où les highlineurs devaient se tourner en face à face pour pouvoir jouer. Rien ne manquait pour s’amuser !

La highline est un sport personnel, mais il est loin d’être individuel. En étant seul au-dessus du vide, on ne peut oublier l’importance des cris de soutien venant des ancrages : « Allez ! », cette petite note qui peut nous apporter l’énergie nécessaire pour faire un pas de plus et se battre encore un peu. À l’arrivée au bout de la ligne, c’est une victoire collective quand on réalise que l’on a réussi à surpasser ses propres défis.

Page précédente : Les freestylers font danser les lignes au Merinos

En haut : Emma traverse une highline de 140 m avec le Chateau de Freÿr en arrière-plan

En bas : Les bénévoles concentrés finissent les préparatifs en assemblant les sangles. C’est toujours mieux en musique !

Tout au long du festival, la joie et la bienveillance ont régné entre les participants. Le camp de base a été un lieu propice aux rencontres et aux débriefings de fin de journée autour du bar. Vendredi soir, une grande scène a été ouverte aux groupes belges : Jan De Cat, Je suis m’appelle et Trubadur en het nieuwe normaal. Après avoir marché toute la journée sur des sangles de 2,5 cm de large, les highlineurs ont enfin pu se relâcher, chanter, danser et se laisser porter par la musique jusqu’au petit matin.

Après 5 jours intenses, où chacun a pu profiter de la highline, de l’escalade ou des balades le long de la Meuse, la semaine s’est terminée autour d’une longue table avec un grand repas partagé. Les chefs cuisiniers se sont démenés pour préparer un chili con/sin carne pour l’ensemble des participants. De quoi combler tout le monde ! Chaque année, ce festival est possible grâce aux organisateurs BeSlack et Lyapunov, mais aussi aux sponsors tel que le CAB, KBF, The Wall et LECOMTE. Le Belgian Highline Festival est devenu un rendez-vous à ne pas manquer sur la carte des festivals européens. À peine terminé, nous pensons déjà à la prochaine édition. Et d’ici là, n’hésitez pas à venir marcher dans les airs avec nous…

J’aime les nuances de bleu de cette photo, et le fait que l’œil puisse être dupé : est-ce du sable ? Est ce de la neige ?

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