5 minute read

INTRODUCTION

Next Article
BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

Les activités humaines ont depuis la deuxième moitié du 19ème siècle avec la révolution industrielle, entrainé des conséquences sur l’environnement et le système climatique. Théorisé par Paul Josef Crutzen, chimiste, ce phénomène est nommé l’ère de l’Anthropocène, étymologiquement signifiant « l’âge de l’Homme ».1 Le système climatique, dont l’équilibre est fragile, est transformé par les activités humaines. En effet, les émissions de gaz à effet de serre, liées à l’industrie, aux transports, à l’extraction de matières premières entre autres, sont responsables d’un réchauffement global du climat. La prise de conscience de l’enjeu et de l’urgence climatique se concrétise avec notamment l’accord de Paris, premier accord universel pour le climat, lors de la COP 21 en 2015, signé par 196 états et l’Union Européenne. L’objectif fixé par cet accord est de limiter les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique « en-deçà de 2 °C et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 ° C »2

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les pays doivent changer leur modèle de développement. « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »3 c’est la première définition du développement durable en 1987 paru dans le rapport Brundtland publié par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Le développement durable correspond à un développement viable reposant sur « trois piliers » : l’environnement, l’économie et le social. Pour lutter contre le réchauffement climatique la France s’est engagée à limiter ses émissions de gaz à effet de serre avec pour objectif la neutralité carbone à l’horizon 2050. Le ministère de la transition écologique vise un principe d’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et l’absorption de ses quantités de gaz. L’absorption de ses gaz peut être réalisée par les écosystèmes anthropiques ou par certains procédés industriels à l’échelle du territoire. Ainsi, l’objectif de la stratégie nationale bascarbone SNBC, est de réduire les émissions à l’échelle nationale pour atteindre la neutralité carbone.

Advertisement

Les émissions de gaz à effet de serre sont comptabilisées par secteurs. Celles liées au domaine du bâtiment et de la construction le sont dans plusieurs secteurs différents. Les émissions liées à la production et mise en œuvre de matériaux et d’équipements font partie du secteur de l’industrie tandis que les émissions de gaz liées à la consommation d’énergie durant la phase d’usage du bâtiment (chauffage, ventilation,…) sont comptabilisées dans le secteur résidentiel. En 2016, le secteur du bâtiment correspond à 30 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre en France4 d’après la fiche sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel, publiée sur le site du Rapport de l’état de l’environnement, REE.

1 Geo.fr/environnement Géologie qu’est-ce que l’anthropocène, 27 novembre 2018 https://www.geo.fr/environnement/geologie-quest-ce-que-lanthropocene-193622 2 COP 21, Accord de Paris, Paris, 12 décembre 2015 3 Commission mondiale sur l’environnement et le développement, rapport Brundtland, 1987 4 Rapport de l’état de l’environnement , fiche sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel, 17 juin 2019

La construction du bâtiment représente environ 60 % de l’empreinte carbone d’un bâtiment neuf contre 40 % liée à l’exploitation du bâtiment (résultats du test HQE Performance pour l’échantillon 2012-2013 bureaux et logements collectifs réalisé par l’association BBCA, bâtiment bas carbone)5 . Dans le bilan carbone de la construction, on retrouve les empreintes carbone des différents matériaux utilisés. La structure du bâtiment est le lot ayant le plus important impact carbone en moyenne. Il y a donc un enjeu pour réfléchir à des solutions constructives employant des matériaux plus économe en carbone pour la structure.

Le domaine de la construction est également à l’origine d’une importante quantité de déchets en France chaque année, soit 46 millions de tonnes par an6 . Une part de ces déchets est de la matière inerte dont de la terre. La loi de transition énergétique visait un objectif de recyclage et revalorisation de 70 % des déchets du BTP pour 2020. Cet objectif étant loin d’être atteint, des mesures continuent d’être mises en place.

« Le secteur du BTP produit la moitié des déchets de l’Union Européenne et parmi ces déchets environ 75 % en masse sont des terres et des pierres. »7

L’architecture et la construction innovent de différentes manières pour tendre vers un développement durable et limiter leur impact sur l’environnement. La conception bio climatique, est par exemple, une manière de construire cherchant à allier le confort de l’habitant et le respect de l’environnement. L’enjeu est de réduire les consommations d’énergie lors de l’usage du bâtiment mais aussi lors de la construction et production des matériaux. Les choix de conception permettant de réduire la consommation d’énergie sont multiples. L’implantation du bâtiment et le placement des ouvertures peuvent être réfléchis pour profiter au maximum de l’énergie solaire en hiver et de s’en protéger en été. Le choix des matériaux de construction est également déterminant pour réduire l’empreinte carbone du bâtiment. L’un des critères de choix des matériaux peut être leur empreinte écologique, renseignée par leur énergie. L’énergie grise d’un matériau est la somme des énergies consommées pendant tout le cycle de vie d’un matériau (extraction, production, transformation, transport, mise en œuvre, entretien et enfin recyclage de ce matériau). Construire avec des matériaux locaux demandant peu d’énergie de transformation, soit à faible énergie grise est donc une piste à privilégier pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments. L’utilisation de ressources locales disponibles permet aussi de consolider les dynamiques d’économies et d’échanges locaux. On observe un essor de l’utilisation de matériaux biosourcés stockant du carbone et à faible énergie grise. La terre crue fait partie des matériaux comportant ces caractéristiques et répondant aux problématiques environnementales. Ce matériau est une ressource naturelle locale et disponible qui est 100 % recyclable. Sur tous les continents on observe des constructions vernaculaires et un patrimoine bâti en terre crue. Les techniques de construction traditionnelles sont multiples et adaptées à différentes contraintes climatiques (climats tempérés, humides, secs). En France, on trouve différentes techniques traditionnelles de construction en terre crue qui constituent le patrimoine bâti et le paysage. Les maisons à colombages construites avec une structure porteuse en bois remplis par un mélange de terre et de paille, sont un motif du paysage du Nord et de l’Est de la France. Dans la

5 Site web Bâtiment bas carbone BBCA, https://www.batimentbascarbone.org/carbone-batiment/ 6 Ecologie.gouv.fr Déchets du bâtiment, 28 septembre 2020 7 Ibid.

This article is from: