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Un roadtrip pas comme les autres
Raconté par Baptiste & Maud
Après ces semaines de grimpe bien méritées à El Salto, nous reprenons la route tout à fait normalement : une vidange moteur par-ci, un changement de filtre par-là et, en option, le démontage du carter de boite (durant lequel Loïc se fait un soin intégral du corps à l’huile usagée)… La situation dégénère lorsqu’à mi-chemin, les roues de notre fier destrier, éléments essentiels à son bon fonctionnement, explosent les unes après les autres… Plus sereins après avoir visité une demi-douzaine de vulkas (spécialistes mexicains du remplacement de pneus avec un matériel minimaliste), nous fuyons les sentiers battus pour nous aventurer sans encombre sur les pistes menant à Peñoles, probablement l’un des plus beaux sites de bloc au monde.
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Peñoles est niché dans ce labyrinthe de blocs de granite rouge et de cactus roses. Nous nous fondons dans une communauté de chaleureux Mexicains. Chaque soir autour d’un grand feu, ils y cuisent du pain, des frijoles et partagent des tranches de rires. Un crumble aux pommes au feu de bois ? Testé et approuvé !
Seule une infime partie des blocs y ont été grimpés et le potentiel y est infini. Carlos Verduzco nous a accueillis en nous demandant combien de jours nous comptions rester, 4-5 jours ? Il rit et nous répond que chaque grimpeur finit par s’y installer au moins le double de temps planifié. Nous y resterons deux semaines et sommes repartis avec un petit goût de trop peu. Il fait bon vivre et grimper à Peñoles.
Quelques 1 500 km plus loin, après une traversée de la frontière Mexique-USA rondement menée, malgré l’absence de marche arrière, les jours de routes s’enchaînent. Ils sont ponctués par le remplacement des bougies et des câbles d’allumage. 5 litres d’huile moteur et des tâches sur mon pantalon, nous atteignons enfin Las Vegas et les fameuses falaises de Red Rocks.
Le démarreur nous lâche lors d’un arrêt banal dans le centre de Vegas. Démontage, nettoyage, remontage, démarrage,… Plus tard c’est au tour de l’alternateur de nous lâcher sur la route, de nuit bien sûr.
Las Vegas laisse ensuite place, non sans peine auto-mécanique, au majestueux site de bloc de Bishop. Mais très vite les fissures et les grands murs de notre objectif final nous poussent à reprendre la route.
Il nous reste le sprint final : Fresno-Yosemite. Tout notre voyage est sur le point de passer un cap : atteindre ce but tant recherché après des semaines de navigations, maritimes et terrestres, toucher du doigt ces falaises légendaires… Et bim, on casse encore une petite courroie. C’est assez pour nous faire rater l’apéro de retrouvaille avec les copains… Nous arrivons de nuit au Camp 4 et il faut filer au lit car demain, les murs du Yose nous attendent !